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S!l<strong>en</strong>ceN°321Mars20054 €6 FSDéveloppem<strong>en</strong>tpersonnelEnrichissem<strong>en</strong>tpour qui ?Est-ce paixl’espéranto?SociétéAutour desnanotechnologiesEnergiesAtelier Sol[id]aireMahl<strong>en</strong>


Quelle langue pourune culture de paix ?L'UNESCO a lancé <strong>en</strong> 2000 une déc<strong>en</strong>nie pourune culture de paix. Il est important de poserla question de la langue : à l'origine, la créationde l'espéranto ("espérance") avait pourjustification la volonté de favoriser le dialogue<strong>en</strong>tre les peuples pour éviter les conflits.Engagé volontaire <strong>en</strong> 1914, l'écrivainH<strong>en</strong>ri Barbusse vécut l'<strong>en</strong>ferdes tranchées. Inspiré par cesépreuves, son roman "Le feu" lui valut lePrix Goncourt 1916. En préface au"Cours rationnel et complet d'espéranto",édité <strong>en</strong>tre les deux guerres mondialespar SAT-Amikaro, il écrivit <strong>en</strong>tre autres :"Il n'est que trop évid<strong>en</strong>t que si les multitudesont été jusqu'<strong>ici</strong> séparées et hostiles,c'est qu'elles ont été excitées les unes contreles autres par des procédés artif<strong>ici</strong>els net<strong>en</strong>ant pas devant l'intellig<strong>en</strong>ce et laconsci<strong>en</strong>ce. Le dialogue sincère de deuxhommes sincères off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>nemisparce qu'appart<strong>en</strong>ant à deux pays différ<strong>en</strong>tsfait ressortir fatalem<strong>en</strong>t tout le m<strong>en</strong>songesocial. Si modeste qu'il paraisse, au milieude tout l'épanouissem<strong>en</strong>t des grandes idéesde fraternité et de raison, l'apport de lalangue internationale est d'un ordre immédiatet pratique incomparable".Présid<strong>en</strong>t d'honneur du premiercongrès de l'Association mondiale anationale(SAT), fondée à Prague <strong>en</strong> 1921 etdont la langue de travail est l'espéranto,H<strong>en</strong>ri Barbusse avait aussi ajouté dans lamême préface : "Certes, il n'est pas nécessairepour compatir à la souffrance d'autrui,pour être révolté par l'injustice, de parler lamême langue que les victimes. Il n'<strong>en</strong> est pasmoins vrai que les bonnes volontés qui nousport<strong>en</strong>t les uns vers les autres, que lesaxiomes de bon s<strong>en</strong>s qui font que nous <strong>en</strong>trevoyonsdes ressemblances et des solidaritésprofondes, sont presque toujours <strong>en</strong>rayéesdans la pratique par la confusion deslangues".H<strong>en</strong>ri Barbusse avait effectivem<strong>en</strong>tperçu une aspiration à la fraternité <strong>en</strong>trebon nombre de belligérants. Bi<strong>en</strong> qu'<strong>en</strong>travéspar l'impossibilité de se compr<strong>en</strong>dre,ces élans spontanés de fraternisationfur<strong>en</strong>t sauvagem<strong>en</strong>t réprimés.Un idéal de fraternitéet d'humanismeL'espéranto est l'expression d'un idéalde fraternité et d'humanisme qui a prisforme dans l'esprit d'un <strong>en</strong>fant : LejzerLudwik Zam<strong>en</strong>hof. En 1905, lors du premiercongrès mondial d'espéranto qui setint à Boulogne-sur-Mer, Zam<strong>en</strong>hof déclaradans son discours d'ouverture :"Je vi<strong>en</strong>s d'un pays où plusieurs millionsd'hommes lutt<strong>en</strong>t péniblem<strong>en</strong>t aujourd'huipour la liberté, pour la plus élém<strong>en</strong>taireliberté humaine, pour les droits de l'homme.[...] Dans ce pays, nous assistons à unconflit cruel <strong>en</strong>tre races. Là-bas, nous nevoyons pas des hommes d'un pays attaquer,pour des raisons politiques et patriotiques,des hommes d'un autre pays. Là-bas, les<strong>en</strong>fants naturels d'un même pays se jett<strong>en</strong>tcomme des bêtes cruelles contre des <strong>en</strong>fantsnaturels du même pays, uniquem<strong>en</strong>t parceque ceux-ci n'apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à la mêmerace. Tous les jours, de nombreuses vieshumaines sont sacrifiées dans des luttespolitiques, mais beaucoup plus nombreusessont celles qui sont anéanties dans lesconflits inter-raciaux. La situation est épouvantabledans le Caucase, où de nombreuseslangues sont parlées ; elle est terrible dansl'ouest de la Russie. Qu'elle soit maudite,mille fois maudite, la haine raciale !Abattez, abattez les murailles qui sépar<strong>en</strong>tles peuples. Donnez-leur la possibilitéde se connaître librem<strong>en</strong>t et de communiquersur une base neutre, et c'est alors quepourront cesser les atrocités que nousvoyons commettre <strong>en</strong> tant d'<strong>en</strong>droits.Nous ne sommes pas aussi naïfs que certainsl'imagin<strong>en</strong>t. Nous ne croyons pasqu'une base neutre transformera les hommes<strong>en</strong> anges ; nous savons parfaitem<strong>en</strong>t que lesmauvais resteront mauvais, mais nous p<strong>en</strong>sonsque le fait de se connaître et de communiquersur des bases neutres pourra éliminerla plus grande partie de ces crimes, deces actes inhumains qui ne sont pas causéspar une réelle méchanceté, mais simplem<strong>en</strong>tpar une méconnaissance réciproque et par lavolonté de se dominer les uns les autres.Aujourd'hui, alors que, <strong>en</strong> bi<strong>en</strong> des<strong>en</strong>droits, les conflits <strong>en</strong>tre races sont dev<strong>en</strong>ussi cruels, nous, espérantistes, devonstravailler plus dur que jamais."Tout ceci ressemble trop à ce que l'onvoit <strong>en</strong>core de nos jours à travers lemonde, comme le drame qui <strong>en</strong>sanglantala ville natale de Zam<strong>en</strong>hof et dont il parla<strong>en</strong> 1906 au congrès de G<strong>en</strong>ève : "Dans lesrues, des sauvages armés de haches et debarres de fer se jetai<strong>en</strong>t bestialem<strong>en</strong>t contrede paisibles habitants dont la seule fauteétait de parler une autre langue et de pratiquerune autre religion qu'eux. Pour cela, onfracassait les crânes, on crevait les yeuxd'hommes, de femmes, de vieillards impot<strong>en</strong>tset d'<strong>en</strong>fants sans déf<strong>en</strong>se [...]De toute évid<strong>en</strong>ce, la responsabilité <strong>en</strong>retombe sur ces abominables criminels qui,par les moy<strong>en</strong>s les plus vils et les plusfourbes, par des calomnies et des m<strong>en</strong>songesmassivem<strong>en</strong>t répandus, ont créé artif<strong>ici</strong>eusem<strong>en</strong>tune haine terrible <strong>en</strong>tre les peuples.Mais les plus grands m<strong>en</strong>songes et calomniespourrai<strong>en</strong>t-ils donner de tels fruits siles peuples se connaissai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> les uns lesautres, si <strong>en</strong>tre eux ne se dressai<strong>en</strong>t des mursépais et élevés qui les empêch<strong>en</strong>t de communiquerlibrem<strong>en</strong>t et de voir que les membresdes autres peuples sont des hommes tout àfait semblables à ceux de notre proprepeuple, que leur littérature ne prêche pas deterribles crimes mais la même éthique et lesmêmes idéaux que la nôtre ?"La propagand<strong>en</strong>ationalisteTous ces "moy<strong>en</strong>s les plus vils" dontparlait Zam<strong>en</strong>hof, nous les trouvons dans"Mein Kampf", le livre dans lequel Hitleravait écrit que toute propagande doitrégler son niveau le plus bas possible demanière à être accessible aux êtres lesplus bornés. Et il avait précisé : "La tâchede la propagande ne réside pas dans la formationsci<strong>en</strong>tifique de l'individu, maisconsiste à inculquer à la masse des faits,SILENCE N°3215Mars 2005


Les dirigeants étasuni<strong>en</strong>s, dirigés euxmêmespar les milieux d'affaires, ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà ce que l'anglais soit imposé. Ils sav<strong>en</strong>ttrès bi<strong>en</strong> que les flux d'échanges, la fuitedes cerveaux, la gestion et le contrôle desaffaires du monde (Echelon !...) pass<strong>en</strong>tmieux, à leur bénéfice, par une langue quiles disp<strong>en</strong>se d'<strong>en</strong> appr<strong>en</strong>dre d'autres : laleur. Ils ont compris que c'est à eux querevi<strong>en</strong>dra le véritable avantage <strong>en</strong> contraignantles 92% de natifs non anglophonesà appr<strong>en</strong>dre une langue qui leur est bel etbi<strong>en</strong> étrangère, donc à détourner de larecherche et de la création une partimportante de leur temps, de leur budget,de leurs efforts intellectuels. Directeurgénéral du cabinet de consultantsKissinger Associates, David Rothkopf aaffirmé : "Il y va de l'intérêt économique etpolitique des Etats-Unis de veiller à ce que,si le monde adopte une langue commune, cesoit l'anglais; que, s'il s'ori<strong>en</strong>te vers desnormes communes <strong>en</strong> matière de télécommunications,de sécurité et de qualité, cesnormes soi<strong>en</strong>t américaines; que, si ses différ<strong>en</strong>tesparties sont reliées par la télévision,la radio et la musique, les programmessoi<strong>en</strong>t américains ; et que, si s'élabor<strong>en</strong>t desvaleurs communes, ce soi<strong>en</strong>t des valeursdans lesquelles les Américains se reconnaiss<strong>en</strong>t"(2).... <strong>en</strong>core aujourd'huiBi<strong>en</strong> avant l'<strong>en</strong>trée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun (1973),le British Council avait déjà perçu l'avantaged'une langue dont les Anglais pouvai<strong>en</strong>tréellem<strong>en</strong>t dire, eux, qu'elle ne leurétait pas étrangère : "Il y a un élém<strong>en</strong>t decommercialité dissimulé dans chaque professeur,livre, revue, film, programme télévisé,de langue anglaise <strong>en</strong>voyés au delà desmers. Si alors nous sommes <strong>en</strong> train de tirerun avantage politique, commercial et culturelde l'usage mondial del'anglais, que faisons-nouspour maint<strong>en</strong>ir cette position?" (3). Pour la périoded'activités 1971-1972,le British Council a reçu16% de crédits supplém<strong>en</strong>tairesdu gouvernem<strong>en</strong>tbritannique...La langue n'est qu'unatout parmi d'autres,comme une monnaieforte, mais ce n'est pas le moindre. Lesdés sont truqués. Lors d'un congrès deSAT, à Toronto, un part<strong>ici</strong>pant new-yorkaism'avait dit : "Le pays qui impose salangue impose l'air sur lequel doiv<strong>en</strong>t gesticulerles marionnettes". C'est ce que pratiquai<strong>en</strong>tles puissances colonialistes.Le ministre de l'Education nationaleClaude Allègre avait déclaré <strong>en</strong> 1997 quel'anglais ne devait plus être considérécomme une langue étrangère. En 1999, ils'étonnait de ce qu'il nommait "cetteextraordinaire machine d'invasion intellectuelleque constitu<strong>en</strong>t désormais les États-Unis" sans p<strong>en</strong>ser un seul instant que lalangue avait joué un rôle considérabledans ce processus de domination qui ira<strong>en</strong> s'aggravant.Dès 1952, dans son ouvrage "Le violdes foules par la propagande politique",Serge Tchakhotine avait plaidé pour l'espéranto,langue qu'il avait étudiée : "Il estclair que la nation dont la langue seraitreconnue comme universelle, acquerrait desavantages économiques, culturels et politiquessur les autres. Mais l'inertie et l'espritconservateur des gouvernants de presquetous les pays empêche <strong>en</strong>core que l'espérantopuisse dev<strong>en</strong>ir la langue auxiliaire mondiale".La question des langues n'est querarem<strong>en</strong>t la cause directe de conflits, maiselle <strong>en</strong> est un des ferm<strong>en</strong>ts.Le nationalisme<strong>en</strong> question"Le nationalismeest même laseule religionqui exige <strong>en</strong>corede l'hommele sacrifice dela vie"En 1914, Zam<strong>en</strong>hof avait refusé depr<strong>en</strong>dre part au premier congrès de la Liguemondiale des espérantistes juifs qui devaitse t<strong>en</strong>ir à Paris. Il s'était ainsi justifié :"Je ne peux malheureusem<strong>en</strong>t pas vousdonner mon adhésion. Suivant mes convictions,je suis "homarano" (membre de l'humanité)et ne peux adhérer aux objectifs etaux idéaux de quelque groupe ou religionque ce soit... Je suis profondém<strong>en</strong>t convaincuque tout nationalisme ne peut apporter àl'humanité que de plus grands malheurs etque le but de tous les hommes devrait être decréer une humanité fraternelle. Il est vraique le nationalisme des peuples opprimés —<strong>en</strong> tant que réaction naturellede déf<strong>en</strong>se — est bi<strong>en</strong> pluspardonnable que celui desoppresseurs; mais si le nationalismedes forts est ignoble,celui des faibles est imprud<strong>en</strong>t...L'un <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre l'autre etle r<strong>en</strong>force, et tous deux finiss<strong>en</strong>tpar créer un cerclev<strong>ici</strong>eux de malheurs dont l'humaniténe sortira jamais àmoins que chacun de nous nesacrifie son propre égoïsme de groupe et nes'efforce de se placer sur un terrain tout àfait neutre... C'est pourquoi — bi<strong>en</strong> que jesois déchiré par les souffrances de monpeuple — je ne souhaite pas avoir de rapportsavec le nationalisme juif et désir<strong>en</strong>'œuvrer qu'<strong>en</strong> faveur d'une justice absolue<strong>en</strong>tre les êtres humains. Je suis profondém<strong>en</strong>tconvaincu que, ce faisant, je contribueraibi<strong>en</strong> mieux au bonheur de monpeuple que par une activité nationaliste..."Fondateur de SAT, Lanti s'est aussiexprimé dans un ouvrage publié à Leipzig<strong>en</strong> 1930 sous le titre "Naciismo" (nationalisme):"Le nationalisme est même la seule religionqui exige <strong>en</strong>core de l'homme le sacrificede la vie.Après des siècles de lutte, les hommesont acquis dans les pays plus ou moins cultivésle droit d'appart<strong>en</strong>ir ou non à uneEglise, la liberté d'assister ou non aux cérémoniesreligieuses. Mais nul ne peut refuserimpuném<strong>en</strong>t de part<strong>ici</strong>per aux cérémoniessanguinaires, les guerres, auxquelles lesdivers nationalismes donn<strong>en</strong>t lieu.Le patriotisme est actuellem<strong>en</strong>t la pluspuissante idéologie; il domine passionném<strong>en</strong>tles esprits et est capable de faired'hommes paisibles, cordiaux, des bêtesagressives et avides de sang.Les quinze millions de tués de la dernièreguerre mondiale n'ont pas suffi pour rassasierle monstre. Le nationalisme m<strong>en</strong>acedurablem<strong>en</strong>t l'humanité."Il est connu que des empires industrielstirai<strong>en</strong>t les ficelles du nationalismelors de la première guerre mondiale.Après la seconde guerre mondiale, le présid<strong>en</strong>tEis<strong>en</strong>hower avait averti contre lesrisques que faisait courir le rôle croissantdu complexe militaro-industriel.(1) Pour repr<strong>en</strong>dre une expression de la bande dessinéeAstérix le Gaulois.(2) Cité dans "Le Monde Diplomatique", août 1998.(3) Extrait du rapport annuel de l'année 1968-69.SILENCE N°3217Mars 2005


droits de l'homme". Or, sa progressiona été <strong>en</strong>travée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par desatteintes aux droits de l'homme. S'il estvrai que l'espéranto ne peut pas êtreconsidéré à lui seul comme le moy<strong>en</strong>d'am<strong>en</strong>er les hommes à vivre <strong>en</strong> paix, ilreprés<strong>en</strong>te néanmoins un atout réel parmid'autres. Il est indéniable que Zam<strong>en</strong>hof avoulu faire de l'espéranto un instrum<strong>en</strong>tde culture de la Paix <strong>en</strong> même tempsqu'une langue internationale.Inv<strong>en</strong>teur du moteur à combustioninterne, Rudolf Diesel p<strong>en</strong>sait effectivem<strong>en</strong>tque l'espéranto proposait bi<strong>en</strong> plusqu'une langue pratique : "Je considère cettelangue du point de vue de l'ingénieur dont lesefforts s'ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t vers l'économie d'énergie...Le but de l'espéranto est d'économiserdu temps, de l'énergie, du travail, de l'arg<strong>en</strong>tet d'accélérer, simplifier les relations internationales.De ce point de vue, il est diff<strong>ici</strong>le decompr<strong>en</strong>dre les oppositions, telles qu'ellesapparaiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core contre l'adoption d'unechose si utile pour l'humanité. Je considèrel'espéranto comme une nécessité pour lapaix et la culture."L'avantage de cette langue se trouvedans le fait qu'il n'<strong>en</strong> est aucune autre quipuisse être apprise aussi rapidem<strong>en</strong>t, ycompris par des personnes qui n'ont pasla chance de poursuivre leurs études, quidispos<strong>en</strong>t de trop peu de temps ou quin'ont pas les moy<strong>en</strong>s de s'offrir desséjours linguistiques.Homme de sci<strong>en</strong>ce et membre del'Académie impériale du Japon, secrétairegénéral adjoint de la Société des Nations,Inazo Nitobe avait part<strong>ici</strong>pé au congrèsuniversel d'espéranto de Prague <strong>en</strong> 1921pour se r<strong>en</strong>dre compte par lui-même de l'efficacitéde cette langue. Dans un rapportpublié <strong>en</strong> 1922, il écrivit : "On peut affirmeravec une certitude absolue que l'espérantoest de huit à dix fois plus facile que n'importequelle langue étrangère et qu'il estpossible d'acquérir une parfaite élocutionsans quitter son propre pays. Ceci est <strong>en</strong> soiun résultat très appréciable."Quelle langue pourla culture de la Paix ?Il est certes toujours préférable deparler aux autres dans leur propre langue,mais il y a des milliers de langues et l<strong>en</strong>ombre de celles que l'on peut appr<strong>en</strong>dre,même dans toute une vie, est très limité.Le développem<strong>en</strong>t d'une culture de laPaix passe par l'addition et la coordinationde diverses démarches, d'efforts,d'actions et d'initiatives allant <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s.L'espéranto est un moy<strong>en</strong> parmi d'autresd'y parv<strong>en</strong>ir. Sa supériorité, par rapport àdes langues beaucoup plus parlées, estd'offrir la solution la plus économique, laplus facile et la plus rapide à mettre <strong>en</strong>œuvre dans un programme qui viserait àrésoudre les problèmes de communicationmondiale. Des moy<strong>en</strong>s serai<strong>en</strong>t ainsilibérés pour faire régresser <strong>en</strong> mêmetemps l'analphabétisme et l'illettrisme quiconstitu<strong>en</strong>t des obstacles à la culture <strong>en</strong>général et à la culture de la Paix <strong>en</strong> particulier.L'espéranto peut être une languede synergie <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s qu'il a l'avantaged'être rapidem<strong>en</strong>t accessible au plusgrand nombre et surtout d'introduire unprincipe d'équité. En effet, il est vain d'espérerla Paix dans un monde d'iniquité etoù la première iniquité consiste àcontraindre 92% de la population mondialeà s'exprimer dans une langue étrangère.Les natifs anglophones représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t8% de l'humanité, et les cinq pays anglophonesassociés dans le programme d'espionnage"Echelon" — Etats-Unis,Canada, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande et Australie — représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tmoins de 400 millions d'habitants, soitaux al<strong>en</strong>tours de 6% de la populationmondiale. Plus de 6 600 000 Canadi<strong>en</strong>sfrancophones, auxquels il y a lieu de p<strong>en</strong>serque leur avis ne leur a jamais étédemandé, sont d'ailleurs inclus dans lapopulation du Canada.A la question d'une langue pour laculture de la Paix, on peut donc répondre :la langue dont l'esprit est conformeà celui de la Déclaration universelle desdroits de l'homme <strong>en</strong> matière d'égalité <strong>en</strong>dignité et <strong>en</strong> droits,la langue qui est libre de tout li<strong>en</strong> avecquelque puissance que ce soit,la langue qui ne privilégie pas un groupeau détrim<strong>en</strong>t des autres et qui représ<strong>en</strong>tede ce fait un progrès sur la voie de l'équité,la langue qui n'écrase pas les autres et quine sert pas d'instrum<strong>en</strong>t de domination,la langue par laquelle le dialogue <strong>en</strong>trepersonnes qui n'ont aucune langue communes'établit le plus facilem<strong>en</strong>t, dans lesmeilleurs délais et à moindres frais,la langue dont la mise <strong>en</strong> œuvre dans la communication<strong>en</strong>tre les peuples pourrait êtrerapide et exigerait le moindre effort financierpour le meilleur niveau d'échanges,la langue qui fait aimer les autres langueset dont l'étude facilite celle des autres,la langue qui, de par ses origines et savocation, porte <strong>en</strong> elle les principesmêmes d'une culture de la Paix.La seule langue qui réponde à ces critèresest l'espéranto.SILENCE N°3219Mars 2005


Il est certes indéniable que l'anglaisest la principale langue utilisée par l'ONUet par de nombreuses organisations quiœuvr<strong>en</strong>t dans le s<strong>en</strong>s de la Paix, mais,lorsqu'il s'agit des multitudes, ce n'estcertainem<strong>en</strong>t pas la langue qui convi<strong>en</strong>t.Il ne peut y avoir de culture de la Paix làoù l'accès est réservé à une frange étroitede la société. Il est illusoire de p<strong>en</strong>serqu'une situation d'iniquité criante etcroissante puisse m<strong>en</strong>er à la Paix.Ceci dit, chacun doit utiliser leslangues qu'il connaît au service de la culturede la Paix, y compris l'anglais.L'anglais a évidemm<strong>en</strong>t son utilité, ycompris pour faire connaître l'espéranto !Mais il importe de ne pas oublier que sapromotion exclusive et son utilisationsystématique favoris<strong>en</strong>t <strong>en</strong> même tempsun déséquilibre préjud<strong>ici</strong>able pour la Paix.Il faut par ailleurs se garder d'idéaliserl'espéranto. Toute idéalisation excessive,<strong>en</strong> quelque domaine que ce soit, conduità un aveuglem<strong>en</strong>t, à des désillusions etmême à des dérives. Même pour ceux quin'ont pas de sympathies particulières àl'égard de Mikhaïl Bakounine, on ne peutnier que ce qu'il a écrit à propos descroyants sincères de quelque doctrine quece soit, religieuse ou politique, est hélasd'une brûlante actualité dans certainspays : "D'abord, sans ces derniers, la puissancedes hypocrites, tant religieux que politiques,eût été impossible. Les hypocritesn'ont jamais fondé aucune religion; ils sesont cont<strong>en</strong>tés d'exploiter celles que lescroyants sincères ont fondées. L'ard<strong>en</strong>te sincéritédes uns a toujours servi de passeportà l'hypocrisie criminelle des autres. (...) Audessusdu troupeau, et à côté des hypocrites,partageant toujours le pouvoir et la directionde ces derniers, s'élève le groupe terribledes croyants fanatiques et colériques.Plus purs parce qu'ils sont infinim<strong>en</strong>t plussincères, ils sont <strong>en</strong> même temps et plusmalfaisants, et beaucoup plus féroces ethypocrites. L'humanité leur est inconnue,brûlant d'un zèle ard<strong>en</strong>t pour leur Dieu, ilsla mépris<strong>en</strong>t, ils la haïss<strong>en</strong>t et ne demand<strong>en</strong>tpas mieux que d'exterminer les hommespar milliers, par dizaines, par c<strong>en</strong>tainesde milliers".Liberté et égalité <strong>en</strong>dignité et <strong>en</strong> droits...L'article 1er de la "Déclaration universelledes droits de l'homme" stipuleque : "Tous les êtres humains naiss<strong>en</strong>t libreset égaux <strong>en</strong> dignité et <strong>en</strong> droits. Ils sontdoués de raison et de consci<strong>en</strong>ce et doiv<strong>en</strong>tagir les uns <strong>en</strong>vers les autres dans un espritde fraternité."Mahl<strong>en</strong>L'information sur les <strong>en</strong>jeux de lacommunication linguistique laisse tropsouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre qu'<strong>en</strong> dehors de l'anglais,il n'est point de salut, qu'il faut serésigner.Il est indéniable que le monde abesoin d'une langue universelle. Même lepremier ministre Lionel Jospin l'a reconnuà Hong Kong <strong>en</strong> 1998, mais <strong>en</strong> setrompant et <strong>en</strong> trompant le monde sur lanature d'une langue universelle, <strong>en</strong> laissant<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre que l'espéranto appart<strong>en</strong>aitau passé et qu'il n'y avait plus qu'à se résignerà appr<strong>en</strong>dre l'anglais. Bi<strong>en</strong> avant lui,d'autres hommes politiques avai<strong>en</strong>t perçul'idée même d'une langue universelledans laquelle et par laquelle se seraitconcrétisé l'esprit de l'article cité de laDéclaration universelle des droits del'homme.Présid<strong>en</strong>t et fondateur de la Yougoslavie,Josip Broz Tito (1892-1980)avait appris l'espéranto <strong>en</strong> prison. Il avaitdéclaré : "Je p<strong>en</strong>se que l'espéranto peut fortem<strong>en</strong>tcontribuer à la réalisation des butsde l'UNESCO et de manière générale aurapprochem<strong>en</strong>t des peuples divers. L'égalitédes droits, l'un des principes fondam<strong>en</strong>tauxdes Nations Unies, doit être valide aussipour la question des langues. Des grandspeuples aspir<strong>en</strong>t à imposer leur langue auxpetits peuples. Actuellem<strong>en</strong>t, beaucoupd'hommes dans le monde parl<strong>en</strong>t l'anglais,mais ceci n'a aucun li<strong>en</strong> avec la question delangue internationale. En effet, l'espérantoest à cet égard neutre, il a un caractère universel".C'est un fait que, malgré la tourm<strong>en</strong>tequi s'est abattue sur l'ex-Yougoslavie, l'espérantoy conserve des racines vivacescomme l'atteste la t<strong>en</strong>ue d'un congrèsuniversel à Zagreb (2001).Artisan du relèvem<strong>en</strong>t des Pays-Basaprès la seconde guerre mondiale commepremier ministre, Willem Drees étaitadhér<strong>en</strong>t de l'association d'espéranto qui,pour les pays neerlandophones, équivalaità SAT-Amikaro pour la diffusion del'espéranto dans les pays d'expressionfrançaise. Il <strong>en</strong> avait donc parlé <strong>en</strong>connaissance de cause : "Nous devons<strong>en</strong>fin avoir une langue commune pour l'utilisationinternationale et, aussi séduisanteque puisse paraître l'idée de choisir pourcette langue internationale l'une de cellesqui sont déjà parlées par des c<strong>en</strong>taines demillions d'hommes, je suis malgré toutconvaincu qu'une langue neutre comme l'espéranto— devant laquelle tous les hommesse trouv<strong>en</strong>t égaux <strong>en</strong> droits — est préférable".Aider à une meilleurecompréh<strong>en</strong>sion<strong>en</strong>tre les peuplesMinistre de l'éducation d'Estonie,Ferdinand Eis<strong>en</strong> fut la bête noire desSoviétiques. La pratique de l'espérantol'avait am<strong>en</strong>é, lui aussi, à percevoir lesavantages d'une telle langue : "L'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tet la diffusion de l'espérantoaid<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble à une meilleure compréh<strong>en</strong>sion<strong>en</strong>tre les peuples, à l'accroissem<strong>en</strong>t dela communication <strong>en</strong>tre les jeunes de diverspays, à leur éducation dans l'esprit de l'internationalisme,dans l'esprit de compréh<strong>en</strong>sionet d'estime des autres cultures".Deux fois réélu à la présid<strong>en</strong>ce de laRépublique d'Autriche, Franz Jonas(1893-1974), avait appris l'espérantolorsqu'il était jeune. En 1970, dans le discoursd'ouverture du congrès universeld'espéranto qui se tint à Vi<strong>en</strong>ne et qu'ilprononça <strong>en</strong> espéranto, il rappela les réalitésd'une politique de communicationlinguistique inadaptée à une époqueSILENCE N°32110Mars 2005


moderne : "Bi<strong>en</strong> que la vie internationaledevi<strong>en</strong>ne toujours plus int<strong>en</strong>se, le mondeoff<strong>ici</strong>el perpétue les vieilles et inadéquatesméthodes de compréh<strong>en</strong>sion linguistique. Ilest vrai que la technique moderne contribueà faciliter la tâche des interprètes professionnelslors des congrès, mais ri<strong>en</strong> de plus.Leurs moy<strong>en</strong>s techniques sont des jouetsinadaptés par rapport à la tâche d'ampleurmondiale à accomplir, c'est-à-dire s'éleverau-dessus des barrières <strong>en</strong>tre les peuples,<strong>en</strong>tre des millions d'hommes."Tr<strong>en</strong>te ans plus tard, faute d'avoirprêté att<strong>en</strong>tion à ces remarques, le problèmedemeure.Francophile, l'ex-présid<strong>en</strong>te de larépublique d'Islande, Mme Vigdis Finnbogadottir,avait elle-même averti contredes risques réels : "Il est temps déjà que lesdiverses nations compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t qu'une langu<strong>en</strong>eutre pourra dev<strong>en</strong>ir pour leurs cultures unvéritable rempart contre les influ<strong>en</strong>cesmonopolisatrices d'une ou deux langues seulem<strong>en</strong>t,comme ceci apparaît maint<strong>en</strong>anttoujours plus évid<strong>en</strong>t. Je souhaite sincèrem<strong>en</strong>tun progrès plus rapide de l'espérantoau service de toutes les nations du monde".Elle ne fut pas mieux <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due. Le françaisest de plus <strong>en</strong> plus mis à l'écart sur lascène internationale, et, ce qui est plusgrave, il est même m<strong>en</strong>acé dans le paysqui <strong>en</strong> fut le berceau. Les "influ<strong>en</strong>cesmonopolisatrices" sont donc celles d'unelangue qui, quoi qu'on <strong>en</strong> dise, est bel etbi<strong>en</strong> une langue étrangère dans laquell<strong>en</strong>e sont vraim<strong>en</strong>t à l'aise que les natifs,ceux qui sont "tombés dans la marmite".Académ<strong>ici</strong><strong>en</strong>, philosophe, histori<strong>en</strong>des Sci<strong>en</strong>ces, professeur à Paris et àl'Université de Stanford, Michel Serresavait déclaré à "L'Est Républicain" (26décembre 1993), à propos du problèmede déf<strong>en</strong>se de la langue française : "Toutcela est notre faute mais ça peut se réformertrès vite. Il suffit que le peuple qui parlefrançais se révolte contre ses décideurs.Moi, je suis du peuple, ma langue est celledes pauvres. J'invite les pauvres à se révoltercontre ceux qui les oblig<strong>en</strong>t à ne ri<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre."Même s'il s'agit de révolte sans viol<strong>en</strong>ce,constructive, il importe de ne pas seconduire comme des moutons de Panurgeface à l'apologie qui est faite ci et là del'anglais. Ce n'est pas faire de l'anglophobieou de l'anti-américanisme que de direça : c'est inviter à réfléchir. Ce qui compte,c'est l'intérêt de toute l'humanité, danslequel est inclus celui des Etats-Unis.Ne pas confondreculture mondialeet américanisationPrix Kalinga de vulgarisation sci<strong>en</strong>tifique,la célèbre anthropologue américaineMargaret Mead avait plaidé pour uneculture mondiale, ce qui n'a ri<strong>en</strong> à voiravec une américanisation du monde :"Nous sommes arrivés au point où chaquepays est mis <strong>en</strong> danger chaque fois qu'undésastre s'abat sur l'un quelconque desautres pays. Il faut donc convertir cetteinterdép<strong>en</strong>dance effrayante <strong>en</strong> un type derelations qui procure sécurité et joie devivre". Il faut évidemm<strong>en</strong>t se garder dedénigrer systématiquem<strong>en</strong>t les Etats-Unis, et bi<strong>en</strong> faire la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre,d'une part, le peuple — même s'il est <strong>en</strong>partie cons<strong>en</strong>tant — et d'autre part ceuxqui font de ce pays non seulem<strong>en</strong>t le pluspollueur de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t mais aussiun grand pollueur des esprits. Il y a dangerpour le monde <strong>en</strong>tier lorsque lescitoy<strong>en</strong>s du pays le plus puissant sontconditionnés à croire que tout ce qu'il faitest conforme à l'esprit de justice et deliberté, alors que cette liberté devi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fait celle du r<strong>en</strong>ard dans le poulailler.Dans son livre "Face au néant", l'écrivainde langue anglaise Arthur Koestler afait allusion aux recherches de MargaretMead selon laquelle 750 langues différ<strong>en</strong>tesétai<strong>en</strong>t parlées dans 750 villages deNouvelle Guinée, et tous ces villagesétai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> guerre perman<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre eux.Dans ce même ouvrage, Koestler <strong>en</strong>v<strong>en</strong>ait à cette constatation : "Il semble<strong>en</strong>core plus étrange que, mis à part quelquesespérantistes résolus, ni l'UNESCO niaucun organisme international n'ait accompliun sérieux effort pour promouvoir unelangue universelle".Dans une culture de la Paix, il y auraiteffectivem<strong>en</strong>t lieu de comm<strong>en</strong>cer par unelangue face à laquelle les citoy<strong>en</strong>s pourronts'estimer égaux <strong>en</strong> droits et parlaquelle ils acquerront un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'appart<strong>en</strong>anceà cette <strong>en</strong>tité plus vaste qu'estl'humanité. Ils accéderont ainsi progressivem<strong>en</strong>tà une consci<strong>en</strong>ce mondiale demême que l'on est passé au stade d'uneconsci<strong>en</strong>ce de la famille, de la cité, puisde la nation. Plutôt qu'un monde uniformiséà l'américaine et qui ne se reconnaîtrajamais dans ce modèle, veillons plutôtSILENCE N°32111Mars 2005


Mahl<strong>en</strong>à une harmonisation de la diversité. Peutêtreserait-il finalem<strong>en</strong>t plus réaliste dechercher les moy<strong>en</strong>s de mondialiser lesEtats-Unis pour le bi<strong>en</strong> de tous plutôt quede laisser s'opérer une américanisationdu monde.Le poids dela langue anglaiseLa domination de l'anglais est l'un desélém<strong>en</strong>ts qui mèn<strong>en</strong>t vers un écart croissant<strong>en</strong>tre pays riches et pauvres, doncd'autant plus lourd de m<strong>en</strong>aces. Même <strong>en</strong>France, la connaissance de la langue laplus <strong>en</strong>seignée, pour l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t delaquelle les moy<strong>en</strong>s sans cesse accrus sontde loin les plus importants jamaisatteints, le bilan demeure pitoyable.Véronique Radier écrivait dans Le NouvelObservateur (9-15 mars 2000) : "Seule unefrange de 10%, constituée des meilleursélèves, a amélioré son score, et l'on assiste àune grande sélection par l'arg<strong>en</strong>t". Plusloin, elle cite Laure Mounier, responsable<strong>en</strong> France du Toeic (Test of English forinternational communication) : "Nouspercevons très nettem<strong>en</strong>t la différ<strong>en</strong>ce d<strong>en</strong>iveau <strong>en</strong>tre les étudiants dont les par<strong>en</strong>tsont pu payer des séjours linguistiques ou unsouti<strong>en</strong> particulier et autres".Or, quand nos élèves ont déjà tant demal à accéder à la maîtrise de l'anglais,peut-on raisonnablem<strong>en</strong>t croire que lasolution du problème se trouve dans l'appr<strong>en</strong>tissagede plusieurs langues, pourlequel le temps consacré à chacune d'ellessera forcém<strong>en</strong>t d'autant plus réduitqu'elles seront nombreuses ? Ne lesconduisons-nous pas au contraire à uneconfusion et une imprécision de plus <strong>en</strong>plus grandes ? N'allons-nous pas vers uneaggravation des déséquilibres, vers unebabélisation croissante ? Une écologie deslangues du monde apparaît effectivem<strong>en</strong>tcomme une urg<strong>en</strong>ce.En Inde, malgré 347 années de prés<strong>en</strong>cebritannique, l'anglais n'est maîtriséque par 1% de la population, et l'analphabétismetouche <strong>en</strong>viron 35% d'hommes et62% de femmes. Là et ailleurs, il seraitintéressant de savoir quelles parts du budgetde l'éducation vont respectivem<strong>en</strong>t àl'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de l'anglais et à l'alphabétisation.De l'aveu du ministre de l'éducationd'Iran, au plus fort de l'influ<strong>en</strong>ce américaine,<strong>en</strong> 1976, les étudiants irani<strong>en</strong>sétai<strong>en</strong>t incapables d'écrire ou de prononcerune seule phrase d'anglais après septannées d'étude. Ri<strong>en</strong> que pour cette année1976, le coût s'élevait à 400 millions dedollars pour l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t des languesqui représ<strong>en</strong>tait lui-même un cinquièmedu budget de l'éducation. Face à cela, letémoignage de Behrouz Soroushian, unétudiant irani<strong>en</strong> actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Sorbonnepour appr<strong>en</strong>dre le français, mériteréflexion. Il m'écrivait vo<strong>ici</strong> quelquessemaines, dans un bon espéranto appris<strong>en</strong> quelques mois : "L'espéranto est uneplanche de salut. Il est très facile et, <strong>en</strong>outre, précis. Il m'a été possible d'écrire desarticles pas trop mauvais après cinq moisd'étude de l'espéranto, ce que je ne peux pasfaire après 15 années d'étude de l'anglais".En réponse à une <strong>en</strong>quête de la BBCauprès de ses auditeurs sur l'anglaiscomme langue off<strong>ici</strong>elle de l'Union europé<strong>en</strong>ne(37% contre et 63% pour), <strong>en</strong> juin1998, Kin Hiongun, chercheur coré<strong>en</strong>,avait écrit : "En Corée, nous avons dép<strong>en</strong>sédes sommes énormes d'arg<strong>en</strong>t pourappr<strong>en</strong>dre l'anglais. En calculant d'aprèsmon expéri<strong>en</strong>ce personnelle, j'aurais puobt<strong>en</strong>ir cinq doctorats si je n'avais pas étéobligé d'appr<strong>en</strong>dre l'anglais".Directeur d'une société japonaiseimplantée aussi <strong>en</strong> Corée, à Taïwan et <strong>en</strong>Chine, Etsuo Miyosi m'écrivait récemm<strong>en</strong>tqu'il avait appris l'anglais et lecoré<strong>en</strong> et qu'il avait r<strong>en</strong>oncé à appr<strong>en</strong>dred'autres langues mis à part l'espéranto.Après avoir subi le tremblem<strong>en</strong>t de terrede Taïwan, il avait pris consci<strong>en</strong>ce du problèmede l'impossibilité de se compr<strong>en</strong>dreet de se faire compr<strong>en</strong>dre lors de catastrophesde quelque nature que ce soit. Le"Yomiuri-Shinbun" (29 janvier 2000), premierquotidi<strong>en</strong> du Japon et l'un des plusforts tirages au monde avec 10 500 000exemplaires, avait publié son témoignagedans lequel il soulignait qu'il était plus àl'aise <strong>en</strong> quelques mois d'étude de l'espérantoqu'<strong>en</strong> anglais pour lequel il a peinédurant de nombreuses années.Ce qu'avait comprisun anci<strong>en</strong> mairede LondresPuisque Londres a de nouveau unmaire, peut-être serait-il bon de rappelerqu'<strong>en</strong> 1907, lors d'une cérémonie d'accueildu Dr Zam<strong>en</strong>hof au Guildhall, le lordmaire,Sir T. Vezey Strong, avait dit :"Lorsqu'on m'a parlé de l'espéranto commelangue internationale, j'ai souri, car je suisun Anglais, et j'étais convaincu que, si uneseule langue mondiale était possible, cettelangue ne pouvait être que l'anglais.Cep<strong>en</strong>dant, par la suite, j'ai médité là-dessuset je me suis convaincu qu'aucun peuple n'accepteraitl'hégémonie que s'assurerait ainsi leroyaume britannique, tout comme moi, je netolérerais jamais pareille hégémonie de lapart d'un autre peuple. Il devint alors clairpour moi que la langue neutre espéranto pouvaitêtre prise <strong>en</strong> considération."Aujourd'hui, ce sont des jeunes qui sepos<strong>en</strong>t de semblables questions, et c'estd'autant plus intéressant lorsqu'il s'agitd'Américains. C'est à partir du vécuqu'Amanda Lynn Higley a pu se faire unavis sur l'espéranto. Cette étudiante californi<strong>en</strong>nede 24 ans a <strong>en</strong> effet voyagé àtravers l'Europe <strong>en</strong> utilisant cette langue.Elle a l'int<strong>en</strong>tion de faire des confér<strong>en</strong>cesà ce sujet dans les écoles et universitésdes Etats-Unis. Lors de son passage auGrand-Quévilly, près de Rou<strong>en</strong>, elle adéclaré au journaliste de Paris-Normandie(22 février 2000) : "Le système scolaireanglo-saxon n'est pas du tout adapté à l'appr<strong>en</strong>tissagedes langues étrangères et lesélèves eux-mêmes ne s'efforc<strong>en</strong>t pas d'<strong>en</strong>appr<strong>en</strong>dre de nouvelles, se reposant volontierssur leur propre langue, élue langueinternationale. Je n'aime pas cet impérialismelinguistique qui r<strong>en</strong>ferme les Américainssur eux-mêmes et leur culture".Rares sont <strong>en</strong> fait ceux qui appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tl'anglais dans un but culturel, et bi<strong>en</strong>plus rares <strong>en</strong>core sont ceux qui ont pourobjectif de contribuer à une culture de laPaix. Citoy<strong>en</strong> des Etats-Unis résidantau Japon, Joel Brzotowsky a écrit <strong>en</strong>treautres à ce sujet : "Lors de nombreuxvoyages, j'ai remarqué que la majorité desg<strong>en</strong>s qui m'adressai<strong>en</strong>t la parole <strong>en</strong> anglaisne s'intéressai<strong>en</strong>t ni à moi <strong>en</strong> tant qu'homme,ni à ma culture. Ils s'intéressai<strong>en</strong>td'abord à l'arg<strong>en</strong>t. Ou ils voulai<strong>en</strong>t mev<strong>en</strong>dre quelque chose, ou ils voulai<strong>en</strong>tSILENCE N°32112Mars 2005


