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la continuité éducative - La Jeunesse au Plein Air

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SOMMAIREPRÉFACES 4PARTIE 1 CONTINUITÉ ÉDUCATIVE :DÉFINITIONS ET APPROCHESIntroduction « Il f<strong>au</strong>t tout un vil<strong>la</strong>ge pour élever un enfant » 7PARTIE 2 VALEURS PARTAGÉESCh 1 c<strong>la</strong>rifier des conceptions éducatives 10Ch 2 mixités et vivre ensemble 12Ch 3 éduquer à <strong>la</strong> citoyenneté 14PA RTIE 3 DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE LA CONTINUITÉ ÉDUCAT I V ECh 4 réfléchir l’espace de vie de l’enfant 16Ch 5 repenser les temps et les rythmes des enfants 18Ch 6 profiter de <strong>la</strong> double impulsion du CEL-CTL 20Ch 7 trouver des temps de rencontre et de concertation entre adultes 22Ch 8 <strong>la</strong> santé, un enjeu concret de continuité éducative 24PARTIE 4 CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET AFFIRMATION DE TEMPS SPÉCIFIQUESCh 9 <strong>la</strong> pratique sportive 26Ch 10 les loisirs de proximité 28Ch 11 l’ouverture culturelle pour tous 30Ch 12 l’accompagnement à <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité 32PARTIE 5 CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET GESTION DE TEMPS DE RUPTURECh 13 les séjours sco<strong>la</strong>ires et les c<strong>la</strong>sses de découvertes 34Ch 14 les séjours de vacances 36Ch 15 les ateliers re<strong>la</strong>is 38ÉLÉMENTS PRATIQUES ET ADRESSES UTILES 41 et 42BROCHURE ÉLABORÉE PAR UN GROUPE DE TRAVAIL DE LA JEUNESSE AU PLEIN AIR DE HAUTE-GARONNE :Albert Benayoun (Ligue de l’Enseignement), Mé<strong>la</strong>nie Bourbonnois (AFEV), Jean P<strong>au</strong>l Cabot (OCCE), Jean Louis Colombiès (<strong>La</strong> JPA), Jean P<strong>au</strong>lDedieu (CEMEA), Pierre Houdart (<strong>La</strong> JPA), Philippe Nico<strong>la</strong>s (Léo <strong>La</strong>grange), François Popinel (les Francas), Patrice Soulié (SNUIPP-FSU) en col<strong>la</strong>borationavec Philippe Deregn<strong>au</strong>court (chargé de mission CAF), Pierre Roque (IEN adjoint à l’IA), Jean François Subercaze (DRDJS adjoint). Elles’est <strong>au</strong>ssi appuyée sur les trav<strong>au</strong>x de <strong>la</strong> Journée de l’éducation partagée co-organisée par <strong>la</strong> DRJS et <strong>la</strong> JPAà l’IUFM de Toulouse, samedi 6 novembre2 0 0 4 . Coordination-rédaction : Jean Louis Colombiès (<strong>la</strong> JPA) et François Popinel (les Francas)Cette brochure est dédiée à Michel Roncier, directeur régional et départemental de <strong>la</strong> <strong>Jeunesse</strong>, des Sports et de <strong>la</strong> Vie Asssociative de Midi-Pyrénées,b rutalement décédé en août 2005, en remerciement de son appui à ce projet et à <strong>la</strong> mémoire d’un homme qui a su allier sens de l’État et engagement.


Préface de monsieur l’inspecteur d’académie de <strong>la</strong> H<strong>au</strong>te-GaronneComplémentarité des activités éducatives sur un même siteL’association de l’école et du centre de loisirs sans hébergement (CLSH) quiconstitue <strong>la</strong> notion de CLAE,est née d’un double souci :p e r-m e t t re <strong>au</strong>x collectivités locales des économies d’inve s t i s s e-ment et de fo n c t i o n n e m e n tout t , en répondant à <strong>la</strong> nécessitéd ’ a s s u rer <strong>la</strong> continuité entre les heures et les jours d’ouve r-t u re sco<strong>la</strong>ire et de loisirs des enfants. <strong>La</strong> collectivité locale doit prévoir dansson budget les sommes afférentes à l’entretien et <strong>au</strong> fonctionnement desl o c a u x .Si le centre de loisirs comme les loc<strong>au</strong>x de l’école re l è ve de <strong>la</strong> gestion mu n i-c i p a l e, <strong>la</strong> commune peut transférer <strong>la</strong> responsabilité du CLAE à une associationà but non lucratif.Les activités éducatives dans toute leur diversité, qu’elles s’expriment dans ou <strong>au</strong>tour de l’école, prennent detoute évidence une p<strong>la</strong>ce importante dans <strong>la</strong> construction de <strong>la</strong> personne. Dans <strong>la</strong> mesure où les cohérences sontorganisées, elles constituent un atout pour <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire et plus <strong>la</strong>rgement pour <strong>la</strong> réussite éducative. Par <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce de repères <strong>au</strong> contact d’adultes référents, elles participent à terme à <strong>la</strong> genèse de l’adulte et du citoyen en devenir. Àl’heure où les valeurs individuelles et d’exclusion semblent parfois constituer des références, il était nécessaire d’ouvrir unespace de réflexion et de revisiter les enjeux de <strong>la</strong> continuité éducative.C’est pourquoi, à l’occasion de <strong>la</strong> présentation de <strong>la</strong> brochure « CEL, mode d’emploi », j’avais émis l’idée de faire mieuxconnaître ces activités à l’ensemble des acteurs du système éducatif, des écoles primaire <strong>au</strong>x établissements du secondaire.Du fait de <strong>la</strong> multiplicité des approches retenues, <strong>la</strong> brochure intitulée : « Vers <strong>la</strong> continuité éducative, mode d’emploi »,répond à cette attente en mettant en évidence <strong>la</strong> diversité et le dynamisme des acteurs en H<strong>au</strong>te-Garonne.Toutefois, plus qu’une simple connaissance ou reconnaissance des partenaires,il apparaît que l’ambition doit se situer bien<strong>au</strong>-delà pour atteindre d’<strong>au</strong>tres objectifs. C’est en définitive ce que pose l’intitulé de <strong>la</strong> présente brochure, en suggérantun horizon pour tous les membres de <strong>la</strong> commun<strong>au</strong>té éducative. Sans tomber dans les «recettes », dont tous connaissentles limites tant les réponses simples à des problématiques complexes sont vouées à l’échec, ce nouve<strong>au</strong> « mode d’emploi »se propose néanmoins de dérouler diverses pistes visant à œuvrer de concert à <strong>la</strong> réussite éducative de tous.Jean Rafenomanjato4


PARTIE 1CONTINUITÉ ÉDUCATIVE : DÉFINITIONS ET APPROCHEScun entend jouer en lien avec ses devoirs et missions, mais <strong>au</strong>ssi en fo n c-tion de ses atouts et compétences. Cette « mise à p<strong>la</strong>t » effectuée enre g a rd du contexte individuel et social des enfants et des jeunes constituele socle d’é<strong>la</strong>boration du projet éducatif local.Mais l’affirmation des spécificités des divers lieux et temps éducatifs nev<strong>au</strong>t que si elles sont réellement comprises, acceptées et traduites dansles faits. Ce<strong>la</strong> revient à re c h e rcher comment chacun peut intervenir surdes objectifs part a g é s , avec des méthodes, des moyens très divers pare xemple pour l’incitation à <strong>la</strong> lecture, <strong>la</strong> prévention santé ou dans unec o h é rence d’attitude face à des incivilités ou des violences…« <strong>La</strong> continuité éducative ne signifie pasl’uniformité. »Dans un tel contexte, l’éducation informelle et plus spécialement lesloisirs éducatifs,doivent mettre en valeur leur rôle original <strong>au</strong>x côtésdes parents et de l’école. Les collectivités et les associations qui organisentles loisirs éducatifs doivent affirmer réellement le double caractèrequ’exprime leur nom, pour dépasser <strong>la</strong> seule réponse, <strong>au</strong>ssiimportante soit elle, à des besoins soci<strong>au</strong>x de garde des enfants, avantet après l’école ou durant les vacances sco<strong>la</strong>ires! Loisirs d’abord pourpermettre <strong>au</strong>x enfants, après un temps sco<strong>la</strong>ire, de changer derythmes,d’activités,d’approches pédagogiques.Loisirs éducatifs ensuitecar le caractère nécessairement plus ludique de ces temps n’en faitpas pour <strong>au</strong>tant de simples sas de défoulement à visée occupationnelle.Bien <strong>au</strong> contraire, les loisirs peuvent avoir <strong>au</strong>ssi des dimensionsd’apprentissages, de socialisation, de transmission de valeurs qui leurconfèrent une réelle dimension éducative et culturelle.Selon un sondage SOFRES réalisé en novembre 2004, 51 % des françaisestiment que l’éducation ne relève pas exclusivement des parentset de l’école et 83 % jugent que les associations sont un complémentindispensable de l’école.<strong>La</strong> continuité éducative ne signifie pas l’uniformité. Les temps de viedes enfants sont faits de ruptures de situations,de rythmes et de changementsd’acteurs.Sans cohérence et sans organisation ce<strong>la</strong> peut êtrevécu comme une succession d’intervenants dé-structurante. Mais àl’inverse, dans une réelle continuité éducative, ce<strong>la</strong> peut constituer unevéritable opportunité. Enfants et les jeunes peuvent en effet trouver<strong>au</strong>près de ces différents types d’adultes divers référents, diversmodèles d’identifications et divers modes de re<strong>la</strong>tions.Ils peuvent <strong>au</strong>ssitrouver une variété de situations susceptibles de mobiliser ou de valoriserleurs intérêts,leurs savoirs,leurs savoir-faire ou leur savoir-être.L’éducation « informelle » doit gérer ces « ruptures » qui forgent sonidentité.Elles peuvent se vivre <strong>au</strong> quotidien en accueil pré,péri et postsco<strong>la</strong>ire (CLAE ou CLAC, accueil interc<strong>la</strong>sse, foyer socio-éducatif,8


PARTIE 1CONTINUITÉ ÉDUCATIVE : DÉFINITIONS ET APPROCHESaccompagnement à <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité…) ou <strong>au</strong> CLSH.On peut <strong>au</strong>ssi mesurerleur intérêt avec l’exemple des ateliers re<strong>la</strong>is qui jouent sur une alternancecollège et extérieur pour remobiliser et lutter contre les phénomènesde désco<strong>la</strong>risation.Enfin,les départs en c<strong>la</strong>sses découvertes,les séjours de vacances constituent <strong>au</strong>ssi des temps forts de « ruptures» qui éloignent provisoirement de <strong>la</strong> famille, du quartier, et deshabitudes.Ils représentent des moments privilégiés de rencontres avecd’<strong>au</strong>tres milieux et cultures, d’<strong>au</strong>tres situations, d’<strong>au</strong>tres pairs, etd’<strong>au</strong>tres adultes vus sous un jour nouve<strong>au</strong>. Ces découvertes et cesconfrontations nouvelles contribuent à <strong>la</strong> construction de <strong>la</strong> personnalitéet à l’<strong>au</strong>tonomisation des enfants et des jeunes,pour peu qu’ellessachent allier les parts indissociables de déstabilisation et de sécurisationinhérentes à ces situations.* dans <strong>la</strong> bro ch u re, le terme animateur désigne les personnes interv e-nant dans les centres de vacances et de loisirs, les structures d’animati o n .Il sera <strong>au</strong>ssi utilisé parfois de manière générique pour désigner l’ensembledes intervenants des structures de loisirs organisés: a n i m a t e u rsmais <strong>au</strong>ssi éducateurs sport i f s, i n t e rvenants culture l s, v o i re tra v a i l l e u rss o c i a u x …Selon un sondage SOFRES réalisé en novembre 2004,51% des français estiment que l’éducation ne relèvepas ex clusivement des parents et de l’école et 83%j u gent que les associations sont un complément indispe n s a ble de l’école.LOI D’ORIENTATIONPOUR L’AVENIR DE L’ÉCOLE 2005« Partenaires reconnus de l’Éducation nationale, acteurs dynamiquesdes contrats éducatifs loc<strong>au</strong>x et supports de nombreuxdispositifs éducatifs, les associations ont un rôle complémentaireà jouer pour <strong>la</strong> formation des jeunes dans les domaineséducatif, culturel, sportif et civique. <strong>La</strong> nécessaire continuitééducative entre le temps sco<strong>la</strong>ire, le temps périsco<strong>la</strong>ire et letemps familial impose une cohérence des initiatives et desefforts pour favoriser <strong>la</strong> réussite et l’épanouissement desélèves. Cette cohérence sera recherchée <strong>au</strong> moyen d’unemeilleure définition des objectifs, des modalités et des conditionsd’évaluation des actions conjointes dont le développementsera encouragé ».LE PROJET ÉDUCATIF LOCAL (PEL),LEVIER DU CHANGEMENT :Porteur d’une logique de décentralisation et de démocratieparticipative, inscrit dans une dynamique de développementlocal et d’aménagement du territoire, le PEL refuse les inégalitésen mettant en œuvre des actions, <strong>au</strong> delà du cadre et de<strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire, pour accompagner l’enfant dans une réussiteéducative.Le PEL vise donc à définir une politique éducative territorialeglobale, cohérente et concertée. En ce<strong>la</strong>, il fait vivre et traduit<strong>la</strong> continuité éducative.en savoir plus : Grain de CEL revue du CEL sur www:education.gouv.fr/cel9


