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S!l<strong>en</strong>ceN°347Juin20074 €6 FSLibertésle combatcontinueBiocarburantsImpossiblesà grandeéchelleIrradiationdes alim<strong>en</strong>tsCombi<strong>en</strong>de fraudes?MunichLa bioprotègel’eau


SommaireLibertés:le combat continueBilan d’une législative sécuritairede Françoise Dumont 4Vers une id<strong>en</strong>tité désocialiséede Daniel Juli<strong>en</strong> 7Inv<strong>en</strong>ter des alternativesà la logique de contrôlede Guillaume Gamblin 9Pr<strong>en</strong>dre un <strong>en</strong>fant par la mainde Jean-Philippe et Jean-Pierre Joseph,Christine Rojewski 10Du fichage ADN généraliséà la “grève de la salive”de Guillaume Gamblin 12Nouveaux passeports européns :un rapport qui accuse...15Irradiation des alim<strong>en</strong>tsCombi<strong>en</strong> de fraudes <strong>en</strong> France ?de Véronique Gallais, Roland Desbordes,François Veillerette 20Droit des peuplesUn curieux parc naturel <strong>en</strong> Guyanede Survival international 27EnergiesBiocarburants impossiblesà grande échellede Michel Bernard 28Non-viol<strong>en</strong>ceLa paix a besoin de volontairesd’Elsa Joyeux-Bouillon 31Préservation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tMunich <strong>en</strong>courage la biopour préserver l’eaude Maure<strong>en</strong> de Mey 32Le meilleur des mondesDéveloppem<strong>en</strong>t durable...des nouvelles technologiesde Jean-Louis Beaumier 39SocialContrôle de productivitéde Baptiste Mylondo 42Brèves17 Société18 Nucléaire22 Energies23 Environnem<strong>en</strong>t25 Climat26 Nord-Sud30 Paix34 Alternatives40 Santé41 Femmes-Hommes44 Politique45 Annonces47 Courrier51 LivresVUVous pouveznous aider !Nous aurions besoin de bénévoles pour t<strong>en</strong>irdes stands :■ le 3 juin, à Durban (Aude),pour la journée bio,■ les 9 et 10 juin, à Murs-Érigné(Maine-et-Loire), pour la fête bio,■ les 16 et 17 juin, à Aytré(Char<strong>en</strong>te-Maritime), pour Prairial…Contactez Dorothée le mardi ou laissezvos coordonnées les autres joursau 04 78 39 55 33.Merci d’avance.Seine-Saint-D<strong>en</strong>isPour les lecteurs et les lectrices de Seine-Saint-D<strong>en</strong>is, nous comm<strong>en</strong>çons nos recherches<strong>en</strong> vue de la publication d’un numéro sur lesalternatives dans votre départem<strong>en</strong>t prévupour avril 2008. Envoyez-nous des adresses,des tracts de prés<strong>en</strong>tation, des dépliants…ProchainsrégionauxAprès la région C<strong>en</strong>tre (été 2007), le rythmes’accélèrera avec trois régionaux par an :Hautes-Garonne et Gers (décembre 2007),la Seine-Saint-D<strong>en</strong>is (avril 2008), lesSavoies (été 2008), la Saône-et-Loire(décembre 2008)… Outre ces numérosrégionaux, nous devrions avoir égalem<strong>en</strong>tdes reportages sur d’anci<strong>en</strong>nes régionsqui seront revisitées par l’équipe du P’titGavroche et qui réactualiseront sous formede guide d’anci<strong>en</strong>s numéros régionauxde Sil<strong>en</strong>ce. Premières régions revisitées :la Bretagne et le Rhône.Part<strong>ici</strong>pez auxprochains dossiersEn principe, les prochains dossiersseront consacrés à :■ Septembre : Alternatives dans lesfestivals et salons écolos. Les alternativeset les limites prés<strong>en</strong>tes dans l’organisationde ces évènem<strong>en</strong>ts.■ Octobre : Femmes et décroissance :la décroissance m<strong>en</strong>ace-t-elle la libertédes femmes ? Les femmes peuv<strong>en</strong>t-elles avoirune approche spécifique ?■ Novembre : Spécial 25 ans. De la couleuret des artistes pour fêter l’évènem<strong>en</strong>t.■ Décembre : Alternatives <strong>en</strong> Haute-Garonne et Gers. Une douzainede reportages et des c<strong>en</strong>taines d’adresses.SILENCE N°347 Juin 20072de l’intérieur...■ Janvier 2008 : Sortir de l’industrialisme.L’industrie produit aujourd’hui n’importe quoipour assurer la croissance. Comm<strong>en</strong>t sortir decette logique pour ne conserver que le boncôté de l’industrie : la production à grandeéchelle de bi<strong>en</strong>s utiles et durables ?Pour tous ces sujets, n’hésitez pas à proposervos réflexions… au moins trois moisà l’avance.Comm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>voyer une info■ Délais de parution. Nous indiquons <strong>en</strong> basde cette page, les délais pour recevoir desinformations pour les numéros à v<strong>en</strong>ir. D<strong>en</strong>ombreuses informations ne sont pas reprisesdans la revue parce qu’elles nous parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>ttrop tardivem<strong>en</strong>t. Pour être sûr des délais,<strong>en</strong>voyez vos informations deux moisà l’avance.■ Anonyme. Nous ne publions aucun textedont nous ne connaissons pas l’auteur-e.■ Courriel. Nous n’<strong>en</strong> communiquonspas pour ne pas être <strong>en</strong>vahi par des messagesnon soll<strong>ici</strong>tés.V<strong>en</strong>ez nous voirle 21 juin !Bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t page 55■ Vous pouvez v<strong>en</strong>ir discuter avec nous lorsdes expéditions de la revue. Cela se passeun jeudi de 17 h à 20 h et c’est suivi par unrepas pris <strong>en</strong>semble où Sil<strong>en</strong>ce paie une partiedu repas (8 € par personne). Et naturellem<strong>en</strong>t,vous repartez avec le nouveau numéro qui vousest offert. Prochaines expéditions : 21 juin,23 août, 20 septembre, 18 octobre…■ Vous pouvez égalem<strong>en</strong>t vous investir dansle comité de lecture de la revue où nousdécidons des prochains dossiers, des articlesque l’on passe, des réponses à apporteraux courriers…Les prochains comités de lecturese ti<strong>en</strong>dront à 14 h les samedis 23 juin (pourle numéro de septembre), 1 er septembre(pour le numéro d’octobre), 29 septembre(pour le numéro de novembre).■ Vous pouvez nous proposer un articlejusqu’au mercredi 16 h, avant le comitéde lecture soit les mercredis 20 juin(pour le numéro de septembre),29 août (pour le numéro d’octobre,26 septembre(pour le numéro de novembre),■ Enfin, pour les annoncesqui pass<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pagebrèves, vous avez jusqu’aumercredi, 12 h, suivantle comité de lecture pournous faire parv<strong>en</strong>irvos informations.■ Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéroont été arrêtés au 2 mai 2007.


LE MOIS DE LASSERPEEditorialLibertés surveilléesLa t<strong>en</strong>dance des êtres humains est d’abuser de leur liberté,c’est-à-dire d’empiéter sur celle des autres. La plus grande m<strong>en</strong>acesur la liberté, c’est la liberté elle-même. Comm<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dre la libertécontre elle-même ? En garantissant à tous la sécurité.La sécurité, c’est la liberté. La sécurité, c’est la protection.La protection, c’est la surveillance. La surveillance, c’est la liberté”.Jean-Christophe Rufin, Globalia, Gallimard, Folio, 2004.pourtant simple ! Il suffit d’un peu d’esprit logiqueet d’un zeste de bonne volonté, et nous sommes tousC’estcapables de compr<strong>en</strong>dre cela. Comm<strong>en</strong>çons par nouspersuader que chaque problème appelle une réponse simple, logique,de bon s<strong>en</strong>s : une <strong>en</strong>seignante se fait-elle agresser dans un lycée ?Le ministre de l’Intérieur fait une déclaration deux jours plus tard<strong>en</strong> expliquant qu’ “il faut arrêter de tergiverser sur la prés<strong>en</strong>cede la police” dans les écoles. Quelques dizaines de personnes partag<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Europe des visées terroristes ? Imposons des techniquesd’id<strong>en</strong>tification et de contrôle directem<strong>en</strong>t issues de l’univers carcéralà l’<strong>en</strong>semble de la population. Mieux vaut prév<strong>en</strong>ir que guérir,comme dit l’autre.La délinquance, l’immigration, le terrorisme : des “m<strong>en</strong>aces” qui ontun visage. Un visage étrangem<strong>en</strong>t “soluble” dans les nouvellestechniques et polices de contrôle. La prév<strong>en</strong>tion (de la délinquance),le contrôle (des flux humains) et la répression (des déviants) compos<strong>en</strong>t<strong>en</strong>semble un cocktail d’une efficacité absolue face aux m<strong>en</strong>acesqui nous assaill<strong>en</strong>t. Vous <strong>en</strong> doutez ?Face à cet essor actuel du contrôle social, des résistances émerg<strong>en</strong>t,t<strong>en</strong>tant de sauvegarder un minimum de libertés démocratiques :protestations contre les lois sécuritaires, refus du fichage ADN,du puçage des animaux (qui précède et “accompagne” celui deshumains), refus ou destruction de dispositifs biométriques…Mais au-delà des résistances, c’est <strong>en</strong> amont qu’il faut p<strong>en</strong>ser lesalternatives à cette logique de contrôle qui, une fois qu’on l’a acceptée,ne fait que développer ses morbides conclusions. Ne nous trompons pasde m<strong>en</strong>ace : est-ce le terrorisme qui nous met <strong>en</strong> danger et quiprovoque l’inquiétude quotidi<strong>en</strong>ne des par<strong>en</strong>ts, ou est-ce l’omniprés<strong>en</strong>cede l’automobile dans l’espace public ? La délinquance est-elle plusdangereuse que l’insécurité alim<strong>en</strong>taire, sanitaire, industrielle, nucléaire?Et pourtant, id<strong>en</strong>tifier comme danger l’une ou l’autre de ces m<strong>en</strong>acesn’amène pas aux mêmes conclusions : dans un cas, il s’agit der<strong>en</strong>forcer l’ordre existant avec ses inégalités établies ; dans l’autre,il s’agit de remettre <strong>en</strong> cause nos modes de vie avec bon nombredes fantasmes consuméristes qui leur sont liés.Avant de choisir les réponses, choisissons les questions.Guillaume Gamblin ■SILENCE N°347 Juin 20073


SociétéBilan d’une législaturesécuritaireTerres fertilesCarte postale diffusée par le Réseau Education sans frontières (illustration de Jiho).


SociétéVers une id<strong>en</strong>tité désocialiséeDe l’élevage int<strong>en</strong>sifà la gestion du cheptel humainIl s’agissait initialem<strong>en</strong>t de faire fonctionnerun “distributeur automatiquede conc<strong>en</strong>tré” (DAC) afin que laquantité d’alim<strong>en</strong>ts délivrée lorsqu’unanimal se prés<strong>en</strong>te au distributeur correspondeà une valorisation optimale par lepot<strong>en</strong>tiel de cet animal précisém<strong>en</strong>t, évitantpour chaque animal et donc pour letroupeau, le gaspillage par gourmandiseet la perte de productivité due à un rationnem<strong>en</strong>ttrop strict.Dans le cadre logique de l’élevageint<strong>en</strong>sif, le DAC, à travers le souci de productivitéoptimisée, réalise à la fois l’idéalde satisfaction des besoins individuels deconsommation alim<strong>en</strong>taire et le soucid’équité. En effet, chaque animal est traité<strong>en</strong> fonction de ses propres caractéristiquesproductives, sans aucune possibilitéde favoritisme vis-à-vis de certains. Onrejoint donc une forme de gestion baséesur l’adage “à chacun selon ses besoins”…Bouclés aujourd’hui,empucelage demainAujourd’hui, pour des raisons de traçabilitéet de sécurité alim<strong>en</strong>taire, toujoursdans le domaine agricole, on parled’implanter des puces d’id<strong>en</strong>tificationdans la chair des animaux d’élevage. Enpr<strong>en</strong>ant l’exemple de la production caprine,une des raisons avancées par les servicesd’Etat réside dans la prop<strong>en</strong>sionqu’ont ces animaux à perdre leurs bouclesd’id<strong>en</strong>tification (la petite étiquette agraféeà l’oreille). Dans un premier temps, leport d’une seule boucle était obligatoire.Depuis peu, ce sont deux boucles id<strong>en</strong>tiquesqui doiv<strong>en</strong>t être portées par l’animal(une à chaque oreille). Chez les chevreauxet chevrettes, on souhaiterait lesboucler à la patte (1)… Ces animauxétant un peu turbul<strong>en</strong>ts, ce serait plus sûr.Cep<strong>en</strong>dant, le bruit court que bi<strong>en</strong>tôtbiquettes et autres ruminants n’aurontplus à porter de boucles ni à l’une ou auxdeux oreilles, ni même à la patte ouailleurs grâce… au progrès technique. IlLe principe de l’id<strong>en</strong>tification électronique a faitses preuves industrielles dans le courant desannées 90 dans le domaine de l’élevage int<strong>en</strong>sif,où il avait pour but de maîtriser certainsparamètres de l’alim<strong>en</strong>tation des bovins.serait prévu l’implantation (facultative audébut) de puces électroniques d’id<strong>en</strong>tificationpar radio, dites RFID (2). Par sacompacité, sa compatibilité avec les DACet les log<strong>ici</strong>els de suivi individuel des performancesanimales, il ne fait aucundoute que le radioflicage des bovins etautres animaux d’élevage déboucherad’abord sur le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’une nécessité,puis fera, les lobbies aidant, l’objet d’uneobligation légale.Concrètem<strong>en</strong>t, du côté du mondes<strong>en</strong>sible, que se passe t-il ? Du temps oùles animaux n’étai<strong>en</strong>t pas bouclés, ilsavai<strong>en</strong>t un nom et l’éleveur était capablede nommer chaque animal dans un troupeaude plusieurs dizaines de têtes. Puisvint la boucle et son numéro. L’agrandissem<strong>en</strong>tdes exploitations (accompagné dela disparition des petites) fit que les animauxse comptai<strong>en</strong>t alors par c<strong>en</strong>taines.La boucle ne fut donc pas rejetée, dumoins dans les grandes exploitations, oùelle permettait de mieux repérer un individuavec certitude dans une mer dequasi-clones. Précisons de suite quejamais les éleveurs n’ont demandé unquelconque système d’id<strong>en</strong>tification desanimaux. Ces dispositifs ont toujours étéimposés par les services d’Etat, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat,il faut le reconnaître, avec desorganismes et groupem<strong>en</strong>ts professionnels.Aujourd’hui, le double bouclage estplutôt mal vécu par les éleveurs (3). Mais<strong>en</strong> faisant circuler l’idée d’un systèmebeaucoup moins contraignant (une fois lapuce implantée, l’animal ne peut laperdre), on peut miser sur le succès d’unedemande croissante à l’<strong>en</strong>droit ce nouveausystème.Notons aussi que l’image de l’animalainsi débarrassée de sa boucle, se retrouveplus “naturelle”, que le système est“transpar<strong>en</strong>t” pour l’éleveur… Les fabricantsdes dispositifs électroniques correspondantsne sont pas les derniers à sefrotter les mains, car ce qui est possiblepour une espèce animale pourrait bi<strong>en</strong> ledev<strong>en</strong>ir, principe de traçabilité aidant,pour quantité d’autres espèces, ouvrant làun marché très important (4).Quid du rapportà l’animal?Nous avons vu que, sous l’effet de lamassification des élevages, l’id<strong>en</strong>tificationpar les s<strong>en</strong>s perceptifs (5) de l’éleveur (lavue, l’ouïe, le toucher) est remplacée parune id<strong>en</strong>tification rationalisée : deschiffres et des lettres sur une boucle,visibles à distance. Cette “numérisation”de l’id<strong>en</strong>tité de l’animal, parallèlem<strong>en</strong>t à(1) Au paturon plus précisém<strong>en</strong>t.(2) Voir notre article précéd<strong>en</strong>t sur l’id<strong>en</strong>tificationélectronique paru dans Sil<strong>en</strong>ce n°333, p. 32.(3) A cause des contraintes posées, mais aussi parceque les éleveurs ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aucun plaisir ni à fairesouffrir les animaux, ni à les affubler d’étiquettes, deréfér<strong>en</strong>ces etc. L’éleveur, même s’il mène un troupeaude 300 chèvres, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t une relation humaine avecses animaux. Même si cette relation est de plus <strong>en</strong>plus ténue au fur et à mesure que leur nombre croît,elle existe néanmoins.(4) Les porcins, ovins, bovins, caprins, lapins,volailles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t chacun des millions d’individus« empucelables » tous les ans, voire plusieurs foispar an pour les espèces à cycle de reproduction rapide,au moins pour des argum<strong>en</strong>ts de traçabilité. Outrel’implantation des puces, cela représ<strong>en</strong>te aussi desc<strong>en</strong>taines de milliers de terminaux à installer dans lesfermes, à réparer, à contrôler… une véritable aubaine.(5) Analogiques pour être plus précis.7SILENCE N°347 Juin 2007


Sociétéla perte de son nom, <strong>en</strong>traîne une distanciationde l’affect, sans toutefois que l’éleveurne perde l’intégralité de cette relation.En effet, il lui est impossible de perdrecette relation à l’animal. Car, consciemm<strong>en</strong>tou non, la vie de l’éleveur dép<strong>en</strong>d decelle de l’animal et réciproquem<strong>en</strong>t. Etceci est d’autant plus vrai dans les conditionsde dép<strong>en</strong>dance et de sujétion que lessystèmes d’élevages int<strong>en</strong>sifs impos<strong>en</strong>t età l’animal … et à l’éleveur, on l’oublie souv<strong>en</strong>t.Dans un élevage “moderne”, 400animaux peuv<strong>en</strong>t périr <strong>en</strong> une paired’heures, et l’éleveur perdre des années detravail et sa source de subsistance, à caused’une panne de v<strong>en</strong>tilation ou d’un courtcircuit.De l’id<strong>en</strong>tification desanimaux au contrôlesocial des humainsNous ne repr<strong>en</strong>drons pas ce que nousavons déjà écrit dans notre article dun°333 mais nous approfondirons un pointprécis qui nous semble être ess<strong>en</strong>tiel etpourtant toujours abs<strong>en</strong>t des discussionset des écrits à propos de la carte d’id<strong>en</strong>titéélectronique et des divers moy<strong>en</strong>s d’id<strong>en</strong>tificationélectronique des individus.Le principe même de la carte d’id<strong>en</strong>tité,fût-elle de papier, reste fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>tdiscutable, <strong>en</strong>tre autres parce qu’êtreobligé de l’avoir toujours sur soi dans l’espacepublic ramène la population à lacondition des esclaves et des ressortissantsdes colonies qui, il n’y a pas si longtemps,avai<strong>en</strong>t l’obligation de porter sureux leur livret de circulation. Ce n’estpeut-être pas pour ri<strong>en</strong> qu’un certainnombre de pays se refus<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong>dre obligatoirele port d’un tel docum<strong>en</strong>t sur lavoie publique. Or, la carte d’id<strong>en</strong>tité électroniqueopère un pas de plus dans l’inacceptable.Elle dépossède son porteur desinformations qu’elle peut cont<strong>en</strong>ir sur sa“puce”, puisqu’il ne peut <strong>en</strong> aucunemanière avoir la certitude de pouvoir <strong>en</strong>extraire toutes les informations sansexception, comme nous l’avons déjà vu.La carte papier avait au moins cet avantagede pouvoir être vue et lue de concertavec les forces de police.Ce qui se joue <strong>ici</strong> est très grave et n’estpeut-être pas très clair dans notre p<strong>en</strong>sée.Ici, la carte électronique r<strong>en</strong>force l’asymétrie<strong>en</strong>tre les forces de l’ordre et le citoy<strong>en</strong>,<strong>en</strong>tre celui qui peut accéder à toutes lesinformations et celui qui ne le peut pas(6), et impose <strong>en</strong>tre eux la médiationd’une machine (le lecteur de carte). Ils’<strong>en</strong>suit une quasi annihilation de touterelation humaine directe qui pouvait exister,à propos de l’id<strong>en</strong>tité du sujet.En effet, sans la carte d’id<strong>en</strong>tité, jepouvais toujours dire : “Je suis le fils deUntel, le boucher de la rue Lully. “ C’est ceque je nommerais une id<strong>en</strong>tité sociale,parce qu’elle est socialem<strong>en</strong>t partagée ycompris, au moins partiellem<strong>en</strong>t, avec lesforces de l’ordre. Avec une carte d’id<strong>en</strong>titépapier, on pouvait <strong>en</strong>core partager lesinformations inscrites sur celle-ci et discuter.Avec la carte d’id<strong>en</strong>tité électroniqueinterrogeable à distance, aucune relationhumaine n’est nécessaire. Dans notremodèle animal, l’éleveur et l’animal sontinterdép<strong>en</strong>dants directem<strong>en</strong>t l’un del’autre.SILENCE N°3478Juin 2007Mais dans la situation humaine, mavie ne dép<strong>en</strong>d pas directem<strong>en</strong>t de celle dupol<strong>ici</strong>er et vice versa (sauf <strong>en</strong> cas devolonté de tuer de l’un ou/et de l’autre).Dès lors tout est possible, par exempl<strong>en</strong>’être plus qu’un numéro sur un écran,alors que dans notre modèle animal, l’interdép<strong>en</strong>dancedirecte <strong>en</strong>tre l’animal etl’éleveur garantissait un minimum de relationhumaine <strong>en</strong>vers l’animal, malgré ledispositif technique.D’autre part, dans notre société techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne,<strong>en</strong> cas de litige, il est fort probableque, plutôt que d’aller parler avec leboucher de la rue Lully, les forces de polic<strong>en</strong>e s’<strong>en</strong> remett<strong>en</strong>t, avec l’obstinationqu’on leur connaît, à l’avis de l’informatiquepol<strong>ici</strong>ère (7).Bref, les modalités du contrôle socialque nos sociétés modernes imagin<strong>en</strong>tpour demain, sous prétexte de sécuritéaccrue, relèv<strong>en</strong>t d’abord de l’élevage int<strong>en</strong>sif,puis s’<strong>en</strong> éloign<strong>en</strong>t pour sombrer dansun totalitarisme technique exacerbé,fondé sur des pratiques ayant cours dansdes dictatures ou dans les périodes lesmoins glorieuses de notre histoire. Il s’<strong>en</strong>suitune désocialisation de l’id<strong>en</strong>tité auprofit d’une id<strong>en</strong>tité numérique répondantaux besoins de l’industrialisationefficace et r<strong>en</strong>table de la “gestion” descitoy<strong>en</strong>s.Un rouagede la société int<strong>en</strong>siveAprès la carte d’id<strong>en</strong>tité obligatoire,l’id<strong>en</strong>tité électronique sera un pas supplém<strong>en</strong>tairevers une société où chaquemembre ne sera plus, devant les forces depolice, que ce à quoi il peut être réduit surle papier ou dans une mémoire électronique.Un nombre, un élém<strong>en</strong>t, un rouagedont les caractéristiques qui lui auront étéarbitrairem<strong>en</strong>t prêtées lui resteront pourtoujours inconnues, poussant ainsi lanotion d’égalité <strong>en</strong>tre les hommes dans cequ’elle peut avoir de plus vil : le partage dela condition id<strong>en</strong>titaire d’un animal dansun élevage int<strong>en</strong>sif.Daniel Juli<strong>en</strong> ■(6) Asymétrie déjà bi<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>te. En France, de nosjours, la loi interdit à un citoy<strong>en</strong> de pouvoir lire luimêmel’intégralité des différ<strong>en</strong>ts volets de son casierjud<strong>ici</strong>aire et d’<strong>en</strong> obt<strong>en</strong>ir un fac-similé intégral. Toutau plus peut-il, sous certaines conditions, se le fairelire par un off<strong>ici</strong>er asserm<strong>en</strong>té, mais jamais il ne pourray porter les yeux… Nous partageons cette particularitéavec des régimes politiques peu <strong>en</strong>viables et desœuvres de fiction tout aussi sombres qu’éclairantes.(7) Dont on a vu dans l’article précéd<strong>en</strong>t les nombreuxécueils décriés par la CNIL elle-même.


Inv<strong>en</strong>ter des alternativesà la logique de contrôleOn l’a vu, l’évolution de l’ars<strong>en</strong>al législatif ces dernières années, <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec la “lutte contre le terrorisme”, atteste d’un réel recul des libertésindividuelles. Se déplacer, communiquer, téléphoner, consommer, mais aussivivre <strong>en</strong> famille et à l’école, sont dev<strong>en</strong>ues des activités sous hautesurveillance, politique ou pol<strong>ici</strong>ère.Une dim<strong>en</strong>sion ess<strong>en</strong>tielle de l’évolutionactuelle du contrôle socialest le caractère hautem<strong>en</strong>t techniquede ses dispositifs. Que ce soit dansle domaine privé (caméras infrarouges,systèmes d’alarme, interphones et visiophones,portails électriques, puçage deproduits, implants sous-cutanés d’animauxet d’humains…) ou public (camérasde vidéosurveillance, portillons électroniques,détecteurs de métal, braceletsélectroniques…), les nouvelles technologiespermett<strong>en</strong>t de répondre aux deux rev<strong>en</strong>dicationsqui constitu<strong>en</strong>t le véritablecredo de l’homme occid<strong>en</strong>tal moderne :la sécurité et le confort.Les formes de contrôle et de surveillancedes populations ont évolué aufil des époques. Michel Foucault observaitdans les années 1960 (1) la logiquedes sociétés disciplinaires : une juxtapositionde lieux d’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t exerçant<strong>en</strong> leur sein un contrôle basé sur la discipline: prison, hôpital, école, internat,usine, famille… L’individu passait sanscesse d’un milieu clos à un autre, chacunayant ses lois, mais néanmoins ordonnésautour de cette structure globale :conc<strong>en</strong>trer, répartir dans l’espace, ordonnerdans le temps, organiser une forceproductive. Mais ces milieux d’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t(famille, école, usine) sont <strong>en</strong> crise.On n’est plus dans une approche statiquede l’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t, mais dans une approchedynamique où il est question de“gestion des flux”. Le contrôle devi<strong>en</strong>t invisibleet diffus, moins choquant, et doncplus acceptable. Un exemple : le braceletélectronique t<strong>en</strong>d à remplacer la prison.Le puçage électronique, la vidéosurveillanceet les dispositifs biométriquesattest<strong>en</strong>t eux aussi de l’adaptation à cett<strong>en</strong>ouvelle “dynamique des flux”.Parallèlem<strong>en</strong>t, aujourd’hui “le conditionnem<strong>en</strong>tne résulte plus guère de l’impositiond’une pratique ou d’une idée parla puissance publique ; il part<strong>ici</strong>pe davantaged’un travail d’hybridation de laconsci<strong>en</strong>ce individuelle. (…) L’évolutiondes pratique addictives doit davantage àune collaboration bi<strong>en</strong> comprise de chacun,au nom de la santé et de la sécuritépublique, qu’à une augm<strong>en</strong>tation de la capacitérépressive des autorités publiquesou morales” (2). Ainsi “la normalisationde nos comportem<strong>en</strong>ts passe davantagepar un dispositif d’auto-ajustem<strong>en</strong>t à uncomportem<strong>en</strong>t valorisé à travers l’<strong>en</strong>sembledes outils de socialisation” (2).L’impact de la publ<strong>ici</strong>té sur les comportem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> est un exemple frappant. “Avecle développem<strong>en</strong>t de la télévision (…), lapossibilité d’imposer une complète uniformitéd’opinion sur les comportem<strong>en</strong>tsexistait pour la première fois”, écrivaitquand à lui Orwell dans son roman 1984.(1) Dans son ouvrage Surveiller et punir, éd.Gallimard, réédition 1993.(2) Selon Bruno Villalba dans son excell<strong>en</strong>t article“De quelques mutations du contrôle social et d’uneréponse écologique <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir”, extrait de Ecorev’n° 24, automne 2006.DRPuce actuellem<strong>en</strong>t utilisée pour les animaux... à côté d’un grain de riz.SILENCE N°347 Juin 20079


SociétéLes résistances:informer, protester,saboter, refuserFace à ce constat qui dessine à grostraits les contours multiples et parfois novateursdu contrôle social généralisé, sedessin<strong>en</strong>t des visages eux aussi multiplesde résistances. Entre autres, selon BrunoVillalba, afin de “préserver un espace autonome,réellem<strong>en</strong>t anonyme face à l’omnisci<strong>en</strong>cebureaucratique”.Une première série d’actions consisteà organiser l’information des citoy<strong>en</strong>s :tracts explicatifs, sites Internet, etc. De làdécoul<strong>en</strong>t plus directem<strong>en</strong>t des actionsd’organisation de la protestation collective: manifestations diverses, pétitions...A un autre niveau, des actions quel’on peut qualifier de sabotage s’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tplus spécifiquem<strong>en</strong>t aux outils techniquesde contrôle : la destruction <strong>en</strong>2005 d’un dispositif de contrôle des empreintesdigitales dans un lycée de la valléede Chevreuse, près de Paris, a permis,par le procès qui a suivi, de mettre augrand jour le développem<strong>en</strong>t de ces dispositifsautomatisés de gestion des flux.Une autre piste : le développem<strong>en</strong>t annoncéde “zappeurs de RFID”, qui pourrai<strong>en</strong>tpropager des virus informatiquesaffectant les puces cont<strong>en</strong>ues dans noscartes de transports et autres. Ces viruspourrai<strong>en</strong>t se propager d’une carte à unemachine puis d’une machine aux cartesqu’elle contrôle, etc. Cette technologi<strong>en</strong>’existe pas <strong>en</strong>core mais elle est <strong>en</strong>visageableà plus ou moins long terme. Cesrésistances techniques ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>squ’articulées à une démarche politiquequi vi<strong>en</strong>t ouvrir le débat.Enfin, on trouveun troisième niveaude mobilisation :celui du refus organiséde l’usage deces techniques oude la part<strong>ici</strong>pation àces logiques decontrôle. Il <strong>en</strong> estainsi de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tde nombreuxtravailleurs sociauxqui refus<strong>en</strong>t de seplier aux missions de contrôle et de délationqui leur sont dévolues par les nouvelleslégislations sécuritaires. Il <strong>en</strong> estainsi égalem<strong>en</strong>t d’actes à valeur “exemplaire”tels que l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t du philosopheitali<strong>en</strong> Giorgio Agamb<strong>en</strong> à ne jamaisaccepter de se soumettre à desdispositifs d’id<strong>en</strong>tification biométriques,et r<strong>en</strong>onçant par là même, <strong>en</strong>tre autres, àpouvoir retourner aux Etats-Unis, où il<strong>en</strong>seignait la philosophie (3). Mais unexemple plus significatif <strong>en</strong>core de cettedynamique de “non-coopération” avec lesmesures de contrôle est le refus d’unnombre croissant de personnes de se plierPr<strong>en</strong>dre un <strong>en</strong>fantpar la main... (1)AAngers,dans une école primaire et un collège, c’estl’empreinte digitale qui donne accès à la cantine ;à Gif-sur-Yvette, à Sainte-Maxime, Marseille ou Carqueiranne,les élèves introduis<strong>en</strong>t leur main dans une machine qui <strong>en</strong>reconnaît le contour. Qui peut prét<strong>en</strong>dre que pr<strong>en</strong>dre la maind’un <strong>en</strong>fant est un geste neutre ? Au lycée Jean-Baptiste-Dumas,à Alès, c’est 90 caméras de vidéosurveillance, 104 au lycéeJean-Rostand de Mantes-la-Jolie associées à un dispositif degestion des abs<strong>en</strong>ces par code-barres et stylos optiques... Lestechnologies sécuritaires modèl<strong>en</strong>t les espaces danslesquels toute une génération se construit. Régulièrem<strong>en</strong>t,les experts consultés s’inquièt<strong>en</strong>t de leurs conséqu<strong>en</strong>cessociales mais ces technologies, originaires du milieu carcéral,promues ailleurs au nom de la lutte contre le terrorisme, sepropag<strong>en</strong>t <strong>en</strong> milieu éducatif, sans débat, comme si vingt ansde discours alarmistes r<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t inéluctable la transformationdes écoles <strong>en</strong> prisons.A la différ<strong>en</strong>ce de son application dans les aéroports,la biométrie à la cantine ne répond à aucune m<strong>en</strong>ace.Elle ne vise pas à empêcher une intrusion mais, off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t,à contrôler la prés<strong>en</strong>ce de ceux qui devrai<strong>en</strong>t être là.Le principal du collège Joliot-Curie de Carqueiranne dit chercherà obt<strong>en</strong>ir une “transpar<strong>en</strong>ce absolue” : il s’agit de savoir <strong>en</strong>perman<strong>en</strong>ce, et <strong>en</strong> temps réel, où sont et ce que fontles élèves, notamm<strong>en</strong>t s’ils mang<strong>en</strong>t ou ne mang<strong>en</strong>t pas.Avec la logique carcérale, c’est le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de la notionde frontière qui se développe par ces technologies. L’<strong>en</strong>trée desDRlycées est surveillée, l’extérieur est diabolisé. Les agressions,les vols, les trafics sont liés, dans les discours médiatiqueset institutionnels, aux intrusions : “on <strong>en</strong>tre dans ce lycéecomme dans un moulin”. Ainsi, cette “technologisation de lafrontière” de l’école se développe sur un discours xénophobeet éduque ces <strong>en</strong>fants à la susp<strong>ici</strong>on de l’Autre. Pire, elle faitplaner comme une m<strong>en</strong>ace d’exclusion le risque, un jour,de ne plus être contrôlé, générant de fait une demande decontrôle de la part des <strong>en</strong>fants eux-mêmes.Le développem<strong>en</strong>t de ces technologies marque égalem<strong>en</strong>tla progression des logiques pol<strong>ici</strong>ères à l’école. L’avènem<strong>en</strong>tde la vidéosurveillance et de la biométrie au détrim<strong>en</strong>t del’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t humain réduis<strong>en</strong>t les possibilités d’interv<strong>en</strong>ir10SILENCE N°347 Juin 2007


aux prélèvem<strong>en</strong>ts d’ADN qui leur sontimposés lors d’interpellations ou degardes à vue. Une brèche est ainsi ouvertedans le système de contrôle, brèche d<strong>en</strong>ature moins numérique que politiquemais qui risque bi<strong>en</strong> à terme d’ébranler lerapport de force contre le fichage ADN.Remonter les sourcesdu contrôle socialLe véritable défi demeure, au final, desortir de la simple réponse aux formes decontrôle qui nous sont imposées, et d’inv<strong>en</strong>terdes alternatives à celui-ci dans salogique même. Une analyse des sourcesde ce contrôle s’impose donc au préalable.La prolifération actuelle de la surveillancevi<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>raciner dans plusieurslogiques qui sont interdép<strong>en</strong>dantes et ser<strong>en</strong>forc<strong>en</strong>t mutuellem<strong>en</strong>t.• Une logique de pouvoir. On sait d’expéri<strong>en</strong>ceque tout pouvoir c<strong>en</strong>tralisé t<strong>en</strong>d àse r<strong>en</strong>forcer et à “persister dans sonêtre”… Les dispositifs de plus <strong>en</strong> plusconséqu<strong>en</strong>ts dont dispose le politiquepour surveiller les flux, les communicationset les comportem<strong>en</strong>ts des populations<strong>en</strong> sont une conséqu<strong>en</strong>ce directe.• Une logique depeur et d’insécurité.C’est <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong>avant l’insécuritédans laquelle viv<strong>en</strong>tses administrés quele pouvoir politiquepeut espérer remporterplus facilem<strong>en</strong>tl’acceptation,voire créer la demanded’un contrôler<strong>en</strong>forcé de l’Etatsur la société. Mais pas n’importe quelleinsécurité. Ce sont des dangers soigneusem<strong>en</strong>tsélectionnés qui sont mis <strong>en</strong>avant, ceux-là mêmes auxquels il est possiblede répondre par des procédéssimples et rassurants de contrôle socialou technique. “La prop<strong>en</strong>sion d’une communautéà reconnaître l’exist<strong>en</strong>ce d’unrisque serait déterminée par l’idée qu’ellese fait de l’exist<strong>en</strong>ce de solutions”, noteDavid Flemming (4). D’où la focalisationdu débat sur l’insécurité sociale, l’immigrationet le terrorisme, qui induit des réponsesplus directes et satisfaisantes pourles créateurs d’opinion que l’insécurité issuedu nucléaire civile et militaire parexemple.En réalité, nous vivons dans une sociétédu risque, mais un risque diffus etinvisible, peu id<strong>en</strong>tifiable et malaisé à saisir.Une ère de hantises collectives, où“des avis de tempête, des présages de(3) Voir sa tribune dans Le Monde du 6 décembre2005: “Non à la biométrie. Désobéissons p<strong>en</strong>dantqu’il est temps.”(4) Cité dans l’ouvrage de Jean-Pierre Dupuy, Vers uncatastrophisme éclairé, Points Seuil, 2002.Affiche du collectif des cinéastes pour les sans-papiers(Réseau Education sans frontières)<strong>en</strong> amont ou p<strong>en</strong>dant les conflits et cantonn<strong>en</strong>t toute réponseà l’a posteriori. Alors qu’un surveillant pouvait interv<strong>en</strong>ir pourtempérer les prémisses d’une bagarre ou pour séparer, la vidéone fait qu’<strong>en</strong>registrer un affrontem<strong>en</strong>t. Elle ne peut alors quetémoigner de ses conséqu<strong>en</strong>ces les plus graves et ne servir quede preuve, lors de l’investigation future. Car, <strong>ici</strong> <strong>en</strong>core, c’estbi<strong>en</strong> l’un ou l’autre, l’homme ou la machine tant les moy<strong>en</strong>shumains se réduis<strong>en</strong>t au fur et à mesure que progress<strong>en</strong>t lesinvestissem<strong>en</strong>ts dans ces dispositifs. Au lycée Jean-Rostand deMantes-la-Jolie, le projet de 104 caméras de vidéosurveillancea ainsi été annoncé le même jour que la suppression d’un posted’aide éducateur.Les interv<strong>en</strong>tions pol<strong>ici</strong>ères dans les établissem<strong>en</strong>ts, lespatrouilles ou les arrestations se multipli<strong>en</strong>t. Loin d’apporterla réponse définitive qu’on nous annonçait médiatiquem<strong>en</strong>t,pour certains élèves ce n’est que le retour à des situationsd’affrontem<strong>en</strong>ts quotidi<strong>en</strong>s qu’ils ont appris à gérer : “Oh,la police, vous savez, on a l’habitude”. Leurs yeux alors trahiss<strong>en</strong>tla déception : ils att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t autre chose de l’éducation.L’avancée vers la privatisation, par ses aspects mercantiles maisaussi par la soumission des référ<strong>en</strong>ces éducatives à celles del’industrie, est une composante fondam<strong>en</strong>tale de cesprocessus.Les défaillances de ces technologies nous intéress<strong>en</strong>t peu.Leur bon fonctionnem<strong>en</strong>t nous paraît déjà une défaitede la relation éducative dans son <strong>en</strong>semble.Comm<strong>en</strong>t imaginer former des hommes et des femmes libres,usagers de leurs libertés et familiers de celles-ci, si onles familiarise dès l’<strong>en</strong>fance aux chaînes, fuss<strong>en</strong>t-ellesnumériques et modernes ?Jean-Philippe Joseph ■Professeur agrégé d’Economie GestionPrésid<strong>en</strong>t d’une crèche, halte-garderie par<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> zone d’éducation prioritaire.Christine Rojewski ■Professeur agrégée de Physique appliquéeJean-Pierre Joseph ■Directeur de maison d’<strong>en</strong>fants à caractère social(1) Extraits du texte “Ne laissez pas les machines jouer avec les <strong>en</strong>fants”, de Jean-Philippe Joseph, Christine Rojewski, Jean-Pierre Joseph, disponible surhttp://infokiosques.net/spip.php?article=315.SILENCE N°347 Juin 200711


Sociétémalheur, desallusions àdes catastropheshant<strong>en</strong>tnotretemps” (5).“Il n’y a quedes problèmes.Insolubles, tragiques.Oui, il se passe deschoses inimaginables” peut s’exclamerl’héroïne d’un drame moderne(6). Et c’est précisém<strong>en</strong>t cet aspect inimaginable,insaisissable, et donc littéralem<strong>en</strong>t“insoluble” et “incontrôlable”, dudanger lat<strong>en</strong>t, qui amène la consci<strong>en</strong>cehumaine à reporter ses angoisses sur desphénomènes imaginables et saisissablestels que la délinquance, l’immigration oule terrorisme. Des dangers qui, eux, paraiss<strong>en</strong>t“solubles” dans les techniques etles polices de contrôle. Désormais, ledanger a un visage. Le mystère s’est dissoutdans la magie de l’équation, le dangerle sera bi<strong>en</strong>tôt à son tour dans la magiedu contrôle. Fermez les rideaux, ettant pis si, par un tour de passe-passe, leslibertés individuelles ont disparu <strong>en</strong> mêmetemps que le mystère...• Une logique de profit. Le contrôle socialest égalem<strong>en</strong>t, à un autre niveau, le fruitd’intérêts économiques qu’il importe demettre au jour. L’économie de la sécuritéet du contrôle connaît actuellem<strong>en</strong>t unessor tout à fait pharamineux. Ses perspectivesde développem<strong>en</strong>t le sont <strong>en</strong>coreplus. On connaît maint<strong>en</strong>ant le rôle quejou<strong>en</strong>t des lobbies comme le Gixel, groupem<strong>en</strong>tdes industries de la microélectronique,auprès des gouvernem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> quêtede croissance économique, de baissedes chiffres du chômage et, accessoirem<strong>en</strong>t,de mainti<strong>en</strong> de l’ordre social existant.Ces industriels mani<strong>en</strong>t une rhétoriqueaxée sur l’intérêt réciproque bi<strong>en</strong>compris pour passer avec eux le pacte redoutablede l’emploi par la croissance,croissance de la recherche-industrie dansle secteur de la biométrie <strong>en</strong> particulier.L’économie des services de gardi<strong>en</strong>nage etde surveillance, avec ses personnels desécurité, se porte bi<strong>en</strong> elle aussi.(5) Citations extraites de la brochure desR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts Généreux La culture du narcissisme.Les impacts du système capitaliste sur notre psychisme,téléchargeable sur http://r<strong>en</strong>g<strong>en</strong>.ouvaton.org.(6) Extrait de la pièce de Ludmilla Razoumovskaia,Chère El<strong>en</strong>a Seguievna, coll. des Quatre-V<strong>en</strong>ts,L’Avant-scène théâtre, 2004.(7) Hervé Kempf, Comm<strong>en</strong>t les riches détruis<strong>en</strong>t la planète,éd. du Seuil, 2007, p. 114.Du fichage ADN généraliséà la “grève de salive”Le contrôle de l’ADN par prélèvem<strong>en</strong>tde salive constitue un exemple significatifde la manière dont le pouvoir politiqueélargit progressivem<strong>en</strong>t les dispositifsde contrôle à mesure que leur usageantérieur les r<strong>en</strong>d plus acceptables parl’opinion.D’abord mal admis socialem<strong>en</strong>t car symboliquesd’une violation de l’intimité del’individu et d’une dérive anti-démocratique,le prélèvem<strong>en</strong>t d’ADN ainsi laconstitution d’un fichier national automatisédes empreintes génétiques(FNAEG) ne sont <strong>en</strong>visagés dans un premiertemps que pour les auteurs decrimes et délits sexuels commis sur desmineurs de moins de 15 ans. La loi surla Sécurité quotidi<strong>en</strong>ne du gouvernem<strong>en</strong>tJospin, votée le 15 novembre 2001,vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tériner cette nouvelle disposition,mais <strong>en</strong> l’ét<strong>en</strong>dant aux crimesgraves <strong>en</strong>vers les personnes (crimescontre l’humanité, tortures, hom<strong>ici</strong>desvolontaires, proxénétisme). La loi sur laSécurité intérieure de Nicolas Sarkozy,votée le 19 mars 2003, ét<strong>en</strong>d le FNAEGà tous les crimes, délits, atteintes auxpersonnes et aux bi<strong>en</strong>s : vols, extorsions,dégradations, détériorations… (1)A l’heure qu’il est, le fichage ADN estpratiqué systématiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gardeà vue.Ces informations génétiques sontconservées durant 40 ans. Tout refusde prélèvem<strong>en</strong>t constitue <strong>en</strong> soi un délitpunissable d’un an de prison et de15 000 € d’am<strong>en</strong>de (2) ! C’est donc ungigantesque fichier génétique de la populationque l’on veut constituer. De 2003à 2006, on estime que le nombre de“profils génétiques” (la notion d’“êtreDes systèmes d’alarmeaux servicesde gardi<strong>en</strong>nageàdistance, cesdispositifs ontsouv<strong>en</strong>t pourbut la protectiondes agrégats derichesse que constitu<strong>en</strong>tles pavillons, lescoffres-forts ou les automobiles.Le contrôle social est la conséqu<strong>en</strong>celogique du système actuel de répartitionde la richesse et de propriétéprivée. Les inégalités sociales et leur mise<strong>en</strong> scène cré<strong>en</strong>t des frustrations qui débouch<strong>en</strong>tsur des actes qualifiés de “délinquants”contre lesquels il est nécessairede se prémunir par des dispositifs desurveillance. Ce n’est pas l’indéc<strong>en</strong>ce dela conc<strong>en</strong>tration de ces richesses qui estmise <strong>en</strong> cause, mais l’”avidité” de ceuxqui les convoit<strong>en</strong>t qui est stigmatisée.humain” sera bi<strong>en</strong>tôt ringarde pour lageste le nombre de “profils génétiques”(la notion d’“être humain” sera bi<strong>en</strong>tôtringarde pour la gestion du cheptel)<strong>en</strong>registrés est passé de 2800 à plusde 330 000.Nul besoin que les crimes et délits citéssoi<strong>en</strong>t même prouvés : la loi sur laSécurité intérieure (LSI) précise que cefichage peut être exécuté sur les seules“présomptions de culpabilité” que pourrai<strong>en</strong>tavoir les gardi<strong>en</strong>-ne-s de l’ordre.Le statut de la preuve <strong>en</strong> est modifié :quand l’instruction était nécessaire aubon déroulem<strong>en</strong>t d’une affaire (<strong>en</strong>quêtede voisinage, sociale…), elle s’effaceaujourd’hui au profit d’un relevé biologiquepour juger de la culpabilité d’unindividu. Le transfert du jud<strong>ici</strong>aire aupol<strong>ici</strong>er s’int<strong>en</strong>sifie.Quelques élém<strong>en</strong>tsde réflexionCette logique s’appuie sur un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>terroné, celui d’être son ADN. Une p<strong>en</strong>séeintériorisée, héritée de la cybernétique,veut que notre id<strong>en</strong>tité se réduiseà des informations stockées dans leshélices de notre ADN. En somme, uneid<strong>en</strong>tité seulem<strong>en</strong>t biologique qui met decoté toute notre subjectivité.Le fichier national automatisé desempreintes génétiques (FNAEG) s’ajouteà tous ces autres fichiers qui constitu<strong>en</strong>tpar fragm<strong>en</strong>ts notre id<strong>en</strong>tité virtuelle,cette id<strong>en</strong>tité à laquelle il est fait appel<strong>en</strong> quelques chiffres, pour tel ou telcontrôle, telle ou telle id<strong>en</strong>tification,telle ou telle gestion de nos droits.12SILENCE N°347 Juin 2007


