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Les cancers hématopoïétiquesDifférentes pathologies hématopoïétiques (syndromesmyéloprolifératifs, myélodysplasiques ou encore leucémiesaiguës) peuvent se partager les mêmes anomaliescytogénétiques. Ces dernières, n’étant pas assez spécifiques d’unepathologie donnée, n’ont donc globalement pas de valeurdiagnostique en hématologie. Il existe néanmoins des exceptionsnotables comme la translocation chromosomique t(15;17) quiest caractéristique de la LAM M3 ( leucémie myéloïde aiguë ) etreprésente un des critères indispensables à l’établissement d’untel diagnostic. Pour la leucémie myéloïde chronique, undiagnostic de certitude ne peut être posé qu’en présence d’unetranslocation t(9;22), anomalie cytogénétique encore appelée«chromosome de Philadelphie».En revanche, les anomalies chromosomiques sont depuissants marqueurs pronostiques et prédictifs dans despathologies comme les leucémies aiguës (lymphoblastiques etmyéloblastiques) et les syndromes myélodysplasiques. En effet, ilest maintenant bien démontré que ces aberrations vontconditionner le risque de rechute, la survie globale maiségalement prédire la réponse au traitement, ce qui signifie quedeux patients atteints d’une leucémie de même sous-type FAB(ou d’un même syndrome myélodysplasique) évoluerontdifféremment selon l’anomalie chromosomique que leurpathologie présente. A titre illustratif, la table I reprend lesanomalies cytogénétiques les plus fréquentes (et leurs gèneschimériques respectifs repris en italique) dans les leucémiesaiguës myéloblastiques (LAM). Ces anomalies permettent dediviser les LAM en sous-groupes de pronostic différent.reste donc un examen complémentaire indispensable àl’analyse anatomopathologique des tumeurs sarcomateuses. Lafigure 1 illustre le caryotype et le profil en FISH obtenu dans lecas d’une tumeur d’Ewing.Nous terminerons ce bref survol des indications de lacytogénétique dans les tumeurs solides en mentionnant sonintérêt dans les cancers cérébraux. Pour exemple, lesoligodendrogliomes anaplasiques peuvent être séparés en deuxgroupes de pronostic totalement différent selon la présence ounon d’une perte partielle des chromosomes 1 et 19 (encoreappelée «délétions1p19q»). Une double délétion 1p19q estassociée à un bon pronostic et confère au patient une excellenteréponse à la chimiothérapie. En revanche, l’absence de délétion1p19q s’accompagne d’une survie globale moindre et d’un étatréfractaire de la maladie à la chimiothérapie; la radiothérapieétant, dans ces conditions, l’unique traitement adéquat. Ilapparaît donc clairement que ce profil génétique, qui peut êtrerecherché par FISH, représente un excellent marqueur destratification thérapeutique dans ce type de tumeur cérébrale.La recherche intensive de nouvelles anomalieschromosomiques devrait nous permettre dans l’avenir demieux préciser, à l’échelon de chaque patient, ses chances deguérison et de mieux définir la stratégie thérapeutique ciblée àlui appliquer.Table I:Anomalies chromosomiques dans les Leucémiesaigues myéloblastiquest(8;21) AML1-ETO bon pronosticinv(16) CPFβ-MYH11bon pronostict(15;17) PML-RARα bon pronosticcaryotype normaltrisomie 8pronosticintermédiaire-7,del(7)-5,del(5)mauvais pronosticcaryotype complexeLes patients atteints de LAM exhibant des anomalies de bonpronostic répondront favorablement au traitementchimiothérapique, avec une survie globale à 5 ans proche de100%. En revanche, le taux de rémission complète sera trèsfaible dans le sous-groupe cytogénétique de mauvais pronostic.L’espoir de guérison pour les patients rentrant dans ce sousgroupedéfavorable passe obligatoirement par un traitement pluslourd comme la transplantation médullaire. La recherche de cesanomalies est donc indispensable pour l’établissement d’unestratégie thérapeutique optimale.Les tumeurs solidesSi les tumeurs sarcomateuses sont rares chez l’adulte, ellesreprésentent la majorité des tumeurs solides chez l’enfant et secaractérisent par des anomalies chromosomiques spécifiques àchaque type histologique. La spécificité de ces anomalies enfait de véritables signatures cytogénétiques. Pour exemple, latranslocation t(11;22) est spécifique à la tumeur d’Ewing, undes sarcomes les plus fréquents chez l’enfant, et le sarcomesynovial, observé surtout chez l’adulte, est l’unique tumeurporteuse de la translocation t(X;18). L’identification de cesanomalies chromosomiques revêt donc un grand intérêtclinique car le diagnostic Anatomopathologique de cestumeurs n’est pas toujours aisé. Bien qu’elle soit très délicateet nécessite une grande expérience, l’étude cytogénétiqueA) Caryotype caractéristique d’une tumeur d’Ewing,montrantune translocation t(11;22), c’est -à -dire un échange dematériel entre les chromosomes 11 et 22 (cerclés d’un rondnoir). Les gains des chromosomes 8 et 12 représente desanomalies additionnelles et non spécifiques.B) Profil obtenu par FISH. L’événement moléculaire sousjacentà la translocation t(11;22) est un réarrangement dugène EWS situé sur le chromosome 22 transloqué. Ceréarrangement se caractérise par une séparation desfluorochromes vert et rouge (flèches). Le signal de fusionrouge et vert (étoile) correspond au gène EWS sur lechromosome 22 normal.BN 73 • 2ème trimestre 2005 15

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