Pour <strong>en</strong> savoir plus :n Espéranto-infos, Francis Bernard, Les Bories de Coperlac, Mas Saint-Chély,48210 Sainte-Enimie. Revue sur l'espéranto… <strong>en</strong> français.n SAT Amikaro, 134, Boulevard Vinc<strong>en</strong>t-Auriol, 75013 Paris, tél : 01 44 24 50 48.n Espéranto-France, 4 bis, rue de la Cerisaie, 75004 Paris, tél : 01 42 78 68 86.n Jeunes-Espéranto, , 4 bis, rue de la Cerisaie, 75004 Paris, tél : 01 42 78 68 86.n Kotopo, 14, rue R<strong>en</strong>é-Leynaud, 69001 Lyon, tél : 04 72 07 75 49. Espace culturel où,outre l'espéranto, on peut appr<strong>en</strong>dre de très nombreuses langues.n Vinilkosmo, 31450 Donneville. Maison de disques <strong>en</strong> espéranto.n Association pour l'espéranto, rue des Glacières 16, B 6001 Marcinelle, tél : 071 43 14 13.n Fédération Belge pour l'Espéranto, 36, rue de la Marne, B-1030 Bruxelles.n Société Suisse pour l'Espéranto, Jusrastrasse, 23, CH-3063 Ittig<strong>en</strong>.n C<strong>en</strong>tre Culturel Espérantiste Suisse, Postiers 27, CP311, CH-2301 La Chaux-de-Fonds,tél : 41 (0) 32 926 74 07.appr<strong>en</strong>dre l'anglais de moi, pour recevoirune meilleure instruction et un salaire plusélevé, ou autre chose. Par contraste, unegrande proportion d'hommes à qui je parle<strong>en</strong> espéranto s'intéress<strong>en</strong>t à moi <strong>en</strong> tantqu'homme ou pour ma culture. Beaucoupd'<strong>en</strong>tre eux souhait<strong>en</strong>t se lier d'amitié et,effectivem<strong>en</strong>t, beaucoup d'<strong>en</strong>tre eux sontdev<strong>en</strong>us des amis " (Esperanto janvier 1998).On ne s'interroge guère sur cet aspectde la communication linguistique, maisaussi sur un aspect autrem<strong>en</strong>t plus grave :celui des droits de l'homme. Car finalem<strong>en</strong>t,n'y a-t-il pas un parallélisme <strong>en</strong>treun être humain privilégié de par sa naissancepar le fait d'avoir telle couleur depeau ou telle langue ? Même si elle est dudomaine du possible, la maîtrise de lalangue dominante exige un temps considérable,de l'arg<strong>en</strong>t, des moy<strong>en</strong>s qui sonthors de portée de la plupart des habitantsde notre planète. C'est une autre manièrede creuser l'écart et donc de créerles conditions d'une rupture viol<strong>en</strong>te,d'un rejet. L'apartheid linguistique, çaexiste. Le sujet d'une langue communeanationale (non nationale) est d'actualité.Il y a matière à réflexion...Lorsqu'elle était ministre de laJeunesse et des Sports, Mme MichèleAlliot-Marie avait fort bi<strong>en</strong> exprimé lavocation de l'espéranto : "L'espérantisme atoujours eu pour objectif de rapprocher leshommes par-delà leurs différ<strong>en</strong>ces raciales,culturelles et linguistiques et j'estime que,dans le monde troublé et dangereux qui estle nôtre, cette philosophie doit plus quejamais prévaloir. L'espéranto, considérécomme langue auxiliaire et respectant leslangues et cultures nationales, me paraîtavoir fait les preuves de son utilité comme lereconnaiss<strong>en</strong>t d'ailleurs de nombreux organismesinternationaux."La langue,un élém<strong>en</strong>t de paixCertains ont prêté aux espérantistesl'idée naïve selon laquelle la paix régnerait<strong>en</strong>fin sur terre si tout le monde parlaitla même langue. C'est un moy<strong>en</strong> parmid'autres pour discréditer cette langue etceux qui la parl<strong>en</strong>t. Il n'échappe à personneque des conflits internes très graves ettout aussi atroces que les guerres ont éclatédans des pays où l'on parlait la mêmelangue. De même, le fait de parler lamême langue maternelle, au s<strong>en</strong>s le plusexact du terme, n'a jamais empêché desmeurtres au sein d'une même famille.Mais le présid<strong>en</strong>t Eis<strong>en</strong>hower, quin'était sans doute pas spécialem<strong>en</strong>t naïf,avait lui-même reconnu : "La plus grandepartie des difficultés internationales disparaîtrai<strong>en</strong>tsi les peuples avai<strong>en</strong>t des contactsplus fréqu<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre eux". Or, la barrièredes langues constitue un obstacle à cescontacts. Elle laisse le champ libre auxrumeurs porteuses de germes bell<strong>ici</strong>stes.L'avis exprimé <strong>en</strong> 1966 par l'anci<strong>en</strong>chancelier allemand Willy Brandt, PrixNobel de la Paix 1971, pourrait servir deconclusion :"La diversité linguistique est l'un desobstacles les plus importants sur la voie del'amitié et de la compréh<strong>en</strong>sion <strong>en</strong>tre lespeuples.La langue internationale espérantos'efforce depuis longtemps et avec succèsd'éliminer cette barrière. Les succès de l'espérantosont reconnus par l'UNESCO. Queles Nations Unies veuill<strong>en</strong>t insister efficacem<strong>en</strong>tpour que l'on poursuive l'œuvrecomm<strong>en</strong>cée par le Dr Zam<strong>en</strong>hof. La coopérationpour l'amélioration des relationsinternationales doit être le grand devoir detout homme politiquem<strong>en</strong>t actif. La compréh<strong>en</strong>sionamicale <strong>en</strong>tre les hommes dediverses nations facilite à la politique l'accomplissem<strong>en</strong>td'un grand devoir : faireavancer la paix."H<strong>en</strong>ri Masson nCoauteur de "L'homme qui a défié Babel" (4)(4) Ed. Ramsay, Paris, 1996, prés<strong>en</strong>té dans le n°208de Sil<strong>en</strong>ce.Espéranto Boulogne 2005En août 1905, 680 personnes se sont retrouvées à Boulogne (Pas-de-Calais) pour le premier congrès international d'espéranto.Un siècle après, 500 personnes (nombre limité par la taille de la salle) se retrouveront du 25 au 30 mars pour fêterce c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire. Au programme : interv<strong>en</strong>tions de Louis-Zaleski Zam<strong>en</strong>hof, desc<strong>en</strong>dant de l'initiateur de l'espéranto, de ClaudePiron, anci<strong>en</strong> traducteur à l'ONU ; spectacle de Jacques Yvart et chorale bretonne Mev<strong>en</strong>, pièce de théâtre <strong>en</strong> espéranto deSandrine Bonhour, excursions dans le Boulonnais… Fédération Espéranto-Nord, Richard Valet, 33, rue du Boul<strong>en</strong>riez, 59235Bersée, tél : 03 20 84 96 09.DRCongrès de Boulogne 1905.SILENCE N°32113Mars 2005


AlternativesM<strong>en</strong>aces surl'éducationpar<strong>en</strong>taleEn France, depuis Jules Ferry etla loi de 1882, c’est l’instruction,et non pas l’école, qui est obligatoire.L’article L.131-2 du codede l’éducation précise :"L’instruction obligatoire peutêtre donnée soit dans les établissem<strong>en</strong>tsou écoles publics ou privés,soit dans les familles par lespar<strong>en</strong>ts, ou l’un d’<strong>en</strong>tre eux, outoute personne de leur choix".Le réc<strong>en</strong>t rapport Thélot surl'éducation répète de nombreusesfois le terme "scolarité obligatoire".L'association Les Enfantsd'abord qui regroupe des par<strong>en</strong>tsqui assur<strong>en</strong>t la scolarité de leurs<strong>en</strong>fants a été reçue au ministèrele 16 décembre pour demanderque soit corrigé ce terme <strong>en</strong>AgricultureraisonnéeLa fin dubidonnageassociation Farre, faisantL' la promotion de l'agricultureraisonnée, a été mise <strong>en</strong>place par différ<strong>en</strong>ts distributeurset producteurs de l'industrieagro-alim<strong>en</strong>taire poursemer la zizanie face à l'agriculturebiologique. Complice desmultinationales qui se cach<strong>en</strong>tderrière ce concept, RoselyneBachelot, alors ministre del'écologie, n'avait ri<strong>en</strong> trouvé demieux que de donner l'agrém<strong>en</strong>tde "protection de la nature" àl'association. Deux associations,Manche nature et NatureMorbihan ont attaqué cettedécision au tribunal… qui leura donné raison. L'agricultureraisonnée ne pourra plus prét<strong>en</strong>dreêtre pour la protectionde la nature. Une étude del'INRA, Institut national de larecherche agronomique avaitauparavant dénoncé la chartede l'agriculture raisonnée <strong>en</strong>relevant que l'ess<strong>en</strong>tiel des<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts figurant dans cettecharte relève <strong>en</strong> fait du simplerespect de la loi !contradiction avec la loi.Ils ont égalem<strong>en</strong>t rappelé l’article371-1-2 du code civil qui donneaux par<strong>en</strong>ts le droit et le devoirde garde, de surveillance etd’éducation. Ce droit d’éducationpeut être délégué à l’école mais ilpeut égalem<strong>en</strong>t être exercé parles par<strong>en</strong>ts eux-mêmes et cechoix leur apparti<strong>en</strong>t par priorité.On retrouve cela égalem<strong>en</strong>t dansla Déclaration universelle desdroits de l'homme, de 1948, àl'article 26-3 : "Les par<strong>en</strong>ts ontpar priorité le droit de choisir leg<strong>en</strong>re d'éducation à donner àleurs <strong>en</strong>fants". La charte desdroits fondam<strong>en</strong>taux de l'Unioneuropé<strong>en</strong>ne de 2002, article 14-3précise : "La liberté de créer desétablissem<strong>en</strong>ts d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tdans le respect des principesdémocratiques, ainsi que le droitdes par<strong>en</strong>ts d'assurer l'éducationet l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de leurs <strong>en</strong>fantsconformém<strong>en</strong>t à leurs convictionsreligieuses, philosophiques etpédagogiques, sont respectésselon les lois nationales qui <strong>en</strong>régiss<strong>en</strong>t l'exercice".En fait, derrière cela, le gouvernem<strong>en</strong>tjoue sur la peur de l'éducationpar des groupes sectaires.Mais le dernier rapport 2003 dela Mission interministérielle devigilance et de lutte contre lesdérives sectaires chiffre précisém<strong>en</strong>tcombi<strong>en</strong> d'<strong>en</strong>fants sontconcernés par ce risque sectaire :"A noter que la susp<strong>ici</strong>on de dérivesectaire n’est apparue que trèsrarem<strong>en</strong>t lors de ces contrôles.Une seule ‘école de fait’ semble<strong>en</strong>core exister (13 <strong>en</strong>fantsconcernés : 5 familles)".Les Enfants d'abord, 2, impasseDurot, 02130 Villers-Agron-Aiguizy, tél : 05 53 01 05 90.Agriculturebiologiqu<strong>en</strong> Mouvem<strong>en</strong>t de culturebiodynamique. Il ti<strong>en</strong>dra sonassemblée générale le dimanche3 avril au gîte Barané,Le Mas-d'Azil, 09290 Gabre,tél : 05 61 69 98 17.n Alsace : Art-Terre.L'association Art-Terre a vu lejour dans le sud de l'Alsace pourcréer des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre l'agriculturebio-dynamique, l'activité agricole,artistique, éducative et culturelleet la protection d'une natureriche et diversifiée. Elle s'adresseaussi bi<strong>en</strong> à des agriculteurs quedes consommateurs, des villageoisque des citadins, des jeunes quedes moins jeunes. Art-Terre,Hugues Doche, 23, ruePrincipale, 68480 Biederthal.R<strong>en</strong>contres des Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce 2004.Atelier tricot.Atelier pain.SILENCE N°321 Mars 200514


photos de Bruno GuilleminAtelier chant.27 juillet - 4 aoûtR<strong>en</strong>contresArbre à palabres.des Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ceCuisson solaire.Pour sa quatrième édition la r<strong>en</strong>contre se ti<strong>en</strong>dra à l'Ecoc<strong>en</strong>tredu Périgord (Dordogne), du mercredi 27 juillet au jeudi 4 août.Pour part<strong>ici</strong>per, il faut adhérer à l'association des Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce(5 €) ; le prix de la semaine <strong>en</strong> camping, avec trois repas par jour estde 42 €. La nourriture est végétari<strong>en</strong>ne et biologique. Avec l'inscription(20 juin dernier délai) il est demandé de verser 15 € d'arrhes.Comme l'an passé, cette r<strong>en</strong>contre sera précédée à partir du mercredi20 juillet par une semaine de préparation. L'association recherche desbénévoles pouvant aider à l'installation (nettoyage du terrain, aménagem<strong>en</strong>tde douches solaires, montage du chapiteau, etc.).Merci de pr<strong>en</strong>dre contact dès maint<strong>en</strong>ant pour préparer les équipes.La r<strong>en</strong>contre elle-même est gérée par tous, tant du point de vuedes tâches communes que des ateliers où chacun peut faire profiterles autres de ses dons, connaissances, expéri<strong>en</strong>ce.Les Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce, c/o Flor<strong>en</strong>ce de Luna, 21 C rue Pierre-Brunier, 69300 Caluire.n Allier : jardinage biodynamique.L'association Espritlibre organise les 4 et 5 juin àBourbon-l'Archambault une formationsur ce thème animée parPierre Masson. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Esprit libre, place du Champde-Foire,03160 Bourbonl'Archambault,tél : 04 70 67 00 67.n Picardie : dépliant. Toutes lesadresses des producteurs bio dela région sont disponibles sur undépliant diffusé par l'Associationde l'agriculture biologique <strong>en</strong>Picardie, 19 bis,rue Alexandre-Dumas, 80096Ami<strong>en</strong>s cedex, tél :03 22 33 64 72.RéseauEcobâtirLe Réseau Ecobâtir est un réseaud'acteurs de la construction écologique,qui s'<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à adhéreret respecter une charte qui s'articuleautour de trois fondem<strong>en</strong>ts :n respect de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etde la santé des usagers et desconstructeurs, lors de la fabrication,du transport et de la mise <strong>en</strong>oeuvre des matériaux ;n les sociétés humaines et lanature des échanges économiques :prise <strong>en</strong> compte de la globalitédes processus, équité et pratiquede la coopération <strong>en</strong>tre lesacteurs ;n les cultures et savoir-faire :respect des cultures constructiveset des savoir-faire locaux.Il regroupe de nombreux artisanset peut vous permettre de découvrircelui dont vous avez besoin.Réseau Ecobâtir, La Maison del'Ecologie, 38960 Saint-Aupré,fax : 04 76 55 35 38.P A R I SJeudisde la NefLa société financière alternativeLa Nef organise un jeudi parmois, à 19 h, un débat autourdes questions de la pratique bancaireéthique et solidaire.Prochains r<strong>en</strong>dez-vous : 17 mars,21 avril, 16 juin. La Nef, 35,rue de Lyon, 75012 Paris,tél : 01 44 87 00 04.P A R I SEcologieet imaginaireI T A L I EC<strong>en</strong>tre dedéveloppem<strong>en</strong>tsout<strong>en</strong>ableSitué <strong>en</strong> Val d'Aoste (près de laSavoie), à Lavésé, à 1550 m, lacoopérative La Trace est unc<strong>en</strong>tre de développem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>able.Situé dans un site naturelde grande qualité, il est indép<strong>en</strong>danténergétiquem<strong>en</strong>t grâce àdes panneaux solaires, le bâtim<strong>en</strong>test <strong>en</strong> architecture saine,une phytoépuration permet lerecyclage de l'eau. La coopérativeorganise des r<strong>en</strong>contres, desséminaires, des camps nature…Le c<strong>en</strong>tre peut accueillir unevingtaine de personnes. C<strong>en</strong>trodi Sviluppo Sost<strong>en</strong>ibile, localitàCapoluogo, 57, 11023 Saint-D<strong>en</strong>is (Ao), Italie,tél : 0165 33082.DREcologieet imaginaireL'association Le singulier plurielpropose des soirées débats autourdu thème de l'écologie et del'imaginaire. Ces soirées se pass<strong>en</strong>tautour d'un repas (32 € !) àLa Boulangerie Coquelicot, 24,rue des Abbesses, Paris 18e (M°Abbesses) de 19h30 à 22h30.Mercredi 16 mars : les créatifsculturels et la réconciliationnature-culture, avec PatriceLecomte (la Nef) ; 20 avril :agri-culture, spiritualité et justicesociale ; 15 juin : les chemins nontracés du ré<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t dumonde avec Mohammed Taleb.Réservation obligatoire.Le singulier universel, 37, rued'Amsterdam, 75008 Paris,tél : 06 67 12 92 66.N A N C YEduquerautrem<strong>en</strong>tEn 2001, une associationAltern'Educ a vu le jour sur leLarzac (Aveyron). L'idée a plu àd'autres personnes. Cécile etChloé vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de créer une associationdu même g<strong>en</strong>re à Nancy :Altern'Educ, 20, rue Thierry-Alix, 54000 Nancy.SILENCE N°321 Mars 200515


Michel BernardD O U B SLa BatailleuseLa ferme de la Batailleuse.La Batailleuse est une fermepédagogique bio gérée par un collectifassociatif. Elle organise desséjours pour les <strong>en</strong>fants de 6 à12 ans soit pour des classesvertes ou des comités d'<strong>en</strong>treprisesp<strong>en</strong>dant l'année, soit pourdes <strong>en</strong>fants de toutes originesp<strong>en</strong>dant les vacances scolaires.La ferme est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t conçuepour favoriser la part<strong>ici</strong>pationdes <strong>en</strong>fants à la vie quotidi<strong>en</strong>ne :soins aux animaux, traite desvaches et des chèvres, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>sdes litières, préparation du fromage,faire du beurre…G E R SVoyagealternatifAlternativesJacques Sirat a bouclé un tourdu monde à vélo. Parti pourtrois ans <strong>en</strong> 1997, il n'est r<strong>en</strong>tréque fin 2004, après 80 000 kmparcourus avec un vélo portant70 kg de bagages. Après 146crevaisons, il a égalem<strong>en</strong>t eubesoin de 48 pneus, 76 rayons,6 paires de pédales, 12 chaînes,6 béquilles, 6 paires de câblesde freins. Il se déplaçait au profitd'une association humanitaire.Il est parti avec seulem<strong>en</strong>t3000 euros <strong>en</strong> poche.La journée se complète par desjeux, des randonnées, des activitésartistiques, des créations decabanes… R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Association CLAJ, 16, rue dela Fontaine, 25370 Rochejean,tél : 03 81 49 91 84.SAÔNE-ET-LOIREDécroissanceet sobriétéheureusePierre Rabhi animera un séminairede réflexion sur le thème"décroissance sout<strong>en</strong>able, simpl<strong>ici</strong>tévolontaire et sobriété heureuse"les 30 avril et 1er mai auDomaine de Chad<strong>en</strong>oux, 71500Bruailles. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Terre et Humanisme, BP 19,07230 Lablachère,tél : 04 75 36 68 20.DRPierre Rahbi.C O R R È Z EV<strong>en</strong>t de vieV<strong>en</strong>t de vie est une associationqui anime une fringothèque (onpose ses vêtem<strong>en</strong>ts, on <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dd'autres), une bibliothèque alternativeet multiculturelle, des commandesde produits bio <strong>en</strong> gros,des confér<strong>en</strong>ces, des ateliers, unannuaire alternatif et une revueEffervesc<strong>en</strong>ce. V<strong>en</strong>t de vie,Saint-G<strong>en</strong>est, 19800 Curemonte,tél : 05 55 84 00 66.L O TEnsembleachetonsla terreAujourd'hui le prix de la terreest tel que pour être agriculteur, ilfaut soit <strong>en</strong> hériter, soit disposerd'un énorme capital. Jean-François Réveillac, <strong>en</strong> fermagedepuis 25 ans, voit aujourd'huisa ferme mise <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te : 167 hectaresdont 35 labourables. Il pratiquel'agriculture biologique etne dispose pas du capital pourracheter sa propre ferme.E C O L E S S T E I N E RJournées portes ouvertesLa pédagogie Waldorf mise au point par Rudolf Steiner au début du20e siècle est actuellem<strong>en</strong>t utilisée dans 23 écoles <strong>en</strong> France oùsont scolarisés 2300 élèves. Le samedi 19 mars, une journée portesouvertes est organisée dans la plupart de ces établissem<strong>en</strong>ts.n Ecole maternelle et primaire de Mâcon, Ferme pédagogique,La Mare Caillat, 01290 Saint-André-d'Huiriat,tél : 04 74 50 10 87.n Ecole de Moulins, château de la Mhotte, 03210 Saint-M<strong>en</strong>oux, tél : 04 70 43 93 98.n Jardin d'<strong>en</strong>fants Waldorf de Nice, 291, chemin Saint-Roch, 06320 La Turbie, tél : 04 92 10 89 48.n Jardin d'<strong>en</strong>fants Waldorf, Le Vieux Mas, 47, routede Nice, 06650 Le Rouret, tél : 04 93 09 47 37.n Ecole Chant'Arize de Saint-Girons, Portecluse, 09450Campagne-sur-Arize, tél : 05 61 69 85 60.n Jardin d'<strong>en</strong>fants Blanchefleur, 251, faubourg de Ecole Steiner de Colmar.Croncels, 10000 Troyes, tél : 03 25 82 40 44.n Ecole maternelle d'Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, 385, cheminBarthélémy-Véra, 13290 Les Milles, tél : 04 42 24 14 18.n Ecole Caminarem d'Alès, Jouquet, 30360 Monteils,tél : 04 66 83 20 43.n Ecole maternelle Les Tournesols, 10, impasse Méd<strong>ici</strong>s,31200 Toulouse, tél : 05 34 25 16 50.n Jardin d'<strong>en</strong>fants La Tortue Bleue, 439, av<strong>en</strong>ue duChâteau-d'Ô, 34090 Montpellier, tél : 04 67 54 31 58.n Ecole Maternelle du Petit-Porteau, Le Porteau, 37300Joué-lès-Tours, tél : 02 47 67 20 23.n Ecole Elém<strong>en</strong>taire du Petit-Porteau, Le Porteau, Ecole Steiner de Lyon.37300 Joué-lès-Tours, tél : 02 47 53 46 34.n Jardin d'<strong>en</strong>fants "Arc <strong>en</strong> Ciel" de Pau, 7, av<strong>en</strong>ueBernadotte, 64110 Jurançon, tél : 05 59 06 51 64.n Ecole primaire du Soleil à Pau, chemin de la Juscle,64110 Saint-Faust-de-Haut, tél : 05 59 83 04 57.n Jardin d'<strong>en</strong>fants Michaël, 3, rue du Schnockeloch,67200 Strasbourg-Ko<strong>en</strong>igshoff<strong>en</strong>, tél : 03 88 29 03 21.n Ecole Michaël, 2c, rue du Schnockeloch, 67200Strasbourg-Ko<strong>en</strong>igshoff<strong>en</strong>, tél : 03 88 30 19 70.n Ecole Mathias-Grünewald, 4, rue Herzog, 68124Logelbach-Wintz<strong>en</strong>heim, tél : 03 89 27 13 24.n Ecole Rudolf-Steiner de Lyon, 7, chemin de Sanzy,69230 Saint-G<strong>en</strong>is-Laval, tél : 04 78 50 77 45.Ecole Steiner de Pau .n Le Jardin d'églantine, 165, boulevard Brune, 75014 Paris,tél : 01 45 43 58 89.n Ecole Perceval, 5, av<strong>en</strong>ue d'Epremesnil, 78400 Chatou, tél : 01 39 52 16 64.n Jardin d'<strong>en</strong>fants le Petit Prince, 76, chemin du Banay, 84380 Mazan,tél : 04 90 69 50 13.n Ecole Steiner, 300, chemin de la Traille, 84700 Sorgues, tél : 04 90 83 37 07.n Ecole de Verrières, 62, rue de Paris, 91370 Verrières-le-Buisson,tél : 01 60 11 38 12.Une association a vu le jour pouressayer de collecter des partsde 100 € <strong>en</strong> nombre suffisantpour assurer son installationdéfinitive : Vivre sur les Causses,P. Réveillac, Le Bourg, 46320Livernon, tél : 05 65 40 54 83.G I R O N D EJardinsde trottoirsIssue de la collaboration <strong>en</strong>treMoutsie, ethnobotaniste de l'associationOrtie, et Laur<strong>en</strong>t Cerciat,artiste plast<strong>ici</strong><strong>en</strong>, du 13 avrilau 13 juillet, une expositionse ti<strong>en</strong>dra sur le thème desplantes sauvages dans la villeà la Maison de la Nature,DR53, rue du Moulineau, 33170Gradignan, tél : 05 56 89 51 74.Pour <strong>en</strong> savoir plus : L'Ortie,19, rue Neuve, 33800 Bordeaux,tél : 05 56 94 53 10.DRDRDRInstallation précéd<strong>en</strong>te de L.Cerciat :Dessein de jardin.SILENCE N°321 Mars 200516


I.E.E.S.D.SALPES-DE-HAUTE-PROVENCEForcalquierdes livresL'association Forcalquier deslivres propose des activités toutau long de l'année : expositionsur le livre d'artiste (à partir du13 mai), stage de calligraphieet d'écriture (21 mai), stage delithographie (27 juin), stage defabrication de papier végétal(8 août), fête du livre d'artiste(21 au 24 octobre). Fdl, espaceEtc., 10, rue du Collège, 04300Forcalquier, tél : 04 92 75 09 59.L O Z È R EL'EsperluetteL'association L'Esperluette s'estmise <strong>en</strong> place dans la communede Saint-Hilaire-de-Lavit(80 habitants) pour y animerune bibliothèque et organiserdes activités culturelles. Elledéveloppe un vaste choixde docum<strong>en</strong>ts sur le thème despratiques écologiques et est pr<strong>en</strong>eusede docum<strong>en</strong>ts sur ce sujet.L'Esperluette, Le Ranquet,48160 Le Collet-de-Dèze,tél : 04 66 45 50 56.A R D È C H ELa compagniela TortueLa Compagnie La Tortue estanimée depuis 1999 par SylviaPicasso et Pascal Mornet. Ellepropose des spectacles pour<strong>en</strong>fants pour les s<strong>en</strong>sibiliser dèsleur plus jeune âge à la préservationde l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, à ladécouverte de différ<strong>en</strong>tes culturesMarche pour la décroissanceLa revue Casseur de pub a l'habitude de manifester chaque annéedevant le circuit de Magny-Cours, dans la Nièvre, à l'occasiondu grand prix de Formule 1. Après le lancem<strong>en</strong>t réussi de la revueLa décroissance, l'association lance une nouvelle activité : unemarche pour la décroissance.Depuis août 2004, François Schneider est parti sur les routes deFrance, avec son ânesse Jujube et anime de multiples débats sur lethème de la décroissance. Parti de Luc-<strong>en</strong>-Diois (Drôme), il a atteintl'Atlantique <strong>en</strong> novembre à hauteur de Royans (Char<strong>en</strong>te- Maritime)après la traversée du massif c<strong>en</strong>tral. Il a <strong>en</strong>suite poursuivi <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>antvers le Languedoc-Roussillon <strong>en</strong> suivant le canal du Midi et remonterala vallée du Rhône à partir du printemps. Il arrivera à Lyon début juind'où partira alors la marche pour la décroissance.Cette marche reliera, à raison d'un maximum de 15 km par jour, Lyon(le 6 juin) à Magny-Cours (dans la Nièvre, le 3 juillet). Chaque soirsera l'occasion de débattre des moy<strong>en</strong>s de transformer notre mode devie, de lutter contre la société de consommation, et de mettre <strong>en</strong> placedes modes de fonctionnem<strong>en</strong>t plus conviviaux.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : La Décroissance, 11, place Croix-Paquet,69001 Lyon, www.decroissance.org.(notamm<strong>en</strong>t la culture africaine)et à une culture de la paix.La compagnie propose aussi desateliers musique (principalem<strong>en</strong>tdes percussions africaines), desateliers chant et musique dumonde et des ateliers danse d'inspirationafricaine. Exemple despectacle, La petite fille et lepoisson arc-<strong>en</strong>-ciel raconte l'histoired'une petite fille qui vit heureusedans une forêt avec ses animauxjusqu'au jour où un bûcheronvi<strong>en</strong>t s'installer dans les bois.La petite fille réussira-t-elle àsauver la forêt ? Un spectaclepour les 3 à 8 ans. Voyage aupays des Tam-Tam raconte à des<strong>en</strong>fants de 4 à 10 ans les découvertesde deux voyageurs <strong>en</strong>Afrique. Compagnie La Tortue,Le Puech, 07140 Malarce-surla-Thines,tél : 04 75 39 46 34.D R Ô M ERé<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>tdu mondeMohammed Thaleb organisedes journées de réflexion au restaurantTchai Walla, 3, ruedu Treuil, à Die, de 9h30 à 17h(repas et part<strong>ici</strong>pation : 30 €).Dimanche 6 mars : hommageà Marie-Louise von Franz,psychologie des profondeurset inconsci<strong>en</strong>t cosmique.SILENCE N°321 Mars 200517AlternativesFêtes, foires, salons(le signe ◊ indique que Sil<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)◊ Nîmes : 13 e Sésame. 4 au 7 mars au Parc des Expositions. Thème de l'année :"invitation au Tibet". 180 exposants, 20 ateliers pratiques, 60 confér<strong>en</strong>ces.Goral-expo, 126, impasse Juvénal, 30900 Nîmes, tél : 04 66 62 07 16.n Bouches-du-Rhône : 5 e Bi<strong>en</strong>-être et nature. 5 et 6 mars au c<strong>en</strong>tre d'animationmun<strong>ici</strong>pale de Rognac, produits de bi<strong>en</strong>-être, associations d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Maison des associations, André Paraskevas, 88, boulevard des Jeunes,13340 Rognac, tél : 06 16 93 18 71.n Char<strong>en</strong>te-Maritime : 4 e Bi<strong>en</strong>-être et médecines douces. 12 et 13 mars,au c<strong>en</strong>tre de loisirs de Mar<strong>en</strong>nes-Oléron, produits bio, développem<strong>en</strong>t personnel,confér<strong>en</strong>ces et ateliers, restauration végétari<strong>en</strong>ne. C2L Organisation, Théon,17120 Cozes, tél : 05 46 90 11 52.n Rhône : 2 e salon du chanvre. 12 et 13 mars, au CCO de Villeurbanne.Exposants et confér<strong>en</strong>ces autour de l'usage du cannabis. Jardin d'Ed<strong>en</strong>,18, rue Louis-Goux, 69100 Villeurbanne.n Char<strong>en</strong>te : 2 e Bio et bi<strong>en</strong>-être. 13 et 14 mars, salle de la Combe à Saint-Yrieix. Produit naturel, habitat sain, santé, confér<strong>en</strong>ces et démonstrations.M. Dréano, 211, rue Saint-Roch, 16000 Angoulême, tél : 05 45 95 16 46.n Paris : 17 e Vivre autrem<strong>en</strong>t. 18 au 21 mars, parc floral. 200 exposants,marché bio, commerce équitable, tourisme vert, santé, habitat sain, etc.Confér<strong>en</strong>ces : vers un label habitat bio-climatique (v<strong>en</strong>dredi 18 à 11h30),végétalisation des toitures (18 à 13h30), climatisation par puits canadi<strong>en</strong>s (18à 15h30), construire <strong>en</strong> pierre sèche (18 à 19h30), construction <strong>en</strong> chanvre(samedi 19 à 11h30), récupération des eau de pluie (19 à 15h30), alternatives aubois tropical (dimanche 20 à 11h30), isolation écologique et canicule (20 à15h30), énergies r<strong>en</strong>ouvelables à Montreuil (lundi 21 à 15h30)… Très nombreuxateliers. SPAS Organisation, 86, rue de Lille, 75007 Paris, tél : 01 45 56 09 09.n Rhône : 16 e foire au miel et aux produits bio. Dimanche 20 mars à la sallePierre-de-Coubertin, à Chazay-d'Azergues. Miel, produits bio, associations de solidarité,restauration bio. Alterninfo, André Abeillon, 8, rue Jean-de-la-Fontaine,69380 Chazay, tél : 04 78 43 02 19.n Cambrai : 11 e forum bio. 21 mars au Palais des Grottes. 60 exposants, bio,habitat sain, santé. Nature et Progrès, 42, rue de Noyon, 59400 Cambrai,tél : 03 27 74 17 48.Débats suivants : 3 avril et 8 mai.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Anne Tesson,tél : 04 75 21 00 56.V A RCocori BioDans le Var, les terres agricolessont convoitées par les promoteursimmobiliers. Pour permettrel'installation d'une jeune agricultrice,un GFA s'est constituéregroupant 39 personnes.Nathalie Marchal peut ainsirepr<strong>en</strong>dre une exploitation productriced'œufs bio. Les porteursde parts sont v<strong>en</strong>us de Nature-et-Progrès, ATTAC, Carquei-Environnem<strong>en</strong>t… Cocori Bio,1601 chemin de Saint-Augustin,La Moutonne, 83260 La Crau.L Y O NMaison del'écologieLa Maison de l'écologie, à l'originecréée <strong>en</strong> même temps que larevue S!l<strong>en</strong>ce, ti<strong>en</strong>dra son assembléegénérale le samedi 19 marsde 10 h à 13 h. Elle cherche desbénévoles pour relancer les activitésque peuv<strong>en</strong>t financer lesv<strong>en</strong>tes du magasin. Maison del'écologie, 4, rue Bodin, 69001Lyon, tél : 04 78 27 29 82.


