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Dossier n° 13 - IRDS

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2LA PRATIQUE DE L’ESCRIME EN ÎLE-DE-FRANCE30 % des licenciés en Île-de-FranceAvec 17 licenciéspour 10 000 habitants,l’Île-de-France estla 1 re région française.(1) La règle de priorité : en cas detouches simultanées, il y a deux possibilités: l’action simultanée (les coups donnéssont annulés pour les deux tireursmême si l’un d’eux a touché une surfacenon valable) et le coup double (les tireurssont départagés en faisant référence auxtrois familles d’actions suivantes : lesactions prioritaires, les actions de reprisede priorité, les actions non prioritaires). Al’épée chaque tireur marque une touche.(2) cf. Les dossiers de l’<strong>IRDS</strong> n° 1, 2, 5,9 et 12.(3) Ce qui en fait la plus importante fédérationd’escrime au monde.En raison de sa légèreté et de sa flexibilité rendantson maniement aisé pour les enfants et lesfemmes qui par le passé n’étaient autorisées àtirer qu’avec cette arme, le fleuret est en généralla 1 re arme enseignée au débutant ce qui expliquece taux de pratique important. De nos jours, il esttoujours conseillé d’apprendre au moins les principesfondamentaux au fleuret, même si les escrimeurspeuvent commencer avec n’importelaquelle des trois armes.Un quart des licenciés franciliens ont fait del’épée leur arme de prédilection. Plus lourde etmoins flexible que le fleuret, elle n’obéit pas àdes règles de priorité (1) contrairement au fleuret etau sabre. Ceci rend les règles de combat similairesaux anciens duels.Dans leur grande majorité, les clubs offrent lapossibilité de pratiquer le fleuret ou l’épée, maisplus rarement le sabre. Ainsi, seulement 15 % deslicenciés franciliens le pratiquent. Il s’adresseprincipalement à des initiés issus de clubs spécialiséscar c’est une arme dont les assauts sont trèsdifficiles à suivre pour des néophytes.L’organisation institutionnelle de l’escrime francilienneLe Comité Régional d’Escrime d’Île-de-France (CREIF) a été créé dans lesannées 80 par la volonté des trois présidents de ligues d’escrime franciliennes(Créteil, Paris, et Versailles), afin de répondre au besoin de coordination et decohérence des actions engagées et une recherche d’efficacité dans l’usage desmoyens disponibles. Le CREIF intervient au profit des clubs et des licenciés poursoutenir et accompagner le développement, la promotion et le rayonnement del’escrime dans la région. Ses missions sont multiples : organisation de compétitionset de stages ; détection de jeunes ; développement de la pratique au profitdu plus grand nombre, et notamment des féminines ; des actions ciblées versles handicapés ; développement de l’escrime artistique ; formation des enseignants,dirigeants et arbitres.Le CREIF mène également des actions au profit des non licenciés telles quel’opération « Découvre Escrime » (exposition itinérante avec initiation), desactions dans les écoles, les Instituts Médicaux Educatifs, les hôpitaux, les prisons,les entreprises…Dimi15/Flickr.comEn plaçant ses trois ligues (cf. Encadré) aux troispremières places, l’Île-de-France arrive très nettementen tête des régions françaises avec un peuplus de 20000 licences pour la saison 2008-2009soit 30 % des licences françaises. Rapportée à lapopulation, l’escrime francilienne occupe égalementla première place avec 17 licenciés pour10000 habitants ce qui est le fait de peu de disciplinesportive (2) . L’Île-de-France est suivie desrégions lyonnaises et Champagne-Ardenne avectoutes deux un taux de pénétration de 12,5.L’escrime est davantage présente à l’est d’un axeCaen-Marseille, avec des taux de pénétration parfoisdeux à quatre fois plus élevés (cf. Carte 1).L’escrime reste depuis 2000, la <strong>13</strong> e disciplineolympique francilienne par le nombre delicences. Elle occupe la deuxième place des disciplinessportives de combat loin derrière le judoet ses 100000 licences (3 e discipline francilienne).Carte 1 - Taux de pénétration et nombred’escrimeurs par ligues en 2009ParisCréteilVersaillesBretagneBasseNormandiePays dela LoirePoitouCharenteAquitaine0 100 kmSource : Fédération Française d’Escrime,saison 2008-2009Taux