P R O J E T Q U A L I G O U V , C O M P T E - R E N D U D U S É M I N A I R E I N T E R M É D I A I R Ebonnes questions en fonction de cet objectif.Certains arbres sont banals, d’autres ont une grandeimportance (pas seulement pour leur “beauté”). Parexemple, on peut choisir de conserver tel arbre pourson rôle de porte graines en vue de la régénération, cequi implique de “nettoyer” en éclaircissant tout autour,ou bien parce qu’il ne gène pas et présente un potentielintéressant en termes de croissance pour le bois d’œuvre.On pourra en revanche décider de couper tel autrepour des raisons de santé du peuplement, pour favoriserla pénétration de la lumière, anticiper sur un possibledépérissement (par exemple le mélèze, menacé parle changement climatique) ou tout simplement pourrentabiliser la coupe du fait de la qualité de son bois.À l’échelle globale de la parcelle, une coupe deconservation se matérialiserait, par exemple, en favorisantles hêtres, parmi lesquels on trouve les plus vieuxarbres de la parcelle et qui sont garants d’une biodiversitéplus importante.Les forêts du Ventoux sont principalement issues dereboisements de pins sur ce secteur. Peu de coupesd’éclaircie ont été réalisées, ce qui explique que le diamètredes arbres soit limité malgré leur âge (supérieur à100 ans pour beaucoup d’entre eux). La diversificationdes essences est l’aboutissement de la dynamique naturelleavec le retour du sapin pectiné. La parcelle estactuellement classée en régénération. L’ONF prévoit,par conséquent, d’y supprimer le pin à crochet pourfavoriser le hêtre et le sapin et s’orienter vers une gestionen futaie irrégulière. Mais on pourrait aussi imaginerde couper ces derniers pour permettre la régénérationnaturelle du pin en conservant certains porte-graines.Toutefois, cela serait dommage car, outre le coûtPhoto 2 : Breifing de préparation pour l’exercice du martéloscope.3 : Arbres de diamètre supérieur à 15 cm. NB : il faut prélever environ 50 m 3 /ha pour qu’une coupene soit pas trop déficitaire..important du défrichement, la régénération avancée dusapin et du hêtre serait perdue.La masse de bois sur pied 3 est d’environ 160m 3 /ha.Ce n’est pas une zone très productive.Aujourd’hui, l’ONF, conserve certains arbres mortspour l’équilibre naturel (habitat pour les oiseaux et lesinsectes, etc.). Il y a peu, tout arbre mort devait êtreenlevé dans un souci de maintenir l’état sanitaire dupeuplement.Une révision du plan d’aménagement est prévuepour l’an prochain sur ce secteur.Echanges informels durant la circulation des participantsdans la parcelle :Louis-Michel Duhen estime qu’en région méditerranéenne,il y a un déséquilibre entre “eau bleue” (l’eaudisponible pour l’utilisation humaine) et “eau verte”(disponible pour les écosystèmes). Si la forêt consommeune quantité non négligeable de l’eau disponible, ellejoue par ailleurs un rôle très positif sur le cycle de l’eau :écrêtage au moment des inondations, meilleure pénétrationde l’eau dans le sol et les nappes phréatiques,recyclage plus court de l’eau perdue par évapotranspirationdans les grands massifs, occupation du sol la moinspolluante ce qui a un effet bénéfique sur la qualité del’eau.Jean-Michel Pirastru affirme que, contrairementaux idées reçues, le bilan carbone des incendies de forêtn’est pas négatif, car la régénération qui s’ensuit stockerapidement de grandes quantités de carbone.En guise de débriefing, Philippe Bourdenet distribueun document réalisé par Philippe Dreyfus (Institutnational de la recherche agronomique) à partir de donnéesissues de l’exercice d’un groupe précédent sur lemartéloscope et analysées grâce au logiciel de modélisation“Capsis”. Ce dernier permet de visualiser, en fonctiondu type de sylviculture choisie au cours de l’exercice,la structure du peuplement à l’horizon “année n +40 ans”, et ainsi de débattre de la pertinence des choixstratégiques retenus par chaque groupe. Il a toutefoisété adapté au contexte local car la version originale nefonctionne pas pour certaines essences (pin à crochetnotamment) 4 .4 : Une simulation du même type sera réalisée sur la base des résultats fournis par les participantsde la visite grâce à un modèle simplifié (tableur Excel) basé uniquement sur la dendrométrie. Cemodèle est facile d’utilisation, mais il ne prend pas en compte certains éléments influents sur lacroissance des arbres comme la biodiversité, par exemple. Le programme FIF ENGREF, développépar l’Ecole nationale du génie rural, des eaux et de forêts, permet de prendre en compte de multiplesparamètres, mais il est d’une extrême complexité.4
