PaixAppr<strong>en</strong>drela viol<strong>en</strong>ceà l’école ?Si l’armée organise, au nom de ladéf<strong>en</strong>se de notre nation, des interv<strong>en</strong>tionsdans les établissem<strong>en</strong>tsscolaires, on peut se demandercomm<strong>en</strong>t il est possible que desfédérations de chasse vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t yvanter leur pratique. Au mom<strong>en</strong>toù nous sommes à la recherched’une culture et d’une éducationnon-viol<strong>en</strong>te, les écoles nedevrai<strong>en</strong>t pas accepter de telles“animations”. Des lettres de protestationsont <strong>en</strong>voyées dans ces<strong>en</strong>s par le Rassemblem<strong>en</strong>t antichasse,BP 20, 25270 Levier.Un Gr<strong>en</strong>ellede la déf<strong>en</strong>se?Nicolas Sarkozy a annoncé le24 août son int<strong>en</strong>tion de réaliserun “livre blanc de la déf<strong>en</strong>se”d’<strong>ici</strong> mars 2008… mais avecqui ? Ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t avec lespartisans du système actuelet surtout pas les associations,partis ou syndicats qui contest<strong>en</strong>tpar exemple la force de frappe,le rôle de l’armée françaiseà l’extérieur des frontières,les choix de modernisation desarmes, le rôle du citoy<strong>en</strong> dansla déf<strong>en</strong>se, la possibilité de sedéf<strong>en</strong>dre autrem<strong>en</strong>t (déf<strong>en</strong>secivile non-viol<strong>en</strong>te, désarmem<strong>en</strong>tunilatéral). Ri<strong>en</strong> sur lesobligations de la France derespecter le traité de nonproliférationnucléaire (et doncinterdiction de v<strong>en</strong>dre desréacteurs à la Libye !), ri<strong>en</strong>non plus sur les v<strong>en</strong>tes d’armes…Bref, ri<strong>en</strong> qui ressemble à undébut de débat démocratique.R H Ô N E - L O I R ELa médiationL’IFMAN, Institut de formationdu mouvem<strong>en</strong>t pour une alternativ<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te, propose un cyclede trois soirées sur la médiationles mardis 2, 9 et 16 octobre à lasalle Paul-Langevin, 24, rue Paul-Langevin, à Vénissieux (sud deLyon) : comm<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir médiateuret interv<strong>en</strong>ir dans un conflit,garder la bonne distance, favoriserle dialogue <strong>en</strong>tre les parties,rechercher des solutions…IFMAN, 20, rue de l’Anci<strong>en</strong>ne-Gare, 69200 Vénissieux,tél. : 04 77 89 20 28.Armes nucléaires■ Californie : grève de la faim contre les armes nucléaires.Du 8 au 23 mai 2007, 40 étudiants et anci<strong>en</strong>s étudiants de l’Universitéde Berkerley <strong>en</strong> Californie ont fait une grève de la faim pour demanderque l’établissem<strong>en</strong>t rompe ses accords de collaboration avec les c<strong>en</strong>tresde recherche de Los Alamos et de Lawr<strong>en</strong>ce Livermore qui sont <strong>en</strong>train de planifier la fabrication d’une nouvelle génération de bombesnucléaires à hydrogène, <strong>en</strong> violation du traité de non proliférationsigné par les Etats-Unis. Le 23 mai, ils ont lancé un appel national“plus jamais de nucléaire <strong>en</strong> notre nom” et souhaite voir leurmouvem<strong>en</strong>t repris sur les autres campus aux Etats-Unis ou ailleurs.Les informations sont sur internet sur le site :http://nonukeshungerstrike.blogspot.com.■ Libye : la malhonnêteté de Sarkozy. Bousculé après avoir signéun accord avec la Libye, Nicolas Sarkozy s’est déf<strong>en</strong>du ainsi (ag<strong>en</strong>ceReuters, 24 août 2007) : “Naturellem<strong>en</strong>t qu’il faut permettre àla Libye d’accéder au nucléaire civil pour démontrer la malhonnêtetédes dirigeants actuels de l’Iran qui veul<strong>en</strong>t faire du nucléaire militaire”.Manipulation de notre présid<strong>en</strong>t qui n’ignore sans doutepas que la technologie nucléaire de l’Iran provi<strong>en</strong>t d’un accord passé…avec la France, avant la révolution islamique de 1979 !