Contrôler les pauvresou réduireles inégalités?Protéger les bi<strong>en</strong>s privés, cont<strong>en</strong>ir la délinquance: voilà deux facteurs decontrôle qui peuv<strong>en</strong>t être directem<strong>en</strong>tprév<strong>en</strong>us par une meilleure répartition dela richesse économique et sociale. Que cesoit dans un quartier ou dans une sociétédonnée, l’équilibre social et la relative sobriétélibèr<strong>en</strong>t de la peur de l’autre et dela nécessité de se protéger contre lui. Uneplus grande équité économique permettraitde dénouer bi<strong>en</strong> des t<strong>en</strong>sions socialesqui serv<strong>en</strong>t de prétexte au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>tdu contrôle sur les citoy<strong>en</strong>s.Permettre aux citoy<strong>en</strong>s de sortir d’un étatde précarisation sociale et d’insécuritééconomique constitue donc une priorité.Cela vaut aussi au plan international :une vraie équité dans la répartition des richessesannulerait à la source la nécessitéde se protéger toujours plus des étrangerspar des murailles physiques ou virtuelles(barbelés de Ceuta et Melilla, passeportsbiométriques…). C’est sur la minoritédes “hyper-riches” que doit être m<strong>en</strong>éeavant tout une politique de répartitiondes ressources au niveau national et international.Il ne faut surtout pas tomberdans le piège qui consisterait à “faire accepterla restriction des libertés sans avoirà toucher à l’inégalité” (7). Entrer dansDRUn collectif et un fonds de souti<strong>en</strong>se constitu<strong>en</strong>t autour du sitehttp: //refusadn.free.frafin de permettre au plus grand nombrede refuser. Envoyez vos dons à :Témoins, 39 rue Courteline, 691000Villeurbanne, m<strong>en</strong>tion “refus ADN”au dos du chèque ou de l’<strong>en</strong>veloppe.Pour parfaire cette id<strong>en</strong>tité virtuelle, noscaractéristiques physiques comme l’ADNsont aujourd’hui numérisées : c’est la biométrie,ou la m<strong>en</strong>suration des diversesparties du corps humain.Parler de criminalisation de la sociétépermet d’illustrer comm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> s’adressantaux fichiers qu’elle a créés, l’administrationles fait parler à notre place, <strong>en</strong>nous dé-subjectivant. Face au tribunal, laparole du criminel n’a pas de poids, onne lui fait pas confiance : ce sont lespreuves qui parl<strong>en</strong>t à sa place. Les informationsque l’Etat récolte sur nous dansses fichiers devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tde la mêmefaçon les preuvesqui parl<strong>en</strong>t à notreplace. En s’adressantà notre id<strong>en</strong>titénumérique, l’administrationpeutgérer automatiquem<strong>en</strong>tnotre cas.Elle n’a pas besoinde nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre.Finalem<strong>en</strong>t, accepterle fichage biométrique,c’est r<strong>en</strong>trerdans la gestionautomatisée duvivant, réduità son expressionorganique, qui nelaisse aucune place à nos rev<strong>en</strong>dicationspolitiques ou personnelles.Pointer, comme le fait aujourd’huila CNIL (3), les dérives des technologiesbiométriques et ses dangers libert<strong>ici</strong>desne remet aucunem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause notreid<strong>en</strong>tité numérique de gestion. Ellel’<strong>en</strong>térine plutôt, <strong>en</strong> nous pressant dela protéger et, par là, de s’y attacher.Ce n’est pas la mauvaise utilisation quepourrait faire un fasciste de la biométrieque nous t<strong>en</strong>tons <strong>ici</strong> de dénoncer. C’estla simple utilisation de cette technologie.Refuser le prélèvem<strong>en</strong>tLe refus de prélèvem<strong>en</strong>t d’ADN(frottem<strong>en</strong>t de l’intérieur de la joue avecune languette de bois) est possible, <strong>en</strong>garde à vue ou suite au procès, profitantd’un “paradoxe” légal : le refus deprélèvem<strong>en</strong>t s’appuie sur un droit, celuide l’inviolabilité du corps, mais constitueun nouveau délit et provoque unepoursuite jud<strong>ici</strong>aire.Certains avocats parl<strong>en</strong>t de “délit infini” :une fois passée l’affaire pour un premierrefus de prélèvem<strong>en</strong>t, et reconnu-ecoupable du délit de refus, on peutse faire convoquer pour prélèvem<strong>en</strong>tsuite à ce dernier délit...Le refus <strong>en</strong> masse reste jouable : la saturationdes tribunaux s’<strong>en</strong>visage avec seulem<strong>en</strong>t10 % de refus. Jusqu’<strong>ici</strong>, à ce quel’on sait, les am<strong>en</strong>des n’ont pas excédé500 € — bi<strong>en</strong> loin des condamnations à15 000 € et une année de prison prévuespar la loi et brandies par les pol<strong>ici</strong>ers lorsdes gardes à vue pour “<strong>en</strong>courager” audon de son ADN.B<strong>en</strong>jamin Deceunick, faucheur volontaired’OGM, est le premier à avoir rev<strong>en</strong>diquépolitiquem<strong>en</strong>t une telle “grève de salive”et à s’être fait connaître <strong>en</strong> tant que tel,durant l’été 2006. Depuis lors, il a déjàrec<strong>en</strong>sé <strong>en</strong>viron 150 réfractaires quiconstitu<strong>en</strong>t un réseau. Une désobéissanceà la loi s’impose donc <strong>ici</strong> aussi, résistancequi n’aura de force que si elle estcollective et massive. Alors promis,même si monsieur l’ag<strong>en</strong>t me demandeg<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de lui donner ma salive,je ne lui cracherai pas dessus...G.G. ■(Texte réalisé à partir d’élém<strong>en</strong>ts du siterefusadn.free.fr)(1) On notera avec intérêt que les délits financiers nesont pas concernés par ce fichage...(2) Concernant le fichage ADN <strong>en</strong> prison, son refus<strong>en</strong>traîne pour la personne dét<strong>en</strong>ue la perte de toutepossibilité de bénéf<strong>ici</strong>er d’une réduction de peine :“les infractions qui sont commises par une personnecondamnée <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t de plein droit le retrait detoutes les réductions de peine dont elle a pu bénéf<strong>ici</strong>eret interdis<strong>en</strong>t l’octroi de nouvelle réduction depeine”. Ce qui r<strong>en</strong>d le refus impossible.(3) La Commission nationale de l’informatique et deslibertés (CNIL) est une autorité de contrôle française<strong>en</strong> matière de protection des données personnelles.SILENCE N°347 Juin 200713


SociétéDRProtestation des sans-papier devant la Gare de Charleroi (Belgique).une logique de décroissance permettraitd’aller vers des alternatives au contrôlegénéralisé <strong>en</strong> développant des logiquesd’équilibre, de socialisation et d’autonomie.Vous avez dit“insécurité” ?L’insécurité est, dans une large mesure,une construction politique. C’est lepolitique qui dessine à l’<strong>en</strong>vi, avec la coopérationactive des médias, le visage dudanger et de l’”<strong>en</strong>nemi” qui sera id<strong>en</strong>tifiécomme étant à l’origine de la m<strong>en</strong>ace ress<strong>en</strong>tieconfusém<strong>en</strong>t au quotidi<strong>en</strong>. Maisd’autres choix d’analyses pour id<strong>en</strong>tifierles réels facteurs d’insécurité actuels peuv<strong>en</strong>tam<strong>en</strong>er à des réponses et à des pistesd’action elles-mêmes bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes decelle du contrôle r<strong>en</strong>forcé :• Insécurité économique et sociale avec laprécarisation généralisée, la crise du logem<strong>en</strong>t,la m<strong>en</strong>ace de l’exclusion, l’impossibilitéd’avoir accès à un emploi, un logem<strong>en</strong>tou un service lorsque l’on estd’origine étrangère…• Insécurité industrielle et nucléaire avecles risques d’accid<strong>en</strong>ts, d’explosions, defuites et de contaminations, les risquesliés aux rejets, au traitem<strong>en</strong>t, au transportet à l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des déchets, au transportdes combustibles, à la proliférationmilitaire…• Insécurité sanitaire et alim<strong>en</strong>taire avecles dangers de l’amiante, de certainesondes (téléphones portables, microondes),des nanotechnologies ; la grippeaviaire. L’insécurité alim<strong>en</strong>taire est fondam<strong>en</strong>talepsychologiquem<strong>en</strong>t, avec les <strong>en</strong>graischimiques et les pest<strong>ici</strong>des et leurseffets cancérigènes, allergisants et stérilisants,les OGM, la désertification dessols, la pollution des eaux.• Insécurité militaire avec la proliférationdes armes NRBC (nucléaires, radiologiques,bactériologiques, chimiques) etautres.• Insécurité quotidi<strong>en</strong>ne très liée à l’usagede l’automobile (accid<strong>en</strong>ts de la route,danger pour les <strong>en</strong>fants qui oblige les famillesà vivre dans des conditions de réclusiondans de nombreuses cours d’immeubles…).• M<strong>en</strong>ace climatique mettant <strong>en</strong> péril lasurvie à moy<strong>en</strong> terme de l’humanité, etliée directem<strong>en</strong>t à nos émissions de gaz àeffet de serre…Sécurité collectiveou individuelle ?C’est <strong>en</strong> luttant <strong>en</strong> amont contre les facteursd’insécurité démarqués plus hautqu’il sera possible d’assurer autrem<strong>en</strong>tnotre sécurité collective. Il devi<strong>en</strong>t ainsipossible d’œuvrer :• à la sécurité sanitaire collective <strong>en</strong> refusantd’utiliser des téléphones mobiles et<strong>en</strong> s’<strong>en</strong>gageant pour le retrait des ant<strong>en</strong>nes-relais,<strong>en</strong> diffusant les étudessci<strong>en</strong>tifiques alertant sur la nocivité desOGM, des ondes à basse fréqu<strong>en</strong>ce, desnanotechnologies, des produits cosmétiquescancérigènes ...• à la sécurité quotidi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> remettantl’automobile à sa juste place dans l’espacepublic. On contribue ainsi à libérer lespar<strong>en</strong>ts de la crainte — justifiée — qu’ilsress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à laisser leurs <strong>en</strong>fants jouerdans la rue ou même dans la cour ouverte,ou aller à l’école à pied.• à la sécurité alim<strong>en</strong>taire collective <strong>en</strong>refusant de s’alim<strong>en</strong>ter avec des produitsissus de l’agriculture industrielle ou d’élevagesint<strong>en</strong>sifs et <strong>en</strong> consommant bio,paysan et sans OGM ; <strong>en</strong> développant cesfilières sout<strong>en</strong>ables, <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>gageant dansles luttes contre les pest<strong>ici</strong>des et les culturesd’OGM <strong>en</strong> plein champ.• à la sécurité économique et sociale collective<strong>en</strong> refusant d’acheter des produitsou des services fabriqués ou diffusés pardes circuits de distribution <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>antdes conditions sociales précaires, et <strong>en</strong>agissant parallèlem<strong>en</strong>t pour faire évoluerle droit du travail et le droit au logem<strong>en</strong>t.• à la sécurité climatique et nucléaire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tant d’utiliser personnellem<strong>en</strong>t desénergies r<strong>en</strong>ouvelables (avec des installationspersonnelles, ou bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> adhérantau réseau Enercoop) (8), et <strong>en</strong> luttant parallèlem<strong>en</strong>tavec des associations pourune sortie collective du nucléaire.• à la sécurité collective <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>gageantpour le respect du traité de non-proliférationratifié par la France et <strong>en</strong> part<strong>ici</strong>pantpour cela, par exemple, aux inspectionscitoy<strong>en</strong>nes de sites nucléaires militaires.C’est agir pour notre propre sécurité maisaussi pour celle des autres peuples, notamm<strong>en</strong>tceux qui ont la malchance dedisposer dans leurs sous-sols de ressourcesmatérielles abondantes, et susceptiblesd’être les victimes des minibombesnucléaires françaises dont leprésid<strong>en</strong>t Chirac a rappelé <strong>en</strong> 2006qu’elles pouvai<strong>en</strong>t servir à assurer et à sécuriserles approvisionnem<strong>en</strong>ts énergétiquesde la France.• à la sécurité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale et climatiquedes générations prés<strong>en</strong>tes et futures<strong>en</strong> consommant des produits alim<strong>en</strong>tairesou manufacturés locaux, et <strong>en</strong>limitant notamm<strong>en</strong>t par là les émissionsanthropiques de gaz à effet de serre responsablesdu réchauffem<strong>en</strong>t climatique.Empêcher un nouveau Tchernobyl ou unThree Mile Island ; de nouveauxHiroshima ; un nouveau scandale del’amiante ; la prolifération des tumeurscancéreuses ; les déformations congénitalesdes <strong>en</strong>fants d’agriculteurs ; lessuite page 16(8) Enercoop, coopérative fournissant de l’électr<strong>ici</strong>téd’origine r<strong>en</strong>ouvelable,11, rue des Réglises, 75020Paris. Tel : 01 73 02 69 25, www.<strong>en</strong>ercoop.fr.SILENCE N°34714Juin 2007


Nouveaux passeports europé<strong>en</strong>s :un rapport qui accuse... pour mieux justifier ! (1)Les gouvernem<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s oblig<strong>en</strong>t leurs citoy<strong>en</strong>sà adopter des pièces d’id<strong>en</strong>tité — les nouveaux docum<strong>en</strong>tsde voyage à lecture automatique (DVLA) — qui diminu<strong>en</strong>tleur sécurité et la protection de leur sphère privée tout <strong>en</strong>accroissant les risques liés aux vols d’id<strong>en</strong>tité.Dans une déclaration mise <strong>en</strong> forme lors d’une r<strong>en</strong>contre àBudapest <strong>en</strong> septembre 2006, des chercheurs du Réseau d’excell<strong>en</strong>ceFIDIS (Futur de l’id<strong>en</strong>tité dans la société de l’information)(2), prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les résultats de leur étude sur les DVLA.Ils font des recommandations aux responsables des gouvernem<strong>en</strong>tset de l’industrie au sujet des modifications à adopter.Selon ces chercheurs, les nouveaux docum<strong>en</strong>ts de voyageà lecture automatique prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de nombreuses m<strong>en</strong>aces.“A la différ<strong>en</strong>ce des docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tité habituels, les DVLAeuropé<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t être lus et interceptés jusqu’à une distancede l0 mètres du porteur, de façon transpar<strong>en</strong>te et sans contrôleinteractif ; cette faiblesse est <strong>en</strong>core aggravée par un contrôled’accès susceptible d’être contourné ou attaqué, de sorte qu’untiers, autorisé ou non, peut y avoir accès pour id<strong>en</strong>tifier le porteuret le ficher afin, par exemple, de suivre à la trace les touristesdans un pays étranger.Les informations biométriques des docum<strong>en</strong>ts d’id<strong>en</strong>tité peuv<strong>en</strong>têtre utilisées à d’autres fins par les secteurs public et privé<strong>en</strong> violation des principes europé<strong>en</strong>s de respect de la sphèreprivée. De plus, les données biométriques elles-mêmes sontbasées sur des probabilités : des erreurs d’auth<strong>en</strong>tification —positives et négatives — sont inévitables ; elles sont susceptiblesd’affecter de nombreux citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s chaque jour”.Ce rapport fait état <strong>en</strong> outre des risques d’ “abus de lecture àdistance des passeports pour faire éclater des bombes intellig<strong>en</strong>tes,s<strong>en</strong>sibles à l’id<strong>en</strong>tité de certaines personnes”.(1) Extraits retravaillés d’un texte diffusé sur 1984.over-blog.com/20-categorie-399997.html sous le titre “Actualité RFID : Le passeport biométrique europé<strong>en</strong> :une ineptie ?!” .(2) Le FIDIS (Futur de l’id<strong>en</strong>tité dans la société de l’information) rassemble desuniversités, des instituts de recherche et des <strong>en</strong>treprises europé<strong>en</strong>nes. Voirwww.fidis.net.L’introduction du passeport europé<strong>en</strong> DVLA (passeport électronique),<strong>en</strong> tant que docum<strong>en</strong>t d’id<strong>en</strong>tification international, adébuté <strong>en</strong> 2005.“La combinaison de ces m<strong>en</strong>aces et de ces faiblesses, poursuitle rapport, met sérieusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause la sécurité et la sphèreprivée des citoy<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s ; ceci est tout particulièrem<strong>en</strong>tvrai si l’on considère le déploiem<strong>en</strong>t à grande échelle des DVLAactuels et leur longue durée de validité (jusqu’à 10 ans)”.Face à cela, le FIDIS adresse quelques recommandations auxresponsables du domaine des DVLA <strong>en</strong> Europe (polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s,industriels et chercheurs). L’objet principal de ces recommandationsvise à organiser des “procédures adéquates — aussi bi<strong>en</strong>organisationnelles que techniques” pour permettre une améliorationde ces techniques afin de les r<strong>en</strong>dre plus sûres et respectueusesde la sphère privée (par exemple des cartes à puce aveccontact au lieu de mécanismes sans contact).Le rapport se termine <strong>en</strong> estimant que “le concept de sécurité<strong>en</strong>tourant les DVLA devrait être débattu ouvertem<strong>en</strong>t à l’échelleeuropé<strong>en</strong>ne par les experts <strong>en</strong> sécurité et <strong>en</strong> protection de lasphère privée”.Ce rapport pointe timidem<strong>en</strong>t du doigt les risques <strong>en</strong>couruspar l’utilisation de ces nouvelles techniques d’id<strong>en</strong>tification(biométrie et puces RFID). On peut estimer qu’il est largem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> dessous de la réalité concernant les conséqu<strong>en</strong>ces possiblesde leur usage pour la gestion des flux humains.Il est significatif égalem<strong>en</strong>t de l’idéologie selon laquelle les problèmespolitiques et éthiques posés par une nouvelle technologiedoiv<strong>en</strong>t se résoudre au niveau technique uniquem<strong>en</strong>t, et pardes experts uniquem<strong>en</strong>t. On constate <strong>en</strong> effet que les recommandationsélaborées par ce groupe de recherche sont pourl’ess<strong>en</strong>tiel correctives. Outre l’inefficacité relative de ces aménagem<strong>en</strong>ts(on a démontré que les passeports états-uni<strong>en</strong>s, mêmeéquipés de verrous supplém<strong>en</strong>taires — couvertures <strong>en</strong> toile defibres métalliques —, n’<strong>en</strong> sont pas moins vulnérables), il nes’agit <strong>en</strong> effet que d’aménagem<strong>en</strong>ts, qui ne remett<strong>en</strong>t nullem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> cause la logique de contrôle toujours accru de la populationmais vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au contraire la r<strong>en</strong>forcer, au nom de la libertémême de ceux auxquels elle s le, r<strong>en</strong>forçons les moy<strong>en</strong>sdu contrôle !Lecture d’un passeport biométrique.DRSILENCE N°347 Juin 200715


Sociétésuite de la page 14conditions de travail précaires, c’est œuvrerà notre commune sécurité sociale,économique, sanitaire, alim<strong>en</strong>taire, industrielle.Les caméras de vidéosurveillanceà proximité des magasins d’habitsde marque ou devant les barbelés d<strong>en</strong>os frontières paraiss<strong>en</strong>t étonnamm<strong>en</strong>tridicules et décalées lorsque l’on considèrela plupart des m<strong>en</strong>aces qui exist<strong>en</strong>t àl’heure actuelle. Elles révèl<strong>en</strong>t alors leurvisage de protection des bi<strong>en</strong>s et des richessesd’une minorité oligarchique àl’échelle mondiale, c<strong>en</strong>trée sur la protectioncoûte que coûte de son bi<strong>en</strong>-être personnelet de son niveau de vie.En réalité, la différ<strong>en</strong>ce d’appréciation<strong>en</strong>tre ces deux approches de la sécuritévi<strong>en</strong>t peut-être d’un seul critère distinctif,qui est le caractère strictem<strong>en</strong>t individualiste,ou au contraire collectif, de notreappréciation des dangers et de la sécurité.Qui contrôle qui,et comm<strong>en</strong>t?En tant qu’être humains vivant <strong>en</strong> société,nous avons besoin de nous poserdes limites et de nous donner des règles,et de nous donner les moy<strong>en</strong>s de faire respecterces limites et ces règles. On peutalors parler de la nécessité d’un certain“contrôle”. Mais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons-nous bi<strong>en</strong> surle type de contrôle dont on parle.Pr<strong>en</strong>ons l’exemple de notre alim<strong>en</strong>tation.Promouvoir le puçage électronique desPour <strong>en</strong>savoir puce!■ Globalia, roman d’ant<strong>ici</strong>pationde Jean-Christophe Ruffin,éd. Gallimard, 2005.■ L’horreur sécuritaire. Lestr<strong>en</strong>te honteuses. Jean-MarcFédida. éd. Privé, 2006.■ “Accepter. Les nouvellesformes de la soumission volontaire”,Ecorev’ n° 24,automne 2006 - 6, 20 €, 22,villa des Sizerins, 75019 Paris.■ Libertés, revue trimestrielleéditée par l’association pour laprotection de la vie privée,de l’image, contre l’informatisationde la société, contre lacarte vitale, la vidéosurveillanceet tout traçage de la vie privée(ACIS VIP). 1,50 €, 9, routede Toulouse, 31180Castelmaurou.■ Des moutons et des hommes.Contre l’id<strong>en</strong>tification électroniquedes animaux et deshumains (2007), brochureappelant les éleveurs etchacun-e au refus collectifdu puçage. A commander chezNicolas Bonnani, 10, rue Yves-Farge, 38600 Fontaine.La prolifération des nouvellestechnologies de la surveillancea vu naître <strong>en</strong> réponseune prolifération non moinsimpressionnante de sitesinternet critiques :■ http://1984.over-blog.com :site foisonnant du CollectifGeorge Orwell contrela biométrie.■ http://souriez.info :site du collectif Souriezvous êtes filmés contrela vidéosurveillance.■ www.jameh.org : site ducollectif belge Jamais avec lamanipulation électroniquede l’humain. Une mineinépuisable d’informationsédifiantes et/ou critiquessur les micropuces et implantsélectroniques.■www.piecesetmaindoeuvre.com:mine d’informations critiquessur les nouvelles technologies.Nombreux textes et brochurestéléchargeables sur les technologiesde contrôle.■ http://refusadn.free.fr:site ressource pour le refusdu prélèvem<strong>en</strong>t d’ADN.■ http://bigbrotherawards.eu.org :collectif attribuant saprestigieuse récomp<strong>en</strong>seaux institutions, sociétés oupersonnes s’étant distinguéespar leur mépris du droit fondam<strong>en</strong>talà la vie privée ou parleur promotion de la surveillanceet du contrôle des individus.animaux, des alim<strong>en</strong>ts et des produits quinous <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t, c’est opter pour un remèdequi est pire que le mal qu’il prét<strong>en</strong>dcombattre : “la traçabilité ne signale ri<strong>en</strong>d’autre que le progrès fulgurant de l’insécuritéalim<strong>en</strong>taire créée par l’industrialisationde l’agriculture. Car des animauxélevés <strong>en</strong> batterie sont des animaux malades,et des végétaux sous perfusiond’<strong>en</strong>grais, d’hormones, d’insect<strong>ici</strong>des,etc., sont des végétaux malades.Comm<strong>en</strong>t éviter les épidémies chez lesporcs, victimes de l’élevage industriel ?En les puçant, répond le ministère espagnolde l’Agriculture. (…) Refuser lesRFID, c’est refuser la traçabilité et la manipulationdu s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’insécurité.Nous voulons bi<strong>en</strong> manger ? Boycottonsles supermarchés. Nous voulons épargneraux éleveurs l’humiliation du puçage ?Associons-nous pour acheter leurs bêtesdirectem<strong>en</strong>t” (9).A l’inverse, des études sociologiquessur les rapports consommateurs-producteursau sein des AMAP ont fait apparaîtreque, parmi les motivations desconsommateurs à mieux connaître directem<strong>en</strong>tles producteurs qui sont am<strong>en</strong>és àles nourrir, il y a une volonté d’assurer uncertain “contrôle” sur la qualité de cesproduits. C’est <strong>en</strong> tissant des relations deconfiance avec le producteur et <strong>en</strong> allantle r<strong>en</strong>contrer sur son lieu de travail que leconsommateur est à même de mieux ser<strong>en</strong>dre compte des conditions sanitaires,sociales et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales dans lesquellessa nourriture est produite. Il s’agitlà d’une toute autre forme de contrôle,direct, autonome et solidaire, que cellegarantie par le puçage à radiofréqu<strong>en</strong>cedes animaux et des produits par les multinationalesde l’agro-alim<strong>en</strong>taire. On voitpar là que, pour un même contrôle, lesusages et les logiques vari<strong>en</strong>t du plus solidaireau plus inhumain.Par ailleurs, ne nous trompons pas de“cible” à contrôler : le respect des règlesélém<strong>en</strong>taires d’équilibre social dans la répartitiondes richesses doit être contrôléau sein d’une société. Pas les pauvres. Ilimporte de contrôler et de limiter dans lesfaits la volonté aveugle de profit des multinationales,avant de contrôler la viequotidi<strong>en</strong>ne des citoy<strong>en</strong>s. On réalisel’aberration du rapport de forces actuelquand on voit à quel point sont contrôlésles déplacem<strong>en</strong>ts des êtres humains auxfrontières et dans la vie quotidi<strong>en</strong>ne, alorsque, dans le même temps, les transfertsde capitaux sont si peu contrôlés.Il s’agit donc de bi<strong>en</strong> s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sur lanature du contrôle à mettre <strong>en</strong> place :c’est le respect de l’équité sociale qu’ilfaut contrôler, pas les déplacem<strong>en</strong>ts quotidi<strong>en</strong>sde chaque citoy<strong>en</strong>. C’est laconc<strong>en</strong>tration du pouvoir politique dansles mains de quelques-uns qu’il faut surveillerde près, pas le génome des opposantspolitiques. C’est contre les logiquesnéolibérales qu’il faut savoir se protéger,pas contre les adolesc<strong>en</strong>ts africains quivi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t mourir sur les barbelés deMelilla. Ce sont les pollueurs de nappesphréatiques qu’il faut empêcher d’agir <strong>en</strong>priorité, pas les voleurs de bouteillesd’eau. Ça coule de source, non ?Guillaume Gamblin ■(9) Pièces et main d’œuvre, RFID : la police totale,brochure téléchargeable sur www.piecesetmaindoeuvre.com.SILENCE N°34716Juin 2007


Refus de la misèreLe 17 octobre est la journée internationale du refus de la misère.En France, ATD Quart-Monde a lancé ce printemps unedéclaration pour inciter nos élus à considérer ce sujet commeprioritaire. Une déclaration de solidarité circule actuellem<strong>en</strong>t aveccomme ambition de collecter un million de signatures avant le17 octobre 2007. Elle est disponible <strong>en</strong> ligne surwww.jeresiste.org/IMG/pdf/DecSol.pdf ou par courrierauprès d’ATD Quart-Monde, 33, rue Bergère, 75009 Paris.Baisse desdemandesd’asileLa politique répressive deSarkozy provoque non seulem<strong>en</strong>tune hausse spectaculaire desreconduites à la frontière, maiségalem<strong>en</strong>t une baisse nette desdemandes d’asile, les demandeurspot<strong>en</strong>tiels estimant qu’il ne sertà ri<strong>en</strong> de s’adresser à la Franceaujourd’hui pour résoudre lesquestions de droits humains. L<strong>en</strong>ombre de demandes <strong>en</strong> 2006 esttombé à 39 332 contre 57616 <strong>en</strong>2005 (-33,6%). A Paris, lesdemandes sont passées de15374 <strong>en</strong> 2000 à 3884 <strong>en</strong> 2006(-75%). Seules 2929 demandesont été acceptées (7,5%) pourdes demandeurs v<strong>en</strong>ant de Russie(10%), de Turquie (7%), de laRépublique démocratique duCongo (7%), du Sri Lanka (7%),de Haïti (6%), de Serbie (6%)…Droits despersonneshandicapéesL’association Soleil essaie de promouvoirles droits des personneshandicapées et rev<strong>en</strong>dique la gratuitédes soins, un droit à laretraite, un rev<strong>en</strong>u au moins égalau salaire minimum, l’arrêt desdiscriminations administratives, lafermeture des CAT et des ateliersprotégés qui se révèl<strong>en</strong>t être desc<strong>en</strong>tres d’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t des handicapés,l’emploi dans des <strong>en</strong>treprisesnormales, l’arrêt des internem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> hôpital psychiatriqueet l’interdiction des cellules d’isolem<strong>en</strong>t: un hôpital est un lieu desoin, pas une prison, l’arrêt destraitem<strong>en</strong>ts par neuroleptiques etpsychotropes qui ne soign<strong>en</strong>t pas,mais mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le malade souscontrôle et ne le soign<strong>en</strong>t pas.Association Soleil, BP 556,69247 Lyon cedex.Nanotechnologies■ Pour un contrôle europé<strong>en</strong>.Dans un rapport r<strong>en</strong>du public le1er mars 2007, le CCNE, Comitéconsultatif national d’éthiquepour les sci<strong>en</strong>ces de la vie et lasanté, alerte sur la question desnanotachnologies : “En 2005,10 milliards de dollars ont étéconsacrés à la recherche et audéveloppem<strong>en</strong>t dans le domainedes nanotechnologies, mais seulem<strong>en</strong>t400 millions l’ont été à desfins de recherche sur les effetssecondaires év<strong>en</strong>tuels”. Le CCNErecommande à la Franced’<strong>en</strong>gager au niveau europé<strong>en</strong> uneréflexion pour aboutir à la mise<strong>en</strong> place d’une “loi europé<strong>en</strong>nesemblable à Reach” pour lesproduits chimiques.■ Gr<strong>en</strong>oble : subv<strong>en</strong>tions etdélocalisation. En février 2003,Jacques Chirac inaugurait le pôlede recherches Crolles-2 à côtéde Gr<strong>en</strong>oble. A l’époque celadevait dev<strong>en</strong>ir le “plus grosinvestissem<strong>en</strong>t industriel <strong>en</strong>France depuis dix ans”. Aprèsavoir bénéf<strong>ici</strong>é d’importantessubv<strong>en</strong>tions publiques, lesindustriels n’ont pas d’étatd’âme : début 2007, NXP etFreescale, deux des trois sociétésd’origine ont annoncé leur délocalisation,la troisième et dernière,STMIcroelectronics a annoncé<strong>en</strong> avril 2007 la délocalisationde son pôle Recherche etdéveloppem<strong>en</strong>t. La “sillilconvalley française” n’a semble-t-ilt<strong>en</strong>u que le temps des subv<strong>en</strong>tionset des avantages fiscaux.InternetsoussurveillanceL Y O NMarche des parapluiesLe gouvernem<strong>en</strong>t sortant apréparé un décret qui modifiecelui de la loi LCEN de 2004(loi sur la confiance dansl’économie numérique). Si cedécret est promulgué, les responsablesde sites web devrontrécupérer “toutes les coordonnéeset traces invisibles que laiss<strong>en</strong>tles utilisateurs” lors de chaquecontribution ou de chaqueconsultation et les conserverp<strong>en</strong>dant un an. Seules les grossesstructures pourront se payerce flicage techniquem<strong>en</strong>tcompliqué et économiquem<strong>en</strong>ttrès coûteux. Il est d’ailleursprobable que celles-ci délocalis<strong>en</strong>tpour contourner ces nouvellescontraintes. “En cas derésistance, ou juste de passivité,la sanction <strong>en</strong>courue est lourde :les fournisseurs d’accès à Internetou les sites Internet françaisqui ne conserverai<strong>en</strong>t pas toutesces données seront passiblesde 375 000 € d’am<strong>en</strong>deet leurs dirigeants, d’un and’emprisonnem<strong>en</strong>t et 75 000 €d’am<strong>en</strong>de, sans compter lafermeture de l’<strong>en</strong>treprise,l’interdiction d’exercer uneactivité commerciale, etc.” (source: Le Monde, 20 avril 2007).De fait, si ce décret est publié,les particuliers et les petitesassociations seront obligés der<strong>en</strong>oncer à s’exprimer sur le web.association Forum réfugiés organise, le 20 juin, sa quatrièmeL’ marche des parapluies : chacun est invité à acheter un parapluieblanc pour sout<strong>en</strong>ir l’idée que l’on peut protéger ceux qui doiv<strong>en</strong>tfuir leur pays. R<strong>en</strong>dez-vous à 17 h, place Saint-Jean pour un défiléjusqu’à la place Sathonay et une soirée <strong>en</strong> musique. L’initiative devraitêtre reprise cette année pour la première fois, à la même date, à Paris.Forum réfugiés, BP 1054, 69612 Villeurbanne cedex,tél : 04 78 03 74 45.DRSociétéSILENCE N°34717Juin 2007


NucléaireFin del’uranium ?Si certains avanc<strong>en</strong>t la thèse dela spéculation, d’autres y voi<strong>en</strong>tdéjà le pic de production… il nes’agit pas cette fois du pétrolemais de l’uranium. En 2006, leprix du combustible nucléairea augm<strong>en</strong>té de 80 %, un prixmultiplié par 3 <strong>en</strong> deux ans.Fin avril 2007, le prix de la livred’uranium a atteint 116 $ contre10 $ <strong>en</strong> 2002… Alors que lademande mondiale a augm<strong>en</strong>téde 1,5 %, la production a, elle,baissé de 4,8 %. Les Etats-Unisdispos<strong>en</strong>t d’une importanteréserve estimée à 61 000 tonnessoit un an de la consommationmondiale, ce qui pourrait retarderun mom<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>volée des prix…mais <strong>en</strong>suite ? Le nucléaireà base d’uranium semble êtrepromu rapidem<strong>en</strong>t à un arrêtprogressif. Reste qu’il estpossible de faire du nucléaireavec d’autres combustibles,mais avec des procédés <strong>en</strong>coreplus complexes et doncplus dangereux.N I G E RAreva attaquépar uncommandoLe site Areva d’extractiond’uranium d’Imourar<strong>en</strong>, à 85 kmau sud d’Arlit, a été attaqué parun commando d’une tr<strong>en</strong>taineN I G E RRésultats inquiétantsClimatLe nucléaire négligeableLes ONG Sherpa et Médecins du monde ont apporté leur souti<strong>en</strong>aux associations de travailleurs du Niger pour financer des étudessur les contaminations radioactives provoquées par l’exploitation del’uranium pillé par la France dans ce pays. La Crii-Rad, laboratoireindép<strong>en</strong>dant d’analyses de la radioactivité, a réalisé une <strong>en</strong>quêteauprès de 500 anci<strong>en</strong>s salariés qui ont travaillé dans les mines duHaut-Ogooue (sud-est du Gabon) <strong>en</strong>tre 1960 et 1999… dont quelquesFrançais expatriés. Les résultats montr<strong>en</strong>t “une sous-estimationgénéralisée des risques sanitaires et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux liés à l’activitéde la Comuf (filiale de la Cogema dev<strong>en</strong>ue Areva) qui relève de lanéglig<strong>en</strong>ce fautive”. La Crii-Rad souhaite pouvoir faire la même étudesur le site d’Arlit au Niger, mais les autorités, sous contrôle d’Areva, s’yoppos<strong>en</strong>t. Au Gabon, l’étude montre que la moitié des salariés souffr<strong>en</strong>taujourd’hui de problèmes pulmonaires. Ceci a été caché <strong>en</strong> grande partiepar l’installation d’installations sanitaires sur place, contrôlés parla Cogéma. La même chose se passe à Arlit où Areva se vante de financerdes hôpitaux ! L’association Sherpa qui regroupe des juristes, étudieles possibilités d’attaquer Areva devant les tribunaux. Le fait que desFrançais soi<strong>en</strong>t victimes de ces pratiques devrait permettre de leverun peu le voile sur ce que certains os<strong>en</strong>t appeler une “énergie propre”.Aux Etats-Unis, le Council on Foreign Relations, un club de réflexionregroupant <strong>en</strong>viron 4000 personnes issues du monde des affaires,de l’économie et de la politique, groupe conseillant la Maison-Blanchedans ses choix stratégiques, a remis un rapport sur le thème nucléaireet climat, le 18 avril, à Washington. Ce rapport conclut que le nucléaireaura une influ<strong>en</strong>ce négligeable sur la question du climat ; qu’on peut<strong>en</strong>visager de faire fonctionner les 103 réacteurs existant aux Etats-Unisp<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>core une vingtaine d’années (soit jusqu’à l’âge de 50 ans) ;qu’ils ne seront probablem<strong>en</strong>t pas remplacés car il faudrait pour cela<strong>en</strong> construire, d’<strong>ici</strong> vingt ans, quatre à cinq par an, ce qui est jugépolitiquem<strong>en</strong>t et juridiquem<strong>en</strong>t impossible (aucun réacteur n’a étéconstruit depuis 1973 !). Le rapport conclut que la question dunucléaire n’est pas à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte dans une politique de luttecontre le changem<strong>en</strong>t climatique.SILENCE N°347 Juin 200718de personnes, le 20 avril à 3 h dumatin. Deux gardes de sécuritéont été tués, plusieurs autresblessés. Le commando a dérobédes véhicules et du matérielde télécommunication.L’attaque a été rev<strong>en</strong>diquée parle Mouvem<strong>en</strong>t des Nigéri<strong>en</strong>s pourla justice, qui demande le respectdes accords de paix de 1995passés avec les Touaregs, prévoyantnotamm<strong>en</strong>t leur embaucheprioritaire dans les minesd’uranium ! Des Touaregs qui nesav<strong>en</strong>t pas qu’ils signerai<strong>en</strong>t ainsileur condamnation à l’irradiationet à une mort l<strong>en</strong>te !Polonium 210Alexandre Litvin<strong>en</strong>ko a étéempoisonné le 1er novembre2006 par du plutonium. Il estmort dans un hôpital londoni<strong>en</strong>23 jours plus tard. Une affaired’espionnage qu’analyse la Crii-Rad dans un dossier spécial.C<strong>en</strong>trale de Catt<strong>en</strong>om (Moselle).La Commission de recherche etd’information sur la radioactivitérappelle les données de l’affaire,puis analyse les m<strong>en</strong>songes un<strong>en</strong>ouvelle fois diffusés par lesautorités françaises et les“experts” du lobby nucléaire…avant de révéler que l’on peutacheter le polonium 210 librem<strong>en</strong>tsur internet. Un docum<strong>en</strong>tpercutant que l’on peut commandercontre 5 € à : Crii-Rad, 471,av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 41 82 50.Bi<strong>en</strong>scommunset nucléairePhilippe Lecomte, administrateurde la Nef, anci<strong>en</strong> du CEA, a faitl’objet d’un débat l’année dernièredans S!l<strong>en</strong>ce. Dans un numérohors-série de Biodynamis sur lesbi<strong>en</strong>s communs, il écrit un longarticle sur la notion de richessescollectives dans lequel il sep<strong>en</strong>che sur le cas du nucléaire :“Deux bi<strong>en</strong>s communs ess<strong>en</strong>tiels,la paix et la liberté, sont mis <strong>en</strong>danger par la technologie viol<strong>en</strong>tede la fission nucléaire. Elle estnée au milieu de la seconde guerremondiale et s’est manifestéepar les explosions atomiquesd’Almogordo dans le désert duNouveau Mexique, d’Hiroshima etde Nagasaki. Elle nous a attirésdans un piège par l’appât d’uneressource prét<strong>en</strong>dum<strong>en</strong>t abondante.On veut nous faire croire qu’ilpeut exister une énergie nucléaireDR


Tchernobyl21 e anniversaire■ G<strong>en</strong>ève : pour la vérité au sein de l’ONU. Alors qu’à G<strong>en</strong>èvea comm<strong>en</strong>cé une prés<strong>en</strong>ce continue devant le siège de l’ONU pourdemander que soit révisé l’accord liant l’OMS, Organisation mondialede la santé, et l’AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationale de l’énergie atomique,<strong>en</strong> France, ces deux organisations ont publié “conjointem<strong>en</strong>t” un bilande Tchernobyl qui parle de 4000 morts… alors que le chiffre donnérécemm<strong>en</strong>t par Kofi Annan, anci<strong>en</strong> secrétaire général, était de7 millions de victimes à terme.■ France : le Réseau Sortir du nucléaire met la pression. Unecinquantaine d’actions se sont déroulées <strong>en</strong> France pour marquer unanniversaire tombant <strong>en</strong>tre les deux tours des élections présid<strong>en</strong>tielles :expo photos de Véronique Boutroux et expo des planches originales dela BD de Chantal Montellier au Lavoir moderne à Paris ; confér<strong>en</strong>cede Youri Bandajewski au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> à Strasbourg ; projectionde films à Paris, Fontaines de Vaucluse, Toulouse, Cahors ; rassemblem<strong>en</strong>tsau Mans, à Clermont-Ferrand, Redon, Brest, Lyon, Chambéry,Bordeaux, Auxerre, S<strong>en</strong>s, Nancy, Bar-le-Duc, Mulhouse, Strasbourg,Erstein, Périgueux, Bergerac, R<strong>en</strong>nes, Le Puy-<strong>en</strong>-Velay, Chambéry,Brioude, Ag<strong>en</strong>, Tulle, Perpignan ; simulation d’une catastroph<strong>en</strong>ucléaire à Nantes ; fête de la thyroïde à Bar-sur-Aude… et occupationdu chantier de l’EPR à Flamanville par une tr<strong>en</strong>taine de militantsde Gre<strong>en</strong>peace. Comptes-r<strong>en</strong>dus des actions sur le sitewww.sortirdunucléaire.org.■ Sarkozy <strong>en</strong> poste au mom<strong>en</strong>t de l’accid<strong>en</strong>t. Le 19 octobre 2005,lors de la conv<strong>en</strong>tion UMP sur l’écologie, Sarkozy déclarait : “Il n’estpas normal, dans une grande démocratie comme la nôtre, que le secretcontinue de régir l’action de l’administration, et, à la vérité, des élusqui la dirig<strong>en</strong>t. Des erreurs comme celles de l’amiante, le mystèrequi <strong>en</strong>toure le trajet exact du nuage de Tchernobyl, ne sont plusacceptables”. Bizarrem<strong>en</strong>t, si vous consultez la biographie de Sarkozy,vous ne trouverez pas m<strong>en</strong>tion de son lieu de travail le 26 avril 1986.Pourtant, il occupait à l’époque une place de choix : chargé de missionpour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au ministèrede l’Intérieur. Autant dire qu’il était aux premières loges pour voirpasser le nuage radioactif et qu’il a donc part<strong>ici</strong>pé au grand m<strong>en</strong>songede l’époque.civile séparée de sa forme militaire.L’usage de l’énergie nucléairecivile met <strong>en</strong> péril la paix et laliberté. A cause de la m<strong>en</strong>aceque soi<strong>en</strong>t attaquées les barrièrestechniques qui sépar<strong>en</strong>t la biosphèredes élém<strong>en</strong>ts radioactifsproduits par les c<strong>en</strong>tralesnucléaires, il faut disposer <strong>en</strong>perman<strong>en</strong>ce d’une puissante forcepublique, bi<strong>en</strong> au-delà de ce quiserait nécessaire pour t<strong>en</strong>ir têteà quelques malfrats. La peurqu’elle peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer nousprépare à accepter une réductioninvraisemblable des libertéspubliques. De plus, ses machinesgigantesques <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t desconc<strong>en</strong>trations de pouvoiréconomique aux t<strong>en</strong>dances destructrices.Enfin, la nécessitéde maint<strong>en</strong>ir hors de la biosphèrepour des durées trans-historiques,les déchets <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par lafission nucléaire pose desproblèmes de décision socialejamais r<strong>en</strong>contrés auparavantpar l’humanité et à ce journon résolus”.DémocratieoubliéeAprès l’autorisation par décret,le 11 mars 2007, du chantierde l’EPR à Flamanville pris <strong>en</strong>catimini, le gouvernem<strong>en</strong>t VillepinNucléairea autorisé le 27 avril, soit <strong>en</strong>treles deux tours des électionsprésid<strong>en</strong>tielles, l’usine Mélox dela Cogéma de Marcoule dans leGard à augm<strong>en</strong>ter ses capacitésde production de Mox pouratteindre 195 tonnes par an.C H I N O NStupéfiants !Après quatre su<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> deuxans, la CGT a décidé de réaliserune <strong>en</strong>quête psychologiqueauprès du personnel dela c<strong>en</strong>trale. Résultats, mi-avril2007 : 28% travaill<strong>en</strong>t souspsychotropes ! De peurde provoquer une catastrophesans doute…D R Ô M EStages Crii-RadLa Crii-Rad, Commissionde recherche et d’informationindép<strong>en</strong>dante sur la radioactivitéorganise deux stages tout public :utilisation d’un compteur Geiger,mercredi 20 juin, de 14 h à 18 het radioactivité et radioprotection,samedi 23 juin, de 9 h à18 h. Crii-Rad, 471, av<strong>en</strong>ueVictor-Hugo, 26000 Val<strong>en</strong>ce,tél : 04 75 41 82 50.EPR■ Finlande : ri<strong>en</strong> ne va plus ! Le 4 avril 2007,Gre<strong>en</strong>peace a réussi, à l’aide de zodiacs, à pénétrersur le chantier d’Olkiluoto, <strong>en</strong> Finlande, où seconstruit le premier EPR d’Areva. Dix-septmilitants ont déployé une banderole portantl’inscription “Fr<strong>en</strong>ch nuclear disaster”. L’occasionpour Gre<strong>en</strong>peace de r<strong>en</strong>dre publiques de nombreusesinformations. Ainsi après avoir constatéque le béton qui doit sout<strong>en</strong>ir la cuve du réacteurest trop poreux, donc trop fragile, c’est au tour dela cuve intérieure du réacteur d’être défaillante.Sous-traitée à une firme polonaise qui n’avaitjamais travaillé pour le nucléaire, le revêtem<strong>en</strong>tintérieur de la cuve a été soudé à la main, avecdes méthodes qui n’ont pas cours dans ce domaine.La cuve a alors été stockée <strong>en</strong> extérieur sur le site<strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant de trouver une solution à l’habillageintérieur… un temps suffisant pour que la cuves’abîme à son tour ! Une inspection du gouvernem<strong>en</strong>tfinlandais a permis de pointer, durant l’été 2006, pasmoins de 700 problèmes de conformité qu’Areva a été somméede remettre aux normes. La population finlandaise se montre de plus<strong>en</strong> plus inquiète de ce “bricolage” à la française.■ Démocratie bafouée ! Au mom<strong>en</strong>t où tout le monde avait le regardtourné sur le premier tour des élections présid<strong>en</strong>tielles, le 11 avril, legouvernem<strong>en</strong>t a signé le décret de création du réacteur ! Une vieille traditiondu nucléaire <strong>en</strong> France. Rappelons que le décret autorisant laconstruction de l’usine de retraitem<strong>en</strong>t de La Hague a été signé par ladroite début mai 1981… alors que François Mitterrand v<strong>en</strong>ait d’êtreélu. C’était à l’époque le plus grand chantier d’Europe. Autre périodefaste pour les décrets sur le nucléaire : <strong>en</strong>tre le 25 décembre etBanderole géante à R<strong>en</strong>nes.le 1 er janvier ou <strong>en</strong>tre le 1 er et le 15 août. Lesmanifestations du 17 mars contre l’EPR ontété les plus importantes p<strong>en</strong>dant la périodeélectorale… mais n’ont provoqué un débat surla question que p<strong>en</strong>dant deux ou trois jours.■ Occupation d’un pylône. Samedi 15 avril,à 8h30, quatre militants ont occupéun pylône d’une ligne à très haute t<strong>en</strong>sion(400 000 volts), à 500 m de l’<strong>en</strong>ceinte de lac<strong>en</strong>trale de Flamanville pour protester contrel’autorisation de construire l’EPR. EDF a prisla décision d’arrêter le courant dans la lignepour éviter un év<strong>en</strong>tuel accid<strong>en</strong>t. Environ150 personnes sont v<strong>en</strong>ues p<strong>en</strong>dant le week-<strong>en</strong>dsout<strong>en</strong>ir les militants. Deux des militants n’<strong>en</strong>sont redesc<strong>en</strong>dus que le lundi tôt au matin.■ R<strong>en</strong>nes : banderole géante. Le 21 avril,veille du premier tour des élections présid<strong>en</strong>tielles,les opposants à l’EPR ont déployé surun échauffaudage <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre ville une banderolegéante de 10 m x 15 m “EPR, le nucléaire tuel’av<strong>en</strong>ir” pour rappeler que 40 000 personnesont manifesté un mois plus tôt contre ce projet de nouveau réacteur.■ Chantier occupé. Alors que le site de l’EPR se trouve au sein de lac<strong>en</strong>trale nucléaire de Flamanville et que ce site est c<strong>en</strong>sé être protégécontre une attaque terroriste, Gre<strong>en</strong>peace a montré une fois de plus qu’iln’<strong>en</strong> était ri<strong>en</strong>. Le 26 avril, jour anniversaire de l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl,date donc prévisible par les autorités, à 6 h du matin, deux camions sontv<strong>en</strong>us bloquer l’<strong>en</strong>trée de la c<strong>en</strong>trale avec huit militants <strong>en</strong>chaînés souschaque camion. P<strong>en</strong>dant que les forces de sécurité et une cinquantainede g<strong>en</strong>darmes essayai<strong>en</strong>t de déloger les camions, neuf autres militantsréussissai<strong>en</strong>t à pénétrer sur le site et à grimper dans les grues du chantier.Ces militants ont réussi à rester sur les grues p<strong>en</strong>dant deux jours.DRSILENCE N°347 Juin 200719


