4LA PRATIQUE SPORTIVE DES FRANCILIENNES(14) Au cours de l’enquête près de 200disciplines différentes ont été citées. Pour<strong>des</strong> raisons de similitude entre certaineset de faiblesse d’effectifs dans d’autres, ila été nécessaire de constituer <strong>des</strong>familles. A titre d’exemple la gymnastiqueregroupe l’aérobic, l’aquagym, la gym, lagym tonique, volontaire, rythmique, le fitness,le cardio-training, le stretching, ...Le détail <strong>des</strong> regroupements effectuésest disponible dans le numéro 4 <strong>des</strong>« Dossiers de l’IRDS » ou sur le siteInternet de l’IRDS : http://www.irds-idf.fr.(15) Sport et sportifs en France. Pointsde repères issus de l’Observatoire dusport FPS/IPSOS 2007. Fédération professionnelle<strong>des</strong> entreprises du sport et<strong>des</strong> loisirs (FPS), 2008.(16) Recensement réalisé auprès <strong>des</strong>fédérations <strong>sportive</strong>s agréées (ministèrede la santé, de la jeunesse, <strong>des</strong> sports etde la vie associative - DJEPVA / missionstatistiques). Données au 15 juillet 2008susceptibles d'être réviséesSimonds / flickrMême avec <strong>des</strong> règles similaires, c’est parfoisune autre approche du sport qui est faite par lesfemmes. Au rugby par exemple, les femmesexcellent dans le domaine de l’évitement de l’adversairealors que les hommes ont une <strong>pratique</strong>plus « physique » fondée sur l’affrontement.Les motivations de la <strong>pratique</strong> restent quoiqu’ilen soit différentes selon le sexe. Après le loisir, lasanté et l’entretien physique, les femmes <strong>pratique</strong>ntplutôt une activité pour sortir de chez elle,avoir un contact avec la nature et <strong>pratique</strong>r avecleurs proches. Les hommes <strong>pratique</strong>nt plutôtpour se surpasser, pour les sensations fortes, lacompétition et pour faire <strong>des</strong> rencontres. Cesmotivations ont une incidence directe sur lamanière de <strong>pratique</strong>r et sur les disciplines exercéespar les hommes et les femmes.Des disciplines féminines individuelles,esthétiques et d’entretien physiqueDans la majorité <strong>des</strong> disciplines (14) , les hommessont plus nombreux. Seules quelques disciplinesont plus de succès chez les femmes (figures 2et 3) : natation, marche, gymnastique, yoga, danseet équitation. Ainsi, 83 % <strong>des</strong> personnes qui fontde la danse sont <strong>des</strong> femmes, 80 % pour la gymnastique,71 % pour l’équitation, 59 % pour leyoga, 57 % pour la marche, et 55 % pour la natation.Ces disciplines se <strong>pratique</strong>nt pour la plupartindividuellement et renvoient le plus souvent à<strong>des</strong> sports où l’expression corporelle, l’esthétiqueet l’entretien du corps occupent une place importante(gymnastique, danse, équitation). Leshommes privilégient les sports collectifs (football,basketball, volley-ball), les sports decontacts (sports de combat, arts martiaux) et lessports de duels (tennis et autres sports deraquettes). L’étude « Sports et sportifs enFrance (15) » menée en 2008 a établi le mêmeconstat et précise que cette tendance est la mêmedepuis près de 40 ans.Une <strong>pratique</strong> féminine autonome …En 2007, 42 % <strong>des</strong> <strong>Franciliennes</strong> ont pratiqué aumoins une activité régulière de manière autonomeet 32 % de manière encadrée, soit autantque les hommes (tableau 2). En revanche la <strong>pratique</strong>fédérale, c’est à dire avec une licenceconcerne davantage les hommes que les femmes.En Île-de-France, les femmes ne représententainsi que 35 % <strong>des</strong> licences (16) . Cette différences’explique