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L E L I V R E D U M O I Sdroits… La loi du plus fort, duplus carrossable, devenant larègle. C’est à un véritable tourd’horizon des méfaits de l’automobileet de ses effets sur nossociétés que Gaspard-MarieJanvier nous invite, et, malgréquelques longueurs, l’essaiest plutôt réussi. JP.La robede MédéeConsidérationssur la décimationdes abeillesGuy BernelasDistribution l’Ange Bleu(41100 Vendôme)2006 - 144 p. – 10€Au début des années 1990, lafirme agrochimique Bayer mettaitsur le marché un insecticide àbase d’imidaclopride, puissantneurotoxique, sous le nom deGaucho. Il s’ensuivit un dépérissementrapide des abeilles butinantLa peurde la natureFrançois TerrassonEd. Sang de la Terre2007 - 272 p. - 21€Réédition d’un livre publié en1988 par un naturaliste aussipassionné qu’atypique, mort en2006. La thèse est aussi provocantequ’implacablement réaliste :si notre société détruit son environnementnaturel, c’est par répulsionenvers celui-ci. Nous fondons notrecivilisation technicienne et urbaine sur le refoulement de tout ce quiéchappe à notre volonté, ce qui est une définition possible de la“nature”. Nous sommes d’accord pour aménager des zones de paysage,pour protéger les ours et les chamois, mais gare à ce qui grouille, aupoisseux, en un mot à l’organique ! Ces derniers sont moins à protégerqu’à éliminer de notre vision épurée — car apeurée — de la nature.La peur et « l’apartheid » de la nature extérieure vont de pair avecceux de la nature intérieure : “Les sociétés qui détruisent la naturesont aussi des sociétés de répression émotive. Des sociétés où l’onassèche les marais, mais aussi les yeux de ceux qui ont envie de pleurerparce que c’est une émotion dégradante”. C’est tout le monde des émotions,de l’inconscient, qui font ainsi l’objet d’une exclusion, mais égalementla mort, l’enfance et… la femme, jugés proches de la nature, cegouffre effrayant car non maîtrisable. François Terrasson nous entraînepar des chemins inattendus à travers les mythes et les contes pourrendre compte de ces représentations de la nature profondémentancrées en nous et dont les conséquences historiques sont incalculables.Un livre au style très atypique, limpide et facile de lecture, agrémentéde nombreuses photos. Une lecture essentielle qui ne laissera pasle lecteur indemne. GG.les tournesols mais également lemaïs traité avec cette substance.Cet ouvrage résume dans unepremière partie le combat desapiculteurs face à Bayer maiségalement face à l’État françaisqui mit tout en œuvre pourralentir les résultats d’études, lesprocès… Au final les apiculteursont perdu.Dans la suite de l’ouvrage il estquestion des relations entre lemilieu scientifique, les firmesindustrielles et l’État mais égalementde critiques quant aux protocolesd’expérimentation, de lanon-existence de laboratoires detoxicologie en France et du silencegénéral de tout un chacun.Après un bref historique de lacontamination chimique annoncéedepuis plusieurs décennies par desRachel Carson, Charbonneau… cesera le tour des consommateursdont, selon Bernelas, “le consensuspopulaire en faveur de lasociété industrielle n’est pas selonnous la manifestation dela raison commune, mais lamanifestation d’un manquecommun de raison”.De nombreux problèmes inhérentsà la société de consommation sontici traités sous l’angle du rapportà l’agriculture, à la nature et àl’humain. Ouvrage intéressant quimet à plat certains comportementspolitiques et économiquesdéjà connus mais analysés ici dansle contexte particulier des apiculteurs.JP.T H É Â T R ELes fainéantsdans la valléefertileComédie en trois actesAlbert CosseryEd. Joëlle Losfeld(Gallimard)2004 - 122 p. - 10,50€Le grand écrivain égyptien AlbertCossery nous invite ici à uneincursion jubilatoire dans unefamille assez particulière : Hafezet ses trois fils ont érigé la siesteen un véritable art de vivre. A telpoint que Galal ne se lève du litoù il est couché depuis 7 ans qu’àcontrecœur, de temps à autre,pour prendre un repas. La tranquillitédu lieu semblerait nedevoir jamais être perturbée, sides idées tout à fait néfastes n’enétaient venues à traverser l’espritde certains de ses habitants. Levieux Hafez a en effet décidé dese marier. De quoi perturber lesommeil général et déclencher lesintrigues les plus perfides pouréviter le drame de surgir : la présenced’une femme dans cettemaison, avec toute l’agitationinutile et dérangeante que celle-ciimpliquerait ! Rafik aura-t-il lecourage de… monter l’escalierpour aller dans la chambre de sonpère discuter avec lui ? Autrecalamité : c’est Serag qui s’estmis en tête de… travailler ! Laréaction de la famille ne se faitpas attendre : “Travailler ! Jeme demande comment cette idéea pu germer dans ta cervelle. !(…) Crois-moi, il n’y a qu’uneseule dignité pour un homme !LivresDe rester au lit. Quelle sorte demonstre es-tu donc ?”. Cettepièce donne la preuve que l’élogede la paresse est un exercice quise prête plus volontiers encore àla comédie qu’à un sévère essaide philosophie ! GG.Une étoilepour Noël ouL’ignominiede la bontéNasser DjemaïActes Sud - Papiers2006 - 47p. - 8,50€Dans une ville anonyme se nouele destin de Nabil, adolescentdoué issu d’une modeste familled’immigrés. Faisant d’abord lafierté de son père qui met en luises espoirs d’ascension sociale, legarçon subit l’influence grandissantede la famille de Jean-Luc,garçon de bonne famille qu’il fréquenteassidûment. Séduit par laperspective d’une intégration fulgurante,Nabil va-t-il y perdre sonidentité ? En seize tableaux senoue le drame d’une générationdéchirée entre la fidélité à ses origineset les sirènes d’une intégrationforcenée qui peut mener trèsloin… Une piècequi a le mérite deconcilier épaisseurdes personnages etévocation d’un rapportde dominationculturelle et declasse très peuéclairé dans notresociété. Une lectureviolente et touchanteà la fois. GG.L’éducationpopulaire,Monsieur,ils n’en ontpas vouluFranck LepageEd. du Cerisier(B-7033 Cuesmes)2007 - 110 p. - 8€Lorsqu’on parle de culture, dequoi parle-t-on ? L’auteur qui aessayé de démocratiser la culturecomme l’entend la “gauche” tireaujourd’hui un trait sur la question: il y a fausse route ! Carpendant que l’on offre un peu deculture aux pauvres, les plusriches s’en gavent toujours plusSILENCE N°350 Octobre 200751