pour 10 000 habitants :8 11 15 %HauteNormandieCentreLimousinNord-Pasde-CalaisMidi-PyrénéesPicardieAuvergneLanguedocRoussillonUne croissance rythméepar les Jeux OlympiquesChampagneArdennesLorraineBourgogne Franche-ComtéLyonnaisDauphiné-SavoieProvenceCôte-d’AzurNombre de licences :moins de 1 000entre 1 000 et 1 999entre 2 000 et 2 999entre 3 000 et 4 000plus de 4 000AlsaceEn une quinzaine d’années, la FédérationFrançaise d’Escrime a doublé ses effectifs enpassant de 33500 en 1993 à près de 67000 en2009 (3) . Cette importante croissance du nombrede licences n’est cependant pas continue dans letemps (cf. Figure 2). En effet, les années postolympiquessont toutes suivies d’une forte augmentationdes licences (19 % en moyenne), alorsque cette croissance s’interrompt les autresannées (-0,1 % en moyenne).CorseN° <strong>13</strong> - NOVEMBRE 2010


LA PRATIQUE DE L’ESCRIME EN ÎLE-DE-FRANCE3Figure 2 - Évolution du nombre de licencesentre 1993 et 2009 en France70 00065 00060 00055 00050 00045 00040 00035 00030 000JO Athènes :+ 33 %, 6 médaillesdont 3 en or JO Pékin :+ <strong>13</strong> %,4 médaillesJO Atlanta :dont 2 en or+ 25 %, 7 médaillesdont 2 en orJO Sydney :+ 9 %, 6 médaillesdont 1 en or1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009Source: Fédération Française d’Escrime – Les chiffres des licenciés, 2009Lecture du graphique: L’année sportive 2004-2005 recense environ 65000licenciés en France.Ainsi, les bons résultats de la délégation françaised’escrime conjugués à l’apport et l’expositionmédiatique engendrés par les Jeux olympiquesapportent un afflux massif et indispensablede nouveaux adhérents la rentrée suivantl’évènement (4) . Michel Sicard, ancien DirecteurTechnique National d’escrime, soulignait que«l’éclairage médiatique des Jeux olympiques estle meilleur atout pour avoir davantage de licenciés»(5) . Ceci est bel et bien confirmé puisque laplus importante évolution a eu lieu suite aux Jeuxolympiques d’Athènes (+33 % (6) ) où l’escrimefrançaise avait remporté trois médailles d’or.Il est tout de même important de noter que suiteà cette belle envolée du nombre de licences, lesCergyVersaillesNanterreParisBobignyCréteilÉvrytrois saisons suivantes se sont soldées par unebaisse continue des effectifs jusqu’aux Jeuxolympiques de Pékin. Ceci pose la question de lafidélisation des nouveaux licenciés. Ces derniersreprésentent chaque année environ 35 % desescrimeurs. L’offre qui leur est proposée ne semblepas être totalement adaptée à leurs attentespuisqu’ils sont nombreux à abandonner l’escrimedès les premières années. Afin de redynamiserla discipline et de rendre l’évolution deslicences moins dépendante de la performancedes athlètes lors des Jeux olympiques, la fédérationa décidé de s’intéresser à la catégorie des 6-8 ans en développant l’aspect loisir de la disciplineet en créant un nouveau concept d’apprentissage:le «Ludo escrime» (cf. Encadré).Une offre principalement situéedans l’Ouest francilienLa pratique de l’escrime est particulièrementbien implantée (cf. Carte 2) au sein de la ligue deVersailles puisque celle-ci représente près de lamoitié des clubs et des licenciés d’Île-de-France(47 %), et plus particulièrement au sein desdépartements des Hauts-de-Seine (17 %) et desYvelines (14 %). Cependant, le Val d’Oise necompte que 6 % des licenciés. La ligue de ParisCarte 2 - Nombre de licenciés d’escrimepour 10000 habitants en 2009Le « Ludo escrime »Plus ludique que technique,collectif (3 contre 3)et non individuel, le « Ludoescrime » s’appuie sur uneaire de jeu différente (7 msur 7 m), un programmepédagogique adapté et unmatériel révolutionnaire(plastron muni d’une cibleavec des capteurs électroniques,masque à visièretransparente, LEDlumineuse, arme en plastique).L’objectif est, avecun minimum de contraintes,de permettre unapprentissage des fondamentauxcommuns auxtrois armes.MelunNombre de licenciéspour 10 000 habitantsau sein de la commune :10 20 40Equipements :clubs d’escrimelimite de l’agglomération parisienne0 10 kmSources : Comité régional d’Escrimed’Île-de-France / Juin 2009Traitement : <strong>IRDS</strong>(4) Certaines Fédérations n’hésitent pasd’ailleurs à associer leurs objectifs derésultats en compétition avec leursobjectifs d’effectifs de licenciés. LaFédération d’aviron s’était par exemplefixée pour 2008 trois médailles et100 000 licenciés.(5) Propos de Michel Sicard recueilli parSophie Dorgan sur le site internet du quotidienL’Equipe, le 18 août 2008.(6) 2004 fut la seule année où des listesd’attentes furent nécessaires afin desatisfaire la demande.N° <strong>13</strong> - NOVEMBRE 2010


