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S!l<strong>en</strong>ceN°350Octobre20074 €6 FSVers la famineMangerou conduireil faut choisirContrôlePasse Navigoet vie privéePolitiqueDes voies pourune régénérationDécroissancecôté femmes


LE MOIS DE LASSERPEEditorialDécroissanceau féminin…Force est de constater que les débats autour de la décroissancese font surtout autour d’hommes ! Que l’on pr<strong>en</strong>ne les articlesparus dans la presse spécialisée, les interv<strong>en</strong>ants dans lescolloques, dans la revue La décroissance ou dans Sil<strong>en</strong>ce, on retrouvetoujours une large majorité d’hommes. Est-ce à dire que les femmesne sont pas concernées ?Sachant que la décroissance ne devrait pas être un retour <strong>en</strong> arrière,mais une ori<strong>en</strong>tation dans une autre direction, plus sobre, plus légèrepour la planète… peut-elle être alors aussi plus légère pourla condition des femmes ?Ceci amène à s’interroger sur les li<strong>en</strong>s possibles <strong>en</strong>tre le féminismeet la critique de la croissance. Les femmes, <strong>en</strong> <strong>en</strong>trant dans le mondedu travail salarié ne sont-elles, comme les hommes, qu’instrum<strong>en</strong>taliséespar une société mercantile qui t<strong>en</strong>d à faire de tous desconsommateurs-consommatrices ?Flor<strong>en</strong>ce de Montreynaud dans “L’av<strong>en</strong>ture des femmes :20 e -21 e siècle” montre qu’à chaque crise économique, les avancéesdu féminisme sont remises <strong>en</strong> question. La décroissance peut-elleêtre vécue autrem<strong>en</strong>t qu’une crise ? L’<strong>en</strong>traide mise <strong>en</strong> avant parles décroissants peut-elle s’appuyer sur les valeurs plus coopérativesdes femmes ?Et comm<strong>en</strong>t relier nos préoccupations <strong>ici</strong> à celles plus lointaines ?Les femmes de nombreux pays sont <strong>en</strong>core loin d’avoir obt<strong>en</strong>ula liberté d’action des femmes occid<strong>en</strong>tales. Comm<strong>en</strong>t alors p<strong>en</strong>serdécroissance et libération de ces femmes ? Ces femmes déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dessavoirs qui échapp<strong>en</strong>t à la sphère marchande (médecine traditionnellepar exemple), comm<strong>en</strong>t revaloriser ces savoirs pour <strong>en</strong> faire des outilsde la décroissance ?Qu’est-ce que ces femmes peuv<strong>en</strong>t apporter dans le débat sur ladécroissance ? Comm<strong>en</strong>t la décroissance doit-elle se démarquerdes sociétés traditionnelles, certes non capitalistes, mais oùla différ<strong>en</strong>ciation des g<strong>en</strong>res est insupportable ?Quelques pistes pour amorcer le débat dans les pages qui suiv<strong>en</strong>t<strong>en</strong> espérant que d’autres pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la suite…Michel Bernard ■SILENCE N°350 Octobre 20073


Décroissance, côté femmesLa questiondu féminismeFarine


Le plus souv<strong>en</strong>t, dans les activitéssociales et culturelles auxquelleselles part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t, les femmes import<strong>en</strong>tles préoccupations qui leur sontaujourd’hui déléguées dans l’espace privé.Il <strong>en</strong> va de même pour ce qui est majoritairem<strong>en</strong>tleurs activités politiques : ellesdevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t responsables dans les domainesde l’<strong>en</strong>fance, de l’éducation, de lasanté…Cela se vérifie aussi dans la mouvancede l’objection de croissance : les femmessont plus nombreuses à mettre <strong>en</strong> routedes ateliers de cuisine, de cosmétique oude santé alternatives que de mécaniqueou de philosophie.Autrefoisle domestique étaitdavantage publicIl se trouve que la colonisation del’espace domestique a été décisive pourl’essor du capitalisme industriel, et celade deux manières : <strong>en</strong> dévalorisant lesproductions traditionnelles des ménagespar la publ<strong>ici</strong>té pour un idéal de vie“bourgeois” (pain blanc et villa de banlieue,etc. etc.) et <strong>en</strong> promouvant partoutl’avis des experts (médecins, éducateursou services sociaux) contre le bon s<strong>en</strong>s etla transmission familiales. Ce sont surtoutdes activités féminines qui ont étédévalorisées par le capitalisme industrielet les femmes, confinées dans leursfoyers, ont perdu une bonne part de leurinflu<strong>en</strong>ce dans l’espace public, celle quepermettai<strong>en</strong>t les activités extérieures (seprocurer chaque jour des produits frais,laver au lavoir), mais aussi la mixité socialeet la domest<strong>ici</strong>té dans les quartiersde pleine ville.Le rapportmasculin-féminindemeure hiérarchiséLa plupart des objecteurs de croissancedénonc<strong>en</strong>t très justem<strong>en</strong>t l’illusiondu progressisme qui consiste à concevoirle Progrès comme le s<strong>en</strong>s prédéterminéde l’Histoire. Cep<strong>en</strong>dant, la visée d’une société<strong>en</strong>fin sout<strong>en</strong>able, humainem<strong>en</strong>tet écologiquem<strong>en</strong>t, va de pair avec certainsprogrès. En est-il qui concern<strong>en</strong>t les femmes ?Nous devons être consci<strong>en</strong>ts que cettevalorisation publique traditionnelle desactivités “féminines” se faisait dans lecadre de la hiérarchie symbolique quiprévaut dans toute l’humanité et estampillecomme supérieur ou préférable cequi est masculin. La plupart de nosconcepts ont un versant féminin et unautre masculin (grand-petit, raide-mou,sec-humide, etc.). Les activités desfemmes étai<strong>en</strong>t autrefois davantage publiquesmais toujours valorisées de façonsubalterne par rapport aux activités masculines.C’est ce qui fait qu’aujourd’hui<strong>en</strong>core, les femmes les plus aisées et a fortioriles hommes cherch<strong>en</strong>t toujours àéviter les activités domestiques <strong>en</strong> employantdu personnel de maison ou <strong>en</strong>déléguant à des <strong>en</strong>treprises de service. Demême, une place égale des femmes restediff<strong>ici</strong>le à obt<strong>en</strong>ir dans le domaine considérécomme supérieur et célébré commetel, celui des activités symboliques telsque les actes et les représ<strong>en</strong>tations religieuses,politiques ou artistiques, les récitshistoriques, la p<strong>en</strong>sée philosophiqueet la recherche sci<strong>en</strong>tifique, a fortiorilorsque ces activités concern<strong>en</strong>t des pouvoirspublics : l’industrie, la finance oul’État.Le rôle civilisateur desactivités domestiquesest rabaissépar l’économieLes femmes se trouv<strong>en</strong>t au cœur del’injustice qui permet la prospérité duCapital. À l’échelle de la planète, c’estmajoritairem<strong>en</strong>t sur le travail non salariéet peu valorisé des femmes que repose lareproduction d’une force de travail masculineou féminine qui se v<strong>en</strong>d au rabaisdans les <strong>en</strong>treprises. Les femmes nourriss<strong>en</strong>t,nettoi<strong>en</strong>t, repos<strong>en</strong>t…C’est seulem<strong>en</strong>t dans les pays oùbeaucoup de femmes sont salariéesqu’une partie de ces tâches est prise <strong>en</strong>charge par des structures (cantines,crèches, maisons de retraite, etc.) qui,parce qu’elles sont peu “r<strong>en</strong>tables”, pein<strong>en</strong>tà obt<strong>en</strong>ir la part des richesses produitesqui leur permettrait de fonctionnercorrectem<strong>en</strong>t. Les soins aux <strong>en</strong>fants ouaux personnes âgées sont toujours peuvalorisés, à la fois d’avoir toujours été assuméspar les femmes dans un contextesymbolique qui les place <strong>en</strong> position subalterne(position qu’elles conserv<strong>en</strong>tdans le salariat), et du fait que la dominationdes impératifs économiques que lecapitalisme impose par les manipulationspubl<strong>ici</strong>taires nous empêche de p<strong>en</strong>serphilosophiquem<strong>en</strong>t et politiquem<strong>en</strong>tl’importance civilisatrice de ces tâches.S'appuyersur l’éducationet le partageintergénérationnelCette importance, les objecteurs decroissance sont bi<strong>en</strong> placés pour l’estimerà sa juste mesure : nous savons combi<strong>en</strong>l’éducation de nos <strong>en</strong>fants est déterminantepour un av<strong>en</strong>ir durable et juste del’humanité, et combi<strong>en</strong> l’école peine àassurer sa mission alors que sévit la pestepubl<strong>ici</strong>taire, basée sur une p<strong>en</strong>sée binaireet la transgression mimée de tous lesinterdits. De plus, l’éducation, c’est bi<strong>en</strong>plus que les appr<strong>en</strong>tissages disciplinairesauxquels la logique consommatrice etcli<strong>en</strong>téliste t<strong>en</strong>d aujourd’hui à réduirel’offre scolaire.SILENCE N°350 Octobre 20075


Décroissance, côté femmesest de l’alim<strong>en</strong>tation, de l’habillage, desjouets et des soins. Pour ce qui lesconcerne, les femmes ont toujours vécudepuis le 19 e siècle dans un climat perman<strong>en</strong>td’injonctions publ<strong>ici</strong>taires quantà leur physique et leur comportem<strong>en</strong>t,autant que pour leurs vêtem<strong>en</strong>ts ou lesproduits utiles au foyer ; injonctionsd’autant plus efficaces qu’elle s’adress<strong>en</strong>tà une fraction symboliquem<strong>en</strong>t subalternede l’humanité, toujours <strong>en</strong> quête de reconnaissanceet de valorisation par rapportau masculin, et pas seulem<strong>en</strong>t dansle domaine sexuel.Par rapport aux hommes, les femmessont donc plus souv<strong>en</strong>t des consommatricescompulsives et peu regardantes,mais c’est aussi ce qui les place au cœurde la problématique : consommer r<strong>en</strong>d-ilplus heureux ? N’<strong>en</strong> résulte-t-il pas unbonheur précaire, au prix de l’asservissem<strong>en</strong>tà des normes qui, <strong>en</strong> fin de compte,empoisonn<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> empêchantd’<strong>en</strong> p<strong>en</strong>ser la trajectoire ?Pour se libérerde la peste publ<strong>ici</strong>taire,les femmes ont besoindes femmesDRDe même, le partage d’expéri<strong>en</strong>ceavec nos anci<strong>en</strong>s est un moy<strong>en</strong> décisifd’acquérir de la sagesse, <strong>en</strong>tre autres laconsci<strong>en</strong>ce que la vie est une trajectoiredouée de forme et nourrie de mémoire, etnon une éternité compulsive qui seramal<strong>en</strong>contreusem<strong>en</strong>t interrompue…La tradition étant ce qu’elle est <strong>en</strong>core,p<strong>en</strong>ser et valoriser les soins aux <strong>en</strong>fantset la relation avec les personnesâgées ne se fera pas sans la part<strong>ici</strong>pationdes femmes ni une prés<strong>en</strong>ce féminine accruedans l’espace public.Les tâches“féminines” sontprises d’assautpar la publ<strong>ici</strong>téMême si depuis quelques années d’off<strong>en</strong>sivepubl<strong>ici</strong>taire, les <strong>en</strong>fants devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tles prescripteurs d’un très grandnombre d’achats des familles, c’est <strong>en</strong>corele plus souv<strong>en</strong>t par les femmes que passela décision ultime, <strong>en</strong> tout cas pour ce quiQui mieux que d’autres femmes pourrai<strong>en</strong>tleur démontrer combi<strong>en</strong> il estagréable de se libérer des injonctions publ<strong>ici</strong>taires<strong>en</strong> faisant le choix de la décroissance?Une telle démonstration ne peut êtreseulem<strong>en</strong>t argum<strong>en</strong>tative. L’exemple estdécisif. Il s’agit de donner <strong>en</strong>vie de diminuersa collaboration aux dégâts humainset écologiques, donner <strong>en</strong>vie de travaillerautrem<strong>en</strong>t, de vivre à partir de moinsd’injustice et de moins d’énergie et de matériaux.La décroissance a donc besoin, duseul point de vue de la consommation etde la résistance à la publ<strong>ici</strong>té, qu’aumoins autant de femmes que d’hommess’impliqu<strong>en</strong>t dans ses activités publiques.Valoriser les pratiquesdomestiquesde non-collaborationIl nous faut parv<strong>en</strong>ir, dans nos foyers,à r<strong>en</strong>oncer aux productions du capitalismeindustriel qui sont coûteuses du pointSILENCE N°350 Octobre 20076


de vue de la justice humaine (pillage desressources du Sud, mépris des travailleurs)comme du point de vue écologique(transports, déchets…). La fameuse“grève de la consommation” exige un travailplus important à la maison. Moi quijardine dans un grand jardin partagé, jevois chaque année des personnes r<strong>en</strong>oncerà leur panier de légumes bio hebdomadaire<strong>en</strong> raison de la préparation nécessairepour les cuisiner…Il faut masculiniserle domestiquepour le valoriserPas question de charger les femmesau nom d’une prét<strong>en</strong>due revalorisationdu domestique qui resterait subalternedans le contexte symbolique actuel.Valoriser les problématiques domestiquespour <strong>en</strong> faire un terrain d’alternative efficaceexige de “masculiniser” les tâchesconcernées. Des hommes, nombreux,doiv<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>per avec les femmes à lanon collaboration aux dégâts de la croissancecomme s’approvisionner localem<strong>en</strong>t,r<strong>en</strong>oncer aux produits polluants,utiliser des d<strong>en</strong>rées moins transforméeset recycler au maximum ; et plus précisém<strong>en</strong>t: cultiver et cueillir ou aller faire lemarché, éplucher et cuisiner, récupérer,raccommoder et réparer.Encore une fois, la plupart de cestâches sont prises <strong>en</strong> charge habituellem<strong>en</strong>tpar les femmes et le risque existequ’elles continu<strong>en</strong>t à leur incomber alorsque leur part demande de plus <strong>en</strong> plus detemps, parce que le choix de non collaborationest minoritaire et qu’il n’y a doncpas ou peu de solutions collectives. Or,ces choix <strong>en</strong>core minoritaires sont ceuxque nous voulons voir se répandre et êtreadoptés largem<strong>en</strong>t, et le plus vite sera lemieux, vu l’urg<strong>en</strong>ce humaine et écologique! Il nous faut donc éviter la connotation“féminine”, pas assez <strong>en</strong>viable, despratiques de non-collaboration.La mixité sera aussi un moy<strong>en</strong> der<strong>en</strong>dre ces choix efficaces immédiatem<strong>en</strong>t,dans un contexte où beaucoup defemmes ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à leur “indép<strong>en</strong>dance”salariale.Elle aura un autre avantage : bi<strong>en</strong> desfemmes devront réévaluer leurs exig<strong>en</strong>cesquant au ménage, à l’hygiène ou aux repas.Pour les couples, la négociation peutêtre libératrice autant qu’instructive, etsortir du cadre duel <strong>en</strong> débattant collectivem<strong>en</strong>tdes <strong>en</strong>jeux écologiques et politiquesdes comportem<strong>en</strong>ts et des produitspeut être un moy<strong>en</strong> d’éviter l’investissem<strong>en</strong>témotionnel qui la r<strong>en</strong>d si souv<strong>en</strong>tdiff<strong>ici</strong>le...L’égalité est un atoutdans l’imaginairepour l’objectionde croissanceDe fait, on constate que la part<strong>ici</strong>pationdes hommes aux tâches habituellem<strong>en</strong>t“féminines” est déjà plus importantedans les milieux de la décroissancequ’ailleurs, preuve que l’<strong>en</strong>jeu est ress<strong>en</strong>ti,sinon expl<strong>ici</strong>té, alors même que la représ<strong>en</strong>tationque les Français se font ducouple est désormais égalitaire bi<strong>en</strong> que,dans les faits, on soit loin du compte.La décroissance a <strong>ici</strong> un atout dansl’imaginaire qu’il serait important de valoriserdans l’espace public, simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>y existant résolum<strong>en</strong>t, avec nos travaux,nos échanges, nos fêtes, nos débats, maisaussi <strong>en</strong> mettant culturellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scènece qui nous mobilise et nous interroge(paroles et écrits, chant, théâtre, installations,vidéos…), ce qui revi<strong>en</strong>drait à s’opposer<strong>en</strong>fin à l’influ<strong>en</strong>ce de la pub sur sonterrain même, celui du désir de s<strong>en</strong>s etd’expéri<strong>en</strong>ce. Car on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d souv<strong>en</strong>t qu’ils’agit de privilégier l’être sur l’avoir, maisc’est sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre à tort que l’avoir seraitce qui motive aujourd’hui la consommationeffrénée. Dans les propositions dela pub, c’est de l’imaginaire, du s<strong>en</strong>s, del’expéri<strong>en</strong>ce qui nous font avant tout <strong>en</strong>vie,les objets n’<strong>en</strong> sont que le support !L’accession desfemmes au politiquepeut socialiser lestâches domestiquesD’un point de vue plus stratégiqueque tactique, il faut aussi permettre auxfemmes de part<strong>ici</strong>per <strong>en</strong> nombre à l’activitépolitique pour stimuler des réponsescollectives à l’objectif de moindre empreinteécologique. Les femmes sont lesmieux placées pour porter cette exig<strong>en</strong>cecar les efforts de masculinisation préconisésci-dessus risqu<strong>en</strong>t d’être imparfaits etelles ress<strong>en</strong>tiront plus que les hommesl’augm<strong>en</strong>tation des tâches domestiques,tout <strong>en</strong> ne trouvant pas leur compte devalorisation égalitaire.L’inv<strong>en</strong>tivité des femmes et deshommes est requise car ce sont, non pasdes productions domestiques, mais desalternatives industrielles non capitalistesqui seront la plupart du temps les pluséconomes <strong>en</strong> temps et <strong>en</strong> énergie pourque nous puissions nous approvisionnerle plus localem<strong>en</strong>t possible et recycler aumaximum. Elles devrai<strong>en</strong>t s’avérer plusproductives par une division choisie degestes et de techniques, mais aussi déc<strong>en</strong>traliséeset coopérativem<strong>en</strong>t gérées. Nousautres citoy<strong>en</strong>s, hommes et femmes à égalité,avons à conquérir les moy<strong>en</strong>s d’exercerun droit d’inv<strong>en</strong>taire sur ce qui estr<strong>en</strong>du possible par les sci<strong>en</strong>ces et les techniqueset, à terme, sur leurs objectifs derecherche.On peut ainsi concevoir que, dansplusieurs cas, des productions industrialisées,non r<strong>en</strong>tables du point de vue capitalistequi sévit aujourd’hui, seront demeilleurs choix que des productions domestiquesdu point de vue humain commeécologique. L’autonomie chère à beaucoupd’objecteurs de croissance n’est sansdoute pas la rev<strong>en</strong>dication qu’il nous faudraitmettre <strong>en</strong> avant. Plutôt que d’unimaginaire inspiré par l’individualismequi sied au capitalisme, nous avons besoinde mettre <strong>en</strong> œuvre (<strong>en</strong> actes !) etde cultiver dans nos représ<strong>en</strong>tations etnos rêves, une hétéronomie <strong>en</strong>fin assumée,réfléchie, bref démocratique et écologiquepuisqu’il s’agit de faire sociétéautrem<strong>en</strong>t qu’aujourd’hui mais à partird’aujourd’hui, <strong>en</strong> nous demandant : àquoi sommes-nous attachés ? à quoivoulons-nous l’être ?Il y a là une “spirale vertueuse”, desboucles de rétro-actions : dès maint<strong>en</strong>ant,le choix de consacrer moins detemps aux tâches d’un quotidi<strong>en</strong> pourtantplus pr<strong>en</strong>ant car plus sout<strong>en</strong>able doit êtrepossible pour toutes les femmes, donc ona besoin de tous les hommes, et c’est lacondition sine qua non pour une part<strong>ici</strong>pationefficace des femmes au politiquequi est décisive vers une société plus justeet plus durable, avec une économie <strong>en</strong>finassignée au service de cet objectif.SILENCE N°350 Octobre 20077


d’hui majoritairem<strong>en</strong>t vécue par lesfemmes, celle du s<strong>en</strong>s du travail humain,se trouve dans la nécessité vitale de faireprogresser l’égalité hommes-femmes dansle cont<strong>en</strong>u comme dans le partage destâches domestiques, avec l’objectif depromouvoir dans l’espace public unevraie démocratie active où les femmesai<strong>en</strong>t toute leur place.Contribuer aux visées du féminisme,c’est à la fois r<strong>en</strong>forcer les moy<strong>en</strong>s (l’accèsdes femmes au politique, pour parv<strong>en</strong>ir àsubordonner l’économie par la non-collaborationaux dégâts actuels et par la démocratieactive) et conquérir une part dela fin (plus de justice et de liberté pourtous les humains).On peut s’att<strong>en</strong>dre à ce qu’une plusgrande égalité dans la sphère privée commedans la sphère publique avec, à terme,une moindre césure <strong>en</strong>tre ces deux espaces,nous permette de progresser versla fin de la hiérarchie bipolaire du symbolique(objectif ultime du féminisme) etson découplage d’avec les g<strong>en</strong>res, l’év<strong>en</strong>tailde ces derniers se diversifiant (1) audelàdu dualisme masculin-féminin.Je développe ci-après quelques propositionsimmédiates.Construire sa maison <strong>en</strong> paille (voir l’article sur l’association Hélichryse dans S!l<strong>en</strong>ce n° 342 ).La parité dansles activités publiquesde l’objectionde croissanceDans les activités publiques de l’objectionde croissance, tout faire pourqu’apparaiss<strong>en</strong>t à chaque fois une moitiéde femmes et une moitié d’hommes.Au niveau des responsabilités internes(même provisoires, le temps d’une initiative),s’obliger à la parité chaque fois qu’elleest possible : c’est une question de cohér<strong>en</strong>cepolitique. On n’att<strong>en</strong>d pas desfemmes et des hommes qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>charge l’organisation d’une initiativequ’ils ai<strong>en</strong>t des compét<strong>en</strong>ces précisesmais la seule volonté de coopérer pourréussir. Nul doute qu’une moitié defemmes bouleverse certaines routines,mais ce sera forcém<strong>en</strong>t dans le s<strong>en</strong>s der<strong>en</strong>dre les initiatives publiques plus largem<strong>en</strong>trecevables (par les femmes, <strong>en</strong>treautres…), moins “professionnelles”,toutes qualités décisives pour qui veutpromouvoir la démocratie active. C’estMarie Clem’spourquoi vous avez bi<strong>en</strong> lu : s’obliger àla parité. C’est pourquoi les groupesd’agitateurs politiques devrai<strong>en</strong>t toujoursse poser la question de la part<strong>ici</strong>pationdes femmes dans les conditions qui sontmajoritairem<strong>en</strong>t les leurs aujourd’hui (lacharge des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> particulier…) ettrouver des solutions pratiques.Vivre des activitésculturellesPar des activités culturelles le plussouv<strong>en</strong>t possible publiques, modifier lesress<strong>en</strong>tis et provoquer questionnem<strong>en</strong>t etdébats avec pour vocation d’influer surl’espace privé et la répartition des tâches<strong>en</strong>tre hommes et femmes mais aussi lecont<strong>en</strong>u de ces tâches. Lectures, installationsvisuelles, théâtralisation, vidéos,etc. : tout sera bon pour représ<strong>en</strong>ter,dans telle ou telle situation, la bipolarisationhiérarchisée des g<strong>en</strong>res via la conversation,les gestes et les attitudes.Représ<strong>en</strong>ter au s<strong>en</strong>s le plus large, lemoins maniché<strong>en</strong> possible : il s’agit d’<strong>en</strong>appeler aux s<strong>en</strong>sibilités et aux intellig<strong>en</strong>ces…Mais il s’agit aussi d’oser farfouillerdans les évid<strong>en</strong>ces de l’ordinaire(y compris sexuelles).(1) De mon point de vue, ce qui a lieu aujourd’huin’est pas la “dé-différ<strong>en</strong>ciation sexuelle” “tellem<strong>en</strong>tt<strong>en</strong>dance” que dénonce Paul Ariès dans LaDécroissance n°37 page 5. Les g<strong>en</strong>res se diversifi<strong>en</strong>t, etc’est une bonne chose pour qui estime que l’assignationsociale au “féminin” ou au “masculin” canoniquessont des <strong>en</strong>traves au développem<strong>en</strong>t des personneset à leur richesse id<strong>en</strong>titaire.SILENCE N°350 Octobre 20079


Décroissance, côté femmesDRAgir auprès des éluset des institutionsL’éducation des <strong>en</strong>fants est déterminante: <strong>en</strong> sachant qu’une bonne part estjouée avant tout <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t collectif, ilfaut néanmoins être att<strong>en</strong>tif au matérieléducatif, aux livres et aux vidéos. De lamême manière qu’il faut dénoncer les inconséqu<strong>en</strong>cesécologiques, le sexismedoit être repoussé et la contribution historiquedes femmes valorisée au nom dela justice et de l’esprit critique indisp<strong>en</strong>sablesà une vraie démocratie.Exigeons l’imposition toujoursséparée, et de même le statut social <strong>en</strong>général : ne pas distinguer les personnesqui cohabit<strong>en</strong>t dans l’accès à aucun droit.Obt<strong>en</strong>ir que la paternité soit valorisée:pour la retraite, reconnaître le travail paternelcomme le travail maternel, donnerdroit à p<strong>en</strong>sion pour les pères divorcés <strong>en</strong>leur confiant plus souv<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants,obligation d’un congé de paternité et partagestrict <strong>en</strong>tre les tuteurs légaux des abs<strong>en</strong>cespour <strong>en</strong>fant malade.Obt<strong>en</strong>ir la nomination d’autant defemmes que d’hommes dans les commissionsde recrutem<strong>en</strong>t, les conseils et leprofessorat des organismes d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tet de recherche publics (mesuregratuite !).La questionde l’allocationd’exist<strong>en</strong>ceBeaucoup de rev<strong>en</strong>dications qui améliorerai<strong>en</strong>tce qui constitue de fait la viede beaucoup de femmes sont pleinem<strong>en</strong>tlégitimes, comme celle d’un vrai servicepublic d’éducation de la petite <strong>en</strong>fance(gratuit par redistribution), ou celle del’égalité des salaires à qualification égale,ou <strong>en</strong>core celle du droit à un logem<strong>en</strong>tcorrect quels que soi<strong>en</strong>t les aléas de la vie.Les bonnes propositions ne manqu<strong>en</strong>tpas (voir ce qui précède…), c’est l’activitépolitique des citoy<strong>en</strong>s qui fait défaut et c<strong>en</strong>’est pas la caricature que constitue la démocratiepart<strong>ici</strong>pative (conseils de quartieretc.) qui y changera grand-chose.Quelle visée sous-t<strong>en</strong>d la rev<strong>en</strong>dicationd’un rev<strong>en</strong>u garanti ou d’une allocationd’exist<strong>en</strong>ce ? Le souci d’assurer à tous ledroit à une vie “déc<strong>en</strong>te”, un qualificatif àdébattre d’urg<strong>en</strong>ce : car nous avons à assumerce souci hautem<strong>en</strong>t humain avec lavisée non moins nécessaire de diminuernotre empreinte écologique.Une “allocation d’exist<strong>en</strong>ce” ne vaudraitqu’avec un montant élevé permettantd’assurer une réelle indép<strong>en</strong>dance devie, y compris familiale (se loger, éleverSILENCE N°350 Octobre 200710


des <strong>en</strong>fants même seul — hélas trop souv<strong>en</strong>tle cas pour des femmes — et avoirassez de surplus pour une vie culturelle).Si cette allocation est faible (à court terme,ce sera très diff<strong>ici</strong>le qu’il ne le soit pas: il faudrait, <strong>en</strong>tre autres, <strong>en</strong> avoir finiavec la domination capitaliste), ce sontles femmes qui y seront assignées <strong>en</strong> massecomme c’est déjà le cas pour les minimasociaux et les temps partiels.Ne faudrait-il pas mieux déclarer qu<strong>en</strong>otre folle productivité permettrait dedonner emploi et rev<strong>en</strong>u à tous <strong>en</strong> diminuantconsidérablem<strong>en</strong>t le temps de travailde chacun ? Par exemple : rev<strong>en</strong>diquerpour tous la “semaine de vingt heurespas plus pour le Capital (ou l’État) » (assortied’un rev<strong>en</strong>u maximal autorisé) ?Voilà une rev<strong>en</strong>dication que le capitalism<strong>en</strong>e pourra pas nous servir au rabais,aussi la ress<strong>en</strong>t-on comme hors de portéeimmédiate, comme une “expéri<strong>en</strong>ce dep<strong>en</strong>sée utopique” qui nous rappelle lanécessité de conquérir un réel pouvoir citoy<strong>en</strong>.Tel est l’intérêt des rev<strong>en</strong>dicationspeu <strong>en</strong>racinées, pratiquem<strong>en</strong>t horscontexte : donner à imaginer. Ici : deshommes qui aurai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin la possibilitéde partager avec les femmes le souci duquotidi<strong>en</strong> au lieu que trop de ces dernièressoi<strong>en</strong>t poussées à se cont<strong>en</strong>terd’une “allocation d’exist<strong>en</strong>ce” assortie desjoies du foyer... ; et tous, hommes etfemmes, qui aurions plus de temps pourréfléchir à nos choix de vie et à la marchedu monde (<strong>en</strong>tre autres au s<strong>en</strong>s des emploisqui nous sont proposés et de lacourse à la productivité).Diminuer partoutl’importancedes relationsdominant-dominéParmi les lectures qui m’ont été utiles• Sur les inégalités actuelles : le site de l’INSEE où les données concernantFemmes et hommes : regards sur la parité ont été récemm<strong>en</strong>t révisées, et celui del’Observatoire des Inégalités ; tous les deux propos<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t des chiffresmais aussi des comm<strong>en</strong>taires très instructifs.• Sur l’importance de l’égalité dans l’espace privé, la plus réc<strong>en</strong>te contribution :Dominique Méda et Hélène Périvier, Le deuxième âge de l’émancipation, Seuil 2007,et sur l’imaginaire égalitaire des jeunes générations : cf. l’<strong>en</strong>quête ISSP France 2002,sur internet.• Sur l’histoire du féminisme et ses conquêtes : de nombreux livres et sites, parmilesquels Sysiphe.org. et Les femmes et la vie ordinaire de Christopher Lasch,Climats 2006.• Sur la démocratie active : chercher l’article <strong>en</strong> ligne de Philippe Zarifian.• Sur la bipolarisation hiérarchisée du symbolique : Masculin/Féminin(tomes 1 et 2) de Françoise Héritier, O. Jacob 1996 et 2002.Même lorsque les femmes sont majoritairesdans une association ou un réseau,(et je me demande si ce n’est passouv<strong>en</strong>t le cas dans l’objection de croissance),les hommes y occup<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>tla plupart des responsabilités. Dès laprise de parole, la question de la part desfemmes est posée, <strong>en</strong>core plus massivem<strong>en</strong>tque celle des hommes bi<strong>en</strong> quepour des raisons qui se rejoign<strong>en</strong>t : c’estla compétition pour “avoir raison” qui està l’œuvre, selon le modèle des joutes oratoireshéritées de la démocratie athéni<strong>en</strong>ne.Sortir de ce modèle profiterait nonseulem<strong>en</strong>t aux femmes mais aussi à unemajorité d’hommes.Il est certainem<strong>en</strong>t vain d’espérer queles routines soi<strong>en</strong>t ébranlées par celles etsurtout ceux qui les trouv<strong>en</strong>t confortablesou même naturelles : donner à ress<strong>en</strong>tirles contradictions, à vivre de l’inconfortet am<strong>en</strong>er à questionner, à remanier, sontdes objectifs qui concern<strong>en</strong>t surtout lesarts (voir plus haut)… Mais comme unbon nombre d’humains trouve déjà la situationdes g<strong>en</strong>res, non seulem<strong>en</strong>t inégalitairepour les “femmes”, mais aussi péniblepour pas mal d’ “hommes”, lapossibilité existe de former des groupesd’agit-prop et de réflexion pour propagerla prise <strong>en</strong> compte de ces difficultés.Ainsi, concernant les échanges oraux,une recherche active de techniques est àmettre au crédit des alternatifs <strong>en</strong> général,et de l’objection de croissance <strong>en</strong> particulier.Des propositions ont d’ores et déjàété avancées et expérim<strong>en</strong>tées pour favoriserplus de justice, mais aussi de justesseà l’oral. Vous trouverez beaucoupd’idées dans le manuel Guérilla kit deMorjane Baba (éditions La Découverte2003), aussi sur le site des Colporteurs dela décroissance. De plus, une réflexionpassionnante est <strong>en</strong> cours chez LesR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts Généreux (autre site à visiter).Un principe élém<strong>en</strong>taire se trouve déjàà portée immédiate : r<strong>en</strong>oncer auxsalles avec tribune et rangées fixes...Soyons consci<strong>en</strong>ts qu’il y aura toujoursdu “pouvoir” mais l’important est qu’ilcircule, qu’il soit disponible et pas confisqué! Et des rituels sont à inv<strong>en</strong>ter pour,qu’<strong>en</strong> fin d’échange, il soit remis à laTerre, ou au Vide d’où tout procède, oudans le Livre Blanc de l’Incréé : à nous defaire preuve d’imagination…Et les productions écrites ? Comm<strong>en</strong>tcoopérer <strong>en</strong>tre hommes et femmes qui réfléchiss<strong>en</strong>tet se docum<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pour écriredes interv<strong>en</strong>tions plus vivantes, qui ménag<strong>en</strong>tla part de l’incertitude, du choixmultiple ? Il existe une t<strong>en</strong>tative techniqueappelée “hyperdébat”, mais il restebeaucoup à inv<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> pratiquant. Car ils‘agit de proposer des écrits qui donn<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vie de réfléchir et de contribuer aumaximum de lecteurs. Diverses formesinteractives devrai<strong>en</strong>t être possibles surinternet, mais pas seulem<strong>en</strong>t. L’importantest sans doute d’être consci<strong>en</strong>t(e) qu’onréalise une interv<strong>en</strong>tion dans un débatplutôt qu’une somme achevée…Finalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> matière de débat public,oral comme écrit, il me semble quel’<strong>en</strong>jeu, pour une reconquête citoy<strong>en</strong>nedu politique, est de sortir des modèles dominants(et dominateurs) plutôt que d’yinclure les femmes…Marie Najman ■(texte écrit <strong>en</strong> mars-juin 2007,avec l’aide indisp<strong>en</strong>sable d’Angéline Delbos,Didier Laur<strong>en</strong>cin, Marilou Terri<strong>en</strong> et Bernard Legros)SILENCE N°350 Octobre 200711


Décroissance, côté femmesLa générosité masculineIl y a quelque temps déjà, Sil<strong>en</strong>ce m’avaitproposé de réfléchir sur la décroissance“côté femmes”. Alors j’ai guettéce que disai<strong>en</strong>t les lectrices.Un passage peu connude la G<strong>en</strong>èse...Adam s’<strong>en</strong>nuyait seuldans l’Ed<strong>en</strong>.Alors Dieu lui dit :“Je vais te donner unecompagne qui pr<strong>en</strong>dra soinde toi et cuisinera de bonspetits plats. Elle sera belleet douce, att<strong>en</strong>tiveà tes désirs... Seulem<strong>en</strong>t voilà,pour la créer, j’ai besoinque tu me donnesune de tes jambes.- Une jambe ?...Je ne pourrais pas l’avoirpour une côte ?”Elisad’elles se complaît : “Je suisfemme et je suis fée...” On p<strong>en</strong>se àL’uneDutronc : “Je fais ma propre publ<strong>ici</strong>té,m’essayer c’est m’adopter !” Maischez lui, c’est de l’humour !Ce que j’ai lu relève plus ou moins du“corporatisme”. On dirait que les femmesne peuv<strong>en</strong>t plus être heureuses qu’<strong>en</strong>treelles. Je force le trait, mais il y a de cela.La solidarité est nécessaire, je la pratiqueet je l’apprécie mais ma solidarité(féminine) s’<strong>en</strong>flamme aussi quand jevois par exemple un homme accusé detorts qui ne sont pas les si<strong>en</strong>s !Voulez-vous faire avec moi un petitpas de côté ?Parlons-nous desmêmes hommes ?Ceux que je connais sont intellig<strong>en</strong>ts,drôles, serviables, <strong>en</strong>fin presque tous, àpart quelques patrons pires que primates.Et maint<strong>en</strong>ant que je suis vieille, ils ontassez d’imagination créatrice pour metrouver aimable : bravo et merci !Où sont ces hommes merveilleux ?Pas sur le terrain de la compétition (etmoi et moi !) mais sur celui de la solidaritéet du partage.Justem<strong>en</strong>t le domaine de Sil<strong>en</strong>ce :vous les avez r<strong>en</strong>contrés sans les reconnaître!Vous étiez le nez dans la rev<strong>en</strong>dication...Je ne rev<strong>en</strong>dique pas pour nous unemeilleure place dans le système mais carrém<strong>en</strong>tautre chose.Je sais qu’il y a beaucoup de femmesexploitées mais aussi d’<strong>en</strong>fants exploités,d’émigrés exploités... C’est contre l’exploitationque je me bats, que nous nousbattons, c’est elle que nous devons attaquerà la racine.Comm<strong>en</strong>t sontdistribués les rôlesdans un mondesolidaire ?Si on réussit à donner <strong>en</strong>vie d’unmonde solidaire, tout changera pourtous. Alors, comm<strong>en</strong>çons tout de suite !Les femmes exig<strong>en</strong>t d’être aiméesmais sav<strong>en</strong>t-elles aimer ?Je vais vous donner ma recette : dansnotre couple, Michel pr<strong>en</strong>ait le parti desfemmes et moi le parti des hommes, ça finissaitpar nous faire rire.Il agissait pour mon bonheur et j’agissaispour le si<strong>en</strong>. C’était bi<strong>en</strong>, mais il a étéplus efficace que moi puisqu’il est parti del’autre côté de la vie et que je suis <strong>ici</strong>, avecma reconnaissance <strong>en</strong>vers la g<strong>en</strong>t masculine...Parlons de la beautéC’est très agréable d’être trouvée belle.Tout ce qu’on dit, tout ce qu’on faitpr<strong>en</strong>d un charme supplém<strong>en</strong>taire.Ri<strong>en</strong> de tel pour être bi<strong>en</strong> dans sapeau !D’où vi<strong>en</strong>t la beauté ? En fait, c’estsurtout une création de celui ou celle quiregarde. C’est une œuvre collective qui sedonne des critères variables.Les critères véhiculés par les médiassont réducteurs : refusons ces étroits “canons”et diversifions, élargissons, humanisonsnos critères !Le désir sexuel joue : loué soit-il, d’autantplus qu’il peut pr<strong>en</strong>dre mille formesjusqu’à embrasser l’univers <strong>en</strong>tier !Au cours des siècles les hommes sesont montrés créatifs au point que maint<strong>en</strong>antla beauté est presque exclusivem<strong>en</strong>tl’apanage des femmes.SILENCE N°350 Octobre 200712


