Évaluation de l'enseignement dans l'académie de Strasbourg

C’est ainsi que l’extension du dispositif bilangue a été freinée par manque de moyens à larentrée 2005, les collèges des deux départements ayant supporté l’essentiel de l’effortdemandé et n’ayant plus la possibilité de dégager des moyens supplémentaires. Concernant ledispositif bilingue paritaire, le rendement du concours de recrutement de la « voie régionale »réduit progressivement le nombre de contractuels à la charge des collectivités et transfèreainsi les coûts à l’Etat.Le surcoût de la politique des langues dans l’académie de Strasbourg est donc réel 106 .Cependant cette académie se retrouve de fait, et depuis longtemps, avec une priorité : celle dudéveloppement des langues vivantes. De ce point de vue, son dispositif d’apprentissage dedeux langues vivantes, dès la 6 ème , est en avance sur ce qui commence à se dessiner dansbeaucoup d’académies. La particularité, provisoire, n’est donc pas que le dispositif existe,mais qu’il soit pour le moment plus développé qu’ailleurs.Beaucoup de principaux pensent et disent que les moyens des collèges pourraient être mieuxutilisés s’il n’y avait cette situation et que, notamment, les élèves les plus en difficultépourraient alors être mieux accompagnés et les effectifs allégés : ainsi, le collège pourraitmieux remplir sa mission.Le même raisonnement est tenu pour les lycées : parce que deux langues vivantes se sontdéveloppées de manière quasi-obligée (l’allemand, langue « régionale » et du premierpartenaire, et inévitablement l’anglais), les lycéens, n’ayant pas bénéficié d’un choixlinguistique diversifié au collège, sont enclins à suivre massivement une 3 ème langue vivante,en général espagnol ou italien.Un tel raisonnement mérite d'être corrigé dès lors que cette avance de l'académie dansl'enseignement des langues constitue, à l'évidence, un atout pour le développement desaptitudes des jeunes, en termes d’ouverture et d’acquisition, y compris des jeunes endifficulté. Quant à la question des moyens, elle peut être abordée dans une perspective pluslarge.Cette question est en effet réelle et nous paraît justifier, à l'occasion du renouvellement de laconvention signée avec les collectivités territoriales, que soit recherchée une ligne de partagepragmatique et plus équilibrée des charges de chacune des parties, tant sur le plan des moyensfinanciers que sur celui des ressources humaines disponibles 107 . Elle devrait aussi inciterl'académie à tirer le meilleur parti des moyens qu'elle consacre à sa politique des langues(nous reviendrons sur ce point plus loin), comme à s'interroger sur les principes qui fondentaujourd'hui, implicitement ou explicitement, son dispositif global d'allocation des moyens auregard de l'ensemble des grandes priorités affichées.106 Cf. également infra, § 2.6.5.107 cf. Note du recteur relative au 1 er bilan de la convention, 30/05/2006.118