Milipol 2015 - 3
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
M.I.F.A.<br />
Magazine d’information des fournisseurs des armées<br />
Edition Privée<br />
Service Santé des Armées<br />
«Le SSA, comme toutes les<br />
autres armées, directions et<br />
services, a dû se conformer aux<br />
prescriptions budgétaires qui<br />
s’appliquent à la Défense»<br />
Simulation<br />
De fausses armes pour un vrai<br />
entraînement<br />
Remplacement du Famas<br />
une défaite française ?
EDITO<br />
Les nouvelles problématiques de sécurité, et<br />
en premier lieu la lutte contre le terrorisme,<br />
seront les thèmes centraux de cette dix-neuvième<br />
édition du Salon <strong>Milipol</strong>. Son succès<br />
croissant témoigne d’une tendance de fond :<br />
les probmématiques de Défense ont de plus<br />
en plus une dimension intérieure, dimension<br />
d’ailleurs plus «visible» depuis les événements<br />
de janvier. Alors qu’à l’extérieur, les<br />
théâtres d’opération se multiplient, l’armée<br />
française ne s’est jamais autant exposée sur le<br />
territoire aux yeux des citoyens qui, de gares<br />
en bâtiments officiels en passant par les lieux<br />
de cultes, peuvent se rappeler que le premier<br />
rôle de leurs soldats est de les défendre des<br />
agressions externes sur le territoire national.<br />
Mais cette multiplication des missions ne se<br />
fait pas sans heurts : sollicitation massive des<br />
militaires et besoins accrus d’équipements<br />
sont le lot commun dans un contexte où l’exécutif<br />
envisageait justement de se servir de la<br />
Défense comme variable d’ajustement budgétaire.<br />
Les aléas ont donc mis brutalement fin à<br />
cette vision de l’avenir en ramenant le militaire<br />
au coeur du jeu. Et cette armée qui devait hier<br />
se serre la ceinture doit aujourd’hui recruter<br />
massivement, bien plus que la moyenne de<br />
15.000 nouveaux soldats qui étaient la norme<br />
depuis la fin de la conscription. Pour l’instant<br />
la jeunesse répond présent, l’armée peut<br />
même compter sur des profils plus âgés, plus<br />
expérimentés, qui viennent frapper à la porte.<br />
La bataille des effectifs semble donc gagnée.<br />
Reste celle de la modernisation des équipements<br />
et de l’amélioration de l’expertise en<br />
sécurité intérieure, la mission qui va absorber<br />
la grande majorité de ces nouvelles recrues.<br />
Un contexte qui rend le salon de cette année<br />
plus stratégique que jamais.<br />
Bonne lecture<br />
La rédaction<br />
New security issues, and primarily the fight<br />
against terrorism will be central themes of<br />
this nineteenth edition of <strong>Milipol</strong>. Its growing<br />
success reflects a trend: the problematics<br />
Defense have increasingly an inner dimension,<br />
also more «visible» dimension since the<br />
events of January. While outside, the theaters<br />
are increasing, the French army was never so<br />
exposed the territory to citizens who, stations<br />
in government buildings through places of<br />
worship, can remember that the primary role<br />
of their soldiers is to defend against external<br />
aggressions on the national territory.<br />
But this multiplication of tasks is not done<br />
smoothly: massive load increased military<br />
and equipment needs are the common lot in a<br />
context where the executive precisely planned<br />
to serve as a variable of Defense fiscal adjustment.<br />
The uncertainties have therefore put an<br />
abrupt end to this vision by bringing the military<br />
in the heart of the game. And that was yesterday<br />
that army tightens its belt today must<br />
recruit massively, well above the average of<br />
15,000 new soldiers were the norm since the<br />
end of conscription. For now meets this youth,<br />
the army may even rely on profiles of older,<br />
more experienced, knocking on the door. The<br />
battle of the workforce seems won. Remains<br />
that of modernizing equipment and improving<br />
the internal security expertise, mission<br />
that will absorb the vast majority of these new<br />
hires. A context that makes the show this year<br />
more strategic than ever<br />
Happy reading<br />
The editorial board
SOMMAIRE<br />
007<br />
010<br />
014<br />
018<br />
Le Cescof<br />
Société militaire privée<br />
Simulation<br />
026<br />
034<br />
044<br />
Pôle judiciaire de la<br />
Gendarmerie nationale<br />
Service Santé des Armées<br />
MIRVOG<br />
Numero 18 - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
Edition Privée<br />
LE M.I.F.A est édité par la société LMS CONSULTING<br />
30 rue Edith Cavell - 92411 Courbevoie<br />
Membre de l’association des journalistes de defense (AJD)<br />
Contact : 01 76 72 01 26 - info@mifamag.fr<br />
Journalistes : Damien Durand - Marie-Héléne LEON<br />
PAO & Maquette : Franck JAMY<br />
La reproduction même partielle des textes, photographies, cartes,<br />
publicités publiés dans « M.I.F.A. »<br />
est interdite sans autorisation préalable.<br />
Photo couverture :<br />
© Oleg Zabielin-fotolia<br />
La DICoD<br />
050<br />
056<br />
Remplacement du Famas<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
010<br />
Le CESCOF<br />
l’expertise logistique au service du combattant<br />
C’est un de ces services discrets dans le monde de la Défense,<br />
un de ceux que d’aucuns jugeraient très éloigné du terrain<br />
en apparence, mais qui permet pourtant aux forces armées<br />
françaises la capacité d’action de déploiement qu’on lui connaît.<br />
Le CESCOF – le Centre d’expertise du soutien du combattant et<br />
des forces – basé à Rambouillet, dans les locaux du Service du<br />
commissariat des armées, s’il n’est pas le plus connu des services<br />
de logistique de la Défense n’en est pas moins totalement un<br />
acteur incontournable et expert dans son domaine.<br />
L’encadrement d’une fonction<br />
incontournable : l’habillement<br />
Rattaché aux filières «habillement»<br />
et «soutien de l’homme»,<br />
qui font partie des huit filières<br />
que compte cette entité multiple<br />
qu’est le SCA, le CESCOF est<br />
en premier lieu l’organisme qui<br />
gère l’ensemble de la chaîne de<br />
fourniture des équipements. Une<br />
mission qui s’étend aussi bien de<br />
la conception desdits équipements,<br />
en passant par les achats<br />
et la gestion des marchés des<br />
fournisseurs, jusqu’à l’acheminement<br />
directement aux forces.<br />
Si lorsque l’on entend « habillement<br />
» la première pensée venant<br />
à l’esprit est « uniforme »<br />
ou « treillis », ce qui est effectivement<br />
une des missions du<br />
CESCOF. Mais c’est loin d’être<br />
le seul équipement de conception<br />
gérée par ce service. Le<br />
CESCOF est aussi chargé de la<br />
conception/réalisation/acheminement<br />
de l’ensemble des<br />
vêtements techniques pour les<br />
corps spécifiques (pompiers,<br />
mécanicien), de même que les<br />
tenues de cérémonie, ou des<br />
produits beaucoup plus complexes<br />
comme les combinaisons<br />
de protections contre le risque<br />
radiologique ou bactériologique,<br />
et les « Elements de protection<br />
individuels», les EPI, comme par<br />
exemple les masques, casques<br />
ou gants.<br />
La gestion par le CESCOF de la<br />
filière habillement, en plus d’être<br />
hautement symbolique dans<br />
une institution comme l’armée,
012<br />
permet aussi à plus de 150 entreprises<br />
d’être prestataires des<br />
marchés sur cette mission faisant<br />
appel à des compétences<br />
de pointe. Les trois quarts de ces<br />
fournisseurs sont des PME et<br />
plus de 130, en outre, sont françaises.<br />
La CESCOF est donc le<br />
véritable donneur d’ordre d’une<br />
activité importante générée par<br />
le monde de la Défense,<br />
et que<br />
l’on pense<br />
souvent<br />
en déclin<br />
en<br />
France.<br />
C’est<br />
d o n c<br />
une véritable<br />
opportunité<br />
que le CES-<br />
COF peut offrir<br />
grâce aux 160<br />
à 180 millions<br />
d’euros qui<br />
sont ainsi injectés<br />
dans l’économie du secteur<br />
d’activité via les marchés<br />
publics lancés. Il y en avait ainsi<br />
90 rien que pour l’année 2014.<br />
Ainsi, dans le monde, ce ne sont<br />
pas moins de 1000 personnes<br />
qui travaillent chaque jour à la<br />
fabrication des uniformes et des<br />
treillis de l’armée française, et<br />
des 8000 autres références articles<br />
que fournit le CESCOF.<br />
Un réseau sur tout le territoire<br />
La filière «soutien de l’homme»,<br />
elle, est encore plus vaste et<br />
tout autant stratégique. Elle<br />
peut se résumer par<br />
une ligne directrice<br />
simple : le CES-<br />
COF se<br />
doit de
maintenir, en tout temps, tous lieux et toutes circonstances,<br />
la capacité opérationnelle du soldat grâce à la<br />
satisfaction de ses besoins vitaux. Pour remplir toutes<br />
les facettes de cette missions et parer à toutes les<br />
éventualités, le CESCOF acquiert, gère, stocke, maintient<br />
et ravitaille ou met à disposition des matériels de<br />
projection (comme des tentes, du matériel de cuisine<br />
ou d’hygiène) et des vivres opérationnelles (rations de<br />
combat, eau de boisson conditionnée).<br />
Pour améliorer au maximum ces missions de mise à<br />
disposition de matériel du quotidien du militaire, répondant<br />
aux besoins bases comme aux cas plus exceptionnels,<br />
le Cescof remplit également une fonction<br />
d’expérimentation de tous les matériels relevant de sa<br />
compétence, et a fortiori ceux qu’il a conçu lui-même.<br />
Bien que basé à Rambouillet, le CESCOF exerce la tutelle<br />
fonctionnelle sur plusieurs établissements logistiques<br />
disséminés sur tout le territoire. Dans le détail,<br />
les sites accompagnant les missions du CESCOF sont<br />
les établissements spécialisés du commissariat des<br />
armées d’Angers (pour la production des rations de<br />
combat appuyé par un laboratoire d’analyse des produits<br />
et des composants), de Roanne (pour la formation<br />
des techniciens et l’entretien des matériels de<br />
campagne), de Châtres (Seine-et-Marne)à et de Bergerac<br />
(pour le stockage, la distribution individuelle par<br />
correspondance et collective des effets d’habillement)<br />
et de Mourmelon (pour le stockage et maintenance<br />
des matériels de campement) ; l’établissement logistique<br />
de Portes-lès-Valence (stockage et distribution<br />
des équipements pour l’armée de l’air). A ceux-ci se<br />
rajoutent les groupements de stockage et d’entretien<br />
de Brétigny et de Marseille (servant au stockage, à<br />
l’entretien et à la distribution des équipements destinés<br />
aux opérations).<br />
Chargé de remplir des missions inhérentes à l’activité<br />
militaire, le CESCOF doit également intégrer<br />
constamment dans ses pratiques traditionnelles des<br />
obligations d’amélioration d’une logistique complexe<br />
sur les terrains d’opérations extérieures toujours<br />
plus nombreux, et sur des équipements nécessitant<br />
de faire appel à toute l’expertise des prestataires. Ou<br />
l’art de savoir conjuguer l’exigence des enjeux stratégiques<br />
et les défis de l’innovation.
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
014<br />
Sociétés militaires<br />
privées<br />
Le ministère de la Défense prêt à franchir le<br />
cap de leur reconnaissance<br />
C’est une révolution silencieuse qu’est en train de vivre le monde<br />
de la défense en France. Le ministère réfléchit en effet à une<br />
labellisation des sociétés militaires privées (SMP) françaises. En<br />
apparence l’idée est simple : cette reconnaissance permettra de<br />
distinguer les entreprises du secteur qui effectuent un travail de<br />
qualité et qui peuvent donc avoir l’onction des autorités nationales<br />
de défense. Mais l’idée derrière cette avancée va plus loin :<br />
cette labellisation pourrait lancer le développement accru de la<br />
collaboration des forces de défenses françaises avec des sociétés<br />
militaires privées hexagonales, une pratique sur laquelle pèsent<br />
encore des tabous.<br />
Évolution des mentalités<br />
Après avoir longtemps été défavorable<br />
à cette perspective, le<br />
ministre de la Défense Jean-Yves<br />
Le Drian – qui pourrait cependant<br />
quitter son poste s’il était élu à<br />
la tête de la région Bretagne lors<br />
du scrutin en décembre prochain<br />
– est en train de changer sa position.<br />
Le bras droit du ministre,<br />
l’influent directeur de cabinet<br />
de Jean-Yves Le Drian, Cédric<br />
Lewandowski, est ainsi en faveur<br />
d’une évolution progressive vers<br />
cette reconnaissance. Le Quai<br />
d’Orsay, de son côté, est également<br />
prêt à se convertir petit à<br />
petit aux intérêts d’une telle labellisation,<br />
y voyant le moyen de<br />
réduire le coût de ses opérations<br />
extérieures. Le ministère est<br />
d’ailleurs en train de rédiger un<br />
rapport, confié au général Thierry<br />
Caspar-Fille-Lambie, inspecteur<br />
général de l’armée de l’air, pour<br />
faire des propositions concrètes<br />
définissant les contours de cette<br />
future labellisation.<br />
La question de la reconnaissance<br />
officielle ne date pas de <strong>2015</strong>. Elle<br />
est revenue dans les discussions<br />
au premier plan politique depuis<br />
2012 avec la remise à la commission<br />
de la défense de l’Assemblée<br />
nationale d’un rapport rédigé par<br />
les députés du Finistère Christian<br />
Robert (UMP, ne s’est pas représenté<br />
en 2012) et de la Charente<br />
Jean-Claude Viollet (PS, qui s’est
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
016<br />
également retiré en 2012). Ce<br />
rapport se montrait favorable à<br />
une évolution de la législation à<br />
l’encontre des SMP, que l’on peut<br />
appeler également ESSD (Entreprises<br />
de service de sécurité et<br />
de défense), et a même ouvert<br />
la voix à une « demi-reconnaissance<br />
» via le Conseil national<br />
des activités privées de sécurité<br />
(Cnaps). Cet organisme peut dorénavant<br />
délivrer des autorisations<br />
d’exercer aux SMP dans le<br />
cadre de la protection des navires<br />
face aux dangers de la piraterie<br />
dans certaines régions sensibles.<br />
Une telle labellisation entraînerait<br />
une évolution de l’interprétation<br />
de la loi de 2003 qui pénalise<br />
les activités pouvant s’apparenter<br />
à du mercenariat. Législation qui<br />
faisait notamment l’intense d’un<br />
lobbying important pour l’assouplir,<br />
regroupant les principaux<br />
acteurs hexagonaux (Geos, Gallice,<br />
Amaranate…) au sein du<br />
Club des entreprises françaises<br />
de sûreté à l’international (Cefsi).<br />
« La labellisation est une précaution<br />
»<br />
Pourquoi cette évolution ? Que<br />
peut apporter aux capacités de<br />
défense française pourtant déjà<br />
importantes de faire appel de la<br />
sorte à des sociétés militaires<br />
privées « reconnues » ? La position<br />
du Quai d’Orsay est claire :<br />
la sous-traitance à des SMP de<br />
certaines missions assurées<br />
jusque-là par les forces de défense<br />
traditionnelles est moins<br />
coûteuse pour le budget de la<br />
défense (et donc les comptes<br />
publics) qu’une prise en charge<br />
intégrale par les personnels des<br />
armées. Les SMP ont fait leur<br />
preuve dans plusieurs domaines,<br />
déjà soulignés par le rapport<br />
parlementaire et les études des<br />
observateurs travaillant sur les<br />
questions militaires.<br />
Premier domaine : la sécurité<br />
(notamment maritime et la<br />
protection rapprochée des personnes)<br />
ce qui inclut également<br />
les missions de déminage souvent<br />
longues et coûteuses.<br />
Second secteur : la formation.<br />
Les SMP françaises sont déjà<br />
largement impliquées dans le<br />
domaine auprès des Casques<br />
bleus africains. La formation,<br />
des contrats souvent longs et<br />
rentables pour les entreprises<br />
de sécurité, est un domaine pouvant<br />
aller de l’enseignement des<br />
normes onusiennes d’intervention<br />
à de véritable mise en situation<br />
de combats aériens, les plus<br />
grosses compagnies américaines<br />
possédant leur propre flotte de<br />
drones.<br />
Troisième domaine : la logistique.<br />
L’armée française est particulièrement<br />
demandeuse de ce type<br />
de services, elle dont les terrains<br />
d’intervention ou de présence,<br />
nombreux, sont en outre souvent<br />
difficiles d’accès, de l’Afrique<br />
subsaharienne au Pacifique. Les<br />
SMP sont également présentes<br />
dans le champ de la maintenance<br />
des équipements militaires, du<br />
soutien médical (domaine où les<br />
armées françaises sont très performantes<br />
et recourent peu, pour<br />
le coup, à une aide extérieure), ou<br />
dans l’appui militaire aux forces<br />
de maintien de la paix. Dernier domaine<br />
enfin, et pas des moindre :<br />
le renseignement. Question sensible<br />
pour l’armée française qui<br />
manque encore de drones pour<br />
ses missions de recherche d’informations<br />
sur le terrain. Or les<br />
SMP françaises sont également<br />
peu équipées, à l’inverses des sociétés<br />
américaines. De là à faire<br />
appel à leurs services ? Se pose<br />
alors la question sensible de la<br />
souveraineté nationale.<br />
Mais si les SMP possèdent déjà<br />
ces compétences, pourquoi alors<br />
les labelliser ? Pour Philippe<br />
Chapleau, journaliste spécialiste<br />
des question liées à la privatisation<br />
de la défense, le gouvernement<br />
cherche surtout à traiter<br />
avec des entreprises fiables :<br />
« La labellisation est une précaution<br />
pour avoir des prestations<br />
conformes au contrat. Les<br />
troupes ne doivent pas être en<br />
danger sur le terrain à cause<br />
d’une défaillance du prestataire »<br />
devine-t-il, expliquant que ce<br />
futur label peut pousser à la rationalisation<br />
de l’offre : « l’État<br />
connaît les faiblesses au niveau<br />
français. Il a une volonté de pousser<br />
les ESSD françaises à se regrouper<br />
pour améliorer les services<br />
offerts ».<br />
Le mouvement semble maintenant<br />
inexorable, bien que les modalités<br />
précises de la labellisation<br />
ne sont pas encore complètement<br />
connues. Mais le ministère a<br />
franchi le pas du blocage culturel<br />
qui assimile le recours à des sociétés<br />
militaires privées comme<br />
étant une version « présentable<br />
» d’une pratique peu glorieuse, le<br />
mercenariat. Charge maintenant<br />
à Jean-Yves Le Drian et à son<br />
équipe de délimiter les contours<br />
du recours à des SMP labellisées<br />
pour éviter le principal risque<br />
constaté à l’étranger, dans les<br />
armées qui ont déjà recours à ce<br />
type d’entreprises : la perte de la<br />
compétence. En effet, le risque<br />
de l’externalisation pour, à court<br />
terme, obtenir de meilleurs résultats<br />
sur les opérations, est<br />
l’absence de formation des personnels<br />
militaires qui, se reposant<br />
trop sur le « sous-traitant »,<br />
voient leur champ d’expertise<br />
se réduire. Une perspective qui<br />
n’a rien de fantaisiste et qui se<br />
constate y compris dans l’armée<br />
américaine. C’est ce qu’a<br />
pu constater Philippe Chapleau :<br />
« Aux États-Unis, on s’est largement<br />
reposé sur des sociétés<br />
extérieures expertes pour les<br />
questions de déminage. Une entreprise<br />
française comme Geomines<br />
est d’ailleurs experte dans<br />
ce domaine. Mais l’armée américaine<br />
a fini par en délaisser la<br />
formation dans le domaine. Résultat<br />
: malgré son potentiel général,<br />
cette armée n’a plus vrai<br />
de compétence sur le domaine du<br />
déminage ». La défense française<br />
est prévenue !<br />
Damien Durand
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
018<br />
SIMULATION<br />
De fausses armes pour un vrai entraînement<br />
Les armées françaises et étrangères, ainsi que les forces de<br />
police et de sécurité, font de plus en plus appel à la simulation.<br />
Gain de temps, faible coût, sécurité… les arguments ne manquent<br />
pas pour louer la simulation. Parmi les nombreuses formes de<br />
simulation, les armes démilitarisées et factices occupent une<br />
place de choix.<br />
Trois grandes formes de simulation<br />
sont pratiquées par<br />
les armées. La simulation<br />
constructive, qui s’appuie sur<br />
l’intelligence artificielle pour<br />
appliquer la doctrine de l’élément<br />
simulé. La simulation<br />
virtuelle, où la plupart des acteurs<br />
sont animés par les entraînés,<br />
les automates réduits<br />
au maximum, le matériel et<br />
l’environnement simulés. Et, la<br />
simulation instrumentée. Dans<br />
cette dernière forme, les personnels,<br />
les matériels, et l’environnement<br />
sont réels. Seuls<br />
les effets des armes sont simulés.<br />
C’est dans ce cadre que les<br />
armes démilitarisées et factices<br />
occupent toute leur place.<br />
Qu’il s’agisse de services de protection<br />
ou de sécurité, d’unités<br />
de police ou de gendarmerie,<br />
de forces spéciales et d’unités<br />
militaires, les armes démilitarisées<br />
et factices s’imposent<br />
grâce à leur polyvalence. Elles<br />
permettent un entraînement<br />
qui a toutes les apparences des<br />
conditions réelles tout en assurant<br />
un faible coût, une sécurité<br />
renforcée, une facilité et une<br />
rapidité d’emploi.<br />
Dans les entraînements ordinaires,<br />
les unités utilisent<br />
de vraies armes, tirant des<br />
balles à blanc ou parfois des<br />
balles réelles, avec toutes les<br />
contraintes qui vont avec, notamment<br />
en termes d’emploi,<br />
de risques, de sécurité, et de<br />
coût des munitions. Peu à peu,<br />
ces contraintes sont devenues<br />
suffisamment importantes<br />
pour qu’il soit étudié d’autres<br />
possibilités d’entraînement.<br />
L’apparition de la simulation<br />
concomitamment à celle<br />
d’armes factices a permis de<br />
penser l’entraînement autrement.<br />
Offrant un apprentissage de<br />
qualité, dans les meilleures
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />
020<br />
conditions possible, tout en diminuant<br />
tous les risques (de<br />
blessure, de létalité, ainsi que<br />
de coût), les armes factices se<br />
sont imposées. Elles sont aujourd’hui<br />
utilisées dans l’entrainement<br />
au combat.<br />
Des armes démilitarisées…<br />
Au 3e Régiment du Génie,<br />
les Famas démilitarisés permettent<br />
un entraînement au<br />
combat et un aguerrissement<br />
à moindre coût. Deux sections<br />
sont équipées, soit cinquante<br />
soldats. Les Famas démilitarisés<br />
disposent d’une signalétique<br />
particulière afin de ne pas<br />
les confondre avec les vraies<br />
armes. Même poids, même<br />
couleur, même encombrement,<br />
ce sont les Famas démilitarisés<br />
qui sont choisis pour l’aguerrissement,<br />
l’entraînement au<br />
combat dans des situations où<br />
les vraies armes pourraient subir<br />
des dommages. Le 13e Régiment<br />
du Génie est également<br />
équipé de Famas démilitarisés,<br />
offrant les mêmes avantages.<br />
Nombreuses sont les unités<br />
qui choisissent d’utiliser, à certains<br />
moments de l’entrainement<br />
des soldats ainsi que pour<br />
les périodes d’aguerrissement,<br />
les armes démilitarisées.<br />
… aux armes factices<br />
Mais l’originalité de la simulation<br />
instrumentée se révèle<br />
surtout avec les armes factices,<br />
notamment à billes. Ce<br />
type d’arme offre une grande<br />
variété d’emploi. Il s’agit de répliques<br />
d’armes réelles et existantes,<br />
mais tirant des billes de<br />
plastique ou d’acier. Les systèmes<br />
sont variés.<br />
Il en existe principalement<br />
trois.<br />
• Les modèles manuels<br />
qui se chargent et tirent au<br />
coup par coup. Ils sont particulièrement<br />
bien adaptés pour la<br />
familiarisation avec une arme,<br />
l’entraînement aux manipulations,<br />
le combat rapproché ou<br />
encore les exercices de désarmement.<br />
• Les modèles électriques<br />
qui fonctionnent grâce à une<br />
batterie et une boite d’engrenages.<br />
Avec un mode de tir<br />
coup par coup et rafales de 800<br />
coups par minute, ces modèles<br />
sont tout en métal et avec des<br />
chargeurs de capacité réelle.<br />
• Les modèles à gaz qui<br />
utilisent deux types de propulsant,<br />
le CO 2 ou un mélange de<br />
gaz non toxique. Ces répliques<br />
peuvent être blowback, le gaz<br />
permettant de propulser la<br />
bille, de faire reculer la culasse<br />
et simuler le fonctionnement<br />
d’une vraie arme. Leur mode<br />
de tir est semi-automatique et<br />
tout automatique.<br />
C’est la société Spartan import<br />
military department, qui<br />
est aujourd’hui leader mondial<br />
dans les solutions d’entrainement<br />
airsoft. Elle détient les<br />
licences mondiales exclusives<br />
des marques Glock, Colt, Smith<br />
& Wesson, Famas, Sig Sauer,<br />
ou encore FN Herstal, parmi<br />
les plus connues. Ces répliques<br />
sous licence officielle tirent<br />
des projectiles ronds de 6mm<br />
de diamètre avec une énergie<br />
inférieure à 2 joules. Ces mo-<br />
© 13e RG
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />
022<br />
dèles sont identiques aux vraies<br />
armes tant au niveau du poids<br />
que de la taille. Les avantages<br />
sont nombreux. Hugo Brugière,<br />
directeur de Spartan import<br />
military department, explique :<br />
«Il y a bien sûr un avantage financier,<br />
puisque le coût pour<br />
un tir est réduit. Par exemple,<br />
dans le cas de billes avec gaz,<br />
le tir ne dépasse pas un coût de<br />
0,004 euro. Le tir avec ce type<br />
d’arme permet de reproduire<br />
la même gestuelle que sur des<br />
armes réelles et donc offre un<br />
entraînement en toute sécurité.<br />
De plus, la mise en œuvre<br />
est très rapide et opérationnelle<br />
dans tous les environnements,<br />
évitant de détériorer les<br />
structures.»<br />
L’absence de besoin de protection<br />
auditive facilite la communication<br />
pendant l’entrainement<br />
entre l’instructeur et les<br />
élèves. Seule une protection<br />
oculaire est nécessaire.<br />
Service De La Protection<br />
Les précurseurs !<br />
Le Service De La Protection,<br />
anciennement nommé Service<br />
de Protection des Hautes<br />
Personnalités, a en charge la<br />
protection rapprochée des personnalités.<br />
Ce service a mis en<br />
place l’entraînement avec des<br />
répliques d’armes à billes au<br />
début des années 2000, initié<br />
notamment par le groupe d’appui<br />
(GAHP), en charge de personnalités<br />
très sensibles, puis<br />
par le bureau formation et le<br />
GSPR (Groupe de Sécurité de<br />
la Présidence de la République,<br />
appartenant au SDLP).<br />
L’actuel commandant Christian<br />
qui a mis en place ce moyen<br />
d’entraînement témoigne :<br />
«Nous avions besoin de nous<br />
entraîner dans les conditions<br />
les plus proches possible de la<br />
réalité, car étant au contact de<br />
personnalités sensibles, l’excellence<br />
de l’entraînement doit<br />
toujours être recherchée. L’utilisation<br />
de répliques d’armes à<br />
billes permet à la fois un réalisme<br />
dans les entraînements<br />
en force-to-force, et une mise<br />
en œuvre très simple et rapide,<br />
contrairement à d’autres<br />
systèmes plus lourds d’emploi.<br />
Cela permet également<br />
de s’entraîner au tir grâce à<br />
des scénarios que nous avons<br />
créés sous la forme de simulateur,<br />
en utilisant la vidéo-projection.»<br />
Le «softair» comme il est aussi<br />
Dans le cadre du développement<br />
global de la simulation,<br />
les armes factices et démilitarisées<br />
disposent d’importantes<br />
perspectives d’avenir.<br />
On devrait les retrouver de plus<br />
en plus nombreuses, pour les<br />
entraînements au sein des armées<br />
et des unités de sécurité.<br />
Marie Helene Leon<br />
appelé, sert à la Présidence et<br />
au SDLP à la fois pour la formation<br />
initiale et pour la formation<br />
continue, et utilise autant<br />
des répliques d’armes de<br />
poings (Glock, par exemple)<br />
que des répliques d’armes<br />
d’épaules (Kalashnikov, P90 de<br />
la FN Herstal, etc.).<br />
«L’entraînement grâce aux répliques<br />
est aujourd’hui ancré<br />
dans nos pratiques de formation<br />
et il est vrai que plusieurs<br />
autres unités sont venues<br />
prendre exemple sur ce que<br />
nous avons fait pour, à leur<br />
tour, mettre cela en place»,<br />
conclut le commandant Christian.