4LA PRATIQUE DE L’ESCRIME EN ÎLE-DE-FRANCESeulement1/3 de licenciésmajeurs.(7) Epéiste française double championneolympique, six fois championne du mondeet une fois championne d’Europe(8) cf. Les dossiers de l’<strong>IRDS</strong> n° 6 : Lapratique sportive des franciliennes, 2009.(9) 73 % des licenciés ont moins de 20ans.(10) Ce kit d’initiation mis en place par lafédération en mai 2009 offre toutes lesgaranties de sécurité pour les enfants(armes en résine, plastrons et masque).(11) cf. Les dossiers de l’<strong>IRDS</strong> n° 5:Tennis : les motivations de la pratique, lesraisons de l’abandon, 2008.regroupe quant à elle 28 % des licenciés tandisque celle de Créteil en compte le quart. Lesdépartements de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis représentent respectivement 7 et 8 %des licenciés témoignant d’une pratique de l’escrimeassez réduite dans l’Est francilien. En s’intéressantaux taux de pénétration pour 10000habitants, on constate au sein même de l’agglomérationdes zones «vides» de licenciés malgréla présence de clubs dans ces secteurs. En effet,le Nord des Hauts-de-Seine (Nanterre,Gennevilliers), une large partie de la Seine-Saint-Denis ainsi que la moitié Sud du Val-de-Marne sont des territoires densément peuplés oùl’escrime pourrait se développer davantage.Historiquement, la ligue de Versailles ainsi quecelle de Paris ont constitué le berceau de l’escrime.Les contrastes sociaux entre les départements(les plus hauts revenus occupant plutôtl’Ouest de la région et les plus modestes l’Est)peuvent également expliquer en partie ces écarts.On retrouve ce même phénomène au sein deParis puisque sur les 41 clubs de la ligue parisienne,29 sont implantés au Sud et à l’Ouest dela capitale contre 12 au Nord et à l’Est. Cetterépartition de l’offre penche en faveur des quartiersles plus aisés. Néanmoins, cette tendances’estompe peu à peu avec l’implantation progressivede clubs dans des quartiers plus populairescomme les 18 e , 19 e et 20 e arrondissements.En moyenne, les 200 clubs franciliens comptentune centaine de licenciés contre 70 il y a 5 ans,mais entre la plus petite structure de 15 tireurs etles 520 adhérents du plus gros club, l’écart estgrand. Des disparités qui mettent en lumière desmodes de fonctionnement et des besoins trèsdivers d’une structure à l’autre.Figure 3 - Pyramide des âges des licenciésd’escrime franciliens en 200976 % 24 %1 6001 3501 100850350600âge400150100Source: CREIF – Fichiers licenciés, 2009Lecture du graphique: 125 hommes sont âgés de 20 ans en 2009.100908070605040302010Portraits des licenciés franciliensDes déséquilibres hommes/femmeset jeunes/adultes importantsLa pyramide des âges des licenciés franciliensfait apparaître deux éléments clés: une proportionde femmes relativement faible (24 %) et unsocle de jeunes tireurs prédominant puisque lesmoins de 15 ans représentent 62 % des licenciés.Avec3/4 de licenciés masculins, l’escrime s’inscritdans la moyenne des autres sports olympiques(71 % d’hommes toutes disciplinesconfondues). Malgré de bons résultats dans lescompétitions, accompagnés de figures emblématiqueset médiatiques telle que Laura Flessel-Colovic (7) , deux facteurs clés dans le développementde la pratique féminine, celle-ci peine à sedévelopper. La discipline historiquementconstruite sur des schémas culturels très masculinsdevra faire preuve d’un dynamisme particulierpour renouveler ses modes de pratique et attirerainsi un plus grand nombre de femmes. Cars’il est démontré par diverses enquêtes que cesdernières aiment aussi les sports de duels et d’affrontements,elles éprouvent très souvent des difficultésà trouver leur place au sein de la plupartde ces disciplines (8) .L’escrime se distingue de nombreuses autres disciplinespar un déséquilibre