PARTIE 2CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET VALEURS PARTAGÉESChapitre 1CLARIFIER DES CONCEPTIONS ÉDUCATIVESPartager des valeurs indispensables pourune continuité éducative nécessited’abord de c<strong>la</strong>rifier des questions defond: respect de l’enfant, refus des inégalitéséducation se définit comme « l’ensemble des influences, volontairesou non, entre l’enfant et son environnement, qui en seL’conjuguant, contribuent <strong>au</strong> développement de sa personne ». Cesinfluences sont multiples et diverses: familiales bien sûr, sco<strong>la</strong>ires,sansoublier le temps libre, <strong>la</strong> télévision, les copains qui représentent ledouble du temps passé à l’école…I n t e rvenant successivement dans des temporalités différe n t e s ,les adultesont donc tous en commun <strong>la</strong> lourde charge de transmettre des valeurs,d ’ ap p o rter une part de socialisation, d’offrir une image de référence positi ve tout en remplissant leur mission re s p e c t i ve d’instruction, de loisir,d’activité physique ou de « r é p a r a t i o n» .Pour ce<strong>la</strong> ils doivent c<strong>la</strong>rifier leursconceptions éducatives sur quelques aspects déterminants sans lesquels iln’y <strong>au</strong>ra <strong>au</strong>cune continuité éducativeAu delà du consensus sur le respect de l’enfant, il s’agit d’en définirconcrètement le sens et <strong>la</strong> portée pour les divers co-éducateurs.Respecter l’enfant, c’est d’abord pre n d re en compte les droits fo n d a m e n-t<strong>au</strong>x que lui reconnaît <strong>la</strong> Convention internationale des droits de l’enfant.C’est <strong>au</strong>ssi lui montrer certains devoirs envers les <strong>au</strong>tres… C’est se rappelerque l’enfant existe en tant que personne et que celle ci est unique;10


PARTIE 2CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET VALEURS PARTAGÉESqu’il est un être en construction, acteur lui même de cette construction à<strong>la</strong>quelle les <strong>au</strong>tre s , les éducateurs ap p o rtent leur contribution. C ’ e s tgarantir son intégrité phy s i q u e, sa sécurité affe c t i ve… C’est respecter sesrythmes de vie même (et surtout) dans le cadre des contraintes de <strong>la</strong> viecourante et des successions de temps qui lui sont imposées.« L’enfant existe en tant que personne unique »<strong>La</strong> continuité éducative ne peut accepter les inégalités sociales,culturelles,territoriales que subissent certains enfants. Elles se traduisentsouvent par des situations d’échecs sco<strong>la</strong>ires,des difficultés d’intégration…Elles se traduisent <strong>au</strong>ssi concrètement par des inégalités d’accès<strong>au</strong>x activités culturelles ou sportives, <strong>au</strong>x loisirs,<strong>au</strong>x vacances. Letemps libre renforce encore ces inégalités, s’il n’est pas organisé pourpermettre, de manière volontariste, l’accès du plus grand nombre à cesdiverses activités. Penser collectivement ces temps non sco<strong>la</strong>ires del’enfant,qui ne sont ni des « temps vides » ni des temps « à combler »est donc un enjeu important de continuité éducative. Car « <strong>la</strong> manièredont un enfant met à profit son temps hors des heures de c<strong>la</strong>sse estimportante pour sa réussite sco<strong>la</strong>ire, l’épanouissement de sa personnalité,et son apprentissage de <strong>la</strong> vie sociale » comme l’affirme <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>irefondatrice des Contrats Éducatifs Loc<strong>au</strong>x.Le temps de loisirs n’est donc pas un simple interstice de récupérationpermettant de mieux revenir <strong>au</strong> temps sco<strong>la</strong>ire… Par son caractère detemps non contraint,il est certes un temps « réparateur » du point devue des rythmes mais il est <strong>au</strong>ssi source d’apprentissages, de découvertes…CONVENTION INTERNATIONALEDES DROITS DE L’ENFANT. Article 31« Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit <strong>au</strong> repos et<strong>au</strong>x loisirs, de se livrer <strong>au</strong> jeu et à des activités récréativespropres à son âge et de participer librement à <strong>la</strong> vie culturelleet artistique. Ils respectent et favorisent le droit de l’enfant departiciper pleinement à <strong>la</strong> vie culturelle et artistique et encouragentl’organisation à son intention de moyens appropriés deloisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles dansdes conditions d’égalité. »11


PARTIE 2CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET VALEURS PARTAGÉESChapitre 2MIXITÉS ET VIVRE ENSEMBLEL’éducation construit un “ v i v re ensemble”,refusant individualisme et repli identitaire.Ces dernières années ont été marquées par un net repli sur soivisible dans l’habitat, les comportements… qui remet en question<strong>la</strong> mixité sociale. Ce<strong>la</strong> est renforcé par une pression sociale sécuritaire,frein à <strong>la</strong> rencontre et l’acceptation de l’<strong>au</strong>tre qui demeure unepart d’inconnu à surmonter!Notre société répond de plus en plus <strong>au</strong>x problèmes rencontrés <strong>au</strong>cas car cas, <strong>au</strong> groupe par groupe. F<strong>au</strong>te d’égalité hommes-femmes,certains proposent de remettre en question <strong>la</strong> mixité de genre dans lesécoles, à <strong>la</strong> piscine, voire à l’hôpital. D’<strong>au</strong>tres proposent le retour àl’uniforme puisque les vêtements sont signe d’appartenance sociale, dereconnaissance d’un groupe. On cible les mesures sur les quartiers,sans traiter <strong>la</strong> question plus globale de l’intégration par <strong>la</strong> réductiondes inégalités.On multiplie enfin des mesures en faveur de publics endifficultés, qui pour utiles quelles puissent parfois être, risquent <strong>au</strong>sside les stigmatiser.<strong>La</strong> revendication du multiculturalisme est une des composantes de nossociétés contemporaines. L’héritage de <strong>la</strong> révolution française a permis<strong>la</strong> construction d’une culture commune, d’un sentiment d’appartenancecollective, <strong>au</strong> prix d’un rejet de tous les particu<strong>la</strong>rismes culturelsdans l’espace privé.Principe actif,<strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité dépasse <strong>la</strong> simple toléranceet permet <strong>la</strong> cohésion et <strong>la</strong> justice sociale.L’éducation n’est possible qu’<strong>au</strong> contact de l’<strong>au</strong>tre et se nourrit <strong>au</strong>ssides différences.Vivre avec l’<strong>au</strong>tre, dans sa différence et sa complémentarité,s’apprend,quandun cadre collectif permet l’expression de cettediversité,<strong>au</strong> delà des individualismes.Chaque éducateur doit donc s’interrogersur les finalités de l’acte éducatif.<strong>La</strong> continuité éducative est<strong>au</strong>ssi à ce prix.« Principe actif,<strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité dépasse <strong>la</strong> simple toléranceet permet <strong>la</strong> cohésion et <strong>la</strong> justice sociale »Trop de difficultés du “vivre ensemble” trouvent <strong>au</strong>jourd’hui desréponses dans le domaine répressif. Pourtant,à terme, chacun sait que<strong>la</strong> véritable réponse est éducative. Il f<strong>au</strong>t réinterroger nos pratiques,pour comprendre comment nous en sommes arrivés à une situationoù des policiers dans les écoles semblent un recours possible. Qui doitintervenir avant que quelques groupes ne squattent pas les hall d’immeubles?Qui doit réc<strong>la</strong>mer des équipement culturels? Qui doit rappelerque <strong>la</strong> loi est supérieure à <strong>la</strong> force ? A force de segmenter, deconfiner les éducateurs dans des missions fonctionnelles (instruirepour les enseignants,faire jouer pour les animateurs,donner l’exemplepour les parents), <strong>la</strong> responsabilité collective s’est diluée. Pire, <strong>la</strong> responsabilitéest parfois rejetée des uns sur les <strong>au</strong>tres : les parentsseraient devenus démissionnaires,les enseignants n’apprendraient plusà lire <strong>au</strong>x enfants,les animateurs ne seraient là que pour s’amuser avecles enfants…12


PARTIE 2CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET VALEURS PARTAGÉESChapitre 3ÉDUQUER À LA CITOYENNETÉIncivilités,perte de civisme ou de citoyenneté…des raisons supplémentaires d’éduquer ensemble…Deux siècles après <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration des droits de l’homme et de citoyen,même dans notre pays qui en est l’<strong>au</strong>teur, tous les hommes n’en jouissentpas. Cette « panne de citoyenneté » entraîne une inquiétantedégradation du civisme. Les c<strong>au</strong>ses en sont diverses: discordance entreles valeurs prônées et les valeurs vécues,mesure de <strong>la</strong> réussite socialeen terme de profits personnels réalisés plus qu’en termes d’utilitésociale, renforcement de l’individualisme en dépit de gestes de solidaritéspectacu<strong>la</strong>ires, difficultés sociales… Plus d’un million d’enfantsp<strong>au</strong>vres en France, ce<strong>la</strong> nous conduit à avoir un <strong>au</strong>tre regard sur l’enfance.Au delà d’une compréhension du contexte général assez morose de <strong>la</strong>citoyenneté,les co-éducateurs doivent analyser <strong>au</strong>ssi les questions de<strong>la</strong> citoyenneté des enfants et des jeunes. Car <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong>Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a changé certainsde nos repères en reconnaissant ainsi une citoyenneté pour lesmineurs. Pour <strong>au</strong>tant cette citoyenneté reste à préciser. C’est pourquoinous devons faire vivre <strong>au</strong>x mineurs une citoyenneté dont l’expériencenous montre qu’ils en sont capables et à <strong>la</strong>quelle, de fait, ils ontdroit. Reconnaître cette citoyenneté c’est d’abord tenir les mineurspour des personnes, différentes des adultes, mais également douéesindividuellement et collectivement d’une légitime vision du monde etd’une capacité à s’exprimer, à agir et à participer à <strong>la</strong> vie sociale.« Plus d’un million d’enfants p<strong>au</strong>vres en France…ce<strong>la</strong> nous conduit à avoir un <strong>au</strong>tre regard sur l’enfance. »Cette citoyenneté des mineurs s’apprend,s’expérimente. Relève-t-elleuniquement de <strong>la</strong> sphère familiale? Une continuité éducative sera difficileà construire si l’on reste sur d’anciens schémas où l’éducationcivique se confond avec <strong>la</strong> morale, où les divers acteurs éducatifs sontniés.Car il ne s’agit pas d’apprendre à respecter des règles de vie, maisplutôt de se les approprier et de se les construire. Sans déresponsabiliserles parents, c’est une trop lourde tâche pour les <strong>la</strong>isser seuls encharge de cette question.Permettre <strong>au</strong>x enfants de découvrir et de vivre cette citoyenneté n’estpossible qu’en regardant lucidement les pratiques, avec le prisme de <strong>la</strong>Convention internationale des droits de l’enfant et en créant les conditionsd’une véritable participation de l’enfant à <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong> cité. Denombreuses situations le permettent: des plus simples comme lesrègles d’arbitrage <strong>au</strong>ssi essentielles que <strong>la</strong> maîtrise technique dans lesport jusqu’<strong>au</strong>x plus complexes comme les conseils d’enfants dans lesécoles,centres de loisirs,collèges…14


PARTIE 2CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET VALEURS PARTAGÉESL’ATEC (association temporaire d’enfant citoyen) permet àl’enfant de jouir pleinement de son droit à <strong>la</strong> liberté d’association,en référence à l’article 15 de <strong>la</strong> CIDE. Bâtie sur le tempsdu projet, elle n’a pas vocation à se prolonger <strong>au</strong> delà de saréalisation. Un accompagnateur adulte, facilite <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce du projet, et représente les Francas pour une couverturelégale et une assurance en responsabilité civile. PlusieursATEC ont vu le jour en H<strong>au</strong>te-Garonne: une pour <strong>la</strong> créationd’un spectacle musical dans un centre de loisirs, une <strong>au</strong>trepour sensibiliser <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’un quartier à <strong>la</strong> situation desenfants handicapés.En savoir plus : Francas H<strong>au</strong>te-Garonne 0562716720POUR S’Y RETROUVERL’incivilité est une notion floue, injustement associée <strong>au</strong>x seulsjeunes, qui recouvre des actes de <strong>la</strong> vie quotidienne contraires<strong>au</strong>x règles couramment admises, voire certains petits délits.Le civisme, étroitement associé à <strong>la</strong> participation électoralereprésente plus globalement un respect des diverses règlessociales établies. Il constitue une traduction concrète de <strong>la</strong>citoyenneté qui est à <strong>la</strong> fois une réalité juridique traduite endroits et devoirs et une appartenance à une entité collectivedans <strong>la</strong>quelle on se reconnaît.15