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
024<br />
Entretien avec<br />
Hugo Brugière<br />
Directeur de Spartan Imports Military<br />
Department<br />
Hugo Brugière est directeur de Spartan Imports Military<br />
Department, leader mondial dans les solutions d’entrainement<br />
airsoft. La société a développé une réelle expertise pour les forces<br />
armées et les forces de sécurité alliant réalisme de l’entraînement<br />
et maîtrise des coûts. Il revient pour MifaMag sur ce marché en<br />
plein essor.<br />
Question MifaMag : Le marché<br />
de la simulation et des armes<br />
factices se développe fortement.<br />
Comment expliquez-vous<br />
cet important développement ?<br />
D’après vous quels sont les facteurs<br />
favorisant cette croissance ?<br />
Hugo Brugière : L’airsoft est aujourd’hui<br />
le moyen d’entraînement<br />
qui remet tout le monde<br />
d’accord : les instructeurs, les<br />
payeurs et bien sûr les utilisateurs.<br />
Jusqu’à maintenant les<br />
forces armées avaient pour s’entrainer<br />
plusieurs moyens, tous<br />
imparfaits. La balle à blanc ne<br />
créait pas d’impacts et la Simunition<br />
était trop chère (0,5 euro par<br />
tir contre 0,003 avec une réplique<br />
airsoft). Ne parlons même pas du<br />
blue gun dont l’intérêt est très limité.<br />
Face à cela nous sommes<br />
arrivés avec un produit qui permet<br />
de s’entraîner avec une réelle<br />
notion de sanction (l’impact de la<br />
bille), à moindre coût et en pouvant<br />
« driller » la même gestuelle<br />
qu’avec une arme réelle, ce qui<br />
était par exemple le problème<br />
du paintball. Ce que l’on attend<br />
d’un militaire qui s’entraine, c’est<br />
que l’arme devienne petit à petit<br />
le prolongement de lui-même<br />
et qu’il intériorise l’utilisation de<br />
l’arme. Tout cela, l’airsoft le permet.<br />
Q : Quels types de clients peuvent<br />
se doter de telles armes et pour<br />
quels emplois ?<br />
H.B : Nous fournissons exclusivement<br />
les forces armées, les<br />
forces de sécurité et les sociétés<br />
de sécurité privée. Nos produits<br />
ressemblent à ceux que l’on peut<br />
trouver sur le marché grand public<br />
de l’airsoft, mais la version<br />
que nous proposons est « militarisée<br />
» c’est-à-dire créée et renforcée<br />
pour une utilisation spécifique<br />
en milieu professionnel. Sur<br />
les usages ils sont très larges :<br />
depuis le drill des modules d’apprentissage<br />
au tir sur une arme<br />
avant de passer sur un pas de tir,<br />
à l’utilisation pour faire du « force<br />
to force » en passant par l’utilisation<br />
en milieu urbain fermé<br />
(bâtiments...). La seule limite est<br />
l’imagination des instructeurs !<br />
Q : En quoi les modalités d’utilisation<br />
se rapprochent-elles des<br />
armes réelles ?<br />
H.B : Nos répliques sont conçues<br />
sur la base des plans des armes<br />
réelles et possèdent les mêmes<br />
caractéristiques et les mêmes<br />
fonctionnalités. Ce ne sont pas<br />
que des répliques dans la forme,<br />
mais bien des répliques dans<br />
le fonctionnement et c’est une<br />
condition essentielle à notre succès.<br />
Un militaire qui utilise nos<br />
répliques ne doit pas à avoir à<br />
faire la différence dans l’utilisation<br />
d’une arme réelle et de sa<br />
réplique. Si vous regardez par<br />
exemple nos Glock, ils ont été développés<br />
en étroite collaboration<br />
avec les équipes de Glock qui ont<br />
validé chaque étape du processus.<br />
Q : Comment envisagez-vous<br />
l’avenir de ce type d’outils ?<br />
H.B : Superbement bien ! Où que<br />
l’on regarde dans le monde, les<br />
armées et les forces de sécurité<br />
sont en manque de moyens financiers<br />
ou à tout le moins dans une<br />
optique de réduction et d’attention<br />
portée aux deniers publics.<br />
L’utilisation de l’airsoft pousse<br />
le réalisme de l’entraînement<br />
comme jamais auparavant, mais<br />
en plus de cela, il diminue considérablement<br />
la facture de l’entrainement<br />
puisqu’avec le coût<br />
par tir d’une cartouche plastique,<br />
vous pouvez tirer 130 billes !<br />
Le marché est en immense progression,<br />
et ce n’est que le début.
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
026<br />
Pôle judiciaire de la<br />
Gendarmerie nationale<br />
Les experts de la lutte contre la criminalité<br />
Le travail de recherche est<br />
pluridisciplinaire.<br />
© Sirpa Gendarmerie<br />
Après Rosny-Sous-Bois, le Pôle judiciaire de la Gendarmerie<br />
nationale (PJGN) vient de s’installer à Cergy-Pontoise, dans le<br />
département du Val-d’Oise, en banlieue parisienne. La création<br />
de ce pôle judiciaire marque une étape historique pour la<br />
Gendarmerie nationale, avec le développement des activités<br />
scientifiques et techniques de l’Institut de recherche criminelle,<br />
du Service central de renseignement criminel, et du Centre de<br />
lutte contre les criminalités numériques.<br />
Le Pôle judiciaire de la Gendarmerie<br />
nationale a été créé afin<br />
de répondre à un triple enjeu.<br />
D’abord, celui de l’évolution de<br />
la délinquance et de la criminalité,<br />
car les activités criminelles<br />
sont multiples, et leurs auteurs<br />
sont de plus en plus mobiles. Il<br />
fallait aussi prendre en compte<br />
l’impact des groupes criminels<br />
organisés, et la déclinaison numérique<br />
fréquente de la plupart<br />
des modes opératoires. Le<br />
second enjeu, également d’importance,<br />
était la nécessité de<br />
pouvoir prendre en charge, sous<br />
le signe de l’urgence et quelles<br />
que soient les conditions, des<br />
situations d’une gravité exceptionnelle<br />
par leur ampleur ou la<br />
violence déployée. Enfin, le troisième<br />
enjeu se justifiait par l’accélération<br />
des progrès scientifiques<br />
et technologiques offrant<br />
des potentialités nouvelles en<br />
matières de preuve. Il devenait<br />
donc absolument nécessaire de<br />
mobiliser et coordonner l’ensemble<br />
des disciplines criminalistiques.<br />
De ce fait, la Gendarmerie nationale<br />
a adapté son dispositif pour<br />
intégrer la dimension stratégique<br />
et contribuer à la réponse<br />
du ministère dans la lutte contre<br />
la délinquance, donnant naissance<br />
au Pôle judiciaire, dont les<br />
locaux ont été inaugurés au printemps<br />
<strong>2015</strong>.<br />
Un laboratoire de pointe pluridisciplinaire<br />
Ce laboratoire couvre sur un<br />
même site l’ensemble du spectre<br />
de la criminalistique et de la médecine<br />
légale, en mesure d’intervenir<br />
en tous lieux et toutes<br />
circonstances et contribuant
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale<br />
028<br />
au pilotage de la chaine criminalistique.<br />
Il garantit des synergies<br />
dans les domaines relevant de la<br />
physique-chimie, de l’ingénierie<br />
numérique, de la médecine légale,<br />
de l’identification humaine,<br />
et de la biologie génétique. Ses<br />
chefs de départements sont à la<br />
fois gendarmes et scientifiques de<br />
formation, dotés d’une expérience<br />
opérationnelle en unité. Sa capacité<br />
d’intervention sur les théâtres<br />
d’opération est large, en France,<br />
à l’étranger, et dans des conditions<br />
dégradées, comme lors d’un<br />
crash aérien ou d’un tsunami, par<br />
exemple. Ce laboratoire constitue<br />
un support scientifique indispensable<br />
au pilotage de l’ensemble<br />
de la chaîne criminalistique de la<br />
Gendarmerie nationale s’appuyant<br />
sur les cent plateaux techniques<br />
départementaux, métropolitains<br />
et ultra marins, avec quelque 500<br />
techniciens en identification criminelle,<br />
et 6800 techniciens de proximité.<br />
Développer une analyse innovante<br />
des données<br />
Il s’agit du développement d’une<br />
analyse de la masse de données<br />
recueillies par les unités et services<br />
sur l’ensemble du territoire<br />
pour mieux piloter en retour l’action<br />
opérationnelle et anticiper<br />
les menaces. Ce développement<br />
se concrétise par la création du<br />
Service central de renseignement<br />
criminel. Avec un réseau de capteurs<br />
sur l’ensemble du territoire<br />
(plus de 3600 unités territoriales<br />
spécialisées), des moyens de rapprochement<br />
et d’analyse dans une<br />
chaîne intégrée, des finalités multiples<br />
répondant aux besoins des<br />
unités ou des autorités d’emploi,<br />
ces nouvelles méthodes d’exploitation<br />
des données permettent<br />
d’orienter l’action opérationnelle.<br />
Lutter contre la cybercriminalité<br />
Pour répondre au développement<br />
de la délinquance utilisant les réseaux,<br />
les capacités d’investigations<br />
en matière de cybercriminalité<br />
sont renforcées. Le Centre de<br />
lutte contre les criminalités numériques<br />
(C3N) est destiné à ré-<br />
Les analyses les plus poussées sont<br />
désormais possibles.<br />
© Sirpa Gendarmerie
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale<br />
030<br />
Le recueil du maximum<br />
d'informations au service de la vérité.<br />
© Sirpa Gendarmerie<br />
pondre à ces nouveaux risques.<br />
Il anime et pilote le réseau Cybergend<br />
comprenant 2000 gendarmes<br />
spécialisés dans les<br />
unités territoriales, et contribue<br />
directement au plan d’action ministériel<br />
piloté par le préfet cyber.<br />
L’Institut de recherche criminelle<br />
La contribution à l’identification<br />
et au traitement des phénomènes<br />
criminels avec le rapprochement<br />
du renseignement<br />
criminel et de la criminalistique,<br />
s’inscrit dans l’appui des unités<br />
et services du ministère de l’Intérieur.<br />
L’Institut de recherche<br />
criminelle de la Gendarmerie<br />
nationale (IRCGN) est fréquemment<br />
saisi pour des enquêtes<br />
conduites par des services de la<br />
police nationale. Il a d’ailleurs<br />
développé une capacité inédite<br />
de rapprochement sur les données<br />
afin d’identifier des phénomènes<br />
ou des faits graves à partir<br />
de signaux faibles, d’indiquer<br />
aux unités des orientations d’enquête,<br />
de favoriser l’optimisation<br />
des moyens opérationnels, et de<br />
dégager des analyses de niveau<br />
stratégique.<br />
Avec ce Pôle judiciaire, la Gendarmerie<br />
nationale répond aux<br />
besoins qui correspondent à ses<br />
missions traditionnelles tout en<br />
intégrant les nouveaux risques<br />
Nouveaux bâtiments.<br />
© Sirpa Gendarmerie<br />
portés par l’arrivée du numérique.<br />
On le voit, c’est toute une<br />
construction décisive de la modernisation<br />
du ministère qui<br />
s’édifie, dans les domaines de<br />
la criminalistique, du renseignement<br />
criminel, et de la lutte<br />
contre les criminalités numériques,<br />
avec la Gendarmerie en<br />
pôle position.<br />
Marie Helene Leon
H 2 O<br />
4 Questions pour mieux connaître H 2 O<br />
033<br />
MIFA : Présentez nous la société H 2 O.<br />
H 2 O : La SARL H 2 O est une PME indépendante qui<br />
fête cette année son 15ième anniversaire. Nous<br />
sommes spécialisés dans la production d’eaux<br />
potables, le traitement des eaux usées et des<br />
déchets spéciaux pour collectivités, industriels et<br />
militaires en France comme à l’étranger.<br />
MIFA : Précisez nous vos champs de compétences<br />
dans le domaine militaire.<br />
H 2 O : Nous pouvons intervenir partout dans le<br />
monde, du début à la fin d’un projet par la réalisation<br />
de schéma directeur, la construction d’unité<br />
de production d’eaux potables, de traitement<br />
d’eaux usées, la maintenance et l’exploitation<br />
de ces unités. Pour cela nous avons développé<br />
des procédés adaptés (ultra filtration, osmose<br />
inverse, traitement biologique, etc.) à l’ensemble<br />
des besoins en eaux des militaires. Ce sont pour<br />
la plupart des unités mobiles containerisées<br />
rapidement déployables aux quatre coins du globe.<br />
MIFA : Sur quels théâtres d’opérations extérieures<br />
intervenez vous ?<br />
H 2 O : Nous sommes depuis 2004 au KOSOVO sur<br />
l’ensemble des camps et plus recemment au TCHAD<br />
au MALI et en RCA.<br />
MIFA : Quel sont vos objectifs de développement ?<br />
H 2 O : Nous souhaitons continuer de nous développer<br />
sur ces différents théâtres ainsi que sur d’autres<br />
théâtres d’opération dans le domaine de nos<br />
compétences. Par ailleurs nous développons de<br />
nouvelles unités mobiles containerisées adaptés à<br />
l’ensemble des besoins militaires.<br />
107 bis avenue de Verdun<br />
33700 Libourne<br />
Tel : + (33) 6 86 26 10 74<br />
E-mail : info@sarl-h2o.fr
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
034<br />
Service de Santé<br />
des Armées<br />
«Le SSA, comme toutes les autres armées,<br />
directions et services, a dû se conformer aux<br />
prescriptions budgétaires qui s’appliquent à la<br />
Défense»<br />
Un an et demi après sa première présentation, le projet «SSA<br />
2020» qui doit servir de fil directeur à l’organisation nationale des<br />
services sanitaires dans les armées françaises rentre en phase de<br />
réalisation. Une nécessaire évolution pour un service faisant face<br />
à une évolution notable de ses enjeux, comme il en des même<br />
également dans le monde civil, tout en gardant la spécificité de<br />
sa mission, complexe et multiple. Le MIFA vous propose l’analyse<br />
de Hervé Foehrenbach, le médecin chef des services du SSA sur<br />
les grandes orientations, les enjeux, et la délicate question de la<br />
réorganisation de la carte hospitalière militaire.<br />
Question MifaMag : Pouvez-vous<br />
nous expliquer les tenants et<br />
les aboutissants du projet «SSA<br />
2020» qui a été dévoilé en décembre<br />
dernier ? A quels besoins<br />
correspond-il ?<br />
Hervé Foehrenbach : Le SSA<br />
est un service dont le caractère<br />
opérationnel est avéré et<br />
reconnu. Il conduit toutefois<br />
son activité sous très forte<br />
tension du fait des évolutions<br />
au sein de son environnement,<br />
à la fois défense et santé. Le<br />
contexte militaire actuel est<br />
celui d’une charge opérationnelle<br />
très importante et de<br />
contraintes non moins importantes<br />
sur les ressources, humaines<br />
et financières, même<br />
si la révision récente de la loi<br />
de programmation militaire a<br />
permis une meilleure adéquation<br />
des moyens aux missions
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />
036<br />
des armées. Les évolutions du<br />
monde de la santé sont aussi<br />
importantes avec un projet<br />
de loi de santé en cours<br />
de discussion parlementaire,<br />
fondée sur une nouvelle stratégie<br />
nationale de santé publiée<br />
en 2013. Parmi les mesures<br />
susceptibles d’avoir des<br />
conséquences directes sur le<br />
fonctionnement du SSA, on<br />
peut citer des modifications<br />
substantielles dans les modes<br />
de coopération entre établissements<br />
de santé et une territorialisation<br />
accrue de l’ensemble<br />
du système de santé.<br />
Enfin, il convient de rappeler<br />
l’évolution de la société avec<br />
des exigences accrues vis-àvis<br />
des structures sanitaires,<br />
tant du point de vue des patients,<br />
en attente d’une qualité<br />
et d’une sécurité accrues des<br />
prestations, que des personnels<br />
de santé, à la recherche<br />
d’une cohérence entre épanouissement<br />
professionnel et<br />
vie personnelle.<br />
Le besoin fondamental du<br />
Service est donc de préserver<br />
son aptitude opérationnelle,<br />
faite de compétences techniques,<br />
acquises lors de la<br />
pratique effectuée en métropole<br />
en collaboration étroite<br />
avec les structures civiles de<br />
santé, combinées à des compétences<br />
militaires propres,<br />
issues d’une préparation opérationnelle<br />
continue et d’une<br />
formation spécifique aux milieux,<br />
parfois extrêmes, au<br />
sein desquels évoluent les<br />
forces armées.<br />
La préservation de cette aptitude<br />
opérationnelle est un<br />
impératif car le soutien santé<br />
des forces armées en opérations<br />
est un domaine de compétences<br />
uniques du SSA. En<br />
effet, aucun autre système<br />
de santé n’est capable, à la<br />
fois, de projeter des personnels<br />
avec, dans certains cas,<br />
un très court préavis lors<br />
d’une entrée en premier sur<br />
un théâtre d’opérations, et de<br />
leur demander de pratiquer<br />
des actes techniques potentiellement<br />
complexes, en situation<br />
isolée, difficile voire<br />
hostile.<br />
De telles aptitudes trouvent à<br />
être employées dans d’autres<br />
circonstances, celles des<br />
crises sanitaires par exemple.<br />
L’exemple de la récente crise<br />
Ebola en est une illustration<br />
remarquable tant pour l’organisation<br />
et la mise en œuvre<br />
du centre de traitement des<br />
soignants conçu de novo et<br />
installé à Conakry en Guinée<br />
que pour la prise en charge<br />
en métropole de malades rapatriés<br />
et hospitalisés à l’HIA<br />
Bégin. Cette implication du<br />
SSA dans la résolution de crise<br />
sanitaire constitue un mode<br />
de valorisation de son expertise<br />
acquise sur les théâtres<br />
d’opérations extérieures et a<br />
été prévue par le Livre Blanc<br />
sur la Défense et la Sécurité<br />
Nationale de 2013.<br />
Cette spécificité opérationnelle<br />
concerne en premier lieu<br />
les professionnels de santé,<br />
praticiens et paramédicaux,<br />
relevant de spécialités projetables<br />
mais en raison d’un impératif<br />
de cohérence interne<br />
au SSA, la totalité des personnels,<br />
militaires et civils,<br />
doivent prendre conscience de<br />
leur contribution individuelle<br />
à l’activité opérationnelle du<br />
Service. C’est dans cet esprit<br />
que l’application du principe<br />
de concentration sur la mission<br />
opérationnelle a conduit<br />
à transférer progressivement<br />
chez les partenaires civils les<br />
activités ayant le moins de relation<br />
directe avec le domaine<br />
opérationnel.<br />
Au total, il est doit être compris<br />
que l’ensemble du modèle<br />
est aligné avec cette finalité<br />
opérationnelle qui a constitué<br />
le seul critère de validation<br />
des éléments retenus.<br />
Question MifaMag : Comment le<br />
service de santé des armées traverse-t-il<br />
le tumulte budgétaire<br />
du moment ? Avez-vous du faire<br />
des choix budgétaires compliqués<br />
? Lesquels ?<br />
H.F. : Le SSA, comme toutes<br />
les autres armées, directions<br />
et services, a dû se conformer<br />
aux prescriptions budgétaires<br />
qui s’appliquent à la Défense.<br />
Ces contraintes pèsent sur<br />
toutes les ressources, humaines<br />
et financières, ces<br />
dernières concernant l’infrastructure,<br />
l’équipement et<br />
le fonctionnement.<br />
Les choix effectués ont été,<br />
en définitive, plus de nature<br />
fonctionnelle que budgétaire<br />
même le modèle qui en résulte<br />
est conforme aux impératifs<br />
d’économie. SSA 2020<br />
est construit de telle manière<br />
que les contraintes budgétaires<br />
soient structurellement<br />
prises en compte, grâce<br />
à une adaptation stricte aux<br />
besoins des forces armées.<br />
Il en a résulté, notamment,<br />
une réduction significative de<br />
la composante hospitalière,<br />
intervenant majoritairement<br />
au profit des populations civiles<br />
du territoire d’implantation<br />
des hôpitaux et beaucoup<br />
moins à celui des forces armées.<br />
A l’inverse, le modèle<br />
a prévu un développement de<br />
la médecine des forces qui va<br />
disposer de moyens accrus.<br />
Le Service<br />
de santé des<br />
armées en<br />
chiffres<br />
- 1800 médecins<br />
- 4500 paramédicaux<br />
- 170 pharmaciens<br />
- 70 vétérinaires<br />
- 45 chirurgiens-dentistes<br />
- 2900 réservistes<br />
- 5000 civils<br />
- 60.000 consultations médicales<br />
- 2000 interventions chirurgicales<br />
- 900 évacuations sur le terrain
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />
038<br />
Ceci représente un témoignage<br />
du rééquilibrage entre<br />
les composantes du SSA inclus<br />
dans le modèle et exprimant<br />
de façon claire sa vocation<br />
opérationnelle.<br />
A titre d’exemple, si la fermeture<br />
de la maternité de l’HIA<br />
Bégin a été vécue durement,<br />
elle correspond plus à une<br />
application du principe de<br />
concentration des activités du<br />
SSA sur sa mission opérationnelle<br />