DRB H O P A LVictimesoubliéesEnvironnem<strong>en</strong>tEnfants victimes de l’accid<strong>en</strong>t de Bhopal (1984).Vingt ans après la tragédie, lesdéchets de l'usine Union Carbidesont toujours sur place et de trèsnombreuses personnes viv<strong>en</strong>t dansle voisinage <strong>en</strong> consommant del'eau contaminée. L'accid<strong>en</strong>t dansla nuit du 3 décembre 1984 <strong>en</strong>libérant un nuage toxique a provoquéimmédiatem<strong>en</strong>t 3500morts par suffocation. Au moins12 000 autres sont mortes depuiset <strong>en</strong>viron 800 000 personnesprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des séquelles. DowChimical qui a racheté UnionCarbide a toujours refusé depayer les dégâts et l'usine a étéabandonnée. Une procédure jud<strong>ici</strong>airea été lancée <strong>en</strong> 1999 auxEtats-Unis pour que les nouveauxpropriétaires nettoi<strong>en</strong>t le site.Quant à l'indemnisation des victimes,les procès sont toujours<strong>en</strong> cours. Le gouvernem<strong>en</strong>t indi<strong>en</strong>a indiqué n'avoir perçu de lafirme que 470 millions de dollarsalors que les frais de santé semont<strong>en</strong>t déjà à dix fois plus.C H I L ITrou d'ozoneet cancersDu fait du trou dans la couched'ozone dans l'hémisphère sud, onassiste à une augm<strong>en</strong>tation rapidedes cancers de la peau. Pour limiterles risques, des feux ont étéinstallés sur les treize principalesplages du pays : vert, on peut sefaire bronzer ; orange : att<strong>en</strong>tion àne pas s'exposer trop longtemps ;rouge : vous risquez de vousdétruire la peau.A L L E M A G N ETaxe pourles camionsDepuis le début de l'année 2005,les poids-lourds doiv<strong>en</strong>t payer12,4 c<strong>en</strong>times d'euro du kilomètrepour emprunter les autoroutesallemandes. Une mesurequi devrait fortem<strong>en</strong>t inciterà utiliser le train ou à passerailleurs.Combi<strong>en</strong> paie-t-il ?DRDéchetsn Coordination nationale.Les 5 et 6 mars se ti<strong>en</strong>draà Bayonne une réunion de laCoordination nationale pourla réduction des déchets à lasource. Cette réunion, qui porteraexclusivem<strong>en</strong>t sur les alternativesà l'incinération, est ouverteaux associations et exceptionnellem<strong>en</strong>taux élus. Au programme :prés<strong>en</strong>tation de la gestion desdéchets <strong>en</strong> pays Basque Nordpar valorisation mécanicobiologique, prés<strong>en</strong>tation de la vidéo Lesmesures alternatives <strong>en</strong> matière de déchets d'activités de soins à risquesinfectieux par M. Boulesteix, responsable <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t au CHU deLimoges, filmée le 17 juin 2004 lors du colloque Quand l'hôpital ser<strong>en</strong>d malade organisé par le CNIID, rappel des dangers de l'incinération,prés<strong>en</strong>tation d'une expéri<strong>en</strong>ce de compostage individuel et d'uncompostage de quartier à Saint-Philbert-de-Bouaine (V<strong>en</strong>dée), prés<strong>en</strong>tationdes techniques de métanisation, prés<strong>en</strong>tation du plan de prév<strong>en</strong>tiondes déchets expérim<strong>en</strong>té dans les Deux-Sèvres, prés<strong>en</strong>tation del'initiative contre les sacs <strong>en</strong> plastique sur l'Ile de Ré par l'associationEcho-Mer… Pour plus d'informations et inscriptions contacter leCNIID, C<strong>en</strong>tre national d'information indép<strong>en</strong>dante sur les déchets,21, rue Alexandre-Dumas, 75011 Paris, tél : 01 55 78 28 60.n Fin du mercure ? Le mercure est un métal lourd dont les conséqu<strong>en</strong>cessur la santé et l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sont particulièrem<strong>en</strong>t néfastes.Un quart du mercure est produit <strong>en</strong> Europe soit 1000 tonnes par andont 300 pour la consommation interne et 700 pour l'exportation.L'Union europé<strong>en</strong>ne a annoncé son int<strong>en</strong>tion d'interdire la productionet la v<strong>en</strong>te de mercure d'<strong>ici</strong> 2011. Cela passe par l'adoption de techniquesalternatives qui exist<strong>en</strong>t déjà dans certains domaines comme lesthermomètres, les amalgames d<strong>en</strong>taires. L'usage du mercure est déjà<strong>en</strong> baisse depuis longtemps : les quantités ont déjà baissé de 60 %depuis 1990. (Le Monde, 1 er février 2005)n Amsterdam : des souris dans les avions militaires. Pour se mettreà l'abri des rigueurs de l'hiver, des souris se sont installées dans deschasseurs F16 de l'armée néerlandaise de la base de Leeuward<strong>en</strong>, aunord du pays. Comme <strong>en</strong> plus les souris sont antimilitaristes, elles ontsérieusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dommagé les appareils <strong>en</strong> rongeant les fils électriquespour s'<strong>en</strong> faire des nids. L'armée les a expulsées fin janvier. On neconnaît pas le montant des dégâts… mais on sait maint<strong>en</strong>ant comm<strong>en</strong>trecycler les avions militaires !DREffet de serr<strong>en</strong> Record de chaleur. Le mois d'octobre 2004 a été le plus chaud depuis un siècle et demi, datedu début des relevés météorologiques fiables. 2004 globalem<strong>en</strong>t arrive, selon l'organisation météorologiquemondiale, <strong>en</strong> quatrième position des années les plus chaudes, la première place restantà 1998, les dix années les plus chaudes étant toutes après 1990.n Av<strong>en</strong>ir du corail. Les études réalisées sur le corail existant annonc<strong>en</strong>t depuis des annéesles difficultés pour celui-ci de se maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> vie dans des eaux qui s'échauff<strong>en</strong>t. Différ<strong>en</strong>tes étudesannonçai<strong>en</strong>t que 20 à 60% du corail pourrai<strong>en</strong>t disparaître au cours du siècle. Le corail étanthabité par de nombreux poissons, cela pouvait <strong>en</strong>traîner une baisse importante de la reproductionde ces derniers. Une étude publiée <strong>en</strong> Australie le 13 décembre 2004 par l'océanographe B<strong>en</strong>McNeil, de l'université des Nouvelles Galles du Sud de Sydney, se veut plus rassurante. D'une part,l'étude conclut qu'il y a autant de coraux aujourd'hui qu'il y a un siècle et d'autre part, que lescoraux peuv<strong>en</strong>t se déplacer <strong>en</strong> fonction des variations de température. Il n'y aurait donc pas dedanger de disparition mais modification des lieux de croissance.n Chine : peu d'émissions par habitant, mais ils sont nombreux. Si la Chine n'émet globalem<strong>en</strong>tque 2,6 tonnes de CO2 par habitant (soit moitié moins qu'<strong>en</strong> France), cela représ<strong>en</strong>tequand même plus que l'Union europé<strong>en</strong>ne au total du fait du grand nombre d'habitants !n Procès contre la Californie. Arnold Schwarz<strong>en</strong>egger, républicain, avait promis de poursuivrele travail <strong>en</strong>gagé par son prédécesseur démocrate, concernant la lutte contre les émissions de gazà effet de serre. A cet effet, une loi a été votée <strong>en</strong> septembre 2004 obligeant les constructeurs automobiles à baisser leurs émissions de gazde 30% d'<strong>ici</strong> 2016. Neuf constructeurs automobiles ont attaqué la loi devant le gouvernem<strong>en</strong>t fédéral estimant que l'Etat de Californie ne peutpas seul pr<strong>en</strong>dre ce g<strong>en</strong>re de décision. En souti<strong>en</strong> à la Californie, plusieurs autres Etats <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de voter la même loi… <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant que Bushle fasse au niveau du pays. (Alternatives économiques, janvier 2005)SILENCE N°321 Mars 200518


Cartes postales d’ ARVA.B R E T A G N EEaux polluéesEn 1992, une petite fille naîtavec des complications de santéà Fougères (Ille-et-Vilaine). Lesmédecins estim<strong>en</strong>t que cela peutv<strong>en</strong>ir de la mauvaise qualité deseaux bues par la mère p<strong>en</strong>dantla grossesse. En 1998, la CGE,Compagnie générale des eaux,fait une campagne de publ<strong>ici</strong>téTransportsn Chamonix : une station de skiaccessible <strong>en</strong> autoroute. La commune faittout pour attirer toujours plus de touristes,ce qui signifie plus de voitures, et donc plus depollutions et de gaz à effet de serre. Les touristespeuv<strong>en</strong>t d'année <strong>en</strong> année voir la merde glace fondre du fait de l'élévation de latempérature. Pour proposer des alternatives,une association mène une campagne decartes postales : ARVA, Amis respectueux desvallées alpines, 394, chemin de la Rosière,74400 Chamonix-Mont-Blanc.n Trains + vélos : SNCF <strong>en</strong> panne.La SNCF annonce son int<strong>en</strong>tion d'organiserun colloque <strong>en</strong> 2005 sur la question du servicetrain + vélo. Les associations qui <strong>en</strong>octobre dernier ont r<strong>en</strong>contré la directionde la SNCF sur ce point-là dout<strong>en</strong>t de l'utilitéd'un tel colloque tant la SNCF est aujourd'huiloin d'être à l'écoute des demandes descyclistes. Ainsi, aujourd'hui, il est impossiblede pr<strong>en</strong>dre le TGV-Atlantique avec un vélo :il faudra att<strong>en</strong>dre le changem<strong>en</strong>t de matérielprévu vers 2010 pour que cela soit pris <strong>en</strong>compte… et <strong>en</strong>core, cela risque d'être commesur les autres TGV avec souv<strong>en</strong>t une seuleliaison par jour autorisée. La SNCF refuse,comme cela se fait dans de très nombreuxautres pays, d'ouvrir un compartim<strong>en</strong>t vélosdans les trains Corail. Les associations ontdemandé à ce que les trains acceptant desvélos soi<strong>en</strong>t indiqués sur le serveur internet.Pour le mom<strong>en</strong>t, ce n'est pas <strong>en</strong>visagé (il fautaller voir sur les serveurs des chemins de fersuisse ou allemand pour savoir ce qui se passe<strong>en</strong> France !). De même, les associationsdemand<strong>en</strong>t qu'il soit possible aux guichetsde faire une recherche de trajet avec vélo,ce qui est actuellem<strong>en</strong>t très diff<strong>ici</strong>le (dans certainesrégions tous les TER les accept<strong>en</strong>t, maisce n'est pas partout). Là, la SNCF <strong>en</strong>visagede faire l'évolution informatique. Alors que d<strong>en</strong>ombreuses compagnies ferroviaires lou<strong>en</strong>tdes vélos dans leurs gares, <strong>en</strong> France, laSNCF ne l'<strong>en</strong>visage toujours pas. Pourtant,le vélo dans le train, quand c'est possible,ça marche : au cours des neuf premiers moisde 2004, les réservations sur TGV ont doubléet augm<strong>en</strong>té de 37 % sur les trains de nuit.(Fnaut-Infos, janvier 2005)n Nice : vélos mun<strong>ici</strong>paux. Afin de montrerl'exemple, la ville de Nice a mis à dispositionde son personnel, début janvier, une cinquantainede vélos pour inciter les employésà r<strong>en</strong>oncer à leurs voitures. La mun<strong>ici</strong>palitéespère inciter les Niçois à <strong>en</strong> faire de même.dans la région pour vanter laqualité des eaux… alors que laDDASS publie des chiffres indiquantun dépassem<strong>en</strong>t systématiquedes normes pour les nitrateset des dépassem<strong>en</strong>ts régulierspour les pest<strong>ici</strong>des. Le père dela petite fille porte plainte pourpubl<strong>ici</strong>té m<strong>en</strong>songère. Plainteclassée sans suite. En février2000, il porte plainte pour"fourniture d'eau non conformeaux normes". Le tribunal conclutEnvironnem<strong>en</strong>tpar un non-lieu confirmé <strong>en</strong> appelà R<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> février 2002 : "sil'eau distribuée n'est pas auxnormes de qualité, elle n'a paspour autant un caractère dangereuxpour la santé publique". Enmars 2002, nouvelle plaintecontre Jean-Marie Messier, alorsdirecteur de CGE depuis 1996,pour "empoisonnem<strong>en</strong>t par eaupolluée". L'association de protectionde l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t LaPassiflore se porte alors partiecivile. Une première audi<strong>en</strong>ce prévue<strong>en</strong> décembre 2004 a étéreportée au 5 avril 2005. Le pèreemployé d'une filiale de Véolia(nouveau nom de CGE) après desm<strong>en</strong>aces, est lic<strong>en</strong>cié <strong>en</strong> janvier2005. P<strong>en</strong>dant ce temps, laFrance a été condamné <strong>en</strong> 2002et <strong>en</strong> 2004 par l'Europe pour nonrespect de la directive nitrate de1980. La Passiflore, maison desassociations, 22, rue du Tribunal,35305 Fougères, tél : 06 71 3075 24.P Y R É N É E SPour les oursSelon un sondage effectué dansles Pyrénées-Atlantiques, un moisaprès la mort de l'ourse Canelle,77% sont favorables à la réintroductionde l'ours dans lesPyrénées, nombre qui monte à87% chez les 18-24 ans.A L S A C E40 ansd'Alsace natureLa fédération des associations deprotection de la nature Alsac<strong>en</strong>ature organise pour fêter ses 40ans un colloque à Colmar, lesamedi 19 mars sur le thème :"Que sera l'Alsace dans 40 ans ?".Alsace nature, 8, rue Adèle-Riton, 67000 Strasbourg,tél : 03 88 37 07 58.A I NLes arbresde Fernay-VoltairesauvésEn avril 2004, des écobranchistesoccup<strong>en</strong>t des arbres m<strong>en</strong>acésd'abattage à Fernay-Voltaire, prèsde la frontière suisse.Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, cet abattage a étédemandé pour raison de sécuritépar l'aéroport de G<strong>en</strong>ève. Le 1erfévrier, le tribunal administratifde Lyon a rejeté la demande de laDDE de repr<strong>en</strong>dre l'abattage,estimant qu'il n'y avait pas deréelle justification.L Y O NL'<strong>en</strong>fantdans la rueL'association Robins des villesorganise le jeudi 10 mars à 19 h,à la Maison rhodani<strong>en</strong>ne de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,32, rue Sainte-Hèlène, une confér<strong>en</strong>ce sur l'<strong>en</strong>fantdans la rue : risques liés à lacirculation, espaces de jeux, espacede vie… soirée animée parColette Olivero, anci<strong>en</strong>ne inspectricede la sécurité routière etJérémy Marcon, architecte.La vie <strong>en</strong> voied'extinctionLes désordres induits par lesactivités humaines provoqu<strong>en</strong>tdes dégâts massifs dans le mondedu vivant. Selon l'UICN, Unionmondiale pour la nature, fin 2004,au moins 15 589 espèces sontconfrontées à un risque d'extinction,soit 7266 espèces animales et 8323espèces de végétaux et lich<strong>en</strong>s. Unmammifère sur quatre, un oiseausur huit, un amphibi<strong>en</strong> sur trois etprès de la moitié des tortues d'eaudouce sont m<strong>en</strong>acés. Ceci porte sur1,75 million d'espèces étudiées parl'homme… alors qu'au total, il y <strong>en</strong>a peut-être dix millions. Le rythmeactuel de disparition est <strong>en</strong>tre 100et 1000 fois supérieur au rythm<strong>en</strong>aturel tel que l'on peut l'observerpar les études géologiques. Uneétude prés<strong>en</strong>tée dans la revueNature concernant le seul réchauffem<strong>en</strong>tclimatique montre que de15 à 37% des espèces vont souffrirdes modifications et peuv<strong>en</strong>tà terme disparaître.Lors du deuxième forum d'Optimumpopulation, une organisation britanniquepour la décroissance démographique,une interv<strong>en</strong>tion a porté surle mainti<strong>en</strong> de la biodiversité. Seloncette étude, qui s'appuie sur lescalculs portant sur l'empreinte écologique,publiés par le WWF <strong>en</strong> juin2002, pour faire cesser l'effondrem<strong>en</strong>tde la biodiversité, il faudraitqu'<strong>en</strong>viron un quart des terresdu globe soit protégé de touteactivité humaine…WWFSILENCE N°321 Mars 200519


PaixProliférationnucléair<strong>en</strong> Union europé<strong>en</strong>ne dénucléarisée.Le 26 février 2004, leParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a voté unerésolution qui va dans le s<strong>en</strong>s dutraité de non-prolifération, affirmantque "l'objectif de l'Unioneuropé<strong>en</strong>ne est l'élimination totaledes armes nucléaires". La résolutiondemande aux Etatsmembres de suivre cette décision.La demande s'adresse aux deuxEtats nucléaires : la France et laGrande-Bretagne, et sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dégalem<strong>en</strong>t le retrait des armesUS stockées <strong>en</strong> Europe.n La France dans l'illégalité. Laloi de programmation militairepour la période 2003-2008, donc<strong>en</strong> cours, prévoit un gros effort derecherche dans le domaine dunucléaire et l'accélération de lamise au point de nouvelles armes,la création du simulateurMégajoule, etc. Or le traité d<strong>en</strong>on-prolifération qui date de1970 et qui a été signé par laFrance <strong>en</strong> 1992, précise que lessignataires doiv<strong>en</strong>t avoir "un<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sans équivoque pourun désarmem<strong>en</strong>t nucléaire total".C'est donc <strong>en</strong> toute illégalité quela France poursuit ses efforts demodernisation.Non-viol<strong>en</strong>cemanipuléeDRLe soulèvem<strong>en</strong>t du peuple ukraini<strong>en</strong>contre les fraudes électoralesavait été largem<strong>en</strong>t préparé àl'avance. Les étudiants de l'associationPora ("il est temps")avai<strong>en</strong>t été préparés à ce moded'action depuis déjà un an pardes <strong>en</strong>voyés du C<strong>en</strong>tre de l'applicationde l'action non-viol<strong>en</strong>te deBelgrade. Ce c<strong>en</strong>tre avait vu lejour <strong>en</strong> 2000 pour accélérer lachute de Milosevic à Belgrade. Ilavait été prés<strong>en</strong>t dans la t<strong>en</strong>tativepour r<strong>en</strong>verser Liouch<strong>en</strong>ko <strong>en</strong>Biélorussie <strong>en</strong> 2001, puis avec lemouvem<strong>en</strong>t Khmara ! (Assez !)qui a fait chuter Chevardnadze <strong>en</strong>Géorgie <strong>en</strong> 2003. Incroyableefficacité de la non-viol<strong>en</strong>ce ?Seul problème : le financem<strong>en</strong>t dece C<strong>en</strong>tre qui est largem<strong>en</strong>t subv<strong>en</strong>tionnépar une ONG du nomde Freedom House présidée parJames Woolsey, anci<strong>en</strong> patron dela CIA. Il semble donc que cessoulèvem<strong>en</strong>ts successifs ont pourbut de faire tomber les anci<strong>en</strong>spays du bloc soviétique dans lebloc occid<strong>en</strong>tal. Il est intéressantde noter que les Etats-Unis n'ontpas que la méthode iraki<strong>en</strong>nepour faire tomber les régimes quileur déplais<strong>en</strong>t.EuropemilitariséeLe 17 septembre 2004, lesministres de la déf<strong>en</strong>se des différ<strong>en</strong>tspays europé<strong>en</strong>s se sontréunis pour adopter différ<strong>en</strong>tesmesures dont le principe d'une"g<strong>en</strong>darmerie europé<strong>en</strong>ne" constituéede forces prov<strong>en</strong>ant pour lemom<strong>en</strong>t de cinq pays : France,Espagne, Portugal, Pays-Bas etItalie. Basée à Vic<strong>en</strong>za (Italie)),cette nouvelle force armée fortede 800 hommes et de 2200réservistes, aura pour objectif le"mainti<strong>en</strong> de l'ordre". D'autresprojets sont <strong>en</strong> cours comme lamise <strong>en</strong> place de "groupem<strong>en</strong>tstactiques interarmées".Neuf unités de 1500 hommeschacune devrai<strong>en</strong>t voir le jourd'<strong>ici</strong> 2007. Elles serai<strong>en</strong>t chargéesd'interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> dehors del'Europe. (La Mée socialiste,1 er décembre 2004)Brochuressur lanon-viol<strong>en</strong>ceL'Institut europé<strong>en</strong> conflits culturescoopérations, animé parHervé Ott, au Cun du Larzac,vi<strong>en</strong>t de publier quatre brochures :"le courage civil" qui donne desexemples de réponses non-viol<strong>en</strong>tesface aux incivilités de la viequotidi<strong>en</strong>ne (24 pages, 7 €) ;"médiations démarchescitoy<strong>en</strong>nes" compte r<strong>en</strong>du d'uner<strong>en</strong>contre de 1999 sur ce thème(80 pages, 15 €) ; "s'<strong>en</strong>traîner àl'interv<strong>en</strong>tion publique sans viol<strong>en</strong>ce"qui propose des règles decommunication non-viol<strong>en</strong>te ausein d'un groupe pour s'exprimerà l'extérieur (60 pages, 9,50 €) ;"actions de formation et de solidaritépour Kanaky" qui fait lebilan de dix ans de formations etd'échanges auprès de Kanaks deNouvelle-Calédonie (45 pages,9,50 €). Prix franco de port. Acommander à : IECCC, Le Cun,12100 Millau.Bush dégoûtn 150 000 soldats. Début décembre, les effectifs de l'armée américaine sont passésde 138 000 à 150 000 soldats, ce qui prouve à l'évid<strong>en</strong>ce que les USA maîtris<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>tla situation.n Qu'ils march<strong>en</strong>t. Réflexion d'un général britannique à la vue des manifestationscontre la guerre <strong>en</strong> Irak : "qu'ils continu<strong>en</strong>t à marcher tant qu'ils veul<strong>en</strong>t, tant qu'ilspai<strong>en</strong>t leurs impôts, cela ne nous gêne pas" (Peace News, décembre 2004)n Retrait de l'Ukraine. Après avoir perdu huit de ses militaires début janvier, le gouvernem<strong>en</strong>tukraini<strong>en</strong> a annoncé le retrait de ses 1650 soldats, ce qui initialem<strong>en</strong>tne devait se faire que cet été.n Difficulté de recrutem<strong>en</strong>t. Les sociétés de merc<strong>en</strong>aires propos<strong>en</strong>t des salaires mirobolantspour protéger les dignitaires <strong>en</strong> Irak. Ce qui fait que les soldats US <strong>en</strong> fin d'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tpart<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus nombreux. Des primes de ré<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ont été mises<strong>en</strong> place pour obt<strong>en</strong>ir leur mainti<strong>en</strong> dans l'armée : cela peut atteindre 30 000 dollars.Aux Etats-Unis où l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans l'armée est volontaire, il y a une nette baissede vocations depuis que les cercueils revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nombre et l'armée craint maint<strong>en</strong>antun manque de bras. Au Vietnam, le conflit avait comm<strong>en</strong>cé <strong>en</strong> 1961 et quatre ans plustard la conscription était rétablie pour comp<strong>en</strong>ser le manque de volontaires. Dans combi<strong>en</strong>de temps la conscription va-t-elle être rétablie aux USA ?n Bonnes affaires. La firme KBR, filiale militaire de Halliburton (qui appart<strong>en</strong>aitavant le conflit au vice-présid<strong>en</strong>t Dick Ch<strong>en</strong>ey), s'est vu confier la logistique (repas,logem<strong>en</strong>t) depuis le début du conflit <strong>en</strong> Irak. La firme a eu <strong>en</strong> 2004 une croissancede seulem<strong>en</strong>t 1000%. C'est intéressant d'être près du pouvoir.n Opinion défavorable. Un sondage réalisé fin janvier, après que le gouvernem<strong>en</strong>tBush ait annoncé la fin des recherches d'armes de destruction massive, indique que55% des Etats-Uni<strong>en</strong>s estim<strong>en</strong>t que la guerre <strong>en</strong> Irak ne valait pas la peine d'êtrem<strong>en</strong>ée, 58% ne sont pas d'accord avec la gestion de la situation sur le terrain, 52%sont pour le retrait des Etats-Unis de l'Irak.n Chaussures des morts. Le 17 janvier 2005, des militants pacifistes ont déposé dansla cathédrale de Washington 1300 paires de rangers (chaussures militaires) et despaires de chaussures civiles pour symboliser les morts US <strong>en</strong> Irak.SILENCE N°321 Mars 200520


Laser Mégajouleet sans-papiersLa France construit au Barp(Gironde), près de Bordeaux, unimm<strong>en</strong>se Laser destiné à simuler lesessais atomiques auparavant réalisés<strong>en</strong> Algérie puis dans le Pacifique.Ce Laser, appelé Mégajoule, sera uneinstallation unique au monde à partun équival<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> constructionaux USA. les travaux n'<strong>en</strong> sontqu'à leurs débuts, m<strong>en</strong>és par lasociété philanthropique Bouygues.Le chantier se situe dans l'imm<strong>en</strong>sec<strong>en</strong>tre nucléaire baptisé CESTA,appart<strong>en</strong>ant au Commissariat àl'énergie atomique (CEA), situéau milieu d'une forêt de pins.Le 22 novembre 2004, la Police desfrontières déboule sur le chantier etcapture littéralem<strong>en</strong>t sept travailleurssans-papiers, ou munis de fauxpapiers. Ti<strong>en</strong>s, les autorités font des misères à Bouygues et au CEA ?Que se passe-t-il ? Si Bouygues ne peut plus exploiter de sans-papierssur ses chantiers, où va-t-on ?Mais, dans un second temps, l'affaire paraît plus compréh<strong>en</strong>sible : leMégajoule est une affaire d'Etat. Nucléaire, bombes atomiques, déf<strong>en</strong>s<strong>en</strong>ationale. Des terroristes pourrai<strong>en</strong>t se glisser parmi les travailleursclandestins, recueillir des informations pour aider Al Qaida à programmerun att<strong>en</strong>tat. D'où la desc<strong>en</strong>te de police. Logique.Le samedi 27 novembre 2004, au tribunal administratif de Bordeaux,la justice doit se prononcer sur l'expulsion <strong>en</strong> urg<strong>en</strong>ce de deux de cesclandestins possiblem<strong>en</strong>t terroristes. Deux Noirs africains. Pour le premier,aucun espoir : pas d'attache réelle <strong>en</strong> France. Le cas du second estbi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>t : prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France depuis cinq ans, il vit avec uneFrançaise, fonctionnaire du Conseil régional d'Aquitaine (qui souti<strong>en</strong>tde toutes ses forces la construction du Mégajoule). Cette dame a deux<strong>en</strong>fants, prés<strong>en</strong>ts à l'audi<strong>en</strong>ce, nés d'un premier mariage. Surprise : elleproduit une attestation de son premier mari qui explique que la prés<strong>en</strong>cedu nouveau compagnon de son ex-femme a un effet très favorablesur les <strong>en</strong>fants. Mieux : l'ex-mari est prés<strong>en</strong>t à l'audi<strong>en</strong>ce. Il souti<strong>en</strong>t lademande d'annulation de l'arrêté d'expulsion. L'avocat du travailleurclandestin se démène. Il fait référ<strong>en</strong>ce à des précéd<strong>en</strong>ts qui, <strong>en</strong> substance,permett<strong>en</strong>t de remettre <strong>en</strong> cause une décision qui créerait plus deproblèmes qu'elle n'<strong>en</strong> réglerait. Tout le monde se met à espérer : voilàun cas si exceptionnel que la décision de justice peut être favorable.La présid<strong>en</strong>te demande cinq petites minutes de délibéré. Elle revi<strong>en</strong>tpresque aussitôt. Les deux sont expulsables. L'aîné des deux <strong>en</strong>fants, ungarçon d'<strong>en</strong>viron 10 ans, s'échappe <strong>en</strong> pleurant de la salle d'audi<strong>en</strong>ce.Sa maman proteste, s'indigne, puis s'effondre <strong>en</strong> larmes.Ah oui, au fait, quid de Bouygues et du CEA ? Ce dernier n'y est pourri<strong>en</strong> : ce n'est quand même pas lui qui va s'occuper du recrutem<strong>en</strong>t dupersonnel de BTP. Quant à l'<strong>en</strong>treprise Bouygues, eh bi<strong>en</strong> elle a étéabusée par les travailleurs qui avai<strong>en</strong>t des faux-papiers. Simple, non ?Conclusion : le danger vi<strong>en</strong>t du travailleur Noir, pas des bombes atomiques.CQFD.Stéphane LhommeI S È R EFormations àla médiationLa Communauté de l'Arche deLanza del Vasto propose un cyclede trois week-<strong>en</strong>d de formationà la médiation. Le premier, du8 au 10 avril aura pour thèmela médiation, un espace offert auconflit. En faisant interv<strong>en</strong>ir unepersonne extérieure au conflit,on ouvre un espace qui peut permettrede r<strong>en</strong>ouer le dialogue.Nombreux jeux et exercices dedistanciation émotionnelle <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec les exemples apportés parles part<strong>ici</strong>pants. Un week-<strong>en</strong>dcouples est égalem<strong>en</strong>t organisédu 5 au 8 mai sur le thème écoute,communication et gestiondes conflits dans le couple.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Arche de Saint-Antoine, 38160 Saint-Antoinel'Abbaye,tél : 04 76 36 45 97.Petitesphrases"La guerre technologiquemoderne est conçue pour supprimertout contact physique : lesbombes sont jetées de 15 000mètres d'altitude pour que lepilote ne ress<strong>en</strong>te pas ce qu'ilfait. La gestion moderne del'économie, c'est pareil. Du hautd'un hôtel de luxe, on imposesans merci des politiques quel'on rep<strong>en</strong>serait à deux fois sil'on connaissait les êtres humainsdont on va ravager les vies"Joseph E. StiglitzPrix Nobel d'économie 2001.Ex-économiste <strong>en</strong> chef de laBanque mondiale."Si je savais quelque chose quime fût utile et qui fût préjud<strong>ici</strong>ableà ma famille, je le rejetteraisde mon esprit. Si je savaisquelque chose utile à ma familleet qui ne le fût pas à ma patrie,je chercherais à l'oublier. Si jesavais quelque chose utile à mapatrie et qui fût préjud<strong>ici</strong>able àl'Europe, ou bi<strong>en</strong> qui fût utile àl'Europe et préjud<strong>ici</strong>able aug<strong>en</strong>re humain, je la regarderaiscomme un crime"Montesquieu.La Francepas loinde la TurquieLa Turquie aurait <strong>en</strong>core unénorme chemin à parcourir dansle domaine des droits humainsavant de pouvoir prét<strong>en</strong>drerejoindre l'Europe. Et c'est vrai,puisqu'<strong>en</strong> 2004, c'est le pays quia été le plus condamné par laCour europé<strong>en</strong>ne des droits del'homme : 154 fois. Mais derrièrela Turquie, on trouve la Pologne(74 condamnations) et <strong>en</strong>troisième position… la France(59 condamnations). La France adonc égalem<strong>en</strong>t beaucoup de cheminà faire surle chemin des droits humains, <strong>en</strong>particulier dans le fonctionnem<strong>en</strong>tde sa police condamnée àde multiples reprises pour traitem<strong>en</strong>tsinhumains et dégradants.PolitiqueDRJacques EllulLe revue protestante Réformea publié <strong>en</strong> décembre un numérospécial Jacques Ellul avec différ<strong>en</strong>tshommages au p<strong>en</strong>seur etune reprise des articles publiésdans la revue. 6 € à commanderà Réforme, 53-55, av<strong>en</strong>uedu Maine, 75014 Paris.Fête de l'humaCurieuxsponsorsPubl<strong>ici</strong>té pour EADS.Depuis sa naissance, le Particommuniste se prés<strong>en</strong>te commele parti de la paix, ce qui se traduitpar l'animation de grands mouvem<strong>en</strong>tscomme le Mouvem<strong>en</strong>t de lapaix. La fête de l'Humanité, débutseptembre, est le lieu de r<strong>en</strong>dezvousdes communistes autour de cequi reste de leur quotidi<strong>en</strong>. Cetteannée, surprise pour les militantsde la paix : pour collecter les tractsdiffusés par les stands, on vousoffrait un sac vantant les méritésde la société française d'armem<strong>en</strong>tDassault. Le programme off<strong>ici</strong>el dela fête s'ouvrait sur une pleine pagede publ<strong>ici</strong>té pour EADS, autre marchandd'armes. En bas de la publ<strong>ici</strong>téles symboles de toutes ses armesqui ont déjà assassiné aux quatrecoins de la planète: l'hélico de combatEurocopter, l'avion de combatEurofighter, le système d'espionnageGladio, le missile Meteor. Sansoublier l'Airbus A400M, qui peuttransporter des c<strong>en</strong>taines de soldatsfrançais au cœur de l'Afrique afinque les multinationales y gard<strong>en</strong>tleur pouvoir de piller ses richesses...A la tribune, le rédacteur <strong>en</strong> chefde l'Huma rappelait la phrase deJaurès, fondateur du quotidi<strong>en</strong>, il yc<strong>en</strong>t ans : «Le capitalisme porte <strong>en</strong>lui la guerre, comme la nuée portel'orage». B<strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant, c'estl'Huma qui porte <strong>en</strong> lui la guerre !SILENCE N°321 Mars 200521


PolitiqueSergeDassaulthors-la-loi ?Les Verts de l'Essonne ont alertéle gouvernem<strong>en</strong>t sur le respect ducode électoral qui prévoit qu'undéputé ou un sénateur ne peutêtre <strong>en</strong> même temps dirigeantd'une société bénéf<strong>ici</strong>ant principalem<strong>en</strong>tdes commandes de l'Etat.Or Serge Dassault, élu sénateurConstitutionEuropé<strong>en</strong>ne :c'est non !article III-156 prévoitL' expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t de protégerla spéculation : "Les restrictionstant aux mouvem<strong>en</strong>ts de capitauxqu'aux paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>treles Etats membres et les paystiers sont interdites".On pourrait dire que cela n'estpas grave, puisqu'une constitutionpeut se modifier.Malheureusem<strong>en</strong>t, celle-cine le sera qu'à l'unanimitédes pays membres.Modifier cet article ? Il suffitque le Luxembourg (200 000électeurs), plaque tournanteeuropé<strong>en</strong>ne du blanchim<strong>en</strong>t del'arg<strong>en</strong>t, s'y oppose pour quel'<strong>en</strong>semble de l'Europe nepuisse le faire.Parce que le projet deConstitution europé<strong>en</strong>ne bloquetout processus démocratique, ilest urg<strong>en</strong>t de dire non.DRle 26 septembre 2004, dirige une<strong>en</strong>treprise d'aviation dont le principalcli<strong>en</strong>t est l'Etat. La loi prévoitque l'élu a tr<strong>en</strong>te jours pourse mettre <strong>en</strong> conformité, faute dequoi le Conseil constitutionnel ledéclare démissionnaire à larequête du bureau du Sénat oudu garde des Sceaux. Reste à ceque ceux-ci fass<strong>en</strong>t une requête…En l'abs<strong>en</strong>ce de "données disponibles",le Conseil constitutionnela répondu le 23 décembre, dansl'anonymat des fêtes de Noël,qu'il n'y avait pas violation de laloi <strong>en</strong>tre la fonction de députéde Serge Dassault et le fait qu'ilsoit PDG de la holding groupeindustriel Dassault et présid<strong>en</strong>td'honneur de la société Dassaultaviation. Nous sommes donc bi<strong>en</strong><strong>en</strong> démocratie, ouf !I S R A Ë LDémographieinquiétanteL'une des causes de l'appelcet été aux Juifs français pourqu'ils rejoign<strong>en</strong>t Israël s'expliquepar la désaffection des migrantsà rejoindre le pays depuis ledébut de la seconde Intifada.Alors que dans les années 90, leflux migratoire était de 60 000à 80 000 personnes chaqueannée (375 000 <strong>en</strong> 1991 aprèsla chute du bloc soviétique),il a chuté à 43 000 <strong>en</strong> 2002,puis 23 200 <strong>en</strong> 2003. Commede plus <strong>en</strong> plus de jeunes quitt<strong>en</strong>tle pays (26% <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de lefaire contre 6% avant l'Intifada),Israël craint de dev<strong>en</strong>ir un étatarabe, le million d'Arabes vivantdans le pays ayant nettem<strong>en</strong>t plusd'<strong>en</strong>fants que les Juifs.V E R T SNouvelleéquipedirigeanteYann Wehrling, anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>tporte-parole national des Verts etanci<strong>en</strong> secrétaire général desjeunes Verts, 33 ans, Alsaci<strong>en</strong> etdessinateur, a finalem<strong>en</strong>t été éluavec plus de 62% comme nouveausecrétaire national. Aprèsavoir réussi une motion de synthèse(qui réaffirme l'indép<strong>en</strong>dancedes Verts au sein de lagauche), le nouveau collège exécutifregroupe des représ<strong>en</strong>tantsdes quatre principales t<strong>en</strong>dances.Prochain débat à franchir chezles Verts : la position surSILENCE N°321 Mars 200522Décroissanc<strong>en</strong> Calculs d'ép<strong>ici</strong>ers. Dans satribune m<strong>en</strong>suelle dans Politis du20 janvier 2005, Jean-MarieHarribey, économiste d'Attac,qui multiplie les attaques contreles t<strong>en</strong>ants de la décroissance, faitla démonstration suivante : "Même<strong>en</strong> supposant une diminution duPIB par tête de 1% par an dansles pays riches (-39,5% <strong>en</strong> cinquanteans) (…) et une hausseminime de PIB par tête de 1%par an dans les pays pauvres (…),le PIB mondial augm<strong>en</strong>terait,[<strong>en</strong> cinquante ans] de 45% (…)A elle seule la décroissance desriches ne solutionne donc ri<strong>en</strong>ou presque ri<strong>en</strong>". Il ne lui vi<strong>en</strong>t pas à l'idée que la conclusion de soncalcul c'est que 1% par an de baisse dans les pays riches, cela ne suffitdonc pas. A vouloir calculer de manière théorique, il peut refairele calcul qui a déjà été fait par Teddy Goldsmith (repris dans le livreObjectif décroissance) : il faut que les pays riches diminu<strong>en</strong>t leur activitéde 4% par an p<strong>en</strong>dant 50 ans et que les pays dits pauvres se mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpour que l'on retrouve un équilibre planétaire. Or 4% ce n'estjamais que le contraire de ce que l'on faisait p<strong>en</strong>dant les tr<strong>en</strong>teglorieuses (1945-1975). Si cela signifie dans cinquante ans un retourau PIB des années 60, cela ne signifie par pour autant un retourau niveau de vie de cette époque puisque la société n'utilise pas aujourd'huiles mêmes techniques qu'à l'époque (l'informatique par exempl<strong>en</strong>'existait pas).n La fleur <strong>en</strong>tre les d<strong>en</strong>ts. Le 19 janvier 2005, La Républiquedes idées (proche de Chevènem<strong>en</strong>t, anci<strong>en</strong> ministre de la déf<strong>en</strong>se) aorganisé à Paris un débat dont le titre est "décroissance contre développem<strong>en</strong>tdurable : l’émerg<strong>en</strong>ce d’un 'léninisme vert' ?". Ce débatanimé par Guillaume Duval, rédacteur <strong>en</strong> chef adjoint de la revueAlternatives économiques, était prés<strong>en</strong>té ainsi : "Devant l'ampleur et lagravité des déséquilibres <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux qui m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t la planète, onassiste à l'émerg<strong>en</strong>ce d'un discours radical autour de l'idée de 'décroissance'.Ce discours a déjà un impact important au sein de la mouvanceécologique et même au delà. Pourtant la 'décroissance' ne permettraitni de répondre aux nécessités d'une réori<strong>en</strong>tation écologique de l'économi<strong>en</strong>i de constituer la base d'un projet politique majoritaire dans uncontexte démocratique. Même s'il faut se méfier des raccourcis historiques,on peut se demander si l’on n'est pas <strong>en</strong> train d'assister sur leterrain écologique à un phénomène analogue à ce qu'avait représ<strong>en</strong>té lamontée du bolchevisme sur le terrain social au 20e siècle : devant l'ampleurdes problèmes, sociaux à l'époque, écologiques aujourd'hui, desminorités agissantes décidées à faire le bi<strong>en</strong> de l'humanité malgré elle,parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à conquérir une hégémonie idéologique autour de projetsextrêmem<strong>en</strong>t dangereux pour les libertés et le bi<strong>en</strong>-être de l'humanité".Vous l'avez deviné pour ce groupe le danger ne provi<strong>en</strong>t pas de l'OMC,des multinationales ou de l'OTAN mais de quelques farouches écologistesqui lutt<strong>en</strong>t contre la société de consommation. Il a échappé auxanimateurs du débat qu'au 20 e siècle, une frange de l'internationalesocialiste n'a pas emboîté le pas aux bolchevistes autoritaires :les anarchistes qui précisém<strong>en</strong>t se retrouv<strong>en</strong>t aujourd'hui dansla mouvance des "décroissants".la Constitution europé<strong>en</strong>ne,l'écart étant grand <strong>en</strong>tre les élusdu mouvem<strong>en</strong>t (plutôt pour) et labase (plutôt contre).I L E - D E - F R A N C EBudget vertIl faut croire que les socialistesont peur de la montée des Verts<strong>en</strong> Ile-de-France. Les négociationspour le budget 2005 ontpermis de faire adopter un budgetCasseurs de Pub<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> haussede 62 % pour atteindre156 millions. Dans ce budgetsont prévus le recours à laHaute-qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talepour les nouveaux bâtim<strong>en</strong>ts dela région (lycées <strong>en</strong>tre autres),une aide aux installations <strong>en</strong>énergies r<strong>en</strong>ouvelables, une plusgrande aide aux transports <strong>en</strong>commun, la création de passagespour les animaux au-dessusdes grands axes routiers,une aide à l'organisationde co-voiturage…