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V EDes réponses originales restent à inventer : aménagements,architectureet création d’espaces nouve<strong>au</strong>x, mais <strong>au</strong>ssi polyvalence et pleinemploi d’équipements sco<strong>la</strong>ires et sportifs,de signalisation,de facilitésd’accès des espaces,de sécurité dans les dép<strong>la</strong>cements (qu’on pense àl’importance du vélo dans <strong>la</strong> vie d’un enfant). Sans doute f<strong>au</strong>t-il alorsréorienter certains métiers liés à l’organisation spatiale, gardiens d’immeubles,police municipale, garde champêtre, ou utiliser le dispositifadultes re<strong>la</strong>is, afin de garantir sur les espaces de vie des enfants,unecertaine sécurité,compatible avec une approche éducative.Il est certes de <strong>la</strong> responsabilité des élus d’intégrer les espaces pourles enfants et les jeunes dans les P<strong>la</strong>ns loc<strong>au</strong>x d’urbanisme (PLU).Maisc’est dans une approche commune de l’organisation de l’espace que lesréponses les plus pertinentes pourront être trouvée avec l’ensembledes acteurs intervenant sur le quotidien des enfants et des jeunes.Deslieux de rencontres existent: <strong>la</strong> commission consultative de quartier, leconseil d’école, le groupe de pilotage du CEL… Ce sont <strong>au</strong>tant d’espacesnon spécifiquement dévolus à cette question, mais qui peuvent<strong>la</strong> traiter… si tant est qu’on <strong>la</strong> pose.ET SI L’ON REPARLAIT DES TERRAINSD’AVENTURE?Nés <strong>au</strong> début des années soixante chez nos voisins ang<strong>la</strong>is etallemands et apparus en France dans les années soixante-dix,ils semblent avoir disparu <strong>au</strong>jourd’hui. Ce sont des zones s<strong>au</strong>vages,volontairement <strong>la</strong>issées en l’état pour pouvoir êtreappropriées par les enfants. Les matéri<strong>au</strong>x de base sont <strong>la</strong>terre, l’e<strong>au</strong>, le feu même, le bois, les cordes et ficelles, lespneus et divers matéri<strong>au</strong>x de récupération… Un animateur estprésent mais ne décide pas d’activités… il accompagne… lesenfants entrent et sortent à leur guise… décident et s’organisent.« Le souci esthétique n’est pas <strong>la</strong> priorité mais souvenezvous des terrains vagues dissimulés par une cloison derrière<strong>la</strong>quelle Quick et Flupke accomplissaient leurs exploits… »Texte Ligue des familles de Belgique17


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V EChapitre 5REPENSER LES TEMPS ET RYTHMES DES ENFANTSLes rythmes des enfants sont bienconnus. Mais l’organisation actuelle destemps en tient peu compte. À l’échellede <strong>la</strong> journée, une continuité éducative permetdéjà d’agir.Les trav<strong>au</strong>x en chronobiologie et en chrono psychologie d’HubertMontagner et François Testu ont démontré scientifiquement <strong>la</strong>nécessité de se situer dans un cadre journalier, m a rqué par le ry t h m eveille/sommeil et les horaires des re p a s , afin de pre n d re en compte lespériodes de plus faible vigi<strong>la</strong>nce ou de manque d’attention (début dematinée avant 9 h e u re s , fin de journée) ou les phases de digestion peup ropices <strong>au</strong>x exe rcices physiques ou intellectuels. Ils ont <strong>au</strong>ssi démontrél’importance du sommeil nocturne à <strong>la</strong> maison et son influence surle reste de <strong>la</strong> journée. Ces re c h e rches p<strong>la</strong>ident en faveur d’une coupure<strong>au</strong> milieu de <strong>la</strong> semaine, d’une rupture de 2 jours en fin de semaine …Les connaissances scientifiques pèsent peu face <strong>au</strong>x choix d’une sociétéoù le travail détermine les temps de vie des pare n t s . Cette situationest dommageable <strong>au</strong>x enfants qui se voient contraints d’« a d ap t e r »leurs rythmes à une organisation des temps alors que ce devrait êtrel ’ i nve r s e. Ce<strong>la</strong> n’est pas sans conséquence sur leur déve l o p p e m e n tgénéral et leur réussite sco<strong>la</strong>ire. <strong>La</strong> non prise en compte des ry t h m e sre n fo rce en effet les inégalités puisque il a été démontré que les enfantsp e r formants surmontent mieux que les <strong>au</strong>tres les problèmes de vigi<strong>la</strong>nceet d’attention.<strong>La</strong> semaine sco<strong>la</strong>ire de 4 jours avec ou sans diminution des vacancess c o l a i res ne prend pas véritablement en compte les rythmes dese n f a n t s . A l’inverse des conclusions des scientifiques, c’est avant toutune adaptation <strong>au</strong>x fins de semaine des adultes… L’aménagement destemps sco<strong>la</strong>ire s , sujet chronique de débats passionnés mais non tranchés<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de l’État, est deve nu le c<strong>au</strong>chemar des collectivitéslocales et des responsables loc<strong>au</strong>x de l’Éducation nationale qui subissentdes pressions pare n t a l e s .« Chaque adulte doit avoir le souci de celui quile précède et qui lui succède » .<strong>La</strong> journée est une bonne échelle pour tenter d’aménager les temps. E ne f fe t ,p a re n t s ,e n s e i g n a n t s , personnels des collectivités (AT S E M , re s t a u-ration sco<strong>la</strong>ire…) animateurs des associations, éducateurs sportifs ouc u l t u rels… qui interviennent parfois successivement dans <strong>la</strong> journée del’enfant peuvent ainsi concrètement pre n d re en compte les ry t h m e sdans ce cadre journalier. De <strong>la</strong> capacité à les mobiliser sur cet enjeutant dans les phases d’é<strong>la</strong>boration du projet éducatif local qu’<strong>au</strong> trave r sde temps de concertation réguliers, dépendra <strong>la</strong> réalité de <strong>la</strong> continu i-té éducative.Dans <strong>la</strong> chaîne des interventions éducatives d’une journée chaque adultedoit avoir le souci des rythmes de l’enfant tout en ayant <strong>au</strong>ssi lesouci de l’adulte et du temps d’éducation qui le précède et qui lui succè d e. <strong>La</strong> continuité éducative, p a rt du constat de cette interd é p e n d a n-18


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V EChapitre 6PROFITER DE LA DOUBLE IMPULSION : CEL et CTL<strong>La</strong> démarche du Projet éducatif local estune occasion privilégiée pour fa i reavancer <strong>la</strong> continuité éducativeFruit de l’expérience de 20 années de dispositifs dive r s ,le Contrat éducatiflocal (CEL), a rticulé <strong>au</strong>x Contrats temps libre (CTL) et Enfancedes CA F, est deve nu ,depuis sa création en 1998, le contrat fédérateur despolitiques éducatives locales. L’enjeu est de mettre en cohérence les tro i sgrands espaces éducatifs que sont les familles, l’école et les structures deloisirs éducatifs, <strong>au</strong>tour d’objectifs part a g é s .En ne limitant pas l’éducation àl ’ é c o l e, le CEL insiste sur les enjeux éducatifs du temps libre et soulignel ’ i m p o rtance de <strong>la</strong> complémentarité des actions et des acteurs.A chaque terr i t o i re ses potentialités, à chaque terr i t o i re son pro j e t .Car leP rojet éducatif local (PEL),p renant en compte <strong>la</strong> globalité du jeune est bienle défi proposé par le CEL-CTL sur le terr i t o i re. Il n’y a pas de projet sans<strong>la</strong> volonté d’engagement des personnes. Il n’y a pas de projet sans lesacteurs qui interviennent dans les différents moments de l’éducation del ’ e n f a n t .L’éducation étant une « mission part a g é e », il s’agit de faire émerger desespaces où tous les acteurs peuvent se re n c o n t re , rd é b a t t re et construireensemble un projet en appui sur une re g a rd commun pour re n d re cohérente<strong>la</strong> proposition éducative sur le terr i t o i re. Les politiques éducative sd eviennent ainsi davantage des politiques de prox i m i t é ,é<strong>la</strong>borées et évaluéesconcrètement, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du terr a i n ,l’État devant assurer par ailleursun rôle régu<strong>la</strong>teur pour ne pas <strong>la</strong>isser se creuser des inégalités entre les diffé rents terr i t o i re s .« le PEL a l’ambition de permettre à chacun des acteurs éducatifsde mieux réussir sa mission part i c u l i è re »En insistant sur <strong>la</strong> dimension éducative du temps non sco<strong>la</strong>ire, le PE<strong>La</strong>mène l’ensemble des acteurs concernés à tro u ver une nouvelle p<strong>la</strong>ce, àposer d’<strong>au</strong>tres re p è res pour leur action quotidienne. P a rents et enseignantspourront tro u ver <strong>au</strong>tour de cet enjeu un terrain propice à deséchanges et à une meilleure connaissance. Les collectivités locales et territorialesont pour leur part un rôle central d’animation et une re s p o n s a-bilité import a n t e. Cette logique de cohére n c e, de complémentarité, r é i n-t e rroge <strong>au</strong>ssi le sens de l’action des acteurs des loisirs éducatifs: c o l l e c t i-v i t é s ,a s s o c i a t i o n s .Dans un nouve<strong>au</strong> contexte, le mouvement sportif etl’éducation popu<strong>la</strong>ire re t ro u vent leurs racines. Car rep<strong>la</strong>cer le jeune <strong>au</strong>c e n t re du système, en déterminant les actions de chacun en fonction desintérêts de celui-ci, et non plus en fonction des intérêts pro p res <strong>au</strong>x différentesstructures est un <strong>au</strong>tre défi soulevé par le PEL.De nouvelles fo r m e sde partenariat restent alors à inve n t e r.Le PEL ne vise pas tant à combler un déficit, une carence qu’à utiliser <strong>au</strong>mieux les potentialités de chacun dans un espace favorisant les initiati ves… En donnant le maximum de chances <strong>au</strong> jeune, le PEL a l’ambitionde permettre à chacun des acteurs éducatifs de mieux réussir sa missionp a rt i c u l i è re.Le PEL offre un cadre <strong>la</strong>rge,p o rteur de valeurs,permettant dere n d re lisible les actions, de mobiliser les re s s o u rces des différents ministè res concernés.20


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V E<strong>La</strong> réflexion sur l’articu<strong>la</strong>tion entre le temps de l’enfant et de l’élèveconduit inévitablement les acteurs à sortir de l’isolement, à se rassembler.<strong>La</strong> connaissance mutuelle est indispensable entre acteurs très souve n tc o n f rontés <strong>au</strong>x mêmes réalités: e n s e i g n a n t s ,p a re n t s ,responsables associatifsou élus loc<strong>au</strong>x, vo i re jeunes.Cette concertation est le préa<strong>la</strong>ble pour construire une coopération active.Le diagnostic local qui initie <strong>la</strong> réflexion sur le projet éducatif local etprécède toute signature de CEL-CTL transforme <strong>la</strong> volonté en énergie.L’engagement de chacun des acteurs, d eve nus part e n a i re s ,donnera dav a n-tage de sens à l’action déjà conduite et s’inscrira dans une meilleure cohérenceet continuité éducative.À LESPINASSE LE CEL-CTL FAIT SON CHEMIN.Réunir régulièrement 40 personnes <strong>au</strong>tour du maire :conseillers municip<strong>au</strong>x, directeur d’école, principale adjoint duc o l l è g e, enseignants, parents d’élève s, bibliothèque mu n i c i p a-l e, directeur du CLSH-CLAE et responsables des associationss p o rt i ves culturelles et socio-éducative s, du comité des fêtes…est le premier défi réussi du groupe de pilotage du CEL-CTL. I lse poursuit <strong>au</strong> sein de commissions où on débat des enjeuxdes activités sport i ves ou de ce qu’on entend par culture ava n tde proposer des projets (atelier créatif, carn aval, livres illustrés…)qui doivent prendre en compte les axes du PEL (coordinationet part e n a riat, proposition plus <strong>la</strong>rge d’activités enfa n-ce jeunesse, développement d’actions spécifiques en directiondes filles. A l’actif <strong>au</strong>ssi du CEL-CTL, <strong>la</strong> création de 2 nouve l l e sa s s o c i a t i o n s, le nouve<strong>au</strong> départ d’un fo rum des associations…En savoir plus : Pa t ri ck T h i rion Léo <strong>La</strong>grange 056 27 96 40 2« CEL mode d’emploi» brochure IA, JPA et DRDJS disponibl eà <strong>la</strong> JPA 31 et consultable sur le site de <strong>la</strong> DRDJS21