qu’à un choix budgétaire<br />
exclusif.<br />
Cependant, d’autres choix ont<br />
néanmoins procédé, au moins<br />
en partie, d’impératifs budgétaires.<br />
Ainsi en est-il de la<br />
décision de fermeture de l’HIA<br />
du Val-de-Grâce dont la rénovation<br />
ne pouvait être financée<br />
sans conséquences majeures<br />
pour le SSA. Toutefois,<br />
l’argument budgétaire ne doit<br />
pas être considéré comme la<br />
seule justification de cette décision.<br />
Une mention peut être faite<br />
ici de la démarche volontariste<br />
de valorisation des productions<br />
et des savoir-faire<br />
du SSA. Celle-ci s’inscrit dans<br />
une démarche de conquête<br />
de ressources inscrite dans<br />
un contexte de réduction globale<br />
des crédits budgétaires<br />
et diminution des recettes<br />
extra-budgétaires d’origine<br />
hospitalière, résultant inévitablement<br />
de la contraction<br />
© ECPAD<br />
des hôpitaux militaires. Néanmoins,<br />
ce choix ne peut être<br />
interprété seulement comme<br />
une tentative de compensation<br />
car il détermine d’autres<br />
retombées positives pour le<br />
Service, parmi lesquelles<br />
peut-on citer une image de dynamisme,<br />
une reconnaissance<br />
large en dehors du monde de<br />
la Défense et surtout une incitation<br />
forte à l’innovation,<br />
condition même de l’entretien<br />
de l’ensemble de la démarche.<br />
Question MifaMag : Pouvez-vous<br />
nous dire quelques mots justement<br />
sur la situation du Val-de-<br />
Grâce ? Pourquoi le choix de ce<br />
redéploiement ? Et pourquoi estil<br />
aussi décrié ?<br />
H.F. : La réception de la décision<br />
de fermeture de l’HIA du<br />
Val de Grâce a été très difficile<br />
en raison de la haute valeur<br />
symbolique de cet établissement,<br />
forgée au cours<br />
des siècles et lors de plusieurs<br />
conflits majeurs, tant<br />
pour le SSA lui-même que<br />
pour toutes les personnes extérieures,<br />
qu’elles soient du<br />
monde militaire ou civil. De<br />
plus, peut-on noter une difficulté<br />
de compréhension du<br />
maintien, sur le site du Valde-Grâce,<br />
de l’école qui porte<br />
ce nom et qui, maintenant, ne<br />
bénéficie plus de la proximité<br />
d’un établissement hospitalier<br />
prestigieux. Mais cela est<br />
méconnaître que l’Ecole du<br />
Val-de-Grâce encadre le cursus<br />
des étudiants militaires<br />
sur l’ensemble du territoire<br />
national, l’hôpital n’étant<br />
qu’un de ses partenaires.<br />
Le processus de décision,<br />
très long, impliquant les plus<br />
hautes autorités, a dû intégrer<br />
de multiples raisons, au-delà<br />
des seuls impératifs budgétaires.<br />
En effet, il est apparu<br />
que l’élaboration d’un projet<br />
médical compatible avec un<br />
environnement médical très<br />
dense était extrêmement difficile.<br />
De plus, l’hôpital ne<br />
comportait pas plusieurs des<br />
spécialités indispensables à<br />
la mission opérationnelle du<br />
service, en l’absence de service<br />
de chirurgie orthopédique<br />
et d’accueil des urgences. Enfin,<br />
le maintien de cet hôpital<br />
pouvait constituer une source<br />
de difficultés à mener la montée<br />
en puissance de la plateforme<br />
hospitalière d’Ile de<br />
France car il pérennisait une<br />
dispersion des moyens du SSA<br />
dans cette région, imposant<br />
des partenariats civilo-militaires<br />
sur trois sites, situation<br />
pouvant avoir un impact difficilement<br />
évaluable sur la disponibilité<br />
opérationnelle des<br />
professionnels de santé militaires.<br />
Pour mémoire, un argumentaire<br />
sur cette question<br />
peut être trouvé dans le<br />
compte-rendu de l’audition<br />
du Directeur central du service<br />
de santé des armées par<br />
la Commission de défense de<br />
l’Assemblée Nationale en date<br />
du 13 mai <strong>2015</strong>.<br />
A l’heure actuelle, les services<br />
chirurgicaux de l’HIA du<br />
Val de Grâce ont été transférés<br />
dans les HIA Bégin et Percy<br />
au cours de l’été <strong>2015</strong> et les<br />
services médicaux le seront<br />
au cours de l’année 2016.<br />
Question MifaMag : Quels sont les<br />
nouveaux enjeux auxquels doit<br />
faire face la santé des armées
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />
040<br />
avec la multiplication des opérations extérieures sur des<br />
territoires souvent difficiles ? Quels nouveau besoins de<br />
soutien médical/social/psychiatrique cela créé-t-il ?<br />
H.F. : Il s’agit d’une question primordiale car la multiplication<br />
des opérations extérieures est à l’origine<br />
d’une pression opérationnelle très importante sur<br />
les professionnels de santé militaires ainsi que sur<br />
les institutions dont ils relèvent. Cela justifie le caractère<br />
résolument opérationnel du modèle et son<br />
alignement sur les priorités opérationnelles des<br />
armées.<br />
L’importance de la sujétion opérationnelle détermine<br />
une usure des personnels et justifie les mesures<br />
destinées à alléger la charge, en particulier<br />
celles qui conduisent à une densification des<br />
équipes techniques, tant pour le premier recours<br />
que pour les hôpitaux. Il en va de même pour les<br />
ressources humaines du ravitaillement sanitaire,<br />
également placé sous tension en cas d’accroissement<br />
de l’activité opérationnelle.<br />
Les conditions difficiles des opérations actuelles<br />
imposent une préparation rigoureuse des professionnels<br />
de santé militaires et une adaptation du<br />
dispositif pour garantir la proximité indispensable<br />
avec les combattants, avec notamment un renforcement<br />
par des psychiatres expérimentés dans le<br />
domaine opérationnel et dans la prise en charge de<br />
situations de stress post-traumatique.<br />
Au retour, la mise en place du réseau de prise<br />
en charge psychologique Ecoute Défense permet<br />
l’identification de lésions psychiques de révélation<br />
progressive ou différée.<br />
En cas de blessure physique, la collaboration avec<br />
l’Institution Nationale des Invalides et les cellules<br />
d’aide aux blessés mises en place dans les armées<br />
permet un accompagnement individualisé jusqu’à<br />
la réinsertion professionnelle et sociale.<br />
Question MifaMag : Qu’en est-il du secteur de la recherche<br />
initiée par le SSA ? Quels sont vos projets, et<br />
les dossiers particuliers sur lesquels vous travaillez ?<br />
H.F. : La recherche fait l’objet d’une transformation<br />
au même titre que les autres composantes du service<br />
mais celle-ci a déjà débuté il y a plusieurs années.<br />
Elle a conduit à une concentration des moyens<br />
sur un seul site, l’Institut de Recherche Biomédiale<br />
des Armées à Brétigny-sur-Orge, après la fermeture<br />
de tous les autres établissements, y compris<br />
l’institut réputé du Pharo à Marseille<br />
Malgré les difficultés inhérentes à une telle restructuration,<br />
l’intérêt de la concentration est le regroupement<br />
de toutes les équipes de recherche dans un<br />
même environnement favorable à la transversalité<br />
et à l’interdisciplinarité. De plus, l’institut résultant<br />
© 13e RG
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />
042<br />
est plus visible et peut donc<br />
constituer un point focal pour<br />
des collaborations civilo-militaires<br />
sur des thèmes de défense<br />
et de sécurité.<br />
Les thématiques de recherche<br />
classiques sont maintenues<br />
avec un intérêt particulier<br />
pour l’étude des milieux extrêmes<br />
et des risques spéciaux<br />
NRBC ainsi que l’étude<br />
des facteurs humains (stress,<br />
fatigue, adaptation aux systèmes<br />
d’armes, …) et des<br />
agressions, en vue de déterminer<br />
des contre-mesures<br />
médicales. Si la recherche<br />
biomédicale est ainsi favorisée,<br />
la composante recherche<br />
conserve un pan d’activités<br />
d’expertise dans tous les domaines<br />
relevant de ses compétences.<br />
Une mission particulière a été<br />
confiée à la recherche dans le<br />
cadre de la mise en œuvre du<br />
modèle SSA 2020. Il s’agit d’un<br />
appui au développement de la<br />
recherche clinique dans l’ensemble<br />
du SSA. Il concerne<br />
tous les personnels, paramédicaux<br />
et praticiens, des hôpitaux<br />
et de la médecine des<br />
forces. Les thèmes privilégiés<br />
sont en relation avec le<br />
domaine d’expertise du Service<br />
dans le soutien médical<br />
des forces en opérations mais<br />
d’autres thèmes moins spécifiques<br />
sont également développés,<br />
en partenariats avec<br />
les structures civiles, dans<br />
toutes les disciplines présentes<br />
au sein des établissements<br />
militaires. Une mention<br />
particulière peut être faite de<br />
cette démarche au sein de la<br />
médecine des forces car elle<br />
constitue une des conditions<br />
de l’excellence voulue pour<br />
cette composante.<br />
Enfin, un rapprochement de la<br />
recherche avec la composante<br />
formation est à l’étude, afin de<br />
développer la formation par la<br />
recherche, tout particulièrement<br />
dans les domaines d’expertise<br />
spécifiques du SSA.<br />
Question MifaMag : Les métiers<br />
liés à l’infirmerie sont en pénurie<br />
en France. Qu’en est-il dans l’armée<br />
?<br />
H.F. : Globalement, il ne peut<br />
être actuellement fait état<br />
d’une pénurie en personnels<br />
paramédicaux. Des difficultés<br />
particulières de recrutement<br />
© 13e RG<br />
sont notées pour certaines<br />
catégories comme les infirmiers<br />
anesthésistes et les<br />
infirmiers de bloc opératoire,<br />
caractérisées par des durées<br />
de formation longue.<br />
Il existe par ailleurs des difficultés<br />
de fidélisation de personnels<br />
comme les masseurs<br />
– kinésithérapeutes pour lesquels<br />
existe une forte attractivité<br />
des secteurs publics et<br />
libéraux.<br />
Enfin des efforts de fidélisation<br />
sont néanmoins fournis<br />
tant du point de vue financier,<br />
avec des primes spécifiques,<br />
et un enrichissement de la<br />
formation professionnelle<br />
avec une augmentation du<br />
nombre de places offertes.<br />
Je rappelle enfin une particularité<br />
des services de santé<br />
des armées : les officiers<br />
(praticiens) et sous-officiers<br />
(MITHA) commissionnés<br />
peuvent être de nationalité<br />
étrangère depuis un décret du<br />
12 septembre 2008.<br />
Damien Durand
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
044<br />
MIRVOG<br />
« Nos généraux peuvent se prévaloir d’une<br />
grande expérience en terme de management<br />
et de gestion des situations de crise. Leur<br />
approche et vision stratégique intéresse<br />
notamment les décideurs du monde<br />
économique et les chefs d’entreprises.<br />
Chaque année, une centaine d’officiers généraux font appel<br />
aux services de la Mission Retour à la Vie Civile des Officiers<br />
Généraux (MIRVOG), pour préparer leur retour à la vie civile. Âgés<br />
en moyenne de 57 ans au moment de leur départ, ils envisagent<br />
souvent de reprendre une activité pendant quelques années avant<br />
d’opter pour la retraite. Ils choisissent en effet de terminer leur<br />
carrière professionnelle, très majoritairement dans le secteur<br />
privé.<br />
C’est à la MIRVOG qu’échoit la tâche délicate d’aider au placement<br />
de ces profils atypiques, dotés à la fois de compétences parfois<br />
uniques, mais qui ont rarement été confronté au monde de<br />
l’entreprise au cours de leur carrière.<br />
Le MIFA a rencontré le contre-amiral Agnès TESSIER-VIENNOIS<br />
chef de la MIRVOG.<br />
Question MifaMag : Quelles<br />
sont les spécificités des officiers<br />
généraux nécessitant que<br />
l’on mette en place pour eux un<br />
service dédié pour leur retour<br />
à une vie professionnelle civile<br />
? Quelles sont leurs problématiques<br />
particulières ?<br />
Agnès Tessier-Viennois : Les officiers<br />
généraux constituent la<br />
population des cadres dirigeants<br />
du ministère de la défense. Ils y<br />
exercent bien sûr les plus hautes<br />
responsabilités. Quand ils entament<br />
leur reconversion, ils se<br />
positionnent naturellement sur<br />
le marché des cadres dirigeants<br />
seniors, marché qui connaît de<br />
fortes tensions actuellement. Ils<br />
doivent en outre préparer leur<br />
reconversion tout en continuant<br />
à exercer leurs responsabilités<br />
professionnelles au sein des armées<br />
jusqu’à leur date de départ
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> MIRVOG<br />
046<br />
de l’institution. Pour ces raisons<br />
notamment, un dispositif dédié<br />
et conçu en fonction de ses<br />
spécificités a été mis sur pied en<br />
2005. Ainsi, bénéficient-ils d’accompagnements<br />
- collectifs et<br />
individuels - assurés par des cabinets<br />
spécialement choisis pour<br />
leur expérience dans le suivi de<br />
cadres dirigeants en transition<br />
professionnelle.<br />
Q : Les officiers généraux sont<br />
une population considérée sur le<br />
marché du travail comme « senior<br />
» sur des postes d’encadrement<br />
d’un niveau élevé. Soit pile<br />
le profil qui rencontre des difficultés<br />
sur le marché de l’emploi<br />
français. Comment contournez-vous<br />
ces obstacles ? Sur<br />
quels atouts vous appuyez-vous ?<br />
A.T-V. : Le marché des seniors est<br />
en effet tendu et les officiers généraux<br />
qui souhaitent reprendre<br />
un poste de haut niveau sont<br />
en compétition avec les autres<br />
cadres dirigeants du secteur privé.<br />
Il faut cependant souligner<br />
que, sur la centaine d’officiers<br />
généraux qui quittent l’institution<br />
chaque année et qui sont<br />
suivis par la MIRVOG, environ<br />
60% d’entre eux retrouvent un<br />
emploi. Ces chiffres démontrent<br />
que le profil des officiers généraux,<br />
malgré la concurrence, intéresse<br />
les recruteurs.<br />
Nos généraux peuvent en effet<br />
se prévaloir d’une grande expérience<br />
en termes de management,<br />
de gestion des situations<br />
de crise – souvent complexes<br />
– ainsi que de leur approche et<br />
vision stratégique des sujets.<br />
Ce sont autant de qualités recherchées,<br />
de même que leur<br />
aptitude à la conduite de projets,<br />
du changement et des réorganisations.<br />
Ils apportent des<br />
compétences de dirigeants, des<br />
savoir-faire de manager et de<br />
gestionnaire expérimenté mais<br />
aussi une large gamme d’expertise<br />
technique qui trouve écho<br />
dans le mode de l’emploi civil.<br />
Leurs qualités foncières – exigences<br />
comportementales, savoir<br />
être notamment – sont également<br />
reconnues et appréciées.<br />
Les compétences qu’ils représentent<br />
doivent bien sûr, être<br />
identifiées par les recruteurs<br />
potentiels. Ainsi, la MIRVOG valorise<br />
auprès d’eux ce vivier de<br />
compétences notamment en se<br />
rapprochant des cabinets de recrutement<br />
(qui lui envoient un<br />
certain nombre d’offres d’emploi<br />
chaque année) et en organisant<br />
des rencontres entre les officiers<br />
généraux et les différents<br />
acteurs du marché de l’emploi<br />
(world café, conférences, job datings,…).<br />
La MIRVOG offre également<br />
l’appui de son réseau aux<br />
officiers généraux et les prépare<br />
au mieux grâce à un véritable<br />
parcours d’outplacement.<br />
Q : Quels sont les secteurs les<br />
plus friands de ce type de profil<br />
et pourquoi selon vous ?<br />
A.T-V. : Naturellement, les officiers<br />
généraux exercent leurs<br />
compétences dans les secteurs<br />
de l’industrie de défense et de la<br />
sécurité, dans le secteur public<br />
ou encore l’aéronautique. Des<br />
secteurs comme la logistique,<br />
la supply chain, l’informatique,<br />
l’environnement et l’énergie accueillent<br />
également un certain<br />
nombre d’officiers généraux..<br />
Q : A l’inverse quelles sont selon<br />
vous les principales difficultés<br />
liées au profil des officiers généraux<br />
pour le retour à l’emploi<br />
? Malgré leurs qualités quelles<br />
sont aussi leurs faiblesses ?<br />
A.T-V. : L’image du militaire, communément<br />
perçue par le monde<br />
civil, peut être la principale difficulté.<br />
Beaucoup d’images d’Épinal<br />
ont la vie dure ! C’est pourquoi<br />
la MIRVOG mène un travail<br />
de fond pour faire connaître<br />
cette population en milieu civil<br />
de manière à gommer l’image
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> MIRVOG<br />
048<br />
par trop stéréotypée et faire en<br />
sorte que ces deux mondes,<br />
souvent moins éloignés l’un de<br />
l’autre qu’on pourrait l’imaginer,<br />
se rencontrent.<br />
Une autre difficulté réside dans<br />
le fait que les officiers généraux<br />
ont rarement eu l’opportunité<br />
d’être en contact avec le monde<br />
de l’entreprise, qui peut être «<br />
effrayé », par certains côtés, par<br />
cette population. C’est pourquoi,<br />
la MIRVOG a mis en place un dispositif<br />
d’accompagnement pour<br />
les préparer à travailler dans<br />
ce nouvel environnement, de la<br />
recherche de poste à l’insertion<br />
dans l’entreprise.<br />
Soulignons que ces difficultés<br />
sont largement compensées<br />
par leur très grande adaptabilité<br />
due à leur très forte mobilité<br />
professionnelle et géographique<br />
tout au long de leur carrière et<br />
les valeurs dont ils sont porteurs<br />
(sens du devoir, loyauté, esprit<br />
d’équipe…).<br />
Q : Comment évolue votre activité<br />
? Avez-vous de plus en<br />
plus de généraux à «placer» ?<br />
Y a-t-il une tendance au vieillissement<br />
et à l’augmentation<br />
du nombre d’officiers généraux<br />
qui intensifie votre tâche<br />
année après année ?<br />
A.T-V. : La MIRVOG épaule<br />
une centaine de généraux qui<br />
quittent les armées et services<br />
tous les ans. Ces chiffres<br />
sont globalement constants<br />
à quelques unités près. En<br />
moyenne, les officiers généraux<br />
quittent l’institution à 57<br />
ans et souhaitent reprendre<br />
un emploi pendant quelques<br />
années. L’activité est globalement<br />
constante mais la MIR-<br />
VOG s’efforce en permanence<br />
d’adapter son offre de service<br />
aux besoins des officiers généraux<br />
en diversifiant ses activités<br />
(modulation du parcours<br />
d’accompagnement, structuration<br />
et développement de<br />
son réseau, multiplications<br />
des opportunités de mise en<br />
contact).<br />
Q : Comment ressentez-vous la<br />
perception du monde du travail<br />
face à ces officiers généraux qui<br />
ont passé leur carrière dans l’armée<br />
? Est-il accueillant face à ce<br />
type de profil assez particulier<br />
ou y a-t-il au contraire un avantage<br />
indéniable à ce parcours ?<br />
A.T-V. : Chaque entreprise,<br />
chaque secteur d’activité est<br />
conscient qu’il peut trouver dans<br />
ce public de cadres dirigeants,<br />
des profils particuliers, qui apporteront<br />
quelque chose de positif<br />
à leur entité et créeront,<br />
indéniablement, de la valeur<br />
ajoutée. Les entreprises ou administrations,<br />
qui recherchent<br />
ces profils, connaissent l’apport<br />
de nos officiers généraux<br />
dans leurs structures. Elles accueillent<br />
donc cette ressource<br />
avec attention et bienveillance.<br />
Les officiers généraux entrent<br />
dans le monde professionnel<br />
civil avec leurs compétences,<br />
leurs idées, leurs convictions<br />
mais sans les étoiles ! Ils savent<br />
s’adapter très vite à leur nouvel<br />
environnement. Le travail<br />
de la MIRVOG est de bonifier<br />
les compétences et qualités intrinsèques<br />
des généraux en les<br />
préparant au mieux au retour à<br />
l’emploi dans le secteur privé,<br />
tant sur le plan comportemental<br />
que technique.<br />
La MIRVOG œuvre en étroite collaboration<br />
avec des cabinets de<br />
recrutement. Il y a un véritable<br />
travail d’approche auprès des<br />
recruteurs potentiels afin de<br />
faire découvrir notre vivier de<br />
compétences. Ainsi, nous nous<br />
faisons connaître et les recruteurs<br />
y sont de plus en plus sensibles.<br />
Q : Quel est le principal « choc »<br />
que rencontrent les officiers généraux<br />
qui tentent un retour vers<br />
le monde de l’emploi civil ? Où<br />
sont les décalages notables ? Et<br />
comment les y préparez-vous ?<br />
A.T-V. : Une partie de notre mission<br />
consiste justement à éviter<br />
ce « choc » en préparant les officiers<br />