... Autre passage <strong>en</strong>core moins connuAdam est mort à la sortie de l’Ed<strong>en</strong> et Eve est effondrée.Alors Dieu lui dit :“ Je vais te donner un autre Adam aussi beau que le premier... Seulem<strong>en</strong>t voilà,pour le créer, j’ai besoin que tu me donnesune de tes côtes.- Une côte ? ... Je ne pourrais pas l’avoir pour une natte ?”Merci, mais c’est trop !Nous aussi, nous sommes capablesd’inv<strong>en</strong>ter des critères. Allons, les filles,peaufinons une nouvelle beauté masculine!Eux aussi sont des paysages, monts etvallées, forêts et sources...Si nous réussissons à convaincre noshommes qu’ils sont beaux sans avoir besoind’exhiber des muscles, ils serontmieux dans leur peau.Hommes et femmes se modèl<strong>en</strong>t mutuellem<strong>en</strong>t.Les hommes ont conquis le droitd’exprimer de mille façons leur admirationpour les femmes.Et nous, aurons-nous assez de générositéet de tranquille assurance pour dir<strong>en</strong>otre admiration pour les hommes qui sebatt<strong>en</strong>t avec nous pour un mondemeilleur ?Ils cherch<strong>en</strong>t leur dignité ailleurs quedans les attributs masculins, orgueil desmachos ; c’est bi<strong>en</strong>, mais ce n’est pas uneraison pour traiter maint<strong>en</strong>ant par le méprisces attributs !Des rôles différ<strong>en</strong>ts,une égale dignitéJ’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds : l’admiration c’est bi<strong>en</strong>beau mais c’est kikiparle <strong>en</strong> public et kikifaitle ménage ?Si la femme est surchargée de travail,ce n’est pas forcém<strong>en</strong>t de la faute de soncompagnon. La machine économiques’emballe et nous affole tous.Il y a aussi, ne le nions pas, desfemmes insatiables à qui tout est dû.Je voudrais que mes jeunes sœurs dis<strong>en</strong>tà leur compagnon “mais non, je neveux pas de richesses, mais non, je n’aipas besoin que tu fasses des prouesses. Tues beau dans ta faiblesse comme dans taforce.” Qu’elles valoris<strong>en</strong>t le travail accompliet qu’elles valoris<strong>en</strong>t aussi le repos.Voilà une bonne <strong>en</strong>trée dans la décroissance!Cela ne désamorce pas <strong>en</strong>core les rev<strong>en</strong>dicationssur le partage des tâchesmais l’éclairage change.DRC’est normal que nous ne fassions pasles mêmes choses : nous sommes différ<strong>en</strong>tsquant aux forces, aux rythmes, etc.Il n’est pas sûr que nous soyons autantlésées que le dis<strong>en</strong>t les féministes rev<strong>en</strong>dicatrices: peu de femmes au cœurdes c<strong>en</strong>trales, au marteau piqueur, à la déchetterie...Merci Messieurs de pr<strong>en</strong>dreles travaux les plus pénibles mais ce n’estpas juste que vous y laissiez la santé : c’estaussi notre souci de vous <strong>en</strong> libérer !Autrem<strong>en</strong>t, c’est plutôt lui qui pr<strong>en</strong>dla parole <strong>en</strong> public ? Merci de m’épargnerce stress, je préfère coller les <strong>en</strong>veloppes.C’est lui qui conduit la valse ?Comme c’est reposant et dynamisant dese caler sur son rythme !La plupart des femmes sont commemoi et les hommes non plus ne dispos<strong>en</strong>tpas à tout mom<strong>en</strong>t de l’énergie qu’il fautpour impulser, coordonner, représ<strong>en</strong>terun grand mouvem<strong>en</strong>t. Nous préféronsalors l’arrière plan : nuancer, ajuster,transmettre, rapprocher...La “parité” laisse intacte la conc<strong>en</strong>trationdes pouvoirs. Et il faudrait que lesfemmes boug<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>trer dans ce jeu ?Après l’effet de nouveauté (toute relative),on s’apercevra que le pouvoirconc<strong>en</strong>tré a sur elles les mêmes effets ravageurs.Je préfère me bouger pour qu’onaccède tous de plein droit à la dignité,qu’on soit dans l’ombre ou sous les projecteurs.Il y a, pour des raisons à la fois biologiqueset culturelles, moins de femmesque d’hommes capables d’assurer le premierrôle ? Ce n’est pas un drame tantque la situation reste fluide et contrôlée.Pourquoi alors est-ce vécu par certainescomme une frustration ? Parce quel’arg<strong>en</strong>t et les honneurs vont à ceux quiguid<strong>en</strong>t, alors que les seconds rôles, quidemand<strong>en</strong>t autant de tal<strong>en</strong>t, sont sousévalués.C’est l’ inégalité des salaires etdes honneurs qui aiguillonne la compétitionet fausse tout !Cassons la rivalité !La frustration, c’est le nerf du capitalisme.Pactisons au lieu de rivaliser,mieux : pr<strong>en</strong>ons fait et cause pour lecamp “adverse”! Je parie que tu as cru,lecteur, lectrice, que le titre “générositémasculine” était du second degré. Ehbi<strong>en</strong> non ! Je p<strong>en</strong>se que les femmes doiv<strong>en</strong>treconnaître ce que leur donn<strong>en</strong>t leshommes. Il n’est pas question de direqu’ils sont parfaits (le sommes- nous ?)mais simplem<strong>en</strong>t de se souv<strong>en</strong>ir qu’on aplus de chances d’être perfectible quandon est aimé. C’est à la fois notre plaisir etnotre responsabilité.Françoise Chanial ■13SILENCE N°350 N°349 Septembre Octobre 2007


échange publ<strong>ici</strong>taireéchange publ<strong>ici</strong>taireFemmes-HommesPetite phrase“Tant que cette viol<strong>en</strong>ce spécifiquesera occultée ou relativisée,tant qu’elle ne sera pas suffisamm<strong>en</strong>tprise <strong>en</strong> compte par l’Etatet reconnue comme un véritable<strong>en</strong>jeu par la société toute <strong>en</strong>tière,elle ne cessera pas. C’est à ceprix seulem<strong>en</strong>t que la France quise rev<strong>en</strong>dique comme la patriedes droits de l’homme sera aussicelle des droits des femmes”Prune de Montvalon, rapport surles viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes,Amnesty international, février2006.Droit de voteC’est dans le Wyoming (un desEtats des Etats-Unis) que lesfemmes ont eu les premières ledroit de vote. C’étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1869.En Europe, les femmes ont ledroit de vote dans tous les pays…espace loisirsLongchaumois(Jura)foireécobiologique6 e édition27 et 28octobre 2007confér<strong>en</strong>cesanimations jeuxcoopératifsorganisé par Humeur biotel 04 84 60 69 34mais <strong>en</strong> Suisse, elles ont dûatt<strong>en</strong>dre 1981 pour l’avoir auniveau confédéral. Les femmesn’ont toujours pas le droit de votedans de nombreux pays d’Afriqueet d’Asie.S U È D EEgalitésà revoirLa Suède fait valoir sa grandeparité <strong>en</strong> politique : les femmesreprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 50 % du gouvernem<strong>en</strong>tet 49 % des députés.Pourtant, lors des élections législativesdu 17 septembre,l’Initiative féministe a prés<strong>en</strong>téde nombreuses candidates. Cemouvem<strong>en</strong>t créé à l’initiatived’une anci<strong>en</strong>ne dirigeante communistedénonce une parité <strong>en</strong>trompe-l’œil. Il rappelle que lesécarts de salaire se mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t(une Suédoise gagne, à travailégal, 18 % de moins qu’unSuédois — l’écart est de 25 %<strong>en</strong> France), la hiérarchie économiqueest toujours presque exclusivem<strong>en</strong>tmasculine : 5 femmesPDG sur les 291 sociétés cotées<strong>en</strong> bourse. Alors qu’il n’y a que 9millions d’habitants, on compte20 000 agressions contre lesfemmes chaque année et l<strong>en</strong>ombre de viols est <strong>en</strong> hausse.I T A L I EPart<strong>en</strong>ariatouvertLe gouvernem<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong> a adoptéau conseil des ministres, le8 février 2007, un projet de loireconnaissant les unions de fait<strong>en</strong>tre deux personnes, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>tde leur sexe. Malgréles condamnations de l’Eglise,ce texte devrait maint<strong>en</strong>ant êtreadopté par le Parlem<strong>en</strong>t et donnerun statut aux couples prochedu Pacs <strong>en</strong> France.Les femmesdans lesassociationsFin 2003, sur 880 000 associations,<strong>en</strong>viron 175 000 ont aumoins un-e salarié-e dont 21 000ont plus de dix salariés. Au total,il y a plus de 1,5 million de personnessalariées dans les associations,soit 5 % de la populationactive, pour 11 millions de bénévoles.41% des emplois sontdans le sanitaire et le social,29 % dans l’éducation etSILENCE N°350 Octobre 200714Baisse de l’usagede la piluleLa France nerespecte passes propres loisLa loi sur la parité, qui date de2000, n’est pas respectée parle gouvernem<strong>en</strong>t lors de la nominationdes hauts fonctionnaires.En témoigne par exemple le faibletaux de femmes préfètes(6 % <strong>en</strong> 2004) ou rectrices (24 %<strong>en</strong> 2004).la recherche… 60 % des emploissont subv<strong>en</strong>tionnés. Or, 71 % dessalarié-e-s sont des femmes !P A R I S13 e festivaldu film gayet lesbi<strong>en</strong>Le 13 e festival du film gayet lesbi<strong>en</strong> se ti<strong>en</strong>dra du 13 au20 novembre 2007 au cinémaLe Rex (Paris 2 e ). Thèmede l’année : idoles et icônes.Hommage à Dalida. Programme :FFGLP Festival, 8, ruedu Repos, 75020 Paris.Des études ont montré un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la prise de la pilule etdiffér<strong>en</strong>tes formes de cancer (du sein, de l’utérus…), particulièrem<strong>en</strong>tmarqué chez les femmes qui fum<strong>en</strong>t. D’où une baissede l’utilisation de la pilule constatée un peu partout <strong>en</strong> Europe.Il est clair que contrôler sa fertilité de manière chimique n’estpas innoc<strong>en</strong>t. Mais par quoi remplacer la pilule ? Le préservatif,efficace aussi bi<strong>en</strong> contre le sida, les maladies sexuellem<strong>en</strong>ttransmissibles et la procréation, reste le moy<strong>en</strong> de contraceptionle plus sûr et le plus inoff<strong>en</strong>sif pour la santé… mais, commele préservatif féminin, est un “coupe-amour” pour beaucoup.Les implants, qui évit<strong>en</strong>t les grossesses du fait d’un oublide pilule, ont sans doute les mêmes inconvéni<strong>en</strong>ts au niveaude la santé que la pilule.Le stérilet n’est pas supportépar toutes. La piluledu l<strong>en</strong>demain (dite piluleabortive) bi<strong>en</strong> que de plus<strong>en</strong> plus utilisée, est perçuecomme très viol<strong>en</strong>te. Lechoix de la contraceptionreste un casse-tête… qui setraduit par beaucoupd’hésitations `et par le mainti<strong>en</strong><strong>en</strong> France de 200 000 avortem<strong>en</strong>tspar an.DR


FemmesLes TricoteusesOn dit souv<strong>en</strong>t de la révolution française qu’elle fut bourgeoise,comme si on avait tout dit. Non seulem<strong>en</strong>t elle fut l’accession politiquede la bourgeoisie au pouvoir <strong>en</strong> éliminant physiquem<strong>en</strong>t les symbolesde la royauté, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce la tête toute symbolique de Louis XVI.Mais, quand on vous tranche le symbole, ça fait quand même mal !La révolution française fut aussi uncombat, une première marche dansl’accession à de véritables droitspour les femmes : Rousseau et son Emileavai<strong>en</strong>t remis l’<strong>en</strong>fant au sein et confinéles femmes à la maison dans l’espace domestiqued’où l’<strong>en</strong>fant de G<strong>en</strong>ève, <strong>en</strong> intransigeanthelvétique ne voulait plus lafaire sortir. Ah ! les Lumières n’éclairai<strong>en</strong>tpas tout le monde. Rousseau p<strong>en</strong>saitque les femmes contribuai<strong>en</strong>t à la décad<strong>en</strong>cedes mœurs et du goût, <strong>en</strong> cettefin d’anci<strong>en</strong> régime marqué par le pouvoirexcessif de celles-ci, avec leurs salons.Avec la révolution elles pur<strong>en</strong>t divorceret fur<strong>en</strong>t libérées de l’autoritépaternelle.Olympe de Gouges, qui disait que lesfemmes avai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> le droit de monter àla tribune puisqu’elles avai<strong>en</strong>t celui demonter à l’échafaud, ne trouva, avec MmeRoland ou Mme de Staël, que bi<strong>en</strong> peu desecours du côté des hommes, mis à partCondorcet ou Poulain de la Barre.Germaine de Staël pouvait écrire :“Depuis la révolution, les hommes ont p<strong>en</strong>séqu’il était politiquem<strong>en</strong>t et moralem<strong>en</strong>t utilede réduire les femmes à la plus absurde médiocrité”.Olympe, amazone de la révolution,p<strong>en</strong>sait que la tyrannie exercée sur lesfemmes était la véritable matrice detoutes les formes d’inégalité. Elle affichaitses textes sur les murs : l’affiche rougec’est elle ! De nos jours, tout a changé ?De Ségolène Royal humiliée par le mufleFabius à Edith Cresson rouée dans la fangedes machos, <strong>en</strong> passant par les attaquesrustiques des paysans <strong>en</strong>versVoynet, les argum<strong>en</strong>ts sexistes sont à l’appuides critiques politiques quand ellesne sont pas leur seul faire-valoir.Quand le rap est contestataire, il estviol<strong>en</strong>t et affiche des pétasses sur des capotsde grosse voitures. K<strong>en</strong>y Arkana ouDiam’s cré<strong>en</strong>t dans un g<strong>en</strong>re masculinsans s’affranchir totalem<strong>en</strong>t de lieux communsdu rap. Pourtant un gouffre les sépared’un Doc Gynéco !Sous le Directoire, leshommes, moralistes, anatomistesou médecins philosophes,trouvai<strong>en</strong>t souschaque pierre de leur chemind’hypocrisie un calvaireà imposer au « sexe »,celui chargé de la reproduction.Afin de ne pasleur accorder de droits àl’instruction et à la création,on reprochait auxfemmes leur hystérie, etquand on avait fini aveccela, c’était le tour de leurimpossibilité physique,grossesse ou règles ;Condorcet répondait <strong>en</strong>demandant si on excluaitaussi les hommes atteintsde la goutte. Quand onvoulait <strong>en</strong> finir, on leur expliquaitque c’étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>elles qui gouvernai<strong>en</strong>t lemonde, puisqu’elles t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tle cœur deshommes dans leurs frêlesmains, exerçant une tyranniesupérieure à celle deshommes. On les confondaitdans l’<strong>en</strong>fance, dansune minorité éternelle,pour leur ôter tout droit politique.Le raisonneur pur qu’était Kant allaitajouter à la politique du cercle cette remarque: “La dép<strong>en</strong>dance de la femmel’empêche d’être une personnalité civile”.Pas moy<strong>en</strong> d’<strong>en</strong> sortir.Il suffit d’ailleurs de tourner, commele font assez bi<strong>en</strong> les hommes de ce siècle,tout <strong>en</strong> proverbes, <strong>en</strong> plaisanteries pourqu’elles devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des vérités absolues.Une femme moins virul<strong>en</strong>te queThéroigne de Méricourt qui elle mettaitpantalon pour aller à l’Assemblée, écrivitune Epître aux femmes <strong>en</strong> 1797 (1). Elle yaffirmait le droit de ses sœurs à la maternitécomme à la création, au savoir commeà l’allaitem<strong>en</strong>t. Elle aurait pu prêcherDROlympe de Gouges.avec virul<strong>en</strong>ce comme Olympes deGouges mais elle choisit la colère modéréequi espérait réconcilier les femmes etles hommes, sans retrancher à ces derniersleurs prérogatives, mais <strong>en</strong> expliquantpoétiquem<strong>en</strong>t qu’ils pouvai<strong>en</strong>t gagnerà la paternité sans perdre leur“virilité”.Constance Pipelet et ses sœursTricoteuses, à l’heure où les grandesécoles républicaines se créai<strong>en</strong>t, devrontatt<strong>en</strong>dre longtemps avant d’accéder à laculture et au savoir. Quant au pouvoir suprême…Christophe Goby ■(1) Constance Pipelet, Epître aux femmes.SILENCE N°35015Octobre 2007


DécroissanceUn autre Noël est possibleSi l’on vous parle de Noël dès maint<strong>en</strong>ant,c’est parce que l’on vous propose une méthodeanti-consommation qui demande un peude temps de préparation.La fête de Noël, chez les chréti<strong>en</strong>scomme chez les autres, tourne laplupart du temps à l’échange massifde cadeaux.Aux Pays-Bas où je suis né, on fête laSaint-Nicolas le 5 décembre au soir.L’histoire rapporte que le saint dépose despaquets “par milliers” dans les chaussuresdes <strong>en</strong>fants sages. Pour cela, il se déplacesur un cheval blanc qui sait marcher surles toits et il se fait aider par des Pierr<strong>en</strong>oirs. Les <strong>en</strong>fants qui n’ont pas été sagessont emportés avec eux <strong>en</strong> Espagne…Depuis que l’Espagne est dev<strong>en</strong>ue unedestination touristique et non plus unconcurr<strong>en</strong>t commercial dans les colonies,cela ne fait plus guère peur aux <strong>en</strong>fants.Cela signifie que, comme <strong>en</strong> France,par<strong>en</strong>ts, grands-par<strong>en</strong>ts et amis se ru<strong>en</strong>tdans les magasins. Ceux-ci annonc<strong>en</strong>tfaire un tiers de leur chiffre d’affaires à cemom<strong>en</strong>t-là ! Et on recomm<strong>en</strong>ce le l<strong>en</strong>demainparce que, dans les familles auxpar<strong>en</strong>ts divorcés (tel était mon cas), onoffre de nouveau des cadeaux aux<strong>en</strong>fants, mais cette fois chez l’autrepar<strong>en</strong>t.Heureusem<strong>en</strong>t, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi de cepetit pays surpeuplé, des idées fort sympas.Elles s’appell<strong>en</strong>t “surpriseavond”,“lootjestrekk<strong>en</strong>” et “sinterklaasgedichtjes”: soirée des surprises, tirer des nomset les poèmes de Saint-Nicolas. On peutles expérim<strong>en</strong>ter <strong>ici</strong> pour Noël.Pour cela, il faut se mettre d’accord <strong>en</strong>famille — à l’écart des <strong>en</strong>fants qui croi<strong>en</strong>tau Père Noël — le plus tôt possible.Chaque part<strong>ici</strong>pant écrit son nom sur unbout de papier, les noms des jeunes<strong>en</strong>fants sont écrits sur un papier de couleurdiffér<strong>en</strong>te. Les papiers sont pliés,mélangés, puis chaque personne tire unpapier d’adulte et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t un dejeune <strong>en</strong>fant. Chaque personne ne va faireun cadeau qu’au seul nom qu’il trouve surson papier et ceci de manière anonyme.Ainsi, dans une famille qui réunit 12jeunes <strong>en</strong>fants et une quarantained’adultes, au lieu d’avoir à faire 40 x (12 +39) = 2040 cadeaux, on n’<strong>en</strong> fait plus que12 + 40 = 52. Plus on élargit la famille etplus on diminue le nombre de cadeaux.Variante 1 : on fixe un prix maximumpar cadeau (par exemple 5 €), maischaque cadeau doit être prés<strong>en</strong>té dans unemballage original, bricolé par soi-mêmeà partir d’objets de récupération, l’emballagedevant avoir quelque chose <strong>en</strong> rapportavec la personne a qui on l’offre.Ainsi, j’ai eu un livre rembourré de tissucar je lisais beaucoup à 12 ans, une chaînehi-fi <strong>en</strong> carton à 15 ans et des cassettesde musique, une maquette de chambred’étudiant à 18 ans, puis une tour Eiffel<strong>en</strong> carton quand j’ai eu une copine française…Variante 2 : chaque cadeau est accompagnéd’un court texte ou d’une poésieque la personne qui distribue les cadeauxva lire à voix haute sans que celui à quis’adresse ce texte <strong>en</strong> connaisse l’origine.Quand on ne sait pas quoi écrire, on peutcomm<strong>en</strong>cer par “le père Noël p<strong>en</strong>seà toi”, la prochaine ligne rime avec “toi”et c’est parti…Variante 3 : on supprime le budgetpour acheter un modeste cadeau et on faittout soi-même. Ainsi, ma sœur a reçu unthéâtre de marionnettes, j’ai eu un<strong>en</strong>semble de bain brodé à mon nom, ungarage pour mes petites voitures. A l’âgede 10 ans, j’ai fabriqué un puzzle pourune tante… puzzle qu’elle a offert à mondeuxième <strong>en</strong>fant, son filleul, dix-neuf ansaprès. Rappelons-nous qu’avec cetteméthode nous n’avons qu’un seul cadeaupar an à fabriquer, ce qui n’est pas insurmontable.Et ces cadeaux offerts par unmembre de la famille ont une valeur inestimable!Vo<strong>ici</strong> quelques idées pour discuter dèsmaint<strong>en</strong>ant avec vos frères et sœurs ; l’occasionde c<strong>en</strong>trer la cérémonie descadeaux un peu plus sur la personne etmoins sur les objets. Car rappelez-vousque Noël, c’est d’abord la fête de la paix,du respect et de l’amitié.Bas Van Zuijl<strong>en</strong> ■DR19SILENCE N°350 Octobre 2007


DRAlternativesB E S A N Ç O NConflu<strong>en</strong>ce 6En avril 2007, un collectif a décidéd’occuper deux étages deslocaux du 6, rue de la Madeleine.Alors que la mairie annonce sonint<strong>en</strong>tion de construire sur placedes logem<strong>en</strong>ts sociaux, le collectif,lui, rappelle que ces locauxont été donnés à la mun<strong>ici</strong>palité<strong>en</strong> 1832 par un libre-p<strong>en</strong>seur qui,à l’époque, avait mis commecondition que ces lieux rest<strong>en</strong>t “àjamais” un lieu d’éducation populaire.Depuis le début de l’occupation,un <strong>en</strong>semble de manifestationsponctuelles ou régulières a puêtre mis <strong>en</strong> place, qui t<strong>en</strong>d àrépondre à ses préoccupations :mise <strong>en</strong> place d’ateliers d’échangede savoirs (langues, danses, couture,arts plastiques, technologiesinformatiques, etc.) et d’outils dedémocratisation culturelle (cinéclub,université populaire), réappropriationcollective de l’espacede la cour (guinguette, répétitionsthéâtrales publiques, etc.), créationd’une scène slam, d’un atelierM O R B I H A NEcovillage à Silfiacvidéo, d’un journal d’expressionlibre, ouverture de débats politiquespar la r<strong>en</strong>contre avec d’anci<strong>en</strong>set de plus nouveaux porteursde projets de société etdéveloppem<strong>en</strong>t de l’autogestion,accueil temporaire de compagniesthéâtrales ou des arts du cirqueou de rue… Une association a vule jour <strong>en</strong> juin pour servir d’interlocuteuravec la mairie et négocierun bail.P Y R É N É E S -La commune de Silfiac, 450 habitants, a mis <strong>en</strong> place une politiquede “développem<strong>en</strong>t durable” avec plusieurs initiatives concrètes.Cet été, avec l’association Loisir-Vacances-Tourisme, elle a ouvert unc<strong>en</strong>tre de vacances de 120 lits avec de multiples recours aux techniquesde l’habitat sain et une restauration qui donne la priorité à l’alim<strong>en</strong>tationbio ou de qualité avec des fournisseurs locaux. L’écovillagetouristique est interdit aux voitures. Le maire, Daniel Bieuz<strong>en</strong>t,a égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place différ<strong>en</strong>tes mesures de protection du paysage,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réalisant des haies bocagères le long de chemins derandonnée. En 2003-2004, la commune a créé un assainissem<strong>en</strong>tcollectif par lagunage.Une association a vu le jour <strong>en</strong> 2005 pour collecterde l’épargne de proximité avec comme ambition la créationet la gestion communale d’un site éoli<strong>en</strong>. 200 000 euros ont ainsi étécollectés et un projet de 4 millions d’euros a été adopté. Le permis deconstruire a été obt<strong>en</strong>u et les éoli<strong>en</strong>nes devrai<strong>en</strong>t fonctionner fin 2007.Afin de maint<strong>en</strong>ir les emplois locaux, une zone artisanale a été mise <strong>en</strong>place… aux normes HQE. Une collaboration est <strong>en</strong> cours avec le lycéedu bâtim<strong>en</strong>t de Pontivy pour mettre <strong>en</strong> place sur la commune une écolede l’écohabitat. Mairie, 56480 Silfiac.P A R I SFestival du livreet de la pressed’écologieédition 2007 du Festival du livreL’ et de la presse d’écologie seti<strong>en</strong>dra le dimanche 18 novembre,au Trianon, 80, boulevardRochechouart, Paris 18 e . Le thèmede l’année est “La ville <strong>en</strong> vert etpour tous”, avec une confér<strong>en</strong>ced’Edgar Morin, la visite de lieuxdédiés à l’écologie dans le mondevirtuel de Second Life, un débatsur “les nouveaux métiers au serviced’une ville écologique” avec D<strong>en</strong>is Baupin, adjoint Vert à la mairie,Roland Castro, architecte urbaniste, Jean-Louis Maupu, chercheurà l’Inrets, des représ<strong>en</strong>tants des éco-quartiers Vauban (Fribourg)et Bedzed (Londres). Un festival du Jeune public est organisé avecla revue La Hulotte… et différ<strong>en</strong>ts prix. Entrée libre. Festival du livreet de la presse d’écologie, Maison des Associations, Boite n° 9,15, passage Ramey, 75018 Paris, tél : 08 71 37 10 93.A T L A N T I Q U E SVivre <strong>en</strong>consci<strong>en</strong>ce,agirautrem<strong>en</strong>tLe collectif “de l’humus à l’humus”né au pays basque <strong>en</strong> 2005,organise du 2 au 18 novembreune quinzaine autour du thème“vivre <strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce, agir autrem<strong>en</strong>t”.Au programme : une r<strong>en</strong>contredu 2 au 4 novembre surla ferme basque Lurrama, àBayonne ; un salon de l’écoconstructionet des technologies alternativesdu 9 au 11 novembre àMauléon ; un forum sur le thèmedu 16 au 18 novembre à Biarritz.Différ<strong>en</strong>ts films seront proposésdans des salles de cinéma de larégion. Le spectacle théâtralParoles de Terre sera prés<strong>en</strong>tépar la Compagnie des Enfantsdu paradis. Pierre Rabhi devraitêtre prés<strong>en</strong>t pour prés<strong>en</strong>ter sonMouvem<strong>en</strong>t international Terreet humanisme ; une manifestationsur les côtes est organisée avecl’association Surfrider Europe ;des journées portes ouvertessont organisées dans les AMAP,animation dans les rues avecl’Ethiket bus… AssociationARTS, collectif de l’humus àl’humain, route de Pilota Plaza,64990 Mouguerre, tél : 05 5931 89 76 (Christine Jermann).T O U L O U S ELes débatsdu GREPLe GREP, Groupe de recherchepour l’éducation et la prospective,organise des cycles d’informationtout au long de l’année. Autourdu thème “le désordre mondial”,il recevra G<strong>en</strong>eviève Azam, surle thème “nouveaux rapportsde domination Nord-Sud”(17 octobre), François Morin,“troubles dans le systèmefinancier international”(14 novembre), Alain Tarrius,“les réseaux internationauxde l’économie informelle”(28 novembre), François deRavignan, “comm<strong>en</strong>t nourrir9 milliards d’individus”(12 décembre). Début 2008,un cycle abordera la questiondes libertés et des m<strong>en</strong>acesactuelles… GREP, BP 71340, 5,rue des Gestes, 31013 Toulousecedex 6, tél : 05 61 13 60 61.V A RV<strong>en</strong>dredi,c’est écologieV<strong>en</strong>dredi 5 octobre à 19 h, lacoopérative bio de Salernes,Cobionat et Ciné 83 prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune r<strong>en</strong>contre-débat avec l’écrivainLaur<strong>en</strong>t Dessart, auteur de“L’Afghanistan, précis historique”(Ed. L’Harmattan, 2005),autour d’un buffet bio suivi de laprojection <strong>en</strong> VO sous-titrée dufilm “Osama” de Siddiq Barnak,au Cinéma La Tonnelle, àSalernes. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Bernard Blanc, tél : 04 94 70 6846, berblanc@club-internet.fr.V A U C L U S EArboriesJean-François Duch, sociologuede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, s’intéressaitaux usages sociaux de la nature.En 2004, <strong>en</strong> s’installant dansSILENCE N°350 Octobre 200720


Végétarisme■ Journées mondiales végétari<strong>en</strong>nes. Du 1er au 6 octobre, un peupartout, des groupes végétari<strong>en</strong>s propos<strong>en</strong>t des repas, ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t desstands, favoris<strong>en</strong>t les r<strong>en</strong>contres. En France, ces actions sont coordonnéespar l’Association végétari<strong>en</strong>ne de France, 11 bis, rue Gallier,77390 Chaumes-<strong>en</strong>-Brie.■ Présid<strong>en</strong>t de la république. Janez Drnovsek, présid<strong>en</strong>t de laSlovénie a déclaré : “Je suis végétari<strong>en</strong> depuis quelques années et toutrécemm<strong>en</strong>t végan, ce qui signifie que je ne consomme ni lait, ni produitslaitiers, ni œufs. Il reste <strong>en</strong>core un choix abondant d’alim<strong>en</strong>ts végétauxqui suffis<strong>en</strong>t amplem<strong>en</strong>t à nos besoins”.■ Bon pour le climat. La FAO, Organisation des Nations-Uniespour l’alim<strong>en</strong>tation et l’agriculture, a publié un rapport sur les conséqu<strong>en</strong>cesde l’augm<strong>en</strong>tation régulière de la consommation de viandedans le monde. Si les troupeaux de bétail produis<strong>en</strong>t moins de CO 2que les transports, ils produis<strong>en</strong>t énormém<strong>en</strong>t de méthane et NO x ,deux autres gaz à effet de serre. La FAO conseille donc d’aller vers uneconsommation moindre de viande. Le végétarisme est donc aussiune solution pour lutter contre le changem<strong>en</strong>t climatique.■ Courir nu contre la corrida. Chaque année, à Pampelune (Paysbasque espagnol), se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des fêtes <strong>en</strong> faveur de la corrida avec deslâchers de taureaux dans la ville. Pour protester contre les corridas etpour le végétarisme <strong>en</strong> général, chaque année, les associations de déf<strong>en</strong>seanimale se donn<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dez-vous pour manifester… nu ! Cette année,<strong>en</strong>viron 1500 personnes v<strong>en</strong>ues de toute l’Europe ont défilé au milieudes festivités off<strong>ici</strong>elles.Alternativesle Lubéron, il crée avec sa femmel’association Arbories, qui étudiecomm<strong>en</strong>t créer des espaces de vie<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la nature et plus particulièrem<strong>en</strong>tla forêt. Il valoriseau maximum la récupération desobjets pour de petites unitésd’habitation, plus ou moins éphémères.Association Arbories,Les Chênes, 84480 Bonnieux,tél : 04 90 75 80 55.B O U C H E S -D U - R H Ô N E3 e festival dufilm militantd’AubagneLe troisième festival du filmmilitant se ti<strong>en</strong>dra du 9 au 13octobre à la MJC d’Aubagne avecdes films sur l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t social,politique, artistique, écologiste,humaniste… et la productionindép<strong>en</strong>dante, alternative de films.Le festival est non compétitif :aucun classem<strong>en</strong>t, aucun prix !Du clip au long métrage, tous lesformats sont prés<strong>en</strong>tés au public.Covoiturage organisé p<strong>en</strong>dant ladurée du festival. Festival du filmmilitant, SPID, Le Voltaire,av<strong>en</strong>ue Roger-Sal<strong>en</strong>gro, 13400Aubagne, tél : 04 42 03 48 61.DR■ Prov<strong>en</strong>ce : spiruline. La spiruline est une micro-algue qui conti<strong>en</strong>tbeaucoup de protéines (30 fois plus à l’hectare que la viande !). C’estun excell<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>t nutritionnel pour les végétari<strong>en</strong>s. Cultivée àl’origine dans les pays chauds, elle est aujourd’hui produite sous serr<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce où une association s’est mise <strong>en</strong> place : PASS,Producteur associés de spiruline du Sud. Cette association regroupedéjà une dizaine de producteurs dont les adresses sont sur le site :www.spiruline-filao.com ou sur demande au 04 42 03 49 00.A L P E S - M A R I T I M E SHélichryseassociation Hélichryse propose à partir de novembreL’ une formation <strong>en</strong> phyto-aromathérapie à Grasse. Ellepropose aussi ponctuellem<strong>en</strong>t des formations sur les huilesess<strong>en</strong>tielles, sur les médecines naturelles, sur les connaissancesdes plantes… Hélichryse, La Commanderie,06750 Valderoure, tél : 04 93 60 39 63.Marie Clem’sT O U L O U S EM<strong>en</strong>aces sur la ChapelleLa Chapelle est un lieu d’expérim<strong>en</strong>tation sociale, politique etartistique installé dans une anci<strong>en</strong>ne église depuis 1993, animépar les associations Planète <strong>en</strong> danger et l’Atelier idéal. Le lieu a étérestauré tout au long des années tout comme le jardin ouvert aupublic. Il est dev<strong>en</strong>u un lieu d’expositions, de réunions et de spectacles,accueillant égalem<strong>en</strong>t deux AMAP où les habitants du quartierCompans-Cafarelli ont leurs habitudes. Le lieu apparti<strong>en</strong>t au diocèsequi n’a jamais demandé l’expulsion. En 2006, les habitants dulieu appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que le diocèse est <strong>en</strong> négociation avec l’associationHabitat et humanisme pour y construire des logem<strong>en</strong>ts sociaux. Enfévrier 2006, quelques jours avant l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> application du nouveauplan d’occupation des sols de Toulouse, Habitat et humanisme déposeun permis de construire. Or ce nouveau POS, à la demande du comitéde quartier, classe les trois-quarts du lieu <strong>en</strong> espace protégé inconstructible.Comm<strong>en</strong>ce alors une confrontation <strong>en</strong>tre l’association caritativequi veut faire là du logem<strong>en</strong>t social… et des militants associatifsqui multipli<strong>en</strong>t les happ<strong>en</strong>ings pour interroger sur cette volontéde construire sur un lieu qui allait être classé. Habitat et Humanismesouffle le chaud et le froid… jusqu’au 13 août 2007 où un permis deconstruire est accordé pour la construction d’un immeuble avecparkings, deux étages etneuf logem<strong>en</strong>ts… sur l’espacevert. L’église serait maint<strong>en</strong>ue…avec un accès parun couloir, ce qui laisse présagerune volonté d’étouffem<strong>en</strong>tprogressif. Les associationsqui occup<strong>en</strong>t les lieuxont donc lancé différ<strong>en</strong>tesactions pour demander quesoit respectée la décision deshabitants du quartier.L’Atelier idéal, 36, rueCasanova, 31000 Toulouse,tél : 05 61 12 37 55,www.abri.org/atelier-ideal.DRSILENCE N°350 Octobre 200721


AlternativesA I X - L E S -B A I N SForumTerredu CielLe 19 e forum Terre du Cielse ti<strong>en</strong>dra les 13 et 14 octobreau c<strong>en</strong>tre des Congrès d’Aixles-Bains(Savoie) sur le thème“la force de l’amour, transformationpersonnelle et part<strong>ici</strong>pationà la vie du monde”. Une bonnevingtaine d’interv<strong>en</strong>ants impliquésdans le développem<strong>en</strong>t personnelet/ou la recherche spirituelle.Programme : Terre du Ciel,BP 1094, 69202 Lyon cedex 01,fax : 04 78 30 86 32.A R D È C H ER<strong>en</strong>contresNatureCultureLes troisièmes r<strong>en</strong>contresNature Culture se ti<strong>en</strong>drontles 9 et 10 novembre au c<strong>en</strong>tredes Mésanges, à Darbres. Thèmede cette r<strong>en</strong>contre : comm<strong>en</strong>tfaire se r<strong>en</strong>contrer Homo faber,l’homme qui fait, avec Homosapi<strong>en</strong>s, l’homme qui p<strong>en</strong>se ?V<strong>en</strong>dredi 9 au soir : soiréecontes ; samedi 10 : balladesnature contées, discussions autourdu thème, exposition photographique,forum d’idées et ateliersavec la prés<strong>en</strong>ce de LouisEspinassous, naturaliste etconteur, Mohammed Taleb, philosopheet écoformateur, FrédéricI S È R EFestiforumLa deuxième édition du Festiforumse ti<strong>en</strong>dra les 5, 6 et 7 octobreà Saint-Antoine-l’Abbaye. Le v<strong>en</strong>dredi5, à 19h, débat sur “une fédérationdes consci<strong>en</strong>ces” avec PierreRabhi, Philippe Derruder, Jean-MarcGovernatory. Samedi 6 et dimanche 7octobre, ateliers divers : éco-hameaux,écosites, habitats groupés, économielocale sociale et solidaire, écologieet solidarités, synergie <strong>en</strong>tre actions,bioconstruction, écologie pratique…Chaque soir, concerts, bal, théâtre.Villages de la paix avec standset interv<strong>en</strong>tions artistiques.Association Les Clés, tél :04 76 64 94 90, www.festiforum.org.Jacquemart, présid<strong>en</strong>t de laFRAPNA-Ardèche et du GIET,Michel Leynaud, photographe, lacompagnie Batifol, RichardMorin, poète facétieux…FRAPNA-Ardèche, Le Village,07200 Saint-Eti<strong>en</strong>ne-de-Fontbellon, tél : 04 75 93 41 45.Fêtes, foires, salons(le signe ❉ indique que S!l<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)■ Cher : 3 e festival international du film écologique. 4 au 7 octobre, au parcd’expositions des Rives d’Auron, marché bio, salon de l’éco-construction, espacemédias, projections de films, forum des organisations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, remisedes prix le samedi soir, projection des films primés le dimanche après-midi.Ag<strong>en</strong>ce culturelle de Bourges, BP 121, 18003 Bourges cedex,tél : 02 48 24 93 32.■ Poitiers : 6 e Respire, bio et bi<strong>en</strong>-être. 5 au 8 octobre au parc des expositionsLes Arènes. Alim<strong>en</strong>tation bio, habitat naturel, espace bi<strong>en</strong>-être, commerce équitable,démonstrations et confér<strong>en</strong>ces. Loire-Evénem<strong>en</strong>t, 19, place de la Paterne,48400 Saumur, tél : 02 41 38 60 00.❉ Isère : 2 e Festiforum. 5 au 7 octobre, à Saint-Antoine-l’Abbaye sur le thème“un monde <strong>en</strong> marche”. Association Les Clés, écosite de la Clairière,38160 Dionay, tél : 04 76 64 94 90.■ Drôme / Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce : 24 e foire de Montfroc.6 et 7 octobre à Montfroc, <strong>en</strong>tre Sisteron et Buis-les-Baronnies. L’une des foiresles plus importantes <strong>en</strong> plein air et aussi l’une des plus conviviales.Amis de la foire bio de Montfroc, Nadine Bonis, Le Coulet, 04200 LesOmergues, tél : 04 92 62 01 08.■ Belgique : 25 e Aubépine. 6 et 7 octobre au Hall polyval<strong>en</strong>t d’Arlon.Thème de l’année : l’eau. Confér<strong>en</strong>ces du samedi : le sommeil naturel (15h),le compostage à dom<strong>ici</strong>le (15h), GSM, téléphonie mobile et santé (17h),confér<strong>en</strong>ces du dimanche : les indi<strong>en</strong>s contre les rois du pétrole (11h30), créerune mare (13h), fertiliser naturellem<strong>en</strong>t (13h), les conserves naturelles (15h),l’eau <strong>en</strong> bouteille (15h), boire son eau de pluie (17h)…Nature et Progrès, 520, rue de Dave, 5100 Jambes, tél : 063 22 57 46.❉ Lot-et-Garonne : 19 e Horizon Vert. 6 et 7 octobre, parc des expositionsde Vill<strong>en</strong>euve-sur-Lot, 280 exposants dans tous les domaines de l’écologie.Confér<strong>en</strong>ces : Comm<strong>en</strong>t les riches détruis<strong>en</strong>t la planète avec Hervé Kempf(v<strong>en</strong>dredi 5 à 21h), quel climat pour demain ? (samedi 6 à 14h), Alim<strong>en</strong>tationcitoy<strong>en</strong>ne et AMAP (15h30), Nucléaire, la grande arnaque avec StéphaneLhomme (17h15), les <strong>en</strong>jeux du vélo <strong>en</strong> ville (18h30), banques françaises,banques fossiles ? Avec Sébasti<strong>en</strong> Godinot (dimanche 7 à 11h), Face àla croissance capitaliste, décroissance ou développem<strong>en</strong>t avec Jean-MarieHarribey et Jean-Paul Besset (14h), techniques de construction écologique(17h15)… Horizon vert, BP 208, 47305 Vill<strong>en</strong>euve-sur-Lot,tél : 05 53 40 10 10.■ Haute-Loire : 7 e fête bio de Beaulieu. 7 octobre, sur la place du village,produits bio, stands associatifs, fabrication de pain <strong>en</strong> continu, dégustationde fromage bio… Haute-Loire biologique, Hôtel interconsulaire,BP 343, 43012 Le Puy-<strong>en</strong>-Velay cedex, tél : 04 71 07 21 19.■ Isère : 7 e Définitivem<strong>en</strong>t bio. 7 octobre dans la grande cour de l’Abbayede Saint-Antoine-l’Abbaye. Une cinquantaine d’exposants, au sein du Festiforumsur le même week-<strong>en</strong>d. Office de tourisme, place Ferdinand-Gilibert,38160 Saint-Antoine-l’Abbaye, tél : 04 76 36 44 46.❉ Isère : C’est tout Vert. 7 octobre au C<strong>en</strong>tre Equinoxe de la Tour-du-Pin(à côté de la gare). Le 6 au soir : confér<strong>en</strong>ce sur les déchets. AssociationGUEPE, 645, grand chemin de Leyssins, 38490 Chimilin, tél : 04 76 32 59 00.❉ Haute-Marne : 5 e foire bio de Chaumont. 7 octobre sous le marché couvertet dans la rue piétonne voisine. GAB 52, FRAB, BP 525, 51009 Châlons-<strong>en</strong>-Champagne, tél : 03 26 64 96 81.■ Bouches-du-Rhône : Hélios, salon des énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Du 12 au 14octobre à l’Europole d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce. Sud Ev<strong>en</strong>ts, Patrick Rostan,30, av<strong>en</strong>ue de la Grande-Bégude, 13770 V<strong>en</strong>elles, tél : 04 42 64 60 60.■ Yvelines : 4 e Ecofestival “Changeons d’air”. 13 octobre à la base de loisirsde Verneuil-sur-Seine. Thème de l’année : l’eau. Confér<strong>en</strong>ces, animations,concerts, stands associatifs…Energies solidaires, espace S<strong>en</strong>et,121, rue Paul-Doumer, 78510 Triel-sur-Seine, tél : 01 39 27 33 82.❉ Ille-et-Vilaine : 16 e Ille-et-Bio. 13 et 14 octobre à l’espace Galactée deGuich<strong>en</strong>, thème de l’année : “le monde se réinv<strong>en</strong>te”. 25 confér<strong>en</strong>ces. 170 exposants.Culture Bio, 43, rue des Fagues, 35580 Guich<strong>en</strong>, tél : 02 99 52 02 90.❉ Ariège <strong>en</strong> bio. 14 octobre à Saint-Lizier (Couserans), 130 exposants, marchéde producteurs, pôle habitat écologique et énergies r<strong>en</strong>ouvelables, artisanat localet commerce équitable, village associatif, confér<strong>en</strong>ces et ateliers. Civam Bio,Cottes, 09240 La Bastide-de-Sérou, tél : 05 61 64 01 60 ou Office de tourismede Saint-Lizier, tél : 05 61 96 77 77.■ Gap : vivre autrem<strong>en</strong>t. 14 octobre, av<strong>en</strong>ue Jean-Jaurès : alim<strong>en</strong>tation bio,construction saine et énergies r<strong>en</strong>ouvelables, santé au naturel, artisans d’art,artistes. Acteurs économiques de Gap sud, 75, av<strong>en</strong>ue Jean-Jaurès,05000 Gap, tél : 06 76 93 28 73.❉ Haute-Vi<strong>en</strong>ne : 4 e journées de l’éco-habitat. 20 et 21 octobre, sur le site dela Monnerie, <strong>en</strong>tre Cussac et Oradour-sur-Vayres. Espace professionnel, espaces<strong>en</strong>sibilisation, espace débat avec différ<strong>en</strong>tes tables-rondes. Parc naturel régionalPérigord-Limousin, 24300 Abjat-sur-Bandiat, tél : 05 53 60 34 65.■ Haute-Garonne : 2 e Erables 31. Dimanche 21 octobre au parc de la Raméeà Tournefeuille, près de Toulouse. Foire aux produits bio, écologiques, solidaires.Thème de l’année : la biodiversité. Une c<strong>en</strong>taine d’exposants. Erables 31,Endoumines, 31350 Escanecrabe, tél : 05 61 88 73 16.■ Angers : 3 e Respire, bio et bi<strong>en</strong>-être. 26 au 28 octobre au parc des expositions.Alim<strong>en</strong>tation bio, habitat naturel, espace bi<strong>en</strong>-être, commerce équitable,démonstrations et confér<strong>en</strong>ces. Loire-Evénem<strong>en</strong>t, 19, place de la Paterne,48400 Saumur, tél : 02 41 38 60 00.■ Jura : 6 e Humeur bio. 27 et 28 octobre à Longchaumois (vers Morez).Techniques agricoles respectueuses de l’écologie, échanges <strong>en</strong>tre producteurset consommateurs. Humeur bio, 12, rue de la Poyat, 39200 Saint-Claude■ Saône-et-Loire : Aquaviva. 2 au 4 novembre à Paray-le-Monial.C<strong>en</strong>tre France Organisation, 8, champ du Montillet, 71800 Gibles,tél : 03 85 28 06 18.■ Tarn-et-Garonne : 4 e Santé nature. 3 et 4 novembre à Castelsarrasin, salleJean-Moulin. Entrée gratuite. Le Trèfle Vert, La Gayre, 82370 Var<strong>en</strong>nes,tél : 06 75 38 62 29.SILENCE N°350 Octobre 200722


