28.06.2016 Views

Milipol 2015 - 3

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

M.I.F.A.<br />

Magazine d’information des fournisseurs des armées<br />

Edition Privée<br />

Service Santé des Armées<br />

«Le SSA, comme toutes les<br />

autres armées, directions et<br />

services, a dû se conformer aux<br />

prescriptions budgétaires qui<br />

s’appliquent à la Défense»<br />

Simulation<br />

De fausses armes pour un vrai<br />

entraînement<br />

Remplacement du Famas<br />

une défaite française ?


EDITO<br />

Les nouvelles problématiques de sécurité, et<br />

en premier lieu la lutte contre le terrorisme,<br />

seront les thèmes centraux de cette dix-neuvième<br />

édition du Salon <strong>Milipol</strong>. Son succès<br />

croissant témoigne d’une tendance de fond :<br />

les probmématiques de Défense ont de plus<br />

en plus une dimension intérieure, dimension<br />

d’ailleurs plus «visible» depuis les événements<br />

de janvier. Alors qu’à l’extérieur, les<br />

théâtres d’opération se multiplient, l’armée<br />

française ne s’est jamais autant exposée sur le<br />

territoire aux yeux des citoyens qui, de gares<br />

en bâtiments officiels en passant par les lieux<br />

de cultes, peuvent se rappeler que le premier<br />

rôle de leurs soldats est de les défendre des<br />

agressions externes sur le territoire national.<br />

Mais cette multiplication des missions ne se<br />

fait pas sans heurts : sollicitation massive des<br />

militaires et besoins accrus d’équipements<br />

sont le lot commun dans un contexte où l’exécutif<br />

envisageait justement de se servir de la<br />

Défense comme variable d’ajustement budgétaire.<br />

Les aléas ont donc mis brutalement fin à<br />

cette vision de l’avenir en ramenant le militaire<br />

au coeur du jeu. Et cette armée qui devait hier<br />

se serre la ceinture doit aujourd’hui recruter<br />

massivement, bien plus que la moyenne de<br />

15.000 nouveaux soldats qui étaient la norme<br />

depuis la fin de la conscription. Pour l’instant<br />

la jeunesse répond présent, l’armée peut<br />

même compter sur des profils plus âgés, plus<br />

expérimentés, qui viennent frapper à la porte.<br />

La bataille des effectifs semble donc gagnée.<br />

Reste celle de la modernisation des équipements<br />

et de l’amélioration de l’expertise en<br />

sécurité intérieure, la mission qui va absorber<br />

la grande majorité de ces nouvelles recrues.<br />

Un contexte qui rend le salon de cette année<br />

plus stratégique que jamais.<br />

Bonne lecture<br />

La rédaction<br />

New security issues, and primarily the fight<br />

against terrorism will be central themes of<br />

this nineteenth edition of <strong>Milipol</strong>. Its growing<br />

success reflects a trend: the problematics<br />

Defense have increasingly an inner dimension,<br />

also more «visible» dimension since the<br />

events of January. While outside, the theaters<br />

are increasing, the French army was never so<br />

exposed the territory to citizens who, stations<br />

in government buildings through places of<br />

worship, can remember that the primary role<br />

of their soldiers is to defend against external<br />

aggressions on the national territory.<br />

But this multiplication of tasks is not done<br />

smoothly: massive load increased military<br />

and equipment needs are the common lot in a<br />

context where the executive precisely planned<br />

to serve as a variable of Defense fiscal adjustment.<br />

The uncertainties have therefore put an<br />

abrupt end to this vision by bringing the military<br />

in the heart of the game. And that was yesterday<br />

that army tightens its belt today must<br />

recruit massively, well above the average of<br />

15,000 new soldiers were the norm since the<br />

end of conscription. For now meets this youth,<br />

the army may even rely on profiles of older,<br />

more experienced, knocking on the door. The<br />

battle of the workforce seems won. Remains<br />

that of modernizing equipment and improving<br />

the internal security expertise, mission<br />

that will absorb the vast majority of these new<br />

hires. A context that makes the show this year<br />

more strategic than ever<br />

Happy reading<br />

The editorial board


SOMMAIRE<br />

007<br />

010<br />

014<br />

018<br />

Le Cescof<br />

Société militaire privée<br />

Simulation<br />

026<br />

034<br />

044<br />

Pôle judiciaire de la<br />

Gendarmerie nationale<br />

Service Santé des Armées<br />

MIRVOG<br />

Numero 18 - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

Edition Privée<br />

LE M.I.F.A est édité par la société LMS CONSULTING<br />

30 rue Edith Cavell - 92411 Courbevoie<br />

Membre de l’association des journalistes de defense (AJD)<br />

Contact : 01 76 72 01 26 - info@mifamag.fr<br />

Journalistes : Damien Durand - Marie-Héléne LEON<br />

PAO & Maquette : Franck JAMY<br />

La reproduction même partielle des textes, photographies, cartes,<br />

publicités publiés dans « M.I.F.A. »<br />

est interdite sans autorisation préalable.<br />

Photo couverture :<br />

© Oleg Zabielin-fotolia<br />

La DICoD<br />

050<br />

056<br />

Remplacement du Famas<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

010<br />

Le CESCOF<br />

l’expertise logistique au service du combattant<br />

C’est un de ces services discrets dans le monde de la Défense,<br />

un de ceux que d’aucuns jugeraient très éloigné du terrain<br />

en apparence, mais qui permet pourtant aux forces armées<br />

françaises la capacité d’action de déploiement qu’on lui connaît.<br />

Le CESCOF – le Centre d’expertise du soutien du combattant et<br />

des forces – basé à Rambouillet, dans les locaux du Service du<br />

commissariat des armées, s’il n’est pas le plus connu des services<br />

de logistique de la Défense n’en est pas moins totalement un<br />

acteur incontournable et expert dans son domaine.<br />

L’encadrement d’une fonction<br />

incontournable : l’habillement<br />

Rattaché aux filières «habillement»<br />

et «soutien de l’homme»,<br />

qui font partie des huit filières<br />

que compte cette entité multiple<br />

qu’est le SCA, le CESCOF est<br />

en premier lieu l’organisme qui<br />

gère l’ensemble de la chaîne de<br />

fourniture des équipements. Une<br />

mission qui s’étend aussi bien de<br />

la conception desdits équipements,<br />

en passant par les achats<br />

et la gestion des marchés des<br />

fournisseurs, jusqu’à l’acheminement<br />

directement aux forces.<br />

Si lorsque l’on entend « habillement<br />

» la première pensée venant<br />

à l’esprit est « uniforme »<br />

ou « treillis », ce qui est effectivement<br />

une des missions du<br />

CESCOF. Mais c’est loin d’être<br />

le seul équipement de conception<br />

gérée par ce service. Le<br />

CESCOF est aussi chargé de la<br />

conception/réalisation/acheminement<br />

de l’ensemble des<br />

vêtements techniques pour les<br />

corps spécifiques (pompiers,<br />

mécanicien), de même que les<br />

tenues de cérémonie, ou des<br />

produits beaucoup plus complexes<br />

comme les combinaisons<br />

de protections contre le risque<br />

radiologique ou bactériologique,<br />

et les « Elements de protection<br />

individuels», les EPI, comme par<br />

exemple les masques, casques<br />

ou gants.<br />

La gestion par le CESCOF de la<br />

filière habillement, en plus d’être<br />

hautement symbolique dans<br />

une institution comme l’armée,


012<br />

permet aussi à plus de 150 entreprises<br />

d’être prestataires des<br />

marchés sur cette mission faisant<br />

appel à des compétences<br />

de pointe. Les trois quarts de ces<br />

fournisseurs sont des PME et<br />

plus de 130, en outre, sont françaises.<br />

La CESCOF est donc le<br />

véritable donneur d’ordre d’une<br />

activité importante générée par<br />

le monde de la Défense,<br />

et que<br />

l’on pense<br />

souvent<br />

en déclin<br />

en<br />

France.<br />

C’est<br />

d o n c<br />

une véritable<br />

opportunité<br />

que le CES-<br />

COF peut offrir<br />

grâce aux 160<br />

à 180 millions<br />

d’euros qui<br />

sont ainsi injectés<br />

dans l’économie du secteur<br />

d’activité via les marchés<br />

publics lancés. Il y en avait ainsi<br />

90 rien que pour l’année 2014.<br />

Ainsi, dans le monde, ce ne sont<br />

pas moins de 1000 personnes<br />

qui travaillent chaque jour à la<br />

fabrication des uniformes et des<br />

treillis de l’armée française, et<br />

des 8000 autres références articles<br />

que fournit le CESCOF.<br />

Un réseau sur tout le territoire<br />

La filière «soutien de l’homme»,<br />

elle, est encore plus vaste et<br />

tout autant stratégique. Elle<br />

peut se résumer par<br />

une ligne directrice<br />

simple : le CES-<br />

COF se<br />

doit de


maintenir, en tout temps, tous lieux et toutes circonstances,<br />

la capacité opérationnelle du soldat grâce à la<br />

satisfaction de ses besoins vitaux. Pour remplir toutes<br />

les facettes de cette missions et parer à toutes les<br />

éventualités, le CESCOF acquiert, gère, stocke, maintient<br />

et ravitaille ou met à disposition des matériels de<br />

projection (comme des tentes, du matériel de cuisine<br />

ou d’hygiène) et des vivres opérationnelles (rations de<br />

combat, eau de boisson conditionnée).<br />

Pour améliorer au maximum ces missions de mise à<br />

disposition de matériel du quotidien du militaire, répondant<br />

aux besoins bases comme aux cas plus exceptionnels,<br />

le Cescof remplit également une fonction<br />

d’expérimentation de tous les matériels relevant de sa<br />

compétence, et a fortiori ceux qu’il a conçu lui-même.<br />

Bien que basé à Rambouillet, le CESCOF exerce la tutelle<br />

fonctionnelle sur plusieurs établissements logistiques<br />

disséminés sur tout le territoire. Dans le détail,<br />

les sites accompagnant les missions du CESCOF sont<br />

les établissements spécialisés du commissariat des<br />

armées d’Angers (pour la production des rations de<br />

combat appuyé par un laboratoire d’analyse des produits<br />

et des composants), de Roanne (pour la formation<br />

des techniciens et l’entretien des matériels de<br />

campagne), de Châtres (Seine-et-Marne)à et de Bergerac<br />

(pour le stockage, la distribution individuelle par<br />

correspondance et collective des effets d’habillement)<br />

et de Mourmelon (pour le stockage et maintenance<br />

des matériels de campement) ; l’établissement logistique<br />

de Portes-lès-Valence (stockage et distribution<br />

des équipements pour l’armée de l’air). A ceux-ci se<br />

rajoutent les groupements de stockage et d’entretien<br />

de Brétigny et de Marseille (servant au stockage, à<br />

l’entretien et à la distribution des équipements destinés<br />

aux opérations).<br />

Chargé de remplir des missions inhérentes à l’activité<br />

militaire, le CESCOF doit également intégrer<br />

constamment dans ses pratiques traditionnelles des<br />

obligations d’amélioration d’une logistique complexe<br />

sur les terrains d’opérations extérieures toujours<br />

plus nombreux, et sur des équipements nécessitant<br />

de faire appel à toute l’expertise des prestataires. Ou<br />

l’art de savoir conjuguer l’exigence des enjeux stratégiques<br />

et les défis de l’innovation.