Irradiation des alim<strong>en</strong>tsCombi<strong>en</strong> de fraudesMalgré des risques sanitaires non négligeablesliés à la consommation d’alim<strong>en</strong>ts irradiés,le contrôle des d<strong>en</strong>rées commercialisées<strong>en</strong> France est quasim<strong>en</strong>t inexistant.Le Collectif français contre l’irradiationdes alim<strong>en</strong>ts dénonce lemanque de contrôle sur les d<strong>en</strong>réesirradiées commercialisées <strong>en</strong> Franceet s’interroge sur l’application de la loi. Ilquestionne par ailleurs la réglem<strong>en</strong>tationexistante, <strong>en</strong> particulier les dérogationsfrançaises et l’abs<strong>en</strong>ce de recherchesquant aux risques sanitaires.L’irradiation des alim<strong>en</strong>ts consiste à soumettreles produits à un rayonnem<strong>en</strong>tgamma de très haute énergie (généralem<strong>en</strong>tissu du Cobalt 60) ou à un faisceaud’électrons de très haute énergie. Deuxdirectives europé<strong>en</strong>nes détermin<strong>en</strong>t laliste de produits pour lesquels l’irradiationest autorisée (herbes aromatiques,épices, condim<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires) et l’obligationd’étiquetage. La France a obt<strong>en</strong>udes dérogations pour de nombreux produitssupplém<strong>en</strong>taires : oignon, ail, échalote,légumes et fruits secs, flocons et germesde céréales pour produits laitiers, farine deriz, gomme arabique, volaille, cuisses degr<strong>en</strong>ouilles congelées, sang séché et plasma,crevettes, ovalbumine, caséine etcaséinates (additifs alim<strong>en</strong>taires).Des risques sanitairesSur le plan sanitaire, des risques nonnégligeables ont été démontrés : l’irradiationprovoque une perte de vitaminesimportante dans les alim<strong>en</strong>ts (notamm<strong>en</strong>tles vitamines A, B1, C et E), ainsi que desrisques de cancérogénèse et de mutagénèsedus à la prolifération de radicaux libreset de molécules nouvelles au sein de l’alim<strong>en</strong>tirradié. Des sci<strong>en</strong>tifiques ont parailleurs souligné le manque de donnéesfiables pour évaluer le risque réel lié à laconsommation d’alim<strong>en</strong>ts irradiés (1).Malgré ces risques pat<strong>en</strong>ts pour la santédes consommateurs, il est aujourd’huiimpossible de connaître la quantité d’alim<strong>en</strong>tsirradiés commercialisés dansl’Union europé<strong>en</strong>ne, et notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>France. Selon le dernier rapport de laCommission europé<strong>en</strong>ne, le pourc<strong>en</strong>tagedes produits irradiés non étiquetés a globalem<strong>en</strong>taugm<strong>en</strong>té. Seuls 16 Etatsmembres sur 25 ont déclaré avoir réalisédes contrôles. La France, <strong>en</strong> 2004, a effectuéseulem<strong>en</strong>t 60 contrôles tandis quel’Allemagne avait analysé plus de 4000échantillons. En 2006, 105 échantillonsont été analysés <strong>en</strong> France, dont 10 %étai<strong>en</strong>t frauduleux (2).Manifestation le 5 mars 2005 devant une usine d’irradiation des alim<strong>en</strong>ts.SILENCE N°34720Juin 2007


<strong>en</strong> France ?A ce constat s’ajoute une véritable explosiondu nombre d’unités d’irradiation auniveau mondial, particulièrem<strong>en</strong>t dansdes pays à forte capacité d’exportation.Par exemple, <strong>en</strong> Chine, le nombre d’installations<strong>en</strong> capacité d’irradier les alim<strong>en</strong>tsest passé de 7 <strong>en</strong> 2003 à 50 <strong>en</strong>2006. L’Inde a l’objectif de construire 25unités d’<strong>ici</strong> 2012. Le Mexique <strong>en</strong> 2008 sedotera de la plus grande installation d’irradiationdu monde pour exportergoyaves, pamplemousses, mandarines…L’usage de cette technologie a égalem<strong>en</strong>tdes conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales etsocio-économiques. Grâce à son efficacitémulti-usages (conservation, décontamination,ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t du mûrissem<strong>en</strong>t,inhibition de la germination) et parcequ’elle permet un traitem<strong>en</strong>t de longterme de très nombreux produits, desdéplacem<strong>en</strong>ts sur longue distance et desstockages de longue durée, l’irradiationdes alim<strong>en</strong>ts favorise les approvisionnem<strong>en</strong>tslointains, au détrim<strong>en</strong>t de l’économielocale (dumping, délocalisations,DRpertes d’emplois) et de la souveraineté alim<strong>en</strong>taire,au Nord comme au Sud. Parailleurs, l’augm<strong>en</strong>tation des transportsdue à la circulation inutile de produitscontribue de façon non négligeable à lapollution, au gaspillage de carburant et auréchauffem<strong>en</strong>t climatique à travers la productionde gaz à effet de serre (3).La néglig<strong>en</strong>ce de l’administration françaisequant au contrôle des règles d’autorisationet d’étiquetage est par conséqu<strong>en</strong>tincompréh<strong>en</strong>sible. La Commission europé<strong>en</strong>ne,pour sa part, “att<strong>en</strong>d des Étatsmembres qu’ils augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le nombre decontrôles effectués sur ces produits etqu’ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les mesures appropriées”(4).Que vont fair<strong>en</strong>os nouveaux élus ?Le Collectif français contre l’irradiationdes alim<strong>en</strong>ts att<strong>en</strong>d avec intérêt et déterminationque des mesures rigoureusessoi<strong>en</strong>t prises par les prochaines équipesélues par les Français pour remédier àcette situation.Il demande <strong>en</strong> particulier une applicationstricte de la loi <strong>en</strong> matière de contrôlesdes alim<strong>en</strong>ts et des sanctions correspondantes; une modification de la liste desalim<strong>en</strong>ts autorisés <strong>en</strong> France de tellefaçon à être conforme à la liste de référ<strong>en</strong>ceeuropé<strong>en</strong>ne ; la mise <strong>en</strong> place d’une<strong>en</strong>quête sur les fraudes (défaut d’étiquetagedes alim<strong>en</strong>ts irradiés et v<strong>en</strong>te d’alim<strong>en</strong>tsirradiés non autorisés) ; le déblocagede fonds pour une recherche indép<strong>en</strong>dantesur les effets pour la santé, etdans l’att<strong>en</strong>te de résultats, l’application duprincipe de précaution.Le Collectif français contre l’irradiationdes alim<strong>en</strong>ts appelle les parlem<strong>en</strong>taireseuropé<strong>en</strong>s à agir pour que les pays del’Union europé<strong>en</strong>ne respect<strong>en</strong>t leurs<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts.Véronique Gallais ■Action ConsommationRoland Desbordes ■CRIIRADFrançois Veillerette ■MDRGFCollectif français contre l’irradiation des alim<strong>en</strong>ts,c/o Action Consommation,21ter, rue Voltaire, 75011 Paris,irradalim<strong>en</strong>ts@actionconsommation.orgLe Collectif françaiscontre l’irradiationdes alim<strong>en</strong>ts regroupeles associations suivantes :Action consommation - Adéquations -Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t - Les Amisde la Terre - Association Léo Lagrangepour la déf<strong>en</strong>se des consommateurs -Association pour l’information surla dénaturation des alim<strong>en</strong>ts et dela santé (AIDAS) - ATTAC - Biocoop -Collectifs Bure-Stop - Confédérationpaysanne - CRiiRAD - Ecoforum -Ekwo - Fédération Nature et Progrès -Food and Water Watch Europe -Mouvem<strong>en</strong>t pour les droits et le respectdes générations futures (MDRGF)- RECit (Réseau des écoles decitoy<strong>en</strong>s) - Réseau Sortir duNucléaire…“Ionisation” des alim<strong>en</strong>ts.(1) Burnouf D., Delincée H., Hartwig A., MarchioniE., Miesch M., Raul F. et Werner D., Etude toxicologiquetransfrontalière destinée à évaluer le risque <strong>en</strong>courulors de la consommation d’alim<strong>en</strong>ts gras ionisés,Rapport final 2001.(2) Contrôle des d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires susceptiblesd’être décontaminées par traitem<strong>en</strong>t ionisant, DGC-CRF, 28 mars 2007.(3) Cf. analyses du Collectif français contre l’irradiationdes alim<strong>en</strong>ts : Risques sanitaires, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tauxet économiques liés à l’irradiation des alim<strong>en</strong>tshttp://www.actionconsommation.org/publication/docs/risquesanitaire.pdfIrradiation des alim<strong>en</strong>ts : une technologie de la mondialisationhttp://www.actionconsommation.org/publication/docs/dossier_irradiation.pdf.(4) Rapport de la Commission sur le traitem<strong>en</strong>t desd<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires par ionisation pour l’année2004 (2006/C 230/08) :http://lex.europa.eu/LexUriServ/site/<strong>en</strong>/oj/2006/c_230/c_23020060923<strong>en</strong>00280045.pdf.CNRS21SILENCE N°347 Juin 2007


EnergiesLe virtuelconsommede l’énergieSecond life est un jeu sur internetqui permet de vivre une autre viedans un monde virtuel que l’onessaie de faire évoluer selon songoût. Inconvéni<strong>en</strong>t du jeu : il fautfaire fonctionner un ordinateuret un modem p<strong>en</strong>dant de longuesheures. Un journaliste américaina calculé que le fait de laisserson ordinateur <strong>en</strong> veille pourpart<strong>ici</strong>per au jeu consomme <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne 4,8 kWh par jour…soit 1752 kWh par an, c’està-direautant que ce queconsomme actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne un Brésili<strong>en</strong>, dix foisplus que ce que consomme unCamerounais ou un Algéri<strong>en</strong>.Or, le site Second live accueilledéjà plus de 5,6 millions depersonnages virtuels ! La croissancedémographique virtuelle auNord semble donc plus dangereuseque celle réelle des pays du Sud !E M I R A T SA R A B E S U N I SC<strong>en</strong>tralesolaireMême si les Emirats arabes unisdispos<strong>en</strong>t dans leur sous-sol d’assezde pétrole pour poursuivreleur consommation actuelle p<strong>en</strong>dant<strong>en</strong>core 150 ans, le gouvernem<strong>en</strong>ta décidé, fin avril, de se lancerdans les énergies r<strong>en</strong>ouvelablesavec la constructiond’une première c<strong>en</strong>trale solairephotovoltaïque de 100 MWinstallée dans le désert. Celle-cidevrait <strong>en</strong>suite progressivem<strong>en</strong>tgrossir pour atteindre rapidem<strong>en</strong>t500 MW. Des projets d’éoli<strong>en</strong>nes<strong>en</strong> mer sont égalem<strong>en</strong>t à l’étude.A L L E M A G N EProgrammeambitieuxLe ministre de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Sigmar Gabriel, a prés<strong>en</strong>té le 26avril, date anniversaire de l’accid<strong>en</strong>tde Tchernobyl, les grandeslignes de la politique énergétiqueEnergie solaire■ R<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t record. Boeing-Spectrolab a annoncé le 15 décembreavoir conçu des photopiles ayant un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t record de 40,7%.Ce r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t est obt<strong>en</strong>u par la conc<strong>en</strong>tration de la lumière du soleilavec des l<strong>en</strong>tilles de Fresnel sur des photopiles de petites tailles.Le record <strong>en</strong> France est actuellem<strong>en</strong>t de 35,2%. Au niveau industriel,on n’<strong>en</strong> est qu’à 17 %.■ Afrique du Sud : Cap sur le soleil. Aujourd’hui, 90 % de l’électr<strong>ici</strong>téd’Afrique du sud provi<strong>en</strong>t de c<strong>en</strong>trales thermiques au charbon, ce quipose un énorme problème dans le cadre de la limitation des gaz à effetde serre. Le gouvernem<strong>en</strong>t sud-africain a annoncé le 18 septembrele lancem<strong>en</strong>t de la construction pour 2008 d’une c<strong>en</strong>trale solaireà conc<strong>en</strong>tration d’une puissance de 100 MW. Un premier pas versle solaire à grande échelle.■ Suisse : record d’altitude. Des panneaux solaires ont été installésprès du sommet de la Jungfrau, à 3700 m d’altitude, pour voir comm<strong>en</strong>tils se comport<strong>en</strong>t <strong>en</strong> haute altitude et comm<strong>en</strong>t ils résist<strong>en</strong>t au gel.Froid et <strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> montagne donn<strong>en</strong>t habituellem<strong>en</strong>t de bonsr<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts. Si cela est confirmé, une c<strong>en</strong>trale solaire devrait êtreinstallée sur le toit de la station du train à crémaillère à 3500 met près de l’installation hertzi<strong>en</strong>ne à 3700 m.■ La Réunion : plus grande c<strong>en</strong>trale solaire de France.Avec 1,35 MW installés sur un toit d’un imm<strong>en</strong>se <strong>en</strong>trepôt (8500 m 2 )de Saint-D<strong>en</strong>is-la Réunion, la Réunion déti<strong>en</strong>t le record de la plus grossec<strong>en</strong>trale photoélectrique <strong>en</strong> France. C’est sept fois plus que le record<strong>en</strong> métropole qui est dét<strong>en</strong>u par Chambéry (Savoie). D’un coût de5,5 millions d’euros, bénéf<strong>ici</strong>ant d’un <strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t exceptionnel, elledevrait être amortie <strong>en</strong> moins de dix ans. Les r<strong>en</strong>ouvelables fourniss<strong>en</strong>tdéjà 40% de la production de l’île et un plan régional prévoit d’allerprogressivem<strong>en</strong>t vers l’autonomie énergétique.de l’Allemagne d’<strong>ici</strong> 2020. Outrela poursuite de la sortie dunucléaire, le gouvernem<strong>en</strong>t se fixecomme objectif de diminuer saconsommation électrique de11 % et de produire le resteà au moins 25 % par desénergies r<strong>en</strong>ouvelables.QuietRevolution : une nouvelle formed’éoli<strong>en</strong>nes urbaines.DR■ Eoli<strong>en</strong>nes urbaines. Les progrès dans le domaine de l’éoli<strong>en</strong>permett<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>visager le développem<strong>en</strong>t d’éoli<strong>en</strong>nes urbainesparfaitem<strong>en</strong>t sil<strong>en</strong>cieuses, soit posées sur les toits, soit intégrées dans lebâti. Deux projets de tours économes de 300 m de haut sont ainsià l’étude à la Déf<strong>en</strong>se, à l’ouest de Paris, qui toutes les deux intègr<strong>en</strong>tdes éoli<strong>en</strong>nes dans les derniers étages. Ces éoli<strong>en</strong>nes pourrai<strong>en</strong>t assurerles besoins électriques des parties communes,DRDes éoli<strong>en</strong>nes dans Londres.l’excéd<strong>en</strong>t étant rev<strong>en</strong>du sur le secteur. A La Haye(475 000 habitants, Pays-Bas), la mun<strong>ici</strong>palitéa lancé début mars 2007, un programme d’intégrationd’éoli<strong>en</strong>nes sur les toits, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par la mairie.La surélévation ne peut excéder dix mètres.30 à 50 projets sont <strong>en</strong>visagés d’<strong>ici</strong> la fin de l’année,chacun devant permettre d’assurer la consommationd’au moins quatre ménages. Les éoli<strong>en</strong>nes utiliséescoût<strong>en</strong>t pour le mom<strong>en</strong>t autour de 18 000€ mais lefabricant estime qu’à grande échelle, ce prix pourraitdesc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>tre 2000 et 3000€, un prix alorstrès compétitif.■ Couplage avec l’hydraulique. L’inconvéni<strong>en</strong>t duv<strong>en</strong>t est son irrégularité. Pour limiter ces variations, uninstitut de l’université allemande de Bochum suggèrede coupler les éoli<strong>en</strong>nes avec des ret<strong>en</strong>us d’eau : quandle v<strong>en</strong>t produit trop d’électr<strong>ici</strong>té, l’eau est remontéevers un bassin supérieur, quand le v<strong>en</strong>t est trop faible,l’eau tombe dans le bassin inférieur <strong>en</strong> faisant tournerune turbine, ceci avec un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t qui peut approcherles 90%. L’hydraulique est actuellem<strong>en</strong>t le moy<strong>en</strong>le plus souple pour moduler la production électrique<strong>en</strong> fonction de la demande.■ France : 13 000 MW <strong>en</strong>visagés. Le gouvernem<strong>en</strong>ta fixé comme objectif d’atteindre 13 000 MW éoli<strong>en</strong><strong>en</strong> 2015, soitune multiplication par dix <strong>en</strong> sept ans. Avec une politique qui viseraità limiter la consommation pour respecter les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts de Kyoto,cela devrait largem<strong>en</strong>t suffire à remplacer les arrêt de c<strong>en</strong>tralesnucléaires sans avoir à <strong>en</strong> construire d’autres.SILENCE N°347 Juin 200722


Les r<strong>en</strong>ouvelablesaux mains du capitalismeinternationalLes <strong>en</strong>treprises qui investiss<strong>en</strong>t dans l’éoli<strong>en</strong> sont de plus <strong>en</strong> plusgrosses, de plus <strong>en</strong> plus internationales et de plus <strong>en</strong> plusmotivées uniquem<strong>en</strong>t par la r<strong>en</strong>tabilité financière. Ainsi, le fabricantallemand Nordex annonce, mi-avril, son plus gros contrat portantsur une puissance de640 MW par une sociétéfinancière Babcock & Brown,pour des implantations defermes éoli<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> Espagne,France et Portugal, pourun montant estimé à700 millions d’euros…Toujours <strong>en</strong> Allemagne,la société Solarworld aannoncé aussi <strong>en</strong> avril lacréation d’une nouvelle usinede panneaux photovoltaïquespouvant produire 500 MWpar an ; Solarworld prés<strong>en</strong>tantun taux de croissance <strong>en</strong>2005 de 45%. On est loin desidées écologistes de maîtriseFerme éoli<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> Californie (Etats-Unis).EDFcommande184 éoli<strong>en</strong>nesEDF a annoncé le 29 marsla commande de 184 éoli<strong>en</strong>nespour une puissance globale de276 MW à G<strong>en</strong>eral ElectricWind, un tiers livrable <strong>en</strong> 2007,le reste <strong>en</strong> 2008… pour lacréation d’une c<strong>en</strong>trale éoli<strong>en</strong>nedans le c<strong>en</strong>tre des Etats-Unis !En France, on nous impose l<strong>en</strong>ucléaire avec l’aide des financespubliques, mais dans le paysdu libre marché, on fait ce qu’ily a de plus r<strong>en</strong>table : l’éoli<strong>en</strong> !Energie animaleL’énergie animale n’est presquepas utilisée dans les pays dits“développés”. Elle reste toutefoistrès importante dans nombrede pays dits “sous-développés”où elle assure, via les bœufs,zébus, chevaux, etc., une aideprincipalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> agriculture etpour les transports. Les animauxont un “r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t” de l’ordre de10%… et il semble que l’un desmeilleurs r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts soit humain(près de 20%) ce qui peutexpliquer le mainti<strong>en</strong> du travailforcé (femmes, <strong>en</strong>fants…) dansnombre de pays.DRde la consommation d’énergie,du contrôle local dela production…P A R I SBiocarburants<strong>en</strong> AmériquelatineLa maison de l’Amérique latineorganise le v<strong>en</strong>dredi 1 er juinà 20h30 une table-ronde surles biocarburants <strong>en</strong> Amériquelatine avec Pierre Radanne,anci<strong>en</strong> présid<strong>en</strong>t de l’Ademe,Jean Puyade de Casa de SantaFe et Marcelo Nowedsztern, duCalpa. La Maison de l’Amériquelatine, 217, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris,tél : 01 49 54 75 00.D O R D O G N EEcoc<strong>en</strong>tredu PérigordL’Ecoc<strong>en</strong>tre du Périgord organisele 16 juin une journée sur lesolaire thermique et photovoltaïqueanimée par André Dugué;le 30 juin, une journée sur lacuisson solaire animée par YvesMartin de l’association BoliviaInti. Pégase-Périgord, Froidefon,24450 Saint-Pierre-de-Frugie,tél : 05 53 52 59 50.Environnem<strong>en</strong>tIncinérationRejetée par les FrançaisSelon un sondage BVA, réalisé pour le compte d’Agirpour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et r<strong>en</strong>du public le 25 avril, seuls 8%des Français considèr<strong>en</strong>t l’incinérateur comme une solutionpour les déchets, 1% considèr<strong>en</strong>t que la décharge est une solution,45% p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que la solution est la réduction à la source,45% souhait<strong>en</strong>t une valorisation à partir de la collecte sélective.Incinérateur de Lunel Viel (Hérault).B R E T A G N EBataillede l’eauL’accumulation des porcheries<strong>en</strong> Bretagne a provoqué unepollution généralisée des coursd’eau. La France a laissé fairep<strong>en</strong>dant des années. L’Unioneuropé<strong>en</strong>ne a fini par ouvrir uneprocédure contre la France pourlui demander de respecter lesdirectives sur la qualité de l’eau.La France avait jusqu’au 21mars 2007 pour se mettre <strong>en</strong>conformité, au risque de devoirpayer une am<strong>en</strong>de de 86 millionsd’euros avec une astreintesemestrielle de 48 millionsd’euros. En février, le préfet derégion a annoncé que neuf bassinsversants où les normes pourles nitrates (50 mg par litre) sontdépassées, se voi<strong>en</strong>t appliquercette année de manière volontaireet l’année prochaine de manièreobligatoire des restrictions desapports azotés à moins de140 kg/ha, une réduction descheptels de 30% et la fermeturedes captages d’eau. Les éleveursont imméditem<strong>en</strong>t réagi… <strong>en</strong>saccageant les locaux del’association Eaux et Rivièresde Bretagne dans la nuit du27 au 28 février et <strong>en</strong> m<strong>en</strong>açantde mort des animateurs del’association. Le présid<strong>en</strong>t dela FDSEA du Finistère n’a ri<strong>en</strong>DRtrouvé de mieux que de suggérerpubliquem<strong>en</strong>t que ce saccagepuisse être le fait des militantsécologistes pour se faire de lapubl<strong>ici</strong>té. La Confédérationpaysanne a condamné le saccageet rappele que le contribuabl<strong>en</strong>’a pas à payer une pollutiondont il n’est pas responsable.P<strong>en</strong>dant ce temps, les cochonscontinu<strong>en</strong>t à polluer… Eaux etrivières de Bretagne, V<strong>en</strong>ellede la Caserne, 22200 Gunigamp,tél : 02 96 21 38 77.DRSILENCE N°34723Juin 2007


Environnem<strong>en</strong>tEmpreinteécologiqueAu lieu de calculer combi<strong>en</strong>de planètes nous devrionsavoir pour assurer notre niveaude vie, le WWF, fonds mondialpour la nature, a calculé à partirde quelle date dans l’année, nousavons atteint une planète, soitla date à partir de laquelle nous<strong>en</strong>dommageons le capital restant.Pour un Français, cette dateest le 25 avril, pour un Suisse,c’est le 6 mai… Le pays quigaspille le plus sont les EmiratsUnis Arabes (qui atteign<strong>en</strong>t uneplanète dès le 24 février, devantles Etats-Unis (8 mars), laFinlande (26 mars). L’Italie ti<strong>en</strong>tjusqu’au 5 juin. Le monde globalem<strong>en</strong>tjusqu’au 17 octobre,le Brésil jusqu’au 29 octobre…Enfin des pays rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dessousd’une planète dont la Chine quidispose <strong>en</strong>core d’un mois dedélai. Le pays qui pose le moinsde problème à la planète par saconsommation est…l’Afghanistan dont un habitantconsomme <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 14 foismoins qu’un Europé<strong>en</strong>.R H Ô N E - A L P E SSurveillancede l’airLa Coparly est l’organisme desurveillance de la qualité de l’airdans la région lyonnaise. Dans sarevue, elle indique l’évolution desproduits régulièrem<strong>en</strong>t suivis parles stations de contrôle : depuis1980, le dioxyde de souffre(SO 2 ) ; depuis 1984, les oxydesd’azote (NO x ), le monoxyded’azote (CO) et les hydrocarburestotaux (HCT) ; depuis 1985,l’ozone (O 3 ) et le plomb (Pb) ;depuis 1993, les particules <strong>en</strong>susp<strong>en</strong>sion de taille inférieureà 10 µm (PM10) ; depuis 1999,le b<strong>en</strong>zène, toluène et xylène ;depuis 2000, les particules <strong>en</strong>susp<strong>en</strong>sion de taille inférieure à2,5 µm (PM2,5) ; depuis 2001,les hydrocarbures aromatiquespolycycliques (HAP) ; depuis2002, les composés organiquesvolatils (COV); depuis 2003,les métaux lourds et <strong>en</strong>fin depuis2006, les dioxines et les aldéhydes…Au total, cela représ<strong>en</strong>te<strong>en</strong>viron 150 molécules surveilléesaujourd’hui, sur des milliersexistantes.H A U T E - S A V O I EFête des arbresL’association Auprès de monarbre, qui agit pour la préservationdes arbres et forêts, vousdonne r<strong>en</strong>dez-vous le dimanche10 juin 2007, à partir de 11hpour la troisième édition de laFête des arbres, dans la châtaigneraied’Allinges (juste au-dessusde Thonon-les-Bains) : atelierspour les <strong>en</strong>fants, clown,contes, poésie, marionnettes,land art, théâtre d’impro,peinture, tyroli<strong>en</strong>ne, hamacs,stands d’informations, bibliothèqueécolo et autres surprises…restauration végétari<strong>en</strong>ne et barsans alcool. Entrée libre. Auprèsde mon arbre, 711, chemin de laTatt, hameau de Prailles, 74140Sciez, tél : 06 13 31 50 38ou 04 50 72 74 80.L Y O NChaufferie boiset <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tL’agglomération lyonnaise a faitle projet d’implanter une chaufferiealim<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> plaquettes debois pour fournir le chauffage etl’eau chaude sanitaire de 4000logem<strong>en</strong>ts dans le 8 e arrondissem<strong>en</strong>tde Lyon. La Maison del’écologie de Lyon s’est p<strong>en</strong>chéesur les avantages théoriques dece choix d’énergie. Même <strong>en</strong>intégrant la circulation de 1045camions par an transportant surune moy<strong>en</strong>ne de 200 km les plaquettesde bois, le bilan énergétiqueest meilleur pour la chaufferieà bois que pour une chaufferieà gaz ou à fuel. Par contre, auvu des normes actuelles d’émissionsdes poussières et des oxydesd’azote, une chaufferie bois émetplus de pollution que le chauffageindividuel fuel, une chaufferie gazBig-jump <strong>en</strong> Allemagne <strong>en</strong> 2005.Transports■ De la gratuité des transports. La Fnaut, Fédération nationale desassociations d’usagers des transports, a déjà publié à plusieurs reprisesdes élém<strong>en</strong>ts pour ou contre la gratuité des transports. Dans Fnautinfosde janvier 2007, elle publie témoignages et réflexions. En France,actuellem<strong>en</strong>t, les transports <strong>en</strong> commun sont gratuits dans les communesde Compiègne (45 000 habitants, depuis 1975), Châteauroux(73 000 habitants, depuis 2002), Gap (40 000 habitants, depuis 2005)et des communes plus petites comme Colomiers, Issoudun, May<strong>en</strong>ne,Vitré. A Châteauroux, la billetterie ne couvrait que 14% des frais et lamoitié couvrait seulem<strong>en</strong>t les coûts de billetterie. Le surcoût pour lacommune est donc modeste, mais la Fnaut estime que le résultat n’estpas bon car il ne s’est accompagné d’aucune remise <strong>en</strong> cause de la voiture<strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre-ville. A Gap, la fréqu<strong>en</strong>tation a progressé de 20%, levandalisme n’a pas augm<strong>en</strong>té, le surcoût pour la ville est de 0,3%, lagratuité a peu modifié les habitudes. A Obernai (Bas-Rhin) où uneexpéri<strong>en</strong>ce de gratuité a été abandonnée, le retour des tickets n’a pasprovoqué de perte de fréqu<strong>en</strong>tation. D’autres communes ont abandonnécomme à Val-de-Reuil et à Louviers (Eure), les bus servant de lieux der<strong>en</strong>dez-vous. Même cause d’abandon de la gratuité sur la ligne circulairede Montpellier. Plusieurs associations de la Fnaut dénonc<strong>en</strong>t desconséqu<strong>en</strong>ces sur l’urbanisme : la gratuité fait que l’on n’hésite plusà choisir d’habiter plus loin, ce qui <strong>en</strong>traîne la commune à r<strong>en</strong>forcer leslignes plus loin… et donc facilite <strong>en</strong>core la dispersion de l’urbanisme,avec un coût croissant pour la commune. La Fnaut reconnaît que parfoisle résultat est positif comme l’exemple de Hasselt <strong>en</strong> Belgique(68 000 habitants, gratuité depuis 1997) où la gratuité fait partie d’un<strong>en</strong>semble de mesures pour limiter la voiture dans la ville : alors que lafréqu<strong>en</strong>tation des bus a été multiplié par trois, le budget de la ville n’aaugm<strong>en</strong>té que de 1% et le nombre de voitures <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre-ville a baissé.La Fnaut estime que la gratuité doit être utilisée <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec d’autrescritères : ce qui incite à abandonner sa voiture, c’est un réseau detransport collectif <strong>en</strong> bon état, rapide, et des conditions de déplacem<strong>en</strong>tsdiff<strong>ici</strong>les pour la voiture… avant la gratuité. La Fnaut estimequ’il vaut mieux ne mettre <strong>en</strong> place des transports gratuits que pourles plus pauvres, comme cela se fait de plus <strong>en</strong> plus. Fnaut,32, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél : 01 43 35 02 83.■ Haute-Savoie : pour un autre dés<strong>en</strong>clavem<strong>en</strong>t. Une manifestation“pour un autre dés<strong>en</strong>clavem<strong>en</strong>t” se ti<strong>en</strong>dra le dimanche 24 juin, à partirde 11 h, au parc thermal de Thonon-les-Bains. Il s’agit de faire lapromotion des transports par rail, des pistes cyclables et du covoituragepour éviter la poursuite de l’agrandissem<strong>en</strong>t des liaisons autour deThonon. Contact : stoplaroute@hotmail.fr.■ Lyon : le Vélo’v, transport professionnel. Une <strong>en</strong>quête réalisé parle Grand Lyon (agglomération de Lyon) auprès de 2400 usagers desVélo’v montre que 54% ont diminué leur usage de la voiture <strong>en</strong> ville,63% n’utilis<strong>en</strong>t jamais leur voiture <strong>en</strong> ville ou n’<strong>en</strong> ont pas, 84% desdéplacem<strong>en</strong>ts sont à usage professionnel (et donc loin de l’idée du vélolié au tourisme).ou même un incinérateur. Cela n’atoutefois ri<strong>en</strong> d’irrémédiable : sil’on adoptait la législation suissesur le chauffage au bois, on pourraitavoir un bilan beaucoup plusDRfavorable pour la chaufferie bois.Etude complète :Maison de l’écologie,4, rue Bodin, 69001 Lyon,tél : 04 78 27 29 82.EauBig jump 2007Les Etats de l’Union europé<strong>en</strong>ne ont jusqu’à 2015pour intégrer dans leur dispositif législatifle cont<strong>en</strong>u de la directive Cadre Eau sur la qualitédes cours d’eau. Afin de rappeler aux différ<strong>en</strong>ts Etatsqu’il faut accélérer, une coordination d’associationseuropé<strong>en</strong>nes organise simultaném<strong>en</strong>t dans quarantegrands bassins versants, le 15 juillet prochain,le “big jump” (grand saut) : il s’agit dans chaque casde réunir le maximum de part<strong>ici</strong>pants pour plonger<strong>en</strong> même temps dans le cours d’eau. En France,c’est SOS Loire vivante qui coordonne cette actionet le saut se fera dans la Loire. L’association cherch<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t des élus prêts à se mouiller pourl’occasion. SOS Loire vivante, 8, rue Crozatier,43000 Le Puy-<strong>en</strong>-Velay, tél : 04 71 05 57 88.SILENCE N°347 Juin 200724


Deuxième rapport du GiecAprès un premier volet de son rapport, publié <strong>en</strong> février 2007,donnant l’état des connaissances sur le changem<strong>en</strong>t climatique,le Giec, Groupem<strong>en</strong>t international des experts sur le climat, a publié,le 6 avril 2007, le deuxième volet sur les conséqu<strong>en</strong>ces de ceréchauffem<strong>en</strong>t au niveau écologique, social… Ce rapport se basesur une hypothèse de hausse des températures au niveau mondial<strong>en</strong>tre 2 et 3°C d’<strong>ici</strong> 2080. A cette date, l’une des conséqu<strong>en</strong>ces la plusimportante sera le manque d’eau qui devrait toucher 3,2 milliards depersonnes (contre un milliard actuellem<strong>en</strong>t), une dégradation des solsimportante prov<strong>en</strong>ant du manque d’eau et du mainti<strong>en</strong> d’une exploitationint<strong>en</strong>sive, avec des risques de famine importants, une extinctionmassive des espèces du fait de la perturbation de leurs cycles naturels(microclimat, saisons, températures), la disparition de ces espèces peutavoir des conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> chaîne totalem<strong>en</strong>t imprévisibles. La fontedes glaces ferait monter le niveau des mers et m<strong>en</strong>acerai<strong>en</strong>t les lieuxde vie principalem<strong>en</strong>t dans les deltas (Nil, Mississipi, Bangladesh…).En parallèle à ce rapport qui a reçu l’aval des gouvernem<strong>en</strong>ts, dessci<strong>en</strong>tifiques ont publié un texte pour dénoncer les pressions reçuespour la rédaction de ce rapport notamm<strong>en</strong>t de la part de la Chine,de la Russie, des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite qui ont obt<strong>en</strong>ula suppression de certains paragraphes.Climat etdécroissanceLes opposants au concept dedécroissance avanc<strong>en</strong>t que l’on nepeut demander une décroissanceaux plus pauvres. Il n’<strong>en</strong> a jamaisété question : les objecteurs decroissance dénonc<strong>en</strong>t le gaspillagedes pays riches et demand<strong>en</strong>tque diminu<strong>en</strong>t leur consommation,<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par les plusriches.Le rapport avec le climat ? Cesont les plus riches qui consomm<strong>en</strong>tle plus, pollu<strong>en</strong>t le plus etdonc sont le plus responsables desémissions de gaz à effet de serre,à l’origine de la dérive du climat.Or selon le rapport du GIEC,Groupem<strong>en</strong>t international desexperts sur le climat, ce changem<strong>en</strong>tclimatique met d’abord <strong>en</strong>péril les conditions de vie des pluspauvres.Donc la décroissance <strong>en</strong> partantdes plus riches est l’une desmeilleures mesures que l’on peutpr<strong>en</strong>dre pour lutter contre lechangem<strong>en</strong>t climatique.Déplacem<strong>en</strong>tsde la fauneDes biologistes de l’université deYork (Grande-Bretagne) ont étudié300 espèces animales(insectes, mammifères…) :conclusion de l’<strong>en</strong>quête publiéefin 2006, 80% d’<strong>en</strong>tre elles ontdéjà migré vers le nord d’une distancede 70 à 100 km par rapportà leur habitat millénaire.Si la ch<strong>en</strong>ille processionnaire duchêne est connue dans le sud del’Europe, elle était jusqu’alorsinconnue <strong>en</strong> Grande-Bretagne…où elle a été observée pour lapremière fois à l’automne 2006.Kyoto dans l’impasseSILENCE N°347 Juin 200725Les biologistes estim<strong>en</strong>t que cesdéplacem<strong>en</strong>ts ne se font pas sansmal et que 10 à 15% des espècespourrai<strong>en</strong>t disparaître du fait d<strong>en</strong>ouvelles concurr<strong>en</strong>ces ou de l’inadaptationà leur nouveau milieude vie.SécheresseDepuis septembre 2006, l’Europeconnaît des records de chaleursans précéd<strong>en</strong>t. Cette chaleurs’accompagne d’une baissedes précipitations surtout dansl’ouest. En Italie, fin avril, le Pôn’a plus qu’un débit du tiers de lanormale, les Grands lacs du nordde l’Italie ne se sont pas remplisp<strong>en</strong>dant l’hiver. Le déf<strong>ici</strong>t selonles régions vont de 20 à 50 %.L’eau de la mer Adriatique estobjectif des accords de Kyoto était de maint<strong>en</strong>ir les émissionsL’ de gaz à effet de serre au niveau de 1990 <strong>en</strong> diminuant cesémissions dans les pays les plus riches pour permettre aux paysles plus pauvres d’avoir de la marge de manœuvre dans leurdéveloppem<strong>en</strong>t. Objectif modeste puisque pour stabiliser le climat,il faudrait <strong>en</strong> fait diviser ces émissions par quatre. Mais même cetobjectif modeste ne sera pas atteint. Concrètem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 2004,la Chine a multiplié ses émissions par deux, le reste de l’Asieégalem<strong>en</strong>t, les Etats-Unis, l’Australie ont poursuivi leur hausse desémissions. L’Europe n’a pas réussi à stabiliser ses émissions, <strong>en</strong>coremoins à les diminuer. Seuls les pays de l’ex-Europe de l’Est ontbaissé leurs émissions (de moitié <strong>en</strong> Ukraine) ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t parcequ’ils ont amélioré considérablem<strong>en</strong>t leur efficacité énergétique.A l’arrivée, nous sommes passés de 20 800 millions de tonnesde CO 2 émises <strong>en</strong> 1990 à 26 600 <strong>en</strong> 2004 (+28 %).DRAffiche du film “La vérité qui dérange”.ClimatRecords detempératureAprès six mois de“canicule hivernale”(3°C de moy<strong>en</strong>ne au-dessusdes normales saisonnièresde septembre à mars sur unebonne partie de l’Europe),le mois d’avril a <strong>en</strong>core ététrès chaud. Quelques records :le 30 mars, il faisait 15,2°Cà Moscou. Le 14 avril,il a fait 30,6°C à Cologne <strong>en</strong>Allemagne… soit 16°C audessusde la normale ! Ilfaisait le même jour 28,4°Cà Saint-Vallier (Saône-et-Loire). Le 15, il faisait28,5°C à Bruxelles, 25,3°Cà G<strong>en</strong>ève… Lyon a connu sonmois d’avril le plus chaud avecune moy<strong>en</strong>ne m<strong>en</strong>suelle de15,9°C (anci<strong>en</strong> record : 14°C <strong>en</strong>1945). En avril, Lille a <strong>en</strong>registrédes températures maximalessupérieures de 10°C à lanormale (25 à 28°C contre 16°Cde moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> avril). En France,la température moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> avrila été de 4,3°C au-dessus desnormales saisonnières. Le recordd’<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t a été battu <strong>en</strong>Allemagne et la températuremoy<strong>en</strong>ne sur le pays a été de3,3°C supérieure à la moy<strong>en</strong>ne.La Belgique, l’Angleterre (11,1°Cde moy<strong>en</strong>ne contre 10,6°C <strong>en</strong>1865), la République Tchèque ontaussi annoncé avoir euleur mois d’avril le plus chaud.à une température anormalem<strong>en</strong>télevée à la sortie de l’hiver, laissantprésager un vaste <strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>tpar les algues p<strong>en</strong>dant l’été.Aux Pays-Bas, aucune pluie n’esttombée <strong>en</strong> avril. Pratiquem<strong>en</strong>taucune non plus <strong>en</strong> Belgique.Très peu <strong>en</strong> Italie, <strong>en</strong> Espagneet dans le sud de la France.Par contre, dans les pays scandinaves,la situation pluviométriqueest normale.Depuis plusieurs années, lesprécipitations hivernales sont <strong>en</strong>baisse dans le sud de la France,laissant présager d’un manqued’eau pour l’été 2007. Le déf<strong>ici</strong>t<strong>en</strong> neige de cet hiver a <strong>en</strong>coreaugm<strong>en</strong>té le phénomène. Lesnappes phréatiques sont au plusbas au sud d’une ligne Bordeaux-Lyon. Les météorologues estim<strong>en</strong>tqu’il est <strong>en</strong>core trop tôt pourétablir un li<strong>en</strong> avec un changem<strong>en</strong>tclimatique, une partie dela baisse des nappes phréatiquesétant à mettre sur le compte despompages trop int<strong>en</strong>sifs, notamm<strong>en</strong>tdans le sud-ouest avecles cultures de maïs irriguées.