Développem<strong>en</strong>t personnel et néolibéralismeL'idéologie déguisée <strong>en</strong> mieux-êtreDiverses psychotechniques regroupées sous l'appellation de développem<strong>en</strong>tpersonnel font miroiter bonheur et réussite. Ce secteur <strong>en</strong> pleine expansionsemble se préoccuper de l'épanouissem<strong>en</strong>t de l'être humain. En réalité,il s'agit d'un formatage d'autant plus efficace qu'il avance masqué.Nous nous appuierons sur unouvrage de Michel Lacroix, professeurde philosophie à laSorbonne Le développem<strong>en</strong>t personnel (1).A notre connaissance, c'est le seul livrequi se soit p<strong>en</strong>ché d'un point de vue critiquesur le phénomène de l'<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>tactuel pour les thérapies dites de "développem<strong>en</strong>tpersonnel". Il existe beaucoupde livres de développem<strong>en</strong>t personnel,mais très peu de livres sur le développem<strong>en</strong>tpersonnel.Une pléthorede techniquesLa notion de développem<strong>en</strong>t personnelrecouvre de très nombreuses techniques,parfois mal définies, d'épanouissem<strong>en</strong>tdu soi : coaching, relaxation, PNL,analyse transactionnelle, etc. Elles poursuiv<strong>en</strong>tun double but : accroître sonpot<strong>en</strong>tiel pour mieux maîtriser sa vie, etapprofondir sa vie intérieure et spirituelle.Le développem<strong>en</strong>t personnel constitueun secteur <strong>en</strong> pleine croissance : unepart importante de la demande provi<strong>en</strong>tdes ressources humaines <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise,des magazines à gros tirage propos<strong>en</strong>t desstages coûteux, et les rayons des librairiescroul<strong>en</strong>t sous les ouvrages traitant deréussite, de communication, d'harmonieavec les autres, de techniques d'affirmationde soi.La psychologie <strong>en</strong> tant que pratiques'est généralisée. Elle ne se borne plus àguérir des personnes diagnostiquéesselon des critères cliniques. Du magazinede vulgarisation aux vitrines des librairies,des stages d'<strong>en</strong>treprises aux méthodesappliquées dans les associations etles lignes d'écoutes anonymes (de typeSOS amitié), nous sommes constamm<strong>en</strong>trappelés à l'ordre impl<strong>ici</strong>te de dev<strong>en</strong>irheureux et productifs, tant sur le planpersonnel que sur le plan professionnel.Et culpabilisés de ne pas y parv<strong>en</strong>ir, cesméthodes semblant accorder un créditillimité au pouvoir de la consci<strong>en</strong>ce.Les m<strong>en</strong>suels de vulgarisation psychologiqueabond<strong>en</strong>t dans les kiosques,nous bombardant de messages comme :DR"le bonheur, ça s'appr<strong>en</strong>d" ou : "le bonheurest une richesse, et comme les autresrichesses, il <strong>en</strong> attire d'autres" (2).On p<strong>en</strong>se au slogan du roman d'AldousHuxley Le meilleur des mondes : "Aujourd'hui,tout le monde est heureux" (3).Le pouvoir n'est plus, comme le rappelaitFoucault, aux mains d'un organe c<strong>en</strong>traliséet personnalisé (le roi, l'Etat...).Il n'impose plus sa légitimité par la viol<strong>en</strong>ceou par la contrainte, mais par uncontrôle soft des uns par les autres. A l'anci<strong>en</strong>pouvoir des prêtres s'est substituécelui des psychologues, dont la fonctionest elle aussi de sonder les âmes et de lesdiriger.L'individu moderne se soucie plusque jamais de la réalisation de ses capacités,tandis qu'il se montre, vis-à-vis dumonde qui l'<strong>en</strong>toure, plutôt résigné. Estceun hasard ?Sous la diversité,une même doctrineNous allons t<strong>en</strong>ter de montrer comm<strong>en</strong>t,sous l'imm<strong>en</strong>se diversité de cespsychotechniques, se dessine une mêmedoctrine cohér<strong>en</strong>te.Lacroix distingue bi<strong>en</strong> les méthodestraditionnelles, remboursées <strong>en</strong> partiepar la Sécurité sociale, et, <strong>en</strong> principe,dénuées de toute manipulation, desméthodes du développem<strong>en</strong>t personnel,beaucoup moins fiables. Il note parexemple que n'importe qui peut s'improviserformateur, il suffit pour cela d'avoirsuivi un stage.Notre expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> la matière nousautorise à avancer toutefois que l'idéologi<strong>en</strong>éo-libérale est partout, et d'autantplus diff<strong>ici</strong>le à débusquer que la psychologie,<strong>en</strong> tant que sci<strong>en</strong>ce (humaine)rev<strong>en</strong>dique une certaine neutralité. Maisce qui fait l'efficacité d'une idéologie, c'estqu'elle ne s'annonce pas comme telle.L'un des points communs <strong>en</strong>tre psychothérapiessérieuses et psychotechniquesde développem<strong>en</strong>t personnel estqu'elles admett<strong>en</strong>t toutes le sytème économiquedans lequel nous vivons commeallant de soi, et comme une preuve dematurité le fait de s'y intégrer sans frottem<strong>en</strong>t.C'est par exemple un état anxieux,lui-même imputable à un complexe malrésolu, qui serait cause d'échecs professionnelset non le contexte professionnelactuel qui est anxiogène.Il est courant de s'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre reprocher,même par un psychologue clin<strong>ici</strong><strong>en</strong>, de"rejeter la responsabilité de ses malheurssur le monde <strong>en</strong>vironnant". Ce qui ressembletout de même à bi<strong>en</strong> y réfléchiraux discours invoqués par le néolibéralismepour se justifier. Les chômeurs sontau chômage par paresse, et les perdantsn'ont pas assez travaillé sur leurs complexes.Psychologie, psychanalyse et développem<strong>en</strong>tpersonnel refus<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le monde <strong>en</strong>vironnantet le mal-être du pati<strong>en</strong>t au delà de lasphère familiale et privée (l'<strong>en</strong>fance, dezéro à 18 ans).Parler de symptômes ou de dysfonctionnem<strong>en</strong>ts(personnels ou familiaux),nous évite de nommer les problèmessociaux-économiques qui nous concern<strong>en</strong>ttous.(1) Michel Lacroix, Le développem<strong>en</strong>t personnel,Dominos Flammarion, 2000.(2) Marie-Claire, avril 2003, article de Anne B. Waltersur le psychiatre Christophe André à propos de sonlivre Vivre heureux, psychologie du bonheur, éd. OdileJacob.(3) Aldous Huxley, Le meilleur des mondes, 1931.SILENCE N°32123Mars 2005


Tu seras résili<strong>en</strong>t, monfils (et non solidaire) !Qu'il s'agisse de méthodes reconnuesou de l'offre du dernier charlatan, uneconstante demeure : c'est "mal" d'être malheureuxet de ne pas "réussir". Pire, c'estmal de ne pas être cont<strong>en</strong>t de son sort,puisqu'il est possible de s'<strong>en</strong> fabriquer unmeilleur. Le succès du terme de "résili<strong>en</strong>ce"mis à la mode par Boris Cyrulnik (4)<strong>en</strong> dit long sur la foi aveugle que nous plaçonsdans la capacité de l'humain à se sortirtout seul des situations diff<strong>ici</strong>les. Un telcrédo nous épargne l'interrogation sur lasociété qui crée ces maux, ou qui empêched'<strong>en</strong> guérir. Si les médias se sont emparésde la notion de résili<strong>en</strong>ce, ils ont <strong>en</strong>revanche complètem<strong>en</strong>t escamoté cetteautre thèse de Cyrulnik : "pour que le blessécesse de souffrir, pour que l'amputé seremette à marcher (...), c'est sur la culturequ'il faut agir." (5)La volontétoute-puissantedans une culturede la transpar<strong>en</strong>ceCette maîtrise du destin érigée <strong>en</strong>modèle s'inscrit dans une tradition capitalistede maîtrise de la nature et des énergiesqui considère l'être humain à la foiscomme une ressource et comme l'ingénieurl'exploite. C'est une sorte de coursecontre les autres et contre sa propremédiocrité : toujours plus ! Dans cettecourse à l'excell<strong>en</strong>ce, il ne connaît pas delimite. On est loin de l'idéal de la justemesure, cher à Aristote...Autant l'homme du passé craignaitson surmoi, constate Michel Lacroix,autant l'homme moderne redoute de laisser<strong>en</strong> friche un pot<strong>en</strong>tiel, de ne pasatteindre l'idéal du moi. Le moi réalisé esttoujours devant nous, parce que jamaiscomplètem<strong>en</strong>t réalisable, ce qui <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dreun s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de frustration : au regard dubut à atteindre, notre vie prés<strong>en</strong>te a peude valeur.Cet idéal est d'autant plus fragile qu'ilne s'étaye pas sur autre chose que sur lesaléas du marché. Les cosmologies d'autrefoisdonnai<strong>en</strong>t au moins à chacun sa placedans l'univers, tout <strong>en</strong> indiquant unedirection.Privé de ces repères extérieurs, r<strong>en</strong>voyéà lui-même, obligé de se construireseul, l'individu moderne est d'autant plusdép<strong>en</strong>dant de la reconnaissance de savaleur par autrui. Mais ceci n'empêchepas nos thérapeutes de nous reprocherg<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de "trop dép<strong>en</strong>dre" de cettereconnaissance... Il faut s'astreindre, maison ne doit pas s<strong>en</strong>tir l'effort !Or dans un monde qui libéralise lesrapports <strong>en</strong>tre inégaux, il est fatal que leplus fort absorbe le plus faible. Cette réalitéangoissante est r<strong>en</strong>due plus angoissante<strong>en</strong>core par des théories psychologiquesvisant à faire porter à l'individuune masse de responsabilités que la collectivitéautrefois pr<strong>en</strong>ait <strong>en</strong> partie <strong>en</strong>charge. Celui qui n'a pas réussi, fauted'une "volonté" suffisante, ne peut pluscritiquer que lui-même. Voilà <strong>en</strong> effet dequoi repr<strong>en</strong>dre "confiance <strong>en</strong> soi"...A la toute-puissance des grosses<strong>en</strong>treprises sur le monde fait écho dansnos représ<strong>en</strong>tations la toute-puissance dela volonté sur l'esprit, sur l'inconsci<strong>en</strong>t,sur les émotions.En am<strong>en</strong>ant les problèmes à laconsci<strong>en</strong>ce, promett<strong>en</strong>t les psys, l'êtrehumain parvi<strong>en</strong>dra à un état d'équilibre etd'autonomie qui lui garantira le bonheur<strong>en</strong> lui permettant de maîtriser totalem<strong>en</strong>tson destin.Cet idéal occid<strong>en</strong>tal de transpar<strong>en</strong>ceexclut la fragilité, la maladie, la partd'ombre. Il s'agit de lutter contre l'incontrôlableet l'obscur, contre tout ce quinous détermine et pourrait freiner notrecompétitivité. Dans cette lutte, l'hommemoderne est seul, et seul contre tous. C<strong>en</strong>'est pas le système qui produit des inégalités,c'est moi qui ne suis pas conforme àses exig<strong>en</strong>ces, alors que les autres le sont.Il faut donc que je redouble d'efforts, carla précarité me guette. On ne peut changerle monde, adaptons-nous à lui. C'estce type de p<strong>en</strong>sée que vise à mettre <strong>en</strong>place le développem<strong>en</strong>t personnel.DRTaï-chi-chuan.Un changem<strong>en</strong>tde paradigmeEn a-t-il toujours été ainsi ? La psychanalyse,la psychothérapie ont-ellestoujours été les souti<strong>en</strong>s du pouvoir ?Michel Lacroix observe très justem<strong>en</strong>tun changem<strong>en</strong>t de paradigme vers lemilieu des années 80. Jusqu'alors, la critiquede la société <strong>en</strong>vironnante faisait<strong>en</strong>core partie intégrante de la cure psychothérapeutique.L'individu, dans lesillage de mai 68, se libérait des <strong>en</strong>travesposées par son éducation. Depuis lemilieu des années 80, il ne peut plus sepermettre une telle liberté. Si le soixantehuitardvoulait agir pour changer la société,l'homme du développem<strong>en</strong>t personnel,lui, désire contribuer au plein développem<strong>en</strong>tde son <strong>en</strong>treprise, et parext<strong>en</strong>sion, se considère lui-même commeune petite <strong>en</strong>treprise à optimiser.(4) Boris Cyrulnik, Un merveilleux malheur, éd. OdileJacob, 1999.(5) Un merveilleux malheur, op cit.DRReïki.SILENCE N°32124Mars 2005


Car les méthodes de l'affirmation desoi, explique Lacroix, s'inscriv<strong>en</strong>t dans lesnouvelles pratiques du managem<strong>en</strong>t."Elles favoris<strong>en</strong>t l'adaptation à la compétitionaccrue, au flux t<strong>en</strong>du, à la précarité.(...) le système impose ainsi ses standardsde comportem<strong>en</strong>t. Sous couvert de réalisationpersonnelle, une implacable inculcationdes normes néolibérales se met <strong>en</strong>place. Loin de favoriser l'autonomie, ledéveloppem<strong>en</strong>t personnel porterait doncl'aliénation à son paroxysme" (6).L'homme estun ordinateurCe qui frappe d'abord à la lecture desmanuels de développem<strong>en</strong>t personnel,c'est l'extrême simpl<strong>ici</strong>té de leurs méthodes.En effet, lorsqu'elles <strong>en</strong>joign<strong>en</strong>t àl'être humain de se "reprogrammer"comme un bête log<strong>ici</strong>el, elles le trait<strong>en</strong>t demanière unidim<strong>en</strong>sionnelle, le réifi<strong>en</strong>t —pour ne pas dire carrém<strong>en</strong>t qu'elles lepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour un imbécile.Tout le monde sait très bi<strong>en</strong> que c<strong>en</strong>'est pas <strong>en</strong> s'achetant un petit cadeau(plaisir consumériste) ou <strong>en</strong> répétant dixfois de suite à son miroir : "je m'acceptecomme je suis" que l'on va guérir d'uneanorexie m<strong>en</strong>tale, empêcher des supérieursde vous harceler ou retrouver unemploi à 55 ans.Le développem<strong>en</strong>t personnel traite deproblèmes complexes sous le seul anglede la consci<strong>en</strong>ce. Si par exemple on apeur devant telle ou telle situation, c'estpeut-être <strong>en</strong> raison de traumatismes antérieursqui ont laissé des traces dans lapsyché. Ces traumatismes s'appell<strong>en</strong>t <strong>en</strong>jargon de développem<strong>en</strong>t personnel les"croyances limitantes". La personne lesaurait laissées s'installer de son plein gré(quel que soit l'âge auquel elle a subi lestraumatismes !) et serait capable de s'<strong>en</strong>débarrasser comme on jette une vieillerieà la poubelle.C'est nier toute la dim<strong>en</strong>sion affectiveet inconsci<strong>en</strong>te de l'être humain, nier laviol<strong>en</strong>ce de certaines situations, nier aussitoute la richesse philosophique, artistique,humaine, que peut apporter unesouffrance vécue autrem<strong>en</strong>t que commeun simple obstacle à la productivité (au"bonheur").Ces méthodes véhicul<strong>en</strong>t, sous couvertde vouloir le libérer de ses contraintesinternes, une idée de l'homme plus prochede la machine que de l'être complexe qu'ilest, créatif et fragile, avec sa culture, sonhistoire, sa propre inv<strong>en</strong>tivité.Il suffit, somme toute, de manipulerson cerveau à produire de la p<strong>en</strong>sée positive...et soumise.L'être humain dont le néolibéralismea besoin est une machine qui fonctionneà plein r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t et ne connaît ni étatd'âme, ni rébellion.Un parti-prisanti-sociologiquePour ce faire, il a besoin de casser lessolidarités, de démobiliser les personnes.C'est ce à quoi travaill<strong>en</strong>t (inconsciemm<strong>en</strong>t?) les méthodes de développem<strong>en</strong>tpersonnel, lorsqu'elles affirm<strong>en</strong>t que l'êtrehumain "se figure" malheureux ou exploité,ou que, pour "guérir", c'est soi-mêmequ'il faut mettre <strong>en</strong> cause et non le mondequi vous <strong>en</strong>toure.Car, constate Michel Lacroix, le développem<strong>en</strong>tpersonnel écarte d'embléetoute approche sociologique. Il prône untravail psychologique de la personne, r<strong>en</strong>forcantainsi le caractère atomisé de nossociétés. Désolidariser les g<strong>en</strong>s, c'est prév<strong>en</strong>irles grands mouvem<strong>en</strong>ts sociaux.Il y a <strong>ici</strong>, dit Lacroix, un danger réeld'<strong>en</strong>lisem<strong>en</strong>t narcissique et de déresponsabilisation.La démarche du sociologue consiste àétudier l'homme dans son contexte. C'estce contexte qui est susceptible d'évolution.Cela ne signifie aucunem<strong>en</strong>t que l'individuatt<strong>en</strong>de des autres qu'ils le pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>charge, mais que la solution à certains problèmesne peut être que collective.Bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>te est la démarche dupsychologue qui cherche l'origine du maldans la personne et son histoire, lui expliquantcomm<strong>en</strong>t sa maladie déforme savision du monde. Plus l'individu sera r<strong>en</strong>voyéà lui-même, moins l'extérieur seraobjectivable. Bourdieu, pourtant, cherchaitdans le discours subjectif des personnesqu'il interrogeait la trace d'uneréalité objective (7).Or, il n'est pas rare aujourd'hui, aubout de quelques minutes d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>,qu'un thérapeute interrompe ainsi le récitde vos déboires : "C'est vous qui voyezune injustice là où il n'y <strong>en</strong> a peut-êtrepas, comm<strong>en</strong>cez vos phrases par je".Effectivem<strong>en</strong>t, si je suis le seul/la seuleà "voir" l'injustice, c'est sans doute de laparanoïa, et la grève n'est pas pour demain.En mettant l'acc<strong>en</strong>t sur les défaillancessubjectives de l'individu, le développem<strong>en</strong>tpersonnel détourne l'att<strong>en</strong>tiondu rôle que jou<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>ce et précaritédans la détresse de l'homme moderne.La psychologie et la psychiatrie nesont pas <strong>en</strong> reste qui n'hésit<strong>en</strong>t pas à affirmerqu'une série d'échecs ou de viol<strong>en</strong>cesn'arrive pas par malchance mais que lavictime abrite dans son inconsci<strong>en</strong>t un"saboteur intérieur" (8). Belle facon deretourner la situation <strong>en</strong> accusant la victime.A cet égard, le terme très usité destress est révélateur : le stressé est unhomme qui ne sait pas gérer sa vie affective.Il n'est pas aussi r<strong>en</strong>table qu'une personnequi reste "z<strong>en</strong>". C'est autre choseque de constater que ses conditions detravail sont déplorables : on pourrait alorsproposer de les améliorer. Ce qui impliqueraitla remise <strong>en</strong> cause d'un système etnon pas de personnes prises isolém<strong>en</strong>t.Modifier notregrille de lectureAinsi, les techniques actuelles dubi<strong>en</strong>-être nous impos<strong>en</strong>t-elles un langagequi modifie notre grille de lecture. Cesont nos intellig<strong>en</strong>ces, notre solidarité,notre liberté que la psychologie <strong>en</strong> généralet le développem<strong>en</strong>t personnel <strong>en</strong> particulier<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t remodeler, sans toutefoisl'énoncer clairem<strong>en</strong>t.La psychologie telle qu'elle est pratiquéeaujourd'hui semble, au contraire dece qu'elle était il y a tr<strong>en</strong>te ans, fortem<strong>en</strong>tanti-sociologique. Elle est d'autant plusefficace qu'elle infiltre tous les domaineset prét<strong>en</strong>d travailler <strong>en</strong> toute neutralitésur une "nature" humaine.Flor<strong>en</strong>ce Nawratil nAttac-Strasbourg(6) Le développem<strong>en</strong>t personnel, op cit., p.92 -93.(7) Pierre Bourdieu, La domination masculine, Seuil,1998.(8) Ent<strong>en</strong>du dans l'émission La vie comme elle va surle masochisme, France Culture.SILENCE N°32125Mars 2005


Développem<strong>en</strong>t personnelDes richessesà découvrirDénoncer des pratiques d'une "jungle"sans aucune éthique n'est pas à confondreavec la valeur de recherches autour du"développem<strong>en</strong>t personnel".DRLa question du développem<strong>en</strong>t personnelest un sujet qui illustre bi<strong>en</strong>,selon moi, la perversité du système.Il serait peut-être bon de définir ce que leterme "développem<strong>en</strong>t personnel" recouvre: s'y <strong>en</strong>gouffr<strong>en</strong>t tout un tas detechniques alliant ou non le corporel, lespirituel et la psychologie, comme parexemple, la gestalt-thérapie, la biodanza,les massages, le taï chi chuan, le rebirth,le qi gong, la sophrologie, la PNLProgrammation neuro-linguistique), lestechniques de relaxation, l'art-thérapie, lamusicothérapie, le reiki, le psychodrame,l'analyse transactionnelle, la kinésiologie,la bio-psycho-généalogie, plus récemm<strong>en</strong>ton a vu arriver aussi le coaching, j<strong>en</strong>e peux les nommer toutes et j'espère quevous pourrez repérer les sérieuses desplus fumistes…Il s'est produit ainsi un métissage desapproches conjointes à celle purem<strong>en</strong>tpsychothérapique ou psychanalytique,<strong>en</strong>richissant car v<strong>en</strong>ant de cultures trèsdiffér<strong>en</strong>tes, comme celles v<strong>en</strong>ant del'Extrême-Ori<strong>en</strong>t. Cela ne peut que nousréjouir, et c'est pour moi un des bonscôtés de la mondialisation, d'avoir à notredisposition autant de diversités : à nousde trouver celle(s) qui nous convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tle mieux.Y a-t-il un réel besoin ?Maint<strong>en</strong>ant, comm<strong>en</strong>t expliquer cettefloraison de cours et de stages concernantle développem<strong>en</strong>t personnel ? Ne seraitcequ'une question de mode ? Un sujetdont on pourra se vanter de connaître ?Ou le reflet d'un réel besoin ? Je p<strong>en</strong>cheraiplutôt pour cette dernière solution, etje situerais ce besoin sous deux anglescomplém<strong>en</strong>taires et indissociables : chercherà répondre à la question "qui je suis,et quelles sont mes pot<strong>en</strong>tialités" ; et ledeuxième, "quelle interaction possible etsouhaitable avec lesautres". Bi<strong>en</strong> sûr,vous me direz, lesdeux autres causescitées exist<strong>en</strong>t bel etbi<strong>en</strong>. Selon que l'oninterroge la profondeurd'un être ou sacouche superf<strong>ici</strong>elle.Ceci dit, même pources personnes <strong>en</strong>corebeaucoup dans leparaître, le mal-êtreet la désespéranceambiante (et soigneusem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ue)de la sociétéCes méthodesd'approche del'individu et du groupepeuv<strong>en</strong>t être redoutables,car permettant,outre une consci<strong>en</strong>ceplus grande de soi,d'oser plus facilem<strong>en</strong>ts'exprimer, donc parexemple contester…Qi Gong.coexist<strong>en</strong>t même<strong>en</strong>fouis… Nous sommes tous dans cemême tourbillon où nos rêves ne s'yretrouv<strong>en</strong>t pas avec ce que la société deconsommation veut nous faire avaler…Il faut appeler les choses par leurnom : ce n'est pas cette volonté d'épanouissem<strong>en</strong>tde l'être humain et toutesces recherches autour de ce thème quisont <strong>en</strong> cause. D'ailleurs, les g<strong>en</strong>s du pouvoirn'ont aucun intérêt à ce que les personnesse développ<strong>en</strong>t. Ce qui me désole,ce sont des réactions épidermiques "collant"trop aux termes employés dans certainespubl<strong>ici</strong>tés autour de l'idée "comm<strong>en</strong>ttrouver le bonheur". Or, tout bonthérapeute ou interv<strong>en</strong>ant spécialisé (jerevi<strong>en</strong>drai sur les problèmes de formation)sait que la réussite est de surcroît,dép<strong>en</strong>dante ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t de l'individuqui s'adonne à ces pratiques. Et de même,ne sacralisons pas les techniques, qui sonttoujours à relativiseret porter par une personne(<strong>en</strong> principequalifiée !) dont lavaleur humaine vaconditionner grandem<strong>en</strong>tla t<strong>en</strong>eur del'interaction et l'efficacitéà transmettre latechnique proposée.Parlons maint<strong>en</strong>antde ce qui fâche :oui, l'état <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>tun black-out totaldans le domaine dudéveloppem<strong>en</strong>t personnelsur ces questionsde formation,légalité, reconnaissance, spécialisation.Pourquoi ? Pratiquées par des personnescompét<strong>en</strong>tes, et ayant travaillé les <strong>en</strong>jeuxse nouant dans toute relation humaine,ces méthodes d'approche de l'individu etdu groupe peuv<strong>en</strong>t être redoutables, carpermettant, outre une consci<strong>en</strong>ce plusgrande de soi, d'oser plus facilem<strong>en</strong>t s'exprimerdonc par exemple contester, avoirplus consci<strong>en</strong>ce des appâts ravageurs deconsommation, de pr<strong>en</strong>dre des cheminspas forcém<strong>en</strong>t dans la droite ligne dumoule pré-formé. Ça, c'est pour l'aspectpersonnel. Mais l'<strong>en</strong>jeu sociétal va beau-SILENCE N°32126Mars 2005


coup plus loin : c'est la remise <strong>en</strong> cause dela pharmacopée et du corps médical traditionnel,leur pr<strong>en</strong>ant une part de marché,déstabilisant la vision du soin <strong>en</strong> responsabilisantles pati<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels.Moins d'antidépresseurs, moins de visiteschez le médecin pour déprime récurr<strong>en</strong>te,moins de symptômes handicapants liésaux maladies psychosomatiques… Nedénaturez pas mes propos : la médecineoccid<strong>en</strong>tale peut co-exister (et même doitcontinuer) avec d'autres approches plusholistiques.Alors comm<strong>en</strong>t le pouvoir allié auxgrands des laboratoires et des grandspontes de médecine arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core ànous écraser de leur sci<strong>en</strong>tisme omnipot<strong>en</strong>t? En laissant régner la confusion, l<strong>en</strong>'importe quoi, à côté de g<strong>en</strong>s honnêtes etcompét<strong>en</strong>ts ; <strong>en</strong> refusant, comme le réclam<strong>en</strong>tdepuis des lustres des associationsde déf<strong>en</strong>se des médecines alternatives oudes revues comme Alternative-Santé ouRéel (1), une loi acceptant de reconnaîtreles bi<strong>en</strong>faits de certaines techniquesissues d'écoles sérieuses avec des <strong>en</strong>seignantstrès pointus et spécialisés ; une loiqui placerait les pati<strong>en</strong>ts devant un librechoix de thérapeutique, avec le statut égalau niveau des remboursem<strong>en</strong>ts ; lesmédecins ne sont d'ailleurs pas forméspour régler les problèmes psychiques…DRSavoir choisirAlors me direz-vous toutes les disciplinessont bonnes, il suffit de choisir lesbons <strong>en</strong>droits, les bons profs ? Là, je vousdonne mes astuces mais je pr<strong>en</strong>ds chacunpour suffisamm<strong>en</strong>t mature pour ne pas selaisser berner et faire le tri seul, puisquel'Etat ne le fait pas. Je vérifie que la disciplineest rattachée à une fédération françaisedéclarée off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t ; la personnedéclarée et reconnue par ses pairs. Enfin,je ne choisis que les techniques ayant dessources très éprouvées dans le temps,même s'il peut y avoir une adaptationmoderne de la discipline. Et je mets decôté celles qui me donn<strong>en</strong>t les réponsesavant même que je pratique, qui cherch<strong>en</strong>tà me convaincre d'avoir tel ou telcomportem<strong>en</strong>t archi-codifié, standardisé.C'est le chemin inverse du fondem<strong>en</strong>tmême du développem<strong>en</strong>t personnel, quis'appuie lui sur les ressources propres dela personne, donc par définition uniques.Bi<strong>en</strong> sûr, le prix des stages, des coursest souv<strong>en</strong>t prohibitif. Si vous êtes vraim<strong>en</strong>tmotivé pour découvrir une de cestechniques, vous trouverez le lieu oul'association près de chez vous qui vousconvi<strong>en</strong>dra mieux, à des tarifs plus abordables.Donc, pas de précipitation ; refusonsles abus, même de la part de personnesqualifiées, mais r<strong>en</strong>trant trop selonmoi dans le système traditionnel et libéral.Enfin, s'agit-il de conclure un marché<strong>en</strong>tre payer un certain prix et <strong>en</strong> "échange"trouver le bonheur ? Pour répondre,j'<strong>en</strong> revi<strong>en</strong>s aux sources : c'est pourrésoudre un problème, ou plus gravem<strong>en</strong>tune souffrance, un mal de vivre, une insatisfactionprofonde que l'on fait appel àces spécialistes. Le développem<strong>en</strong>t personnel"soigne" donc <strong>en</strong> recherchant ladirection du bi<strong>en</strong>-être, essaie d'aller versle mieux dans le fort intérieur, et qui a desrépercussions sur tous les domaines de lavie, y compris la remise <strong>en</strong> cause du systèm<strong>en</strong>éo-libéral ambiant si cela correspondau trajet réflexif de la personne.Mais aucun (pour les sérieux !) ne proposele bonheur ; celui-ci ne pouvantd'ailleurs s'<strong>en</strong>visager qu'avec le bonheurde tous. Sinon, se laisser berner par desmarchands de bonheur, c'est retrouverdans ce domaine comme dans tout autre,malheureusem<strong>en</strong>t : le règne de la jungle,la perversion, <strong>ici</strong> <strong>en</strong> v<strong>en</strong>dant du toc parl'appropriation de bribes v<strong>en</strong>ant de techniquesexposées ci-dessus, dénaturant lestermes par des pratiques n'ayant que peuà voir avec l'éthique des vrais professionnels.Il est largem<strong>en</strong>t temps de dénoncer,avec ceux qui se sont déjà bougés surcette question, le scandale de cette mainmisesur la misère humaine et l'isolem<strong>en</strong>t.Massage.J'ai cité les revues sur lesquelles on peutpr<strong>en</strong>dre appui, et rejoindre ceux qui sebatt<strong>en</strong>t sur ces questions.Et pas de réaction de naïveté, s'il vousplaît, qui ne ferait que r<strong>en</strong>forcer l'autrecamp (car il s'agit bi<strong>en</strong> d'une bataille àgagner sur notre vision de l'humain et deson épanouissem<strong>en</strong>t) : on le sait bi<strong>en</strong> quetout est récupéré, que les <strong>en</strong>treprises onttout intérêt à montrer une image à lamode <strong>en</strong> proposant des mini-formations(qui peuv<strong>en</strong>t d'ailleurs être faites par desg<strong>en</strong>s compét<strong>en</strong>ts, là n'est pas le problème)mais qui part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à leur donner unebonne image. Ceci dit, elles ont t<strong>en</strong>danceà privilégier des pratiques que j'appelle"formule toute faite" où le part<strong>ici</strong>pant n'aplus qu'à se couler dans le moule proposéet arrêter de se poser trop de questions :codifications pré-programmées des comportem<strong>en</strong>tset de leurs analyses, au lieu dedévelopper l'échange verbal, la créativitéet le ress<strong>en</strong>ti personnel.Pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> mainsa destinéeC'est un sujet où il y aurait tant à direque j'espère n'avoir qu'<strong>en</strong>tr'ouvert ledébat. Pour ma part, la richesse de mespratiques dans ces domaines m'amène,vous l'aurez compris, à rev<strong>en</strong>diquer unemeilleure connaissance et un agrandissem<strong>en</strong>tde ces pratiques à tout un chacun.D'une façon générale, comme améliorationsobservées, on peut citer parexemple : une meilleure écoute ; unecompréh<strong>en</strong>sion plus fine des <strong>en</strong>jeux lorsde t<strong>en</strong>sions dans les rapports humains ;une s<strong>en</strong>sibilité approfondie mais aussimieux gérable des émotions ; une habituded'interroger au plus profond de soipour être au plus juste dans la vie ;appr<strong>en</strong>dre à mieux se gérer par l'ancrage,le rec<strong>en</strong>trage, le partage des émotions ;une sérénité et une meilleure confiance<strong>en</strong> soi donnant une vision plus claire desproblèmes et des situations <strong>en</strong> général(comme appr<strong>en</strong>dre à relativiser) ; d'oùune certaine justesse dans l'action. C'estune certaine satisfaction personnelle.Mais ri<strong>en</strong> à voir avec la recherche de laréussite personnelle prônée par certainsque je ne souti<strong>en</strong>s évidemm<strong>en</strong>t pas : c'esttoujours à la personne de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>main sa destinée. Ce qui fait que tout discoursillusionnant sur des pratiquesmiracles est piégé d'avance. A nous de nepas nous faire piéger !Flor<strong>en</strong>ce de Luna n(1) Alternative-Santé, 11, rue Meslay, 75003 Paris.Réel, 129, rue Vauban, 69006 Lyon.SILENCE N°32127Mars 2005