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

014<br />

Sociétés militaires<br />

privées<br />

Le ministère de la Défense prêt à franchir le<br />

cap de leur reconnaissance<br />

C’est une révolution silencieuse qu’est en train de vivre le monde<br />

de la défense en France. Le ministère réfléchit en effet à une<br />

labellisation des sociétés militaires privées (SMP) françaises. En<br />

apparence l’idée est simple : cette reconnaissance permettra de<br />

distinguer les entreprises du secteur qui effectuent un travail de<br />

qualité et qui peuvent donc avoir l’onction des autorités nationales<br />

de défense. Mais l’idée derrière cette avancée va plus loin :<br />

cette labellisation pourrait lancer le développement accru de la<br />

collaboration des forces de défenses françaises avec des sociétés<br />

militaires privées hexagonales, une pratique sur laquelle pèsent<br />

encore des tabous.<br />

Évolution des mentalités<br />

Après avoir longtemps été défavorable<br />

à cette perspective, le<br />

ministre de la Défense Jean-Yves<br />

Le Drian – qui pourrait cependant<br />

quitter son poste s’il était élu à<br />

la tête de la région Bretagne lors<br />

du scrutin en décembre prochain<br />

– est en train de changer sa position.<br />

Le bras droit du ministre,<br />

l’influent directeur de cabinet<br />

de Jean-Yves Le Drian, Cédric<br />

Lewandowski, est ainsi en faveur<br />

d’une évolution progressive vers<br />

cette reconnaissance. Le Quai<br />

d’Orsay, de son côté, est également<br />

prêt à se convertir petit à<br />

petit aux intérêts d’une telle labellisation,<br />

y voyant le moyen de<br />

réduire le coût de ses opérations<br />

extérieures. Le ministère est<br />

d’ailleurs en train de rédiger un<br />

rapport, confié au général Thierry<br />

Caspar-Fille-Lambie, inspecteur<br />

général de l’armée de l’air, pour<br />

faire des propositions concrètes<br />

définissant les contours de cette<br />

future labellisation.<br />

La question de la reconnaissance<br />

officielle ne date pas de <strong>2015</strong>. Elle<br />

est revenue dans les discussions<br />

au premier plan politique depuis<br />

2012 avec la remise à la commission<br />

de la défense de l’Assemblée<br />

nationale d’un rapport rédigé par<br />

les députés du Finistère Christian<br />

Robert (UMP, ne s’est pas représenté<br />

en 2012) et de la Charente<br />

Jean-Claude Viollet (PS, qui s’est


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

016<br />

également retiré en 2012). Ce<br />

rapport se montrait favorable à<br />

une évolution de la législation à<br />

l’encontre des SMP, que l’on peut<br />

appeler également ESSD (Entreprises<br />

de service de sécurité et<br />

de défense), et a même ouvert<br />

la voix à une « demi-reconnaissance<br />

» via le Conseil national<br />

des activités privées de sécurité<br />

(Cnaps). Cet organisme peut dorénavant<br />

délivrer des autorisations<br />

d’exercer aux SMP dans le<br />

cadre de la protection des navires<br />

face aux dangers de la piraterie<br />

dans certaines régions sensibles.<br />

Une telle labellisation entraînerait<br />

une évolution de l’interprétation<br />

de la loi de 2003 qui pénalise<br />

les activités pouvant s’apparenter<br />

à du mercenariat. Législation qui<br />

faisait notamment l’intense d’un<br />

lobbying important pour l’assouplir,<br />

regroupant les principaux<br />

acteurs hexagonaux (Geos, Gallice,<br />

Amaranate…) au sein du<br />

Club des entreprises françaises<br />

de sûreté à l’international (Cefsi).<br />

« La labellisation est une précaution<br />

»<br />

Pourquoi cette évolution ? Que<br />

peut apporter aux capacités de<br />

défense française pourtant déjà<br />

importantes de faire appel de la<br />

sorte à des sociétés militaires<br />

privées « reconnues » ? La position<br />

du Quai d’Orsay est claire :<br />

la sous-traitance à des SMP de<br />

certaines missions assurées<br />

jusque-là par les forces de défense<br />

traditionnelles est moins<br />

coûteuse pour le budget de la<br />

défense (et donc les comptes<br />

publics) qu’une prise en charge<br />

intégrale par les personnels des<br />

armées. Les SMP ont fait leur<br />

preuve dans plusieurs domaines,<br />

déjà soulignés par le rapport<br />

parlementaire et les études des<br />

observateurs travaillant sur les<br />

questions militaires.<br />

Premier domaine : la sécurité<br />

(notamment maritime et la<br />

protection rapprochée des personnes)<br />

ce qui inclut également<br />

les missions de déminage souvent<br />

longues et coûteuses.<br />

Second secteur : la formation.<br />

Les SMP françaises sont déjà<br />

largement impliquées dans le<br />

domaine auprès des Casques<br />

bleus africains. La formation,<br />

des contrats souvent longs et<br />

rentables pour les entreprises<br />

de sécurité, est un domaine pouvant<br />

aller de l’enseignement des<br />

normes onusiennes d’intervention<br />

à de véritable mise en situation<br />

de combats aériens, les plus<br />

grosses compagnies américaines<br />

possédant leur propre flotte de<br />

drones.<br />

Troisième domaine : la logistique.<br />

L’armée française est particulièrement<br />

demandeuse de ce type<br />

de services, elle dont les terrains<br />

d’intervention ou de présence,<br />

nombreux, sont en outre souvent<br />

difficiles d’accès, de l’Afrique<br />

subsaharienne au Pacifique. Les<br />

SMP sont également présentes<br />

dans le champ de la maintenance<br />

des équipements militaires, du<br />

soutien médical (domaine où les<br />

armées françaises sont très performantes<br />

et recourent peu, pour<br />

le coup, à une aide extérieure), ou<br />

dans l’appui militaire aux forces<br />

de maintien de la paix. Dernier domaine<br />

enfin, et pas des moindre :<br />

le renseignement. Question sensible<br />

pour l’armée française qui<br />

manque encore de drones pour<br />

ses missions de recherche d’informations<br />

sur le terrain. Or les<br />

SMP françaises sont également<br />

peu équipées, à l’inverses des sociétés<br />

américaines. De là à faire<br />

appel à leurs services ? Se pose<br />

alors la question sensible de la<br />

souveraineté nationale.<br />

Mais si les SMP possèdent déjà<br />

ces compétences, pourquoi alors<br />

les labelliser ? Pour Philippe<br />

Chapleau, journaliste spécialiste<br />

des question liées à la privatisation<br />

de la défense, le gouvernement<br />

cherche surtout à traiter<br />

avec des entreprises fiables :<br />

« La labellisation est une précaution<br />

pour avoir des prestations<br />

conformes au contrat. Les<br />

troupes ne doivent pas être en<br />

danger sur le terrain à cause<br />

d’une défaillance du prestataire »<br />

devine-t-il, expliquant que ce<br />

futur label peut pousser à la rationalisation<br />

de l’offre : « l’État<br />

connaît les faiblesses au niveau<br />

français. Il a une volonté de pousser<br />

les ESSD françaises à se regrouper<br />

pour améliorer les services<br />

offerts ».<br />

Le mouvement semble maintenant<br />

inexorable, bien que les modalités<br />

précises de la labellisation<br />

ne sont pas encore complètement<br />

connues. Mais le ministère a<br />

franchi le pas du blocage culturel<br />

qui assimile le recours à des sociétés<br />

militaires privées comme<br />

étant une version « présentable<br />

» d’une pratique peu glorieuse, le<br />

mercenariat. Charge maintenant<br />

à Jean-Yves Le Drian et à son<br />

équipe de délimiter les contours<br />

du recours à des SMP labellisées<br />

pour éviter le principal risque<br />

constaté à l’étranger, dans les<br />

armées qui ont déjà recours à ce<br />

type d’entreprises : la perte de la<br />

compétence. En effet, le risque<br />

de l’externalisation pour, à court<br />

terme, obtenir de meilleurs résultats<br />

sur les opérations, est<br />

l’absence de formation des personnels<br />

militaires qui, se reposant<br />

trop sur le « sous-traitant »,<br />

voient leur champ d’expertise<br />

se réduire. Une perspective qui<br />

n’a rien de fantaisiste et qui se<br />

constate y compris dans l’armée<br />

américaine. C’est ce qu’a<br />

pu constater Philippe Chapleau :<br />

« Aux États-Unis, on s’est largement<br />

reposé sur des sociétés<br />

extérieures expertes pour les<br />

questions de déminage. Une entreprise<br />

française comme Geomines<br />

est d’ailleurs experte dans<br />

ce domaine. Mais l’armée américaine<br />

a fini par en délaisser la<br />

formation dans le domaine. Résultat<br />

: malgré son potentiel général,<br />

cette armée n’a plus vrai<br />

de compétence sur le domaine du<br />

déminage ». La défense française<br />

est prévenue !<br />

Damien Durand


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

018<br />

SIMULATION<br />

De fausses armes pour un vrai entraînement<br />

Les armées françaises et étrangères, ainsi que les forces de<br />

police et de sécurité, font de plus en plus appel à la simulation.<br />

Gain de temps, faible coût, sécurité… les arguments ne manquent<br />

pas pour louer la simulation. Parmi les nombreuses formes de<br />

simulation, les armes démilitarisées et factices occupent une<br />

place de choix.<br />

Trois grandes formes de simulation<br />

sont pratiquées par<br />

les armées. La simulation<br />

constructive, qui s’appuie sur<br />

l’intelligence artificielle pour<br />

appliquer la doctrine de l’élément<br />

simulé. La simulation<br />

virtuelle, où la plupart des acteurs<br />

sont animés par les entraînés,<br />

les automates réduits<br />

au maximum, le matériel et<br />

l’environnement simulés. Et, la<br />

simulation instrumentée. Dans<br />

cette dernière forme, les personnels,<br />

les matériels, et l’environnement<br />

sont réels. Seuls<br />

les effets des armes sont simulés.<br />

C’est dans ce cadre que les<br />

armes démilitarisées et factices<br />

occupent toute leur place.<br />

Qu’il s’agisse de services de protection<br />

ou de sécurité, d’unités<br />

de police ou de gendarmerie,<br />

de forces spéciales et d’unités<br />

militaires, les armes démilitarisées<br />

et factices s’imposent<br />

grâce à leur polyvalence. Elles<br />

permettent un entraînement<br />

qui a toutes les apparences des<br />

conditions réelles tout en assurant<br />

un faible coût, une sécurité<br />

renforcée, une facilité et une<br />

rapidité d’emploi.<br />

Dans les entraînements ordinaires,<br />

les unités utilisent<br />

de vraies armes, tirant des<br />

balles à blanc ou parfois des<br />

balles réelles, avec toutes les<br />

contraintes qui vont avec, notamment<br />

en termes d’emploi,<br />

de risques, de sécurité, et de<br />

coût des munitions. Peu à peu,<br />

ces contraintes sont devenues<br />

suffisamment importantes<br />

pour qu’il soit étudié d’autres<br />

possibilités d’entraînement.<br />

L’apparition de la simulation<br />

concomitamment à celle<br />

d’armes factices a permis de<br />

penser l’entraînement autrement.<br />

Offrant un apprentissage de<br />

qualité, dans les meilleures


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />

020<br />

conditions possible, tout en diminuant<br />

tous les risques (de<br />

blessure, de létalité, ainsi que<br />

de coût), les armes factices se<br />

sont imposées. Elles sont aujourd’hui<br />

utilisées dans l’entrainement<br />

au combat.<br />

Des armes démilitarisées…<br />

Au 3e Régiment du Génie,<br />

les Famas démilitarisés permettent<br />

un entraînement au<br />

combat et un aguerrissement<br />

à moindre coût. Deux sections<br />

sont équipées, soit cinquante<br />

soldats. Les Famas démilitarisés<br />

disposent d’une signalétique<br />

particulière afin de ne pas<br />

les confondre avec les vraies<br />

armes. Même poids, même<br />

couleur, même encombrement,<br />

ce sont les Famas démilitarisés<br />

qui sont choisis pour l’aguerrissement,<br />

l’entraînement au<br />

combat dans des situations où<br />

les vraies armes pourraient subir<br />

des dommages. Le 13e Régiment<br />

du Génie est également<br />

équipé de Famas démilitarisés,<br />

offrant les mêmes avantages.<br />

Nombreuses sont les unités<br />

qui choisissent d’utiliser, à certains<br />

moments de l’entrainement<br />

des soldats ainsi que pour<br />

les périodes d’aguerrissement,<br />

les armes démilitarisées.<br />

… aux armes factices<br />

Mais l’originalité de la simulation<br />

instrumentée se révèle<br />

surtout avec les armes factices,<br />

notamment à billes. Ce<br />

type d’arme offre une grande<br />

variété d’emploi. Il s’agit de répliques<br />

d’armes réelles et existantes,<br />

mais tirant des billes de<br />

plastique ou d’acier. Les systèmes<br />

sont variés.<br />

Il en existe principalement<br />

trois.<br />

• Les modèles manuels<br />

qui se chargent et tirent au<br />

coup par coup. Ils sont particulièrement<br />

bien adaptés pour la<br />

familiarisation avec une arme,<br />

l’entraînement aux manipulations,<br />

le combat rapproché ou<br />

encore les exercices de désarmement.<br />

• Les modèles électriques<br />

qui fonctionnent grâce à une<br />

batterie et une boite d’engrenages.<br />

Avec un mode de tir<br />

coup par coup et rafales de 800<br />

coups par minute, ces modèles<br />

sont tout en métal et avec des<br />

chargeurs de capacité réelle.<br />

• Les modèles à gaz qui<br />

utilisent deux types de propulsant,<br />

le CO 2 ou un mélange de<br />

gaz non toxique. Ces répliques<br />

peuvent être blowback, le gaz<br />

permettant de propulser la<br />

bille, de faire reculer la culasse<br />

et simuler le fonctionnement<br />

d’une vraie arme. Leur mode<br />

de tir est semi-automatique et<br />

tout automatique.<br />

C’est la société Spartan import<br />

military department, qui<br />

est aujourd’hui leader mondial<br />

dans les solutions d’entrainement<br />

airsoft. Elle détient les<br />

licences mondiales exclusives<br />

des marques Glock, Colt, Smith<br />

& Wesson, Famas, Sig Sauer,<br />

ou encore FN Herstal, parmi<br />

les plus connues. Ces répliques<br />

sous licence officielle tirent<br />

des projectiles ronds de 6mm<br />

de diamètre avec une énergie<br />

inférieure à 2 joules. Ces mo-<br />

© 13e RG


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />

022<br />

dèles sont identiques aux vraies<br />

armes tant au niveau du poids<br />

que de la taille. Les avantages<br />

sont nombreux. Hugo Brugière,<br />

directeur de Spartan import<br />

military department, explique :<br />

«Il y a bien sûr un avantage financier,<br />

puisque le coût pour<br />

un tir est réduit. Par exemple,<br />

dans le cas de billes avec gaz,<br />

le tir ne dépasse pas un coût de<br />

0,004 euro. Le tir avec ce type<br />

d’arme permet de reproduire<br />

la même gestuelle que sur des<br />

armes réelles et donc offre un<br />

entraînement en toute sécurité.<br />

De plus, la mise en œuvre<br />

est très rapide et opérationnelle<br />

dans tous les environnements,<br />

évitant de détériorer les<br />

structures.»<br />

L’absence de besoin de protection<br />

auditive facilite la communication<br />

pendant l’entrainement<br />

entre l’instructeur et les<br />

élèves. Seule une protection<br />

oculaire est nécessaire.<br />

Service De La Protection<br />

Les précurseurs !<br />

Le Service De La Protection,<br />

anciennement nommé Service<br />

de Protection des Hautes<br />

Personnalités, a en charge la<br />

protection rapprochée des personnalités.<br />

Ce service a mis en<br />

place l’entraînement avec des<br />

répliques d’armes à billes au<br />

début des années 2000, initié<br />

notamment par le groupe d’appui<br />

(GAHP), en charge de personnalités<br />

très sensibles, puis<br />

par le bureau formation et le<br />

GSPR (Groupe de Sécurité de<br />

la Présidence de la République,<br />

appartenant au SDLP).<br />

L’actuel commandant Christian<br />

qui a mis en place ce moyen<br />

d’entraînement témoigne :<br />

«Nous avions besoin de nous<br />

entraîner dans les conditions<br />

les plus proches possible de la<br />

réalité, car étant au contact de<br />

personnalités sensibles, l’excellence<br />

de l’entraînement doit<br />

toujours être recherchée. L’utilisation<br />

de répliques d’armes à<br />

billes permet à la fois un réalisme<br />

dans les entraînements<br />

en force-to-force, et une mise<br />

en œuvre très simple et rapide,<br />

contrairement à d’autres<br />

systèmes plus lourds d’emploi.<br />

Cela permet également<br />

de s’entraîner au tir grâce à<br />

des scénarios que nous avons<br />

créés sous la forme de simulateur,<br />

en utilisant la vidéo-projection.»<br />

Le «softair» comme il est aussi<br />

Dans le cadre du développement<br />

global de la simulation,<br />

les armes factices et démilitarisées<br />

disposent d’importantes<br />

perspectives d’avenir.<br />

On devrait les retrouver de plus<br />

en plus nombreuses, pour les<br />

entraînements au sein des armées<br />

et des unités de sécurité.<br />

Marie Helene Leon<br />

appelé, sert à la Présidence et<br />

au SDLP à la fois pour la formation<br />

initiale et pour la formation<br />

continue, et utilise autant<br />

des répliques d’armes de<br />

poings (Glock, par exemple)<br />

que des répliques d’armes<br />

d’épaules (Kalashnikov, P90 de<br />

la FN Herstal, etc.).<br />

«L’entraînement grâce aux répliques<br />

est aujourd’hui ancré<br />

dans nos pratiques de formation<br />

et il est vrai que plusieurs<br />

autres unités sont venues<br />

prendre exemple sur ce que<br />

nous avons fait pour, à leur<br />

tour, mettre cela en place»,<br />

conclut le commandant Christian.


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

024<br />

Entretien avec<br />

Hugo Brugière<br />

Directeur de Spartan Imports Military<br />

Department<br />

Hugo Brugière est directeur de Spartan Imports Military<br />

Department, leader mondial dans les solutions d’entrainement<br />

airsoft. La société a développé une réelle expertise pour les forces<br />

armées et les forces de sécurité alliant réalisme de l’entraînement<br />

et maîtrise des coûts. Il revient pour MifaMag sur ce marché en<br />

plein essor.<br />

Question MifaMag : Le marché<br />

de la simulation et des armes<br />

factices se développe fortement.<br />

Comment expliquez-vous<br />

cet important développement ?<br />

D’après vous quels sont les facteurs<br />

favorisant cette croissance ?<br />

Hugo Brugière : L’airsoft est aujourd’hui<br />

le moyen d’entraînement<br />

qui remet tout le monde<br />

d’accord : les instructeurs, les<br />

payeurs et bien sûr les utilisateurs.<br />

Jusqu’à maintenant les<br />

forces armées avaient pour s’entrainer<br />

plusieurs moyens, tous<br />

imparfaits. La balle à blanc ne<br />

créait pas d’impacts et la Simunition<br />

était trop chère (0,5 euro par<br />

tir contre 0,003 avec une réplique<br />

airsoft). Ne parlons même pas du<br />

blue gun dont l’intérêt est très limité.<br />

Face à cela nous sommes<br />

arrivés avec un produit qui permet<br />

de s’entraîner avec une réelle<br />

notion de sanction (l’impact de la<br />

bille), à moindre coût et en pouvant<br />

« driller » la même gestuelle<br />

qu’avec une arme réelle, ce qui<br />

était par exemple le problème<br />

du paintball. Ce que l’on attend<br />

d’un militaire qui s’entraine, c’est<br />

que l’arme devienne petit à petit<br />

le prolongement de lui-même<br />

et qu’il intériorise l’utilisation de<br />

l’arme. Tout cela, l’airsoft le permet.<br />

Q : Quels types de clients peuvent<br />

se doter de telles armes et pour<br />

quels emplois ?<br />

H.B : Nous fournissons exclusivement<br />

les forces armées, les<br />

forces de sécurité et les sociétés<br />

de sécurité privée. Nos produits<br />

ressemblent à ceux que l’on peut<br />

trouver sur le marché grand public<br />

de l’airsoft, mais la version<br />

que nous proposons est « militarisée<br />

» c’est-à-dire créée et renforcée<br />

pour une utilisation spécifique<br />

en milieu professionnel. Sur<br />

les usages ils sont très larges :<br />

depuis le drill des modules d’apprentissage<br />

au tir sur une arme<br />

avant de passer sur un pas de tir,<br />

à l’utilisation pour faire du « force<br />

to force » en passant par l’utilisation<br />

en milieu urbain fermé<br />

(bâtiments...). La seule limite est<br />

l’imagination des instructeurs !<br />

Q : En quoi les modalités d’utilisation<br />

se rapprochent-elles des<br />

armes réelles ?<br />

H.B : Nos répliques sont conçues<br />

sur la base des plans des armes<br />

réelles et possèdent les mêmes<br />

caractéristiques et les mêmes<br />

fonctionnalités. Ce ne sont pas<br />

que des répliques dans la forme,<br />

mais bien des répliques dans<br />

le fonctionnement et c’est une<br />

condition essentielle à notre succès.<br />

Un militaire qui utilise nos<br />

répliques ne doit pas à avoir à<br />

faire la différence dans l’utilisation<br />

d’une arme réelle et de sa<br />

réplique. Si vous regardez par<br />

exemple nos Glock, ils ont été développés<br />

en étroite collaboration<br />

avec les équipes de Glock qui ont<br />

validé chaque étape du processus.<br />

Q : Comment envisagez-vous<br />

l’avenir de ce type d’outils ?<br />

H.B : Superbement bien ! Où que<br />

l’on regarde dans le monde, les<br />

armées et les forces de sécurité<br />

sont en manque de moyens financiers<br />

ou à tout le moins dans une<br />

optique de réduction et d’attention<br />

portée aux deniers publics.<br />

L’utilisation de l’airsoft pousse<br />

le réalisme de l’entraînement<br />

comme jamais auparavant, mais<br />

en plus de cela, il diminue considérablement<br />

la facture de l’entrainement<br />

puisqu’avec le coût<br />

par tir d’une cartouche plastique,<br />

vous pouvez tirer 130 billes !<br />

Le marché est en immense progression,<br />

et ce n’est que le début.


