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Haiti Liberte 29 Octobre 2014

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Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

Email: editor@haitiliberte.com<br />

Web: www.haitiliberte.com<br />

ARRESTATION DE BYRON ODIGÉ ET DE<br />

RONY TIMOTHÉE !<br />

Gen polisye<br />

pou kraze<br />

manifestasyon<br />

popilè yo, men pa<br />

genyen pou bay<br />

pèp la sekirite<br />

Page 6<br />

English<br />

Page 9<br />

Voir page 4<br />

Qui finance le<br />

juge «zafra»<br />

Lamarre<br />

Bélizaire?<br />

Page 7<br />

Les deux militants du Foparc arrêtés ont été emmenés à la Prison Omega à Carrefour. Malgré la représsion du gouvernement, les manifestations anti-<br />

Martelly doivent se poursuivre !<br />

PETIT-GOÂVE: FOYER DE MOBILISATION<br />

ANTI-MARTELLY !<br />

Nouvel ordre<br />

mondial : De<br />

nouvelles règles<br />

ou un jeu sans<br />

règles ? Discours<br />

de Vladimir<br />

Poutine !<br />

Page 10<br />

Voir page 4<br />

Petit-Goâve, la population ne s'arrête pas de se soulever contre l’agent intérimaire de l’Exécutif, Sandra W. Jules, concubine du député PSP, Jacques<br />