Œ U F SRidiculeAcadémiede médecineL'Académie de médecine a publiéun rapport le 17 novembre pourvanter les avantages nutritionnelsde l'œuf. Selon, elle il s'agit dumeilleur rapport qualité-prix <strong>en</strong>protéines. Jusque-là tout va bi<strong>en</strong>.Mais la suite n'est pas mal : lavaleur nutritionnelle de l'œuf "nedép<strong>en</strong>d pas des méthodes d'élevage".Selon ces "sci<strong>en</strong>tifiques"qu'une poule vive <strong>en</strong> liberté ou <strong>en</strong>élevage industriel, c'est pareil.Que la poule mange de la viandede vache folle, des dioxines, desgraines pleines de pest<strong>ici</strong>des, celan'a aucun effet sur la compositionde l'œuf ! Une académie quiobéit donc bi<strong>en</strong> aux lobbies del'agro-industrie, au risquedu ridicule.Mangermoins,vivre vieuxSantéUne étude canadi<strong>en</strong>ne etjaponaise portant sur lerégime de 675 c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>airesconclut que pour vivre vieux,il faut manger <strong>en</strong> abondancedes fruits et légumes frais,accompagnés de dérivés du sojaet des algues, manger modérém<strong>en</strong>tdu riz, des pâtes, du poissonmaigre, des légumes secs,manger <strong>en</strong> petite quantité viandemaigre, poisson gras et pain.Eviter au maximum les autresviandes, huiles, gâteaux, chocolat,fromage et noix. Mangerbeaucoup de fruits et légumesa l'avantage de représ<strong>en</strong>ter defort volume de nourriture quiprovoque la s<strong>en</strong>sation rapidede satiété… sans trop apporterde calories. L'étude montre queles c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires mang<strong>en</strong>t <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne 1800 kcal par jourcontre 2300 pour un Français,2500 pour un nord-Américain.(Quatre saisons du jardinage,novembre 2004)DRHormonesde substitutionRisquesconfirmésEn juillet 2002, une étude américainelançait l'alerte : la prised'hormones de substitution aumom<strong>en</strong>t de la ménopause provoquechez les femmes une augm<strong>en</strong>tationde certains cancers. Enaoût 2003, une étude britanniquearrive aux mêmes conclusions. EnFrance, l'information a été jusqu'àmaint<strong>en</strong>ant t<strong>en</strong>ue à l'écart sousprétexte que les dosages des hormonesne serai<strong>en</strong>t pas les mêmesqu'aux USA. Fin novembre 2004,une étude de l'Inserm, Institutnational de la santé et de larecherche médicale, conclut quecertains traitem<strong>en</strong>ts augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tbel et bi<strong>en</strong> les risques de cancer,et ce coup-ci <strong>en</strong> France. L'Insermmontre <strong>en</strong> particulier que lesmélanges œstrogènes et progestatifsde synthèse augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t lerisque de cancers même pour uneutilisation de courte durée. Pourla progestérone micronisée, lerisque existe pour les traitem<strong>en</strong>tslongs, mais n'est pas <strong>en</strong>coredémontré pour les usages courts.L'étude porte sur 100 000femmes nées <strong>en</strong>tre 1925 et 1950qui ont utilisé ces hormones <strong>en</strong>tre1990 et aujourd'hui. (60 millionsde consommateurs, janvier 2005)C L E R M O N T -F E R R A N DScandalede l'amianteL'Université populaire et citoy<strong>en</strong>nedu Puy-de-Dôme organise, lemercredi 2 mars à 20 h, à lasalle Comedia Corum Saint-Jeande Clermont-Ferrand, une projectiondu film "Poussière du diable"(sur l'amiante dans les chantiersnavals de Saint-Nazaire) suivied'un débat avec Yvette Roudaireet Gérard Semme sur le cas del'usine Amisol qui il y a tr<strong>en</strong>teans était occupée pour dénoncerle scandale de l'amiante. UPC, 3,rue Gaultier-de-Biauzat, 63000Clermont-Ferrand,tél : 04 73 31 14 05.n Formation non-viol<strong>en</strong>te.La coordination pour l'actionnon-viol<strong>en</strong>te des communautés de l'Archeorganise pour les faucheurs et futurs faucheursune formation à l'action non-viol<strong>en</strong>te le 30 avril et 1 er maiau c<strong>en</strong>tre Les Mille sources à Chanat-la-Mouteyre, près de Volvic(Puy-de-Dôme). Cette formation a pour but d'établir des stratégiescommunes lors des actions de fauchage, appr<strong>en</strong>dre à travailler pargroupes d'affinités, préparer un service d'ordre… R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Canva, Anna Massina, L'Arche, 38160 Saint-Antoine-l'Abbaye,tél : 04 76 36 48 22.n Reprises des procès. Deuxième audi<strong>en</strong>ce après l'acceptation des tribunauxd'inculper tous ceux et celles qui se sont dénoncées. Ça repr<strong>en</strong>ddès le 8 mars à Riom (Puy-de-Dôme) pour le fauchage de Marsat, puisles 17 et 18 mars à Toulouse (fauchage de M<strong>en</strong>ville), <strong>en</strong>fin le 13 avril àOrléans (fauchage de Pithiviers). Un autre procès devrait avoir lieupour un fauchage dans les Yvelines. Ensuite, après les semis, vi<strong>en</strong>dra letemps de la reprise des destructions de champs…n Gers : vers un référ<strong>en</strong>dum. Depuis le 1 er janvier 2005, la loi permetmaint<strong>en</strong>ant d'organiser des référ<strong>en</strong>dums locaux si au moins 10 % desélecteurs d'une collectivité le demand<strong>en</strong>t. Le conseil général du Gers alancé un appel à signatures pour organiser un référ<strong>en</strong>dum sur la cultured'OGM dans le départem<strong>en</strong>t. La campagne est animée par le journalisteMichel Cardoze. Il ne fait aucun doute que 13 800 signatures nécessairesseront collectées car un sondage réalisé pour La Dépêche dumidi indique que 77 % des habitants du départem<strong>en</strong>ts souhait<strong>en</strong>tce référ<strong>en</strong>dum et que 72 % voteront alors<strong>en</strong> faveur de l'interdiction des OGM.n Morbihan : un cargo polluant.Le 28 janvier, à l'appel de Gre<strong>en</strong>peace,de la Confédération paysanne et du collectifdes faucheurs volontaires, un millier depersonnes se sont retrouvées sur le port deLori<strong>en</strong>t pour protester contre l'arrivée ducargo Gold<strong>en</strong> Lion chargé de soja transgénique<strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance d'Arg<strong>en</strong>tine. Les manifestantsdénonc<strong>en</strong>t là la législation sur lesOGM qui oblige à signaler leur usage dansl'alim<strong>en</strong>tation humaine, mais qui n'est passignalé dans la viande qui provi<strong>en</strong>t d'animauxnourris avec un tel soja. Le conseilrégional de Bretagne (majorité PS) a rappeléson vœu demandant au gouvernem<strong>en</strong>td'assurer une filière d'importation sansOGM et rappelant que cinquante régions <strong>en</strong>Europe ont déjà adopté une déclaration derefus des OGM sur leur territoire.Les manifestants au port de Lori<strong>en</strong>t.(Le Monde, 28 janvier 2005)n Puy-de-Dôme : projection-débat. L'université populaire et citoy<strong>en</strong>nedu Puy-de-Dôme organise à Riom, salle Dumoulin (près de la gare),le 8 mars à 20 h, la projection du film "Ça s'est passé à Florines" (r<strong>en</strong>contreavec un producteur d'OGM) et "Le bi<strong>en</strong> commun, l'assaut final"de Carole Poliquin. Débat <strong>en</strong>suite sur les actions anti-OGM. UPC, 3,rue Gaultier-de-Biauzat, 63000 Clermont-Ferrand, tél : 04 73 31 14 05.Gre<strong>en</strong>peace/Pierre GleizesSILENCE N°321 Mars 200528


Cyclamed, au service de la santé ?Le réseau Cyclamed prés<strong>en</strong>t dans 88 % des pharmacies est connu par près de80 % des Français qui considèr<strong>en</strong>t comme positive la collecte des médicam<strong>en</strong>tsusagés. Le CNIID, C<strong>en</strong>tre national d'information indép<strong>en</strong>dante sur les déchets, vi<strong>en</strong>tde publier un docum<strong>en</strong>t sur le fonctionnem<strong>en</strong>t de ce réseau d'où il ressort qu'<strong>en</strong>fait l'ess<strong>en</strong>tiel des médicam<strong>en</strong>ts collectés termine non pas dans les associationshumanitaires, mais dans les incinérateurs (et Cyclamed, d'affirmer que les incinérateurssont parfaitem<strong>en</strong>t propres !). En effet, de par les nombreux règlem<strong>en</strong>ts qui<strong>en</strong>cadr<strong>en</strong>t l'usage des médicam<strong>en</strong>ts, il est rarem<strong>en</strong>t possible de recycler les médicam<strong>en</strong>ts.Périmées ou non, les boîtes ouvertes sont systématiquem<strong>en</strong>t détruites.Concrètem<strong>en</strong>t, Cyclamed estime récupérer 20 à 25 % des médicam<strong>en</strong>ts non utilisés…mais moins de 5 % de cette collecte (et donc 1 % du total) bénéf<strong>ici</strong>eront à une associationhumanitaire. Le bilan n'est donc pas forcém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur d'une collecte tellequ'elle est faite aujourd'hui.Quant à l'énergie récupérée, elle est infime par rapport à celle qu'il a fallu pour fabriquer, emballer et am<strong>en</strong>erle médicam<strong>en</strong>t sur son lieu de v<strong>en</strong>te. Plutôt que de poursuivre un recyclage pour le moins inefficace, leCNIID suggère que l'on modifie l'attribution des médicam<strong>en</strong>ts afin d'éviter d'<strong>en</strong> distribuer <strong>en</strong> trop grandequantité : la France déti<strong>en</strong>t le record du monde avec 3 milliards de boîtes par an soit 70 000 tonnes, unpeu plus d'un kilo par Français et par an ! La v<strong>en</strong>te à l'unité comme cela se fait dans certains pays diminueraitdéjà cette consommation, une meilleure prév<strong>en</strong>tion au niveau de la santé serait égalem<strong>en</strong>t efficacepour éviter d'<strong>en</strong> consommer. Cyclamed reconnaît distribuer dans les pharmacies pas moins de huit millionsde sacs <strong>en</strong> plastique pour collecter les médicam<strong>en</strong>ts inutiles : un système hautem<strong>en</strong>t polluant. Les g<strong>en</strong>speuv<strong>en</strong>t ram<strong>en</strong>er les médicam<strong>en</strong>ts sans sac aux pharmacies. Une partie de ce qui est collecté est du papieret du carton, Cyclamed ne fait pas de détail : <strong>en</strong> 2003, 27 000 tonnes de papiers et cartons ont été brûlésalors que cela aurait pu être recyclé.En étudiant ce dossier, le CNIID a mis à jour une curieuse réalité : Cyclamed est un processus qui a permisà l'industrie pharmaceutique d'échapper aux taxes éco-emballages, ce qui lui aurait coûté plus cher. Le présid<strong>en</strong>tde Cyclamed, Bernard Mesuré était présid<strong>en</strong>t du Syndicat national de l'industrie pharmaceutique(aujourd'hui dénommé Les <strong>en</strong>treprises du médicam<strong>en</strong>t), ex-directeur chez SmithKline-Beecham, présid<strong>en</strong>td'honneur de la Fédération française des industries de la santé, présid<strong>en</strong>t d'honneur de Navartis France,membre du bureau exécutif du MEDEF… Pour <strong>en</strong> savoir plus : CNIID, 21, rue Alexandre-Dumas, 75011Paris, tél : 01 55 78 28 60.SantéM A R S E I L L ERéseau santépour tousLe Réseau santé pour tous proposedes confér<strong>en</strong>ces-débats tout aulong de l'année (parfois groupésavec des repas). Au programme :la naturopathie et la famille(31 mars à 19h), la macrobiotique(14 et 15 mai). Les soiréesse pass<strong>en</strong>t au restaurant"Les Amis de Georges", 19, placeGouffé, 13005 Marseille,tél : 04 91 78 28 28.DesfruitsaulycéeCe n'est qu'à lar<strong>en</strong>trée 2005que les distributeurs de boissonssucrées seront finalem<strong>en</strong>t interditsdans l'<strong>en</strong>ceinte des établissem<strong>en</strong>tsscolaires. Ils devrai<strong>en</strong>t êtreremplacés par des distributeursd'eau <strong>en</strong> bouteille et de fruits.Téléphonesportablesn Les dangers se précis<strong>en</strong>t.Trois études parues fin 2004confirm<strong>en</strong>t tout le mal que l'onp<strong>en</strong>se des téléphones portables :multiplication par quatre du cancerdu nerf auditif après dix ansde pratique (Institut de médecinesuédois de Karolinska, septembre2004), altération de l'ADN descellules (Reflex, étude pluridisciplinairede douze équipes europé<strong>en</strong>nes,décembre 2004), risquepour les <strong>en</strong>fants et demande deleur limiter l'accès à ces téléphones(Enquête National radiologicalprotection board, USA, janvier2005). Le Times du 12 janvier2005 a titré ainsi sa une :"Childr<strong>en</strong> face danger of mobilephone tumours" ("les <strong>en</strong>fants faceau risque de cancers provoquéspar les téléphones mobiles").L'affaire de l'amiante multipliéepar c<strong>en</strong>t ? par mille ?n Appel de Fribourg. En 2002,plus de 3000 médecins allemandsont lancé un appel pour demanderau gouvernem<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre desmesures de protection contrela téléphonie mobile.Vo<strong>ici</strong> des extraits de cet appel :"En tant que médecins de toutesspécialités et particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>médecine <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, exerçant<strong>en</strong> cabinet médical, nous estimonsdevoir nous adresser aucorps médical, aux responsablesd'hygiène et de santé publique,ainsi qu'au public <strong>en</strong> raison depréoccupations pressantes concernantla santé de nos concitoy<strong>en</strong>s.Au cours de nos prestationsauprès de nos pati<strong>en</strong>ts, nousconstatons ces dernières annéesune augm<strong>en</strong>tation dramatique demaladies graves et chroniques, <strong>en</strong>particulier : troubles de l'appr<strong>en</strong>tissage,de la conc<strong>en</strong>tration et ducomportem<strong>en</strong>t chez les <strong>en</strong>fants(<strong>en</strong>fants hyperactifs, parexemple), troubles de la t<strong>en</strong>sionartérielle, troubles cardiaques,infarctus et accid<strong>en</strong>ts vasculairescérébraux (AVC, apoplexie), maladiesà dégénéresc<strong>en</strong>ce neurologique(maladie d'Alzheimer, parex.) et épilepsies, maladies cancéreusestelles des leucémies et destumeurs du cerveau (…) Etantdonné que nous connaissons l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>trésid<strong>en</strong>tiel et les habitudesde nos pati<strong>en</strong>ts, nous apercevonstoujours plus souv<strong>en</strong>t –après un interrogatoire à but précis– une relation claire dans letemps et dans l'espace, <strong>en</strong>tre l'apparitionde ces maladies et ledébut de l'ext<strong>en</strong>sion de l'irradiationpar des ondes radio, parexemple l'installation d'une ant<strong>en</strong>nerelais de téléphonie mobiledans les <strong>en</strong>virons du dom<strong>ici</strong>le dupati<strong>en</strong>t, l'utilisation int<strong>en</strong>sive d'untéléphone portable, l'utilisationd'un téléphone sans fil des standardsDECT dans la maison dupati<strong>en</strong>t ou dans le voisinage. Nousne pouvons plus accepter l'hypothèsed'une coïncid<strong>en</strong>ce ou de l'effetdu hasard, car (…) souv<strong>en</strong>tl'état du pati<strong>en</strong>t s'améliore ou lestroubles qui ont duré des mois disparaiss<strong>en</strong>t<strong>en</strong> relativem<strong>en</strong>t peu detemps après la réduction ou l'éliminationdes ondes radio à proximitédu pati<strong>en</strong>t (…)". IGUMED,Bergseestrasse 57, D 79713 BadSäcking<strong>en</strong>,, tél : 07761 913490.n Carrefour tue les bébés ?Alors que les études se multipli<strong>en</strong>tsur les dangers des téléphonesportables et que des recommandationsont été faites tant <strong>en</strong> Europequ'aux USA pour déconseillerl'usage des téléphones portablespar les <strong>en</strong>fants, la multinationaleCarrefour n'a ri<strong>en</strong> trouvé de mieuxque de commercialiser un téléphoneportable pour les 4 à 8 ans !Les associations Agir pour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet Priartem ont <strong>en</strong>voyéle 25 janvier une demande à lasociété pour leur demander deretirer le téléphone de la v<strong>en</strong>te,faute de quoi une procédure jud<strong>ici</strong>aireserait ouverte pour "mise<strong>en</strong> danger de la personne".n Le Havre : ant<strong>en</strong>nes et téléphones,dangers ! L'associationpour la vie saine organise confér<strong>en</strong>ceset exposition sur les dangersde la téléphonie mobile, les 5et 6 mars à la Maison de Sanvic,100, rue David-d'Angers.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Associationpour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et la viesaine à Sanvic-Bléville, 14, rueGramme, 76620 Le Havre,tél : 02 35 44 26 69.SILENCE N°321 Mars 200529


AnnoncesSILENCE N°321 Mars 200530


Forum civique europé<strong>en</strong>DRDRTravaillermoins ?Alors que comm<strong>en</strong>çait un débatà l'Assemblée nationale pour larévision de la loi sur les 35 h,C H I N EDéveloppem<strong>en</strong>tdes énergiesr<strong>en</strong>ouvelablesLa gouvernem<strong>en</strong>t chinois discuted'une loi sur l'énergie qui prévoitde faire passer la productionà partir des énergies r<strong>en</strong>ouvelablesdes 1% actuels à 10%El Ejido :appel à souti<strong>en</strong>Dans la région d'Almeria, <strong>en</strong>Andalousie (Espagne), une merde plastiques (32000 hectares) sertà produire les fruits et légumes quel'on retrouve toute l'année dans nosmagasins. C'est la plus grandeconc<strong>en</strong>tration au monde d'agriculture int<strong>en</strong>sive. Un millier de camionspart<strong>en</strong>t chaque jour pour toute l'Europe. Cela fonctionne grâce àla prés<strong>en</strong>ce de 80 000 immigrés <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance du Maghreb et del'Afrique noire, plus récemm<strong>en</strong>t d'Amérique du Sud et d'Europede l'Est. Les conditions de travail dans ces serres sont abominables,proches de l'esclavage et nombre d'immigrés se retrouv<strong>en</strong>t à travaillercomme saisonniers, vivant sur place, au milieu des produits phytosanitaires.Les actes de racisme sont nombreux (émeutes particulièrem<strong>en</strong>tviol<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> février 2000, voir n°268 de Sil<strong>en</strong>ce). Le SOC, syndicat desouvriers agricoles andalous, se bat depuis tr<strong>en</strong>te ans contre ces conditionsde vie parfaitem<strong>en</strong>t tolérées par les autorités. Etre syndicalistedans cette région, c'est s'exposer à un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dangereux. Pourouvrir des locaux, le syndicat a lancé un appel lors du dernier forumsocial europé<strong>en</strong>. En France, on peut faire un don <strong>en</strong> passant parle Forum civique europé<strong>en</strong>, Saint-Hyppolyte, 04300 Limans,tél : 04 92 73 18 15.C<strong>en</strong>tre de recherche <strong>en</strong> Chine.Le Monde du 30 janvier dernier,titrait : "Seuls 18 % des salariésveul<strong>en</strong>t travailler plus" et de nousdétailler un sondage IFOP dumême jour (pour le Journal dudimanche) qui nous dit que18 % des g<strong>en</strong>s veul<strong>en</strong>t travaillerplus et 77 % veul<strong>en</strong>t travaillerautant, les autres refusant derépondre. Incroyable : il n'est pasproposé de travailler moins :5 % seulem<strong>en</strong>t ont vu la supercherie<strong>en</strong> refusant de choisir<strong>en</strong>tre les deux propositions.<strong>en</strong> 2020… ce qui représ<strong>en</strong>te unepuissance à atteindre de 120 000MW (soit l'équival<strong>en</strong>t d'une c<strong>en</strong>tainede réacteurs nucléaires).Pour cela, le gouvernem<strong>en</strong>t prévoitl'ouverture d'usines de fabricationd'éoli<strong>en</strong>nes et de panneauxphotovoltaïques. Il <strong>en</strong>visage égalem<strong>en</strong>tun programme d'économiesd'énergie <strong>en</strong> particulier pourdiminuer l'usage du charbon quiest une importante source depollution. (Libération, 12 janvier2005)EUROPE DE L'ESTEconomiespossiblesLe Fonds mondial pour la nature,WWF, vi<strong>en</strong>t de publier une étudesur l'efficacité énergétique dansles nouveaux pays adhér<strong>en</strong>ts del'Union europé<strong>en</strong>ne. Pour produirela même valeur, il faut actuellem<strong>en</strong>t5,2 d'énergie <strong>en</strong> SlovaquieSILENCE N°321 Mars 200531Lectureet luttedes classesSelon une <strong>en</strong>quête de l'INSEE,<strong>en</strong>viron 12% des Françaisadultes ne lis<strong>en</strong>t jamais…car ils ne sav<strong>en</strong>t pas ou plus lire.40% des Français n'ont lu aucunlivre <strong>en</strong> 2002 et 70% n'ont pasouvert un quotidi<strong>en</strong>. Chiffreseffrayants… mais qui le devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core plus lorsque l'on ti<strong>en</strong>tcompte des métiers exercés parchacun : seuls 13% des cadresn'ont pas lu un livre dans l'annéecontre 22% des professionsintermédiaires, 33% desemployés, 43% des professionslibérales, 64% des ouvrierset 67% des agriculteurs.Les <strong>en</strong>fantsne sont pasdes criminels !Le 6 janvier dernier, des milliersde pol<strong>ici</strong>ers et de g<strong>en</strong>darmesont été mobilisés pour contrôleret souv<strong>en</strong>t fouiller les élèvesdevant les collèges et les lycées.Dans certains cas, comme aulycée hôtelier de l'Arg<strong>en</strong>tières(Ardèche), les chambresque dans l'anci<strong>en</strong>ne Europe des15. En Pologne, c'est 3,7,<strong>en</strong> Hongrie, c'est 3. Au mom<strong>en</strong>toù se négoci<strong>en</strong>t les aides quel'Europe peut apporter aux nouveauxpays membres pour disposerde l'énergie nécessaire, plutôtque de construire de nouvellesc<strong>en</strong>trales thermiques ounucléaires, le WWF suggèred'abord de mettre <strong>en</strong> place unplan pour améliorer l'efficacitéénergétique.A L L E M A G N E100 %r<strong>en</strong>ouvelables<strong>en</strong> 2050 ?En dix ans, les énergies r<strong>en</strong>ouvelablessont passées de 3% à 10%de la production d'énergie dans lepays, soit une hausse de 1,5%par an. Selon le spécialisteHermann Scheer, il est possible deSociétéDRdes internes ont été perquisitionnéesalors que les élèves étai<strong>en</strong>tmaint<strong>en</strong>us sous surveillance àl'extérieur par les g<strong>en</strong>darmes etles surveillants. Les syndicatsd'<strong>en</strong>seignants ont un peu protesté,mais pas beaucoup. Il est loinle temps où les campus universitaireset les établissem<strong>en</strong>ts scolairesétai<strong>en</strong>t interdits aux forcesde l'ordre ! Le délire sécuritair<strong>en</strong>'a aujourd'hui plus de limites.Energiesmaint<strong>en</strong>ir ce rythme si la volontépolitique le veut. Alors, le résultatserait que l'on obti<strong>en</strong>drait la totalitéde l'énergie à partir dessources r<strong>en</strong>ouvelables vers 2050.A cette date, le pétrole, le charbon,le gaz, l'uranium serai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t remplacés par lesoleil et ses dérivés (l'éoli<strong>en</strong>, l'hydraulique,les courants marins…)Eoli<strong>en</strong>ne de 4,5 MW.


DRDREoli<strong>en</strong>Energiesn Etats-Unis : pot<strong>en</strong>tiel énorme.Selon une étude publiéedébut juin par l'Institut pour larecherche sur l'énergie et l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,le pot<strong>en</strong>tiel éoli<strong>en</strong> auxEtats-Unis pourrait permettre decouvrir deux fois et demie la productiontotale d'électr<strong>ici</strong>té actuelle.Cette énergie permettrait aupays d'être réellem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dantet d'échapper aux fluctuationdu marché concernant le gaz,principale énergie développéedepuis l'arrêt du programm<strong>en</strong>ucléaire <strong>en</strong> 1973. En janvier2004, l'éoli<strong>en</strong> ne fournit que0,5% de la consommation électriquedans le pays. L'Institutestime que l'énergie éoli<strong>en</strong>nepourrait se substituer au pétrolepour nombre d'applications. Lerapport conclut "dans quaranteans, il n'y aura plus de pétrole, ily aura toujours du v<strong>en</strong>t".n Europe : pot<strong>en</strong>tiel énorme.Selon un rapport r<strong>en</strong>du publicà la mi-juillet et réalisé conjointem<strong>en</strong>tpar des instituts derecherche et l'industrie éoli<strong>en</strong>ne,l'énergie éoli<strong>en</strong>ne pourrait dev<strong>en</strong>irla première source d'électr<strong>ici</strong>té <strong>en</strong>Europe dès 2020. L'étude quiporte sur le pot<strong>en</strong>tiel éoli<strong>en</strong> lelong des côtes maritimes, estimequ'il y a la place pour l'implantationde 50 000 éoli<strong>en</strong>nes de quoifournir un tiers de l'électr<strong>ici</strong>té <strong>en</strong>Europe. Vu le développem<strong>en</strong>tactuel du secteur, l'éoli<strong>en</strong> pourraitdépasser le nucléaire <strong>en</strong> Europe<strong>en</strong> 2020.S U I S S EBaisser laconsommation ?L'OFEN, Office fédéral de l'énergie,a invité une c<strong>en</strong>taine d'étudiantsâgés de 16 à 18 ans à seplonger dans les scénarios énergétiquesdu pays pour voir ce qu'ilsp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t de différ<strong>en</strong>tes optionspossibles. Il s'agit notamm<strong>en</strong>td'étudier si l'on peut ou non sepasser de la construction de nouvellesc<strong>en</strong>trales nucléaires. L'undes scénarios de l'OFEN s'appuiesur une croissance économiquerelativem<strong>en</strong>t faible commeaujourd'hui avec l'adoption detechniques permettant une plusgrande économie d'énergie. Cescénario prévoit d'<strong>ici</strong> 2035 unedivision par trois de la consommationd'énergie par personne…et permet d'échapper au nucléaire,mais aussi à une partiedu pétrole.Evolution desnormes dansle bâtim<strong>en</strong>tAfin d'aller vers des bâtim<strong>en</strong>ts deplus <strong>en</strong> plus économes, les normespour le bâtim<strong>en</strong>t neuf sont actuellem<strong>en</strong>trevues tous les cinq ans.Ainsi les nouvelles normes qui<strong>en</strong>treront <strong>en</strong> vigueur début 2006prévoi<strong>en</strong>t une baisseDRSILENCE N°321 Mars 200532R<strong>en</strong>ouvelablesLa France régresseLes optimistes diront que l'éoli<strong>en</strong> connaît une croissance formidable<strong>en</strong> France : 52 % de puissance <strong>en</strong> plus <strong>en</strong> 2004. Mais cela signifieseulem<strong>en</strong>t que l'on est passé de 253 MW à 386 MW… alors que pourt<strong>en</strong>ir nos <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s, il nous faudrait <strong>en</strong> installer 2000MW par an, ce que font nos voisins allemands (16 000 MW installés)et espagnols (8200 MW installés). Même l'Italie, longtemps <strong>en</strong> retard,nous dépasse aujourd'hui largem<strong>en</strong>t : 1125 MW installés. Noussommes <strong>en</strong> effet c<strong>en</strong>sés arriver, <strong>en</strong> 2010, <strong>en</strong>tre 10 et 12 000 MW.Dans le domaine du photovoltaïque, la situation est tout aussi molle :27 MW seulem<strong>en</strong>t installés <strong>en</strong> 2004.Alors que la directive europé<strong>en</strong>ne nous impose d'avoir 21 % d'énergiesr<strong>en</strong>ouvelables <strong>en</strong> 2010, la part des r<strong>en</strong>ouvelables ne fait que baisserdans le bilan global français du fait de l'<strong>en</strong>volée de notre consommationd'énergie. Nous sommes ainsi passés de 18 % r<strong>en</strong>ouvelables <strong>en</strong> 1990à 13,5 % <strong>en</strong> 2003 !La situation risque de ne pas s'améliorer, la France misant pourle mom<strong>en</strong>t toutes ces aides dans deux domaines : le futur EPR etle développem<strong>en</strong>t de l'ITER, ce dernier — qui ne fonctionnera peut-êtrejamais — <strong>en</strong>gloutissant à lui tout seul tr<strong>en</strong>te ans d'aidesaux énergies r<strong>en</strong>ouvelables.de la consommation énergétiquede 15% par rapport aux normesactuelles datant de 2001. Cettebaisse sera atteinte par unemeilleure protection contre lessurchauffes solaires (pour éviterle recours à la climatisation), l'incitationà la prés<strong>en</strong>ce de capteurssolaires pour assurer un préchauffagede l'eau chaude…L'ADEME annonce que lesnouvelles normes prévues pour2010 seront <strong>en</strong>core plus strictesconcernant les chaudières,l'isolation et la récupérationSauvons la recherche?De sur<strong>en</strong>chère <strong>en</strong> sur<strong>en</strong>chère, le gouvernem<strong>en</strong>tfrançais <strong>en</strong> est arrivé à proposer unfinancem<strong>en</strong>t à hauteur de 914 millions d'eurospour obt<strong>en</strong>ir que le futur réacteur de rechercheITER soit construit à Cadarache (Bouchesdu-Rhône).Non seulem<strong>en</strong>t, la technique del'ITER est un mythe technologique qui ne marcherasans doute jamais, mais la somme <strong>en</strong>gagéereprés<strong>en</strong>te tr<strong>en</strong>te fois la somme actuelleconsacrée à la recherche dans le domainedes énergies r<strong>en</strong>ouvelables.de chaleur, l'éclairage… Alorsque l'on comm<strong>en</strong>ce à voir se réaliserun peu partout <strong>en</strong> Europedes bâtim<strong>en</strong>ts autonomes <strong>en</strong> énergie,l'ADEME <strong>en</strong>visage que l'onait de plus <strong>en</strong> plus des bâtim<strong>en</strong>tsproducteurs d'énergie. Des programmesde recherche sontactuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours et des réalisationsexpérim<strong>en</strong>tales pourrai<strong>en</strong>tvoir le jour dès 2006.(Lettre de l'ADEME, juin 2004)PortesouvertesLa grande mode pour les magasinsun peu chic, particulièrem<strong>en</strong>tpour les vêtem<strong>en</strong>ts, c'est de maint<strong>en</strong>irles portes ouvertes quelleque soit la température extérieure.Il faut croire que le prix del'énergie ne compte pas beaucoupdans le prix de ce qui est v<strong>en</strong>du.Des personnes qui travaill<strong>en</strong>tdans le domaine du thermique ontestimé qu'une porte ouverteconsomme inutilem<strong>en</strong>t de l'ordrede 2000 litres de fuel par hiver.Eteindreles vitrinesPlusieurs groupes antinucléairesde Bretagne ont comm<strong>en</strong>cé à collerdes affiches "Avis de gaspillage: magasins éteints, commerçantséclairés" sur les vitrines desmagasins qui rest<strong>en</strong>t éclairésaprès 23 h. Selon des études,laisser ainsi éclairée une vitrinepeut doubler la consommationélectrique du magasin. Une actionqu'ils propos<strong>en</strong>t de repr<strong>en</strong>dredans l'<strong>en</strong>semble des villes.


Atelier sol[id]aireEnergiesPour toucher des subv<strong>en</strong>tions dans le domainedu solaire, il faut suivre un processus coûteuxqui absorbe une bonne part des aides.L'alternative pourrait être l'<strong>en</strong>traide qui permetd'avoir des installations non subv<strong>en</strong>tionnées,mais peu coûteuses.La production d’eau chaude à partirde capteurs solaires, soit pour laconsommation domestique (douche,lavabo, lave-linge, etc.), soitpour le chauffage de locaux, est une technologieefficace et r<strong>en</strong>table à court terme.Malheureusem<strong>en</strong>t, la force des habitudesest toujours plus grande que la raison…En effet, malgré leurs indéniablesavantages et les aides financièrespubliques (subv<strong>en</strong>tion, crédit d’impôt,etc.) hélas souv<strong>en</strong>t méconnues, ces solutionsthermiques tard<strong>en</strong>t à segénéraliser <strong>en</strong> France. En2003, le conseil général del’Ardèche a décidé de favoriserces choix techniques pardes primes supplém<strong>en</strong>tairesdépartem<strong>en</strong>tales de 450 €pour un chauffe-eau solaireet de 900€ sur les chauffages.A la suite de cette mesure,une hausse de 20% des réalisationsdépartem<strong>en</strong>tales a étéeffective même si le rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>tnumérique reste toujoursnégligeable (80 <strong>en</strong>2003). Pourtant, suivant leséquipem<strong>en</strong>ts et la situation des postulants,le cumul de ces aides représ<strong>en</strong>te<strong>en</strong>tre 30% et 60% des coûts d’installation.Dans ces conditions, avec la hausse inéluctabledes carburants et de l’électr<strong>ici</strong>té,il est probable que cette t<strong>en</strong>dance seconfirmera.Suivre l'exempleautrichi<strong>en</strong>A côté de ce marché classique qui faitappel à des plombiers agréés Qualisol, uneautre voie prometteuse se dessine : cellede l’autoconstruction à partir de produitsspécifiques (capteurs, réservoirs, etc.),testés et commercialisés par des marques.Initiée <strong>en</strong> Autriche dans les années 1990,ce mouvem<strong>en</strong>t connaîtEn quelquesjournées dechantier collectif,la réussite esttoujoursau r<strong>en</strong>dez-vous,et l’eau chaudesolaire couleà flot !un grand succès là-baspuisque 90% des installationssolaires <strong>en</strong>2000 y étai<strong>en</strong>t réaliséessur ce modèle. Cettedémarche d’autoconstructionrépond assezbi<strong>en</strong> à cette nouvellet<strong>en</strong>dance europé<strong>en</strong>nequi privilégie les activitésde bricolage dansle grand public. Eneffet, la réduction dutemps de travail, l’augm<strong>en</strong>tationde la précaritéet du coût de la vie, etc., confort<strong>en</strong>tgrandem<strong>en</strong>t ce secteur d’activité <strong>en</strong>France, comme <strong>en</strong> Autriche. Et si jamaisnos grandes <strong>en</strong>seignes du bricolage s’ouvrai<strong>en</strong>tun peu à la commercialisation dumatériel solaire, il est probable que d<strong>en</strong>ombreuses <strong>en</strong>vies serai<strong>en</strong>t stimulées.DRStockage et distribution de l’eau chaude solaire.En att<strong>en</strong>dant ces l<strong>en</strong>demains radieux,une association savoyarde dénommée :"L’atelier sol[id]aire" regroupe les particuliersdésireux de reproduire l’exempleautrichi<strong>en</strong>. Ainsi ces particuliers se coordonn<strong>en</strong>tpour importer à moindre coût dumatériel solaire autrichi<strong>en</strong>, puis pour l’installereux-mêmes avec le souti<strong>en</strong> des plusbricoleurs d’<strong>en</strong>tre eux, voire d’amis plombiers.En quelques journées de chantiercollectif, la réussite est toujours au r<strong>en</strong>dezvous,et l’eau chaude solaire coule à flot !Dans le nord de l’Ardèche, à Pailharès,la famille Milési a suivi cette démarche <strong>en</strong>2003. Dans leur gîte de 50 m 2 de surfacehabitable, ils ont installé 8 m 2 de capteursolaire pour chauffer un réservoir de 400litres d’où sont tirées l’eau chaude sanitaireet la base d’un chauffage par le sol.L’installation s’est faite aisém<strong>en</strong>t et la satisfactiondes utilisateurs est aujourd’huicomplète au point qu’ils <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de lar<strong>en</strong>ouveler pour une autre habitation.Le matériel importé (capteurs, réservoir,régulation, circulateurs, vase d’expansion,etc.) leur a été facturé 2 400€auxquels se sont ajoutés 500€ de fraisdivers (transport, emballage, adhésion,etc.). L’<strong>en</strong>semble de l’installation montéeest rev<strong>en</strong>u a <strong>en</strong>viron 400€ TTC/m 2 decapteur. Ce chiffre est à comparer avec leratio classique ret<strong>en</strong>u pour une installationsolaire traditionnelle soit 1000 €TTC/m 2 de capteur, hors subv<strong>en</strong>tion etsans le plaisir de l’avoir fait soi-même.Christian Maillebouis nPolénergie ArdècheDRVue de la maison de la famille Milési.Atelier Sol[id]aire, Boris Chartier, les Rigauds, 73670Entremont-le-Vieux, atelier.solidaire@libertysurf.frSILENCE N°32133Mars 2005