enfants/adultes particulièrementmarqué (9) et par une proportionimportante de très jeunes licenciés (cf. Figure 3).En effet, 39 % de ces derniers ont moins de 10ans. Le développement du kit « Premièrestouches» (10) et peut-être plus tard du «Ludoescrime»,axés tous deux sur cette tranche d’âge,risque d’accroître un peu plus encore le déséquilibreenfants/adultes. En effet, passé les catégoriesjeunes d’âges, le nombre de licenciés décroîtprogressivement jusqu’à 22 ans, la période entre17 et 25 ans étant une zone de creux de pratiquantscomme pour la grande majorité dessports. Par ailleurs, le taux d’abandon avoisineles 35 % chaque année. Ce chiffre n’est pas propreà l’escrime, le taux étant aux alentours des30 % pour le tennis et de 40 % pour le judo (11) .Un faible retour à la pratique passé 30 ansAlors que l’on observe souvent dans d’autres disciplinesun retour des pratiquants passé 30 ans,l’escrime ne connaît pas ou peu ce phénomène.Seuls 10 % des nouveaux licenciés ont entre 30et 45 ans. Les effectifs restent assez stablesjusqu’à 45 ans, s’en suit une baisse naturelle dunombre de pratiquants avec l’âge, phénomèneconstaté pour de nombreuses disciplines. Il sembledonc que le retour à la pratique reste difficileN° <strong>13</strong> - NOVEMBRE 2010


LA PRATIQUE DE L’ESCRIME EN ÎLE-DE-FRANCE5et peu fréquent. Seulement 25 % des licenciésayant abandonné l’escrime reprendront unjour (12) . En comparaison, ce chiffre est d’environ46 % pour le tennis.Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène:l’escrime est une discipline marquée par lecôté chevaleresque qui séduit les enfants maisauquel les adultes ont plus de mal à s’identifier età passer le pas de la salle d’armes; plus que dansd’autres disciplines, il semble difficile pour unparent de combattre contre son enfant. Augmenteret diversifier l’offre proposée aux catégoriesd’adultes pourrait-être un moyen de dynamiser lapratique de ces classes d’âges, en mêlant pratiqueloisir et développement de l’escrime artistique,ainsi qu’en donnant plus de place à l’aspect relationnelet convivial au sein du club.Les différentes formes de pratiqueLa pratique scolaire et universitaireDe la maternelle jusqu’à l’université, l’escrimefrancilienne est partout présente. Ces dernièresannées, l’escrime a été plébiscitée par les enseignantsen école primaire principalement pourl’accompagnement éducatif et l’école ouverte. Àl’aide d’un matériel adapté à l’enfant (le kit«Premières touches») non dangereux, la pratiquede l’escrime à l’école, et notamment chez les plusjeunes, est devenue un jeu d’enfants que lesenseignants non spécialistes peuvent s’approprierplus facilement. En effet, les enseignants quis’appuient sur le guide «L’escrime à l’école primaire»(DVD + guide méthodologique) sont àmême d’enseigner un cycle de 6 à 12 séancesavec des classes de CE2 à CM2. Ainsi ce sontenviron 3000 enfants qui ont pu s’initier à l’escrimel’an dernier. A titre d’exemple, les sixclasses de CM1 d’un arrondissement parisien onttoutes suivies 6 séances d’1h30 au sein des sallesd’armes du Cercle Militaire et de Paris Escrime.En 2009, seulement 62 établissements scolairesen France recensent une association sportiveescrime dans le cadre de l’UNSS. Ceci représenteun total de <strong>13</strong>84 licences (dont 40 % de femmes)faisant de l’escrime la 45 e discipline au sein del’UNSS. À titre de comparaison, le judo est le 38 esport mais compte 3700 licences au sein de 337associations. La première discipline est le handballavec 178500 licences répartis dans plus de4000 établissements scolaires. Il reste donc unemarge de développement très importante pourl’escrime à l’école. Celui-ci passera peut-être parle «Ludo-escrime» pour les collégiens par le côtéludique et collectif qu’il apporte.Concernant la pratique à l’université, pour la saison2008-2009, 350 étudiants pratiquaient l’escrime,dont 24 % de femmes. Tout comme l’évolutiondes licences en club, le nombre d’étudiantsd’inscrits semble également corrélé aux résultatsdes athlètes aux Jeux Olympiques. En effet, l’annéepost olympique est suivie d’une forte augmentationdes inscriptions (+ 25 % en moyenne),puis d’une érosion des inscriptions les annéessuivantes.L’escrime artistiqueLa particularité de l’escrime artistique tient aufait que la notion d’opposition propre à l’escrimesportive disparaît pour laisser place à un partenariat.Les partenaires construisent ensemble unephrase d’armes esthétique et simulent ensuite lecombat en prenant soin d’éviter la touche. Cetteactivité est proche de la cascade et de l’art(comédie, expression corporelle, théâtre). Sapratique en développement est proche de lanotion de spectacle et plait également par sonaspect historique. 