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V EChapitre 7LA RENCONTRE ET LA CONCERTATION ENTRE ADULTES<strong>La</strong> continuité éducative ne nécessite pasun responsable faisant fonctionner lesdivers « rouages »… elle serait plutôt le« lubrifiant » qui huile le système.Plus qu’un « pilote », ce sera donc plutôt un « pilotage » collectifbasé sur une volonté partagée et une conscience commune desenjeux.Ce<strong>la</strong> requiert une présence et un suivi dans des espaces et instancesd’échanges et de concertation.Ce<strong>la</strong> s’appuie <strong>au</strong>ssi sur un processusd’évaluation qui tire profit d’indicateurs concrets pouvant traduiredes dysfonctionnements. De tels constats collectifs analysésseront source de remobilisation et de renforcement du processus decontinuité éducative.Le temps est une denrée rare… inversement proportionnelle <strong>au</strong>x multiplesréunions qui rythment déjà les divers calendriers.Toute rajout denouvelle réunion représente donc un risque réel de désaffection decelle-ci. Il v<strong>au</strong>t mieux donc d’abord profiter des réunions pré-existantes.Be<strong>au</strong>coupd’entre elles traitent déjà des questions qui ont à voiravec <strong>la</strong> continuité éducative… quand celle-ci n’est pas le sujet principal,sansque ce<strong>la</strong> soit affiché !Profiter d’abord des réunions pré-existantes• le conseil d’école: animé par le directeur, il réunit enseignants,parents élus,élu local.Le directeur du CLAE ou du CLSH,peut y êtreinvité. Les questions concernant <strong>la</strong> commun<strong>au</strong>té éducative peuvent yêtre abordées. Ce peut être <strong>au</strong>ssi un lieu favorable pour aborder <strong>la</strong>continuité éducative <strong>au</strong> quotidien entre école, parents et CLAE.• des temps de concertation entre enseignants,des temps deformation (conférences pédagogiques à l’initiative de l’inspecteur del’Éducation nationale) peuvent être <strong>au</strong>ssi ouverts <strong>au</strong>x partenaires de <strong>la</strong>commun<strong>au</strong>té éducative• le conseil d’administration du collège : sa composition s’apparenteà celle du conseil d’école. Les partenaires associatifs peuventavoir un lien <strong>au</strong>tour des foyers soci<strong>au</strong>x éducatifs,de l’accompagnementà <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité.Par contre le Comité d’éducation à <strong>la</strong> santé et à <strong>la</strong>citoyenneté (CESC), qui doit exister dans chaque collège, permetune <strong>la</strong>rge ouverture sur le tissu éducatif environnant.• le groupe de pilotage CEL: animé par un élu et en appui sur l’actiondu coordonnateur CEL, il a vocation à réunir <strong>la</strong> totalité desacteurs éducatifs.Le diagnostic , l’é<strong>la</strong>boration du projet éducatif local etles évaluations sont des temps privilégiés pour aborder <strong>la</strong> continuitééducative <strong>au</strong> travers de grandes options.• les équipes éducatives: ces réunions ponctuelles <strong>au</strong>tour de <strong>la</strong>situation et du suivi d’un enfant en difficulté sont convoquées par ledirecteur d’école et peuvent rassembler les divers professionnelsintervenant <strong>au</strong>tour de cet enfant: animateurs, personnels des centresmédico-pédagogiques,orthophonistes,assistantes sociales…22


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V E• le conseil d’administration de l’association socio-éducative :cette instance démocratique peut <strong>au</strong>ssi être un lieu de formalisation de<strong>la</strong> continuité éducative. A côté des collectivités, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce des parentsmériterait d’être encore développée, comme celle d’enseignants soucieuxdes activités éducatives complémentaires de l’école.• les instances locales de démocratie participative: commissionextra-municipale éducation,comité consultatif de quartier… peuventpermettre <strong>au</strong>ssi des réflexions utiles à <strong>la</strong> continuité éducative• … et toutes les occasions, y compris festives (kermesse duCLSH, spectacles de l’école, fête des sports, de <strong>la</strong> musique…) quicréent du lien social et sont <strong>au</strong>tant de lieux parfois plus facilementabordables pour une connaissance réciproque qui diminue le repli sursoi et modifie les représentations entre co-éducateurs.RAMONVILLE : UNE DES PREMIÈRES CELLULESDE VEILLE ÉDUCATIVECette forme nouvelle de travail en rése<strong>au</strong> a été crée dans lecadre de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> ville pour prévenir les exclusions. ÀRamonville, <strong>au</strong>tour du maire et du coordonnateur, <strong>la</strong> cellulecomposée d’enseignants, de parents, de travailleurs soci<strong>au</strong>xet d’associations traite individuellement les jeunes en situationd’échec ou de rupture sco<strong>la</strong>ire afin maintenir une continuitééducative en favorisant un parcours individuel <strong>au</strong>tour d’unemploi du temps structurant, d’un lieu d’accueil et d’un projet.Ce<strong>la</strong> concerne <strong>au</strong>jourd’hui 7 <strong>au</strong>tres communes de H<strong>au</strong>teGaronne.En savoir plus : circu<strong>la</strong>ire du 11 décembre 200123


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V EChapitre 8SANTÉ : UN ENJEU CONCRET DE CONTINUITÉ ÉDUCATIVEde <strong>la</strong> santé des enfants et desjeunes implique, a u j o u rd ’ h u i , u n eL’enjeumobilisation fo rte et cohérente.<strong>La</strong> conscience de <strong>la</strong> menace que fait peser l’obésité chez les jeunes sed é veloppe dans les pays occident<strong>au</strong>x. Les principales c<strong>au</strong>ses en sontc o n nu e s: multiplication des self-serv i c e s ,<strong>au</strong>gmentation de <strong>la</strong> durée des trajetssco<strong>la</strong>ire s ,t r avail des deux pare n t s ,p e rte de re p è res sur les re p a s ,t e m p spassé devant <strong>la</strong> télévision,industrialisation de <strong>la</strong> re s t a u r a t i o n abus , de sucreri e s …Les bonnes habitudes alimentaires ne se construisent pas seulement à <strong>la</strong>m a i s o n .P a re n t s ,a n i m a t e u r agents s , de serv i c e,responsables de re s t a u r a t i o nc o l l e c t i ve,e n s e i g n a n t s ,personnels de direction ont tous,à des titres dive r s ,une responsabilité à assumer. Une modification des comportements alime n t a i res des jeunes re l è ve de choix éducatifs communs et assumés defaçon cohére n t e: l ’ é q u i l i b re alimentaire <strong>au</strong> re p a s ,<strong>la</strong> découve rte d’alimentset de p<strong>la</strong>ts, les moments réservés à <strong>la</strong> prise d’aliments,les fontaines à e<strong>au</strong> à<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce des distributeurs de sodas, g é rer le temps du goûter plutôt qu’unap p a reil à de friandises…« Les bonnes habitudes alimentairesne se construisent pas seulement à <strong>la</strong> maison »<strong>La</strong> commun<strong>au</strong>té éducative dispose de lieux (conseils d’écoles,contrats éducatifsloc<strong>au</strong>x…) permettant d’en débattre et d’agir: présence des animateursà table,p rojets éducatifs en c<strong>la</strong>sse et dans les structures de loisirs éducatifssur l’alimentation, i n formation des parents par des pro fessionnels de<strong>la</strong> santé (nu t r i t i o n n i s t e s ,médecins sco<strong>la</strong>ire s ) ,contrôle des menu s ,i n c i t a t i o nà l’activité physique des jeunes…<strong>La</strong> continuité éducative existe pour certains enfants ma<strong>la</strong>des ou souffrantd’intolérances alimentaire s .<strong>La</strong> circ u l a i re interministérielle N° 2003… 135du 8 s e p t e m b re 2003 prévoit un repas adapté ou <strong>au</strong>torise <strong>la</strong> prise d’unrepas fourni par les pare n t s ) .Un projet d’accueil individualisé (PAI) doit êtremis en p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> demande des familles à l’école comme <strong>au</strong> centre de loisirsafin d’accompagner des soins médic<strong>au</strong>x.« Leur ma<strong>la</strong>ise s’exprime parfois <strong>au</strong> travers de souffrancesque certains s’inflige n t »L’adolescence est le temps du « mal être » .<strong>La</strong> maturation physiologique et<strong>la</strong> transformation physique ont toujours inquiété. Mais les incertitudes surleur ave n i r,les contradictions de <strong>la</strong> société,le déca<strong>la</strong>ge entre <strong>la</strong> famille,l ’ é c o-l e, les structures de loisirs éducatifs et ce qu’ils ressentent comme étant <strong>la</strong>« vraie vie » accentuent cette déstabilisation et peut conduire à desd é v i a n c e s .« Les élèves vite grandis, mais toujours assis <strong>au</strong>x mêmes tables de <strong>la</strong> 6e à <strong>la</strong>terminale (35 % des élèves de lycée sont majeurs! ) ,parlent de leurs corpscontraints à l’école et débridés à l’extérieur » souligne J. Costa <strong>La</strong>scoux,d uC N R S ) .Le silence des programmes sco<strong>la</strong>ires sur <strong>la</strong> sexualité, dans unesociété qui,à l’extérieur,prône <strong>la</strong> permissivité,est perçu par les adolescentscomme une violence. Leur ma<strong>la</strong>ise s’exprime parfois <strong>au</strong> travers de souffrancesque certains s’infligent (perc i n g s ,t a t o u a g e s ,expériences initiatiqueset conduites à risques, consommation de tabac, d’alcool ou de dro g u e s ) .24


PARTIE 3DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS POUR CONSTRUIRE UNE CONTINUITÉ ÉDUCAT I V EPlus encore que sur tout <strong>au</strong>tre question,l’école comme les parents oules structures de loisirs éducatifs ne peuvent être leur propre recourssur ces questions. Un travail en rése<strong>au</strong> est indispensable: CEL mais<strong>au</strong>ssi contrats loc<strong>au</strong>x de sécurité,conseils commun<strong>au</strong>x de préventionde <strong>la</strong> délinquance, veille éducative. Ainsi peuvent être établis diversnive<strong>au</strong>x d’action : information, prévention primaire, prévention pluslourde et accompagnements individuels. Des professionnels susceptiblesd’aider et d’agir existent (éducateurs spécialisés, médecins,psychologues,protection judiciaire de <strong>la</strong> jeunesse, juges des enfants…).Leur intervention nécessaire ne doit pas exonérer les parents, lesenseignants et les animateurs d’une vigi<strong>la</strong>nce collective réelle doubléed’une capacité d’écoute de chacun.LES GOÛTERS…UN ENJEU DE CONTINUITÉ ÉDUCATIVECombien de fois un enfant goûte-t-il? à l’école? <strong>au</strong> CLAE? à<strong>la</strong> maison? et chaque fois avec une consommation de sucreries?<strong>La</strong> question du temps du goûter comme de son contenu,participent à l’équilibre alimentaire de <strong>la</strong> journée. Ce<strong>la</strong> renvoieà une concertation préa<strong>la</strong>ble entre parents, enseignants etanimateurs.LE COMITÉ D’ÉDUCATION À LA SANTÉ ET À LACITOYENNETÉ (CESC) est présidé par le chef d’établissementet intégré <strong>au</strong> projet d’établissement. Lieu d’écoute, d’aideet d’échange, il est reconnu par le légis<strong>la</strong>teur (Art. L 41.5du code de l’éducation).LES PUPILLES DE L’ENSEIGNEMENT PUBLIC (PEP) :UNE ACTION MÉDICO-SOCIALELes Pep 31 animent et gèrent des établissements sanitaires,soci<strong>au</strong>x et médico-soci<strong>au</strong>x dans une tradition et une pratiquede <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité et de <strong>la</strong> solidarité. Ils proposent accueil, soins etsco<strong>la</strong>risation d’enfants et d’adolescents dans des établissementsspécialisés sur <strong>la</strong> H<strong>au</strong>te-Garonne à Au rignac etVillemur.En savoir plus : AD PEP Annie Sou<strong>la</strong> 0561495296À <strong>la</strong> SEGPA du collège REYNERIE le CESC réunit <strong>au</strong>ssi desdélégués élèves, des parents, et des partenaires extérieurs.Parmi ses actions: une initiation <strong>au</strong>x premiers secours pour les4 es , des groupes de paroles avec l’association AGIP sur lesviolences, le décrochage sco<strong>la</strong>ire, des expos-forum sur <strong>la</strong>sexualité et <strong>la</strong> contraception, les drogues… avec le P<strong>la</strong>nningfamilial, l’hôpital et l’infirmière sco<strong>la</strong>ire.25