par la nature <strong>des</strong> disciplines pratiquéeset les motivations de la <strong>pratique</strong> féminine.Figure 2 - Part <strong>des</strong> pratiquants réguliers selon le sexe et pourchaque discipline (en % <strong>des</strong> <strong>Franciliennes</strong> et <strong>des</strong> Franciliens âgées de 15 ans et +)Sport de combatGolfFootballPêcheArts martiauxBasketballSports de raquettes*HommesFemmesIntervalle de confiance*autre que tennisRollerPétanqueMusculationEquitationTennisDanseCourse à piedYogaVéloNatationGymnastiqueMarche0 5 10 15 20 25 30 35Lecture du graphique : 28 % <strong>des</strong> femmes ont déclaré avoir pratiqué au moins une fois par semaine dela marche en 2007. Ils sont 21 % chez les hommes.Source : IRDS – Enquête sur les <strong>pratique</strong>s <strong>sportive</strong>s <strong>des</strong> Franciliens, 2007.Figure 3 - Répartition homme-femme par activité physiqueet <strong>sportive</strong> déclaréeFootballSport de combatPêcheBasketballMusculationSports de raquettes*EscaladeArts martiauxVolleyballTennisGolfPétanqueCourse à piedSports nautiquesSkiVéloRollerHandballNatationMarcheYogaEquitationGymnastiqueDanse(%)0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100Lecture du graphique : 83 % <strong>des</strong> Franciliens qui <strong>pratique</strong>nt la danse sont <strong>des</strong> femmes.Source : IRDS – Enquête sur les <strong>pratique</strong>s <strong>sportive</strong>s <strong>des</strong> Franciliens, 2007.N° 6 - MARS 2009
LA PRATIQUE SPORTIVE DES FRANCILIENNES5Les femmes <strong>pratique</strong>nt plus volontiers la natation,la marche, le vélo et la course à pied de manièreautonome. <strong>La</strong> <strong>pratique</strong> encadrée concerne ladanse, la gymnastique, et le yoga.Pratique autonomeet <strong>pratique</strong> encadréeUn individu exerce une activité de manière« autonome » s’il n’appartient à aucune structure<strong>sportive</strong>, s’il ne possède aucune licence ets’il n’a jamais été encadré par un moniteur lorsde sa <strong>pratique</strong>. A l’inverse, un individu exercede manière « encadrée » s’il appartient à unestructure <strong>sportive</strong> ou <strong>pratique</strong> avec une licenceou est encadré par un moniteur.Par ailleurs, une femme sur trois déclare également<strong>pratique</strong>r ses activités de manière autonomepar souci d’économie, notamment les plusjeunes. L’esprit de compétition et le prix sontdonc deux motifs essentiels qui pourraient empêcherles femmes d’exercer leur activité régulièrede manière encadrée.Le manque d’installations à proximité du domicile,ou encore la qualité ne semblent pas être <strong>des</strong>facteurs déterminants. Ce n’est donc pas a prioril’état général, aussi bien qualitatif que quantitatif,du parc <strong>des</strong> équipements sportifs en Île-de-France qui poussent les femmes à <strong>pratique</strong>r demanière autonome.Les femmes aimeraient <strong>pratique</strong>r plusL’enquête 2007 souligne qu’une part importante<strong>des</strong> pratiquantes (46 %) souhaiteraient effectuerune activité physique qu’elles ne <strong>pratique</strong>nt pasactuellement. Cette proportion est légèrementplus élevée que chez les hommes (43 %) etconcerne davantage les plus jeunes.(17) Nicole Aubert. Le culte de l’urgence :la société malade du temps. Flammarion,2004.(18) <strong>La</strong>urent Lesnard et Thibaut de SaintPol. Organisation du travail dans lasemaine <strong>des</strong> individus et <strong>des</strong> couplesactifs : le poids <strong>des</strong> déterminants économiqueset sociaux. Economie etStatistiques (414), 2009.