4 % des escrimeurs en sont desadeptes mais sa progression est continue. Dansun club, la section escrime artistique apporte un«plus» explique Serge Aubailly (<strong>13</strong>) : «Elle peutorganiser des spectacles et participer ainsi à lapromotion du club».La pratique loisirEncore inconcevable il y a peu, la pratique loisircommence à se développer depuis une dizained’années. L’escrime était auparavant axée exclusivementsur la compétition, et ce pour toutes lescatégories d’âges. Les fichiers fédéraux ne nouspermettant pas de faire la différence entre leslicences loisir et les licences compétition, il est L’escrime artistique comptede plus en plus d’adeptes.Charles SandroDévelopperla pratique loisirpeut permettred’augmenterle nombre d’adultes.(12) Les mouvements de population enescrime, Gérard Six, DEA Cultures et comportementssociaux, 2001.(<strong>13</strong>) Membre du bureau fédéral ayantsuivi le plan de développement fédéral del’escrime artistique mis en place en1996.N° <strong>13</strong> - NOVEMBRE 2010


6LA PRATIQUE DE L’ESCRIME EN ÎLE-DE-FRANCEEn finançantdes handifix,le conseil régionald’Île-de-Franceespère développerl’escrime handisport.Tableau 1 -Nombre de franciliensparmi les 10 premiersau classement nationalArmes Hommes FemmesEpée 10 7Fleuret 8 5Sabre 2 9Source: CREIF – Fichiers classements,2009Lecture du tableau: Parmi les 10 premièressabreuses au classement national, 9 sontfranciliennes.(14) cf. Les dossiers de l’<strong>IRDS</strong> n° 4:Premiers résultats de l’enquête sur lapratique sportive des franciliens en2007, 2008.difficile de mesurer cette évolution. Les pratiquantsorientés «loisirs» privilégient la convivialité,le plaisir et l’entretien physique de la mêmefaçon que l’ensemble des sportifs réguliers franciliens(14) . Ils ont pour habitude de se rencontrer etde partager du temps après les compétitions.Développer la pratique loisir permettra certainementde réduire le déséquilibre jeune/adulteobservé précédemment. De plus, cette populationpeut-être le vivier nécessaire de futurs bénévoles.Ces derniers étant aujourd’hui majoritairementdes parents non escrimeurs de jeunes tireurs. Deplus en plus, les clubs proposent aux parents desinitiations pendant les entraînements.L’escrime handisportL’escrime handisport est devenue de nos joursune escrime à part entière, une discipline bienadaptée à la pratique en fauteuil. Les échangesrestent très rapides et les règlements proches del’escrime traditionnelle. L’organisation communedes compétitions et des stages sur le mêmesite permet l’échange et l’intégration plusconcrète des sportifs handicapés à la communautédes escrimeurs. De même, les escrimeurshandicapés peuvent s’entraîner avec des partenairesvalides. Néanmoins, leur nombre est relativementrestreint. En effet, seulement une vingtainede licences handisports dans toute la régionont été prises auprès de la Fédération Françaised’Escrime auquel il convient de rajouter leslicences de la Fédération Française Handisport(une vingtaine également). Ces derniers sontrépartis au sein d’une dizaine de clubs. On levoit, la pratique de l’escrime handisport resteassez limitée en raison notamment du coût d’investissementmatériel mais aussi en raison d’unLe métier de Maître d’armesPour animer et/ou enseigner l’escrime il fautdétenir des diplômes fédéraux (animateur etéducateur) qui permettant d’assister un enseignantau sein d’un club. Il est également possiblede passer les diplômes professionnels quesont le CS BPJEPS, le BPJEPS « appelé Prévôtd’Etat d’Escrime », le diplôme d’Etat « appelléMaître d’escrime » et le diplôme d’Etat Supérieur« appelé Maître d’armes ». Les conditions d’attributionde ces diplômes