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c’était tellem<strong>en</strong>t irréaliste que les économistesoff<strong>ici</strong>els ont fini par <strong>en</strong> avoirhonte, sans doute, puisqu’ils ont concoctéun PNUD, Programme des Nationsunies pour le développem<strong>en</strong>t, qui pr<strong>en</strong>d<strong>en</strong> compte certains aspects sociaux (éducation,santé…). Mais ce n’était pas lapeine de tellem<strong>en</strong>t réfléchir<strong>en</strong>tre PIB et PNUDpour ne pas même s’apercevoirqu’ils oubliai<strong>en</strong>tune… broutille : la planète.L’épuisem<strong>en</strong>t des ressourcesnaturelles n’existepas non plus pour ces économistes! On va donc leleur redire <strong>en</strong>core une fois :au rythme de la consommationactuelle, nousexploitons une surface dela planète équival<strong>en</strong>te à unpeu plus de cinq hectares pour unFrançais, un et demi pour un Chinois(mais dans ce pays le temps de l’écrire etc’est déjà dépassé) et l’Etasuni<strong>en</strong> <strong>en</strong> est àdix hectares bushem<strong>en</strong>t non-négociables.Si l’on divise la surface de la Terre par lessix milliards de ses habitants, calcul élém<strong>en</strong>taireà la portée semble-t-il des économistes,on ne peut dépasser 1,9 hectare(il s’agit de la surface totale nécessaire,pas de la seule surface cultivable).Redéfinir des activités conviviales peut éviterle recours au salariat.Nous n’avons pasà déplorer 10%de chômeurs,mais un énormepourc<strong>en</strong>tagede salariés privésde la satisfactionvitale du travail.Bruno GuilleminDans la pratique d’une société t<strong>en</strong>dantà la décroissance, pour stopper ces int<strong>en</strong>ablesexcès de la consommation et <strong>en</strong>p<strong>en</strong>sant que beaucoup de peuples ont,eux, d’énormes besoins vitaux à satisfaire,qu’est-ce que l’on peut faire ? Arrêterimpérativem<strong>en</strong>t toutes les industries dontla production est nuisibleou inutile, des armem<strong>en</strong>taux gadgets. Quel tempsfaudra-t-il, alors qu’il y aurg<strong>en</strong>ce, je ne peux l’évaluerni calculer ce quipourra subsister ou remplacerle mode actuel(agriculture saine obligatoirem<strong>en</strong>t,une forme desoins médicaux noninféodée aux intérêts deslabos, des secteurs d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tstotalem<strong>en</strong>trep<strong>en</strong>sés, la fabrication d’objets indisp<strong>en</strong>sableset réparables, une industrie desénergies r<strong>en</strong>ouvelables, des moy<strong>en</strong>s detransport collectifs ou individuelsdoux…).Tout le travail à fournir fonctionneraitsur la base d’un salaire universel, ainsique beaucoup l’ont proposé et à conditionque les prélèvem<strong>en</strong>ts ou impôts <strong>en</strong>cor<strong>en</strong>écessaires soi<strong>en</strong>t réglés équitablem<strong>en</strong>tpar l’<strong>en</strong>semble de la population et nonplus principalem<strong>en</strong>t par les salariés.Si l’on veut garder le terme d’emploipour l’accomplissem<strong>en</strong>t partagé destâches indisp<strong>en</strong>sables et s’il faut répondreà la question du nombre des “emplois” àpourvoir alors, il y a bi<strong>en</strong> eu quelquesévaluations mais est-ce vraim<strong>en</strong>t possible— et nécessaire ? — d’avancer deschiffres. La seule chose qui me semblecertaine c’est que, passant d’un systèmeéconomique libéral qui ne vise qu’à lasuppression de la main-d’œuvre pouraugm<strong>en</strong>ter les bénéfices, on ne va pasconstater globalem<strong>en</strong>t une diminutionnotable du travail à fournir puisque cettefaçon d’agir sera inversée par la volontéde décroissance. Quelle que soit la quantitéconsidérable des industries supprimées,il y aura un nombre peut-être équival<strong>en</strong>tde choses à faire qui ne l’ont jamaisété parce que non r<strong>en</strong>tables, de nouveauxservices, de la maint<strong>en</strong>ance pour fairedurer etc.“Le social” ne se résumerait plus alors<strong>en</strong> une série de prestations, il devi<strong>en</strong>draitune coopération naturelle. Je compr<strong>en</strong>dsbi<strong>en</strong> que, dans l’esprit des militants de1936, il était nécessaire de r<strong>en</strong>dre la solidaritéobligatoire et codifiée pour quepersonne ne dép<strong>en</strong>de plus d’une charitédisp<strong>en</strong>sée ou refusée. Mais on s’aperçoit àl’usage que l’inégalité a persisté et s’estmême aggravée. Le Courrier internationalde cet été titre sur le modèle social (5). Enpage 12, comparaison <strong>en</strong>tre les systèmesanglais et français et une politique “axéesur le li<strong>en</strong> direct <strong>en</strong>tre le droit aux allocationset l’obligation de chercher du travail”.Juste avant, <strong>en</strong> page 9, “le Fol été dela Riviera” relatait les fêtes de plus <strong>en</strong> plussomptueuses des milliardaires, un étalagede luxe <strong>en</strong>core jamais vu. L’écart <strong>en</strong>tre lesserfs et leurs seigneurs, au Moy<strong>en</strong> âge, mesemble rétrospectivem<strong>en</strong>t moins monstrueux.Car, à l’époque, on avouait clairem<strong>en</strong>tqu’il y avait d’un côté des serfs, del’autre des seigneurs alors que maint<strong>en</strong>antl’<strong>en</strong>semble est classé dans une catégori<strong>en</strong>ommée démocratie.Combattred’une autre manièreCela donne à p<strong>en</strong>ser que l’injusticesociale est à combattre d’une autre manière,sur un autre plan, peut-être <strong>en</strong> cassantce système monétaire où la thésaurisationdevi<strong>en</strong>t une catastrophe. Ne plus rétribuerles placem<strong>en</strong>ts et même adopter unsystème inversé, pénalisant l’arg<strong>en</strong>tconservé au lieu de lui accorder des intérêts,pourquoi pas ?D’aucuns pousseront de grands cris,invoquant l’OMC et les autres instancescontraignantes, on nous ferait “la guerreéconomique”… Bof ! La guerre économiqu<strong>en</strong>e durerait guère, stoppée par l’arrivéeproche de la crise pétrolière. Et toutsystème réfractaire à l’économie de marchépasserait, d’un coup, au rang demodèle.Dans un rythme de travail plus équilibré,non traumatisant, une socialité libéréedevrait apparaître. Je ne sais quand, j<strong>en</strong>e suis pas prophète, mais je p<strong>en</strong>se que ceserait probable.Je suggérais une petite devise à afficherdans sa cuisine, “ Agir sans nuire”,mais sans doute faut-il <strong>en</strong> trouver une àappliquer à l’échelle planétaire. On peutalors repr<strong>en</strong>dre la formule de FrançoisSchneider, pour choisir <strong>en</strong>tre décroissanceou récession .Ou bi<strong>en</strong> celle de Pierre Kropotkinequi date de plus d’un siècle et me sembletoujours bonne : “Faire s<strong>en</strong>tir à l’ouvrierque son cœur bat avec le cœur de l’humanitédans le monde <strong>en</strong>tier. C’est l’espéranceet non le désespoir qui fait le succèsdes révolutions”.Madeleine Nutchey n(5) Le Courrier International n°768, juillet 2005.SILENCE N°3287Octobre 2005

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