généraux par un parcours<br />
adapté et en les aidant dans la<br />
mise ne œuvre de leur projet professionnel.<br />
La MIRVOG constitue<br />
ainsi un véritable sas de transition<br />
entre le monde militaire et<br />
le monde civil qui leur permet<br />
de s’acculturer progressivement<br />
au monde de l’emploi civil. Les<br />
retours que nous avons sur les<br />
prises de postes sont positifs et<br />
il ne semble pas que les généraux<br />
rencontrent de difficultés<br />
majeures.<br />
Au bilan, les officiers généraux,<br />
adaptables se fondent très vite<br />
au monde civil qui n’est pas si<br />
fondamentalement opposé au<br />
monde militaire comme on pourrait<br />
le penser.<br />
Q : Quelle est la tendance pour<br />
les dotations budgétaires de<br />
votre service ? Avez-vous souffert<br />
des récentes restrictions<br />
budgétaires, ou sentez-vous au<br />
contraire que vous êtes une mission<br />
« prioritaire » côté crédits<br />
alloués ?<br />
A.T-V. : Le budget de la MIRVOG<br />
est constant. N’étant pas remis<br />
en cause, il permet d’offrir de<br />
bonnes prestations à une centaine<br />
d’officiers généraux par an.<br />
La reconversion des généraux<br />
est une priorité au même titre<br />
que la reconversion de l’ensemble<br />
des autres catégories<br />
de militaires. En effet, c’est un<br />
enjeu important pour la défense.<br />
Elle doit réussir et faciliter, dans<br />
une certaine mesure, la gestion<br />
de flux pour ces cadres dirigeants<br />
qui constituent le haut de<br />
la pyramide.<br />
Des généraux bien reconvertis,<br />
exerçant de hautes responsabilités<br />
et prouvant chaque jour<br />
leur compétence, c’est aussi une<br />
image de marque des armées<br />
dans le monde civil.<br />
MIRVOG<br />
1 place JOFFRE CASE 73 75700<br />
PARIS SP 07<br />
Tel : 01 76 64 86 22<br />
Mirvog.contact@gmail.com
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
050<br />
Pierre Bayle,<br />
directeur de la DICoD<br />
« Le message que nous faisons passer dans<br />
les médias : les armées sont présentes partout<br />
au service de la sécurité des Français »<br />
C’est par excellence l’un des organes les plus méconnus du<br />
grand public du monde de la défense, mais sans doute celui que<br />
connaissent le mieux ceux qui, issus du monde civil, s’intéressent<br />
aux problématiques de l’armée française. La DICoD – la Délégation<br />
à l’information et à la communication de la défense – porte sur<br />
ses épaules la lourde charge de « la com’ » du ministère de la<br />
Défense, de ses 278.000 personnels civils et militaires et ses 42<br />
milliards d’euros de budget annuel.<br />
Première mission pour l’organisme stratégique créé en 1998 :<br />
gérer l’aspect « institutionnel » de la communication de la<br />
défense. Autrement dit, faire connaître au mieux, sous un jour<br />
positif, la politique de défense menée par le ministère. Le but ?<br />
Contribuer à la bonne image qu’ont les Français de leur armé.<br />
Avec succès pour l’instant : la totalité des sondages donne autour<br />
de 80% d’opinions positives envers l’armée. Mais la DICoD ne<br />
se cantonne pas seulement à ces missions de communications<br />
« classiques » : elle est également chargée de la communication<br />
opérationnelle des armées lorsque celles-ci sont déployées, que<br />
ce soit en opération extérieure qu’en mission sur le territoire.<br />
Enfin, c’est la DICoD qui encadre les politiques de promotion du<br />
métier de militaire. C’est elle qui est chargée de faire la promotion<br />
des campagnes de recrutement qui doivent remplir le défi d’être à<br />
la fois attractive, tout en donnant une idée fidèle de la fonction de<br />
militaire afin de susciter des vocations auprès du meilleur public<br />
possible pour remplir les 15.000 offres de recrutement proposées<br />
chaque année.<br />
La DICoD a également sous sa tutelle depuis 2001 l’Etablissement<br />
de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense<br />
(ECPAD) qui gère l’ensemble des archives et de la production<br />
audiovisuelle et photographique depuis 1915, soit 10 millions<br />
de clichés et 30 000 films mis à disposition des musées ou<br />
commercialisés auprès des maisons de production.<br />
Question MifaMag : L’armée<br />
française est engagée sur de<br />
nombreux fronts, dans le cadre<br />
de conflits parfois mal compris.<br />
Comment les missions de la DI-<br />
CoD ont-elles évolué récemment<br />
pour accompagner ce nouveau<br />
contexte ? Quels sont les nouveaux<br />
enjeux de communication ?<br />
Pierre Bayle : Jusqu’à fin 2014, il<br />
est exact que l’opinion percevait<br />
l’engagement des armées française<br />
sur les théâtres extérieurs<br />
comme lointaines, qu’il s’agisse<br />
des opérations en Afrique ou au<br />
Moyen-Orient. Malheureusement,<br />
les attentats de janvier dernier<br />
sur le territoire national ont<br />
fait prendre conscience à l’opinion<br />
que si la France n’était pas véritablement<br />
en guerre, elle avait à<br />
affronter un même adversaire qui<br />
lançait des attaques terroristes<br />
aussi bien dans des pays lointains
que sur le sol même de la France.<br />
La DICoD n’a pas dû déployer des<br />
trésors de pédagogie pour faire<br />
comprendre que Sentinelle était<br />
le prolongement exact de Serval,<br />
Barkhane et Chammal. Cela dit,<br />
notre travail quotidien est, avec<br />
les autres ministères concernés<br />
(Intérieur, Affaires étrangères),<br />
de diffuser un discours de fermeté<br />
mais aussi de sang-froid, pour<br />
éviter les amalgames, les clichés<br />
et tout ce qui, en risquant de<br />
contribuer à des affrontements<br />
communautaires, religieux ou<br />
culturels, ferait précisément le<br />
jeu de ceux qui veulent déstabiliser<br />
le jeu de la démocratie, de<br />
toutes les démocraties.<br />
Q : Comment la DICoD a-t-elle<br />
traversé les périodes de fluctuations<br />
budgétaires ? Avez-vous<br />
plus ou moins de moyens qu’il y a<br />
dix ans ? Et quels choix cela vous<br />
a-t-il amené à faire ?<br />
P.B. : Ce serait une banalité de dire<br />
que nos moyens budgétaires ont<br />
fondu. Mais la souveraineté de la<br />
France repose à la fois sur sa capacité<br />
à se défendre et sur son indépendance<br />
financière, qui passe<br />
par la réduction des déficits publics.<br />
Le ministère de la Défense a<br />
participé à l’effort collectif, même<br />
si l’actualité la plus récente a incité<br />
le président de la République<br />
et le gouvernement à consolider,<br />
en l’actualisant, une programmation<br />
financière menacée face<br />
à la multiplication des missions.<br />
Comme tous les services, et en<br />
acceptant bien entendu la priorité<br />
laissée à l’opérationnel, la DI-<br />
CoD a pris sa part des économies,<br />
en effectifs comme en moyens.<br />
L’une des pistes que nous avons<br />
prises pour ne pas compromettre<br />
notre rayonnement au service<br />
de la défense, mais au contraire<br />
pour l’augmenter, c’est le recours<br />
aux médias sociaux car,<br />
c’est une évidence, l’immatériel<br />
coûte moins cher que les productions<br />
classiques comme les brochures<br />
et les magazines papier.<br />
Si le coût d’un site internet est<br />
considérable, entre développement,<br />
maintenance et protection,<br />
en revanche la multiplication des<br />
pages Facebook, l’utilisation intensive<br />
de comptes Twitter et la<br />
mise en ligne de nos productions<br />
audiovisuelles sur YouTube génèrent<br />
un trafic très significatif<br />
pour un investissement minime,<br />
essentiellement la formation des<br />
« content managers ».<br />
Q : D’après vous, comment a évolué<br />
la perception des armées par<br />
l’opinion et les médias ? Quelles<br />
sont les nouvelles tendances,<br />
quel message essayez-vous de<br />
faire passer ?<br />
P.B. : La France a le privilège de<br />
bénéficier, depuis des années,<br />
d’un consensus de la population<br />
autour de sa défense et de ses<br />
armées, y compris sur la dissuasion.<br />
Malgré la fin du service militaire<br />
en 1996 et la relative distanciation<br />
entre les Français et leurs<br />
armées, ce consensus ne s’est<br />
pas érodé. Les derniers sondages<br />
de juin <strong>2015</strong> montrent même que<br />
80% des Français ont une bonne<br />
image des armées, soit 5 point de<br />
plus que l’année dernière. C’est<br />
un atout considérable. Et, ce n’est<br />
pas un hasard, pour les Français<br />
les missions prioritaires des<br />
armées sont de porter secours<br />
aux populations en cas de catastrophe,<br />
de détruire les foyers de<br />
terrorisme et d’assurer des missions<br />
de sécurité intérieure type<br />
Vigipirate. C’est précisément le<br />
message que nous faisons passer<br />
dans les médias : les armées sont<br />
présentes partout au service de la<br />
sécurité des Français.<br />
Q : De plus en plus de relais médiatiques<br />
existent sur les questions<br />
de défense : sites d’informations,<br />
blogs d’experts ou de consultants<br />
indépendants, meilleur<br />
accès à des sources étrangères<br />
etc. Comment cela impacte-t-il<br />
votre mission ? Comment parvenez-vous<br />
à garder un impact/<br />
contrôle sur une information<br />
qui peut vous échapper (même<br />
quand elle est fausse d’ailleurs) ?<br />
P.B. : Vous avez raison d’indiquer<br />
que la saturation d’informations<br />
n’est pas synonyme de crédibilité<br />
Après une première carrière<br />
comme journaliste,<br />
Pierre Bayle s'est ensuite<br />
dirigé vers une carrière<br />
dans la communication<br />
dans le privé, devenant<br />
notamment directeur de la<br />
communication du groupe<br />
EADS. Il est nommé par<br />
Jean-Yves Le Drian à la<br />
tête de la DICoD<br />
ni de fiabilité. C’est vrai que nous<br />
sommes à l’heure de l’information<br />
immédiate, mais aussi de la<br />
compétence universelle d’experts<br />
qui ne le sont pas forcément sur<br />
tous les sujets (l’expertise est<br />
au contraire une spécialisation).<br />
Parallèlement, il y a de moins en<br />
moins de spécialistes de défense<br />
dans les rédactions, ceux qu’on<br />
appelait les « rubricards ». Et<br />
quand il y en a, ce ne sont pas eux<br />
que les rédactions envoient sur<br />
les théâtres d’opérations, mais<br />
des jeunes parfois talentueux<br />
mais souvent inexpérimentés.<br />
Pour nous, la pression de l’audiovisuel<br />
et des blogs est une donnée<br />
qui s’impose de plus en plus. Elle<br />
nous a amenés à développer des<br />
outils de veille spécialisée, mais<br />
aussi une analyse qualitative de<br />
la blogosphère, en déterminant<br />
les acteurs « hostiles » et ceux<br />
qui sont plus « bienveillants ». Il y<br />
a encore et il restera toujours des<br />
journalistes objectifs et des experts<br />
sérieux avec qui nous pouvons<br />
dialoguer, que nous pouvons<br />
051<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> DICoD<br />
052<br />
informer en amont en leur fournissant<br />
des éclairages, bref des<br />
relais médiatiques capables de<br />
couvrir l’actualité défense sans<br />
a priori négatif. Et c’est d’autant<br />
plus facile, dans le relatif, qu’ils<br />
souffrent eux-mêmes de la production<br />
anarchique d’informations<br />
fantaisistes, donc nous nous<br />
retrouvons fréquemment sur le<br />
même terrain.<br />
Q : A propos du recrutement, de<br />
quel message la DICoD se veutelle<br />
la garante ? Quelle est l’idée<br />
maîtresse qui se dégage auprès<br />
des aspirants, et est-elle la même<br />
qu’il y a quinze ans ?<br />
P.B. : Nous envisageons deux<br />
niveaux de recrutement : celui<br />
des jeunes voulant rejoindre les<br />
armées, et celui des communicants<br />
souhaitant rejoindre les<br />
organes de communication de la<br />
défense. Ce sont les trois armées<br />
qui gèrent chacune la politique et<br />
les campagnes de recrutement.<br />
Notre rôle consiste à accompagner<br />
l’augmentation de ce recrutement<br />
dès cette année et dans<br />
les années à venir en développant<br />
une image positive et moderne<br />
des armées créatrices d’emploi,<br />
qui sont aujourd’hui le premier<br />
recruteur de France. Nous accompagnons<br />
également la montée<br />
en puissance du Service Militaire<br />
Volontaire, souhaité par le<br />
Président de la République. En se<br />
fondant sur l’expérience du Service<br />
Militaire Adapté outre-mer,<br />
cette structure va proposer à des<br />
jeunes volontaires une formation<br />
complémentaire et surtout l’acquisition<br />
d’un savoir-être, afin<br />
de leur donner des atouts supplémentaires<br />
pour mieux aborder<br />
le marché du travail. En ce<br />
qui concerne les communicants,<br />
bien sûr nous essayons d’attirer<br />
la qualité et la motivation parmi<br />
les jeunes civils et militaires, en<br />
particulier ceux qui sont passés<br />
par des écoles de journalisme<br />
ou de communication comme le<br />
CELSA. Notre recrutement direct<br />
est pour l’instant très limité, mais<br />
nous repérons de jeunes talents<br />
par une politique dynamique de<br />
stages et de CDD : même un passage<br />
bref chez nous peut ouvrir<br />
des portes dans la communication<br />
d’entreprise, par exemple. Et<br />
pour les militaires, mon ambition<br />
est d’aider à l’émergence d’une<br />
filière communication comme<br />
il existe une filière renseignement<br />
: un point de passage et<br />
non pas une voie de garage, une<br />
expérience pouvant constituer un<br />
tremplin pour de jeunes officiers<br />
qui, lorsqu’ils arriveront aux responsabilités<br />
du commandement<br />
d’opérations, auront tous besoin<br />
d’avoir eu un apprentissage des<br />
techniques de la communication.<br />
Q : Quel est l’intérêt, notamment<br />
dans une période délicate au niveau<br />
budgétaire, d’avoir un service<br />
comme l’ECPAD ? Concrètement,<br />
quel est l’apport de<br />
contribuer à la conservation et<br />
à la diffusion d’une histoire militaire<br />
?<br />
P.B. : La défense a reçu en dépôt<br />
une mémoire qui n’est pas simplement<br />
les images d’une histoire<br />
militaire, mais celles de l’Histoire<br />
tout court. Cela va bien au-delà<br />
des événements purement militaires,<br />
et les réalisateurs qui font<br />
des films et documentaires sur<br />
les deux guerres mondiales ne s’y<br />
trompent pas puisqu’ils viennent<br />
y retrouver non seulement l’histoire<br />
des chefs et des batailles<br />
stratégiques, mais celle des familles,<br />
des individus et du quotidien<br />
des combats. Ce trésor patrimonial<br />
remonte aux origines de<br />
la photo et du cinéma, de même<br />
que le service historique de la défense<br />
(SHD) est dépositaire des<br />
documents, écrits, manuscrits,<br />
dessins, affiches qui forment un<br />
inépuisable trésor documentaire.<br />
Cette conservation, qu’elle soit au<br />
niveau de l’ECPAD, de la direction<br />
de la mémoire, du patrimoine et<br />
des archives (DMPA), ou du SHD,<br />
est une mission de service public<br />
car elle contribue au rayonnement<br />
de la France et de ses<br />
armées. Un travail qui n’est pas<br />
seulement la valorisation de la<br />
mémoire du passé, indispensable<br />
pour comprendre l’Histoire et la<br />
revisiter, mais se poursuit avec<br />
la constitution de la mémoire du<br />
futur : c’est aujourd’hui que les<br />
équipes d’opérateurs de l’ECPAD<br />
et des SIRPAs d’armée filment<br />
et photographient au jour le jour<br />
ce qui constituera la trace écrite<br />
d’une histoire de plus grande ampleur,<br />
le récit des opérations.<br />
Q : L’ECPAD produit elle-même<br />
des images mises ensuite à la<br />
disposition des médias. N’est-ce<br />
pas une manière de vouloir « garder<br />
un contrôle » sur l’information<br />
diffusée ? Pourquoi s’investir<br />
dans cette mission qui pourrait<br />
dans l’absolu être remplie par les<br />
organes de presse eux-mêmes<br />
(et avec leurs propres moyens<br />
privés)<br />
P.B. : L’ECPAD n’est pas une<br />
agence de presse en concurrence<br />
avec les médias. Sa fonction,<br />
sur les théâtres d’opérations<br />
actuels, est triple : elle recueille<br />
des images pour les besoins<br />
opérationnels, images préservées<br />
par le secret opérationnel,<br />
des images pour les besoins juridiques,<br />
images conservant la<br />
trace de certaines opérations<br />
(interventions de force, arrestations)<br />
pour préserver la défense<br />
de mises en cause injustifiées,<br />
enfin des images destinées à<br />
la communication, qui ne sont<br />
qu’une partie seulement du total,<br />
une fois effectué le tri de ce qui<br />
peut être déclassifié, c’est à dire<br />
rendu accessible au public par les<br />
médias. Par ailleurs, la fourniture<br />
d’images aux médias n’est pas<br />
systématique, elle dépend des<br />
contraintes opérationnelles : lors<br />
d’un déploiement risqué et rapide<br />
comme aux débuts de l’opération<br />
Serval au Mali en janvier 2013,<br />
où la sécurité des opérations primait,<br />
les armées ne pouvaient<br />
pas en plus assurer la sécurité<br />
de journalistes qui les accompagneraient.<br />
Et dans ce cas-là, les<br />
rédactions sont heureuses de<br />
pouvoir bénéficier des images<br />
des opérateurs militaires placés<br />
en première ligne, qui partagent<br />
les risques du combat. Il y a donc<br />
bien complémentarité, en aucun
054<br />
DICoD<br />
cas concurrence, et la « censure »<br />
que vous suggérez n’est que la<br />
préservation légitime du secret<br />
d’opérations en cours.<br />
Q : Quels seront les moments<br />
forts dans les années à venir ?<br />
Comment l’ECPAD compte-t-elle<br />
les préparer ?<br />
P.B. : Nous étions engagés en<br />
2014 dans un double cycle, le 70e<br />
anniversaire de la Libération et<br />
le 100e de la guerre de 1914. Le<br />
cycle du 70e s’est achevé les 10<br />
et 11 mai <strong>2015</strong> par les commémorations<br />
de la libération des<br />
poches de Lorient et Saint-Nazaire,<br />
celui de la Grande Guerre<br />
est à peine commencé : il y aura<br />
des commémorations chaque année<br />
jusqu’en 2018 pour marquer<br />
les temps forts de cette première<br />
guerre mondiale. L’effort mémoriel<br />
est assuré depuis lé présidence<br />
de la république jusqu’à<br />
l’ECPAD en passant par la mission<br />
du centenaire, les cabinets<br />
du ministre de la défense et du<br />
secrétariat à la défense chargé<br />
des anciens combattants et de la<br />
mémoire, la DMPA, le SHD et la<br />
DICoD. L’ECPAD fait partie intégrante<br />
du dispositif, dans lequel<br />
sont préparés des événements<br />
commémoratifs, des manifestations<br />
culturelles, expositions et<br />
colloques, mais aussi des publications<br />
de livres et d’articles et<br />
des productions audiovisuelles.<br />
Avec la DMPA notamment, la DI-<br />
COD s’efforce de donner une cohérence<br />
à ce foisonnement, tant<br />
au niveau du fonds que de la répartition<br />
de moyens forcément<br />
limités.<br />
Q : Diriez-vous enfin que nous avons<br />
fait des progrès dans la conservation<br />
de notre histoire militaire ?<br />
Et quelles seraient les pistes<br />
d’amélioration ?<br />
P.B. : Nous avons fait des progrès<br />
fantastiques grâce à la numérisation<br />
des archives, qui permet de<br />
les dupliquer et de les préserver<br />
dans des bases de mémoires distinctes<br />
et redondantes. Le travail<br />
de bénédictin fait par les spécialistes<br />
de l’ECPAD a permis de valoriser<br />
non seulement nos archives<br />
de guerre françaises, mais également<br />
des archives allemandes et<br />
russes arrivées au Fort d’Ivry par<br />
les circonstances de l’Histoire.<br />
Sans parler des archives privées<br />
qui continuent à sortir des familles<br />
et à nous parvenir en ces<br />
temps de commémorations. Avec<br />
la mise en place prochaine de la<br />
nouvelle plateforme numérique<br />
(PNAD), une grande partie de ces<br />
archives sera rendue accessible<br />
au grand public sans nécessité de<br />
se déplacer : pour la communauté<br />
internationale des chercheurs et<br />
des historiens, c’est là un progrès<br />
fantastique. Pour y arriver, il nous<br />
faut encore standardiser les processus<br />
de recueil et de partage<br />
des fonds d’image, et fixer une<br />
politique qui permette un rayonnement<br />
effectif de ces archives<br />
vers le public le plus large possible.<br />
Le chantier est largement<br />
engagé et son aboutissement est<br />
en vue.