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVEChapitre 9LA PRATIQUE SPORTIVE“Le sport a des vertus, mais des vertus quis’enseignent” indiquait M<strong>au</strong>rice Baquet,une figure du mouvement sportif.Les clubs sportifs,qui accueillent 150000 licenciés de moins de 18ans dans les 3000 clubs ou sections de H<strong>au</strong>te-Garonne, avec leursentraîneurs,animateurs,éducateurs sportifs,contribuent à une éducationpartagée.L’éducateur sportif a pour objectif l’apprentissage des compétencestechniques et tactiques de sa discipline et leur perfectionnement. I<strong>la</strong>ccompagne l’enfant dans son développement moteur, il développe sonintelligence, sa lecture du jeu,les coopérations.Il favorise dans le groupe<strong>la</strong> prise de responsabilité,l’initiative, l’expression,<strong>la</strong> citoyenneté.L’éducateur sportif doit posséder des connaissances et à une maîtrisetechnique et pédago g i q u e. Comme l’enseignant, il est confronté àdes dispositifs d’ap p re n t i s s a g e, à l’utilisation d’outils didactiques, àl’évaluation intégrée à l’action, <strong>au</strong> statut de l’erre u r, à l’adaptation et <strong>la</strong>prise en compte des différe n c e s .« Le club sport i f , les structures de loisirs éducatifs et l’écolene part agent pas spontanément les mêmes valeurs »L’éducateur sportif et l’enseignant n’ont pas les mêmes missions cequi ne les empêche pas de participer à <strong>la</strong> formation du jeune dansune continuité éducative. Celle ci ne signifie pas en effet absence der u p t u re dans les ry t h m e s , les formes de pratique ou les modes dec o m mu n i c a t i o n . Elle implique par contre identification de ces ruptu res et cohérence dans l’acte éducatif.Le club sport i f , les structures de loisirs éducatifs et l’école ne part a-gent pas spontanément les mêmes valeurs. Si re s p e c t , esprit d’équipe,g é n é ro s i t é , semblent communs à tous ces acteurs, les valeurs dec i t oye n n e t é , re s p o n s a b i l i t é , a u t o n o m i e, esprit critique, d é m o c r a t i esont moins présentes dans certaines pratiques sport i ve s . Par contred ’ a u t res valeurs: c o m b a t i v i t é , d i s c i p l i n e, h u m i l i t é ,p e r fo r m a n c e, a g re s-s i v i t é , dépassement de soi, y semblent <strong>au</strong> contraire plus prégnantes.Ces divers acteurs ne se rencontrant pas ou peu. L’éducateur sport i fi n t e rvient en soirée, le merc redi ap r è s - m i d i , le week-end quand l’écoleest fermée et dans des lieux que seuls certains enseignants (professeurd’EPS, p ro fesseurs des écoles) utilisent. Par ailleurs, les instituti o n s , les familles ont souvent des attentes différentes par rap p o rt <strong>au</strong>s p o rt . Il en résulte que les pratiques éducatives peuvent être dive r-g e n t e s , non cohére n t e s , sans continu i t é .26


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVE<strong>La</strong> recherche de <strong>la</strong> continuité éducative nécessite <strong>au</strong> préa<strong>la</strong>ble d’identifierles « déviations » du système sportif,qui peuvent l’éloigner de sesfins éducatives:- <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce excessive accordée à <strong>la</strong> compétition,à <strong>la</strong> sélection, à<strong>la</strong> spécialisation précoce, tout particulièrement pour les plusjeunes- <strong>la</strong> prégnance du modèle du sportif professionnel et de sesdéviances (argent,surmédiatisation,tricherie, dopage…)- l’accent exagéré mis sur l’effort,<strong>la</strong> discipline <strong>au</strong> détriment dup<strong>la</strong>isir, de <strong>la</strong> joie, de <strong>la</strong> créativité,du vivre ensemble.- l’insuffisante valorisation de l’initiative, de <strong>la</strong> responsabilité,de<strong>la</strong> citoyenneté sportive.- l’assignation <strong>au</strong> sport d’objectifs qui n’ont rien d’éducatif(défouloir, garderie, lutte contre le désœuvrement, apprentissagede <strong>la</strong> discipline) ou qui le dépassent (lutte contre <strong>la</strong> délinquance).Pour remédier <strong>au</strong>x « déviations » du système sportif,qui peuventl’éloigner de ses fins éducatives »,il est important de reconnaître<strong>au</strong>ssi <strong>la</strong> spécificité de l’action éducative de l’éducateur sportif, etd’identifier les freins à <strong>la</strong> coopération avec les <strong>au</strong>tres acteurs éducatifs,tels que : <strong>la</strong> f<strong>au</strong>sse concurrence ou l’ignorance entre éducateur sportif,animateur socio-éducatif et enseignant,<strong>la</strong> tendance du système sco<strong>la</strong>ireà absorber l’éducation sportive dans l’éducation physique et sportivesco<strong>la</strong>ire, à nier sa spécificité éducative, <strong>la</strong> séparation entre club,école, cité.DES PISTES POUR AG I R• affirmer <strong>la</strong> fonction éducative du sport fondée sur des va l e u r sé d u c a t i ves partagées dans <strong>la</strong> fo rmation des éducateurs sport i f s.• inscrire le rôle éducatif du sport dans les politiques éducative st e r ri t o riales et les contrats éducatifs loc<strong>au</strong>x• créer des écoles mu l t i - s p o rt s, excluant <strong>la</strong> spécialisation précoceet diversifiant les parcours d’initiation sport i ve de l’enfa n t• ouvrir des fo rmations interdisciplinaires, entre profe s s e u r sd ’ E P S, éducateurs sport i f, animateur, médiateur…)• produire et diffuser des outils pédagogiques communs école etanimation (exe m p l e: « à l’école du ru g by »), des actions croiséessur un thème commun, exe m p l e: s p o rt et littéra t u r e.• profiter de <strong>la</strong> rencontre avec les familles que le sport perm e t .Nombre de parents bénévoles prennent en charge les entra î n e-m e n t s, l’organisation des matches, les dép<strong>la</strong>cements.27


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVEChapitre 10LES LOISIRS DE PROXIMITÉUne « conscientisation éducative » afait progressivement du loisir de proximité,et du CLSH en particulier, unmaillon de plus en plus important de <strong>la</strong> continuitééducative.Au sortir de <strong>la</strong> seconde guerre, les pionniers des patronages<strong>la</strong>ïques ont créé des activités les jeudi et les vacances sco<strong>la</strong>iresdans les loc<strong>au</strong>x sco<strong>la</strong>ires.Virent ensuite, <strong>au</strong> milieu des années cinquante,les centres aérés,souvent à <strong>la</strong> périphérie des villes comme une solutioncomplémentaire <strong>au</strong> départ en colonie de vacances. Les annéessoixante-dix verront les expériences de p<strong>la</strong>ines de jeux et de «terrainsd’aventures ».Issu de <strong>la</strong> réglementation de 1977 créant les centres devacances et de loisirs (CVL), le centre de loisirs sans hébergement(CLSH) est devenu <strong>au</strong>jourd’hui une structure de loisirs éducatifs fréquentéetous les ans par 3,5 millions d’enfants et de jeunes.Au cœurdu quartier ou du vil<strong>la</strong>ge, il est souvent installé dans des écoles,pourdes raisons d’économie, de commodité mais <strong>au</strong>ssi parce que celles cirestent l’espace de référence. À l’origine initiateurs de ces structures,enseignants et parents se sont mobilisés pour que se développe le loisirde proximité.Associations,collectivités locales, avec l’appui importantd’organismes soci<strong>au</strong>x (CAF, MSA) ont pris massivement le re<strong>la</strong>ispour assurer l’essor actuel des CLSH.Il est certainement davantage dû <strong>au</strong> besoin de garde des enfants qu’àl’outil éducatif qu’avaient en tête ses promoteurs.Nombre de parentsou d’enseignants n’en ont encore qu’une vision récréative voire occupationnelle.Il est vrai que certains responsables des CLSH n’ont pas sutoujours gérer cette croissance rapide en démontrant que réponse àun besoin social de masse et réponse éducative de qualité peuvent seconcilier. <strong>La</strong> souplesse de son cadre : « un accueil collectif de mineurs(8 à 300) sans hébergement, fonctionnant pendant <strong>au</strong> moins 15 jours<strong>au</strong> cours d’une même année » peut diluer son image. Outre les mercrediet vacances sont déc<strong>la</strong>rés <strong>au</strong>jourd’hui centres de loisirs nombred’activités avant et après <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse mais à l’exclusion du temps <strong>au</strong>tourdu repas. Est ainsi cassée l’unité et <strong>la</strong> continuité que représente leCLAE qui n’est <strong>au</strong>tre qu’une forme de centre de loisirs. Un sondageréalisé pour les Francas en 2000 porte enfin un regard sévère: allerdans un centre de loisirs est du temps libre pour seulement 57 % desenfants.Sur une échelle de 14 échelons caractérisant le temps libre lecentre de loisirs apparaît en 13 e position,juste avant « ne rien faire » !« le centre de loisirs a “désacralisé” l’éducation »Cependant,les acquis du CLSH sont réels.Son ouverture près de 2000heures par an,deux fois le temps sco<strong>la</strong>ire, notamment en milieu urbain,conduit à le prendre plus <strong>au</strong> sérieux. L’implication associative de certainsparents dans de nombreux CLSH est un des aspects les plus tangiblesd’une coéducation <strong>au</strong> quotidien. Le centre de loisirs a ainsi« désacralisé » <strong>la</strong> notion d’éducation en affirmant, avec les <strong>au</strong>tresacteurs éducatifs loc<strong>au</strong>x du sport et de <strong>la</strong> culture, l’existence de28


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVE« l’éducation non formelle » complémentaire de l’éducation familialeet de l’« éducation formelle » à l’école.Il s’agit maintenant de faire évoluer cet outil éducatif. L’obligationrécente d’é<strong>la</strong>borer un projet éducatif et de le diffuser à toutes lesfamilles trace les contours d’une nouvelle ambition pour le CLSH. Ildoit s’insérer davantage dans <strong>la</strong> vie sociale locale pour répondre à unbesoin d’accueil et d’orientation de l’enfant dans l’environnement local.Le centre de loisirs est souvent bien p<strong>la</strong>cé pour être <strong>au</strong> cœur de cettedémarche, en favorisant <strong>la</strong> mise en rése<strong>au</strong> des structures existantes,enaidant à orienter l’enfant vers des structures permettant ce développementéducatif (l’école de musique par exemple) où à initier desstructures ne le permettant pas encore (exemple du multimédia). Endevenant <strong>au</strong>ssi un espace ressources des acteurs loc<strong>au</strong>x,le CLSH peutrenforcer une démarche de continuité éducative… à <strong>la</strong> condition dedéfinir un projet collectif concernant tous les enfants,qui rompe avecune seule logique de consommation d’activités, sans négliger <strong>au</strong>ssi <strong>la</strong>recherche de cohérence de tarifs,d’horaires, formalités d’inscription…CENTRE DE LOISIRS :UN PROJET PÉDAGOGIQUE AUSSI!Depuis plusieurs années des efforts convergent leurs pourrenforcer <strong>la</strong> qualité éducative des CLSH.À l’instar des établissementssco<strong>la</strong>ires, les centres de loisirs, qui ont désormais unprojet éducatif, é<strong>la</strong>borent <strong>au</strong>ssi, en lien avec celui ci, un véritableprojet pédagogique qui structure les diverses interventionsdes animateurs dans les activités comme dans <strong>la</strong> viequotidienne. Parents, enseignants, <strong>au</strong>tres acteurs éducatifsloc<strong>au</strong>x gagneraient à en être plus <strong>la</strong>rgement informés…BELLEFONTAINE: DES ENSEIGNANTS SE MOBILISENTPOUR OUVRIR LE COLLÈGE SUR LE QUARTIERDURANT LES VACANCES.Après des sorties sco<strong>la</strong>ires dans le contexte de l’explosion del’usine AZF, quelques acteurs éducatifs du collège et de <strong>la</strong>SEGPA ont décidé de <strong>la</strong>ncer en février 2002 un CLSH sur lecollège et de s’inscrire dans l’opération nationale « Écoleouverte » née en 1991.En 2004, ils ont accueilli environ 250 jeunes du collège et duquartier al<strong>la</strong>nt du CM1 à <strong>la</strong> troisième, sur toutes les périodesde vacances sco<strong>la</strong>ires, les mercredi après midi et quelquessamedi, <strong>au</strong>tour d’ateliers sportifs, music<strong>au</strong>x, vidéo… ou demini camps, chantiers à l’extérieur.Le <strong>la</strong>bel Éducation nationale et des activités appropriées(image de soi, mode…) permettent de créer une réelle mixitéde genre qui est souvent problématique dans ce quartier.L’opération est financée par l’Éducation nationale, <strong>la</strong> CAF, <strong>la</strong>mairie et <strong>la</strong> participation des usagers. Le Conseil général fournitles loc<strong>au</strong>x. L’organisation et l’encadrement des activitésrepose sur une quinzaine d’aides éducateurs, enseignants,personnels de vie sco<strong>la</strong>ire, ou assistante sociale issus du collège.En savoir plus : Lionel Hanctin collège Bellefo n t a i n e0683681944Circu<strong>la</strong>ire Éducation nationale 2003-008 « C h a rte écoleo u ve rt e »29