DRG R A N D E -B R E T A G N EProjetd’éco-villesGordon Brown, successeur deTony Blair, a prés<strong>en</strong>té le 13 maidernier le plan “logem<strong>en</strong>t” destravaillistes. Constatant lemanque de logem<strong>en</strong>ts sociaux, ila proposé une accélération de laconstruction de ces logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>les incluant dans un conceptDRFormations■ Aisne : construction <strong>en</strong> fibresvégétales. Les associations Globe 21et La Maison <strong>en</strong> paille organis<strong>en</strong>tdu 22 au 26 octobre, au lycée agricolede Crézancy, un stage de formation surce thème. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : DavidDescamp, Globe 21, ferme du ruChailly, 02650 Fossoy,tél : 03 23 71 68 60.■ Allier : concevoir et construireun bâtim<strong>en</strong>t basse consommation.L’association Apromer propose desjournées “approche globale des critèresbioclimatiques des bâtim<strong>en</strong>ts à basseconsommation, choix des matériaux,recours aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables” les6, 20 et 27 octobre. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :APROMER, Canivet, 03250 Le Mayetde-Montagne,tél : 04 70 59 76 59.■ Loire : architecture bioclimatique. Le Greta du Roannais, avecl’association Oïkos, organise différ<strong>en</strong>tes formations sur l’architecturebioclimatique : le pisé (3 au 5 octobre), l’eau dans la maison (8 au 10octobre), les énergies r<strong>en</strong>ouvelables (10 au 12 octobre), solaire passifet éco-matériaux (16 au 19 octobre). Greta du Roannais, 4, impasseChampromis, 42300 Roanne, tél : 04 77 23 05 05.■ Savoie : habitat sain. L’ASDER, Association savoyarde pour le développem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables, avec l’association Oïkos, proposeplusieurs modules de formation : le développem<strong>en</strong>t durable appliquéà la construction (8 au 10 octobre), les matériaux et lesressources (11 et 12 octobre), maîtrise de l’énergie dans l’habitat(15 et 16 octobre), les r<strong>en</strong>ouvelables dans l’habitat (17 et 18 octobre),l’ossature bois et bottes de paille (22 au 25 octobre), chauxpour bétons et <strong>en</strong>duits (12 au 14 novembre), l’eau (19 et 20 novembre),l’installation électrique (22 et 23 novembre), les peinturesnaturelles (26 et 27 novembre). ASDER, 562, av<strong>en</strong>ue du Grand-Arietaz, 73094 Chambéry cedex 9, tél : 04 79 85 88 50.Les logem<strong>en</strong>ts “Bedzed ” au sud de Londres.d’écovilles. Cinq quartiers sontainsi <strong>en</strong> projet où les logem<strong>en</strong>tsserai<strong>en</strong>t neutres ou faiblem<strong>en</strong>témetteurs de gaz à effet de serre,où l’électr<strong>ici</strong>té serait produitelocalem<strong>en</strong>t, où les réseaux de distributiondonnerai<strong>en</strong>t la prioritéaux piétons, aux vélos et auxtransports <strong>en</strong> commun. Le projetle plus avancé est le site d’uneanci<strong>en</strong>ne caserne militaire duCambridgeshire (est del’Angleterre) actuellem<strong>en</strong>t utilisécomme c<strong>en</strong>tre pour les demandeursd’asile et où pourrai<strong>en</strong>têtre construits 10 à 20 000logem<strong>en</strong>ts économes.L’anci<strong>en</strong> aussidoit respecterdes normesSi l’on sait faire des maisonsqui ne consomm<strong>en</strong>t plus ri<strong>en</strong>(maisons passives), voir quiproduis<strong>en</strong>t de l’énergie (maisonsà énergie positive), le problèmeest que le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t duparc de l’habitat est extrêmem<strong>en</strong>tl<strong>en</strong>t : <strong>en</strong>viron 2 % par an, alorsque les maisons anci<strong>en</strong>nes sonttrès consommatrices d’énergie.Jusqu’à maint<strong>en</strong>ant, la rénovationde ces maisons ne relevaitd’aucune contrainte. A partir du1 er novembre 2007, il n’<strong>en</strong> seraplus de même : un décret du21 mars 2007 complété par unarrêté du 17 mai 2007 obligedésormais le restaurateurà atteindre un minimum deperformances énergétiques. Lescontraintes concern<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong>l’<strong>en</strong>veloppe du bâtim<strong>en</strong>t (nécessitéd’isoler), que les systèmes dechauffage et de production d’eauchaude, de refroidissem<strong>en</strong>t, dev<strong>en</strong>tilation et d’éclairage.P A R I SBâtirécologiqueLa quatrième édition du salonBâtir Écologique se ti<strong>en</strong>dra lesv<strong>en</strong>dredi 30 novembre, samedi1er et dimanche 2 décembre2007 à la Cité des Sci<strong>en</strong>ces et del’Industrie, à Paris. Les résultatsd’un concours lancé dans lesécoles d’architectes sur “la salled’eau saine et écologique” serontprés<strong>en</strong>tés au public. Une c<strong>en</strong>tained’exposants et de nombreusesconfér<strong>en</strong>ces. Programme : LaMaison Écologique, Le PetitBourg, 35630 Bazouges-sous-Hède, tél : 02 99 37 06 97.SILENCE N°350 Octobre 200723HabitatL O I R E -A T L A N T I Q U EExpositionitinéranteLa commune de La Chapellesur-Erdrea mis <strong>en</strong> place uneexposition de 300m 2 dédiéeà l’habitat et au jardinageécologiques. Prés<strong>en</strong>tée commeune maison avec ses différ<strong>en</strong>tespièces, l’exposition sera visiblepour la première fois au festivalSolid’air que la communeorganise du 23 au 25 novembre2007. Elle sera <strong>en</strong>suite disponible<strong>en</strong> location pour d’autres événem<strong>en</strong>tsou pour des associations.Emmanuel Dion, Hôtel-de-Ville,44240 La Chapelle-sur-Erdre,tél : 02 51 81 87 87.EffinergieLabel basseconsommationassociation Effinergie a lancéL’ un label pour les bâtim<strong>en</strong>ts basseconsommation, label qui repr<strong>en</strong>dles grandes lignes du label suisseMinergie, mais adapté à la législationfrançaise et <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant comptedes particularités climatiques desrégions. Elle espère ainsi contribuerà accélérer la prise de consci<strong>en</strong>ceconcernant l’énorme pot<strong>en</strong>tield’économie d’énergie prés<strong>en</strong>t dansl’habitat. Le label est donc attribuérégionalem<strong>en</strong>t à des bâtim<strong>en</strong>ts oùles besoins de chauffage et declimatisation sont très faibles, oùl’isolation est r<strong>en</strong>forcée, où la qualitéde l’air est garantie malgré une forteétanchéité, où le chauffage résiduelest assuré par des systèmesperformants (récupération dechaleur, chaudière à cond<strong>en</strong>sation…),où sont utilisées les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, le tout avec unequalité de mise <strong>en</strong> œuvre. Plusieursrégions se sont associées à ladémarche : Alsace, Franche-Comté,Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpesainsi que le CSTB ou des associationscomme l’AJENA. CollectifEffinergie, 126, rue duCep-de-Vigne, 34160 Castries,tél : 06 61 51 61 51 ou 4, av<strong>en</strong>uedu recteur-Poincaré, 75016 Paris.


DéchetsL O N D R E STri sélectifSur un “dépôt” qui occupeune superf<strong>ici</strong>e de près de deuxhectares et demi et qui compr<strong>en</strong>dun personnel de 700 ag<strong>en</strong>ts (…)il <strong>en</strong>tre quinze à vingt voiturespar heure, jour et nuit, toute l’année(…) les détritus et rebutsam<strong>en</strong>és sont répartis <strong>en</strong> deuxcatégories différ<strong>en</strong>tes : lesordures végétales ou organiqueset les ordures sèches (…) lamajeure partie des ordures végétalesest directem<strong>en</strong>t déchargéedans un chaland amarré le longdu quai. Il y <strong>en</strong> a 852 qui sontdestinés à transporter ces orduresjusqu’à certains villages situésaux bords de la Tamise où desfermiers les rachèt<strong>en</strong>t comme<strong>en</strong>grais (…)”. Certains déchetstrop mélangés vont <strong>en</strong> incinérateur“on recueille avec soins lesc<strong>en</strong>dres que les briquetiers rachèt<strong>en</strong>t”.Le reste est “<strong>en</strong>voyé auxmagasins de triage, vaste hangarcouvert, d’une vingtaine demètres de longueur où s’agite unearmée de vieillards, d’<strong>en</strong>fants etde femmes surtout”. “Le papierque l’on trouve <strong>en</strong> assez grandequantité est réuni <strong>en</strong> paquets de250 kg et <strong>en</strong>voyé <strong>en</strong> Allemagneou <strong>en</strong> Hollande (…) les bons bouchonssont retaillés, les mauvaisréduits <strong>en</strong> poudre serv<strong>en</strong>t à lafabrication des paillasson et dulinoléum. Les bouteilles d’eau noncassées sont <strong>en</strong> général rachetéespar des maisons de gros (…) Un<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur paie pour avoir ledroit d’emporter toutes les boîtes<strong>en</strong> fer blanc, (…) la ferraille et laficelle”. Nous sommes à Londres<strong>en</strong> 1895 (article paru à l’époquedans la revue Nature). Commequoi nous n’avons guère fait deprogrès dans la gestion de nosdéchets ! Si ce n’est qu’aujourd’huiils sont plus complexes etplus toxiques.Recyclage<strong>en</strong> panneDepuis août 2005, la loi obligeceux qui v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t des appareilsélectroménagers à accepter leretour des appareils usagés afinde faciliter le recyclage de ces<strong>en</strong>combrants. Une étude faitepar l’UFC-Que Choisir ? un anaprès dans 1303 points de v<strong>en</strong>temontre que 53% d’<strong>en</strong>tre euxrefus<strong>en</strong>t de repr<strong>en</strong>dre les anci<strong>en</strong>sappareils.Directiveeuropé<strong>en</strong>nedangereuseOff<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, l’Union europé<strong>en</strong>nes’apprête à adopter une déréglem<strong>en</strong>tationdes emballages pourpermettre aux <strong>en</strong>treprises d’avoirtoutes les formes d’emballagepossible pour éviter la place perduedu fait du vide parfois observéactuellem<strong>en</strong>t et aussi pourmieux coller “aux besoins desconsommateurs”. Différ<strong>en</strong>tesassociations, dont le Cniid, sontinterv<strong>en</strong>us pour protester : cettedéréglem<strong>en</strong>tation risque de provoquerune multiplication desformes, pour des raisons de marketingess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, la multiplicationdu suremballage allantjusqu’aux emballages individualisés…et va remettre <strong>en</strong> cause desSemainepour laréductiondes déchetsCette semaine, organiséepar l’ADEME, Ag<strong>en</strong>cede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et dela maîtrise de l’énergie,se déroulera du 3 au 11novembre 2007.Des initiatives sont proposéespar les collectivités, lesétablissem<strong>en</strong>ts scolaires,les associations… Programmesur le site internet :www.reduisonsnosdechets.fr.Que faire du mercure ?Union europé<strong>en</strong>ne a interdit l’usage du mercure, un métal lourdL’ particulièrem<strong>en</strong>t toxique. Le 28 juin 2007, le Conseil desministres de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t s’est p<strong>en</strong>ché sur la question suivante :que faire du mercure disponible ? Un collectif d’associations dont,<strong>en</strong> France, le Cniid, C<strong>en</strong>tre national d’information indép<strong>en</strong>dante surles déchets, demand<strong>en</strong>t au minimum l’interdiction de son exportationet un stockage sous surveillance. Les ONG dénonc<strong>en</strong>t les exportationsvers les pays les plus pauvres où le mercure provoque des contaminationsgraves. Elles demand<strong>en</strong>t que cette interdiction s’applique égalem<strong>en</strong>taux composés mercuriels pour éviter la t<strong>en</strong>tation de passer parce biais pour se débarrasser d’un déchet gênant et dangereux.Cniid, 21, rue Alexandre-Dumas, 75011 Paris, tél : 01 55 78 28 60.politiques intellig<strong>en</strong>tes comme<strong>en</strong> Allemagne où les bouteilles deboisson sont forcém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> verre,de seulem<strong>en</strong>t quelques formatsdiffér<strong>en</strong>ts pour pouvoir êtreréutiliser n’importe où et éviterde coûteux transports derecyclage. Cniid, 21, rueAlexandre-Dumas, 75011 Paris,tél : 01 55 78 28 60.Recyclage ouréutilisation ?Si le recyclage constitue uneéconomie évid<strong>en</strong>te de matièrepremière, le débat reste ouvertsur d’autres domaines. Du faitdes distances parcourues pourassurer ce recyclage (selonl’Ademe, un tiers des poids lourdscirculant <strong>en</strong> France transport<strong>en</strong>tdes déchets !), le bilan énergétiqueet donc celui sur lesémissions de gaz à effet de serre,peut être très négatif… non parrapport à une fabrication, maispar rapport à des solutions deréutilisation. L’exemple desressourceries qui favoris<strong>en</strong>t laréutilisation locale dans uncertain nombre de domainesdevrait servir d’exemple pourétudier comm<strong>en</strong>t généraliser laréutilisation… quand on ne peutempêcher la production.B R E T A G N EPollutionà la dioxineDes échantillons de lait collectés<strong>en</strong> Ille-et-Vilaine, dans leMorbihan et <strong>en</strong> Loire-Atlantique,prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t, début août, des tauxanormaux de dioxine (jusqu’à13 picogrammes alors que lalimite autorisée <strong>en</strong> Franceest de 3). Le lait des exploitationsconcernées a été confisquéet des recherches sont m<strong>en</strong>éespour connaître l’origine desdioxines… le plus souv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tesdans les fuméesdes incinérateurs.P U Y - D E - D Ô M EManifestationcontrel’incinérateurL’agglomération de Clermont-Ferrand compte 710 médecins.468 d’<strong>en</strong>tre eux ont signé unappel dénonçant les risquessanitaires que pose l’incinérationet conteste la volonté de l’agglomérationde construire une usineà Beaulieu. Malgré cela, les éluss’<strong>en</strong>têt<strong>en</strong>t, estimant qu’il n’y apas d’autres solutions. Laréduction des déchets à la sourc<strong>en</strong>’a pourtant pas été prise <strong>en</strong>compte dans le plan d’éliminationdes déchets départem<strong>en</strong>tal.Une manifestation contrel’incinérateur est organisée lesamedi 6 octobre à 14h30 devantle conseil général, rue Saint-Esprit à Clermont-Ferrand.Cciipac, Collectif contrel’implantation d’un incinérateurà proximité de l’agglomérationclermontoise, chemin du petitGandaillat, 63000 Clermont-Ferrand, tél : 04 73 28 39 02ou 06 08 99 05 65.SILENCE N°350 Octobre 200724


Environnem<strong>en</strong>tLa pollution invisible du RhôneLe Grand Large est un vaste pland’eau, <strong>en</strong> amont de Lyon, où lesamateurs peuv<strong>en</strong>t s’exercer auxsports de voile. Comme le parc de MiribelJonage voisin et ses nombreux lacs, il sertde réservoir d’eau pour la communautéurbaine de Lyon <strong>en</strong> cas de pollution del’eau du Rhône. Aujourd’hui, on peuty voir, comme partout au bord du fleuve,des pancartes qui annonc<strong>en</strong>t “l’extractionde tout produit de l’eau pour la consommationhumaine ou animale est interdite”. Lapollution au PCB, qui touche le Rhônedepuis une vingtaine d’années, a réussi àpasser au-delà des barrières symboliques :là aussi, les poissons prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des tauxalarmants de ces molécules proches desdioxines.Un produit MonsantoLes PCB (polychlorobiphényles) sontdes molécules artif<strong>ici</strong>elles mises au pointpar la multinationale Monsanto dans lesannées 30. Aux Etats-Unis, elles étai<strong>en</strong>tv<strong>en</strong>dues sous la marque Aroclor, <strong>en</strong>France sous le nom de Pyralène. Les PCBont été utilisés pour leur propriété à résisterà des températures plus élevées queles huiles de moteur. Ils ont ainsi été utilisésmassivem<strong>en</strong>t dans les transformateursélectriques, les cond<strong>en</strong>sateurs, dans dessystèmes hydrauliques et d’échange thermique.Les PCB prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la particularitéd’être facilem<strong>en</strong>t solubles dans les solvantsorganiques…Multiples accid<strong>en</strong>tsAlors que plus d’un million de tonnesont été commercialisées dans le monde,on s’est r<strong>en</strong>du compte assez vite que cesmolécules très stables avai<strong>en</strong>t l’inconvéni<strong>en</strong>tde passer dans les graisses et d’yrester… d’où leur accumulation le longdes chaînes alim<strong>en</strong>taires.En 1978, à Taiwan, plus de 2000 personnessont contaminées par l’ingestiond’huile cont<strong>en</strong>ant des PCB. En 1982, l’inc<strong>en</strong>died’un transformateur à Silkwoth,aux Etats-Unis, provoque une contaminationmassive. Cet inc<strong>en</strong>die va conduire,<strong>en</strong> 1985, à l’interdiction des PCB auxEtats-Unis.En France, à partir de 1977, lesusages de PCB sont progressivem<strong>en</strong>t restreintset il n’est plus autorisé que commehuiles dans les transformateurs. En 1984,un accid<strong>en</strong>t dans une c<strong>en</strong>trale thermique,Une grave pollution aux PCB desc<strong>en</strong>d l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tles eaux du Rhône depuis une vingtaine d’années…et atteint aujourd’hui, la Méditerranée.au Havre, provoque l’écoulem<strong>en</strong>t d’unetonne de PCB dans un atelier : des ouvrierssont touchés. Le 14 janvier 1985,un inc<strong>en</strong>die se déclare dans un transformateurse trouvant dans un immeuble àReims. 200 personnes sont contaminées,l’immeuble sera rasé. Un inc<strong>en</strong>die dansun transformateur de l’usine hydroélectriquede Cusset, à Villeurbanne, près deLyon, le 29 juin 1986, relâche un nuagechargé de dioxines. Cinq c<strong>en</strong>ts personnesy sont exposées. La coupe est pleine et, le1 er juillet 1986, les PCB sont définitivem<strong>en</strong>tinterdits (1).Que faire des stocks ?Au mom<strong>en</strong>t de l’interdiction, EDFestime qu’il y a des PCB dans plus de11 000 de ses transformateurs… et dans<strong>en</strong>viron 100 000 transformateurs privésdispersés dans les différ<strong>en</strong>tes usines.Le gouvernem<strong>en</strong>t confie alors à l’usineTrédi, dans la zone industrielle deSaint-Vulbas, au bord du Rhône, à côté dela c<strong>en</strong>trale nucléaire de Bugey, la missionde brûler sous très haute température cesmolécules toxiques. En théorie, si lesPCB sont brûlés à plus de 1400°C, on évitela formation de dioxines. L’usine peutalors <strong>en</strong> brûler 5000 tonnes par an. Sescapacités seront progressivem<strong>en</strong>t revues àla hausse. L’usine est alors prés<strong>en</strong>tée commeétant propre. Mais <strong>en</strong>tre la théorie etla pratique…L<strong>en</strong>te pollutionRapidem<strong>en</strong>t, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAP-NA) interroge les autorités sur le fonctionnem<strong>en</strong>tde l’usine, craignant unepollution du Rhône. Progressivem<strong>en</strong>t, lesautorisations de rejets de l’usine sont revuesà la baisse et aujourd’hui, l’usineTrédi (groupe Séché depuis 2002) se voitobligée d’aller vers le rejet zéro.Des analyses réalisées par des pêcheursmontr<strong>en</strong>t pourtant l’arrivée d’unepollution au niveau des graisses des poissons.Le 14 octobre 2005, le préfet de régionpublie un arrêté interdisant laconsommation de poisson du Rhône<strong>en</strong>tre l’usine Trédi et Lyon. De nouveauxarrêtés sont pris au fur et à mesure queles analyses montr<strong>en</strong>t que les poissonssont contaminés <strong>en</strong> aval. L’interdiction estét<strong>en</strong>due jusqu’à Vi<strong>en</strong>ne (Isère), puisVal<strong>en</strong>ce (Drôme), puis Avignon (Vaucluse),<strong>en</strong>fin le 7 août 2007, l’interdictiona été portée jusqu’à l’estuaire <strong>en</strong>Camargue… soit plus de 250 km de pollution!Les analyses montr<strong>en</strong>t une pollutionde quatre à dix fois supérieure aux limitesautorisées, avec des records pour les poissonsde fond qui fouill<strong>en</strong>t dans les vaseset les sédim<strong>en</strong>ts. Trédi a accusé des rejetssauvages dans le fleuve, mais les analysesmontr<strong>en</strong>t un triplem<strong>en</strong>t de la pollution<strong>en</strong>tre l’amont et l’aval de l’usine.Les analyses sur les poissons permett<strong>en</strong>tde découvrir d’autres pollutionsignorées jusqu’alors. En particulier, laprés<strong>en</strong>ce de dioxines prov<strong>en</strong>ant le plusprobablem<strong>en</strong>t du ruissellem<strong>en</strong>t de l’eaude pluie sur les résidus prov<strong>en</strong>ant des incinérateurs.Les institutions off<strong>ici</strong>elles (Cemagref,Dir<strong>en</strong>…) ont mis <strong>en</strong> place des mesures desurveillance et d’analyse, mais mesurer lapollution ne l’arrête pas. Vu la durée devie des PCB, on peut p<strong>en</strong>ser que le Rhônerestera contaminé, avec ou sans nouvellepollution, p<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>core de nombreusesannées.Principe de précaution?Ainsi une molécule mise au point parMonsanto dans les années 30, interditedans les années 80, continue son œuvrede destruction aujourd’hui. Voilà quinous annonce des perspectives inquiétantes: aujourd’hui, la même firmeMonsanto essaie de nous imposer sesOGM, mais aussi son sucre artif<strong>ici</strong>el,l’Aspartame (2), et d’autres produits chimiquesdont nous ne mesurerons les effetssans doute pas avant des années.Francis Vergier ■(1) Sil<strong>en</strong>ce n°84, 14 septembre 1986.(2) Molécule inv<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> 1974, commercialisée <strong>en</strong>1976… elle fait l’objet de nombreuses susp<strong>ici</strong>onsdepuis 1980. The Ecologist de septembre 2005 yconsacre un dossier.SILENCE N°350 Octobre 200725


ClimatPetite phrase“Une augm<strong>en</strong>tation de 2°Cn’est pas si grave, la preuve, nousavons 12°C d’écart <strong>en</strong>tre le jouret la nuit”, Claude Allegre,anci<strong>en</strong> ministre de l’éducation surFrance 2. Quel est l’écart <strong>en</strong>tre cepersonnage et l’intellig<strong>en</strong>ce ?Elargissem<strong>en</strong>tdes accordsde Kyoto ?Les accords de Kyoto n’impos<strong>en</strong>tun contrôle des émissions de gazà effet de serre qu’à 38 pays.Comm<strong>en</strong>t les élargir à l’<strong>en</strong>semblede la planète ? Comme il est évid<strong>en</strong>tque l’on ne peut pas demanderaux pays les plus pauvres dediminuer leurs émissions, c’estbi<strong>en</strong> aux pays “développés” de sefixer des objectifs plus ambitieux.Gre<strong>en</strong>peace a calculé que pouratteindre une réduction mondialede 50 % des gaz à effet de serred’<strong>ici</strong> à 2050, il faut que l’onatteigne au moins 80 % dans lespays industrialisés, soit une divisionpar 5. Les mesures prisesactuellem<strong>en</strong>t par les différ<strong>en</strong>tsgouvernem<strong>en</strong>ts ne permett<strong>en</strong>t pasd’<strong>en</strong>visager de diminution, tout auplus un mainti<strong>en</strong> au niveau desannées 90.Incid<strong>en</strong>tsclimatiquesLes sci<strong>en</strong>tifiques constat<strong>en</strong>t unemultiplication des incid<strong>en</strong>ts climatiquesextrêmes : inondations<strong>en</strong> Grande-Bretagne, <strong>en</strong> Inde etau Bangladesh (2000 morts) ;températures records cet été <strong>en</strong>Europe du sud-est, <strong>en</strong> Iran, neigerecord <strong>en</strong> Afrique du Sud… EnFrance, les pluies abondantesOuragans<strong>en</strong> hausseUne étude réalisée par desclimatologues de Miami portantsur la fréqu<strong>en</strong>ce des ouragans et destempêtes tropicales montre undoublem<strong>en</strong>t de leur nombre depuisun siècle. Entre 1900 et 1930, dansl’Atlantique, on ne comptait que sixépisodes dépressionnaires importantspar an — quatre ouragans et deuxtempêtes. De 1930 à 1940, on <strong>en</strong>comptait déjà une dizaine ; <strong>en</strong>tre1995 et 2005, la moy<strong>en</strong>ne estmontée à une quinzaine.p<strong>en</strong>dant juillet et août ont évitéles hautes températures. L’Indeet le Bangladesh ont connu desrecords de pluviométrie, la moitiédu Bangladesh se retrouvant sousles eaux. Les pays d’Europe dunord ont aussi connu desprécipitations records pour l’été.Enfin, le sultanat d’Oman a connuson premier cyclone, signeque la température de la mera atteint un record.L’OMM, Organisation météorologiquemondiale, annonce qu’<strong>en</strong>trejanvier et avril 2007, la planète aconnu des températures records.Les experts estim<strong>en</strong>t que laquestion d’un dérèglem<strong>en</strong>t duclimat qui s’ajouterait à celledu réchauffem<strong>en</strong>t est posée :la chaleur favorise notamm<strong>en</strong>tl’augm<strong>en</strong>tation de l’évaporationdonc <strong>en</strong>suite des précipitations ;la chaleur contribue égalem<strong>en</strong>tà augm<strong>en</strong>ter la force des v<strong>en</strong>tsdonc des tempêtes.Le mythedes “actionscarbone”Plutôt que de r<strong>en</strong>oncer àse déplacer <strong>en</strong> avion, l’un desmoy<strong>en</strong>s les plus sûrs de détruirela planète, des sites internet vouspropos<strong>en</strong>t de payer à des associationsde solidarité internationaledes actions <strong>en</strong> faveur du reboisem<strong>en</strong>tou de l’installation d’appareilssolaires… ceci permettant<strong>en</strong> théorie d’économiser à l’autrebout de la planète le pétrole gaspillé<strong>ici</strong>. De même certainesfirmes automobiles communiqu<strong>en</strong>tdéjà sur les plantationsqu’elles font dans les pays duSud. Une curieuse approche très“développem<strong>en</strong>t durable” quimasque une réalité bi<strong>en</strong> diff<strong>ici</strong>le àappréh<strong>en</strong>der : outre le fait qu’unarbre planté <strong>en</strong> Afrique mettraDRG R A N D E - B R E T A G N ECamp contrel’ext<strong>en</strong>sionde l’aéroportDès le 12 août, un “camp pourle climat” s’est mis <strong>en</strong> placeà proximité de l’aéroport deLondres-Heathrow, le plus grandaéroport d’Europe. Environ 1500personnes ont planté leurs t<strong>en</strong>tesdeux jours avant le début d’unesemaine d’action. Alors que legouvernem<strong>en</strong>t annonce vouloirdiminuer de 50 % les émissions degaz à effet de serre, un cinquièmeterminal est <strong>en</strong> construction pour2008 et un sixième <strong>en</strong>visagé pour2020. Des actions non-viol<strong>en</strong>tesont eu lieu tout au long de lasemaine pour alerter la populationsans volonté d’<strong>en</strong>trer sur les pistes.Environ 200 militants ont t<strong>en</strong>té deplanter leur t<strong>en</strong>te sur un parkingde l’aéroport avant d’être évacuéspar la police. Des banderoles ontété accrochées à différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>droits.Des manifestants se sont collé lesmains sur les barres de la ported’<strong>en</strong>trée du ministère destransports. Une chaîne humainea été constituée autour du champoù est prévu le cinquième terminal.Tout au long de la semaine,49 personnes ont été arrêtées.Les activistes ont lancé unconcours de clip vidéos sur internetsur le thème “Une autre fin dumonde est possible”. On peutles voir (<strong>en</strong> anglais) surwww.climatecamp.org.uk.des dizaines d’années à emprisonnerla même quantité de carboneque celle libérée <strong>en</strong> quelquesheures par un avion, continuerà fréqu<strong>en</strong>ter les avions incite àpoursuivre leurs exploitations,DRavec 98% des passagers qui nepart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à cette opération decomp<strong>en</strong>sation. On peut aussi s’interrogersur les rapports Nord-Sud ainsi mis <strong>en</strong> place : le Suda-t-il vocation à économiser ceque gaspille le Nord ?Les Françaisschizophrènes?Un sondage réalisé le 1 er février2007, au mom<strong>en</strong>t du sommetmondial sur le climat, indique que92% des Français sont inquietspour les générations futures, que79% estim<strong>en</strong>t que la “maisonbrûle” et que les gouvernem<strong>en</strong>tsregard<strong>en</strong>t ailleurs… Mais seuls41% serai<strong>en</strong>t d’accord pour quedes mesures soi<strong>en</strong>t prises afin delimiter l’usage de la voiture. Lesv<strong>en</strong>tes de voitures ont augm<strong>en</strong>téde 1,8% <strong>en</strong> 2006.SILENCE N°350 Octobre 200726


M<strong>en</strong>aces surla biodiversitéConnaissant une période d’excéd<strong>en</strong>tsagricoles, l’Union europé<strong>en</strong>neavait mis <strong>en</strong> place une politiquede jachère. Avec la baissede la production constatéeaujourd’hui (mauvaises récoltesau niveau mondial, concurr<strong>en</strong>cedes biocarburants) et la haussede la consommation, l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne a annoncé la suppressionde cette politique de jachèredès 2008. Les associations deprotection de la nature s’y oppos<strong>en</strong>t: les jachères ont des rôlespositifs, elles permett<strong>en</strong>t auxterres de se reposer et de sereconstituer dans un contexted’agriculture trop int<strong>en</strong>sive ; ellesconstitu<strong>en</strong>t une garantie de biodiversitéet un habitat naturel quiont permis de constater une améliorationdans la population d<strong>en</strong>ombreux oiseaux notamm<strong>en</strong>t.Transports■ Rail : ri<strong>en</strong> ne va plus. Lessyndicats ont appris lors d’unconseil d’administration de laSNCF que celle-ci mise à l’av<strong>en</strong>irde plus <strong>en</strong> plus sur les TGV et<strong>en</strong>visage dans les années à v<strong>en</strong>irde fermer 2900 km de voies…soit un quart du réseau actuel.■ Amsterdam teste le fret partram. Comm<strong>en</strong>t interdire complètem<strong>en</strong>tle c<strong>en</strong>tre-ville aux véhiculesà moteur sans pénaliserceux qui, industriels ou commerçants,ont besoin de se faire livrerdu matériel volumineux ? Depuisplusieurs années, des expéri<strong>en</strong>cesont lieu pour essayer de couplerun système de livraison par railavec les réseaux de tramwaysexistants. Depuis novembre 2006,Amsterdam fait des essais avec lasociété City Cargo pour couplerune livraison sur des platesformesau niveau des arrêts dutram et le couplage avec de petitsvéhicules électriques pour distribuerau porte à porte.■ Toulouse : la liaison multimodaleveut passer <strong>en</strong> force.Le 27 mars 2007, la préfecturea signé la déclaration d’utilitépublique concernant la LMSE,Liaison multimodale sud-est,portée par le Grand-Toulouse, un<strong>en</strong>ouvelle voie de contournem<strong>en</strong>tde la ville. Problème : le commissaire<strong>en</strong>quêteur avait émis desréserves sur la création d’un nouveaupont sur le canal du midi,ce pont obligeant à couper unezone protégée. Les associationsde protection de la nature ontporté l’affaire <strong>en</strong> justice <strong>en</strong> juilletdernier après avoir constaté quel’étude d’impact n’avait trouvé nireptiles ni amphibi<strong>en</strong>s sur le passagede la future voie… alors queEnvironnem<strong>en</strong>tla zone protégée abrite au moins4 amphibi<strong>en</strong>s et 5 reptiles, tousprotégés. Nature-Midi-Pyrénées,14, rue de Tivoli, 31068Toulouse cedex,tél : 05 34 31 97 32.D E U X - S È V R E SFestival deMénigouteDu 30 octobre au 4 novembre seti<strong>en</strong>t le 23 e festival internationaldu film ornithologique deMénigoute. Outre la projectiondes 40 films <strong>en</strong> compétition,on y trouve une c<strong>en</strong>taine destands associatifs, un salon d’artanimalier, des débats sur la sauvegardede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, desanimations nature. AssociationMainate, 16 bis, rue de Saint-Maix<strong>en</strong>t, BP 5, 79340Ménigoute, tél : 05 49 69 90 09.G I R O N D ETerminalméthanierm<strong>en</strong>açantLe pic du pétrole approchant, lesinvestisseurs du fonds de p<strong>en</strong>sionCarlyle-Riverstone ont décidéd’investir dans la constructiond’un terminal méthanier et d’uneusine de regazéification pour produiredu GPL pour les véhicules.Celui-ci se ferait à Verdon-sur-Mer, dans l’estuaire de laGaronne, sur des terrains appart<strong>en</strong>antau Port autonome deBordeaux, juste <strong>en</strong> face desplages de Royan. Un collectifs’est mis <strong>en</strong> place pour refuser ceprojet : Une pointe pour tous,BP1, 33123 Le Verdon-sur-Mer,tél : 06 85 49 17 26.T O U L O U S EChaîne humainecontre les Portesde GascogneLes Portes de Gascogne est unprojet de c<strong>en</strong>tre commercialgéant situé à l’ouest de Toulouse.Plus de 20 000 personnes ontdéjà signé la pétition contre ceméga-projet qui prévoit l’implantationde 28 grandes surfaces et138 boutiques. Parce que l’av<strong>en</strong>irest aux magasins de quartier quel’on peut joindre sans voiture, unemanifestation est organisée lesamedi 20 octobre à 11 h sur laplace de la Poste à Plaisance-du-Touch. Collectif citoy<strong>en</strong>, Prés<strong>en</strong>cedes Terrasses de la Garonne,44, rue de la Traverse,31830 Plaisance-du-Touch.Vélo■ Claire Morissette. Auteure du célèbre livre“Deux roues, un av<strong>en</strong>ir” (éd. Ecosociété, 1994),la québécoise Claire Morissette est décédéele 20 juillet dernier à l’âge de 57 ans d’un cancerdes os. Elle animait différ<strong>en</strong>tes associations surle vélo (Le monde à vélo), le recyclage des vieuxvélos pour le sud (Cyclo Nord-Sud) et lecovoiturage (Communauto). Pionnière desmanifestations cyclistes, elle avait traversé leSaint-Laur<strong>en</strong>t à la rame pour protester contrel’impossibilité pour un cycliste de traverserle fleuve dans les années 70.■ Paris : le vélo gagne ! Début janvier, l’association MDB, Mieux sedéplacer à bicyclette a part<strong>ici</strong>pé à la mesure, organisée par la ville deParis, des temps de parcours sur dix itinéraires reliant Châtelet à différ<strong>en</strong>tesportes de la capitale. Les mesures ont été faites à différ<strong>en</strong>tsmom<strong>en</strong>ts de la journée (heures de pointe, soir, semaine, week-<strong>en</strong>d).Les cyclistes qui ont fait les trajets se sont <strong>en</strong>gagés à respecterstrictem<strong>en</strong>t le code de la route. Résultat : les cyclistes ont fait lesdiffér<strong>en</strong>ts trajets à une vitesse comprise <strong>en</strong>tre 13,3 km/h et14,4 km/h; faisant jeu égal avec le métro lorsque pour celui-ci iln’y a pas plus d’une correspondance ; dans tous les autres cas detransports, le vélo fait mieux. A noter que les piétons (5 km/h) arriv<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t même avant les voitures si l’on ti<strong>en</strong>t compte du temps qu’ilfaut pour trouver une place de stationnem<strong>en</strong>t. Bi<strong>en</strong> que le vélo soitdéjà <strong>en</strong> tête, le MDB fait remarquer qu’il pourrait être <strong>en</strong>core plusperformant si le code de la rue était prévu <strong>en</strong> sa faveur (notamm<strong>en</strong>tavec contre-s<strong>en</strong>s autorisé). MDB, 32, rue Raymond-Losserand,75014 Paris, tél : 01 43 20 26 02.ADAV■ Gard : remorque vélo. Vous avez besoin d’une remorque vélo pourun usage spécifique ? Laur<strong>en</strong>t Rump vous propose de vous aider à laconstruire vous-même et vous donnera un coup de main pour lessoudures délicates, les calculs de résistances. Il vous donnera desconseils pour avoir une remorque équilibrée, solide, peu chère…Pr<strong>en</strong>dre contact avec lui : Laur<strong>en</strong>t Rump, 18, rue du Puy-Couchoux,30000 Nîmes, tél : 04 66 21 92 81.SILENCE N°350 Octobre 200727