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
056<br />
Remplacement<br />
du Famas<br />
une défaite française ?<br />
La conclusion était à craindre depuis les prémisses du lancement<br />
de l’appel d’offre. C’est maintenant une certitude : le marché du<br />
remplacement du fameux « Famas », l’arme de base équipant les<br />
hommes des armées françaises, ne sera pas remporté par une<br />
entreprise hexagonale.<br />
Les entreprises hexagonales<br />
absentes<br />
C’est en septembre dernier<br />
que l’information est tombée :<br />
les essais comparatifs des<br />
candidats du marché du remplacement<br />
des fusils d’assaut<br />
étaient sur le point de commencer,<br />
pour une conclusion<br />
définitive en 2016. Et parmi les<br />
sociétés sur les rangs, aucune<br />
française. Les « heureux élus »<br />
qui peuvent encore espérer décrocher<br />
ce marché sont le belge<br />
FN Herstal, l’italien Beretta,<br />
l’allemand Heckler & Koch, le<br />
suisse Swiss Arms, et un invité<br />
surprise, le croate HS Produckt.<br />
Les espoirs de voir un Français<br />
dans la compétition pour<br />
équiper les soldats hexagonaux<br />
se sont envolés lorsque Thales<br />
n’a pas souhaité participer à<br />
l’appel d’offre. Le géant hexagonal<br />
avait pourtant de sérieux<br />
arguments à faire valoir avec<br />
son F90 qui avait remporté en<br />
août dernier un marché similaire...<br />
en Australie. En cause :<br />
les contraintes techniques trop<br />
importantes imposées par la<br />
Direction générale de l’armement<br />
(DGA) ont découragé l’entreprise.<br />
Mais le forfait de Thales ne<br />
signifie pas nécessairement<br />
que la conception du futur fusil<br />
standard des armées sera<br />
totalement étranger à l’industrie<br />
de l’armement française.<br />
Selon des sources proches du<br />
dossier en effet, celui des cinq<br />
candidats qui aura le plus de<br />
chances de l’emporter sera celui<br />
qui aura la bonne intuition<br />
de se rapprocher de Nexter,<br />
le groupe industriel de l’armement<br />
détenu par l’État français.<br />
Le but : permettre l’obtention<br />
de retombées, dans le cadre<br />
d’un contrat de sous-traitance,<br />
à l’usine Nexter Mechanics<br />
basée à Tulle (Corrèze), dont<br />
les lignes de production fabriquaient<br />
le Famas, et son encore<br />
utilisées aujourd’hui pour as-
surer le « maintien en condition<br />
opérationnelle », la maintenance<br />
donc, du fusil toujours utilisé. Et<br />
ce site industriel pourrait souffrir<br />
de la fin du Famas, une perspective<br />
mal vécue du côté de Balard<br />
ou de l’Hôtel de Brienne. Un<br />
projet industriel qui viserait à le<br />
sauver aurait donc probablement<br />
les faveurs du ministère. Toujours<br />
selon les même sources,<br />
tout projet incluant l’appel aux<br />
services de la société Manhurin à<br />
Mulhouse, qui travaille aussi sur<br />
le « maintien en condition opérationnelle<br />
» de l’armement, sera<br />
aussi vu d’un bon œil.<br />
057<br />
Symbole<br />
Des entreprises françaises pourraient<br />
donc se retrouver gagnantes,<br />
par ce jeu de sous-traitance,<br />
même si c’est une<br />
entreprise étrangère qui remportera<br />
le marché. Et pour cause :<br />
le remplacement du Famas nécessite<br />
la fabrication de 90.000<br />
nouveaux fusils d’assaut (dont<br />
70.000 pour l’armée de terre),<br />
dans le cadre d’un contrat au<br />
montant évalué entre 200 et 250<br />
millions d’euros. Les premières<br />
livraisons sont attendues pour<br />
2017 avec un équipement qui devra<br />
être intégralement distribué<br />
en 2018.<br />
© Evan Bench - Flickr<br />
Mais au-delà de la question de celui<br />
qui remportera l’appel d’offre,<br />
et des retombées éventuelles<br />
pour un sous-traitant français se<br />
pose, en filigrane, une problématique<br />
sensible : celle du symbole<br />
de voir le fusil de base de l’armée<br />
française produit par un fournisseur<br />
étranger. En janvier <strong>2015</strong>, le<br />
député du Var Philippe Vitel (Les<br />
Républicains), tirait la sonnette<br />
d’alarme : « nous devions réfléchir<br />
à la manière d’exercer notre<br />
souveraineté » dans le domaine<br />
de la défense. Et d’appeler à un<br />
débat sur la question: « je suis<br />
inquiet car, pour la première fois<br />
dans l’histoire, depuis trois cents<br />
ans, lorsque nous aurons à remplacer<br />
le Famas, les armées seront<br />
dotées d’un fusil qui ne sera<br />
pas français. Nous devons nous<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
Remplacement du Famas<br />
058<br />
interroger sur ce qui doit rester<br />
dans le domaine national et<br />
ce qui peut être ouvert ». Une<br />
perte d’influence de l’industrie<br />
française de l’armement dont<br />
se sont émus les acteurs du<br />
secteur eux-même. Le patron<br />
de Manurhin, Rémy Thannberger,<br />
dans un entretien accordé<br />
en février dernier au quotidien<br />
local L’Alsace, se voulait alarmiste,<br />
estimant que la France «<br />
dépendait de l’étranger. Cette<br />
situation suscite de plus en<br />
plus d’inquiétudes et de débats<br />
dans les milieux autorisés. Et<br />
ce qui n’était plus considéré<br />
comme stratégique hier pourrait<br />
bien le redevenir ». Mais si<br />
les entreprises françaises ont<br />
perdu la bataille du marché du<br />
Famas, c’est d’abord faute de<br />
combattants.<br />
Damien Durand<br />
© Fotolia
059<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
060<br />
Cabinet De Gaulle<br />
Fleurance & Associés<br />
Balard : «Nous avons été davantage mobilisés en<br />
<strong>2015</strong>, année de la mise à disposition du bâtiment,<br />
qu’en 2014, principale année de sa construction»<br />
Si tout se déroule comme convenu, le transfert des 9.300<br />
militaires et civils qui travailleront dans les 300.000 m² du site de<br />
Balard devrait être achevé au début de l’année 2016. La majorité<br />
du colossal projet immobilier et stratégique est sur le point de<br />
s’achever. Mais pas les problématiques juridiques. Le point avec<br />
Arnaud Troizier, avocat et «senior counsel» du cabinet De Gaulle<br />
Fleurance et Associés, chargé du suivi juridique de la réalisation.<br />
Question MifaMag : Le déménagement<br />
des personnels du ministère<br />
de la Défense vers le site<br />
de Balard est en train de se terminer.<br />
Le chantier du bâtiment<br />
principal s’est achevé avec du retard.<br />
En quoi cela a-t-il impacté<br />
votre activité d’accompagnement<br />
juridique ?<br />
Arnaud Troizier : L’essentiel des<br />
travaux a en effet été livré le 28<br />
février dernier, avec un certain<br />
retard par rapport aux engagements<br />
contractuels. Plusieurs<br />
événements sont à la source de<br />
ces retards, dont les recours introduits<br />
par la Ville de Paris et<br />
des aléas techniques inhérents<br />
à un édifice de cette importance.<br />
Pour assister le Ministère dans le<br />
traitement de ces aléas et de ces<br />
retards, notre cabinet est intervenu<br />
sur plusieurs points : en premier<br />
lieu, pour quantifier exactement<br />
les conséquences de ces<br />
retards et s’assurer que le partenaire<br />
privé avait mis en oeuvre<br />
tous les moyens à sa disposition<br />
pour faire face aux conséquences<br />
desdits aléas et les minimiser ;<br />
en deuxième lieu, pour établir le<br />
partage des responsabilités, en<br />
qualifiant chaque événement au<br />
vu du régime contractuel correspondant<br />
; enfin, pour mettre en<br />
oeuvre les accords arrêtés par<br />
les parties et conclure les décisions<br />
et avenants contractuels<br />
en conséquence. Le Ministère<br />
lui-même a souhaité procéder<br />
à quelques modifications des<br />
ouvrages, ce qui a également<br />
impacté les travaux en cours<br />
et donné lieu à des discussions<br />
sur l’impact, calendaire et financier,<br />
des demandes du Ministère.<br />
Nous avions au demeurant anticipé<br />
ces tâches et pu mobiliser<br />
l’ensemble des expertises nécessaires<br />
: face à un projet d’une<br />
telle ampleur, situé en plein Paris<br />
et d’une rare complexité, il n’est<br />
pas surprenant que le chantier<br />
rencontre des difficultés !<br />
Q : Quelles sont les enjeux juridiques<br />
principaux que vous avez<br />
dû prendre en charge depuis la<br />
mise à disposition du bâtiment en<br />
février ?<br />
A.T. : La mise à disposition est<br />
toujours une étape très importante<br />
dans ce type de projet :<br />
c’est le moment où la valeur de<br />
l’ouvrage est maximale et où<br />
les éventuels retards et défauts<br />
sont susceptibles d’apparaître au<br />
grand jour. C’est en quelque sorte<br />
l’heure de vérité, qui s’accompagne<br />
donc naturellement d’une<br />
certaine tension dans la relation<br />
contractuelle.<br />
En l’occurrence, le Ministère a<br />
été assisté, pour le processus de<br />
mise à disposition, par un organisme<br />
technique indépendant, qui<br />
a procédé à la revue technique de<br />
l’ensemble des travaux. De nombreuses<br />
réserves, d’importance<br />
variable, ont ainsi été relevées, et<br />
le Ministère a finalement décidé<br />
de prendre livraison du bâtiment<br />
à la date prévue.<br />
Notre travail à ce moment-là a<br />
consisté à analyser la qualification<br />
juridique de certaines réserves<br />
ou catégories de réserves.<br />
Plus fondamentalement, à cette<br />
étape, nous avons apporté notre
conseil au Ministère pour la définition<br />
de la démarche et de la<br />
stratégie à mettre en oeuvre :<br />
même s’il s’agit d’un partenariat,<br />
chaque partie est là aussi<br />
pour défendre ses intérêts ! Au<br />
demeurant, je pense même que<br />
notre société a été davantage<br />
mobilisée en <strong>2015</strong>, année de la<br />
mise à disposition d’un bâtiment<br />
achevé, qu’en 2014, principale<br />
année de sa construction. Et je<br />
rappelle que notre mandat sur le<br />
projet Balard court jusqu’en 2017<br />
et que tous les ouvrages ne sont<br />
pas encore livrés. Nous aurons<br />
donc encore à faire...<br />
Q : Comment jugez-vous finalement<br />
le recours à un partenariat<br />
public-privé (PPP) pour ce chantier<br />
? Avec du recul, était-il adapté<br />
à toutes les parties prenantes<br />
du projet ?<br />
A.T. : C’est une question difficile.<br />
Le partenariat public-privé dans<br />
le cadre de Balard a été, du point<br />
de vue de l’Etat et de la commande<br />
publique, une très bonne<br />
nouvelle. D’une part, ce projet colossal<br />
a effectivement vu le jour.<br />
D’autre part, il a certes rencontré<br />
des aléas, qui se sont traduits par<br />
un certain retard dans les travaux,<br />
mais finalement ce retard<br />
me paraît limité ; surtout, le budget<br />
de construction a été maîtrisé<br />
et le transfert des risques vers le<br />
partenaire privé a joué ! Il faudrait<br />
donc voir aussi si OPALE Défense<br />
tire un bilan positif de la phase<br />
de conception-construction, pour<br />
savoir si in fine tout le monde<br />
y gagne. Et il reste de toute façon<br />
près de 25 années jusqu’au<br />
terme du contrat.<br />
Ce qu’on peut malgré tout dire dès<br />
à présent, c’est que le défi était<br />
énorme pour tous ses acteurs,<br />
et qu’il a été brillamment relevé,<br />
compte tenu de la complexité du<br />
projet et de la nature des activités<br />
qui se déroulent à Balard – et que<br />
la forme du contrat y a participé.<br />
Q : Quelles ont été les répercussions<br />
de votre participation au<br />
projet Balard pour votre société<br />
d’avocats ? Cela vous a-t-il permis<br />
de mieux promouvoir votre<br />
expertise ?<br />
A.T. : Participer à un projet<br />
comme Balard est évidemment<br />
une vitrine pour nous. Nous<br />
avons renforcé notre visibilité<br />
dans le secteur de la Défense, et<br />
développé notre expertise s’agissant<br />
du suivi juridique de PPP en<br />
cours de réalisation. Je ne sais<br />
pas dans quelle mesure cela est<br />
lié à Balard, mais le fait est que<br />
c’est une référence très importante<br />
pour d’autres clients, et que<br />
nous assistons ou avons assisté<br />
le Ministère sur d’autres projets<br />
depuis Balard.<br />
Nous avons également pu renforcer<br />
notre image auprès du<br />
secteur privé, tant auprès des<br />
constructeurs que des établissements<br />
financiers, bien au-delà du<br />
secteur de la Défense<br />
Propos recueillis par<br />
Damien Durand<br />
061
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
062<br />
SUMMARY<br />
The Cescof<br />
064<br />
078<br />
Judicial division of the<br />
National Gendarmerie<br />
The DICoD<br />
070<br />
Private military companies<br />
084<br />
Army health service<br />
094<br />
Simulation<br />
MIRVOG<br />
098<br />
Replacing the Famas<br />
072<br />
090
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
064<br />
The CESCOF<br />
If when the «clothing» means<br />
the first thought that comes<br />
to mind is «uniform» or «lattice»,<br />
which is actually one<br />
of the CESCOF missions.<br />
But this is far from the only<br />
design equipment managed<br />
by this service. The CESCOF is<br />
also responsible for the design /<br />
implementation / delivery of all<br />
technical clothing for specific<br />
body (firefighters, mechanics),<br />
as well as formal wear, or more<br />
complex products such as comlogistics<br />
expertise to the combatant service<br />
It’s one of these discrete services in the world of Defense, one<br />
of those that some would consider far removed from the field<br />
in appearance, but which nevertheless allows French military<br />
deployment capacity for action that we know . The CESCOF - the<br />
support of the Centre of Expertise and fighter forces - based in<br />
Rambouillet, in the premises of the police service of armies, if<br />
not the most famous of Defense logistics services, is nonetheless<br />
totally a must and an expert player in its field.<br />
The framing of an essential<br />
function: clothing<br />
Attached to chains «clothing»<br />
and «human support», part of<br />
the eight sectors that account<br />
this multiple entity of the SCA,<br />
the CESCOF is primarily the<br />
organization that manages the<br />
entire chain procurement. A<br />
mission that extends to both<br />
the design of such equipment,<br />
through procurement<br />
and management of suppliers’<br />
contracts until the delivery directly<br />
to the forces.
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
066<br />
binations of protections against<br />
radiological or biological risk,<br />
and «Personal Protective Elements»<br />
PPE, such as masks,<br />
helmets or gloves.<br />
CESCOF management by the<br />
clothing sector, in addition to<br />
being highly symbolic in an<br />
institution like the army, also<br />
allows more than 150 companies<br />
to market providers on this<br />
mission using advanced skills.<br />
Three quarters of these suppliers<br />
are SMEs and more than<br />
130, in addition, are French. The<br />
CESCOF is the true originator<br />
of an important activity generated<br />
by the world of defense,<br />
and that we often think in decline<br />
in France. It is a real opportunity<br />
that can offer CESCOF<br />
through 160-180 million euros<br />
which are,thus, injected into<br />
the industry’s economy through<br />
public procurement launched.<br />
There were 90 and just for the<br />
year 2014. Thus, in the world,<br />
no less than 1,000 people who<br />
work every day to manufacture<br />
uniforms and fatigues of the<br />
French army, and 8000 others<br />
part numbers provided by the<br />
CESCOF.<br />
A network throughout the<br />
country<br />
The «human support» sector<br />
is even more vast and equally<br />
strategic. It can be summarized<br />
by a simple guideline: the<br />
CESCOF must maintain, at all<br />
times, all places and all circumstances,<br />
the operational<br />
capability of the soldier with the<br />
satisfaction of its vital needs. To<br />
fulfill all aspects of this assignment<br />
and deal with all eventualities,<br />
the CESCOF acquires,<br />
manages, stores, maintains<br />
and refuels or makes available<br />
projection equipment (such as<br />
tents, kitchen equipment or<br />
hygiene) and operational<br />
food (combat rations,<br />
water of beverages).<br />
To improve at<br />
most of<br />
these<br />
missions<br />
prov<br />
i -<br />
sion<br />
of military<br />
equipment<br />
daily, meeting the needs basics<br />
like the most exceptional<br />
cases, the CESCOF also fulfills<br />
a function of experimentation of<br />
all equipment within its competence,<br />
let alone those that ‘he<br />
designed himself.<br />
Although based in Rambouillet,<br />
the CESCOF exercises functional<br />
authority over several<br />
logistics facilities scattered<br />
throughout the territory. In detail,<br />
the sites accompanying<br />
CESCOF missions are specialized<br />
institutions of the police armed<br />
Angers (for the production<br />
of combat rations supported by<br />
an analysis laboratory products<br />
and components), Roanne (for<br />
training technicians and maintenance<br />
campaign materials)<br />
of Châtres (Seineet-Marne)<br />
and to Bergerac (for<br />
storage, individual distribution<br />
by correspondence and collective<br />
effects of clothing) and<br />
Mourmelon (for storage and<br />
maintenance of camping equipment);<br />
logistics facility Porteslès-Valence<br />
(storage and distribution<br />
of equipment for the air<br />
force). To these are added storage<br />
groups and maintenance<br />
Brétigny and Marseille (for the<br />
storage, maintenance and distribution<br />
of equipment for operations).<br />
Responsible for filling inherent<br />
in military activity assignments,<br />
the CESCOF must also<br />
constantly integrate into its<br />
traditional practice of improvement<br />
requirements of complex<br />
logistics operations in overseas<br />
land ever more numerous, and<br />
on equipment requiring to use<br />
the expertise of service providers.<br />
Where to combine the<br />
art of knowing the requirement<br />
of the strategic issues and<br />
challenges of innovation.
