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S!l<strong>en</strong>ce ne commercialise pas les livres prés<strong>en</strong>tés dans cette rubrique.Liberté,sexualités,féminismeMouvem<strong>en</strong>tfrançais pour leplanning familialIsabelle FriedmannEd. La Découverte2006 - 280 p. - 20€Ce livre a étéédité pour fêterles cinquante ansdu MFPF,Mouvem<strong>en</strong>t françaispour planningfamilial. Une histoireimportantepour les jeunesfemmes d’aujourd’huiqui devrontsans doute se frotterles yeux pourcroire ce qu’ellesvont y lire. Il est <strong>en</strong> effet tout àfait spectaculaire de se replongercinquante ans <strong>en</strong> arrière pour ser<strong>en</strong>dre compte des conditions devie de nos grands-mères. Alorsque les femmes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toutjuste d’avoir le droit de vote, ellesne peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core travaillerqu’avec l’accord de leur mari,elles ne peuv<strong>en</strong>t ouvrir un compte<strong>en</strong> banque. Les femmes ont alorsle devoir d’<strong>en</strong>fanter et il n’est pasquestion de parler ouvertem<strong>en</strong>tde contraception. Encore moinsd’avortem<strong>en</strong>t. Le planning familialnaîtra donc dans la clandestinité,à l’initiative de femmes courageuses.Le premier c<strong>en</strong>tre deplanning familial ouvre le 10 juin1961, place de l’Etoile àGr<strong>en</strong>oble, avec le souti<strong>en</strong> devingt-trois médecins prêts à prescrirela contraception. Lescontraceptifs sont alors importésde Suisse… via une filière delivraison d’armes pour le FLN !Une structure coopérative se metalors <strong>en</strong> place pour fabriquer surplace les contraceptifs. Les procèsse multipli<strong>en</strong>t et la batailledevant les tribunaux durera jusqu’<strong>en</strong>1967. Le planning familiala ses opposants : l’Eglise catholique,l’ordre des médecins et,plus étonnant, le Parti communistejusqu’<strong>en</strong> 1965 ! Le PCF estimealors le contrôle des naissancescomme réactionnaire ! Larévolte de 68 va lancer une nouvellelutte : celle pour le droit àl’avortem<strong>en</strong>t. MFPF se trouve<strong>en</strong>traîné dans le sillage des luttesféministes d’alors, non sans diss<strong>en</strong>sioninterne. Dev<strong>en</strong>u mouvem<strong>en</strong>td’éducation populaire, ilintervi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus dans lemilieu scolaire pour faire del’éducation à la sexualité, prés<strong>en</strong>terles méthodes de contraception.Le 5 avril 1971, le Nouvelobservateur publie le manifestedes 343 : 343 femmes qui annonc<strong>en</strong>tpubliquem<strong>en</strong>t qu’elles ontavorté. On y trouve des nomscomme Françoise Sagan, Simonede Beauvoir, Catherine D<strong>en</strong>euve,Ariane Mnouchkine… L’opérationa été préparée par le MLF, leMFPF va alors rejoindre le mouvem<strong>en</strong>t.En avril 1973 naît leMLAC, Mouvem<strong>en</strong>t pour la libertéde l’avortem<strong>en</strong>t et de lacontraception qui regroupe leMLF, le MFPF, différ<strong>en</strong>tes associations,des syndicats, des partispolitiques, des membres du PS etdu PC. Alors que les plus radicauxobti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la majorité ausein du MFPF, une motion annonceque l’association va pratiquerelle-même des avortem<strong>en</strong>ts. Labataille va se terminer <strong>en</strong> 1974par le vote de la loi Veil. La luttese poursuit pour l’application dela loi, sans cesse m<strong>en</strong>acée.L’arrivée de la gauche <strong>en</strong> 1981va lui donner une reconnaissancemais aussi provoquer des vagues.Le MFPF développe la solidaritéinternationale, ét<strong>en</strong>d son champd’action à la lutte contre les viol<strong>en</strong>cesfaites aux femmes.L’arrivée du sida oblige à revoirle discours sur la liberté sexuelle.Le développem<strong>en</strong>t de la procréationmédicalem<strong>en</strong>t assistée provoquede nombreux débats. Uneperte d’investissem<strong>en</strong>t bénévoledans les années 90 m<strong>en</strong>ace untemps la vie de l’association, uneréorganisation permet de rebondiret aujourd’hui, le MFPF est<strong>en</strong> contact