DRNucléaireT S U N A M IRéacteursinondésDans le flot des appels à solidaritéqui a suivi le tsunami du sudestasiatique, bi<strong>en</strong> peu d'informationsont filtré. La presse allemandea toutefois signalé que lesdeux réacteurs de 235 MW de lac<strong>en</strong>trale de Madras-Kalpakkamont été noyés par une vague de20 m de haut. Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, legouvernem<strong>en</strong>t indi<strong>en</strong> a d'abordindiqué que les réacteurs avai<strong>en</strong>tété arrêtés à temps, avant dereconnaître qu'ils ont été arrêtésdans la panique, les réacteursbaignant dans l'eau. Ironie dusort, ces réacteurs alim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t uneimportante usine de dessalem<strong>en</strong>tde l'eau de mer. Le chantier dedeux autres réacteurs de 1000MW chacun, à Koodankulam, ausud-est de l'Inde, a égalem<strong>en</strong>t éténoyé. Un c<strong>en</strong>tre d'<strong>en</strong>treposage dedéchets radioactifs mis <strong>en</strong> servicedepuis 1974 dans la même régiona égalem<strong>en</strong>t été inondé. Enfinsignalons que les deux séismesqui ont provoqué le tsunamiUsine nucléaire de dessalem<strong>en</strong>t de Kalpakkam.Manger nos déchets ?ont été mesurés à 8,1 et 8,5 surl'échelle de Richter, des int<strong>en</strong>sitéssupérieures à celles auxquellespeuv<strong>en</strong>t résister les réacteursnucléaires.P A Y S - B A SRadioactivité<strong>en</strong> zonefrancheEn septembre 2003, sur plaintedes autorités de sûreté, la police<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d une perquisition sur lesite du petit réacteur nucléaire dePett<strong>en</strong> lequel sert à la fabricationdes isotopes utilisés <strong>en</strong> milieumédical. L'installation fournit60 % des demandes des hôpitauxeuropé<strong>en</strong>s. La situation estubuesque : des déchets radioactifssont stockés dans de simplescont<strong>en</strong>eurs maritimes, d'autresdans des cabanes de chantier, letout fuit et la proximité de certainsdéchets pourrait provoquerune explosion. Les autorités desûreté port<strong>en</strong>t plainte. Le gouvernem<strong>en</strong>t,pour éviter un procèsrappelle que l'installation est propriétéd'Euratom, serviceJusqu'à maint<strong>en</strong>ant, les normes sanitaires prévoi<strong>en</strong>t qu'il est interditde manger des alim<strong>en</strong>ts trop radioactifs (il y a eu une dérogation p<strong>en</strong>dantl'année qui a suivi Tchernobyl sinon cela aurait été la famine danstout le c<strong>en</strong>tre de l'Europe) et surtout qu'il est interdit de réutiliser desproduits contaminés qui doiv<strong>en</strong>t être considérés comme des déchetsradioactifs définitifs. Mais cette position coûte cher aux industriels dunucléaire qui depuis maint<strong>en</strong>ant plus de quinze ans font le forcing pourpromouvoir "le recyclage des déchets".En 1992, la CRII-Rad lançait une campagne "pas de radioactivité dansnos assiettes" et Sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> faisait sa une (n°150 de février 1992). Lamobilisation de l'époque avait permis d'obt<strong>en</strong>ir un mainti<strong>en</strong> de la législation<strong>en</strong> vigueur. Mais les nucléocrates qui voi<strong>en</strong>t fondre leurs bénéficesdans le démantèlem<strong>en</strong>t et la gestion des déchets essai<strong>en</strong>t toujours defaire modifier la loi. L'OMS, Organisation mondiale de la santé et la FAO,Organisation du fonds alim<strong>en</strong>taire, deux ag<strong>en</strong>ces de l'ONU, prépar<strong>en</strong>t untexte, sous influ<strong>en</strong>ce de l'AIEA, ag<strong>en</strong>ce internationale de l'énergi<strong>en</strong>ucléaire, autre ag<strong>en</strong>ce de l'ONU où sont regroupés les pronucléaires, uncodex alim<strong>en</strong>tarius qui fixerait des doses de radioactivité acceptables !Cette approche repr<strong>en</strong>ant une vieille théorie obsolète comme quoi lesfaibles doses ne serai<strong>en</strong>t pas dangereuses, est dénoncée sans relâche parla CRII-Rad qui <strong>en</strong> ce début d'année relance une pétition que l'on peutleur demander : CRII-Rad, 471, av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 41 82 50.Gre<strong>en</strong>peaceRéacteur de Pett<strong>en</strong>.Déclininéluctabledu nucléaireSelon les projections del'Ag<strong>en</strong>ce nationale de l'énergie,la part du nucléaire dansl'énergie, dans le monde, devraitpasser de 7 % <strong>en</strong> 2002 à 6 %<strong>en</strong> 2010, année de son maximumde production, pour <strong>en</strong>suitedécroître et se retrouver à5 % <strong>en</strong> 2030. 31 pays possèd<strong>en</strong>tdes c<strong>en</strong>trales nucléairesaujourd'hui, et seuls la France,la Finlande, la Chine, le Japon,la Corée du sud et l'Inde annonc<strong>en</strong>tla volonté de construirede nouveaux réacteurs.(La Tribune, 27 octobre 2004)de la Commission europé<strong>en</strong>ne, cequi r<strong>en</strong>d les tribunaux néerlandaisincompét<strong>en</strong>ts. Les autorités desûreté se sont vus retirer leur<strong>en</strong>quête car pour le gouvernem<strong>en</strong>tce serait une catastrophe humanitairesi on l'arrêtait.Mais s'il explose, c'est quoi ?(Réseau Sortir du nucléaire,15 décembre 2004)Le mythe dunucléaire pourremplacerle pétroleConstatant que la situationconcernant les prix du pétrole"n'a aucune chance de s'arranger",Sarkozy propose de relancerles économies d'énergie, et de"poser la question du nucléairecomme énergie de substitutiondans l’<strong>en</strong>semble de l’Europe"(RFI, 13 octobre 2004). Ildemande notamm<strong>en</strong>t au gouvernem<strong>en</strong>tallemand de coopérerdans ce domaine ! Il s'est vurépondre, au niveau europé<strong>en</strong>, quele nucléaire ne résout ri<strong>en</strong> dans ledomaine des transports mais uniquem<strong>en</strong>tdans le domaine del'électr<strong>ici</strong>té et que la majoritédes pays europé<strong>en</strong>s soit n'ont pasde nucléaire soit sont <strong>en</strong> traind'<strong>en</strong> sortir. L'association GlobalChance lui a égalem<strong>en</strong>t réponduque les 58 premiers réacteurs nesembl<strong>en</strong>t pas avoir démontré quela France consomme moins depétrole que les pays moinsnucléarisés puisqu'un Françaisconsomme 1,4 tonne de pétrolepar an contre 1,5 <strong>en</strong> Italie,1,6 <strong>en</strong> Allemagne, 1,4 <strong>en</strong> Grande-Bretagne. Global chance,41, rue Rouget-de-Lisle, 92150Suresnes.DRLe vrai prixdu nucléaire"P<strong>en</strong>dant des années, les Françaisont beaucoup contribué, par leursimpôts, au développem<strong>en</strong>t du parcnucléaire" Patrick Devedjian,ministre de l'industrie, Le journaldu Dimanche, 2 janvier 2005.Après le ministère de l'industriequi a dénoncé le fait que la filièr<strong>en</strong>ucléaire a été payée au moinspour moitié par le biais desimpôts et non pas par la v<strong>en</strong>ted'électr<strong>ici</strong>té, c'est la Cour descomptes dans un rapport r<strong>en</strong>dupublic le 26 janvier 2005 qui s'inquiètede la probable insuffisancedes réserves prévues par EDF etAREVA pour la gestion dudémantèlem<strong>en</strong>t des réacteurs etle stockage des déchets radioactifs.Même si ces réserves semont<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t à 71,4 milliardsd'euros, la Cour descomptes dénonce le risque qu'undépassem<strong>en</strong>t de ce budget se traduisepar un report du coût surles consommations futures. Enclair, aujourd'hui le nucléairesemble ne pas coûter cher, maisdemain, cela risque d'être autrechose. En effet, aucun réacteurn'a été démonté à ce jour : EDFayant choisi de laisser la radioactivitébaisser sur place p<strong>en</strong>dantau moins cinquante ans pour lesréacteurs déjà arrêtés. Cinquanteans, c'est un bon moy<strong>en</strong> de reporterles échéances financières àplus tard.Contrel'irradiationdes alim<strong>en</strong>tsSavez-vous <strong>en</strong> quoi consiste la"pasteurisation à froid" ? Sousce g<strong>en</strong>til nom se cache <strong>en</strong> fait unestérilisation obt<strong>en</strong>ue par expositiondes alim<strong>en</strong>ts à une source radioactive(généralem<strong>en</strong>t du cobalt 60ou du césium 137). Il y a <strong>en</strong>coreplus grave : la plupart du temps,la législation dans le domaine n'estpas appliquée et aucune m<strong>en</strong>tionne signale l'irradiation.Usine Inosisos de Pouzauges.SILENCE N°321 Mars 200534


B U R ERapport écarté !Institut for <strong>en</strong>ergy and <strong>en</strong>vironm<strong>en</strong>tal research, organisme indép<strong>en</strong>dantd'experts internationaux du nucléaire, a été payé par le CLIS,L'Comité local d'information et de suivi, structure mixte réunissant élus,associations locales, pour ou contre le projet, de faire une expertise àpartir des données fournies par l'Andra. Son rapport a été r<strong>en</strong>du public le13 janvier 2005. Celui-ci conclut que démarrer actuellem<strong>en</strong>t un stockage<strong>en</strong> profondeur des déchets serait "très prématuré". Le rapport s'étonne del'abs<strong>en</strong>ce de données sur la conductivité thermique des déchets et du peud'études sur la résistance des roches au percem<strong>en</strong>t. Les galeries d'<strong>en</strong>treposag<strong>en</strong>'étant pas <strong>en</strong>core creusées (pas avant 2006), on ne peut y étudierles conditions de stockage. L'Institut pose clairem<strong>en</strong>t la questionde la fiabilité des décisions qui pourrai<strong>en</strong>t être prises avec le manquede recul actuel.Fin janvier, les députés sont am<strong>en</strong>és à se prononcer sur la question de l'<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>tdes déchets à Bure. Des débats sont organisés à l'Assemblé<strong>en</strong>ationale. Que croyez-vous que devi<strong>en</strong>t ce rapport ? Le Canard <strong>en</strong>chaînédu 2 février révèle qu'il a été écarté à la demande des expertisés ! Autantdire que nos élus ont été, une fois de plus, manipulés par le lobby nucléaire.Nous att<strong>en</strong>dons maint<strong>en</strong>ant qu'ils se révolt<strong>en</strong>t pour sauver la démocratie !Selon un rapport de laCommission europé<strong>en</strong>ne, 2,7%des alim<strong>en</strong>ts commercialisés dansl’Union europé<strong>en</strong>ne sont irradiés.En France, il existe sept usinesprévues pour cela.Si l'irradiation est c<strong>en</strong>sée nousprotéger des bactéries, elledétruit égalem<strong>en</strong>t une bonne partiedes vitamines. Si certainesbactéries sont dangereuses,d'autres sont fort utiles pour nousindiquer par leurs odeurs quandun alim<strong>en</strong>t n'est plus sain.Enlever cette odeur, permet d<strong>en</strong>ous faire manger des produits <strong>en</strong>état de décomposition avancée :cela permet ainsi de reconditionnerdes produits qui arriv<strong>en</strong>tproches de leur date de péremption.Ce procédé n'est pas <strong>en</strong>corebi<strong>en</strong> connu, mais des études ontdéjà montré sur des rats desmaladies qui apparaiss<strong>en</strong>tPréparer la catastropheSILENCE N°321 Mars 200535spécifiquem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulierdes formes de cancer.Pour demander un étiquetageclairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiable et à termel'interdiction de ce procédé deconservation, sept manifestationssont organisées devant les septc<strong>en</strong>trales d'irradiation, le samedi5 mars à 15 h :n Près du Mans, à Sablé-sur-Sarthe, ZI de l’Aubrée devantla firme Ionisos.n Près de Nantes, à Pouzauges,ZI de Montifaut, devant la firmeIonisos.n Près de Lyon, à Dagneux, ZIles Chartinieres, devant la firmeIonisos.n A Marseille, rue Jean-Queillau,Marché des Arnavaux, devant lafirme Gammaster.n Près de Paris, à Orsay, audomaine de Corbeville, devantla firme Ionisos.Beaucoup redout<strong>en</strong>t, dans le milieu antinucléaire, qu'il faille att<strong>en</strong>dre une catastrophe pour que la populationse révolte <strong>en</strong>fin contre nos dirigeants. Ceux-ci p<strong>en</strong>dant ce temps se prépar<strong>en</strong>t de longue date à unetelle situation comme peut <strong>en</strong> témoigner l'évolution de la législation. Le 16 mai 1968 (<strong>en</strong> pleine révolte étudiante!), l'Assemblée nationale discutait d'un texte qui disait "En matière d'énergie atomique, une catastropheest presque nécessairem<strong>en</strong>t un cas de force majeure, les données du problème sous ce rapport, s'appar<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>tdavantage à celles de la réparation des dommages de guerre qu'aux donnés de la responsabilitécivile". A l'époque, il s'agissait de trouver un moy<strong>en</strong> de chiffrer économiquem<strong>en</strong>t les dégâts d'une catastroph<strong>en</strong>ucléaire.En 1986, après l'accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl qui v<strong>en</strong>ait de montrer que l'accid<strong>en</strong>t est possible à grande échelle, lesministres de l'industrie Alain Madelin, de la santé Michèle Barzach et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Alain Carignon, ontsigné un décret précisant les conditions d'interv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> zone radioactive. A l'époque il était question derecruter des "volontaires" principalem<strong>en</strong>t chez les "travailleurs du nucléaire", ceci pouvant être ét<strong>en</strong>du àd'autres emplois si nécessaire : armée, sapeurs-pompiers, chercheurs, électr<strong>ici</strong><strong>en</strong>s… (il a fallu 600 000 liquidateursà Tchernobyl). Par la suite le mot "volontaire" a disparu pour les travailleurs du nucléaire parce qu'iln'était pas sûr qu'on <strong>en</strong> trouve. Il n'a été maint<strong>en</strong>u que pour les autres professions s'ils doiv<strong>en</strong>t recevoir unedose supérieure aux limites autorisées. Le gouvernem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>çait à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les conséqu<strong>en</strong>cessociales d'un accid<strong>en</strong>t. Mais <strong>en</strong> approfondissant ce qui se passerait, le travail a alors glissé dans le domainedu psychologique… avec le risque d'importants troubles sociaux (rappelons que les Français ont toujours étémajoritairem<strong>en</strong>t contre la construction des réacteurs nucléaires et qu'ils pourrai<strong>en</strong>t à ce mom<strong>en</strong>t demanderdes comptes à leurs élus). C'est pourquoi, on est vite passé dans le domaine militaire avec la multiplication dedécret "secret déf<strong>en</strong>se". Compr<strong>en</strong>dre qu'<strong>en</strong> cas de révolte, ce sera l'armée qui fera le nécessaire pour maint<strong>en</strong>irl'ordre. Depuis l'arrêté du 24 juillet 2003 définissant ce "secret déf<strong>en</strong>se", signé par le ministère de la déf<strong>en</strong>se,les commissions locales d'information, où sièg<strong>en</strong>t les élus locaux et des associations locales, n'ont plus le pouvoirde demander l'accès aux docum<strong>en</strong>ts administratifs (déjà avant cela nécessitait un long combat !). Undécret du 8 septembre 2003 annonce la création d'un "comité interministériel aux crises nucléaires ou radiologiques".Ce décret signé par le présid<strong>en</strong>t de la République <strong>en</strong> confie la présid<strong>en</strong>ce au ministère de la déf<strong>en</strong>se.Un arrêté du 13 octobre 2003 précise, <strong>en</strong> fonction des doses de contamination, les personnes qui devront semettre à l'abri, celles qui seront évacuées, celle qui auront droit à une pastille d'iode. Les actuelles discussionsportant sur les modifications des doses admissibles dans l'alim<strong>en</strong>tation (codex alim<strong>en</strong>tarius qui se discute auniveau des ag<strong>en</strong>ces de l'ONU) intègre le "commerce international des alim<strong>en</strong>ts à la suite d'une contaminationaccid<strong>en</strong>telle", ce qui prépare le terrain pour cultiver <strong>en</strong> milieu contaminé comme cela se fait déjà autour deTchernobyl : on y trouve détaillé tous les composants d'un nuage radioactif : iode, césium, strontium… Alorsque lors du lancem<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>ts programmes nucléaires, les sci<strong>en</strong>tifiques avai<strong>en</strong>t alerté sur les risques depollution par des radioélém<strong>en</strong>ts particulièrem<strong>en</strong>t toxiques comme le plutonium… on <strong>en</strong>visage maint<strong>en</strong>ant d'<strong>en</strong>tolérer de faibles doses dans l'alim<strong>en</strong>tation ! En fait tout est fait pour que le système économique actuel nes'effondre pas <strong>en</strong> cas de catastrophe nucléaire. (source : Stop-Nog<strong>en</strong>t, novembre 2004)DRUsine Inosisos de Chaumesnil.NucléaireDRDRn Près de Troyes, à Chaumesnil,à côté de Bri<strong>en</strong>ne-le-Château,devant la firme Ionisos.n Dans le Morbihan, à Berric,Le Flachec, devant la firmeIonisos. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Action Consommation, 21 ter,rue Voltaire 75011 Paris.P R O V E N C EManifestationcontre l'ITERL'association Médiane, avec lesouti<strong>en</strong> du Réseau Sortir dunucléaire, organise une manifestationrégionale le samedi 26 marsà Pertuis (Vaucluse) contre leprojet de construction du réacteurnucléaire expérim<strong>en</strong>tal ITERà Cadarache. Au programme :à midi, pique-nique militant surles bords de la Durance auFarigoulier (<strong>en</strong>trée du Pertuis<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant d'Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce) ; à14 h 30, départ <strong>en</strong> manifestationjusqu'à la salle des fêtes ; à partirde 17 h, salle des fêtes, standset prises de paroles suivis d'unconcert. Médiane, MCA, 167, rueRésini, 84120 Pertuis, tél : 0490 08 00 64 ou 04 90 07 30 92.Ville morte de Prypiat près de Tchernobyl.


FemmesFemmes dansles églisesAlors que les catholiques constat<strong>en</strong>tune érosion sérieuse desvocations, les protestants résist<strong>en</strong>tmieux : le fait que les pasteurspeuv<strong>en</strong>t vivre <strong>en</strong> couple etque les femmes peuv<strong>en</strong>t célébrerle culte n'est sans doute pasétranger à ce mainti<strong>en</strong> des pratiquesreligieuses. Environ 25%des pasteurs sont aujourd'huides femmes, le taux monte à40% chez les débutants.Femmesimmigrésn Lois d'exception. En contradictionavec les conv<strong>en</strong>tions internationalessignées par la France,il existe des accords pris avec lespays d'origine qui prévoi<strong>en</strong>t quece sont les lois de ces pays quis'appliqu<strong>en</strong>t chez nous pour lesfemmes immigrées. Pour demanderl'abrogation de ces dispositions(qui concern<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulierle mariage), une pétition circuleque l'on peut demander à :Forum Femmes Méditerranéede Marseille, 74, rue Longue-des-Capucins 13001 Marseille,tél : 04 91 91 14 89.n Contre la double viol<strong>en</strong>ce.Les femmes immigrées subiss<strong>en</strong>tune double viol<strong>en</strong>ce : celle quiprovi<strong>en</strong>t des rapports hommesfemmeset celle qui provi<strong>en</strong>t deslois concernant l'immigration. Unouvrage prés<strong>en</strong>tant cette problématiqueest disponible contre 7€auprès du Comité d'action interassociatif,c/o FNSF, 32-34,rue des Envierges, 75020 Paris.Sexismedans les livresd'<strong>en</strong>fantsL'association Du côté des fillesvi<strong>en</strong>t de réaliser une nouvelleétude, financée par la région Ilede-Francesur les représ<strong>en</strong>tationssexistes dans les livres pour<strong>en</strong>fants. Le résultat de l'étudepeut leur être demandé. Pourpoursuivre leur travail, ellecherche égalem<strong>en</strong>t à récupérerdes livres pour <strong>en</strong>fants publiés <strong>en</strong>2004. Si vous avez de tels livres,les <strong>en</strong>voyer à : Du Côté des Filles,33, villa Wagram, 75008 Paris.Journéeinternationalede la femm<strong>en</strong> ONU : dix ans après Pékin. Du 28 févrierau 11 mars 2005, la commission des NationsUnies sur le statut des femmes va conduireune étude et une évaluation à l’occasion des10 ans de la Plateforme d’action de Pékin(Pékin +10) et commémorer le 30 e anniversairede la première Confér<strong>en</strong>ce mondiale desNations Unies sur les femmes qui s’est t<strong>en</strong>ueà Mexico <strong>en</strong> 1975. Une semaine d'actions estorganisée du 1er au 8 mars pour donner del'écho à cette réunion et mettre <strong>en</strong> avant lesrev<strong>en</strong>dications féministes, avant la journéeinternationale des droits de la femme, traditionnellem<strong>en</strong>tle 8 mars. Cette semaine estAffiche pour les journées de 1999 .lancée dans de nombreux pays du Sud parles mouvem<strong>en</strong>ts C<strong>en</strong>ter for Wom<strong>en</strong>’s Global Leadership (CWGL), Developm<strong>en</strong>tAlternatives With Wom<strong>en</strong> For A New Era (DAWN) et Wom<strong>en</strong>’s Environm<strong>en</strong>t& Developm<strong>en</strong>t Organization (WEDO).n Paris : <strong>en</strong>tre traditions et modernité. La Cité des Sci<strong>en</strong>ces de la Villetteorganise le 8 mars de 14 h à 16 h la projection du film Samia de PhilippeFaucon, suivi d'un débat sur l'évolution des droits des femmes dans la sociétéfrançaise.n Essonne : les clés, la grand-mère et la haine. Titre d'une pièce de théâtre quisera représ<strong>en</strong>tée le 8 mars à 20h30 à la salle Pablo-Neruda, allée des Perv<strong>en</strong>ches,de Morsang-sur-Orge. Trois monologues de femmes <strong>en</strong> parallèle : la première parlede l'att<strong>en</strong>te, de l'<strong>en</strong>nui, du désir. La seconde conte son <strong>en</strong>fance révolue, la mort etle vide. La troisième femme évoque la rage et la folie.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : 01 69 72 20 30.DRT U R Q U I EContre les crimes d'honneurGuldal Aksit, ministre de la familleet de la condition féminine,seule femme au gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>Turquie, est interv<strong>en</strong>ue le 7 décembrepour lancer un appel contre lescrimes d'honneur "la forme la plusimpitoyable de viol<strong>en</strong>ce contre lesfemmes". Des associations de déf<strong>en</strong>sedes femmes estim<strong>en</strong>t qu'une femmesur 200 dans le pays a été victimed'un "crime d'honneur" et que toutesles autres viv<strong>en</strong>t dans la peur detelles viol<strong>en</strong>ces qui chaque année se termin<strong>en</strong>t par la mort pour plusieursc<strong>en</strong>taines de femmes. Une étude m<strong>en</strong>ée par un collectif d'avocatsportant sur le témoignage de c<strong>en</strong>t femmes qui ont essayé de porterplainte montre que l'accueil dans les commissariats de police esttotalem<strong>en</strong>t dissuasif : plaignantes au minimum fouillées au corps pardes hommes avec parfois des viol<strong>en</strong>ces sexuelles. Les conditions sontd'autant plus dures que l'on va dans l'est du pays.Femmesà poilsAujourd'hui, à écouter les médias,l'épilation est une chose naturellepour les femmes. C'est surtoutune contrainte mise <strong>en</strong> place àgrand r<strong>en</strong>fort de publ<strong>ici</strong>té par lesmarchands d'appareils à épiler etautre crème de perlin-pinpin.Cette pratique est <strong>en</strong> effet réc<strong>en</strong>teet une étude montre que c<strong>en</strong>'est que dans les années 80qu'une majorité de femmes ontcomm<strong>en</strong>cé à s'épiler les aisselles.Une "mode" beaucoup moins suiviedans d'autres pays commel'Europe du Nord et de l'Est.Argum<strong>en</strong>t majeur des publ<strong>ici</strong>taires: une aisselle non épilée, çapue ! Or, c'est totalem<strong>en</strong>t faux : lerôle des poils étant de réguler latranspiration, c'est au contrairequand on les <strong>en</strong>lève que cela s<strong>en</strong>tmauvais. Et donc cela permet<strong>en</strong>suite de v<strong>en</strong>dre des déodorantsdont on sait aujourd'hui qu'ilssont toxiques. Quand on <strong>en</strong>lève lespoils, on provoque aussi les tachesdisgracieuses de sueur qu'on prévi<strong>en</strong>tavec de nouveaux produitstoxiques : les antisueurs.L'épilation est typiquem<strong>en</strong>tun moy<strong>en</strong> de marchandiser lecorps… et par conséqu<strong>en</strong>ce de"dominer la nature", <strong>ici</strong> la femme.Vivem<strong>en</strong>t le retour des femmesà poils. (RAP-Echos,novembre 2004)n Nancy : ne dis ri<strong>en</strong> ! Le CIDF de Nancy organise une projection du filmespagnol Ne dis ri<strong>en</strong>, le mardi 8 mars à 20h30, suivi d'un débat sur les viol<strong>en</strong>cesconjugales avec Nadette Ferry, conseillère conjugale et familiale, JacquelineVadeau-Hanus, chargée de mission départem<strong>en</strong>tale aux Droits des Femmeset à l’égalité <strong>en</strong> Meurthe-et-Moselle, et Stéphane Germain, psychologue.Forum-Nancy, 201 av<strong>en</strong>ue Raymond Pinchard, 54100 Nancy.n Strasbourg : soirée slam. Amnesty international organise une soirée slamle 8 mars à 20 h dans la cafétéria du foyer de l'étudiant catholique, place Saint-Eti<strong>en</strong>ne. Le slam est une sorte de concours d'improvisation de poésie. Amnestyinternational, Adrian Elisabeth, 72, rue de la République, 67800 Ho<strong>en</strong>heim,tél : 06 82 12 15 30.n Pas-de-Calais : la mémoire courte. La compagnie des Sept-Epées prés<strong>en</strong>teun spectacle musical La mémoire courte, le 8 mars à 20h30 à l'Espace dela Faï<strong>en</strong>cerie, à Boulogne-sur-Mer. La pièce traite du rôle des femmes p<strong>en</strong>dant lapremière guerre mondiale quand elles se sont retrouvées seules à faire tournerla machine économique. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Service des affaires culturelles,Hôtel-de-Ville, 62321 Boulogne-sur-Mer, tél : 03 21 87 73 05.n R<strong>en</strong>nes : salon des tal<strong>en</strong>tueuses. Les artistes femmes de l’agglomérationr<strong>en</strong>naise expos<strong>en</strong>t leurs œuvres (peintures, sculptures, photos…) samedi 12et dimanche 13 mars, sous la Halle Mart<strong>en</strong>ot. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : associationCaramb’art, au 02 23 20 92 26 ou 06 17 89 44 55.n Nantes : dans les pas des Nantaises. L'Office de tourisme propose, le 8 marsà 14h30, un itinéraire dans la ville pour se rappeler le rôle des femmes dansl'histoire nantaise. Itinéraire préparé par la commission Femmes dans l'histoirede l'Espace Simone-de-Beauvoir. Office de tourisme, tél : 02 40 20 60 00.n La Rochelle : stéréotypes sociaux. Le CIDF 17 (C<strong>en</strong>tre d’informationdes droits des femmes) organise une manifestation sur les stéréotypes sociaux etéducatifs dans le cadre de l’ori<strong>en</strong>tation des filles et sur l’intégration des femmesdans les métiers traditionnellem<strong>en</strong>t masculins. Le 8 mars, à partir de 14 h. CIDF,75, boulevard de Cognehors, 17000 La Rochelle, tél : 05 46 41 18 86.n Montpellier : la femme et l'image. Le 8 mars 2005 à 21h, le théâtreGérard-Philipe propose une soirée de projection de courts métrages, effectuéspar plusieurs réalisateurs de la région, sur le thème : la femme et l’image.Théâtre Gérard Philipe, Maison pour tous Joseph-Ricôme, 7, rue Pagès,34000 Montpellier, tél : 04 67 58 71 96.DRSILENCE N°321 Mars 200536


DRB E L G I Q U EVoix defemmesLe festival Voix de femmes estune scène des arts et des culturesdu monde, un lieu de r<strong>en</strong>contreset de réflexion <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>tdes femmes. La septième éditionse ti<strong>en</strong>dra du 14 au 22 avrilSalairesToujourspas d'égalitéLes statistiques off<strong>ici</strong>elles surles salaires hommes-femmessont toujours aussi affolants.Ainsi, fin 2004, tout temps detravail confondu, une femmegagnait <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 920 eurospar mois contre 1261 euros pourun homme (soit un écart de37 %). Si l'on considère lespostes équival<strong>en</strong>ts (même <strong>en</strong>treprise,même temps de travail,même anci<strong>en</strong>neté), on a <strong>en</strong>coreun écart de 5,1 %. Le reste de ladiffér<strong>en</strong>ce provi<strong>en</strong>t du plus grandnombre de temps partiels chezles femmes, des métiers exercéspar les femmes (moins qualifiésalors qu'elles sont plus diplômées :45 % des salariées ont le baccontre 17 % des salariés), duretard pris à l'anci<strong>en</strong>neté par lescongés de maternité (seulem<strong>en</strong>t41 % des femmes ayant trois<strong>en</strong>fants <strong>en</strong>tre 0 et 14 ans travaill<strong>en</strong>t)…et par le mainti<strong>en</strong>d'un sexisme perceptible dansles modes de progressiondes <strong>en</strong>treprises.Les femmes sont cantonnéesdans certains métiers. Alors quele ministère de l'emploi distingue84 catégories socio-professionnelles,plus de la moitié desemplois féminins se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>tdans 10 catégories : ag<strong>en</strong>tesd'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, <strong>en</strong>seignantes, assistantesmaternelles, secrétaires,employées administratives dupublic et du privé, v<strong>en</strong>deuses,infirmières, aide-soignantes, professionnellesde l'action sociale,culturelle et sportive.(Alternatives économiques,février 2005)dans plusieurs villes de Belgiquesur le thème "dialogues méditerrané<strong>en</strong>s".R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Festival Voix de femmes, ruedes Mineurs, 9-11, 4000 Liège,Belgique, tél : 32 2 241 44 17.P A R I SViolette & coLa librairie de femmes Violette& co prés<strong>en</strong>te à partir du 4 marsune exposition de SylvieTravaglianti, photos et montagesdénonçant le publisexisme. Unvernissage est organisé ce jourà 18 h suivi d'un débat avec lecollectif contre le publisexismeà 19h30. Librairie Violette & co,102, rue de Charonne, 75011Paris, tél : 01 43 72 16 07.M A R S E I L L EMarchemondialedes femmesDans la cadre de la marche mondialedes femmes 2005, unimm<strong>en</strong>se rassemblem<strong>en</strong>t est organiséà Marseille les 28 et 29 maiprochain. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Marche mondiale des femmes,25, rue des Envierges, 75020Paris, tél : 01 44 62 12 33.D I N A NEspacefemmede BretagneLe premier espace femme deBretagne a vu le jour à Dinandébut 2004. Porté à l'origine pardeux associations : Autour d'Elles et l'Atelier collectifFemmes, il a bénéf<strong>ici</strong>é de nombreuxsouti<strong>en</strong>s institutionnels.Ce nouveau c<strong>en</strong>tre de ressourcesse veut un lieu de promotionsociale et culturelle des femmes,d'information, d'accès aux droits,d'actions pour la réalisationeffective de l'égalité des droitset des chances <strong>en</strong>tre les femmeset les hommes comme facteurde transformation sociale, unespace de lutte contre toutesles formes de discrimination etde viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes.C<strong>en</strong>tre Kermaria, impasseSaint-Louis, 22100 Dinan,tél : 02 96 85 25 24.A S I EAprèsle tsunamin Dette. Selon différ<strong>en</strong>ts calculsfournit par les ONG, le total desaides apportées aux pays touchéspar le tsunami du 26 décembredernier, représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron deuxmois de remboursem<strong>en</strong>t de ladette de ces pays.n Bourses florissantes. Le tsunamin'inquiète pas les milieuxfinanciers : la bourse de Jakarta(Indonésie) a battu son recordà la hausse quatre jours après lavague. Explications des économistes: la plupart des victimesn'étant pas assurées, cela ne coûterapas cher aux compagniesd'assurances ; l'aide internationaleva relancer la croissance dansle domaine du bâtim<strong>en</strong>t ; et <strong>en</strong>fin,un grand nombre de morts de larégion d'Aceh, la région la plustouchée, étai<strong>en</strong>t des opposantsau régime et luttai<strong>en</strong>t contre l'implantationdes compagnies pétrolièresdans la région : les installationspétrolières ont bi<strong>en</strong> résistéet l'armée indonési<strong>en</strong>ne s'estempressée d'achever les survivantsdans les villages <strong>en</strong> insurrection.Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, l'armée aavoué avoir abattu 120 personnes.Le chiffre réel est sansdoute bi<strong>en</strong> supérieur.n Rapts d'<strong>en</strong>fants et defemmes. Les associationsféministes du sud-est asiatiqueont lancé une alerte après avoirconstaté notamm<strong>en</strong>t au Sri-Lanka l'<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t à grandeéchelle de femmes et d'<strong>en</strong>fantssur les lieux détruits par les tsunamis.Ces rapts sont organiséspar les maffias locales pouralim<strong>en</strong>ter des filières d'esclavageet de prostitution.(Les Pénélopes, février 2005)B O L I V I EVoix libresL'association internationale Voixlibres a mis <strong>en</strong> place un systèmede micro-crédit sans intérêt pourpermettre aux femmes qui viv<strong>en</strong>tdans les mines des hauts plateauxandins, <strong>en</strong> Bolivie, de faire desprojets pour se sortir d'une situationd'esclavage. La situation deces femmes est sans doute parmiles pires du monde : abris depierre sans chauffage avec destempérature pouvant atteindre -20°C, espérance de vie de 35 ans,utilisation des eaux contaminéesdes mines. Maris qui meur<strong>en</strong>tNord/SudDRsouv<strong>en</strong>t asphyxiés dans la mineou qui meur<strong>en</strong>t de silicose. Lesmicro-crédits (de 100 euros) sontdestinés à démarrer une activitéproductive (petit commerce,artisanat, élevage, agriculture…)et ainsi de pouvoir quitter lamine. Voix Libres est un réseau<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t bénévole qui garantitque 100% des fonds collectéspour des projets vont sur le terrain.Les frais sont pris <strong>en</strong> chargepar des fondations ou desmécènes privés. Voix libres,rue des Grottes, 28, CH 1201G<strong>en</strong>ève, tél : (41) 22 733 0303 ; Voix libres, 15, quai Saint-Nicolas, 67000 Strasbourg,tél : 03 88 36 61 33 ; Voixlibres, 19a, av<strong>en</strong>ue VanBecelaere, B 1170 Bruxelles,tél : (32) 2 673 88 75.Village de Potosi, <strong>en</strong> Bolivie.Saheln Aide concrète. Sécheresse etnuage de criquets ont sérieusem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tamé les récoltes 2004et les villages du Sahel (Mali,Burkina Faso, Niger) sont aubord de la famine. Des associationscollect<strong>en</strong>t de quoi favoriserla livraison de mil par des relationsSud-Sud. On peut parexemple pr<strong>en</strong>dre contact avecLes Amis de Tokabangou,maison des associations, 93,la Canebière, 13001 Marseille,tél : 06 78 97 77 67.n Lutte biologique contreles criquets. Depuis un an maint<strong>en</strong>ant,les nuages de criquetsse déplac<strong>en</strong>t d'un bord à l'autredu Sahel, du Maroc au BurkinaFaso, faisant de multiples dégâtsdans les cultures. Les zones agricolesriches n'hésit<strong>en</strong>t pas un instant: les avions pulvéris<strong>en</strong>t desnuages de pest<strong>ici</strong>des sur lesinsectes pour les tuer…ce qui a plusieurs conséqu<strong>en</strong>ces :une pollution aéri<strong>en</strong>ne par lespest<strong>ici</strong>des (ceux qui sont sousle passage des avions <strong>en</strong> respir<strong>en</strong>tplus qu'il n'<strong>en</strong> faut, les oiseauxqui mang<strong>en</strong>t les criquets meur<strong>en</strong>tà force d'accumuler les pest<strong>ici</strong>des…la chaîne alim<strong>en</strong>taireétant détruite, on <strong>en</strong>tredans un cercle v<strong>ici</strong>eux.Depuis 1989, un projet de luttebiologique a vu le jour avecla découverte qu'il est possibleSILENCE N°321 Mars 200537


DRKarawanNord/Sudd'empêcher la croissancedes jeunes criquets <strong>en</strong> les infestantavec un champignonMetarhizium anisopliae surnomméGre<strong>en</strong> muscle. Ce champignonse développe naturellem<strong>en</strong>t surles cadavres des criquets. Destests m<strong>en</strong>és au Tchad ont montrésa réelle efficacité, mais sontemps de réponse (de 4 à 6 jours)ne permet pas de stopper lesdégâts sur une culture attaquée.Cette méthode a moins de conséqu<strong>en</strong>cesnéfastes sur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,mais comme elle nécessiteun traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif,elle n'est pas <strong>en</strong>core développée,les industries préférant toujoursfournir leurs pest<strong>ici</strong>des. (Défis-Sud, décembre 2004)C A M E R O U NRuines dudéveloppem<strong>en</strong>tLes élevages int<strong>en</strong>sifs de pouletsdu Nord ont réussi à tellem<strong>en</strong>tbaisser les prix de revi<strong>en</strong>t quemême avec la différ<strong>en</strong>ce d<strong>en</strong>iveaux de vie, ils arriv<strong>en</strong>t depuisquelques années à v<strong>en</strong>dre despoulets surgelés dans les paysafricains. Sous prétexte d'aideau développem<strong>en</strong>t, cette arrivéemassive de nos excéd<strong>en</strong>ts de productiona complètem<strong>en</strong>t bousculéla production locale qui aujourd'huis'effondre.Entre 2000 et 2003, la productionnationale de poulets auCameroun est ainsi passéede 21 000 tonnes à 13 000tonnes alors que les importationsess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des Pays-Baset de la Belgique passai<strong>en</strong>tKarawanL'autre commerce équitableLes innovations dans le domaine du commerce équitable sont fréqu<strong>en</strong>teset essai<strong>en</strong>t de repousser certaines limites. Ainsi, actuellem<strong>en</strong>t,lorsque vous achetez un produit du commerce équitable, la plupartdu temps, le producteur voit sa marge augm<strong>en</strong>tée, mais cela restemodeste dans le bilan final de la distribution : l'ess<strong>en</strong>tiel du prix resteaux intermédiaires et aux v<strong>en</strong>deurs d'<strong>ici</strong>. Comm<strong>en</strong>t résoudre ce problème? En créant des structures mixtes où le capital de la société estpartagé <strong>en</strong>tre les producteurs et les distributeurs. Ainsi Karawan quidistribue <strong>en</strong> France depuis le début de l'année du savon d'Alep etquelques autres produits ori<strong>en</strong>taux, a son capital partagé <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tscollaborateurs français et syri<strong>en</strong>s. Ce montage original doit permettreun retour de l'arg<strong>en</strong>t au producteur à un bi<strong>en</strong> meilleur niveauque par le biais des structures classiques. Karawan se fixe égalem<strong>en</strong>tdes <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts écologiques : la société travaille avec les artisans poursout<strong>en</strong>ir des processus de production ayant un minimum d'impact surl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. La mise au point des nouveaux produits impliquedes emballages réduits au minimum et réalisés <strong>en</strong> élém<strong>en</strong>ts recyclés.La création de Karawan n'a pas été sans mal : La Nef, soll<strong>ici</strong>tée pourun prêt, a refusé, <strong>en</strong> autres raisons, <strong>en</strong> se référant au fait que la Syrieest un pays classé comme instable du fait de la m<strong>en</strong>ace d'interv<strong>en</strong>tionaméricaine ! Karawan v<strong>en</strong>d principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gros à des magasins bioset aussi aux particuliers via internet et les salons écolos. Karawanauth<strong>en</strong>tic, 28, montée des Carmélites, 69001 Lyon, tél : 04 72 00 0954, www.karawan.fr.2005, plus d'excuses !Piloté par Agir Ici, avec le souti<strong>en</strong> de nombreuses organisations(CCFD, CRID, CFDT, Coordination Sud, Secours catholique…),une campagne mondiale a été lancée pour demander aux Etatsmembres de l'ONU de respecter les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts qu'ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong> particulier dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.En 2000, l'ONU a adopté les vœux suivants :Réduire de moitié la proportion de la population dont le rev<strong>en</strong>uest inférieur à un dollar par jour• Réduire de moitié la proportion de la population qui souffrede la faimAssurer l’éducation primaire pour tous• Donner à tous les <strong>en</strong>fants, garçons et filles, les moy<strong>en</strong>s d’acheverun cycle complet d’études primairesPromouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes• Réduire de deux tiers le taux de mortalité des <strong>en</strong>fants de moinsde cinq ansRéduire de trois-quarts le taux de mortalité maternelleCombattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies• Assurer un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t durable ; inverser la t<strong>en</strong>dance actuelleà la déperdition des ressources <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales• Réduire de moitié le pourc<strong>en</strong>tage de la population qui n'a pasaccès de façon durable à un approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau potable…Or ri<strong>en</strong> n'est fait depuis par les Etats pour mettre ces points<strong>en</strong> pratique.La campagne intervi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le cal<strong>en</strong>drier d'actions desgroupes Nord-Sud : du 10 au 16 avril, semaine pour un commerceplus juste ; 16 mai : journée internationale contre la dette ; juin :mobilisation contre les paradis fiscaux… l'action se poursuivant jusqu'<strong>en</strong>décembre où, à Hong-Kong, doit se t<strong>en</strong>ir une nouvelle réunionde l'OMC, Organisation mondiale du commerce. Agir <strong>ici</strong>, AnneValette, 104, rue Oberkampf, 75011 Paris, tél : 01 56 98 24 40.de 13 000 à 22 000 tonnes.Chaque année, <strong>en</strong>viron 10% desproducteurs locaux de pouletscess<strong>en</strong>t leur activité et vont grossirles bidonvilles : 92% des éleveursrec<strong>en</strong>sés <strong>en</strong> 1996 ontaujourd'hui cessé leur activité.Le gouvernem<strong>en</strong>t camerounaisessaie de freiner le phénomène,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> profitant des crisesalim<strong>en</strong>taires successives : <strong>en</strong>2001, une baisse des importationsa eu lieu après la crise dupoulet aux dioxines… mais celan'a duré qu'un mom<strong>en</strong>t.Le Sénégal qui r<strong>en</strong>contre lemême problème a essayé de faireun recours auprès de l'OMC pourobt<strong>en</strong>ir une dérogation sur laliberté du commerce. Cela a étéaccepté <strong>en</strong> 2002, mais n'est qu'àpeine perceptible sur le terrain.Le Togo voit aussi chuter sa productionlocale…Deux associations, le SAILD,Service d'appui aux initiativesde développem<strong>en</strong>t, et l'ACDIC,Association citoy<strong>en</strong>ne pour ladéf<strong>en</strong>se des intérêts communs ontm<strong>en</strong>é une <strong>en</strong>quête début 2004 surles conditions sanitaires du pouletsurgelé qui submerge l'Afrique.200 échantillons ont été prélevéssous contrôle d'huissier parl'Institut Pasteur de Yaoundé. Lesrésultats sont édifiants : la rupturede la chaîne du froid est totaleet l'on compte <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne uneflore microbi<strong>en</strong>ne six fois supérieureaux normes europé<strong>en</strong>nes,dans 15% des cas, les échantillonssont porteurs de salmonelles.Non seulem<strong>en</strong>t, les éleveurssont donc ruinés localem<strong>en</strong>t,mais <strong>en</strong> plus les consommateursmultipli<strong>en</strong>t les salmonelloseset les gastro-<strong>en</strong>térites.(Défi-Sud, mai 2004)G E N È V EForumde l'eauLe 2 e forum alternatif mondialde l'eau se ti<strong>en</strong>dra à G<strong>en</strong>ève du17 au 20 mars 2005. Le premiers'était t<strong>en</strong>u à Flor<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 2003.Il s'agira d'étudier et de proposerdes démarches pour permettrel'accès à l'eau potable pour les1,1 milliard de personnes quin'y ont <strong>en</strong>core pas accès et pourles 2,4 milliards de personnes quin'ont pas accès des installationssanitaires élém<strong>en</strong>taires. Il s'agitde promouvoir d'autres formesde distribution de l'eau alors quela t<strong>en</strong>dance est à privatiser lesressources et à la commercialiser.Association FAME 2005, c/oMaison des Associations, 15, ruedes Savoises, CH 1205 G<strong>en</strong>ève,tél : 00 41 22 320 18 03.DRSéchage du savon d’Alep.SILENCE N°321 Mars 200538