Nord/SudI N D ENovartis perdson procèsAprès des années de procédures,le 6 août 2007, le tribunal indi<strong>en</strong><strong>en</strong> charge de l’affaire a estiméque la production de médicam<strong>en</strong>tsgénériques par l’Inde nepeut être condamnée, les brevetsne pouvant s’appliquer qu’auxmédicam<strong>en</strong>ts prés<strong>en</strong>tant des“innovations réelles”… ce quin’est pas le cas des médicam<strong>en</strong>tsattaqués par la multinationale.Ce verdict permet à l’Inde decontinuer à produire de nombreuxmédicam<strong>en</strong>ts à bas prix et d’<strong>en</strong>fournir ainsi à de nombreuxautres pays du Sud.Lors de ce procès, l’organisationMédecins sans frontières avaitlancé une pétition de souti<strong>en</strong>au gouvernem<strong>en</strong>t indi<strong>en</strong>. Ellea recueilli 420 000 signaturesdont 80 000 <strong>en</strong> France.C O N G OPopulationcontaminéeL’usine Somika est implantée àLubumbashi, dans le sud de laRépublique démocratique duCongo. Elle laisse s’écouler desacides qui pollu<strong>en</strong>t la nappephréatique qui abreuve près d’unmillion de personnes. Localem<strong>en</strong>t,des associations ont essayé <strong>en</strong>vain de demander son déménagem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> dehors des zonesurbaines. Le Ganve, Groupe d’actionnon-viol<strong>en</strong>ce évangélique aalors lancé un appel au niveauinternational pour obt<strong>en</strong>ir un souti<strong>en</strong>.Le 5 juin dernier, une campagnede s<strong>en</strong>sibilisation a été lancéepar le Mir, Mouvem<strong>en</strong>t internationalpour la réconciliation,avec comme objectif de partir dece cas pour mettre <strong>en</strong> place uneméthode de travail pour les nombreuxautres cas similaires <strong>en</strong>Afrique. Mir, 68, rue deBabylone, 75007 Paris,tél : 01 47 53 84 05.Commerceéquitable■ Contestation dans lesgrandes surfaces. Le 27 avril2007, Monoprix indiquait dansun communiqué : “convaincu queseule la rémunération à sa justevaleur peut permettre aux pays<strong>en</strong> voie de développem<strong>en</strong>t des’ori<strong>en</strong>ter vers un développem<strong>en</strong>tdurable, Monoprix souti<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>tles initiatives <strong>en</strong> faveur ducommerce équitable”. Pr<strong>en</strong>ant cetexte au mot, le 4 mai 2007, leplus grand mouvem<strong>en</strong>t de grèvejamais vu dans cette chaîne demagasins paralysait les supermarchésp<strong>en</strong>dant une journée.Rappelant que Monoprix a vu sesbénéfices progresser de 18,6% <strong>en</strong>2006, soit une hausse de 260Françafriquehomme africain n’est pas assez <strong>en</strong>tré dans l’Histoire. Le paysan“L’ africain qui, depuis des millénaires, vit avec les saisons, dontl’idéal de vie est d’être <strong>en</strong> harmonie avec la nature, ne connaît quel’éternel recomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t du temps rythmé par la répétition sans findes mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où toutrecomm<strong>en</strong>ce toujours, il n’y a de place ni pour l’av<strong>en</strong>ture humaine,ni pour l’idée de progrès”.Ce discours méprisant et colonialiste a été dit, le 27 juillet 2007,à l’université de Dakar, devant des étudiants africains, par NicolasSarkozy… sans qu’<strong>en</strong> France personne ou presque ne relèveces délires colonialistes.Dans le même discours : “La colonisation n’est pas responsable detoutes les difficultés actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsabledes guerres sanglantes que se font les Africains <strong>en</strong>tre eux.Elle n’est pas responsable des génocides. Elle n’est pas responsabledes dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme. Elle n’est pasresponsable de la corruption, de la prévarication. Elle n’est pasresponsable des gaspillages et de la pollution”. Non, c’est vrai, celane s’appelle plus la colonisation, mais le pillage par les multinationalesdans le cadre de laFrançafrique.Encore ? “La civilisationmusulmane, la chréti<strong>en</strong>té, lacolonisation, au-delà descrimes et des fautes quifur<strong>en</strong>t commises <strong>en</strong> leur nomet qui ne sont pas excusables,ont ouvert les cœurs et lesm<strong>en</strong>talités africaines à l’universelet à l’histoire”. Merciaux chréti<strong>en</strong>s colonisateurs !L’intégrale sur le site del’Elysée : www.elysee.fr. Le roi Sarko à Dakar.DRmillions, les salariés ont demandéà bénéf<strong>ici</strong>er d’un commerce équitable.A Monoprix, sur 18 000salariés, plus de la moitié travaill<strong>en</strong>tà temps partiel imposéavec des rémunérations sur labase du Smic. Thierry Tréfert,secrétaire fédéral de la CFDT a<strong>en</strong>foncé le clou : “les <strong>en</strong>seignes degrande distribution ferai<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> de s’appliquerà elles-mêmes cequ’elles v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tdans leur communicationsurle commerceéquitable !”.On les souti<strong>en</strong>t.I N D EJanadesh 2007Pour le droit à la terreCrée <strong>en</strong> 1990 par Rajagopal, le mouvem<strong>en</strong>t paysan gandhi<strong>en</strong>Ekta Parishad agit avec les populations les plus pauvres pourune meilleure organisation sociale dans le cadre d’une améliorationdes conditions de vie et d’un respect de leur droit aux ressourcesess<strong>en</strong>tielles ; et <strong>en</strong> direction des politiques, <strong>en</strong> m<strong>en</strong>ant des campagnesd’opinion et de pression.Il aide à l’organisation des populations pour mieux rev<strong>en</strong>diquer leursdroits ; lutte contre les abus de pouvoir ; organise un mouvem<strong>en</strong>t destravailleurs sans terre ; mobilise des populations pour qu’elles part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>tà des marches de protestation ou des grèves de la faim contredes projets, d’<strong>en</strong>treprises multinationales ou de l’Etat, détruisant l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tou chassant les populations indigènes de leur territoire, etc.Aujourd’hui Ekta Parishad travaille dans huit Etats indi<strong>en</strong>s. Son actioncouvre 4000 villages et on estime à plus de 10 millionsle nombre de personnes concernées par son activité.Depuis quinze ans, Ekta Parishad utilise le Padyatra, marchede protestation, pour faire valoir ses idées. Les marcheursorganis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 3 à 5 réunions villageoises chaque jour,de nombreux grands rassemblem<strong>en</strong>ts tout au long du parcours,des manifestations devant des bâtim<strong>en</strong>ts administratifs,dans l’esprit de l’action directe non-viol<strong>en</strong>te. Les problèmesdes villageois r<strong>en</strong>contrés sont soigneusem<strong>en</strong>t notés dans desregistres et pétitions rev<strong>en</strong>diquant l’application des lois, dontDRSILENCE N°35028celles relatives à la distribution des terres à ceux qui n’<strong>en</strong> ont pas,et <strong>en</strong>voyés au gouvernem<strong>en</strong>t.Voila de nombreux mois que celui-ci a promis de redistribuer les terresdans le cadre d’une réforme agraire. Or les mouvem<strong>en</strong>ts paysans att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tet ne voi<strong>en</strong>t toujours ri<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir. Aussi, Ekta Parishad a décidé d’uneinitiative sans précéd<strong>en</strong>t : la mobilisation « Janadesh » (“le verdictdu peuple”). Au mois d’octobre 2007, une marche rassemblant 20 à25 000 personnes couvrira les 300 kilomètres qui sépar<strong>en</strong>t Gwalior deDelhi. A l’arrivée, le mouvem<strong>en</strong>t compte rassembler 100 000 personnesface au Parlem<strong>en</strong>t. Ekta Parishad est bi<strong>en</strong> décidé à rester devant cehaut lieu de débat et de décision politique tant que des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsformels n’auront pas été pris par les responsables <strong>en</strong> termes de réformeagraire et de redistribution des terres <strong>en</strong> faveur des petits paysans.La marche d’octobre 2007 veut être un mom<strong>en</strong>t de converg<strong>en</strong>ce internationale<strong>en</strong>tre les mouvem<strong>en</strong>ts qui lutt<strong>en</strong>t pour un accès à la terre surles différ<strong>en</strong>ts contin<strong>en</strong>ts. En Europe et <strong>en</strong> France, des manifestationssont organisées <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à cette initiative. Pour toute information,contact ou souti<strong>en</strong> : Peuples Solidaires, Réseau Solidarité,10, quai de Richemont, 35000 R<strong>en</strong>nes, tél : 02 99 30 60 53,www.peuples-solidaires.org ou www.france-fdh.org.Octobre 2007DR


Marie Clem’sI L E - D E - F R A N C EEquitexpoLa deuxième édition dusalon Equitexpo, pour uncommerce équitable, se ti<strong>en</strong>dradu 26 au 28 octobre pourle grand public, le 29 octobrepour les professionnels, àla Nef de l’Ile-de-Vannes,à l’Ile-Saint-D<strong>en</strong>is (Seine-Saint-D<strong>en</strong>is, M°Mairie de Saint-Ou<strong>en</strong>, ligne 13 ou RER C, stationSaint-D<strong>en</strong>is). L’<strong>en</strong>trée est gratuite. Outre la prés<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>viron200 exposants regroupant des activités issues d’une tr<strong>en</strong>taine de pays,l’intérêt de ce salon repose sur sa capacité interroger les acteurs surle concept du commerce équitable. Le but du salon est d’aller vers uncommerce équitable, <strong>en</strong> ayant consci<strong>en</strong>ce que celui-ci ne le sera jamaisparfaitem<strong>en</strong>t. Au programme, de nombreuses r<strong>en</strong>contres : r<strong>en</strong>contresterritoriales de l’économie solidaire (v<strong>en</strong>dredi), l’évolution du commerceéquitable au cours du 20 e siècle (samedi), comm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre le commercemondial plus équitable (samedi) la filière coton (dimanche), sem<strong>en</strong>cespaysannes (dimanche), commerce équitable et héritage du passé : esclavage,colonisation, discriminations (dimanche), relocaliser l’économie(lundi), coopération déc<strong>en</strong>tralisée et développem<strong>en</strong>t économique (lundi).Sont égalem<strong>en</strong>t organisés des ateliers sur l’impact du commerceéquitable au nord comme au sud, la décroissance et le commerce,la corruption et l’éthique commerciale, les réseaux de distributionalternatifs, les pratiques de la grande distribution, la question dutransport (empreinte écologique et conditions sociales), le tourismesolidaire, la labellisation <strong>en</strong> bio et la norme <strong>en</strong> commerce équitable,les log<strong>ici</strong>els libres, la souveraineté alim<strong>en</strong>taire, l’indép<strong>en</strong>dance desmédias, l’économie populaire… Equitexpo, Minga, 1, rue du Square,93200 Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 01 48 09 92 53.■ ESR, nouvelle id<strong>en</strong>tification.Ecocert, organisme certificateurdans la bio, a lancé cette r<strong>en</strong>tréeun certificat ESR, “équitable,solidaire, responsable” qui se veutune nouvelle id<strong>en</strong>tification pour lecommerce équitable. Leurapproche constitue un progrèspar rapport aux démarches précéd<strong>en</strong>tes: un produit du sud nepeut prét<strong>en</strong>dre à obt<strong>en</strong>ir ce certificats’il concurr<strong>en</strong>ce un produitdisponible localem<strong>en</strong>t, les produitsalim<strong>en</strong>taires sont forcém<strong>en</strong>tbio, toutes les étapes de productionqui se déroul<strong>en</strong>t au sud doiv<strong>en</strong>têtre équitables et non seulem<strong>en</strong>tla première… mais cela nerépond pas à toutes les questionssur le commerce équitable : ESRne garantit ri<strong>en</strong> sur les conditionsde transport (avion et camionpollueurs, navire avec pavillon decomplaisance…), il ne dit ri<strong>en</strong>non plus sur le mode de distributionfinal (possibilité d’être <strong>en</strong>grandes surfaces… avec commeseules restrictions l’abs<strong>en</strong>ce demarge arrière et pas de margesupérieure aux produits équival<strong>en</strong>ts).C’est mieux, mais ce n’estpas <strong>en</strong>core ça… et le réseauMinga a refusé de part<strong>ici</strong>per à uncahier des charges qui n’intègreNord/Sudpas toute la filière. Ecocert,BP 47, route de Clermont,32600 l’Isle-Jourdain,tél : 05 62 07 34 24.L O I R EFête africaineL’association Manef Yamorganise du 5 au 7 octobreà Sorbiers, au nord de Saint-Eti<strong>en</strong>ne, sa deuxième fêteafricaine. La compagnie lilloiseS<strong>en</strong>s asc<strong>en</strong>sionnels y prés<strong>en</strong>terale spectacle “Café équitable etdécroissance au beurre” qui serasuivi d’un débat (v<strong>en</strong>dredi 5à 20 h à la salle de spectaclede l’Arc-<strong>en</strong>-Ciel). Samedi,à la salle du Boulodrome et àl’Arc-<strong>en</strong>-Ciel, exposition, v<strong>en</strong>tede produits issus du commerceéquitable (nord-sud) et ducommerce solidaire (locaux),danse africaine, jonglage, conte,apéritif “équitable”, concert à20h30 avec les Froggy Blues.Dimanche : conseil mun<strong>ici</strong>pal des<strong>en</strong>fants, contes africains, défiléde mode africaine… Manef Yam,maison des sociétés, 18, rueRambert-Faure, 42290 Sorbiers,tél : 06 23 19 29 81.EnergiesElectr<strong>ici</strong>téverteTous les fournisseurs d’électr<strong>ici</strong>téque le consommateur peut choisirdepuis le 1er juillet 2007 affich<strong>en</strong>tune proposition de contrat<strong>en</strong> “électr<strong>ici</strong>té verte”. Même EDFs’y est mis, ce qui semble indiquerune forte volonté du public d’allerdans ce s<strong>en</strong>s. Mais que signifiefournir quelques contrats certifiés“écolos” (et de fait surtouthydroélectrique) si, à côté, onfournit le reste <strong>en</strong> énergi<strong>en</strong>ucléaire ? Pas grand-chose.Poweo annonce sa volonté de sefournir égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> éoli<strong>en</strong>,Direct énergie dit faire la promotiondes économies d’énergie…mais finalem<strong>en</strong>t, toutes les associationsqui ont étudié lescontrats proposés conclu<strong>en</strong>t quela meilleure offre est celled’Enercoop, qui ne propose quede l’énergie propre, avec <strong>en</strong> plusla possibilité de dev<strong>en</strong>ir coopérateurcomme 650 professionnelsl’ont déjà fait lorsque le marchéleur était ouvert à eux seuls.Enercoop, 11, rue des Réglises,75020 Paris, tél : 01 73 02 6925, www.<strong>en</strong>ercoop.fr.Eoli<strong>en</strong>■ Spéculations maritimes. EnAllemagne, de nombreuses petitescompagnies, des coopératives etdes collectivités locales avai<strong>en</strong>tacheté des concessions dans lamer du Nord et la mer Baltiquepour y expérim<strong>en</strong>ter et y installerdes éoli<strong>en</strong>nes offshore. Mais lemarché est si florissant que l’onassiste à une sur<strong>en</strong>chère actuellem<strong>en</strong>t,les grands groupes rachetanttout ce qu’ils peuv<strong>en</strong>t à unprix important… <strong>en</strong> prévision dudéveloppem<strong>en</strong>t de l’éoli<strong>en</strong> offshoreà grande échelle. Les permis deconstruire délivrés par Berlin port<strong>en</strong>tdéjà sur 24 000 MW… soitcinq fois plus que ce qui est déjàinstallé dans toute l’Allemagne.Largem<strong>en</strong>t de quoi dépasser l’objectifde produire 20 % de sonénergie grâce à des ressourcesr<strong>en</strong>ouvelables d’<strong>ici</strong> 2020. Leséoli<strong>en</strong>nes les plus puissantes quiatteign<strong>en</strong>t aujourd’hui 5 MWfourniss<strong>en</strong>t de l’électr<strong>ici</strong>té avecun r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> meilleur queles anci<strong>en</strong>nes et avec des plagesde v<strong>en</strong>t plus ét<strong>en</strong>dues. Le prix dukWh produit chute donc rapidem<strong>en</strong>t…ce qui fait que certainesSILENCE N°35029Fin du pétrole■ Déclin dès 2010 ? Alors que les prix du pétrole se mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà un haut niveau, The Indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du 14 juin 2007 a titré <strong>en</strong> une :“Un monde sans pétrole” avec un dossier dans lequel le C<strong>en</strong>tred’analyse sur la décroissance des ressources <strong>en</strong> pétrole annonce quele pic de production est proche, probablem<strong>en</strong>t avant 2010. Selon cedossier, le déclin de la production pourrait <strong>en</strong>suite être plus rapidequ’estimé jusqu’alors, et les conséqu<strong>en</strong>ces sur l’économie mondiale“massives”. Les experts estim<strong>en</strong>t que la question risque d’êtreautrem<strong>en</strong>t plus dramatique que le changem<strong>en</strong>t climatique. BusinessWeek du 25 juin 2007 revi<strong>en</strong>t sur ce thème : “les solutions de remplacem<strong>en</strong>tne seront pas prêtes (…) N’ayant pas de solution desecours, la courbe de la croissance économique mondiale va ral<strong>en</strong>tirpuis s’inverser ; les t<strong>en</strong>sions internationales se développeront lorsqueles nations chercheront à se procurer les ressources <strong>en</strong> diminution”.■ Pic de production. L’Ag<strong>en</strong>ce internationale de l’énergie,longtemps optimiste sur les ressources pétrolières, a changé dediscours. Elle constate que l’exploitation du pétrole <strong>en</strong> mer du Nordbaisse plus vite que prévu, que les pays de l’Opep ont peu depossibilités de produire plus et qu’ils risqu<strong>en</strong>t de ne plus pouvoirfaire face à la demande croissante… d’<strong>ici</strong> 2010-2012. L’Ag<strong>en</strong>ceestime par ailleurs que les solutions de rechange — exploitation d<strong>en</strong>ouveaux gisem<strong>en</strong>ts ou développem<strong>en</strong>t des carburants agricoles —ne permettra pas de faire face à la crise. (Alternatives économiques,septembre 2007)■ Iran : hausse du pétrole. Alors que le pays est dev<strong>en</strong>uimportateur de pétrole, le gouvernem<strong>en</strong>t irani<strong>en</strong> a procédé, fin mai,à une hausse de 25% du prix des carburants pour <strong>en</strong> freinerla consommation et essayer de cesser ses importations.Octobre 2007


Energieséoli<strong>en</strong>nes offshore de taillemodeste — moins de 1 MW —sont déjà démontées pour <strong>en</strong>mettre de plus puissantes. Lesprojets actuels font souv<strong>en</strong>t plusde 500 MW (soit plus d’unec<strong>en</strong>taine d’éoli<strong>en</strong>nes à la fois).Les financiers estim<strong>en</strong>t que leprix du kWh éoli<strong>en</strong> devrait chuterà 0,03 €/kWh <strong>en</strong> 2020, soit 50%de moins qu’aujourd’hui…l’éoli<strong>en</strong> offshore dev<strong>en</strong>antalors la sourced’énergie de loin laplus r<strong>en</strong>table.■ Grèce : contre legigantisme. Le gouvernem<strong>en</strong>tgrec adonné son feu vertpour la constructionde c<strong>en</strong>traleséoli<strong>en</strong>nes sur d<strong>en</strong>ombreusesîles… mais leshabitants deces îles contest<strong>en</strong>t l’importancedes parcs <strong>en</strong>visagés (jusqu’à333 MW sur l’île de Skyros).Alors que les machines <strong>en</strong>visagéesculmin<strong>en</strong>t à 150 m, plusieursconseils mun<strong>ici</strong>paux ont prisdes arrêtés pour interdire lesconstructions de plus de 50 mde haut.■ Antilles : les éoli<strong>en</strong>nes résist<strong>en</strong>tà l’ouragan. 216 éoli<strong>en</strong>nesVergnet sont installées dans quinzeparcs <strong>en</strong> Guadeloupe etMartinique. De petite taille, ellespeuv<strong>en</strong>t être repliées <strong>en</strong> cas d’ouragancomme ce fut le cas le 16août. Toutes ont résisté aux v<strong>en</strong>tsde plus de 260 km/h… alors que50 % du réseau électrique desdeux îles a été détruit.■ Technologies des bateauxà voiles. Partant de la technologiedes voiliers, Pierre Dieudonnéa mis au point un système d’éoli<strong>en</strong>neà axe vertical qui, <strong>en</strong> principe,permet de capter une plusgrande part de l’énergie du v<strong>en</strong>t,pour un coût moindre. Il cherchemaint<strong>en</strong>ant à concrétiser ses calculsavec un organisme derecherche et un industriel.Pierre Dieudonné,8 impasse des remparts,54290 Bayon, 03 83 72 45 57.CarburantsvégétauxCrise de l’eauprévisibleRéunis à Stockholm, lors de lasemaine mondiale de l’eau, du13 au 18 août, des experts duclimat ont alerté les sci<strong>en</strong>tifiquessur le risque que pos<strong>en</strong>t les biocarburants: non seulem<strong>en</strong>t ilsconfisqu<strong>en</strong>t les terres agricoles,mais ils sont très gourmands <strong>en</strong>eau.La nourriture risque donc demanquer, mais l’eau égalem<strong>en</strong>t.Selon un expert du GIEC,Groupem<strong>en</strong>t international desexperts sur le climat, <strong>en</strong>viron50 % des hospitalisations dansle monde sont déjà dûes à unmanque d’eau et par conséqu<strong>en</strong>td’hygiène... Avec les cultures decarburants végétaux, la situationpourrait empirer rapidem<strong>en</strong>t.S A I N T - E T I E N N ERecordde photopilesUne tribune du stade Geoffroy-Guichard de Saint-Eti<strong>en</strong>ne a étérecouvert de cellules photovoltaïques.Avec une surface de2600 m 2 , cela <strong>en</strong> fait la plusgrande installation <strong>en</strong> France.Maîtrise de l’énergie■ Ampoules économes. Après l’Australie et la Californie, l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne a annoncé, avec le souti<strong>en</strong> des industriels, sa volonté demettre fin aux ampoules à filam<strong>en</strong>t d’<strong>ici</strong> 2015. Elles seront remplacéespar les ampoules fluocompactes… et progressivem<strong>en</strong>t par les diodesélectroluminesc<strong>en</strong>tes.■ Informatique consommatrice. La multiplication des usagesde l’informatique fait que la consommation des c<strong>en</strong>tres informatiques,qui gèr<strong>en</strong>t internet, a doublé <strong>en</strong>tre 2000 et 2005, passant de 22à 45 milliards de kWh dans le monde. Une étude réalisée parl’université de Berkeley (Californie) chiffre à 1,2 % de l’électr<strong>ici</strong>ténationale la consommation de ces c<strong>en</strong>tres… mais avec une telleprogression que l’on pourrait atteindre 76 % d’<strong>ici</strong> dix ans !Ri<strong>en</strong> que pour faire tourner le site de Google, il faut l’équival<strong>en</strong>tde 450 000 ordinateurs individuels ! (Le Monde, 23 juin 2007)■ Machine à laver économe. Si vous devez acheter une machine àlaver le linge, choisissez-<strong>en</strong> une de classe A, classe dans laquelle laconsommation d’énergie et d’eau est plus modeste. Si vous avez déjà unlave-linge, vous pouvez aussi faire des économies <strong>en</strong> lavant les tissus uncran <strong>en</strong> dessous des températures indiquées sur les étiquettes. Une étuderéalisée par un Öko-institut allemand, avec la part<strong>ici</strong>pation des grandesmarques de lessives, montre <strong>en</strong> effet que l’on ne perd pas <strong>en</strong> qualité delavage <strong>en</strong> passant par exemple de 60 à 40°C ou de 40 à 30°C… maisque l’on fait une économie d’énergie qui va de 30 à 47 %.■ Allemagne : sortir des non-r<strong>en</strong>ouvelables. Après des années dedébats sur la sortie du nucléaire (il reste 19 réacteurs à fermer d’<strong>ici</strong>2021), le gouvernem<strong>en</strong>t allemand — coalition droite-socio-démocrates— a annoncé le 28 juin 2007 son int<strong>en</strong>tion d’aller beaucoup plus loinet de préparer une sortie des énergies non r<strong>en</strong>ouvelables (gaz, pétrole,charbon). Angela Merckel a prés<strong>en</strong>té un programme ambitieux d’aideà la rénovation des bâtim<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s <strong>en</strong> vue de baisser leur consommation: 3,5 milliards d’euros d’aides sont prévus. Les aides <strong>en</strong> faveur de lacogénération et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables vont être revues à la hausse.Le gouvernem<strong>en</strong>t s’est fixé comme objectif de baisser ces émissionsde CO 2 de 40 % d’<strong>ici</strong> 2020 par rapport à 1990. Les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables devront alors fournir 20 % de l’énergie contre 11,6 %<strong>en</strong> 2006. Le gouvernem<strong>en</strong>t espère ainsi pouvoir fermer non seulem<strong>en</strong>tla plupart des réacteurs nucléaires, mais aussi 18 des 21 c<strong>en</strong>trales aucharbon. Il espère diminuer de 15 % ses importations de gaz et depétrole. Ce plan estime qu’<strong>en</strong> 2020, plus de 500 000 personnestravailleront dans le domaine des énergies r<strong>en</strong>ouvelables.■ Eclairage des villes : retournem<strong>en</strong>t de t<strong>en</strong>dance ? Depuis les années 80, EDF fait la promotionde l’éclairage nocturne dans les villes et les campagnes et subv<strong>en</strong>tionne la mise <strong>en</strong> lumière des bâtim<strong>en</strong>ts… Avecdes visées économiques évid<strong>en</strong>tes : les c<strong>en</strong>trales nucléaires produis<strong>en</strong>t trop d’électr<strong>ici</strong>té, et la nuit, on ne sait plusqu’<strong>en</strong> faire. Il s’agissait donc pour EDF d’écouler sa surproduction. Mais voilà, ces illuminations ont un coût ! Selonl’Ademe, Ag<strong>en</strong>ce de la maîtrise de l’énergie, les 8 millions de lampes de l’éclairage public consomm<strong>en</strong>t18% de l’énergie des communes et coûte 23% de leur facture énergétique.Depuis 2000, on assiste progressivem<strong>en</strong>t à un retournem<strong>en</strong>t de t<strong>en</strong>dance. C’est Lille qui a lancé le mouvem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> signant un contrat avec l’<strong>en</strong>treprise ETDE qui se charge de son éclairage public. Celle-ci doit faire baisser de40% la consommation d’énergie. Cela s’est traduit par l’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t des lampes-boules qui éclair<strong>en</strong>t autant versle ciel que vers le sol, par le choix d’ampoules plus efficaces, par des réductions de puissance, par des variationsde l’éclairage <strong>en</strong> fonction des heures — à part financer EDF, ri<strong>en</strong> ne sert d’éclairer des monum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre minuitet 6 h du matin. L’Ademe estime que l’on peut diviser par deux cette consommation d’énergie.Au niveau europé<strong>en</strong>, le programme Gre<strong>en</strong>light a été lancé dans ce but et les villes de Dunkerque (Pas-de-Calais),Lille (Nord), Lyon et Bron (Rhône), Illkirch (Bas-Rhin) y adhèr<strong>en</strong>t.DRLyon la nuit.SILENCE N°350 Octobre 200730


Manger ou conduire,il faut choisir !Au départ, l’idée de produire des carburantssur les terres laissées <strong>en</strong> friche pouvait paraîtrebonne. Mais très vite, les carburants ontcomm<strong>en</strong>cé à grignoter les terres cultivableset aujourd’hui, les conséqu<strong>en</strong>cessur la nourriture nous atteign<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t.Vers la Famine?depuis début 2007, une hausse limitée carle prix du travail du boulanger reste leposte le plus important. Par contre, dansle secteur des pâtes où la transformationdemande moins de travail, la hausseatteint <strong>en</strong>tre 30 et 40 %.Nous touchons là tout de suite unproblème de société. Les plus pauvresétant ceux qui consomm<strong>en</strong>t le plus depâtes et de pain, ce sont eux qui sont lesplus touchés par cette hausse. Une haussemasquée dans les évaluations de l’inflationoù les calculs mélang<strong>en</strong>t allégrem<strong>en</strong>tcette hausse alim<strong>en</strong>taire avec la baisse desproduits électroniques. Le problème, c’estque le mégaoctet n’est pas très nourrissant.Raymond VignalAlors que l’on assiste au pic de productiondu pétrole et à l’impossibilitéd’<strong>en</strong> extraire plus, il est logiqueque nos sociétés de plus <strong>en</strong> plusconsommatrices d’énergie se tourn<strong>en</strong>tvers des solutions alternatives. Or ni l<strong>en</strong>ucléaire ni les énergies r<strong>en</strong>ouvelables nepeuv<strong>en</strong>t, pour le mom<strong>en</strong>t, remplacer lescarburants de nos véhicules de transportsd’où le recours à ce que l’on appell<strong>en</strong>tabusivem<strong>en</strong>t les “biocarburants”.Comme nous l’avons déjà dit dans l<strong>en</strong>uméro de juin 2007 (1), dans les paysdu Sud, la concurr<strong>en</strong>ce au niveau desterres cultivées a eu comme conséqu<strong>en</strong>ceque les paysans préfèr<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dre aux paysdu Nord du carburant plus rémunérateurque les cultures alim<strong>en</strong>taires. La baissedes surfaces de celles-ci a provoqué unmanque de production et donc logiquem<strong>en</strong>tune <strong>en</strong>volée des prix.Nous p<strong>en</strong>sions alors à l’époque quecette hausse de produits alim<strong>en</strong>tairesnous épargnerait. Mais il n’<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong>. Dufait de la place prise par les biocarburantsprincipalem<strong>en</strong>t dans les pays du Sud,mais aussi aux Etats-Unis, la demande <strong>en</strong>riz et blé a dépassé au niveau mondial laproduction. Une sécheresse <strong>en</strong> Australie a<strong>en</strong>core amplifié le phénomène.Conséqu<strong>en</strong>ce, sur le marché mondial,la tonne de blé est passée <strong>en</strong> un an de 100euros à 200 aujourd’hui. Cette hausse serépercute maint<strong>en</strong>ant dans notre consommationquotidi<strong>en</strong>ne puisque cela a provoquéune hausse du pain d’<strong>en</strong>viron 12 %31SILENCE N°350 Octobre 2007Peut-on inverserla t<strong>en</strong>dance ?La hausse du prix du pétrole a provoquéune hausse proportionnelle des bénéficesdes grandes compagnies pétrolières.Celles-ci ne veul<strong>en</strong>t donc évidemm<strong>en</strong>tpas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre parler d’une restriction del’usage du pétrole. De même, les promoteursdes carburants végétaux, une alliance<strong>en</strong>tre ces mêmes pétroliers et l’industrieagro-alim<strong>en</strong>taire, font des affaires <strong>en</strong>or avec la hausse généralisée des produitsagricoles. Il n’y a donc ri<strong>en</strong> à att<strong>en</strong>dre deleur côté et de celui des politiques quinous gouvern<strong>en</strong>t qui y trouveront un<strong>en</strong>ouvelle source pour leur sainte croissancepuisque l’on compte <strong>en</strong> euros et nonpas <strong>en</strong> kilos de blé !Pour éviter le recours à ces nécro-carburantset faire face à la baisse progressivedes ressources <strong>en</strong> pétrole, il faudraitqu’apparaiss<strong>en</strong>t un fort mouvem<strong>en</strong>t derefus de les consommer – ce qui passe parune redéfinition des usages –, une remise<strong>en</strong> cause de la mobilité, une société plussobre, une agriculture moins gourmande<strong>en</strong> énergie et c<strong>en</strong>trée sur l’alim<strong>en</strong>tation…Des questions liées à la décroissancequ’aucune force politique ou syndicale nesemble à ce jour prête à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte.Faute d’interv<strong>en</strong>tion politique forte,nous allons donc vers un appauvrissem<strong>en</strong>tdes plus pauvres au Sud comme auNord.Michel Bernard ■(1) Biocarburants impossibles à grande échelle,Sil<strong>en</strong>ce n°347.


DRNucléaireJ A P O NSurgénérateurremis <strong>en</strong> route?En décembre 1995, un inc<strong>en</strong>diede sodium provoque l’arrêt dusurgénérateur de Monju. Ce surgénérateurde 280 MW a connu,comme tous les réacteurs de cettefilière, de nombreux incid<strong>en</strong>ts.Cette fois-ci, l’incid<strong>en</strong>t est jugésuffisamm<strong>en</strong>t grave pour queles autorisations de fonctionnem<strong>en</strong>tsoi<strong>en</strong>t retirées. En 1997,<strong>en</strong> France, Superphénix,le surgénérateur français de1200 MW est définitivem<strong>en</strong>tabandonné. On p<strong>en</strong>se alors quecette filière va être abandonnée.Mais depuis 1995, le réacteurde Monju a été maint<strong>en</strong>u <strong>en</strong>état : le sodium du circuitsecondaire a été pompé dansdes cuves où il a été maint<strong>en</strong>uà 200°C pour rester liquide,le sodium du circuit primairea continué à circuler à vide. Devastes travaux ont été <strong>en</strong>gagéssur le circuit secondaire et douzeLa fuite, <strong>en</strong> décembre 1995.BureUn site plus fissuréque prévuLe choix de Bure (limite Meuse et Haute-Marne) pour l’étude de l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>tdes déchets avait été fait car <strong>en</strong> principe, selonl’ANDRA, Ag<strong>en</strong>ce nationale pour la gestiondes déchets radioactifs, les couches d’argile dusous-sol sont particulièrem<strong>en</strong>t stables dansle temps. Une hypothèse fortem<strong>en</strong>t contestéepar les géologues. La commission nationaled’évaluation, CNE, a fait part de ses doutesans après des procédures ontété <strong>en</strong>gagées pour demanderl’autorisation de redémarrer.Les opposants font remarquerque comme pour la c<strong>en</strong>trale deKashiwasaki-Kariwa, les normesséismiques du réacteur sontinsuffisantes et que vouloirredémarrer un réacteur misà l’arrêt p<strong>en</strong>dant 12 ans est àhaut risque. (Nuke info Tokyo,juillet 2007)C A L I F O R N I EPrincipede précautionAlors que se discute aux Etats-Unis la question du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>tdes réacteurs nucléaires(le plus jeune a 34 ans), laCalifornie a adopté le 17 avril2007, une nouvelle loi sur l’énergiequi spécifie que ne seront pasautorisés de nouveaux réacteursnucléaires tant que la questiondes déchets n’a pas été résolue.Autant dire que la Californievi<strong>en</strong>t d’adopter sa sortie dunucléaire.R U S S I EMilitant antinucléairetuéPour protester contre la mise <strong>en</strong>route de l’usine d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>td’uranium d’Angarsk, <strong>en</strong> Sibérie,des groupes antinucléairesavai<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place à partir du14 juillet, un camp d’été à proximité.La police a essayé de lesdéloger à plusieurs reprises.dernièrem<strong>en</strong>t : “Le laboratoire souterrain n’est disponible que depuisdeux ans. Des phénomènes inatt<strong>en</strong>dus (formations de fractures <strong>en</strong>chevron lors de l’avancem<strong>en</strong>t des galeries) ou plus amples que prévu(déformations différées) y ont été observés”.Donc après deux ans, ça se fissure déjà, alors que la durée de vie desdéchets qu’on veut y mettre dépasse parfois le million d’années !Plusieurs reportages réalisés sur place par des journalistes fontDRClimatle mythe d’une énergie propreLe ministère de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t allemand a réalisé une étude surles filières énergétiques afin de comparer leurs émissions de gazà effet de serre depuis la source jusqu’aux déchets finaux. Cette étudeoff<strong>ici</strong>elle permet de pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que le nucléaire produit plusde gaz à effet de serre non seulem<strong>en</strong>t que les énergies r<strong>en</strong>ouvelables(hydraulique, éoli<strong>en</strong> ou biogaz), mais égalem<strong>en</strong>t que les chaudièresà cogénération fonctionnant au gaz. En effet, si les réacteurs nucléairesn’émett<strong>en</strong>t que très peu de CO 2 , il <strong>en</strong> est tout autrem<strong>en</strong>t si l’on setourne vers les mines d’uranium et son acheminem<strong>en</strong>t jusqu’à saconsommation dans un réacteur ! L’étude allemande conclut au classem<strong>en</strong>tsuivant : 23 g/kWh pour l’éoli<strong>en</strong>, 39 g/KWh pour l’hydraulique,<strong>en</strong>tre 31 et 61 g/kWh pour le nucléaire selon l’origine de l’uranium…le photovoltaïque faisant pire avec 89g/kWh. L’étude allemande insistesur les besoins : non seulem<strong>en</strong>t, nous avons besoin d’électr<strong>ici</strong>té, maisaussi de chaleur. Si l’on intègre les deux, la cogénération (productiond’électr<strong>ici</strong>té et récupération de la chaleur) devi<strong>en</strong>t de loin la solutionla plus intéressante d’où la conclusion du ministère allemand :“Si l’on veut vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>rayer les changem<strong>en</strong>ts climatiques,on n’a pas besoin d’électr<strong>ici</strong>té nucléaire supplém<strong>en</strong>taire maisde davantage de cogénération”.Une vingtaine de militantsdormai<strong>en</strong>t sur place dans la nuitdu 20 au 21 juillet quand lecampem<strong>en</strong>t a été attaqué vers5 h du matin par un groupechantant des champs nationalistes.Celui-ci a frappé les t<strong>en</strong>tesà coups de barres de fer, de battesde base-ball et de haches. Huitpersonnes ont été blessées et unetuée. La police a interpellé quatredes assaillants. Ilia Bondar<strong>en</strong>ko,26 ans, était arrivé la veille surle camp. Il faisait parti du groupeanarchiste “Action autonome”.I S R A Ë LVanunurecondamné !En 1986, Mordehaï Vanunu est<strong>en</strong>levé <strong>en</strong> Italie par les servicessecrets et condamné à 18 ans deprison <strong>en</strong> Israël pour avoir révéléqu’Israël possédait la bombeatomique. Libéré <strong>en</strong> 2004, il s’estvu imposer par le tribunal uneinterdiction de quitter le payset d’avoir des contacts avec deségalem<strong>en</strong>t état de ces problèmes defissures. Autant dire que logiquem<strong>en</strong>t,la politique d’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t desdéchets devrait être immédiatem<strong>en</strong>tremise <strong>en</strong> cause… ce qui ne semblepas le cas pour le mom<strong>en</strong>t.Ce serait plutôt la fuite <strong>en</strong> avant :si le “laboratoire” de Bure ne convi<strong>en</strong>tpas, on cherchera à <strong>en</strong>fouir ailleurs !L’ANDRA a prévu d’étudier au moinssix autres lieux possibles dansla région. Les opposants ontdécouvert des forages sur la communed’Houdelaincourt (Meuse).Le 24 août, un rassemblem<strong>en</strong>t d’unec<strong>en</strong>taine de personnes s’est t<strong>en</strong>u devantla mairie de cette commune pour demander des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts. Pourl’occasion, un faux colonel Khadafi s’est dit très intéressé par ces possibilitésde stockage. Trois autres sondages sont égalem<strong>en</strong>t programmésà Couvert dont un desc<strong>en</strong>dra jusqu’à 2000 m. Evidemm<strong>en</strong>t, tout celaest payé par nos impôts et ne figure pas sur votre facture d’électr<strong>ici</strong>té.Une “transmutance” a réuni <strong>en</strong>viron 200 marcheurs <strong>en</strong>tre cettecommune et Bure, le 26 août 2007.SILENCE N°350 Octobre 200732