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVEChapitre 11L’OUVERTURE CULTURELLE POUR TOUS<strong>La</strong> c o n t i nuité éducative, une conditionpour l’accès de tous les jeunes àune réelle ouverture culturelle par desvoies complémentaires.Pour cert a i n s , <strong>la</strong> culture est avant tout l’art et <strong>la</strong> re n c o n t re avec lesœ u v res et les créateurs, pour d’<strong>au</strong>tres l’artistique est une dimensioncomme par exemple <strong>la</strong> culture scientifique… A l’école élémentaire,l’Éducation nationale insiste sur « l ’ é q u i l i b re entre héritage culture let démarches de création ». On parle <strong>au</strong>ssi de plus en plus des culture spour souligner l’importance d’horizons culturels divers souvent négligé s . Le consensus sur <strong>la</strong> démocratisation culturelle nécessite de préciserles buts poursuivis. Sans nier l’importance d’une ap p ropriation dupatrimoine humain unive r s e l ,l’ o u ve rt u re culturelle doit <strong>au</strong>ssi donner dusens à une ap p a rt e n a n c e, à une vie en société. Mais à l’inverse du commun<strong>au</strong>tarismequi survalorise l’identité culturelle et le repli sur soi, l ac u l t u re doit être découve rt e, refus des à priori et ap p rentissage de <strong>la</strong>t o l é r a n c e.« Le consensus sur <strong>la</strong> démocratisation culturellenécessite de préciser les buts poursuivis »Si l’env i ronnement familial contribue de manière importante à cetteo u ve rt u re, les inégalités sociales qui le caractérisent, c reusent des inégalitésculturelles entre les jeunes. C’est donc d’abord sur <strong>la</strong> base desenseignements obligatoires re l evant de l’Éducation nationale que doitse développer <strong>la</strong> démocratisation de l’éducation culturelle et art i s t i q u e.Cette notion d’enseignement obligatoire ne signifie pas qu’il serait leseul fait des enseignants, en particulier <strong>au</strong> primaire. Mais elle confirmepar contre <strong>la</strong> nécessaire gratuité de ces enseignements et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce decet éveil culturel <strong>au</strong> sein des projets d’école ou d’établissements. D ’ o ùl ’ i m p o rtance des c<strong>la</strong>sses « à projet d’action culture l l e » , des c<strong>la</strong>ssesd é c o u ve rt e, p a t r i m o i n e …Livrés à eux mêmes pendant leur temps libre, c e rtains jeunes dev i e n-nent des proies faciles pour <strong>la</strong> « c u l t u re T V » pendant que d’<strong>au</strong>tre s , à unrythme parfois effréné, s’initient à des pratiques culture l l e s . Les structu res de loisirs éducatifs (CLAE, c e n t res de loisirs, M J C, c e n t res soci<strong>au</strong>x,maisons pour tous, foyers rur<strong>au</strong>x…) doivent éviter que ce fossé ne sec re u s e. <strong>La</strong> « f r a c t u re nu m é r i q u e » actuelle oblige à pre n d re en compteles technologies de l’information et <strong>la</strong> communication comme un enjeuc u l t u rel nécessitant en particulier plus de polyvalence et de disponibilitédes structure s . En effe t , lier loisirs et culture est une des valeurs fo n-datrices de l’Éducation popu<strong>la</strong>ire dans <strong>la</strong> mesure où ce<strong>la</strong> favorise l’accèsdu plus grand nombre. Les pratiques culturelles amateurs doive n tre n d re l’enfant acteur en privilégiant le sens que va pre n d re l’activitépour celui qui <strong>la</strong> pratique et en prenant en compte le chemin parc o u r utout <strong>au</strong>tant que le résultat atteint.30


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVEC O L O M I E R S: UN ATELIER DANSE DE RUEPOUR LES ADOLESCENTES« Lier loisirs et culture est une des valeurs fondatricesde l’Éducation popu<strong>la</strong>ire »Dans certains terr i t o i re s ,l’accès de tous à <strong>la</strong> culture se traduit essentiellementpar des créations d’activités culturelles nouve l l e s . C e t t elogique d’offre culturelle extensive tombe parfois dans le piège de <strong>la</strong>consommation d’activités par souci de visibilité ou d’« o c c u p a t i o n » desj e u n e s . Elle oublie <strong>au</strong>ssi souvent des re s s o u rces culturelles de sonp ro p re env i ronnement que des partenariats peuvent mobiliser: a rt i s t e sen résidence,b i b l i o t h è q u e s ,mu s é e s ,t h é â t res ou cinémas mais <strong>au</strong>ssi art i-s a n s ,érudits et <strong>au</strong>tres acteurs en capacité de faire découvrir une dimensionculturelle plus locale.L’ o u ve rt u re culturelle pour tous est localement un véritable enjeu fédéra t e u r. Alimentée par une réelle analyse des besoins en re g a rd de l’exista n t , <strong>la</strong> réflexion collective sur les objectifs communs et sur le rôle spécifiqueet complémentaire de chacun en matière d’ouve rt u re culture l l e,est une contribution <strong>au</strong> projet éducatif local. Les collectivités localesfinancent à <strong>la</strong> fois des activités culturelles dans le temps sco<strong>la</strong>ire et lestemps de loisirs éducatifs (avec l’aide des organismes soci<strong>au</strong>x). Elles ontdonc un rôle très important à jouer pour organiser une complémentaritédes actions et des acteurs culturels prenant en compte les tempsde vie des jeunes.Dans cette « cité mosaïque » l’enjeu de <strong>la</strong> diversité culturelle esti m p o rt a n t .Les popu<strong>la</strong>tions d’origines différentes sont port e u s e sde nombreuses « s u b - c u l t u r e s» (raï, ra p, rock, hip-hop…) trèsidentitaires qui se développent <strong>au</strong> cœur des quart i e r s. L’ é q u i p ed’animation prend en compte cette richesse artistique popu<strong>la</strong>ire. Aussi a-t-elle saisi tout de suite les demandes en créant unatelier d’initiation <strong>au</strong> smurf et à <strong>la</strong> danse funk. Ce type de dansede ru e, ludique et conv i v i a l e, animée par un danseur de <strong>la</strong> compagnieIdentité(s) offre une face accessible de <strong>la</strong> danse. D i xadolescentes qui n’<strong>au</strong>raient jamais fréquenté <strong>au</strong>trement l’écolea rtistique y ont trouvé leur p<strong>la</strong>ce en côtoyant ceux ou celles quip ratiquent <strong>la</strong> danse c<strong>la</strong>ssique ou le jazzEn savoir plus: Yannis Rivière Centre animation jeunes0 56 17 81 11 231


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVEChapitre 12L’ACCOMPAGNEMENT À LA SCOLARITÉ<strong>La</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire, peut <strong>au</strong>ssi se jouerdans des activités « h o rs sco<strong>la</strong>ire » àcondition de ne pas sco<strong>la</strong>riser letemps libre.Dans un contexte de fort t<strong>au</strong>x de chômage (en particulier pourles jeunes) et d’insécurité sociale grandissante, <strong>la</strong> qualification etle diplôme sont gages d’avenir. D’où l’importance accordée par be<strong>au</strong>coupde parents et de jeunes eux mêmes à <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire. Malgrédes difficultés et des échecs, l’école est toujours perçue comme un« ascenseur social » et comme le « dernier rempart contre l’exclusion».Mais,face à des jeunes fragilisés par leur environnement social,familial et culturel,qui accumulent des retards sco<strong>la</strong>ires,l’école peut demoins en moins être son propre recours. Ce constat assez partagé ycompris <strong>au</strong> sein de l’institution sco<strong>la</strong>ire, pointe les limites de son actiontout en soulignant les responsabilités des <strong>au</strong>tres acteurs éducatifs.« L’accompagnement à <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité est l’ensemble des actions qui visentà offrir, <strong>au</strong>x côtés de l’école, l’appui et les ressources dont les enfantsont besoin pour réussir leur sco<strong>la</strong>rité » indique sa charte nationale.Déjà,le CEL insistait à juste titre sur <strong>la</strong> dimension éducative du tempsnon sco<strong>la</strong>ire et sur son apport indirect à <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire. Le tempspérisco<strong>la</strong>ire permet en effet un libre apprentissage, complémentaire del’enseignement « contraint » à l’école. Les facteurs émotionnels, lesdisparités cognitives et culturelles y entravent d’<strong>au</strong>tant moins les acquisitionsque celles-ci se font librement,entre pairs associés à <strong>la</strong> résolutiond’une difficulté posée par <strong>la</strong> situation choisie. Plus que les savoirsêtre, savoirs faire et savoirs que l’enfant peut y acquérir, l’accompagnementà <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité établit une écoute, restitue une estime de soi et uneconfiance envers les adultes.Il tente de redonner un sens <strong>au</strong>x apprentissages,uneenvie de savoir, une motivation, fondements de <strong>la</strong> réussitesco<strong>la</strong>ire.« Redonner un sens <strong>au</strong>x apprentissages,une envie de savoir,une motivation, fondements de <strong>la</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire. »Le premier écueil est sans <strong>au</strong>cun doute d’agir uniquement en référenceà l’école et <strong>au</strong>x apprentissages qu’elle transmet. L’accompagnementà <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité ne peut se résumer à l’aide <strong>au</strong>x devoirs,même si ce<strong>la</strong> peuten être un axe. Il doit créer un climat sécurisant, apprendre à gérer sontemps, faciliter l’accès à des savoirs <strong>au</strong>x travers des technologies del’information, é<strong>la</strong>rgir les centres d’intérêt… Il s’agit par exemple deredonner le goût de lire par diverses approches ludiques qui réhabilitentles livres avant d’apprendre à lire… qui n’est ni une mission ni unecompétence de l’accompagnateur. Mais se situer hors école ne signifiepas <strong>la</strong> nier. L’accompagnement à <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité se fait dans un partenariattrès suivi avec les écoles ou les établissements. Pour être efficace, ildoit pouvoir agir <strong>au</strong>ssi en direction de l’environnement familial enassociant ou remobilisant les parents <strong>au</strong> suivi de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité.Des re<strong>la</strong>tionsseront utiles avec les rése<strong>au</strong>x d’écoute, d’appui et d’accompagnementdes parents (REAAP) qui pourraient utilement s’é<strong>la</strong>rgir <strong>au</strong>delà de <strong>la</strong> petite enfance.32


PARTIE 4DES SPÉCIFICITÉS QUI CONTRIBUENT À LA CONTINUITÉ ÉDUCATIVEPour remédier à l’absence d’une aide efficace à <strong>la</strong> maison, des structuresde loisirs organisent une aide <strong>au</strong>x devoirs.On reprend alors desnotions de base et on vérifie que les devoirs sont faits, dans un envi -ronnement plus favorable qu’à <strong>la</strong> maison.Cette action peut s’intégreren partie dans l’accompagnement à <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité.Par contre, le soutiensco<strong>la</strong>ire est un travail approfondi à plus long terme et ne suivant pasforcément le programme de <strong>la</strong> journée à l’école. Le soutien demeureessentiellement centré sur les apprentissages effectués à l’école.L’accompagnement à <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité,encadré par un Contrat local (CLAS)se démarque du soutien sco<strong>la</strong>ire. Dans ce secteur, on assiste <strong>au</strong>jourd’huià l’irruption d’acteurs privés commerci<strong>au</strong>x qui ont mesuré l’ampleurdu marché de l’échec sco<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> forte demande familiale et lesprofits qu’ils peuvent en tirer. Un rapport <strong>au</strong> H<strong>au</strong>t Conseil de l’évaluationà l’école indique que « l’artisanat du petit cours est en train demuter en véritable industrie ». Cette dérive contribue à sco<strong>la</strong>riser letemps libre, en empêchant ses acteurs de jouer leur rôle éducatif original.Enremettant en question le rôle d’une école pour tous,elle renforce<strong>au</strong>ssi les inégalités. C’est une raison supplémentaire d’unemeilleure organisation de <strong>la</strong> continuité éducative entre parents,école,associations éducatives complémentaires de l’école et collectivités.Le comité départemental du CLAS (Contrat local d’accompagnementà <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité) regroupe en H<strong>au</strong>te-Garonne <strong>la</strong> préfecture,<strong>la</strong> DDASS, <strong>la</strong> DRDJS, l’inspection académique, leFASILD, <strong>la</strong> CAF et le Conseil général. Il informe, <strong>la</strong>nce unappel à projets, agrée, sélectionne, finance et évalue les projets.Il assure <strong>au</strong>ssi une animation départementale du dispositifavec le souci d’articuler ce dispositif avec les politiques éducativeslocales en suscitant <strong>la</strong> création de comité loc<strong>au</strong>xcomme à Revel ou Saint-G<strong>au</strong>dens.En savoir plus : DDASS 0561589159L’Association Fondation des Étudiants pour <strong>la</strong> V i l l e(AFEV) organise un rése<strong>au</strong> de proximité avec 500 étudiantsbénévoles qui s’impliquent, à raison d’<strong>au</strong> moins 2 heures parsemaine pour participer à l’accompagnement à <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité ouà des actions éducatives <strong>au</strong>près d’enfants en difficulté.En savoir plus : Thib<strong>au</strong>lt Ren<strong>au</strong>din 053431940033