Des nanotechnologieset de ce qui va avecSociétéPourquoi il faudrait sérieusem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cerà s’interroger sur les nanotechnologies.Après le nucléaire et les OGM, unnouveau "front" s’est ouvertdepuis quelques années dans lagué-guerre m<strong>en</strong>ée par la société industrielle: celui des nanotechnologies. Si lessupports de ces recherches sont infimes(du l’ordre du nanomètre), les retombéesrisqu<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> d’être gigantesques et debouleverser considérablem<strong>en</strong>t notremode de vie avec, comme sombre perspective,"une société à la 1984" (1).Quelques élém<strong>en</strong>ts sur la prochaine révolutionindustrielle.Les <strong>en</strong>jeuxdes nanotechnologiesQuand on dit "nanotechnologies", onnous répond souv<strong>en</strong>t "qu’est-ce que c’estque ça ?" ou alors "et sinon ça va ?", tantla majorité des citoy<strong>en</strong>-e-s ne sont pas aucourant des dernières sorties des laboratoires.Un peu de lumière sur ce sombrethème.Les nanotechnologies, c’est quoi ?Cela concerne l’exploration d’un domaineaccessible depuis peu, celui de l’infinim<strong>en</strong>tpetit. Le préfixe nano fait référ<strong>en</strong>ceau milliardième de mètre, soit <strong>en</strong>viron unc<strong>en</strong>t millième de l’épaisseur d’un cheveu.Les nanotechnologies concern<strong>en</strong>t la fabricationet la reproduction de mécanismeset de produits élaborés de toutes pièces àpartir d’atomes et de molécules à l’échell<strong>en</strong>anométrique, là où les lois de la physiqueclassique ne s’appliqu<strong>en</strong>t plus et oùles effets dits quantiques permett<strong>en</strong>t desréalisations inouïes. Pour illustrer, onpeut aussi dire qu’avec les nanotechnologies,le matériel génétique et la matièreinerte devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des jeux de Légo manipulablesà volonté. De la même manièreque les OGM permett<strong>en</strong>t de changer lespropriétés génétiques d’une chose vivante,les nanotechnologies pourront changerles propriétés de n’importe quel matériau.Ce qui est "terrible" avec ces nouvellestechnologies, c’est que plus ri<strong>en</strong> nesemble impossible tant l’espèce humainepourra rivaliser avec la nature, soit <strong>en</strong>fabriquant des nouveaux matériaux moléculepar molécule, soit <strong>en</strong> créant, à partirde protéines ou d’ADN des nanomachinesimitant le vivant. D’accord, mais pourquoi faire ?Les applicationsdes nanotechnologiesConcrètem<strong>en</strong>t, la recherche <strong>en</strong> nanotechnologiespeut avoir plusieurs type dedébouchées :• Des applications futiles avec l’avènem<strong>en</strong>tsur le marché de nouveaux produitsbourrés de composants électroniques :téléphones portables dev<strong>en</strong>ant de véritablesinstrum<strong>en</strong>ts multimédias connectésà Internet, stylos pouvant communiquerà distance avec les ordinateurs, verreauto-nettoyant, tissus imperméables auxtaches, portails d’ambiances (dispositifspermettant de changer <strong>en</strong> un clic le décorde votre habitat) tee-shirts ou frigos"communicants" : la liste est longue d’objetsqui seront prochainem<strong>en</strong>t commercialiséset qui induis<strong>en</strong>t tous la dép<strong>en</strong>dancecroissante et quotidi<strong>en</strong>ne des femmeset des hommes <strong>en</strong>vers la technologie.• Des applications militaires et sécuritaires,qui sont généralem<strong>en</strong>t beaucoupmoins mises <strong>en</strong> avant que les précéd<strong>en</strong>tes.« Nous pourrons fabriquer, souligne J.-P.Dupuy, l’un des rares sci<strong>en</strong>tifiques critiques,des armes qui seront à la bombed’Hiroshima, ce que celle-ci était à la fronde.». Et <strong>en</strong> effet les "poussières de surveillance","obus intellig<strong>en</strong>ts", ou autres"vêtem<strong>en</strong>ts camoufleurs s’adaptant à tousles paysages" vont bi<strong>en</strong>tôt sortir des laboratoires,pouvant à la fois servir dans desguerres, des vraies, ou bi<strong>en</strong> dans le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>td’une société fliquée. On assisteainsi au développem<strong>en</strong>t de puces s’implantantdans une partie du corps d’unêtre humain et dotée d’un système GPSpermettant de surveiller tous les mouvem<strong>en</strong>tsde la personne. Une version de cespuces Verichip est déjà commercialisée etdemandée par des hommes d’affaires sudaméricainsredoutant des <strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t, despar<strong>en</strong>ts anglais s’inquiétant pour leurs<strong>en</strong>fants, ou sert à surveiller des prisonniers<strong>en</strong> liberté conditionnelle. On peutimaginer d’ores et déjà l’implantation deces électroflics sous la peau de tous les"mal-p<strong>en</strong>sants" ou même de tous les individus,débouchant ainsi sur la "traçabilitédu cheptel humain". Selon Libération (2) :"A terme, certains <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t d’implanterdes puces près du cerveau ou de la moelleépinière, ce qui permettrait d’agir sur lesDR13 décembre 2004 : le chantier de Minatec est stoppé.émotions ou les mouvem<strong>en</strong>ts". En effet onpeut, comme pour les rats, dresser deshommes <strong>en</strong> stimulant des zones de plaisirou de douleur. A quand des cyberdrogues,permettant à certain-e-s d’atteindre l’orgasmepar électropuces ?• Des applications a priori positives,mais cachant de nombreux effets pervers.Ceci concerne principalem<strong>en</strong>t toutes lesévolutions possibles dans le domaine dela médecine, qui serv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t d’argum<strong>en</strong>tprincipal aux politiques pour justifierla nécessité de financer lesrecherches. Ainsi sont mises <strong>en</strong> avanttoutes les possibilités que les nanotechnologiesoffr<strong>en</strong>t dans le domaine de la luttecontre le cancer, ce qui peut laisser assez(1) "1984" est un célèbre roman de sci<strong>en</strong>ce-fictionécrit par Georges Orwell.(2) Libération du 12 mai 2002.SILENCE N°32139Mars 2005


Sociétédubitatif. Quand on sait que 80 à 90% descancers sont dus à la dégradation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(3), c’est-à-dire que le développem<strong>en</strong>tde la société industrielle est lacause du développem<strong>en</strong>t des tumeurs, ildevi<strong>en</strong>t alors clair que le cancer est <strong>en</strong> faitun marché à part <strong>en</strong>tière : certain-e-s lecréant et d’autres promettant de le guérir,le tout apportant emplois et richesses. Enfait c’est vouloir guérir alors que prév<strong>en</strong>irsignifierait s’attaquer aux causes mêmesdu développem<strong>en</strong>t des cancers. Enfin, deschercheurs argum<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sur les possibilitésde guérison des aveugles ou des handicapésgrâce à des connections <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>erfs et neurones avec des interfaces électroniques.Evidemm<strong>en</strong>t, ces perspectivesdoiv<strong>en</strong>t être réjouissantes pour nombred’handicapés. Mais l’implantation depuces pouvant permettre à quelqu’un demarcher préfigur<strong>en</strong>t aussi l’avènem<strong>en</strong>t del’homme-robot, où auront été gomméestoutes les imperfections de l’espècehumaine, tout ça pour le plus grand plaisirdes transhumanistes (4).Quant aux év<strong>en</strong>tuelles retombéessanitaires ou écologiques des nanotechnologies,peu de personnes sont aujourd’huicapables de les évaluer, ce qui neral<strong>en</strong>tit <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> la folle vitesse des avancéesde la recherche. Le but du jeu : trouveret réfléchir aux implications et conséqu<strong>en</strong>cesaprès. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par contre unpeu parler de risques que peut <strong>en</strong>traînerla production des futurs nano-élem<strong>en</strong>ts :la plupart des nanologues estimant qu’onne pourra pas produire des nano-objetsou nanomatériaux à la chaîne, il faudraitdonc des nanorobots pour manipuler lesatomes et pour fabriquer d’autres nanorobots.Ces procédés d’auto-réplicationserai<strong>en</strong>t fondés sur la chimie du carbone.Que se passerait-il si à la suite d’une malveillanceou d’une erreur de programmation,ce processus d’auto-réplication s’emballait,échappant à tout contrôle ? Toutle carbone de la Terre serait rapidem<strong>en</strong>tconsumé, transformant celle-ci <strong>en</strong> uneboule de "grey goo", de gelée grise. Cescénario, évoqué et débattu par desexperts <strong>en</strong> nanotechnologies, relèvecertes quelque peu de la sci<strong>en</strong>ce-fiction,mais n’est-ce pas, comme pour le nucléaire,faire émerger la possibilité d’un énormerisque, r<strong>en</strong>forçant le pouvoir de celleset ceux qui peuv<strong>en</strong>t influer sur lui (sci<strong>en</strong>tifiques,décideurs…) ?Sauvons la recherche ?Depuis l’automne 2003, on a beaucoupvu des chercheurs manifester et s’organiserpour lutter contre les restrictionsdes budgets de recherche annoncées parle gouvernem<strong>en</strong>t Raffarin. Ce mouvem<strong>en</strong>t,qui a bénéf<strong>ici</strong>é d'une grande sympathiedans l’opinion publique, arguaitqu’il était absolum<strong>en</strong>t nécessaire de sauverla recherche. Cep<strong>en</strong>dant maint<strong>en</strong>irune confiance aveugle dans la recherch<strong>en</strong>ous apparaît source de graves dérives.On peut <strong>en</strong> effet discuter des applications"bonnes" ou "mauvaises", de la recherche,sout<strong>en</strong>ir que "l’outil est neutre" etl’usage seul <strong>en</strong> cause, qu’il ne faut pasjeter "le bébé avec l’eau du bain", oumélanger "le bon grain avec l’ivraie", maisun fait demeure indiscutable : tout "progrèsdes connaissances" part<strong>ici</strong>pe avanttout au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de l’organisationc<strong>en</strong>tralisée, autoritaire et militarisée de lasociété. "Les retombées positives" n’étantque les moindres maux avec lesquels onobti<strong>en</strong>t l’accord tacite de celles et ceuxqui subiss<strong>en</strong>t le plus cette organisation.Car il n’y a pas que les possibles applicationsde la recherche <strong>en</strong> nanotechnologiequi soi<strong>en</strong>t condamnables, il y a aussi laforme d’organisation de la société qu’elleinduit : hyper-spécialisée donc forcém<strong>en</strong>t"verticale".Faut-il alors militer pour l’abandonde toute recherche ? N’y a-t-il pas deschamps de recherches qui sont dignes d’intérêt(économie d’énergies, médecine) ?Diff<strong>ici</strong>le aujourd’hui d’avoir des réponsesà tous ces questionnem<strong>en</strong>ts, mais il esturg<strong>en</strong>t de faire connaître tous les doutesqu’on peut légitimem<strong>en</strong>t avoir face audéveloppem<strong>en</strong>t "cons<strong>en</strong>suel" de ces nouvellestechnologies.La technopolegr<strong>en</strong>obloiseDRVue vituelle du projet Minatec : pôle d’innovation europé<strong>en</strong>Gr<strong>en</strong>oble, ville d’av<strong>en</strong>ir ? A <strong>en</strong> croireles journaux locaux et les dires des élu-e-s,Gr<strong>en</strong>oble est aujourd’hui aux nouvellestechnologies ce que Montélimar est auxnougats, ce qui devrait faire le plus grandplaisir aux Gr<strong>en</strong>oblois-es. Les implicationset conséqu<strong>en</strong>ces (<strong>en</strong>jeux et dangers desnanotechnologies, dégradation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,exclusion sociale) de cet étatde fait sont, par contre, bi<strong>en</strong> tues. La belleunanimité <strong>en</strong>tre élu-e-s et sci<strong>en</strong>tifiquescomm<strong>en</strong>ce toutefois à être remise <strong>en</strong> causepar de "simples citoy<strong>en</strong>s", auteur-e-s d’unevéritable contre-expertise à ce sujet.La capitale des Alpes, faute dematières premières ou de possibilitéscommerciales, s’est toujours voulue unepionnière de la recherche et n’a donc pashésité à se lancer tête baissée dans les secteursdes microtechnologies, puis des biotechnologieset <strong>en</strong>fin des nanotechnologies.Pour ce faire, les élu-e-s et sci<strong>en</strong>tifiquesont multiplié le lancem<strong>en</strong>t de laboratoireset pôles d’innovations. Parmi lesderniers projets, on peut citer- Minatec, promu à dev<strong>en</strong>ir le pôled’innovation europé<strong>en</strong> des micro et nanotechnologies et ne connaissant que deuxrivaux (à Los Angeles et Tsukuba auJapon),- Nanotech 300 assurant la fabricationde plaquettes de sil<strong>ici</strong>um,- Crolles 2, un site de recherche et deproduction co-fondé par Philips, Motorolaet STMicroelectronics.A chaque fois ce sont des c<strong>en</strong>taines demillions d’euros d’arg<strong>en</strong>t public qui sontinvestis. On parle de Crolles 2 comme leplus gros investissem<strong>en</strong>t industriel françaisdepuis la construction des dernièresc<strong>en</strong>trales nucléaires (2,8 milliards d’eurosdont 543 millions d’euros d’aidespubliques). Mais le souti<strong>en</strong> public à cesstructures privées n’est pas uniquem<strong>en</strong>tfinancier ; ainsi les élu-e-s ne manqu<strong>en</strong>tpas d’éloges pour qualifier cette "chance"pour l’agglomération, la création de milliersd’emplois et la promotion de larégion à l’extérieur. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par contretrès rarem<strong>en</strong>t parler de ce qui va avec :- L’afflux massif de cadres et doncl’augm<strong>en</strong>tation du niveau de vie et desloyers au détrim<strong>en</strong>t des plus pauvres.- La destruction de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etnotamm<strong>en</strong>t de la vallée du Grésivaudan(allant de Gr<strong>en</strong>oble à Chambéry) <strong>en</strong> passede dev<strong>en</strong>ir la Silicon Valley europé<strong>en</strong>ne.- L’investissem<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t publicpour des profits majoritairem<strong>en</strong>t privés .(3) Le Monde, 14 février 2004 ou ProfesseurBelpomme, "Ces maladies crées par l’homme. Comm<strong>en</strong>tla dégradation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t met <strong>en</strong> péril notresanté", éditions Albin Michel, 2004.(4) Les transhumanistes sont <strong>en</strong> faveur de modificationsfondam<strong>en</strong>tales de la nature humaine, grâce auxnouvelles technologies, et ce <strong>en</strong> vue de son amélioration.Ce qui est assez troublant, c’est que certainsd’<strong>en</strong>tre eux sont des hauts-gradés des organismes derecherche et ont donc un réel pouvoir quant à l’utilisationdes recherches. Plus d’infos sur www.piecesetmaindoeuvre.comSILENCE N°32140Mars 2005


des nanotechnologies.Couverture du faux numéro.- La place de choix de l’armée par l’intermédiairedu CRSSA de La Tronche etde la Direction générale des armées quiinvestiss<strong>en</strong>t de nombreux fonds dans cestechnologies pour le moins prometteusessur le plan militaire.- Tous les <strong>en</strong>jeux des nanotechnologies<strong>en</strong> termes de choix de société.Le beau cons<strong>en</strong>sus qui flotte sur cesquestions est dû notamm<strong>en</strong>t à l’abs<strong>en</strong>ced’informations véritables pour le grandpublic. Tous les décideurs des différ<strong>en</strong>tesstructures (mairie, communauté de communes,conseil général), mise à partquelques faibles rétic<strong>en</strong>ces de certain-e-sécologistes, souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t toutesces initiatives "innovantes" pour le plusgrand bonheur du monde de l’industrie etde l’armem<strong>en</strong>t. Les élu-e-s prov<strong>en</strong>ant dumilieu de l’industrie sont d’ailleurslégion : Michel Destot, maire de Gr<strong>en</strong>oble,est par exemple un ex-ingénieurdu Commissariat à l’énergie atomique,lequel est le grand promoteur des nanotechnologies.L’argum<strong>en</strong>t principal des autorités ?Le chantage à l’emploi : "Le pari du conseilgénéral [de l’Isère] et de ses neuf part<strong>en</strong>aires,c’est d’utiliser Minatec comme unaimant pour attirer <strong>en</strong> Isère des activités àhaute valeur ajoutée qui créeront des milliersd’emplois dans les années à v<strong>en</strong>ir" (5).Ce prétexte de l’emploi à tout prix sertainsi à justifier tous ces investissem<strong>en</strong>tspublics dont la majorité des citoy<strong>en</strong>signore l’exist<strong>en</strong>ce. Les projets se mont<strong>en</strong>tdiscrètem<strong>en</strong>t puis s’impos<strong>en</strong>t inévitablem<strong>en</strong>tmalgré toutes les retombées socialeset <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales qu’ils comport<strong>en</strong>t,sans jamais provoquer de débats publicsou de réelles remises <strong>en</strong> questions, sauf…De quelques cigalesDepuis quelques mois, la fourmilièredes nanotechnologies comm<strong>en</strong>ce cep<strong>en</strong>dantà être la cible de vives critiques.Un site internet (www.piecesetmaindoeuvre.com)prés<strong>en</strong>te depuis plusieursannées de nombreux textes, écrits par de"simples citoy<strong>en</strong>s", critiquant vivem<strong>en</strong>ttous les acteur-e-s et aspects de la technopolegr<strong>en</strong>obloise. Ces écrits anonymes,véritables contre-<strong>en</strong>quêtes, ont été distribuésà chaque confér<strong>en</strong>ce/débat/r<strong>en</strong>contreà propos des nanotechnologies. Ilsont inspiré d’autres acteur-e-s à faire partde leur doutes : ainsi <strong>en</strong> 2003 et 2004 onteu lieu, lors du Festival des résistances etdes alternatives au kapitalisme (ouFRAKA), deux visites <strong>en</strong> bus des sitestechno-industriels gr<strong>en</strong>oblois où des fauxguides montrai<strong>en</strong>t au public tous les lieux"high-tech" et les <strong>en</strong>jeux qu’ils révélai<strong>en</strong>t.Mais c’est <strong>en</strong> octobre 2004 que le problèmedes nouvelles technologies a comm<strong>en</strong>céà émerger sur la place publique,notamm<strong>en</strong>t grâce à la parution d’un fauxMétroscope. Ce magazine est le m<strong>en</strong>suelde la Métro, la communauté de communes,tiré à 200 000 exemplaires etard<strong>en</strong>t promoteur de toutes les initiativesdes collectivités territoriales. Des personnesont réussi à <strong>en</strong> faire un plagiatparfait où ils détourn<strong>en</strong>t la parole desdécideurs, simulant qu’ils avai<strong>en</strong>t totalem<strong>en</strong>tchangé d’avis sur nombre de sujetset qu’ils pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t donc les décisions adéquates: "dissolution de la Métro", "ruptureavec l’idéologie de la croissance","révélations des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre la recherche etl’armée", "choix d’installer un jardinpotager biologique communautaire plutôtque Biopolis (hôtel d’<strong>en</strong>treprises de biotechnologies)"...Mêlant fausses et vraisinformations et distribué à des milliersd’exemplaires, ce plagiat à fait grand bruitet comm<strong>en</strong>cé à semer des doutes parmiles milieux décisionnels et sci<strong>en</strong>tifiques.D’autant plus que ses auteur-e-s, contrelesquels des plaintes ont été déposéesn’ont toujours pas été retrouvé-e-s.SILENCE N°32141Mars 2005A la fin du mois d’octobre, alors quedes personnes sont interv<strong>en</strong>ues lors desEtats généraux de la recherche pourdénoncer toute l’hypocrisie du mouvem<strong>en</strong>tSauvons la recherche ; un contre-événem<strong>en</strong>tObjection de conSci<strong>en</strong>ce prés<strong>en</strong>taitdébats et confér<strong>en</strong>ces autour du systèmetechn<strong>ici</strong><strong>en</strong> et de la technopole gr<strong>en</strong>obloise.Enfin, le 13 décembre, le chantier deMinatec a été stoppé pour quelquesheures pour protester contre "ce projet deplus d’un système économique, politique ettechnologique totalitaire". Six personnesont réussi à monter sur une des grues et ày rester p<strong>en</strong>dant une journée p<strong>en</strong>dantqu’une cinquantaine d’autres personnesfaisai<strong>en</strong>t masse <strong>en</strong> bas et distribuai<strong>en</strong>t desmilliers de tracts dans toute la ville .Mais qui est derrière tout ça, medirez-vous ? Un parti ? un syndicat ? unesecte obscurantiste ? B<strong>en</strong> Lad<strong>en</strong> ? Qu<strong>en</strong><strong>en</strong>ni, ces différ<strong>en</strong>tes manifestations sembl<strong>en</strong>têtre l’œuvre de collectifs éphémères,non assimilable à quelque organisationconnue. Tous et toutes inspirés par lestextes publiés sur www.piecesetmaindoeuvre.com,des personnes se mobilis<strong>en</strong>tsur ce sujet particulièrem<strong>en</strong>t complexe.Et si les écrits et actions sont bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>tanonymes, c’est pour "ne faire exerciced’aucune autorité et que les textes et actessoi<strong>en</strong>t jugés sur leur cont<strong>en</strong>u et non sur leursignature".Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t ont été apportées lesmêmes réponses aux critiques <strong>en</strong> ram<strong>en</strong>antleurs auteur-e-s à des "obscurantistesextrémistes". Mais le doute comm<strong>en</strong>cequand même à pénétrer dans lesmilieux institutionnels qui annonc<strong>en</strong>tvouloir faire des débats publics sur lesnouvelles technologies. Ainsi DidierMigaud, présid<strong>en</strong>t de la Métro, déclare àpropos du faux Métroscope : "Moi aussi jesuis favorable à une croissance maîtrisée etje m’interroge sur les finalités de la sci<strong>en</strong>ce"(6).Y a-t-il des espoirs de changem<strong>en</strong>tde politique de la part des élu-e-s ? Vul’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de ces derniers dans ledomaine, on peut légitimem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> douteret ne voir <strong>en</strong> ces déclarations que despetites reculées pour favoriser la retombéedes critiques. Toute la difficulté quiatt<strong>en</strong>d les militant-e-s est donc maint<strong>en</strong>antd’informer de leurs doutes une largefrange de la population pour qui ce sujetreste pour le moins opaque.Vinc<strong>en</strong>t Peyret n(5) "La première pierre de Minatec est posée" parVéronique Grangier, <strong>en</strong> p. 29 d’Isère Magazine, lem<strong>en</strong>suel du conseil général de l’Isère, n°56, octobre2004.(6) Acteurs de l’économie <strong>en</strong> Rhône-Alpes, décembre2004.


Madeleine NutcheyCourrierLevure et levainDans le numéro de novembre, stupeur, je me retrouve exhibé (avecma carrure stupéfiante de crevette) <strong>en</strong> train de pétrir du pain lorsdes r<strong>en</strong>contres des Ami-e-s de S!l<strong>en</strong>ce. Cette photo est associée aucourrier d'un Breton intitulé "humble levure". Alors là, pas d'accord !Humble, j'aimerais franchem<strong>en</strong>t l'être, mais levure ! Damnation,horreur… C'est une véritable provocation pour moi qui professesans relâche la culture, la joie et le soin du levain.(…) J'aimerais répondre au co-pain Yves des Côtes-d'Armoret sa "masse blanchâtre constituée de champignons ascomycètes".Effectivem<strong>en</strong>t, le problème c'est de se considérer comme une levureet non comme un levain.Une levure <strong>en</strong>sem<strong>en</strong>ce une seule fois puis perd sa capacité productive,allégoriquem<strong>en</strong>t cela donne un militantisme activiste qui risquede courir à son propre épuisem<strong>en</strong>t par une action rapide mais quimanque de profondeur.Et si de levure, on dev<strong>en</strong>ait désormais levain ? Certes le rapport levainsur farine n'est pas de 1 sur 800 comme les levures, tout au plus 1 à 5,mais un levain, c'est une vie qui peut se multiplier, une énergie quise répand et s'exp<strong>en</strong>d inexorablem<strong>en</strong>t et cela sans le côté tapageurde la levure, mais résolum<strong>en</strong>td'une manière plus perman<strong>en</strong>te.Humilité, sobriété, à quoi bon ?Avec 100 g de levain démarrésil y a huit ans, ce sont des quantitésincroyables de pains, delevains qui se sont répandus delieu <strong>en</strong> lieu, au bon soin de tousceux qui ont accepté d'<strong>en</strong>pr<strong>en</strong>dre la charge.J'arrête là la métaphore, maisquand il s'agit de joie et d'<strong>en</strong>thousiasmeà courir pour ce que l'oncroit "meilleur", l'humilité etla sobriété me sembl<strong>en</strong>t des<strong>en</strong>traves déplacées.Je citerai pour terminer ChristianBobin qui conclutun de ses merveilleux livrepar cette phrase qui m'inspirechaque jour : "peut être n'avonsnousjamais eu le choix qu'<strong>en</strong>treune parole vaine et uneparole folle".Thierry Casasnovas partage sa joie et son énergie(pâte à pain au pur levain) avec les ami-e-sde Sil<strong>en</strong>ce (Brocéliande 2004).Voyages militantsThierry Casasnovas nPyrénées-Ori<strong>en</strong>tales.J'aurais été t<strong>en</strong>té de laisser le dernier mot à Françoise Deg<strong>en</strong>ne(S!l<strong>en</strong>ce, 315, 42), afin de me montrer poli et de ne pas attiser un peuplus ce long débat <strong>en</strong>tre nous. Mais la description de ses activités <strong>en</strong>Amérique c<strong>en</strong>trale m'a fait p<strong>en</strong>ser à un bon nombre de ses consœurs etconfrères qui se réclam<strong>en</strong>t de l'alter-mondialisme. C'est <strong>en</strong>vers ces derniers(beaucoup plus qu'<strong>en</strong>vers Françoise, qui fait ce qu'elle peut, loindes spots et des caméras) que je voudrais porter la critique qui suit. Jel'une des dix objections comm<strong>en</strong>tées dans le numéro 303 de S!l<strong>en</strong>ce :"Le commerce équitable est une forme de néocolonialisme". Elle critiquaitcette cohorte de nouveaux missionnaires, animés des meilleuresint<strong>en</strong>tions, qui vont, <strong>en</strong> avion, porter la belle parole de "cet autre mondequi est possible" dans les pays dits du Sud, pour <strong>en</strong>suite se gargariser deleurs bonnes actions dans les stations de ski. Propos quelque peu outré,j'<strong>en</strong> convi<strong>en</strong>s, mais qui cont<strong>en</strong>ait sa part de vérité. Propos sans douteassez dur à avaler pour Françoise, qui, d'après ses dires, se r<strong>en</strong>d régulièrem<strong>en</strong>tdepuis dix ans sur le terrain. Propos qui m'avait prév<strong>en</strong>u moimême,juste à temps, de commettre la même bourde <strong>en</strong> allant visiter"mes" caféiculteurs de Londrina au Brésil. Bi<strong>en</strong> m'<strong>en</strong> a pris.DRMichel LulekForum social à Porto Alegre <strong>en</strong> janvier 2002 : le forum dans la rue.Après tout, la Toile autorise beaucoup de choses et ne coûte ri<strong>en</strong>. Cetarg<strong>en</strong>t, qui aurait été dép<strong>en</strong>sé pour mon plaisir personnel, a trouvé bi<strong>en</strong>meilleure utilisation quand il s'est agi de payer la certification MaxHavelaar (2000 euros ! inimaginable, même pour une associationregroupant quarante et une familles de producteurs locaux). Je dois direque ce r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t personnel m'a été d'autant plus pénible qu'au mêmemom<strong>en</strong>t le directeur de l'ag<strong>en</strong>ce locale du Secours catholique se faisaitpayer le voyage à Porto Alegre par son député UMP. Pénible, mais salutaire.Après tout, qu'allons-nous faire aux FSM, sinon y montrer notretrombine et subir les discours lénifiants des héros médiatisés de notremouvance ? Si c'est pour être sur la photo (avec Tariq Ramadan <strong>en</strong>vedette américaine, comme aux FSE 2003 et 2004, ou avec José Bovéà Seattle et à Cancun), c'est un peu cher payé, surtout pour nos amis duSud. Il y a dans ces grand-messes alternatives une débauche de fric etune avalanche de pollution qui laiss<strong>en</strong>t plus que rêveur.Panneaux chimiquesOlivier Liétard nLoire.(…) Notre fils de treize ans a "appris" par son professeur de physiquechimiequ'"ils sont sympas les écolos, mais ils oubli<strong>en</strong>t que la fabricationet la composition des panneaux photovoltaïques sont chimiques".Auriez-vous de la docum<strong>en</strong>tation sur cela et où peut-on se r<strong>en</strong>seigner ?Nous avons installé des panneaux chez nous et sommes intéresséspour clarifier ce débat.Jacqueline Gasperin nPuy-de-Dôme.S!l<strong>en</strong>ce : tout ce qui ne pousse pas spontaném<strong>en</strong>t dans la nature (considérécomme biologique) est forcém<strong>en</strong>t construit et donc relève de laphysique et de la chimie. Pour faire des panneaux photovoltaïques,on transforme du sable <strong>en</strong> sil<strong>ici</strong>um pour transformer l'énergie solaire<strong>en</strong> énergie électrique. Il y a aussi évidemm<strong>en</strong>t de nombreux autres composantsdans une telle installation à des tailles très petites (composantsélectroniques) ou plus visibles (verre de protection, emballage métallique,câbles <strong>en</strong>robés de plastique…). Toute activité est source de pollution.Encore faut-il choisir celle qui <strong>en</strong> produit le moins. Les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables sont relativem<strong>en</strong>t plus propres que le thermiqueou le nucléaire.SILENCE N°32142Mars 2005


Décroissanceet jouissanceEn écho au courrier de Jean Monestier (n°317) et pourle rassurer et lui laisser quelque espoir sur les jouisseursdécroissants, j'ai assisté à une confér<strong>en</strong>ce de SergeLatouche à la Maison du peuple de Belfort <strong>en</strong> avril2003. Il concluait ses propos <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant la formuled'un de ses amis : "manger bio et baiser cool".Joli programme.Régis Laur<strong>en</strong>t nDoubs.Dieu dela consommationAprès le débat sur la laïcité, la loi n'a ri<strong>en</strong> arrangé :des jeunes qui jusque là allai<strong>en</strong>t à l'école comme tout lemonde <strong>en</strong> sont exclu(e)s parce qu'ils ou elles port<strong>en</strong>t un"signe ost<strong>en</strong>sible" d'appart<strong>en</strong>ance religieuse. Maint<strong>en</strong>ant, ilssont marginalisé(e)s, radicalisé(e)s, isolé(e)s. Dans quelconflit les met-on ? Une musulmane s'est rasée la tête pourn'<strong>en</strong>freindre ni la loi républicaine (pas de foulard), ni celle de sa religion(ne pas montrerses cheveux). Peut-elle porter un bonnet si elle a froid, signe du prixcourageux et désespéré qu'elle a payé pour continuer à aller à l'école ?Tous ces jeunes sont exposés aux signes plus qu'ost<strong>en</strong>sibles de la plusgrande fête du commerce aux racines chréti<strong>en</strong>nes : Noël. Crèches <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te, chansons religieuses diffusées par haut-parleurs dans les lieuxcommerciaux et surtout incitation omniprés<strong>en</strong>te à consommer, acheter,dép<strong>en</strong>ser, gaspiller, ceci sous couvert du cadeau sans lequelon n'est plus digne (…)Ne devrait-on pas abolir cette orgie commerciale ? Que faut-il fairedes élèves qui affich<strong>en</strong>t des signes ost<strong>en</strong>sibles de leur appart<strong>en</strong>anceà une mode, une marque, une t<strong>en</strong>dance, et qui l'impos<strong>en</strong>t à leurs camarades,au point de stigmatiser ceux et celles dont les par<strong>en</strong>ts ne veul<strong>en</strong>tou peuv<strong>en</strong>t pas payer le dernier cri ? Imposer l'uniforme scolaire ?Oh non, touche pas à nos économies et nos emplois, à nos multinationales,à notre publ<strong>ici</strong>té pour les valeurs universelles de l'éphémère.Besoin toujours à satisfaire. De l'avoir et de l'appar<strong>en</strong>ce ! Qui sont plusefficaces que n'importe quelle religion pour dominer les minorités, voireles majorités (par la pauvreté et l'exclusion, par le stress et la compétition).Qu'on impose même aux autres êtres de la planète <strong>en</strong> sacrifiantceux-ci sur l'autel des sacro-saints besoins humains (occid<strong>en</strong>taux) :manipulés, comptés, commercialisés, exploités, pillés, pollués, les animaux,plantes et minéraux ont soit une "fonction" soit ils sont vouésà disparaître. Odieuse "supériorité" de l'espèce humaine !Ô Dieu de la consommation, que fais-tu faire à tes créatures !Les g<strong>en</strong>s se press<strong>en</strong>t pour r<strong>en</strong>trerdu boulot. Certain-e-s s'arrêt<strong>en</strong>t, nousinterrog<strong>en</strong>t, mang<strong>en</strong>t une part depizza, le temps d'une discussion surdes choses et d'autres. Des petits garsqui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l'école vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre un goûter. Les clodos du coinse jett<strong>en</strong>t sur les vêtem<strong>en</strong>ts. Un pèrede famille pr<strong>en</strong>d un bout de briochepour ses <strong>en</strong>fants. Un couple sourit,repart et nous ramène des vêtem<strong>en</strong>tsà donner. Une dame pressé<strong>en</strong>ous fél<strong>ici</strong>te…Une expéri<strong>en</strong>ce positive pour nous.Après ça, il faut avouer qu'on a <strong>en</strong>viede remettre ça et d'aller plus loin.Semer de la convivialité autour d<strong>en</strong>ous, c'est grisant, mais dans uneville et une vie qui nous écras<strong>en</strong>t,il y a un sacré boulot. "Si tout cequ'on a construit hier est détruitaujourd'hui, demain, il s'<strong>en</strong> trouveraparmi nous pour le refaire, et peutêtre<strong>en</strong> mieux" (Mako Rigwan, traduit du breton, 14 e siècle).Un pied de nez au bitume et aux marchands de peurs et d'esclavages.Pour préparer la "semaine sans télé" du mois d'avril, il y a des idéesdans l'air, vous pouvez nous contacter pour y part<strong>ici</strong>per :labandealuci<strong>en</strong>ne@no-log.org.Hector Jambe-de-Bois nMarseille.Ingeborg Eilers nIsère.Une journée sans achatLe 27 novembre dernier, à Marseille, nous étions une dizaine pourpart<strong>ici</strong>per à la journée sans achat initiée par Casseurs de pub. (…)Dans les rues piétonnes où se fête la consommation tous les jours, onpouvait donc voir un stand couvert de victuailles (pizzas, brioches, pain,saumon fumé, pâtisserie, salade de fruits), de vêtem<strong>en</strong>ts, de journaux(vieux Sil<strong>en</strong>ce et Casseurs de Pub). Le tout gratuit évidemm<strong>en</strong>t.(…) Pas de discours sur la révolution, mais des échanges, des cœurshumides, des sourires, une guitare et un djembé qui crépit<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bruitde fond. Des visages trempés dans l'<strong>en</strong>crier de la vie, la simple magiedu mom<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t.Manouchka et Jeannette ont récolté des inv<strong>en</strong>dus à la boulangerie etau marché. Manouchka a fait une salade de fruits. Elle et Michka ontfait le fond de leurs placards à vêtem<strong>en</strong>ts. Janette a fait les photocopies.Avec Lucie et Josiane, elles ont installé le matériel dans la rue.Raymond et Gw<strong>en</strong>doline les ont rejointes dans la rue avec nos petitessœurs Marie-Rose et Marie-Jeanne. Puis moi, Hector l'éclopé.DRFemmes amishDepuis des années, je lis avec un vif intérêt et j'apprécie vos articles queje trouve généralem<strong>en</strong>t exempts de préjugés. Si aujourd'hui, je contestec'est pour des raisons "objectives". Vous avez publié récemm<strong>en</strong>t dans voscolonnes une opinion sur les Amish (n°317) que j'estime excessive etnon fondée (…) L'opinion émise dans vos colonnes, particulièrem<strong>en</strong>t surles femmes amish, est globalem<strong>en</strong>t une contre-vérité. (…) Si vous voulezfaire preuve de quelque tolérance et réparer votre erreur sur unparti-pris (?) int<strong>en</strong>able, publiez au moins quelques lignes plus conformesaux réalités vécues par les Amish (…).Fernand Kochert nMaine-et-LoireS!l<strong>en</strong>ce : nous avons vraim<strong>en</strong>t l'impression que sous couvert de lafamille, cela fonctionne de manière très patriarcale. Mais si vous avezd'autres infos…SILENCE N°32143Mars 2005