V I S I T E D E T E R R A I N S U R L E M O N T V E N T O U XArrêt n° 2 : problématiques de protection desespèces et des habitats, exemple d’un site Natura2000 et de la station de ski du Mont Serein (alt.1500 m),Ce site permet d’illustrer, de façon simplifiée, deuxproblématiques non forestières importantes sur leMont Ventoux, à savoir la fréquentation touristique etles enjeux de protection de l’environnement (Natura2000, programme LIFE).Anthony Roux, du Syndicat mixte d’aménagementet d’équipement du Mont Ventoux (SMAEMV), animela gestion de la réserve de biosphère du Mont Ventouxet du site Natura 2000. Il nous présente la problématiquelocale.Le Mont Serein héberge la Vipère d’Orsini, espèceprotégée au niveau communautaire affectionnant lesmilieux ouverts rocailleux (pelouses sèches, landes àgenévrier, lapiaz…). L’espèce est actuellement menacéepar la fermeture du milieu. Des opérations de réouvertureont été conduites dans le cadre de Natura 2000 etdu programme LIFE. Une étude est en cours pourconfirmer si l’espèce se réinstalle. Jean-Pierre Baron(spécialiste de l’espèce, professeur à l’Ecole normalesupérieure de Paris) suit la population par capture chaqueannée depuis plus de 30 ans. Des éleveurs se sontengagés, dans le cadre des “contrats Natura 2000 agricoles”,à faire pâturer chaque année leurs troupeaux surle site afin de maintenir l’ouverture du paysage.Les pistes de ski de la station du Mont Serein sontimplantées sur des forêts communales non soumises aurégime forestier. Philippe Bourdenet explique que certainespistes étaient parsemées d’appointementsrocheux. La direction de la station a décidé de les fairebroyer. Une concertation avec J-P Baron, leConservatoire-études des écosystèmes de Provence(CEEP), l’ONF et d’autres acteurs a abouti à desactions évitant les nuisances pour la vipère.D’autre part, la station souhaite recentrer sonréseau de pistes. En accord avec les acteurs locaux, unenouvelle piste a donc été ouverte en zone moins pentue,tandis que la piste la plus excentrée et pentue a étéabandonnée depuis 10 ans : la régénération y est déjàbien visible.D’autre part, une partie du site a été mise en défens(arrêté de protection de biotope dont la zone centrales’étend du Mont Serein jusqu’au sommet du Ventoux)pour la protection de la Vipère d’Orsini (interdiction deretourner les pierres, de camper, de cueillir les fleurs…),et des aménagements ont été réalisés (barrières limitantl’accès d’engins motorisés, panneaux explicatifs et desensibilisation à l’attention des touristes). La zone est,en effet, très visitée, notamment dans un contexte où lastation de ski tente de diversifier son offre en l’élargissantà des activités hors saison. Plus généralement, lesite du Mont Ventoux est très fréquenté sur sa partiesommitale (cf. dossier des participants).Concernant Natura 2000, le site est dirigé par uncomité de pilotage, qui regroupe les différents acteurs(administrations, associations, gestionnaires…) et unconseil scientifique qui regroupe des experts en sciencesnaturelles et humaines. On retrouve ces mêmesstructures pour la réserve de biosphère, mais le nombrede participants est plus important pour cette dernièrecar la superficie est plus grande.Pour ce qui est des espèces protégées, toutes ne fontpas l’objet d’un comité de pilotage spécifique, mais ona considéré que la Vipère d’Orsini le justifiait.Une des problématiques locales est la superpositiondes dispositions réglementaires et la multiplicité d’instancesde gestion qui en découle. En effet, le code del’environnement prévoit un comité de pilotage pourchaque site et chaque type/niveau de protection(Natura 2000, Réserve de biosphère, arrêté de biotope…),avec une liste des acteurs qui doivent impérativementy être représentés en proportion constante.Toutefois, on retrouve globalement les mêmes personnesd’un comité à l’autre, ce qui pose des problèmes évidentsde disponibilité.Mario Velamazán se montre particulièrementimpressionné par la complexité et l’investissementnécessaires à la coexistence de toutes ces instances.Des réunions sont organisées en fonction de l’actualitélocale. Par exemple, celui de la Vipère d’Orsini nes’est pas réuni depuis 3 ans car cela n’était pas nécessaire,tandis que celui de Natura 2000 se réunit chaqueannée.Philippe Bourdenet y voit les limites de la gouvernance.La multiplicité des instances entraîne l’absentéismerécurent de certaines institutions qui, bien souvent,ont elles-mêmes insisté pour être associées auxdémarches de concertation. “La gouvernance demandede la rigueur et l’engagement assidu de tous les acteurs”,dit-il.Louis-Michel Duhen demande si le Comité de pilotagedu site Natura 2000 n’a pas un rôle davantageinformatif que décisionnel. Anthony Roux répond quecela dépend des personnes et des actions envisagées.Certaines décisions font consensus, alors que d’autressont âprement débattues.Suite à la rédaction du Document d’objectifs du siteNatura 2000 (référence FR9301580), le Comité de pilotagedésigne un animateur, en l’occurrence le5
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