N O R M A N D I EContre l’EPR■ Contre les lignes à haute t<strong>en</strong>sion. Pour montrer les dangers desrisques électromagnétiques à proximité des lignes à haute t<strong>en</strong>sion, ri<strong>en</strong>de tel qu’une petite démonstration. Dans plusieurs villages déjà traverséspar ces lignes, des réunions d’information ont été faites, avec à lafin une marche sous la ligne, de nuit, avec des tubes néons à la main :les personnes prés<strong>en</strong>tes peuv<strong>en</strong>t constater que les pertes sont suffisantespour que les tubes s’allum<strong>en</strong>t !■ Inquiétudes à Réseau transport d’électr<strong>ici</strong>té. RTE, Réseautransport d’électr<strong>ici</strong>té, qui gère la construction et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des lignesélectriques depuis le début du processus de privatisation d’EDF, a faitsavoir au gouvernem<strong>en</strong>t son inquiétude sur la faisabilité de nouvelleslignes à très haute t<strong>en</strong>sion <strong>en</strong> Normandie et <strong>en</strong> Bretagne pour évacuerle courant du futur réacteur EPR. RTE fait remarquer qu’il n’est paspossible de surveiller de manière continue des lignes qui s’ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t surdes c<strong>en</strong>taines de kilomètres et que plusieurs lignes <strong>en</strong> France ont déjàdû être annulée du fait de l’opposition locale. Les opposants à l’EPRl’ont bi<strong>en</strong> compris d’ailleurs : s’il sera diff<strong>ici</strong>le d’empêcher le chantierde l’EPR de se faire sur un site sur-militarisé, plusieurs coordinationslocales dont la Confédération paysanne, ont déjà annoncé qu’ellesempêcherai<strong>en</strong>t les lignes de se construire.un réacteur nucléaire à la Libyepour… soi-disant alim<strong>en</strong>ter uneusine pour dessaler l’eau de mer.Il rappelle que la Libye possèdede l’espace et du soleil, ce quipeut lui permettre de produire del’énergie pour une telle usine,technique déjà utilisée <strong>en</strong>Californie. Il rappelle égalem<strong>en</strong>tque le Laboratoire des sci<strong>en</strong>cesdu génie chimique (LSGC) deNancy a mis au point un procéderde dessalem<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>téconome <strong>en</strong> énergie et que, si laFrance veut se placer sur ce marché,elle ferait mieux de développerune filière solaire qu’une filièr<strong>en</strong>ucléaire dangereuse.■ Kadhafi veut un EPR. LeParisi<strong>en</strong> a révélé le 13 août quele gouvernem<strong>en</strong>t liby<strong>en</strong> avait préciséêtre intéressé par un réacteurnucléaire EPR. Areva a déjàaverti qu’un réacteur de cettetaille nécessite une modificationdes capacités du réseau électriqueliby<strong>en</strong>, ce qui pourrait pr<strong>en</strong>dre dixà quinze ans… Cet intérêt pourl’EPR pourrait surtout signifierque les spécialistes du nucléaire<strong>en</strong> Libye y voi<strong>en</strong>t une manièreplus facile de détourner un telréacteur à des fins militaires.NucléaireRadiographieDangersdu nucléairemédicalLe manque de formation et d’effectifs,des machines défaillantes,des dangers sous-estimés… toutceci conduit à une multiplicationdes révélations sur des maladesqui ont été plus ou moins gravem<strong>en</strong>tirradiés du fait d’une mauvaiseutilisation des sourcesradioactives <strong>en</strong> radiothérapie, leplus souv<strong>en</strong>t pour le traitem<strong>en</strong>tdu cancer : des rappels depati<strong>en</strong>ts ont eu lieu ces derniersmois à Epinal, Gr<strong>en</strong>oble, Lyon,Toulouse, Nancy, Montpellier,Paris, Tours… Dans plusieursvilles, des procédures juridiquesont été <strong>en</strong>gagées par des collectifsde malades. Quand on voitcette multiplication des incid<strong>en</strong>tsdans un milieu sous haute surveillance,on ne peut qu’êtreinquiet sur ce qui se passe dansles c<strong>en</strong>tres d’ionisation des alim<strong>en</strong>tsoù les contrôles sont beaucoupmoins sévères.DRDR■ Sondage : Selon un sondage BVA, pour le compte d’Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,et r<strong>en</strong>du public le 25 avril, réalisé après la publication dudécret autorisant la construction du nouveau réacteur, seuls 39% desFrançais sont d’accord avec l’idée de construire de nouveaux réacteurs.■ Qui va payer ? Avec 18 mois de retard après seulem<strong>en</strong>t deux ansde chantier, l’EPR <strong>en</strong> construction <strong>en</strong> Finlande provoque maint<strong>en</strong>ant undébat économique : qui va payer le surcoût déjà estimé <strong>en</strong>tre 1 et1,5 milliard d’euros (pour un prix initial de 3 milliards !) ?L’électr<strong>ici</strong><strong>en</strong> TVO, qui a commandé le réacteur, a indiqué le 31 août2007 qu’il ne r<strong>en</strong>égocierait pas le prix proposé par Areva. La Coface,service de l’Etat qui assure - avec l’arg<strong>en</strong>t du contribuable - <strong>en</strong> principeque nos exportations soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> payées, semble rétic<strong>en</strong>te à payer unetelle somme… son fonctionnem<strong>en</strong>t étant régulièrem<strong>en</strong>t contesté. ResteAreva… qui pourrait voir là s’évaporer plusieurs années de bénéfices.ressortissants étrangers ou desjournalistes. Mordehaï Vanunu adepuis lancé un appel pour qu’unpays accepte de le reconnaîtrecomme un de ses ressortissants,ce qui lui permettrait de quitterIsraël. En vain. Le 2 juillet 2007,il est de nouveau passé auMordehaï Vanunu.tribunal pour, selon ce dernier, nepas avoir, à au moins 14 reprises,respecté les restrictions imposées.Il a été condamné à 6 mois deprison ferme et 6 mois avecsursis. Mordehaï Vanunu a faitappel. Il est toujours dansl’att<strong>en</strong>te d’un procès plus généraldevant la cour suprême car ilconteste sa condamnation initialeet les restrictions actuelles.Libye■ Dessalem<strong>en</strong>t solaire. Dansune tribune publiée le 7 août2007 dans Le Journal deMontréal, Hubert Reeves s’étonnedu choix de la France de fournirSILENCE N°350 Octobre 200733G E N È V EPrés<strong>en</strong>ce perman<strong>en</strong>tedevant le siège de l’OMSTous les jours depuis le 26 avril 2007, date de l’anniversairede l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl, quelques personnes sont prés<strong>en</strong>tessil<strong>en</strong>cieusem<strong>en</strong>t au carrefour de la rue des Morillons, à G<strong>en</strong>ève, devantl’<strong>en</strong>trée de l’OMS, Organisation mondiale de la santé. Les militantssil<strong>en</strong>cieux dénonc<strong>en</strong>t l’accord qui lie l’OMS à l’AIEA et qui empêchel’OMS de donner sa version des faits sur la question du nucléaire dansavoir au préalable subi la c<strong>en</strong>sure de la très pro-nucléaire Ag<strong>en</strong>ceinternationale de l’énergie atomique. L’action est prévue pour durerle plus longtemps possible, au moins jusqu’<strong>en</strong> mai 2008, date d’uneréunion mondiale des ministres de la santé. Pas de foule un jour, maisquelques personnes chaque jour. Un appel est lancé pour se relayersur place. Les organisateurs cherch<strong>en</strong>t des volontaires à partirde novembre. Contact : André Larivière, tél : 04 71 76 36 40ou 06 76 69 54 98, Yann Forget, tél : 04 50 92 64 69.Vigies près de siège de l’OMS à G<strong>en</strong>ève, 1 er Mai 2007.P.Roullaud


J.Nefzgeréchange publ<strong>ici</strong>taireEntraideNucléaireRhône-AlpessoussurveillanceLe 4 mai, la région Rhône-Alpes apassé une conv<strong>en</strong>tion avec la Crii-Rad, Commission de recherche etd’information indép<strong>en</strong>dante sur laradioactivité, pour que celle-cimette <strong>en</strong> place un contrôle de laqualité de l’air sur l’<strong>en</strong>semble dela région. Une reconnaissancepour l’association créée aul<strong>en</strong>demain de l’accid<strong>en</strong>t deC<strong>en</strong>trale de CruasAnnonces■ Afin d’optimiser les activités del’association l’art Roussille (boulange,librairie, réseau d’échanges degraines), je souhaite finir deux chantiersurg<strong>en</strong>ts : la rénovation d’un fournilet la fabrication d’une véranda.Le tout s’inscrit dans une démarchede vie simple/pauvreté/décroissance.Outillage manuel, énergies r<strong>en</strong>ouvelables,déplacem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> vélo. Pour terminerles travaux avant mi-novembre,je cherche une aide. Accueillerais 3 ou4 personnes ayant à échanger savoirfaire.Chantier gratuit, nourris/logés,avec <strong>en</strong>fants bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us. ThierryChuinard, La Roussille, 23250Chavanat, tél : 05 55 67 59 58.C<strong>en</strong>tre ÉquinoxeLa Tour-du-Pin(Drôme)17e Salonde l’Écologie6 et 7 octobre 2007confér<strong>en</strong>ce : pest<strong>ici</strong>des & copar Francois Veillerette(tout public) <strong>en</strong>trée 5 € compr<strong>en</strong>antl’accès au salon le dimanche)contact :ORG : Association G.U.E.P.E.tel 04 76 32 59 00 - 06 09 85 87 39internet : asso.guepe@waika9.com<strong>en</strong>trée 2,50 € . gratuit moins de 15ansTchernobyl… qui a maint<strong>en</strong>antdu travail sur la planche, la régionRhône-Alpes étant l’une des plusnucléarisées du monde : c<strong>en</strong>tralesde Bugey (Ain), de Saint-Maurice-l’Exil (Isère) et deCreys-Malville où sont stockéscinq tonnes de plutonium (Isère),du Tricastin (Drôme), site d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>tde l’uranium àPierrelatte (Drôme), fabricationdu combustible à Romans(Drôme)…TransportsradioactifsSelon le CEA, chaque année400 000 colis de matièresradioactives circul<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France,pour deux-tiers à usage médical.Entre 80 et 85 % des paquetscircul<strong>en</strong>t par la route. La CRII-Rad a réalisé à plusieurs reprises■ Confie trois chèvres alpines/saam<strong>en</strong>habituées à la compagnie des hommes,des chi<strong>en</strong>s, chevaux, cochons… contrebonnes conditions de vie. Très bonnesdébrousailleuses et amies, sans av<strong>en</strong>irde “chèvres à lait” par suite deproblèmes de mammites légersmais récurr<strong>en</strong>ts. Franck Fabri,Le Bourg, 42430 Champoly, tél :04 77 65 09 26, fianke@no-log.org.■ Nous avons planté dix scions depommiers greffés de vieilles espèceslocales. Nous désirons les faire pousser<strong>en</strong> espaliers, mais nous n’yconnaissons ri<strong>en</strong>. Nous cherchons desconseils et + pour comm<strong>en</strong>cer à donnerforme. Nous sommes dans leMorbihan et si vous guidez notremain, nous serions heureux de vousaccueillir à notre table. Tél : (Claudeou Christine) 02 97 26 98 17.■ Recherche pierre <strong>en</strong> formede m<strong>en</strong>hir, d'une taille de 1,50mou plus. Romain Dominé, Les Pins,42720 Vougy, tél : 04 77 65 37 34ou 06 99 55 01 29.Vivre <strong>en</strong>semble■ Nous cherchons une terre d’accueilqui nous permette d’aider nos <strong>en</strong>fants(3 et 4 ans) à grandir pleinem<strong>en</strong>t auplus proche de notre mère nourr<strong>ici</strong>èreet à nous-mêmes pouvoir œuvrer(maraîchage, musique, théâtre, utilisationdu cheval comme outil de travail,cuisine végétari<strong>en</strong>ne, soins par lesplantes…) plus profondém<strong>en</strong>t pourelle et ses habitants <strong>en</strong> offrant unmaximum de place à un maximumd’espèces <strong>en</strong> même temps qu’une petiteplace pour nous abriter. Petit budgetmais volonté féroce d’aider à laprise de consci<strong>en</strong>ce de l’infime subtilitéde l’être humain et de l’énorm<strong>en</strong>écessité de la diversité. Etudionstoutes propositions. Marina Bondiet Franck Fabri, Le Bourg, 42430Champoly, tél : 04 77 65 09 26,fianke@no-log.org.des mesures sur des véhiculestransportant ces colis. Le8 novembre 2006, sur l’aired’autoroute de Dijon Brognon,sur l’A31, un camion de lasociété Pema immatriculé <strong>en</strong>Suisse, porteur du trèfleradioactif stationne sur une airepour poids lourds et caravanes.Dans la voiture de la CRII-Radqui se gare à côté, la mesureindique déjà près de 1000 foisla normale. Autour du camion,les appareils mesur<strong>en</strong>t jusqu’à2000 fois la normale, la haussede radioactivité est s<strong>en</strong>sible jusqu’àl’<strong>en</strong>trée des toilettes situéesà 50 m (<strong>en</strong>core 3 fois la normale).Les passagers d’une voiturequi reste à proximité atteign<strong>en</strong>tle seuil de “risque non négligeable”<strong>en</strong> un quart d’heure.Quelqu’un qui dormirait une nuità côté du camion recevrait l’équival<strong>en</strong>tdu quart de la dose limiteR<strong>en</strong>contres■ JH, 37 ans, prof de guitare, végétari<strong>en</strong>,non-fumeur, sans <strong>en</strong>fants, aimantla nature, la poésie… souhaiterait r<strong>en</strong>contrerJF cool, tolérante pour amitiéet plus. Jean-Philippe Gautier,68, rue des Martyrs-d’Autun, 71130Gueugnon, tél. : 06 24 44 33 95.Emploi■ Maraîcher “organique” rechercheun ou une associé(e). Travail <strong>en</strong> BRFet permaculture, région péri-urbaine(Sud de Paris). Compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> agriculturesouhaitées, pour asso typeEARL et part<strong>en</strong>ariat avec une AMAPexistante. Contact: Lionel, tél. :01 60 10 33 24 ou 06 72 66 95 40,lionel.furic@club-internet.fr.■ Maçon généraliste <strong>en</strong> écoconstruction,je propose mon aide technique àautoconstructeur (statut salarié) surMidi-Pyrénées et Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales.Tél : 05 61 87 13 46.■ Offre emploi évolutif et varié à personnemotivée par l’écologie dans boulangerieépicerie bio à Civrieuxd’Azergues,Rhône. Girasole, 131,route de Marcilly, 69380 Civrieuxd’Azergues, tél : 04 78 43 76 39.Logem<strong>en</strong>t■ Cherche maison habitable de suite,site dégagé, 120 m 2 <strong>en</strong>viron, sur terrainassez plat de 2 à 4000 m 2 , ori<strong>en</strong>téSO, campagne calme, à 5-8 km d’unvillage, pour y vivre le plus écologiquem<strong>en</strong>tpossible, région Tulle, Arg<strong>en</strong>tat.Faire offre au 01 69 02 00 86. 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Ecriresur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon lesréfér<strong>en</strong>ces de l’annonce, puis mettre cette<strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyerle tout à la revue.échange publ<strong>ici</strong>taire


PaixAppr<strong>en</strong>drela viol<strong>en</strong>ceà l’école ?Si l’armée organise, au nom de ladéf<strong>en</strong>se de notre nation, des interv<strong>en</strong>tionsdans les établissem<strong>en</strong>tsscolaires, on peut se demandercomm<strong>en</strong>t il est possible que desfédérations de chasse vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t yvanter leur pratique. Au mom<strong>en</strong>toù nous sommes à la recherched’une culture et d’une éducationnon-viol<strong>en</strong>te, les écoles nedevrai<strong>en</strong>t pas accepter de telles“animations”. Des lettres de protestationsont <strong>en</strong>voyées dans ces<strong>en</strong>s par le Rassemblem<strong>en</strong>t antichasse,BP 20, 25270 Levier.Un Gr<strong>en</strong>ellede la déf<strong>en</strong>se?Nicolas Sarkozy a annoncé le24 août son int<strong>en</strong>tion de réaliserun “livre blanc de la déf<strong>en</strong>se”d’<strong>ici</strong> mars 2008… mais avecqui ? Ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t avec lespartisans du système actuelet surtout pas les associations,partis ou syndicats qui contest<strong>en</strong>tpar exemple la force de frappe,le rôle de l’armée françaiseà l’extérieur des frontières,les choix de modernisation desarmes, le rôle du citoy<strong>en</strong> dansla déf<strong>en</strong>se, la possibilité de sedéf<strong>en</strong>dre autrem<strong>en</strong>t (déf<strong>en</strong>secivile non-viol<strong>en</strong>te, désarmem<strong>en</strong>tunilatéral). Ri<strong>en</strong> sur lesobligations de la France derespecter le traité de nonproliférationnucléaire (et doncinterdiction de v<strong>en</strong>dre desréacteurs à la Libye !), ri<strong>en</strong>non plus sur les v<strong>en</strong>tes d’armes…Bref, ri<strong>en</strong> qui ressemble à undébut de débat démocratique.R H Ô N E - L O I R ELa médiationL’IFMAN, Institut de formationdu mouvem<strong>en</strong>t pour une alternativ<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te, propose un cyclede trois soirées sur la médiationles mardis 2, 9 et 16 octobre à lasalle Paul-Langevin, 24, rue Paul-Langevin, à Vénissieux (sud deLyon) : comm<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir médiateuret interv<strong>en</strong>ir dans un conflit,garder la bonne distance, favoriserle dialogue <strong>en</strong>tre les parties,rechercher des solutions…IFMAN, 20, rue de l’Anci<strong>en</strong>ne-Gare, 69200 Vénissieux,tél. : 04 77 89 20 28.Armes nucléaires■ Californie : grève de la faim contre les armes nucléaires.Du 8 au 23 mai 2007, 40 étudiants et anci<strong>en</strong>s étudiants de l’Universitéde Berkerley <strong>en</strong> Californie ont fait une grève de la faim pour demanderque l’établissem<strong>en</strong>t rompe ses accords de collaboration avec les c<strong>en</strong>tresde recherche de Los Alamos et de Lawr<strong>en</strong>ce Livermore qui sont <strong>en</strong>train de planifier la fabrication d’une nouvelle génération de bombesnucléaires à hydrogène, <strong>en</strong> violation du traité de non proliférationsigné par les Etats-Unis. Le 23 mai, ils ont lancé un appel national“plus jamais de nucléaire <strong>en</strong> notre nom” et souhaite voir leurmouvem<strong>en</strong>t repris sur les autres campus aux Etats-Unis ou ailleurs.Les informations sont sur internet sur le site :http://nonukeshungerstrike.blogspot.com.■ Libye : la malhonnêteté de Sarkozy. Bousculé après avoir signéun accord avec la Libye, Nicolas Sarkozy s’est déf<strong>en</strong>du ainsi (ag<strong>en</strong>ceReuters, 24 août 2007) : “Naturellem<strong>en</strong>t qu’il faut permettre àla Libye d’accéder au nucléaire civil pour démontrer la malhonnêtetédes dirigeants actuels de l’Iran qui veul<strong>en</strong>t faire du nucléaire militaire”.Manipulation de notre présid<strong>en</strong>t qui n’ignore sans doutepas que la technologie nucléaire de l’Iran provi<strong>en</strong>t d’un accord passé…avec la France, avant la révolution islamique de 1979 !■ Ecosse : rejet des sous-marins nucléaires. Le 17 juin 2007,le parlem<strong>en</strong>t écossais a rejeté par 71 voix contre 16 les demandesde crédits pour le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des sous-marins britanniques de typ<strong>en</strong>ucléaire Trid<strong>en</strong>t, stationnés à Faslane <strong>en</strong> Ecosse. Le gouvernem<strong>en</strong>tde Londres a décidé de passer outre.■ France : six sous-marins nucléaires de plus ! C’est le 22décembre 2006 que, fort discrètem<strong>en</strong>t, un contrat a été passé <strong>en</strong>trele gouvernem<strong>en</strong>t, le DCN, Direction des constructions navales,Areva-Technicatome et le CEA, Commissariat à l’énergie atomique.Ce contrat prévoit, <strong>en</strong>tre 2016 et 2027, la construction de six nouveauxsous-marins nucléaires Barracuda pour un montant de 7,9 milliardsd’euros (à la même date, 70 millions ont été attribués aux sans-logis :cherchez combi<strong>en</strong> de SDF on peut reloger avec le prix des sous-marinsnucléaires !). Ces sous-marins nucléaires seront “écolos” puisque lecontrat précise qu’ils feront l’objet d’un “passeport vert” qui garantirala traçabilité de tous les matériaux et facilitera les opérations dedémantèlem<strong>en</strong>t. Ah, le développem<strong>en</strong>t durable des armes nucléaires !Bush dégoût■ Les démocrates baiss<strong>en</strong>t les bras.Après cinq mois d’opposition, la majoritédémocrate au congrès et au sénat desEtats-Unis, ont fini par accepter de retirerdu texte sur la loi de financem<strong>en</strong>t du budgetmilitaire, le cal<strong>en</strong>drier de retrait destroupes d’Irak. Le 25 mai 2007, le budgeta donc été validé par 80 voix contre 14 auSénat et par 280 voix contre 142 au parlem<strong>en</strong>t.Les démocrates ont ainsi r<strong>en</strong>oncéà bloquer l’escalade militaire : Bush aimmédiatem<strong>en</strong>t annoncé l’<strong>en</strong>voi de nouvellestroupes… avec 200 000 militairesdéployés <strong>en</strong> Irak cet été. De pire <strong>en</strong> pire.■ Armée de plus <strong>en</strong> plus jeune. Sur unmillion de militaires, plus de 600 000 sesont <strong>en</strong>gagés à l’adolesc<strong>en</strong>ce. Une étuderéalisée aux Etats-Unis confirme les proposdes antimilitaristes : l’armée recrutedes individus psychologiquem<strong>en</strong>t immaturesgrâce à des techniques de relationspubliques très élaborées. L’étude <strong>en</strong> question,réalisée par l’Institut national de lasanté, montre qu’avant 20-22 ans, le cerveaudes jeunes reste souv<strong>en</strong>t perméableaux soll<strong>ici</strong>tations et incapable de raisonnem<strong>en</strong>tspermettant de contrôler ses pulsions. L’étude remarque qu’actuellem<strong>en</strong>t81 000 militaires ont moins de 20 ans… dont la moitié dans lesMarines, le corps militaire le plus dur. L’armée a répondu à cette étude<strong>en</strong> confirmant que la volonté d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t était maximale vers 16-17ans, puis déclinait rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite… d’où sa forte propagande sousdiffér<strong>en</strong>tes formes, notamm<strong>en</strong>t lesjeux, dès le début de l’adolesc<strong>en</strong>ce.Le ministère de la Déf<strong>en</strong>se consacre4 milliards de dollars par an aurecrutem<strong>en</strong>t, et emploie pour cela22 000 personnes. De très nombreusesfamilles immigrées se fontpiéger parce qu’elles maîtris<strong>en</strong>t malla langue et croi<strong>en</strong>t que le servicemilitaire est obligatoire.■ Refus de l’impôt. Unmouvem<strong>en</strong>t de désobéissancecivile concernant le versem<strong>en</strong>tdes impôts a été lancé dans la mouvancepacifiste. Les objecteurs fiscauxsav<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> fin de compte,cela leur coûtera plus cher, maisils <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t ainsi faire pressionet r<strong>en</strong>dre visible l’oppositionà la guerre <strong>en</strong> Irak.■ Merc<strong>en</strong>aires. comme s’il n’y avaitdéjà pas assez de militaires <strong>en</strong> Irak,le Los Angeles Times estimait débutjuillet que les sociétés américainesprés<strong>en</strong>tes sur place employai<strong>en</strong>t182 000 personnes pour leursécurité : 118 000 Iraki<strong>en</strong>s,21 000 Etats-Uni<strong>en</strong>s, 43 000 prov<strong>en</strong>antd’autres pays. Avantage pour le gouvernem<strong>en</strong>t : lorsque ceux-cisont tués, ils ne sont pas comptabilisés comme des victimes militaires.Des merc<strong>en</strong>aires sont égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts pour protéger des sociétésd’autres nationalités : au moins 40 000 de plus.SILENCE N°350 Octobre 200736


UrbanismeDepuis longtemps, les villes ontt<strong>en</strong>dance à conc<strong>en</strong>trer le logem<strong>en</strong>tsocial dans quelques zones bi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>sifiées. Même si ceci permet aux servicessociaux d’apporter des aides de manière“efficace” moins éparpillée, et malgréle fait que ce regroupem<strong>en</strong>t permetpeut-être dans certains cas aux démunisde mieux organiser leur vie associative etaux communautés culturelles défavoriséesd’établir des c<strong>en</strong>tres de culture forts,cela pose aussi beaucoup de problèmes.En gros, d<strong>en</strong>sification plus conc<strong>en</strong>trationdes logem<strong>en</strong>ts sociaux = ghettos avecregroupem<strong>en</strong>t dans les mêmes écoles des<strong>en</strong>fants des familles des milieux socioéconomiquesles plus fragiles et doncavec les plus de difficultés financières, l<strong>en</strong>iveau d’éducation le plus bas, et tous lesproblèmes que ceci <strong>en</strong>traîne pour cesRaser les banlieues?Un réc<strong>en</strong>t article (1) a raison de souligner le faitque c’est plus la pauvreté que la d<strong>en</strong>sité del’habitat qui r<strong>en</strong>d ces <strong>en</strong>droits parfois diff<strong>ici</strong>lesà vivre et que la destruction représ<strong>en</strong>teun gaspillage considérable d’énergie.Il me semble toutefois qu’il y a bi<strong>en</strong> d’autresfacteurs à considérer dans les décisionsde détruire ou pas selon les urbanistes queje connais et suivant mon expéri<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>fantdu ghetto d’une ville moy<strong>en</strong>ne des Etats-Unis.<strong>en</strong>fants... et pour les écoles qu’ils fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.Les habitants de ces quartiers subiss<strong>en</strong>tla délinquance de ceux qui, dans leurpauvreté, cherch<strong>en</strong>t des façons pour s’<strong>en</strong>sortir, ils subiss<strong>en</strong>t les dégradations desrévoltés, ils subiss<strong>en</strong>t les rackets et la loidu sil<strong>en</strong>ce de ceux qui parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à ycréer leur propre domination sur lesdominés. Les <strong>en</strong>fants finiss<strong>en</strong>t par imiterdes comportem<strong>en</strong>ts de ces dominateursafin de survivre et de se faire intégrer dansce microcosme... comportem<strong>en</strong>ts qui leurnuiront à l’extérieur.DRL’immeuble “V6” à Vaux-<strong>en</strong> Velin, Rhône.Mixité socialeet qualité de vieSi démolition il y a, il faudrait, lorsdes reconstructions, une loi très contraignantequi stipule que chaque rue dechaque quartier de chaque ville de chaqueagglomération doit porter sa part de logem<strong>en</strong>tssociaux afin de créer une véritablesociété mixte sans possibilité d’y échapperpar le paiem<strong>en</strong>t d’am<strong>en</strong>des ou autressubterfuges des classes dominantes qui neveul<strong>en</strong>t pas vivre avec les “autres.” Sinon,on ne fera que reproduire l’exclusion.Une deuxième considération, c’estque ces <strong>en</strong>sembles ont t<strong>en</strong>dance à êtrepeu écologiques dans leur conception etgestion (vide-ordures sans tri, isolationmurs et f<strong>en</strong>êtres minimale, chauffageélectrique parfois, pas de récupérationdes eaux de pluie, abs<strong>en</strong>ce de gaz de ville,aucune utilisation de l’énergie solaire passiv<strong>en</strong>i de chauffe-eau solaire...) ce qui nefait qu’empirer la pauvreté. Toute futureconstruction devrait être aux normesHQE au minimum et PassivHaus (voirpage 34 du numéro 346 égalem<strong>en</strong>t) depréfér<strong>en</strong>ce.Troisièmem<strong>en</strong>t, les sociologues ontconstaté que les g<strong>en</strong>s finiss<strong>en</strong>t par trouver“beau” et “agréable” l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t deleur <strong>en</strong>fance et que ces grands <strong>en</strong>semblesles programm<strong>en</strong>t donc pour préférer lebéton à la verdure. Mieux vaudrait déconditionnerles g<strong>en</strong>s par la constructiond’<strong>en</strong>sembles moins gigantesques avec verdureet un soin de l’esthétique bi<strong>en</strong> plusdéveloppé.SILENCE N°350 Octobre 200737Un quatrième aspect qui est à évoquer,c’est que les urbanistes ont constatéque des caractéristiques de certainsgrands <strong>en</strong>sembles facilit<strong>en</strong>t les dégradations: un accès à trop d’appartem<strong>en</strong>ts àpartir d’une seule <strong>en</strong>trée conduit à l’anonymat,l’abs<strong>en</strong>ce d’appartem<strong>en</strong>ts avec desjardins “privés” et des f<strong>en</strong>êtres qui donn<strong>en</strong>tsur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t au rez-dechausséegénère une attitude d’indiffér<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>vers le traitem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>timmédiat par des passants, l’abs<strong>en</strong>cede zones commerciales réduit le passagedes piétons et donc la surveillance dece qui se passe dans la rue, et une multitudede passerelles <strong>en</strong> hauteur et de structureslabyrinthiques donn<strong>en</strong>t une possibilitéaux délinquants de fuir facilem<strong>en</strong>tsans être interpellés. Il s’agit de s<strong>en</strong>sibiliserarchitectes, urbanistes et décideurs aufait qu’il ne suffit pas de dép<strong>en</strong>ser : il fautaussi réfléchir afin d’éviter ces pièges.Enfin, après tout cet effort à faire surl’urbanisme, la pauvreté demeure, bi<strong>en</strong>sûr, mais sans que l’urbanisme contribueà l’exacerber, et avec une intégration géographiquequi faciliterait moins d’inégalitésociale devant la carte scolaire, uneémulation des comportem<strong>en</strong>ts de réussite(même si l’on peut se poser bi<strong>en</strong> des questionssur ce que c’est la réussite...), et unesociété qui n’évacue pas, mais <strong>en</strong>toure sesmembres <strong>en</strong> difficulté.Gregg West ■(1) Voir S!l<strong>en</strong>ce n° 346 “Faut-il raser les banlieues ?”,de Michel Bernard.


SociétéTéléopérateursUn métierdangereuxIls sont jeunes et font de laprospection commerciale partéléphone. Ils se font rabrouerpar des personnes excédées d’êtredérangées pour de la publ<strong>ici</strong>té.Une étude de l’université Lyon-1,portant sur 2130 salariés dusecteur (72 % de femmes)montre que 36 % souffr<strong>en</strong>t d’unétat de détresse psychologique et20 % pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des anxiolytiquesou des antidépresseurs.Le nombre d’arrêts de travaildans cette profession estsupérieur à la moy<strong>en</strong>ne :60 % des salariés ont au moinsun arrêt de travail dans l’annéeprécéd<strong>en</strong>te. Peu de chancesque ces personnes cherch<strong>en</strong>tà travailler plus !Informatiqueet dép<strong>en</strong>dancevolontaireDes collectifs d’associationspubli<strong>en</strong>t de l’information sur lesrisques que nous font courir l’informatisationde plus <strong>en</strong> plusd’activités : carte vitale pour lasanté, vote électronique, puçagedes animaux et bi<strong>en</strong>tôt des<strong>en</strong>fants, surveillance par Internet,caméras de vidéo-surveillance…Là où cela devi<strong>en</strong>t surréaliste,c’est lorsque l’on cherche à r<strong>en</strong>contrerces collectifs… qui, pourla plupart, ne communiqu<strong>en</strong>t quepar Internet. Schizophrénie assuréesur le site des “Big BrotherAwards” qui vous averti qu’avantde les contacter, il faut avoirconsci<strong>en</strong>ce que le courriel passepar différ<strong>en</strong>ts serveurs où il peutdonc être lu ! Mais le site nedonne aucun autre moy<strong>en</strong> decorrespondre ! Les auteurs deces sites devrai<strong>en</strong>t relire le texted’Eti<strong>en</strong>ne de la Boétie intituléDiscours de la servitude volontaire,datant de 1576, aujourd’huidisponible sur Internet ! En résumé: pour qu’un tyran domine unpeuple, il faut que le peupleaccepte d’être dominé.■ Acis Vipi, 9, route deToulouse, 31180 Castelmaurou.■ Souriez, vous êtes filmés,http://souriez.info■ Big Brother Awards,http://bigbrotherawards.eu.orgP A R I SCrise du logem<strong>en</strong>tLa mairie de Paris a passé unaccord avec le Crédit Mutuel etCIC, propriétaires de l’immeubleoccupé par le Ministère de lacrise du logem<strong>en</strong>t : l’immeubleracheté accueillera prochainem<strong>en</strong>t21 logem<strong>en</strong>ts sociaux.Europe d’extrême-sudAprès avoir r<strong>en</strong>forcé p<strong>en</strong>dant des années la surveillance de nos côtesméditerrané<strong>en</strong>nes pour éviter d’être <strong>en</strong>vahie par “toute la misèredu monde”, l’Europe est maint<strong>en</strong>ant abordée sur son flanc : les bateauxde réfugiés arriv<strong>en</strong>t aux îles Canaries qui, bi<strong>en</strong> qu’espagnoles, sont aularge du Maroc. Frontex, l’ag<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>ne chargée de “la coopérationinternationale au niveau des frontières” a mis <strong>en</strong> place avec laFrance, l’Italie, l’Espagne et le Luxembourg, une flotte de 116 navires,27 hélicoptères et21 avions qui patrouill<strong>en</strong>t,off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t pour aiderles bateaux <strong>en</strong> perdition,dans les eaux internationales…jusqu’au largedu Sénégal. Comme quoi,l’Europe s’est s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>tagrandie versle Sud.DRLa carte Orange est une carte associéeà un coupon (au même formatqu’un ticket de métro) sur lequel ily a une bande magnétique. Le coupon estvalable une semaine ou un mois. Quandon monte dans le métro, le RER ou lebus, le composteur lit le numéro <strong>en</strong>registrésur la bande magnétique du coupon.Il est donc possible de retracer le cheminparcouru par une carte Orange, de pointde compostage <strong>en</strong> point de compostage.Mais il y a des limites :• L’usager sait quand le numéro de sacarte est lu : quand il met lui-même soncoupon dans le composteur.• Le numéro d’une carte Orange ne peutêtre lu qu’aux points de compostage, oupar un contrôleur équipé d’un lecteur decarte portatif.• Les coupons étant valables p<strong>en</strong>dant aumaximum un mois, il n’est possible depister le coupon d’une carte Orange quep<strong>en</strong>dant au maximum un mois (ce qui estdéjà long). Ensuite l’usager va acheter unautre coupon pour le mois suivant, doncavec un autre numéro.• Il n’est pas nécessaire de donner unequelconque information personnellepour acheter une carte Orange.Le passe Navigo est une carte danslaquelle est insérée une puce RFID, systèmequi permet que la carte soit lue à distance.Pour valider le passe Navigo il suffitde l’approcher de la machine à composter,cette machine lit le numéro de lapuce et fait un « ting » pour informerl’usager que son passe est validé. Il n’estpas nécessaire de sortir son passe de sapoche ou de son sac : les machines à composterarriv<strong>en</strong>t à lire les passes Navigojusqu’à une distance d’<strong>en</strong>viron 10 cm.Contrôles à distanceMais le passe Navigo n’est pas r<strong>en</strong>ouvelétous les mois. Il est associé à uncompte à la RATP, et régulièrem<strong>en</strong>t il faut« recharger son passe Navigo », c’est-àdirequ’on paie pour une nouvelle période,ce qui valide le compte associé aupasse. Le passe (et donc la puce qu’ilconti<strong>en</strong>t) n’étant pas changé, il est techniquem<strong>en</strong>tpossible de retracer le cheminparcouru par un passe p<strong>en</strong>dant beaucoupplus longtemps.De plus, pour avoir un passe il fautdonner beaucoup d’informations personnelles: sexe, nom, prénom, date de naissance,adresse postale complète, photo,DRSILENCE N°350 Octobre 200738


ContrôlePasse Navigo et vie privéeDepuis plusieurs mois la RATP, à Paris, fait une forte pressionsur ses abonnés pour qu’ils pass<strong>en</strong>t de la carte Orange au passe Navigo (1).Ce passage pourrait sembler anodin, mais il y a des différ<strong>en</strong>ces techniques<strong>en</strong>tre ces deux systèmes d’abonnem<strong>en</strong>t.Passe DécouverteAlors que nous bouclons cet article, débutseptembre, la RATP annonce le lancem<strong>en</strong>t d’unpasse Découverte fonctionnant comme le passeNavigo, mais non nominatif… pour un coût annuelsupplém<strong>en</strong>taire de 5 euros. Il semble que cela soitsuite à une réaction de la CNIL, Commission nationaleinformatique et liberté, que la RATP aitmis <strong>en</strong> place cette nouvelle formule.signature et, facultatif, téléphone fixe, téléphoneportable, courriel. La prés<strong>en</strong>tationdu formulaire permet de compr<strong>en</strong>drequ’il va faire l’objet d’une saisie informatiqueautomatisée. La photo est scannéeet imprimée sur le passe.Une puce RFID étant lisible par toutesorte de lecteurs, techniquem<strong>en</strong>t, ri<strong>en</strong>n’empêcherait de faire des détecteurs capablesde lire les passes Navigo à plusieursmètres de distance.Donc il est techniquem<strong>en</strong>t possible desuivre le chemin d’un passe Navigo p<strong>en</strong>dantdes durées beaucoup plus longuesqu’un mois, avec des points d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>tqui ne sont pas nécessairem<strong>en</strong>t lespoints de compostage et d’associer toutcela immédiatem<strong>en</strong>t à l’id<strong>en</strong>tité, l’adresseet la photo du porteur du passe.La RATP argum<strong>en</strong>te que tout cela estfait pour faciliter les statistiques de fréqu<strong>en</strong>tation,et que les données personnelles(lieux et heures de passage) ainsicollectées ne sont pas communiquées àdes tiers et sont effacées au bout de 8jours. C’est certainem<strong>en</strong>t vrai actuellem<strong>en</strong>t.Dérives possiblesEn 1996, Jean-Pierre Chevènem<strong>en</strong>t acréé le STIC, un fichier dans lequel sontinscrites toutes les personnes qui ont été<strong>en</strong> contact avec la police, même si ellesn’ont pas été <strong>en</strong>suite condamnées oupoursuivies (actuellem<strong>en</strong>t 22 millions depersonnes sont fichées). A l’époque leSTIC devait être un fichier utilisé par lespol<strong>ici</strong>ers. Depuis, Nicolas Sarkozy estpassé par là, la loi a été changée, et maint<strong>en</strong>antle STIC est égalem<strong>en</strong>t consultablepar les administrations, notamm<strong>en</strong>t auniveau scolaire ou universitaire (2).Pour <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ir au passe Navigo, imaginonsque dans quelques années ce passesoit très répandu et que tout le monde s’ysoit habitué. Sous prétexte d’améliorer sesstatistiques de fréqu<strong>en</strong>tation et de permettred’adapter <strong>en</strong> temps réel le nombrede trains au nombre de personnes qui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tsur le quai, la RATP pourrait installerdes détecteurs un peu partout dansles couloirs des stations de métro, à l’<strong>en</strong>tréedes quais, etc.Imaginons maint<strong>en</strong>ant qu’arriv<strong>en</strong>t deslois obligeant la RATP à signaler immédiatem<strong>en</strong>tà la police l’heure, le lieu et les<strong>en</strong>s de passage des personnes figurantsur une liste de personnes recherchées !Imaginons qu’arriv<strong>en</strong>t des lois permettantaux pol<strong>ici</strong>ers d’être équipes delecteurs de passe Navigo portatifs etd’avoir accès <strong>en</strong> temps réel au fichier de laRATP qui permet de retrouver l’id<strong>en</strong>tité etla photo des porteurs des passes (très efficacedans une manifestation parexemple) !Imaginons qu’arrive une loi obligeantla RATP à conserver les données de fréqu<strong>en</strong>tationp<strong>en</strong>dant plus longtemps que 8jours et à fournir ces données à la justice<strong>en</strong> cas de demande (comme c’est déjà lecas pour les téléphones portables, les cartesbleues et les connexions à internet) !Imaginons <strong>en</strong>fin qu’arriv<strong>en</strong>t des loispermettant l’installation de lecteurs depasses dans des lieux publics divers...Et il reste aussi l’év<strong>en</strong>tualité que les fichiersinformatiques de la RATP soi<strong>en</strong>tpiratés et que des petits malins profit<strong>en</strong>tainsi de toutes ces données personnellessans y avoir été invités.Le passe Navigo n’est sans doutequ’un étape pour habituer les g<strong>en</strong>s àtoutes ces pratiques avant d’intégrer latechnologie RFID à la carte d’id<strong>en</strong>tité (3).En conclusion, la technologie RFIDest déjà très peu compatible avec le respectde la vie privée, et le fait d’y associerainsi un fichier informatique regroupantautant d’informations personnelles est révoltant.Michael Herinx ■(1) Il y avait notamm<strong>en</strong>t un stand RATP pour cela ausalon Marjolaine <strong>en</strong> novembre 2006.(2) Confér<strong>en</strong>ce « Société et alim<strong>en</strong>tation sous surveillance: gare à la dérive sécuritaire » lors du salonMarjolaine 2006, interv<strong>en</strong>ant : Gilles Sainati.(3) Voir S!l<strong>en</strong>ce n° 329, p. 7.SILENCE N°350 Octobre 200739