■ Ecosse : rejet des sous-marins nucléaires. Le 17 juin 2007,le parlem<strong>en</strong>t écossais a rejeté par 71 voix contre 16 les demandesde crédits pour le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des sous-marins britanniques de typ<strong>en</strong>ucléaire Trid<strong>en</strong>t, stationnés à Faslane <strong>en</strong> Ecosse. Le gouvernem<strong>en</strong>tde Londres a décidé de passer outre.■ France : six sous-marins nucléaires de plus ! C’est le 22décembre 2006 que, fort discrètem<strong>en</strong>t, un contrat a été passé <strong>en</strong>trele gouvernem<strong>en</strong>t, le DCN, Direction des constructions navales,Areva-Technicatome et le CEA, Commissariat à l’énergie atomique.Ce contrat prévoit, <strong>en</strong>tre 2016 et 2027, la construction de six nouveauxsous-marins nucléaires Barracuda pour un montant de 7,9 milliardsd’euros (à la même date, 70 millions ont été attribués aux sans-logis :cherchez combi<strong>en</strong> de SDF on peut reloger avec le prix des sous-marinsnucléaires !). Ces sous-marins nucléaires seront “écolos” puisque lecontrat précise qu’ils feront l’objet d’un “passeport vert” qui garantirala traçabilité de tous les matériaux et facilitera les opérations dedémantèlem<strong>en</strong>t. Ah, le développem<strong>en</strong>t durable des armes nucléaires !Bush dégoût■ Les démocrates baiss<strong>en</strong>t les bras.Après cinq mois d’opposition, la majoritédémocrate au congrès et au sénat desEtats-Unis, ont fini par accepter de retirerdu texte sur la loi de financem<strong>en</strong>t du budgetmilitaire, le cal<strong>en</strong>drier de retrait destroupes d’Irak. Le 25 mai 2007, le budgeta donc été validé par 80 voix contre 14 auSénat et par 280 voix contre 142 au parlem<strong>en</strong>t.Les démocrates ont ainsi r<strong>en</strong>oncéà bloquer l’escalade militaire : Bush aimmédiatem<strong>en</strong>t annoncé l’<strong>en</strong>voi de nouvellestroupes… avec 200 000 militairesdéployés <strong>en</strong> Irak cet été. De pire <strong>en</strong> pire.■ Armée de plus <strong>en</strong> plus jeune. Sur unmillion de militaires, plus de 600 000 sesont <strong>en</strong>gagés à l’adolesc<strong>en</strong>ce. Une étuderéalisée aux Etats-Unis confirme les proposdes antimilitaristes : l’armée recrutedes individus psychologiquem<strong>en</strong>t immaturesgrâce à des techniques de relationspubliques très élaborées. L’étude <strong>en</strong> question,réalisée par l’Institut national de lasanté, montre qu’avant 20-22 ans, le cerveaudes jeunes reste souv<strong>en</strong>t perméableaux soll<strong>ici</strong>tations et incapable de raisonnem<strong>en</strong>tspermettant de contrôler ses pulsions. L’étude remarque qu’actuellem<strong>en</strong>t81 000 militaires ont moins de 20 ans… dont la moitié dans lesMarines, le corps militaire le plus dur. L’armée a répondu à cette étude<strong>en</strong> confirmant que la volonté d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t était maximale vers 16-17ans, puis déclinait rapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite… d’où sa forte propagande sousdiffér<strong>en</strong>tes formes, notamm<strong>en</strong>t lesjeux, dès le début de l’adolesc<strong>en</strong>ce.Le ministère de la Déf<strong>en</strong>se consacre4 milliards de dollars par an aurecrutem<strong>en</strong>t, et emploie pour cela22 000 personnes. De très nombreusesfamilles immigrées se fontpiéger parce qu’elles maîtris<strong>en</strong>t malla langue et croi<strong>en</strong>t que le servicemilitaire est obligatoire.