PARTIE 5CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET GESTION DES TEMPS DE RUPTUREChapitre 13SÉJOURS SCOLAIRES ET CLASSES DE DÉCOUVERTES“Transp<strong>la</strong>ntée, verte, b<strong>la</strong>nche, bleue ourousse”,<strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de découverte est avanttout une occasion de vivre <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse,ailleurs et <strong>au</strong>trement…En par<strong>la</strong>nt de nouve<strong>au</strong> de c<strong>la</strong>sses de découverte, <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire du5 janvier 2005 reprend un terme plus par<strong>la</strong>nt que celui de sortiesco<strong>la</strong>ire avec nuitée. Elle ajoute <strong>au</strong>ssi un « s » à découverte « pourrendre compte de <strong>la</strong> diversité des apports que permet cette sco<strong>la</strong>ritéhors les murs ». Cet hommage <strong>au</strong>x nombreuses c<strong>la</strong>sses qui se sontdéroulées,depuis <strong>la</strong> première c<strong>la</strong>sse de neige en 1953,est particulièrementutile dans une période où <strong>la</strong> baisse des départs inquiète les diversacteurs éducatifs et économiques.En effet <strong>au</strong>x traditionnels problèmesde financements qui s’étaient traduits par un raccourcissement progressifdes séjours (de 3 à 1 semaine) se sont ajoutés les effets de l’accidentdu Drac en 1995. Ce drame a provoqué un renforcement desmesures de sécurité et <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un nouve<strong>au</strong> dispositif réglementaire(circu<strong>la</strong>ire de 97 puis du 21 septembre 99) qui peut découragercertains.En se transportant ailleurs, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de découvertes rompt le courshabituel de l’enseignement sans pour <strong>au</strong>tant l’interrompre. <strong>La</strong> nouve<strong>au</strong>tédes milieux, des activités, des rythmes de vie et des adultes,crée un contexte de dépaysement et de découverte qui est source etmoteur d’apprentissages. <strong>La</strong> c<strong>la</strong>sse de découvertes permet <strong>au</strong>ssi une<strong>au</strong>tre approche pédagogique des enseignants basée sur l’exploitationdu terrain,l’expérimentation et <strong>la</strong> pédagogie de projet.Elle suscite chezles enfants,une motivation supplémentaire pour acquérir des connaissancesnouvelles. Elle contribue parfois a redonner du sens à dessavoirs de base. Elle est bien sûr une opportunité pour des apprentissagessoci<strong>au</strong>x,l’<strong>au</strong>tonomisation,<strong>la</strong> découverte de <strong>la</strong> vie collective. Elleest enfin l’occasion pour l’enseignant d’apparaître sous un angle nouve<strong>au</strong>tout en développant leur connaissance des enfants.<strong>La</strong> réussite d’une c<strong>la</strong>sse de découvertes nécessite <strong>la</strong> mise en œuvred’une véritable démarche de coéducation.Les familles ont un rôle crucialcar l’impact affectif de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de découvertes n’est pas à négliger.Il s’agit en effet parfois de <strong>la</strong> première séparation longue qu’il f<strong>au</strong>t faireaccepter <strong>au</strong>x enfants et <strong>au</strong>x parents Leur information et leur associationà <strong>la</strong> préparation du séjour sont déterminants pour emporter l’adhésion<strong>au</strong> projet. Dans certains cas l’implication de parents peut allerjusqu’à l’accompagnement bénévole de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse pour satisfaire <strong>au</strong>xconditions d’encadrement.« <strong>La</strong> réussite d’une c<strong>la</strong>sse de découvertes nécessite <strong>la</strong> miseen œuvre d’une véritable démarche de coéducation. »Les collectivités locales ont <strong>au</strong>ssi un rôle décisif pour le financementet l’aide <strong>au</strong> montage du pro j e t . Les associations qui organisentdes séjours ou gèrent des centres d’accueil sont un part e n a i rei n d i s p e n s a b l e. Elles proposent une prestation éducative <strong>au</strong>tour d’una c c u e i l , d’une vie collective et d’activités, mis en en œuvre par leurs34


PARTIE 5CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET GESTION DES TEMPS DE RUPTURETOULOUSE : « L’ÉCOLE AILLEURS »a n i m a t e u r s .P ro fe s s i o n n e l s ,p a r fois spécialistes d’une activité, ils travaillentà côté de l’enseignant. <strong>La</strong> re n c o n t re nécessaire entre le projetpédagogique de l’enseignant et celui de <strong>la</strong> structure d’accueils ’ appuie sur un dialogue. Celui-ci doit c<strong>la</strong>rifier les responsabilités etles rôles respectifs tout en inst<strong>au</strong>rant des principes, des règles etdes fonctionnements qui seront les jalons d’une véritable continu i-té éducative quotidienne. Initiateurs du départ , les enseignants sontbien entendu <strong>la</strong> cheville ouvrière de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de découve rt e. En s’y<strong>la</strong>nçant ils souhaitent sortir de leur travail et de leur rôle habituelpour s’inscrire dans une étape initiale, un temps fo rt ou un aboutissementde leur projet pédago g i q u e.<strong>La</strong> ville de Toulouse offre <strong>au</strong>x jeunes toulousains et <strong>au</strong>x enseignantsun dispositif original. Dans le cadre de <strong>la</strong> Charte de« l’École ailleurs » signée avec l’inspection académique estmis en œuvre un engagement qualité qui, sans se substituer<strong>au</strong> projet et à l’action de l’enseignant, lui propose un accompagnementdans <strong>la</strong> prise en charge de nombreux aspectsadministratifs, financiers et pédagogiques. Grâce à ce servicemunicipal et <strong>au</strong> partenariat qu’il anime, ce sont 419 c<strong>la</strong>sses(dont 173 c<strong>la</strong>sses en départ c<strong>la</strong>sse de découvertes) en 2004-2005 <strong>au</strong>ront bénéficié d’une des diverses formules proposéesdans des structures municipales ou des centres associatifs.En savoir plus : école Ailleurs Michel Orrit 056122332935


PARTIE 5CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET GESTION DES TEMPS DE RUPTUREChapitre 14LES SÉJOURS DE VACANCESRingarde <strong>la</strong> « colo » ? Pas sûr, car lesvacances collectives constituent untemps éducatif et une occasion de« rupture ». Un atout réel, trop souvent oublié.Née <strong>au</strong> début du siècle, <strong>la</strong> colonie de vacances a connu ses heuresde gloire <strong>au</strong>tour du Front popu<strong>la</strong>ire et à <strong>la</strong> Libération,<strong>au</strong> pointd’être un des symboles forts de ces périodes d’« embellie ». Qui n’aen mémoire les images de ces enfants découvrant <strong>la</strong> mer avec émervei l l e m e n t . P a r fois plus sanitaires qu’éducative s , les « c o l o s »,accueil<strong>la</strong>ient alors en masse, grâce à l’État,<strong>au</strong>x municipalités,<strong>au</strong>x comitésd’entreprises et <strong>au</strong>x associations d’éducation popu<strong>la</strong>ire. Ellesconstituaient <strong>au</strong>ssi pour de nombreux enseignants une action éducativecomplémentaire de l’école en même temps qu’un terrain d’expériencespédagogiques.Ces dernières années 1,2millions d’enfants et de jeunes seulement fréquententles centres de vacances chaque année. Une chute de 22 %entre 1994 et 2002. L’aide financière de l’État a disparu depuis longtemps,les priorités des communes, organismes soci<strong>au</strong>x ont souventévoluées <strong>au</strong> profit du développement massif du loisir de proximité etnombre de comités d’entreprises se contentent d’acheter des p<strong>la</strong>ces àdes associations qui représentent désormais 80% de l’offre de séjours.Les raisons de ces difficultés sont multiples : les coûts (liés à l’hébergement)qui sont dissuasifs sans des aides,le manque d’information ou <strong>la</strong>méconnaissance, une image socialement dévalorisée des vacances collectives,lestransformations des temps famili<strong>au</strong>x de vacances et de loisirs,lesdifficultés à vivre une mixité sociale, un souci sécuritaire <strong>la</strong>rgementexagéré alors que les accidents sont très rares en CVL,sans parlerdes effets désastreux de problèmes de société (maltraitances,pédophilie) qui rejaillissent inéluctablement sur les « colos ».« Aujourd’hui les parents sont d’abord demandeursd’un projet éducatif fort avant des activités »Les organisateurs de séjours, ont <strong>au</strong>ssi leur part de responsabilité. Enplus d’importantes rénovations de loc<strong>au</strong>x certains se sont livrés à unevéritable surenchère des activités qui a alourdi les prix des séjours etdilué son sens éducatif dans l’activisme. Une étude récente de l’observatoiredes vacances et des loisirs montre qu’<strong>au</strong>jourd’hui les parentssont d’abord demandeurs d’un projet éducatif fort avant des activités.L’enquête révèle <strong>au</strong>ssi une image assez positive de <strong>la</strong> « colo »,un termeplus par<strong>la</strong>nt d’ailleurs que centre de vacances… pour évoquer « unterrain de jeux et de découvertes,un espace de socialisation qui favorisel’<strong>au</strong>tonomie, un développement de <strong>la</strong> personnalité. Ces valeurséducatives rejoignent celles des associations complémentaires del’école, organisatrices de séjours, même s’il semble qu’elles sachentmieux les mettre en actions avec les enfants qu’en évidence avec lesfamilles.36


PARTIE 5CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET GESTION DES TEMPS DE RUPTURELes parents attendent une situation de « rupture » qui offre. une plusvalue éducative. Une « rupture » avec le milieu familial, avec son environnementgéographique, social,pour pouvoir découvrir, se confronterà des expériences nouvelles, afin de grandir en construisant sa personnalité.Mais<strong>au</strong>ssi une « rupture » avec les rythmes de vie quotidienset leurs contraintes pour retrouver un ressourcement physique avecnotamment un sommeil respecté. Pour toutes ces raisons, tous lesenfants et les familles qui le souhaitent devraient pouvoir bénéficier dudroit à partir. C’est un enjeu à <strong>la</strong> fois social et de continuité éducative,tout à fait complémentaire du centre de loisirs.Le départ en vacancesdes enfants concerne en effet <strong>au</strong>ssi bien l’enseignant qui peut encouragerles parents en soulignant l’apport éducatif du départ,l’assistantesociale qui peut indiquer des formules d’aides, l’animateur qui peutdonner des informations sur des organisateurs, <strong>la</strong> commune qui peutorganiser des séjours ou aider les propositions des associations…Pourtant rares sont encore les projets éducatifs loc<strong>au</strong>x qui prennentcette question à bras le corps…CHANTIERS «VILLE VIE VACANCES » (VVV),« SCOP ADOS » D’AUTRES APPROCHES DESVACANCES DE JEUNESDepuis de nombreuses années <strong>la</strong> « Scop ados » propose àdes jeunes du quartier du Mirail un accompagnement éducatifbasé sur une approche coopérative : gérer ensemble des« productions » (maquette métro pour son in<strong>au</strong>guration, fabricationde jeux en bois…) ce qui permet <strong>au</strong>ssi de construire etde financer des projets de vacances. En 2005 le dispositif VVVsoutient des actions de « chantiers » non marchands baséssur l’utilité sociale permettant <strong>au</strong>x jeunes de plus de 16 ansd’obtenir <strong>au</strong>ssi une « contre-partie » loisirs dans le chantier oul’octroi d’une bourse de 12 € par jour.En savoir plus: SCOP ADOS (ASEM Brigitte Dupra t0561761613) VVV Cellule départementale (Préfecture deH<strong>au</strong>te-Garonne M. Chadail<strong>la</strong>t 0534453892)LA CAMPAGNE DE LA JEUNESSE AU PLEIN AIR (JPA) :AGIR POUR LE DROIT AUX VACANCESTous les ans, en janvier, <strong>la</strong> campagne de <strong>la</strong> JPA menée dansles établissements sco<strong>la</strong>ires, offre une occasion d’éducation à<strong>la</strong> solidarité (en appui sur des dossiers pédagogiques) par unevente de vignettes qui financent des bourses de départs envacances. Cette campagne peut être <strong>au</strong>ssi une occasion pourparler en c<strong>la</strong>sse des vacances, des « colos », écouter leursexpériences et prendre <strong>au</strong>ssi <strong>la</strong> mesure des difficultés de certainsenfants. Avec le re<strong>la</strong>is des enseignants, les bourses JPAet les aides du Conseil général de <strong>la</strong> H<strong>au</strong>te-Garonne peuventoffrir des solutions en plus de celles de <strong>la</strong> CAF et de <strong>la</strong> MSA.En savoir plus : <strong>la</strong> JPA 31 46 allée de Guyenne Toulouse053460362137