SOFILETA<br />
Un Outil Industriel et Performant à votre<br />
disposition pour la production de tissus à fort<br />
contenu technologique<br />
Avant-gardiste par nature, notre volonté est d’inventer le futur<br />
et d’anticiper vos besoins. Après deux décennies d’expérience et<br />
d’innovation dans la fabrication Française de tissus techniques,<br />
le groupe concrétise son excellence au service de la protection<br />
individuelle au travers de son département SOFILETA ADVANCED<br />
TEXTILES.<br />
Les avantages d’une entreprise centenaire sont, le savoir-faire<br />
et la compétence présents dans toute la chaîne de fabrication<br />
d’un matériau textile : ourdissage, tissage, teinture, enduction et<br />
contre – collage.<br />
067<br />
La réponse pour vos équipements<br />
de protection individuelle<br />
avec une offre complète couvrant<br />
toutes les risques de protection<br />
flammes, Arc électrique,<br />
chimique…<br />
Depuis la phase de développement<br />
jusqu’à la production chacun<br />
de nos produits font l’objet<br />
de contrôles stricts et rigoureux,<br />
à chaque étape, dans nos laboratoires<br />
afin d’assurer le plus<br />
haut niveau de qualité. Conformément<br />
à la règlementation<br />
européenne en vigueur tous nos<br />
produits sont certifiés dans les<br />
laboratoires accrédités pour les<br />
normes EN 469, EN 15614, EN<br />
11612, EN 11611, EN 13034, IEC<br />
61482…..<br />
Une équipe technique et commerciale<br />
à votre écoute pour définir<br />
et mettre au point des solutions<br />
sur mesure<br />
L’énergie et la compétence de<br />
chacun sont au service et à<br />
l’écoute de vos besoins. C’est la<br />
raison de notre engagement à<br />
vos côtés pour définir et mettre<br />
au point des solutions sur mesure,<br />
originales et parfaitement<br />
adaptées à vos problématiques.<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
068<br />
OXYD<br />
Expert en hébergement internet<br />
Oxyd est un fournisseur d’hébergement internet et d’infogérance<br />
pour les entreprises et les administrations et collectivités<br />
territoriales. Son équipe de spécialistes de l’infogérance conçoit<br />
et gère les infrastructures et architectures matérielles dans de<br />
multiples environnements logiciels. Spécialiste de la gestion<br />
de site web, Oxyd propose également des services connexes à<br />
ses offres d’hébergement : sauvegarde, sms, certificats SSL et<br />
streaming.<br />
Interview de Julien Mellul, Directeur Technique<br />
Question MifaMag : Comment expliquez-vous<br />
le succès d’Oxyd ?<br />
Julien Mellul : « Oxyd fait de l’hébergement<br />
et de l’infogérance<br />
depuis 15 ans maintenant. Nous<br />
avons créé la société en 2000<br />
alors que le marché était en<br />
pleine expansion. Nous étions là<br />
au bon moment !<br />
Oxyd a su s’adapter au marché<br />
et à sa clientèle en bâtissant une<br />
offre sur-mesure tant en termes<br />
d’infrastructures que budgétaires.<br />
En 2012, Oxyd a été rachetée<br />
par l’hébergeur Ecritel ce qui<br />
lui a permis de mutualiser ses<br />
compétences et d’offrir une offre<br />
plus large.<br />
Q : Quels sont vos points forts ?<br />
J.M. : « Nous administrons les<br />
sites avec des outils bien adaptés,<br />
dans une recherche permanente<br />
de qualité. Notre support<br />
technique est à l’écoute du client<br />
et disponible en 24/7/365 pour les<br />
plates-formes critiques. Notre<br />
offre est adaptable à tous les<br />
budgets. La souplesse constitue<br />
donc l’un de nos points forts. »<br />
Q : Quels sont les principaux<br />
clients d’Oxyd ?<br />
J.M. : « Nous hébergeons de<br />
nombreux sites de Mairies<br />
(Cannes, Tours, Rennes, Nanterre,<br />
…) et Collectivités locales<br />
(Conseils Généraux d’Indre et<br />
Loire, du Gers, de la Savoie, Département<br />
de l’Oise), également<br />
des Musées et Ministères (Ministères<br />
des Affaires Etrangères et<br />
Européennes, Ministère du Travail).<br />
Dans le secteur privé, RCI<br />
Banque, Banque populaire ou<br />
encore RATP font partie de nos<br />
clients. »<br />
Q : Comment êtes-vous organisés ?<br />
J.M. : « Nous avons une équipe<br />
basée à Paris et Clichy. Nous disposons<br />
de 2 Data Centers, soit 1<br />
100 m2 répartis sur deux salles<br />
blanches. Chez Oxyd, nous veillons<br />
aussi à travailler dans une<br />
bonne ambiance avec les équipes<br />
d’Ecritel notamment. Les collaborateurs<br />
sont de toutes nationalités,<br />
nous nous exprimons en<br />
anglais et sommes ouverts aux<br />
différentes cultures ».<br />
Oxyd : 1er<br />
hébergeur<br />
français 100%<br />
Cloud SSD<br />
Partant du constat que le<br />
stockage est l’un des enjeux<br />
majeurs et assez méconnu du<br />
grand public quand on parle<br />
Cloud, les équipes OXYD ont<br />
travaillé pendant plusieurs<br />
mois sur des tests de nouvelles<br />
solutions de stockage<br />
pour le Cloud.<br />
Après de nombreux tests, le<br />
verdict est sans appel aussi<br />
bien pour nos clients que<br />
pour nos équipes techniques,<br />
la technologie SSD surpasse<br />
de loin les performances des<br />
disques mécaniques (aussi<br />
bien SAS que SATA). Elle<br />
améliore aussi bien la vitesse<br />
d’accès aux données que les<br />
latences, et donc la stabilité<br />
des plateformes.<br />
Toutes nos offres sont à présent<br />
proposées à base de stockage<br />
SSD sans coût complémentaire,<br />
nous sommes donc<br />
devenu le premier hébergeur<br />
français 100% Cloud SSD !<br />
Contact et informations :<br />
www.oxyd.fr // 01 73 250 350
069<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
070<br />
Private military<br />
companies<br />
The Ministry of Defence ready to cross the<br />
course of their recognition<br />
It is a silent revolution that is experiencing the world of defense<br />
in France. The ministry reflects indeed a certification of a french<br />
private military companies (PMC). Apparently the idea is simple: this<br />
recognition will distinguish companies in the sector who perform<br />
quality work and may therefore have the anointing of national<br />
defense authorities. But the idea behind this development goes<br />
further: this certification could launch the further development<br />
of the cooperation of the French defense forces with hexagonal<br />
private military companies, a practice which still weigh on taboos.<br />
Mentalities evolution:<br />
Having long been unfavorable<br />
to that end, the Defence Minister<br />
Jean-Yves Le Drian - which<br />
could however leave his post<br />
if he was elected head of the<br />
Brittany region in the election<br />
in December - is changing his<br />
position. The right arm of the<br />
minister, the influential chief<br />
of staff Jean-Yves Le Drian,<br />
Cédric Lewandowski, is thus<br />
in favor of a gradual move<br />
towards recognition. The Quai<br />
d’Orsay, meanwhile, is also<br />
ready to convert gradually to<br />
the interests of such labeling,<br />
seeing it as a way to reduce the<br />
cost of its external operations.<br />
The ministry is also drafting a<br />
report to General Thierry Caspar<br />
told-Fille-Lambie, Inspector<br />
General of the Air Force to<br />
make concrete proposals defining<br />
the outlines of this future<br />
labeling.
The issue of official recognition<br />
does not date from <strong>2015</strong>.<br />
It returned in the first political<br />
discussions since 2012 with<br />
delivery to the Defence Committee<br />
of the National Assembly<br />
of a report by members of<br />
the Christian Robert Finistère<br />
(UMP, was not represented<br />
in 2012) and Charente Jean-<br />
Claude Viollet (PS, who also<br />
withdrew in 2012). The report<br />
showed a favorable evolution<br />
of the legislation against<br />
the SMP, which also can be<br />
called ESSD (security and defense<br />
service companies), and<br />
has even paved the way for a<br />
«half-recognition» through<br />
the national private security<br />
activities Council (CNaPS).<br />
This agency can now issue licenses<br />
to practice the SMP<br />
under the protection of ships<br />
face the dangers of piracy in<br />
certain sensitive areas.<br />
Such labeling would lead to<br />
an evolution in the interpretation<br />
of the 2003 law that criminalizes<br />
activities that may<br />
be similar to the mercenaries.<br />
Legislation which was particularly<br />
intense an important<br />
lobbying to soften, bringing<br />
together the main hexagonal<br />
actors(Geos, Galicia, Amaranate<br />
...) within the Club of<br />
French companies of international<br />
security (Cefsi).<br />
«The certification is a precaution»<br />
Why this evolution? What can<br />
the French defense capabilities,<br />
yet already important, to<br />
appeal to the sort of private<br />
military companies «recognized»?<br />
The position of the Foreign<br />
Ministry is clear: outsourcing<br />
to SMP some missions previously<br />
performed by traditional<br />
defense forces is less<br />
expensive for the defense<br />
budget (and therefore the public<br />
accounts) that a decision<br />
full supported by the personal<br />
armies. PMCs have proven<br />
themselves in many areas,<br />
already highlighted by the<br />
parliamentary report and studies<br />
of observers working on<br />
military matters.<br />
First area: security (including<br />
sea and close protection for<br />
people) which also includes<br />
the often long and costly demining<br />
missions.<br />
Second sector: training. The<br />
French SMP are already largely<br />
involved in the field with<br />
African peacekeepers. Training,<br />
often long and profitable<br />
contracts for security companies,<br />
is an area ranging from<br />
the teaching standards of UN<br />
intervention to real placing of<br />
dogfights; the largest American<br />
companies have their own<br />
fleet drones.<br />
Third area: logistics. The<br />
French army is especially<br />
requesting in such services,<br />
its fields of interventions<br />
or presence, many are<br />
also often difficult to access,<br />
sub-Saharan Africa to the Pacific.<br />
SMP is also present in<br />
the field of maintenance of<br />
military equipment, medical<br />
support (area where French<br />
forces are very powerful and<br />
little use, for once, outside<br />
help), or the military support<br />
to forces maintain the peace.<br />
Last field at last, and not the<br />
least: the information. Sensitive<br />
issue for the French army<br />
still lacks drones to its information<br />
search field missions.<br />
But the French SMP are also<br />
poorly equipped, to reverse<br />
US companies. From there, to<br />
use their services? This raises<br />
the sensitive issue of national<br />
sovereignty.<br />
But if the SMP already have<br />
these skills, then why to label<br />
them? For Philippe Chapleau,<br />
journalist specializing in<br />
questions related to privatization<br />
of the defense, the government<br />
seeks especially to<br />
deal with reliable companies:<br />
«Labelling is a precaution<br />
for benefits conform to the<br />
contract. The troops should<br />
not be in danger on the ground<br />
because of a service failure,<br />
«he guesses, explaining that<br />
this future can grow to label<br />
the rationalization of the<br />
offer:» the state knows the<br />
weaknesses in French. It has<br />
a desire to push the French<br />
ESSD to group together to improve<br />
services. «<br />
The movement now seems<br />
inevitable, although the detailed<br />
arrangements for labeling<br />
are not yet fully known.<br />
But the ministry has taken the<br />
step of cultural blockage that<br />
equates the use of private military<br />
companies as a version<br />
«presentable» a practice inglorious,<br />
mercenary. Charge<br />
now Jean-Yves Le Drian and<br />
his team to delineate the<br />
contours of the use of SMP<br />
labeled to avoid the main risk<br />
found abroad in the military<br />
who have used this type<br />
of companies: loss The skill.<br />
Indeed, the risk of outsourcing<br />
for the short term, perform<br />
better on operations, is<br />
the lack of training of military<br />
personnel who, relying too<br />
much on the «subcontractor»,<br />
see their scope of expertise<br />
shrink. A prospect that has<br />
nothing fancy and is seen even<br />
in the US Army. This was seen<br />
by Philippe Chapleau: «In the<br />
US, it has largely rested on<br />
expert external companies for<br />
demining issues. GEOMINES<br />
as a French company is also<br />
expert in this field. But the US<br />
military ended up neglecting<br />
training in the field. Result:<br />
despite its overall potential,<br />
this army has no real competence<br />
in the field of demining.<br />
« The French defense prevented!<br />
Damien Durand<br />
071<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
072<br />
SIMULATION<br />
Fake weapons for a real workout<br />
The French and foreign armies and the police and security forces,<br />
are increasingly called for simulation. Time saving, low cost,<br />
security ... arguments abound to plebiscite simulation. Among<br />
the many forms of simulation, demilitarized and fake weapons<br />
occupy a prominent place.<br />
Three major forms of simulation<br />
are practiced by armies.<br />
Constructive simulation, which<br />
uses artificial intelligence to apply<br />
the doctrine of the simulated<br />
element. Virtual simulation,<br />
where most actors are animated<br />
by trained, PLCs minimized,<br />
equipment and the environment<br />
simulated. And the instrumented<br />
simulation. In the latter form,<br />
personal, property, and the environment<br />
are real. Only weapons<br />
effects are simulated. It is in<br />
this framework that the demilitarized<br />
weapons and dummy<br />
occupy their place. Whether it is<br />
protection or security services,<br />
police or gendarmerie units,<br />
special forces and military units,<br />
demilitarized and fake weapons<br />
are necessary due to their versatility.<br />
They allow a drive that has<br />
all the appearances of actual<br />
conditions while ensuring a low<br />
cost, enhanced security, ease of<br />
use and speed.<br />
In ordinary trainings, units use<br />
real weapons, firing blank bullets,<br />
and sometimes live ammunition,<br />
with all the constraints<br />
that go with it, particularly in
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />
074<br />
terms of employment, risks,<br />
safety, and cost of ammunition.<br />
Gradually, these constraints<br />
have become important enough<br />
for it to be studied other training<br />
options. The appearance of the<br />
simulation simultaneously with<br />
imitation weapons allowed to<br />
think otherwise trainings. Offering<br />
quality learning, in the best<br />
conditions possible, while reducing<br />
all risks (injury, fatality<br />
and cost), fake weapons were<br />
imposed. Today they are used in<br />
combat training.<br />
Weapons demilitarized ...<br />
3rd Engineer Regiment, the Famas<br />
demilitarized allow combat<br />
training and hardening cheaply.<br />
Two sections are equipped or<br />
fifty soldiers. The demilitarized<br />
Famas have special signage so<br />
as not to confuse them with real<br />
weapons. Same weight, same<br />
color, same size, it is the Famas<br />
demilitarized who are chosen for<br />
hardening, combat training in<br />
situations where real weapons<br />
could be damaged. The 13th Engineer<br />
Regiment is also equipped<br />
with Famas demilitarized,<br />
offering the same benefits. Many<br />
units that choose to use at times<br />
of training soldiers and for periods<br />
of hardening, demilitarized<br />
weapons.<br />
... To fake weapons<br />
But the originality of the instrumented<br />
simulation proves<br />
itself especially with imitation<br />
weapons including bearings.<br />
This type of weapon offers a wide<br />
variety of jobs. This is real and<br />
existing weapon replicas, but<br />
pulling plastic beads or steel.<br />
Systems are varied.<br />
There are mainly three.<br />
• Manual models that load<br />
and shoot piecemeal. They are<br />
particularly suitable for familiarization<br />
with weapons, training<br />
manipulations, close combat or<br />
disarmament exercises.<br />
• Electric models that<br />
work with a battery and a box of<br />
gears. With fashion-shot bursts<br />
and 800 strokes per minute,<br />
these models are all-metal with<br />
real capacity magazines.<br />
• Gas models that use two<br />
types of propelling, CO2 or a<br />
mixture of non-toxic gas. These<br />
replicas can be blowback, gas<br />
for propelling the ball, to roll<br />
back the bolt and simulate the<br />
operation of a real weapon. Their<br />
shooting mode is semi-automatic<br />
and fully automatic.<br />
It is society Spartan import military<br />
department, which is<br />
today world leader in airsoft<br />
training solutions. It holds the<br />
exclusive worldwide licenses<br />
from brands Glock, Colt, Smith<br />
& Wesson, Famas, Sig Sauer,<br />
or FN Herstal, among the best<br />
known. These officially licensed<br />
replicas shoot projectiles round<br />
6mm in diameter with a power<br />
© 13e RG
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />
076<br />
less than 2 joules. These models<br />
are identical to real guns<br />
at both the weight of size. The<br />
advantages are many. Hugo Brugière,<br />
director of Spartan import<br />
military department, explains.<br />
«There is of course a financial<br />
benefit, since the cost for a shot<br />
is reduced, for example, in the<br />
case of beads with gas, shooting<br />
does not exceed a cost of 0.004<br />
euro. Shooting with this type of<br />
weapon can reproduce the same<br />
gestures than actual weapons<br />
and therefore provides training<br />
safe. In addition, the implementation<br />
is very quick and operational<br />
in all environments, avoiding<br />
damaging the structures. »<br />
The lack of need for hearing<br />
protection facilitates communication<br />
during training between<br />
instructor and students. Only eye<br />
The Service of Protection<br />
The precursors !<br />
The Service of Protection,<br />
formerly known as<br />
Protection Service of the<br />
High Personalities, is responsible<br />
for close protection<br />
of public figures. This<br />
service has set up training<br />
with ball weapon replicas<br />
in the early 2000s, initiated<br />
especially by the support<br />
group (HPAI), responsible<br />
for highly sensitive personalities<br />
and by the training<br />
office and the GSPR (Security<br />
Group of the Presidency<br />
of the Republic, belonging<br />
to the SDLP).<br />
The current commander<br />
Christian who set up this<br />
drive means testifies: «We<br />
needed to get us into the<br />
closest possible to the<br />
conditions of reality, because<br />
being in contact with<br />
sensitive personalities,<br />
excellent training should<br />
always be sought. The use<br />
of ball weapon replicas allows<br />
both realism in training<br />
in strength-to-strength,<br />
and a very simple and<br />
quick implementation,<br />
unlike other heavier systems<br />
employment. This<br />
also allows for target practice<br />
through scenarios we<br />
created as simulator, using<br />
video-projection. «<br />
protection is required.<br />
As part of the overall development<br />
of the simulation, the fake<br />
and demilitarized weapons have<br />
significant future prospects. We<br />
should find them more and more<br />
numerous, for training in the armed<br />
and security units.<br />
Marie Helene Leon<br />
The «softair» as it is also<br />
called, is used to the Presidency<br />
and the SDLP both<br />
for initial training and<br />
continuing education, and<br />
uses so many replicas of<br />
handguns (Glock, for example)<br />
as replicas ‘shoulder<br />
weapons (Kalashnikov, P90<br />
FN Herstal, etc.).<br />
«Training through the replica<br />
is now anchored in<br />
our training practices and<br />
it is true that several other<br />
units came to emulate what<br />
we did to, in turn, put this<br />
in place,» concluded the<br />
Commander Christian.