sont fixées par arrêtéministériel. Une fois responsable d’un clubFrancilien, il est possible, pour le maître d’armes,de se voir confier des responsabilités plus largesen devenant Assistant technique départemental(ATD) ou régional (ATR). Les résultats obtenuspeuvent permettre d’endosser la tenue deConseiller Technique Sportif et même celled’Entraîneur National.manque de formation des maîtres d’armes pourencadrer les licenciés handisport. Afin de soutenirle développement de cette pratique, leConseil Régional d’Île-de-France a financé l’acquisitionde 18 handifix (pour un montant de100000 €), matériels de fixation des fauteuilsroulants pour les tireurs. Ce matériel sera misgratuitement à disposition de la FédérationFrançaise Handisport pendant les Championnatsdu Monde puis mis à disposition des associationset clubs et utilisé lors des diverses manifestationssportives.L’excellence francilienneAvec six des plus importants clubs français enson sein et plus de 60 % des tireurs en sélectionnationale, l’Île-de-France apparaît comme larégion majeure du haut-niveau. Aux derniersChampionnats du Monde seniors qui se sontdéroulés à Antalya (Turquie) en 2009, la sélectionfrançaise comptait environ 75 % de tireursissus des clubs franciliens. Si l’on s’intéresse auclassement national, on retrouve 10 franciliensépéistes aux 10 premières places (cf. Tableau 1).Ceci peut s’expliquer par le croisement de nombreuxfacteurs: historique, des clubs importantset puissants, l’attractivité de la région, le dynamismedu comité…La formationPour la saison 2008-2009, la région Île-de-France compte 236 enseignants au sein desclubs, soit une moyenne de 85 licenciés parenseignant. Cependant, il existe de fortes disparitésau sein des trois ligues. Ainsi, les enseignantsde la ligue de Versailles ont chacun laresponsabilité de 95 licenciés contre 70 pourceux de la ligue de Paris. Il existe plusieursniveaux d’encadrements, allant de l’initiateurqui anime au sein d’un club au Maître d’armes,référent sportif de la structure (cf. Encadré) etsouvent secondé d’un moniteur ou d’un prévôt.La difficulté rencontrée par le CREIF est lemanque de formation dispensée au sein mêmede la région depuis la fermeture de la formationau CREPS de Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine). En effet, ces formations sont dispenséesdans des CREPS d’Aix-en-Provence, Houlgate,Limoges, Reims ou bien encore Wattignies soulevantdes problèmes de déplacement pour lesFranciliens. La création d’une structure de formationrégionale francilienne, lieu de conver-N° <strong>13</strong> - NOVEMBRE 2010


LA PRATIQUE DE L’ESCRIME EN ÎLE-DE-FRANCE7gence et de regroupement apparaît indispensableau vu de l’importance et l’excellence de l’escrimefrancilienne en France. De plus, sonimplantation permettrait également la créationpérenne d’emplois.Des équipements très sollicitésAvec <strong>13</strong>3 équipements (15) dédiés à l’escrime surson territoire, l’Île-de-France compte le plusgrand nombre de salles d’escrime (29 % dessalles en France). Mais pour apprécier l’importancedu niveau d’équipements, il est indispensablede rapporter ce nombre aux effectifs de licenciés.Ainsi, avec 151 licenciés par équipement,l’Île-de-France est l’une des régions où le tauxd’utilisation des équipements est le plus élevé.Au niveau infra-régional, environ 50 % des clubsfranciliens utilisent une salle dédiée pour l’escrime;les autres pratiquent l’escrime dans desgymnases éventuellement aménagés pour leshoraires dévolus à l’escrime. La ligue de Paris estla plus marquée par le problème récurrent desinfrastructures. Actuellement, ses 41 clubs s’entraînentdans 35 salles: 21 salles polyvalenteséquipées, 11 salles d’armes spécifiques (2 à 14pistes) et 4 salles non équipées. Cependant, etc’est là un problème majeur, les salles dédiées necomportent que peu de pistes (en moyenne unedizaine) posant des problèmes pour les entraînementsavec des créneaux en temps partagé, maisaussi pour les compétitions, puisque ce faiblenombre de pistes ne permet pas l’organisation decompétitions régionales, ni bien entendu nationalesou internationales. C’est à partir de ceconstat que le projet de construction de nouvellesstructures