Nord/SudDagrisFin du cotoncolonial ?Par décret du 25 mars 2005, legouvernem<strong>en</strong>t a autorisé la privatisationde la firme Dagris dontl’Etat possédait <strong>en</strong>core 64,7%des parts. Dagris (anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>tCFDT, Compagnie française pourle développem<strong>en</strong>t du textile) gèredepuis la fin de la guerre le marchédu coton <strong>en</strong> Afrique francophone.Alors que la firme a unevaleur estimée <strong>en</strong>tre 100 et 200millions d’euros, elle a été finalem<strong>en</strong>tcédée <strong>en</strong> janvier 2006 à unconsortium Sodaco, dont le principalactionnaire est Edouard deRothschild… pour une sommebeaucoup moindre : La lettre ducontin<strong>en</strong>t annonce 7,7 millionsd’euros. Avec la privatisation disparaîtun certain nombre degaranties dont celle d’acheter laproduction dans des pays commele Mali où le coton représ<strong>en</strong>te8% du PIB et 40% des recettesd’exportation, <strong>en</strong>viron 30% dessalariés du pays. Depuis la privatisation,le prix au kilo est passéde 210 FCFA à 160 FCFA, cequi met <strong>en</strong> difficulté les producteurs.La France qui a imposé <strong>en</strong>son temps le développem<strong>en</strong>t deces cultures d’exportation, s’<strong>en</strong>moque aujourd’hui éperdum<strong>en</strong>t.P A R I SSalon dessolidaritésLe salon des solidarités se ti<strong>en</strong>tdu v<strong>en</strong>dredi 22 juin au dimanche24 juin au parc floral de Paris(M°1, château de Vinc<strong>en</strong>nes).7000 m 2 d’exposants.Confér<strong>en</strong>ces, animations… avec<strong>en</strong> fil rouge le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre solidaritéslocales et solidarités internationales.Salon des solidarités,266, av<strong>en</strong>ue de Daumesnil,75012 Paris,tél : 01 34 75 93 64.L I L L EEpicerieéquitableL’Epicerie équitable a ouvertune boutique sous le marchécouvert de Wazemmes. Outrel’alim<strong>en</strong>tation, on y trouve aussides vêtem<strong>en</strong>ts et des cosmétiques.la boutique deL’Epicerie équitable voisinecelle de Vert’Tige, l’un des plusanci<strong>en</strong>s magasins bio de larégion, lequel privilégie les produitslocaux, de saison… unedémarche complém<strong>en</strong>taire.L’Epicerie Equitable, hallesde Wazemmes, place dela Nouvelle-Av<strong>en</strong>ture, 59000Lille, tél : 03 20 51 21 46.G R E N O B L ELe prix de l’orLe C<strong>en</strong>tre d’information interpeuples,Afrique <strong>en</strong> Marche etSurvie organis<strong>en</strong>t le mercredi13 juin, à 20h30, à la maisondes associations, la projectiondu film “Le prix de l’or” sur lesconditions d’exploitation de l’orau Mali, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de la réalisatriceCamille de Vitry. CIIP,Maison des Associations,bureau 114, 6 bis, rue Berthede-Boissieux,38000 Gr<strong>en</strong>oble,tél : 04 76 87 59 79.Républiquesbananièresoù vi<strong>en</strong>t l’expression “république bananière”D’ pour définir des régimes corrompus ?De la situation particulière au Guatemala où<strong>en</strong> 1953, avec le souti<strong>en</strong> de la CIA, la compagniemultinationale de bananes Chiquita a procédé aur<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t du présid<strong>en</strong>t d’alors. Depuis labanane est restée un produit de consommationlié à l’exploitation des pays du Sud. Près de lamoitié des bananes v<strong>en</strong>dues au niveau internationalprovi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de trois pays : l’Equateur, la Chineet les Philippines. Les bananes pouss<strong>en</strong>t dans130 pays, mais serv<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t à laconsommation locale. Les premières bananes diteséquitables ont été commercialisées dès 1970. Maisc’est <strong>en</strong> 1985, avec l’embargo, par les Etats-Unis,du Nigaragua, qu’arriv<strong>en</strong>t sur le marché desbananes Nica produites dans ce pays et distribuées<strong>en</strong> dehors des multinationales. Depuis, plusieurslabels de qualité sont apparus : bio ou/et équitable.Les bananes cultivées <strong>en</strong> chimie consomm<strong>en</strong>tde 40 à 50 kg de pest<strong>ici</strong>des à l’hectare. Les paysqui ont le plus développé la bio sont la Républiquedominicaine, l’Equateur et le Pérou.(Solidaire n°191, avril 2007)Commerce équitable■ Débat impossible ? Alors que Christian Jacquiau, économisteet journaliste, a publié un excell<strong>en</strong>t ouvrage sur Les coulissesdu commerce équitable, il lui arrive fréquemm<strong>en</strong>t que des émissionsde radios ou de télévision sur le sujet l’invit<strong>en</strong>t… puis décommand<strong>en</strong>t.Cela a été notamm<strong>en</strong>t le cas lors de la dernière Quinzaine du commerceéquitable pour Marianne, Le nouvel Economiste,une émission sur Canal +, une autre sur RadioChréti<strong>en</strong>ne de France. A chaque fois, le scénarioest le même : la plate-forme du commerceéquitable et Max Havelaar annonc<strong>en</strong>t qu’ilsne vi<strong>en</strong>dront pas débattre si ChristianJacquiau est prés<strong>en</strong>t. Le commerce équitablepeut-il faire fi du débat démocratique ?■ Publ<strong>ici</strong>té m<strong>en</strong>songère. L’affiche financée parla région Rhône-Alpes pour la quinzaine de commerce équitable montredes tissus avec une étiquette sur laquelle on peut lire “100 % coton,100 % équitable, 100 % solidaire”. D’autres magasins mett<strong>en</strong>t aussicette affirmation du 100 % équitable <strong>en</strong> avant. Comm<strong>en</strong>t affirmer quedes produits v<strong>en</strong>ant du Sud peuv<strong>en</strong>t être 100 % équitables ou solidairesalors que pour leur transport, il y a fort à parier que cela passepar des navires battant pavillons de complaisance ; de même,de nombreux produits “équitables” sont v<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> grande surface…où le personnel ne connaît guère ni équité, ni solidarité.R H Ô N ESouti<strong>en</strong>à des projets<strong>en</strong> IndeL’association Dil Se s’est mise <strong>en</strong>place à Lausanne, <strong>en</strong> Suisse, <strong>en</strong>2000, pour sout<strong>en</strong>ir des projetsd’aide aux femmes séropositiveset aux <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> Inde.L’association a aidé à la mise <strong>en</strong>place de deux maisons d’accueilpour une tr<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>fants,DRdeux jardins d’<strong>en</strong>fants pourune cinquantaine d’<strong>en</strong>fants detrois à cinq ans, et un réseaud’aide de femmes et <strong>en</strong>fantstouchés par le sida.L’association Grand cirque, dansle Beaujolais, a décidé de sout<strong>en</strong>ircette action et organise le 9 juinà C<strong>en</strong>ves, à partir de 16 h, unejournée de souti<strong>en</strong> avec des animations,des films sur les actionsm<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> Inde, un repas indi<strong>en</strong>et un concert de Bernard Bruel.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Le Grandcirque, la Gloriette, 69840 Jullié,tél : 04 74 06 70 95,www.legrandcirque.eu.SILENCE N°347 Juin 200726


Droits des peuplesUn curieux parcnaturel <strong>en</strong> GuyaneLes investisseurs ont gagné : la création du parcamazoni<strong>en</strong> de Guyane va favoriser la pénétrationdes investisseurs dans des zones jusqu’alorsprotégées par un arrêté préfectoral de 1970.Comm<strong>en</strong>t faire pire sous couvert de mieux !Au mépris des recommandationsdes experts et de l’avis des populationslocales, le Parc amazoni<strong>en</strong>de Guyane a été créé par décret le 27 février2007. Il concerne cinq communesoù viv<strong>en</strong>t quelque 7000 personnes, etcompr<strong>en</strong>d une « zone cœur » de plus dedeux millions d’hectares intégralem<strong>en</strong>tprotégée, autorisant le mainti<strong>en</strong> des activitésde subsistance (chasse, pêche,cueillette) pour les communautés résid<strong>en</strong>teset s’ét<strong>en</strong>d sur une “zone de libreadhésion” de plus de 1,3 million d’hectaresoù l’exploitation minière, notamm<strong>en</strong>taurifère, sera autorisée.En octobre 2006, 285 Amérindi<strong>en</strong>swayana et émerillon adultes, soit un tiersde leur population, avai<strong>en</strong>t manifesté leuropposition au projet du Parc, exprimantleur volonté d’intégrer leurs territoires àla « zone cœur » afin de protéger leurslieux de vie et d’activité des dégâts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux,sanitaires et sociaux liés àl’orpaillage. Ils n’ont pas été écoutés : si ledécret interdit toute exploitation dans la“zone cœur”, il ne garantit pas les communautéscontre l’orpaillage qui va désormaisêtre légalisé sur leurs espaces devie et d’activité.Ce mépris est d’autant plus incompréh<strong>en</strong>sibleque le projet du Parc deGuyane était c<strong>en</strong>sé t<strong>en</strong>ir compte des problématiqueshumaines et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesconformém<strong>en</strong>t à la loi du 14 avril2006 qui a réformé le statut des parcs naturelsnationaux pour associer les collectivitéslocales à leur gestion. Etant donnéle contexte humain et social complexe dusud de la Guyane, le projet guyanais exigeaitpour le moins une att<strong>en</strong>tion particulière.Les espaces de vie des communautésdevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t désormais libres d’accès etl’arrêté préfectoral de 1970, qui réglem<strong>en</strong>taitl’accès au sud du pays afin de“protéger les sociétés traditionnelles”, caduque.Il y a tout à craindre, comme le ditBrigitte Wyngaarde, chef coutumier de lacommunauté arawak et présid<strong>en</strong>te del’association Villages de Guyane, que,dans le cadre de l’ouverture du territoirequi permettra le développem<strong>en</strong>t d’activitéséconomiques et touristiques, les avantagespour les communautés soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>minces. Et<strong>en</strong>dre le périmètre du Parc et<strong>en</strong> interdire totalem<strong>en</strong>t l’orpaillage estune mesure qui s’impose mais qui ne résoudratoutefois pas la question de la propriétéfoncière des Amérindi<strong>en</strong>s deGuyane française.Les premiers occupants de la Guyane,<strong>en</strong> effet, ne jouiss<strong>en</strong>t toujours pas de lapropriété des terres qu’ils occup<strong>en</strong>t, toutau plus leur ont été concédés des droitsd’usage limités à leurs activités de subsistance.Il existe pourtant un instrum<strong>en</strong>tinternational qui garantit la propriétéfoncière collective des peuples indigènes,la Conv<strong>en</strong>tion 169 relative aux droits despeuples indigènes de l’Organisation internationaledu travail, que la France n’a pasratifiée au nom du principe d’indivisibilitédu peuple français, énoncé à l’article 1de la Constitution de 1958.“Il est temps, avait déclaré le présid<strong>en</strong>tChirac devant de nombreux représ<strong>en</strong>tantsautochtones qu’il avait invités àl’Elysée <strong>en</strong> 2004, que la particularité et ladignité de vos nations soi<strong>en</strong>t affirmées etprotégées <strong>en</strong> droit international... Il y va durespect que l’humanité se doit à elle-même.Il y va de la mondialisation, souv<strong>en</strong>t perçuecomme une occid<strong>en</strong>talisation imposée etdonc comme une m<strong>en</strong>ace pour les id<strong>en</strong>tités”.Il est grand temps, <strong>en</strong> effet, de remettre<strong>en</strong> chantier la question de la signaturede la Conv<strong>en</strong>tion 169.Survival international ■L’association Survival internationalprés<strong>en</strong>te dans son numéro 64du printemps 2007 un dossiersur la situation des peuples indigènes<strong>en</strong> Guyane. Il est disponible contre 4 €auprès de Survival international,45, rue du Faubourg-du-Temple, 75010Paris, www.survival-international.org.Raymond Vignal27SILENCE N°347 Juin 2007


EnergiesBiocarburants impossiblesSi les expéri<strong>en</strong>ces locales m<strong>en</strong>ées par certains laiss<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser queles biocarburants peuv<strong>en</strong>t être une alternative au pétrole, le mythes’effondre si l’on comm<strong>en</strong>ce à p<strong>en</strong>ser globalem<strong>en</strong>t.DRDes associations comme Roule mafleur (1) font la promotion del’huile de première pression commesubstitut au diesel. Si cela marche effectivem<strong>en</strong>tà petite échelle, tout commeles récupérations d’huiles alim<strong>en</strong>taires,dès que l’on essaie de passer à une visionplus globale, on constate vite que cette alternativ<strong>en</strong>’<strong>en</strong> est pas une. La quantité debiocarburant nécessaire à alim<strong>en</strong>ter lesvéhicules est si importante que les expéri<strong>en</strong>cesm<strong>en</strong>ées à grande échelle provoqu<strong>en</strong>tdéjà des problèmes écologiquesd’importance.Déforestation au SudDans les pays qui mis<strong>en</strong>t sur le biocarburant,cela se traduit par l’occupationde surfaces de plus <strong>en</strong> plus importantesuniquem<strong>en</strong>t pour faire ce biocarburant,au détrim<strong>en</strong>t des cultures alim<strong>en</strong>taires.Ainsi au Brésil, 40% des besoins <strong>en</strong> carburantdu pays provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’éthanolSILENCE N°347 Juin 200728tiré de la canne à sucre. La culture de lacanne à sucre se fait dans les grandesexploitations qui expuls<strong>en</strong>t les petits paysanset défrich<strong>en</strong>t sans cesse de nouvellesterres au détrim<strong>en</strong>t de la forêt amazoni<strong>en</strong>ne.Le problème s’est amplifié à la suitedes accords passés lors de la tournée deGeorges Bush au printemps 2007, lesEtats-Unis se proposant d’acheter d’importantesquantités de maïs destinés à alim<strong>en</strong>terdes usines de biocarburant dans lesud des Etats-Unis.En Indonésie et <strong>en</strong> Malaisie où l’on amisé sur l’huile tirée des palmiers, ceux-cioccup<strong>en</strong>t déjà la moitié des terres cultivéesde Malaisie et ils sont responsablesde 87 % de la déforestation des quinzedernières années. 16,5 millions d’hectaresont été coupés <strong>en</strong> Indonésie, 6 millions àBornéo et Sumatra.Le journaliste britannique GeorgesMonbiot, un anci<strong>en</strong> déf<strong>en</strong>seur des biocarburants,s’est excusé dans The Guardiandu 6 décembre 2005 : “En faisant la promotiondu biodiesel – comme le font l’UE, leRoyaume-Uni, les USA et des milliers demilitants écologistes – vous créez un marchépour les cultures les plus destructrices surTerre (…) Aujourd’hui, je me r<strong>en</strong>ds compteque j’ai <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u une certaine croyance <strong>en</strong>la magie (…) Essayer de satisfaire lademande de carburant <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tation estune folie, quelle que soit la source du carburant”.(2)Pénurie <strong>en</strong> eauDans un rapport r<strong>en</strong>du public le 11avril 2006, l’Inra, Institut national de larecherche agronomique, tire égalem<strong>en</strong>t lesignal d’alarme : non seulem<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>tdes biocarburants pose unproblème <strong>en</strong> occupant des surfaces agricolesqui serai<strong>en</strong>t plus utiles à la productionalim<strong>en</strong>taire, mais <strong>en</strong> outre, ces culturesconsomm<strong>en</strong>t des quantités d’eauqui, même dans un pays riche comme laFrance, peut v<strong>en</strong>ir à manquer.


à grande échelleMarion Guillou, directrice généralede l’Inra, rappelle qu’<strong>en</strong> Europe la moitiédes 80 millions de tonnes de productionsagricoles sont déjà non alim<strong>en</strong>taires (bois,textiles, plantes méd<strong>ici</strong>nales, fleurs…) etqu’il est diff<strong>ici</strong>le d’<strong>en</strong>visager que l’on puisse<strong>en</strong>core réduire les surfaces alim<strong>en</strong>tairesau détrim<strong>en</strong>t des biocarburants.L’Inra demande que l’on réori<strong>en</strong>te larecherche vers la valorisation des déchetsbiologiques (compostage et biogaz, valorisationdes pailles…) et que l’on cesse dechercher dans le domaine où il y aconcurr<strong>en</strong>ce avec l’alim<strong>en</strong>taire (huilesd’oléagineux, sucre de betteraves). L’Inrap<strong>en</strong>se qu’il est possible ainsi de produireun petit pourc<strong>en</strong>tage de biocarburants,mais que les limites seront vite atteintes.Déjà des émeutesde la faim(1) Roule ma fleur, 48220 Fraissinet-de-Lozère,www.roulemafleur.free.fr.(2) Cité dans La Décroissance, avril 2006.(3) AFP, 1er février 2007.(4) La Confédération paysanne annonce qu’<strong>en</strong> 2008,<strong>en</strong>viron 1 % de la production de blé française devraitservir à produire de l’éthanol. Campagnes Solidaires,avril 2007.(5) L’Age de faire, avril 2007.(6) Le raisonnem<strong>en</strong>t est le même pour les autrespostes liés à l’énergie : mieux vaut des économiesd’énergie que de chercher à produire autrem<strong>en</strong>t.Comme selon Georges Bush père, “l<strong>en</strong>iveau de vie n’est pas négociable”, lesEtats-Unis ne se sont pas cont<strong>en</strong>tés depasser des accords avec le Brésil : depuisdébut 2007 ils achèt<strong>en</strong>t massivem<strong>en</strong>t dumaïs sur le marché mexicain. Or, auMexique, le maïs sert à fabriquer l’alim<strong>en</strong>tde base : la tortilla, une galette que l’onmange à tous les repas et que l’on agrém<strong>en</strong>teavec ce que l’on a (de la sauce à laviande <strong>en</strong> passant par les légumes). Dufait des achats par les Etats-Unis, le prixdu maïs a augm<strong>en</strong>té brutalem<strong>en</strong>t de 65 %.Le 18 janvier 2007, des manifestationsont comm<strong>en</strong>cé dans la capitale pour protestercontre la hausse du prix des tortillas.Elles se sont multipliées p<strong>en</strong>dantplusieurs semaines. Début février, le gouvernem<strong>en</strong>ta décidé de fixer un prix maximumpour ces tortillas… au détrim<strong>en</strong>t deceux qui les cuis<strong>en</strong>t et qui doiv<strong>en</strong>t payerle maïs plus cher. Alors que jusqu’à cesdernières années, le Mexique était autosuffisantpour le maïs, il est aujourd’huidéf<strong>ici</strong>taire.En 2007, ce sont 57 millions detonnes de maïs qui seront transformés <strong>en</strong>biocarburant aux Etats-Unis. Par comparaison,le Mexique n’<strong>en</strong> produit que 19millions de tonnes (3).La hausse du prix des alim<strong>en</strong>ts debase, du fait de l’utilisation d’une partiede la production agricole à des fins debiocarburants, se fait déjà ress<strong>en</strong>tir dansde nombreux pays dans le monde. Desprojets <strong>en</strong> Europe prévoi<strong>en</strong>t déjà d’utiliserdu blé (4), <strong>en</strong> Chine du riz !Des biocarburantspour les camionsqui import<strong>en</strong>tla nourriture ?Si l’on veut s’obstiner à consacrer plusde surface aux biocarburants, on arriveraitrapidem<strong>en</strong>t à un paradoxe : nous produirions<strong>ici</strong> de quoi alim<strong>en</strong>ter le réservoirdes véhicules… et nous importerions deplus <strong>en</strong> plus de nourritures hors Europepour peu que la production ne soit pasbloquée par le manque de terre – la déforestationa ses limites – et par le manqued’eau – les pays du Sud sont plutôt arides.Pour importer cette nourriture, nousaurions évidemm<strong>en</strong>t besoin de carburants…De plus de carburants qu’on <strong>en</strong>produirait <strong>ici</strong> ! Ce raisonnem<strong>en</strong>t ne ti<strong>en</strong>tdonc pas la route. Comme le dit SylvainAngerand, chargé de mission Forêt auxAmis de la Terre : “les agrocarburants sontune bombe écologique à retardem<strong>en</strong>t” (5).Une autre politiqueest possiblePlutôt que de chercher à produire ceque nous consommons, nous pouvonsessayer de diminuer nos besoins. Ainsi,produire sa nourriture le plus localem<strong>en</strong>t29SILENCE N°347 Juin 2007possible évite de gaspiller des carburantsdans le transport – voir la file ininterrompuede poids-lourds sur les autoroutes<strong>en</strong>tre l’Italie, l’Espagne et le nord del’Europe – et aurait bi<strong>en</strong> d’autres avantages: création d’emplois locaux dansl’agriculture – bio de préfér<strong>en</strong>ce – limitationdes projets de développem<strong>en</strong>ts routiers– plus besoin de nouvelles liaisonsdans les Alpes ou les Pyrénées…Cela ne suffira certes <strong>en</strong>core pas. Mais<strong>en</strong>suite, on peut continuer à réfléchir àune dynamisation des modes de transportscollectifs, à une vision de l’urbanismequi favorise les échanges courts –arrêter la maison individuelle <strong>en</strong> pleinecampagne qui nécessite une voiture individuelle.Il faut laisser le prix du pétroles’<strong>en</strong>voler et prévoir de le réserver à desusages utiles à tous… Bref, au lieu dechercher à remplacer une consommation,il vaut mieux s’ori<strong>en</strong>ter vers une maîtrisedes usages (6). Les vraies solutions pass<strong>en</strong>tpar des raisonnem<strong>en</strong>ts liés à ladécroissance.DRMichel Bernard ■“Ma ferme, mon carburant”publ<strong>ici</strong>té pour le biodiesel aux Etats-Unis.


PaixArmes nucléairesBriserle tabou ?Le 4 avril, deux candidatsà l’élection présid<strong>en</strong>tielle,Olivier Besanc<strong>en</strong>ot et José Bové,accompagnés de la sénatriceHélène Luc, représ<strong>en</strong>tantMarie-Georges Buffet, de GérardLévy, représ<strong>en</strong>tant DominiqueVoynet et d’une quarantained’”inspecteurs citoy<strong>en</strong>s” se sontprés<strong>en</strong>tés à l’Elysée pour uneinspection surprise. L’inspectionportait sur le commandem<strong>en</strong>tatomique prés<strong>en</strong>t dans les soussolset contestait les réc<strong>en</strong>tesdécisions de procéder à desessais balistiques sur le site deBiscarosse dans les Landes,susceptibles d’<strong>en</strong>traîner unecourse à la prolifération nucléaire.L’action a été de brève durée :l’<strong>en</strong>semble des personnesprés<strong>en</strong>tes ont été arrêtées sansPlateau d’AlbionPollution auplutonium ?anci<strong>en</strong> site de stationnem<strong>en</strong>tL’ des missiles nucléaires français,le plateau d’Albion,à cheval sur le Vaucluse, le Varet les Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce,est-il pollué par des produitsradioactifs ? Ce sont d’anci<strong>en</strong>smilitaires de ce site qui ontalerté les associations aprèsavoir pris connaissance d’unrapport médical indiquantla prés<strong>en</strong>ce de plutonium et decésium qui off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>tprovi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t des essais aéri<strong>en</strong>sdes années 60 dans le Saharaet de l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobylde 1986. Plusieurs militairessouffr<strong>en</strong>t de maladies etse pos<strong>en</strong>t la question de leurexposition à des substancesradioactives.ménagem<strong>en</strong>t. Les animateursde la campagne “non au missileM51” ont lancé cette inspectionalors que Hans Blix, représ<strong>en</strong>tantl’AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationale del’énergie atomique, était <strong>en</strong> visiteà Paris. Ils demand<strong>en</strong>t à l’AIEAde faire des inspections là oùl’on est sûr de trouver des armesnucléaires et non pas seulem<strong>en</strong>tdans des pays seulem<strong>en</strong>tsuspectés de les posséder.I L E - D E - F R A N C EConcertpour l’UnionpacifisteUn concert de souti<strong>en</strong> à l’Unionpacifiste de France se ti<strong>en</strong>dra le 3juin, à partir de 17h, au forumLéo-Ferré, 11, rue Barbès, 94200Ivry-sur-Seine, avec au programmeThomas Pitiot, CélineCaussimon, Bruno Daraquy,Christiane Courvoisier, MichelOrion… Réservation au 01 46 7264 68 ou Union pacifiste deFrance, BP 196, 75624 Pariscedex 13, tél : 01 45 86 08 75.DRBush dégoût■ 500 milliards de dollars. En quatre ans de guerre <strong>en</strong> Irak,les Etats-Unis ont déjà dép<strong>en</strong>sé off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t plus de 500 milliardsde dollars. Certaines organisations estim<strong>en</strong>t que ce chiffre est bi<strong>en</strong>inférieur à la réalité car il ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> compte de nombreuxbudgets comme par exemple la gestion de 30 000 maladespsychiatriques de retour du front.■ Ennemi de l’intérieur. En 2005, près d’un tiers des jeunes ayantvoulu s’<strong>en</strong>gager dans l’armée des Etats-Unis étai<strong>en</strong>t trop gros,12% étant classés comme obèses. A un mom<strong>en</strong>t où Bush a du malà trouver de la chair à canon, c’est une mauvaise nouvelle. De nouveauxcritères de sélection tolèr<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant un dépassem<strong>en</strong>t de poidsde 30% <strong>en</strong> échange de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t à suivre un régime pour maigrir !D’<strong>ici</strong> à ce que l’armée bombarde les fast-foods !■ Début du retrait des troupes ? L’épreuve de force se poursuit<strong>en</strong>tre les Démocrates et le gouvernem<strong>en</strong>t de Georges Bush. Le projetde loi sur le financem<strong>en</strong>t des troupes <strong>en</strong> Irak et <strong>en</strong> Afghanistan adopté<strong>en</strong> février par le Parlem<strong>en</strong>t a été égalem<strong>en</strong>t adopté le 26 avril parle Sénat. La majorité des deux tiers n’étant pas atteinte, Bush peut<strong>en</strong>core y mettre son veto… mais au risque que l’armée n’ait plusde budget. Si cette loi <strong>en</strong>trait <strong>en</strong> vigueur, elle prévoit le début du retraitdes troupes US d’Irak dès le 1 er octobre 2007 et la fin de ce retraitau plus tard le 1 er avril 2008.L I L L ECoopérationet thérapiesocialeDes conditionnem<strong>en</strong>t sociaux<strong>en</strong>trav<strong>en</strong>t le “vivre <strong>en</strong>semble”Pourquoi et comm<strong>en</strong>t les faireévoluer ? Par quels moy<strong>en</strong>s individuelset collectifs ? En quoi lacoopération peut-elle aider àchoisir les fonctionnem<strong>en</strong>tssociaux et institutionnels nécessairesau bi<strong>en</strong>-être collectif etindividuel ? L’association Le pasde côté organise une confér<strong>en</strong>cedébatle jeudi 14 juin à 18h45,au CUEEP, C<strong>en</strong>tre universitaired’économie et d’éducation perman<strong>en</strong>te,11, rue Auguste Angellier.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Le pas de côté,23, rue Gosselet, 59000 Lille,tél : 03 20 52 18 48.A V E Y R O NFormationà la nonviol<strong>en</strong>ceL’Institut europé<strong>en</strong> Conflitscultures coopérations propose uneformation pour dev<strong>en</strong>ir formateuret consultant professionnel pourla prév<strong>en</strong>tion des conflits etl’interv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> situation decrise. Cette formation comm<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> janvier 2008 sous formede neuf stages de quatre jours.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : IECCC,Le Cun, 12100 Millau,tél : 05 65 61 33 26.P A R I S14 juillet, défilédes clownsPourquoi seuls les petitshommes kakis aurai<strong>en</strong>t-ilsla joie de fêter l’anniversaire dela Révolution française ? Pourla deuxième année, toutes lesbrigades de clowns (CRI àMarseille, la BAC à Paris,le krrr’oc à Toulouse, les CRSà Clermont, le GIGN-OLà Lyon…) appell<strong>en</strong>t à v<strong>en</strong>ir fairela fête le 14 juillet à Paris !Pour <strong>en</strong> savoir plus :www.brigadeclowns.org.SILENCE N°34730Juin 2007


Non-viol<strong>en</strong>ceLa paix a besoin de volontaires !L’Interv<strong>en</strong>tion civile de paix (ICP) est un concept opérationneldepuis les années 1980 qui s’est fortem<strong>en</strong>t développé dans les années 1990.Il s’agit de missions de volontaires civils qui part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t, sur le terrainet auprès des organisations des sociétés civiles locales, à la constructionde la paix et la résolution non-viol<strong>en</strong>te des conflits.Une mission ICP peut être m<strong>en</strong>éepar une organisation internationale(OSCE, ONU), un gouvernem<strong>en</strong>t,une collectivité locale (projet decoopération déc<strong>en</strong>tralisée) ou une ONG.Les volontaires de missions ICP sont qualifiés,formés aux techniques non-viol<strong>en</strong>tesde régulation des conflits et auxfonctions spécifiques qu’ils auront à accomplir.Les volontaires de paix travaill<strong>en</strong>t àapporter une prés<strong>en</strong>ce dissuasive (accompagnem<strong>en</strong>tprotecteur), favoriser ledialogue et la réconciliation (espaces der<strong>en</strong>contre, médiation, etc.), observer etfaire connaître la situation sur le terrain(atteintes aux droits de l’Homme, déroulem<strong>en</strong>td’élections par exemple) afin depermettre un processus viable et durablede démocratisation et de construction dela paix.Nonviol<strong>en</strong>t PeaceforceNonviol<strong>en</strong>t Peaceforce est une OING(organisation non gouvernem<strong>en</strong>tale internationale)dont l’objectif est d’<strong>en</strong>voyer, àla demande d’acteurs locaux, des civilsqu’elle a formés, sur les lieux de conflitsafin de susciter des solutions non-viol<strong>en</strong>tes.Ses volontaires de paix sont rémunéréset intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans le cadred’équipes multinationales.Nonviol<strong>en</strong>t Peaceforce est un collectifde 90 organisations prés<strong>en</strong>tes sur tous lescontin<strong>en</strong>ts (1). Le membre français decette organisation est le MAN, Mouvem<strong>en</strong>tpour une alternative non-viol<strong>en</strong>te,qui agit avec le Comité français pour l’interv<strong>en</strong>tioncivile de paix (2).L’objectif à long terme de cette organisationest de constituer une force internationalecivile de paix à grande échelle.Pour faire fonctionner une force de 2000(1) voir www.npeurope.org.(2) voir www.nonviol<strong>en</strong>ce.frinterv<strong>en</strong>ants à travers le monde, 4000réservistes et 200 perman<strong>en</strong>ts, ce qui estl’objectif de Nonviol<strong>en</strong>t Peaceforce, le budgetopérationnel annuel serait à peine leprix d’un demi-avion Rafale… Mais lesfonds nécessaires font actuellem<strong>en</strong>tdéfaut.“Rappelez-vous que même la plus onéreusemission de mainti<strong>en</strong> de la paix coûtemoins cher que la moins coûteuse desguerres”, Kofi Annan, anci<strong>en</strong> secrétairegénéral de l’ONU. Et cela est vrai pour le“mainti<strong>en</strong> de la paix”, mais aussi pour larégulation des conflits, l’interv<strong>en</strong>tionnon-viol<strong>en</strong>te, etc.Un part<strong>en</strong>ariat poursout<strong>en</strong>ir l’interv<strong>en</strong>tioncivile de paixCe printemps 2007, Nonviol<strong>en</strong>tPeaceforce et Non-viol<strong>en</strong>ce XXI ont doncdécidé de lancer un appel commun pourfaire connaître l’interv<strong>en</strong>tion civile depaix et la sout<strong>en</strong>ir. Non-viol<strong>en</strong>ce XXI estune association française <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tdédiée au financem<strong>en</strong>t d’une culture d<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>ce. Plus de 1000 donateurs luiont déjà fait confiance pour distribuerleurs dons à des alternatives non-viol<strong>en</strong>tes.Elsa Joyeux-Bouillon ■Non-viol<strong>en</strong>ce XXIPour sout<strong>en</strong>ir Nonviol<strong>en</strong>t Peaceforce,ses missions et l’interv<strong>en</strong>tion civile de paix,vous pouvez faire un don à Non-viol<strong>en</strong>ceXXI, 114, rue de Vaugirard, 75006 Paris,<strong>en</strong> indiquant Nonviol<strong>en</strong>t Peaceforce sur votre<strong>en</strong>voi. Vous pouvez aussi nous contacterpour <strong>en</strong> savoir plus : 01 45 48 37 62,contact@nonviol<strong>en</strong>ce21.com,www.nonviol<strong>en</strong>ce21.com.Parce que la paix a besoin de volontaires…Fabian PeriskicDes équipes de Nonviol<strong>en</strong>t Peaceforce favoris<strong>en</strong>tle dialogue intercommunautaire au Sri Lanka.Interv<strong>en</strong>tioncivile de paixau Sri LankaDepuis 2004, les équipes de Nonviol<strong>en</strong>tPeaceforce aid<strong>en</strong>t les organisationslocales, qui sont confrontées à la guerrecivile depuis 25 ans, à m<strong>en</strong>er leur travailde paix et de déf<strong>en</strong>se des droits humains.Les volontaires de Nonviol<strong>en</strong>tPeaceforce (aujourd’hui 50) au Sri Lankatravaill<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t à :• négocier le retour chez euxd’<strong>en</strong>fants-soldats <strong>en</strong>rôlés de force,• faciliter la mise <strong>en</strong> place de groupes desouti<strong>en</strong> pour les mères d’<strong>en</strong>fants-soldats,• permettre une répartition plus équitablede l’aide humanitaire et à la reconstruction,<strong>en</strong> faveur des groupes minoritaires,• organiser des médiations pour permettreaux pêcheurs d’exercer leur activité malgréles conflits <strong>en</strong>tre communautés, etc.Les équipes de Nonviol<strong>en</strong>t Peaceforce sontégalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes à Mindanao(Philippines), <strong>en</strong> Colombie,<strong>en</strong> Ouganda, etc.31SILENCE N°347 Juin 2007


Préservation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tMunich <strong>en</strong>courage la biopour protéger l’eauAfin d’obt<strong>en</strong>ir une eau de qualité et de réduire les processus coûteuxde traitem<strong>en</strong>t, la ville de Munich a décidé d’agir <strong>en</strong> amont. Depuis 1991,elle <strong>en</strong>courage l’agriculture biologique sur les 2250 ha de terres agricolessituées à proximité des captages d’eau potable. Les agriculteurs sontaccompagnés techniquem<strong>en</strong>t et financièrem<strong>en</strong>t.Depuis le début du 20 e siècle, leStadtwerke Münch<strong>en</strong> (SWM : servicemun<strong>ici</strong>pal de distribution deseaux de Munich) achète des terrains situéssur la zone d’influ<strong>en</strong>ce des captagespour les boiser et ainsi préserver la ressource<strong>en</strong> eau.Malgré cette politique de prév<strong>en</strong>tion,depuis les années 60, les t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong>nitrates ont progressivem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té.La région étant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t recouvertede forêt et d’exploitations agricoles, l’augm<strong>en</strong>tationdes t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> polluants observésest principalem<strong>en</strong>t le résultat de l’int<strong>en</strong>sificationprogressive de l’agriculture.Les t<strong>en</strong>eurs observées <strong>en</strong> 1991 (14,2 mg/lpour les nitrates et 0,065 µg/l pour les pest<strong>ici</strong>des)restai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> inférieures auxnormes de potabilité (50 mg/l pour lesnitrates et 0,5 µg/l pour les pest<strong>ici</strong>des).Néanmoins, le SWM a décidé de réagir.DRLancem<strong>en</strong>t d’une campagne de protection de l’eau avec l’UNICEF devant la mairie de Munich.La bio : un choixpour une eau de qualité !Actuellem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> France, le fait d’avoir de l’eau potable au robinet est considérécomme normal et ordinaire. Pourtant, soumise aux pollutions industrielles,agricoles et urbaines, l’eau est aujourd’hui m<strong>en</strong>acée.Quelques chiffres de l’institut français de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dis<strong>en</strong>t long…Pest<strong>ici</strong>des : <strong>en</strong> eaux de surface, 49 % des points de mesure ont une qualité moy<strong>en</strong>neà mauvaise ; <strong>en</strong> eaux souterraines, 27 % des points nécessiterai<strong>en</strong>t un traitem<strong>en</strong>tspécifique d’élimination des pest<strong>ici</strong>des pour la production d’eau potable.Pour bénéf<strong>ici</strong>er d’une eau de bonne qualité, il est possible de la traiter pour éliminerles pollutions. Cela implique des procédés à la fois complexes et coûteux. Il est aussipossible de prév<strong>en</strong>ir la dégradation de la qualité de l’eau. Dans le domaine agricole,cela passe par l’adoption de modes de production limitant les pollutions de l’eau.L’agriculture biologique est une réponse adaptée pour protéger l’eau.Aide à la reconversionEn 1992, le programme de promotionde l’agriculture biologique a débuté. Pour<strong>en</strong>courager l’implication des agriculteurs,la ville de Munich décide d’accompagnerles agriculteurs à tous les niveaux :• Accompagnem<strong>en</strong>t technique par les associationsbiologiques locales• Accompagnem<strong>en</strong>t financier :La mun<strong>ici</strong>palité finance intégralem<strong>en</strong>t lepremier conseil donné par les associationsaux candidats à la conversion ainsique les contrôles annuels.La mun<strong>ici</strong>palité verse une aide auxproducteurs pour honorer leur contributionà la protection de l’eau. Montant :280€/ha p<strong>en</strong>dant six ans puis 230 €/hales douze années suivantes.32SILENCE N°347 Juin 2007


Fontaine de Karlplatz à Munich.DRL’Etat verse égalem<strong>en</strong>t des aides :442 €/ha/an p<strong>en</strong>dant cinq ans, dans lecadre des programmes agri-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.• Accompagnem<strong>en</strong>t commercial :Munich est dev<strong>en</strong>u le premier cli<strong>en</strong>t desproducteurs bio. Sur les 13 000 litres delait produits chaque jour, 5000 sont distribuésdans les crèches. Dans les lycées,les étudiants peuv<strong>en</strong>t trouver des sandwichset pains bio.Les agriculteurs sont convaincus !Depuis 1992, 90 % des 2250 ha de terresagricoles sont passées <strong>en</strong> bio. De 23 <strong>en</strong>1992, ils sont aujourd’hui 92 agriculteursà pratiquer l’agriculture bio.Quels impactssur la qualité de l’eau ?Les résultats sur la qualité de l’eausont visibles ! Depuis 1992, les t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong>nitrates ont diminué de 43% (baisse de14 à 8 mg/l) et les t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> phytos de54% (baisse de 0,065 µg/l à 0,03 µg/l).Tous comptes faits…Le programme de souti<strong>en</strong> à l’agriculturebio coûte 1 c<strong>en</strong>time d’euros par m 3d’eau distribuée. A titre de comparaison,le coût de la dénitrification (évitée grâce àla politique prév<strong>en</strong>tive de Munich) estestimé <strong>en</strong> France à 27 c<strong>en</strong>times d’eurospar m 3 d’eau distribuée. Sur le longterme, Munich réalise donc des économies<strong>en</strong> <strong>en</strong>courageant l’agriculture bio.Maure<strong>en</strong> de Mey ■GABNor.Article initialem<strong>en</strong>t paru dans Alter Agride mars avril 2007.GABNor, Groupem<strong>en</strong>tdes agriculteurs biologiques du Nord,Le Paradis, 59133 Phalempin, tél : 03 20 32 25 35.Des pratiques respectueuses de l’eauEn 2005, le GABNOR a analysé les pratiquesdes producteurs bio du NordPas-de-Calais au regard de la protectionde l’eau.Le cahier des charges de l’agriculture biologiquerepose sur un pilier majeur : l’abs<strong>en</strong>cede recours aux <strong>en</strong>grais et produitsphytosanitaires de synthèse. Pour y parv<strong>en</strong>ir,les agriculteurs biologiques travaill<strong>en</strong>tsur la base d’une approche systèmeet non pas culture par culture. C’est làle point fort de la bio pour protéger l’eau.Comm<strong>en</strong>t se traduit <strong>en</strong> pratique cetteapproche système ?• Des rotations longues et diversifiées : parexemple prairie temporaire dactyle luzerne(3 ans), blé, féverole, triticale <strong>en</strong> polycultureélevage.Nous avons une succession de plantes à<strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts.Un <strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t profond (luzerne) permetde fissurer le sol <strong>en</strong> profondeur tandisqu’un <strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t superf<strong>ici</strong>el (dactyle)permet d’améliorer la structure <strong>en</strong> surface.Les cultures à racines pivotantes (féverole)ont un impact positif sur la structuredu sol. La succession culturale permetainsi d’améliorer naturellem<strong>en</strong>t la structuredu sol : décompactage, drainage, aération…• Alternance de cultures d’hiver et de printemps: L’alternance de cultures d’hiver(blé, triticale) et de printemps (féverole)permet de limiter la prolifération de certainesadv<strong>en</strong>tices. Les céréales d’hiver permett<strong>en</strong>td’obt<strong>en</strong>ir un couvert végétal susceptiblede réduire l’impact des précipitationsfréqu<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> hiver. Elles permett<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t de capter le surplus d’élém<strong>en</strong>tsfertilisants de la culture précéd<strong>en</strong>te.• Alternance de familles végétales : Celapermet d’éviter les maladies et la proliférationdes parasites tels qu’insectes,nématodes… et donc le recours aux produitsphytosanitaires.• Une d<strong>en</strong>sité d’animaux modérée : Limiterle nombre d’animaux à l’hectare permetd’éviter les excès de fertilisant à l’échellede la ferme.• L’intégration d’importantes surfaces <strong>en</strong>herbe : 60 % des surfaces biologiques duNord Pas-de-Calais sont couvertes par del’herbe. Les prairies permett<strong>en</strong>t d’épuiserles organes de réserve et le stock grainierdes adv<strong>en</strong>tices. Ainsi, il est possible degérer l’<strong>en</strong>herbem<strong>en</strong>t sans avoir recoursaux produits phytosanitaires. L’implantationde prairies temporaires est unmoy<strong>en</strong> privilégié pour augm<strong>en</strong>ter le tauxd’humus ce qui part<strong>ici</strong>pe à améliorer lastructure du sol. Les surfaces <strong>en</strong> herbeconstitu<strong>en</strong>t sans nul doute l’un des couvertsvégétaux les plus efficaces pourréduire les risques de lessivage, de ruissellem<strong>en</strong>tet d’érosion.• L’implantation de cultures intermédiaires.Parce qu’elles couvr<strong>en</strong>t le sol, elles limit<strong>en</strong>tles risques d’érosion et de ruissellem<strong>en</strong>t.De plus, elles permett<strong>en</strong>t de piégerles nitrates p<strong>en</strong>dant l’interculture : au lieude perdre un fertilisant qui sera lessivé etpolluera la nappe phréatique, la cultureintermédiaire permet de piéger les excéd<strong>en</strong>tsd’azote qui resteront disponiblespour la culture suivante.• Les haies, bandes <strong>en</strong>herbées ou fleuriesréduis<strong>en</strong>t l’érosion et le ruissellem<strong>en</strong>t. Deplus, elles mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la biodiversitésur la ferme. Ainsi, lorsqu’elles sont bi<strong>en</strong>conçues, elles peuv<strong>en</strong>t abriter des insectesauxiliaires, prédateurs des ravageurs descultures.SILENCE N°347 Juin 200733


Petite phrase“Il faut sauver les condors,pas tellem<strong>en</strong>t parce que nousavons besoin des condors,mais surtout parce que, pour lessauver, il nous faut développerles qualités humaines dont nousaurons besoin pour nous sauvernous-mêmes”Mac Millan, 19e siècle.Habitat sain■ Savoir faire et découverte.L’association Savoir faire etdécouverte propose des stagesdans de multiples domaines dontcelui du bâti écologique : <strong>en</strong>duitsisolants (lin, chaux), <strong>en</strong>duits definition (chaux, badigeons),le 2 juin à Cassel (Nord) ;maîtriser un chantier <strong>en</strong> éco-construction,le 8 juin, La Carneille(Orne) ; compr<strong>en</strong>dre et analysernos espaces de vie, le 9 juin,à La Vacquerie (Hérault) ;construire des murs <strong>en</strong> torchis,le 9 juin, <strong>en</strong> Normandie ;construire un four à pain,le 9 juin, <strong>en</strong> Normandie ;construire sa yourte, le 13 juin,à Saint-Andéol-de-Clerguemort(Lozère). R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Savoir Faire et Découverte,La Caillère, 61100 La Carneille,tél : 02 33 66 74 67 ou 0 820820 186, www.lesavoirfaire.fr.■ Lyon : r<strong>en</strong>contres del’éco-construction. La Maisonde l’écologie de Lyon organiseses deuxièmes r<strong>en</strong>contres del’éco-construction du 28 au30 juin. R<strong>en</strong>contres ouvertesà tous avec différ<strong>en</strong>tesconfér<strong>en</strong>ces le samedi 30 juin,comm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre l’habitat plushumain, dim<strong>en</strong>sion sociale del’habitat écologique, avantageset inconvéni<strong>en</strong>ts de l’autoconstruction…Maison de l’écologie,4, rue Bodin, 69001 Lyon,tél : 04 78 27 29 82.Vacancespourles plusjeunesAlternatives■ Aveyron : camp d’étéd’Altern’Educ. L’associationAltern’Educ propose des campspour les <strong>en</strong>fants : “murmurer àl’oreille des poneys” (6 à 8 ans,18 au 25 juillet et 29 juilletau 5 août), “la mission sansretour” (6 à 8 ans, 18 au25 juillet), les petites bêtes(9 à 11 ans, 29 juillet au 5 août),animaux z’animés (6 à 8 ans,9 au 16 août), sors ton clown(9 à 11 ans, 9 au 16 août) ;et pour les ados : “quandle théâtre t’<strong>en</strong>sorcelle”(18 au 27 juillet), “Utopia 3,neuf jours pour changer lemonde” (29 juillet au 7 août).Programme complet :Altern’Educ, Le Chantdes Baumes, route deSaint-Martin, 12100 Millau,tél : 05 65 62 29 70.■ Cév<strong>en</strong>nes : camp itinérant.L’association Cév<strong>en</strong>’Naturepropose un camp itinérant dedouze jours à la découverte dumont Lozère, du 16 au 27 juillet,pour des jeunes de 10 à 13 ans.Petites randonnées et activités,découverte naturaliste, jeuxs<strong>en</strong>soriels, jeux d’expression,musique verte, land-art,r<strong>en</strong>contre avec les habitants…Cév<strong>en</strong>’nature, 5, rue Serp<strong>en</strong>te,48400 Florac,tél : 04 66 45 21 47(le mardi après-midi).Systèmesd’échangeslocaux■ Gironde : bourse localed’échanges. Le Sel, systèmed’échanges local, de Gabare,organise le dimanche 10 juin,une balade (13 km, départFarineToilettes à litièreLes associations Héol, Empreinteet Eau vivante organis<strong>en</strong>tun concours des plus belles toilettessèches. Pour concourir, il faut <strong>en</strong>voyerune photo verticale (10 x 15 cm)avant le 20 juillet à La Maisonautonome, Héol, route de Louisfert,44520 Moisdon-la-Rivière, tél :02 40 07 63 68. Les photos serontexposées p<strong>en</strong>dant l’Ecofestivaldes 21 et 22 juillet et le publicvotera. Remise des prix le 22 juillet.1 er prix : un four solaire de Bolivi Inti.Agri bio■ Formation <strong>en</strong> biodynamie. Le c<strong>en</strong>tre de formationpour adulte du Bas-Rhin, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le syndicatd’agriculture biodynamique, offre, depuis 1990, uneformation pour les personnes qui veul<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>irsalarié agricole <strong>en</strong> biodynamie : acquérir la capacitéprofessionnelle pour l’installation, connaissance du vivant, li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>treagriculture et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, produire une alim<strong>en</strong>tation qui répondeaux besoins de l’homme, travailler à élaborer une économie saine.Une nouvelle promotion débute <strong>en</strong> novembre 2007. Les dossiers decandidature doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>voyés d’<strong>ici</strong> fin juin. La formation s’adresse àdes personnes ayant déjà au moins six mois de pratique <strong>en</strong> agriculture.La formation fait 1200 heures sur deux ans. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :CFPPA du Bas-Rhin, 44, boulevard de l’Europe, BP 203,67212 Obernai cedex, tél : 03 88 49 99 29.■ Saône-et-Loire : stages biodynamie. La maison de l’agriculturebiodynamique propose une introduction au jardinage biodynamique les2 et 3 juin au domaine Saint-Laur<strong>en</strong>t, à Château, avec Pierre Masson.Sur le même lieu, un stage “arbres et paysages” animé par Jean-MichelFlorin, les 23 et 24 juin. Maison de l’agriculture biodynamique,5, place de la Gare, 68000 Colmar, tél : 03 89 24 36 41.■ Loire-Atlantique : collectif des par<strong>en</strong>ts pour des cantines bio.En relation avec le GAB 44 et inter-bio Pays-de-Loire, un collectif depar<strong>en</strong>ts d’élèves s’est mis <strong>en</strong> place pour faire avancer la question descantines bio dans les établissem<strong>en</strong>ts scolaires. Une première pétition<strong>en</strong> 2005 a permis de mettre <strong>en</strong> contact 3000 personnes intéressées,réparties sur 168 des 220 communes du départem<strong>en</strong>t. Pour le mom<strong>en</strong>tdes cantines bio exist<strong>en</strong>t à Rézé (3600 repas par jour) et à Bougu<strong>en</strong>ais(1200 repas par jour). Les expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> cours montr<strong>en</strong>t un surcoûtmodeste : si les alim<strong>en</strong>ts coût<strong>en</strong>t un peu plus cher, il y a moins degaspillage et la nourriture étant plus d<strong>en</strong>se, il <strong>en</strong> faut moins.Pour rejoindre le collectif : tél : 06 33 02 88 36 ou écrire à Inter-bio,Gaston Birge, 49100 Angers, tél : 02 41 60 88 58.■ Villefranche-sur-Saône : BioEquilibre. Un nouveau magasin biosur 200 m 2 vi<strong>en</strong>t d’ouvrir au c<strong>en</strong>tre de Villefranche-sur-Saône (Rhône)avec outre l’alim<strong>en</strong>tation, des espaces commerce équitable, librairieet dét<strong>en</strong>te. BioEquilibre, 256, rue Dechavanne, 69400 Villefranche,tél : 04 74 62 99 53.à 9h30 devant le club housede t<strong>en</strong>nis), une bourse localed’échanges et un repas partagéà Biganos, au club house, 10, ruede la Verrerie. Une autre boursed’échanges et un repas partagése ti<strong>en</strong>dront à Pessac, le 7 juillet.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Sel Gabare,19, allée Jacques-Brel, 33600Pessac, www.sel-gabare.info,tél : 05 56 82 98 54 après 19 hou 06 73 56 22 39.■ Drôme : repas partagé.Le SEL de Romans et <strong>en</strong>vironsorganise un repas partagé le3 e mercredi de chaque mois (dontle 20 juin), à 19 h, à la Maisonde la nature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :04 75 07 13 38 (Yves).■ Ardèche : repas partagé.Le SEL de Tournon et <strong>en</strong>vironsorganise un repas partagéle 4 e mercredi de chaque mois(soit le 27 juin), à 19 h,à la MPT, Maison pour tous,36, quai Gambetta, à Tournon.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :04 75 07 13 38 (Yves).SILENCE N°34734Juin 2007