Interview with<br />
Hugo Brugière<br />
Director of Spartan Imports Military<br />
Department<br />
077<br />
Hugo Brugière is director of Spartan Imports Military Department,<br />
the global leader in airsoft training solutions. The company has<br />
developed a real expertise for the armed forces and security forces<br />
combining realism of training and cost control. He returned to<br />
MifaMag on this booming market.<br />
of the ball), at lower cost and can<br />
«drill» the same gesture than a<br />
real weapon, which was for example<br />
the problem of paintball.<br />
What is expected of a soldier<br />
who trains is that the weapon<br />
becomes gradually extension of<br />
himself and he internalizes the<br />
use of the weapon. All this, airsoft<br />
permits.<br />
H.B.: Our replicas are designed,<br />
based on real weapons plans<br />
and have the same features and<br />
the same functionality. Not only<br />
replicas in form, but replicas in<br />
the operation and is essential<br />
to our success. A member who<br />
uses our replica should not have<br />
to make a difference in the use<br />
of a real weapon and its reply.<br />
If you look at our Glock for example,<br />
they have been developed<br />
in close collaboration with teams<br />
from Glock who validated each<br />
step.<br />
MifaMag Question: The market<br />
for simulation and fake weapons<br />
is growing strongly. How do you<br />
explain this important development?<br />
In your opinion what<br />
are the factors promoting this<br />
growth?<br />
Hugo Brugière: Airsoft is now the<br />
driving means on which everyone<br />
agrees: the instructors, payers<br />
and of course the users. So far<br />
the armed forces had to train<br />
several ways, all imperfect. The<br />
white ball did not create impacts<br />
and Simunition was too expensive<br />
(0.5 euros against 0.003 per<br />
shot with airsoft replica). Not to<br />
mention the blue gun whose interest<br />
is very limited. Faced with<br />
this, we came up with a product<br />
that allows to train with a real<br />
notion of sanctions (the impact<br />
Q: What types of clients can develop<br />
such weapons and for what<br />
jobs?<br />
H.B.: We only supply the army<br />
forces, security forces and private<br />
security companies. Our<br />
products resemble those that<br />
can be found on the large market<br />
public airsoft, but the version<br />
that we offer is «militarized»<br />
that is to say, created and<br />
strengthened for a specific use<br />
in the workplace. On the uses<br />
they are very wide: from the drill<br />
learning modules shooting on a<br />
weapon before going on a shooting<br />
range, use to the «strength<br />
to strength» through the use environment<br />
closed city (buildings<br />
...). The only limit is the imagination<br />
of the instructors!<br />
Q: What are the terms of use they<br />
resemble with real weapons?<br />
Q: How do you see the future of<br />
this type of tool?<br />
H.B.: Superbly! Wherever one<br />
looks in the world, the army and<br />
security forces are in lack of funding<br />
or at least with a view to reduction<br />
and attention to public<br />
funds. The use of airsoft pushes<br />
the realism of training like never<br />
before, but in addition to this, it<br />
significantly reduces the bill for<br />
training since with the cost per<br />
shot of a plastic cartridge, you<br />
can shoot 130 Ball! The market<br />
is huge progress, and this is only<br />
the beginning.<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
078<br />
Judicial division of the<br />
National Gendarmerie<br />
The experts in the fight against crime<br />
The research is multidisciplinary<br />
© Sirpa Gendarmerie<br />
After Rosny-Sous-Bois, the judicial division of the National<br />
Gendarmerie (PJGN) recently moved to Cergy-Pontoise, in the<br />
Val-d’Oise department in the Paris suburbs. The creation of this<br />
judicial center marks a historic step for the National Gendarmerie,<br />
with the development of scientific and technical activities of the<br />
Criminal Research Institute of the Central Criminal Intelligence<br />
Service and the Centre against digital criminality.<br />
The Judicial Division of the<br />
National Police was created to<br />
meet a triple challenge. First,<br />
the evolution of delinquency<br />
and crime, since criminal<br />
activities are numerous, and<br />
their authors are increasingly<br />
mobile. It was also necessary<br />
to consider the impact of organized<br />
criminal groups, and<br />
frequent digital declination of<br />
most procedures. The second<br />
issue, also important, was the<br />
need to take charge, under the<br />
sign of the urgency and regardless<br />
of the conditions, situations<br />
of exceptional gravity<br />
in scale or violence deployed.<br />
The third issue was justified<br />
by the acceleration of scientific<br />
and technological advances<br />
offering new potentialities<br />
matter of evidence. It became<br />
absolutely necessary to mobilize<br />
and coordinate all forensic<br />
disciplines.<br />
Therefore, the National Gendarmerie<br />
has adapted its system<br />
to incorporate the strategic<br />
dimension and contribute<br />
to the department’s response<br />
in the fight against crime,<br />
giving rise to judicial Pole,<br />
whose premises were inaugurated<br />
in spring <strong>2015</strong>.<br />
A multidisciplinary advanced<br />
laboratory<br />
This lab covers the same site<br />
of the whole spectrum of forensic<br />
and legal medicine,<br />
able to intervene in all places<br />
and all circumstances, and<br />
contributing to the steering<br />
forensic chain. It ensures sy-
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Judicial division of the National Gendarmerie<br />
080<br />
nergies in the areas of physical<br />
chemistry, digital engineering,<br />
forensics, human identification<br />
and genetic biology. His department<br />
heads are both cops and<br />
scientific training, with an operational<br />
experience in unity. Its<br />
ability to intervene in theaters<br />
of operation is broad in France<br />
and abroad, and in degraded<br />
conditions, such as during an air<br />
crash or a tsunami, for example.<br />
This laboratory is an essential<br />
scientific support in steering the<br />
whole forensic chain of the national<br />
gendarmerie based on the<br />
departmental technical hundred<br />
trays, metropolitan and ultra<br />
marines, with some 500 technician’s<br />
criminal identification,<br />
and 6800 technicians nearby.<br />
Develop an innovative data<br />
analysis<br />
This is the development of a<br />
mass analysis data collected<br />
by the units and services over<br />
the entire territory in return for<br />
better manage operational activities<br />
and anticipate threats.<br />
This development will result in<br />
the establishment of the Central<br />
Criminal Intelligence Service.<br />
With a network of sensors<br />
throughout the territory (over<br />
3,600 specialized territorial<br />
units), reconciliation means and<br />
analysis in one integrated system,<br />
multiple objectives to meet<br />
the needs of the units or employment<br />
authorities, these new<br />
Data mining methods are used<br />
to guide operational activities.<br />
Fight against cybercrime<br />
To respond to the development<br />
of delinquency using networks,<br />
cybercrime investigations capacities<br />
are strengthened. The<br />
Centre against criminality digital<br />
(C3N) is intended to address<br />
these new risks. It animates and<br />
controls the network including<br />
The most detailed analyzes are now<br />
possible<br />
© Sirpa Gendarmerie
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
Judicial division of the National Gendarmerie<br />
082<br />
Collecting as much informations in<br />
the service of truth.<br />
© Sirpa Gendarmerie<br />
Cybergend 2000 gendarmes<br />
specialized in territorial units,<br />
and directly contributes to departmental<br />
action plan piloted<br />
by cyber prefect.<br />
The Criminal Research Institute<br />
The contribution to the identification<br />
and treatment of<br />
criminal phenomena with the<br />
approximation of criminal intelligence<br />
and forensic, is in<br />
support of the Interior Ministry<br />
units and services. The<br />
Criminal Research Institute of<br />
the National Gendarmerie (IR-<br />
CGN) is frequently referred to<br />
surveys conducted by the National<br />
Police Service. He also<br />
developed a unique ability to<br />
rapprochement on the data to<br />
identify phenomena or serious<br />
facts from weak signals to indicate<br />
the units of investigation<br />
guidelines, promote the<br />
optimization of operational resources,<br />
and generate strategic-level<br />
analyzes.<br />
With this legal Pole, the National<br />
Gendarmerie meets the<br />
requirements which correspond<br />
to its traditional tasks<br />
while integrating the new<br />
New buildings<br />
© Sirpa Gendarmerie<br />
risks brought by the advent of<br />
digital. As we see, this is a decisive<br />
building modernization<br />
of the ministry that builds up<br />
in the areas of forensics, criminal<br />
intelligence and the fight<br />
against criminality digital,<br />
with the gendarmerie in pole<br />
position.<br />
Marie Helene Leon
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
084<br />
Army<br />
health service<br />
«The SSA, like other armies, divisions and<br />
departments, had to comply with budgetary<br />
requirements that apply to Defence»<br />
A year and half after its first presentation, «SSA 2020» project,<br />
which should serve as a guideline to the national organization of<br />
health services in the French army, enters the implementation<br />
phase. A necessary evolution for a service facing a significant<br />
change in its issues, even as it is also in the civilian world, while<br />
maintaining the specificity of its mission, complex and multiple.<br />
MIFA offers analysis from Foehrenbach Hervé, chief doctor of<br />
the SSA services on policy, issues, and delicate question of the<br />
reorganization of the military hospital card.<br />
MifaMag Question: Can you explain<br />
the ins and outs of the<br />
«SSA 2020» which was unveiled<br />
last December? What needs<br />
does it correspond?<br />
Hervé Foehrenbach : The SSA<br />
is a service which operational<br />
character is proven and recognized.<br />
However, it leeds its activity<br />
under extreme tension because<br />
of developments within<br />
its environment, both defense<br />
and health. The current military<br />
context is a very important operational<br />
load and no less important<br />
constraints on resources,<br />
human and financial, although<br />
the recent revision of the milita-
y program law allowed a better<br />
matching of resources for the<br />
tasks of hosts. Changes in the<br />
world of health are also important<br />
with an ongoing health law<br />
parliamentary debate, based on<br />
a new national health strategy<br />
published in 2013. Among the<br />
measures that could have a direct<br />
impact on the SSA functioning<br />
which includes substantial<br />
changes in the modes of cooperation<br />
between health facilities<br />
and increased regionalization<br />
of the entire health system.<br />
Finally, it should be noted the<br />
evolution of the company with<br />
increased demands regarding<br />
health facilities, both in terms<br />
of patients waiting for a quality<br />
and enhanced security benefits,<br />
as health personnel, looking for<br />
coherence between professional<br />
and personal life fulfillment.<br />
The basic need of the Service is<br />
to maintain its operational ability,<br />
made of technical skills acquired<br />
during practice conducted<br />
in close collaboration with<br />
the civil metropolis of health<br />
structures, combined with specific<br />
military skills, resulting in<br />
a continuous operational readiness<br />
and specific training environments,<br />
sometimes extreme,<br />
in which the armed forces<br />
are changing.<br />
Preserving this operational<br />
readiness is imperative because<br />
the operations in military<br />
health support is an area<br />
of unique skills of SSA. In fact,<br />
no other health system is able<br />
both to project personnel with<br />
in some cases very short notice<br />
at a first input to a theater<br />
of operations, and ask them to<br />
practicing in potentially complex<br />
technical procedures, in a<br />
secluded, difficult or hostile situation.<br />
Such skills are to be used in<br />
other circumstances, these<br />
health crises for example. The<br />
example of the recent Ebola<br />
crisis is a remarkable illustration<br />
for both the organization<br />
and implementation of caregivers<br />
designed de novo treatment<br />
center and installed in<br />
Conakry in Guinea for support<br />
in metropolitan of sick and returnees<br />
hospitalized at the HIA<br />
Bégin. This involvement of SSA<br />
in solving health crisis is a way<br />
of valuing their expertise on<br />
overseas theaters and was explicated<br />
in the White Book of<br />
Defence and National Security<br />
of 2013.<br />
This operational specificity<br />
concerns primarily health professionals,<br />
practitioners, and<br />
paramedics, projectable within<br />
specialties but because of an<br />
imperative of internal coherence<br />
of SSA, all the effective,<br />
military and civilian, must be<br />
aware of their individual contribution<br />
to operational activities<br />
of the Service. It is in this spirit<br />
that the application of the<br />
principle of concentration on<br />
the operational mission led to<br />
gradually transfer among civil<br />
partner’s activities with the<br />
least direct relation to the operational<br />
area. In total, it is to be<br />
understood that the entire model<br />
is aligned with the operational<br />
purpose, which was the only<br />
criterion for validation of the<br />
selected items.<br />
MifaMag Question: How does<br />
military health service go<br />
through budget tumult of the<br />
moment? Did you have to make<br />
complicated budget choices?<br />
Which ones?<br />
H.F.: The SSA, like other armies,<br />
divisions and departments, had<br />
to comply with budgetary requirements<br />
that apply to the<br />
defense. These constraints are<br />
on all resources, human and<br />
financial, the latter concerning<br />
the infrastructure, equipment<br />
and operation.<br />
The choices made were ultimately<br />
more functional, even the<br />
budget resulting conforms for<br />
to the requirements of economy.<br />
SSA 2020 is constructed so,<br />
that budgetary constraints are<br />
structurally taken into account,<br />
through strict adaptation to the<br />
needs of the armed forces. This<br />
resulted, in particular, a significant<br />
reduction in hospital component,<br />
mainly involved the benefit<br />
of the civilian population of<br />
the territory of location of hospitals<br />
and much less than the<br />
armed forces. Conversely, the<br />
model predicted a development<br />
of medicine of the forces that<br />
will have greater resources.<br />
This is a testimony of the balance<br />
between the components<br />
of the SSA included in the model<br />
and clearly expressing its<br />
The figures of<br />
Army Health<br />
Service<br />
- 1800 doctors<br />
- 4500 paramedical<br />
- 170 pharmacists<br />
- 70 veterinarians<br />
- 45 dentists<br />
- 2900 reservists<br />
- 5000 civilians<br />
- 60,000 medical consultations<br />
- 2000 surgeries<br />
- 900 evacuations on the ground<br />
085<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
086<br />
operational vocation.<br />
For example, if the closure of<br />
the maternity HIA Bégin was<br />
hard living, it corresponds more<br />
to a principle of concentration<br />
of SSA activities than on its operational<br />
mission at an exclusive<br />
budgetary choice. However,<br />
other choices have proceeded,<br />
at least in part, from budgetary<br />
constraints. So is it the decision<br />
to close the HIA du Valde-Grace<br />
whose renovation<br />
could be financed without major<br />
consequences for the SSA.<br />
However, the budgetary argument<br />
should not be considered<br />
as the only justification for this<br />
decision.<br />
Mention may be made here of<br />
the proactive approach of valuation<br />
of production and expertise<br />
of the SSA. This is part<br />
of a resource conquer approach<br />
against a background of global<br />
reduction of budgetary and<br />
extra-budgetary decrease in<br />
revenues hospital-inevitably<br />
resulting from the contraction<br />
of military hospitals. However,<br />
this choice may be interpreted<br />
only as an attempt to compensate<br />
for it determines other benefits<br />
for the Service, among<br />
which we can quote a dynamic<br />
image, wide recognition outside<br />
the world of defense and<br />
especially a strong incentive for<br />
innovation, even if the maintenance<br />
of the entire process.<br />
MifaMag Question: Can you tell<br />
us something precisely about<br />
the situation in Val-de-Grace?<br />
Why the choice of this redeployment?<br />
And why is it so maligned?<br />
H.F.: Receiving the HIA’s decision<br />
to close Val de Grace was<br />
very difficult because of the<br />
high symbolic value of this institution,<br />
forged over centuries<br />
and in several major conflicts,<br />
both the SSA itself that for all<br />
external persons, whether military<br />
or civilian world. Also,<br />
can you notice a difficulty in<br />
understanding maintaining of<br />
Val de Grace site, of the school<br />
with that name and who now no<br />
longer benefits from the proximity<br />
of a prestigious hospital.<br />
But this is to misunderstand<br />
that the Val-de-Grace school<br />
oversees the curriculum of military<br />
students throughout the<br />
© ECPAD<br />
national territory, the hospital<br />
being only one of its partners.<br />
The decision process, very long,<br />
involving the highest authorities,<br />
had to integrate many<br />
reasons, beyond budgetary<br />
considerations alone. Indeed, it<br />
appeared that the development<br />
of a compatible medical project<br />
with a dense medical environment<br />
was extremely difficult.<br />
In addition, the hospital did not<br />
include several specialties required<br />
for the operational mission<br />
of the service, in the absence<br />
of Orthopaedic Surgery<br />
and home emergencies. Finally,<br />
the maintenance of the hospital<br />
could be a source of difficulties<br />
in carrying out the rise of hospital<br />
platform of Ile de France<br />
because it allowed dispersion<br />
of the SSA average in the region,<br />
imposing civil-military<br />
partnerships on three sites ,<br />
a situation that could have an<br />
impact difficult to measure on<br />
availability of military health<br />
professionals.<br />
For the record, an argument on<br />
this issue can be found in the<br />
minutes of the hearing of Central<br />
Director of the health ser-
vice of armies by the Defense Committee<br />
of the National Assembly dated 13 May<br />
<strong>2015</strong>.<br />
Currently, surgical services of HIA Val de<br />
Grace were transferred in HIA Bégin and<br />
Percy during the summer of <strong>2015</strong> and medical<br />
services will be in 2016.<br />
087<br />
MifaMag Question: What are the new<br />
challenges facing the health of armies<br />
with the proliferation of external operations<br />
in difficult territories? What new<br />
needs of medical support / social / psychiatric<br />
it had created?<br />
H.F.: This is an important issue because<br />
the multiplication of external operations<br />
is causing a very significant operational<br />
military pressure on health professionals<br />
and on the institutions to which they belong.<br />
This justifies the resolutely operational<br />
model and its alignment with business<br />
priorities of hosts.<br />
The importance of operational subjection<br />
determines a effectives wear and justifies<br />
measures to lighten the load, especially<br />
those leading to densification of<br />
the technical teams, both for the first recourse<br />
and for hospitals. The same goes<br />
for human resources of medical supplies,<br />
also placed under pressure in case of increased<br />
operational activity.<br />
The difficult conditions of current operations<br />
require careful preparation of military<br />
health professionals and an adaptation<br />
of the device to ensure the necessary<br />
proximity to the fighters, including reinforcement<br />
by experienced psychiatrists in<br />
the operational area and in the management<br />
of situations post-traumatic stress.<br />
In return, the development of psychological<br />
care network Listening Defense allows<br />
the identification of mental injuries<br />
or delayed progressive revelation.<br />
In case of physical injury, collaboration<br />
with the Institution Nationale des Invalides<br />
and the cells help the wounded<br />
implemented in the armed enables individual<br />
support to professional and social<br />
reintegration.<br />
MifaMag Question: What about the research<br />
sector initiated by the SSA? What<br />
are your plans, and specific issues on<br />
which you work?<br />
© ECPAD<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
088<br />
H.F.: The research undergone<br />
a transformation as well as the<br />
other components of the service<br />
but it has already started<br />
several years ago. It led to a<br />
concentration of resources on<br />
one site, the Research Institute<br />
of the Armed Biomedial in Brétigny-sur-Orge,<br />
after closing all<br />
other institutions, including the<br />
reputed institute Pharo in Marseille.<br />
Despite the difficulties inherent<br />
in such restructuring, the<br />
interest of concentration is the<br />
consolidation of all research<br />
teams in the same environment<br />
conducive to cross and interdisciplinary.<br />
Moreover, the resulting<br />
institution is more visible<br />
and can therefore be a focal<br />
point for civil-military collaboration<br />
on defense and security<br />
issues.<br />
Conventional research themes<br />
are maintained with particular<br />
interest for the study of extreme<br />
environments and special<br />
CBRN risks and the study of<br />
human factors (stress, fatigue,<br />
adaptation to weapons systems<br />
...) and assaults in determine<br />
medical cons-measures.<br />
If biomedical research is well<br />
promoted, the research component<br />
retains a piece of expert<br />
activities in all areas within<br />
its competence. A special task<br />
was assigned to research in the<br />
framework of the implementation<br />
of the SSA model 2020. It<br />
is supporting the development<br />
of clinical research across SSA.<br />
It concerns all personnel, paramedics<br />
and practitioners,<br />
hospitals and medical forces.<br />
The favorite themes are related<br />
to the field of expertise in the<br />
medical service support forces<br />
operations, but other less specific<br />
themes are also developed<br />
in partnership with civil structures,<br />
in all disciplines present<br />
within military institutions. Particular<br />
mention can be made of<br />
this approach within medicine<br />
forces because it is a condition<br />
of excellence required for this<br />
component. Finally, a reconciliation<br />
of research training<br />
component is being considered<br />
to develop training through research,<br />
especially in specific<br />
areas of expertise of the SSA.<br />
© ECPAD<br />
MifaMag Question: The infirmary<br />
related trades are in short<br />
supply in France. What about<br />
the army?<br />
H.F.: Overall, it cannot currently<br />
be reported a paramedical<br />
staff shortage. Particular difficulties<br />
of recruitment are noted<br />
for certain categories such as<br />
nurse anesthetists and operating<br />
room nurses, characterized<br />
by long periods of training.<br />
There are also personal<br />
loyalty difficulties as masseurs<br />
- physiotherapists for which<br />
there is a strong public appeal<br />
and liberal sectors.<br />
Finally, retention efforts are<br />
nevertheless provided as the financial<br />
perspective, with specific<br />
bonuses, and enrichment of<br />
vocational training with an increase<br />
in the number of places<br />
offered. I finally recall a feature<br />
of military health services:<br />
the officers (practitioners) and<br />
NCOs (Mitha) commissioned<br />
may be of foreign nationality<br />
from a decree of September 12,<br />
2008.<br />
Damien Durand
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
090<br />
MIRVOG<br />
«Our generals can boast a great experience in<br />
terms of management and the management of<br />
crisis situations. Their approach and strategic<br />
vision particularly interested decision makers<br />
of business and business leaders.<br />
Each year, a hundred general officers use the services of the<br />
Mission Back to Civil Life of General Officers (MIRVOG), to prepare<br />
their return to civilian life. Mean age of 57 years at the time of<br />
their departure, they often intend to return to work for a few years<br />
before opting for retirement. Indeed they choose to end their<br />
professional career, overwhelmingly in the private sector.<br />
This is the MIRVOG delicate task of helping the placement of<br />
these atypical profiles, with both sometimes unique skills, but<br />
have rarely been confronted with the corporate world during their<br />
careers.<br />
MIFA met against Admiral Agnes TESSIER-VIENNOIS Chief<br />
MIRVOG.<br />
MifaMag Question: What are<br />
the characteristics of the general<br />
officers require that we put<br />
in place for their dedicated service,<br />
for their return to civilian<br />
working life? What are their<br />
particular problems?<br />
Agnès Tessier-Viennois: General<br />
officers constitute the population<br />
of senior executives of<br />
the Ministry of Defence. They<br />
exert of course the highest responsibilities.<br />
When they begin<br />
their conversion, they are naturally<br />
positioned in the market<br />
for senior executives, market<br />
currently experiencing strong<br />
tensions. They must also prepare<br />
their conversion while<br />
continuing to exercise their professional<br />
responsibilities wit-
hin the army until their date of<br />
departure from the institution.<br />
For these and other reasons, a<br />
dedicated device designed according<br />
to its specificities was<br />
established in 2005. Thus, they<br />
enjoy accompaniments - collective<br />
and individual - provided<br />
by firms specially chosen<br />
for their experience in monitoring<br />
frameworks executives in<br />
career transition.<br />
General officers are a population<br />
considered in the labor<br />
market as «senior» in high management<br />
positions. Precisely<br />
the profile that is experiencing<br />
difficulties on the French labor<br />
market. How do you overcome<br />
these obstacles? On which advantages<br />
do you rely?<br />
The senior market is indeed<br />
tense and general officers who<br />
wish to take a senior position<br />
are competing with other senior<br />
executives of the private<br />
sector. It must be emphasized<br />
that, on the hundred general<br />
officers who leave the institution<br />
each year and are followed<br />
by MIRVOG, about 60% of them<br />
find a job. These figures show<br />
that the profile of general officers,<br />
despite the competition,<br />
interested recruiters.<br />
employment. Their basic qualities<br />
- behavioral requirements,<br />
including life skills - are also<br />
recognized and appreciated.<br />
The skills they represent need,<br />
of course, to be identified by<br />
potential recruiters. Thus, the<br />
MIRVOG value into the light this<br />
amount of skills, including approaching<br />
recruitment agencies<br />
(who sent him a number of<br />
jobs each year) and organizing<br />
meetings between the generals<br />
and the different actors of labor<br />
market (world café, conference,<br />
job dating ...). MIRVOG<br />
also offers the support of its<br />
network to general officers and<br />
prepares the best through genuine<br />
outplacement course.<br />
What are the sectors most fond<br />
of this type of profile and why in<br />
your opinion?<br />
Naturally, the general officers<br />
exercise their powers in the<br />
areas of the defense industry<br />