Stevenson Thimoléon.<br />

Dilma Rousseff<br />

réélue présidente<br />

du Brésil<br />

Page 17


Editorial<br />

Martelly sur le fil du rasoir !<br />

Par Berthony Dupont<br />

Paniqué par le vent du changement en cours, ainsi que<br />

par l’essor de la mobilisation populaire, Martelly a<br />

peut-être entrepris sa tournée en France et en Allemagne<br />

pour aller directement demander de l’aide de façon à<br />

mater le soulèvement populaire, à moins qu’il ne soit<br />

parti pour aller préparer un exil doré à l’instar de Jean-<br />

Claude Duvalier.<br />

Pour l’instant, il semble que le régime impopulaire<br />

de Martelly fait face à deux menaces réelles: celle découlant<br />

de la crise permanente qui expose ce régime de<br />

mercenariat et de trafiquants à des lendemains difficiles<br />

et incertains et celle de la mobilisation qui a repris en<br />

intensité. Les alliés impériaux de Martelly vont-ils le<br />

lâcher du fait que le régime n’a rien délivré ? Combien de<br />

temps encore Washington va-t-il laisser pourrir la situation<br />

? D’autant que l’on sait bien que l’empire n’a jamais<br />

eu d’amis et d’alliés, sauf la sauvegarde de ses intérêts.<br />

L’impérialisme n’est sans doute pas disposé à renflouer<br />

en millions des caisses qui se vident encore plus vite que<br />

le tonneau des Danaïdes.<br />

Le gouvernement est pris d’un ahurissant délire narcissique<br />

avec ses programmes bidon, sa stérile et tapageuse<br />

propagande pour amadouer les naïfs dont la pire<br />

expression est le funambulesque Gouvènman an Lakay<br />

ou. Ces recettes mensongères n’ont pas donné le vertige<br />

aux masses populaires, pas plus qu’elles ne les ont<br />

empêchées de gagner les rues pour exiger le départ du<br />

pouvoir de ce saltimbanque imposé par l’empire. Washington,<br />

estime-t-on, viserait à repenser ses tactiques<br />

et selon certains observateurs, les choses pourraient<br />

brusquement changer si la mobilisation populaire continuait<br />

à s’amplifier.<br />

Est-ce pour y parer que Martelly a fait arrêter certains<br />

militants, croyant par ainsi désamorcer la bombe<br />

d’un rejet massif de ses extravagances néoduvaliéristes<br />

assorti d’une explosion populaire ? Monstrueusement,<br />

il utilise du gaz lacrymogène de façon massive sur des<br />

milliers de manifestants pacifiques au risque même d’en<br />

tuer un certain nombre. Mais malgré ce traitement infâme<br />

infligé à des êtres humains, il ne saurait stopper les<br />

manifestations qui doivent se répandre dans tout le pays<br />

afin d’arracher Martelly du pouvoir.<br />

A ce stade, une autre phase de la lutte est indispensable<br />

et impérative. Il s’agit d’organiser l’alternative pour<br />

remplacer ce régime. Il ne faut pas que nous laissions<br />

à Washington le loisir de venir nous préparer la relève<br />

qui consistera à placer au pouvoir ses hommes, d’autres<br />

mercenaires apatrides moins discrédités certes, mais plus<br />

capables de les servir que les actuels valets.<br />

En conséquence, face à cette oligarchie dépravée<br />

qui, pour un rien, fait appel aux forces d’occupation<br />

étrangère, il nous faut tracer un exemple : déboucher sur<br />

l’échec de Martelly-Lamothe qui est aussi celui des forces<br />

occupantes de la Minustah. Le départ de cette force est<br />

une condition sine qua non pour sauver la patrie en danger.<br />

La vraie libération passe par la mobilisation et la lutte<br />

continuelle. Alors, si vous tenez à sortir le pays du joug<br />

de l’impérialisme, il apparaît illusoire que des pourparlers<br />

à huis-clos qui se font devant des verres de champagne et<br />

de barbancourt entre le gouvernement et certains partis<br />

politiques, y parviennent. Un appel patriotique à toutes<br />

les forces populaires, et démocratiques, conscientes du<br />

fait que le pays ne peut plus continuer ainsi, est impératif,<br />

afin qu’elles s’unissent pour le grand coup de balai<br />

national et la riposte massive aux ennemis du peuple.<br />

Il ne s’agit plus d’être dupe. Le pays doit se libérer<br />

du néo-esclavage qui y sévit déjà. En ce sens, une opposition<br />

organisée, structurée avec un minimum de plateforme<br />

doit être mise en place pour qu’elle s’unisse et se<br />

constitue en un vaste front de lutte anti-impérialiste pour<br />

briser toute velléité de reconquête. La lutte doit s’entendre<br />

et s’étendre sur une volonté largement partagée entre les<br />

différents secteurs de l’opposition anti-martelliste devant<br />

s’arcbouter sur des changements en profondeur dans les<br />

structures et la nature de l’État.<br />

Martelly sans aucun doute se trouve sur le fil du rasoir.<br />

Le chaudron populaire bout. Alors qu’il est en pleine<br />

ébullition, nous devons forcément et coûte que coûte le<br />

faire exploser avant les fêtes de fin d’année pour qu'il ne<br />

soit pas trop tard.<br />

Que les flambeaux de la résistance et de la libération<br />

s’allument dans tous les esprits et dans tous les coins et<br />

recoins du pays ! Il est nécessaire de faire en sorte qu’ils<br />

ne s’éteignent. Car si la résistance n’est pas organisée,<br />

nos efforts pour amener la chute du régime s’effondreront<br />

comme un château de cartes.<br />

HAITI<br />

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Berthony Dupont<br />

EDITEUR<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

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2<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Haïti, chronique d’une crise électorale (24)<br />

René Préval à la rescousse !<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Qui l’eût cru ! A la surprise générale,<br />

