Évaluation de l'enseignement dans l'académie de Strasbourg

Fonder une politique des langues sur ces seules données serait évidemment méconnaître lesprofondes transformations qu’a connues l’Alsace ces dernières décennies au plandémographique, sociologique, économique et linguistique. Dans ce dernier domaine, on citeranotamment le recul marqué de la dialectophonie, l’arrivée de communautés d’origineétrangère et de populations venues du reste de l’hexagone, le développement du rôle européende Strasbourg. Ces évolutions tendent à atténuer fortement un certain nombre de spécificitésrégionales et poussent à une diversification de la demande, et donc aussi de l’offre, commenous le verrons plus loin.C’est au croisement de ces influences contraires que se situe actuellement la politiquelinguistique de l’Académie.2.3.2. Une politique qui affiche sa spécificité…Le premier mérite de la politique linguistique de l’académie de Strasbourg est d’affirmerclairement son identité en la fondant sur des bases claires et explicites : il s’agit de « préserveret d’enrichir un patrimoine culturel régional, de favoriser l’apprentissage de la langue duvoisin et du premier partenaire économique de la région et de la France, et de répondre àl’exigence plurilingue d’une région située au cœur de l’Europe » (cf. le projet académique2003-2007). Dans sa mise en œuvre, cette politique prend également appui sur uneconvention signée en 2000 entre l’État et les collectivités territoriales, une originalité del’académie.Il découle de ces principes fondateurs des traits spécifiques qui démarquent fortement lapolitique des langues de l’académie de Strasbourg de celles des autres académies :• un enseignement quasi-exclusif de l’allemand comme première langue, dans leprimaire ;• la possibilité d’apprendre l’allemand et l’anglais en parallèle pour près du tiers desélèves de collège ;• une offre d’enseignement bilingue paritaire français-allemand dans certains secteurs (enprimaire et en collège) avec une « voie régionale » pour la formation des maîtres del’enseignement bilingue ;• des dispositifs d’évaluation institutionnels spécifiques, dont une « mention régionale »pour les élèves de l’enseignement professionnel ;101