and security, in the public<br />
sector or aerospace. Sectors<br />
such as logistics, supply chain,<br />
information technology, environment<br />
and energy also host<br />
a number of general officers ...<br />
Unlike, what are, on your opinion,<br />
the main challenges linked<br />
to the profile of general<br />
officers to return to work? Despite<br />
their qualities, what are<br />
also their weaknesses?<br />
The image of the military, commonly<br />
perceived by the civilian<br />
world, may be the main problem.<br />
Many images of Epinal<br />
have a hard time! This is why<br />
the MIRVOG conducts substan-<br />
091<br />
Our generals can indeed boast<br />
a great experience in terms of<br />
management, management of<br />
crisis situations - often complex<br />
- and their approach and<br />
strategic vision of the subjects.<br />
These are all desirable<br />
qualities, as well as their ability<br />
to drive projects, change<br />
and reorganization. They bring<br />
leadership skills, knowledge<br />
manager and experienced manager<br />
but also a wide range<br />
of technical expertise that is<br />
reflected in the way of civilian<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> MIRVOG<br />
092<br />
tive work to publicize the civilian<br />
population areas so as to<br />
erase the image too stereotypical<br />
and ensure that these two<br />
worlds, often less distant from<br />
each other that one might imagine,<br />
meet.<br />
Another difficulty lies in the<br />
fact that the general officers<br />
rarely had the opportunity to<br />
be in contact with the business<br />
world, which can be «scared» in<br />
some ways, for this population.<br />
Therefore, the MIRVOG has set<br />
up a support system to prepare<br />
them to work in this new environment,<br />
the job search to the<br />
inclusion in the company.<br />
Note that these difficulties are<br />
largely compensated by their<br />
great adaptability due to their<br />
strong professional and geographical<br />
mobility throughout<br />
their career and the values they<br />
carry (sense of duty, loyalty,<br />
team spirit ...).<br />
How is your activity? Do you<br />
have more and more generals<br />
to «place»? Are there a tendency<br />
to aging and to increasing<br />
number of general officers that<br />
intensifies your task year after<br />
year?<br />
The MIRVOG shoulder a hundred<br />
generals who leave the<br />
army and services every year.<br />
These figures are broadly<br />
constant at a few units. On<br />
average, the general officers<br />
leaving the institution at age<br />
57 and wish to return to work<br />
for some years. Activity is generally<br />
constant but MIRVOG<br />
continually strives to adapt its<br />
services to the needs of general<br />
officers diversifying its<br />
activities (modulation of the<br />
accompanying course, structuring<br />
and development of its<br />
network, multiplication of development<br />
opportunities in<br />
touch).<br />
How do you feel about the perception<br />
of the world of work<br />
deal with these general officers<br />
who have spent their careers in<br />
the military? Is it welcoming<br />
face to this type of specific profile,<br />
or is it rather a distinct advantage<br />
of this course?<br />
Every business, every industry<br />
is aware that it can find in this<br />
audience of executives, individual<br />
profiles, which will bring<br />
something positive to their<br />
entity and create undeniably<br />
added value. Companies or<br />
administrations seeking these<br />
profiles, know the contribution<br />
of our general officers in their<br />
structures. They therefore welcome<br />
this resource with sympathy.<br />
The general officers enter the<br />
civilian world with their professional<br />
skills, their ideas,<br />
their convictions but without<br />
the stars! They adapt quickly<br />
to their new environment. The<br />
work of the MIRVOG is to enhance<br />
the skills and intrinsic<br />
qualities of generals, preparing<br />
them to a best return to work<br />
in the private sector, both behavioral<br />
and technical.<br />
The MIRVOG work closely with<br />
recruitment agencies. There is<br />
a real work of approach to potential<br />
recruiters to discover<br />
our wealth of expertise. Thus,<br />
we make ourselves known, and<br />
recruiters are increasingly sensitive.<br />
What is the main «shock» experienced<br />
by general officers attempting<br />
a return to the world<br />
of civilian employment? Where<br />
are the significant gaps? And<br />
how are you preparing?<br />
Part of our mission is precisely<br />
to avoid «shock» by preparing<br />
general officers by a suitable<br />
route and assisting them<br />
in setting their career plans.<br />
Thus, the MIRVOG is a genuine<br />
transition lock between the military<br />
and the civilian world that<br />
allows them to acculturate gradually<br />
to the world of civilian<br />
employment. The feedback we<br />
get about their positions are<br />
positive and it does not appear<br />
that the general encounter major<br />
difficulties.<br />
In the balance sheet, the general<br />
officers are adaptable, and<br />
blend quickly to civilian world<br />
that is not so fundamentally<br />
opposed to the military as one<br />
might think.<br />
What is the trend for budgetary<br />
allocations of your service?<br />
Have you suffered recent budget<br />
constraints, or feel instead<br />
that you are a mission «priority»<br />
next appropriations?<br />
The budget of the MIRVOG is<br />
constant. Not being called into<br />
question, it can offer good benefits<br />
to a hundred general officers<br />
per year. Retraining general<br />
is a priority as well as the<br />
conversion of all other categories<br />
of military personnel. Indeed,<br />
this is an important issue<br />
for the defense. It must succeed<br />
and facilitate, to some extent,<br />
the workflow for those managers<br />
that are the top of the pyramid.<br />
General well converted,<br />
exercising senior and proving<br />
their competence every day, it<br />
is also a brand of armies in the<br />
civilian world.<br />
MIRVOG<br />
1 place JOFFRE CASE 73 75700<br />
PARIS SP 07<br />
Tel : 01 76 64 86 22<br />
Mirvog.contact@gmail.com
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
094<br />
Pierre Bayle,<br />
director of DICoD<br />
«The message we put in the media: the armies<br />
are everywhere at the service of the security of<br />
the French»<br />
This is by excellence one of the least known of the public in the<br />
world of defense, but probably the most familiar one with those<br />
who, from the civilian world, are interested in the French army<br />
issues. The DICoD - Delegation to information and communication<br />
of defense - carries on his shoulders the heavy burden of ‘com’<br />
of the Ministry of Defence, its civilian and military personnel and<br />
278.000 € 42 billion annual budget.<br />
First mission for the strategic organization established in 1998<br />
is to manage the «institutional» aspect of communication of<br />
the defense. In other words, to make know in the best way, in<br />
a positive light, the defense policy of the ministry. The goal? To<br />
Contribute to the good image that French have about their army.<br />
Successfully for now: all the polls give around 80% positive<br />
opinions towards the army. But DICoD is not confined only to these<br />
“classic” communications missions: it is also responsible for<br />
the operational communication armies when they are deployed,<br />
either it is on external or territory mission.<br />
Finally, it is the DICoD that is framing policies for the promotion of<br />
the military profession. It is the one to be responsible for promoting<br />
recruitment campaigns which must meet the challenge of being<br />
both attractive, while giving an accurate idea of the military<br />
function to encourage vocations to the best possible audience for<br />
fill the 15,000 recruitment offers proposed each year.<br />
The DICoD also has under his tutelage, since 2001, the<br />
Communication and Audiovisual Production Establishment of<br />
Defense (ECPAD) that manages all the archives and audiovisual<br />
and photographic production since 1915, which are 10 million<br />
photographs and 30,000 film set available in museums or marketed<br />
to production houses.<br />
MifaMag Question: The French<br />
army is engaged on many<br />
fronts, in the context of conflict<br />
sometimes misunderstood.<br />
How DICoD does have the<br />
missions recently changed to<br />
accompany this new context?<br />
What are the new challenges<br />
of communication?<br />
Pierre Bayle: Until the end of<br />
2014, it is true that public opinion<br />
perceived the commitment<br />
of the French armies in<br />
overseas theaters as distant,<br />
whether operations in Africa<br />
or the Middle East. Unfortunately,<br />
the January attacks in the<br />
country have raised awareness<br />
to the opinion that if France<br />
was not really at war, she had<br />
to face the same opponent who<br />
launched terrorist attacks as<br />
well as in distant countries<br />
as on the soil of France. The
DICoD did not have to deploy<br />
pedagogy treasures to understand<br />
that sentinel was<br />
the exact extension of Serval,<br />
barkhane and Chammal.<br />
That said, our daily work is<br />
with other relevant ministries<br />
(Interior, Foreign Affairs), to<br />
broadcast firmness of speech<br />
but also in cold blood, to avoid<br />
amalgams, stereotypes and all<br />
that, risking help Community,<br />
religious and cultural clashes<br />
precisely would play the game<br />
of those who want to destabilize<br />
the game of democracy,<br />
all democracies.<br />
Q: How did the DICoD go<br />
through periods of budgetary<br />
fluctuations? Do you have<br />
more or less means that ten<br />
years ago? And what choice<br />
does he led you to do?<br />
P.B.: It would be trite to say<br />
that our budgetary means have<br />
melted. But the sovereignty of<br />
France is based both on its<br />
ability to defend itself and its<br />
financial independence, which<br />
involves reducing public deficits.<br />
The Ministry of Defence<br />
took part in the collective effort,<br />
although the latest news<br />
prompted the president and<br />
the government to consolidate,<br />
updating, a threatened<br />
financial programming deal<br />
with the increasing number<br />
of missions. Like all services,<br />
and accepting priority course<br />
left to the operational, the DI-<br />
CoD took his share of the economies,<br />
as effective means.<br />
One of the tracks that we have<br />
taken to not compromise our<br />
radiation defense service, but<br />
rather to increase, the use<br />
of social media because it is<br />
obvious, the intangible costs<br />
less than conventional products<br />
such as brochures and<br />
print magazines. If the cost<br />
of a website is considerable,<br />
between development, maintenance<br />
and protection, however<br />
the proliferation of Facebook<br />
pages, the intensive use<br />
of Twitter accounts and the<br />
launch of our audiovisual productions<br />
on YouTube generate<br />
a very significant traffic a minimal<br />
investment, mainly the<br />
formation of «content managers».<br />
Q: In your opinion, how has<br />
evolved the perception of armies<br />
by public opinion and<br />
the media? What new trends,<br />
what message are you trying<br />
to convey?<br />
P.B.: France has the privilege<br />
to enjoy, for years, a consensus<br />
of the population around<br />
his defense and his armies,<br />
including deterrence. Despite<br />
the end of military service in<br />
1996 and the relative distancing<br />
between the French and<br />
their armies, that consensus<br />
has not eroded. The latest<br />
polls in June <strong>2015</strong> even show<br />
that 80% of French have a<br />
good image of the army, it is<br />
5 points higher than last year.<br />
This is a considerable asset.<br />
And this is no accident, for the<br />
priority missions of French armies<br />
to rescue people in disaster,<br />
terrorism destroy homes<br />
and ensure Vigipirate internal<br />
security missions. This is precisely<br />
the message that we put<br />
in the media: the armies are<br />
everywhere at the service of<br />
the security of the French.<br />
Q: More and more media relays<br />
exist on defense issues:<br />
news sites, blogs or expert independent<br />
consultants, better<br />
access to foreign sources etc.<br />
How does it impact your mission?<br />
How do you keep an impact<br />
/ control information that<br />
may escape (even when it is<br />
wrong for that matter)?<br />
P.B.: You are right to say that<br />
the saturation of information<br />
is not synonymous with credibility<br />
or reliability. It is true<br />
After a first career as a<br />
journalist, Pierre Bayle<br />
then headed to a career in<br />
the private communication,<br />
becoming director of<br />
communications including<br />
EADS. He is appointed by<br />
Jean-Yves Le Drian to head<br />
the DICoD.<br />
that we are in the era of immediate<br />
information, but also<br />
of universal competence of experts<br />
who are not necessarily<br />
on all subjects (the expertise<br />
is instead a specialization).<br />
Meanwhile, there are fewer<br />
and fewer defense specialists<br />
in the newsroom, the so-called<br />
«rubricards». And when there<br />
is, it is not them that editors<br />
send in operational theaters,<br />
but sometimes talented but<br />
often inexperienced young<br />
people. For us, the pressure of<br />
the audiovisual and blogs is a<br />
data that imposes itself more<br />
and more. It led us to develop<br />
specialized monitoring tools,<br />
but also a qualitative analysis<br />
of the blogosphere, identifying<br />
actors «hostile» and those<br />
who are more «free hands».<br />
There is still and will always<br />
remain objective and serious<br />
journalists experts with whom<br />
we can talk, we can inform<br />
upstream by providing lighting,<br />
brief media relay capable of<br />
covering news defense at first<br />
095<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
096<br />
sight seeming negative. And it<br />
is much easier, in the relative,<br />
they suffer themselves from<br />
the uncontrolled production of<br />
fanciful information, so we often<br />
find ourselves on the same<br />
grounds.<br />
Q: About recruitment, Of what<br />
message the DICoD wants to<br />
be the guarantor? What is the<br />
main idea that emerges from<br />
the aspirants, and is it the<br />
same as it was fifteen years<br />
ago?<br />
P.B.: We consider two levels of<br />
recruitment: the youth wanting<br />
to join the army, and the one<br />
communicating wishing to join<br />
the defense organs of communication.<br />
These are the three<br />
armies who manage each policy<br />
and recruitment campaigns.<br />
Our role is to support the increase<br />
in the recruitment this<br />
year and in the coming years<br />
by developing a positive and<br />
modern image of job-creating<br />
armies, which are now the leading<br />
recruiter of France. We<br />
also help the rise of Voluntary<br />
Military Service, desired by<br />
the President of the Republic.<br />
Based on the experience of the<br />
Adapted Military Service Overseas,<br />
this structure will offer<br />
young volunteers additional<br />
training and especially the acquisition<br />
of life skills, to give<br />
them additional advantages<br />
to better address the market<br />
work. As for communicating,<br />
of course we try to attract the<br />
quality and motivation among<br />
civilians and military youth,<br />
particularly those who have<br />
gone through journalism or<br />
communication schools such<br />
as CELSA. Our direct recruitment<br />
is currently very limited,<br />
but we identify young talent by<br />
a dynamic policy courses and<br />
CSD: even a brief time with us<br />
can open doors in corporate<br />
communication, for example.<br />
And for the military, my ambition<br />
is to help the emergence<br />
of a communication chain as<br />
there is intelligence sector:<br />
a crossing point and not a siding,<br />
an experience that can<br />
be a springboard for young officers<br />
when they come to the<br />
responsibilities of command<br />
of operations, will all need to<br />
have had a learning communication<br />
techniques.<br />
Q: What is the interest, especially<br />
in a difficult period<br />
at budgetary level, to have a<br />
service like ECPAD? Concretely,<br />
what is the contribution<br />
of contributing to the preservation<br />
and dissemination of a<br />
military history?<br />
P.B.: The defense received on<br />
deposit a memory that is not<br />
merely images of military history,<br />
but those of any short<br />
history. This goes well beyond<br />
the purely military events,<br />
and directors who make films<br />
and documentaries on the two<br />
world wars are not wrong just<br />
because they find not only<br />
about the history of leaders<br />
and strategic battles, but that<br />
families, individuals and the<br />
daily battles. This heritage<br />
treasure back to the origins of<br />
photography and film, as well<br />
as the historical department<br />
of defense (SHD) is the depositary<br />
of documents, papers,<br />
manuscripts, drawings, posters<br />
which form an inexhaustible<br />
treasure documentary.<br />
This conservation, whether<br />
at the ECPAD, management<br />
of memory, heritage and archives<br />
(DMPA) or the SHD, is<br />
a public service mission as it<br />
contributes to the influence of<br />
France and its armies. A work<br />
that is not only the enhancement<br />
of the memory of the<br />
past, essential to understand<br />
the history and revisit, but<br />
continues with the formation<br />
of the memory of the future:<br />
today is that teams of operators<br />
ECPAD and the army<br />
SIRPAs filming and photographing<br />
daily which constitute<br />
the written record of a history<br />
of greater magnitude, the narrative<br />
of operations.<br />
Q: The ECPAD itself produces<br />
images then made available to<br />
the media. Is this not a way of<br />
wanting to «keep control» over<br />
information disseminated?<br />
Why to invest in this mission<br />
that could be met in absolute<br />
terms by the media outlets<br />
themselves (with their own<br />
private means) ?<br />
P.B.: The ECPAD is not a news<br />
agency in competition with the<br />
media. Its function, on current<br />
operational theaters, is threefold:<br />
it collects images to operational<br />
requirements, images<br />
preserved by the operational<br />
secrecy, images for the legal<br />
needs, images keeping track of<br />
certain operations (force interventions,<br />
arrests ) to preserve<br />
the defense of defendants<br />
unjustified finally images for<br />
communication, which are<br />
only part of the total only once<br />
performed the sort that can be<br />
declassified, is made available<br />
to public through the media.<br />
Furthermore, the provision of<br />
media images is not systematic,<br />
it depends on the operational<br />
constraints: in a risky<br />
and rapid deployment as the<br />
beginnings of Serval operation<br />
in Mali in January 2013, which<br />
prevailed operational security,<br />
armies could not also ensure<br />
the safety of journalists who<br />
accompany them. And in this<br />
case, the editors are happy to<br />
benefit from the image of military<br />
operators placed in the<br />
front line, which share the<br />
risks of combat. So there are<br />
complementarities, in no case<br />
competition, and «censorship»<br />
that you suggest is only the<br />
self-preservation of the secrecy<br />
of ongoing operations.
Q: What will be the highlights<br />
in the coming years? How<br />
ECPAD account does the preparation?<br />
P.B.: We were engaged in 2014<br />
in a double cycle, the 70th<br />
anniversary of the Liberation<br />
and the 100th of the War<br />
of 1914. The 70th cycle was<br />
completed on 10 and 11 May<br />
<strong>2015</strong> in the commemorations<br />
of the liberation of Lorient<br />
and Saint-Nazaire pockets,<br />
the Great War has just begun:<br />
there will be commemorations<br />
each year until 2018 to<br />
mark the highlights of the first<br />
world war. The memorial effort<br />
is provided from the presidency<br />
until ECPAD through<br />
the Centennial Mission, the<br />
offices of the Minister of Defence<br />
and the Secretariat of<br />
Defense for veterans and memory,<br />
DMPA The SHD and DI-<br />
CoD. The ECPAD is part of the<br />
device in which are prepared<br />
commemorative events, cultural<br />
events, exhibitions and<br />
seminars, as well as publications<br />
of books and articles and<br />
audiovisual productions. With<br />
DMPA in particular, the DICOD<br />
strives to give coherence to<br />
this abundance, both in terms<br />
of funds than repartition of logical<br />
limited resources.<br />
Q: Would you say then that we<br />
have made progress in conserving<br />
our military history? And<br />
what are the areas for improvement?<br />
P.B.: We have made fantastic<br />
progress through the digitization<br />
of archives, which allows<br />
to duplicate and preserve<br />
in separate, redundant memories<br />
bases. The Benedictine<br />
work done by specialists<br />
ECPAD helped promote not<br />
only our French war archives,<br />
but also German and Russian<br />
archives arrived at Fort d’Ivry<br />
by circumstances of history.<br />
Not to mention the private archives<br />
which keep coming out<br />
of families and to reach us in<br />
these times of commemorations.<br />
With the upcoming introduction<br />
of the new digital<br />
platform (PNAD), much of this<br />
archive will be made available<br />
to the general public without<br />
the need to travel: for the international<br />
community of researchers<br />
and historians, this<br />
is fantastic progress. To get<br />
there, we still need to standardize<br />
the process of gathering<br />
and sharing of background<br />
images, and set a policy that<br />
allows effective radiation of<br />
these archives to the widest<br />
audience possible. The site is<br />
well underway and its completion<br />
is in sight.<br />
097
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
098<br />
Replacing<br />
the Famas<br />
a French defeat?<br />
The conclusion was to be feared from the premises of the launch<br />
of the tender. It is now a certainty: the replacement market of<br />
the famous «Famas» basic weapon equipping the French armed<br />
men,will not be won by a hexagonal company.<br />
Missing French companies<br />
It was in September that the information<br />
fell: the trials of the<br />
replacement candidates assault<br />
rifles market were about<br />
to begin, for a final conclusion<br />
in 2016. And among the companies<br />
in the running, no french.<br />
The «lucky ones» who can still<br />
hope to win this market are<br />
the Belgian FN Herstal, Beretta<br />
Italian, German Heckler &<br />
Koch, the Swiss «Swiss Arms»,<br />
and a surprise guest, the Croatian<br />
Produckt HS. The hopes<br />
for a French in competition to<br />
equip the hexagonal soldiers<br />
flew when Thales declined to<br />
participate offering the call.<br />
The giant hexagonal yet had serious<br />
arguments to make with<br />
his F90 which won last August<br />
a similar market ... in Australia.<br />
The reason: too important<br />
technical constraints imposed<br />
by the Directorate General of<br />
Armaments (DGA) have discouraged<br />
the company.<br />
But the package Thales does<br />
not necessarily mean that the<br />
design of the future standard<br />
rifle of hosts be completely<br />
foreign to the French arms industry.<br />
According to sources<br />
close to the file in fact, one of<br />
the five candidates who will<br />
have the best chance of winning<br />
will be the one good intui-
tion to approach Nexter, industrial<br />
armaments group owned<br />
by the French state. The goal:<br />
to enable the obtaining of benefits,<br />
as part of an outsourcing<br />
contract to Nexter Mechanics<br />
factory based in Tulle (Corrèze),<br />
whose production lines were making<br />
the Famas, and still used<br />
today to secure the «operational<br />
maintenance», maintenance,<br />
therefore, always used the gun.<br />
And this industrial site could<br />
suffer from the end of Famas,<br />
resented a perspective towards<br />
Balard or the Hotel de Brienne.<br />
An industrial project that aims to<br />
save so probably would favor the<br />
ministry. Also according to the<br />
same sources, any project including<br />
the services of the company<br />
Manhurin in Mulhouse, who also<br />
works on the «operational maintenance»<br />
of armaments, will also<br />
be seen in a positive light.<br />
099<br />
Symbol<br />
French companies could therefore<br />
end up winning, for this<br />
game outsourcing, even if it is a<br />
foreign company that wins the<br />
market. And for good reason:<br />
the replacement of Famas requires<br />
the manufacture of new<br />
90,000 assault rifles (including<br />
70,000 for the Army), as part of a<br />
contract in the amount estimated<br />
between 200 and 250 million. The<br />
first deliveries are expected in<br />
2017 with equipment that must<br />
be fully distributed in 2018.<br />
© Evan Bench - Flickr<br />
But beyond the question of the<br />
one who will win the tender,<br />
and possible repercussions for<br />
a French subcontractor arises,<br />
watermark, a sensitive issue: the<br />
view of the symbol of the basic gun<br />
of the French army produced by a<br />
foreign supplier. In January <strong>2015</strong>,<br />
the deputy of the Var Philippe Vitel<br />
(The Republicans), sounded<br />
the alarm: «we must think about<br />
how to exercise our sovereignty»<br />
in the field of defense. And to call<br />
for a debate on the question: «I<br />
am worried because, for the first<br />
time in history, three hundred<br />
years, when we have to replace<br />
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
Remplacement du Famas<br />
100<br />
the Famas, armies will have a<br />
rifle that will not have French.<br />
We must ask ourselves what<br />
should remain in the national<br />
domain and which can be opened.<br />
« A loss of influence of the<br />
French arms industry which<br />
were moved by industry players<br />
themselves. The boss of Manurhin,<br />
Rémy Thannberger, in an<br />
interview last February at the<br />
local newspaper L’Alsace, was<br />
intended alarmist, saying that<br />
France «depended abroad. This<br />
raises more concerns and debates<br />
in the right circles. And<br />
that was no longer considered<br />
strategic yesterday may well be<br />
again.» But if the French companies<br />
lost the battle of the Famas<br />
market is primarily lack of<br />
combatants.<br />
Damien Durand<br />
© Fotolia
M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />
102<br />
Index des annonceurs<br />
ACS PRODUCTION 054 HEXAGONE AIRSOFT 023<br />
AIRBUS<br />
3C HORSE PRESSING PRESTIGE 089<br />
AIR SOFT GUN EVASION 021 KARO-06 012<br />
AIRSOFT ADRENALINE 021 L'ARMURIER SAINT ETIENNE 023<br />
ALD 041 LOCAPACA 032<br />
ASSIST 047 MAX 2 JOULES 023<br />
ASSISTANCE PHARMA PRESTO 041 MBA 079<br />
B A S 079 METAL DEPLOYE RESISTOR 006<br />
BAGALU 023 METALSPORT 017<br />
BECTON DICKINSON France 037 METROVISION 083<br />
BOX'INNOV<br />
2C MICHEL CICUREL 003<br />
BST (BREST SURFACES TECHNOLOGIES) 101 MISSENARD CLIMATIQUE 041<br />
BUNG'ECO 031 MORIN 065<br />
CEPOVETT 008 - 009 MULTIDEX 035<br />
CHAUDRONNERIE GRANGER 075 MILIPOL <strong>2015</strong> 063<br />
COFRISET 049 ODDOS GERARD CHAUFFAYER 081<br />
CPDP 029 OXYD SARL 069<br />
CYBERGUN 025 OXYMONTAGE 031<br />
DE GAULE FLEURANCE 061 PAUL BOYE TECHNOLOGIES 013<br />
DISTRICO 081 PELI 027<br />
DIXI 043 POWER GUN 019<br />
DOMMERY 078 RB DIAG 047<br />
DS AUTOMOTION 019 RENTOKIL INITIAL 037<br />
E.ON France ENERGY 032 SAFETY KLEEN 083<br />
ECOVEGETAL 089 SAPEM 055<br />
ELBI 065 SAVAC 097<br />
ELIOR (schiltigheim) 097 SE EQUIPEMENT 081<br />
ELIOR CLICHY 039 SECU-ELEC 097<br />
EMINENCE 093 SIDES 049 & 101<br />
EST-GENERATEUR 032 SOFILETA<br />
4C<br />
ETS GLOBAL 045 SOVEDIS 097<br />
EUROMASTER 093 SPIE BATIGNOLLES 053<br />
EURONAVAL 2016 073 SYNERGIE 047<br />
EUROVIA 078 TOUBIN ET CLEMENT 059<br />
GANT MAILLE 065 TRANSCONFECTION 012<br />
H2O 033 TRANSPORT EQUIN 089<br />
HAIX FRANCE 011 TRIGANO 081<br />
HEKYOM 004 VIBRATECH 015