Un vaccinobligatoirede moinsL’obligation de vaccination par leBCG a été susp<strong>en</strong>due le 11 juillet2007 par le ministère de la santé:s’il est toujours proposé, lespar<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant lerefuser légalem<strong>en</strong>t. Le BCG resteoff<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t recommandé pour“les populations à risque”.Cette susp<strong>en</strong>sion fait suiteà la publication de nombreuxtravaux montrant son inefficacité.Dép<strong>en</strong>sesmondialesLes v<strong>en</strong>tes de médicam<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>2006 dans le monde représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t643 milliards de dollars… dont290 milliards pour les seulsEtats-Unis et Canada (45 %)et 182 milliards pour l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne (28 %)… ce quine laisse que 27 % pour le restedu monde, qui se soigne avecd’autres méthodes que celles deslaboratoires pharmaceutiques.Inégalitésd’espérancede vieSi vous êtes un homme, mieuxvaut vivre à Paris que dans leNord : dans la capitale, l’espérancede vie masculine est de 78,2TabacSantéans contre 72,1 ans pour leNord. Pour les femmes, c’est<strong>en</strong>core dans le Nord que c’est lepire (81 ans), mais c’est dans lesHautes-Alpes qu’elles viv<strong>en</strong>t leplus longtemps (84,1 ans) devantParis (83,9 ans). Explications :Paris dispose du meilleur dispositifmédical ; les Hautes-Alpessont les moins polluées ; le Nord-Pas-de-Calais est la région laplus polluée.A L L I E RAdisseocondamnéeLa société Adisseo (ex Av<strong>en</strong>tis-Animal Nutrition), numéro 3 descomplém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires pouranimaux, a été condamnée par letribunal des affaires sociales deMoulins pour “faute inexcusable”le 2 février 2007. L’<strong>en</strong>treprisedevra verser <strong>en</strong>tre 50 et60 000 € à chacune des famillesdes neuf anci<strong>en</strong>s salariés de l’usinede Comm<strong>en</strong>try morts d’uncancer du rein ; 18 autre salariésatteints d’un cancer sont <strong>en</strong>core<strong>en</strong> vie. L’affaire remonte à 1982,quand l’usine comm<strong>en</strong>ce à utiliserdu chloracétal C5, une molécule<strong>en</strong>trant dans la compositionde la vitamine A de synthèse.Dès 1990, des études indiqu<strong>en</strong>tun possible risque cancérigène.Le premier cancer est diagnostiqué<strong>en</strong> 1994. Le groupe Adisseoa été v<strong>en</strong>du par Rhône-Poul<strong>en</strong>c<strong>en</strong> janvier 2006 au groupeChina national Blue Star.■ Questions sociales. La réactualisation de l’interdiction de fumerau travail (de fait prévue depuis la loi Evin de 1992 !) pose des questionssociales : les fumeurs qui sort<strong>en</strong>t pour aller fumer le font-ilsp<strong>en</strong>dant leur temps de travail ? Des décomptes font ainsi apparaîtreque cela peut représ<strong>en</strong>ter jusqu’à 1h30 par jour. En cas d’accid<strong>en</strong>t àce mom<strong>en</strong>t-là, s’agit-il d’un accid<strong>en</strong>t du travail ? La législation estimeque ce temps n’est pas un temps de travail, la personne n’étant pasdisponible. En Amérique du Nord, où cette interdiction est déjà effectivedepuis plusieurs années, plusieurs firmes accord<strong>en</strong>t plus decongés (une ou deux semaines) à ceux qui ne fum<strong>en</strong>t pas pour inciterles fumeurs à s’arrêter. Un exemple à repr<strong>en</strong>dre.■ Les restaurants prêts. Une <strong>en</strong>quête réalisée fin mai dans le Haut-Rhin auprès de 200 restaurants montre que 82 % sont prêts à passer<strong>en</strong> “non-fumeur” au 1er janvier 2008. Dans les faits, 59 % déclar<strong>en</strong>tdéjà avoir une zone fumeur et une zone non-fumeur alors que l’associationDroits des non-fumeurs qui a fait cette <strong>en</strong>quête n’<strong>en</strong> a trouvéesque 23 % clairem<strong>en</strong>t pratiquées.■ Interdiction bi<strong>en</strong> acceptée. Selon un sondage, l’interdiction defumer dans les lieux de convivialité (restaurants, bars, discothèques)est bi<strong>en</strong> perçue par 79 % des Français et même par 84 % des 15-24ans. Même les fumeurs sont d’accord à 72 %. Mieux, le sondagerévèle que l’interdiction devrait provoquer une hausse de fréqu<strong>en</strong>tationdans ces établissem<strong>en</strong>ts : +19 % dans les restaurants, +18 %dans les cafés, +12 % dans les discothèques.Amiante■ Alstom : juriprud<strong>en</strong>ce novatrice. En 1997, l’usage de l’amiante estinterdit <strong>en</strong> France. Malgré cela, l’usine Alstom de Lys-lez-Lannoy, dansle Nord, va <strong>en</strong> faire manipuler à ses