chaque année avec500 000 personnes (90% sontdes femmes, 60% des mineurs),compte <strong>en</strong>viron 5000 militants,répartis dans des groupes départem<strong>en</strong>tauxprés<strong>en</strong>ts dans 68départem<strong>en</strong>ts. La lutte contre lesexisme et pour les libertés esttoujours d’actualité dans unmonde toujours susceptible defaire demi-tour. Passionnant. MB.Clairel’<strong>en</strong>ragéeMimmo PucciarelliEd. ACL, BP 1186,69202 Lyon cedex 12006 - 126 p. - 12€Que sait-on de Claire Auzias ?Après avoir longuem<strong>en</strong>t fréqu<strong>en</strong>téles milieux anarchistes, elle a crééune maison d’édition Egrégoreà Marseille. Mimmo Pucciarelliqui dresse des portraits de militantsdepuis de nombreusesannées, a voulu <strong>en</strong> savoir plus.Dans ce long <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, ClaireAuzias raconte une vie marquéede drames familiaux, son “<strong>en</strong>ragem<strong>en</strong>t”au mom<strong>en</strong>t de mai 68alors qu’elle est lycé<strong>en</strong>ne, ledés<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t qui suit, ladrogue, les casses pour la financer,la prison, puis l’errance jusqu’<strong>en</strong>Inde, l’internem<strong>en</strong>t psychiatriqueavant un retour à la normale,à 25 ans, où elle finit sesétudes par une étude sur les anarchistesde l’<strong>en</strong>tre deux-guerres, ledébut d’une fréqu<strong>en</strong>tation avec cemilieu qui ne se dém<strong>en</strong>tira plus.Une franchise dans la narrationcomme rarem<strong>en</strong>t on peut <strong>en</strong> lire.MB.Les sociétéstraditionnellesau secours dessociétésmodernesSabine RabourdinEd. Delachaux et Niestlé2005 - 224 p. - 19€Nous pr<strong>en</strong>ons consci<strong>en</strong>ce aujourd’huides limites de la planète,mais au nom d’une “modernité”ou de la nécessité d’une “croissanceéconomique”, nos schémasde p<strong>en</strong>sée occid<strong>en</strong>taux sont incapablesde p<strong>en</strong>ser un mode defonctionnem<strong>en</strong>t de nos sociétés <strong>en</strong>harmonie avec la planète. Il y apourtant urg<strong>en</strong>ce. SabineRabourdin a étudié comm<strong>en</strong>t certainspeuples comme lesYanomamis (Brésil), les Ladakhis(nord de l’Inde), les Inuits (norddu Canada), les Bushmans(Afrique du Sud), les Aborigènes(Australie) ont intégré très tôt laconsci<strong>en</strong>ce des limites de leur<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et comm<strong>en</strong>t ils <strong>en</strong>ont t<strong>en</strong>u compte dans leur modede fonctionnem<strong>en</strong>t. La comparaison<strong>en</strong>tre leur mode de vie et lemode de vie occid<strong>en</strong>tal doit nousam<strong>en</strong>er à revisiter les idées queLivresnous nous faisons de la pauvreté,du bonheur, de la place de l’hommesur Terre… Un livre qui inversele questionnem<strong>en</strong>t sur le développem<strong>en</strong>t: ce serait peut-êtreplutôt au Nord d’<strong>en</strong>visager de sedévelopper <strong>en</strong> copiant le Sud ?Introduction à un débat fortriche. FV.Voiture,du rêveà la calamitéPieroEd. Les Produits du jardin,285, av<strong>en</strong>ue de Verdun,46400 Saint-Céré2006 - 72p. - 3€Une petite brochure pour nousrappeler que toutes les voitures seressembl<strong>en</strong>t, qu’elles constitu<strong>en</strong>tune importante part de marché etqu’il est possible de sortir dubourrage de crâne perpétuel pouressayer de se poser les bonnesquestions. Un chapitre <strong>en</strong>tier estconsacré à ce qui est fondam<strong>en</strong>tal: ce que l’auteur appelle jolim<strong>en</strong>t“les nuisances propres”.Car si même une voiture roule àl’écolo-carburant (<strong>en</strong>core àdécouvrir !), il n’<strong>en</strong> reste pasmoins que la voiture est une sourcede stress, mange une quantitéphénoménale d’espace et de ressourcesnaturelles : pas seulem<strong>en</strong>tune tonne de matériaux par véhicule,mais égalem<strong>en</strong>t un grandnombre de tués, blessés et handicapés,brouille la notion d’espacetemps(on va vite <strong>en</strong> voiture…SILENCE N°344 Mars 200751

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