Médias■ Les Echos du Cota, 7, rue de la Révolution,B-1000 Bruxelles, tél : 0032 2 218 18 96,www.cota.be. Le Cota, collectif d’échange pourla technologie appropriée, a toujours une approcheoriginale des questions de développem<strong>en</strong>t. Dansle numéro de mars 2007 de leur revue, il traitelonguem<strong>en</strong>t la question de l’autonomisation desgroupes aidés et titre même un article “comm<strong>en</strong>tdev<strong>en</strong>ir inutile”. Une réflexion nécessaire faceà la course aux crédits de trop nombreuses ONG.■ Alternatives non-viol<strong>en</strong>tes, C<strong>en</strong>tre 308, 82, rueJeanne-d’Arc, 76000 Rou<strong>en</strong>, Revue de réflexions sur la non-viol<strong>en</strong>ce,elle consacre son numéro 142 à un sujet d’actualité : le développem<strong>en</strong>tactuel de la désobéissance civile. Faucheurs volontaires (contreles OGM), Réseau d’éducation sans frontières (<strong>en</strong> souti<strong>en</strong> aux <strong>en</strong>fantssans-papiers), Déboulonneurs (contre l’invasion publ<strong>ici</strong>taire)… autantde “désobéisseurs” qui mèn<strong>en</strong>t un véritable travail politique. Fortintéressante interv<strong>en</strong>tion de François Roux, le principal avocatde ces différ<strong>en</strong>tes causes, débats plus philosophiques avec Alain Refaloet Jean-Marie Muller. Le numéro 12 €.■ Biodynamis, 5, place de la Gare, 68000 Colmar,tél : 03 89 24 77 89. La revue a publié ce printempsun excell<strong>en</strong>t hors-série sur le thème des bi<strong>en</strong>scommuns : la richesse collective, les valeurs humainesau cœur des processus sociaux, la pédagogiede l’imaginaire, l’eau, l’air et le sol ne sontpas des marchandises, favoriser la biodiversité…Le numéro coûte 7 €.■ Campagnes solidaires, Média pays, 104, rueRobespierre, 93170 Bagnolet, tél : 01 43 62 82 82.Le m<strong>en</strong>suel de la Confédération paysanne cherche d<strong>en</strong>ouveaux lecteurs pour assurer son équilibrefinancier : il faut pour cela passer de 6000 à 8000 abonnés, ce quisemble peu vis-à-vis des 210 000 voix récoltées aux dernièresélections aux chambres d’agriculture, et tout aussi peu quand on saitle nombre de sujets de société quela revue aborde à partir de questionsagricoles.■ Le Dniepr, Les <strong>en</strong>fants de Tchernobyl,84, route d’Aspach, 68800 Vieux-Thann,tél : 03 89 40 26 33. Le numéro spécialdu 26 avril 2007 est consacré au compter<strong>en</strong>dude la mission Solange Fernex <strong>en</strong>Biélorussie : r<strong>en</strong>contre avec les autorités,avec les populations contaminées, visite deszones interdites, mesures de radioactivité :tout ce qu’il faut savoir sur les suites del’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl et que vousne lirez malheureusem<strong>en</strong>t pas dansles médias français.P A R I SItinErranceLe festival ItinErrance se dérouleradu 31 mai au 3 juin, auxVoutes, 19, rue des Frigos, Paris13e (M° F.-Mitterrand). Ce festivalprés<strong>en</strong>te des docum<strong>en</strong>taires,des expositions photographiques,des reportages dessinés et de lamusique autour du thème de l’exilet des migrations. C’est organisépar Les Yeux dans le Monde, 2,rue Quincampoix, 75004 Paris,tél : 06 81 86 01 32.Conflit àla PasserelleDRAlternativesLa Passerelle, dans le 11 e arrondissem<strong>en</strong>t,est un lieu alternatifavec un café-resto, une librairie<strong>en</strong>gagée, un point de v<strong>en</strong>te ducommerce équitable. Le lieuaccueille une très riche programmationculturelle et militantecomme nous l’avions prés<strong>en</strong>tédans le numéro 337 (Alternativesà Paris). Mais le succès du lieua nécessité de procéder à desembauches, créant une dissociation<strong>en</strong>tre propriétaireset salariés. Ces derniersse sont mis <strong>en</strong> grève le 25 avrildernier pour rev<strong>en</strong>diquer d’êtreassociés aux décisions concernantle fonctionnem<strong>en</strong>t du lieu.La Passerelle, 3, rue Saint -Hubert, 75011 Paris,tél : 01 43 57 04 82.CyclonudistesLa première manifestationcyclonudiste de Paris se ti<strong>en</strong>drale samedi 9 juin. Départ à 14 h,du jardin de Reuilly (près dela mairie du 12 e ). Il s’agitde rappeler que le cyclistese retrouve nu devant les dangersprovoqués par l’indéc<strong>en</strong>ce de lavoiture. L’initiative partie il y aquelques années d’Espagneest maint<strong>en</strong>ant reprise dansde nombreuses grandes villes(Europe, Amérique du Nord,Australie). R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :http://www.cyclonudiste.fr.EspérantoDRS A Ô N E -E T - L O I R EEcofestivalde Chard<strong>en</strong>ouxLe premier écofestival deChard<strong>en</strong>oux se ti<strong>en</strong>dra les 23 et24 juin. Confér<strong>en</strong>ces de PierreRabhi, Bernard Ginesty, Rolandde Miller, Dominique Belpomme,Jacky Blanc, Jean-Marie Pelt…Expositions sur “le réchauffem<strong>en</strong>tclimatique” et sur “ledéveloppem<strong>en</strong>t durable”. Soiréeconcert avec Marc Vella, espacelibraire, de la gastronomievégétari<strong>en</strong>ne… Terre du Ciel,domaine de Chard<strong>en</strong>oux, 71500Bruailles, tél : 03 85 60 49 90.■ Projet Compostelle. Nous avons prés<strong>en</strong>té sous une forme erronéeun projet de converg<strong>en</strong>ce vers Compostelle (n°344 p 19). D’une part,il ne s’agit pas seulem<strong>en</strong>t d’une marche, mais <strong>en</strong> plus ce n’est pas pource mois de juillet mais pour juillet 2008. Le projet est à l’initiativede l’association française catholique pour l’espéranto qui chercheà organiser une converg<strong>en</strong>ce à Compostelle pour débattre de l’av<strong>en</strong>irde l’Europe et définir un projet positif, libre, pacifique, fraternelet solidaire avec comme langue europé<strong>en</strong>ne commune l’espéranto.L’association cherche pour le mom<strong>en</strong>t des part<strong>en</strong>aires pour conforterce projet. FKEA, Franca Katolica Esperanto Asocio, 56, rue Corvisart,75013 Paris, tél : 01 47 99 75 51.■ Disque <strong>en</strong> souscription. Franswaz Rochette et Patrik Delaby,membres de Double-Un, <strong>en</strong>registr<strong>en</strong>t leur premier disque <strong>en</strong> espéranto.Douze morceaux originaux de la comptine à la chanson <strong>en</strong>gagée : rockceltique, ballade, comptine africaine, slow-rock, une chanson latino-funksur la nourriture et l’emballage, une tar<strong>en</strong>telle itali<strong>en</strong>ne, une chansonirlandaise sur le prix de l’eau et à qui ça profite, un rap… 45 minutesde musique + une partie visuelle. Le CD est v<strong>en</strong>du <strong>en</strong> souscriptionau prix de 13 € (+2,2 € de frais d’<strong>en</strong>voi), tarif dégressif sur demande.Chèque à : Compagnie Double-Un, av<strong>en</strong>ue Adri<strong>en</strong>-Fayolle, 26400Crest, tél : 04 75 25 17 15.■ Lyon : stages. L’Association française des cheminots espérantistesorganise du 11 au 15 juin, un stage d’initiation et des stagesd’approfondissem<strong>en</strong>t, ouverts à tous dans la limite des placesdisponibles. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : AFCE, 9, rue du Château-Landon,75475 Paris cedex 10, tél : 02 43 21 16 39.SILENCE N°347 Juin 200735


AlternativesD I J O NDix ans desTanneriesLes Tanneries sont un lieu culturelouvert sous forme de squat <strong>en</strong>1997. Après cinq ans de luttes,les animateurs du lieu obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tune conv<strong>en</strong>tion d’occupation gratuirede l’anci<strong>en</strong>ne usine avec lepropriétaire, la Générale de santé.Sont alors aménagés une salle despectacle, un espace informatique,une zone de gratuité, un espacemécanique et vélo, des locaux derépétition, un atelier de sérigraphie,une salle de réunion, unpotager, un c<strong>en</strong>tre de presse alternative,un c<strong>en</strong>tre d’aide juridiqueaux sans droits ni titres, unebibliothèque, des chantiersd’auto-construction écologiqueset des dizaines d’associationspart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à des activités surplace. Des c<strong>en</strong>taines de personnesarriv<strong>en</strong>t à faire vivre le lieu <strong>en</strong>dehors du système des subv<strong>en</strong>tionsetdu salariat.Début 2007,une fuite à lamairie permetd’appr<strong>en</strong>dreque le terrainest inclus dansun projetprévu pour accueillir d’<strong>ici</strong> 2009une énorme clinique privée surdix hectares. Les animateursdes différ<strong>en</strong>tes associations semobilis<strong>en</strong>t donc pour obt<strong>en</strong>irde la mairie la reconnaissancede leurs dix ans d’aménagem<strong>en</strong>tset obt<strong>en</strong>ir le mainti<strong>en</strong> dela situation actuelle. CollectifLes Tanneries, 13-15-17,boulevard de Chicago, 21000Dijon, tél : 03 80 66 64 81.DRVoyageurs des possibles.Décroissance■ Voyageurs des possibles. Un petit groupe de troubadours s’estdéplacé à pieds d’Aurillac à Paris, <strong>en</strong>tre février et le 1 er mai, pourfavoriser la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les g<strong>en</strong>s, les échanges de savoirs sur lessolutions concrètes pour être plus autonomes, plus solidaires et pourvivre sans détruire la planète. Ces “voyageurs des possibles”(voir www.voyageursdespossibles.org ou Anne, 06 63 76 49 21)ont rejoint à l’arrivée “la marche du vivant” (contact :www.lamarcheduvivant.org ou Ugo, 06 61 33 71 63) qui partiede l’Aude, est arrivée égalem<strong>en</strong>t à Paris pour le défilé du premiermai. Des marches avec très peu de monde, mais beaucoupde chaleur humaine.■ Roulottes de l’espoir. En juin 2007, une roulotte pr<strong>en</strong>dra la routeà Vézelay (Yonne) pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle(Gal<strong>ici</strong>e, ouest de l’Espagne). La roulotte sera tirée par deux chevauxde trait de race comtoise nourris à l’herbe, équipée d’un panneausolaire pour l’électr<strong>ici</strong>té, d’un poêle à bois pour le chauffage et l’eauchaude, d’un réservoir d’eau, de quoi permettre de vivre à une famillede quatre personnes. La roulotte servira à promouvoir des solutionsalternatives dans les domaines de l’écologie, de la solidarité, del’habitat, du transport, des énergies r<strong>en</strong>ouvelables… Cette premièreexpéri<strong>en</strong>ce doit permettre de mettre <strong>en</strong> place pour l’été 2008 undeuxième voyage intégrant un petit groupe de six jeunes adolesc<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> rupture de société, accompagnés d’éducateurs et d’un guideéquestre. L’association qui anime ces projets cherche des part<strong>en</strong>aires.Les Roulottes de l’espoir, 2, rue Brune, 78990 Elancourt,tél : 01 30 62 02 37.■ Nord et Belgique : démarche de l’après-croissance.Du 14 juillet au 8 août, une marche transfrontalière aura lieu<strong>en</strong>tre Maubeuge (France) et Liège (Belgique), avec tout au longdu parcours des r<strong>en</strong>contres, des ateliers d’échanges, des débats,des témoignages, de la musique et des fêtes, tout ceci autour de laquestion de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de la “croissance” économique.Cette (dé)marche se fait sur un parcours accessible aux piétons,aux cyclistes et aux ânes, selon un rythme d’<strong>en</strong>viron 15 km par jour.Itinéraire (dates d’arrivée) : Ferrière-la-Petite (14 juillet), fermedes oiseaux à Sémeries (15), Ferron (16 et 17), Macon (<strong>en</strong>trée <strong>en</strong>Belgique, 18), Aublain (19), Olloy-sur-Viroin (20 et 21), Doische(22), Javingue (23), ferme Arc-<strong>en</strong>-ciel à Wellin (24 et 25), jambjoule(26 et 27), Académie du v<strong>en</strong>t à Mesnil-Eglise (28), Foy-Notre-Dame(29), ferme de Coux à Crupet (30), Assesse (31 juillet et 1 er août),Gesves (2), Roule-ta-bille à Vyle-Tharoul (3), Fraiture (4), fermeLarock à Rotheux (5 et 6), Sart-Tilman (7), Liège (8)… et une fêtefinale à la ferme Pâques, le 9 août, à 6 km de Liège. Kosta Gaitanis,collectif des démarcheurs, tél : (0032) 2 850 11 18,www.demarche.org.■ Détour <strong>en</strong> Bretagne. Du 7 juillet à Brest au 22 juillet àBoisgervilly (20 km de R<strong>en</strong>nes), quinze jours de vélos (et 500 km)pour aller à la r<strong>en</strong>contre des initiatives alternatives, dans unedémarche de promotion du vélo comme mode de transport et pourdébattre de la décroissance. Fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> autonomie et pargroupes d’affinités, colportage des idées et joie de vivre. Itinéraire :visite du jardin collectif bio de Pak Ar Skoazell (7 juillet), magasinbio Bro an Are à Saint-Rivoal (9 juillet), visite d’une maison <strong>en</strong>paille <strong>en</strong> écoconstruction à Quéménev<strong>en</strong> (10 juillet), Ferm’autrem<strong>en</strong>tde Beuzec avec yourtes et tipis (11 juillet), ferme bio <strong>en</strong> traction animaleà Querri<strong>en</strong> (14 juillet), débat avec le réseau objecteurs de croissance<strong>en</strong> Morbihan (18 juillet), c<strong>en</strong>tre d’écologie pratique chez AlexisRobert (20 juillet), pique-nique alternativo-libertaire à l’arrivée àla ferme de Toucanne, à Boisgervilly (22 juillet), bivouac et campingtout au long du trajet dans des fermes bio. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts partéléphone : Sandrine Garnier, tél : 06 86 91 24 85 ou par courriel :fanch.cyclowwoofer@no-log.org, http://coucouillou.free.fr.■ Lyon : réseau décroissance. Le réseau décroissance de Lyonest un réseau d’informations sur les initiatives liées à la décroissanceà travers une liste de diffusion par courriels, liste ouverte auton cordial, un relais par voie postal est égalem<strong>en</strong>t disponiblepour les personnes n’ayant pas internet.didier_laur<strong>en</strong>cin@yahoo.fr ou miru@no-log.org.photo : H<strong>en</strong>ri de BénazéSILENCE N°347 Juin 200736


Festival mondial de la TerreLa troisième édition duFestival mondial de la Terrese ti<strong>en</strong>dra du 18 au 24 juinet aura pour thème “LesSolidarités”. En 2006, <strong>en</strong>France, une tr<strong>en</strong>taine de communesont part<strong>ici</strong>pé, 315 événem<strong>en</strong>tsont eu lieu organisés parplus de 200 associations.A Paris, Trois jours de festivalse ti<strong>en</strong>dront au parc de Bercy.A Toulouse, un village associatifest organisé par les Amis dela Terre, Gre<strong>en</strong>peace et lesAmaps… au jardin des Plantes,du 20 au 24 juin. Pique-niquepartagé le 24 juin à midi(r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Odile,tél: 05 61 85 38 47). A Nice, des stands associatifs et un festivalartistique se ti<strong>en</strong>dra au parc des Arènes de Cimiez. A La Rochelle,cinq jours d’animation sont prévus dans les parcs de la ville. A Pau,un village associatif avec restauration bio est prévu. A Bagnèresde-Bigorre,des écoconstructeurs construiront four solaire, toilettessèches, cafés citoy<strong>en</strong>s notamm<strong>en</strong>t avec Gérard Onesta, député verteuropé<strong>en</strong>. Programme complet : Association Terralliance, Maison desAssociations, boîte n°16, 181, av<strong>en</strong>ue Daumesnil, 75012 Paris,tél : 01 49 77 71 30, www.festivaldelaterre.org.DRE S T D EL A F R A N C E -A L L E M A G N ETour cyclistealternatifL’association allemande pour lapromotion des formes d’habitatset vies alternatives (Verein zurFörderung innovativer Wohn undLeb<strong>en</strong>sform<strong>en</strong> e.V. InWoLe)organise du 14 au 29 juillet untour cycliste qui réunira 14Allemands et 14 Français, quipartira de l’Est de la France etrejoindra le C<strong>en</strong>tre de projets del’association, à Postdam. Il s’agitdu 13 e tour à vélo organisé parl’association, <strong>en</strong>viron 70 km parjour, avec un bus pour le transportdes bagages, sur le thème“culture des jeunes, autogérée etautoorganisée”. Le circuit est<strong>en</strong>core <strong>en</strong> gestation et l’associationcherche des lieux alternatifsà visiter dans l’Est de la France.InWole, PF 60 12 26, D 14412Potsdam, tél : 0049 331 70 4427 51, www.foerdervereininwole.de.DRA L S A C EPlantesméd<strong>ici</strong>nales etalim<strong>en</strong>tairesL’association Jardin Gourmandpropose une découverte desplantes méd<strong>ici</strong>nales et alim<strong>en</strong>tairesqui pouss<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>tou <strong>en</strong> culture, le samedi 2 juin.Jardins Gourmands, 3b, rue deBassemberg, 67220 Lalaye,tél : 03 88 58 91 44.L I L L ECafé citoy<strong>en</strong>Le Café citoy<strong>en</strong> de Lille proposedans une ambiance calme et nonfumeuse,des produits équitableset bio. Il est le lieu de r<strong>en</strong>dezvousde nombreuses associationsqui y organis<strong>en</strong>t des débats.A noter, un débat le jeudi 7 juin,de 19 h à 21 h sur le thèmecoopération et vacances animépar l’association Le Pas de côté(tél : 03 20 52 18 48).Café citoy<strong>en</strong>, 7, place duVieux-Marché-aux-Chevaux,59000 Lille (M° République),tél : 03 20 13 15 73.SILENCE N°347 Juin 200737AlternativesBouquineried’OxfamOxfam-France (ex-Agir <strong>ici</strong>) vi<strong>en</strong>td’ouvrir à Lille une boutiqueriequi propose des livres, DVD,CD d’occasion collectés par descitoy<strong>en</strong>s sout<strong>en</strong>ant les actions del’ONG et dont les recettes serv<strong>en</strong>tdirectem<strong>en</strong>t à financer ses activités.Bouquiner sert donc <strong>ici</strong> labonne cause. La Bouquinerie,19 ter, rue de l’Hôpital-Militaire,59000 Lille,tél : 03 20 54 40 31.Fête des jardinsà bicycletteL’ADAV, Association Droit auvélo, propose le samedi 2 juin,à partir de 13h30, au départ duCh’ti vélo, à la gare de Lille, uneprom<strong>en</strong>ade à la découverte desjardins et lieux sauvages de laville. ADAV, 23, rue Gosselet,59000 Lille,tél : 03 20 86 17 25.Maisonrégionale del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de la solidaritéAnci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t Maison dela nature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,la MRES, Maison régionale del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de la solidarité,accueille dans de vasteslocaux plusieurs dizaines d’associationsd’horizons très divers.Une journée portes ouvertes estorganisée le dimanche 17 juin,toute la journée, pour faire unevisite auprès de ces multiplesgroupes. MRES, 23, rue Gosselet,59000 Lille.P O I T O U -C H A R E N T E SLe cheminem<strong>en</strong>tdu LombricDRDe la même manière que le lombricde manière sinueuse, le groupede musique rurale Le Lombric,parti du festival de Bourges <strong>en</strong>avril, chemine avec une roulotteet quatre ânes <strong>en</strong> direction de LaRochelle et des Francofollies(arrivée vers le 14 juillet). 80jours de marche et de représ<strong>en</strong>tationau gré des r<strong>en</strong>contres.“Choisir la l<strong>en</strong>teur, marcher avecdes ânes, c’est se donner le tempsd’habiter un biotope et d’aller àla r<strong>en</strong>contre de ceux qui le façonn<strong>en</strong>t.C’est créer un li<strong>en</strong> de proximitéanimal et humain <strong>en</strong> pariantsur la curiosité du public et l’effervesc<strong>en</strong>ced’un réseau social etculturel urbain et agricole <strong>en</strong>lisière des institutions”.Quand ils ne sont pas surla route : Lombric, L’Arnon,La Font Bergère, 18170 Loyesur-Arnonet sur la route,tél : 06 08 46 84 41.G A R DEco-siteCarapaéco-site Carapa organiseL’ une journée portes ouvertesles 30 juin et 1 er juillet. Prévoirt<strong>en</strong>te, couchage, nourriture végétari<strong>en</strong>neà partager, instrum<strong>en</strong>tsde musique. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts etinscriptions : Carapa, Vaugran,30480 Saint-Paul-Lacoste,tél : 04 66 30 13 42ou 04 66 30 33 96.B O U C H E S -D U - R H Ô N EChantierde jeunesau LoubatasLe Loubatas est un c<strong>en</strong>treperman<strong>en</strong>t d’initiation à la forêtprov<strong>en</strong>çale qui dispose d’unimportant c<strong>en</strong>tre d’accueil équipé<strong>en</strong> énergie solaire, récupérationdes eaux de pluie… Il organisedu 26 août au 8 septembre, unchantier international de jeunespour réaliser l’isolationécologique de la future maisondes insectes. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Le Loubatas, BP 16,13860 Peyrolles-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,tél : 04 42 67 06 70.Le Loubatas


AlternativesH A U T E S - A L P E SLes CheminsVertsEn 1996, Nathalie et Djamelsont arrivés de Paris pour créerune activité de chambres et tabled’hôtes à la montagne. La mairiede Buissard les a volontiersaccueillis et ils ont rénovéune anci<strong>en</strong>ne ferme qui offreaujourd’hui cinq chambreset un gîte, avec vue sur la valléedu Champsaur. Les CheminsVerts, 05500 Buissard,tél : 04 92 50 57 57.D R Ô M EOasis deBellecombeDepuis 2004, sur un site extraordinairede La Motte-Chalançon,s’est mis <strong>en</strong> place un projet Oasisselon les concepts d’autonomiedéveloppés par Pierre Rabhi. Unemaison de 100 m 2 habitable setrouve au c<strong>en</strong>tre d’un terrain de83 hectares sauvages, avec deuxruisseaux et une source. Laconstitution d’une SCI a permisl’achat des lieux où quatre associésont depuis réalisé des travauxde débroussaillage, l’aménagem<strong>en</strong>tde la maison, la créationde toilettes sèches, un accord defourniture d’électr<strong>ici</strong>té avecElectr<strong>ici</strong>té de Gr<strong>en</strong>oble pour unapprovisionnem<strong>en</strong>t d’originegarantie r<strong>en</strong>ouvelable, la réalisationde bois de chauffage, l’ouvertured’un potager, l’installationd’une yourte et d’une roulotte, lacréation d’un étang. L’objectif dulieu est d’arriver à l’autonomiealim<strong>en</strong>taire, de vivre simplem<strong>en</strong>t,de maniière solidaire, dans uncadre de beauté. Le jardin estcultivé <strong>en</strong> permaculture, aveclégumes, plantes aromatiques etméd<strong>ici</strong>nales, réhabilitation desanci<strong>en</strong>s vergers. L’accueil de nouvellespersonnes est souhaité aveccomme objectif l’auconstructionde nouveaux habitats écologiqueset étude de l’architecture sacrée.L’autonomie énergétique est <strong>en</strong>visagéeavec panneaux solaires,mur trombe, petite éoli<strong>en</strong>ne, récupérationdes eaux de pluie… Laconstruction d’un amphithéâtr<strong>en</strong>aturel de 200 places intégrédans un belvédère qui surplombeun plan d’eau doit permettre lamise <strong>en</strong> place d’activités culturellesouvertes sur l’extérieur.SCI Bellecombe, Combe desBernard, 26470 La Motte-Chalançon, tél : 04 75 27 40 16.A R D È C H ECafé citoy<strong>en</strong>solidaireUn café citoy<strong>en</strong> solidaire suivid’un repas partagé se ti<strong>en</strong>t tousles deux mois, le 3e v<strong>en</strong>dredi, soitle 15 juin, à partir de 18h30,à la MPT, Maison pour tous,36, quai Gambetta, à Tournon.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Hilda,tél : 04 75 08 73 07,hilda.guibert@wanadoo.fr.L Y O NLibrairiela GryffeNée <strong>en</strong> janvier 1978, la librairieLa Gryffe s’apprête à fêtersa tr<strong>en</strong>tième année d’exist<strong>en</strong>ce.D’inspiration libertaire, ellea su s’ouvrir aux multiplesdébats de société, aux luttes,aux dynamiques militanteset à la r<strong>en</strong>aissance d’une p<strong>en</strong>séelibertaire. Gérée de manièrecollective depuis son origine, ellea créé récemm<strong>en</strong>t une associationdes Ami-e-s de la Gryffe,association qui a pour but deproposer des animations etd’assurer une prés<strong>en</strong>ce dela librairie dans différ<strong>en</strong>ts lieux.Chacun-e peut s’y investir<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant visiter la libraire :La Gryffe, 5, rue Sébasti<strong>en</strong>-Gryphe, 69007 Lyon,tél : 04 78 61 02 25.Couleur des metsAu printemps 2006, une cuisinière,une gestionnaire, une prof deyoga se sont associées dans unesociété coopérative pour ouvrirun lieu à triple vocation : un li<strong>en</strong>de santé et de plaisir par l’alim<strong>en</strong>tation(repas bio et cuisinevégétari<strong>en</strong>ne), par le mouvem<strong>en</strong>t(avec yoga, taï chi, qi-qong), parl’acte créateur (chant, danse,théâtre, écriture, jeux…).De multiples ateliers sont proposéspour favoriser le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>treg<strong>en</strong>s d’âges et de cultures différ<strong>en</strong>tes.Couleur des mets,5, rue Alexandre-Boutin, 69100Villeurbanne, tél : 04 78 84 6528 (M°Charp<strong>en</strong>nes).Fêtes, foires, salons(le signe ❉ indique que S!l<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)■ Pays Basque : 4 e Bioterra. 1 er au 3 juin au parc des expositions de Gipuzkoa(Irun) à la frontière espagnole. Bio, écoconstruction, énergies r<strong>en</strong>ouvelables,vêtem<strong>en</strong>ts écologiques, cosmétiques, associations… Ficoba, avda Iparralde,43, 20302 Irun, Espagne, tél : 034 943 66 77 88, www.ficoba.org.❉ Indre : 5 e fête du développem<strong>en</strong>t durable. 2 et 3 juin à Poinçonnet,samedi : concert de souti<strong>en</strong> aux faucheurs volontaires avec Star Attac,Lé Poukissotes, Alchimère… Dimanche : marché bio et équitable, stands associatifssur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, les énergies r<strong>en</strong>ouvelables, les économies d’énergie,la solidarité <strong>en</strong>tre les peuples. Confér<strong>en</strong>ces sur le bois-énergie et sur la maisonsaine. Cédric Trolong, Mairie, 36330 Le Poinçonnet, tél : 02 54 60 55 37.■ Vaucluse : 8 e salon éco-énergies. 2 et 3 juin à Mérindol-<strong>en</strong>-Lubéron.140 stands <strong>en</strong>viron. Prés<strong>en</strong>tation de nombreuses techniques liées aux énergiesr<strong>en</strong>ouvelables. Confér<strong>en</strong>ces sur les gaz à effet de serre et le transport, att<strong>en</strong>tionaux biocarburants, l’éco-construction, le papier recyclé, le compostage Jean Pain,les micro-c<strong>en</strong>trales hydro-électriques, la réduction des déchets, la productionde biogaz, la décroissance… Action Mérindol Environnem<strong>en</strong>t, 8, hameaude Champeau, 84360 Mérindol-<strong>en</strong>-Lubéron, tél : 04 90 72 16 83.■ Haute-Marne : Printemps bio. 3 juin à Marac (17 km au nord de Langres,route d’Arc-<strong>en</strong>-Barrois), journée porte-ouverte chez un apiculteur bio, dans lecadre du Printemps bio, petit marché de produits bio, stands associatifs. GAB 52,c/o FRAB, BP 525, 51009 Chalons-<strong>en</strong>-Champagne cedex, tél : 03 26 64 96 81.■ Saône-et-Loire : 4 e Eglantine. 3 juin à Saint-Martin-du-Tartre, 70 exposants.Bi<strong>en</strong>-être, nature et terroir. Harmonie, Maizeray, 71460 Saint-Martin-du-Tartre,tél : 03 85 49 25 63.❉ Aude : journée bio de Durban. Dimanche 3 juin au château de Bonnafousà Villesèque-des-Corbières. Marché bio et artisanat écologique, associations,exposition de l’Ag<strong>en</strong>ce de l’eau sur le fonctionnem<strong>en</strong>t des milieux aquatiques,confér<strong>en</strong>ces sur le thème de l’eau. Association Cernunnos, 4, rue de laFount-d’Amand, 11370 La Franqui, tél : 04 68 45 78 45.■ Gironde : Chemins de terre. 9 et 10 juin à Sadirac, 21e fête de la Poterie,40 potiers sur un parcours le long d’une piste cyclable. AGAP, Associationdes g<strong>en</strong>s et amis de la Poterie, maison de la Poterie, 33670 Sadirac,tél : 05 56 30 01 61.❉ Maine-et-Loire : 4 e fête bio de Mûrs-Erigné. 9 et 10 juin au c<strong>en</strong>tre Jean-Carmet : marché bio, jardin, éco-construction, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, associations,confér<strong>en</strong>ces et ateliers. CABA-Biocoop, 122, rue de la Chalouère, 49100 Angers,tél : 02 41 60 01 61.■ Ardèche : Epilobe. 9 et 10 juin, à Payzac, alim<strong>en</strong>tation bio, artisanat naturel,vêtem<strong>en</strong>ts bio, associations alternatives, librairie, confér<strong>en</strong>ces, restauration etbuvette bio, balades nature accompagnées… Nature et Progrès Ardèche,tél : 04 75 39 56 90 ou 04 75 29 00 62.■ Haute-Vi<strong>en</strong>ne : 5 e Coccinelle et compagnie. Dimanche 10 juin, au lacd’Uzurat, près de Limoges. 80 exposants. Animations sur le thème “cuisiner bio”.Gablim, pôle de Lanaud, 87220 Boisseuil, tél : 05 55 06 46 20.❉ Hautes-Pyrénées : Dimanche bio. 10 juin, place du Foirail, à Tarbes. Marchébio, artisanat, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, associations… GAB 65, chemin de l’Alette,BP 449, 65004 Tarbes cedex, tél : 05 62 35 27 73.■ Aveyron : Petits pois <strong>en</strong> fête. 16 juin à Elbes, à 10 km de Villefranchede-Rouergue.Apéro jazz, chants polyphoniques, chanson française, exposition dephotos et d’arts plastiques, animation nature, village associatif, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet promotion des alternatives. Buvette zéro déchet, produits bio et locaux. Lespetits pois sont rouges, 1 bis, côte du Calvaire, 12200 Villefranche-de-Rouergue,❉ Char<strong>en</strong>te-Maritime : 33 Prairial. 16 et 17 juin, parc Jean-Macé, à Aytré.150 exposants. Thème de l’année : le vin bio. Ville d’Aytré, BP 102, 17442 Aytrécedex, tél : 05 46 30 19 19.■ Ardèche : Naturel là. 23 et 24 juin, à Vals-les-Bains. Alim<strong>en</strong>tation, santé, développem<strong>en</strong>tpersonnel… Naturel Là, 4, rue de Sarda, 26200 Montélimar,tél : 04 75 63 11 72.■ Var : 2 e r<strong>en</strong>contre Ecobio. 24 juin, foyer rural de Tourrettes. Marché bio, habitatsain, jardinage, médecines douces, ateliers, confér<strong>en</strong>ces… FDFR, 77, rueComtesse-de-Villeuneuve, 83440 Fay<strong>en</strong>ce, tél : 04 94 84 14 86.■ Lot : 7 e foire biologique. 24 juin, à Capd<strong>en</strong>ac-le-Haut, 50 exposants <strong>en</strong> bio.Trois confér<strong>en</strong>ces. Office de tourisme, place Lucter, 46100 Capd<strong>en</strong>ac,tél : 05 65 50 01 45.❉ Tarn-et-Garonne : 13 e fête de la bio et de la nature. 1 er juillet surla prom<strong>en</strong>ade du Moulin, à Moissac. Le Trèfle Vert, La Gayre, 82370 Var<strong>en</strong>nes,tél : 06 75 38 62 29.■ Lozère : 3 e Cardabelle. Dimanche 8 juillet autour de la cathédrale de M<strong>en</strong>de.Thème de l’année : l’énergie. Eau de Roche, 4, résid<strong>en</strong>ce La Cantarelle,1, rue Alexandre-Bécamel, 48000 M<strong>en</strong>de, tél : 04 66 65 98 57.SILENCE N°34738Juin 2007


Le meilleur des mondesDéveloppem<strong>en</strong>t durable…des nouvelles technologiesLa Délégation à l’aménagem<strong>en</strong>t etau développem<strong>en</strong>t durable du territoirea r<strong>en</strong>du public son rapportsur le “déploiem<strong>en</strong>t de la couverture numériquesur le territoire”. Ce rapport aété établi sous la direction de EmileBlessing, député. Le titre du rapport estassorti du sous-titre “télévision numériquede terre, téléphone mobile, internethaut débit”. On peut déjà constater que ledéveloppem<strong>en</strong>t de ces outils s’insère dansle concept de développem<strong>en</strong>t durable.J’aimerais compr<strong>en</strong>dre pourquoi et comm<strong>en</strong>t.On remarque <strong>en</strong>suite que la radion’est pas citée. La technologie de radionumérique existe pourtant. Pourquoi cetteabs<strong>en</strong>ce ? S’agit-il d’un outil obsolète,destiné à péricliter ?Introduction du rapport : “La télévisionnumérique terrestre (TNT) est unvecteur de culture et de distraction. Elleva ouvrir l’accès à 18 chaînes gratuites aulieu de parfois seulem<strong>en</strong>t trois, sans parlerdes services payants à la demande.(…) La TNT va proposer une offre dedivertissem<strong>en</strong>t inouïe pour des zones quin’ont jamais disposé au mieux que d’uncinéma ou d’un théâtre”. La prés<strong>en</strong>ce d’uncinéma ou d’un théâtre est donc un pisallerculturel, qui heureusem<strong>en</strong>t — si jelis <strong>en</strong>tre les lignes — ne pourra que s’effacerdevant l’offre inouïe de la télé.Chapitre “couverture <strong>en</strong> téléphoniemobile” : “Que dans cinq ans, les deuxtiers de la France bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de systèmesimage et voix interactifs, y compris sur lesmobiles, tandis qu’<strong>en</strong> montagne on <strong>en</strong>sera toujours à l’appel voix, n’est pas concevable”.Téléspectateur citoy<strong>en</strong>?Chapitre “un nouvel <strong>en</strong>jeu pour leterritoires : l’accès à la télévision numériqueterrestre et aux services numériquesdu futur” : M. Dominique Baudis, présid<strong>en</strong>tdu Conseil supérieur de l’audiovisuel,déclare : “Le déploiem<strong>en</strong>t de la TNTreprés<strong>en</strong>te un <strong>en</strong>jeu majeur pour la société.Tous les citoy<strong>en</strong>s sont téléspectateurs”.Et moi qui n’ai pas de télé, je ne suis doncpas un citoy<strong>en</strong> ? Ou bi<strong>en</strong> suis-je plutôtun “mauvais citoy<strong>en</strong>” ?Au nom de l’égalité, de la liberté, de la fraternitéet du développem<strong>en</strong>t durable, nous devronsbi<strong>en</strong>tôt tous pouvoir nous gaver de réseauxélectroniques. On n’arrête pas le progrès…surtout s’il fait vivre des <strong>en</strong>treprises françaises.Dans le même chapitre, “La duréemoy<strong>en</strong>ne d’écoute des téléspectateurs disposantde la TNT est désormais supérieurede 20 minutes à celle des autres téléspectateurs; c’est un bon indice de satisfactiondes foyers”.Selon M. Donnedieu de Vabres,ministre de la culture et de la communication,“(…) au 31 décembre 2007, toutela population française devra recevoir laTNT”. M. Patrice Martin-Lalande,membre de l’Ag<strong>en</strong>ce des fréqu<strong>en</strong>ces, proposepour cela que “le passage à la TNTsoit accéléré, <strong>en</strong> aidant les utilisateurs àacquérir l’équipem<strong>en</strong>t nécessaire (…)”.Le même interv<strong>en</strong>ant évoque la couverturedu territoire <strong>en</strong> téléphonie mobile.“Il reste beaucoup de zones où la qualitéde transmission est très variable. Les communicationspassées depuis un véhicule<strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être interrompues.Ne faudrait-il pas (…) instaurer uneobligation d’itinérance plus exigeante ?”.D’un coté, on interdit l’utilisation du portableau volant et on <strong>en</strong>gage des campagnesde s<strong>en</strong>sibilisation <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s et del’autre, on demande que cette utilisationsoit partout possible et fonctionne sansfaille. Le rapporteur de la délégation affirmedonc que “la continuité de la desserte<strong>en</strong> téléphonie mobile sur le réseau routierstructurant, c’est-à-dire non seulem<strong>en</strong>t lesautoroutes mais l’ess<strong>en</strong>tiel de l’anci<strong>en</strong>réseau routier national, doit être assurée”.Une questiond’équité ?A propos de l’internet haut-débit,maint<strong>en</strong>ant, le rapport de la délégationstipule : “La couverture de toutes leshabitations <strong>en</strong> internet haut-débit est une39SILENCE N°347 Juin 2007question d‘équité. Dans la mesure oùseuls 1% des foyers ne pourront pas êtrecouverts dans des conditions commerciales,la solidarité nationale doit apporterson concours à leur couverture”.Magnifique. Mais je n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds pas parlerd’équité ou de solidarité nationale dansl’accès aux soins quand on ferme depetites maternités, ni dans l’éducationquand on supprime des milliers de postesd’<strong>en</strong>seignants et toujours pas d’équité et<strong>en</strong>core moins de solidarité nationale dansle logem<strong>en</strong>t quand des employés, salariés,viv<strong>en</strong>t dans la rue faute de pouvoir s’offrirun toit.Ce volontarisme des pouvoirs publicsn’est pourtant pas innoc<strong>en</strong>t. Il s’explique,selon le ministre délégué à l’industrie, M.François Loos, par le fait que “les <strong>en</strong>treprisesfrançaises maîtris<strong>en</strong>t toutes lestechnologies (…), les caméras, les régies,les <strong>en</strong>codeurs, les diffuseurs, les décodeurs,les terminaux de réception mobile,la création de nouveaux programmes,toutes ces technologies sont maîtriséespar des <strong>en</strong>treprises françaises (…) quicré<strong>en</strong>t de nouveaux marchés, de la croissanceet de l’emploi. Donner libre champau développem<strong>en</strong>t de leurs projets, c’estconcourir à leur expansion et au développem<strong>en</strong>tde la place des technologies françaisesdans ce domaine de haute compét<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> expansion”. Ah, si les pouvoirspublics sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t avec autant de compét<strong>en</strong>ceet de détermination les <strong>en</strong>treprisesqui travaill<strong>en</strong>t, par exemple, dansle solaire, l’éoli<strong>en</strong>, les biocarburants…domaines tout autant de haute technologieet créateurs d’emploi !Jean-Louis Beaumier ■


SantéPest<strong>ici</strong>deset maladiede ParkinsonPour la première fois <strong>en</strong> France,fin septembre 2006, le tribunalde Bourges a reconnu la maladiede Parkinson comme “maladieprofessionnelle” pour un anci<strong>en</strong>employé agricole. Ce jugem<strong>en</strong>ta été r<strong>en</strong>du après la prés<strong>en</strong>tationau tribunal d’études sci<strong>en</strong>tifiquesm<strong>en</strong>ées dans différ<strong>en</strong>ts pays dontcertaines conclu<strong>en</strong>t, comme cellem<strong>en</strong>ée par l’école de santépublique de Harward (Etats-Unis) par exemple que “lespest<strong>ici</strong>des augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de 70%les risques d’être victime de lamaladie de Parkinson”. Cetteétude épidémiologique porte surl’exposition aux pest<strong>ici</strong>des de143 000 malades. Ce jugem<strong>en</strong>tpourrait être le début d’unelongue série, comme cela se passeactuellem<strong>en</strong>t pour l’amiante.MénopauseTraitem<strong>en</strong>tdangereuxUne nouvelle étude sur les traitem<strong>en</strong>tshormonaux de substitutionque de nombreuses femmes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tau mom<strong>en</strong>t de la ménopause,publiée le 19 avril par la revuemédicale The Lancet conclut queces traitem<strong>en</strong>ts augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tsérieusem<strong>en</strong>t le risque d’uncancer de l’ovaire. D’autresétudes ont montré égalem<strong>en</strong>tune augm<strong>en</strong>tation des cancersdu sein et de l’utérus. Ces traitem<strong>en</strong>tssont purem<strong>en</strong>t de confort(pour éviter les “bouffées de chaleur”)et devrai<strong>en</strong>t logiquem<strong>en</strong>têtre interdits.Vaccins■ Pas fous les médecins !Jock Doubleday, directeur del’association californi<strong>en</strong>neNatural woman, natural man,offre 75 000 $ au premiermédecin qui acceptera de boireune boisson comportant, <strong>en</strong> proportionde son poids, ce que l’oninjecte aux bébés sous forme devaccins. Le dosage du produitsera fait précisém<strong>en</strong>t par troisprofessionnels choisis par l’associationet trois autres choisis parle médecin. Bi<strong>en</strong> que l’annoncefigure sur plus de 300 sites internetdepuis août 2006, seuls 14médecins ont osé pr<strong>en</strong>dre contactavec l’association, mais aucunDRTéléphonie mobile■ Vieillissem<strong>en</strong>t de la peau. Le Journal of Investigative Dermatologyd’avril 2007, revue des professionnels de la cosmétique, a publié uneétude montrant que l’exposition de la peau aux ondes des téléphonesportables, <strong>en</strong>traîne une accélération du vieillissem<strong>en</strong>t naturel descellules de l’épiderme.■ Concerts assassins. Nouvelle manière de pousser à la consommation: les sociétés de téléphonie mobile propos<strong>en</strong>t aux jeunes d’écouterla retransmission de concerts sur leur téléphone portable ! Quand onsait qu’il est recommandé d’avoir des conversations les plus courtespossible pour éviter l’échauffem<strong>en</strong>t du cerveau et les risques pourla santé, ce g<strong>en</strong>re d’initiatives ne devrait-il pas être interdit ?■ Foetus <strong>en</strong> souffrance. Inconsci<strong>en</strong>tes les femmes <strong>en</strong>ceintes ? Plusune cellule est jeune, plus elle est s<strong>en</strong>sible aux radiations. Les fœtussont donc particulièrem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibles aux ondes électromagnétiquesdégagées par les téléphones portables. Et pourtant, il n’est pas rarede voir des femmes <strong>en</strong>ceintes sortir leur téléphone mobile d’un sacqui p<strong>en</strong>d sur le côté de leur v<strong>en</strong>tre arrondi ! Bi<strong>en</strong>tôt des étudessur les problèmes des nouveau-nés ?n’a été au bout de la démarche.Comme quoi les médecins ontconfiance dans les produits qu’ilsprescriv<strong>en</strong>t ! (Ligue nationalepour la liberté des vaccinations,janvier 2007)■ BCG : un vaccin inefficace !Les données de l’OMS,Organisation mondiale de lasanté, permett<strong>en</strong>t de comparersur un long laps de temps, l<strong>en</strong>ombre de malades de la tuberculose<strong>en</strong> Allemagne et <strong>en</strong> France.On constate à la vue des chiffresque l’on obti<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t lamême courbe desc<strong>en</strong>dante dansles deux pays. Or <strong>en</strong> France, leBCG, vaccin contre la tuberculose,est obligatoire. Il ne l’est pas<strong>en</strong> Allemagne. Conclusion : leBCG n’a aucune incid<strong>en</strong>ce surle niveau de tuberculose, c’estd’abord l’hygiène et les conditionsde vie qui ont permis de repousserla maladie. Par contre le BCGa des conséqu<strong>en</strong>ces avec uneaugm<strong>en</strong>tation des accid<strong>en</strong>tsvaccinaux et notamm<strong>en</strong>t desostéite. Mais alors qu’<strong>en</strong> France,on annonce un accid<strong>en</strong>t pour2 700 000 vaccins, <strong>en</strong> Suède, uneétude a été m<strong>en</strong>ée qui conclutà un accid<strong>en</strong>t pour 3500vaccinations… soit 828 foisplus ! La Suède a susp<strong>en</strong>du lavaccination obligatoire du BCG.■ Vers la fin du BCGobligatoire ? La commissiond’audition réunie <strong>en</strong> novembre2006 à l’initiative de la directiongénérale de la santé, s’est prononcéeà l’unanimité contre lavaccination obligatoire du BCG,vaccin contre la tuberculose. Cevaccin ne devrait donc plus êtreconseillé que pour les <strong>en</strong>fantsprés<strong>en</strong>tant des risques (procheatteint de la maladie, séjour deplus de trois mois dans un paysoù les cas de tuberculose sontnombreux, personnel soignantexposé à la maladie).■ Inde : fauchage et susp<strong>en</strong>sion des expérim<strong>en</strong>tations.De nombreux paysans d’Inde qui accept<strong>en</strong>t decultiver des parcelles expérim<strong>en</strong>tales découvr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite qu’il s’agit <strong>en</strong> fait d’OGM. Le Bharatiya KisanUnion, confédération des paysannes de l’Inde, a lancéun mouvem<strong>en</strong>t de destruction de ces parcelles OGM(surtout du riz). Des actions ont eu lieu dans plusieursEtats indi<strong>en</strong>s. En septembre 2006, la Cour suprême de l’Inde a interditprovisoirem<strong>en</strong>t toute nouvelle autorisation d’expérim<strong>en</strong>tation après avoirconstaté que la commission gouvernem<strong>en</strong>tale chargée de ces autorisationsétait sous influ<strong>en</strong>ce du lobby OGM. Les problèmes à l’exportationdu riz OGM a conduit les exportateurs à rejoindre le mouvem<strong>en</strong>t decontestation (400 millions de tonnes de riz exporté chaque année).(source : Frontline, 1 er décembre 2006)■ Jeûne pour un moratoire. Alors que les procès se multipli<strong>en</strong>t ducôté des faucheurs, que l’opinion publique réclame un moratoire, quetous les candidats aux élections présid<strong>en</strong>tielles se sont prononcés pource moratoire à l’exception de Sarkozy, le gouvernem<strong>en</strong>t a décidé depasser outre pour autoriser de nouveaux essais <strong>en</strong> plein champ, et cecipar décret pour éviter un débat à l’Assemblée nationale. Pour protestercontre ce déni de démocratie, douze personnes ont comm<strong>en</strong>cé un jeûneà Montreuil, près de Paris le 14 mars. D’autres groupes de jeûnesse sont mis <strong>en</strong> place à Lyon, Strasbourg, Montpellier, Bourgoin-Jallieu,Bordeaux, Toulouse, Nantes, Angoulême… sans succès puisqueles décrets ont été publiés fin mars. Sept des jeûneurs de Paris, <strong>en</strong>core<strong>en</strong> train de jeûner le 28 mars ont été transférés à Pau pour part<strong>ici</strong>perà une journée d’action. Le jeûne s’est terminé le 4 avril à Marmande àl’occasion de l’ouverture d’un procès contre une société d’OGM qui, <strong>en</strong>2006, a planté 200 hectares sans autorisation, la plainte a été déposéepar un apiculteur dont les abeilles ont été contaminées. D’autres jeûnesont pris le relais jusqu’au 24 avril.■ Lot-et-Garonne : Agriculteur <strong>en</strong> procès. Claude M<strong>en</strong>ara,maïsiculteur a planté 100 ha de maïs OGM <strong>en</strong> 2006. Le poll<strong>en</strong> récoltédans des ruches situées à 1200 m de la parcelle était contaminé à plusde 40%. Maurice Caudoin, apiculteur, a assigné <strong>en</strong> référé l’agriculteur,avec le souti<strong>en</strong> des associations de la bio. Le 5 avril, l’affaire est passéeau tribunal de Marmande, l’occasion d’appr<strong>en</strong>dre que le contrat liantle maïsiculteur à son sem<strong>en</strong>cier précise qu’<strong>en</strong> cas de pollution, il estle seul responsable : les multinationales sav<strong>en</strong>t se mettre à l’abri !Délibéré au 24 mai.■ Alsace : l’Etat <strong>en</strong> procès. Le 18 avril, Jacques Muller, maire Vertde Wattwiller, dans le Haut-Rhin, ingénieur agronome, a assignéle ministère de l’agriculture devant le tribunal administratif deStrasbourg pour l’obliger à pr<strong>en</strong>dre ses responsabilités notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>définissant un périmètre de protection pour isoler les cultures OGM descultures biologiques. Ceci fait suite au jugem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>u par ce ministère<strong>en</strong> mars 2006 contre un arrêté pris par le maire pour protéger leschamps <strong>en</strong> bio. L’affaire devrait v<strong>en</strong>ir devant les tribunaux <strong>en</strong> juin.SILENCE N°347 Juin 200740