… qui traduit un véritable souhait<strong>des</strong> <strong>Franciliennes</strong>Les raisons qui poussent les sportifs à exercerleurs activités régulières de manière autonomesont les mêmes pour les deux sexes.Les plus citées sont : le fait de pouvoir <strong>pratique</strong>rquand on le souhaite, comme on le souhaite, àson rythme et à son niveau (95 % <strong>des</strong> femmes quiexercent de manière autonome et régulière mentionnentcette raison), le fait de pouvoir <strong>pratique</strong>ren famille (75 % et c’est encore plus le cas pourles 35-54 ans) et de <strong>pratique</strong>r seul (67 %).Difficile de savoir si cette forme de <strong>pratique</strong>relève pour les femmes d’un choix par défaut ounon. Tout dépend très certainement de leur profil.Les femmes qui travaillent et qui plus estavec <strong>des</strong> enfants, doivent faire face à la dualité<strong>des</strong> temporalités professionnelles et domestiques(17) (notamment les moins qualifiées avec<strong>des</strong> horaires fragmentés, décalés ou encore irréguliers(18) ). Pour certaines, la <strong>pratique</strong> autonomepermet de ne pas subir une nouvelle contraintehoraire et d’adapter le temps du sport en fonction<strong>des</strong> heures laissées libres. Mais pour d’autres,c’est essentiellement la notion de compétitionqu’elles fuient, or elles sont 57 % <strong>des</strong> pratiquantesautonome (tableau 3) à associer <strong>pratique</strong>encadrée à <strong>pratique</strong> en compétition, et c’estencore plus le cas pour les plus jeunes et les plusdiplômées.Tableau 2 - Profil <strong>des</strong> <strong>sportive</strong>s régulières selon le type de <strong>pratique</strong>(en % <strong>des</strong> <strong>Franciliennes</strong> âgées de 15 ans et plus)Au moins une <strong>pratique</strong> Au moins une <strong>pratique</strong>Profil régulière encadrée régulière autonomeFemmes Hommes Femmes HommesAge15-34 ans 38 43 43 4335-54 ans 33 25 42 4955 ans et plus 25 19 42 43DiplômeInférieur au Bac 24 28 41 43Bac et plus 39 31 43 47Lieu de résidenceParis 31 25 41 45Proche couronne 29 27 40 41Grande couronne 36 35 45 48ProfessionCadres 43 31 47 43Professions intermédiaires 41 33 42 44Artisan, chef d’entreprise,prof libérales 38 21 47 44Employés 28 28 46 43Ouvriers 20 16 32 46Retraités 23 19 41 47Etudiants 47 57 36 48Ensemble 32 30 42 45Lecture du tableau : 42 % <strong>des</strong> <strong>Franciliennes</strong> âgés de 15 ans et plus <strong>pratique</strong>nt au moins une activité régulière de manière autonome.Source : IRDS – Enquête sur les <strong>pratique</strong>s <strong>sportive</strong>s <strong>des</strong> Franciliens, 2007Tableau 3 - Les motifs de la <strong>pratique</strong> régulière autonome chez les femmes(en % <strong>des</strong> femmes qui exercent de manière régulière et autonome)% <strong>des</strong> femmes quiMotifs<strong>pratique</strong>nt de manièreautonome et régulièrePratique quand on veut, comme on veut, à son rythme et son niveau 95Préfère <strong>pratique</strong>r en famille 77Préfère <strong>pratique</strong>r seule 67Ne souhaite pas faire de compétition 57C’est moins cher 32Manque d’informations sur les clubs, associations ou équipementsà proximité du domicile 13Les clubs, associations, équipements à proximité du domicilene sont pas satisfaisant 4Il n’y a pas de clubs, associations, équipements à proximité du domicile 4Lecture du tableau : 32 % <strong>des</strong> femmes qui <strong>pratique</strong>nt leur activité régulière de manière autonome le font car c’est moins cher.Source : IRDS – Enquête sur les <strong>pratique</strong>s <strong>sportive</strong>s <strong>des</strong> Franciliens, 2007.N° 6 - MARS 2009