salariés jusqu’<strong>en</strong> 2001. Alors quel’usine a fermé, des salariés ont saisi les tribunaux pour “mise <strong>en</strong> dangerde la personne”. Le 4 septembre, le tribunal de Lille a condamnél’employeur à 75 000 € d’am<strong>en</strong>de et 10 000 € d’indemnités à chacundes 150 salariés exposés ayant porté plainte. Normalem<strong>en</strong>t, 1200 salariéspeuv<strong>en</strong>t prét<strong>en</strong>dre à ces indemnités, mais seuls 400 ont pour lemom<strong>en</strong>t pu être contactés par la justice. C’est la première fois qu’untribunal accepte de condamner un employeur alors que les maladiesliées à l’amiante ne sont pas <strong>en</strong>core apparues. Ce jugem<strong>en</strong>t inquiète lepatronat qui craint que des salariés attaqu<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant dans d’autresdomaines (exposition à la radioactivité, aux ondes électromagnétiquesdes téléphones portables…). Ardeva Nord-Pas-de-Calais, Pierre Pluta,19, rue du Jeu-de-Paume, BP 78, 59942 Dunkerque cedex 2,tél : 03 28 68 27 19.Alain Bachellier■ Conflit à la SNCF. Alors que l’utilisation de l’amiante est désormaisinterdite, on <strong>en</strong> trouve <strong>en</strong>core dans les locomotives et leur suppressionse fait dans des ateliers de la SNCF au fur et à mesure des processusd’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. Le 12 octobre 2006, le syndicat Sud-Rail a dénoncé lesconditions de travail dans ces ateliers après l’annonce, à Lyon-Oullins, detrois cas de maladie professionnelle liée à la manipulation de l’amiante.■ Eternit joue avec la loi. Eternit est l’<strong>en</strong>treprise leader dansla fabrication de l’amiante-cim<strong>en</strong>t. Elle a été attaquée au tribunal etdéjà condamnée plusieurs c<strong>en</strong>taines de fois comme étant l’une des responsablesdes décès liés aux fibres d’amiante. Mais Eternit a réussi untour de passe-passe juridique <strong>en</strong> remettant <strong>en</strong> cause la procédure dereconnaissance <strong>en</strong> maladie professionnelle par les caisses primairesd’assurance maladie. Elle a ainsi obt<strong>en</strong>u à de nombreuses reprisesl’annulation des condamnations. Selon l’Andeva, Association nationaledes victimes de l’amiante, Eternit a réussi à se faire rembourser1 538 000 € <strong>en</strong> 2003, 130 000 € <strong>en</strong> 2004, 235 000 € <strong>en</strong> 2005.H A U T E S - A L P E SFêtesdes simplesLes simples ou plantes méd<strong>ici</strong>nalesfont aujourd’hui un retourremarqué et les cueilleurs se sontréunis au sein d’un syndicatSIMPLES, qui organise ses r<strong>en</strong>contresnationales les 13 et 14octobre à l’occasion de la fêtesdes simples de Rosans, <strong>en</strong>treNyons et Gap. Le thème del’année est la fragilité des ressources: la croissance des usagesactuels risque <strong>en</strong> effet de détruireles équilibres fragiles des biotopesoù pouss<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t lesplantes. Déséquilibres que l’onobserve déjà dans certains cas.Simples, Champ-Long, 8, routede Sauze, 06470 Guillaumes.SILENCE N°350 Octobre 200742
DRB E L G I Q U EPédiatres pour l’interdictionEn mars 2007, tr<strong>en</strong>te pédiatres flamands ont lancé un appel pourdemander l’interdiction des téléphones portables aux moinsde 16 ans. Les pédiatres sont inquiets du rayonnem<strong>en</strong>t émis par lesappareils et par l’utilisation int<strong>en</strong>sive qu’<strong>en</strong> font les adolesc<strong>en</strong>ts alorsque leur cerveau <strong>en</strong>core <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t est très s<strong>en</strong>sible à ces ondes.Ces pédiatres ont écrit à leurs collègues pour leur demander d’afficherdans les salles d’att<strong>en</strong>te des lieux médicaux un avertissem<strong>en</strong>t “Limiterles radiations” sur les risques que l’on pr<strong>en</strong>d avec ces téléphones,avec le wi-fi, mais aussi <strong>en</strong> téléphonant à côté de son <strong>en</strong>fant.B E L G I Q U EConfér<strong>en</strong>cesDes confér<strong>en</strong>ces se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>Belgique pour alerter sur les dangersde la téléphonie mobile(GSM <strong>en</strong> Belgique), le 6 octobreà 17 h au salon Aubépineà Arlon ; le 12 octobreà 20 h à la Boutique Santé,rue Marchamps, 40, à Seraing(tél : 04/338 28 33) ; le 14novembre à 20 h à l’Espace 28,rue Laoureux, 28 à Verviers(tél : 087/22 97 87).A U T R I C H ERefus du wi-fiAprès un appel signé pardes médecins autrichi<strong>en</strong>s,le gouvernem<strong>en</strong>t de la province deSalzbourg, <strong>en</strong> Autriche, a décidéau printemps un moratoire