susceptibles d’accueillir au moins descompétitions nationales (entre 30 et 40 pistes) avu le jour. C’est également en vue de maintenirle niveau de l’escrime francilien et son développementque le CREIF a présenté un projet pourla construction d’une grande salle d’armes de 48pistes qui permettrait à cette discipline de tenirson rang et de mener des actions de développement,d’entraînement, de formation et de promotionde la pratique.ou va mettre en place dans l’ensemble du territoirefrançais des animations autour de l’escrime.Une tournée nationale, le « road-showEscrime 2010 » traverse 21 grandes villes françaisesdepuis le 15 mai et est l’occasion d’assisterà des démonstrations ou bien de s’initier enprésence de maîtres d’armes. Le Palais de laDécouverte accueille une exposition ludique.Une opération intitulée « Escrime-toi pour2010 » est menée par l’Union Sportive del’Enseignement du Premier degré (USEP) afinde faire découvrir aux jeunes enfants cette discipline.D’autres animations et manifestationsseront mises en place parallèlement à l’événementsur le Parvis de l’Hôtel de ville de Paris du30 octobre au <strong>13</strong> novembre 2010.Les enjeux de ces championnats du Monde sontmultiples pour la Fédération Françaised’Escrime. Tout d’abord augmenter le nombre deses licenciés en bénéficiant d’une promotionmédiatique conséquente. Comme on l’a vu pourl’impact des Jeux Olympiques sur ce sport, unebonne couverture médiatique est un élémentessentiel pour l’afflux de nouveaux licenciés.L’objectif affiché dès 2004 par l’actuel présidentde la Fédération était d’approcher les 100000licenciés et les 1000 clubs d’ici 20<strong>13</strong>. Le secondobjectif vise à pérenniser des partenariatspuisqu’à l’heure actuelle, le sponsoring ne participequ’à hauteur de 8 % au budget annuel de laFFE, ce qui reste faible au vu de la qualité desrésultats obtenus depuis toujours par les fleurettistes,les épéistes et les sabreurs français. Denombreuses disciplines, olympiques notamment,obtiennent de nombreux titres mais leur visibilitémédiatique est limitée. Leurs images de sportolympique qui n’émerge que tous les quatre ansne convient pas aux entreprises qui veulent bénéficierd’une plate-forme régulière d’évènementsafin d’être plus facilement identifiées.Les Ambassadeursdu sport francilienÀ l’initiative du Conseilrégional, une équiped’exception de 90 ambassadeurs(dont 10escrimeurs) forméed’athlètes sélectionnésà Pékin sillonne l’Île-de-France durant toutel’olympiade (2009-2012)à la rencontre deslycéens et apprentisfranciliens, afin de leurfaire découvrir le sens, laportée et l’actualité desvaleurs de l’olympisme.Au-delà, ils participent àdes animations pourjeunes organisées pardes organismes sportifsrégionaux (ligues, comités…).En contrepartie,la Région les soutientdans leur vie sociale desportifs de haut niveau,et des mesures sontprises en faveur de leurformation professionnelle,afin qu'ils réussissentleur reconversionfuture.(15) Données extraites du Recensementdes Equipements Sportifs : sont comptabilisésuniquement les équipements detype : Salle d’escrime. Opération escrimeà Paris plage.Effets attendus et enjeuxdes Championnats du MondeConsciente de l’opportunité exceptionnelle quereprésente l’accueil d’un grand événement telqeu les Championnats du Monde pour toucherun large public de non-initiés, la fédération a misComepN° <strong>13</strong> - NOVEMBRE 2010


8LA PRATIQUE DE L’ESCRIME EN ÎLE-DE-FRANCE(16) Les qualifications se dérouleront àla halle Carpentier du 4 au 6 novembre.L’entrée y sera gratuite.(17) Propos extrait du journal « l’Equipe »du 28 janvier 2010 intitulé : « Les mondiauxen danger ».Une forte mobilisation en Île-de-FranceLe CREIF n’est pas en reste pour se mobiliser etproposer des animations afin de mieux toucher lepublic francilien à l’occasion des Championnatsdu Monde. On peut ainsi citer le stand d’escrimeavec initiation sur le site de Paris Plage, la journéedu 10 juin destinée à l’initiation d’enfantshandicapés, ou encore la coopération avec lelycée Rodin pour réaliser un film sur lesChampionnats du Monde. Mais aussi des actionsdéveloppées sur le long terme. Ces dernièress’inscrivent dans une politique de