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

026<br />

Pôle judiciaire de la<br />

Gendarmerie nationale<br />

Les experts de la lutte contre la criminalité<br />

Le travail de recherche est<br />

pluridisciplinaire.<br />

© Sirpa Gendarmerie<br />

Après Rosny-Sous-Bois, le Pôle judiciaire de la Gendarmerie<br />

nationale (PJGN) vient de s’installer à Cergy-Pontoise, dans le<br />

département du Val-d’Oise, en banlieue parisienne. La création<br />

de ce pôle judiciaire marque une étape historique pour la<br />

Gendarmerie nationale, avec le développement des activités<br />

scientifiques et techniques de l’Institut de recherche criminelle,<br />

du Service central de renseignement criminel, et du Centre de<br />

lutte contre les criminalités numériques.<br />

Le Pôle judiciaire de la Gendarmerie<br />

nationale a été créé afin<br />

de répondre à un triple enjeu.<br />

D’abord, celui de l’évolution de<br />

la délinquance et de la criminalité,<br />

car les activités criminelles<br />

sont multiples, et leurs auteurs<br />

sont de plus en plus mobiles. Il<br />

fallait aussi prendre en compte<br />

l’impact des groupes criminels<br />

organisés, et la déclinaison numérique<br />

fréquente de la plupart<br />

des modes opératoires. Le<br />

second enjeu, également d’importance,<br />

était la nécessité de<br />

pouvoir prendre en charge, sous<br />

le signe de l’urgence et quelles<br />

que soient les conditions, des<br />

situations d’une gravité exceptionnelle<br />

par leur ampleur ou la<br />

violence déployée. Enfin, le troisième<br />

enjeu se justifiait par l’accélération<br />

des progrès scientifiques<br />

et technologiques offrant<br />

des potentialités nouvelles en<br />

matières de preuve. Il devenait<br />

donc absolument nécessaire de<br />

mobiliser et coordonner l’ensemble<br />

des disciplines criminalistiques.<br />

De ce fait, la Gendarmerie nationale<br />

a adapté son dispositif pour<br />

intégrer la dimension stratégique<br />

et contribuer à la réponse<br />

du ministère dans la lutte contre<br />

la délinquance, donnant naissance<br />

au Pôle judiciaire, dont les<br />

locaux ont été inaugurés au printemps<br />

<strong>2015</strong>.<br />

Un laboratoire de pointe pluridisciplinaire<br />

Ce laboratoire couvre sur un<br />

même site l’ensemble du spectre<br />

de la criminalistique et de la médecine<br />

légale, en mesure d’intervenir<br />

en tous lieux et toutes<br />

circonstances et contribuant


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale<br />

028<br />

au pilotage de la chaine criminalistique.<br />

Il garantit des synergies<br />

dans les domaines relevant de la<br />

physique-chimie, de l’ingénierie<br />

numérique, de la médecine légale,<br />

de l’identification humaine,<br />

et de la biologie génétique. Ses<br />

chefs de départements sont à la<br />

fois gendarmes et scientifiques de<br />

formation, dotés d’une expérience<br />

opérationnelle en unité. Sa capacité<br />

d’intervention sur les théâtres<br />

d’opération est large, en France,<br />

à l’étranger, et dans des conditions<br />

dégradées, comme lors d’un<br />

crash aérien ou d’un tsunami, par<br />

exemple. Ce laboratoire constitue<br />

un support scientifique indispensable<br />

au pilotage de l’ensemble<br />

de la chaîne criminalistique de la<br />

Gendarmerie nationale s’appuyant<br />

sur les cent plateaux techniques<br />

départementaux, métropolitains<br />

et ultra marins, avec quelque 500<br />

techniciens en identification criminelle,<br />

et 6800 techniciens de proximité.<br />

Développer une analyse innovante<br />

des données<br />

Il s’agit du développement d’une<br />

analyse de la masse de données<br />

recueillies par les unités et services<br />

sur l’ensemble du territoire<br />

pour mieux piloter en retour l’action<br />

opérationnelle et anticiper<br />

les menaces. Ce développement<br />

se concrétise par la création du<br />

Service central de renseignement<br />

criminel. Avec un réseau de capteurs<br />

sur l’ensemble du territoire<br />

(plus de 3600 unités territoriales<br />

spécialisées), des moyens de rapprochement<br />

et d’analyse dans une<br />

chaîne intégrée, des finalités multiples<br />

répondant aux besoins des<br />

unités ou des autorités d’emploi,<br />

ces nouvelles méthodes d’exploitation<br />

des données permettent<br />

d’orienter l’action opérationnelle.<br />

Lutter contre la cybercriminalité<br />

Pour répondre au développement<br />

de la délinquance utilisant les réseaux,<br />

les capacités d’investigations<br />

en matière de cybercriminalité<br />

sont renforcées. Le Centre de<br />

lutte contre les criminalités numériques<br />

(C3N) est destiné à ré-<br />

Les analyses les plus poussées sont<br />

désormais possibles.<br />

© Sirpa Gendarmerie


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale<br />

030<br />

Le recueil du maximum<br />

d'informations au service de la vérité.<br />

© Sirpa Gendarmerie<br />

pondre à ces nouveaux risques.<br />

Il anime et pilote le réseau Cybergend<br />

comprenant 2000 gendarmes<br />

spécialisés dans les<br />

unités territoriales, et contribue<br />

directement au plan d’action ministériel<br />

piloté par le préfet cyber.<br />

L’Institut de recherche criminelle<br />

La contribution à l’identification<br />

et au traitement des phénomènes<br />

criminels avec le rapprochement<br />

du renseignement<br />

criminel et de la criminalistique,<br />

s’inscrit dans l’appui des unités<br />

et services du ministère de l’Intérieur.<br />

L’Institut de recherche<br />

criminelle de la Gendarmerie<br />

nationale (IRCGN) est fréquemment<br />

saisi pour des enquêtes<br />

conduites par des services de la<br />

police nationale. Il a d’ailleurs<br />

développé une capacité inédite<br />

de rapprochement sur les données<br />

afin d’identifier des phénomènes<br />

ou des faits graves à partir<br />

de signaux faibles, d’indiquer<br />

aux unités des orientations d’enquête,<br />

de favoriser l’optimisation<br />

des moyens opérationnels, et de<br />

dégager des analyses de niveau<br />

stratégique.<br />

Avec ce Pôle judiciaire, la Gendarmerie<br />

nationale répond aux<br />

besoins qui correspondent à ses<br />

missions traditionnelles tout en<br />

intégrant les nouveaux risques<br />

Nouveaux bâtiments.<br />

© Sirpa Gendarmerie<br />

portés par l’arrivée du numérique.<br />

On le voit, c’est toute une<br />

construction décisive de la modernisation<br />

du ministère qui<br />

s’édifie, dans les domaines de<br />

la criminalistique, du renseignement<br />

criminel, et de la lutte<br />

contre les criminalités numériques,<br />

avec la Gendarmerie en<br />

pôle position.<br />

Marie Helene Leon


H 2 O<br />

4 Questions pour mieux connaître H 2 O<br />

033<br />

MIFA : Présentez nous la société H 2 O.<br />

H 2 O : La SARL H 2 O est une PME indépendante qui<br />

fête cette année son 15ième anniversaire. Nous<br />

sommes spécialisés dans la production d’eaux<br />

potables, le traitement des eaux usées et des<br />

déchets spéciaux pour collectivités, industriels et<br />

militaires en France comme à l’étranger.<br />

MIFA : Précisez nous vos champs de compétences<br />

dans le domaine militaire.<br />

H 2 O : Nous pouvons intervenir partout dans le<br />

monde, du début à la fin d’un projet par la réalisation<br />

de schéma directeur, la construction d’unité<br />

de production d’eaux potables, de traitement<br />

d’eaux usées, la maintenance et l’exploitation<br />

de ces unités. Pour cela nous avons développé<br />

des procédés adaptés (ultra filtration, osmose<br />

inverse, traitement biologique, etc.) à l’ensemble<br />

des besoins en eaux des militaires. Ce sont pour<br />

la plupart des unités mobiles containerisées<br />

rapidement déployables aux quatre coins du globe.<br />

MIFA : Sur quels théâtres d’opérations extérieures<br />

intervenez vous ?<br />

H 2 O : Nous sommes depuis 2004 au KOSOVO sur<br />

l’ensemble des camps et plus recemment au TCHAD<br />

au MALI et en RCA.<br />

MIFA : Quel sont vos objectifs de développement ?<br />

H 2 O : Nous souhaitons continuer de nous développer<br />

sur ces différents théâtres ainsi que sur d’autres<br />

théâtres d’opération dans le domaine de nos<br />

compétences. Par ailleurs nous développons de<br />

nouvelles unités mobiles containerisées adaptés à<br />

l’ensemble des besoins militaires.<br />

107 bis avenue de Verdun<br />

33700 Libourne<br />

Tel : + (33) 6 86 26 10 74<br />

E-mail : info@sarl-h2o.fr


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

034<br />

Service de Santé<br />

des Armées<br />

«Le SSA, comme toutes les autres armées,<br />

directions et services, a dû se conformer aux<br />

prescriptions budgétaires qui s’appliquent à la<br />

Défense»<br />

Un an et demi après sa première présentation, le projet «SSA<br />

2020» qui doit servir de fil directeur à l’organisation nationale des<br />

services sanitaires dans les armées françaises rentre en phase de<br />

réalisation. Une nécessaire évolution pour un service faisant face<br />

à une évolution notable de ses enjeux, comme il en des même<br />

également dans le monde civil, tout en gardant la spécificité de<br />

sa mission, complexe et multiple. Le MIFA vous propose l’analyse<br />

de Hervé Foehrenbach, le médecin chef des services du SSA sur<br />

les grandes orientations, les enjeux, et la délicate question de la<br />

réorganisation de la carte hospitalière militaire.<br />

Question MifaMag : Pouvez-vous<br />

nous expliquer les tenants et<br />

les aboutissants du projet «SSA<br />

2020» qui a été dévoilé en décembre<br />

dernier ? A quels besoins<br />

correspond-il ?<br />

Hervé Foehrenbach : Le SSA<br />

est un service dont le caractère<br />

opérationnel est avéré et<br />

reconnu. Il conduit toutefois<br />

son activité sous très forte<br />

tension du fait des évolutions<br />

au sein de son environnement,<br />

à la fois défense et santé. Le<br />

contexte militaire actuel est<br />

celui d’une charge opérationnelle<br />

très importante et de<br />

contraintes non moins importantes<br />

sur les ressources, humaines<br />

et financières, même<br />

si la révision récente de la loi<br />

de programmation militaire a<br />

permis une meilleure adéquation<br />

des moyens aux missions


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />

036<br />

des armées. Les évolutions du<br />

monde de la santé sont aussi<br />

importantes avec un projet<br />

de loi de santé en cours<br />

de discussion parlementaire,<br />

fondée sur une nouvelle stratégie<br />

nationale de santé publiée<br />

en 2013. Parmi les mesures<br />

susceptibles d’avoir des<br />

conséquences directes sur le<br />

fonctionnement du SSA, on<br />

peut citer des modifications<br />

substantielles dans les modes<br />

de coopération entre établissements<br />

de santé et une territorialisation<br />

accrue de l’ensemble<br />

du système de santé.<br />

Enfin, il convient de rappeler<br />

l’évolution de la société avec<br />

des exigences accrues vis-àvis<br />

des structures sanitaires,<br />

tant du point de vue des patients,<br />

en attente d’une qualité<br />

et d’une sécurité accrues des<br />

prestations, que des personnels<br />

de santé, à la recherche<br />

d’une cohérence entre épanouissement<br />

professionnel et<br />

vie personnelle.<br />

Le besoin fondamental du<br />

Service est donc de préserver<br />

son aptitude opérationnelle,<br />

faite de compétences techniques,<br />

acquises lors de la<br />

pratique effectuée en métropole<br />

en collaboration étroite<br />

avec les structures civiles de<br />

santé, combinées à des compétences<br />

militaires propres,<br />

issues d’une préparation opérationnelle<br />

continue et d’une<br />

formation spécifique aux milieux,<br />

parfois extrêmes, au<br />

sein desquels évoluent les<br />

forces armées.<br />

La préservation de cette aptitude<br />

opérationnelle est un<br />

impératif car le soutien santé<br />

des forces armées en opérations<br />

est un domaine de compétences<br />

uniques du SSA. En<br />

effet, aucun autre système<br />

de santé n’est capable, à la<br />

fois, de projeter des personnels<br />

avec, dans certains cas,<br />

un très court préavis lors<br />

d’une entrée en premier sur<br />

un théâtre d’opérations, et de<br />

leur demander de pratiquer<br />

des actes techniques potentiellement<br />

complexes, en situation<br />

isolée, difficile voire<br />

hostile.<br />

De telles aptitudes trouvent à<br />

être employées dans d’autres<br />

circonstances, celles des<br />

crises sanitaires par exemple.<br />

L’exemple de la récente crise<br />

Ebola en est une illustration<br />

remarquable tant pour l’organisation<br />

et la mise en œuvre<br />

du centre de traitement des<br />

soignants conçu de novo et<br />

installé à Conakry en Guinée<br />

que pour la prise en charge<br />

en métropole de malades rapatriés<br />

et hospitalisés à l’HIA<br />

Bégin. Cette implication du<br />

SSA dans la résolution de crise<br />

sanitaire constitue un mode<br />

de valorisation de son expertise<br />

acquise sur les théâtres<br />

d’opérations extérieures et a<br />

été prévue par le Livre Blanc<br />

sur la Défense et la Sécurité<br />

Nationale de 2013.<br />

Cette spécificité opérationnelle<br />

concerne en premier lieu<br />

les professionnels de santé,<br />

praticiens et paramédicaux,<br />

relevant de spécialités projetables<br />

mais en raison d’un impératif<br />

de cohérence interne<br />

au SSA, la totalité des personnels,<br />

militaires et civils,<br />

doivent prendre conscience de<br />

leur contribution individuelle<br />

à l’activité opérationnelle du<br />

Service. C’est dans cet esprit<br />

que l’application du principe<br />

de concentration sur la mission<br />

opérationnelle a conduit<br />

à transférer progressivement<br />

chez les partenaires civils les<br />

activités ayant le moins de relation<br />

directe avec le domaine<br />

opérationnel.<br />

Au total, il est doit être compris<br />

que l’ensemble du modèle<br />

est aligné avec cette finalité<br />

opérationnelle qui a constitué<br />

le seul critère de validation<br />

des éléments retenus.<br />

Question MifaMag : Comment le<br />

service de santé des armées traverse-t-il<br />

le tumulte budgétaire<br />

du moment ? Avez-vous du faire<br />

des choix budgétaires compliqués<br />

? Lesquels ?<br />

H.F. : Le SSA, comme toutes<br />

les autres armées, directions<br />

et services, a dû se conformer<br />

aux prescriptions budgétaires<br />

qui s’appliquent à la Défense.<br />

Ces contraintes pèsent sur<br />

toutes les ressources, humaines<br />

et financières, ces<br />

dernières concernant l’infrastructure,<br />

l’équipement et<br />

le fonctionnement.<br />

Les choix effectués ont été,<br />

en définitive, plus de nature<br />

fonctionnelle que budgétaire<br />

même le modèle qui en résulte<br />

est conforme aux impératifs<br />

d’économie. SSA 2020<br />

est construit de telle manière<br />

que les contraintes budgétaires<br />

soient structurellement<br />

prises en compte, grâce<br />

à une adaptation stricte aux<br />

besoins des forces armées.<br />

Il en a résulté, notamment,<br />

une réduction significative de<br />

la composante hospitalière,<br />

intervenant majoritairement<br />

au profit des populations civiles<br />

du territoire d’implantation<br />

des hôpitaux et beaucoup<br />

moins à celui des forces armées.<br />

A l’inverse, le modèle<br />

a prévu un développement de<br />

la médecine des forces qui va<br />

disposer de moyens accrus.<br />

Le Service<br />

de santé des<br />

armées en<br />

chiffres<br />

- 1800 médecins<br />

- 4500 paramédicaux<br />

- 170 pharmaciens<br />

- 70 vétérinaires<br />

- 45 chirurgiens-dentistes<br />

- 2900 réservistes<br />

- 5000 civils<br />

- 60.000 consultations médicales<br />

- 2000 interventions chirurgicales<br />

- 900 évacuations sur le terrain


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />

038<br />

Ceci représente un témoignage<br />

du rééquilibrage entre<br />

les composantes du SSA inclus<br />

dans le modèle et exprimant<br />

de façon claire sa vocation<br />

opérationnelle.<br />

A titre d’exemple, si la fermeture<br />

de la maternité de l’HIA<br />

Bégin a été vécue durement,<br />

elle correspond plus à une<br />

application du principe de<br />

concentration des activités du<br />

SSA sur sa mission opérationnelle<br />

qu’à un choix budgétaire<br />

exclusif.<br />

Cependant, d’autres choix ont<br />

néanmoins procédé, au moins<br />

en partie, d’impératifs budgétaires.<br />

Ainsi en est-il de la<br />

décision de fermeture de l’HIA<br />

du Val-de-Grâce dont la rénovation<br />

ne pouvait être financée<br />

sans conséquences majeures<br />

pour le SSA. Toutefois,<br />

l’argument budgétaire ne doit<br />

pas être considéré comme la<br />

seule justification de cette décision.<br />

Une mention peut être faite<br />

ici de la démarche volontariste<br />

de valorisation des productions<br />

et des savoir-faire<br />

du SSA. Celle-ci s’inscrit dans<br />

une démarche de conquête<br />

de ressources inscrite dans<br />

un contexte de réduction globale<br />

des crédits budgétaires<br />

et diminution des recettes<br />

extra-budgétaires d’origine<br />

hospitalière, résultant inévitablement<br />

de la contraction<br />

© ECPAD<br />

des hôpitaux militaires. Néanmoins,<br />

ce choix ne peut être<br />

interprété seulement comme<br />

une tentative de compensation<br />

car il détermine d’autres<br />

retombées positives pour le<br />

Service, parmi lesquelles<br />

peut-on citer une image de dynamisme,<br />

une reconnaissance<br />

large en dehors du monde de<br />

la Défense et surtout une incitation<br />

forte à l’innovation,<br />

condition même de l’entretien<br />

de l’ensemble de la démarche.<br />

Question MifaMag : Pouvez-vous<br />

nous dire quelques mots justement<br />

sur la situation du Val-de-<br />

Grâce ? Pourquoi le choix de ce<br />

redéploiement ? Et pourquoi estil<br />

aussi décrié ?<br />

H.F. : La réception de la décision<br />

de fermeture de l’HIA du<br />

Val de Grâce a été très difficile<br />

en raison de la haute valeur<br />

symbolique de cet établissement,<br />

forgée au cours<br />

des siècles et lors de plusieurs<br />

conflits majeurs, tant<br />

pour le SSA lui-même que<br />

pour toutes les personnes extérieures,<br />

qu’elles soient du<br />

monde militaire ou civil. De<br />

plus, peut-on noter une difficulté<br />

de compréhension du<br />

maintien, sur le site du Valde-Grâce,<br />

de l’école qui porte<br />

ce nom et qui, maintenant, ne<br />

bénéficie plus de la proximité<br />

d’un établissement hospitalier<br />

prestigieux. Mais cela est<br />

méconnaître que l’Ecole du<br />

Val-de-Grâce encadre le cursus<br />

des étudiants militaires<br />

sur l’ensemble du territoire<br />

national, l’hôpital n’étant<br />

qu’un de ses partenaires.<br />

Le processus de décision,<br />

très long, impliquant les plus<br />

hautes autorités, a dû intégrer<br />

de multiples raisons, au-delà<br />

des seuls impératifs budgétaires.<br />

En effet, il est apparu<br />

que l’élaboration d’un projet<br />

médical compatible avec un<br />

environnement médical très<br />

dense était extrêmement difficile.<br />

De plus, l’hôpital ne<br />

comportait pas plusieurs des<br />

spécialités indispensables à<br />

la mission opérationnelle du<br />

service, en l’absence de service<br />

de chirurgie orthopédique<br />

et d’accueil des urgences. Enfin,<br />

le maintien de cet hôpital<br />

pouvait constituer une source<br />

de difficultés à mener la montée<br />

en puissance de la plateforme<br />

hospitalière d’Ile de<br />

France car il pérennisait une<br />

dispersion des moyens du SSA<br />

dans cette région, imposant<br />

des partenariats civilo-militaires<br />

sur trois sites, situation<br />

pouvant avoir un impact difficilement<br />

évaluable sur la disponibilité<br />

opérationnelle des<br />

professionnels de santé militaires.<br />

Pour mémoire, un argumentaire<br />

sur cette question<br />

peut être trouvé dans le<br />

compte-rendu de l’audition<br />

du Directeur central du service<br />

de santé des armées par<br />

la Commission de défense de<br />

l’Assemblée Nationale en date<br />

du 13 mai <strong>2015</strong>.<br />

A l’heure actuelle, les services<br />

chirurgicaux de l’HIA du<br />

Val de Grâce ont été transférés<br />

dans les HIA Bégin et Percy<br />

au cours de l’été <strong>2015</strong> et les<br />

services médicaux le seront<br />

au cours de l’année 2016.<br />

Question MifaMag : Quels sont les<br />

nouveaux enjeux auxquels doit<br />

faire face la santé des armées


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />

040<br />

avec la multiplication des opérations extérieures sur des<br />

territoires souvent difficiles ? Quels nouveau besoins de<br />

soutien médical/social/psychiatrique cela créé-t-il ?<br />

H.F. : Il s’agit d’une question primordiale car la multiplication<br />

des opérations extérieures est à l’origine<br />

d’une pression opérationnelle très importante sur<br />

les professionnels de santé militaires ainsi que sur<br />

les institutions dont ils relèvent. Cela justifie le caractère<br />

résolument opérationnel du modèle et son<br />

alignement sur les priorités opérationnelles des<br />

armées.<br />

L’importance de la sujétion opérationnelle détermine<br />

une usure des personnels et justifie les mesures<br />

destinées à alléger la charge, en particulier<br />

celles qui conduisent à une densification des<br />

équipes techniques, tant pour le premier recours<br />

que pour les hôpitaux. Il en va de même pour les<br />

ressources humaines du ravitaillement sanitaire,<br />

également placé sous tension en cas d’accroissement<br />

de l’activité opérationnelle.<br />

Les conditions difficiles des opérations actuelles<br />

imposent une préparation rigoureuse des professionnels<br />

de santé militaires et une adaptation du<br />

dispositif pour garantir la proximité indispensable<br />

avec les combattants, avec notamment un renforcement<br />

par des psychiatres expérimentés dans le<br />

domaine opérationnel et dans la prise en charge de<br />

situations de stress post-traumatique.<br />

Au retour, la mise en place du réseau de prise<br />

en charge psychologique Ecoute Défense permet<br />

l’identification de lésions psychiques de révélation<br />

progressive ou différée.<br />

En cas de blessure physique, la collaboration avec<br />

l’Institution Nationale des Invalides et les cellules<br />

d’aide aux blessés mises en place dans les armées<br />

permet un accompagnement individualisé jusqu’à<br />

la réinsertion professionnelle et sociale.<br />

Question MifaMag : Qu’en est-il du secteur de la recherche<br />

initiée par le SSA ? Quels sont vos projets, et<br />

les dossiers particuliers sur lesquels vous travaillez ?<br />

H.F. : La recherche fait l’objet d’une transformation<br />

au même titre que les autres composantes du service<br />

mais celle-ci a déjà débuté il y a plusieurs années.<br />

Elle a conduit à une concentration des moyens<br />

sur un seul site, l’Institut de Recherche Biomédiale<br />

des Armées à Brétigny-sur-Orge, après la fermeture<br />

de tous les autres établissements, y compris<br />

l’institut réputé du Pharo à Marseille<br />

Malgré les difficultés inhérentes à une telle restructuration,<br />

l’intérêt de la concentration est le regroupement<br />

de toutes les équipes de recherche dans un<br />

même environnement favorable à la transversalité<br />

et à l’interdisciplinarité. De plus, l’institut résultant<br />

© 13e RG


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Service Santé des Armées<br />