OGMF R A N C E20 000hectaresde trop !Alors que les sem<strong>en</strong>ciers annonçai<strong>en</strong>tau printemps un objectifde 50 000 hectares d’OGM <strong>en</strong>France, le gouvernem<strong>en</strong>t n’<strong>en</strong>a rec<strong>en</strong>sé qu’<strong>en</strong>viron19 800 hectares. Selon le ministèrede l’Agriculture, deuxdépartem<strong>en</strong>ts, la Haute-Garonneet le Tarn-et-Garonne dépass<strong>en</strong>tles 2000 hectares. Les OGM sontsurtout conc<strong>en</strong>trés dans le sudouestde la France : Aquitaine,Midi-Pyrénées, Poitou-Char<strong>en</strong>tes,mais aussi Rhône-alpes et régionC<strong>en</strong>tre. En 2006, il n’y avaitqu’<strong>en</strong>viron 5000 hectares.Le gouvernem<strong>en</strong>tcherche à éviterle débatAprès un été où les OGMet les fauchages ont <strong>en</strong>coreoccupé largem<strong>en</strong>t les médias,le gouvernem<strong>en</strong>t essaie d’allumerdes contre-feux. Jean-LouisBorloo a annoncé qu’une loiserait soumise au Parlem<strong>en</strong>t,oubliant de dire qu’il y étaitobligé par la directive 2001/18de l’Union europé<strong>en</strong>ne, au risquede devoir poursuivre à payerd’importantes am<strong>en</strong>des.Il a égalem<strong>en</strong>t annoncé la créationd’une haute autorité sur lesOGM… sans doute pour remplacerla commission mise <strong>en</strong> placeprécédemm<strong>en</strong>t et totalem<strong>en</strong>t discréditéedu fait de ses li<strong>en</strong>s avecles sem<strong>en</strong>ciers. Au vu des problèmesde contamination actuelset de l’impossibilité de la coexist<strong>en</strong>ceavec d’autres cultures, seulela position du moratoire seraitune réponse appropriée permettant<strong>en</strong>fin d’ouvrir un débat <strong>en</strong>trepartisans (peu) et opposants(86 % de la population selonles sondages).Les régionsdemand<strong>en</strong>tun moratoireDans le cadre de la préparationdu Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Jean-Jacques Queyranne, présid<strong>en</strong>tde la région Rhône-Alpes etcoordinateur de l’association desrégions de France, a annoncéle 3 septembre que les régionsdemand<strong>en</strong>t une quinzaine demesures… dont un moratoiresur les cultures d’OGM <strong>en</strong>plein champ.L’OGM, L’ADN et l’huissier(Conte moral)Quand vous êtes mal<strong>en</strong>contreusem<strong>en</strong>t arrêtés volontairem<strong>en</strong>t versMarmande dans un champ rempli d’OGM, pas forcem<strong>en</strong>t destomates, on vous déplace au tribunal <strong>en</strong> voiture bleue et on vous colletrois mois de sursis. Bon… c’est cher pour du maïs mais on ne fait pasde pop corn sans faucher…On peut aussi vous garder dans une luxueuse g<strong>en</strong>darmerie où un sci<strong>en</strong>tifiquevous <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d l’ADN, votre intime de vous-même, pour le donnerà regarder à Nicolas Sarkozy ou à un autre criminel du siècle, commeGeorges Bush, celui qui a congelé ses bébés <strong>en</strong> Irak. On peut aussi vousjuger comme ces “deux violeurs <strong>en</strong> série”B<strong>en</strong>jamin Deceunink ouBernard Coquelle et vous demander 500 € <strong>en</strong> repassant par la casedépart : Guantanamo ?Aussi on peut, comme c’est arrivé à Chantal Gascuel et PatriceGoutagny, deux truands notoires de La Confédération Paysanne <strong>en</strong>Auvergne, être auditionné par un juge qui voudrait vous coller « uneassociation de malfaiteurs » parce que vous vous prom<strong>en</strong>ez le dimanche<strong>en</strong> famille dans le milieu des champs de Biogemma. Certes une famillede 400, ça pr<strong>en</strong>d de la place pour le déjeuner ! Surtout le Parrain…On peut à la rigueur se constituer <strong>en</strong> un collectif nommé “Alerte OGM”et comme Nicol-Timoléon, le guerrier créole, un des personnages deChamoiseau <strong>en</strong>granger toutes les preuves qui vi<strong>en</strong>dront condamnerles véritables malfaiteurs dans quelques années.Enfin on peut comme c’est arrivé à Franck et Monique, des faucheursfauchés, de la célébrissime butte de Nonette se voir réclamer 5000misérables euros par les huissiers de Limagrain.On peut se faire garder comme José Bové qui ferait mieux de fairewouah à bord d’un deltaplane au-dessus d’une tribu africaine commeson confrère Nicolas Hulot qui remporte, lui au moins des suffrages,au lieu de neutraliser 2000 tonnes d’OGM <strong>en</strong> se faisant tirer dessus !En matière d’OGM, achetez tranquille, citoy<strong>en</strong>s, même l’UMP est contremaint<strong>en</strong>ant, on peut donc continuer à fréqu<strong>en</strong>ter les supermarchés,ils sont si jolis et si bi<strong>en</strong> éclairés… <strong>en</strong> ces temps d’obscurs d<strong>en</strong>tistes.Christophe GobyFaucheurs■ Ardèche : destruction nocturne. Un agriculteur de Lussasa retrouvé son champ de maïs OGM, 1,7 ha, <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t détruitle 9 août au matin. L’action n’a pas été rev<strong>en</strong>diquée. Une affichettelaissée sur place comportait la citation du chef indi<strong>en</strong> Sitting Bull :“La terre n’apparti<strong>en</strong>t pas à l’homme, c’est l’homme qui apparti<strong>en</strong>tà la terre”.■ Ariège : manifestations pro-OGM. <strong>en</strong>viron 250 agriculteursont manifesté à Saverdun,le 11 août, pour protester contre la t<strong>en</strong>ued’une réunion des Faucheurs volontaires. Pro et antisont restés à distance. Une banderole côté prodisait : “Faucher est illégal, cultiver est légal”.Certes. Mais la loi ne représ<strong>en</strong>te pas toujoursl’intérêt général et seule la désobéissance peut lafaire changer. Rappelons que plus de 4 Françaissur 5 sont contre la culture des OGM, et quec’est égalem<strong>en</strong>t le cas de 2 agriculteurs sur 3.■ Hérault : deuxième passage. Les faucheursvolontaires avai<strong>en</strong>t symboliquem<strong>en</strong>t arraché un piedde maïs le 5 août dernier dans un champ de Murviel-lès-Béziers. Le 16 août, le propriétaire du champ de deux hectaresa constaté que son champ avait été <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t piétiné.■ Eure-et-Loir : soixante personnes convoquées. Le samedi18 août, une soixantaine de faucheurs volontaires ont détruit uneparcelle de maïs OGM à Janville puis ont r<strong>en</strong>du publics leurs noms.La parcelle apparti<strong>en</strong>t à Monsanto. Ils ont été convoqués àla g<strong>en</strong>darmerie pour d’év<strong>en</strong>tuelles poursuites. Dans les soixante, oncomptait au moins cinq militants déjà condamnés dont DominiquePlancke, conseiller régional Vert du Nord-Pas-de-Calais.Les faucheurs ont dénoncé le projet de Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tqui ne fait pas des OGM un sujet de discussion.P-E WeckJacques Boutault, maire du 2 e arrondissem<strong>en</strong>t de Paris, souti<strong>en</strong>t GillesLemaire, m<strong>en</strong>acé d’expulsion après une condamnation pour fauchage OGM.P Y R É N É E S -A T L A N T I Q U E SParcelles biosabotéesAvec le financem<strong>en</strong>t de la régionAquitaine, les organisations del’agriculture biologique avai<strong>en</strong>tmis <strong>en</strong> place deux parcelles expérim<strong>en</strong>talesavec de nombreusesvariétés de maïs bio pour pouvoir<strong>en</strong>suite mesurer une év<strong>en</strong>tuellepollution par les poll<strong>en</strong>s de maïsOGM. Fin juillet, l’agriculteurchez qui se font les expérim<strong>en</strong>tations,a découvert qu’un produitherb<strong>ici</strong>de a été déversé sur lesparcelles tuant les plants de maïs.A I NChamp broyéLes Faucheurs volontaires ont étédevancés à Faramans dans l’Ain.Fin juillet, ils ont découvert quela parcelle d’essais de Monsantoavait été détruite avant la floraisondu maïs. Il s’avère que c’estla firme elle-même qui a procédéà la destruction de l’essai. Onpeut se demander pourquoi ?SILENCE N°350 Octobre 200740


Maraîchage bio et travail coopératifSur le perrondes ailleursFrançois Blanchard fut mus<strong>ici</strong><strong>en</strong> (1)et Karine Foussier, responsable,militante, présid<strong>en</strong>te ou perman<strong>en</strong>terégionale au sein de la MRJC(Mouvem<strong>en</strong>t rural de la jeunesse chréti<strong>en</strong>ne),<strong>en</strong> Poitou-Char<strong>en</strong>tes. Ils sontinstallés sur la propriété des aïeux deFrançois, à 14 km de Chinon, depuis1999 pour celui-ci, un peu plus récemm<strong>en</strong>tpour elle. Après une formation agricoleet un travail sur la propriété avec lesouvriers, François démarre <strong>en</strong> 2003, surtrois hectares seulem<strong>en</strong>t, une productiond’un vin bio. Ici, les v<strong>en</strong>danges sont collectives,les travaux quasi-exclusivem<strong>en</strong>tmanuels ; et rapidem<strong>en</strong>t des g<strong>en</strong>s pass<strong>en</strong>t,vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ou s’install<strong>en</strong>t.Des échanges, des trocs, des coups demain se développ<strong>en</strong>t. Pour les v<strong>en</strong>danges2005, Lucy Carolan et Richard Glynnsont là pour un mois. Ces deux photographesde Darlington (Grande-Bretagne), travaillant avec de vieux appareilset des techniquespremières, profiteront deleur séjour pour photographierla vigne, les outils, lanature et l’équipe de v<strong>en</strong>dangeurs.Ce travail feral’objet d’une exposition(maraîchage bio, travailcoopératif) dans un restaurantbio et végétari<strong>en</strong> avecgalerie et atelier dans leur ville. En avril2006, François et Karine sont invités làbaspour parler de ce qu’ils font et visiterune ferme bio avec un café <strong>en</strong> son sein.Matthieu Barbaroux“Tout cequ’on rechercheailleurs, onl’a peut-être <strong>ici</strong>”dira François lors d’un tourdu domaine.Des arts au-delà du vinIl y a une énergie volontaire, un parfumde rêve, une att<strong>en</strong>tion, une s<strong>en</strong>sibilité,une ouverture <strong>ici</strong>. Ainsi, c’est le souv<strong>en</strong>irde l’ébulliomètre de son grand-père,ce vieil instrum<strong>en</strong>t à mesurer le degré duvin qui danse <strong>en</strong>core devantles yeux de François etl’am<strong>en</strong>a à repr<strong>en</strong>dre lesvignes. A y ajouter d’autreschoses aussi comme les artsqui sont rapidem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>usaccompagner les métiers duvin.Le bénévolat interdit(assimilé au travail au noir,à la concurr<strong>en</strong>ce déloyale dans le milieumarchand), l’association Grum’Eau d’Terreoffre, via un cahier d’émargem<strong>en</strong>t à remplirpar les bénévoles, l’assurance de responsabilitécivile et off<strong>ici</strong>alise malgré toutce système collectif, cet échange autourdu faire. Une conv<strong>en</strong>tion de part<strong>en</strong>ariatlie l’association au producteur de vin etm<strong>en</strong>tionne comme objet la découverte etla pratique des v<strong>en</strong>danges à l’anci<strong>en</strong>ne(foulage du raisin au pied, égrappageavec égrappoire <strong>en</strong> osier, tri à la main,vieux pressoir…).Cette volonté d’un travail doux et soignése trouve <strong>en</strong>core r<strong>en</strong>forcée par l’investissem<strong>en</strong>tdes g<strong>en</strong>s et des ami-e-s curieux,passionnés ou volontaires. Desuite, des activités différ<strong>en</strong>tes voi<strong>en</strong>t lejour comme cet atelier de fabrication debarrière de gâtine ou tel groupe ayantchoisi l’appr<strong>en</strong>tissage des techniques etsavoir-faire anci<strong>en</strong>s. Et des projets suiv<strong>en</strong>t.On imagine une salle café-concertafin que l’artistique de qualité s’épanouisse<strong>en</strong> milieu rural, un parcours pédagogiquesur les vertus des plantes ou les insectes,un jardin bio et table d’hôte oùl’hôte est acteur et non passif, un marchébuissonnier des produits bio mais ausside la presse alternative, des arts et artisanats…Alors François et Karine réaliserontilsce rêve : imaginer <strong>en</strong>semble un lieu dedécouverte des tal<strong>en</strong>ts, un espace de r<strong>en</strong>contreet d’<strong>en</strong>traide où les g<strong>en</strong>s trouv<strong>en</strong>tdes réponses, des questions et dessavoirs ? Mais… allez-y voir !Matthieu Barbaroux ■François Blanchard et Karine Foussier,Château du Perron, 37120 Lémeré, tél : 02 47 95 7526, www.francois-blanchard.com.Association Grum’Eau d’Terre, La Forge à fer,79200 La Peyratte.(1) Joueur de basse, improvisation jazz, styleBernard Lubat ou André Minvielle.Matthieu BarbarouxSILENCE N°350 Octobre 200741


Un vaccinobligatoirede moinsL’obligation de vaccination par leBCG a été susp<strong>en</strong>due le 11 juillet2007 par le ministère de la santé:s’il est toujours proposé, lespar<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant lerefuser légalem<strong>en</strong>t. Le BCG resteoff<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t recommandé pour“les populations à risque”.Cette susp<strong>en</strong>sion fait suiteà la publication de nombreuxtravaux montrant son inefficacité.Dép<strong>en</strong>sesmondialesLes v<strong>en</strong>tes de médicam<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>2006 dans le monde représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t643 milliards de dollars… dont290 milliards pour les seulsEtats-Unis et Canada (45 %)et 182 milliards pour l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (28 %)… ce quine laisse que 27 % pour le restedu monde, qui se soigne avecd’autres méthodes que celles deslaboratoires pharmaceutiques.Inégalitésd’espérancede vieSi vous êtes un homme, mieuxvaut vivre à Paris que dans leNord : dans la capitale, l’espérancede vie masculine est de 78,2TabacSantéans contre 72,1 ans pour leNord. Pour les femmes, c’est<strong>en</strong>core dans le Nord que c’est lepire (81 ans), mais c’est dans lesHautes-Alpes qu’elles viv<strong>en</strong>t leplus longtemps (84,1 ans) devantParis (83,9 ans). Explications :Paris dispose du meilleur dispositifmédical ; les Hautes-Alpessont les moins polluées ; le Nord-Pas-de-Calais est la région laplus polluée.A L L I E RAdisseocondamnéeLa société Adisseo (ex Av<strong>en</strong>tis-Animal Nutrition), numéro 3 descomplém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires pouranimaux, a été condamnée par letribunal des affaires sociales deMoulins pour “faute inexcusable”le 2 février 2007. L’<strong>en</strong>treprisedevra verser <strong>en</strong>tre 50 et60 000 € à chacune des famillesdes neuf anci<strong>en</strong>s salariés de l’usinede Comm<strong>en</strong>try morts d’uncancer du rein ; 18 autre salariésatteints d’un cancer sont <strong>en</strong>core<strong>en</strong> vie. L’affaire remonte à 1982,quand l’usine comm<strong>en</strong>ce à utiliserdu chloracétal C5, une molécule<strong>en</strong>trant dans la compositionde la vitamine A de synthèse.Dès 1990, des études indiqu<strong>en</strong>tun possible risque cancérigène.Le premier cancer est diagnostiqué<strong>en</strong> 1994. Le groupe Adisseoa été v<strong>en</strong>du par Rhône-Poul<strong>en</strong>c<strong>en</strong> janvier 2006 au groupeChina national Blue Star.■ Questions sociales. La réactualisation de l’interdiction de fumerau travail (de fait prévue depuis la loi Evin de 1992 !) pose des questionssociales : les fumeurs qui sort<strong>en</strong>t pour aller fumer le font-ilsp<strong>en</strong>dant leur temps de travail ? Des décomptes font ainsi apparaîtreque cela peut représ<strong>en</strong>ter jusqu’à 1h30 par jour. En cas d’accid<strong>en</strong>t àce mom<strong>en</strong>t-là, s’agit-il d’un accid<strong>en</strong>t du travail ? La législation estimeque ce temps n’est pas un temps de travail, la personne n’étant pasdisponible. En Amérique du Nord, où cette interdiction est déjà effectivedepuis plusieurs années, plusieurs firmes accord<strong>en</strong>t plus decongés (une ou deux semaines) à ceux qui ne fum<strong>en</strong>t pas pour inciterles fumeurs à s’arrêter. Un exemple à repr<strong>en</strong>dre.■ Les restaurants prêts. Une <strong>en</strong>quête réalisée fin mai dans le Haut-Rhin auprès de 200 restaurants montre que 82 % sont prêts à passer<strong>en</strong> “non-fumeur” au 1er janvier 2008. Dans les faits, 59 % déclar<strong>en</strong>tdéjà avoir une zone fumeur et une zone non-fumeur alors que l’associationDroits des non-fumeurs qui a fait cette <strong>en</strong>quête n’<strong>en</strong> a trouvéesque 23 % clairem<strong>en</strong>t pratiquées.■ Interdiction bi<strong>en</strong> acceptée. Selon un sondage, l’interdiction defumer dans les lieux de convivialité (restaurants, bars, discothèques)est bi<strong>en</strong> perçue par 79 % des Français et même par 84 % des 15-24ans. Même les fumeurs sont d’accord à 72 %. Mieux, le sondagerévèle que l’interdiction devrait provoquer une hausse de fréqu<strong>en</strong>tationdans ces établissem<strong>en</strong>ts : +19 % dans les restaurants, +18 %dans les cafés, +12 % dans les discothèques.Amiante■ Alstom : juriprud<strong>en</strong>ce novatrice. En 1997, l’usage de l’amiante estinterdit <strong>en</strong> France. Malgré cela, l’usine Alstom de Lys-lez-Lannoy, dansle Nord, va <strong>en</strong> faire manipuler à ses salariés jusqu’<strong>en</strong> 2001. Alors quel’usine a fermé, des salariés ont saisi les tribunaux pour “mise <strong>en</strong> dangerde la personne”. Le 4 septembre, le tribunal de Lille a condamnél’employeur à 75 000 € d’am<strong>en</strong>de et 10 000 € d’indemnités à chacundes 150 salariés exposés ayant porté plainte. Normalem<strong>en</strong>t, 1200 salariéspeuv<strong>en</strong>t prét<strong>en</strong>dre à ces indemnités, mais seuls 400 ont pour lemom<strong>en</strong>t pu être contactés par la justice. C’est la première fois qu’untribunal accepte de condamner un employeur alors que les maladiesliées à l’amiante ne sont pas <strong>en</strong>core apparues. Ce jugem<strong>en</strong>t inquiète lepatronat qui craint que des salariés attaqu<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant dans d’autresdomaines (exposition à la radioactivité, aux ondes électromagnétiquesdes téléphones portables…). Ardeva Nord-Pas-de-Calais, Pierre Pluta,19, rue du Jeu-de-Paume, BP 78, 59942 Dunkerque cedex 2,tél : 03 28 68 27 19.Alain Bachellier■ Conflit à la SNCF. Alors que l’utilisation de l’amiante est désormaisinterdite, on <strong>en</strong> trouve <strong>en</strong>core dans les locomotives et leur suppressionse fait dans des ateliers de la SNCF au fur et à mesure des processusd’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. Le 12 octobre 2006, le syndicat Sud-Rail a dénoncé lesconditions de travail dans ces ateliers après l’annonce, à Lyon-Oullins, detrois cas de maladie professionnelle liée à la manipulation de l’amiante.■ Eternit joue avec la loi. Eternit est l’<strong>en</strong>treprise leader dansla fabrication de l’amiante-cim<strong>en</strong>t. Elle a été attaquée au tribunal etdéjà condamnée plusieurs c<strong>en</strong>taines de fois comme étant l’une des responsablesdes décès liés aux fibres d’amiante. Mais Eternit a réussi untour de passe-passe juridique <strong>en</strong> remettant <strong>en</strong> cause la procédure dereconnaissance <strong>en</strong> maladie professionnelle par les caisses primairesd’assurance maladie. Elle a ainsi obt<strong>en</strong>u à de nombreuses reprisesl’annulation des condamnations. Selon l’Andeva, Association nationaledes victimes de l’amiante, Eternit a réussi à se faire rembourser1 538 000 € <strong>en</strong> 2003, 130 000 € <strong>en</strong> 2004, 235 000 € <strong>en</strong> 2005.H A U T E S - A L P E SFêtesdes simplesLes simples ou plantes méd<strong>ici</strong>nalesfont aujourd’hui un retourremarqué et les cueilleurs se sontréunis au sein d’un syndicatSIMPLES, qui organise ses r<strong>en</strong>contresnationales les 13 et 14octobre à l’occasion de la fêtesdes simples de Rosans, <strong>en</strong>treNyons et Gap. Le thème del’année est la fragilité des ressources: la croissance des usagesactuels risque <strong>en</strong> effet de détruireles équilibres fragiles des biotopesoù pouss<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t lesplantes. Déséquilibres que l’onobserve déjà dans certains cas.Simples, Champ-Long, 8, routede Sauze, 06470 Guillaumes.SILENCE N°350 Octobre 200742


DRB E L G I Q U EPédiatres pour l’interdictionEn mars 2007, tr<strong>en</strong>te pédiatres flamands ont lancé un appel pourdemander l’interdiction des téléphones portables aux moinsde 16 ans. Les pédiatres sont inquiets du rayonnem<strong>en</strong>t émis par lesappareils et par l’utilisation int<strong>en</strong>sive qu’<strong>en</strong> font les adolesc<strong>en</strong>ts alorsque leur cerveau <strong>en</strong>core <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t est très s<strong>en</strong>sible à ces ondes.Ces pédiatres ont écrit à leurs collègues pour leur demander d’afficherdans les salles d’att<strong>en</strong>te des lieux médicaux un avertissem<strong>en</strong>t “Limiterles radiations” sur les risques que l’on pr<strong>en</strong>d avec ces téléphones,avec le wi-fi, mais aussi <strong>en</strong> téléphonant à côté de son <strong>en</strong>fant.B E L G I Q U EConfér<strong>en</strong>cesDes confér<strong>en</strong>ces se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>Belgique pour alerter sur les dangersde la téléphonie mobile(GSM <strong>en</strong> Belgique), le 6 octobreà 17 h au salon Aubépineà Arlon ; le 12 octobreà 20 h à la Boutique Santé,rue Marchamps, 40, à Seraing(tél : 04/338 28 33) ; le 14novembre à 20 h à l’Espace 28,rue Laoureux, 28 à Verviers(tél : 087/22 97 87).A U T R I C H ERefus du wi-fiAprès un appel signé pardes médecins autrichi<strong>en</strong>s,le gouvernem<strong>en</strong>t de la province deSalzbourg, <strong>en</strong> Autriche, a décidéau printemps un moratoire de18 mois pour étudier l’impactsur la santé du wi-fi avant d’<strong>en</strong>autoriser év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t l’usage.Au mois de juillet, il a annoncés’ori<strong>en</strong>ter vers un bannissem<strong>en</strong>tdéfinitif de cette technique.Les sci<strong>en</strong>tifiques essai<strong>en</strong>tde se faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drePlus de 500 chercheurs nord-américains spécialistes des questionsliées à la téléphonie mobile, à la wi-fi et aux autres usages desradiofréqu<strong>en</strong>ces, se sont regroupés pour faire une énorme synthèse deleurs travaux. Le rapport de 500 pages a été r<strong>en</strong>du public le 31 août2007 sur internet (www.bioinitiative.org) : les chercheurs (médecins,épidémiologistes, biologistes…) soulign<strong>en</strong>t que l’on est sûr maint<strong>en</strong>antque les normes actuelles sont trop élevées et que les effets mesurables<strong>en</strong> termes de santé se produis<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>-dessous de ces seuils, queles radiofréqu<strong>en</strong>ces augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les risques de cancer du cerveau…En France, Priartem et Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, sont allé remettrece rapport, le 13 septembre, au Ministère de la Santé, <strong>en</strong> espérantqu’<strong>en</strong>fin l’information soit r<strong>en</strong>due publique.DR DRTélé phonieInquiétudeeuropé<strong>en</strong>neUne étude de l’Eurobaromètre,institut travaillant pour le comptede la Commission europé<strong>en</strong>ne,montre une montée de l’inquiétudedes populations face à l’usagedes téléphones portables : alorsque 55 % des sondés dans les 27pays de l’Union europé<strong>en</strong>ne ress<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>tun risque <strong>en</strong> 2003, cetaux est passé à 76 % aujourd’hui.Pas pourles <strong>en</strong>fantsEn janvier 2005, les associationsPriartem et Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tobt<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t des magasinsBHV le retrait de la v<strong>en</strong>te duBabyMo, un téléphone mobilepour les <strong>en</strong>fants. S’il existe <strong>en</strong>coredes débats sur la nocivité destéléphones pour les adultes, onsait que les <strong>en</strong>fants sont beaucoupplus s<strong>en</strong>sibles à ces ondes.Plusieurs instances off<strong>ici</strong>ellesdéconseill<strong>en</strong>t l’usage par les plusjeunes. Cet été, la firmeCartematics annonce néanmoinsla mise <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te d’un nouveautéléphone pour <strong>en</strong>fants : le Kiditel(ci-dessous). Après un travail delobbying, Auchan et Carrefour ontannoncé début septembre qu’ilsne commercialiserai<strong>en</strong>t pas ceproduit. Par ailleurs, la Directiongénérale des fraudes a ouvert une<strong>en</strong>quête pour vérifier la conformitéréglem<strong>en</strong>taire d’un tel téléphone.A quand une interdiction nette?Spots radiosLes autorités de sécurité sanitaireont lancé fin juin 2007 une séried’avertissem<strong>en</strong>ts sur les radiosrappelant qu’il ne faut pas téléphoner<strong>en</strong> voiture (augm<strong>en</strong>tationdu champs électromagnétique quipeine à faire la jonction dans une<strong>en</strong>ceinte métallique <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>t),ne pas porter le téléphoneportable <strong>en</strong> veille à la ceinture(risque d’impuissance ou pire), nepas confier un téléphone portableà un jeune <strong>en</strong>fant (cellule du cerveautrop fragile). Quand les procèsfleuriront, les autorités aurontbeau jeu de dire qu’elles ont faitleur travail… les téléphones destructeurssont toujours <strong>en</strong> v<strong>en</strong>telibre.Ant<strong>en</strong>nessans permis ?Jusqu’à maint<strong>en</strong>ant, la pose d’uneant<strong>en</strong>ne-relais de téléphoniemobile nécessitait une autorisationde travaux et la mairie avaitl’obligation de r<strong>en</strong>dre publics leslieux d’implantation par affichage<strong>en</strong> mairie… mais un décret du 5janvier 2007 qui <strong>en</strong>trera <strong>en</strong> applicationle 1er octobre 2007 modifiela réglem<strong>en</strong>tation du code del’urbanisme : les opérateursseront disp<strong>en</strong>sés de cesdémarches. Une victoire pour lesopérateurs, une défaite pour leshabitants, d’autant plus que d<strong>en</strong>ombreuses ant<strong>en</strong>nes-relais sontmaint<strong>en</strong>ant discrètem<strong>en</strong>t cachéesdans de fausses cheminées <strong>en</strong>plastique.SILENCE N°350 Octobre 200743


PolitiqueDes voies pourLes élections présid<strong>en</strong>tielle et législatives sont passées…à côté de l’ess<strong>en</strong>tiel. Encore cinq ans de perdus pour la planète ?Changeons plutôt de perspective pour sortir de l’impuissance ! Quelquespistes constructives basées sur l’expéri<strong>en</strong>ce du Mouvem<strong>en</strong>t de l’appelpour une insurrection des consci<strong>en</strong>ces (MAPIC).En 2002, une t<strong>en</strong>tative de candidatureatypique à la présid<strong>en</strong>tielle,celle de Pierre Rabhi, appelle àune insurrection des consci<strong>en</strong>ces et proclameque le temps de la décroissancesout<strong>en</strong>able est v<strong>en</strong>u. Un comm<strong>en</strong>taire polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>dirait que ce fut un échec : il neparvi<strong>en</strong>dra pas aux tribunes de la campagneoff<strong>ici</strong>elle soumis au sésame des 500parrainages. Et pourtant, des milliers depersonnes sont touchées par cette parolepublique, s’y reconnaiss<strong>en</strong>t : un mouvem<strong>en</strong>tde souti<strong>en</strong> émerge <strong>en</strong> quelques semaines.Et puisque cet appel nous dit “lepouvoir est <strong>en</strong>tre nos mains”, alors despersonnes rassemblées à cette occasiondans des comités partout <strong>en</strong> France se retrouss<strong>en</strong>tles manches. Pour ancrer cetteénergie dans la durée et lui donner unecohér<strong>en</strong>ce nationale, un mouvem<strong>en</strong>t politiqueest créé, “non conv<strong>en</strong>tionnel”, porteurd’une aspiration à r<strong>en</strong>ouveler les façonsde s’<strong>en</strong>gager pour une transformationsociale. Bi<strong>en</strong> du chemin a étéparcouru depuis…L’insurrectiondes consci<strong>en</strong>ces,toujours d’actualitéAujourd’hui, on peut faire le constat,comme Michel Jarru dans Sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> avril2007, du délabrem<strong>en</strong>t de la vie sociale etpolitique <strong>en</strong> France… et que cette situation“perdure grâce à la servitude et à lacomplaisance de chacun”. Pour <strong>en</strong> sortir,le premier pas est donc de pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de notre part de responsabilitéet de refuser de rester complices par notresil<strong>en</strong>ce ou notre passivité. Il concluait :“Au delà des élections, il serait peut-être vitalde provoquer un sursaut de liberté, dedialogue, humaniste et hédoniste, et de l’organiserpour ne plus avoir à vivre une tellesituation.” Cette conclusion va dans lemême s<strong>en</strong>s que d’appeler à une “insurrectiondes consci<strong>en</strong>ces”. Le système médiatiqueet politique conc<strong>en</strong>tre ses effortspour garder le plus possible nosconsci<strong>en</strong>ces sous contrôle. Comme la gr<strong>en</strong>ouilledans la casserole d’eau chauffantprogressivem<strong>en</strong>t, nous avons t<strong>en</strong>dance ànous <strong>en</strong>gourdir ; nous avons besoin d’unsursaut énergique, de faire ce geste vitalde nous dresser face à la destruction planétaire.Oui mais comm<strong>en</strong>t ?Les débuts du MAPIC ont révélé la richessehumaine de cette démarche, etaussi la difficulté de la tâche. Faire œuvrer<strong>en</strong>semble des personnalités fortes nese fait pas sans étincelles. Se considérercomme une consci<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> insurrectionamène à une forte exig<strong>en</strong>ce d’autonomiede p<strong>en</strong>sée et d’action. Les comités locaux,les assemblées générales annuelles, ontété le creuset de ce travail collectif.Progressivem<strong>en</strong>t, des outils ont été expérim<strong>en</strong>téspour améliorer la qualité des débats,des prises de décision, pour régulerde façon non viol<strong>en</strong>te les conflits (1). Lecomité de liaison national est aussi le lieude cet appr<strong>en</strong>tissage (du) collectif. Peu àpeu, les membres du MAPIC s’efforc<strong>en</strong>tde construire une culture commune quiles aide à sortir de schémas humainsqu’ils ne veul<strong>en</strong>t plus vivre. À l’heure oùune majorité des électeurs a porté son espoirvers un frénétique PDG de la France,le MAPIC met <strong>en</strong> œuvre une dynamiquecollective basée non sur le commandem<strong>en</strong>tmais sur la responsabilité.Le travail collectif a permis de compléterl’appel fondateur par une chartesynthétisant les valeurs ess<strong>en</strong>tielles dumouvem<strong>en</strong>t. Ce texte de référ<strong>en</strong>ce inspirel’action de chaque comité, dans une grandediversité d’applications, librem<strong>en</strong>t décidéesau niveau local : échanges sur ladécroissance au quotidi<strong>en</strong>, confér<strong>en</strong>ces,SILENCE N°350 Octobre 200744forums, projets alternatifs comme desAMAP. Ainsi a émergé une spécif<strong>ici</strong>té duMAPIC, qui est d’associer :- la transformation personnelle, par laprise de consci<strong>en</strong>ce et le changem<strong>en</strong>t descomportem<strong>en</strong>ts dans le s<strong>en</strong>s d’une plusgrande cohér<strong>en</strong>ce.- l’action collective dans des projetsconcrets et l’implication sociale dans lesréseaux associatifs.- et l’expression politique sur les <strong>en</strong>jeuximportants pour l’av<strong>en</strong>ir de la Terreet des humains.En faisant converger ces logiquesd’action, il souhaite dépasser deuxécueils, celui d’un développem<strong>en</strong>t personnelégoc<strong>en</strong>trique, et celui d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsocial sans souci de cohér<strong>en</strong>cepersonnelle.Et la politiquedans tout ça ?Où et comm<strong>en</strong>t ?L’expression politique collective est<strong>en</strong> évolution, d’abord expérim<strong>en</strong>tée parcertains comités locaux. Quelques <strong>en</strong>jeuxsont perçus : part<strong>ici</strong>per à la dynamiqueet à une certaine cohér<strong>en</strong>ce de la mouvanceécologiste ; trouver des formesd’expression pertin<strong>en</strong>tes ; construire àpartir des richesses propres à ce mouvem<strong>en</strong>t; et d’abord appliquer à l’intérieurmême du mouvem<strong>en</strong>t les idéaux politiquesqu’il déf<strong>en</strong>d ! L’édition d’un docum<strong>en</strong>tpolitique national <strong>en</strong> 2003 avait étéle décl<strong>en</strong>cheur de fortes t<strong>en</strong>sions. Cetévénem<strong>en</strong>t a permis de poser au sein dumouvem<strong>en</strong>t des questions fondam<strong>en</strong>tales,de nature politique : quels sont les(1) La communication non-viol<strong>en</strong>te (CNV), le travailcollectif <strong>en</strong> plus-values mutuelles plutôt qu’<strong>en</strong> critiquant,le cons<strong>en</strong>sus, les débats <strong>en</strong> alternant grand etpetit groupe, la sociocratie…


une régénérationli<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre organisation locale et nationale? Quelle est la place de Pierre Rabhi ?Quelles sont la raison d’être et l’id<strong>en</strong>titédu MAPIC ? Faire émerger des réponsesclaires, par des méthodes d’écoute et deconcertation respectueuses de la diversitédes membres, a constitué un bel exercicepratique de “politique non conv<strong>en</strong>tionnelle”!Agir dans la sociétécivileUne étape significative a été franchielors de l’assemblée générale <strong>en</strong> juillet2006 : le MAPIC a quitté son statut departi politique pour dev<strong>en</strong>ir un “mouvem<strong>en</strong>td’expression politique, économiqueet humaine, à partir de la société civile”.La vocation du MAPIC s’est révélée êtreailleurs que dans la part<strong>ici</strong>pation à descampagnes électorales. A travers la grillede lecture de la tri-articulation sociale (2),Et Pierre Rabhidans tout ça ?Il n’a jamais souhaité jouer un quelconquerôle de “chef” au sein du MAPIC.À travers ses confér<strong>en</strong>ces et ses écrits, ilcontinue de porter publiquem<strong>en</strong>t cet appelà une insurrection des consci<strong>en</strong>ces. Lacharte du Mouvem<strong>en</strong>t pose la liberté deconsci<strong>en</strong>ce comme un principe ess<strong>en</strong>tiel.Pierre Rabhi est donc pour le MAPIC uneréfér<strong>en</strong>ce éthique fondatrice, mais sesmembres ont une grande diversitéd’autres sources d’inspiration. Suite à sadécision de ne pas être candidat <strong>en</strong> 2007,il a fondé le Mouvem<strong>en</strong>t international pourla Terre et l’Humanisme, organe de communicationpour porter plus largem<strong>en</strong>tson message et créer davantage de li<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tre les diverses réalisations auxquellesil a contribué. Le MAPIC travaille donc<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec cette nouvelle structure.Sur le plan national, il a aussi été décidéd’adhérer à l’Alliance pour la Planète,dynamique de rassemblem<strong>en</strong>t pleine depot<strong>en</strong>tialités. Voir www.mouvem<strong>en</strong>tth.orget www.lalliance.fr.Le Festival de la Terre à La Rochelle : des chapiteaux dans un parc de la villepour 7 jours d’animations écologiques et conviviales.une réflexion est m<strong>en</strong>ée au sein du mouvem<strong>en</strong>tpour pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce du s<strong>en</strong>sde son action dans la société civile plutôtque dans le monde politique, et de sesatouts pour y jouer un rôle ess<strong>en</strong>tiel (3).En deux mots : la crise du s<strong>en</strong>s quetraverse notre société serait le résultatd’une pathologie sociale : la dominationde la logique financière sur l’<strong>en</strong>semble ducorps social. Pour y résister, vu l’inertiedes institutions politiques, il y a une responsabilitéà r<strong>en</strong>forcer le pôle de la sociétécivile. C’est elle qui crée et conserve lescultures ; ces pratiques et connaissancesayant une valeur parce qu’elles ont dus<strong>en</strong>s, non parce qu’elles rapport<strong>en</strong>t. Cepôle est affaibli par notre mode de vie individualisteet par les pouvoirs <strong>en</strong> place,mais dans le même temps, il est porteurde beaucoup d’énergie et de créativité, ne(2) Vision de la société comme un organisme fait detrois composantes ess<strong>en</strong>tielles, issue des travaux del’anthroposophie de Rudolf Steiner, remise d’actualitépar le philippin Nicanor Perlas, auteur de La Sociétécivile, le troisième pouvoir.(3) Lire sur le site www.appel-consci<strong>en</strong>ces.org, le dossierde découverte de cette approche et de quelquesapplications possibles.(4) SCI Terres Fertiles, 15 allée de Chartres, 91370Verrières-le-Buisson, http://terresfertiles-idf.org.(5) Le Festival de la Terre s’inscrit dans une démarchelancée au niveau mondial. En 2006, il s’est déroulédans une vingtaine de pays. En France, 318 événem<strong>en</strong>tsont eu lieu dans 37 départem<strong>en</strong>ts. Voirwww.festivaldelaterre.org.SILENCE N°350 Octobre 200745demandant qu’à pr<strong>en</strong>dre forme et à s’affirmerdavantage sur la place publique.Plusieurs comités locaux ont pu s’appuyersur leurs valeurs de non-viol<strong>en</strong>ce,sobriété, coopération, créativité, pour impulseret pr<strong>en</strong>dre part à des projets locauxd’importance, <strong>en</strong> converg<strong>en</strong>ce avec lesénergies associatives et citoy<strong>en</strong>nes. Ainsi,la SCI Terres Fertiles sur le plateau deSaclay, issue du comité Colibri91 (4), ou<strong>en</strong>core le Festival de la Terre à LaRochelle, organisé par un collectif d’unetr<strong>en</strong>taine d’associations, p<strong>en</strong>dant septjours <strong>en</strong> juin, chaque année depuis 2005(5). Ces expéri<strong>en</strong>ces, parmi d’autres,montr<strong>en</strong>t qu’une société civile organiséeest capable de peser face aux acteurs politiqueset économiques.L’av<strong>en</strong>ture personnelleet collectiveLes initiatives de la société civile but<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t sur des obstacles humains,liés aux relations <strong>en</strong>tre personnes, aux façonsde s’organiser, au petit nombre desmilitants… C’est pourquoi les comités duMAPIC port<strong>en</strong>t une att<strong>en</strong>tion particulièreà la qualité des relations et à la cohér<strong>en</strong>cede leurs pratiques. C’est un processusl<strong>en</strong>t et exigeant de changem<strong>en</strong>t humain,nos anci<strong>en</strong>nes habitudes étant bi<strong>en</strong> ancrées.DR