Marchesdes fiertésgays etlesbi<strong>en</strong>nesElles se ti<strong>en</strong>dront cette annéele 2 juin à Bordeaux, Lille,Nancy et Nantes ; le 9 juinà Montpellier ; le 16 juinà Biarritz, R<strong>en</strong>nes, Strasbourget Toulouse ; le 23 juin à Lyon,Marseille et Rou<strong>en</strong> ;le 30 juin à Paris.N A N C YLesBi<strong>en</strong>sNéesDepuis 1996, l’associationLesBi<strong>en</strong>sNées s’<strong>en</strong>gage contretoute forme de discrimination,notamm<strong>en</strong>t celles à l’<strong>en</strong>contre deslesbi<strong>en</strong>nes et des gays, et milit<strong>en</strong>tpour les droits des femmes. Ellepart<strong>ici</strong>pe, notamm<strong>en</strong>t, à l’organisationde la 5e marche des fiertéde Lorraine, le samedi 2 juin.LesBi<strong>en</strong>Nées, c/o Aides, 15, rueSaint-Nicolas, 54000 Nancy.Femmes-HommesDRP A R I SFemmeet politique<strong>en</strong> Arg<strong>en</strong>tineet <strong>en</strong> FranceLa maison de l’Amérique latineorganise une confér<strong>en</strong>ce lemercredi 13 juin à 18h30 surle thème “femmes et politique <strong>en</strong>Arg<strong>en</strong>tine et <strong>en</strong> France”. LaMaison de l’Amérique latine, 217,boulevard Saint-Germain, 75007Paris, tél : 01 49 54 75 00.L I M O G E S17 e festivalpour l’égalitéet la mixitéSOS Racisme et Ni putesni soumises organis<strong>en</strong>t le samedi9 juin, place Winston-Churchill,à Limoges, un concert gratuitet militant avec Rost,100g de têtes et Roger Latcheup.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Maisonde la mixité, 4, allée Fabred’Eglantine,87280 Limoges,tél : 05 55 35 15 65.L A R O C H E -S U R - Y O NEn avoirou pasLa compagnie de théâtreUniversalisapo propose le 29 juinà 20h30 à la maison de quartierde Jean-Yole, une pièce deDidier Tesson intitulée “En avoirou pas” sur l’émancipation desfemmes. Maison de quartierJean-Yole, 16, impasseJean-Bart, 85000La Roche-sur-Yon,tél : 02 51 05 08 13.Ségolène Royal,figure du féminisme ?Lors de la manifestation du 24 mars 2007contre les viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes, lecollectif contre le publisexisme a distribué un tractpour expliquer pourquoi il n’appelle pas à voterpour Ségolène royal… ou pour une autre.Extraits : “(…) De nombreuses attaques contreRoyal mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause ses capacités présid<strong>en</strong>tielles<strong>en</strong> tant que femme. Les médias préfèr<strong>en</strong>t rabâcherles erreurs qu’elle commet et passer sous sil<strong>en</strong>cecelles de ses homologues hommes. Pour t<strong>en</strong>ter dedécrédibiliser les femmes, il est classique de les fairepasser pour des cruches (ou sinon pour des salopes).Le g<strong>en</strong>re féminin de Royal est mis <strong>en</strong> avant par sesdétracteurs, mais il est aussi brandi comme un label“qualité” par ses partisans. Les argum<strong>en</strong>ts selonlesquelles une femme apporte du neuf, mène unepolitique plus “humaine”, fait preuve d’att<strong>en</strong>tionet d’empathie… véhicul<strong>en</strong>t une vision ess<strong>en</strong>tialistedes g<strong>en</strong>res. Déjà, il n’y a ri<strong>en</strong> de “naturel” ou debiologique dans les différ<strong>en</strong>ces psychologiques <strong>en</strong>trefemmes et hommes. Et puis, les polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>nesont intégré la même culture machiste que lespolit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s : elles déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t avant tout les intérêtsdu pouvoir. Les patrons sont-ils dev<strong>en</strong>us plus douxet compréh<strong>en</strong>sifs depuis qu’ils sont représ<strong>en</strong>tés parune femme (Laur<strong>en</strong>ce Parisot au Medef) ? L’arméeest-elle plus aimable et plus pacifiste depuis qu’unefemme (Michèle Alliot-Marie) est ministre dela déf<strong>en</strong>se ? L’élection d’une présid<strong>en</strong>te de laRépublique pourrait surtout apporter l’illusionque “ça y est, l’égalité est acquise, on peut arrêterles luttes”.Ceux et celles qui p<strong>en</strong>serai<strong>en</strong>t qu’élire une femme estune démarche féministe devrai<strong>en</strong>t examiner d’un peuplus près la politique de Royal. Ses positions sont<strong>en</strong> fait plus proches de la droite conservatrice quedu féminisme. Elle glorifie la maternité (…).Lorsqu’elle était au ministère de la famille et del’<strong>en</strong>fance (1998-2001), elle a appliqué une politiqueaux rel<strong>en</strong>ts puritains, <strong>en</strong> c<strong>en</strong>surant notamm<strong>en</strong>tune campagne de prév<strong>en</strong>tion contre le Sida pourles ados. Encore aujourd’hui, Royal déf<strong>en</strong>d des idéeshomophobes : « La famille, c’est un père et unemère » affirmait-elle au Parisi<strong>en</strong> (23 février 2006).La poignée de mesures destinées aux femmes dansson programme actuel ressemble bi<strong>en</strong> à de l’opportunisme: le souti<strong>en</strong> d’un service public de la petite<strong>en</strong>fance (pour garder notre deuxième place dans lepeloton europé<strong>en</strong> des pays à forte natalité ?), uneloi cadre contre les viol<strong>en</strong>ces (c’est cons<strong>en</strong>suel…),la gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans(et après, sommes-nous obligées de tomber<strong>en</strong>ceinte ? Peut-être croit-elle que l’on devi<strong>en</strong>t moinsprécaire avec le temps…).(…) La campagne de Royal s’appuie aussi <strong>en</strong> grandepartie sur son image de mère. (…) C’est donc <strong>en</strong>tant que mère ayant élevé quatre <strong>en</strong>fants, qu’ellerev<strong>en</strong>dique des compét<strong>en</strong>ces pour diriger la nation.Etre présid<strong>en</strong>te, c’est s’occuper de la populationcomme une maman s’occupe de ses rejetons...Maman Royal est le p<strong>en</strong>dant féminin de papaSarkozy, figure du père viril et implacable. Tousdeux mis<strong>en</strong>t sur la séduction, l’une par le sourireperpétuel, l’autre par une attitude de cow-boy. (…)Pour v<strong>en</strong>ir à bout du sexisme, de l’homophobie, dela lesbophobie..., ne comptons pas sur le pouvoir,mobilisons-nous !Collectif contre le publisexisme,145, rue Amelot, 75011 Paris.M A R S E I L L EFemmes<strong>en</strong> noirau Vieux-PortEn 1947, la résolution181 de l’ONU reconnaîtun Etat arabe, un Etat juif et unrégime de tutelle internationalepour Jérusalem. Israël continuesa conquête territoriale.Juin 1967 : Guerre des Sixjours. Nouvelle ext<strong>en</strong>siond’Israël. Pour marquer lesquarante ans de cette guerre,les Femmes <strong>en</strong> Noir deMarseille occuperont le VieuxPort, le 16 juin de 15 heuresà 18 heures, pour informer leursconcitoy<strong>en</strong>s de la situation <strong>en</strong>Palestine : Mur, tramway deJérusalem, occupation illégaledu territoire palestini<strong>en</strong>… Toutle monde peut v<strong>en</strong>ir part<strong>ici</strong>per.Femmes <strong>en</strong> Noir, CIDIM, 6, ruede la Rotonde, 13001 Marseille.DRSILENCE N°34741Juin 2007


SocialContrôle de productivitéLe travail est prés<strong>en</strong>té comme libérateur :ne s’agit-il pas plutôt d’un instrum<strong>en</strong>t puissantde contrôle social ?Un contrôle social n’est efficaceque s’il est obligatoire. Il l’est davantages’il est discret et plus <strong>en</strong>corelorsqu’il est totalem<strong>en</strong>t intégré par lasociété ou le groupe social auquel il s’applique.Mais il devi<strong>en</strong>t tout bonnem<strong>en</strong>tredoutable lorsqu’il se prét<strong>en</strong>d libérateur...Le travail est un instrum<strong>en</strong>t decontrôle redoutable. Un instrum<strong>en</strong>t obligatoirecar incontournable ; discret carintégré par la société ; intégré car synonymed’émancipation. Et pour cause,alors que le travail apparaît comme un“bi<strong>en</strong>” de plus <strong>en</strong> plus rare, qui aujourd’huiperçoit le contrôle qu’il exerce quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>tsur la société et plus particulièrem<strong>en</strong>tsur les actifs, chômeurscompris ?C’est que le travail ti<strong>en</strong>t une placec<strong>en</strong>trale dans notre société, si exorbitante<strong>en</strong> fait que l’on peine à <strong>en</strong> appréh<strong>en</strong>dertoutes les fonctions sociales. On ne cessed’<strong>en</strong> vanter les vertus structurantes, socialisatrices,libératrices et épanouissantespour l’individu, mais on oublie souv<strong>en</strong>tses fonctions sécuritaire et productivistequi ont r<strong>en</strong>du possible l’essor de la sociétécapitaliste. C’est <strong>ici</strong>, dans la mise <strong>en</strong>place d’un contrôle non cons<strong>en</strong>ti et servantdes intérêts particuliers, que comm<strong>en</strong>cele contrôle social par le travail.Mais de quel travail parlons-nous ?caractère systémique. A eux trois, labeur,emploi et “valeur travail” constitu<strong>en</strong>t unformidable outil de lutte contre l’oisivetésuivant une logique sécuritaire d’abord etproductiviste <strong>en</strong>suite.L’oisiveté, c’est bi<strong>en</strong> connu, est mèrede tous les vices. Dans ces conditions, lalutte contre la délinquance passe nécessairem<strong>en</strong>tpar le travail, remède sécuritairequi fut appliqué dès le 17 e siècle. Ainsi,<strong>en</strong> Angleterre, la création de workhousesvisait à prév<strong>en</strong>ir l’insécurité par la mise autravail forcé des indig<strong>en</strong>ts, vagabonds etautres fauteurs de trouble <strong>en</strong> puissance.De même, la société française interdisantl’indig<strong>en</strong>ce et le vagabondage au début du19 e siècle, misait sur le travail pour prév<strong>en</strong>irles révoltes populaires.Bi<strong>en</strong> sûr, il s’agissait alors de procédésgrossiers qui se sont nettem<strong>en</strong>t raffinésdepuis. “On se r<strong>en</strong>d très bi<strong>en</strong> compte, à l’aspectdu travail […], que c’est là la meilleurepolice, qu’elle ti<strong>en</strong>t chacun <strong>en</strong> bride etqu’elle s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d à <strong>en</strong>traver vigoureusem<strong>en</strong>tle développem<strong>en</strong>t de la raison, des convoitises,des <strong>en</strong>vies d’indép<strong>en</strong>dance” (1), diagnostiquaittout de même Nietzsche à lafin du 19 e siècle. Aujourd’hui, ce type decontrôle semble bi<strong>en</strong> loin, mais a-t-il disparupour autant ? Certes non, mais p<strong>en</strong>chons-nousplutôt sur les visées productivistesdu contrôle social par le travail.“A n’<strong>en</strong> point douter, le capitalism<strong>en</strong>’aurait pu se développer si la plus grandepartie de l’énergie humaine n’avait été canalisée<strong>en</strong> direction du travail” nous dit MaxWeber (2). L’oisiveté est donc bi<strong>en</strong> l’<strong>en</strong>nemi.Et dans sa lutte contre cette oisiveté,le travail et la valeur sociale qui lui estattachée constitu<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> l’un des principauxpiliers du productivisme propre aucapitalisme — qu’il soit libéral ou d’Etat.Le recours au travail forcé, même bi<strong>en</strong>déguisé, ajouté à la valorisation économique,religieuse puis sociale du travail,ont <strong>en</strong>traîné l’improbable mais bi<strong>en</strong> réelle“mise au travail généralisée” qu’a connue(1) Friedrich Nietzsche, Aurores, (1881), Gallimard,Paris, 1970.(2) Max Weber, L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme,(1905), Plon, Paris, 1964.Les différ<strong>en</strong>ts s<strong>en</strong>sdonnés au mot“travail”Comme souv<strong>en</strong>t, la polysémie duterme nous joue des tours. S’agit-il du travail,cette activité laborieuse ; de l’emploi,activité rémunérée et <strong>en</strong>cadrée juridiquem<strong>en</strong>t; ou du Travail, valorisationsociale de l’activité économiquem<strong>en</strong>t productive? Des trois <strong>en</strong> fait, à des degrésdivers, qui donn<strong>en</strong>t au contrôle social parle travail toutes ses dim<strong>en</strong>sions et sonDR42SILENCE N°347 Juin 2007


la société occid<strong>en</strong>tale au cours du 19 esiècle. La chose, nous allons le voir, futloin d’être aisée, ce qui <strong>en</strong> dit long sur laforce du contrôle qui fut nécessaire à saréalisation.Le travail, effortau profit ducapitalisme moderne“Partout où le capitalisme moderne s’estmis <strong>en</strong> devoir d’accroître la productivité dutravail humain <strong>en</strong> l’int<strong>en</strong>sifiant, il s’estheurté à la résistance imm<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t obstinéede […] la main d’œuvre pré-capitaliste”souligne <strong>en</strong>core Max Weber (3). C’estdonc une véritable “révolution laborieuse”qui s’est jouée, usant de la contrainte,de l’obligation et de l’incitation pour transformer,par cette subtile alchimie, le travail,simple moy<strong>en</strong> de subsistance, <strong>en</strong> unevaleur sociale, un instrum<strong>en</strong>t de contrôlesocial qu’il convi<strong>en</strong>t de dénoncer et d’abolir.A l’origine de ce contrôle il y a donc lacontrainte. Au tournant des 18 e et 19 esiècles, deux révolutions — l’une technique,l’autre politique — secou<strong>en</strong>t lasociété française. Mécanisation du travailagricole, application d’une logique capitalisteaux processus de production etsacralisation de la propriété privée dansune nouvelle société bourgeoise, boulevers<strong>en</strong>tles modes de subsistance traditionnels.Le travail agricole et le travaildomestique, majoritaires jusqu’alors,pâtiss<strong>en</strong>t de ces bouleversem<strong>en</strong>ts. Parallèlem<strong>en</strong>t,le démantèlem<strong>en</strong>t des communaux(4) au nom de la propriété privéeôte aux plus démunis une source nonnégligeable de subsistance.L’exode rural qui s’<strong>en</strong>suit achève debriser les solidarités traditionnelles etlivre aux nouveaux <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs capitalistesune main-d’œuvre abondante maispeu disciplinée. Peu au fait des dernièresthéories économiques élaborées parAdam Smith, les ouvriers n’ont que fairede la logique de maximisation des profitsque l’économiste anglais met <strong>en</strong> lumière.Une fois trois sous <strong>en</strong> poche, de quoiassurer leur faible train de vie, ceux-cidésert<strong>en</strong>t les manufactures, au grand damde leurs employeurs délaissés. Et si on lespaie plus, les voilà qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>coremoins ! La logique capitaliste se heurteinévitablem<strong>en</strong>t à la logique “traditionnelle”.Pourquoi travailler plus si l’on a déjàassez ? Une seule solution pour nos<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs : baisser les salaires pourcontraindre les ouvriers à plus d’assiduité…La destruction des modes de subsistancetraditionnels ayant fait son œuvre,le procédé est imparable (5). La surveillancehiérarchique exercée au sein dechaque atelier contribue à r<strong>en</strong>forcer lacontrainte tandis que la mise <strong>en</strong> place du“livret ouvrier” (6), au début du 19 esiècle, impose discipline et servitude àchaque ouvrier.Une contraintemasquée <strong>en</strong> “devoir”Ainsi, le contrôle social par le travailsuivant une logique productiviste s’estinstallé par la contrainte. Une contraintebrute, irrésistible, à laquelle succède peuà peu l’obligation. La contrainte relève dela viol<strong>en</strong>ce, l’obligation du devoir. Lavalorisation du travail est la principalecause de cette obligation qui marque l’intégrationprogressive du contrôle. La“valeur travail” est avant tout une trouvailleéconomique selon laquelle touterichesse naît du labeur, de l’activitéhumaine. C’est ce travail qui permet laplus-value. La mise <strong>en</strong> lumière de cettedonnée économique a eu des conséqu<strong>en</strong>cesinatt<strong>en</strong>dues sur le plan religieuxpuis social. Le travail, longtemps dénigréet méprisé, est progressivem<strong>en</strong>t valorisépar la religion (7). Pour l’ascète protestantévoqué par Max Weber, une vie delabeur ouvre les portes du paradis.L’<strong>en</strong>semble de la société se fait peu à peule relais de cette “valeur travail” <strong>en</strong> faisantde la création effrénée de richesses le fondem<strong>en</strong>td’un nouveau contrat social.Même les ouvriers s’<strong>en</strong> font les champions: “l’oisif ira loger ailleurs !”, peutonainsi lire dans l’Internationale d’EugènePottier, dont le mouvem<strong>en</strong>t ouvrier a fait(3) Ibid.(4) Parcelles de terre mise à disposition de la collectivité,accessible à tous et profitant surtout aux plusdémunis.(5) Voir Max Weber, op. cit.(6) Livret indisp<strong>en</strong>sable pour travailler qui suitchaque travailleur durant toute sa vie et sur lequel sesemployeurs successifs not<strong>en</strong>t leurs remarques etappréciations. Instauré <strong>en</strong> 1803, il ne sera suppriméqu’<strong>en</strong> 1890.(7) Saint Augustin s’atèle à cette valorisation du travailcomme rempart contre la paresse dès le 4 e siècle,souhaitant l’imposer aux communautés monastiques.son hymne. Le “droit au travail” est proclamé,le devoir de travailler aussi… Undevoir civique assorti d’une valorisationpositive du travail prés<strong>en</strong>té comme nécessaireà l’équilibre de l’individu. Mieux, letravail est épanouissant ! Tout comptefait, travailler plus que de raison est jugéindisp<strong>en</strong>sable à la “bonne vie” de l’honnêtehomme.La contrainte est acceptée — de toutefaçon que faire d’autre ? —, l’obligationintégrée, place à l’incitation. Car lecontrôle doit sans cesse être <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u. Lasociété de consommation, p<strong>en</strong>dant de lasociété de travail, joue <strong>ici</strong> un rôle majeur.C’est elle qui <strong>en</strong>courage l’adhésion detous à la logique de maximisation desprofits. Après tout, pourquoi se cont<strong>en</strong>terd’assez si l’on peut avoir plus ? Toujoursplus de ces choses clinquantes dont on nepeut se passer dans la lutte de chacuncontre tous pour le standing. Et si le prixà payer est un travail incessant, peuimporte : il faut travailler plus pourgagner plus !L’efficacité du contrôle est aujourd’huieffrayante. L’horizon est bloqué, la sociétécad<strong>en</strong>assée, les réfractaires réinsérés.Chômeurs, érémistes et autres exclus dumonde du travail sont vivem<strong>en</strong>t incités àr<strong>en</strong>trer dans le rang. Des contrôleursy veill<strong>en</strong>t scrupuleusem<strong>en</strong>t, mais comm<strong>en</strong>tleur <strong>en</strong> vouloir ? Ils ne font queleur boulot.Baptiste Mylondo ■Auteur de “Travailler moins, trois fois moins !”dans l’ouvrage collectif dirigé par Jean-Pierre Gélard,Travailler plus, travailler moins, travailler autrem<strong>en</strong>t,R<strong>en</strong>nes, Presses Universitaires de R<strong>en</strong>nes, 2007.DRSILENCE N°34743Juin 2007


PolitiquePetite phrase“Le fascisme d’aujourd’huine signifie plus la prisedu ministère de l’Intérieurpar des groupes d’extrême-droitemais la prise de la Francepar le ministère de l’Intérieur”André Glucksman. “Nouveaufascisme, nouvelle démocratie”,Les Temps modernes, mai 1972,p.277. A l’époque, leaderd’extrême-gauche, aujourd’huisouti<strong>en</strong> à Sarkozy.Palestine■ Un été pour la liberté.International solidarity mouvem<strong>en</strong>test un mouvem<strong>en</strong>t de solidaritéavec le peuple palestini<strong>en</strong>qui prône l’action non-viol<strong>en</strong>te. Ilorganise du 21 juin au 15 aoûtune prés<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Palestine pouraider aux actions non-viol<strong>en</strong>tesqui sont m<strong>en</strong>ées contre laconstruction du mur israéli<strong>en</strong>depuis maint<strong>en</strong>ant plus de deuxans. Des actions parfois durem<strong>en</strong>tréprimées : le 14 avril dernier,lors d’une marche à Bil’in, village<strong>en</strong>cerclé par le mur, l’armée israéli<strong>en</strong>nea ouvert le feu à ballesréelles blessant seize personnesdont un journaliste et deux photographes.Une des difficultés estd’aller sur place : l’armée israéli<strong>en</strong>nefiltre les arrivées des personnes,si celles-ci sont suspectéesde ne pas être de simples touristes,elles peuv<strong>en</strong>t être r<strong>en</strong>voyéesimmédiatem<strong>en</strong>t hors dupays. Si vous êtes intéressés, vouspouvez aller voir leur site :www.ism-france.org.■ Art sous l’apartheid. Un appela été égalem<strong>en</strong>t lancé pour lapart<strong>ici</strong>pation d’artistes <strong>en</strong> souti<strong>en</strong>à ces manifestations. Intitulé artunder apartheid (l’art sousl’apartheid), les œuvres d’artseront exposées à Hebron (r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tsvia internet :www.artunderapartheid.ps.V E N E Z U E L ARetrait du FMIet de la banquemondialeAprès avoir r<strong>en</strong>ationalisé ledomaine du pétrole dans sonpays, Hugo Chavez a pu bénéf<strong>ici</strong>erd’importantes ressourcesfinancières qui lui ont permis <strong>en</strong>quelques années de remboursertotalem<strong>en</strong>t la dette du pays vis-àvisde la Banque mondiale et duFMI. Lors d’un discours fait le 1 ermai, il a annoncé son int<strong>en</strong>tion deElections2007■ Vote électronique : défiance.Pour les élections présid<strong>en</strong>tiellesdu 22 avril, le vote électroniquea été mis <strong>en</strong> place dans plusde 80 communes. Non sans mal.Alors qu’il fait gagner du temps <strong>en</strong>évitant le dépouillem<strong>en</strong>t, il <strong>en</strong> faitperdre beaucoup aux électeurs quiont eu du mal à compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>tfonctionne la machine <strong>en</strong> faced’eux… provoquant de longues filesd’att<strong>en</strong>te. La suspiscion est aussiau r<strong>en</strong>dez-vous : de très nombreuxélecteurs se sont plaints de ne passavoir si leur vote avait été correctem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>registré. Avec raison :aux Etats-Unis, où ces machinessont plus largem<strong>en</strong>t répandues,des informat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s ont montréqu’ils pouvai<strong>en</strong>t programmer surquitter ces deux institutions internationalesqu’il accuse d’être àl’origine de la situation économiqueet sociale catastrophiquedans nombre de pays. La fin dudés<strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t de l’Etat va permettrede rehausser les aidessociales. Hugo Chavez a égalem<strong>en</strong>tannoncé une hausse progressivedu salaire minimum etune baisse du temps de travail.N É P A LDisparusLes organisations des droitshumains ont demandé au nouveauParlem<strong>en</strong>t qui doit organiser desélections pour juin 2007, de fairela lumière sur la situation de446 personnes “disparues” p<strong>en</strong>dantla guerre civile. En dix ans,les affrontem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre maoïsteset royalistes ont fait de l’ordrede 13 000 morts.une carte des résultats truqués,t<strong>en</strong>ant compte du nombre devotants, de bulletins blancs… maisfixant à l’avance les pourc<strong>en</strong>tagespour chacun des candidats :il ne leur faut que moins de deuxminutes devant la machine de voteélectronique pour bidouillerle programme sans que lesscrutateurs s’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t compte !Deux communes ont r<strong>en</strong>oncé auvote électronique <strong>en</strong>tre les deuxtours des présid<strong>en</strong>tielles.■ Tirage au sort des élus ? EnFrance, les jurés <strong>en</strong> cour d’assisessont tirés au sort et leur décisionest soumise à l’approbation desjuges. Certains jurés peuv<strong>en</strong>t êtrerécusés par les avocats. Ces tiragesau sort parmi une population donnée(pour les jurés, au sein du corpsélectoral) ont parfois été appliquéspour désigner les élus à différ<strong>en</strong>tsniveaux : lors des comices romains,Arg<strong>en</strong>t saleClearstreamcontreD<strong>en</strong>is RobertAnci<strong>en</strong> journaliste de Libération,D<strong>en</strong>is Robert se lance un jourdans une <strong>en</strong>quête sur le fonctionnem<strong>en</strong>tde Clearstream une sociétéluxembourgeoise qui gère deséchanges financiers <strong>en</strong>tre institutionsfinancières… mais aussi,semble-t-il, <strong>en</strong>tre gouvernem<strong>en</strong>ts,<strong>en</strong>tre sociétés… Cela donne lelivre Révélation$ paru <strong>en</strong> 2001aux éditions Arènes. Depuis D<strong>en</strong>isRobert doit faire face à une avalanchede procès. Il riposte parde nouvelles publications, une BD,des films… tant et si bi<strong>en</strong> qu’ilaffirme aujourd’hui que la justiceluxembourgeoise passe plus detemps à le poursuivre qu’à poursuivreceux qui font des affairesdans les républiques itali<strong>en</strong>nes duMoy<strong>en</strong>-Age et de la R<strong>en</strong>aissance,la République de V<strong>en</strong>ise l’a pratiquéjusqu’<strong>en</strong> 1797, au Tibet…En partant du principe que cesystème n’est pas plus mauvaisqu’un autre, un tirage aléatoirepermettrait à tous les niveauxd’élire des assemblées, ne nommantsans doute pas plus de fousou d’escrocs que le système actuel.Par contre, cela permettrait unemeilleure représ<strong>en</strong>tation car selonles règles de probabilité, nousaurions autant d’hommes que defemmes, autant de jeunes que devieux… dans les proportions de lasociété. Ces assemblées choisirai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite <strong>en</strong>tre elles leur mode defonctionnem<strong>en</strong>t et le choix de leursdélégués. Plusieurs associations ontlancé l’idée de remettre ce tirage ausort au goût du jour et prôn<strong>en</strong>t lastrochocratie (<strong>en</strong> grec : “diriger auavec l’arg<strong>en</strong>t sale. Mêmes’il gagne de nombreux procès,il <strong>en</strong> a perdu un (sur unetr<strong>en</strong>taine <strong>en</strong> cours), ce quiimmédiatem<strong>en</strong>t lui coûte trèscher, stratégie voulue parla banque pour le mettre<strong>en</strong> difficulté. Il <strong>en</strong> est à 200visites d’huissier ! Un comitéde souti<strong>en</strong> collecte de l’arg<strong>en</strong>tpour lui v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide, chèqueà l’ordre de Comité de souti<strong>en</strong>à D<strong>en</strong>is Robert, BP 93602,54016 Nancy cedex.SILENCE N°34744Juin 2007


hasard”). Un débat qui est fortanci<strong>en</strong> puisqu’Aristote <strong>en</strong> parlaitdéjà, tout comme Montesquieu :“ Le suffrage par le sort est de lanature de la démocratie. Le suffragepar le choix est de celle del’aristocratie Le sort est une façond’élire qui n’afflige personne ;il laisse à chaque citoy<strong>en</strong> uneespérance raisonnable de servir sapatrie” (L’Esprit des Lois). Il existeun site internet de discussion sur lesujet : http://stochocratie.free.fr.■ Part<strong>ici</strong>pation maximale. Avec84% des électeurs inscrits qui sontallés voter au premier tour de l’électionprésid<strong>en</strong>tielle, nous sommesà un taux de part<strong>ici</strong>pation qui atteintcelui observé par exemple <strong>en</strong>Belgique où le vote est obligatoire.■ Logique des partis. Pourquoiautant de candidats aux élections ?Par souci de la diversité ? Ce seraitbi<strong>en</strong>. Mais plus pragmatiquem<strong>en</strong>t,il faut savoir que pour les électionsprésid<strong>en</strong>tielles, chaque personne quiréunissait les 500 signatures d’élus,disposait alors d’un budget fournipar l’Etat de 800 000 €. Pourles élections législatives, chaquestructure qui prés<strong>en</strong>te plus de50 candidats, touchera p<strong>en</strong>dant lescinq ans de la législature une sommeproportionnelle au nombre de voixobt<strong>en</strong>ues. Autant vous dire queles partis politiques essai<strong>en</strong>t aumaximum d’être prés<strong>en</strong>ts pourassurer leur financem<strong>en</strong>t… Cela nerapporte toutefois pas toujours :si Olivier Besanc<strong>en</strong>ot n’aurait quetrès peu dépassé les 800 000 €accordés à ceux qui font moins de5%, les Verts annonc<strong>en</strong>t un déf<strong>ici</strong>tde 500 000 €, José bové de200 000 €, Arlette Laguiller,près d’un million…A L L E M A G N EManifestations contre le G8Le G8, réunion des chefs de gouvernem<strong>en</strong>t des sept pays les plus richeset de la Russie, doit se t<strong>en</strong>ir cette année du 6 au 8 juin dans la stationbalnéaire de Heilig<strong>en</strong>damm, près de Rostock, au nord de l’Allemagne.En prévision, le gouvernem<strong>en</strong>t allemand a fait réaliser la construction d’un murde 2,50 m de haut sur 12 km de long pour isoler la zone hôtelière où se ti<strong>en</strong>drala r<strong>en</strong>contre des chefs d’Etat. Coût du mur : 12,5 millions d’euros.En France, une marche contre la précarité est partie le 16 mai de Paris pourune arrivée sur place le 31 mai. Du 1 er au 8 juin, des campem<strong>en</strong>ts alternatifssont organisés autour du G8. Le samedi 2 juin, une manifestation aura lieudans la ville suivie <strong>en</strong> soirée d’un concert. Le 3 juin, des actions sont m<strong>en</strong>éessur le thème de l’agriculture et des assemblées des “sans” se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans lescampings. Le mardi 5 juin, débats et actions porteront sur le militarisme et laguerre perman<strong>en</strong>te. Du 5 juin à 17 h au 7 juin à 13 h se déroulera un sommetalternatif <strong>en</strong> parallèle au sommet off<strong>ici</strong>el, avec pour thèmes principaux lapauvreté, le climat, l’architecture financière et économique internationale,la démocratie et les migrations. Le 6 juin, des actions de blocage essayerontd’empêcher les délégations off<strong>ici</strong>elles de rejoindre Heilig<strong>en</strong>damm, lieu dusommet off<strong>ici</strong>el. Le jeudi 7 juin, poursuite des blocages et concert final. V<strong>en</strong>dredi8 juin, journée sur le changem<strong>en</strong>t climatique. Les infos circul<strong>en</strong>t surtoutsur internet. Un départ <strong>en</strong> train est organisé à partir de Strasbourg le 1 er juin.En France, Attac, la FSU, la LCR, Vamos, les marches europé<strong>en</strong>nes contrele chômage devrai<strong>en</strong>t proposer différ<strong>en</strong>tes initiatives.Entraide■ Je vous propose mes services p<strong>en</strong>dantla période estivale pour vos chantiersd’autoconstruction. Je ne possèdeaucune compét<strong>en</strong>ce particulière ; justede la bonne volonté et du cœur à l’ouvrage.Je ne vous demanderais que legîte et le couvert. Vous pouvez mecontacter au 06 19 04 20 39 oum’écrire Laur<strong>en</strong>t Fabre, 43, Grandrue Spiac, 82000 Montauban.■ Je donne des bulbes de safran(plantation deuxième quinzained’août) <strong>en</strong> échange de grain pournourrir des poules naines. Je chercheégalem<strong>en</strong>t du fumier de cheval ouautre. J’habite le Tarn, 35 km deToulouse, <strong>en</strong>tre Saint-Sulpice etLavaur. Tél : 05 63 41 67 09.■ Olivier et Ludovic, deux sil<strong>en</strong>cieuxhabitant depuis quelques mois dans leJura, souhaitons r<strong>en</strong>contrer d’autressil<strong>en</strong>cieux de la région pour échangesamicaux, solidaires, activitéspédestres, pique-nique, <strong>en</strong>traides…Toutes propositions bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues.Ludovic Brun, 15, place Jean-Jaurès,39600 Arbois, tél : 03 84 66 20 13ou 06 65 30 81 82.■ Nous habitons, ma femme et moi,dans le Beaujolais et nous noussommes équipés <strong>en</strong> énergie alternativedepuis plusieurs années : granulés debois, photovoltaïque, solaire thermique.Nous rev<strong>en</strong>ons de trois mois <strong>en</strong>Inde. Nous avons monté une association: le grand Cirque, (voirwww.legrandcirque.eu). Comme oncomm<strong>en</strong>ce à avoir quelques années,on comm<strong>en</strong>ce aussi à avoir des idéeset de l’expéri<strong>en</strong>ce. Si vous êtes intéressépour faire tourner votre moulinet alim<strong>en</strong>ter vos rubriques, nous vousinvitons à v<strong>en</strong>ir nous r<strong>en</strong>contrer.Tél : 04 74 06 70 95.■ A une ONG ou institution travaillantou voulant travailler au Liban(Beyrouth),JF libanaise, parlantarabe, français et anglais, offre saconnaissance du pays, de ses institutions,de ses ONG... et ses compét<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> gestion de projet, solidarité,éducation, santé, emploi, paix...Suzane, tél : 00961 (0)3 979 503,souchakra@hotmail.com.■ Jeune couple, 20 et 23 ans, t<strong>en</strong>danceéco-alter-libertaire militant, cherchepersonnes pouvant nous conseiller surprojet “éco-hameau”, auto-construitet sur tout projet alternatif à vocationsociale style accueil de g<strong>en</strong>s, etc.Besoin de témoignages, d’idées. Pourappr<strong>en</strong>dre, monsieur se propose pourcoup de main dans tout projet écolo,départem<strong>en</strong>ts 27, 76 ou 14. Chercheégalem<strong>en</strong>t personnes dans le 27 pourdiscuter de ce projet et autres activitésautour de lui, recherche de cohér<strong>en</strong>ceavec idéaux, etc. Appelez le 0674 48 11 56, Emerson ou écrireEmerson Echavidre, 54, route deRou<strong>en</strong>, 27500 Manneville-sur-Risle.■ Paris. Cherche famille d’accueilpour année scolaire 2007/2008 (un,deux ou trois trimestres) pour adomajeur, sérieux, autonome, nonfumeur, esprit S!l<strong>en</strong>ce, connaissantbi<strong>en</strong> la capitale, pour effectuer2 e année au lycée alternatif : quatr<strong>en</strong>uits par semaine, part<strong>ici</strong>pation proposée: 16€ par nuit, possibilitééchange pour partie contre séjourestival dans notre maison au c<strong>en</strong>tredu parc national des Cév<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>Lozère. Cherche aussi hébergem<strong>en</strong>tun week-<strong>en</strong>d tous les deux mois (troisAnnoncesnuits, V,S,D) ou cherche colocationou plans pour se loger…Tél : 04 66 45 83 32ou 06 23 06 76 84, on vous rappelle,math@williamb.org.■ Pour la r<strong>en</strong>contre des Ami-e-s deSil<strong>en</strong>ce, je dispose d’un véhicule de7 places qui peut permettre du co-voituragedans la vallée du Rhône au sudde Lyon, nord de l’Ardèche et nordde la Drôme. Contact : Yves Jamet,tél : 04 75 07 13 38.■ Vous vous s<strong>en</strong>tez isolé-e-s dansvotre projet alternatif ? Je cherchedes personnes avec qui se lancer dansun projet social où l’<strong>en</strong>traide, la solidarité,l’amour, ne sont pas de vainsmots. Pas de prise <strong>en</strong> charge : s’abst<strong>en</strong>irceux qui ont leur projet à faireréaliser par les autres. Yves Jamet,tél : 04 75 07 13 38.Vivre <strong>en</strong>semble■ Ardèche. Petit collectif paysan,autogestionnaire de 7-8 adultes, revitalisantune friche agricole et seshabitations, produisant céréales, pain,légumes, fruits, châtaignes… effectuantdiverses transformations,cherche homme, femme, couple pourvie et activité collectives, démarrageet coordination d’une activité de petitsélevages (chèvres, brebis, basse-cour,cochons…) destinés principalem<strong>en</strong>t àl’autoconsommation, à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> desterres… avec pot<strong>en</strong>tiels et possibilitésd’ét<strong>en</strong>dre ces activités par la suite.Productiviste s’abst<strong>en</strong>ir. N’<strong>en</strong>voyez niCV, ni lettre de motivation, passez plutôtun coup de fil pour contact et pourorganiser une visite de quelques jours.Caracoles de Suc, Saint-Fortunat-sur-Eyrieux, tél : 04 75 58 19 39.■ Famille démarrant une associationd’aide et de partage, propose maisonrustique (deux grandes pièces, unepetite), loyer modeste car travaux àfaire. Nous aimerions vivre <strong>en</strong> collectivitéavec projets écologiques. Si vousêtes jeunes, moins jeunes, avec des<strong>en</strong>fants ou pas, nous serons heureuxde vous accueillir dans notre fermette<strong>en</strong> Normandie. Famille Kaisser,La Vallée, 61310 Courmeuil.■ Bretagne. Possibilité de constructiond’un éco-hameau région Redonpour projets innovants. Faire propositionsà domikgn@yahoo.fr.publ<strong>ici</strong>téSILENCE N°34745Juin 2007