042<br />

est plus visible et peut donc<br />

constituer un point focal pour<br />

des collaborations civilo-militaires<br />

sur des thèmes de défense<br />

et de sécurité.<br />

Les thématiques de recherche<br />

classiques sont maintenues<br />

avec un intérêt particulier<br />

pour l’étude des milieux extrêmes<br />

et des risques spéciaux<br />

NRBC ainsi que l’étude<br />

des facteurs humains (stress,<br />

fatigue, adaptation aux systèmes<br />

d’armes, …) et des<br />

agressions, en vue de déterminer<br />

des contre-mesures<br />

médicales. Si la recherche<br />

biomédicale est ainsi favorisée,<br />

la composante recherche<br />

conserve un pan d’activités<br />

d’expertise dans tous les domaines<br />

relevant de ses compétences.<br />

Une mission particulière a été<br />

confiée à la recherche dans le<br />

cadre de la mise en œuvre du<br />

modèle SSA 2020. Il s’agit d’un<br />

appui au développement de la<br />

recherche clinique dans l’ensemble<br />

du SSA. Il concerne<br />

tous les personnels, paramédicaux<br />

et praticiens, des hôpitaux<br />

et de la médecine des<br />

forces. Les thèmes privilégiés<br />

sont en relation avec le<br />

domaine d’expertise du Service<br />

dans le soutien médical<br />

des forces en opérations mais<br />

d’autres thèmes moins spécifiques<br />

sont également développés,<br />

en partenariats avec<br />

les structures civiles, dans<br />

toutes les disciplines présentes<br />

au sein des établissements<br />

militaires. Une mention<br />

particulière peut être faite de<br />

cette démarche au sein de la<br />

médecine des forces car elle<br />

constitue une des conditions<br />

de l’excellence voulue pour<br />

cette composante.<br />

Enfin, un rapprochement de la<br />

recherche avec la composante<br />

formation est à l’étude, afin de<br />

développer la formation par la<br />

recherche, tout particulièrement<br />

dans les domaines d’expertise<br />

spécifiques du SSA.<br />

Question MifaMag : Les métiers<br />

liés à l’infirmerie sont en pénurie<br />

en France. Qu’en est-il dans l’armée<br />

?<br />

H.F. : Globalement, il ne peut<br />

être actuellement fait état<br />

d’une pénurie en personnels<br />

paramédicaux. Des difficultés<br />

particulières de recrutement<br />

© 13e RG<br />

sont notées pour certaines<br />

catégories comme les infirmiers<br />

anesthésistes et les<br />

infirmiers de bloc opératoire,<br />

caractérisées par des durées<br />

de formation longue.<br />

Il existe par ailleurs des difficultés<br />

de fidélisation de personnels<br />

comme les masseurs<br />

– kinésithérapeutes pour lesquels<br />

existe une forte attractivité<br />

des secteurs publics et<br />

libéraux.<br />

Enfin des efforts de fidélisation<br />

sont néanmoins fournis<br />

tant du point de vue financier,<br />

avec des primes spécifiques,<br />

et un enrichissement de la<br />

formation professionnelle<br />

avec une augmentation du<br />

nombre de places offertes.<br />

Je rappelle enfin une particularité<br />

des services de santé<br />

des armées : les officiers<br />

(praticiens) et sous-officiers<br />

(MITHA) commissionnés<br />

peuvent être de nationalité<br />

étrangère depuis un décret du<br />

12 septembre 2008.<br />

Damien Durand


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

044<br />

MIRVOG<br />

« Nos généraux peuvent se prévaloir d’une<br />

grande expérience en terme de management<br />

et de gestion des situations de crise. Leur<br />

approche et vision stratégique intéresse<br />

notamment les décideurs du monde<br />

économique et les chefs d’entreprises.<br />

Chaque année, une centaine d’officiers généraux font appel<br />

aux services de la Mission Retour à la Vie Civile des Officiers<br />

Généraux (MIRVOG), pour préparer leur retour à la vie civile. Âgés<br />

en moyenne de 57 ans au moment de leur départ, ils envisagent<br />

souvent de reprendre une activité pendant quelques années avant<br />

d’opter pour la retraite. Ils choisissent en effet de terminer leur<br />

carrière professionnelle, très majoritairement dans le secteur<br />

privé.<br />

C’est à la MIRVOG qu’échoit la tâche délicate d’aider au placement<br />

de ces profils atypiques, dotés à la fois de compétences parfois<br />

uniques, mais qui ont rarement été confronté au monde de<br />

l’entreprise au cours de leur carrière.<br />

Le MIFA a rencontré le contre-amiral Agnès TESSIER-VIENNOIS<br />

chef de la MIRVOG.<br />

Question MifaMag : Quelles<br />

sont les spécificités des officiers<br />

généraux nécessitant que<br />

l’on mette en place pour eux un<br />

service dédié pour leur retour<br />

à une vie professionnelle civile<br />

? Quelles sont leurs problématiques<br />

particulières ?<br />

Agnès Tessier-Viennois : Les officiers<br />

généraux constituent la<br />

population des cadres dirigeants<br />

du ministère de la défense. Ils y<br />

exercent bien sûr les plus hautes<br />

responsabilités. Quand ils entament<br />

leur reconversion, ils se<br />

positionnent naturellement sur<br />

le marché des cadres dirigeants<br />

seniors, marché qui connaît de<br />

fortes tensions actuellement. Ils<br />

doivent en outre préparer leur<br />

reconversion tout en continuant<br />

à exercer leurs responsabilités<br />

professionnelles au sein des armées<br />

jusqu’à leur date de départ


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> MIRVOG<br />

046<br />

de l’institution. Pour ces raisons<br />

notamment, un dispositif dédié<br />

et conçu en fonction de ses<br />

spécificités a été mis sur pied en<br />

2005. Ainsi, bénéficient-ils d’accompagnements<br />

- collectifs et<br />

individuels - assurés par des cabinets<br />

spécialement choisis pour<br />

leur expérience dans le suivi de<br />

cadres dirigeants en transition<br />

professionnelle.<br />

Q : Les officiers généraux sont<br />

une population considérée sur le<br />

marché du travail comme « senior<br />

» sur des postes d’encadrement<br />

d’un niveau élevé. Soit pile<br />

le profil qui rencontre des difficultés<br />

sur le marché de l’emploi<br />

français. Comment contournez-vous<br />

ces obstacles ? Sur<br />

quels atouts vous appuyez-vous ?<br />

A.T-V. : Le marché des seniors est<br />

en effet tendu et les officiers généraux<br />

qui souhaitent reprendre<br />

un poste de haut niveau sont<br />

en compétition avec les autres<br />

cadres dirigeants du secteur privé.<br />

Il faut cependant souligner<br />

que, sur la centaine d’officiers<br />

généraux qui quittent l’institution<br />

chaque année et qui sont<br />

suivis par la MIRVOG, environ<br />

60% d’entre eux retrouvent un<br />

emploi. Ces chiffres démontrent<br />

que le profil des officiers généraux,<br />

malgré la concurrence, intéresse<br />

les recruteurs.<br />

Nos généraux peuvent en effet<br />

se prévaloir d’une grande expérience<br />

en termes de management,<br />

de gestion des situations<br />

de crise – souvent complexes<br />

– ainsi que de leur approche et<br />

vision stratégique des sujets.<br />

Ce sont autant de qualités recherchées,<br />

de même que leur<br />

aptitude à la conduite de projets,<br />

du changement et des réorganisations.<br />

Ils apportent des<br />

compétences de dirigeants, des<br />

savoir-faire de manager et de<br />

gestionnaire expérimenté mais<br />

aussi une large gamme d’expertise<br />

technique qui trouve écho<br />

dans le mode de l’emploi civil.<br />

Leurs qualités foncières – exigences<br />

comportementales, savoir<br />

être notamment – sont également<br />

reconnues et appréciées.<br />

Les compétences qu’ils représentent<br />

doivent bien sûr, être<br />

identifiées par les recruteurs<br />

potentiels. Ainsi, la MIRVOG valorise<br />

auprès d’eux ce vivier de<br />

compétences notamment en se<br />

rapprochant des cabinets de recrutement<br />

(qui lui envoient un<br />

certain nombre d’offres d’emploi<br />

chaque année) et en organisant<br />

des rencontres entre les officiers<br />

généraux et les différents<br />

acteurs du marché de l’emploi<br />

(world café, conférences, job datings,…).<br />

La MIRVOG offre également<br />

l’appui de son réseau aux<br />

officiers généraux et les prépare<br />

au mieux grâce à un véritable<br />

parcours d’outplacement.<br />

Q : Quels sont les secteurs les<br />

plus friands de ce type de profil<br />

et pourquoi selon vous ?<br />

A.T-V. : Naturellement, les officiers<br />

généraux exercent leurs<br />

compétences dans les secteurs<br />

de l’industrie de défense et de la<br />

sécurité, dans le secteur public<br />

ou encore l’aéronautique. Des<br />

secteurs comme la logistique,<br />

la supply chain, l’informatique,<br />

l’environnement et l’énergie accueillent<br />

également un certain<br />

nombre d’officiers généraux..<br />

Q : A l’inverse quelles sont selon<br />

vous les principales difficultés<br />

liées au profil des officiers généraux<br />

pour le retour à l’emploi<br />

? Malgré leurs qualités quelles<br />

sont aussi leurs faiblesses ?<br />

A.T-V. : L’image du militaire, communément<br />

perçue par le monde<br />

civil, peut être la principale difficulté.<br />

Beaucoup d’images d’Épinal<br />

ont la vie dure ! C’est pourquoi<br />

la MIRVOG mène un travail<br />

de fond pour faire connaître<br />

cette population en milieu civil<br />

de manière à gommer l’image


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> MIRVOG<br />

048<br />

par trop stéréotypée et faire en<br />

sorte que ces deux mondes,<br />

souvent moins éloignés l’un de<br />

l’autre qu’on pourrait l’imaginer,<br />

se rencontrent.<br />

Une autre difficulté réside dans<br />

le fait que les officiers généraux<br />

ont rarement eu l’opportunité<br />

d’être en contact avec le monde<br />

de l’entreprise, qui peut être «<br />

effrayé », par certains côtés, par<br />

cette population. C’est pourquoi,<br />

la MIRVOG a mis en place un dispositif<br />

d’accompagnement pour<br />

les préparer à travailler dans<br />

ce nouvel environnement, de la<br />

recherche de poste à l’insertion<br />

dans l’entreprise.<br />

Soulignons que ces difficultés<br />

sont largement compensées<br />

par leur très grande adaptabilité<br />

due à leur très forte mobilité<br />

professionnelle et géographique<br />

tout au long de leur carrière et<br />

les valeurs dont ils sont porteurs<br />

(sens du devoir, loyauté, esprit<br />

d’équipe…).<br />

Q : Comment évolue votre activité<br />

? Avez-vous de plus en<br />

plus de généraux à «placer» ?<br />

Y a-t-il une tendance au vieillissement<br />

et à l’augmentation<br />

du nombre d’officiers généraux<br />

qui intensifie votre tâche<br />

année après année ?<br />

A.T-V. : La MIRVOG épaule<br />

une centaine de généraux qui<br />

quittent les armées et services<br />

tous les ans. Ces chiffres<br />

sont globalement constants<br />

à quelques unités près. En<br />

moyenne, les officiers généraux<br />

quittent l’institution à 57<br />

ans et souhaitent reprendre<br />

un emploi pendant quelques<br />

années. L’activité est globalement<br />

constante mais la MIR-<br />

VOG s’efforce en permanence<br />

d’adapter son offre de service<br />

aux besoins des officiers généraux<br />

en diversifiant ses activités<br />

(modulation du parcours<br />

d’accompagnement, structuration<br />

et développement de<br />

son réseau, multiplications<br />

des opportunités de mise en<br />

contact).<br />

Q : Comment ressentez-vous la<br />

perception du monde du travail<br />

face à ces officiers généraux qui<br />

ont passé leur carrière dans l’armée<br />

? Est-il accueillant face à ce<br />

type de profil assez particulier<br />

ou y a-t-il au contraire un avantage<br />

indéniable à ce parcours ?<br />

A.T-V. : Chaque entreprise,<br />

chaque secteur d’activité est<br />

conscient qu’il peut trouver dans<br />

ce public de cadres dirigeants,<br />

des profils particuliers, qui apporteront<br />

quelque chose de positif<br />

à leur entité et créeront,<br />

indéniablement, de la valeur<br />

ajoutée. Les entreprises ou administrations,<br />

qui recherchent<br />

ces profils, connaissent l’apport<br />

de nos officiers généraux<br />

dans leurs structures. Elles accueillent<br />

donc cette ressource<br />

avec attention et bienveillance.<br />

Les officiers généraux entrent<br />

dans le monde professionnel<br />

civil avec leurs compétences,<br />

leurs idées, leurs convictions<br />

mais sans les étoiles ! Ils savent<br />

s’adapter très vite à leur nouvel<br />

environnement. Le travail<br />

de la MIRVOG est de bonifier<br />

les compétences et qualités intrinsèques<br />

des généraux en les<br />

préparant au mieux au retour à<br />

l’emploi dans le secteur privé,<br />

tant sur le plan comportemental<br />

que technique.<br />

La MIRVOG œuvre en étroite collaboration<br />

avec des cabinets de<br />

recrutement. Il y a un véritable<br />

travail d’approche auprès des<br />

recruteurs potentiels afin de<br />

faire découvrir notre vivier de<br />

compétences. Ainsi, nous nous<br />

faisons connaître et les recruteurs<br />

y sont de plus en plus sensibles.<br />

Q : Quel est le principal « choc »<br />

que rencontrent les officiers généraux<br />

qui tentent un retour vers<br />

le monde de l’emploi civil ? Où<br />

sont les décalages notables ? Et<br />

comment les y préparez-vous ?<br />

A.T-V. : Une partie de notre mission<br />

consiste justement à éviter<br />

ce « choc » en préparant les officiers<br />

généraux par un parcours<br />

adapté et en les aidant dans la<br />

mise ne œuvre de leur projet professionnel.<br />

La MIRVOG constitue<br />

ainsi un véritable sas de transition<br />

entre le monde militaire et<br />

le monde civil qui leur permet<br />

de s’acculturer progressivement<br />

au monde de l’emploi civil. Les<br />

retours que nous avons sur les<br />

prises de postes sont positifs et<br />

il ne semble pas que les généraux<br />

rencontrent de difficultés<br />

majeures.<br />

Au bilan, les officiers généraux,<br />

adaptables se fondent très vite<br />

au monde civil qui n’est pas si<br />

fondamentalement opposé au<br />

monde militaire comme on pourrait<br />

le penser.<br />

Q : Quelle est la tendance pour<br />

les dotations budgétaires de<br />

votre service ? Avez-vous souffert<br />

des récentes restrictions<br />

budgétaires, ou sentez-vous au<br />

contraire que vous êtes une mission<br />

« prioritaire » côté crédits<br />

alloués ?<br />

A.T-V. : Le budget de la MIRVOG<br />

est constant. N’étant pas remis<br />

en cause, il permet d’offrir de<br />

bonnes prestations à une centaine<br />

d’officiers généraux par an.<br />

La reconversion des généraux<br />

est une priorité au même titre<br />

que la reconversion de l’ensemble<br />

des autres catégories<br />

de militaires. En effet, c’est un<br />

enjeu important pour la défense.<br />

Elle doit réussir et faciliter, dans<br />

une certaine mesure, la gestion<br />

de flux pour ces cadres dirigeants<br />

qui constituent le haut de<br />

la pyramide.<br />

Des généraux bien reconvertis,<br />

exerçant de hautes responsabilités<br />

et prouvant chaque jour<br />

leur compétence, c’est aussi une<br />

image de marque des armées<br />

dans le monde civil.<br />

MIRVOG<br />

1 place JOFFRE CASE 73 75700<br />

PARIS SP 07<br />

Tel : 01 76 64 86 22<br />

Mirvog.contact@gmail.com


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

050<br />

Pierre Bayle,<br />

directeur de la DICoD<br />

« Le message que nous faisons passer dans<br />

les médias : les armées sont présentes partout<br />

au service de la sécurité des Français »<br />

C’est par excellence l’un des organes les plus méconnus du<br />

grand public du monde de la défense, mais sans doute celui que<br />

connaissent le mieux ceux qui, issus du monde civil, s’intéressent<br />

aux problématiques de l’armée française. La DICoD – la Délégation<br />

à l’information et à la communication de la défense – porte sur<br />

ses épaules la lourde charge de « la com’ » du ministère de la<br />

Défense, de ses 278.000 personnels civils et militaires et ses 42<br />

milliards d’euros de budget annuel.<br />

Première mission pour l’organisme stratégique créé en 1998 :<br />

gérer l’aspect « institutionnel » de la communication de la<br />

défense. Autrement dit, faire connaître au mieux, sous un jour<br />

positif, la politique de défense menée par le ministère. Le but ?<br />

Contribuer à la bonne image qu’ont les Français de leur armé.<br />

Avec succès pour l’instant : la totalité des sondages donne autour<br />

de 80% d’opinions positives envers l’armée. Mais la DICoD ne<br />

se cantonne pas seulement à ces missions de communications<br />

« classiques » : elle est également chargée de la communication<br />

opérationnelle des armées lorsque celles-ci sont déployées, que<br />

ce soit en opération extérieure qu’en mission sur le territoire.<br />

Enfin, c’est la DICoD qui encadre les politiques de promotion du<br />

métier de militaire. C’est elle qui est chargée de faire la promotion<br />

des campagnes de recrutement qui doivent remplir le défi d’être à<br />

la fois attractive, tout en donnant une idée fidèle de la fonction de<br />

militaire afin de susciter des vocations auprès du meilleur public<br />

possible pour remplir les 15.000 offres de recrutement proposées<br />

chaque année.<br />

La DICoD a également sous sa tutelle depuis 2001 l’Etablissement<br />

de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense<br />

(ECPAD) qui gère l’ensemble des archives et de la production<br />

audiovisuelle et photographique depuis 1915, soit 10 millions<br />

de clichés et 30 000 films mis à disposition des musées ou<br />

commercialisés auprès des maisons de production.<br />

Question MifaMag : L’armée<br />

française est engagée sur de<br />

nombreux fronts, dans le cadre<br />

de conflits parfois mal compris.<br />

Comment les missions de la DI-<br />

CoD ont-elles évolué récemment<br />

pour accompagner ce nouveau<br />

contexte ? Quels sont les nouveaux<br />

enjeux de communication ?<br />

Pierre Bayle : Jusqu’à fin 2014, il<br />

est exact que l’opinion percevait<br />

l’engagement des armées française<br />

sur les théâtres extérieurs<br />

comme lointaines, qu’il s’agisse<br />

des opérations en Afrique ou au<br />

Moyen-Orient. Malheureusement,<br />

les attentats de janvier dernier<br />

sur le territoire national ont<br />

fait prendre conscience à l’opinion<br />

que si la France n’était pas véritablement<br />

en guerre, elle avait à<br />

affronter un même adversaire qui<br />

lançait des attaques terroristes<br />

aussi bien dans des pays lointains


que sur le sol même de la France.<br />

La DICoD n’a pas dû déployer des<br />

trésors de pédagogie pour faire<br />

comprendre que Sentinelle était<br />

le prolongement exact de Serval,<br />

Barkhane et Chammal. Cela dit,<br />

notre travail quotidien est, avec<br />

les autres ministères concernés<br />

(Intérieur, Affaires étrangères),<br />

de diffuser un discours de fermeté<br />

mais aussi de sang-froid, pour<br />

éviter les amalgames, les clichés<br />

et tout ce qui, en risquant de<br />

contribuer à des affrontements<br />

communautaires, religieux ou<br />

culturels, ferait précisément le<br />

jeu de ceux qui veulent déstabiliser<br />

le jeu de la démocratie, de<br />

toutes les démocraties.<br />

Q : Comment la DICoD a-t-elle<br />

traversé les périodes de fluctuations<br />

budgétaires ? Avez-vous<br />

plus ou moins de moyens qu’il y a<br />

dix ans ? Et quels choix cela vous<br />

a-t-il amené à faire ?<br />

P.B. : Ce serait une banalité de dire<br />

que nos moyens budgétaires ont<br />

fondu. Mais la souveraineté de la<br />

France repose à la fois sur sa capacité<br />

à se défendre et sur son indépendance<br />

financière, qui passe<br />

par la réduction des déficits publics.<br />

Le ministère de la Défense a<br />

participé à l’effort collectif, même<br />

si l’actualité la plus récente a incité<br />

le président de la République<br />

et le gouvernement à consolider,<br />

en l’actualisant, une programmation<br />

financière menacée face<br />

à la multiplication des missions.<br />

Comme tous les services, et en<br />

acceptant bien entendu la priorité<br />

laissée à l’opérationnel, la DI-<br />

CoD a pris sa part des économies,<br />

en effectifs comme en moyens.<br />

L’une des pistes que nous avons<br />

prises pour ne pas compromettre<br />

notre rayonnement au service<br />

de la défense, mais au contraire<br />

pour l’augmenter, c’est le recours<br />

aux médias sociaux car,<br />

c’est une évidence, l’immatériel<br />

coûte moins cher que les productions<br />

classiques comme les brochures<br />

et les magazines papier.<br />

Si le coût d’un site internet est<br />

considérable, entre développement,<br />

maintenance et protection,<br />

en revanche la multiplication des<br />

pages Facebook, l’utilisation intensive<br />

de comptes Twitter et la<br />

mise en ligne de nos productions<br />

audiovisuelles sur YouTube génèrent<br />

un trafic très significatif<br />

pour un investissement minime,<br />

essentiellement la formation des<br />

« content managers ».<br />

Q : D’après vous, comment a évolué<br />

la perception des armées par<br />

l’opinion et les médias ? Quelles<br />

sont les nouvelles tendances,<br />

quel message essayez-vous de<br />

faire passer ?<br />

P.B. : La France a le privilège de<br />

bénéficier, depuis des années,<br />

d’un consensus de la population<br />

autour de sa défense et de ses<br />

armées, y compris sur la dissuasion.<br />

Malgré la fin du service militaire<br />

en 1996 et la relative distanciation<br />

entre les Français et leurs<br />

armées, ce consensus ne s’est<br />

pas érodé. Les derniers sondages<br />

de juin <strong>2015</strong> montrent même que<br />

80% des Français ont une bonne<br />

image des armées, soit 5 point de<br />

plus que l’année dernière. C’est<br />

un atout considérable. Et, ce n’est<br />

pas un hasard, pour les Français<br />

les missions prioritaires des<br />

armées sont de porter secours<br />

aux populations en cas de catastrophe,<br />

de détruire les foyers de<br />

terrorisme et d’assurer des missions<br />

de sécurité intérieure type<br />

Vigipirate. C’est précisément le<br />

message que nous faisons passer<br />

dans les médias : les armées sont<br />

présentes partout au service de la<br />

sécurité des Français.<br />

Q : De plus en plus de relais médiatiques<br />

existent sur les questions<br />

de défense : sites d’informations,<br />

blogs d’experts ou de consultants<br />

indépendants, meilleur<br />

accès à des sources étrangères<br />

etc. Comment cela impacte-t-il<br />

votre mission ? Comment parvenez-vous<br />

à garder un impact/<br />

contrôle sur une information<br />

qui peut vous échapper (même<br />

quand elle est fausse d’ailleurs) ?<br />

P.B. : Vous avez raison d’indiquer<br />

que la saturation d’informations<br />

n’est pas synonyme de crédibilité<br />

Après une première carrière<br />

comme journaliste,<br />

Pierre Bayle s'est ensuite<br />

dirigé vers une carrière<br />

dans la communication<br />

dans le privé, devenant<br />

notamment directeur de la<br />

communication du groupe<br />

EADS. Il est nommé par<br />

Jean-Yves Le Drian à la<br />

tête de la DICoD<br />

ni de fiabilité. C’est vrai que nous<br />

sommes à l’heure de l’information<br />

immédiate, mais aussi de la<br />

compétence universelle d’experts<br />

qui ne le sont pas forcément sur<br />

tous les sujets (l’expertise est<br />

au contraire une spécialisation).<br />

Parallèlement, il y a de moins en<br />

moins de spécialistes de défense<br />

dans les rédactions, ceux qu’on<br />

appelait les « rubricards ». Et<br />

quand il y en a, ce ne sont pas eux<br />

que les rédactions envoient sur<br />

les théâtres d’opérations, mais<br />

des jeunes parfois talentueux<br />

mais souvent inexpérimentés.<br />

Pour nous, la pression de l’audiovisuel<br />

et des blogs est une donnée<br />

qui s’impose de plus en plus. Elle<br />

nous a amenés à développer des<br />

outils de veille spécialisée, mais<br />

aussi une analyse qualitative de<br />

la blogosphère, en déterminant<br />

les acteurs « hostiles » et ceux<br />

qui sont plus « bienveillants ». Il y<br />

a encore et il restera toujours des<br />

journalistes objectifs et des experts<br />

sérieux avec qui nous pouvons<br />

dialoguer, que nous pouvons<br />

051<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> DICoD<br />

052<br />

informer en amont en leur fournissant<br />

des éclairages, bref des<br />

relais médiatiques capables de<br />

couvrir l’actualité défense sans<br />

a priori négatif. Et c’est d’autant<br />

plus facile, dans le relatif, qu’ils<br />

souffrent eux-mêmes de la production<br />

anarchique d’informations<br />

fantaisistes, donc nous nous<br />

retrouvons fréquemment sur le<br />

même terrain.<br />

Q : A propos du recrutement, de<br />

quel message la DICoD se veutelle<br />

la garante ? Quelle est l’idée<br />

maîtresse qui se dégage auprès<br />

des aspirants, et est-elle la même<br />

qu’il y a quinze ans ?<br />

P.B. : Nous envisageons deux<br />

niveaux de recrutement : celui<br />

des jeunes voulant rejoindre les<br />

armées, et celui des communicants<br />

souhaitant rejoindre les<br />

organes de communication de la<br />

défense. Ce sont les trois armées<br />

qui gèrent chacune la politique et<br />

les campagnes de recrutement.<br />

Notre rôle consiste à accompagner<br />

l’augmentation de ce recrutement<br />

dès cette année et dans<br />

les années à venir en développant<br />

une image positive et moderne<br />

des armées créatrices d’emploi,<br />

qui sont aujourd’hui le premier<br />

recruteur de France. Nous accompagnons<br />

également la montée<br />

en puissance du Service Militaire<br />

Volontaire, souhaité par le<br />

Président de la République. En se<br />

fondant sur l’expérience du Service<br />

Militaire Adapté outre-mer,<br />

cette structure va proposer à des<br />

jeunes volontaires une formation<br />

complémentaire et surtout l’acquisition<br />

d’un savoir-être, afin<br />

de leur donner des atouts supplémentaires<br />

pour mieux aborder<br />

le marché du travail. En ce<br />

qui concerne les communicants,<br />

bien sûr nous essayons d’attirer<br />

la qualité et la motivation parmi<br />

les jeunes civils et militaires, en<br />

particulier ceux qui sont passés<br />

par des écoles de journalisme<br />

ou de communication comme le<br />

CELSA. Notre recrutement direct<br />

est pour l’instant très limité, mais<br />

nous repérons de jeunes talents<br />

par une politique dynamique de<br />

stages et de CDD : même un passage<br />

bref chez nous peut ouvrir<br />

des portes dans la communication<br />

d’entreprise, par exemple. Et<br />

pour les militaires, mon ambition<br />

est d’aider à l’émergence d’une<br />

filière communication comme<br />

il existe une filière renseignement<br />

: un point de passage et<br />

non pas une voie de garage, une<br />

expérience pouvant constituer un<br />

tremplin pour de jeunes officiers<br />

qui, lorsqu’ils arriveront aux responsabilités<br />

du commandement<br />

d’opérations, auront tous besoin<br />

d’avoir eu un apprentissage des<br />

techniques de la communication.<br />

Q : Quel est l’intérêt, notamment<br />

dans une période délicate au niveau<br />

budgétaire, d’avoir un service<br />

comme l’ECPAD ? Concrètement,<br />

quel est l’apport de<br />

contribuer à la conservation et<br />

à la diffusion d’une histoire militaire<br />

?<br />

P.B. : La défense a reçu en dépôt<br />

une mémoire qui n’est pas simplement<br />

les images d’une histoire<br />

militaire, mais celles de l’Histoire<br />

tout court. Cela va bien au-delà<br />

des événements purement militaires,<br />

et les réalisateurs qui font<br />

des films et documentaires sur<br />

les deux guerres mondiales ne s’y<br />

trompent pas puisqu’ils viennent<br />

y retrouver non seulement l’histoire<br />

des chefs et des batailles<br />

stratégiques, mais celle des familles,<br />

des individus et du quotidien<br />

des combats. Ce trésor patrimonial<br />

remonte aux origines de<br />

la photo et du cinéma, de même<br />

que le service historique de la défense<br />

(SHD) est dépositaire des<br />

documents, écrits, manuscrits,<br />

dessins, affiches qui forment un<br />

inépuisable trésor documentaire.<br />

Cette conservation, qu’elle soit au<br />

niveau de l’ECPAD, de la direction<br />

de la mémoire, du patrimoine et<br />

des archives (DMPA), ou du SHD,<br />

est une mission de service public<br />

car elle contribue au rayonnement<br />

de la France et de ses<br />

armées. Un travail qui n’est pas<br />

seulement la valorisation de la<br />

mémoire du passé, indispensable<br />

pour comprendre l’Histoire et la<br />

revisiter, mais se poursuit avec<br />

la constitution de la mémoire du<br />

futur : c’est aujourd’hui que les<br />

équipes d’opérateurs de l’ECPAD<br />

et des SIRPAs d’armée filment<br />

et photographient au jour le jour<br />

ce qui constituera la trace écrite<br />

d’une histoire de plus grande ampleur,<br />

le récit des opérations.<br />

Q : L’ECPAD produit elle-même<br />

des images mises ensuite à la<br />

disposition des médias. N’est-ce<br />

pas une manière de vouloir « garder<br />

un contrôle » sur l’information<br />

diffusée ? Pourquoi s’investir<br />

dans cette mission qui pourrait<br />

dans l’absolu être remplie par les<br />

organes de presse eux-mêmes<br />

(et avec leurs propres moyens<br />

privés)<br />

P.B. : L’ECPAD n’est pas une<br />

agence de presse en concurrence<br />

avec les médias. Sa fonction,<br />

sur les théâtres d’opérations<br />

actuels, est triple : elle recueille<br />

des images pour les besoins<br />

opérationnels, images préservées<br />

par le secret opérationnel,<br />

des images pour les besoins juridiques,<br />

images conservant la<br />

trace de certaines opérations<br />

(interventions de force, arrestations)<br />

pour préserver la défense<br />

de mises en cause injustifiées,<br />

enfin des images destinées à<br />

la communication, qui ne sont<br />

qu’une partie seulement du total,<br />

une fois effectué le tri de ce qui<br />

peut être déclassifié, c’est à dire<br />

rendu accessible au public par les<br />

médias. Par ailleurs, la fourniture<br />

d’images aux médias n’est pas<br />

systématique, elle dépend des<br />

contraintes opérationnelles : lors<br />

d’un déploiement risqué et rapide<br />

comme aux débuts de l’opération<br />

Serval au Mali en janvier 2013,<br />

où la sécurité des opérations primait,<br />

les armées ne pouvaient<br />

pas en plus assurer la sécurité<br />

de journalistes qui les accompagneraient.<br />

Et dans ce cas-là, les<br />

rédactions sont heureuses de<br />

pouvoir bénéficier des images<br />

des opérateurs militaires placés<br />

en première ligne, qui partagent<br />

les risques du combat. Il y a donc<br />

bien complémentarité, en aucun


054<br />

DICoD<br />

cas concurrence, et la « censure »<br />

que vous suggérez n’est que la<br />

préservation légitime du secret<br />

d’opérations en cours.<br />

Q : Quels seront les moments<br />

forts dans les années à venir ?<br />

Comment l’ECPAD compte-t-elle<br />

les préparer ?<br />

P.B. : Nous étions engagés en<br />

2014 dans un double cycle, le 70e<br />

anniversaire de la Libération et<br />

le 100e de la guerre de 1914. Le<br />

cycle du 70e s’est achevé les 10<br />

et 11 mai <strong>2015</strong> par les commémorations<br />

de la libération des<br />

poches de Lorient et Saint-Nazaire,<br />

celui de la Grande Guerre<br />

est à peine commencé : il y aura<br />

des commémorations chaque année<br />

jusqu’en 2018 pour marquer<br />

les temps forts de cette première<br />

guerre mondiale. L’effort mémoriel<br />

est assuré depuis lé présidence<br />

de la république jusqu’à<br />

l’ECPAD en passant par la mission<br />

du centenaire, les cabinets<br />

du ministre de la défense et du<br />

secrétariat à la défense chargé<br />

des anciens combattants et de la<br />

mémoire, la DMPA, le SHD et la<br />

DICoD. L’ECPAD fait partie intégrante<br />

du dispositif, dans lequel<br />

sont préparés des événements<br />

commémoratifs, des manifestations<br />

culturelles, expositions et<br />

colloques, mais aussi des publications<br />

de livres et d’articles et<br />

des productions audiovisuelles.<br />

Avec la DMPA notamment, la DI-<br />

COD s’efforce de donner une cohérence<br />

à ce foisonnement, tant<br />

au niveau du fonds que de la répartition<br />

de moyens forcément<br />

limités.<br />

Q : Diriez-vous enfin que nous avons<br />

fait des progrès dans la conservation<br />

de notre histoire militaire ?<br />

Et quelles seraient les pistes<br />

d’amélioration ?<br />

P.B. : Nous avons fait des progrès<br />

fantastiques grâce à la numérisation<br />

des archives, qui permet de<br />

les dupliquer et de les préserver<br />

dans des bases de mémoires distinctes<br />

et redondantes. Le travail<br />

de bénédictin fait par les spécialistes<br />

de l’ECPAD a permis de valoriser<br />

non seulement nos archives<br />

de guerre françaises, mais également<br />

des archives allemandes et<br />

russes arrivées au Fort d’Ivry par<br />

les circonstances de l’Histoire.<br />

Sans parler des archives privées<br />

qui continuent à sortir des familles<br />

et à nous parvenir en ces<br />

temps de commémorations. Avec<br />

la mise en place prochaine de la<br />

nouvelle plateforme numérique<br />

(PNAD), une grande partie de ces<br />

archives sera rendue accessible<br />

au grand public sans nécessité de<br />

se déplacer : pour la communauté<br />

internationale des chercheurs et<br />

des historiens, c’est là un progrès<br />

fantastique. Pour y arriver, il nous<br />

faut encore standardiser les processus<br />

de recueil et de partage<br />

des fonds d’image, et fixer une<br />

politique qui permette un rayonnement<br />

effectif de ces archives<br />

vers le public le plus large possible.<br />

Le chantier est largement<br />

engagé et son aboutissement est<br />

en vue.