le Président Michel Martelly a fait<br />

appel à son prédécesseur René Préval<br />

afin de trouver la recette pour sortir du<br />

pétrin dans lequel il s’est englué avec la<br />

crise préélectorale. Selon certains vieux<br />

routiers de la politique haïtienne, il faut<br />

que le chef de l’Etat se sente vraiment<br />

en difficulté pour qu’il pense à faire venir<br />

l’ancien Président de la République<br />

au Palais national pour bénéficier de<br />

son expérience. Décidément, être à<br />

la tête de ce pays n’est franchement<br />

pas la chose la plus facile. Comment<br />

l’équipe du pouvoir « Tèt Kale » est-elle<br />

arrivée à s’embourber de la sorte face<br />

à quelques élus qui finalement s’en<br />

sortent mieux qu’ils espéraient ?<br />

Puisque, non seulement ces sénateurs<br />

ultra- minoritaires, ne sont que<br />

6 sur 20, finissent par constituer un<br />

front commun de l’opposition, mais en<br />

un laps de temps, ils deviennent quasiment<br />

les maitres de la situation. Du G6<br />

au MOPOD, le petit groupe, mené par<br />

les sénateurs Moïse Jean-Charles élu du<br />

Nord et son voisin du Nord’Est, Jean-<br />

Baptiste Bien-Aimé, arrive à rendre<br />

dysfonctionnel tout le système politique<br />

du pouvoir en place. Malgré tous<br />

les efforts entrepris par la présidence<br />

de la République en vue de parvenir<br />

à assouplir la position de l’opposition<br />

en général, le G6 tient bon et parvient<br />

à paralyser, voire bloquer, toutes les<br />

démarches du Président Martelly pour<br />

une sortie de crise avant le fameux<br />

deuxième lundi de janvier 2015.<br />

Sans moyen ou presque, sans<br />

un vrai groupe parlementaire organisé,<br />

sans un parti politique ayant pignon<br />

sur rue, ces sénateurs de province<br />

restent scotchés au talon du pouvoir,<br />

l’empêchant d’avancer d’un centimètre<br />

dans le processus électoral même avec<br />

un CEP (Conseil Electoral Provisoire)<br />

plus ou moins acceptable par tous.<br />

Pourtant, l’exécutif ne reste pas inactif.<br />

Certes, il a entrepris des démarches trop<br />

tardivement laissant ainsi trop d’espace<br />

ou de champ libre à une minorité qu’il<br />

pensait pouvoir neutraliser qu’en activant<br />

ses propres réseaux. Erreur ! Ni<br />

les groupuscules politiques proches du<br />

pouvoir, ni les Organisations Populaires<br />

(OP) à tendance « Tèt Kale » et enfin ni<br />

les regroupements de la Société civile<br />

pro-Martelly, n’ont pas pu stopper les<br />

manœuvres de ce groupe des six petits<br />

sénateurs qui ont démontré qu’ils maitrisent<br />

parfaitement l’espace politique<br />

Joel H. Poliard<br />

M.D., M.P.H.<br />

Family and Community<br />

Medicine<br />

Public health and Pediatrics<br />

5000 N.E. Second Ave,<br />

Miami FL, 33137<br />

tel. (305) 751-1105<br />

Michel Martelly a fait appel à son prédécesseur René Préval afin de<br />

trouver la recette pour sortir du pétrin dans lequel il s’est englué avec la<br />