R<strong>en</strong>contresAnnonces■ Un grand amoureux de la natureserait-il intéressé pour de courtsséjours, week-<strong>en</strong>d, pour échanges <strong>en</strong>tous g<strong>en</strong>res, amitié et plus si <strong>en</strong>t<strong>en</strong>te.Situé près de La Tour-du-Pin (Isère),à un km de la gare SNCF et 2 km duvillage, lieu bi<strong>en</strong> arboré, tranquille,mais pas isolé. Tél : 04 74 88 71 60.Recherches■ Cherche paille de seigle pourconfectionner des paniers-paillassons àpain. Tél : 05 61 99 91 10.■ Cherche co-voiturage 3-4 fois paran <strong>en</strong>tre Toulouse et Saint-Brieuc, plutôtp<strong>en</strong>dant les vacances scolaires,passager ou conducteur. Tél : 06 3220 42 69.■ Cherche artisans, conseils <strong>en</strong> énergiesolaire et chauffage bois pour maisonexposée est/sud-est/ouest dans l<strong>en</strong>ord du Gard, pour pouvoir habitercette maison toute l’année. Tél : 0630 78 60 47.■ Cherche ferme de 10 à 15 ha <strong>en</strong>vue d’installation <strong>en</strong> bio <strong>en</strong> Ariège,Hautes-Pyrénées ou Cév<strong>en</strong>nes. Nousrecherchons égalem<strong>en</strong>t des contactsassociatifs autour de l’écologieet la découverte de la nature dans cesrégions. Tél : 05 55 82 06 35,Patrick Carrière, Chaud, 23170Nouhant, patchaud@yahoo.fr.■ Je suis à la recherche d’une écolematernelle bi<strong>en</strong>veillante. Mon fils auraquatre ans <strong>en</strong> septembre. J’habite <strong>en</strong>Guyane et je suis prête à rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>France pour ce projet. Une école pasforcém<strong>en</strong>t alternative, où les animateurs/<strong>en</strong>seignantsmèn<strong>en</strong>t une réflexionsur leurs pratiques, avec des outilscomme l’écoute des émotions, la gestiondes conflits, la communicationnon-viol<strong>en</strong>te et l’appr<strong>en</strong>tissage coopératif.Et aussi une bonne dose de plaisirà être avec les <strong>en</strong>fants ! Je suisinfirmière, j’ai donc peu de préfér<strong>en</strong>cegéographique. Je souhaite vivre dansune petite ville ou à la campagne, oudans un écovillage qui porte cespubl<strong>ici</strong>tévaleurs éducatives. Merci d’avanceà ceux qui pourront m’aider.Chaleureusem<strong>en</strong>t. CatherineMalherbe, kti.m@wanadoo.fr,tél : 05 94 30 64 55.■ Récupère numéros de S!l<strong>en</strong>ce,anci<strong>en</strong>s ou réc<strong>en</strong>ts, pour offrir autourde moi. Les faire passer à : LudovicBrun, 15, place Jean-Jaurès, 39600Arbois, tél : 06 65 30 81 82 ou03 84 66 20 13. Ne pas les <strong>en</strong>voyer,je compte sur mon réseau relationnelpour les acheminer jusqu’à moi.■ J’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler d’un DVD dansun article lu dans une revue courant2006. Celui-ci parlait d’un médecin dusiècle dernier, plus jeune bachelier etplus jeune médecin français, dont lestravaux et traitem<strong>en</strong>ts peu onéreux,non reconnus <strong>en</strong> France, n’ont jamaisété attribués à son auteur, mais accaparéspar d’autres prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s. Il avaitété réhabilité par la suite. Qui peutm’aider à retrouver le titre et lesréfér<strong>en</strong>ces ? Dolle M.F. 120, cheminMitaux, 52200 Langres. [ndlr : ilpourrait s’agir du Dr André Gernez,DVD “Le scandale du siècle”]■ Drôme. Cherche dans la régionde Nyons, terrain à acheter poursauvegarde variétés anci<strong>en</strong>nes etplantes. Tél : 06 84 51 26 30.■ Amoureux du Morvan, nous aimerionsy construire notre maison. Noussommes à la recherche d’un terrain,d’une vieille bâtisse, situé-e <strong>en</strong>treAvalon, Autun et Château-Chinon(58/71). Nous proposons notre aideet nos bras cet été afin de part<strong>ici</strong>per àdes chantiers d’éco-construction, danscette belle région : nous voulonsappr<strong>en</strong>dre et part<strong>ici</strong>per. A vos propositionset au plaisir de vous r<strong>en</strong>contrer !Cécile, Jacky, Philémon, Louca,tél : 01 57 64 06 73,collonge@wanadoo.fr.Emploi■ Bonjour, je suis à la recherche d’unemploi, de préfér<strong>en</strong>ce à mi-temps ou<strong>en</strong> quart temps, sur Lyon ou <strong>en</strong>virons,à partir de juin 2007. Ai de nombreusesexpéri<strong>en</strong>ces dans le journalisme(rédaction de dossiers et articles,édition, communication, animation desite internet, connaissances <strong>en</strong> PAO...),mais égalem<strong>en</strong>t dans la restauration(dans des cafés, bars, lors de festivals...)et ai des connaissances pratiques<strong>en</strong> cuisine végétari<strong>en</strong>ne bio et<strong>en</strong> crusine (alim<strong>en</strong>tation crue pleine devitamines !). Suis mobile et me déplacefacilem<strong>en</strong>t à vélo (ou <strong>en</strong> bus) dansle Grand Lyon, et suis disponible7 jours sur 7. Vos offres et propositionsd’emplois sont les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues,aussi n’hésitez pas à me contacterpour <strong>en</strong> savoir plus, me r<strong>en</strong>contrer,recevoir mon CV complet... Merci àvous ! Esteban c/o le p’tit Gavroche,3, rue Sainte-Catherine, 69001 Lyon,courriel : ptitgavroche@gmail.com,tél : 04 782 782 42 ou messagerie :06 722 846 31.■ JH 21 ans, un an de saisonnieragricole, cherche <strong>en</strong> PACA, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon ouMidi-Pyrénées, <strong>en</strong> bio, biodynamieou permaculture, pour contrat deprofessionnalisation — un an — àpartir d’automne 2007, accueil <strong>en</strong>ferme, préfér<strong>en</strong>ce production végétale,alternance 15j/15j. Aides. Etudie touteproposition. Tél : 06 80 50 34 79.■ F, 55 ans, cherche activité pourcomplém<strong>en</strong>t d’une p<strong>en</strong>sion assez légèreet pour exercer son énergie et sescompét<strong>en</strong>ces. Longtemps professeurauxiliaire <strong>en</strong> travaux manuels et <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tménager, j’ai aussi travaillécomme v<strong>en</strong>deuse <strong>en</strong> boulangerie puisresponsable d’un point chaud.Je cherche une activité dans une petiteville ou un (éco)village, dans hébergem<strong>en</strong>tou accueil collectif ou rural,petit commerce (alim<strong>en</strong>taire) deproximité… ouverte à toute proposition.Disponible pour tout appr<strong>en</strong>tissagecomplém<strong>en</strong>taire. Odile Husson,10, rue des Asters, 74960 CranGevrier, tél : 04 50 57 03 13.Logem<strong>en</strong>t■ Marseille. Deux sœurs étudiantescherch<strong>en</strong>t à louer appart vide (APL)avec deux chambres pour une annéeuniversitaire, dès fin juin 2007si possible. Proximité fac de lettresou transports <strong>en</strong> commun faciles.Contacter Zélie au 09 54 02 76 52ou 06 87 70 31 64.■ Lyon. Je cherche pour la r<strong>en</strong>trée2007, logem<strong>en</strong>t pour accueillir 4-5<strong>en</strong>fants scolarisés à l’école Steiner deSaint-G<strong>en</strong>is-Laval. J’étudie aussi touteproposition d’échange ou de service <strong>en</strong>contrepartie de loyer (<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, gardi<strong>en</strong>nage,compagnie dans maison…).Odile, tél : 04 79 72 65 03.■ Drôme, Crest. Partage local de15 m 2 , conv<strong>en</strong>ant thérapeute ou administratif(association, jeune <strong>en</strong>treprise…),loyer modéré au prorata del’occupation. Tél : 06 82 02 16 59ou 04 75 44 58 19.Vacances■ Loue cabane <strong>en</strong> bois dans la forêt,près d’une rivière, dans le sud, près duparc national des Cév<strong>en</strong>nes. Electr<strong>ici</strong>tésolaire. Exp. unique. 150€ par semaine.Possibilité à l’année pour couplecontre échange. Tél : 06 75 71 14 51.■ Gard. Loue petite maison Cév<strong>en</strong>nes-Mont-Lozère, pour quatre personnes,<strong>en</strong> cours de simpl<strong>ici</strong>té volontaire, toilettessèches, dans petit village, calme,à deux pas du parc national et d’unepetite rivière. Séjours et week-<strong>en</strong>dsdu printemps à octobre.Non fumeur, animaux non admis.Tél : 06 30 78 60 47.■ Sud Ardèche. Loue maison dansjardin <strong>en</strong> bordure d’un village trèstranquille, rivières proches, prom<strong>en</strong>ades.Deux niveaux de 35 m 2 , deuxchambres (dont une pour deux<strong>en</strong>fants), salle d’eau, cuisine, sallede séjour, piscine <strong>en</strong>fants. 350€la semaine juillet, août, 300€septembre. Tél : 04 75 39 01 37.■ Echange grande maison pour lesvacances <strong>en</strong> sud de Bretagne contremaison dans le Sud, de la mi-juillet àla mi-août, voire plus. 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Tél : 06 30 56 12 15.■ A v<strong>en</strong>dre ferme bio 3 ha + 25 ha delocations, maison d’habitation, atelier,bâtim<strong>en</strong>ts d’élevage, fromagerie, idéalélevage caprin, alt. 700 m. 110 000€.Projets agro-culturels bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us. Visitesur r<strong>en</strong>dez-vous au 04 73 85 97 43,carriat.fr@orange.fr.Divers■ Propose consultations naturopathie,bilans de vitalité, bilans iridologiqueset massages relaxants, région Lyon -Vi<strong>en</strong>ne - Saint-Eti<strong>en</strong>ne, sur RDV.Tél : 04 74 59 19 82.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sontgratuites pour les abonnés. Elles sontégalem<strong>en</strong>t gratuites pour les offres d’emplois.Pour passer une annonce, joindrele bandeau d’expédition qui <strong>en</strong>toure larevue ou joindre un chèque correspondantà un abonnem<strong>en</strong>t.publ<strong>ici</strong>tédimanche 3 juin 20076 e Journée Biode DurbanChâteau de Bonnafousà Villesèquedes-Corbières(AUDE)confér<strong>en</strong>ces, animationset expositions.<strong>en</strong>trée librecontact :04 68 43 36 57SILENCE N°347 Juin 200746


Valeurs et id<strong>en</strong>titésécologistesN’ayons pas peur des mots ! …et des gestes !J’ai choisi de vous faire partager mon analyse de la situation. Mais surtoutinciter à se rassembler, à critiquer, à vivre, à se sout<strong>en</strong>ir, à créer, à vouloirfaire germer le désir d’une vie harmonieuse et heureuse. Cela malgrénos différ<strong>en</strong>ces, qui ne doiv<strong>en</strong>t pas être un obstacle, mais une richesse. Ilnous faut juste acc<strong>en</strong>tuer ce qui nous rassemble.Aujourd’hui, il est diff<strong>ici</strong>le de s’y retrouver. En effet, que l’on soit dans desmanifestations contre le nucléaire ou pour déf<strong>en</strong>dre l’agriculture biologique,il n’est vraim<strong>en</strong>t pas facile de fixer la ligne philosophique et politiquedes g<strong>en</strong>s. Pourquoi ?Le mouvem<strong>en</strong>t écologiste a réagi à la mollesse des “protecteurs de lanature”. Dans les années 1960, un projet de société se dessinait avec uneremise <strong>en</strong> cause philosophique, politique et économique d’un système dedomination, de marchandisation... C’était les grands débuts de l’écologiecontemporaine. Le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre toutes les luttes et la création qui nous étaitnécessaire afin de construire ce projet de société, était fait. Mais, l’<strong>en</strong>thousiasmeet ce qui <strong>en</strong> ressortait a été mis à mal par les multiples coups del’Etat.Puis les années 1970 ont vu apparaître un changem<strong>en</strong>t fort qui a provoquéun basculem<strong>en</strong>t des écolos vers des structures fortes : l’organisation collectivese fonda <strong>en</strong> une hiérarchisation bi<strong>en</strong> établie. La diversité et la complexitédes relations, des espèces... ont été “structurées” : « Maint<strong>en</strong>ant,nous devons passer au travail », la récréation était finie. Réfléchir,débattre, étudier, critiquer, aimer ne devinr<strong>en</strong>t plus tout à fait à la mode. Sibi<strong>en</strong> que le niveau des luttes suivit cette baisse d’esprit critique, d’échangeset de convivialité qui émergeai<strong>en</strong>t. Le tout sous la pression des dominants.Et ainsi, afin de conserver ses acquis, le niveau de contestation et de créativitédes composantes écologistes s’effondra.Actuellem<strong>en</strong>t, c’est pire, au point où ces différ<strong>en</strong>ts groupes n’échang<strong>en</strong>tguère, s’ignor<strong>en</strong>t, voire se mépris<strong>en</strong>t. C’est une énorme confusion desvaleurs et des id<strong>en</strong>tités. Donc, petit rappel : il y a une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre écologismeet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taliste.Dans l’écologisme, on retrouve les écologistes profonds, qui ont des li<strong>en</strong>strès forts avec les autres espèces de la biosphère, non sans mal pour leurphilosophie.Mais aussi, ce que je qualifierais d’écologistes sociaux et/ou éco-anarchistes.En effet, un de ces plus grands théor<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, Pierre Kropotkine, amis <strong>en</strong> avant que ce n’est pas la loi du plus fort, la compétition qui soit lameilleure manière de fonctionner et donc d’évoluer. Mais plutôt l’<strong>en</strong>traide,la coopération et le mutualisme. Ceci a été confirmé depuis par des chercheursétudiant l’organisation symbiotique du vivant. Cela veut dire aussique nous existons parce que nombreuses espèces exist<strong>en</strong>t aussi, et ainsi desuite. Bi<strong>en</strong> sûr, il y a des rapports de prédateurs/ »prédatés », mais la terr<strong>en</strong>’est qu’un imm<strong>en</strong>se écosystème. L’évolution de celui-ci a abouti jusqu’àmaint<strong>en</strong>ant à la création de millions d’espèces...Cette philosophie refuse toutes formes de dominations (sexuelle, politique,culturelle, sociale, économique...) de l’homme sur l’homme, mais aussi del’homme sur la nature. Est ainsi considéré destructeur tout projet basé surla domination. En effet, celle-ci détourne les idées, modifie et trie l’information,explose la responsabilité individuelle et collective, au point où lesli<strong>en</strong>s sociaux, notre culture et même nos personnalités sont déstructurés.Ainsi, selon ces deux courants, s’il n’y a pas un changem<strong>en</strong>t de système, dem<strong>en</strong>talité et de mode de vie qui <strong>en</strong> découle, on ne résoudra pas la criseécologique. Afin de part<strong>ici</strong>per à la vie de la société, chacun doit pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de l’écosystème dans lequel il vit, tout <strong>en</strong> étant ouvert à toutesles espèces. Il faut alors une démocratie directe, collective, sans hiérarchie,pour éviter les dérives actuelles.L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talisme, qui reste figé dans la p<strong>en</strong>sée que l’homme est àpart de la nature, débouche évidemm<strong>en</strong>t sur la domination de “son” <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tqui n’est là que pour que l’on s’<strong>en</strong> serve “durablem<strong>en</strong>t”. Cettevision découle de celle qui accepte la domination de l’homme par l’homme(rapports Nord/Sud effarants).Chacun peut et doit t<strong>en</strong>dre la main, et saisir celles t<strong>en</strong>dues par les autres.Il <strong>en</strong> va de nos vies. Et ces mains formeront ainsi un mouvem<strong>en</strong>t social quipermettra de réaliser les changem<strong>en</strong>ts obligatoires afin de sortir de la criseécologique et sociale dans laquelle nous sommes. Sur le “comm<strong>en</strong>t faire”,nous le savons ; il reste juste à le faire. Alors ami-e-s humain-e-s, brascroisés ou manches retroussées ? N’ayons pas peur des mots, nos gestesn’<strong>en</strong> seront que plus courageux et efficace. Organisons nous-mêmes la vieque nous désirons. Vive la vie.Charlie Ballanger ■V<strong>en</strong>dée.Mais où allons-nous ?Mercredi, dans la correspondance du métro, un clochard interpelle la foulequi se presse : “Vous vous trompez ! Vous vous trompez ! Il faut courirdans l’autre s<strong>en</strong>s ! (…)”.D<strong>en</strong>is V<strong>en</strong>dryes ■Paris.S!l<strong>en</strong>ce : sûrem<strong>en</strong>t un disciple de Aguigui Mouna, qui criaitdans les couloirs du métro parisi<strong>en</strong> : “Pr<strong>en</strong>ez le pouvoir, pas le métro !”AdressevélocipédiqueCourrierEn fin du numéro de mars, vous signalezle docum<strong>en</strong>t “petit traité de crise vélocipédiqueaiguë”, mais l’adresse indiqué<strong>en</strong>’est pas bonne. Où puis-je me procurerce docum<strong>en</strong>t ?Hervé Le Cahain ■Ile-et-Vilaine.Sil<strong>en</strong>ce : nous n’avons pas d’autreadresse. Si l’auteur (qui nous cite)nous lit, merci de nous contacter.Savant fou ?Non mais ! Pour qui elle se pr<strong>en</strong>d celle-la ? On ne lui a ri<strong>en</strong> demandé !La chercheure du machin astronomique de Paris… Avec une voix d<strong>en</strong>otaire qui aurait fait l’ENA, elle dit, la chercheure, confondant <strong>en</strong>core unefois progrès et performance : “le plus vieux rêve de l’humanité : aller voirsi dans l’univers il y a de la vie… sur d’autres planètes inconnues !”. (…)Jusqu’à preuve du contraire nous faisons partie de l’humanité, mespar<strong>en</strong>ts, mes amis et moi-même, et jamais au grand jamais, nous n’avonsformulé une telle demande à qui que ce soit ! Et si la réponse était oui,il y a de la vie à quarante millions d’années lumière de la place Notre-Dame de Paris. (…) Et alors ? Quel soulagem<strong>en</strong>t, quelle stupéfaction,quelle perspective grandiose pour faire <strong>en</strong>fin, sur notre bonne vieille Terre,la paix et la simpl<strong>ici</strong>té de vie si indisp<strong>en</strong>sable ! Elle va aller, elle (…), avecses petits bras de chercheure, chercher le charbon, le pétrole, l’eau, lesvégétaux, les animaux que nous sommes <strong>en</strong> train de saccager avec fébrilitédans l’indiffér<strong>en</strong>ce générale ? Va-t-elle construire et conduire des camionspour transporter des sacs de minerais, des barils de pétrole et des citernesd’eau ? (…) Enfin (…) non cont<strong>en</strong>t d’avoir créé le désastre <strong>ici</strong>, il faudras’att<strong>en</strong>dre à ce qu’on s’attaque avec la même ardeur à détruire la nouvelleplanète dès le premier siècle de sa découverte. Parce que ça on sait lefaire, on sait très bi<strong>en</strong> le faire, grâce <strong>en</strong>tre autres à l’aveuglem<strong>en</strong>t deschercheurs. (…)Je propose que l’ANPE ouvre d’urg<strong>en</strong>ce une section spéciale pouraccueillir nos valeureux chercheurs qui seront prochainem<strong>en</strong>t demandeursd’emploi, avec cellule de reconversion et souti<strong>en</strong> psychologique, dans lesmétiers utiles qui nous font si cruellem<strong>en</strong>t défaut <strong>ici</strong>. Dans la nuit de mesdoutes je refuse avec force de me soumettre à ce g<strong>en</strong>re de savant fou quise pr<strong>en</strong>d pour l’humanité (…) et qui s’approprie la finalité sci<strong>en</strong>tifique etl’institution de recherche. Non mais !Eti<strong>en</strong>ne Canale ■Jura.Adolesc<strong>en</strong>ceJ’aimerais avoir des adresses de c<strong>en</strong>tres d’accueil pour jeunes <strong>en</strong> difficultéou des c<strong>en</strong>tres ou petites structures pour des ados à problèmes, de réinsertionnotamm<strong>en</strong>t, je me souvi<strong>en</strong>s avoir lu des reportages sur des expéri<strong>en</strong>cesdans S!l<strong>en</strong>ce. Comm<strong>en</strong>t faire pour récupérer des adresses pour cet été ?En connaissez-vous, plus spécialem<strong>en</strong>t pour les vacances d’été à v<strong>en</strong>ir ?Sous forme de camps, de chantiers, etc. ?Edith Cornet ■Rhône.S!l<strong>en</strong>ce : il existe des lieux de vie et d’accueil dont on peut trouverprés<strong>en</strong>tation et adresses sur www.ldva.essone.fr. Tous ne sont pasalternatifs. S!l<strong>en</strong>ce est intéressé par vos témoignages sur ce sujet.DR47SILENCE N°347 Juin 2007


CourrierDécroissance,progrès et politique(…) Si nous critiquons le “progrès”, c’est parce qu’il a contribué à créerun monde dominé par la croissance du PIB, autrem<strong>en</strong>t dit par celledes forces de destruction : pest<strong>ici</strong>des, nucléaire, gaspillage, narcissisme…Quand certains objecteurs de croissance critiqu<strong>en</strong>t “le progrès”, c’estd’abord pour dénoncer la vision dominante que grâce à la toute-puissancede la sci<strong>en</strong>ce tous les problèmes posés par la technique trouveront unesolution grâce à la technique. C’est cette vision que l’on appelle“le progrès”, c’est elle qu’il faut déconstruire pour comm<strong>en</strong>cer à espérers’attaquer au mythe de la croissance. Il est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que l’énoncé desdroits de l’homme est un “progrès” à partir duquel tout projet de société“décroissanciste”, démocratique et humaniste doit comm<strong>en</strong>cer. (…)On oublie d’évoquer l’<strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t de la démocratie par le marketinget le culte de la star. C’est l’<strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t du champ politique par lemonde de l’image qui est d’abord critiqué par de plus <strong>en</strong> plus de noscontemporains et pas seulem<strong>en</strong>t par des objecteurs de croissance. Et c’estpour critiquer le “star système” que certains font preuve d’une granderétic<strong>en</strong>ce à l’idée de se prés<strong>en</strong>ter aux élections. (…)L’<strong>en</strong>jeu gît plus dansla lutte contre l’apathie politique, le dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de nos contemporains,le culte de l’individualisme consommateur que dans l’opposition <strong>en</strong>tre lest<strong>en</strong>ants de la démocratie représ<strong>en</strong>tative et directe. D’autre part, l’histoir<strong>en</strong>ous a donné des exemples où les t<strong>en</strong>ants de la démocratie direct<strong>en</strong>’avai<strong>en</strong>t pas hésité à se prés<strong>en</strong>ter à des élections dans un systèmereprés<strong>en</strong>tatif. Nous p<strong>en</strong>sons à la CNT-FAI et auPOUM dans l’Espagne de 1936, notamm<strong>en</strong>t. Pourquoine pourrai<strong>en</strong>t-ils pas recomm<strong>en</strong>cer à le faire si cettet<strong>en</strong>dance de la décroissance existait ? (…)Il ne fautpas confondre l’ordre v<strong>en</strong>u d’<strong>en</strong> haut et l’ordre v<strong>en</strong>ud’<strong>en</strong> bas. Les t<strong>en</strong>ants de la décroissance démocratiqu<strong>en</strong>e sont pas pour le chaos et contre l’ordre, simplem<strong>en</strong>tils veul<strong>en</strong>t que cet ordre vi<strong>en</strong>ne d’<strong>en</strong> bas, dupeuple et non point d’<strong>en</strong> haut, de la marchandise idéeabstraite, ou bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>core de ses représ<strong>en</strong>tants,les <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs, les énarques ou bi<strong>en</strong>les X-Mines, X-Ponts chantres du nucléaires et tous,gestionnaires de ce système croissanciste et républicain.(…)Eti<strong>en</strong>ne Maillet, Jean-Luc Pasquinet ■Rhône.Exploitation des animaux ?La lettre de Romain Desbois (S!l<strong>en</strong>ce n°343), “exploitation des animaux”,est très intéressant, mais je veux signaler qu’il ignore le fait qu’”exploitation”comme “droits” sont des concepts purem<strong>en</strong>t humains. Dans la naturesauvage le concept d’exploitation est ignoré. Romain Desbois va-t-il aiderles fourmis ou les abeilles à se débarrasser de la tyrannie de leurs reinesqui les exploit<strong>en</strong>t ?Dans la nature il existe quatre différ<strong>en</strong>tes relations sociales <strong>en</strong>treles animaux et les insectes de différ<strong>en</strong>tes espèce :● ignorance : différ<strong>en</strong>tes espèces viv<strong>en</strong>t l’une à côté de l’autre <strong>en</strong> ignorantl’exist<strong>en</strong>ce des autres espèces.● prédateur-proie quand certains carnivores ont besoin de satisfaire leursnécessités d’alim<strong>en</strong>tation (tous les carnivores ne tu<strong>en</strong>t pas pour mangerdes protéines d’origine animale).● les parasites qui viv<strong>en</strong>t sur le compte des autres, animaux ou végétaux,sans aucun bénéfice à l’autre.● la symbiose, où l’association de deux, ou plus, organismes différ<strong>en</strong>tsleur donne la possibilité de vivre avec des bénéfices pour chacun. Lasymbiose n’est pas l’exploitation. Ne peut-elle pas être comparée avecles échanges dans les SEL ?Concrètem<strong>en</strong>t, quelle solution peut apporterRomain Desbois à mon voisin espagnol (et il y a beaucoup de monde danssa situation <strong>ici</strong> <strong>en</strong> Andalousie) pour ne pas avoir recours au service de samule ? Il a des parcelles avec des oliviers et des amandiers éloignéesde 4 kilomètres et plus de chez lui. La route pour y accéder n’est qu’unchemin “piétonnier”. Sans l’aide de sa mule il n’a que trois alternatives :● faire transporter des sacs de 40kg sur le dos des immigrés qui arriv<strong>en</strong>tdans l’Union europé<strong>en</strong>ne fuyant la misère de leurs pays d’origine à larecherche d’un paradis qui n’existe pas.● ouvrir une route pour y accéder avec une bagnole. La route ne luiservira à ri<strong>en</strong> car il n’a pas de permis.● abandonner ses cultures.48SILENCE N°347 Juin 2007La symbiose doit être le contexte de la relation avec les animaux. Eleverdes animaux comme moy<strong>en</strong> pour faire du fric et les élever pour le bi<strong>en</strong>êtredes deux parts sont des concepts opposés, de même que le sont la pratiquede v<strong>en</strong>dre et celle d’échanger. Des animaux dans des cages ou desanimaux bi<strong>en</strong> traités, c’est la même chose ? Pour Romain Desbois, laréponse est oui, mais pour les animaux ça ne peut pas être la même chose,même si dans les deux cas il sont protégés de leurs prédateurs et leurnourriture garantie.Il faut humaniser ou harmoniser les relations avec lesanimaux. Mais tant que les relations <strong>en</strong>tre les humains ne sont pas <strong>en</strong>corehumanisées et <strong>en</strong>core moins harmonisées, il sera diff<strong>ici</strong>le de le faire avecles animaux.Daniel Haber ■Espagne.Le record du mondede l’accueil des étrangersbattu <strong>en</strong> Gambie !Dans le cadre de mes activitésde Citoy<strong>en</strong> du Monde etd’animateur de projets desolidarités transnationales,la route m’a conduit toutdernièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Gambie dansun village appelé Boulockqui compte 760 habitantset qui est transfrontalieravec la Casamance (Sénégal).Nous étions tout un groupe :il y avait Brigitte, mon épouseet complice, Ousmane, un stagiaire sénégalais de l’Université Haute-Alsace, Landing, citoy<strong>en</strong> du Monde de Dakar, Amadou, présid<strong>en</strong>tdes étudiants citoy<strong>en</strong>s du Monde de Dakar, et Irène, une amie savoyarde.Nous avons débarqué dans ce petit village après quelques treize heuresde route cahoteuse dans un minibus, sous une chaleur atteignant parfois45°C. Les g<strong>en</strong>s viv<strong>en</strong>t dans la plus grande pauvreté, dans des cases ou desmaisons plus ou moins délabrées, et ils nous ont accueillis à bras ouverts,ils semblai<strong>en</strong>t déjà nous connaître, ils nous appelai<strong>en</strong>t par notre prénom.En fait, nos amis citoy<strong>en</strong>s du Monde de Dakar, <strong>en</strong> liaison avec les habitantsde ce village, avai<strong>en</strong>t préparé notre v<strong>en</strong>ue, et c’est ainsi que p<strong>en</strong>dantdeux jours, dans une grande cour à l’ombre de grands arbres, nous avonspalabré, échangé, discuté. Il y avait le chef du village, l’imam, la députée,des femmes, des hommes, des <strong>en</strong>fants : il y avait <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre100 et 150 personnes.Les débats ont porté sur la citoy<strong>en</strong>neté mondiale, sur la paix, le désarmem<strong>en</strong>t,les relations <strong>en</strong>tre le Nord et le Sud, le développem<strong>en</strong>t local, l’accueilde l’autre, de l’étranger. Ils se sont déclarés spontaném<strong>en</strong>t, off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t“village Citoy<strong>en</strong> du Monde”. Pour eux, cette mondialisation était unacte symbolique important, les <strong>en</strong>gageant à œuvrer pour la paix, la fraternité<strong>en</strong>tre les peuples. La signature de l’acte off<strong>ici</strong>alisant cette décisionétait quelque chose de beau, d’émouvant.Ensemble, nous avons compris ce que signifie la solidarité transnationale,une solidarité où l’on appr<strong>en</strong>d à donner, mais aussi à recevoir (le don etle contre-don), une solidarité qui permet à chacune et à chacun sans distinctionde race, qu’il soit riche ou pauvre, d’être pris <strong>en</strong> considération<strong>en</strong> fonction de ce qu’il est et non de ce qu’il a, car <strong>en</strong> fait, disions-nous,les affaires du “monde dans lequel nous vivons sont les affaires detout le monde, c’est à dire de chacune et de chacun d’<strong>en</strong>tre nous”.Et c’est dans cet esprit que les femmes nous ont prés<strong>en</strong>té leurs activités,leur GIE (groupem<strong>en</strong>ts d’intérêt économique) concernant principalem<strong>en</strong>tla production et la récolte de produits agricoles. Avec elles, nous avonsréfléchi à des aides évidemm<strong>en</strong>t, mais surtout à une autre forme dedéveloppem<strong>en</strong>t basée sur l’échange des bi<strong>en</strong>s et des services et non surla spéculation. La députée prés<strong>en</strong>te nous a rappelé que la pauvreté necesse de s’accroître <strong>en</strong> Afrique, une Afrique que les blancs ont divisée.La journaliste de la radio télévision gambi<strong>en</strong>ne nous a demandéde sout<strong>en</strong>ir concrètem<strong>en</strong>t les projets des femmes.Pour couronner le tout, nous nous sommes vite aperçus qu’il n’y avait pasque des habitants du Boulock. Il y avait des hommes et des femmes, deKourame, un village de Casamance que les habitants avai<strong>en</strong>t fui, pourcause de harcèlem<strong>en</strong>ts constants par des chefs de bande de guerre.Ils étai<strong>en</strong>t nombreux, nombreuses : 800 très exactem<strong>en</strong>t et accueillispar les habitants d’un village qui compte 760 habitants !Nous ne leur avons pas demandé de nous prés<strong>en</strong>ter leur carte de séjour.Ils étai<strong>en</strong>t là, avec le sourire (ce don perman<strong>en</strong>t que nous offr<strong>en</strong>t lesDR


africains) et ils avai<strong>en</strong>t ceci <strong>en</strong> commun : ils étai<strong>en</strong>t aussi pauvres les unsque les autres. Le chef du village de Kourame était là aussi avec eux, et ils’est associé avec le chef du village de Boulock pour, lui aussi, mondialiserson village. C’était quelque chose d’inouï, de profondém<strong>en</strong>t humain, defraternel, presque incroyable mais vrai. Et figurez-vous que personne, non,vraim<strong>en</strong>t personne n’a parlé de préfér<strong>en</strong>ce nationale, d’immigration choisie,de mérite, ni d’hymne national ni de drapeau gambi<strong>en</strong> ou sénégalais. Nousétions là, <strong>en</strong>semble, dans cette cour imm<strong>en</strong>se et nous nous sommes serréles coudes au lieu de jouer des coudes. J’<strong>en</strong> ai profité pour déclarer <strong>en</strong>ma qualité de présid<strong>en</strong>t du Congrès des peuples des citoy<strong>en</strong>s du Monde,qu’ils v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t de battre le record du monde de l’accueil de l’autre,de l’étranger.Oh ! que c’est étrange, me direz-vous peut-être, <strong>en</strong> disant cela, ce n’est pasnormal, ils sont peut-être dopés. Et figurez-vous que, après <strong>en</strong>quête, notredélégation a constaté qu’ils avai<strong>en</strong>t été effectivem<strong>en</strong>t dopés par une piluleabsolum<strong>en</strong>t miracle dénommée la fraternologie et de ce fait, ils étai<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t immunisés contre ce fléau qui guette l’Occid<strong>en</strong>t :la Peste Brune.Roger Winterhalter ■Haut-Rhin.HandicapJe voudrais partir d’une question (…), celle de la place du handicap dansnos sociétés. Je parle de ce que je connais : handicap physique — séquellesde polio de 1953 — qui se voit. Ceci a son importance pour le regard desautres et pour le poids porté par la personne puisque dans ce cas, il n’y apas de pause possible dans la manière de vivre avec… impossible de letaire mom<strong>en</strong>taném<strong>en</strong>t. Je souhaiterais que les journaux auxquels jem’adresse consacr<strong>en</strong>t un article de fond ou un numéro spécial à ce sujet(…). La différ<strong>en</strong>ce est une question fondam<strong>en</strong>tale et de son acceptation ounon dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la qualité de vie de toutes et tous ; mais (…) il y a des différ<strong>en</strong>cesplus différ<strong>en</strong>tes que les autres et nous pouvons le constater autravers du regard que nous portons ou que nous recevons chaque jour(…).Pour voir, passer suffit, pour regarder il faut s’arrêter et observer,réfléchir, se poser des questions, et si nous nous <strong>en</strong> s<strong>en</strong>tons capables vivrel’empathie. Ral<strong>en</strong>tir, mot que je souhaiterais voir apparaître dans les programmes(…). Pour élever le regard politique (…) dans le domaine duhandicap physique (visible), je demande qu’une vraie politique d’informationsoit mise <strong>en</strong> place et non pas un saupoudrage de spots télévisés ridiculesinformant qu’une loi existe. (…)Il s’agit de la réflexion de quelqu’unqui vit de façon tout à fait autonome et n’a jamais laissé autrui (personneou institution) décider à sa place. Cela demande beaucoup d’énergie et dedétermination pour garder sa dignité <strong>en</strong> ces circonstances. (…)Yolande Gouraud ■V<strong>en</strong>dée.Marseillaise, etc.Lâchez-nous un peu !Il est du dernier chic, dans la classe politique d’arborer le drapeau nationalcar la mode c’est d’être “fier d’être Français”. Peut-on être fier d’êtreFrançais ? Hormis le fait qu’on développe la fierté de groupe pour comp<strong>en</strong>serle fait d’être dev<strong>en</strong>u mauvais (l’étape suivante déjà <strong>en</strong>gagée consistantà trouver des bouc-émissaires pour porter la responsabilité de notredéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>ce), la fierté peut-elle être collective ? Si mon voisin découvre unechose ess<strong>en</strong>tielle pour l’humanité, dois-je être fier sous prétexte que c’estmon voisin ? Lui peut être fier de sa découverte mais moi...Agir où l’on vit pour la prospérité du pays où l’on vit, il n’y pas besoin debrandir un drapeau pour ça. Ceux qui s’<strong>en</strong> exonèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> préférant allerexercer leurs tal<strong>en</strong>ts ailleurs reçoiv<strong>en</strong>t l’exemple de très haut ! Car s’il fallaitrappeler leur devoir à certains, si c’est <strong>en</strong>core possible, c’est bi<strong>en</strong> auxmultinationales qui pill<strong>en</strong>t <strong>ici</strong>, réduis<strong>en</strong>t à l’esclavage là, salop<strong>en</strong>t partoutet ne font plus profiter du résultat de leurs prédations qu’elles-mêmes.Ceux-là même qui prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t nous donner des leçons de patriotisme souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpour la plupart ouvertem<strong>en</strong>t ces multinationales. A défaut d’êtrefier, je pourrais me réjouir de choix pertin<strong>en</strong>ts de mon pays s’il décidait parexemple de sortir des nécrotechnologies <strong>en</strong> mettant hors la loi les OGM, <strong>en</strong>développant les énergies r<strong>en</strong>ouvelables pour sortir des fossiles qui détruis<strong>en</strong>tle climat et du fissile qui détruit la vie. Me réjouir mais certainem<strong>en</strong>tpas “être fier”, je serais fier seulem<strong>en</strong>t si j’avais contribué à cette évolution!Mais si on veut être honnête et s’approprier la fierté, il ne faut paslaisser la honte sur le bas-côté ; mais là mes épaules ne sont pas assezlarges. Quant à “La Marseillaise” ; j’ai eu 12 ans <strong>en</strong> un temps où, au p<strong>en</strong>sionnat,<strong>en</strong> cours de musique on nous appr<strong>en</strong>ait “La Marseillaise” etautres chants patriotes. J’<strong>en</strong> ai été dégoûté à jamais et je repr<strong>en</strong>draisvolontiers les paroles d’un poète célèbre qui chantait :”Le jour du 14juillet je reste dans mon lit douillet. La musique qui marche au pas cela neme regarde pas. Je ne fais pourtant de tort à personne En n’écoutant pasle clairon qui sonne ...”Alors si je devais arborer un drapeau, ce seraitcelui d’une petite planète flottant dans l’imm<strong>en</strong>sité sidérale, certainem<strong>en</strong>tpas pour dire :“je suis fier d’être terri<strong>en</strong>” ce qui n’aurait aucun s<strong>en</strong>s mais pour dire :“J’attache la plus grande importance à cette petite planète qui s’appelleTerre, dont certains dis<strong>en</strong>t au vu de ses surfaces respectives qu’elle devraits’appeler Mer et dont je p<strong>en</strong>se qu’elle devrait s’appeler Vie et du bon étatde laquelle dép<strong>en</strong>d ma vie et celle de tous les êtres qui la peupl<strong>en</strong>t”.Gérard Nallet ■Un terri<strong>en</strong> qui ne voit pas pour quelle raison il serait fier de l’être.Vi<strong>en</strong>ne.Réformer?Courrier(…) Ceux qui parl<strong>en</strong>t de réformer l’état des choses au moy<strong>en</strong> de politiquesde développem<strong>en</strong>t durable, c’est-à-dire de trouver les moy<strong>en</strong>s de poursuivrele développem<strong>en</strong>t industriel du monde, ne feront qu’approfondir ledésastre.(…) La part<strong>ici</strong>pation des humains à l’organisation de la vie sociale n’esttolérée, voire <strong>en</strong>couragée, que dans l’exacte mesure où elle ne remet ri<strong>en</strong>d’ess<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong> question et se plie aux rituels de la soumission et de l’acceptabilité(il est possible de discuter du tracé des autoroutes mais pas de discuterde leur nécessité, de dire “non” à un aéroport mais pas de dire“non” aux aéroports, de créer des confér<strong>en</strong>ces citoy<strong>en</strong>nes pour débattredes nanotechnologies mais pas de s’opposer à leur développem<strong>en</strong>t, derépondre aux soll<strong>ici</strong>tations des “dirigeants politiques” à part<strong>ici</strong>per à desjurys populaires mais pas de régir nous-mêmes localem<strong>en</strong>t nos vies dans lecadre de démocraties directes). Combi<strong>en</strong> de temps p<strong>en</strong>serons-nous <strong>en</strong>coreque la démocratie libérale est une démocratie ? (…)Vouloir changer lasociété sans remettre <strong>en</strong> question l’<strong>en</strong>semble de l’activité humaine, de laproduction industrielle à laquelle nous nous sommes liés, revi<strong>en</strong>t à poursuivredans la voie de l’humanisme qui a servi d’alibi à la colonisation dumonde par l’Occid<strong>en</strong>t. C’est rester le complice volontaire de la dégradation<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. Celle-ci ne découle pas spécifiquem<strong>en</strong>t des politiqueslibérales mais du développem<strong>en</strong>t industriel — qu’il soit organisé par deslibéraux ou des socialistes — qui témoigne du total irrespect des progressistespour tout ce qui peut être dominé. Si on peut bi<strong>en</strong> supposer que le“non” au traité constitutionnel était un “non” au libéralisme, il reste àsavoir qui souhaite dire non au système industriel ? Nous qui ne croyonspas non plus au grand soir mais voyons pourtant une nuit profonde s’épaissir,voulons <strong>en</strong> principe nous <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir à l’ess<strong>en</strong>tiel, nous p<strong>en</strong>sons que c’estpar là qu’il faut comm<strong>en</strong>cer, quitte à accepter une certaine solitude. (…)Ce combat vital implique d’abord la désobéissance aux injonctions du système; l’organisation d’élections étant le point d’orgue de la grande mascaradeinstitutionnelle, elle est à déserter <strong>en</strong> priorité.Il nous reste à cherchercomm<strong>en</strong>t nous pourrions vire <strong>en</strong>semble sans décharger nos responsabilitéssur des institutions anonymes, un Etat, des experts, des c<strong>en</strong>tres de toutessortes (de conservation du patrimoine, de gestion de la flore et de la faune49SILENCE N°347 Juin 2007


Courriernaturelle, de rét<strong>en</strong>tion, de dét<strong>en</strong>tion, de conc<strong>en</strong>tration, de recherche sci<strong>en</strong>tifique),une éducation nationale, un Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, une police mun<strong>ici</strong>pale,une armée, une Organisation mondiale du commerce, des sem<strong>en</strong>ciersmultinationaux, des hypermarchés, des abattoirs connectés par l’amont etpar l’aval à des usines de viande, des barrages hydrauliques, des autoroutesqui n’<strong>en</strong> finiss<strong>en</strong>t pas de nous ceinturer, des TGV, des Airbus A412, dessatellites espions, des TF1 et A2, des partis politiques, et puis partout desrobots aux appar<strong>en</strong>ces trompeuses. (…)Il convi<strong>en</strong>dra de s’attacher auxsavoirs, aux pratiques, aux techniques, qui pourront être réappropriées pardes communautés, c’est-à-dire être affranchis des carcans institutionnelspour part<strong>ici</strong>per à des autonomies locales. (…)Nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons combattrel’ordre des choses plutôt que ceux qui s‘y soumett<strong>en</strong>t, parce que noussavons qu’il peut être diff<strong>ici</strong>le de lutter sur le terrain et que chacun porteson mot de compromission. (…) Une désertion massive de la part<strong>ici</strong>pationdes humains à leur <strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t est plus que nécessaire. (…)La vie sociale,la vie des humains, est à redécouvrir et à réinv<strong>en</strong>ter de fond <strong>en</strong> comble.Elle n’est pas à fabriquer sur la base d’étranges capacités et prouessestechniques à v<strong>en</strong>ir, mais sur la base d’une communauté de besoins, dedésirs et d’intellig<strong>en</strong>ce élargie à l’<strong>en</strong>semble des êtres vivants.Des paisants de l’Aveyron, du Tarn et de l’Agoutà partir du territoire autonome de Mat<strong>en</strong>s (Tarn).Rigidité(…) Trop de choses nous sépar<strong>en</strong>t. Pas le souci écologique…je me chauffeaux granulés de bois et me déplace à vélo. Non, c’est beaucoup plus profond.Car ce qui se dégage de six mois de lecture de S!l<strong>en</strong>ce, c’est une rigiditéeffrayante. Il semble qu’on doive <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> écologie comme autrefoisau séminaire, totalem<strong>en</strong>t, sans retour. Il semble que tout accroc au dogmesemble une trahison (…). Vous dessinez un monde étriqué où on ne pourraitmême pas se connecter sur des sites internet distants, où on ne voyagepas, où la sci<strong>en</strong>ce est malfaisante et l’anathème est roi. Un monde triste,plus gris que vert. Mais moi, écolo quotidi<strong>en</strong>, j’aime la vie, j’aime bouger,j’aime rire, voyager, j’aime la technologie moderne, je n’ai pas peur dessci<strong>en</strong>ces et je me fous qu’une bouffe soit bio si elle est bonne et joyeuse.Bref, je suis à l’étroit dans votre lectorat.Jean Lil<strong>en</strong>st<strong>en</strong> ■Isère.Une politique de recherchepour toute la société(…) Nos sociétés travers<strong>en</strong>t trois transformations majeures qui sontautant de défis pour nos institutions de recherche et leurs rapports avec lasociété : d’abord la marchandisation de la sci<strong>en</strong>ce, des savoirs et du vivant,et l’exhortation à la “compétitivité” des chercheurs ; <strong>en</strong>suite la montée desaspirations citoy<strong>en</strong>nes avec l’émerg<strong>en</strong>ce d’une “société de la connaissancedisséminée” ; <strong>en</strong>fin l’<strong>en</strong>trée dans un monde fini où la sci<strong>en</strong>ce est am<strong>en</strong>ée àjouer un rôle nouveau (principe de précaution, développem<strong>en</strong>t durable).(…) Le gouvernem<strong>en</strong>t parle désormais de “recherche part<strong>en</strong>ariale” et de“pacte avec la société” mais la “société” dont il s’agit ce sont les <strong>en</strong>treprises,les conglomérats transnationaux qui diffus<strong>en</strong>t des innovations deplus <strong>en</strong> plus coûteuses et de moins <strong>en</strong> moins utiles à la société. Des outilscomme les pôles de compétitivité et le “crédit d’impôt recherche” sontactuellem<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t aveuglants <strong>en</strong> n’évaluant pas la pertin<strong>en</strong>cesociétale et écologique des projets <strong>en</strong> donnant les clés du pilotage de larecherche publique au marché. Pourtant les besoins de recherche de lasociété inclu<strong>en</strong>t aussi et surtout la production de bi<strong>en</strong>s publics : connaissanceouverte, expertise plurielle et indép<strong>en</strong>dante, innovation à but nonlucratif ou pour des besoins sociétaux non solvables. Pourtant la diffusionde savoirs et d’innovations socialem<strong>en</strong>t utiles n’est plus l’exclusivité desinstitutions traditionnelles de recherche publiques ou privées : elle provi<strong>en</strong>taussi du tiers secteur émerg<strong>en</strong>t de la connaissance et de l’innovation, c’està-dired’une multitude de collectifs (malades, paysans, consommateurs…)qui se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t collectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> charge dans la production de savoirssci<strong>en</strong>tifiques et techniques et doiv<strong>en</strong>t être reconnus comme part<strong>en</strong>airesaussi légitimes de la recherche publique que les <strong>en</strong>treprises.(…) Il faut que se multipli<strong>en</strong>t des fonds et appels à projets de rechercheassociant un part<strong>en</strong>aire associatif et un laboratoire public, comme plusieursrégions, à la suite de l’Ile-de-France, ont comm<strong>en</strong>cé à la faire.Une autre recherche exige des dispositifs de démocratisation des choixsci<strong>en</strong>tifiques et techniques avec représ<strong>en</strong>tation paritaire des acteurs associatifsdans toutes les instances de pilotage de la recherche. Une “confér<strong>en</strong>cede citoy<strong>en</strong>s”, couplée à une loi d’ori<strong>en</strong>tation, doit être organisée tousles cinq ans pour dégager les priorités nationales de recherche et d’innovation.(…)Favoriser le dialogue <strong>en</strong>tre sci<strong>en</strong>ces et sociétés, c’est libérer leschercheurs ; maint<strong>en</strong>ir l’opacité et la dép<strong>en</strong>dance marchande, c’est <strong>en</strong>chaînerles chercheurs ! Ouvrons la recherche pour la sauver !Fondation Sci<strong>en</strong>ces citoy<strong>en</strong>nes29, rue des Cascades 75020 Paris, tél : 09 54 06 54 09www.sci<strong>en</strong>cescitoy<strong>en</strong>nes.org.Travaux pratiquesBravo à la revue S!l<strong>en</strong>ce pour ses articles de fond,ses <strong>en</strong>quêtes de terrain, ses brèves sur des thèmesvariés (…) Mais je trouve qu’il manque unerubrique “travaux pratiques”. Par exemple,je fabrique mon propre d<strong>en</strong>tifrice avec de l’eau,de l’argile et quelques gouttes d’huiles ess<strong>en</strong>tielles.Ou bi<strong>en</strong>, pour me passer de cotons-tiges, j’<strong>en</strong>roulemoi-même un peu de coton sur un bâtonnet(et j’évite ainsi de jeter du plastique). Et aussi,quand je reçois des <strong>en</strong>veloppes “T”, j’<strong>en</strong> profitepour glisser de la propagande dedans (antinucléaireou autre) et hop ! retour à l’<strong>en</strong>voyeur. Ou <strong>en</strong>corecomm<strong>en</strong>t utiliser des matériaux écologiques<strong>en</strong> restauration : faire un <strong>en</strong>duit à la chaux ou dutorchis ?Dans un numéro précéd<strong>en</strong>t (…) un article déconseillait l‘emploi des noixde lavage indi<strong>en</strong>nes au profit de la saponaire. D’accord, mais c’est un peuléger comme indication : comm<strong>en</strong>t reconnaît-on cette plante ? Faut-il lacueillir et la mettre directem<strong>en</strong>t dans la machine à laver ? Je trouve quela revue manque de cet aspect mise <strong>en</strong> pratique concrète. (…) Deux autresremarques dans un tout autre domaine : vous évoquez régulièrem<strong>en</strong>t l’actualité<strong>en</strong> Palestine mais je n’ai pas lu un article plus complet sur les missionsciviles <strong>en</strong> Palestine (CCIPPP) qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t grâce àdes actions non-viol<strong>en</strong>tes.Je trouve que l’interdiction du ribâ prés<strong>en</strong>te dansl’Islam (c’est-à-dire la prohibition formelle de tout taux d’intérêt et detoute usure) est une idée intéressante, voire révolutionnaire, mais qu’elleest insuffisamm<strong>en</strong>t reprise par la mouvance altermondialiste. Il s’agitpourtant de ram<strong>en</strong>er l’arg<strong>en</strong>t à sa juste valeur, un outil d’échange, et de nepas considérer que l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> soi est une valeur (…), c’est le refus de laspéculation, de l’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t injuste, et par ext<strong>en</strong>sion du capitalisme.Jean-Baptiste Fichant ■Gard.S!l<strong>en</strong>ce : du fait de notre petite équipe, notre travail rédactionnelest surtout c<strong>en</strong>tré sur des prés<strong>en</strong>tations d’alternatives et quelques débatspolitiques ; par ailleurs, nous publions des articles que nos lecteurs,lectrices propos<strong>en</strong>t. Si vous ou quelqu’un d’autre veut écrire surla Palestine, la ribâ ou <strong>en</strong>quêter sur les usages de la saponaire,nous y sommes tout à fait favorables.Voiture solaireDans l’un des numéros précéd<strong>en</strong>ts vous avez fait m<strong>en</strong>tion d’une “voituresolaire” à deux places (l’une derrière l’autre) avec photo à l’appui… trèschère ! Je suis passé voir le constructeur à… Monaco ! (…) Le ditconstructeur a fait mieux et beaucoup moins cher : une voiture à troisplaces avec un grand coffre, fonctionnant grâce à des capteurs photovoltaïquessur le toit et… une éoli<strong>en</strong>ne ! (…) Autonomie : 50/60 km. Prix :25 000 € + aide de l’Etat. (…) Adresse : V<strong>en</strong>turi Automobiles, GildoPastor C<strong>en</strong>ter, 7, rue du Gabian, 98000 Monaco, tél : 377 99 99 52 00,www.v<strong>en</strong>turi.fr.Dominique Camioni ■Paris.S!l<strong>en</strong>ce : sur son site, le constructeurvante son modèle qui “ouvre un<strong>en</strong>ouvelle ère <strong>en</strong> ce qui concernela mobilité” <strong>en</strong> précisant qu’il est“réservé aux déplacem<strong>en</strong>ts urbainsquotidi<strong>en</strong>s”. Quand Monaco faitsa révolution, le vieux mondea <strong>en</strong>core de beaux jours devant lui…DRSILENCE N°347 Juin 200750