■ Refus de l’impôt. Unmouvem<strong>en</strong>t de désobéissancecivile concernant le versem<strong>en</strong>tdes impôts a été lancé dans la mouvancepacifiste. Les objecteurs fiscauxsav<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> fin de compte,cela leur coûtera plus cher, maisils <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t ainsi faire pressionet r<strong>en</strong>dre visible l’oppositionà la guerre <strong>en</strong> Irak.■ Merc<strong>en</strong>aires. comme s’il n’y avaitdéjà pas assez de militaires <strong>en</strong> Irak,le Los Angeles Times estimait débutjuillet que les sociétés américainesprés<strong>en</strong>tes sur place employai<strong>en</strong>t182 000 personnes pour leursécurité : 118 000 Iraki<strong>en</strong>s,21 000 Etats-Uni<strong>en</strong>s, 43 000 prov<strong>en</strong>antd’autres pays. Avantage pour le gouvernem<strong>en</strong>t : lorsque ceux-cisont tués, ils ne sont pas comptabilisés comme des victimes militaires.Des merc<strong>en</strong>aires sont égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts pour protéger des sociétésd’autres nationalités : au moins 40 000 de plus.SILENCE N°350 Octobre 200736
UrbanismeDepuis longtemps, les villes ontt<strong>en</strong>dance à conc<strong>en</strong>trer le logem<strong>en</strong>tsocial dans quelques zones bi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>sifiées. Même si ceci permet aux servicessociaux d’apporter des aides de manière“efficace” moins éparpillée, et malgréle fait que ce regroupem<strong>en</strong>t permetpeut-être dans certains cas aux démunisde mieux organiser leur vie associative etaux communautés culturelles défavoriséesd’établir des c<strong>en</strong>tres de culture forts,cela pose aussi beaucoup de problèmes.En gros, d<strong>en</strong>sification plus conc<strong>en</strong>trationdes logem<strong>en</strong>ts sociaux = ghettos avecregroupem<strong>en</strong>t dans les mêmes écoles des<strong>en</strong>fants des familles des milieux socioéconomiquesles plus fragiles et doncavec les plus de difficultés financières, l<strong>en</strong>iveau d’éducation le plus bas, et tous lesproblèmes que ceci <strong>en</strong>traîne pour cesRaser les banlieues?Un réc<strong>en</strong>t article (1) a raison de souligner le faitque c’est plus la pauvreté que la d<strong>en</strong>sité del’habitat qui r<strong>en</strong>d ces <strong>en</strong>droits parfois diff<strong>ici</strong>lesà vivre et que la destruction représ<strong>en</strong>teun gaspillage considérable d’énergie.Il me semble toutefois qu’il y a bi<strong>en</strong> d’autresfacteurs à considérer dans les décisionsde détruire ou pas selon les urbanistes queje connais et suivant mon expéri<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>fantdu ghetto d’une ville moy<strong>en</strong>ne des Etats-Unis.<strong>en</strong>fants... et pour les écoles qu’ils fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.Les habitants de ces quartiers subiss<strong>en</strong>tla délinquance de ceux qui, dans leurpauvreté, cherch<strong>en</strong>t des façons pour s’<strong>en</strong>sortir, ils subiss<strong>en</strong>t les dégradations desrévoltés, ils subiss<strong>en</strong>t les rackets et la loidu sil<strong>en</strong>ce de ceux qui parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à ycréer leur propre domination sur lesdominés. Les <strong>en</strong>fants finiss<strong>en</strong>t par imiterdes comportem<strong>en</strong>ts de ces dominateursafin de survivre et de se faire intégrer dansce