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

056<br />

Remplacement<br />

du Famas<br />

une défaite française ?<br />

La conclusion était à craindre depuis les prémisses du lancement<br />

de l’appel d’offre. C’est maintenant une certitude : le marché du<br />

remplacement du fameux « Famas », l’arme de base équipant les<br />

hommes des armées françaises, ne sera pas remporté par une<br />

entreprise hexagonale.<br />

Les entreprises hexagonales<br />

absentes<br />

C’est en septembre dernier<br />

que l’information est tombée :<br />

les essais comparatifs des<br />

candidats du marché du remplacement<br />

des fusils d’assaut<br />

étaient sur le point de commencer,<br />

pour une conclusion<br />

définitive en 2016. Et parmi les<br />

sociétés sur les rangs, aucune<br />

française. Les « heureux élus »<br />

qui peuvent encore espérer décrocher<br />

ce marché sont le belge<br />

FN Herstal, l’italien Beretta,<br />

l’allemand Heckler & Koch, le<br />

suisse Swiss Arms, et un invité<br />

surprise, le croate HS Produckt.<br />

Les espoirs de voir un Français<br />

dans la compétition pour<br />

équiper les soldats hexagonaux<br />

se sont envolés lorsque Thales<br />

n’a pas souhaité participer à<br />

l’appel d’offre. Le géant hexagonal<br />

avait pourtant de sérieux<br />

arguments à faire valoir avec<br />

son F90 qui avait remporté en<br />

août dernier un marché similaire...<br />

en Australie. En cause :<br />

les contraintes techniques trop<br />

importantes imposées par la<br />

Direction générale de l’armement<br />

(DGA) ont découragé l’entreprise.<br />

Mais le forfait de Thales ne<br />

signifie pas nécessairement<br />

que la conception du futur fusil<br />

standard des armées sera<br />

totalement étranger à l’industrie<br />

de l’armement française.<br />

Selon des sources proches du<br />

dossier en effet, celui des cinq<br />

candidats qui aura le plus de<br />

chances de l’emporter sera celui<br />

qui aura la bonne intuition<br />

de se rapprocher de Nexter,<br />

le groupe industriel de l’armement<br />

détenu par l’État français.<br />

Le but : permettre l’obtention<br />

de retombées, dans le cadre<br />

d’un contrat de sous-traitance,<br />

à l’usine Nexter Mechanics<br />

basée à Tulle (Corrèze), dont<br />

les lignes de production fabriquaient<br />

le Famas, et son encore<br />

utilisées aujourd’hui pour as-


surer le « maintien en condition<br />

opérationnelle », la maintenance<br />

donc, du fusil toujours utilisé. Et<br />

ce site industriel pourrait souffrir<br />

de la fin du Famas, une perspective<br />

mal vécue du côté de Balard<br />

ou de l’Hôtel de Brienne. Un<br />

projet industriel qui viserait à le<br />

sauver aurait donc probablement<br />

les faveurs du ministère. Toujours<br />

selon les même sources,<br />

tout projet incluant l’appel aux<br />

services de la société Manhurin à<br />

Mulhouse, qui travaille aussi sur<br />

le « maintien en condition opérationnelle<br />

» de l’armement, sera<br />

aussi vu d’un bon œil.<br />

057<br />

Symbole<br />

Des entreprises françaises pourraient<br />

donc se retrouver gagnantes,<br />

par ce jeu de sous-traitance,<br />

même si c’est une<br />

entreprise étrangère qui remportera<br />

le marché. Et pour cause :<br />

le remplacement du Famas nécessite<br />

la fabrication de 90.000<br />

nouveaux fusils d’assaut (dont<br />

70.000 pour l’armée de terre),<br />

dans le cadre d’un contrat au<br />

montant évalué entre 200 et 250<br />

millions d’euros. Les premières<br />

livraisons sont attendues pour<br />

2017 avec un équipement qui devra<br />

être intégralement distribué<br />

en 2018.<br />

© Evan Bench - Flickr<br />

Mais au-delà de la question de celui<br />

qui remportera l’appel d’offre,<br />

et des retombées éventuelles<br />

pour un sous-traitant français se<br />

pose, en filigrane, une problématique<br />

sensible : celle du symbole<br />

de voir le fusil de base de l’armée<br />

française produit par un fournisseur<br />

étranger. En janvier <strong>2015</strong>, le<br />

député du Var Philippe Vitel (Les<br />

Républicains), tirait la sonnette<br />

d’alarme : « nous devions réfléchir<br />

à la manière d’exercer notre<br />

souveraineté » dans le domaine<br />

de la défense. Et d’appeler à un<br />

débat sur la question: « je suis<br />

inquiet car, pour la première fois<br />

dans l’histoire, depuis trois cents<br />

ans, lorsque nous aurons à remplacer<br />

le Famas, les armées seront<br />

dotées d’un fusil qui ne sera<br />

pas français. Nous devons nous<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

Remplacement du Famas<br />

058<br />

interroger sur ce qui doit rester<br />

dans le domaine national et<br />

ce qui peut être ouvert ». Une<br />

perte d’influence de l’industrie<br />

française de l’armement dont<br />

se sont émus les acteurs du<br />

secteur eux-même. Le patron<br />

de Manurhin, Rémy Thannberger,<br />

dans un entretien accordé<br />

en février dernier au quotidien<br />

local L’Alsace, se voulait alarmiste,<br />

estimant que la France «<br />

dépendait de l’étranger. Cette<br />

situation suscite de plus en<br />

plus d’inquiétudes et de débats<br />

dans les milieux autorisés. Et<br />

ce qui n’était plus considéré<br />

comme stratégique hier pourrait<br />

bien le redevenir ». Mais si<br />

les entreprises françaises ont<br />

perdu la bataille du marché du<br />

Famas, c’est d’abord faute de<br />

combattants.<br />

Damien Durand<br />

© Fotolia


059<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

060<br />

Cabinet De Gaulle<br />

Fleurance & Associés<br />

Balard : «Nous avons été davantage mobilisés en<br />

<strong>2015</strong>, année de la mise à disposition du bâtiment,<br />

qu’en 2014, principale année de sa construction»<br />

Si tout se déroule comme convenu, le transfert des 9.300<br />

militaires et civils qui travailleront dans les 300.000 m² du site de<br />

Balard devrait être achevé au début de l’année 2016. La majorité<br />

du colossal projet immobilier et stratégique est sur le point de<br />

s’achever. Mais pas les problématiques juridiques. Le point avec<br />

Arnaud Troizier, avocat et «senior counsel» du cabinet De Gaulle<br />

Fleurance et Associés, chargé du suivi juridique de la réalisation.<br />

Question MifaMag : Le déménagement<br />

des personnels du ministère<br />

de la Défense vers le site<br />

de Balard est en train de se terminer.<br />

Le chantier du bâtiment<br />

principal s’est achevé avec du retard.<br />

En quoi cela a-t-il impacté<br />

votre activité d’accompagnement<br />

juridique ?<br />

Arnaud Troizier : L’essentiel des<br />

travaux a en effet été livré le 28<br />

février dernier, avec un certain<br />

retard par rapport aux engagements<br />

contractuels. Plusieurs<br />

événements sont à la source de<br />

ces retards, dont les recours introduits<br />

par la Ville de Paris et<br />

des aléas techniques inhérents<br />

à un édifice de cette importance.<br />

Pour assister le Ministère dans le<br />

traitement de ces aléas et de ces<br />

retards, notre cabinet est intervenu<br />

sur plusieurs points : en premier<br />

lieu, pour quantifier exactement<br />

les conséquences de ces<br />

retards et s’assurer que le partenaire<br />

privé avait mis en oeuvre<br />

tous les moyens à sa disposition<br />

pour faire face aux conséquences<br />

desdits aléas et les minimiser ;<br />

en deuxième lieu, pour établir le<br />

partage des responsabilités, en<br />

qualifiant chaque événement au<br />

vu du régime contractuel correspondant<br />

; enfin, pour mettre en<br />

oeuvre les accords arrêtés par<br />

les parties et conclure les décisions<br />

et avenants contractuels<br />

en conséquence. Le Ministère<br />

lui-même a souhaité procéder<br />

à quelques modifications des<br />

ouvrages, ce qui a également<br />

impacté les travaux en cours<br />

et donné lieu à des discussions<br />

sur l’impact, calendaire et financier,<br />

des demandes du Ministère.<br />

Nous avions au demeurant anticipé<br />

ces tâches et pu mobiliser<br />

l’ensemble des expertises nécessaires<br />

: face à un projet d’une<br />

telle ampleur, situé en plein Paris<br />

et d’une rare complexité, il n’est<br />

pas surprenant que le chantier<br />

rencontre des difficultés !<br />

Q : Quelles sont les enjeux juridiques<br />

principaux que vous avez<br />

dû prendre en charge depuis la<br />

mise à disposition du bâtiment en<br />

février ?<br />

A.T. : La mise à disposition est<br />

toujours une étape très importante<br />

dans ce type de projet :<br />

c’est le moment où la valeur de<br />

l’ouvrage est maximale et où<br />

les éventuels retards et défauts<br />

sont susceptibles d’apparaître au<br />

grand jour. C’est en quelque sorte<br />

l’heure de vérité, qui s’accompagne<br />

donc naturellement d’une<br />

certaine tension dans la relation<br />

contractuelle.<br />

En l’occurrence, le Ministère a<br />

été assisté, pour le processus de<br />

mise à disposition, par un organisme<br />

technique indépendant, qui<br />

a procédé à la revue technique de<br />

l’ensemble des travaux. De nombreuses<br />

réserves, d’importance<br />

variable, ont ainsi été relevées, et<br />

le Ministère a finalement décidé<br />

de prendre livraison du bâtiment<br />

à la date prévue.<br />

Notre travail à ce moment-là a<br />

consisté à analyser la qualification<br />

juridique de certaines réserves<br />

ou catégories de réserves.<br />

Plus fondamentalement, à cette<br />

étape, nous avons apporté notre


conseil au Ministère pour la définition<br />

de la démarche et de la<br />

stratégie à mettre en oeuvre :<br />

même s’il s’agit d’un partenariat,<br />

chaque partie est là aussi<br />

pour défendre ses intérêts ! Au<br />

demeurant, je pense même que<br />

notre société a été davantage<br />

mobilisée en <strong>2015</strong>, année de la<br />

mise à disposition d’un bâtiment<br />

achevé, qu’en 2014, principale<br />

année de sa construction. Et je<br />

rappelle que notre mandat sur le<br />

projet Balard court jusqu’en 2017<br />

et que tous les ouvrages ne sont<br />

pas encore livrés. Nous aurons<br />

donc encore à faire...<br />

Q : Comment jugez-vous finalement<br />

le recours à un partenariat<br />

public-privé (PPP) pour ce chantier<br />

? Avec du recul, était-il adapté<br />

à toutes les parties prenantes<br />

du projet ?<br />

A.T. : C’est une question difficile.<br />

Le partenariat public-privé dans<br />

le cadre de Balard a été, du point<br />

de vue de l’Etat et de la commande<br />

publique, une très bonne<br />

nouvelle. D’une part, ce projet colossal<br />

a effectivement vu le jour.<br />

D’autre part, il a certes rencontré<br />

des aléas, qui se sont traduits par<br />

un certain retard dans les travaux,<br />

mais finalement ce retard<br />

me paraît limité ; surtout, le budget<br />

de construction a été maîtrisé<br />

et le transfert des risques vers le<br />

partenaire privé a joué ! Il faudrait<br />

donc voir aussi si OPALE Défense<br />

tire un bilan positif de la phase<br />

de conception-construction, pour<br />

savoir si in fine tout le monde<br />

y gagne. Et il reste de toute façon<br />

près de 25 années jusqu’au<br />

terme du contrat.<br />

Ce qu’on peut malgré tout dire dès<br />

à présent, c’est que le défi était<br />

énorme pour tous ses acteurs,<br />

et qu’il a été brillamment relevé,<br />

compte tenu de la complexité du<br />

projet et de la nature des activités<br />

qui se déroulent à Balard – et que<br />

la forme du contrat y a participé.<br />

Q : Quelles ont été les répercussions<br />

de votre participation au<br />

projet Balard pour votre société<br />

d’avocats ? Cela vous a-t-il permis<br />

de mieux promouvoir votre<br />

expertise ?<br />

A.T. : Participer à un projet<br />

comme Balard est évidemment<br />

une vitrine pour nous. Nous<br />

avons renforcé notre visibilité<br />

dans le secteur de la Défense, et<br />

développé notre expertise s’agissant<br />

du suivi juridique de PPP en<br />

cours de réalisation. Je ne sais<br />

pas dans quelle mesure cela est<br />

lié à Balard, mais le fait est que<br />

c’est une référence très importante<br />

pour d’autres clients, et que<br />

nous assistons ou avons assisté<br />

le Ministère sur d’autres projets<br />

depuis Balard.<br />

Nous avons également pu renforcer<br />

notre image auprès du<br />

secteur privé, tant auprès des<br />

constructeurs que des établissements<br />

financiers, bien au-delà du<br />

secteur de la Défense<br />

Propos recueillis par<br />

Damien Durand<br />

061


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

062<br />

SUMMARY<br />

The Cescof<br />

064<br />

078<br />

Judicial division of the<br />

National Gendarmerie<br />

The DICoD<br />

070<br />

Private military companies<br />

084<br />

Army health service<br />

094<br />

Simulation<br />

MIRVOG<br />

098<br />

Replacing the Famas<br />

072<br />

090


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

064<br />

The CESCOF<br />

If when the «clothing» means<br />

the first thought that comes<br />

to mind is «uniform» or «lattice»,<br />

which is actually one<br />

of the CESCOF missions.<br />

But this is far from the only<br />

design equipment managed<br />

by this service. The CESCOF is<br />

also responsible for the design /<br />

implementation / delivery of all<br />

technical clothing for specific<br />

body (firefighters, mechanics),<br />

as well as formal wear, or more<br />

complex products such as comlogistics<br />

expertise to the combatant service<br />

It’s one of these discrete services in the world of Defense, one<br />

of those that some would consider far removed from the field<br />

in appearance, but which nevertheless allows French military<br />

deployment capacity for action that we know . The CESCOF - the<br />

support of the Centre of Expertise and fighter forces - based in<br />

Rambouillet, in the premises of the police service of armies, if<br />

not the most famous of Defense logistics services, is nonetheless<br />

totally a must and an expert player in its field.<br />

The framing of an essential<br />

function: clothing<br />

Attached to chains «clothing»<br />

and «human support», part of<br />

the eight sectors that account<br />

this multiple entity of the SCA,<br />

the CESCOF is primarily the<br />

organization that manages the<br />

entire chain procurement. A<br />

mission that extends to both<br />

the design of such equipment,<br />

through procurement<br />

and management of suppliers’<br />

contracts until the delivery directly<br />

to the forces.


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

066<br />

binations of protections against<br />

radiological or biological risk,<br />

and «Personal Protective Elements»<br />

PPE, such as masks,<br />

helmets or gloves.<br />

CESCOF management by the<br />

clothing sector, in addition to<br />

being highly symbolic in an<br />

institution like the army, also<br />

allows more than 150 companies<br />

to market providers on this<br />

mission using advanced skills.<br />

Three quarters of these suppliers<br />

are SMEs and more than<br />

130, in addition, are French. The<br />

CESCOF is the true originator<br />

of an important activity generated<br />

by the world of defense,<br />

and that we often think in decline<br />

in France. It is a real opportunity<br />

that can offer CESCOF<br />

through 160-180 million euros<br />

which are,thus, injected into<br />

the industry’s economy through<br />

public procurement launched.<br />

There were 90 and just for the<br />

year 2014. Thus, in the world,<br />

no less than 1,000 people who<br />

work every day to manufacture<br />

uniforms and fatigues of the<br />

French army, and 8000 others<br />

part numbers provided by the<br />

CESCOF.<br />

A network throughout the<br />

country<br />

The «human support» sector<br />

is even more vast and equally<br />

strategic. It can be summarized<br />

by a simple guideline: the<br />

CESCOF must maintain, at all<br />

times, all places and all circumstances,<br />

the operational<br />

capability of the soldier with the<br />

satisfaction of its vital needs. To<br />

fulfill all aspects of this assignment<br />

and deal with all eventualities,<br />

the CESCOF acquires,<br />

manages, stores, maintains<br />

and refuels or makes available<br />

projection equipment (such as<br />

tents, kitchen equipment or<br />

hygiene) and operational<br />

food (combat rations,<br />

water of beverages).<br />

To improve at<br />

most of<br />

these<br />

missions<br />

prov<br />

i -<br />

sion<br />

of military<br />

equipment<br />

daily, meeting the needs basics<br />

like the most exceptional<br />

cases, the CESCOF also fulfills<br />

a function of experimentation of<br />

all equipment within its competence,<br />

let alone those that ‘he<br />

designed himself.<br />

Although based in Rambouillet,<br />

the CESCOF exercises functional<br />

authority over several<br />

logistics facilities scattered<br />

throughout the territory. In detail,<br />

the sites accompanying<br />

CESCOF missions are specialized<br />

institutions of the police armed<br />

Angers (for the production<br />

of combat rations supported by<br />

an analysis laboratory products<br />

and components), Roanne (for<br />

training technicians and maintenance<br />

campaign materials)<br />

of Châtres (Seineet-Marne)<br />

and to Bergerac (for<br />

storage, individual distribution<br />

by correspondence and collective<br />

effects of clothing) and<br />

Mourmelon (for storage and<br />

maintenance of camping equipment);<br />

logistics facility Porteslès-Valence<br />

(storage and distribution<br />

of equipment for the air<br />

force). To these are added storage<br />

groups and maintenance<br />

Brétigny and Marseille (for the<br />

storage, maintenance and distribution<br />

of equipment for operations).<br />

Responsible for filling inherent<br />

in military activity assignments,<br />

the CESCOF must also<br />

constantly integrate into its<br />

traditional practice of improvement<br />

requirements of complex<br />

logistics operations in overseas<br />

land ever more numerous, and<br />

on equipment requiring to use<br />

the expertise of service providers.<br />

Where to combine the<br />

art of knowing the requirement<br />

of the strategic issues and<br />

challenges of innovation.