S!l<strong>en</strong>ce ne commercialise pas les livres prés<strong>en</strong>tés dans cette rubrique.La révolteludditeBriseurs demachinesà l’ère del’industrialisationKirkpatrick SaleEd. L’échappée,coll. Dans le feu de l’action2006 - 346 p. - 19 €Histoire très docum<strong>en</strong>tée surla révolte des ouvriers desmanufactures anglaises au débutdu dix-neuvième siècle, cet ouvrag<strong>en</strong>ous permet aujourd’huide faire un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre cetteépoque et la nôtre.En effet même si les causes nesont pas exactem<strong>en</strong>t les mêmes,les actions de désobéissance civilem<strong>en</strong>ées depuis quelques annéesont certains points communs avecla lutte des luddites.Dans lesdeux cas, il s’estagi d’une prisede consci<strong>en</strong>cedes dangers d’undéveloppem<strong>en</strong>téconomique quise fait au détrim<strong>en</strong>tdeshommes, desfemmes et, pournotre époque, del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Des effets similaires,déstructuration des li<strong>en</strong>ssociaux, appauvrissem<strong>en</strong>t de lapopulation face aux bénéficesinvraisemblables des multinationales…peuv<strong>en</strong>t nous pousser àcomparer ces deux époques où lecapitalisme industriel règne <strong>en</strong>maître et les nouvelles technologiesimposées sans débat démocratique.Dans la contrée du mythiqueRobin des bois, beaucoup ontcherché à sacraliser cette révoltecomme une opposition auxmachines. Il semblerait qu’unesituation économique qui t<strong>en</strong>daità se dégrader depuis déjàquelques années, l’interdiction dese liguer, la baisse des salaires…serait égalem<strong>en</strong>t à l’origine dece mouvem<strong>en</strong>t ouvrier. Et si ony ajoute la perte d’un métier danslequel les ouvriers investissai<strong>en</strong>tleur fierté, le bris des machinest<strong>en</strong>ait plus du refus de dev<strong>en</strong>iremployé sans qualification, sans“beauté du geste artisanal”.Un patchwork d’événem<strong>en</strong>ts aconduit à cette révolte alors quedans les villes les usines prospérai<strong>en</strong>tet que la pollution recouvraittout d’un voile charbonneux.Deux siècles après, alors quele général Ludd, être mythiqueinv<strong>en</strong>té pour brouiller les pistes,s’est vu remplacé par des JoséBové et autres pourf<strong>en</strong>deurs dela mondialisation, cet ouvragetire la sonnette d’alarme et inviteà réagir, malgré une fin de lutteplutôt assimilable à une défaite.Notre époque <strong>en</strong> témoigne ! JP.Café amerPatrice PedregnoEd. du Cerisier(B-7033 Cuesmes)2006 - 252 p. - 10,80€Nestlé, l’un des leaders mondiauxde l’agroalim<strong>en</strong>taire, annonce le12 mai 2004 son int<strong>en</strong>tion defermer son usine de Saint-M<strong>en</strong>et,à Marseille… pour cause de r<strong>en</strong>tabilitéinsuffisante. L’usinetransforme et conditionne duchocolat et du café. Comm<strong>en</strong>cealors une longue lutte des salariésqui va durer 643 jours. L’auteur,l’un des salariés, raconte <strong>ici</strong> lalutte au jour le jour, comm<strong>en</strong>tles représ<strong>en</strong>tants syndicauxcontest<strong>en</strong>t la fermetureéconomique d’un site qui estlargem<strong>en</strong>t bénéf<strong>ici</strong>aire,les soupçons d’un arrangem<strong>en</strong>tavec la mun<strong>ici</strong>palité pour unprojet immobilier, comm<strong>en</strong>tl’usine a été laissée à l’abandondès 1999, la délocalisationde certaines machines jusqu’<strong>en</strong>Chine et l’intellig<strong>en</strong>ce des salariésqui, au lieu de se mettre <strong>en</strong> grève,multipli<strong>en</strong>t les actions <strong>en</strong> justice,pour maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>tl’usine. Nestlé finira par accepterde céder son activité chocolatà une nouvelle société, de payerdes pré-retraites aux plus de 52ans, de payer de grossesindemnités aux autres. Le récitde Patrice Pedregno estfortem<strong>en</strong>t et forcém<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>té,mais peu importe. Il montrecomm<strong>en</strong>t le choix d’une lutt<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te de tous les instantsa permis de repousser les décisionsau sein de la multinationale,comm<strong>en</strong>t ils ont su recevoirle souti<strong>en</strong> du public et dessalariés des autres sites, comm<strong>en</strong>tils ont ainsipu négocierla meilleuresortie àla crise.Instructifpour tousceux quiaujourd’huiou demainfont faceaux délocalisations.MB.A contre-coupsRécits recueillispar Annette LucasPhotographiesde Jane Evelyn AtwoodEd. Xavier Barral2006 - 220 p. - 25€Beauté des images, tragédie desrécits. Quinze femmes racont<strong>en</strong>tcomm<strong>en</strong>t elles sont tombéesamoureuses, comm<strong>en</strong>t leur compagnonest dev<strong>en</strong>u viol<strong>en</strong>t, les difficultésde la vie, le courage qu’ilfaut avoir pour briser le cercleinfernal brutalité-consolation,la nouvelle vie qui comm<strong>en</strong>ce. Lelivre comm<strong>en</strong>ce par cette phraseterrible : ça comm<strong>en</strong>ce par desinsultes et ça peut se terminer parla mort. On y croise des femmes,de tout âge, de tout milieu socialcar la viol<strong>en</strong>ce n’est pas liée à unmilieu culturel particulier. Quinzefemmes courageuses pour espérer<strong>en</strong> sauver beaucoup d’autres :chaque récit est ouvert parquelques photos, souv<strong>en</strong>tpudiques. N’acceptez jamaisla viol<strong>en</strong>ce dans votre vieconjugale ! Cela n’ira qu’<strong>en</strong>s’aggravant. Ne fermons pas lesyeux sur une pratique pluscourante que l’on croit. FV.Commerceéquitable etorganisationsde producteursVirginie Diaz PedregalEd. L’Harmattan2006 - 290 p. - 24,50€L’auteure a étudié le commerceéquitable dans les coopératives decaféiculteurs au Pérou, <strong>en</strong>Equateur et <strong>en</strong> Bolivie. Elle montrebi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t le choix d’être<strong>en</strong> coopérative est peut-être plusimportant que le rapport au commerceéquitable. Les coopérativespermett<strong>en</strong>t de créer unedynamique collective, développ<strong>en</strong>tle s<strong>en</strong>s de la démocratie, lepartage des responsabilitésLivreset l’<strong>en</strong>traide. Les organisations decommerce équitable poussantà l’organisation <strong>en</strong> coopérativeont pour cela favorisé ler<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t d’un mouvem<strong>en</strong>tqui a démarré dès les années 50.Mais aujourd’hui le comportem<strong>en</strong>tdes gros réseaux de commerceéquitable tels FLO-International (Max Havelaar<strong>en</strong>tre autres) pose problème <strong>en</strong>provoquant une demande pas siéloignée de celle des multinationalesclassiques. L’auteureprés<strong>en</strong>te de nombreuses étudesinternes aux réseaux de commerceéquitable ou externes ets’interroge sur la dép<strong>en</strong>dancecroissante que ces réseaux mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> place <strong>en</strong>tre la demandedu Nord et la production du Sud.Virginie Diaz Pedregal aprèsavoir relevé de nombreuseslimites du système, prés<strong>en</strong>te lescritiques faites à ce commerceéquitable : la critique néo-libéralequi estime que ce “marché protégé”finit par nuire au marchéglobal et donc, selon eux, auxproducteurs ; la critique écologiste— développée notamm<strong>en</strong>tdans S!l<strong>en</strong>ce — qui dénonce lescircuits longs de commercialisationcoûteux <strong>en</strong> énergie et doncdestructeurs de la planète… doncdes conditions de vie du Nordcomme du Sud ; la critique sociopolitiquequi dénonce les termesdu commerce Nord-Sud qui met<strong>en</strong> situation de dép<strong>en</strong>dance lesproducteurs au détrim<strong>en</strong>t de leursécurité alim<strong>en</strong>taire. Ces dernierspos<strong>en</strong>t la question d’une interv<strong>en</strong>tionpar le politique, <strong>en</strong> contrantles <strong>en</strong>vies de l’OMC, <strong>en</strong> garantissantles termes de l’échange… aulieu de s’épuiser à promouvoir uncommerce marginal vis-à-vis deséchanges mondiaux. Un livre quiprés<strong>en</strong>te de manière équilibréeles nombreux débats <strong>en</strong> cours,de quoi approfondir largem<strong>en</strong>tla question. MB.Résistancesiraki<strong>en</strong>nesContrel’occupation,l’islamismeet le capitalismeCoordonnépar Nicolas DessauxEd. L’Échapée,coll. Dans la mêlée2006 - 176 p. - 10€Quel est le niveau d’informationauquel nous avons eu accèsdepuis le décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t de laSILENCE N°347 Juin 200751


Livresguerre <strong>en</strong> Irak ? Quelles sont lesvoix qui nous sont parv<strong>en</strong>ues ?A la lecture de cet ouvrage collectifc’est tout un monde de respect,de droits de l’homme et derésistances qui se dévoil<strong>en</strong>t (!).Le combat commun <strong>en</strong>tre tousces mouvem<strong>en</strong>ts : le départ destroupes d’occupation. Il apparaîtclairem<strong>en</strong>t qu’une démocratie <strong>en</strong>Irak ne sera possible qu’aprèscette libération. En effet aujourd’huiles extrémistes, religieux etnationalistes, ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la populationsous la contrainte des armes.Pour cela, point de programmepolitique si ce n’est l’indép<strong>en</strong>dancede leur pays. Cet argum<strong>en</strong>tsert de parav<strong>en</strong>t à leurs activitésmafieuses. À côté de nombreusesorganisations lutt<strong>en</strong>t pourla liberté syndicale, le droit desfemmes, l’éducation… Mais lesforces armées contre l’occupationprofit<strong>en</strong>t allègrem<strong>en</strong>t de lasituation et tout autre discoursque le leur est couvert par lesballes. L’Irak occupé connaît laguerre civile. Et, si l’occupationcontinue, l’Irak libéré connaîtraune nouvelle dictature. Sauf sila société civile alternative réussità se faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. JP.L’isolationphoniqueécologiqueMatériaux etmise <strong>en</strong> œuvreJean-Louis BeaumierEd. Terre Vivante (38 M<strong>en</strong>s)2006 - 160 p. - 27€L’isolation phonique est unesource de bi<strong>en</strong> être au quotidi<strong>en</strong>.Que ce soit pour limiter les bruitsv<strong>en</strong>ant de l’extérieur comme ceuxprov<strong>en</strong>ant des activités de lamaison. Cet ouvrage nous prés<strong>en</strong>teles matériaux qui peuv<strong>en</strong>t êtreutilisés, leur mise <strong>en</strong> œuvre(la plupart à la portée de toutun chacun) mais égalem<strong>en</strong>tleur niveau d’isolation selonla technique employée. En effet,un même matériau peut êtreinstallé de manière différ<strong>en</strong>te,<strong>en</strong> plusieurs couches, <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec d’autres matériaux…Chacun à la lecture de ce guidepratique et technique, illustré d<strong>en</strong>ombreux schémas d’installation,pourra ainsi choisir la meilleureoption pour régler le problèmesonore auquel il est confronté :d’un bruit sonore ambiantdû à la circulation, au voisinage,à la volonté de construire unepièce insonorisée dans sonhabitation (pour un mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>par exemple). Il y a pléthorede solutions et ce pour toutesles bourses. JP.Fruitiersau jardin bioAlain PontoppidanEd. Terre Vivante (38 M<strong>en</strong>s)2007 - 206 p. - 23€Dans ce livre richem<strong>en</strong>t illustré,l’auteur prés<strong>en</strong>te d’abord lesconditions pour réaliser un vergerdans son jardin : choix des sols,des espèces, dates de plantation,greffage, taille… La deuxièmepartie du livre donne des conseilsespèce d’arbre par espèced’arbre. Une bonne introductionà la question qui donnera <strong>en</strong>vieà ceux et celles qui ont un peu deterrain d’y planter des arbreset des arbustes… avant decompléter avec des livres plusspécialisés. MB.La caravane des oubliésThierry PérisséEd. ACL (Lyon)2006 - 166 p. - 12€Gilou, SDF, fait la manche et boit, r<strong>en</strong>contre d’autres compagnonsd’infortune, passe par la case prison… On plonge dans les méandres dela marginalisation, avec une multitude de détails plus ou moins sordides.Une simple partie de belote avinée nous <strong>en</strong>traîne bi<strong>en</strong> loin de celle d’unPagnol ! Il est des récits de vagabondages plus <strong>en</strong>thousiasmants.Ici l’histoire semble finie, l’espoir disparu. L’auteur explique qu’ils’est appuyé sur un travail fait avec ces oubliés. C’est noir, mais c’estla réalité. MB.Les petits hommes d’AbidjanJean-Marie VillemotEd. Payot, coll. Rivages/noir2006 - 334 p. - 8,50€En Côte d’Ivoire la guerre civile est prochequand le prêtre Brigand se r<strong>en</strong>d à Abidjanpour une visite à une femme âgée qui semeurt. Il est à peine arrivé qu’une sériede meurtres débute et il va se retrouver trèsrapidem<strong>en</strong>t au cœur de l’affaire pol<strong>ici</strong>ère.Sous fond historique des derniers troubles<strong>en</strong> Côte d’Ivoire, l’auteur nous invite à une<strong>en</strong>quête un peu tirée par les cheveux aucours de laquelle il va t<strong>en</strong>ter de mettre <strong>en</strong>avant les sempiternels reproches que l’onpeut faire au système si justem<strong>en</strong>t nomméde Françafrique. On y découvre la culture ivoiri<strong>en</strong>ne, un peu, le rôle de laR O M A N SSILENCE N°347 Juin 200752France, tout cela dans un style littéraire qui n’amène pas grand chose auroman et pas suffisamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagé pour <strong>en</strong> faire un ouvrage politique.Un survol de la situation africaine, des comportem<strong>en</strong>ts humains (françaiset ivoiri<strong>en</strong>s) pour au final unehistoire qui peut être une bonne introduction aux relations de la Franceavec la Côte d’Ivoire. JP.La fille qui rêvait d’un bidond’ess<strong>en</strong>ce et d’une allumetteStieg LarssonEd. Actes Sud2006 - 652 p. - 23€Le livre s’ouvre sur une scène étrange :une fille attachée sur un lit rêve d’avoirun bidon d’ess<strong>en</strong>ce et une allumette pourinc<strong>en</strong>dier son tortionnaire. Une scène forte quihantera le lecteur longtemps avant de compr<strong>en</strong>drele pourquoi de cette scène.Deux héros avanc<strong>en</strong>t <strong>ici</strong> <strong>en</strong> parallèle :d’une part Lisbeth Salander, amoureusedes mathématiques et hacker <strong>en</strong> informatique,de l’autre Mikael Blomkvist, journaliste auMillénium, revue qui s’apprête à publierun dossier sur la traite des femmes v<strong>en</strong>ues des pays de l’Est. Lorsquedeux jeunes journalistes de la revue sont assassinés, tout porte à croireque Lisbeth est la coupable. Alors que la police se lance à sa suite,Mikael Blomkvist reste persuadé de son innoc<strong>en</strong>ce. Un susp<strong>en</strong>se haletantqui permet au passage de dénoncer bi<strong>en</strong> des manipulationssur la prostitution <strong>en</strong> Suède. Le nombre de pages peut faire peur :rassurez-vous, si vous comm<strong>en</strong>cez, vous ne vous arrêterez plus. FV.


La JungleUpton Sinclairet Peter KuperEd. Rackham2006 - 30 p. - 14€Remarquable mise <strong>en</strong> dessin d’un livredes années 30 sur le monde industrieldans la région de Chicago, avec l’exploitationà outrance, l’apparition des syndicats… dansla jungle du capitalisme. Très beau graphismepour une histoire brute et cruelle. MB.RosangellaKia OraOllivier Jouvray,Virginie Ollagnier-Jouvray et EfaEd. V<strong>en</strong>ts d’Ouest2007 - 56 p. - 13€Alors qu’une bagarre éclate dans la courde l’école, la maîtresse décide de racontersa jeunesse aux élèves. Nous sommes <strong>en</strong>Nouvelle-Zélande au début du vingtième siècle. Les Maoris ont le plusgrand mal à survivre au sein de l’empire colonial britannique. Un investisseurpropose au jeune parti maori d’<strong>en</strong>gager une troupe de danseurstraditionnels pour organiser une tournée de représ<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> Europe…L’héroïne arrivera à partir avec ses par<strong>en</strong>ts, pour se retrouver exhibéedans une exposition universelle comme des “monstres”. Le premiertome se conclut sur le départ du bateau pour l’Europe. Une bonnerecherche historique pour r<strong>en</strong>dre compte au plus juste de la conditiondes Maoris de l’époque. Un dessin toutefois un peu faible. MB.Eric Corbeyranet Olivier BerlionEd. Dargaud2007 - 84 p. - 15€Rosangella vit seuleavec ses trois <strong>en</strong>fants.Elle s’occupe d’unmanège placé surle parking d’un grandmagasin où elle faitconnaissance avec Jo, un vigile.Une histoire d’amour pourraitr<strong>en</strong>aître… mais c’est à cemom<strong>en</strong>t-là que revi<strong>en</strong>t Max,son ex-mari, qu’elle a quitté aprèsavoir été battue par lui p<strong>en</strong>dantdes années. Il vi<strong>en</strong>t off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>tpour fêter les 18 ans de sa fille.Une histoire fort bi<strong>en</strong> construitequi dénonce avec justesse lesviol<strong>en</strong>ces conjugales et qui,malgré tout, se termine bi<strong>en</strong>. FV.Les fondusdu portableCaz<strong>en</strong>ove, Richez, SaiveEd. Bamboo(Charnay-lès-Mâcon)2007 - 48 p. - 9,45€Le téléphone portable suscite bi<strong>en</strong>des idées pour les scénaristes deBD. En att<strong>en</strong>dant la publication<strong>en</strong> album d’Allo t’es où deLindingre et Lefred-Thouron,prépublié dans Fluide glacial,qui dénonce très intelligemm<strong>en</strong>tles travers de civilisation liésà ce gadget, on peut lire LesBidochon us<strong>en</strong>t le forfait de Binet(éd. Fluide Glacial), le premierdu g<strong>en</strong>re ou découvrir cett<strong>en</strong>ouvelle BD, Les fondus duportable, d’un niveauhumoristique moindre. Dans cettedernière, cela s<strong>en</strong>t un peu trop leremplissage rapide pour profiterd’un créneau commercial. Dessinhyper-classique, gags faciles.On sourit, mais sans plus.Trop g<strong>en</strong>til. MB.Bouclierhumain,tome 2Xavier Bétaucourt,Amara Sellali,Dominique H<strong>en</strong>nebautEd. Bamboo(Charnay-lès-Mâcon)2005 - 48 p. - 12,90€Le premier tome de cette histoireréelle racontait la volonté dejeunes de s’opposer concrètem<strong>en</strong>tà la m<strong>en</strong>ace de guerre <strong>en</strong> Irak <strong>en</strong>se portant volontaire pour dev<strong>en</strong>irbouclier humain à Bagdad. Lepremier tome finit sur le premierbombardem<strong>en</strong>t américain, le 20mars 2003 à 5h35. Nous retrouvonsAmara dans un abri sous unec<strong>en</strong>trale électrique et nous découvronscomm<strong>en</strong>t la vie s’organise<strong>en</strong>tre les bombardem<strong>en</strong>ts de lacapitale. Amara essaie de photographieret de filmer les massacresde civils, mais se feradétruire ses pellicules par unepatrouille américaine alors qu’ellecherche à rejoindre une premièrefois la Syrie. Elle finira par réussirà sortir du pays avec des militantshumanitaires, fin du deuxièmevolume. Témoignage remarquablede l’ambiance de fin derègne de Saddam Hussein, avec ledoute politique qui apparaît peu àpeu, témoignage de la sauvagerieaméricaine. Espérons une suiteavec la guerre d’aujourd’hui quidétruit chaque jour un peu plusl’Irak sans que l’on voie comm<strong>en</strong>tles Etats-Unis pourrai<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> sortir.MB.La France a peurNic Oumouktome 2Manu Larc<strong>en</strong>etEd. Dargaud2007 - 48 p. - 9,80€Après le réjouissant Total soukpour Nic Oumouk, Manu Larc<strong>en</strong>etcontinue dans la même veine. Cedeuxième volume s’ouvre sur desémeutes <strong>en</strong> banlieues. En uneseule planche, Larc<strong>en</strong>et démonteavec jubilation le rôle des médias.Notre jeune héros n’a pas de veineet se voit offrir un sac <strong>en</strong> pleinecharge de CRS, sac qui conti<strong>en</strong>tdes cocktails molotov. Un flagrantdélit plus tard, il est condamné àdes “travaux d’<strong>en</strong>terré général” etdécouvre qu’au-delà la banlieue,il existe “la province”. Chargéd’aider un paysan bio à sauverson kebab bio de la concurr<strong>en</strong>ced’une grande chaîne de malbouffe,il provoque quelques catastrophesdans la ferme, se heurte à despoules rétives et met <strong>en</strong> échec unprojet de clônage OGM. Larc<strong>en</strong>etdérape un peu sur l’histoire : onne sait plus si on est dans sonautre série Le retour à la terre oudans celle de son scénariste Jean-Yves Ferri qui dessine par ailleursAimé Lacapelle dont les poulessont aussi intellectuelles que danscette BD. Réjouissant quandmême. MB.B.D.Une demidouzained’elles,Ugoline SaineAnne Baraouet Fanny Dalle-RiveEd. L’Association2007 - 32 p. - 6€Ugoline Saine va être maman !En tr<strong>en</strong>te-deux pages, les auteuresnous emmèn<strong>en</strong>t dans les méandresd’une maternité, avec la hiérarchiede la souffrance (depuis la césari<strong>en</strong>nede confort à l’épisiotomiesans péridurale), les conseilscontradictoires, les horaires inhumains,le père qui fait ce qu’ilpeut, la mère qui s’interroge surles mystères de la montée delait… Les auteurs poursuiv<strong>en</strong>t <strong>ici</strong>,avec ce cinquième volume, unegalerie de portraits.Dans unstyle ligne claireparfaitem<strong>en</strong>t maîtrisé,un véritabletour de la questiontraité avec brio.Un guide de lamaternité pourtous les futurspar<strong>en</strong>ts ? MB.Beyrouth,juillet-août2006Maz<strong>en</strong> KerbajEd. L’Association2007 - 150 p. - 25€Maz<strong>en</strong> Kerbaj, mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>, està Beyrouth le 14 juillet 2006,premier jour des bombardem<strong>en</strong>tsd’Israël sur le pays. Il ouvre alorsun blog sur internet et publie desdessins et des réflexions au furet à mesure du déroulem<strong>en</strong>tde la guerre. Même s’il affirmeà plusieurs reprises que ceci estune démarche artistique et nonpolitique, ces petits dessins publiésp<strong>en</strong>dant un mois et repris <strong>ici</strong>dans un ouvrage, <strong>en</strong> dis<strong>en</strong>t longsur l’absurdité de la guerreà résoudre les problèmes, surles conséqu<strong>en</strong>ces pour les civils…Un mois et 1000 civils <strong>en</strong>terrésplus tard, Israël estime avoiratteint ses objectifs (?) et lesbombardem<strong>en</strong>ts s’arrêt<strong>en</strong>t.Prévoyance de l’auteur qui press<strong>en</strong>tdéjà que cela rouvrira lesplaies <strong>en</strong>tre Libanais et qu’uneautre guerre se prépare.Surpr<strong>en</strong>ant au premier regardpuis <strong>en</strong>voûtant. FV.SILENCE N°347 Juin 200753


LivresC . D .Corrida: BastaFlac, BP 16,34301 Agde cedex.2007 - 5 titres 19’7€ (franco) dons appréciés.L’idée semble séduisante.Consacrer un cd à la lutte contrela corrida. A travers cinq plagesla Flac (Fédération de liaisonanti-corrida) dénonce la boucherieque représ<strong>en</strong>te la tauromachie.Le résultat est par contre un peudécevant. Les deux chansons,malgré la bonne volonté del’auteur-compositeur, sont peupassionnantes. Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite un<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’un juge, M. Charollois,déf<strong>en</strong>seur de la cause animale,lors d’une émission d’une radiolocale dans le Midi, puis un textepugnace lu avec conviction, et<strong>en</strong>fin des témoignages d’<strong>en</strong>fantsau langage très actuel.Le discours est certes radicalpour “ne plus tolérer l’intolérable”,pour demander l’abolitionimmédiate et définitive de cet“archaïsme sanglant”, de cesadisme, <strong>en</strong> France comme danstoute l’Europe. Mais, sans tropNOUS A VONS ÉGA LEMENT REÇU■ La guerre secrète des OGM, Hervé Kempf, éd. Seuil/Points sci<strong>en</strong>ces, 2007,340 p. 9€. Réédition <strong>en</strong> poche du livre initialem<strong>en</strong>t paru <strong>en</strong> 2003 et réactualisépour le coup. Une histoire vue des deux côtés : des sci<strong>en</strong>tifiques qui croi<strong>en</strong>tpouvoir apporter un progrès a u monde, des opposants de plus <strong>en</strong> plus nombreuxdevant une technique qui ne semble pas avoir beaucoup d’utilité à de raresexceptions près. Un livre peu cher pour avoir l’ess<strong>en</strong>tiel des <strong>en</strong>jeux du débat.■ La peste monothéiste, Cyrille Gallion, éd. Libertaires (17190 Saint-Georgesd’Oléron),2007, 130 p. 12€. Selon l’auteur, on assiste à un retour de l’ordrereligieux à partir de l’affrontem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les religions monothéistes. Il plaidedonc <strong>ici</strong> pour un r<strong>en</strong>ouveau du combat pour l’athéisme et pour la laïcité.■ Les jardins et la pluie, Nigel Dunnet, Andy Clayd<strong>en</strong>, éd. du Rouergue(12035 Rodez), 2007, 192 p. 30€. Après un précéd<strong>en</strong>t livre sur les toitsvégétaux, les auteurs propos<strong>en</strong>t <strong>ici</strong> la réalisation de jardins ne nécessitant pas oupeu d’arrosage : récupération des eaux de pluie, stockage et drainage naturels…Richem<strong>en</strong>t illustrés de photos de jardins pas à la portée de la première boursev<strong>en</strong>ue, par contre très bi<strong>en</strong> fait pour des collectivités.■ Solidarité internationale, répertoire des acteurs, Commission coopérationdéveloppem<strong>en</strong>t, éd. Ritimo, 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris, 2007, 234 p.10€. Prés<strong>en</strong>tation de 400 associations de développem<strong>en</strong>t.■ Dégustez les plantes sauvages, François Couplan, éd. Sang de la Terre,2007, 270 p. 25€. De très nombreuses plantes sauvages comestibles et courantessont prés<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> photos, suivi d’un panel de recettes pour les accommoderà votre goût.■ Panique à l’Impérial Palace, Michel Cavallo, éd. Asile, 59, route desFrassettes, Ferrières, 74370 Pringy, 2007, 250 p. + 1 CD musical, 23€.Tous les soixante-huitards ne sont pas dev<strong>en</strong>us des bobos : certains ont continué às’amuser bi<strong>en</strong> au-delà des limites. Ce livre-témoignage raconte comm<strong>en</strong>t de 1968à 1975, l’Annecy Jazz action a provoqué une effervesc<strong>en</strong>ce dans la ville savoyardeet au-delà. L’auteur, acteur, raconte avec précisions ces heures folles…qui ne demand<strong>en</strong>t qu’à se reproduire <strong>ici</strong> ou ailleurs.■ La ligne d’horizon, François Partant, éd. La Découverte/Poche, 2007,234 p. 9€. Vo<strong>ici</strong> <strong>en</strong>fin disponible <strong>en</strong> livre de poche l’un des livres fondam<strong>en</strong>tauxde la critique du développem<strong>en</strong>t, source d’inspiration de l’association du mêm<strong>en</strong>om, association qui par ses colloques et ses publications a grandem<strong>en</strong>tcontribué à faire évoluer la p<strong>en</strong>sée alternative vers l’objection de croissance.■ Alzheimer, parkinson, Patrick Wolf, éd. Grancher, 2007, 240 p. 18€.L’alim<strong>en</strong>tation semble jouer un rôle important dans le décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t de ces deuxmaladies. Un guide pour éviter les maladies et pour éviter leur évolution si ellessont déjà déclarées.■ Nucléaire : le débat public atomisé, Marie Masala, éd. L’Harmattan, 2007,230 p. 21,50€. Si certains pro-nucléaires avanc<strong>en</strong>t avec de gros sabots (comme“V<strong>en</strong>ts de colère”, la SFEN, par exemple), <strong>ici</strong>, c’est beaucoup plus subtil etintellig<strong>en</strong>t puisqu’on y décortique les échanges autour du débat public sur l’EPRet que l’on essaie de nous montrer que l’on pourrait faire le scénario Négawatt<strong>en</strong> y ajoutant ‘seulem<strong>en</strong>t’ quatre nouveaux réacteurs nucléaires. Manifestem<strong>en</strong>t,l’auteure connaît bi<strong>en</strong> les pro et les anti… mais ne peut s’empêcher d’affirmerdes choses comme “le seul CO 2 rejeté par une c<strong>en</strong>trale nucléaire provi<strong>en</strong>t dela respiration des g<strong>en</strong>s qui y travaill<strong>en</strong>t” : c’est vrai, il n’y aucun transport pouram<strong>en</strong>er le combustible des mines africaines au réacteur <strong>en</strong> passant par toutesles étapes intermédiaires !savoir d’où vi<strong>en</strong>t la gêne, l’<strong>en</strong>semblea du mal à emporter notrecons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t. MJ.Grand chahutcollectifCollectif de mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>spas rangésTél : 04 75 25 74 56,grandchahut@free.frComme souv<strong>en</strong>t dans la musiqueexpérim<strong>en</strong>tale, il y a les bonsmom<strong>en</strong>ts et les passages plusdiff<strong>ici</strong>les à écouter. Cet <strong>en</strong>sembl<strong>en</strong>e déroge pas à la règle. Mais,parmi ces improvisations, il estrassurant de retrouver de multiplesréfér<strong>en</strong>ces et influ<strong>en</strong>ces.Humour, histoires saugr<strong>en</strong>ues,écritures et bruitages surpr<strong>en</strong>ants,voix subtiles, instrum<strong>en</strong>ts etthèmes hétéroclites, tons très cuivrés,ballades insolites, galopsimaginaires, jalonn<strong>en</strong>t cet opusà la création riche et ouverte. Letout est complété par deux vidéos.Alors, même s’il faut certainem<strong>en</strong>tplusieurs écoutes pour bi<strong>en</strong>s’<strong>en</strong> imprégner, il est exquis de selaisser surpr<strong>en</strong>dre par l’univers dece “grand chahut collectif”. MJ.ABCdes chantsd’oiseauxStudio les 3 becsDomaine du Boulon,07800 Saint-Laur<strong>en</strong>t2006 - 2 cd de 70 mnchacun - 30€Partez à la découverte du chantdes oiseaux. Qui sont ces oiseauxque l’on r<strong>en</strong>contre à la campagne,dans les bois, au bord d’une rivière,d’un étang, <strong>en</strong> ville, dans unvillage, à la montagne ? Le premiercd donne les noms <strong>en</strong> mêmetemps que le chant dans le milieunaturel de plus de 50 d’<strong>en</strong>tre eux.Dans le deuxième, il n’y a que leschants. Il permet de tester sesconnaissances.Un coffret illustré par l’inévitableet remarquable Alexis Nouailhat,donne quelques informationssur l’utilisation des cd, sur cesoiseaux, leurs lieux de vie,les façons de les reconnaître,leurs chants.Les <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts sontimpeccables, les textes agréables,didactiques et clairs. MJ.ComboQuilombocontactcomboquilombo@free.frgratuitL’album <strong>en</strong> lui-même vautle détour. C’est du bon blues.Les ballades, comme les airsplus <strong>en</strong>traînants, sont emballantset bi<strong>en</strong> chaloupés. Quant auxparoles, elles s’inscriv<strong>en</strong>t dans unedémarche de rébellion, de luttecontre toute forme de domination.Leur démarche va même plus loinpuisque malgré l’investissem<strong>en</strong>tde nombreuses personnes sur cetalbum, ils ont fait le choix d’êtrediffusés hors des circuits de v<strong>en</strong>teet distribu<strong>en</strong>t leur disquegratuitem<strong>en</strong>t. Artistiquem<strong>en</strong>tc’est agréable. A écouter sansmodération. MJ.Pli ol n<strong>en</strong>iopar Martin & La TalpojEd. Vinilkosmo(31450 Donneville)2007 - 12 titres - 12,67€Martin Wiese, chanteur du groupePersone, propose <strong>ici</strong> des chansonsrock <strong>en</strong> espéranto. Il est aussi ledessinateur de la jaquette.Diff<strong>ici</strong>le de ne pas comparer cetalbum à de la variété. Les airsse veul<strong>en</strong>t mélodieux, mais on selasse vite par manque d’imagination.On att<strong>en</strong>d <strong>en</strong> vain le morceauqui ferait vibrer. Les paroles,réservées aux espérantistes, nesauv<strong>en</strong>t pas ce cd. C’est toujours“Mieux que ri<strong>en</strong>” (traductiondu titre). MJ.54SILENCE N°347 Juin 2007


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Tout usagecommercial est soumis à notre autorisation.Illustrations : Les photos et dessins rest<strong>en</strong>tla propriété de leurs auteurs.N° de commission paritaire :0910 G 87026N°ISSN 0756-2640Date de parution : 2 e trimestre 2007Tirage : 8200 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePerman<strong>en</strong>ce : lundi 10h-12h et 14h-17h✆ 04 78 39 55 33Bureau : Jacques Caclin, Myriam Cognard,Xavier SérédineAdministrateurs : Alexandre Esteban,Mimmo PucciarelliRÉALISATION DE LA REVUEDirecteur de publication :Mimmo PucciarelliSecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Matthieu Barbaroux,Michel Bernard, Guillaume Gamblin,Esteban Montoya, Vinc<strong>en</strong>t Peyret,Mimmo Pucciarelli, Francis VergierDessinateurs : Farine, Jiho, Lasserpe,Mahl<strong>en</strong>Correcteurs : Emmanuelle Pingault, SylvieMichel, Raymond Vignal, Françoise WeitéPhotographes : H<strong>en</strong>ri de Bénazé,Marie Clem’s, Gre<strong>en</strong>peace, Fabi<strong>en</strong>Periskic, Raymond Vignal, Pierre-Emmanuel WeckEt pour ce numéro : Jean-LouisBeaumier, Roland Desbordes, MargueriteDescamps, Françoise Dumont, VéroniqueGallais, Jean-Philippe-Joseph, Jean-PierreJoseph, Elsa Joyeux-Bouillon, DanielJuli<strong>en</strong>, Jean-Marc Luquet, Vinc<strong>en</strong>t Martin,Paulette Mazoyer, Maure<strong>en</strong> de Mey,Baptiste Mylondo, Mireille Oria, JocelynPeyret, Christine Rojewski, Reine Rosset,Survival international, Myriam Travostino,Bernard Valette, François VeilleretteCouverture : Illustration de FarineCommander un anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles. Ils sont à commanderuniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France. Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ , 3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .Numéros régionaux■ 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 4 €■ 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 4 €■ 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Marais poitevin.Kvinpetalo. Le hameau de la Brousse. Maisondu MER 17. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 318-319 Drôme / Ardèche.Terre et humanisme. Tofoulie. Le loup. Jeûneet randonnée. La CRII-Rad. Naître à la maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais.Des jardins dans la ville. La Maison de lanature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Droit au vélo.La Malterie. Laisse ton empreinte. . . . 4 €■ 331 Ariège et Hautes-PyrénéesPhébus Ariège. La Coume. Terre de couleurs.Saveurs d’ailleurs.Village écolo ou écovillage ?Millepatte.Prommata. Equitable. . . . . . . 4 €■ 337 ParisParis à vélo. La Passerelle.Le Picoulet. Bébé<strong>en</strong> vadrouille. Radio libertaire. Le Barbizon.l’UPF. la Piñata. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 342 Var et Alpes-MaritimesFerme du collet. Diables bleus.Eccomondo.Corr<strong>en</strong>s.Hélichryse. AMAP, Cravirola,Guy Rottier, Ouvert et durable . . . . . . 4 €S’abonner à S!l<strong>en</strong>ceFrance métropolitaine■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 15 €■ Particulier 1 an 40 €■ Institution 1 an 80 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans 65 €■ Groupés par 3 ex 1 an 100 €■ Groupés par 5 ex 1 an 150 €■ Petit budget 1 an 25 €je règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalVilleFrance : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce,9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04CCP 550-39-Y LyonAutres numéros■ 311 OGM Viol<strong>en</strong>ce marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale. . . . . . . . . . . . 4 €■ 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . . 4 €■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginer unebanque transpar<strong>en</strong>te. Bureautique et économiesd’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>t surla maison qui brûle. La pile à combustible 4 €■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson. Energie :L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire . . . . . . . . . 4 €■ 328 Décroissance, social et emploiTéléphone portable. Economie alternative :Perche Activités, La Péniche . . . . . . . 4 €■ 329 Désobéissance civiqueEcozac à Paris. La maison de l’Ecologiede Lyon.Téléphone portable (2) . . . . . 4 €■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance . . . . . . . . 4 €■ 332 Créons des médias alternatifsRésistance au Lyon-Turin.Faucheurs volontaires.Auroville : une utopie <strong>en</strong> marche . . . . . 4 €■ 334 Terre, terroir, territoireTchernobyl. Autonomadisme contre libéralisme.Dix ans de sevrage radiophonique . . . . 4 €Suisse■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n°25 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 22 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans........... 85 €■ Petit budget 1 an........... 35 €Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Nanotechnologies. . . . . 4 €■ 336 Décroissance : p<strong>en</strong>serla transitionLyon-Turin : Gérard Leras. Mouvem<strong>en</strong>t anti-CPE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox. . . . . . . . 4 €■ 339 Handicap et alternativesSeveso. Action non-viol<strong>en</strong>te. Déboulonneurs.Massage café. Alternative Santé. . . . . 4 €■ 340 Pour des innovations frugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maison desFemmes. Le café du soleil. OK Chorale . 4 €■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable :pratique néo-coloniale ? . . . . . . . . . . 4 €■ 343 Changeons la recherche !Paul Ariès. Révolution et décroissance.Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.. . . 4 €■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole. . . . . . . . . . . 4 €■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies. Décroissance: dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille 4 €■ Dev<strong>en</strong>ons des médias alternatifs, éditions du P’tit gavroche. 2006, 370 p, 10 € (+ 3€ frais de port)Suisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4


LivresOui,nous avonshébergéun terroristede trois ansJean-Marc Raynaudet Thyde RosellEd. Libertaires(17190 Saint-Georges-d’Oléron)2006 - 184 p. 12€“les <strong>en</strong>fants ne sont pasresponsables de leurs par<strong>en</strong>ts”.C’est donc <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avecleurs principes qu’ils ont scolarisé,et hébergé cet <strong>en</strong>fant. C’estce qu’ils ont répété sans cessep<strong>en</strong>dant leur garde à vue. Unebonne partie du livre est aussiconsacrée à prouver que les libertairesn’ont ri<strong>en</strong> à voir avec l<strong>en</strong>ationalisme, la lutte armée. Maisles pol<strong>ici</strong>ers n’aim<strong>en</strong>t pas trop lesg<strong>en</strong>s qui ne r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans uncadre, qui se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de vivreavec leurs convictions et ils leleur ont bi<strong>en</strong> fait savoir. Et pourle petit qui n’a ri<strong>en</strong> demandé, lui,c’est la galère des trajets pourvoir ses par<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>fermés, le chocdes parloirs. Ainsi, aujourd’hui,des personnes peuv<strong>en</strong>t se retrouverarrêtées sans motif, perquisitionnées,interrogées, invectivées,avec tout l’avilissem<strong>en</strong>t et l’inhumanitéqui va avec. Des personnespeuv<strong>en</strong>t être expulsées, car sanspapier.D’où la nécessité d’<strong>en</strong>courager,d’épauler, des structures quireprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une lueur dans lanuit. Certes l’ouvrage est parfoisun peu confus, un peu métaphorique.Mais l’ess<strong>en</strong>tiel, évoqué <strong>ici</strong>à titre d’exemple, demeure :le délire sécuritaire peut frapperTerrifiant. C’est peut-être le motle mieux adapté à la mauvaiseav<strong>en</strong>ture surv<strong>en</strong>ue aux auteursde cet ouvrage, fondateurs et animateursde l’école Bonav<strong>en</strong>ture.Dans cette école libertaire, cecouple a non seulem<strong>en</strong>t scolarisé,mais aussi hébergé p<strong>en</strong>dant deuxans et demi, un <strong>en</strong>fant dont lespar<strong>en</strong>ts étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fait des militantsd’ETA. Après l’arrestationdes par<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> octobre 2004,la police est v<strong>en</strong>ue faire une desc<strong>en</strong>techez eux, un matin de la finnovembre 2004. Car c’est bi<strong>en</strong>connu qui héberge un <strong>en</strong>fant, estforcém<strong>en</strong>t complice des activitésdes par<strong>en</strong>ts ! Au contraire,comme ils le dis<strong>en</strong>t si bi<strong>en</strong>, n’importe qui et à n’importePolitis HS/Sil<strong>en</strong>ce 3/05/07 quel mom<strong>en</strong>t. 16:52 MJ. Page 1L E L I V R E D U M O I STravailler peut nuiregravem<strong>en</strong>t à votre santéAnnie Thébaud-Mony - Ed. La Découverte2007 - 290 p. - 19€Annie Thébaud-Mony, sociologue, directrice de rechercheà l’Inserm, poursuit inlassablem<strong>en</strong>t son travail sur lesconditions de travail et les risques imposés aux travailleurs. Après avoirtravaillé sur le cas de l’amiante et sur la sous-traitance dans le domaine dunucléaire, sujets sur lesquels elle revi<strong>en</strong>t <strong>ici</strong>, elle se p<strong>en</strong>che sur les autresproblèmes de santé observés dans les <strong>en</strong>treprises, notamm<strong>en</strong>t la hausse dessu<strong>ici</strong>des, les cancers professionnels, le harcèlem<strong>en</strong>t moral… L’auteur montr<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t que tout le droit est prévu pour protéger l’employeur et que raressont les procédures jud<strong>ici</strong>aires <strong>en</strong>gagées lorsqu’il y a des “accid<strong>en</strong>ts” oumême des “décès”. Comme elle le dit <strong>en</strong> ouverture du livre : un syndicalistea plus de chance de finir <strong>en</strong> prison <strong>en</strong> arrachant les plants d’une culture ill<strong>ici</strong>teou <strong>en</strong> démontant un MacDo qu’un patron qui laisse mourir ses salariés.Elle rappelle que ceci n’a ri<strong>en</strong> d’obligatoire et qu’une loi de 2004 au Québeca même vu le jour pour classifier les accid<strong>en</strong>ts du travail <strong>en</strong> crime… à la suitede très nombreux accid<strong>en</strong>ts liés à la recherche d’une productivité sans cesseaccrue. A l’aide de nombreux exemples concrets, elle montre l’ampleur duphénomène, développe par exemple les conséqu<strong>en</strong>ces pour les femmes de leur<strong>en</strong>trée dans le monde du travail : les femmes souv<strong>en</strong>t dans des emplois sousqualifiés,subiss<strong>en</strong>t des atteintes psychiques et physiques importantes quiconduis<strong>en</strong>t à des problèmes de santé précoces. Elle s’interroge sur le rôle dela médecine du travail et de l’inspection du travail, de même sur l’aveuglem<strong>en</strong>tparfois évid<strong>en</strong>t des syndicats qui préfèr<strong>en</strong>t sauver des emplois plutôt quesauver la santé. Enfin, elle interroge sur le rôle de la recherche, son domaine,<strong>en</strong> montrant que l’épidémiologie qui permet justem<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> comptel’ampleur de ces phénomènes, est peu développée, jugée coûteuse, mais surtoutdangereuse pour notre système économique. Le risque pour le chercheurest de démontrer la nocivité d’un phénomène et de passer de l’observationà la dénonciation, un pas qu’elle a franchi, non sans problème. Elle terminepar un phénomène contemporain : quand <strong>en</strong>fin, un problème est reconnu <strong>ici</strong>…on délocalise le travail ailleurs, comme cela a été le cas pour l’amiante,interdit <strong>en</strong> Europe, <strong>en</strong>core exploité au Brésil. Un livre percutant qui mériteraitune suite sur le plan syndical et politique. MB.HORS SÉRIE NUMÉRO 45Agir avec les Amapet les distributeursalternatifsBio, équitable ou éthique,quels repèrespour le consommateur?Reportages au K<strong>en</strong>yaet au MexiqueEntreti<strong>en</strong> exclusifavec le fondateurde Max HavelaarCOMMERCE ÉQUITABLEL’empreinte bioEN KIOSQUE JUSQU’À L’ÉTÉ

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