microcosme... comportem<strong>en</strong>ts qui leurnuiront à l’extérieur.DRL’immeuble “V6” à Vaux-<strong>en</strong> Velin, Rhône.Mixité socialeet qualité de vieSi démolition il y a, il faudrait, lorsdes reconstructions, une loi très contraignantequi stipule que chaque rue dechaque quartier de chaque ville de chaqueagglomération doit porter sa part de logem<strong>en</strong>tssociaux afin de créer une véritablesociété mixte sans possibilité d’y échapperpar le paiem<strong>en</strong>t d’am<strong>en</strong>des ou autressubterfuges des classes dominantes qui neveul<strong>en</strong>t pas vivre avec les “autres.” Sinon,on ne fera que reproduire l’exclusion.Une deuxième considération, c’estque ces <strong>en</strong>sembles ont t<strong>en</strong>dance à êtrepeu écologiques dans leur conception etgestion (vide-ordures sans tri, isolationmurs et f<strong>en</strong>êtres minimale, chauffageélectrique parfois, pas de récupérationdes eaux de pluie, abs<strong>en</strong>ce de gaz de ville,aucune utilisation de l’énergie solaire passiv<strong>en</strong>i de chauffe-eau solaire...) ce qui nefait qu’empirer la pauvreté. Toute futureconstruction devrait être aux normesHQE au minimum et PassivHaus (voirpage 34 du numéro 346 égalem<strong>en</strong>t) depréfér<strong>en</strong>ce.Troisièmem<strong>en</strong>t, les sociologues ontconstaté que les g<strong>en</strong>s finiss<strong>en</strong>t par trouver“beau” et “agréable” l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t deleur <strong>en</strong>fance et que ces grands <strong>en</strong>semblesles programm<strong>en</strong>t donc pour préférer lebéton à la verdure. Mieux vaudrait déconditionnerles g<strong>en</strong>s par la constructiond’<strong>en</strong>sembles moins gigantesques avec verdureet un soin de l’esthétique bi<strong>en</strong> plusdéveloppé.SILENCE N°350 Octobre 200737Un quatrième aspect qui est à évoquer,c’est que les urbanistes ont constatéque des caractéristiques de certainsgrands <strong>en</strong>sembles facilit<strong>en</strong>t les dégradations: un accès à trop d’appartem<strong>en</strong>ts àpartir d’une seule <strong>en</strong>trée conduit à l’anonymat,l’abs<strong>en</strong>ce d’appartem<strong>en</strong>ts avec desjardins “privés” et des f<strong>en</strong>êtres qui donn<strong>en</strong>tsur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t au rez-dechausséegénère une attitude d’indiffér<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>vers le traitem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>timmédiat par des passants, l’abs<strong>en</strong>cede zones commerciales réduit le passagedes piétons et donc la surveillance dece qui se passe dans la rue, et une multitudede passerelles <strong>en</strong> hauteur et de structureslabyrinthiques donn<strong>en</strong>t une possibilitéaux délinquants de fuir facilem<strong>en</strong>tsans être interpellés. Il s’agit de s<strong>en</strong>sibiliserarchitectes, urbanistes et décideurs aufait qu’il ne suffit pas de dép<strong>en</strong>ser : il fautaussi réfléchir afin d’éviter ces pièges.Enfin, après tout cet effort à faire surl’urbanisme, la pauvreté demeure, bi<strong>en</strong>sûr, mais sans que l’urbanisme contribueà l’exacerber, et avec une intégration géographiquequi faciliterait moins d’inégalitésociale devant la carte scolaire, uneémulation des comportem<strong>en</strong>ts de réussite(même si l’on peut se poser bi<strong>en</strong> des questionssur ce que c’est la réussite...), et unesociété qui n’évacue pas, mais <strong>en</strong>toure sesmembres <strong>en</strong> difficulté.Gregg West ■(1) Voir S!l<strong>en</strong>ce n° 346 “Faut-il raser les banlieues ?”,de Michel Bernard.