SOFILETA<br />

Un Outil Industriel et Performant à votre<br />

disposition pour la production de tissus à fort<br />

contenu technologique<br />

Avant-gardiste par nature, notre volonté est d’inventer le futur<br />

et d’anticiper vos besoins. Après deux décennies d’expérience et<br />

d’innovation dans la fabrication Française de tissus techniques,<br />

le groupe concrétise son excellence au service de la protection<br />

individuelle au travers de son département SOFILETA ADVANCED<br />

TEXTILES.<br />

Les avantages d’une entreprise centenaire sont, le savoir-faire<br />

et la compétence présents dans toute la chaîne de fabrication<br />

d’un matériau textile : ourdissage, tissage, teinture, enduction et<br />

contre – collage.<br />

067<br />

La réponse pour vos équipements<br />

de protection individuelle<br />

avec une offre complète couvrant<br />

toutes les risques de protection<br />

flammes, Arc électrique,<br />

chimique…<br />

Depuis la phase de développement<br />

jusqu’à la production chacun<br />

de nos produits font l’objet<br />

de contrôles stricts et rigoureux,<br />

à chaque étape, dans nos laboratoires<br />

afin d’assurer le plus<br />

haut niveau de qualité. Conformément<br />

à la règlementation<br />

européenne en vigueur tous nos<br />

produits sont certifiés dans les<br />

laboratoires accrédités pour les<br />

normes EN 469, EN 15614, EN<br />

11612, EN 11611, EN 13034, IEC<br />

61482…..<br />

Une équipe technique et commerciale<br />

à votre écoute pour définir<br />

et mettre au point des solutions<br />

sur mesure<br />

L’énergie et la compétence de<br />

chacun sont au service et à<br />

l’écoute de vos besoins. C’est la<br />

raison de notre engagement à<br />

vos côtés pour définir et mettre<br />

au point des solutions sur mesure,<br />

originales et parfaitement<br />

adaptées à vos problématiques.<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

068<br />

OXYD<br />

Expert en hébergement internet<br />

Oxyd est un fournisseur d’hébergement internet et d’infogérance<br />

pour les entreprises et les administrations et collectivités<br />

territoriales. Son équipe de spécialistes de l’infogérance conçoit<br />

et gère les infrastructures et architectures matérielles dans de<br />

multiples environnements logiciels. Spécialiste de la gestion<br />

de site web, Oxyd propose également des services connexes à<br />

ses offres d’hébergement : sauvegarde, sms, certificats SSL et<br />

streaming.<br />

Interview de Julien Mellul, Directeur Technique<br />

Question MifaMag : Comment expliquez-vous<br />

le succès d’Oxyd ?<br />

Julien Mellul : « Oxyd fait de l’hébergement<br />

et de l’infogérance<br />

depuis 15 ans maintenant. Nous<br />

avons créé la société en 2000<br />

alors que le marché était en<br />

pleine expansion. Nous étions là<br />

au bon moment !<br />

Oxyd a su s’adapter au marché<br />

et à sa clientèle en bâtissant une<br />

offre sur-mesure tant en termes<br />

d’infrastructures que budgétaires.<br />

En 2012, Oxyd a été rachetée<br />

par l’hébergeur Ecritel ce qui<br />

lui a permis de mutualiser ses<br />

compétences et d’offrir une offre<br />

plus large.<br />

Q : Quels sont vos points forts ?<br />

J.M. : « Nous administrons les<br />

sites avec des outils bien adaptés,<br />

dans une recherche permanente<br />

de qualité. Notre support<br />

technique est à l’écoute du client<br />

et disponible en 24/7/365 pour les<br />

plates-formes critiques. Notre<br />

offre est adaptable à tous les<br />

budgets. La souplesse constitue<br />

donc l’un de nos points forts. »<br />

Q : Quels sont les principaux<br />

clients d’Oxyd ?<br />

J.M. : « Nous hébergeons de<br />

nombreux sites de Mairies<br />

(Cannes, Tours, Rennes, Nanterre,<br />

…) et Collectivités locales<br />

(Conseils Généraux d’Indre et<br />

Loire, du Gers, de la Savoie, Département<br />

de l’Oise), également<br />

des Musées et Ministères (Ministères<br />

des Affaires Etrangères et<br />

Européennes, Ministère du Travail).<br />

Dans le secteur privé, RCI<br />

Banque, Banque populaire ou<br />

encore RATP font partie de nos<br />

clients. »<br />

Q : Comment êtes-vous organisés ?<br />

J.M. : « Nous avons une équipe<br />

basée à Paris et Clichy. Nous disposons<br />

de 2 Data Centers, soit 1<br />

100 m2 répartis sur deux salles<br />

blanches. Chez Oxyd, nous veillons<br />

aussi à travailler dans une<br />

bonne ambiance avec les équipes<br />

d’Ecritel notamment. Les collaborateurs<br />

sont de toutes nationalités,<br />

nous nous exprimons en<br />

anglais et sommes ouverts aux<br />

différentes cultures ».<br />

Oxyd : 1er<br />

hébergeur<br />

français 100%<br />

Cloud SSD<br />

Partant du constat que le<br />

stockage est l’un des enjeux<br />

majeurs et assez méconnu du<br />

grand public quand on parle<br />

Cloud, les équipes OXYD ont<br />

travaillé pendant plusieurs<br />

mois sur des tests de nouvelles<br />

solutions de stockage<br />

pour le Cloud.<br />

Après de nombreux tests, le<br />

verdict est sans appel aussi<br />

bien pour nos clients que<br />

pour nos équipes techniques,<br />

la technologie SSD surpasse<br />

de loin les performances des<br />

disques mécaniques (aussi<br />

bien SAS que SATA). Elle<br />

améliore aussi bien la vitesse<br />

d’accès aux données que les<br />

latences, et donc la stabilité<br />

des plateformes.<br />

Toutes nos offres sont à présent<br />

proposées à base de stockage<br />

SSD sans coût complémentaire,<br />

nous sommes donc<br />

devenu le premier hébergeur<br />

français 100% Cloud SSD !<br />

Contact et informations :<br />

www.oxyd.fr // 01 73 250 350


069<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

070<br />

Private military<br />

companies<br />

The Ministry of Defence ready to cross the<br />

course of their recognition<br />

It is a silent revolution that is experiencing the world of defense<br />

in France. The ministry reflects indeed a certification of a french<br />

private military companies (PMC). Apparently the idea is simple: this<br />

recognition will distinguish companies in the sector who perform<br />

quality work and may therefore have the anointing of national<br />

defense authorities. But the idea behind this development goes<br />

further: this certification could launch the further development<br />

of the cooperation of the French defense forces with hexagonal<br />

private military companies, a practice which still weigh on taboos.<br />

Mentalities evolution:<br />

Having long been unfavorable<br />

to that end, the Defence Minister<br />

Jean-Yves Le Drian - which<br />

could however leave his post<br />

if he was elected head of the<br />

Brittany region in the election<br />

in December - is changing his<br />

position. The right arm of the<br />

minister, the influential chief<br />

of staff Jean-Yves Le Drian,<br />

Cédric Lewandowski, is thus<br />

in favor of a gradual move<br />

towards recognition. The Quai<br />

d’Orsay, meanwhile, is also<br />

ready to convert gradually to<br />

the interests of such labeling,<br />

seeing it as a way to reduce the<br />

cost of its external operations.<br />

The ministry is also drafting a<br />

report to General Thierry Caspar<br />

told-Fille-Lambie, Inspector<br />

General of the Air Force to<br />

make concrete proposals defining<br />

the outlines of this future<br />

labeling.


The issue of official recognition<br />

does not date from <strong>2015</strong>.<br />

It returned in the first political<br />

discussions since 2012 with<br />

delivery to the Defence Committee<br />

of the National Assembly<br />

of a report by members of<br />

the Christian Robert Finistère<br />

(UMP, was not represented<br />

in 2012) and Charente Jean-<br />

Claude Viollet (PS, who also<br />

withdrew in 2012). The report<br />

showed a favorable evolution<br />

of the legislation against<br />

the SMP, which also can be<br />

called ESSD (security and defense<br />

service companies), and<br />

has even paved the way for a<br />

«half-recognition» through<br />

the national private security<br />

activities Council (CNaPS).<br />

This agency can now issue licenses<br />

to practice the SMP<br />

under the protection of ships<br />

face the dangers of piracy in<br />

certain sensitive areas.<br />

Such labeling would lead to<br />

an evolution in the interpretation<br />

of the 2003 law that criminalizes<br />

activities that may<br />

be similar to the mercenaries.<br />

Legislation which was particularly<br />

intense an important<br />

lobbying to soften, bringing<br />

together the main hexagonal<br />

actors(Geos, Galicia, Amaranate<br />

...) within the Club of<br />

French companies of international<br />

security (Cefsi).<br />

«The certification is a precaution»<br />

Why this evolution? What can<br />

the French defense capabilities,<br />

yet already important, to<br />

appeal to the sort of private<br />

military companies «recognized»?<br />

The position of the Foreign<br />

Ministry is clear: outsourcing<br />

to SMP some missions previously<br />

performed by traditional<br />

defense forces is less<br />

expensive for the defense<br />

budget (and therefore the public<br />

accounts) that a decision<br />

full supported by the personal<br />

armies. PMCs have proven<br />

themselves in many areas,<br />

already highlighted by the<br />

parliamentary report and studies<br />

of observers working on<br />

military matters.<br />

First area: security (including<br />

sea and close protection for<br />

people) which also includes<br />

the often long and costly demining<br />

missions.<br />

Second sector: training. The<br />

French SMP are already largely<br />

involved in the field with<br />

African peacekeepers. Training,<br />

often long and profitable<br />

contracts for security companies,<br />

is an area ranging from<br />

the teaching standards of UN<br />

intervention to real placing of<br />

dogfights; the largest American<br />

companies have their own<br />

fleet drones.<br />

Third area: logistics. The<br />

French army is especially<br />

requesting in such services,<br />

its fields of interventions<br />

or presence, many are<br />

also often difficult to access,<br />

sub-Saharan Africa to the Pacific.<br />

SMP is also present in<br />

the field of maintenance of<br />

military equipment, medical<br />

support (area where French<br />

forces are very powerful and<br />

little use, for once, outside<br />

help), or the military support<br />

to forces maintain the peace.<br />

Last field at last, and not the<br />

least: the information. Sensitive<br />

issue for the French army<br />

still lacks drones to its information<br />

search field missions.<br />

But the French SMP are also<br />

poorly equipped, to reverse<br />

US companies. From there, to<br />

use their services? This raises<br />

the sensitive issue of national<br />

sovereignty.<br />

But if the SMP already have<br />

these skills, then why to label<br />

them? For Philippe Chapleau,<br />

journalist specializing in<br />

questions related to privatization<br />

of the defense, the government<br />

seeks especially to<br />

deal with reliable companies:<br />

«Labelling is a precaution<br />

for benefits conform to the<br />

contract. The troops should<br />

not be in danger on the ground<br />

because of a service failure,<br />

«he guesses, explaining that<br />

this future can grow to label<br />

the rationalization of the<br />

offer:» the state knows the<br />

weaknesses in French. It has<br />

a desire to push the French<br />

ESSD to group together to improve<br />

services. «<br />

The movement now seems<br />

inevitable, although the detailed<br />

arrangements for labeling<br />

are not yet fully known.<br />

But the ministry has taken the<br />

step of cultural blockage that<br />

equates the use of private military<br />

companies as a version<br />

«presentable» a practice inglorious,<br />

mercenary. Charge<br />

now Jean-Yves Le Drian and<br />

his team to delineate the<br />

contours of the use of SMP<br />

labeled to avoid the main risk<br />

found abroad in the military<br />

who have used this type<br />

of companies: loss The skill.<br />

Indeed, the risk of outsourcing<br />

for the short term, perform<br />

better on operations, is<br />

the lack of training of military<br />

personnel who, relying too<br />

much on the «subcontractor»,<br />

see their scope of expertise<br />

shrink. A prospect that has<br />

nothing fancy and is seen even<br />

in the US Army. This was seen<br />

by Philippe Chapleau: «In the<br />

US, it has largely rested on<br />

expert external companies for<br />

demining issues. GEOMINES<br />

as a French company is also<br />

expert in this field. But the US<br />

military ended up neglecting<br />

training in the field. Result:<br />

despite its overall potential,<br />

this army has no real competence<br />

in the field of demining.<br />

« The French defense prevented!<br />

Damien Durand<br />

071<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

072<br />

SIMULATION<br />

Fake weapons for a real workout<br />

The French and foreign armies and the police and security forces,<br />

are increasingly called for simulation. Time saving, low cost,<br />

security ... arguments abound to plebiscite simulation. Among<br />

the many forms of simulation, demilitarized and fake weapons<br />

occupy a prominent place.<br />

Three major forms of simulation<br />

are practiced by armies.<br />

Constructive simulation, which<br />

uses artificial intelligence to apply<br />

the doctrine of the simulated<br />

element. Virtual simulation,<br />

where most actors are animated<br />

by trained, PLCs minimized,<br />

equipment and the environment<br />

simulated. And the instrumented<br />

simulation. In the latter form,<br />

personal, property, and the environment<br />

are real. Only weapons<br />

effects are simulated. It is in<br />

this framework that the demilitarized<br />

weapons and dummy<br />

occupy their place. Whether it is<br />

protection or security services,<br />

police or gendarmerie units,<br />

special forces and military units,<br />

demilitarized and fake weapons<br />

are necessary due to their versatility.<br />

They allow a drive that has<br />

all the appearances of actual<br />

conditions while ensuring a low<br />

cost, enhanced security, ease of<br />

use and speed.<br />

In ordinary trainings, units use<br />

real weapons, firing blank bullets,<br />

and sometimes live ammunition,<br />

with all the constraints<br />

that go with it, particularly in


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />

074<br />

terms of employment, risks,<br />

safety, and cost of ammunition.<br />

Gradually, these constraints<br />

have become important enough<br />

for it to be studied other training<br />

options. The appearance of the<br />

simulation simultaneously with<br />

imitation weapons allowed to<br />

think otherwise trainings. Offering<br />

quality learning, in the best<br />

conditions possible, while reducing<br />

all risks (injury, fatality<br />

and cost), fake weapons were<br />

imposed. Today they are used in<br />

combat training.<br />

Weapons demilitarized ...<br />

3rd Engineer Regiment, the Famas<br />

demilitarized allow combat<br />

training and hardening cheaply.<br />

Two sections are equipped or<br />

fifty soldiers. The demilitarized<br />

Famas have special signage so<br />

as not to confuse them with real<br />

weapons. Same weight, same<br />

color, same size, it is the Famas<br />

demilitarized who are chosen for<br />

hardening, combat training in<br />

situations where real weapons<br />

could be damaged. The 13th Engineer<br />

Regiment is also equipped<br />

with Famas demilitarized,<br />

offering the same benefits. Many<br />

units that choose to use at times<br />

of training soldiers and for periods<br />

of hardening, demilitarized<br />

weapons.<br />

... To fake weapons<br />

But the originality of the instrumented<br />

simulation proves<br />

itself especially with imitation<br />

weapons including bearings.<br />

This type of weapon offers a wide<br />

variety of jobs. This is real and<br />

existing weapon replicas, but<br />

pulling plastic beads or steel.<br />

Systems are varied.<br />

There are mainly three.<br />

• Manual models that load<br />

and shoot piecemeal. They are<br />

particularly suitable for familiarization<br />

with weapons, training<br />

manipulations, close combat or<br />

disarmament exercises.<br />

• Electric models that<br />

work with a battery and a box of<br />

gears. With fashion-shot bursts<br />

and 800 strokes per minute,<br />

these models are all-metal with<br />

real capacity magazines.<br />

• Gas models that use two<br />

types of propelling, CO2 or a<br />

mixture of non-toxic gas. These<br />

replicas can be blowback, gas<br />

for propelling the ball, to roll<br />

back the bolt and simulate the<br />

operation of a real weapon. Their<br />

shooting mode is semi-automatic<br />

and fully automatic.<br />

It is society Spartan import military<br />

department, which is<br />

today world leader in airsoft<br />

training solutions. It holds the<br />

exclusive worldwide licenses<br />

from brands Glock, Colt, Smith<br />

& Wesson, Famas, Sig Sauer,<br />

or FN Herstal, among the best<br />

known. These officially licensed<br />

replicas shoot projectiles round<br />

6mm in diameter with a power<br />

© 13e RG


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Simulation<br />

076<br />

less than 2 joules. These models<br />

are identical to real guns<br />

at both the weight of size. The<br />

advantages are many. Hugo Brugière,<br />

director of Spartan import<br />

military department, explains.<br />

«There is of course a financial<br />

benefit, since the cost for a shot<br />

is reduced, for example, in the<br />

case of beads with gas, shooting<br />

does not exceed a cost of 0.004<br />

euro. Shooting with this type of<br />

weapon can reproduce the same<br />

gestures than actual weapons<br />

and therefore provides training<br />

safe. In addition, the implementation<br />

is very quick and operational<br />

in all environments, avoiding<br />

damaging the structures. »<br />

The lack of need for hearing<br />

protection facilitates communication<br />

during training between<br />

instructor and students. Only eye<br />

The Service of Protection<br />

The precursors !<br />

The Service of Protection,<br />

formerly known as<br />

Protection Service of the<br />

High Personalities, is responsible<br />

for close protection<br />

of public figures. This<br />

service has set up training<br />

with ball weapon replicas<br />

in the early 2000s, initiated<br />

especially by the support<br />

group (HPAI), responsible<br />

for highly sensitive personalities<br />

and by the training<br />

office and the GSPR (Security<br />

Group of the Presidency<br />

of the Republic, belonging<br />

to the SDLP).<br />

The current commander<br />

Christian who set up this<br />

drive means testifies: «We<br />

needed to get us into the<br />

closest possible to the<br />

conditions of reality, because<br />

being in contact with<br />

sensitive personalities,<br />

excellent training should<br />

always be sought. The use<br />

of ball weapon replicas allows<br />

both realism in training<br />

in strength-to-strength,<br />

and a very simple and<br />

quick implementation,<br />

unlike other heavier systems<br />

employment. This<br />

also allows for target practice<br />

through scenarios we<br />

created as simulator, using<br />

video-projection. «<br />

protection is required.<br />

As part of the overall development<br />

of the simulation, the fake<br />

and demilitarized weapons have<br />

significant future prospects. We<br />

should find them more and more<br />

numerous, for training in the armed<br />

and security units.<br />

Marie Helene Leon<br />

The «softair» as it is also<br />

called, is used to the Presidency<br />

and the SDLP both<br />

for initial training and<br />

continuing education, and<br />

uses so many replicas of<br />

handguns (Glock, for example)<br />

as replicas ‘shoulder<br />

weapons (Kalashnikov, P90<br />

FN Herstal, etc.).<br />

«Training through the replica<br />

is now anchored in<br />

our training practices and<br />

it is true that several other<br />

units came to emulate what<br />

we did to, in turn, put this<br />

in place,» concluded the<br />

Commander Christian.


Interview with<br />

Hugo Brugière<br />

Director of Spartan Imports Military<br />

Department<br />

077<br />

Hugo Brugière is director of Spartan Imports Military Department,<br />

the global leader in airsoft training solutions. The company has<br />

developed a real expertise for the armed forces and security forces<br />

combining realism of training and cost control. He returned to<br />

MifaMag on this booming market.<br />

of the ball), at lower cost and can<br />

«drill» the same gesture than a<br />

real weapon, which was for example<br />

the problem of paintball.<br />

What is expected of a soldier<br />

who trains is that the weapon<br />

becomes gradually extension of<br />

himself and he internalizes the<br />

use of the weapon. All this, airsoft<br />

permits.<br />

H.B.: Our replicas are designed,<br />

based on real weapons plans<br />

and have the same features and<br />

the same functionality. Not only<br />

replicas in form, but replicas in<br />

the operation and is essential<br />

to our success. A member who<br />

uses our replica should not have<br />

to make a difference in the use<br />

of a real weapon and its reply.<br />

If you look at our Glock for example,<br />

they have been developed<br />

in close collaboration with teams<br />

from Glock who validated each<br />

step.<br />

MifaMag Question: The market<br />

for simulation and fake weapons<br />

is growing strongly. How do you<br />

explain this important development?<br />

In your opinion what<br />

are the factors promoting this<br />

growth?<br />

Hugo Brugière: Airsoft is now the<br />

driving means on which everyone<br />

agrees: the instructors, payers<br />

and of course the users. So far<br />

the armed forces had to train<br />

several ways, all imperfect. The<br />

white ball did not create impacts<br />

and Simunition was too expensive<br />

(0.5 euros against 0.003 per<br />

shot with airsoft replica). Not to<br />

mention the blue gun whose interest<br />

is very limited. Faced with<br />

this, we came up with a product<br />

that allows to train with a real<br />

notion of sanctions (the impact<br />

Q: What types of clients can develop<br />

such weapons and for what<br />

jobs?<br />

H.B.: We only supply the army<br />

forces, security forces and private<br />

security companies. Our<br />

products resemble those that<br />

can be found on the large market<br />

public airsoft, but the version<br />

that we offer is «militarized»<br />

that is to say, created and<br />

strengthened for a specific use<br />

in the workplace. On the uses<br />

they are very wide: from the drill<br />

learning modules shooting on a<br />

weapon before going on a shooting<br />

range, use to the «strength<br />

to strength» through the use environment<br />

closed city (buildings<br />

...). The only limit is the imagination<br />

of the instructors!<br />

Q: What are the terms of use they<br />

resemble with real weapons?<br />

Q: How do you see the future of<br />

this type of tool?<br />

H.B.: Superbly! Wherever one<br />

looks in the world, the army and<br />

security forces are in lack of funding<br />

or at least with a view to reduction<br />

and attention to public<br />

funds. The use of airsoft pushes<br />

the realism of training like never<br />

before, but in addition to this, it<br />

significantly reduces the bill for<br />

training since with the cost per<br />

shot of a plastic cartridge, you<br />

can shoot 130 Ball! The market<br />

is huge progress, and this is only<br />

the beginning.<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

078<br />

Judicial division of the<br />

National Gendarmerie<br />

The experts in the fight against crime<br />

The research is multidisciplinary<br />

© Sirpa Gendarmerie<br />

After Rosny-Sous-Bois, the judicial division of the National<br />

Gendarmerie (PJGN) recently moved to Cergy-Pontoise, in the<br />

Val-d’Oise department in the Paris suburbs. The creation of this<br />

judicial center marks a historic step for the National Gendarmerie,<br />

with the development of scientific and technical activities of the<br />

Criminal Research Institute of the Central Criminal Intelligence<br />

Service and the Centre against digital criminality.<br />

The Judicial Division of the<br />

National Police was created to<br />

meet a triple challenge. First,<br />

the evolution of delinquency<br />

and crime, since criminal<br />

activities are numerous, and<br />

their authors are increasingly<br />

mobile. It was also necessary<br />

to consider the impact of organized<br />

criminal groups, and<br />

frequent digital declination of<br />

most procedures. The second<br />

issue, also important, was the<br />

need to take charge, under the<br />

sign of the urgency and regardless<br />

of the conditions, situations<br />

of exceptional gravity<br />

in scale or violence deployed.<br />

The third issue was justified<br />

by the acceleration of scientific<br />

and technological advances<br />

offering new potentialities<br />

matter of evidence. It became<br />

absolutely necessary to mobilize<br />

and coordinate all forensic<br />

disciplines.<br />

Therefore, the National Gendarmerie<br />

has adapted its system<br />

to incorporate the strategic<br />

dimension and contribute<br />

to the department’s response<br />

in the fight against crime,<br />

giving rise to judicial Pole,<br />

whose premises were inaugurated<br />

in spring <strong>2015</strong>.<br />

A multidisciplinary advanced<br />

laboratory<br />

This lab covers the same site<br />

of the whole spectrum of forensic<br />

and legal medicine,<br />

able to intervene in all places<br />

and all circumstances, and<br />

contributing to the steering<br />

forensic chain. It ensures sy-


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> Judicial division of the National Gendarmerie<br />