développementcontinu qu’il convient de poursuivre et renforcerdans les années à venir. Au niveau des plusjeunes, l’utilisation des nouvelles technologiesludiques que sont le «Ludo escrime» et le kit«Premières touches» est un franc succès et sapoursuite devrait permettre de perpétuer le renouvellementdu socle important de jeunes licenciés.L’opération «Découvre escrime» consistant à desinitiations itinérantes à l’escrime dans la régionavant l’événement rencontre un beau succèsauprès du public. L’initiation à l’escrime des instituteurs,des professeurs d’EPS, des conseillerspédagogiques de circonscriptions et des conseillerspédagogiques départementaux afin qu’ilspuissent faire découvrir et enseigner l’escrimedans leurs établissements permet égalementd’amener les jeunes à cette discipline.Concernant les plus âgés, des actions permettantde changer l’image des clubs et d’améliorer leurconfort sont à prévoir. En effet, de plus en plus lesclubs doivent mutualiser leurs moyens mais aussirenforcer l’accueil, la convivialité et la rencontreen dépassant les fonctions du club sportif d’hier.Les Championnats du Monde sont égalementpour le CREIF l’occasion d’accroître l’accessibilitéde l’escrime pour tous et de pérenniser sespartenariats avec le sport scolaire, le sport entrepriseet le sport handicap. Ainsi, cette dynamiquedevrait plaider en faveur de la création d’infrastructuresrégionales et notamment d’une grandesalle d’armes à Paris.Championnats du Monded’Escrime 2010Les Championnats du Monde se déroulent du4 au <strong>13</strong> novembre 201 0 (16) . Pour célébrer cetévénement, la France met à disposition un desplus beaux sites de Paris : le Grand Palais.Ceci génère beaucoup d’enthousiasme parmiles escrimeurs. Pour Laura Flessel-Colovic« C’est la ville lumière, la capitale du tourismeet de la mode. Tirer au Grand Palais, c’est alliersport et culture. Ça fait rêver » (17) .900 tireurs issus de 100 pays sont attendus etprès de 5 000 spectateurs par jour assisterontaux phases finales. Pour la première fois enFrance, un événement de cette importance estco-organisé avec la Fédération FrançaiseHandisport permettant de rassembler en unmême lieu et au même moment, tous les escrimeurspour disputer leurs compétitions internationales. POUR EN SAVOIR PLUSREMERCIEMENTSCette note a pu être réaliséegrâce à la collaboration active de :Comité Régional d’Escrime d’Île-de-France : Alain Varille (Président)et Michel Dalsace (Vice-président) ;Conseil Régional d’Île-de-France :Luc-de-Bezenac (Sous-Directeurdu service Tourisme-Sport-Loisirs),Michel Jacquet (Chef du service sport)et Michael Pouillard (Chargéde mission) ; Conseil Economique,Social et Environnementalde la Région Île-de-France :Patrick Sieradzki (Chargé de mission) ;CROSIF : Damien Escaffre (Chargéde développement) ; DRJSCS :Fabrice Wittmer (CTR)- Histoire de l’escrime, Fédération Française d’Escrime, avril 2010.- Histoire de l’escrime, Comité d’organisation des Championnats du Monde Escrime 2010, juin 2010.- La sociologie française et la pratique sportive (1875-2005), Jean-Paul Callède, Maison des Sciences del’Homme d’Aquitaine, 2007.- Géographie des sports en France, J.-P. Augustin, P. Bourdeau et L. Ravenel, Vuibert, février 2008.- Flux et reflux des licences en escrime, Gérard Six, Sport. fr, 2004.- Les mouvements de population en escrime, Gérard Six, DEA Cultures et comportements sociaux, 2001.- Escrime artistique : une cinquantaine de sections dans les clubs, La lettre de l’économie du sport n° 468,février 1999.- Le ludo escrime devrait « booster » les licences, La lettre de l’économie du sport n° 843, mai 2007.- Escrime en fauteuil : un nouveau matériel issu de la haute technologie, La lettre de l’économie du sportn° 664, juin 2003.Institut Régional de Développement du SportDépartement autonome de l’IAU île-de-France15 rue Falguière 75740 Paris Cedex 15Tél. : 01 77 49 77 00 - Fax : 01 77 49 79 07http://www.irds-idf.frDirecteur Gérard LacosteArticle Nicolas Corne-VineyConception-Réalisation Olivier CransacCartographie Jean-Eudes TilloyPrix du dossier 5 €Librairie d’Île-de-FranceTél. : 01 77 49 77 40ISSN : 1959-1020

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