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Manger ou conduire,il faut choisir !Au départ, l’idée de produire des carburantssur les terres laissées <strong>en</strong> friche pouvait paraîtrebonne. Mais très vite, les carburants ontcomm<strong>en</strong>cé à grignoter les terres cultivableset aujourd’hui, les conséqu<strong>en</strong>cessur la nourriture nous atteign<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t.Vers la Famine?depuis début 2007, une hausse limitée carle prix du travail du boulanger reste leposte le plus important. Par contre, dansle secteur des pâtes où la transformationdemande moins de travail, la hausseatteint <strong>en</strong>tre 30 et 40 %.Nous touchons là tout de suite unproblème de société. Les plus pauvresétant ceux qui consomm<strong>en</strong>t le plus depâtes et de pain, ce sont eux qui sont lesplus touchés par cette hausse. Une haussemasquée dans les évaluations de l’inflationoù les calculs mélang<strong>en</strong>t allégrem<strong>en</strong>tcette hausse alim<strong>en</strong>taire avec la baisse desproduits électroniques. Le problème, c’estque le mégaoctet n’est pas très nourrissant.Raymond VignalAlors que l’on assiste au pic de productiondu pétrole et à l’impossibilitéd’<strong>en</strong> extraire plus, il est logiqueque nos sociétés de plus <strong>en</strong> plusconsommatrices d’énergie se tourn<strong>en</strong>tvers des solutions alternatives. Or ni l<strong>en</strong>ucléaire ni les énergies r<strong>en</strong>ouvelables nepeuv<strong>en</strong>t, pour le mom<strong>en</strong>t, remplacer lescarburants de nos véhicules de transportsd’où le recours à ce que l’on appell<strong>en</strong>tabusivem<strong>en</strong>t les “biocarburants”.Comme nous l’avons déjà dit dans l<strong>en</strong>uméro de juin 2007 (1), dans les paysdu Sud, la concurr<strong>en</strong>ce au niveau desterres cultivées a eu comme conséqu<strong>en</strong>ceque les paysans préfèr<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dre aux paysdu Nord du carburant plus rémunérateurque les cultures alim<strong>en</strong>taires. La baissedes surfaces de celles-ci a provoqué unmanque de production et donc logiquem<strong>en</strong>tune <strong>en</strong>volée des prix.Nous p<strong>en</strong>sions alors à l’époque quecette hausse de produits alim<strong>en</strong>tairesnous épargnerait. Mais il n’<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong>. Dufait de la place prise par les biocarburantsprincipalem<strong>en</strong>t dans les pays du Sud,mais aussi aux Etats-Unis, la demande <strong>en</strong>riz et blé a dépassé au niveau mondial laproduction. Une sécheresse <strong>en</strong> Australie a<strong>en</strong>core amplifié le phénomène.Conséqu<strong>en</strong>ce, sur le marché mondial,la tonne de blé est passée <strong>en</strong> un an de 100euros à 200 aujourd’hui. Cette hausse serépercute maint<strong>en</strong>ant dans notre consommationquotidi<strong>en</strong>ne puisque cela a provoquéune hausse du pain d’<strong>en</strong>viron 12 %31SILENCE N°350 Octobre 2007Peut-on inverserla t<strong>en</strong>dance ?La hausse du prix du pétrole a provoquéune hausse proportionnelle des bénéficesdes grandes compagnies pétrolières.Celles-ci ne veul<strong>en</strong>t donc évidemm<strong>en</strong>tpas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre parler d’une restriction del’usage du pétrole. De même, les promoteursdes carburants végétaux, une alliance<strong>en</strong>tre ces mêmes pétroliers et l’industrieagro-alim<strong>en</strong>taire, font des affaires <strong>en</strong>or avec la hausse généralisée des produitsagricoles. Il n’y a donc ri<strong>en</strong> à att<strong>en</strong>dre deleur côté et de celui des politiques quinous gouvern<strong>en</strong>t qui y trouveront un<strong>en</strong>ouvelle source pour leur sainte croissancepuisque l’on compte <strong>en</strong> euros et nonpas <strong>en</strong> kilos de blé !Pour éviter le recours à ces nécro-carburantset faire face à la baisse progressivedes ressources <strong>en</strong> pétrole, il faudraitqu’apparaiss<strong>en</strong>t un fort mouvem<strong>en</strong>t derefus de les consommer – ce qui passe parune redéfinition des usages –, une remise<strong>en</strong> cause de la mobilité, une société plussobre, une agriculture moins gourmande<strong>en</strong> énergie et c<strong>en</strong>trée sur l’alim<strong>en</strong>tation…Des questions liées à la décroissancequ’aucune force politique ou syndicale nesemble à ce jour prête à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte.Faute d’interv<strong>en</strong>tion politique forte,nous allons donc vers un appauvrissem<strong>en</strong>tdes plus pauvres au Sud comme auNord.Michel Bernard ■(1) Biocarburants impossibles à grande échelle,Sil<strong>en</strong>ce n°347.

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