080<br />

nergies in the areas of physical<br />

chemistry, digital engineering,<br />

forensics, human identification<br />

and genetic biology. His department<br />

heads are both cops and<br />

scientific training, with an operational<br />

experience in unity. Its<br />

ability to intervene in theaters<br />

of operation is broad in France<br />

and abroad, and in degraded<br />

conditions, such as during an air<br />

crash or a tsunami, for example.<br />

This laboratory is an essential<br />

scientific support in steering the<br />

whole forensic chain of the national<br />

gendarmerie based on the<br />

departmental technical hundred<br />

trays, metropolitan and ultra<br />

marines, with some 500 technician’s<br />

criminal identification,<br />

and 6800 technicians nearby.<br />

Develop an innovative data<br />

analysis<br />

This is the development of a<br />

mass analysis data collected<br />

by the units and services over<br />

the entire territory in return for<br />

better manage operational activities<br />

and anticipate threats.<br />

This development will result in<br />

the establishment of the Central<br />

Criminal Intelligence Service.<br />

With a network of sensors<br />

throughout the territory (over<br />

3,600 specialized territorial<br />

units), reconciliation means and<br />

analysis in one integrated system,<br />

multiple objectives to meet<br />

the needs of the units or employment<br />

authorities, these new<br />

Data mining methods are used<br />

to guide operational activities.<br />

Fight against cybercrime<br />

To respond to the development<br />

of delinquency using networks,<br />

cybercrime investigations capacities<br />

are strengthened. The<br />

Centre against criminality digital<br />

(C3N) is intended to address<br />

these new risks. It animates and<br />

controls the network including<br />

The most detailed analyzes are now<br />

possible<br />

© Sirpa Gendarmerie


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

Judicial division of the National Gendarmerie<br />

082<br />

Collecting as much informations in<br />

the service of truth.<br />

© Sirpa Gendarmerie<br />

Cybergend 2000 gendarmes<br />

specialized in territorial units,<br />

and directly contributes to departmental<br />

action plan piloted<br />

by cyber prefect.<br />

The Criminal Research Institute<br />

The contribution to the identification<br />

and treatment of<br />

criminal phenomena with the<br />

approximation of criminal intelligence<br />

and forensic, is in<br />

support of the Interior Ministry<br />

units and services. The<br />

Criminal Research Institute of<br />

the National Gendarmerie (IR-<br />

CGN) is frequently referred to<br />

surveys conducted by the National<br />

Police Service. He also<br />

developed a unique ability to<br />

rapprochement on the data to<br />

identify phenomena or serious<br />

facts from weak signals to indicate<br />

the units of investigation<br />

guidelines, promote the<br />

optimization of operational resources,<br />

and generate strategic-level<br />

analyzes.<br />

With this legal Pole, the National<br />

Gendarmerie meets the<br />

requirements which correspond<br />

to its traditional tasks<br />

while integrating the new<br />

New buildings<br />

© Sirpa Gendarmerie<br />

risks brought by the advent of<br />

digital. As we see, this is a decisive<br />

building modernization<br />

of the ministry that builds up<br />

in the areas of forensics, criminal<br />

intelligence and the fight<br />

against criminality digital,<br />

with the gendarmerie in pole<br />

position.<br />

Marie Helene Leon


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

084<br />

Army<br />

health service<br />

«The SSA, like other armies, divisions and<br />

departments, had to comply with budgetary<br />

requirements that apply to Defence»<br />

A year and half after its first presentation, «SSA 2020» project,<br />

which should serve as a guideline to the national organization of<br />

health services in the French army, enters the implementation<br />

phase. A necessary evolution for a service facing a significant<br />

change in its issues, even as it is also in the civilian world, while<br />

maintaining the specificity of its mission, complex and multiple.<br />

MIFA offers analysis from Foehrenbach Hervé, chief doctor of<br />

the SSA services on policy, issues, and delicate question of the<br />

reorganization of the military hospital card.<br />

MifaMag Question: Can you explain<br />

the ins and outs of the<br />

«SSA 2020» which was unveiled<br />

last December? What needs<br />

does it correspond?<br />

Hervé Foehrenbach : The SSA<br />

is a service which operational<br />

character is proven and recognized.<br />

However, it leeds its activity<br />

under extreme tension because<br />

of developments within<br />

its environment, both defense<br />

and health. The current military<br />

context is a very important operational<br />

load and no less important<br />

constraints on resources,<br />

human and financial, although<br />

the recent revision of the milita-


y program law allowed a better<br />

matching of resources for the<br />

tasks of hosts. Changes in the<br />

world of health are also important<br />

with an ongoing health law<br />

parliamentary debate, based on<br />

a new national health strategy<br />

published in 2013. Among the<br />

measures that could have a direct<br />

impact on the SSA functioning<br />

which includes substantial<br />

changes in the modes of cooperation<br />

between health facilities<br />

and increased regionalization<br />

of the entire health system.<br />

Finally, it should be noted the<br />

evolution of the company with<br />

increased demands regarding<br />

health facilities, both in terms<br />

of patients waiting for a quality<br />

and enhanced security benefits,<br />

as health personnel, looking for<br />

coherence between professional<br />

and personal life fulfillment.<br />

The basic need of the Service is<br />

to maintain its operational ability,<br />

made of technical skills acquired<br />

during practice conducted<br />

in close collaboration with<br />

the civil metropolis of health<br />

structures, combined with specific<br />

military skills, resulting in<br />

a continuous operational readiness<br />

and specific training environments,<br />

sometimes extreme,<br />

in which the armed forces<br />

are changing.<br />

Preserving this operational<br />

readiness is imperative because<br />

the operations in military<br />

health support is an area<br />

of unique skills of SSA. In fact,<br />

no other health system is able<br />

both to project personnel with<br />

in some cases very short notice<br />

at a first input to a theater<br />

of operations, and ask them to<br />

practicing in potentially complex<br />

technical procedures, in a<br />

secluded, difficult or hostile situation.<br />

Such skills are to be used in<br />

other circumstances, these<br />

health crises for example. The<br />

example of the recent Ebola<br />

crisis is a remarkable illustration<br />

for both the organization<br />

and implementation of caregivers<br />

designed de novo treatment<br />

center and installed in<br />

Conakry in Guinea for support<br />

in metropolitan of sick and returnees<br />

hospitalized at the HIA<br />

Bégin. This involvement of SSA<br />

in solving health crisis is a way<br />

of valuing their expertise on<br />

overseas theaters and was explicated<br />

in the White Book of<br />

Defence and National Security<br />

of 2013.<br />

This operational specificity<br />

concerns primarily health professionals,<br />

practitioners, and<br />

paramedics, projectable within<br />

specialties but because of an<br />

imperative of internal coherence<br />

of SSA, all the effective,<br />

military and civilian, must be<br />

aware of their individual contribution<br />

to operational activities<br />

of the Service. It is in this spirit<br />

that the application of the<br />

principle of concentration on<br />

the operational mission led to<br />

gradually transfer among civil<br />

partner’s activities with the<br />

least direct relation to the operational<br />

area. In total, it is to be<br />

understood that the entire model<br />

is aligned with the operational<br />

purpose, which was the only<br />

criterion for validation of the<br />

selected items.<br />

MifaMag Question: How does<br />

military health service go<br />

through budget tumult of the<br />

moment? Did you have to make<br />

complicated budget choices?<br />

Which ones?<br />

H.F.: The SSA, like other armies,<br />

divisions and departments, had<br />

to comply with budgetary requirements<br />

that apply to the<br />

defense. These constraints are<br />

on all resources, human and<br />

financial, the latter concerning<br />

the infrastructure, equipment<br />

and operation.<br />

The choices made were ultimately<br />

more functional, even the<br />

budget resulting conforms for<br />

to the requirements of economy.<br />

SSA 2020 is constructed so,<br />

that budgetary constraints are<br />

structurally taken into account,<br />

through strict adaptation to the<br />

needs of the armed forces. This<br />

resulted, in particular, a significant<br />

reduction in hospital component,<br />

mainly involved the benefit<br />

of the civilian population of<br />

the territory of location of hospitals<br />

and much less than the<br />

armed forces. Conversely, the<br />

model predicted a development<br />

of medicine of the forces that<br />

will have greater resources.<br />

This is a testimony of the balance<br />

between the components<br />

of the SSA included in the model<br />

and clearly expressing its<br />

The figures of<br />

Army Health<br />

Service<br />

- 1800 doctors<br />

- 4500 paramedical<br />

- 170 pharmacists<br />

- 70 veterinarians<br />

- 45 dentists<br />

- 2900 reservists<br />

- 5000 civilians<br />

- 60,000 medical consultations<br />

- 2000 surgeries<br />

- 900 evacuations on the ground<br />

085<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

086<br />

operational vocation.<br />

For example, if the closure of<br />

the maternity HIA Bégin was<br />

hard living, it corresponds more<br />

to a principle of concentration<br />

of SSA activities than on its operational<br />

mission at an exclusive<br />

budgetary choice. However,<br />

other choices have proceeded,<br />

at least in part, from budgetary<br />

constraints. So is it the decision<br />

to close the HIA du Valde-Grace<br />

whose renovation<br />

could be financed without major<br />

consequences for the SSA.<br />

However, the budgetary argument<br />

should not be considered<br />

as the only justification for this<br />

decision.<br />

Mention may be made here of<br />

the proactive approach of valuation<br />

of production and expertise<br />

of the SSA. This is part<br />

of a resource conquer approach<br />

against a background of global<br />

reduction of budgetary and<br />

extra-budgetary decrease in<br />

revenues hospital-inevitably<br />

resulting from the contraction<br />

of military hospitals. However,<br />

this choice may be interpreted<br />

only as an attempt to compensate<br />

for it determines other benefits<br />

for the Service, among<br />

which we can quote a dynamic<br />

image, wide recognition outside<br />

the world of defense and<br />

especially a strong incentive for<br />

innovation, even if the maintenance<br />

of the entire process.<br />

MifaMag Question: Can you tell<br />

us something precisely about<br />

the situation in Val-de-Grace?<br />

Why the choice of this redeployment?<br />

And why is it so maligned?<br />

H.F.: Receiving the HIA’s decision<br />

to close Val de Grace was<br />

very difficult because of the<br />

high symbolic value of this institution,<br />

forged over centuries<br />

and in several major conflicts,<br />

both the SSA itself that for all<br />

external persons, whether military<br />

or civilian world. Also,<br />

can you notice a difficulty in<br />

understanding maintaining of<br />

Val de Grace site, of the school<br />

with that name and who now no<br />

longer benefits from the proximity<br />

of a prestigious hospital.<br />

But this is to misunderstand<br />

that the Val-de-Grace school<br />

oversees the curriculum of military<br />

students throughout the<br />

© ECPAD<br />

national territory, the hospital<br />

being only one of its partners.<br />

The decision process, very long,<br />

involving the highest authorities,<br />

had to integrate many<br />

reasons, beyond budgetary<br />

considerations alone. Indeed, it<br />

appeared that the development<br />

of a compatible medical project<br />

with a dense medical environment<br />

was extremely difficult.<br />

In addition, the hospital did not<br />

include several specialties required<br />

for the operational mission<br />

of the service, in the absence<br />

of Orthopaedic Surgery<br />

and home emergencies. Finally,<br />

the maintenance of the hospital<br />

could be a source of difficulties<br />

in carrying out the rise of hospital<br />

platform of Ile de France<br />

because it allowed dispersion<br />

of the SSA average in the region,<br />

imposing civil-military<br />

partnerships on three sites ,<br />

a situation that could have an<br />

impact difficult to measure on<br />

availability of military health<br />

professionals.<br />

For the record, an argument on<br />

this issue can be found in the<br />

minutes of the hearing of Central<br />

Director of the health ser-


vice of armies by the Defense Committee<br />

of the National Assembly dated 13 May<br />

<strong>2015</strong>.<br />

Currently, surgical services of HIA Val de<br />

Grace were transferred in HIA Bégin and<br />

Percy during the summer of <strong>2015</strong> and medical<br />

services will be in 2016.<br />

087<br />

MifaMag Question: What are the new<br />

challenges facing the health of armies<br />

with the proliferation of external operations<br />

in difficult territories? What new<br />

needs of medical support / social / psychiatric<br />

it had created?<br />

H.F.: This is an important issue because<br />

the multiplication of external operations<br />

is causing a very significant operational<br />

military pressure on health professionals<br />

and on the institutions to which they belong.<br />

This justifies the resolutely operational<br />

model and its alignment with business<br />

priorities of hosts.<br />

The importance of operational subjection<br />

determines a effectives wear and justifies<br />

measures to lighten the load, especially<br />

those leading to densification of<br />

the technical teams, both for the first recourse<br />

and for hospitals. The same goes<br />

for human resources of medical supplies,<br />

also placed under pressure in case of increased<br />

operational activity.<br />

The difficult conditions of current operations<br />

require careful preparation of military<br />

health professionals and an adaptation<br />

of the device to ensure the necessary<br />

proximity to the fighters, including reinforcement<br />

by experienced psychiatrists in<br />

the operational area and in the management<br />

of situations post-traumatic stress.<br />

In return, the development of psychological<br />

care network Listening Defense allows<br />

the identification of mental injuries<br />

or delayed progressive revelation.<br />

In case of physical injury, collaboration<br />

with the Institution Nationale des Invalides<br />

and the cells help the wounded<br />

implemented in the armed enables individual<br />

support to professional and social<br />

reintegration.<br />

MifaMag Question: What about the research<br />

sector initiated by the SSA? What<br />

are your plans, and specific issues on<br />

which you work?<br />

© ECPAD<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

088<br />

H.F.: The research undergone<br />

a transformation as well as the<br />

other components of the service<br />

but it has already started<br />

several years ago. It led to a<br />

concentration of resources on<br />

one site, the Research Institute<br />

of the Armed Biomedial in Brétigny-sur-Orge,<br />

after closing all<br />

other institutions, including the<br />

reputed institute Pharo in Marseille.<br />

Despite the difficulties inherent<br />

in such restructuring, the<br />

interest of concentration is the<br />

consolidation of all research<br />

teams in the same environment<br />

conducive to cross and interdisciplinary.<br />

Moreover, the resulting<br />

institution is more visible<br />

and can therefore be a focal<br />

point for civil-military collaboration<br />

on defense and security<br />

issues.<br />

Conventional research themes<br />

are maintained with particular<br />

interest for the study of extreme<br />

environments and special<br />

CBRN risks and the study of<br />

human factors (stress, fatigue,<br />

adaptation to weapons systems<br />

...) and assaults in determine<br />

medical cons-measures.<br />

If biomedical research is well<br />

promoted, the research component<br />

retains a piece of expert<br />

activities in all areas within<br />

its competence. A special task<br />

was assigned to research in the<br />

framework of the implementation<br />

of the SSA model 2020. It<br />

is supporting the development<br />

of clinical research across SSA.<br />

It concerns all personnel, paramedics<br />

and practitioners,<br />

hospitals and medical forces.<br />

The favorite themes are related<br />

to the field of expertise in the<br />

medical service support forces<br />

operations, but other less specific<br />

themes are also developed<br />

in partnership with civil structures,<br />

in all disciplines present<br />

within military institutions. Particular<br />

mention can be made of<br />

this approach within medicine<br />

forces because it is a condition<br />

of excellence required for this<br />

component. Finally, a reconciliation<br />

of research training<br />

component is being considered<br />

to develop training through research,<br />

especially in specific<br />

areas of expertise of the SSA.<br />

© ECPAD<br />

MifaMag Question: The infirmary<br />

related trades are in short<br />

supply in France. What about<br />

the army?<br />

H.F.: Overall, it cannot currently<br />

be reported a paramedical<br />

staff shortage. Particular difficulties<br />

of recruitment are noted<br />

for certain categories such as<br />

nurse anesthetists and operating<br />

room nurses, characterized<br />

by long periods of training.<br />

There are also personal<br />

loyalty difficulties as masseurs<br />

- physiotherapists for which<br />

there is a strong public appeal<br />

and liberal sectors.<br />

Finally, retention efforts are<br />

nevertheless provided as the financial<br />

perspective, with specific<br />

bonuses, and enrichment of<br />

vocational training with an increase<br />

in the number of places<br />

offered. I finally recall a feature<br />

of military health services:<br />

the officers (practitioners) and<br />

NCOs (Mitha) commissioned<br />

may be of foreign nationality<br />

from a decree of September 12,<br />

2008.<br />

Damien Durand


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

090<br />

MIRVOG<br />

«Our generals can boast a great experience in<br />

terms of management and the management of<br />

crisis situations. Their approach and strategic<br />

vision particularly interested decision makers<br />

of business and business leaders.<br />

Each year, a hundred general officers use the services of the<br />

Mission Back to Civil Life of General Officers (MIRVOG), to prepare<br />

their return to civilian life. Mean age of 57 years at the time of<br />

their departure, they often intend to return to work for a few years<br />

before opting for retirement. Indeed they choose to end their<br />

professional career, overwhelmingly in the private sector.<br />

This is the MIRVOG delicate task of helping the placement of<br />

these atypical profiles, with both sometimes unique skills, but<br />

have rarely been confronted with the corporate world during their<br />

careers.<br />

MIFA met against Admiral Agnes TESSIER-VIENNOIS Chief<br />

MIRVOG.<br />

MifaMag Question: What are<br />

the characteristics of the general<br />

officers require that we put<br />

in place for their dedicated service,<br />

for their return to civilian<br />

working life? What are their<br />

particular problems?<br />

Agnès Tessier-Viennois: General<br />

officers constitute the population<br />

of senior executives of<br />

the Ministry of Defence. They<br />

exert of course the highest responsibilities.<br />

When they begin<br />

their conversion, they are naturally<br />

positioned in the market<br />

for senior executives, market<br />

currently experiencing strong<br />

tensions. They must also prepare<br />

their conversion while<br />

continuing to exercise their professional<br />

responsibilities wit-


hin the army until their date of<br />

departure from the institution.<br />

For these and other reasons, a<br />

dedicated device designed according<br />

to its specificities was<br />

established in 2005. Thus, they<br />

enjoy accompaniments - collective<br />

and individual - provided<br />

by firms specially chosen<br />

for their experience in monitoring<br />

frameworks executives in<br />

career transition.<br />

General officers are a population<br />

considered in the labor<br />

market as «senior» in high management<br />

positions. Precisely<br />

the profile that is experiencing<br />

difficulties on the French labor<br />

market. How do you overcome<br />

these obstacles? On which advantages<br />

do you rely?<br />

The senior market is indeed<br />

tense and general officers who<br />

wish to take a senior position<br />

are competing with other senior<br />

executives of the private<br />

sector. It must be emphasized<br />

that, on the hundred general<br />

officers who leave the institution<br />

each year and are followed<br />

by MIRVOG, about 60% of them<br />

find a job. These figures show<br />

that the profile of general officers,<br />

despite the competition,<br />

interested recruiters.<br />

employment. Their basic qualities<br />

- behavioral requirements,<br />

including life skills - are also<br />

recognized and appreciated.<br />

The skills they represent need,<br />

of course, to be identified by<br />

potential recruiters. Thus, the<br />

MIRVOG value into the light this<br />

amount of skills, including approaching<br />

recruitment agencies<br />

(who sent him a number of<br />

jobs each year) and organizing<br />

meetings between the generals<br />

and the different actors of labor<br />

market (world café, conference,<br />

job dating ...). MIRVOG<br />

also offers the support of its<br />

network to general officers and<br />

prepares the best through genuine<br />

outplacement course.<br />

What are the sectors most fond<br />

of this type of profile and why in<br />

your opinion?<br />

Naturally, the general officers<br />

exercise their powers in the<br />

areas of the defense industry<br />

and security, in the public<br />

sector or aerospace. Sectors<br />

such as logistics, supply chain,<br />

information technology, environment<br />

and energy also host<br />

a number of general officers ...<br />

Unlike, what are, on your opinion,<br />

the main challenges linked<br />

to the profile of general<br />

officers to return to work? Despite<br />

their qualities, what are<br />

also their weaknesses?<br />

The image of the military, commonly<br />

perceived by the civilian<br />

world, may be the main problem.<br />

Many images of Epinal<br />

have a hard time! This is why<br />

the MIRVOG conducts substan-<br />

091<br />

Our generals can indeed boast<br />

a great experience in terms of<br />

management, management of<br />

crisis situations - often complex<br />

- and their approach and<br />

strategic vision of the subjects.<br />

These are all desirable<br />

qualities, as well as their ability<br />

to drive projects, change<br />

and reorganization. They bring<br />

leadership skills, knowledge<br />

manager and experienced manager<br />

but also a wide range<br />

of technical expertise that is<br />

reflected in the way of civilian<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong> MIRVOG<br />