crise préélectorale<br />

et social haïtien ou du moins dévoilé<br />

sur la place publique l’inexpérience de<br />

l’équipe au pouvoir.<br />

Curieuse situation. Les six sénateurs<br />

qui n’ont même pas un lieu<br />

fixe pour se réunir sinon l’enceinte<br />

du Sénat de la République pour leurs<br />

conférences de presse quand ils veulent<br />

dénoncer la politique du gouvernement<br />

et critiquer l’attitude du chef de l’Etat<br />

ont su trouver les moyens de tenir à<br />

la gorge le Président Martelly qui s’essouffle<br />

à force de se battre pour sortir<br />

de ce guet-apens dans lequel il est tombé<br />

maladroitement dès le début de son<br />

quinquennat en 2011. Aujourd’hui,<br />

le Président Michel Martelly se doute<br />

de lui-même et de sa capacité à sortir<br />

sain et sauf du piège politique et institutionnel<br />

qui se referme petit à petit<br />

sur lui. Le pire, c’est que le groupe des<br />

six n’attend rien en retour, puisque<br />

personne en Haïti ne pense que l’un<br />

d’entre eux succèdera au Président<br />

Martelly en 2016, l’essentiel pour la<br />

bande à Moïse et ses amis demeurant<br />

l’échec du régime.<br />

Et cela devient de plus en plus<br />

évident et même inquiétant pour<br />

l’équipe au pouvoir. Car le plan du<br />

Palais national de passer le pouvoir au<br />

Premier ministre Laurent Lamothe en<br />

2016 risque de tomber à l’eau sauf un<br />

miracle. L’on ne voit pas, en effet, comment,<br />

en cas d’échec de trouver une<br />

entente avec ses protagonistes avant à<br />

la fin de son mandat, le Président de<br />

la République pourra mettre en exécution<br />

son plan qui consiste à faire de son<br />

ami et Premier ministre son successeur.<br />

Certes, en politique il existe beaucoup<br />

d’imprévus. L’élection en 2011 de Michel<br />

Martelly à la présidence de la République<br />

fait partie de ces choses dont<br />

seule la nature a le secret.<br />

Mais il est tout aussi vrai que les<br />

choses ont elles aussi évolué en Haïti.<br />

Dans cette affaire, le plus grand perdant<br />

serait peut-être l’actuel chef du<br />

gouvernement, autrement dit Laurent<br />

Lamothe, le dauphin désigné. Pourtant<br />

au fil des semaines, le Président<br />

Martelly fait montre de plus en plus<br />

de sagesses dans son comportement.<br />

Sauf bien sûr sa tentation d’orienter la<br />

Police Nationale d’Haïti (PNH), sous la<br />

houlette de son Directeur général, Godson<br />

Orélus, vers une police politique<br />

en réprimant systématiquement toutes<br />

les manifestations anti-gouvernementales<br />

dans le pays. Et surtout la police<br />

de Port-au-Prince, dirigée par Vladimir<br />

Paraison, connu pour ses « tactiques<br />

agressives pour réprimer des manifestations<br />

au Cap-Haïtien », comme l’avait<br />

écrit le Miami Herald lors de sa nomination<br />

à la Direction Départementale<br />

de l’Ouest (DDO) en remplacement de<br />

Michel-Ange Gédéon.<br />

A part cela, plusieurs faits sont<br />

là pour témoigner un changement de<br />

ton de la part du locataire du Palais<br />

national. Tout d’abord, la disparation<br />

brutale de l’ancien dictateur haïtien<br />

Jean-Claude Duvalier, foudroyé par<br />

une crise cardiaque le samedi 4 octobre<br />

<strong>2014</strong> a été l’occasion de découvrir un<br />

autre Martelly. Les volte-face successives<br />

de la présidence de la République<br />

sur la marche à suivre vis-à-vis de ce<br />

cadavre encombrant étant la preuve.<br />

Après un premier communiqué officiel<br />

du chef de l’Etat exprimant ses<br />

sympathies, la douleur et le regret du<br />

pays pour la mort du fils de François<br />

Duvalier, l’on s’attendait à ce que les<br />

choses s’arrêtent là. Mais voulant sonder<br />

davantage l’opinion publique et le<br />

sentiment des Haïtiens en particulier, la<br />

présidence de la République laissait entendre<br />

par diverses sources officieuses<br />

qu’il pourrait avoir des funérailles officielles,<br />

voire nationales pour Baby Doc.<br />

Mais très vite, le ton monta d’un cran.<br />

La nation tout entière s’est levée<br />

et a fait comprendre au Président<br />

Michel Martelly que les crimes et les<br />

actions odieuses du duvaliérisme demeurent<br />

encore vivaces dans le cœur<br />

et dans la chair des haïtiens. Dans ces<br />

conditions, la communauté nationale<br />

n’était pas prête à accepter que le cercueil<br />

du feu dictateur parade à travers<br />

les rues de la capitale haïtienne. Face<br />

à cette levée de boucliers et le front du<br />

refus se mettant en place, le chef de<br />

l’Etat a dû abandonner son idée et faire<br />

