L'indétermination <strong>de</strong> l'interrogation philosophique <strong>de</strong> M. Hei<strong>de</strong>gger questionne d'unepart, la nature complexe et mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> la science et d'autre part, postule laconstitution d'une nouvelle rationalité scientifique à l'aune du pluralisme <strong>de</strong> vérités.En effet, une lecture attentive et critique <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> quelques scientifiques ,nous plonge dans une invitation faite à l'homme qui veut accé<strong>de</strong>r à la sphèrescientifique <strong>de</strong> quitter le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la nature.Ainsi, écrivent-ils,
En somme, la science tente <strong>de</strong> >d'une façon qui,inéluctablement, engendre certaines interrogations relatives à son statut suprême.De ce fait, l'instrumentalisation <strong>de</strong> la connaissance ouvre la voie à la figure mo<strong>de</strong>rne<strong>de</strong> la science contemporaine. Celle-ci désigne alors une représentation déterminée<strong>de</strong> la nature qui s'est construite au cours d'un processus historique propre au mon<strong>de</strong>occi<strong>de</strong>ntal.Mais si d'une part, la science proprement dite est née en Grèce au VIè siècle avantJésus-Christ, d'autre part, les savants grecs ont dû construire un savoir structuré etcohérent sur la nature - une sorte d'idéal d'intelligibilité comme le souligne J. P.Vernant.La nature désigne alors tout ce qui a existé, tout ce qui existe et tout ce qui existera.Ainsi, les savants grecs définissent la nature comme la terre (Empédocle), l'eau(Thalès <strong>de</strong> Millet), l'atmosphère (Anaximène), ou le feu (Héraclite d'Ephèse). La terreest donc mise en mesure (géométrie) et, dans ce cadre, mise à l'épreuve <strong>de</strong> laraison. D'où la naissance d'une certaine vision du mon<strong>de</strong>. Une représentationépistémologique se fon<strong>de</strong> sur la bipartition <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la nature - l'un, sujetpensant; l'autre, objet pensé.On aura compris : la rupture s'ouvre sur le champ d'action <strong>de</strong> la science, avec unecassure ontologique entre l'opinion, connaissance commune (doxa) et la science,connaissance universelle et discursive (episteme).Conséquence : l'apparition <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> nature construira celle <strong>de</strong> la société.Dès lors, si la nature possè<strong>de</strong> ses lois, la cité crée les siennes propres inaugurant ladichotomie juridique droit naturel-droit positif (on y reviendra).Enfin, la séparation absolue entre sujet et objet, ce que Bernard Latour appelle le ou la entre l'homme et la nature vaconsacrer définitivement cette distanciation et ce, en dépit <strong>de</strong> l'émergence d'unenouvelle conception <strong>de</strong> la science, à la lumière du B - Des rapports juridiques <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la natureLes rapports juridiques entre le sujet et l'objet mettent en lumière la naturenécessairement pluraliste du droit car, et comme le dit superbement M. Virally, ledroit n'est pas la chose <strong>de</strong>s juristes. Le droit procè<strong>de</strong> du social. Il est mis àcontribution dans sa dimension normative et régulatrice <strong>de</strong>s rapports sociaux.D'autre part, quoiqu'on dise sur la spéculation du droit, celui-ci apparaît comme unemédiation, un "intermédiaire" qui et qui, <strong>de</strong> ce fait, relie à l'origine parla réflexion (l'expérience et la raison) l'homme à la nature.1 - De la nature pluraliste du droit