PARTIE 5CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET GESTION DES TEMPS DE RUPTUREChapitre 15LES ATELIERS RELAISPr é venir le décrochage sco<strong>la</strong>ire est le défique <strong>la</strong> commun<strong>au</strong>té éducative locale,l ’ é t a-blissement et des associations complémenta i res de l’école tentent de re l ever ensemble.Crées en 1998 les « c<strong>la</strong>sses re<strong>la</strong>is » visent <strong>la</strong> resocialisation et<strong>la</strong> re-sco<strong>la</strong>risation d’élèves des collèges en rupture sco<strong>la</strong>ireconsommée. D’une durée d’un an,<strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse vise leur retour enformation soit sco<strong>la</strong>ire soit dans un contrat de travail.En prolongement, ont été crées en 2002 des « ateliers re<strong>la</strong>is » demanière à « prévenir et à accompagner les élèves en risque ou ensituation de marginalisation sco<strong>la</strong>ire et sociale, pendant et hors tempssco<strong>la</strong>ire ».Si ce dispositif s’adresse toujours <strong>au</strong> collégien et garde celuici sous statut sco<strong>la</strong>ire, il diffère néanmoins des « c<strong>la</strong>sses re<strong>la</strong>is » par unsouci plus préventif et une forte approche partenariale. L’important esten effet de « croiser les regards » pour pouvoir mieux comprendrechaque jeune en difficulté et l’accompagner vers <strong>la</strong> recherche de solutions.Pour ce<strong>la</strong> les « ateliers re<strong>la</strong>is » mobilisent des partenaires variés:les familles, les enseignants, et plus <strong>la</strong>rgement <strong>la</strong> commun<strong>au</strong>té sco<strong>la</strong>ire<strong>la</strong> municipalité les associations locales des associations éducativescomplémentaires de l’école (en H<strong>au</strong>te-Garonne; les CEMEA, lesFrancas et <strong>la</strong> Ligue de l’enseignement).Une originalité du dispositif est<strong>au</strong>ssi sa co-animation établie entre l’Éducation nationale, avec un enseignantdétaché sur l’atelier re<strong>la</strong>is et un animateur, acteur associatif.«Croiser les regards » pour pouvoir mieux comprendre chaque jeuneen difficulté et l’accompagner vers <strong>la</strong> recherche de solutions.<strong>La</strong> réussite d’un tel processus nécessite d’abord de marquer des élémentsde rupture avec <strong>la</strong> situation antérieure génératrice d’échec.Ainsil’atelier est situé hors les murs des collèges concernés,dans le cadred’un lieu repéré d’écoute et d’éducation. Il accueille 10 collégiens <strong>au</strong>plus. L’équipe éducative de base est volontairement renouvelée etdiversifiée.Ainsi,à Colomiers,<strong>la</strong> rupture a été identifiée comme un élémentstructurant du dispositif,permettant de mieux réintégrer le collèged’origine . Les jeunes partent quelques jours à l’extérieur, en viecollective, et commencent là à formaliser le projet qui sera mené pendantles quelques semaines d’atelier.…L’existence de l’« atelier re<strong>la</strong>is» se fonde sur un partenariat étroit avecl’équipe éducative et pédagogique du collège de rattachement. Il estinscrit <strong>au</strong> sein de son projet d’établissement. Les moments hors collègessont limités à des modules de quatre semaines, renouve<strong>la</strong>bles <strong>au</strong>maximum trois fois. Un accompagnement du jeune est <strong>au</strong>ssi réalisédurant les périodes où il est <strong>au</strong> collège. L’adhésion des élèves et desfamilles à l’« atelier re<strong>la</strong>is » doit être un choix réfléchi et donc préparé.Cette inscription signifie en effet <strong>la</strong> construction préa<strong>la</strong>ble, pourchaque jeune, d’objectifs comportement<strong>au</strong>x et d’acquisitions sco<strong>la</strong>iresà atteindre.38


PARTIE 5CONTINUITÉ ÉDUCATIVE ET GESTION DES TEMPS DE RUPTUREATELIER RELAIS DE COLOMIERS… PAROLES D’ACTEURSColomiers, ville de 30000 habitants de l’ouest de l’agglomération toulousaine, a ouvert un atelier re<strong>la</strong>is en janvier 2003.« éviter le pire »« <strong>La</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de l’« atelier re<strong>la</strong>is » a concrètement permis à certains élèves de retrouver le chemin du collège. On a sansdoute permis <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> jeune de mieux connaître ses limites et de repenser son positionnement face à l’institution sco<strong>la</strong>ire. Ce<strong>la</strong> nepeut se traduire tout de suite dans les résultats sco<strong>la</strong>ires, mais ce<strong>la</strong> crée les conditions favorables à un réinvestissement sco<strong>la</strong>ire.L’atelier re<strong>la</strong>is montre à l’équipe enseignante que des solutions concrètes existent pour des jeunes qui « décrochent ».Cependant,<strong>la</strong> nature du dispositif, <strong>la</strong> multiplicité nécessaire des acteurs, le besoin important en temps de concertation rendent l’appropriationde celui-ci difficile par les équipes enseignantes. Il reste que l’atelier re<strong>la</strong>is permet d’alléger certaines tensions perceptibles dansles collèges et dans certains cas d’éviter le pire : une rupture sco<strong>la</strong>ire complète. »Serge Icard principal du collège Jean J<strong>au</strong>rès« découvrir qu’il y a <strong>au</strong>tre chose à faire que de “zoner” »l’atelier re<strong>la</strong>is permet une prise de conscience que rien n’est joué.Des jeunes ont intégré un apprentissage, se sont remis à fréquenterle collège, alors qu’ils étaient partis pour complètement décrocher du système sco<strong>la</strong>ire. <strong>La</strong> formalisation des rencontres,les engagements pris, ont permis à certaines familles de découvrir qu’il y avait une volonté générale pour que leur enfant trouveune solution. De nombreuses familles ont alors joué le jeu. Ce<strong>la</strong> a été rendu possible <strong>au</strong>ssi par l’apport de <strong>la</strong> connaissance localedu club de prévention (ACSE).<strong>La</strong>urent Pic<strong>au</strong>t professeur d’E.P.S.« confronter les approches, pour s’enrichir mutuellement »L’approche éducative des associations d’éducation popu<strong>la</strong>ire différente de celle des enseignants car elle est plus centrée sur lejeune que sur l’élève. Ce<strong>la</strong> permet un regard plus <strong>la</strong>rge sur les problèmes à traiter. Le risque pourrait être de confier à des associationsle soin de résoudre des difficultés de l’éducation nationale. Ce n’est pas le cas avec l’atelier re<strong>la</strong>is puisque c’est un partenariateffectué avec des associations éducatives complémentaires de l’école et reconnues pour leurs compétences dans ce domaine.A l’avenir Il f<strong>au</strong>t être vigi<strong>la</strong>nt <strong>au</strong> choix des acteurs amenés à intervenir dans ce dispositif »Vincent Cramailère-Rouchi animateur FrancasEn savoir plus : Les Francas, 63 bis avenue de Saint-Exupéry 31400 Toulouse 05 62 47 91 50, francas31@francasmp.com39


ÉLÉMENTS PRATIQUESOUVRAGES• « Projet éducatif local et politique de <strong>la</strong> ville » Éditions de <strong>la</strong> DIV Collection Repères 2001• « Le CEL mode d’emploi » DRDJS-IA-JPA 31 2003• « Acteurs et développement local: dispositifs nation<strong>au</strong>x et européens » ETD mai 2002• « Quartiers en vacances » D. <strong>La</strong>peyronnie Éditions de <strong>la</strong> DIV 2003• « Guide enfants et espaces » <strong>La</strong> JPA (actualisation annuelle)• « Le guide des jeunes pour agir en Europe et dans le monde » Ligue de l’Enseignement 2003• « le travail des élèves pour l’école en dehors de l’école » Rapport de D. G<strong>la</strong>ssmann <strong>au</strong> H<strong>au</strong>t Conseil d’Évaluation de l’ÉcoleDécembre 2004 (téléchargeable site documentation française)REVUES• « Grain de CEL », <strong>la</strong> revue du CEL• « Les associations, complément d’objet direct de l’école » dossier Animation et Éducation revue de l’OCCE n° 183 octobre 2004• « Les CLAE-CLAC en H<strong>au</strong>te-Garonne Bulletin de l’Inspection Académique 31 n° 79 septembre 2005• « Préserver les loisirs éducatifs des logiques marchandes » dossier Loisirs Éducation revue de <strong>La</strong> JPA n° 405 mai 2004• « Des partenaires pour l’École » dossier Vers l’Éducation Nouvelle revue des CEMEA n° 513 février 2004• « le centre de loisirs: un espace si important » dossier Grandir revue des Francas n° 3 juillet 2005SITES INTERNET• www.education.gouv.fr/cel/(actualité des CEL)• www.defenseurdesenfants.fr• www.cndp.fr/vei/(centre ressource ville école intégration)• www.ville.gouv.fr (les dossiers documentaires de <strong>la</strong> DIV)• www.andev.com.fr (les directeurs de l’éducation des villes de France)• www.injep.fr• www.adels.org (démocratie et éducation sociale et locale)• www.educpop.org (CNAJEP)• www.jpa.asso.fr• www.ressources-territoires.com (fiches expériences action éducative politique de <strong>la</strong> ville en Midi-Pyrénées)• www.drdjs-midi-pyrenes.gouv.fr• www.caf.fr (lien sur site CAF 31)• www.ia31.ac-toulouse.fr41


ADRESSES UTILESINSPECTION ACADÉMIQUE DE LA HAUTE-GARONNECité administrative boulevard A.Duportal BP 4030331003 TOULOUSE CEDEX 6 – 053444888700DIRECTION RÉGIONALE ET DÉPARTEMENTALE DE LA JEU-NESSE ET SPORTS5,rue du pont Mont<strong>au</strong>dran BP 700931068 TOULOUSE CEDEX 6 – 0534417300DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES1,p<strong>la</strong>ce Alphonse Jourdain 31000 TOULOUSE – 0562303100PRÉFECTURE DE LA HAUTE-GARONNE1,p<strong>la</strong>ce Saint Étienne31000 TOULOUSE – 0534453666CAISSE D’ALLOCATIONS FAMILIALES DE LA HAU T E - G A RO N N E24,rue Riquet 31046 TOULOUSE CEDEX – 0561997700DIRECTION DÉPARTEMENTALE DES AFFAIRES SANITAIRESET SOCIALES1,p<strong>la</strong>ce Alphonse Jourdain 31000 TOULOUSE – 0561589100CONSEIL GÉNÉRAL1,boulevard de <strong>la</strong> Marquette 31090 TOULOUSE CEDEX 9 – 0534333231RESSOURCES ET TERRITOIRES9,rue Alex Coutet 31000 TOULOUSEFONDS D’ACTION SOCIALE POUR L’ I N S E RTION ET LALUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS81,boulevard Carnot BP 7163 31072 TOULOUSE CEDEX 7 – 0562303670ASSOCIATION FONDATION DES ÉTUDIANTS POUR LA VILLE25,rue Magendié 31400 TOULOUSE – 0534319400ASSOCIATION RÉGIONALE DES ŒUVRES DE VACANCES DEL’ÉDUCATION NATIONALE59,rue Achille Viadieu 31400 TOULOUSE – 0561535412COMITÉ DÉPARTEMENTAL OLYMPIQUE ET SPORTIFMaison des Sports rue Buissonnière 31670 LABEGE – 0562241810CENTRES D’ENTRAÎNEMENT AUX MÉTHODES D’ÉDUCAT I O NAC T I V E51 bis rue des Amidonniers 31000 TOULOUSE – 0561126500DÉFENSEUR DES ENFANTSCorrespondante M me Colette GAYRAUD1,p<strong>la</strong>ce Saint Étienne31000 TOULOUSE – 0613449336ÉCLAIREUSES ET ÉCLAIREURS DE FRANCE215, avenue de Fronton 31200 TOULOUSE — 0561131929FÉDÉRATION DES CONSEILS DES PARENTS D’ÉLÈVES101, avenue Frédéric Estèbe 31200 TOULOUSE – 0561591112LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT31,rue des Amidonniers 31000 TOULOUSE – 0562279110FÉDÉRATION RÉGIONALE DES MAISONS DE JEUNES ET DELA CULTURE153,chemin de <strong>la</strong> Sa<strong>la</strong>de Ponsan 31400 TOULOUSE – 0562263837LES FRANCAS63 bis avenue Saint Exupéry 31400 TOULOUSE — 0562479150JEUNESSE AU PLEIN AIRÉcole Papus 46,allée de Guyenne 31100 TOULOUSE – 0534603621FOYERS RURAUX17,allée du Pré Tolosan 31320 AUZEVILLE TOLOSANE – 0561734848LÉO LAGRANGE Midi-Pyrénées20 , chemin du Pigeonnier de <strong>la</strong> Cépière 31081 TOULOUSE CEDEX0534608700OFFICE CENTRAL DE LA COOPÉRATION A L’ÉCOLE8,rue Jacques <strong>La</strong>batut 31000 TOULOUSE – 0561624403PUPILLES DE L’ENSEIGNEMENT PUBLICÉcole du Toec 16,rue René Crabos 31300 TOULOUSE – 0561495296UNION FRANÇAISE DES CENTRES DE VACANCES6,rue <strong>La</strong>kanal 31000 TOULOUSE – 0561125800<strong>La</strong> plupart de ces organismes ou associations ont développé un site internetque nous vous invitons à consulter.42


LOISIRS ÉDUCATION<strong>La</strong> revue de <strong>la</strong> JPA : un outil privilégiépour les spécialistes des vacanceset des loisirs des jeunesPour un abonnement annuel de 41 € :• 4 nu m é ros de 40 pages comprenant chacun undossier de 20 pages sur les l o i s i rs collectifs, les activitésé d u c at ive s , les politiques éducat ive s , l ’ e n fa n c e,l ’ a d o l e s c e n c e …Et des analy s e s ,des ex p é ri e n c e s ,des re ch e rch e s ,des info rm ations réglementaire s …• « Le spécial dire c t e u rs CVL », 64 pages :150 questions-réponses sur <strong>la</strong> r é g l e m e n t ation desc e n t res de va c a n c e set de loisirs (parution en janv i e r ) .Possibilité d’achat <strong>au</strong> numéro :liste complète sur www.jpa.asso.frContactez vite le service publications de <strong>La</strong> JPA<strong>au</strong> 01 44 95 81 24


P<strong>la</strong>quette éditée par l’inspection académique de <strong>la</strong> H<strong>au</strong>te-Garonne avec le soutien de :L’A.S.LA CAMIFLA CASDENLA MAELA MAIFLA MGENLE COREMoctobre 2005

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