Union Europé<strong>en</strong>neCourrierConstitution (1)Le référ<strong>en</strong>dum sur la Constitution europé<strong>en</strong>ne approche. Alors, <strong>en</strong>"bon citoy<strong>en</strong> responsable" (?), je m'informe, vais à des réunions…organisées par tel ou tel parti. (…) Au gré des réunions, c'est tantôt"oui", tantôt "non" au fil des argum<strong>en</strong>taires. Je me s<strong>en</strong>s commeun bouchon sur la grosse mer.Ce soir, je r<strong>en</strong>tre après un énième point de vue, et ouvre le livre deFrançois Partant Que la crise s'aggrave : "A-t-on jamais invité le peupleà réfléchir à ce problème fondam<strong>en</strong>tal qu'est la Constitution ? On ne leconsulte que sur des textes déjà rédigés, dont il n'a aucune chance decompr<strong>en</strong>dre les implications alors que ces textes vont fonder <strong>en</strong> droit lepouvoir qui s'exerce sur lui (…) [la démocratie] impliquerait <strong>en</strong> effet,non seulem<strong>en</strong>t une organisation générale telle que la société puisse s'administrerelle-même, mais une très grande souplesse des textes fondam<strong>en</strong>taux,qui devrai<strong>en</strong>t évoluer pour s'adapter à une réalité qui change".En quelque mots, la clé de mon désarroi.Thierry nPyrénées-Ori<strong>en</strong>tales.Deux des “Parrains” de la Constitution.Constitution (2)Enfin, un article sur le projet de Constitution europé<strong>en</strong>ne dans S!l<strong>en</strong>ce !Votre analyse est soft, très douce. Les argum<strong>en</strong>ts qui justifi<strong>en</strong>t un rejetde ce projet sont cont<strong>en</strong>us dans un excell<strong>en</strong>t livre Europe, la trahisondes élites de Raoul Marc J<strong>en</strong>nar, chez Fayard. Si beaucoup de Françaispr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t la peine de le lire, nous pourrions éviter le risque de "remise<strong>en</strong> cause de deux c<strong>en</strong>ts ans de conquêtes démocratiques et sociales"comme le dit l'auteur.(…) Nous voulons une autre Europe, sociale, qui respecte, <strong>en</strong>tre autres,les salariés. Nous voulons le respect des droits fondam<strong>en</strong>taux : le droit àla santé, à l'éducation, à respirer, à boire, à manger… Nous avons beaucoupà redouter de l'OMC, mais <strong>en</strong> plus nous avons une Europe quirisque d'être régie par la directive Bokelstein, non merci ! (…)Constitution (3)Daniel Fontaine nSarthe.L'article de Michel Bernard relatif au projet de Constitutioneuropé<strong>en</strong>ne me paraît intéressant à plusieurs titres.D'abord, c'est je crois une excell<strong>en</strong>te chose que S!l<strong>en</strong>ce ne refuse pasde se mouiller dans des choix citoy<strong>en</strong>s, fuss<strong>en</strong>t-ils électoraux, lorsqueceux-ci concern<strong>en</strong>t d'une manière aussi évid<strong>en</strong>te l'av<strong>en</strong>ir de nos lutteset nos chances de les voir un jour aboutir. Car si ce projet est adopté,il n'est que trop évid<strong>en</strong>t que le texte permettra de couper court à toutevelléité de mise <strong>en</strong> place des mesures de protection sociale… ou <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,dont les Socialistes et les Verts se targu<strong>en</strong>t de rêver.On leur répondra alors que la mesure proposée fait obstacle au principede "concurr<strong>en</strong>ce libre et non faussée" (faussée et non forcée, mal<strong>en</strong>contreusefaute de frappe de votre part, qu'elle est donc anticonstitutionnelle(voilà bi<strong>en</strong> pour le camp libéral l'avantage d'une constitution parrapport à un traité), et que nous n'aurons donc plus qu'à aller nous rhabiller…<strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant d'obt<strong>en</strong>ir l'unanimité des 25 part<strong>en</strong>aires pour quela Constitution puisse être modifiée. Pour ma part, je suis sûr que mondécouragem<strong>en</strong>t se teintera alors d'un peu d'amusem<strong>en</strong>t lorsque je verraila tête de ce pauvre Lipietz.Un Lipietz qu'on avait connu plus intellig<strong>en</strong>t (ou plus lucide ou plushonnête ?), et de ce point de vue, vous avez fort bi<strong>en</strong> fait de citer longuem<strong>en</strong>tses prises de position au mom<strong>en</strong>t de Maastricht. En fait, si l'onveut bi<strong>en</strong> aller au fond des choses, il n'y a qu'une explication possible àpareil revirem<strong>en</strong>t : il fut un temps où Alain Lipietz croyait <strong>en</strong> la possibilitéde combattre le projet libéral, il ne croit plus aujourd'hui qu'<strong>en</strong> lapossibilité de le r<strong>en</strong>dre un peu moins pénalisant pour les êtres humainset un peu moins destructeur pour leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Il est vrai qu'iln'est pas le seul, aujourd'hui, à pratiquer ce g<strong>en</strong>re de r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t.Mais l'ironie de la situation, c'est que face à des adversaires parfaitem<strong>en</strong>tclairs quant à leurs objectifs (ri<strong>en</strong> n'est plus erroné, hélas, de parlerdes incohér<strong>en</strong>ces ou des errem<strong>en</strong>ts du capitalisme moderne), r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>ttemporaire équivaut à défaite programmée. Pourquoi diantrevoulez-vous qu'ils nous fass<strong>en</strong>t des cadeaux quand nous leur auronsb<strong>en</strong>oîtem<strong>en</strong>t mis tous les atouts <strong>en</strong> main ? Et que répondront les partisansdu oui (si ce oui l'emporte) quand leurs <strong>en</strong>fants et petits-<strong>en</strong>fantsleur demanderont des comptes ?R<strong>en</strong>é Pagès nTarn.Vaccins et exceptions(…) Sil<strong>en</strong>ce tombe dans l'irrationnel et l'inconséqu<strong>en</strong>ce lorsqu'il monte<strong>en</strong> épingle des exceptions pour critiquer le cas général. Le pire est l<strong>en</strong>uméro sur La face cachée des vaccins. Oui à la dénonciation d'abus etde dangers autour de la vaccination. Non au parti pris de discréditer lamesure de prév<strong>en</strong>tion dont preuve est faite depuis un siècle qu'elle est laplus accessible et la plus efficace contre les grandes pandémies. (…)Sil<strong>en</strong>ce : les grandes pandémies ont disparu dufait de l'amélioration des conditions d'hygiène.Il suffit pour s'<strong>en</strong> convaincre de comparer despays de niveau de vie similaire dont l'un a faitune campagne de vaccinations et l'autre pas :les résultats sont les mêmes. Les vaccinsrésult<strong>en</strong>t d'une démarche commerciale et nond'une démarche médicale. La Caisse d'allocationsfamiliales de Loire-Atlantique a publiéil y a quelques années un rapport montrantque les vaccinés contre la grippe ont plussouv<strong>en</strong>t la grippe que ceux qui ne le sontpas, mais on continue à vous inciter à vousvacciner !Consommation d'eauPierre JacqueminVar.Comm<strong>en</strong>t baisser ma consommation d'eau ? Je pr<strong>en</strong>ds des douchesau lieu de bains, je n'ai pas de lave-vaisselle et pourtant mes notes d'eausont catastrophiques (je ne lave pas de voiture ni n'arrose la pelouse !).Quels conseils pour cela ?Frédrique Fabry nYvelines.Sil<strong>en</strong>ce : pour comm<strong>en</strong>cer, cherchez les fuites : un robinet qui fuit ouune chasse d'eau qui coule sans cesse, ce sont plusieurs milliers de litresperdus par an. Ensuite, un lave-vaisselle fait plutôt économiser del'eau… mais gaspille de l'énergie. Si vous voulez aller plus loin, étudiezcomm<strong>en</strong>t utiliser les toilettes sèches (voir dossier dans le n°242),cela peut faire baisser votre consommation de moitié…SILENCE N°321 Mars 200544


La batailledu log<strong>ici</strong>el librePerline et Thierry NoisetteEd. La Découverte / Sur le vif2004 - 128 p. - 6,40 €Aujourd'hui plus de 90% des ordinateursv<strong>en</strong>dus dans le monde sont équipésd'un système d'exploitation (ce qui <strong>en</strong>permet le fonctionnem<strong>en</strong>t) appart<strong>en</strong>antà Microsoft (Bill Gates). Cette situationde quasi-monopole permet à la multinationale d'<strong>en</strong>caisser de bonsbénéfices (<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 140 dollars par ordinateur) et aussi de contrôlerle développem<strong>en</strong>t des log<strong>ici</strong>els qui s'adapt<strong>en</strong>t à son système d'exploitation.Face à cela, depuis une dizaine d'années, des informat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s dumonde <strong>en</strong>tier, ont mis au point un système d'exploitation libre et deslog<strong>ici</strong>els libres. Les log<strong>ici</strong>els libres sont souv<strong>en</strong>t de meilleure qualité carils n'évolu<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> raison d'une stratégie commerciale, mais <strong>en</strong> fonctiondes besoins des utilisateurs. Aujourd'hui, <strong>en</strong>viron 3% des ordinateursfonctionn<strong>en</strong>t avec ces log<strong>ici</strong>els libres, taux qui monte à 40% dansun pays comme le Brésil. L'<strong>en</strong>jeu est considérable et pose la questionplus générale des brevets sur les inv<strong>en</strong>tions : une inv<strong>en</strong>tion doit-elle profiterà son inv<strong>en</strong>teur (souv<strong>en</strong>t une firme intéressée pour gagner de l'arg<strong>en</strong>t)ou à l'humanité ?Souv<strong>en</strong>t le débat autour du log<strong>ici</strong>el libre (le plus connu est Linux)se fait dans un jargon que seuls les passionnés peuv<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre.Ce livre a le grand mérite d'une part de nous décrire la bataille <strong>en</strong>cours de manière parfaitem<strong>en</strong>t agréable à lire, mais aussi de bi<strong>en</strong> positionnerce combat au sein d'un débat plus général sur la propriété etles brevets : on a le même problème avec les médicam<strong>en</strong>ts de marqueconcurr<strong>en</strong>cés par les génériques, débat vital pour les malades du Sud.MB.50 bonnesraisons dedétester lesAméricainsAntoine Chereauet Yann le PoulichetEd. Boao2004 - 111 pages - 5,90 €En un an et demi, moult livressur les guerres du clan Bush, lecoupable activisme de la CIAcomme du P<strong>en</strong>tagone, ou l'insupportableprop<strong>en</strong>sion de l'empireyankee à exercer indéfinim<strong>en</strong>t sonleadership, ont garni les rayonsdes librairies. Très peu alli<strong>en</strong>t unedose d'humour à la charge critique.Celui du journaliste YannLe Poulichet et du dessinateurAntoine Chereau, jusque-là deparfaits inconnus, constitue uneréjouissante exception.Presqu'exclusivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> v<strong>en</strong>teauprès des buralistes, il mériteassurém<strong>en</strong>t le détour.L'avertissem<strong>en</strong>t annonce la couleur: "cet ouvrage n'a pas d'autreambition que de pointer du doigtles travers d'une société américainearrogante, outrancière et paranoïaque".Certes ri<strong>en</strong> dans cesinformations répertoriées <strong>en</strong> cinquantemini-chapitres de deuxpages chacun (une avec texte,l'autre comportant des illustrationsassez poilantes) qui s'appar<strong>en</strong>teraità un scoop, mais un rappelde méfaits légitimant un ress<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>traisonné à l'<strong>en</strong>contrede "l'oncle Sam". Si outre-Atlantique, 250 000 individusdécèd<strong>en</strong>t annuellem<strong>en</strong>t suite auxsoins prodigués, quelque 50 millionsne possèd<strong>en</strong>t pas de couverturesociale. Autres joyeusetés :37 des 50 Etats de l'Union n'ontpas aboli la peine capitale et l'on<strong>en</strong>registre annuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron7200 hom<strong>ici</strong>des par arme à feu(contre 250 dans l'Hexagone).36 millions d'Américains végèt<strong>en</strong>t<strong>en</strong>-dessous du seuil de pauvreté,alors que le ratio budgétaire parhabitant <strong>en</strong> matière de déf<strong>en</strong>ses'élève à 1350 dollars ; la partdes States dans les dép<strong>en</strong>ses militairesmondiales atteint 43% !Le "Patriot Act", adopté au pasde charge quarante-cinq joursaprès les att<strong>en</strong>tats contre lestours jumelles du World TradeC<strong>en</strong>ter, ne bafoue pas moins desept des principaux am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tsà la Constitution. Et puis cettecitation de l'écrivain américainMark Twain (1835-1910) :"Ce fut admirable de découvrirl'Amérique, mais il l'eût étéplus <strong>en</strong>core de passer à côté"…R<strong>en</strong>é Hamm.Lerayonnem<strong>en</strong>tde la FranceGabrielle HechtEd. La Découverte2004 - 396 p. - 32 €Anthropologue américaine, l'auteureétudie là le li<strong>en</strong> profond quiexiste <strong>en</strong>tre la politique nucléairefrançaise et le patriotisme, <strong>en</strong>trele c<strong>en</strong>tralisme de l'énergie et lec<strong>en</strong>tralisme politique et syndical.L'organisation de l'un va avecl'organisation de l'autre et jamaisle nucléaire n'aurait pu avoir untel succès <strong>en</strong> France sans cetteambition de maint<strong>en</strong>ir notre puissanceaprès la chute de nosempires coloniaux. La constructionde l'édifice nucléaire où l'auteure,comme tout bon observateurétranger, ne distingue pas l<strong>en</strong>ucléaire civil du militaire, reposeaussi sur la puissance financièreavec l'arrosage des communesoù sont implantés les sites, malgrél'opposition systématique despopulationslocales.Livre ardumais quidémontrebi<strong>en</strong> que l<strong>en</strong>ucléair<strong>en</strong>'est pas unchoix technique,maisun choix desociété. MB.Sites pollués<strong>en</strong> FranceEnquête sur unscandale sanitaireFrédéric Ogéet Pierre SimonÉd. Librio, coll. Santé,2004 - 97 p. - 2 €Alors que le gouvernem<strong>en</strong>t admetl'exist<strong>en</strong>ce d'un millier de sitespollués, les auteurs de cet ouvrage<strong>en</strong> comptabilis<strong>en</strong>t plusde 300 000 et ce principalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> milieu urbain.LivresIl s'agit de "sites historiquem<strong>en</strong>tpollués" c'est-à-dire qu'il n'estpas question dans cet ouvragedes sites industriels <strong>en</strong>core<strong>en</strong> activité.C'est <strong>en</strong> nous détaillant le laisserfaireet l'insouciance de l'Etatdepuis plusieurs déc<strong>en</strong>nies et<strong>en</strong> précisant les avantages économiquesqu'<strong>en</strong> ont tiré des élu-es,des assureurs, des industriels...que les auteurs nous promèn<strong>en</strong>tà travers un véritable champde mines qu'est dev<strong>en</strong>u leterritoire français après plusde "deux siècles d'industrialisationsauvage".Cet inv<strong>en</strong>taire se veut un pamphletpolitique et écologique etce même s'il n'est à aucunmom<strong>en</strong>t question de remettre <strong>en</strong>cause le modèle industriel. Ils'agit plutôt d'une critique ducomportem<strong>en</strong>t des gouvernants etdes industriels, mais aussi des différ<strong>en</strong>tsorganismes de "contrôle"impuissants, incompét<strong>en</strong>ts ouaux mains des industriels.Après une très bonne mise <strong>en</strong>situation, les auteurs termin<strong>en</strong>tl'ouvrage <strong>en</strong> indiquant les modalitésà suivre pour savoir si son terrainest pollué <strong>en</strong> expliquant lesdémarches mais aussi les coûtsfinanciers et les <strong>en</strong>tourloupesauxquels il faudra faire face.Très bon ouvrage de synthèsepour un coût très modique. JP.Larzacd'aujourd'huiFabi<strong>en</strong> Collini, GillesLuneau, Dominique MartinEd. Etudeset communications(30120 Bez-et-Esparon)2004 - 80 p. - 24,50 €Un à la plume et deux à la photo,un portrait vivant de ceux qui ontvécu sur le plateau du Larzac etqui par leurs luttes ont r<strong>en</strong>du lelieu célèbre dans le monde <strong>en</strong>tier.Très belles photos des g<strong>en</strong>s et despaysages, préférées à celles desmanifestations. Bel hommage àun lieu de création de la p<strong>en</strong>séecontemporaine. MB.SILENCE N°321 Mars 200545


LivresFemmescontre lesguerresMarlène TuiningaEd. Desclée de Brouwer2003 - 192 p. - 21 €Quand la guerre éclate, vos infosarriv<strong>en</strong>t par des correspondantsde guerre. Marlène Tuininga, longtempsjournaliste à La Vie, adécidé de changer les choses <strong>en</strong>dev<strong>en</strong>ant correspondante de paix.Elle est allée dans les pays où desconflits détruis<strong>en</strong>t les populations: Cambodge, Rwanda, Israël,Russie, Colombie, Afghanistan,Liberia, pour r<strong>en</strong>contrer et témoignerdu travail de celles quiessai<strong>en</strong>t de survivre et de reconstruire.De beaux reportagesauprès de ces groupes de femmesqui essai<strong>en</strong>t d'inv<strong>en</strong>ter desméthodes pour dire non, qui nerepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas les méthodesdes hommes. Et des poèmes<strong>en</strong>tre les voyages. FV.OMC, quandle politiquese soumetau marchéLes Vertsau Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>c/o Paul Lannoye26, rue Basse-MarcelleB 5000 Namur (Belgique)2004 - 72 p.Après un rappel de ce quecach<strong>en</strong>t les accords proposés parl'OMC, Organisation mondiale ducommerce, avec notamm<strong>en</strong>tl'AGCS, Accord général sur lecommerce des services, le groupedes élus Verts dénonce ce démantèlem<strong>en</strong>tde la législation dans lesdomaines <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux etsociaux. Dix cas particuliers sontétudiés : la viande aux hormones,la banane, la dictature birmane,l'amiante, les déchets, le coton,les pest<strong>ici</strong>des, les OGM… Autantde dossiers sur lesquels, au nomde la liberté du commerce, lesmultinationales essai<strong>en</strong>t d'avoirles coudées franches. Les Vertsdemand<strong>en</strong>t que les décisions desociété revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans le domainedu politique même si cela doitsignifier pour l'Europe une guerresur le terrain commercial.Clair et net. FV.La citédu fleuveGérard Gelaset les Femmes-relaisEd. Hachette2004 - 112 p. - 17 €Préfacé par les Rothschild et parEric Ors<strong>en</strong>na, cet ouvrage est lerésultat d'un long travail initiépar les Femmes-relais de la citéde Montfermeil, <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne.L'association desFemmes-relais a vu le jour <strong>en</strong>1990 pour faciliter les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>treles administrations et les habitantsdu quartier qui souv<strong>en</strong>tmaîtris<strong>en</strong>t mal le français. Decette activité est né le désir detransmettre. La r<strong>en</strong>contre avec lemetteur <strong>en</strong> scène Gérard Gelas adébouché sur l'écriture d'unepièce de théâtre dans laquellejou<strong>en</strong>t une douzaine de cesFemmes-relais. Le livre illustrépar Laur<strong>en</strong>t Corvaisier est d'unebelle t<strong>en</strong>ue et nous emmène dansles méandres des relations avecl'administration, mais aussi lesproblèmes culturels de la cité, lesrelations <strong>en</strong>tre générations…A découvrir. FV.Plogoff,un combatpour demainGérard BorvonEd. Cloître(29800 Saint-Thonan)2004 - 230 p. - 15 €On peut s'étonner de voir aujourd'huisortir un livre sur la luttede Plogoff <strong>en</strong>tre 1975 et 1980.Mais l'auteur annonce clairem<strong>en</strong>tson int<strong>en</strong>tion : <strong>en</strong> racontant unelutte victorieuse d'il y a vingt-cinqans, il espère fournir des armescontre la relance du programm<strong>en</strong>ucléaire prévu aujourd'hui. Lesjeunes lecteurs pourront ainsidécouvrir le mode d'organisationNOUS AVONS ÉGALEMENT REÇUn Les oiseaux de Camargue et leurs habitats, sous la direction de PaulIs<strong>en</strong>mann, éd. Buchet Chastel, 2004, 300 p. 25 €. Au mom<strong>en</strong>t où se discutele statut de la réserve naturelle et où le réchauffem<strong>en</strong>t climatique peut provoquerdes mutations, ce recueil de nombreuses études ornithologiques est pleind'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts.n Eleveurs des causses méridionaux, Pascal Biston, Ed. Etudes et communications(30120 Bez-et-Esparon), 2004, 96 p. 19,50 €. Reportages photographiquessur les Causses du Gard et de l'Hérault, sur les pas des éleveurs de brebis.Portraits.n The Boondocks, Aaron Mac Gruder, éd. Dargaud, 2004, 48 p. 9,45 €.Traduction d'une série de strips qui paraiss<strong>en</strong>t avec succès dans les médias US,mettant <strong>en</strong> scène un jeune Noir révolutionnaire. Non seulem<strong>en</strong>t c'est diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>tcompréh<strong>en</strong>sible sans une forte culture US, mais on peut fortem<strong>en</strong>t douterque cela soit <strong>en</strong> faveur de la cause des Noirs.n Recettes végétari<strong>en</strong>nes du Liban, Dalal Holmin et Maher Abbas,éd. La Plage (34200 Sète), 2005, 160 p. 13 €.. Pour tout savoir sur les taboulés,falafel, feuilles de vignes ou caviar d'aubergine… Egalem<strong>en</strong>t chez le mêmeéditeur, Recettes végétari<strong>en</strong>nes du monde <strong>en</strong>tier, de la Méditerranée, du Mexique,et de l'Inde.des comités antinucléaires bretons,comm<strong>en</strong>t la viol<strong>en</strong>ce prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>'a jamais dégénéré, combi<strong>en</strong>il faut se méfier des promessesdes politiques et éviter de croireaux "consultations démocratiques".Au mom<strong>en</strong>t où se prépar<strong>en</strong>tles <strong>en</strong>quêtes publiques pourla construction de l'EPR àFlamanville, un livre pleinde ressources. MB.R O M A N SInguéléziFrançois DupeyronEd. Actes Sud2004 - 232 p. – 18,75 €G<strong>en</strong>eviève vit dans le sud de laFrance avec son fils. Elle vi<strong>en</strong>tde perdre son mari, 35 ans, ducancer. Comm<strong>en</strong>t se reconstruireaprès un tel malheur ? Le jour del’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t le hasardla met <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un clandestinarrivant du Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t.Il veut rejoindre l’Angleterre qu'ilprononce Inguélézi. Qu’est-ce quila pousse à accepter de l’accompagnerdans ce périple ? Dans unstyle volontairem<strong>en</strong>t plus prochedu langage que de la littérature,G<strong>en</strong>eviève nous <strong>en</strong>traîne danssa propre histoireet dans celle quicomm<strong>en</strong>ce aveccet être v<strong>en</strong>ud’ailleurs. C’estparfois brouillon,mais on se laissecaptiver par cerécit rocambolesqueoù le lotdes clandestinsest évoqué <strong>ici</strong>avec lucidité. MJ.Lacouped'orBelva PlainEd. J'ai lu, n°24251998 - 226 p. - 7,30 €Ne boudons pas notre plaisir avecdes romans dits "s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>taux",surtout quand ils sont <strong>en</strong>richissantshistoriquem<strong>en</strong>t et politiquem<strong>en</strong>t.Ce livre est une occasion des'immerger dans la colonie juiveémergeante de New-York de lafin du 19e siècle jusqu'à l'après-Grande Guerre. Le compte-r<strong>en</strong>duest fidèle et instructif. L'analysedes raisons de guerre ou de pacifism<strong>en</strong>e lasse pas de ne pas lasser.Ri<strong>en</strong> n'a changé <strong>en</strong> un siècle,sauf que nous avons vu piredepuis. Malgré son époque (etson âge) cet ouvrage est moderne,tant par l'exposé d'une certaineliberté sexuelle, d'une difficultéhomosexuelle esquissée, du cynismede l'arg<strong>en</strong>t sans frontière dudéjà "monde sans loi" que par latoujours aussi insupportable descriptionde l'exploitation de lamisère malgré les ancêtres duDAL ou d'Emmaüs. Sans oublierque les voitures électriques grandpublic (fortuné) existai<strong>en</strong>t déjà !Michel Guérin.SILENCE N°321 Mars 200546


) Courriers :9 rue Dum<strong>en</strong>ge, F 69317 Lyon Cedex 04& Diffusion - Comptabilité - Abonnem<strong>en</strong>ts :04 74 07 08 68 le mardi04 78 39 55 33 le jeudi& Rédaction : 04 78 39 55 33 le mercredi& Stands, correspondants :04 78 39 55 33 le v<strong>en</strong>dredi04 77 63 00 65 à partir du 14/03/2005& Dépositaires : 04 74 65 50 34) Virem<strong>en</strong>ts bancaires :CCP 550 39 Y LYON) Distribution <strong>en</strong> Belgique :Brabant-Ecologie - Route de R<strong>en</strong>ipont, 33B - 1380 Ohain - Tél / fax : 02 633 10 48CCP 000 15 19 365 54) Distribution <strong>en</strong> Suisse :Contratom CP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4Imprimé sur papier 100 % recycléblanchi sans chlore par Atelier 26 - LoriolTél : 04 75 85 51 00Les textes sont sous la responsabilitéde leurs auteurs. Les brèves sont des résumésdes informations que l’on nous communique.La reproduction des textes est autorisée,sauf avis contraire, sous réserve d’<strong>en</strong> indiquerla source et le nom des auteurs(photos et dessins non compris)N° de commission paritaire : 64946N°ISSN 0756-2640Date de parution : 1 er trimestre 2005Tirage : 7 700 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePrésid<strong>en</strong>t : Xavier SérédineVice-présid<strong>en</strong>t : Jacques CaclinTrésorière : Myriam CognardSecrétaire : Madeleine NutcheyRÉALISATION DE LA REVUEDirectrice de publication :Madeleine NutcheySecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette et publ<strong>ici</strong>té : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Michel Bernard, AlexandreEsteban, Dorothée Fessler, Alain-Claude Galtié,R<strong>en</strong>é Hamm, Madeleine Nutchey, JocelynPeyret, Sylviane Poul<strong>en</strong>ard, MimmoPucciarelli, Francis VergierConseillers sci<strong>en</strong>tifiques: Roger Bernard,Richard Grantham, Jacques Grinevald,H<strong>en</strong>ri Persat, André PicotDessinateurs : Altho, Lasserpe, Mahl<strong>en</strong>Correcteurs : Raymond Vignal,Françoise WeitéEt pour ce numéro : Christiane Bess<strong>en</strong>ay,Flor<strong>en</strong>ce De Luna, Marguerite Descamps,Michel Guérin, Bruno Guillemin, StéphaneLhomme, Christian Maillebouis, Vinc<strong>en</strong>tMartin, H<strong>en</strong>ri Masson, Paulette Mazoyer,Flor<strong>en</strong>ce Nawratil, Vinc<strong>en</strong>t Peyret, ReineRosset, Myriam Travostino, Bernard Valette.Couverture : illustration de Mahl<strong>en</strong>.Numéros régionauxn 218 AlsaceFess<strong>en</strong>heim. Projet Alter Alsace. Lutterbach.Imagination au pouvoir. Alsace Nature. Steiner.Bilinguisme . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,8 €n 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 6 €n 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 6 €n 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 6 €n 298-299 Franche-ComtéCirque Plume. Eau secours ! TGV. Jardins deCocagne. La Fraternelle. La Batailleuse.Biolopin. Spirale. Pochon magique. MaisonVoisine. Convivialité . . . . . . . . . . . . . 6 €n 305-306 Bouches-du-Rhôneet VaucluseCours Juli<strong>en</strong>. Loubatas. Ecoforum. Jardins del’Espérance. Ilotopie. Mille babords, Ballonrouge. CIRA. Longo Maï. GERES. Graines devie. Pic Noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 €n 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Déf<strong>en</strong>se du maraispoitevin. Kvinpetalo, un c<strong>en</strong>tre esperantiste.La Tambouille. Le hameau de la Brousse.Maison du MER 17. . . . . . . . . . . . . 6 €Suisseje règle un total de :NOMPrénomAdresseBon de commandeAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (frais de port <strong>en</strong> sus).n 318-319 Drôme / Ardèche.Terre et humanisme. Tofoulie. Le loup. Jeûneet randonnée. La CRII-Rad. Naître à la maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . 6 €Autres numérosn 277 Land-Art et écologieNoël Mamère. Après 11 septembre. Camionset montagnes. Déchets et industrie . . . . 4 €n 284 Jeûner et sortie du nucléaireDéveloppem<strong>en</strong>t : de la pauvreté à la misère.Ecovillages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 289 Un monde écolo possible ?Croissance des associations. Sud et pest<strong>ici</strong>des.Mauvais garçons . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 290 Ne pas oublier le trainService public et gratuité. Micro-hydraulique.Cosmétiques pseudo-naturels. . . . . . . . 4 €n 294 Enfance <strong>en</strong> collectifProstitution. Trucs bioclimatiques . . . . . 4 €n 300 Nos lecteurs ont du tal<strong>en</strong>t40 pages réalisées par les lecteurs… . . 4 €n 301 La face cachée des vaccinsCommunauté ? Eoli<strong>en</strong>nes. Indép<strong>en</strong>dance dela Nef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 304 Toujours sexistes ?Société de frugalité. Auto-déstructuration.Nucléaire : secret déf<strong>en</strong>se. . . . . . . . . . 4 €n 307 EcocitésCarole Poliquin. Féminisme. Grands corpsd’Etat. Entraide. . . . . . . . . . . . . . . . 4 €Les frais de port sont de 2 € pour un ex n , 3 € pour 2 ex n , 4 € pour 3 ex et plus n .n Annuaire de la presse alternative, édition 2004, 8 pages, plus de 400 adresses, 4 € (port compris)Abonnem<strong>en</strong>tAtt<strong>en</strong>tion ! Du fait de la parution de numéros doubles, 12 numéros ne correspond<strong>en</strong>t pas à un an.France métropolitain<strong>en</strong> Découverte 1ère année 6 n° 15 €n Particulier 12 n° 40 €n Institution 12 n° 80 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 65 €n Groupés par 3 ex 3 x 12 n° 100 €n Groupés par 5 ex 5 x 12 n° 150 €n Petit budget 12 n° 25 €n Découverte 1ère année 6 n° 25 FSn Particulier 12 n° 60 FSAutres pays et Dom-tomn Découverte 1ère année 6 n° 22 €n Particulier 12 n° 45 €n Institution 12 n°a 90 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 70 €n Petit budget 12 n° 40 €n 310 Nature politique de l’écologieAgribio et circuits courts. Les trois SEL de lavie. Le jeûne de Louis lecoin . . . . . . . . 4 €n 311 OGM Viol<strong>en</strong>ce marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale. . . . . . . . . . . . 4 €n 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €n 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €n 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . . 4 €n 317 Vivre à la campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme. SEL :Analyses internes ou récupération . . . . . 4 €n 320 Ecologie et culturesalternativesDécroissance : Pétrole et géologie politique.Finances : Imaginer une banque transpar<strong>en</strong>te.Bureautique et économies d’énergie . . . . 4 €Sil<strong>en</strong>ce diffuse une cinquantained’ouvrages par correspondance.Envoi du catalogue contreune <strong>en</strong>veloppe timbrée.Code postalVilleFrance : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce, 9, rueDum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon cedex 04Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 OhainSuisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8


LivresAmerikka 4Les aiglesde ChicagoRoger Martinet Nicolas OtéroEd Emmanuel Proust2004 - 50 p. - 13 €Auteur d'une étude extrêmem<strong>en</strong>tdocum<strong>en</strong>tée sur l'extrême-droiteaux USA, Roger Martin continueà scénariser avec succès, à partirde faits divers réels, cette série <strong>en</strong>mettant <strong>en</strong> scène un comité antinazi.A Chicago, de nombreuxinc<strong>en</strong>dies détruis<strong>en</strong>t une librairieporno, des squats de SDF, unc<strong>en</strong>tre médical pratiquant lesavortem<strong>en</strong>ts et à chaque fois lamairie annonce qu'il s'agit d'accid<strong>en</strong>t.Lors de la gay pride, lesnéo-nazis attaqu<strong>en</strong>t le défilé. Desfemmes de couples multiraciauxsont défigurées au vitriol… et lapolice ne bronche pas. La mortd'un militant d'extrême-droite vapermettre de remonter la piste etde démanteler un réseau. A lalecture de cet ouvrage on compr<strong>en</strong>dmieux comm<strong>en</strong>t GeorgeBush peut être réélu ! MB.PirouetteCharlesDutertreEd. LePotagermoderne(88000Chantraine)200492 p. - 15 €A travers ledéroulem<strong>en</strong>td'une journéede vacances dansla ferme des grands-par<strong>en</strong>ts bretons,une suite d'anecdotes surla découverte de la vie à la campagnefaussem<strong>en</strong>t naïve et pleinede charme. MB.Encoredes bavuresJef VivantEd. Le Périgourdin(24310 Saint-Juli<strong>en</strong>de-Boursdeilles)2004 - 52 p. - 12 €Recueil de dessins humoristiques.Si l'auteur a une petite faiblessepour les motards, il n'aime ni lesautomobilistes, ni les OGM, ni lesyankees, ni les anci<strong>en</strong>s combattants,ni les obèses qui surconsomm<strong>en</strong>t,ni les téléphones portables,ni les chasseurs, ni la corrida…ce qui nous fait à l'arrivéeplein de raisons de rire et sourire.MB.Max et Nina :la vie <strong>en</strong> roseDodo et B<strong>en</strong> RadisEd. Albin Michel2004 - 64 p. - 12,50 €Nina vi<strong>en</strong>t d'accoucher et la viedu couple <strong>en</strong> est changée. Celapeut même <strong>en</strong> certaine circonstancetourner au cauchemar, de lavoisine de lit à la maternité quimange des hamburgers auxgrands-mères qui ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas que l'on puisse vouloir allaiterson <strong>en</strong>fant (le biberon c'esttellem<strong>en</strong>t plus moderne). Mais ily aussi la nécessité pour Max detrouver un travail, ce qui l'<strong>en</strong>traînedans le monde des bobos et del'<strong>en</strong>fer des marques. Critiquehumoristique de haut niveau de lasociété actuelle. Pleine maîtrisedu dessin. MB.L A B . D D U M O I SLe retour à la terrePrix Tournesol 2005Le prix Tournesol a été créé il y a neuf ans par les Verts pourrécomp<strong>en</strong>ser de manière symbolique la BD la plus écologique del'année. Cette année, le prix, animé par Yves Frémion, a innové <strong>en</strong>changeant au dernier mom<strong>en</strong>t le titrede la BD récomp<strong>en</strong>sée. Alors queManu Larc<strong>en</strong>et faisait partie des sixderniers sélectionnés pour son albumLe Combat ordinaire qui raconteavec délicatesse la difficulté dediscuter avec des amis qui ont votéfront national, il a été finalem<strong>en</strong>trécomp<strong>en</strong>sé pour son nouvel ouvrage,réalisé <strong>en</strong> collaboration avecJean-Yves Ferry, Le Retour à laterre (Ed. Dargaud, coll. Poissonpilote, 48 p. 9,80 €) dont le troisièmetome raconte les "av<strong>en</strong>tures" d'uncouple qui a fait le choix d'allers'installer à la campagne. Avec desgags d'une grande concision, sur unedemi-page, le troisième tome nousprés<strong>en</strong>te les angoisses d'un futurpère alors que sa compagne est<strong>en</strong>ceinte. Il faut dire que le titre précéd<strong>en</strong>t avait déjà bénéf<strong>ici</strong>é du prixdu meilleur album Angoulême 2004. Manu Larc<strong>en</strong>et aurait égalem<strong>en</strong>tpu être récomp<strong>en</strong>sé pour un autre ouvrage La ligne de Front quiexplore de manière géniale une critique de l'armée par le recours à lapeinture (prés<strong>en</strong>tation dans le numéro 312). Prolifique, Manu Larc<strong>en</strong>eta le grand mérite de montrer que l'on peut faire une œuvre <strong>en</strong>gagéesur différ<strong>en</strong>ts thèmes d'actualité, tout <strong>en</strong> maniant l'art avec maestria.MB.C . D .L'oiseaunoir duchamp fauveCantate pourLouise MichelMichèle BernardEd. EPM2004 - 20 chansons - 22 €Chanteuse <strong>en</strong>gagée, MichèleBernard, <strong>en</strong> collaboration avecles Percussions de Treffort etl'Ensemble vocal (une dizainede femmes, solistes professionnelles),prés<strong>en</strong>te <strong>ici</strong> un hommageà Louise Michel, héroïne dela commune, anarchiste, féministe,dont on fête le c<strong>en</strong>tième anniversairede sa mort. Une vingtainede chansons plus ou moinscélèbres et un CD qui se terminepar la plus connue : le tempsdes cerises. MB.Rebela SonoDolchamarEd. Vinilkosmo (31450Donneville)2005 - 12 chansons - 15 €Après un premier CD "Cu vi pretas?", le groupe finlandaisDolchamar s'est ori<strong>en</strong>té résolum<strong>en</strong>tvers le rock avec ce nouveauCD toujours <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tchanté <strong>en</strong> espéranto.SILENCE N°321 Mars 200548

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