De ce fait, certains comités se sont essoufflésmais il subsiste des li<strong>en</strong>s informels<strong>en</strong>tre leurs membres, permettant <strong>en</strong>corel’émerg<strong>en</strong>ce de projets. C’est le caspar exemple du comité “Colibri 21”, nésuite à l’organisation d’une confér<strong>en</strong>ce dePierre Rabhi à Dijon. Une AMAP a étécréée <strong>en</strong> 2005. Deux ans plus tard,constatant de fortes diverg<strong>en</strong>ces et t<strong>en</strong>sions,les membres du comité ont décidécollectivem<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre du recul. Unmois plus tard, certains d’<strong>en</strong>tre eux sesont retrouvés dans un collectif associatifpour organiser un forum sur l’agricultureet les alternatives locales… prolongem<strong>en</strong>tinatt<strong>en</strong>du de la confér<strong>en</strong>ce quatre ans auparavant.Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’impuissance sedissipe quand on compr<strong>en</strong>d que les changem<strong>en</strong>tsess<strong>en</strong>tiels ne sont pas les plusspectaculaires… mais ceux inspirés par laconsci<strong>en</strong>ce que ce que nous avons à faireest là où nous nous trouvons. C’est semersans chercher à maîtriser quand et comm<strong>en</strong>tcela va pousser.La force fragiledes colibrisFace à la puissance des moy<strong>en</strong>s médiatiquesau service d’une logique socialedestructrice, celles et ceux qui choisiss<strong>en</strong>td’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> insurrection pour pr<strong>en</strong>dre soinde la vie sur Terre ne peuv<strong>en</strong>t plus se permettrede rester isolés. Le colibri tout seulface à l’inc<strong>en</strong>die va y laisser des plumes.Le défi collectif est à relever, d’abord à unniveau local, pour relier celles et ceux qui,à travers une grande diversité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsspécialisés, se retrouv<strong>en</strong>t dans uneLes sujets dont les politiquesne parl<strong>en</strong>t pasMichel Jarru <strong>en</strong> a dressé une longue liste, sur un ton désabusé.Mais est-ce surpr<strong>en</strong>ant ? Les politiques n’exist<strong>en</strong>t que s’ils suscit<strong>en</strong>t l’adhésiond’un grand nombre de g<strong>en</strong>s, leur but est de séduire une majorité. Sinon, ils sontmarginalisés et leurs propos sont décrédibilisés. C’est la limite de la démocratiepar vote majoritaire. Dans ce système, par principe, les minorités ne peuv<strong>en</strong>tavoir raison, donc elles ne sont pas réellem<strong>en</strong>t écoutées. Arrêtons donc d’att<strong>en</strong>dredes politiques l’audace d’introduire des idées nouvelles ou radicales dansle débat public. C’est à la société civile de s’organiser et se mobiliser pour avoirles moy<strong>en</strong>s de le faire. Le cas des OGM <strong>en</strong> est un bel exemple.Et pourquoi att<strong>en</strong>dons-nous cela des politiques ? Cela ti<strong>en</strong>t peut-être à unecroyance sur l’évolution des sociétés humaines : l’économie et la technologiesont souv<strong>en</strong>t considérées, depuis le 19 e siècle, comme un moteur important del’histoire. En réaction, on revalorise l’interv<strong>en</strong>tion de la politique, capable dedonner de nouvelles règles et ori<strong>en</strong>tations à la société. Mais on redécouvre aujourd’hui,confrontés à l’impuissance politique, que la culture d’une sociétén’est pas qu’un sous-produit des systèmes économiques et politiques, mais“qu’elle est simultaném<strong>en</strong>t et d’abord l’élém<strong>en</strong>t structurant fondam<strong>en</strong>tal de toute société,la base même de ce qui fait société.”Comme le dit J.-P. Worms dans la préface du livre Les Créatifs culturels <strong>en</strong>France (éditions Yves Michel), la société civile, porteuse de la culture d’une société,représ<strong>en</strong>te donc “un levier de changem<strong>en</strong>t porteur d’av<strong>en</strong>ir pour l’humanité,car assis sur une autre logique, l’outil d’une création sociale nouvelle”. C’est ce qu<strong>en</strong>ous appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les études sociologiques au sujet des “créatifs culturels”. Cettefraction du monde occid<strong>en</strong>tal (17 % <strong>en</strong> France) se reconnaît dans un <strong>en</strong>semblecohér<strong>en</strong>t de valeurs <strong>en</strong> rupture avec le modèle dominant… et constitue la têtedu peloton des évolutions culturelles <strong>en</strong> cours, sans toutefois former un “groupe”cohér<strong>en</strong>t, isolé du reste de la société. Eh oui, nous ne sommes pas si minoritairesque nous le croyons !même démarche transversale et globale.C’est ce qui explique aussi l’apparition d<strong>en</strong>ombreux projets collectifs et groupes informels“décroissance”. Ce défi collectifest aussi national ; parmi d’autres initiatives,le MAPIC se veut un outil pour savoirpr<strong>en</strong>dre de la hauteur par rapport àson contexte local, à travers un réseau desolidarité, de partage d’expéri<strong>en</strong>ces. Laprochaine assemblée générale, les 13 et14 octobre 2007, à Avignon, va donner lecoup d’<strong>en</strong>voi à une Fédération des comitéslocaux, mettant <strong>en</strong> acte l’aspiration àun mouvem<strong>en</strong>t émergeant de sa base.Actuellem<strong>en</strong>t, le MAPIC compte une c<strong>en</strong>tained’adhér<strong>en</strong>ts réunis <strong>en</strong> une vingtainede comités locaux. Après les élections, lechantier perman<strong>en</strong>t de l’autoconstructionhumaine et sociale continue !Alain Aubry, Gaston Jouffroy, ChristianLagasse, Juli<strong>en</strong> Lassauque, ThomasMarshall, Lucie Piro,membres du comitéde liaison du MAPIC ■MAPIC, Lebat, 82110 Cazès-Mond<strong>en</strong>ard,tél : 05 63 04 79 83, www.appel-consci<strong>en</strong>ces.org.DRLe Festival de la Terre à La Rochelle : des curieux sont regroupés autour d’un bacavec des plantes aromatiques et des “mauvaises herbes” utiles.SILENCE N°350 Octobre 200746


E T A T S - U N I SDettepréoccupante28 198 000 000 000 $ soit28 000 milliards de dollars,c’était le montant de la dette desEtats-Unis au 1 er janvier 2007,une dette qui a grossi de 2178milliards <strong>en</strong> un an. Un niveau quidépasse depuis longtemps celuiatteint lors de la crise de 1929et qui fait que de nombreuxéconomistes craign<strong>en</strong>tun effondrem<strong>en</strong>t similaire.I S L A N D EPousséeécologisteLes élections législatives du 13mai 2007, <strong>en</strong> Islande, ont étémarqué par une forte progressionde la liste Gauche verte qui estpassée de 8,8% des voix <strong>en</strong> 2003à 14,3% après avoir m<strong>en</strong>é lacampagne contre les projetsindustriels que sont les projets debarrage hydroélectrique deKarahnjukar et de fonderie d’aluminiumqui le justifie. Ces deuxprojets situés au milieu desréserves naturelles de l’est del’Ile provoque un int<strong>en</strong>se débatdans un pays qui n’a pas besoinde nouveaux rev<strong>en</strong>us : l’Islandea le niveau de vie le plus élevéau monde après la Norvège.I T A L I EL’extrêmedroiteaime SarkozyPour les élections itali<strong>en</strong>ne du 27et 28 mai 2007, le parti Alleanzanazionale, parti post-fasciste itali<strong>en</strong>,a réalisé une affiche où l’onvoit <strong>en</strong> gros plan NicolasSarkozy, avec le slogan “Victoirede Sarkozy, changeons l’Europe”.Ce qui signifie que l’extrême-droiteitali<strong>en</strong>ne le juge plus intéressantque le déjà très droitierBerlusconi !JeanChesneauxNé <strong>en</strong> 1922, arrêté avec destracts pacifistes par la Gestapo,plus jeune agrégé d’histoire <strong>en</strong>1945, spécialiste de l’Ori<strong>en</strong>t,militant au parti communistejusqu’à mai 1968, JeanChesneaux rejoindra la mouvanceécologiste lors de la lutte despaysans du Larzac dans lesannées 1970. Il publie alors deslivres critiques sur la société deconsommation : De la modernité<strong>en</strong> 1983, Modernité-monde <strong>en</strong>1984. Il se lie d’amitié avecFrançois Partant (voir Sil<strong>en</strong>cede septembre) et comm<strong>en</strong>ceà publier de nombreux textescritiques sur la notion dedéveloppem<strong>en</strong>t… dont certainsdans Sil<strong>en</strong>ce. Il publie un livresur le colonialisme de la France<strong>en</strong> Océanie : La France dansle Pacifique. De Bougainville àMoruroa, 1992 et <strong>en</strong>core Tahitiaprès la bombe : quel av<strong>en</strong>ir pourla Polynésie, 1995. De 1997à 2004, il est présid<strong>en</strong>t deGre<strong>en</strong>peace-France. Puis ilrejoint le conseil sci<strong>en</strong>tifiqued’Attac où il anime le groupeDRPolitiqueJean Chesneauxde travail “Ecologie et société”…jusqu’à sa mort le 23 juilletdernier, à 85 ans.P A R I SAltermondialismeet écologieLa revue Actuel Marx, dans lecadre d’un colloque internationalsur l’altermondialisme et l’anticapitalisme,organise le jeudi4 octobre à l’Université deParis X Nanterre, bâtim<strong>en</strong>t L,salle 420, une journée d’étudessur le thème “altermondialismeet écologie” avec trois atelierssuccessifs : à 10 h : Quellealternative au capitalisme ? Bi<strong>en</strong>commun, gratuité, propriétécollective dans une perspectiveécologique (avec Daniel Tanuro,Michael Löwy, Pedro Ivo Batista,Joel Kovel) ; à 14 h :Altermondialisme et écologie :les converg<strong>en</strong>ces possibles (avecG<strong>en</strong>eviève Azam, FrançoisChesnais, Philippe Mühlstein,Patrick Farbiaz) ; à 16 h : Anticapitalismeou décroissance ?(avec Frieder Otto Wolf, BernardGuibert, Jean-Marie Harribey,Augustin Raymundo VàsquezGarcia). Actuel Marx, 19, boulevarddu Midi, 92000 Nanterre,fax : 01 46 95 03 51.Gr<strong>en</strong>elle et contre-Gr<strong>en</strong>ellede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ?■ Questions gênantes. Le gouvernem<strong>en</strong>t a lancé le principe d’un“Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t” pour la fin octobre. Mais comm<strong>en</strong>téviter les questions gênantes ? Tout d’abord, il s’est vite dit dansles ministères que ce processus déboucherait sur des propositions…et qu’<strong>en</strong>suite ce serait le gouvernem<strong>en</strong>t qui les repr<strong>en</strong>drait ou non.Ensuite, pour éviter d’avoir trop de dossiers brûlants, le gouvernem<strong>en</strong>ta soigneusem<strong>en</strong>t mêlé à des organisations reconnues (France-Nature-Environnem<strong>en</strong>t, Gre<strong>en</strong>peace, les Amis de la Terre, le WWF),d’autres inconnues du milieu écologiste comme Ecologie sans frontière(aucun perman<strong>en</strong>t, aucune revue, aucun local comme le révèle leCanard <strong>en</strong>chaîné du 11 juillet 2007) ou contrôlées de toutes piècescomme la fondation Nicolas Hulot ou Good Planet lancé <strong>en</strong> 2005 parYann Arthus Bertrand. Le Réseau Sortir du nucléaire qui fédère800 associations et qui a organisé la plus grosse manifestation de ruep<strong>en</strong>dant les réc<strong>en</strong>tes élections (plus de 60 000 personnes), a étésoigneusem<strong>en</strong>t écarté pour ne pas parler du nucléaire, de mêmeque des groupes comme Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t quia mis <strong>en</strong> avant des sujets gênants : les OGM, les autoroutes,les téléphones portables… Gre<strong>en</strong>peace a mis<strong>en</strong> avant comme préalable à l’ouverture des discussionsl’amnistie de militants condamnés dans la luttecontre les OGM (José Bové, Jean-Emile Sanchez,Gilles Lemaire…). France-Nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ta demandé <strong>en</strong> préalable un moratoire sur les OGM,le nucléaire (et donc sur l’EPR) et les autoroutes.Elle demande égalem<strong>en</strong>t une politique agricole incitantà la baisse des pest<strong>ici</strong>des et faisant la promotionde l’agriculture biologique.■ Pour un Gre<strong>en</strong>-elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ta lancé une campagne d’interpellation du gouvernem<strong>en</strong>t sur les sujetsà pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte avant le Gr<strong>en</strong>elle pour aborder les questions écologiques: quatre moratoires sont demandés : sur les OGM, sur l’EPR,sur le programme autoroutier, sur l’incinération ; mais qu’égalem<strong>en</strong>tsoi<strong>en</strong>t ouverts les dossiers sur les points noirs du bruit, l’utilisationdes pest<strong>ici</strong>des, la biodiversité et les corridors biologiques, la téléphoniemobile et son interdiction pour les <strong>en</strong>fants, la baisse des valeurs d’expositionaux ant<strong>en</strong>nes-relais, la restriction de la publ<strong>ici</strong>té, l’interdictionde la publ<strong>ici</strong>té pour les produits qui pouss<strong>en</strong>t à la consommationd’énergie, etc. Le docum<strong>en</strong>t est disponible auprès de Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,97, rue Pelleport, 75020 Paris, tél : 01 40 31 02 37.■ Lyon : Contre-Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Alors que se préparele “Gr<strong>en</strong>elle de l’écologie”, l’association Casseurs de Pub et sa revueLa décroissance ont lancé un contre-Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t quise ti<strong>en</strong>dra à Lyon, le samedi 6 octobre, salle Victor-Hugo, 33, rueBossuet (Lyon 6 e ). Au programme, le matin : critique de la politiquespectacle et de l’écologie-alibi (avec Bruno Clém<strong>en</strong>tin et Sophie DivryLa Décroissance, Paul Ariès, Francine Bavay Alter Ekolo, G<strong>en</strong>evièveAzam Attac, Bernard Guibert Les Verts, R<strong>en</strong>é Balme…) ; l’aprèsmidi: les dossiers interdits à Gr<strong>en</strong>elle : les autoroutes (Juli<strong>en</strong>Milanesi), l’irradiation des alim<strong>en</strong>ts (Véronique Gallais,Action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t), le nucléaire (Roland Desbordes,CRII-Rad), la normalisation au service de la grandeindustrie (Nelly Pégault, Nature&Progrès), les OGM(Jean-Dami<strong>en</strong> Terreaux, Confédération paysanne),l’idéologie des prix bas (Yann Fiévet, Action consommation),la grande distribution (Christian Jacquiau)et prés<strong>en</strong>tation de manière de réagir avec la désobéissancecivique (François Vaillant, Alternatives nonviol<strong>en</strong>tes)et l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique (Vinc<strong>en</strong>t Cheynet, LaDécroissance). R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : www.contre-gr<strong>en</strong>elle.org.Casseurs de pubSILENCE N°350 Octobre 200747


CourrierQuelles ampoules ?Les incitations à l’utilisation d’ampoules à basse consommation se multipli<strong>en</strong>tdepuis quelque temps. Vous parlez même, dans le n°345 de S!l<strong>en</strong>ce(p.28), de l’interdiction de v<strong>en</strong>te des ampoules à incandesc<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>Californie et <strong>en</strong> Australie. J’ai l’impression que la suppression desampoules à incandesc<strong>en</strong>ce est dev<strong>en</strong>ue la solution miracle pour réduire laconsommation d’électr<strong>ici</strong>té. Pourtant, dans l’état actuel des choses, il mesemble qu’un certain nombre de problèmes se pos<strong>en</strong>t, qui sont rarem<strong>en</strong>t,voire jamais cités :1 - Les ampoules fluocompactes conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du mercure. Or je n’ai jamais<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler d’une quelconque filière de récupération et de recyclage (etmême si une telle filière existait, une partie de ces ampoules terminerait detoute façon sa vie dans les poubelles).2 - Les ampoules fluocompactes ne convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à tous les usages. Descycles répétés d’allumage et extinction rapprochés accroiss<strong>en</strong>t leurconsommation et les vieilliss<strong>en</strong>t prématurém<strong>en</strong>t. La plupart des fabricantsdéconseill<strong>en</strong>t d’ailleurs expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>t une utilisation avec des minuteriesainsi que, pour d’autres raisons, avec des variateurs. Il me semble doncabsurde de vouloir interdire les ampoules à incandesc<strong>en</strong>ce si elles ne sontpas intégralem<strong>en</strong>t remplaçables par d’autres solutions.3 - Ces caractéristiques — à moins qu’il ne s’agisse de paresse — font quecertaines personnes laiss<strong>en</strong>t allumées <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce des ampoules fluocompactes(“ça ne consomme presque ri<strong>en</strong>”) là où elles avai<strong>en</strong>t l’habitudede n’allumer les ampoules à incandesc<strong>en</strong>ce que lorsqu’elles étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes.Où sont les économies ?4 - Je m’interroge sur le bilan écologique global des ampoules fluocompactes.Qu’<strong>en</strong> est-il de l’énergie et des matières premières utilisées pourleur fabrication ? Des pollutions induites ? Avez-vous des informations àce sujet ?Je me pose des questions semblables sur les ampoules à led (lampes àdiodes électroluminesc<strong>en</strong>tes) : conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-elles des produits toxiques ?Que coûte leur fabrication <strong>en</strong> énergie, matières premières, transport, pollution?A mon avis, il serait bon de comm<strong>en</strong>cer à éteindre les lampes inutiles :<strong>en</strong>seignes lumineuses et éclairages de vitrines de magasins <strong>en</strong> service unebonne partie de la nuit, salles de restaurant systématiquem<strong>en</strong>t éclairéesmême quand le soleil pénètre abondamm<strong>en</strong>t par les f<strong>en</strong>êtres… lesexemples ne manqu<strong>en</strong>t pas.Par ailleurs, les architectes pourrai<strong>en</strong>t utiliser mieux la lumière solairepour l’éclairage diurne des imm<strong>en</strong>ses <strong>en</strong>trepôts, hypermarchés ouimmeubles de bureaux. Actuellem<strong>en</strong>t, la plupart de ces bâtim<strong>en</strong>ts sont soitdépourvus de f<strong>en</strong>êtres, soit pourvus de f<strong>en</strong>êtres sur les murs extérieurs seulem<strong>en</strong>t(assez peu sur le toit). Et lorsqu’il y a des f<strong>en</strong>êtres, je note que laconception de l’éclairage électrique n’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>t pratiquem<strong>en</strong>t jamaiscompte : par exemple, les lampes éclairant les zones périphériques sontcommandées par le même interrupteur que celles qui éclair<strong>en</strong>t les zonesc<strong>en</strong>trales, si bi<strong>en</strong> que les lampes situées près des f<strong>en</strong>êtres rest<strong>en</strong>t alluméestoute la journée. A l’évid<strong>en</strong>ce, les concepteurs de l’éclairage électrique nefont pas de différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre modes de fonctionnem<strong>en</strong>t diurne et nocturne.Comm<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibiliser architectes et électr<strong>ici</strong><strong>en</strong>s ?Antoine Brolli ■Haut-Rhin.S!l<strong>en</strong>ce : <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t d’accord avec la fin de la lettre sur les économiespréalables et sur le point 3. Sur le point 1, alors que les ampoules à filam<strong>en</strong>tne sont pas recyclées, celles fluocompactes le sont <strong>en</strong> principe (et uneéco-taxe est perçue sur le prix d’achat)… mais avec un taux de collectesans doute très faible. Sur le point 2, cela évolue : elles support<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>maint<strong>en</strong>ant allumages et extinction, mais mal les variateurs. Sur le point4, l’Ademe a publié des infos sur le sujet qui sont favorables aux ampoulesbasse consommation et <strong>en</strong>core plus au led : malgré une technologie pluscoûteuse au départ et des déchets plus diff<strong>ici</strong>les à recycler, les nouvellesgénérations d’ampoules prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un meilleur bilan… surtout du fait deleur durée de vie.L’ADFI : un sect<strong>ici</strong>de ?J’ai été très surprise de lire page 14 du numéro 348 de Sil<strong>en</strong>ce, dans uneliste d’associations “Solidarité locale”, le nom et l’adresse de l’ADFI,Association de déf<strong>en</strong>se des familles et de l’individu. Je suis d’accord pourque votre liste reflète une grande diversité d’actions et d’opinions, maiscela doit-il aller jusqu’à inclure ceux qui s’oppos<strong>en</strong>t à cette diversité, pardes moy<strong>en</strong>s coercitifs allant jusqu’à la viol<strong>en</strong>ce et la corruption ? “L’ADFIest un réseau d’associations financé par l’Etat au titre de plusieursmillions de francs. L’UNADFI et l’ADFI ne lutt<strong>en</strong>t pas contre les mouvem<strong>en</strong>tsdits “sectaires” mais contre tout ce qui est différ<strong>en</strong>t et qui prés<strong>en</strong>teune alternative à la société telle que nous la connaissons. Elles sont dev<strong>en</strong>uesune véritable police parallèle et dictatoriale de la p<strong>en</strong>sée !”. Ce textelu sur internet (…) rejoint les informations déjà développées dans le livre“Les radis de la colère, le complot démasqué”, de l’avocat Jean-PierreJoseph qui a déf<strong>en</strong>du une petite communauté agraire et biologique de laDrôme, contre les assauts calomnieux de l’ADFI. En tant que crudivore etinstincto, j’ai pu, <strong>en</strong> lisant ce livre, voir combi<strong>en</strong> les techniques et stratégiescalomnieuses et diffamatoires étai<strong>en</strong>t similaires dans ce cas à celles quiont été utilisées contre notre mouvem<strong>en</strong>t. (…) Une des techniques del’ADFI est d’assurer à certains “témoins” fragiles de très substantielsdommages et intérêts dans le cas où l’accusé est jugé coupable, cequi peut aider à motiver le témoin…Pour finir j’ai appris que l’ADFI avait aussi attaqué les écoles Steiner,accusées d’être une secte, et qu’une présid<strong>en</strong>te de l’ADFI avait part<strong>ici</strong>pé àces attaques. Puis il s’est trouvé que l’une de ses filles est dev<strong>en</strong>ue institutrice,et a trouvé un emploi dans une école Steiner. Alors la mère a pu voirce qui se passait réellem<strong>en</strong>t dans ces écoles et elle <strong>en</strong> a conclu que c’étaitl’ADFI qui agissait de manière sectaire : elle a alors donné sa démission !(…) L’ADFI n’agit pas pour qu’ “un autre monde soit possible”, mais pourle mainti<strong>en</strong> de l’ordre actuel, et contre toutes les alternatives (…).France Andrighetto ■Isère.Sil<strong>en</strong>ce : L’UNADFI est la fédération nationale des groupes locaux ADFI.Il n’y a donc qu’une structure. Les ADFI collect<strong>en</strong>t des informationssur les groupes sectaires… Nous recevons leur revue Bulles depuis desannées : nous n’y avons ri<strong>en</strong> lu contre les écoles Steiner, ni aucuneincitation à porter plainte contre un groupe. Par contre, elle fournit àceux qui le veul<strong>en</strong>t des élém<strong>en</strong>ts sur les groupes, ce qui peut aider dans unprocès. La définition d’un groupe sectaire est diff<strong>ici</strong>le à donner : celleélaborée par l’Etat pourrait assez bi<strong>en</strong> s’appliquer… à l’armée ! Les donnéesde l’Etat, avec l’aide des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts généraux, sont souv<strong>en</strong>terronées — c’est là qu’on peut y lire des attaques contre Steiner. Quantà ce qui est publié sur internet à propos de l’ADFI, c’est à pr<strong>en</strong>dre avecméfiance : les sectes attaquées (notamm<strong>en</strong>t l’église de Sci<strong>en</strong>tologie)multipli<strong>en</strong>t les infos calomnieuses.Fiscalité et pluviométrie(…) Je voudrais vous apporter une simple réflexion sur le crédit d’impôt<strong>en</strong> faveur de la récupération des eaux pluviales. Il était dans l’air depuisun certain temps que pour favoriser cette “pratique” le gouvernem<strong>en</strong>t souhaitaitmettre <strong>en</strong> œuvre des aides fiscales traduites par un crédit d’impôt.Bonne nouvelle ! Bon, au début c’était 50% sur la récupération (sans spécif<strong>ici</strong>tésur l’utilisation) puis il y a eu restriction aux usages externes (pasde crédit pour les plombiers). Après tout c’est logique, quoi de plus écologiqueque de laver sa voiture ? Ensuite le crédit est desc<strong>en</strong>du : 40 puis 30et finalem<strong>en</strong>t ce sera 25%. C’est écrit dans le bulletin off<strong>ici</strong>el des impôts5B-18-07 n°96 du 3 août 2007.Bon, on va pas râler, c’est déjà ça ! B<strong>en</strong> <strong>en</strong> fait <strong>en</strong> lisant ce texte il fautatténuer <strong>en</strong>core un peu ! Déjà ce crédit ne s’applique pas aux anci<strong>en</strong>nescuves à fioul et fosses sceptiques et toutes eaux. Pour les premières, jepeux compr<strong>en</strong>dre mais pour les dernières surtout il s’agit d’usagesexternes : j’ai du mal à suivre. (…) Les propriétaires de maisons existantespossédant <strong>en</strong> général un jardin et des aires déjà prédéfinies sont, je p<strong>en</strong>sepour leur majorité, peu <strong>en</strong>clins à faire des trous chez eux (c’est un avispurem<strong>en</strong>t personnel). Donc ce crédit s’applique plutôt aux maisons neuves.Qui dit maisons neuves dit pas d’amélioration de l’habitat donc TVA à19,6% (…).J’<strong>en</strong>visage la réalisation d’une installation de récupération d’eaux pluvialesd’un montant de 5000€TTC. (…) Au final, 3000€ seulem<strong>en</strong>t sont éligibles.Ainsi, je peux <strong>en</strong>visager de récupérer 750€ sur mon installation(25% de 3000). Donc l’Etat me propose de me rétribuer 750€ pour labonne action <strong>en</strong> faveur de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Cool !Oui mais, n’oublions pas la TVA. Pour l’instant, elle est à 19,6% et jusqu’àpreuve du contraire elle s’applique au coût global d’installation, soit, aux5000€. Donc je dois (car je paie aussi l’artisan) à l’Etat 5000€ x 0,198 =980€. Toujours jusqu’à preuve du contraire et si mes notions résiduelles demathématiques traditionnelles ne sont pas erronées, 980 est plus grand que750. Donc, sur mon installation, je dois plus à l’Etat que ce qu’il me reverse,autrem<strong>en</strong>t dit, l’Etat gagne de l’arg<strong>en</strong>t sur mon installation. Pas terriblecomme mesure d’incitation fiscale ! (…)Jérôme Spieth ■Loire-Atlantique.SILENCE N°350 Octobre 200748


Domination culturelleDans la rubrique “Alternatives” de Sil<strong>en</strong>ce n°346, un article de ChristopheGoby sur l’invasion des log<strong>ici</strong>els libres qui <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t la campagne (maisde quelle campagne s’agit-il, du Périgord où les anglais achèt<strong>en</strong>t des propriétésr<strong>en</strong>dant inaccessibles l’habitat et le foncier pour les g<strong>en</strong>s qui veul<strong>en</strong>tvivre et travailler au pays…) ne fait pas m<strong>en</strong>tion de l’impact et del’exist<strong>en</strong>ce d’une quelconque culture à Saint-Alyre d’Arlane. (…)Ce n’est pas le sujet de l’article, j’<strong>en</strong> convi<strong>en</strong>s, mais quand même. Certes ils’agit là d’une démarche a priori sympa mais se pose-t-on la question surl’impact que peut avoir une culture exogène sur une région, sur les g<strong>en</strong>squi y viv<strong>en</strong>t ? Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, l’on peut préférer l’implantation d’une structureassociative ouverte sur le monde qui utilise des log<strong>ici</strong>els libres pour lebonheur, <strong>en</strong>tre autres, des néo-ruraux qui <strong>en</strong> profit<strong>en</strong>t. Mais à quel g<strong>en</strong>red’intégration, si intégration il y a, avons-nous affaire ?Loin de moi l’idée de vouloir remettre <strong>en</strong> cause l’exist<strong>en</strong>ce de migrationsde population qui du paléolithique à nos jours est une constante n’<strong>en</strong>déplaise les t<strong>en</strong>ants de l’id<strong>en</strong>tité nationale. Ces migrations par le brassagedes cultures (<strong>en</strong>core faut-il qu’il puisse y avoir brassage et non pas domination)pourrai<strong>en</strong>t être un atout pour l’humanité dans le s<strong>en</strong>s où il existe,comme le dit Edgar Morin, une communauté de destin, pour tous lespeuples de cette planète bi<strong>en</strong> fragile. Mais voilà qu’une culture dominanteavec une sémantique trompeuse (droits de l’homme, égalité des chances,développem<strong>en</strong>t durable, etc.), “boostée” par les nouvelles techniques de lacommunication, telle une lame de fond, remet <strong>en</strong> cause les cultures “régionales”non seulem<strong>en</strong>t au niveau de la planète où 6000 cultures non-occid<strong>en</strong>talesexist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core (cf. l’excell<strong>en</strong>t article de Sabine Rabourdin dansle même numéro) mais aussi les cultures minorisées des pays occid<strong>en</strong>taux.(…) Hélas nous ne sommes pas à l’abri d’une culture uniformisatrice quine nous <strong>en</strong> déplaise nous détermine dans nos comportem<strong>en</strong>ts… cybernétiques.Le soleil d’Austerlitz peut cacher Waterloo.Manrique BittorPays Basque Nord.Justice sociale et bi<strong>en</strong>-êtreCher Sil<strong>en</strong>ce, je te lis depuis toujours avec beaucoup d’intérêt et voudraisbi<strong>en</strong> qu’on aborde un sujet qui me fait souci. A savoir concilier justicesociale et bi<strong>en</strong>-être. En effet, je fréqu<strong>en</strong>te et fais partie de ces g<strong>en</strong>s quiessai<strong>en</strong>t de mieux consommer (Jardins de Cocagne, covoiturage) <strong>en</strong>fin quiessai<strong>en</strong>t de faire “moins pire” ! Mais je vois actuellem<strong>en</strong>t une dérive quim’inquiète. Par souci de mieux éduquer ses <strong>en</strong>fants, on fuit l’éducationnationale au profit d’écoles alternatives, où l’on se retrouve <strong>en</strong>tre soi. Idempour la santé : l’ostéopathe et autres “-pathe” non-remboursés remplac<strong>en</strong>tle généraliste. Et mon idéal républicain “justice pour tous” se trouve questionné.L’hôpital public, l’école publique etc. ne serai<strong>en</strong>t-ils plus bons quepour ceux, hélas, qui n’aurai<strong>en</strong>t pas les moy<strong>en</strong>s de payer autre chose ?Comm<strong>en</strong>t faire pour ne pas sacrifier la justice au bi<strong>en</strong>-être ? Cela mériteune discussion qui m’éclairerait.Merci de ne pas mettre mon nom dans votre journal, je risque de blesserdans mon <strong>en</strong>tourage. Or je veux susciter un débat et non condamner deschoix (qui d’ailleurs sont quelquefois les mi<strong>en</strong>s).Le plaisir de vivre simplem<strong>en</strong>tEn ce mom<strong>en</strong>t je ress<strong>en</strong>s le besoin dans mon <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pour la planèteet ceux qui l’habit<strong>en</strong>t (humains, animaux, végétaux) de partir du plaisirplutôt que de la peur de toutes les m<strong>en</strong>aces qui se profil<strong>en</strong>t. Ainsi j’ai écritune petite brochure sur “les plaisirs de la simpl<strong>ici</strong>té volontaire”, une autresur “le bonheur d’être végétari<strong>en</strong>”. La peur existe même chez les g<strong>en</strong>s quine boug<strong>en</strong>t pas, qui demeur<strong>en</strong>t spectateurs. L’acc<strong>en</strong>tuer ne peut que lesparalyser davantage. “A quoi bon réagir, c’est foutu”. Par contre leur montrermon bonheur d’être autonome, de moins polluer, de moins gaspiller, demoins avoir besoin d’arg<strong>en</strong>t et d’être libre face à tout ce que l’on veutnous faire avaler peut donner <strong>en</strong>vie à d’autres de se lancer dans l’av<strong>en</strong>ture,peut donner une raison de vivre à des jeunes qui désespèr<strong>en</strong>t ou se shoot<strong>en</strong>tpour fuir la réalité trop cruelle. D’autre part l’<strong>en</strong>vie c’est créatif. Çafait activer l’imagination. Ça fait passer à l’acte. Je souhaite vraim<strong>en</strong>t unnuméro dessus.Alexis Robert ■Ille-et-Vilaine.BarbouillageSi je souti<strong>en</strong>s à 100% l’action des Déboulonneurs de pub, je trouve dommageque la photographie choisie pour illustrer l’article les concernant(S!l<strong>en</strong>ce n°348, p.51) les montre s’attaquant aux images d’une campagnede prév<strong>en</strong>tion (“celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas”) qui est <strong>en</strong>coremalheureusem<strong>en</strong>t fort nécessaire, me semble-t-il. Nos rues et paysagessont <strong>en</strong>combrés de suffisamm<strong>en</strong>t de paysages criards et commerciaux pourque l’on montre avant tout ces icônes de la consommation à outrance fortjustem<strong>en</strong>t barbouillées. Ne nous trompons pas de cible !Bruno Suzanna ■Var.DRCourrierS!l<strong>en</strong>ce : Si cette affiche géante appelle à la sobriété sur la route, il fautbi<strong>en</strong> admettre qu’elle se trouve noyée au milieu d’affiches prônant sansvergogne alcool et grosses voitures. Des barbouilleurs ont même constatéque ce type d’affiche “civique” fleurissait particulièrem<strong>en</strong>t vite sur deslieux régulièrem<strong>en</strong>t barbouillés. Les Déboulonneurs les barbouill<strong>en</strong>t donccomme les autres car c’est moins au cont<strong>en</strong>u de l’affichage qu’ils s’attaqu<strong>en</strong>tqu’à son format gigantesque, qui <strong>en</strong>vahit l’espace sans laisserau passant ou à l’automobiliste sa liberté de réception.Le m<strong>en</strong>songedes “biocarburants”Je voudrais signaler que les termes “biocarburants” et “biodiésel” sont desm<strong>en</strong>songes publ<strong>ici</strong>taires et <strong>en</strong> plus une moquerie de la loi. D’après la directiveeuropé<strong>en</strong>ne le terme bio est réservé seulem<strong>en</strong>t à des produits prov<strong>en</strong>antde l’agriculture biologique. Les huiles recyclées utilisées dans la productionde ces nouveaux carburants n’ont pas <strong>en</strong>core le label “bio”. (…)Ici, <strong>en</strong> Espagne, a vu le jour un nouveau carburant sous le nom de“biodiésel”. Ce produit conti<strong>en</strong>t 10% d’huile végétale mais il est v<strong>en</strong>duavec toutes les vertus du 100% végétal. Les termes “carburant végétal”ou “agrocarburants” ne sont-ils pas plus adaptés à la réalité ?Et “bio” quand l’huile provi<strong>en</strong>t de l’agriculture biologique.Daniel Haber ■Espagne.Le bio à tous prix !Manger bio est <strong>en</strong> même temps plus cher, pas plus cher, et moins cher quele conv<strong>en</strong>tionnel. Plus cher dans l’immédiat (coûts directs), +30% ? Pasplus cher si l’on équilibre autrem<strong>en</strong>t ses repas (diminuer la partie carnée,—20% à —30%) ou si nous pr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> compte le surplus de nutrim<strong>en</strong>tsbio qui est <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne de 25%. Moins cher si l’on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> considérationles coûts indirects du conv<strong>en</strong>tionnel plus les deux argum<strong>en</strong>ts ci-dessus. Lebio est moins cher que le conv<strong>en</strong>tionnel si l’on ti<strong>en</strong>t compte des coûts indirectsde ces derniers ! Chaque ménage europé<strong>en</strong> donne 457€ par an via laPAC (politique agricole commune) pour subv<strong>en</strong>tionner l’agriculture europé<strong>en</strong>ne,ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t la conv<strong>en</strong>tionnelle, qui coûte plus, du fait de sespollutions (air, eau, sol) et des coûts générés par les maladies. Nous nepayons donc pas le juste prix <strong>en</strong> achetant “conv<strong>en</strong>tionnel”.Alfred Hadey ■Haut-Rhin.SILENCE N°350 Octobre 200749