de18 mois pour étudier l’impactsur la santé du wi-fi avant d’<strong>en</strong>autoriser év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t l’usage.Au mois de juillet, il a annoncés’ori<strong>en</strong>ter vers un bannissem<strong>en</strong>tdéfinitif de cette technique.Les sci<strong>en</strong>tifiques essai<strong>en</strong>tde se faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drePlus de 500 chercheurs nord-américains spécialistes des questionsliées à la téléphonie mobile, à la wi-fi et aux autres usages desradiofréqu<strong>en</strong>ces, se sont regroupés pour faire une énorme synthèse deleurs travaux. Le rapport de 500 pages a été r<strong>en</strong>du public le 31 août2007 sur internet (www.bioinitiative.org) : les chercheurs (médecins,épidémiologistes, biologistes…) soulign<strong>en</strong>t que l’on est sûr maint<strong>en</strong>antque les normes actuelles sont trop élevées et que les effets mesurables<strong>en</strong> termes de santé se produis<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>-dessous de ces seuils, queles radiofréqu<strong>en</strong>ces augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les risques de cancer du cerveau…En France, Priartem et Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, sont allé remettrece rapport, le 13 septembre, au Ministère de la Santé, <strong>en</strong> espérantqu’<strong>en</strong>fin l’information soit r<strong>en</strong>due publique.DR DRTélé phonieInquiétudeeuropé<strong>en</strong>neUne étude de l’Eurobaromètre,institut travaillant pour le comptede la Commission europé<strong>en</strong>ne,montre une montée de l’inquiétudedes populations face à l’usagedes téléphones portables : alorsque 55 % des sondés dans les 27pays de l’Union europé<strong>en</strong>ne ress<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>tun risque <strong>en</strong> 2003, cetaux est passé à 76 % aujourd’hui.Pas pourles <strong>en</strong>fantsEn janvier 2005, les associationsPriartem et Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tobt<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t des magasinsBHV le retrait de la v<strong>en</strong>te duBabyMo, un téléphone mobilepour les <strong>en</strong>fants. S’il existe <strong>en</strong>coredes débats sur la nocivité destéléphones pour les adultes, onsait que les <strong>en</strong>fants sont beaucoupplus s<strong>en</strong>sibles à ces ondes.Plusieurs instances off<strong>ici</strong>ellesdéconseill<strong>en</strong>t l’usage par les plusjeunes. Cet été, la firmeCartematics annonce néanmoinsla mise <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te d’un nouveautéléphone pour <strong>en</strong>fants : le Kiditel(ci-dessous). Après un travail delobbying, Auchan et Carrefour ontannoncé début septembre qu’ilsne commercialiserai<strong>en</strong>t pas ceproduit. Par ailleurs, la Directiongénérale des fraudes a ouvert une<strong>en</strong>quête pour vérifier la conformitéréglem<strong>en</strong>taire d’un tel téléphone.A quand une interdiction nette?Spots radiosLes autorités de sécurité sanitaireont lancé fin juin 2007 une séried’avertissem<strong>en</strong>ts sur les radiosrappelant qu’il ne faut pas téléphoner<strong>en</strong> voiture (augm<strong>en</strong>tationdu champs électromagnétique quipeine à faire la jonction dans une<strong>en</strong>ceinte métallique <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>t),ne pas porter le téléphoneportable <strong>en</strong> veille à la ceinture(risque d’impuissance ou pire), nepas confier un téléphone portableà un jeune <strong>en</strong>fant (cellule du cerveautrop fragile). Quand les procèsfleuriront, les autorités aurontbeau jeu de dire qu’elles ont faitleur travail… les téléphones destructeurssont toujours <strong>en</strong> v<strong>en</strong>telibre.Ant<strong>en</strong>nessans permis ?Jusqu’à maint<strong>en</strong>ant, la pose d’uneant<strong>en</strong>ne-relais de téléphoniemobile nécessitait une autorisationde travaux et la mairie avaitl’obligation de r<strong>en</strong>dre publics leslieux d’implantation par affichage<strong>en</strong> mairie… mais un décret du 5janvier 2007 qui <strong>en</strong>trera <strong>en</strong> applicationle 1er octobre 2007 modifiela réglem<strong>en</strong>tation du code del’urbanisme : les opérateursseront disp<strong>en</strong>sés de cesdémarches. Une victoire pour lesopérateurs, une défaite pour leshabitants, d’autant plus que d<strong>en</strong>ombreuses ant<strong>en</strong>nes-relais sontmaint<strong>en</strong>ant discrètem<strong>en</strong>t cachéesdans de fausses cheminées <strong>en</strong>plastique.SILENCE N°350 Octobre 200743