092<br />

tive work to publicize the civilian<br />

population areas so as to<br />

erase the image too stereotypical<br />

and ensure that these two<br />

worlds, often less distant from<br />

each other that one might imagine,<br />

meet.<br />

Another difficulty lies in the<br />

fact that the general officers<br />

rarely had the opportunity to<br />

be in contact with the business<br />

world, which can be «scared» in<br />

some ways, for this population.<br />

Therefore, the MIRVOG has set<br />

up a support system to prepare<br />

them to work in this new environment,<br />

the job search to the<br />

inclusion in the company.<br />

Note that these difficulties are<br />

largely compensated by their<br />

great adaptability due to their<br />

strong professional and geographical<br />

mobility throughout<br />

their career and the values they<br />

carry (sense of duty, loyalty,<br />

team spirit ...).<br />

How is your activity? Do you<br />

have more and more generals<br />

to «place»? Are there a tendency<br />

to aging and to increasing<br />

number of general officers that<br />

intensifies your task year after<br />

year?<br />

The MIRVOG shoulder a hundred<br />

generals who leave the<br />

army and services every year.<br />

These figures are broadly<br />

constant at a few units. On<br />

average, the general officers<br />

leaving the institution at age<br />

57 and wish to return to work<br />

for some years. Activity is generally<br />

constant but MIRVOG<br />

continually strives to adapt its<br />

services to the needs of general<br />

officers diversifying its<br />

activities (modulation of the<br />

accompanying course, structuring<br />

and development of its<br />

network, multiplication of development<br />

opportunities in<br />

touch).<br />

How do you feel about the perception<br />

of the world of work<br />

deal with these general officers<br />

who have spent their careers in<br />

the military? Is it welcoming<br />

face to this type of specific profile,<br />

or is it rather a distinct advantage<br />

of this course?<br />

Every business, every industry<br />

is aware that it can find in this<br />

audience of executives, individual<br />

profiles, which will bring<br />

something positive to their<br />

entity and create undeniably<br />

added value. Companies or<br />

administrations seeking these<br />

profiles, know the contribution<br />

of our general officers in their<br />

structures. They therefore welcome<br />

this resource with sympathy.<br />

The general officers enter the<br />

civilian world with their professional<br />

skills, their ideas,<br />

their convictions but without<br />

the stars! They adapt quickly<br />

to their new environment. The<br />

work of the MIRVOG is to enhance<br />

the skills and intrinsic<br />

qualities of generals, preparing<br />

them to a best return to work<br />

in the private sector, both behavioral<br />

and technical.<br />

The MIRVOG work closely with<br />

recruitment agencies. There is<br />

a real work of approach to potential<br />

recruiters to discover<br />

our wealth of expertise. Thus,<br />

we make ourselves known, and<br />

recruiters are increasingly sensitive.<br />

What is the main «shock» experienced<br />

by general officers attempting<br />

a return to the world<br />

of civilian employment? Where<br />

are the significant gaps? And<br />

how are you preparing?<br />

Part of our mission is precisely<br />

to avoid «shock» by preparing<br />

general officers by a suitable<br />

route and assisting them<br />

in setting their career plans.<br />

Thus, the MIRVOG is a genuine<br />

transition lock between the military<br />

and the civilian world that<br />

allows them to acculturate gradually<br />

to the world of civilian<br />

employment. The feedback we<br />

get about their positions are<br />

positive and it does not appear<br />

that the general encounter major<br />

difficulties.<br />

In the balance sheet, the general<br />

officers are adaptable, and<br />

blend quickly to civilian world<br />

that is not so fundamentally<br />

opposed to the military as one<br />

might think.<br />

What is the trend for budgetary<br />

allocations of your service?<br />

Have you suffered recent budget<br />

constraints, or feel instead<br />

that you are a mission «priority»<br />

next appropriations?<br />

The budget of the MIRVOG is<br />

constant. Not being called into<br />

question, it can offer good benefits<br />

to a hundred general officers<br />

per year. Retraining general<br />

is a priority as well as the<br />

conversion of all other categories<br />

of military personnel. Indeed,<br />

this is an important issue<br />

for the defense. It must succeed<br />

and facilitate, to some extent,<br />

the workflow for those managers<br />

that are the top of the pyramid.<br />

General well converted,<br />

exercising senior and proving<br />

their competence every day, it<br />

is also a brand of armies in the<br />

civilian world.<br />

MIRVOG<br />

1 place JOFFRE CASE 73 75700<br />

PARIS SP 07<br />

Tel : 01 76 64 86 22<br />

Mirvog.contact@gmail.com


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

094<br />

Pierre Bayle,<br />

director of DICoD<br />

«The message we put in the media: the armies<br />

are everywhere at the service of the security of<br />

the French»<br />

This is by excellence one of the least known of the public in the<br />

world of defense, but probably the most familiar one with those<br />

who, from the civilian world, are interested in the French army<br />

issues. The DICoD - Delegation to information and communication<br />

of defense - carries on his shoulders the heavy burden of ‘com’<br />

of the Ministry of Defence, its civilian and military personnel and<br />

278.000 € 42 billion annual budget.<br />

First mission for the strategic organization established in 1998<br />

is to manage the «institutional» aspect of communication of<br />

the defense. In other words, to make know in the best way, in<br />

a positive light, the defense policy of the ministry. The goal? To<br />

Contribute to the good image that French have about their army.<br />

Successfully for now: all the polls give around 80% positive<br />

opinions towards the army. But DICoD is not confined only to these<br />

“classic” communications missions: it is also responsible for<br />

the operational communication armies when they are deployed,<br />

either it is on external or territory mission.<br />

Finally, it is the DICoD that is framing policies for the promotion of<br />

the military profession. It is the one to be responsible for promoting<br />

recruitment campaigns which must meet the challenge of being<br />

both attractive, while giving an accurate idea of the military<br />

function to encourage vocations to the best possible audience for<br />

fill the 15,000 recruitment offers proposed each year.<br />

The DICoD also has under his tutelage, since 2001, the<br />

Communication and Audiovisual Production Establishment of<br />

Defense (ECPAD) that manages all the archives and audiovisual<br />

and photographic production since 1915, which are 10 million<br />

photographs and 30,000 film set available in museums or marketed<br />

to production houses.<br />

MifaMag Question: The French<br />

army is engaged on many<br />

fronts, in the context of conflict<br />

sometimes misunderstood.<br />

How DICoD does have the<br />

missions recently changed to<br />

accompany this new context?<br />

What are the new challenges<br />

of communication?<br />

Pierre Bayle: Until the end of<br />

2014, it is true that public opinion<br />

perceived the commitment<br />

of the French armies in<br />

overseas theaters as distant,<br />

whether operations in Africa<br />

or the Middle East. Unfortunately,<br />

the January attacks in the<br />

country have raised awareness<br />

to the opinion that if France<br />

was not really at war, she had<br />

to face the same opponent who<br />

launched terrorist attacks as<br />

well as in distant countries<br />

as on the soil of France. The


DICoD did not have to deploy<br />

pedagogy treasures to understand<br />

that sentinel was<br />

the exact extension of Serval,<br />

barkhane and Chammal.<br />

That said, our daily work is<br />

with other relevant ministries<br />

(Interior, Foreign Affairs), to<br />

broadcast firmness of speech<br />

but also in cold blood, to avoid<br />

amalgams, stereotypes and all<br />

that, risking help Community,<br />

religious and cultural clashes<br />

precisely would play the game<br />

of those who want to destabilize<br />

the game of democracy,<br />

all democracies.<br />

Q: How did the DICoD go<br />

through periods of budgetary<br />

fluctuations? Do you have<br />

more or less means that ten<br />

years ago? And what choice<br />

does he led you to do?<br />

P.B.: It would be trite to say<br />

that our budgetary means have<br />

melted. But the sovereignty of<br />

France is based both on its<br />

ability to defend itself and its<br />

financial independence, which<br />

involves reducing public deficits.<br />

The Ministry of Defence<br />

took part in the collective effort,<br />

although the latest news<br />

prompted the president and<br />

the government to consolidate,<br />

updating, a threatened<br />

financial programming deal<br />

with the increasing number<br />

of missions. Like all services,<br />

and accepting priority course<br />

left to the operational, the DI-<br />

CoD took his share of the economies,<br />

as effective means.<br />

One of the tracks that we have<br />

taken to not compromise our<br />

radiation defense service, but<br />

rather to increase, the use<br />

of social media because it is<br />

obvious, the intangible costs<br />

less than conventional products<br />

such as brochures and<br />

print magazines. If the cost<br />

of a website is considerable,<br />

between development, maintenance<br />

and protection, however<br />

the proliferation of Facebook<br />

pages, the intensive use<br />

of Twitter accounts and the<br />

launch of our audiovisual productions<br />

on YouTube generate<br />

a very significant traffic a minimal<br />

investment, mainly the<br />

formation of «content managers».<br />

Q: In your opinion, how has<br />

evolved the perception of armies<br />

by public opinion and<br />

the media? What new trends,<br />

what message are you trying<br />

to convey?<br />

P.B.: France has the privilege<br />

to enjoy, for years, a consensus<br />

of the population around<br />

his defense and his armies,<br />

including deterrence. Despite<br />

the end of military service in<br />

1996 and the relative distancing<br />

between the French and<br />

their armies, that consensus<br />

has not eroded. The latest<br />

polls in June <strong>2015</strong> even show<br />

that 80% of French have a<br />

good image of the army, it is<br />

5 points higher than last year.<br />

This is a considerable asset.<br />

And this is no accident, for the<br />

priority missions of French armies<br />

to rescue people in disaster,<br />

terrorism destroy homes<br />

and ensure Vigipirate internal<br />

security missions. This is precisely<br />

the message that we put<br />

in the media: the armies are<br />

everywhere at the service of<br />

the security of the French.<br />

Q: More and more media relays<br />

exist on defense issues:<br />

news sites, blogs or expert independent<br />

consultants, better<br />

access to foreign sources etc.<br />

How does it impact your mission?<br />

How do you keep an impact<br />

/ control information that<br />

may escape (even when it is<br />

wrong for that matter)?<br />

P.B.: You are right to say that<br />

the saturation of information<br />

is not synonymous with credibility<br />

or reliability. It is true<br />

After a first career as a<br />

journalist, Pierre Bayle<br />

then headed to a career in<br />

the private communication,<br />

becoming director of<br />

communications including<br />

EADS. He is appointed by<br />

Jean-Yves Le Drian to head<br />

the DICoD.<br />

that we are in the era of immediate<br />

information, but also<br />

of universal competence of experts<br />

who are not necessarily<br />

on all subjects (the expertise<br />

is instead a specialization).<br />

Meanwhile, there are fewer<br />

and fewer defense specialists<br />

in the newsroom, the so-called<br />

«rubricards». And when there<br />

is, it is not them that editors<br />

send in operational theaters,<br />

but sometimes talented but<br />

often inexperienced young<br />

people. For us, the pressure of<br />

the audiovisual and blogs is a<br />

data that imposes itself more<br />

and more. It led us to develop<br />

specialized monitoring tools,<br />

but also a qualitative analysis<br />

of the blogosphere, identifying<br />

actors «hostile» and those<br />

who are more «free hands».<br />

There is still and will always<br />

remain objective and serious<br />

journalists experts with whom<br />

we can talk, we can inform<br />

upstream by providing lighting,<br />

brief media relay capable of<br />

covering news defense at first<br />

095<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

096<br />

sight seeming negative. And it<br />

is much easier, in the relative,<br />

they suffer themselves from<br />

the uncontrolled production of<br />

fanciful information, so we often<br />

find ourselves on the same<br />

grounds.<br />

Q: About recruitment, Of what<br />

message the DICoD wants to<br />

be the guarantor? What is the<br />

main idea that emerges from<br />

the aspirants, and is it the<br />

same as it was fifteen years<br />

ago?<br />

P.B.: We consider two levels of<br />

recruitment: the youth wanting<br />

to join the army, and the one<br />

communicating wishing to join<br />

the defense organs of communication.<br />

These are the three<br />

armies who manage each policy<br />

and recruitment campaigns.<br />

Our role is to support the increase<br />

in the recruitment this<br />

year and in the coming years<br />

by developing a positive and<br />

modern image of job-creating<br />

armies, which are now the leading<br />

recruiter of France. We<br />

also help the rise of Voluntary<br />

Military Service, desired by<br />

the President of the Republic.<br />

Based on the experience of the<br />

Adapted Military Service Overseas,<br />

this structure will offer<br />

young volunteers additional<br />

training and especially the acquisition<br />

of life skills, to give<br />

them additional advantages<br />

to better address the market<br />

work. As for communicating,<br />

of course we try to attract the<br />

quality and motivation among<br />

civilians and military youth,<br />

particularly those who have<br />

gone through journalism or<br />

communication schools such<br />

as CELSA. Our direct recruitment<br />

is currently very limited,<br />

but we identify young talent by<br />

a dynamic policy courses and<br />

CSD: even a brief time with us<br />

can open doors in corporate<br />

communication, for example.<br />

And for the military, my ambition<br />

is to help the emergence<br />

of a communication chain as<br />

there is intelligence sector:<br />

a crossing point and not a siding,<br />

an experience that can<br />

be a springboard for young officers<br />

when they come to the<br />

responsibilities of command<br />

of operations, will all need to<br />

have had a learning communication<br />

techniques.<br />

Q: What is the interest, especially<br />

in a difficult period<br />

at budgetary level, to have a<br />

service like ECPAD? Concretely,<br />

what is the contribution<br />

of contributing to the preservation<br />

and dissemination of a<br />

military history?<br />

P.B.: The defense received on<br />

deposit a memory that is not<br />

merely images of military history,<br />

but those of any short<br />

history. This goes well beyond<br />

the purely military events,<br />

and directors who make films<br />

and documentaries on the two<br />

world wars are not wrong just<br />

because they find not only<br />

about the history of leaders<br />

and strategic battles, but that<br />

families, individuals and the<br />

daily battles. This heritage<br />

treasure back to the origins of<br />

photography and film, as well<br />

as the historical department<br />

of defense (SHD) is the depositary<br />

of documents, papers,<br />

manuscripts, drawings, posters<br />

which form an inexhaustible<br />

treasure documentary.<br />

This conservation, whether<br />

at the ECPAD, management<br />

of memory, heritage and archives<br />

(DMPA) or the SHD, is<br />

a public service mission as it<br />

contributes to the influence of<br />

France and its armies. A work<br />

that is not only the enhancement<br />

of the memory of the<br />

past, essential to understand<br />

the history and revisit, but<br />

continues with the formation<br />

of the memory of the future:<br />

today is that teams of operators<br />

ECPAD and the army<br />

SIRPAs filming and photographing<br />

daily which constitute<br />

the written record of a history<br />

of greater magnitude, the narrative<br />

of operations.<br />

Q: The ECPAD itself produces<br />

images then made available to<br />

the media. Is this not a way of<br />

wanting to «keep control» over<br />

information disseminated?<br />

Why to invest in this mission<br />

that could be met in absolute<br />

terms by the media outlets<br />

themselves (with their own<br />

private means) ?<br />

P.B.: The ECPAD is not a news<br />

agency in competition with the<br />

media. Its function, on current<br />

operational theaters, is threefold:<br />

it collects images to operational<br />

requirements, images<br />

preserved by the operational<br />

secrecy, images for the legal<br />

needs, images keeping track of<br />

certain operations (force interventions,<br />

arrests ) to preserve<br />

the defense of defendants<br />

unjustified finally images for<br />

communication, which are<br />

only part of the total only once<br />

performed the sort that can be<br />

declassified, is made available<br />

to public through the media.<br />

Furthermore, the provision of<br />

media images is not systematic,<br />

it depends on the operational<br />

constraints: in a risky<br />

and rapid deployment as the<br />

beginnings of Serval operation<br />

in Mali in January 2013, which<br />

prevailed operational security,<br />

armies could not also ensure<br />

the safety of journalists who<br />

accompany them. And in this<br />

case, the editors are happy to<br />

benefit from the image of military<br />

operators placed in the<br />

front line, which share the<br />

risks of combat. So there are<br />

complementarities, in no case<br />

competition, and «censorship»<br />

that you suggest is only the<br />

self-preservation of the secrecy<br />

of ongoing operations.


Q: What will be the highlights<br />

in the coming years? How<br />

ECPAD account does the preparation?<br />

P.B.: We were engaged in 2014<br />

in a double cycle, the 70th<br />

anniversary of the Liberation<br />

and the 100th of the War<br />

of 1914. The 70th cycle was<br />

completed on 10 and 11 May<br />

<strong>2015</strong> in the commemorations<br />

of the liberation of Lorient<br />

and Saint-Nazaire pockets,<br />

the Great War has just begun:<br />

there will be commemorations<br />

each year until 2018 to<br />

mark the highlights of the first<br />

world war. The memorial effort<br />

is provided from the presidency<br />

until ECPAD through<br />

the Centennial Mission, the<br />

offices of the Minister of Defence<br />

and the Secretariat of<br />

Defense for veterans and memory,<br />

DMPA The SHD and DI-<br />

CoD. The ECPAD is part of the<br />

device in which are prepared<br />

commemorative events, cultural<br />

events, exhibitions and<br />

seminars, as well as publications<br />

of books and articles and<br />

audiovisual productions. With<br />

DMPA in particular, the DICOD<br />

strives to give coherence to<br />

this abundance, both in terms<br />

of funds than repartition of logical<br />

limited resources.<br />

Q: Would you say then that we<br />

have made progress in conserving<br />

our military history? And<br />

what are the areas for improvement?<br />

P.B.: We have made fantastic<br />

progress through the digitization<br />

of archives, which allows<br />

to duplicate and preserve<br />

in separate, redundant memories<br />

bases. The Benedictine<br />

work done by specialists<br />

ECPAD helped promote not<br />

only our French war archives,<br />

but also German and Russian<br />

archives arrived at Fort d’Ivry<br />

by circumstances of history.<br />

Not to mention the private archives<br />

which keep coming out<br />

of families and to reach us in<br />

these times of commemorations.<br />

With the upcoming introduction<br />

of the new digital<br />

platform (PNAD), much of this<br />

archive will be made available<br />

to the general public without<br />

the need to travel: for the international<br />

community of researchers<br />

and historians, this<br />

is fantastic progress. To get<br />

there, we still need to standardize<br />

the process of gathering<br />

and sharing of background<br />

images, and set a policy that<br />

allows effective radiation of<br />

these archives to the widest<br />

audience possible. The site is<br />

well underway and its completion<br />

is in sight.<br />

097


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

098<br />

Replacing<br />

the Famas<br />

a French defeat?<br />

The conclusion was to be feared from the premises of the launch<br />

of the tender. It is now a certainty: the replacement market of<br />

the famous «Famas» basic weapon equipping the French armed<br />

men,will not be won by a hexagonal company.<br />

Missing French companies<br />

It was in September that the information<br />

fell: the trials of the<br />

replacement candidates assault<br />

rifles market were about<br />

to begin, for a final conclusion<br />

in 2016. And among the companies<br />

in the running, no french.<br />

The «lucky ones» who can still<br />

hope to win this market are<br />

the Belgian FN Herstal, Beretta<br />

Italian, German Heckler &<br />

Koch, the Swiss «Swiss Arms»,<br />

and a surprise guest, the Croatian<br />

Produckt HS. The hopes<br />

for a French in competition to<br />

equip the hexagonal soldiers<br />

flew when Thales declined to<br />

participate offering the call.<br />

The giant hexagonal yet had serious<br />

arguments to make with<br />

his F90 which won last August<br />

a similar market ... in Australia.<br />

The reason: too important<br />

technical constraints imposed<br />

by the Directorate General of<br />

Armaments (DGA) have discouraged<br />

the company.<br />

But the package Thales does<br />

not necessarily mean that the<br />

design of the future standard<br />

rifle of hosts be completely<br />

foreign to the French arms industry.<br />

According to sources<br />

close to the file in fact, one of<br />

the five candidates who will<br />

have the best chance of winning<br />

will be the one good intui-


tion to approach Nexter, industrial<br />

armaments group owned<br />

by the French state. The goal:<br />

to enable the obtaining of benefits,<br />

as part of an outsourcing<br />

contract to Nexter Mechanics<br />

factory based in Tulle (Corrèze),<br />

whose production lines were making<br />

the Famas, and still used<br />

today to secure the «operational<br />

maintenance», maintenance,<br />

therefore, always used the gun.<br />

And this industrial site could<br />

suffer from the end of Famas,<br />

resented a perspective towards<br />

Balard or the Hotel de Brienne.<br />

An industrial project that aims to<br />

save so probably would favor the<br />

ministry. Also according to the<br />

same sources, any project including<br />

the services of the company<br />

Manhurin in Mulhouse, who also<br />

works on the «operational maintenance»<br />

of armaments, will also<br />

be seen in a positive light.<br />

099<br />

Symbol<br />

French companies could therefore<br />

end up winning, for this<br />

game outsourcing, even if it is a<br />

foreign company that wins the<br />

market. And for good reason:<br />

the replacement of Famas requires<br />

the manufacture of new<br />

90,000 assault rifles (including<br />

70,000 for the Army), as part of a<br />

contract in the amount estimated<br />

between 200 and 250 million. The<br />

first deliveries are expected in<br />

2017 with equipment that must<br />

be fully distributed in 2018.<br />

© Evan Bench - Flickr<br />

But beyond the question of the<br />

one who will win the tender,<br />

and possible repercussions for<br />

a French subcontractor arises,<br />

watermark, a sensitive issue: the<br />

view of the symbol of the basic gun<br />

of the French army produced by a<br />

foreign supplier. In January <strong>2015</strong>,<br />

the deputy of the Var Philippe Vitel<br />

(The Republicans), sounded<br />

the alarm: «we must think about<br />

how to exercise our sovereignty»<br />

in the field of defense. And to call<br />

for a debate on the question: «I<br />

am worried because, for the first<br />

time in history, three hundred<br />

years, when we have to replace<br />

M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong>


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

Remplacement du Famas<br />

100<br />

the Famas, armies will have a<br />

rifle that will not have French.<br />

We must ask ourselves what<br />

should remain in the national<br />

domain and which can be opened.<br />

« A loss of influence of the<br />

French arms industry which<br />

were moved by industry players<br />

themselves. The boss of Manurhin,<br />

Rémy Thannberger, in an<br />

interview last February at the<br />

local newspaper L’Alsace, was<br />

intended alarmist, saying that<br />

France «depended abroad. This<br />

raises more concerns and debates<br />

in the right circles. And<br />

that was no longer considered<br />

strategic yesterday may well be<br />

again.» But if the French companies<br />

lost the battle of the Famas<br />

market is primarily lack of<br />

combatants.<br />

Damien Durand<br />

© Fotolia


M.I.F.A. - <strong>Milipol</strong> <strong>2015</strong><br />

102<br />

Index des annonceurs<br />

ACS PRODUCTION 054 HEXAGONE AIRSOFT 023<br />

AIRBUS<br />

3C HORSE PRESSING PRESTIGE 089<br />

AIR SOFT GUN EVASION 021 KARO-06 012<br />

AIRSOFT ADRENALINE 021 L'ARMURIER SAINT ETIENNE 023<br />

ALD 041 LOCAPACA 032<br />

ASSIST 047 MAX 2 JOULES 023<br />

ASSISTANCE PHARMA PRESTO 041 MBA 079<br />

B A S 079 METAL DEPLOYE RESISTOR 006<br />

BAGALU 023 METALSPORT 017<br />

BECTON DICKINSON France 037 METROVISION 083<br />

BOX'INNOV<br />

2C MICHEL CICUREL 003<br />

BST (BREST SURFACES TECHNOLOGIES) 101 MISSENARD CLIMATIQUE 041<br />

BUNG'ECO 031 MORIN 065<br />

CEPOVETT 008 - 009 MULTIDEX 035<br />

CHAUDRONNERIE GRANGER 075 MILIPOL <strong>2015</strong> 063<br />

COFRISET 049 ODDOS GERARD CHAUFFAYER 081<br />

CPDP 029 OXYD SARL 069<br />

CYBERGUN 025 OXYMONTAGE 031<br />

DE GAULE FLEURANCE 061 PAUL BOYE TECHNOLOGIES 013<br />

DISTRICO 081 PELI 027<br />

DIXI 043 POWER GUN 019<br />

DOMMERY 078 RB DIAG 047<br />

DS AUTOMOTION 019 RENTOKIL INITIAL 037<br />

E.ON France ENERGY 032 SAFETY KLEEN 083<br />

ECOVEGETAL 089 SAPEM 055<br />

ELBI 065 SAVAC 097<br />

ELIOR (schiltigheim) 097 SE EQUIPEMENT 081<br />

ELIOR CLICHY 039 SECU-ELEC 097<br />

EMINENCE 093 SIDES 049 & 101<br />

EST-GENERATEUR 032 SOFILETA<br />

4C<br />

ETS GLOBAL 045 SOVEDIS 097<br />

EUROMASTER 093 SPIE BATIGNOLLES 053<br />

EURONAVAL 2016 073 SYNERGIE 047<br />

EUROVIA 078 TOUBIN ET CLEMENT 059<br />

GANT MAILLE 065 TRANSCONFECTION 012<br />

H2O 033 TRANSPORT EQUIN 089<br />

HAIX FRANCE 011 TRIGANO 081<br />

HEKYOM 004 VIBRATECH 015

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!