BâtirécologiqueChronique d’uneconstruction<strong>en</strong> boisEmmanuel CarcanoEd. Terre vivante(38710 M<strong>en</strong>s)2007 - 166 p. - 21€LivresVo<strong>ici</strong>, richem<strong>en</strong>t illustrée,l’évolution pas à pas d’unchantier de maison écologique <strong>en</strong>bois : permis de construire, mise<strong>en</strong> place d’un puits canadi<strong>en</strong>,d’une cuve de rét<strong>en</strong>tion des eauxde pluie, fondation <strong>en</strong> moellons,ossature bois, plancher cloué,isolation <strong>en</strong> ouate de cellulose,toiture végétalisée, toitureclassique, vitrages, m<strong>en</strong>uiserie,briques autour du chauffage bois,bardage extérieur, chauffagesolaire thermique et <strong>en</strong> annexe,le budget (110 000 €) et lesoutils nécessaires. A chaqueétape, explication des choix,des compromis, des précautionsà pr<strong>en</strong>dre. Un exemple concret.MB.Œuvrescomplètes,Chansons, poèmes,romans, préfaces,écrits libertaires,correspondance,Georges Brass<strong>en</strong>s,édition établie parJean-Paul Liégeois,Ed. Le Cherche midi2007 - 1580 p. - 25€Le bonheur ! L’intégraleextrêmem<strong>en</strong>t complète deGeorges Brass<strong>en</strong>s, que demanderde plus ? On trouve dans ce livrede plus de mille cinq c<strong>en</strong>ts pagestoutes ses chansons <strong>en</strong>registrées,évidemm<strong>en</strong>t, mais aussi les chansonschantées par d’autres, les(nombreuses) chansons dejeunesse inspirées par Tr<strong>en</strong>et,les variantes et de nombreuxbrouillons, notamm<strong>en</strong>t dechansons inédites. Figure aussil’œuvre poétique de Brass<strong>en</strong>s, soittrois recueils, un long poème quiest quasi une pièce de théâtre, etdivers poèmes épars. Citons égalem<strong>en</strong>tdeux courts romans, sansdoute mineurs.Les écrits libertaires, et plus<strong>en</strong>core la correspondance, sontdes témoignages irremplaçablesde leur époque (l’après-guerre),et des mines d’information sur lavision des choses qu’avait le jeuneBrass<strong>en</strong>s baignant dans lesmilieux anars parisi<strong>en</strong>s. Les chroniquesparues sous pseudonymedans Le Libertaire sont d’unevigueur impressionnante. Les préfaces,parfois surpr<strong>en</strong>antes, nousr<strong>en</strong>seign<strong>en</strong>t sur certaines des fréqu<strong>en</strong>tationsde l’auteur à l’époqueoù il était connu, ainsi que surson approche de la question :“J’ai horreur d’écrire des préfaces,et vous détestez certainem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> lire”. Brass<strong>en</strong>s, quoi...Ajoutons que chaque partie estprécédée d’une prés<strong>en</strong>tation éclairanteet que le tout est complétépar une série d’index. Bref, toutBrass<strong>en</strong>s pour 25 €, ça ne se discutepas longtemps. Jean-MarcLuquet.Femme =danger ?Pour <strong>en</strong> finiravec le mythede la femmedangereuseGonzague de SallmardEd. Homnisphères,collection Décrypt’age2007 - 224 p. - 14€De l’antiquité à nos jours, l’auteurnous dresse un compte-r<strong>en</strong>duclair et sans concession de lamanière dont la femme fut traitéepar l’homme. Toutes les époquesont vu naître <strong>en</strong>vers la femme desaccusations sans fondem<strong>en</strong>t si c<strong>en</strong>’est celui de conserver le pouvoiraux mains de l’homme. Des supposéestares physiques auxS!l<strong>en</strong>ce ne commercialise pas les livres prés<strong>en</strong>tés dans cette rubrique.faiblesses psychiques, de laconception de la femme commedangereuse au fonctionnem<strong>en</strong>tdes sociétés à la femme incapable,<strong>en</strong> passant par les accusationsde sorcellerie et les idéesfausses colportées par les romanciers,le clergé, les médecins…c’est à un effroyable résumé historiquedu sexisme auquel nousconvie Gonzague.À lire de toute urg<strong>en</strong>ce pour ser<strong>en</strong>dre compte de ce qu’ont eu àsubir les femmes et des préjugésqu’il nous reste <strong>en</strong>core à abattrepour l’égalité des droits. JP.Petite traitéde naturopathieà l’usage des maladesqui veul<strong>en</strong>t retrouverla santé et des bi<strong>en</strong>sportants qui veul<strong>en</strong>tle resterde Christopher VaseyEd. Jouv<strong>en</strong>ce2007- 160 p. - 14,50€Même s’il comporte un longpassage consacré aux principesde la naturopathie, ce livre seveut surtout un manuel pratiquepour corriger le terrain de chaqueindividu, et pour le garder <strong>en</strong>équilibre. Il s’adresse avant toutaux particuliers qui trouveront d<strong>en</strong>ombreuses réponses aux raisonspour lesquelles ils tomb<strong>en</strong>tmalades et comm<strong>en</strong>t ils peuv<strong>en</strong>tremédier aux déséquilibres. Il setermine par un dictionnaire thématiquedes concepts de la naturopathie.Le côté pratique esttrop succinctem<strong>en</strong>t abordé, maiscet ouvrage est tout de même unebonne base sur le sujet. MJ.Les couvre-solsDavid S. Mack<strong>en</strong>sieEd. du Rouergue2007 - 240 p. - 22€Très richem<strong>en</strong>t illustré, ce livr<strong>en</strong>ous prés<strong>en</strong>te plus de 1000couvre-sols vivaces avec pourchacun un descriptif completdont la zone de culture possible.Après une introduction qui nousrappelle les différ<strong>en</strong>ts rôles descouvre-sols et les grandes lignesde leur <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, un classem<strong>en</strong>tpar type nous permet de nousy retrouver devant l’importancede ce répertoire de plantes.Chacun pourra y puiser desespèces de quoi embellir des parcellesde terrains diff<strong>ici</strong>les à couvrir: buttes, parcelle ombragées,bordures de bâtim<strong>en</strong>ts, etc. D<strong>en</strong>ombreux couvre-sols permett<strong>en</strong>tainsi de lutter contre l’érosion,d’autres s’adapt<strong>en</strong>t à desconditions extrêmes : sécheresse,humidité, ombre, salinité du solpar exemple.Un festival de couleurs etde formes qui fera rêver tantle jardinier amateur que lepaysagiste professionnel.Un carnet de bonnes adressesmanque toutefois à ce guide pourêtre parfait, mais il aurait été diff<strong>ici</strong>leà constituer par son auteurétatsuni<strong>en</strong> œuvrant dans leMichigan. Une belle traductionque l’éditeur français pourraitcompléter lors d’une prochaineédition par un répertoire depépiniéristes et de sem<strong>en</strong>ciersproposant un panel de couvre-solsdans nos régions. DF.Rapide essaide théologieautomobileGaspard-Marie JanvierEd. Mille et une nuit2006 - 170 p. - 12€C’est avec humour que se trouvedéveloppée la thèse prés<strong>en</strong>téedans le titre. Un humour qui metau jour les offrandes et lespréceptes de la nouvelle religionqu’est l’automobile et quel’auteur se propose de dévoileravec force citations philosophiquesmais aussi religieuses (del’islam, de la chréti<strong>en</strong>té…).Parmi les points traités nouspourrons ret<strong>en</strong>ir celui de latransformation de l’être humainqui, derrière son volant, changetotalem<strong>en</strong>t de comportem<strong>en</strong>tet qui, pas vu pas pris, fonce àtravers ces paysages dénaturéspour ses besoins, extermine touteespèce animale croisant sa routeet finit par s’accaparer tous lesSILENCE N°350 Octobre 200750


L E L I V R E D U M O I Sdroits… La loi du plus fort, duplus carrossable, dev<strong>en</strong>ant larègle. C’est à un véritable tourd’horizon des méfaits de l’automobileet de ses effets sur nossociétés que Gaspard-MarieJanvier nous invite, et, malgréquelques longueurs, l’essaiest plutôt réussi. JP.La robede MédéeConsidérationssur la décimationdes abeillesGuy BernelasDistribution l’Ange Bleu(41100 V<strong>en</strong>dôme)2006 - 144 p. – 10€Au début des années 1990, lafirme agrochimique Bayer mettaitsur le marché un insect<strong>ici</strong>de àbase d’imidaclopride, puissantneurotoxique, sous le nom deGaucho. Il s’<strong>en</strong>suivit un dépérissem<strong>en</strong>trapide des abeilles butinantLa peurde la natureFrançois TerrassonEd. Sang de la Terre2007 - 272 p. - 21€Réédition d’un livre publié <strong>en</strong>1988 par un naturaliste aussipassionné qu’atypique, mort <strong>en</strong>2006. La thèse est aussi provocantequ’implacablem<strong>en</strong>t réaliste :si notre société détruit son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel, c’est par répulsion<strong>en</strong>vers celui-ci. Nous fondons notrecivilisation techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne et urbaine sur le refoulem<strong>en</strong>t de tout ce quiéchappe à notre volonté, ce qui est une définition possible de la“nature”. Nous sommes d’accord pour aménager des zones de paysage,pour protéger les ours et les chamois, mais gare à ce qui grouille, aupoisseux, <strong>en</strong> un mot à l’organique ! Ces derniers sont moins à protégerqu’à éliminer de notre vision épurée — car apeurée — de la nature.La peur et « l’apartheid » de la nature extérieure vont de pair avecceux de la nature intérieure : “Les sociétés qui détruis<strong>en</strong>t la naturesont aussi des sociétés de répression émotive. Des sociétés où l’onassèche les marais, mais aussi les yeux de ceux qui ont <strong>en</strong>vie de pleurerparce que c’est une émotion dégradante”. C’est tout le monde des émotions,de l’inconsci<strong>en</strong>t, qui font ainsi l’objet d’une exclusion, mais égalem<strong>en</strong>tla mort, l’<strong>en</strong>fance et… la femme, jugés proches de la nature, cegouffre effrayant car non maîtrisable. François Terrasson nous <strong>en</strong>traînepar des chemins inatt<strong>en</strong>dus à travers les mythes et les contes pourr<strong>en</strong>dre compte de ces représ<strong>en</strong>tations de la nature profondém<strong>en</strong>tancrées <strong>en</strong> nous et dont les conséqu<strong>en</strong>ces historiques sont incalculables.Un livre au style très atypique, limpide et facile de lecture, agrém<strong>en</strong>téde nombreuses photos. Une lecture ess<strong>en</strong>tielle qui ne laissera pasle lecteur indemne. GG.les tournesols mais égalem<strong>en</strong>t lemaïs traité avec cette substance.Cet ouvrage résume dans unepremière partie le combat desapiculteurs face à Bayer maiségalem<strong>en</strong>t face à l’État françaisqui mit tout <strong>en</strong> œuvre pourral<strong>en</strong>tir les résultats d’études, lesprocès… Au final les apiculteursont perdu.Dans la suite de l’ouvrage il estquestion des relations <strong>en</strong>tre lemilieu sci<strong>en</strong>tifique, les firmesindustrielles et l’État mais égalem<strong>en</strong>tde critiques quant aux protocolesd’expérim<strong>en</strong>tation, de lanon-exist<strong>en</strong>ce de laboratoires detoxicologie <strong>en</strong> France et du sil<strong>en</strong>cegénéral de tout un chacun.Après un bref historique de lacontamination chimique annoncéedepuis plusieurs déc<strong>en</strong>nies par desRachel Carson, Charbonneau… cesera le tour des consommateursdont, selon Bernelas, “le cons<strong>en</strong>suspopulaire <strong>en</strong> faveur de lasociété industrielle n’est pas selonnous la manifestation dela raison commune, mais lamanifestation d’un manquecommun de raison”.De nombreux problèmes inhér<strong>en</strong>tsà la société de consommation sont<strong>ici</strong> traités sous l’angle du rapportà l’agriculture, à la nature et àl’humain. Ouvrage intéressant quimet à plat certains comportem<strong>en</strong>tspolitiques et économiquesdéjà connus mais analysés <strong>ici</strong> dansle contexte particulier des apiculteurs.JP.T H É Â T R ELes fainéantsdans la valléefertileComédie <strong>en</strong> trois actesAlbert CosseryEd. Joëlle Losfeld(Gallimard)2004 - 122 p. - 10,50€Le grand écrivain égypti<strong>en</strong> AlbertCossery nous invite <strong>ici</strong> à uneincursion jubilatoire dans unefamille assez particulière : Hafezet ses trois fils ont érigé la sieste<strong>en</strong> un véritable art de vivre. A telpoint que Galal ne se lève du litoù il est couché depuis 7 ans qu’àcontrecœur, de temps à autre,pour pr<strong>en</strong>dre un repas. La tranquillitédu lieu semblerait nedevoir jamais être perturbée, sides idées tout à fait néfastes n’<strong>en</strong>étai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ues à traverser l’espritde certains de ses habitants. Levieux Hafez a <strong>en</strong> effet décidé dese marier. De quoi perturber lesommeil général et décl<strong>en</strong>cher lesintrigues les plus perfides pouréviter le drame de surgir : la prés<strong>en</strong>ced’une femme dans cettemaison, avec toute l’agitationinutile et dérangeante que celle-ciimpliquerait ! Rafik aura-t-il lecourage de… monter l’escalierpour aller dans la chambre de sonpère discuter avec lui ? Autrecalamité : c’est Serag qui s’estmis <strong>en</strong> tête de… travailler ! Laréaction de la famille ne se faitpas att<strong>en</strong>dre : “Travailler ! Jeme demande comm<strong>en</strong>t cette idéea pu germer dans ta cervelle. !(…) Crois-moi, il n’y a qu’uneseule dignité pour un homme !LivresDe rester au lit. Quelle sorte demonstre es-tu donc ?”. Cettepièce donne la preuve que l’élogede la paresse est un exercice quise prête plus volontiers <strong>en</strong>core àla comédie qu’à un sévère essaide philosophie ! GG.Une étoilepour Noël ouL’ignominiede la bontéNasser DjemaïActes Sud - Papiers2006 - 47p. - 8,50€Dans une ville anonyme se nouele destin de Nabil, adolesc<strong>en</strong>tdoué issu d’une modeste familled’immigrés. Faisant d’abord lafierté de son père qui met <strong>en</strong> luises espoirs d’asc<strong>en</strong>sion sociale, legarçon subit l’influ<strong>en</strong>ce grandissantede la famille de Jean-Luc,garçon de bonne famille qu’il fréqu<strong>en</strong>teassidûm<strong>en</strong>t. Séduit par laperspective d’une intégration fulgurante,Nabil va-t-il y perdre sonid<strong>en</strong>tité ? En seize tableaux s<strong>en</strong>oue le drame d’une générationdéchirée <strong>en</strong>tre la fidélité à ses origineset les sirènes d’une intégrationforc<strong>en</strong>ée qui peut m<strong>en</strong>er trèsloin… Une piècequi a le mérite deconcilier épaisseurdes personnages etévocation d’un rapportde dominationculturelle et declasse très peuéclairé dans notresociété. Une lectureviol<strong>en</strong>te et touchanteà la fois. GG.L’éducationpopulaire,Monsieur,ils n’<strong>en</strong> ontpas vouluFranck LepageEd. du Cerisier(B-7033 Cuesmes)2007 - 110 p. - 8€Lorsqu’on parle de culture, dequoi parle-t-on ? L’auteur qui aessayé de démocratiser la culturecomme l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d la “gauche” tireaujourd’hui un trait sur la question: il y a fausse route ! Carp<strong>en</strong>dant que l’on offre un peu deculture aux pauvres, les plusriches s’<strong>en</strong> gav<strong>en</strong>t toujours plusSILENCE N°350 Octobre 200751


LivresEcolocashAlice AudoinEd. Anabet2007 - 144 p. - 14€Emilie, jeune consultantedans une <strong>en</strong>treprise deconsultants, s’inv<strong>en</strong>te viteune passion pour l’écologiepour postuler au poste deconseillère <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>tdurable. Pour êtrecrédible, elle va, chez elle, essayer d’adopter un modede vie plus respectueux de la nature. Mais les obstaclesarriv<strong>en</strong>t assez vite : du conjoint qui ne veutpas r<strong>en</strong>oncer à ses pratiques coûteuses pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux <strong>en</strong>treprises qui lui demand<strong>en</strong>t desconseils pour gagner de l’arg<strong>en</strong>t avec le concept dudéveloppem<strong>en</strong>t durable. L’auteure manie avec beaucoupd’humour les idées écologistes et la confrontationavec ce qui est le but d’une <strong>en</strong>treprise : gagnerde l’arg<strong>en</strong>t. Et la course aux m<strong>en</strong>songes s’amplifierajusqu’à la chute finale… L’auteure qui a exercé cemétier n’a eu semble-t-il qu’à observer son milieupour y intégrer une histoire qui somme toute est toutà fait vraisemblable. Un pamphlet contre le développem<strong>en</strong>tdurable absolum<strong>en</strong>t dél<strong>ici</strong>eux. MB.BombyxAnne RambachEd. Albin Michel2007 - 350 p. - 19€Une journaliste se trouvedans un restaurant du quartierchinois, à Paris, quand elleassiste à un massacre. Versionoff<strong>ici</strong>elle : règlem<strong>en</strong>t de compte<strong>en</strong>tre mafias chinoises. Mais cela ne correspond pasà ce qu’elle a vu. Les m<strong>en</strong>songes tomberont les unsaprès les autres pour laisser place à une vaste manipulationsur les possibilités du bio-terrorisme. Un bonthriller, sans plus. FV.L’ombredu v<strong>en</strong>tCarlos Ruiz ZafonEd. Livre de poche2006 - 638 p. - 8€Dans l’Espagne de Franco,juste après la guerrecivile, à Barcelone, un jeunegarçon est am<strong>en</strong>é par sonpère libraire à choisir un livreau Cimetière des livres oubliés. Ce sera un livreétrange que plusieurs personnes chercheront à seprocurer et qui lanceront l’<strong>en</strong>fant puis l’adulte dansla quête de l’histoire de l’auteur. Avec <strong>en</strong> toile defond les blessures de la politique, une quête au seinde la ville, à la limite du fantastique et de la poésie.Une épopée, best-seller <strong>en</strong> Espagne avec plus de8 millions d’exemplaires v<strong>en</strong>dus. FV.R O M A N SLuzou le tempssauvageElsa OsorioEd. Métailié2002 - 354 p. - 10€En 1998, Luz retrouve sonpère arg<strong>en</strong>tin qui vit àMadrid. Celui-ci, réfugié politiqueayant fui la dictature, ignorait totalem<strong>en</strong>t qu’ilavait une fille, sa compagne étant morte <strong>en</strong> prison.Luz explique alors comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux ans, elle a pureconstituer son histoire. Comme de nombreux<strong>en</strong>fants de “disparus” nés <strong>en</strong> captivité au milieu desannées 70, elle a été adoptée par la famille d’uncolonel. Une quête de la vérité particulièrem<strong>en</strong>témouvante, avec des plongées dans l’horreur desprisons de l’époque, et la vie d’une jeune fille dansune famille qui vit sous le contrôle d’un militaireproche du pouvoir. Des terribles répressions dela dictature de l’époque au courage des grands-mèresde la Place de Mai, avec comme originalité <strong>ici</strong> quec’est une fille qui cherche sa famille et non l’inverse.Un récit parfois à la limite du supportable tellem<strong>en</strong>tElsa Osorio sait vous plonger dans cette viequotidi<strong>en</strong>ne brutale. MB.Les cerfs-volantsde KaboulKhaled HosseiniEd. 10/182006 - 410 p.Atravers la vie du jeuneAmir, fils d’un riche commerçantpachtoun, qui partagesa vie et ses jeux, notamm<strong>en</strong>tles concours de cerfs-volants,avec le jeune Hassan, jeunechiite, fils d’un serviteur, l’auteurnous fait revivre la vie àKaboul, <strong>en</strong> Afghanistan, dansles années 70, vu du côté des seigneurs. Et puis lestroupes soviétiques <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t le pays et la famillefuit aux USA. Là, la vie est plus morose. Durantl’été 2001, un coup de fil va rappeler Amir <strong>en</strong>Afghanistan, pour de terribles révélations sur sonpassé. Une très belle histoire, fort bi<strong>en</strong> écrite, maisqui manque cruellem<strong>en</strong>t de recul politique : lescharges contre les Talibans et les Soviétiques sontsans doute justes, mais l’auteur évite soigneusem<strong>en</strong>tde décrire les visées dominatrices des Etats-Unissur le pays. Cela s<strong>en</strong>t la propagande pour justifierla situation actuelle. MB.et comme pour l’arg<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>tplus vite que les autres. Alorsque faut-il faire ? Dans un longmonologue, l’auteur raconte son<strong>en</strong>quête sur cette dérive de la cultureet nous raconte sa r<strong>en</strong>contreavec Mademoiselle Faure, unevieille dame qui lui rappelle comm<strong>en</strong>tà la fin de la guerre, <strong>en</strong>France, lors du premier gouvernem<strong>en</strong>td’union nationale, les communistesont essayé de mettre <strong>en</strong>place l’éducation populaire etcomm<strong>en</strong>t les gaullistes ont noyé leprojet <strong>en</strong> l’intégrant dans leet des sports, puis comm<strong>en</strong>t AndréMalraux a créé le ministère de laculture, un moy<strong>en</strong> de faire <strong>en</strong>trerau musée les initiatives, de fossiliserla création, de la limiter àquelques grands artistes institutionnels,œuvre brillamm<strong>en</strong>t achevéepar Jack Lang sous gouvernem<strong>en</strong>tsocialiste. Et la conclusionde cette première pièce qui <strong>en</strong>annonce une autre : “L’ess<strong>en</strong>tieln’est pas d’être utiles aux dominés,mais nuisibles aux dominants”.Même si on l’a compris,cette pièce de théâtre-action estextrêmem<strong>en</strong>t politique, l’humourde l’auteur et, tout au long de lapièce, ses digressions sur sa viequotidi<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong> font que la lectureest facile et passionnante. MB.C . D .Le FacteurClovis Cayou2006 - 13 titresEncore un CD qui ne passerasûrem<strong>en</strong>t pas sur les radios.Il faut dire que, par exemple,quand ce chanteur se moque duconsumérisme dans “la cartede fidélité”, ce n’est pas trèsporteur ! En fait, avec sa guitare,l’artiste incite l’auditeur à “lâcherprise”. Avec humour, un ri<strong>en</strong> demoquerie, une petite ressemblanceavec Ricet Barrier et pas mal deréfér<strong>en</strong>ces folkloriques, ce chantrede la simpl<strong>ici</strong>té, trace un sillondissolu, festif, et facétieux. Sesairs et ses textes, <strong>en</strong>traînant pourla plupart, pourrai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> ne plusvous lâcher et vous emballer pourlongtemps. MJSILENCE N°350 Octobre 200752


PUB Alter Sante 07-1.qxd 3/09/07 13:44 Page 1DÉCOUVREZCompr<strong>en</strong>dre pour agir“J’ai connu votre m<strong>en</strong>suelchez mon ostéopathe, ilcorrespond à ce que jesuis: proche de la nature età l’écoute de mon corps.”M. L., Morlaix“J’ai <strong>en</strong>fin trouvédans vos colonnes lemal dont je souffraisdepuis 6 ans”…Mme F., Gr<strong>en</strong>oble“Grâce à vous, j’aidécouvert l’aromathérapiequi me permetde résoudre bi<strong>en</strong> desproblèmes de santé”Mme H, ArcachonBON DE COMMANDE A r<strong>en</strong>voyer avec votre chèque àPour découvrir le m<strong>en</strong>suel, demandez 1 numéro gratuit■ Alternative Santé est la première revueconsacrée aux médecines alternatives (créée<strong>en</strong> 1977 [ex L’Impati<strong>en</strong>t ]).■ Vous abonner, c’est faire un acte militant <strong>en</strong>faveur de leur reconnaissance.Le magazine est égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te <strong>en</strong> kiosque et danscertains magasins naturels.Pour tout abonnem<strong>en</strong>t,vous recevrezgratuitem<strong>en</strong>t 1 hors-série11, rue Meslay, 75003 Paris. Tél. : 01 44 54 87 00 ; Fax : 01 44 54 87 09 ; www.courrier@alternative-sante.fr1) Je m’abonne à ALTERNATIVE SANTÉ pour 1 an (54 € ) ❏ pour 6 mois (30 € ) ❏2) J’achète…… hors-série(s) au prix de 7 € l’exemplaire (+ 0,54 € de frais de port) choisi(s) parmi la liste suivante :❏ n° 36 : De belles d<strong>en</strong>ts pour la vie ❏ n° 35 : Les allergies ❏ n° 34 : Les bonnes réponses des médecines complém<strong>en</strong>taires❏ n° 33 : Quand l’esprit agit sur le corps ❏ n° 32 : Les complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires ❏ n° 31 : Cancer et médecines complém<strong>en</strong>tairesNom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code Postal . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Courriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .échange publ<strong>ici</strong>taire échange publ<strong>ici</strong>taireSILENCE N°350 Octobre 200753


LivresDesc<strong>en</strong>donsdans la rueMichel Sardonet le Banga Loping BandEd. Dadaprod(94300 Vinc<strong>en</strong>nes) 06 60 77 14 60banga.dadaprod.org2007 – 4 titresAlbum bref, mais int<strong>en</strong>se. Enquatre titres, à l’acc<strong>en</strong>t plutôtrock, mâtiné de reggae, lechanteur dénonce les m<strong>en</strong>songesdes politiques (ah les “beaux”discours de Nicolas et deSégolène !) et <strong>en</strong> appelle àla résistance dans la rue, s’<strong>en</strong>pr<strong>en</strong>d à l’industrie du disque ainsiqu’aux fans de 4x4. Un derniermorceau plus poétique (texte deRimbaud) clot cet Opus certestrop court, mais mordant et acéréà souhait. MJ.Les<strong>en</strong>chantêtuesTrio vocalcontact :les<strong>en</strong>ch@hotmail.com2002 - 6 titresCe trio féminininterprète a capella six chantstraditionnels de six cultures différ<strong>en</strong>tes.La pureté des voix nedevrait avoir aucun malà <strong>en</strong>voûter les inconditionnels decette forme artistique. MJ.Le moraldes ménagesCéline CaussimonEd. Le chant du monde2007 – 14 titresAlbum après album, CélineCaussimon continue de creuserson sillon suave dans la sphère dela chanson à texte. Ici, elle <strong>en</strong>traînel’auditeur du côté des bizarreriesde la vie d’aujourd’hui :internet, les “micro-ondes” (ettous ces objets inutiles), la surconsommation,la mondialisation,la désertification du monde rural,la malbouffe, ne lui convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas . Elle le rev<strong>en</strong>dique, elle leproclame avec conviction et ironie,elle ne va “pas dans le s<strong>en</strong>sde la marche”. A ces phénomènes<strong>en</strong> vogue, elle préfère l’amour, lajoie, la fête, la l<strong>en</strong>teur, l’imagination,la simpl<strong>ici</strong>té, ou la poésie,soit de l’intemporel, de l’impérissable.Sur des arrangem<strong>en</strong>ts compr<strong>en</strong>antsurtout un accordéon etdes instrum<strong>en</strong>ts à cordes, remplaçantla prédominance du piano duprécéd<strong>en</strong>t album, ses morceaux,moqueurs, joyeux ou doux commeune caresse, projett<strong>en</strong>t des étincellesd’intellig<strong>en</strong>ce dans la tête.MJ.V I D É OSimpl<strong>ici</strong>tévolontaire etdécroissanceJean Claude Decourt186 Av<strong>en</strong>ue de la Mer,4, Rés. de la Rascasse,11210 Port la Nouvelle2007 - 120’ - Prix libreCe film est le premier d’unecollection sur ces sujetsde société. Il est réalisé <strong>en</strong> autoproduction.P<strong>en</strong>dant plus d’uneheure des individus parl<strong>en</strong>t de ladécroissance, ce qu’ils <strong>en</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t,ce qu’elle incarne aujourd’hui, lesespoirs qu’elle peut représ<strong>en</strong>terpour les hommes et la survie dela planète. Plusieurs chapitrescompos<strong>en</strong>t cette œuvre. La multipl<strong>ici</strong>tédes interv<strong>en</strong>ants r<strong>en</strong>d cedvd riche, varié et plaisant. On nevoit pas le temps passer. Les nombreusesopinions, émises parSerge Latouche et Paul Ariès(<strong>en</strong>tre autres), sont claires etpleines de bon s<strong>en</strong>s. Malgréquelques petites répétitions (surl’empreinte écologique notamm<strong>en</strong>t),ce docum<strong>en</strong>taire est unebonne base pour parler de ladécroissance, et un bon supportpour introduire un débat sur cethème. L’auteur souhaite que sondvd circule le plus largem<strong>en</strong>t possible.Aussi une petite aide financière(<strong>en</strong> commandant ce supportnotamm<strong>en</strong>t) sera la bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue,certes pour qu’il r<strong>en</strong>tre dans sesfrais, mais surtout pour qu’ilpuisse continuer à produired’autres films sur cette questionimportante. MJ.NOUS A VONS ÉGA LEMENT REÇU■ La Fin annoncée d’homo sapi<strong>en</strong>s sapi<strong>en</strong>s, Lauriane d’Este, éd. Sang de laTerre, 2007, 206 p., 17,80 €. Dans une première partie, l’auteure fait un tour dece qui m<strong>en</strong>ace l’humanité : l’empoisonnem<strong>en</strong>t chimique, les OGM et les biotechnologies,l’extinction des espèces et le changem<strong>en</strong>t climatique. Lauriane d’Estes’intéresse <strong>en</strong>suite au mythe du progrès <strong>en</strong> montrant la confusion qu’il <strong>en</strong>traîne,la croyance que l’on peut dominer la nature, que la technologie résoudra tous lesproblèmes… et comm<strong>en</strong>t la sci<strong>en</strong>ce s’autojustifie pour poursuivre dans des voiesque personne n’a finalem<strong>en</strong>t choisies. Elle <strong>en</strong> arrive à la nécessaire décroissanceet prés<strong>en</strong>te le scénario Négawatt comme une des propositions intéressantes àdébattre au plus vite. De bonnes analyses même si le lecteur de Sil<strong>en</strong>ce y trouverapeu de choses nouvelles.■ Les Modèles du futur, changem<strong>en</strong>t climatique et scénarios économiques,sous la direction de Amy Dahan Dalmedico, éd. La Découverte/Recherche, 2007,250 p., 29 € Comm<strong>en</strong>t la montée <strong>en</strong> puissance de la crise climatique mais aussila critique de la durabilité du développem<strong>en</strong>t sont prises <strong>en</strong> compte dans lessci<strong>en</strong>ces, avec les <strong>en</strong>jeux politiques que cela suppose. Comm<strong>en</strong>t les économistessont am<strong>en</strong>és à considérer le long terme… et donc à remettre <strong>en</strong> cause la notionde croissance. Comm<strong>en</strong>t les sci<strong>en</strong>tifiques doiv<strong>en</strong>t faire abstraction des pressionsexercées par les politiques, les médias, les lobbies, les associations, pour essayerde rester sur un terrain objectif.■ Dis-moi, mon p’pa, c’est quoi l’homme ? Bocampe, éd. de l’Escarboucle(CP 894, CH-1401 Yverdon-les-Bains), 2007, 130 p., 17 €. Monologue del’auteur vers un fils virtuel, <strong>en</strong>tre poésie et oralité : la place de l’hommesur la planète, la connaissance, la solitude, l’amour, la joie… P<strong>en</strong>sées philosophiquesdébridées.■ Comm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre la santé publique ? Cosmopolitiques n°14, éd. Apogée,2007, 190 p., 18 €. Si “trou” de la Sécu il y a, c’est <strong>en</strong> grande partie parceque nos politiques de santé sont sous le contrôle des firmes pharmaceutiques.Comm<strong>en</strong>t rep<strong>en</strong>ser la santé pour le bi<strong>en</strong> des personnes et non pour le portefeuilledes actionnaires ? Comm<strong>en</strong>t mieux pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les politiques deprév<strong>en</strong>tion, les médecines alternatives, comm<strong>en</strong>t dépasser les spécialités médicalesactuelles ? Une vingtaine d’auteurs, dont Philippe Pignare ou André Cicolella,font des propositions.■ ABC de l’homéopathie animale, B<strong>en</strong>oit Sauvan, éd. Grancher, 2007, 174 p.16 €. Les conseils d’un vétérinaire homéopathe.■ L’écoag<strong>en</strong>da 2008, éd. La Plage (34200 Sète), 2007, 144 p. 15 €,sur papier recyclé, <strong>en</strong> couleurs, avec une double page thématique toutes lesquatre semaines… et une énorme erreur : pour inciter les g<strong>en</strong>s à pr<strong>en</strong>dre le train,une carte des lignes fournie par la SNCF… où ne figur<strong>en</strong>t plus les petites lignes !La liaison Lyon-Bordeaux a disparu comme la ligne Paris-Béziers ou <strong>en</strong>corele train pour Cherbourg !■ ABC de l’argile, Jean-Christophe Charrié, éd. Grancher, 2007, 240 p. 20 €.Il y a longtemps que l’on a repéré les bi<strong>en</strong>faits des argiles. L’auteur prés<strong>en</strong>te dansune première partie les différ<strong>en</strong>tes argiles, puis longuem<strong>en</strong>t les travaux sci<strong>en</strong>tifiquesqui ont validé les découvertes empiriques ; <strong>en</strong>fin, dans une dernière partie,il donne des méthodes de soins pour de nombreuses infections. Un moy<strong>en</strong> peu coûteuxde se soigner, valable pour de nombreux maux.■ Quinoa, Cléa, Delphine Chartron et Philippe Barret, éd. La Plage (34200Sète), 2007, 100 p. 18 €. Le quinoa est une fausse céréale importée des Andes(<strong>en</strong> fait de la famille des blettes, de la betterave et des épinards). Sa culture d’exportationne va sans problème comme le rappelle un peu brièvem<strong>en</strong>t ce très beaulivre de cuisine.■ L’av<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> vert, Comité 21, éd. Seuil, 2007, 220 p. 19 €. Le comité 21 oucomité français pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et le développem<strong>en</strong>t durable est un réseaud’acteurs regroupant des collectivités, des associations (FNE, WWF…), des<strong>en</strong>treprises (GDF, Aéroport de Paris…). Il est né après le sommet de Rio <strong>en</strong> 1992pour <strong>en</strong> faire appliquer les décisions. Ce livre fait des propositions dans ledomaine de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, de la santé et de l’emploi. Si le discours estédulcoré, il a le mérite de regorger de données chiffrées et d’exemples d’actionsm<strong>en</strong>ées par les Etats ou les collectivités locales.■ Putain de guerre, Joshua Key, éd. Albin Michel, 2007, 268 p. 19 €. Engagédans l’armée pour subv<strong>en</strong>ir aux besoins de sa famille, l’auteur, 20 ans, est <strong>en</strong>voyé<strong>en</strong> Irak où il découvre l’horreur de la guerre : pillages, viol<strong>en</strong>ces, viols, tirs sur lescivils… au bout de huit mois, il profite d’une permission pour déserter au Canada.Un témoignage de plus sur l’absurdité de la guerre et sur l’immoralité de lapolitique des Etats-Unis, vu de l’intérieur.■ La conduite conviviale, Abdessamad B<strong>en</strong>nani, éd. Jouv<strong>en</strong>ce, 2007, 144 p.12,90 €. La théorie de l’auteur est que notre mode de conduite des voitures traduitcomm<strong>en</strong>t nous nous conduisons dans la vie. Il ne lui vi<strong>en</strong>t même pas à l’idéeque l’on puisse vivre sans voiture (30% de la population française, 50 % desParisi<strong>en</strong>s… 90 % de la population mondiale), pire, il écrit “comme la voiture,la téléphonie mobile est un instrum<strong>en</strong>t extraordinaire pour notre bi<strong>en</strong>-être. Il estsynonyme de liberté et de bi<strong>en</strong>-être”. Mais bi<strong>en</strong> sûr ! Il est surtout source decancers du cerveau, d’autant plus qu’on l’utilise dans un espace métalliquefermé… une voiture par exemple. Quand le développem<strong>en</strong>t personnel conduità écrire n’importe quoi !■ La morale, les droits de la femme, Wolinski, éd. Hors-collection, 2007,320 p. 15 €. Recueil de p<strong>en</strong>sées et de dessins de l’auteur, largem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dessousde la ceinture.SILENCE N°350 Octobre 200754


✉ Courriers :9 rue Dum<strong>en</strong>ge, F 69317 Lyon Cedex 04✆ Comptabilité - Abonnem<strong>en</strong>ts :04 74 07 08 68 mardi 8h30-11h et 13h30-16h04 78 39 55 33 jeudi 10h-12h et 14h-17h✆ Rédaction :04 78 39 55 33 mercredi10h-12h et 14h-17h✆ Stands, correspondants, dépositaires :04 78 39 55 33 lundi et mardi10h-12h et 14h-17h✉ Virem<strong>en</strong>ts bancaires :CCP 550 39 Y LYON✉ Distribution <strong>en</strong> Belgique :Brabant-Ecologie - Route de R<strong>en</strong>ipont, 33 B- 1380 Ohain - Tél / fax : 02 633 10 48 CCP000 15 19 365 54✉ Distribution <strong>en</strong> Suisse :Contratom CP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12 CCP 17-497696-4Imprimé sur papier 100 % recycléblanchi sans chlore par Atelier 26 - LoriolTél : 04 75 85 51 00Les textes sont sous la responsabilitéde leurs auteurs. Les brèves sont desrésumés des informations que l’on nouscommunique.Textes : sauf m<strong>en</strong>tion contraire, la revueautorise, sous réserve de citer la source,la copie illimitée à usage privé des textes.Les utilisations à usage pédagogique sontégalem<strong>en</strong>t autorisées. Tout usagecommercial est soumis à notre autorisation.Illustrations : Les photos et dessins rest<strong>en</strong>tla propriété de leurs auteurs.N° de commission paritaire :0910 G 87026N°ISSN 0756-2640Date de parution : 4 e trimestre 2007Tirage : 8200 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePerman<strong>en</strong>ce : lundi 10h-12h et 14h-17h✆ 04 78 39 55 33Administrateurs : Alexandre Esteban,Myriam Cognard, Mimmo PucciarelliRÉALISATION DE LA REVUEDirecteur de publication :Mimmo PucciarelliSecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Matthieu Barbaroux,Michel Bernard, Guillaume Gamblin,Esteban Montoya, Vinc<strong>en</strong>t Peyret,Mimmo Pucciarelli, Francis VergierDessinateurs : Elisa, LasserpeCorrecteurs : Sara Martinez, SylvieMichel, Emmanuelle Pingault,Raymond Vignal, Françoise WeitéPhotographes : ADAV, Alain BachellierMatthieu Barbaroux, Marie Clem’s,J.Nefzger, P .Roullaud, Raymond Vignal,Pierre-Emmanuel WeckEt pour ce numéro : Alain Aubry, JacquesCaclin, Françoise Chanial, MargueriteDescamps, Fabi<strong>en</strong>, Christophe Goby,Michael Herinx, Gaston Jouffroy, ChristianLagasse, Juli<strong>en</strong> Lassauque, Jean-MarcLuquet, Thomas Marshall, Vinc<strong>en</strong>t Martin,Paulette Mazoyer, Marie Najman,Madeleine Nutchey, Mireille Oria, JocelynPeyret, Lucie Piro, Alexis Robert, ReineRosset, Xavier Sérédine, MyriamTravostino, Bernard Valette,Gregg West, Bas Van Zuijl<strong>en</strong>Couverture : DRCommander un anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles. Ils sont à commanderuniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France. Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ , 3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .Numéros régionaux■ 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 4 €■ 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 4 €■ 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Marais poitevin.Kvinpetalo. Le hameau de la Brousse. Maisondu MER 17. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 318-319 Drôme / Ardèche.Terre et humanisme. Tofoulie. Le loup. Jeûneet randonnée. La CRII-Rad. Naître à la maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais.Des jardins dans la ville. La Maison de lanature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Droit au vélo.La Malterie. Laisse ton empreinte. . . . 4 €■ 331 Ariège et Hautes-PyrénéesPhébus Ariège. La Coume. Terre de couleurs.Saveurs d’ailleurs.Village écolo ou écovillage ?Millepatte.Prommata. Equitable. . . . . . . 4 €■ 337 ParisParis à vélo. La Passerelle.Le Picoulet. Bébé<strong>en</strong> vadrouille. Radio libertaire. Le Barbizon.l’UPF. la Piñata. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 342 Var et Alpes-MaritimesFerme du collet. Diables bleus.Eccomondo.Corr<strong>en</strong>s.Hélichryse. AMAP, Cravirola,Guy Rottier, Ouvert et durable . . . . . . 4 €S’abonner à S!l<strong>en</strong>ceFrance métropolitaine■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 15 €■ Particulier 1 an 40 €■ Institution 1 an 80 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans 65 €■ Groupés par 3 ex 1 an 100 €■ Groupés par 5 ex 1 an 150 €■ Petit budget 1 an 25 €France : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce,9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04CCP 550-39-Y Lyon■ 348 Région C<strong>en</strong>treLa petite Ménardière. Le Chi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t.Cirque Bidon. La Niche. Radio béton . . 4 €Autres numéros■ 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginer unebanque transpar<strong>en</strong>te. Bureautique et économiesd’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>t surla maison qui brûle. La pile à combustible 4 €■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson. Energie :L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire . . . . . . . . . 4 €■ 328 Décroissance, social et emploiTéléphone portable. Economie alternative :Perche Activités, La Péniche . . . . . . . 4 €■ 329 Désobéissance civiqueEcozac à Paris. La maison de l’Ecologiede Lyon.Téléphone portable (2) . . . . . 4 €■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance . . . . . . . . 4 €■ 334 Terre, terroir, territoireTchernobyl. Autonomadisme contre libéralisme.Dix ans de sevrage radiophonique . . . . 4 €■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ? Biocarburant.Nanotechnologies. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 336 Décroissance : p<strong>en</strong>serla transitionLyon-Turin : Gérard Leras. Mouvem<strong>en</strong>t anti-Suisse■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n°25 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 22 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans........... 85 €■ Petit budget 1 an........... 35 €Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54CPE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox. . . . . . . . 4 €■ 339 Handicap et alternativesSeveso. Action non-viol<strong>en</strong>te. Déboulonneurs.Massage café. Alternative Santé. . . . . 4 €■ 340 Pour des innovations frugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maison desFemmes. Le café du soleil. OK Chorale . 4 €■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable :pratique néo-coloniale ? . . . . . . . . . . 4 €■ 343 Changeons la recherche !Paul Ariès. Révolution et décroissance.Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.. . . 4 €■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole. . . . . . . . . . . 4 €■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies. Décroissance: dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille 4 €■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes ?.Munich : la bio protège l’eau . . . . . . 4 €■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne 4 €■ Dev<strong>en</strong>ons des médias alternatifs, éditions du P’tit gavroche. 2006, 370 p, 10 € (+ 3€ frais de port)je règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalComuneSuisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4


Marj07_Sil<strong>en</strong>ce_175x265 9/07/07 17:33 Page 1SalonBio&Nature9-18 novembre 2007500 exposants, 130 ateliers,20 confér<strong>en</strong>ces…L’éco-attitude, une alternative possible pour tousAutorisation ministérielle10h30-19h – Nocturne 21h le v<strong>en</strong>dredi 16Parc Floral de ParisM Château de Vinc<strong>en</strong>nes (navette gratuite)Sous l’égide deR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et programmesur www.salon-marjolaine.comou par tél.: 01 45 56 09 09échange publ<strong>ici</strong>taire

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