machine arrière. Résultat des courses,<br />

il n’y eut pas de funérailles officielles<br />

encore moins nationales. L’ancien Président<br />

à vie d’Haïti a eu droit à des obsèques<br />

privées comme monsieur tout le<br />

monde. Afin d’enlever toute ambiguïté<br />

sur la position du Palais national, les<br />

deux chefs de l’exécutif : Président et<br />

Premier ministre, ont quitté subrepticement<br />

le pays pour ne pas être associés<br />

de près ou de loin à l’enterrement de<br />

Jean-Claude Duvalier. C’est un signe de<br />

sagesse.<br />

Autre fait significatif auquel nous<br />

avons assisté en ce mois d’octobre<br />

<strong>2014</strong> de la part du Président Martelly,<br />

c’est son comportement à l’hôtel Karibe<br />

où il devait rencontrer les responsables<br />

des six partis politiques de l’opposition.<br />

Sans prévenir, aucun des membres<br />

desdits partis ne s’était déplacé. Abandonnant<br />

le chef de l’Etat seul avec sa<br />

rencontre sur la cour de l’hôtel. Or,<br />

tout le monde s’était étonné de voir un<br />

Martelly calme et serein rentrant chez<br />

lui comme si rien d’anormal ne s’était<br />

passé. Pourtant, l’affront était plus<br />

qu’évident pour le chef de l’exécutif.<br />

Deux ou trois jours plus tard,<br />

peut être en guise de réponse aux leaders<br />

de l’opposition radicale, Martelly<br />

ne trouve rien de moins à faire qu’à<br />

envoyer chercher l’ex-Président René<br />

Préval depuis sa bourgade de Marmelade<br />

où il habite depuis qu’il n’est plus<br />

au pouvoir pour le ramener à la présidence<br />

de la République en vue d’avoir<br />

son avis sur cette crise préélectorale<br />

qui ne cesse de ronger le tissu sociopolitique<br />

haïtien depuis plus de trois ans.<br />

Là encore c’est un signe qui prouve<br />

que le Président Michel Martelly est<br />

en passe de devenir plus raisonnable<br />

dans la gestion des affaires politiques.<br />

Même si, selon l’avis de plus d’un,<br />

cette opération héliportée pour ramener<br />

l’ancien Président du Parti Espoir<br />

(ESPWA) dans la capitale ne devrait<br />

rien changer dans le prolongement de<br />

la crise préélectorale. Puisque l’ex-chef<br />

de l’Etat n’ayant pas le charisme d’un<br />

Jean-Bertrand Aristide et ne disposant<br />

d’aucune troupe ni de crédit auprès de<br />

l’opposition et encore moins auprès du<br />

G6, peut tout juste servir de caution ou<br />

d’alibi au locataire du Palais national<br />

au moment opportun.<br />

En revanche, devant la Communauté<br />

internationale l’illustre enfant de<br />

Marmelade apporte un peu de crédit au<br />

compteur du Président Michel Martelly<br />

qui prouve qu’il est prêt à tout pour<br />

trouver une solution à la crise. Certes,<br />

il ne compte pas céder aux pressions<br />

des radicaux qui réclament à cor et à cri<br />

son départ. Certes, il est déjà convaincu<br />

qu’il ne parviendra pas à organiser des<br />

élections avant à la fin de l’année <strong>2014</strong><br />

et par conséquent le Parlement sera<br />

dysfonctionnel, d’où l’option de gouverner<br />

par décret. N’empêche, il veut<br />

démontrer qu’il a appris et peut-être<br />

même compris qu’être chef de l’Etat ne<br />

signifie pas forcément être au-dessus<br />

de tout et de tout le monde.<br />

Si jusqu’à maintenant il ne pense<br />

pas une minute abandonner le pouvoir<br />

avant la fin de son mandat, il a<br />

néanmoins pris conscience qu’il pourrait<br />

perdre la partie devant ces six sénateurs<br />

de province qui eux ont déjà<br />

atteint leur premier objectif : brouiller<br />

l’image, la politique et l’agenda de<br />

l’ancien Président du Konpa. De toute<br />

manière, au point où l’on est arrivé, il<br />

ne fait quasiment plus de doute : si sur<br />

le plan des infrastructures le pouvoir<br />

« Tèt Kale » laissera sa marque dans le<br />

pays, sur le plan institutionnel et politique<br />

le bilan sera en dessous de ce que<br />

l’on pouvait attendre d’une équipe qui<br />

se prétendait vouloir changer l’ordre<br />

des choses en Haïti en apportant du<br />

sang neuf au sommet de l’Etat et une<br />

nouvelle vision dans la gestion gouvernementale.<br />

Les conseils de René Préval<br />

en tant qu’ancien Président de la<br />

République qui en a connu des crises<br />

institutionnelles auraient pu servir à<br />

aider son successeur, si du temps de<br />

sa présidence, il avait apporté quelques<br />

changements dans ce domaine.<br />

Il n’en était rien. D’ailleurs, en<br />

dehors des multiples gouvernements<br />

de facto, c’est l’un des pires régimes<br />

post-Duvalier que le pays ait connu<br />

bien qu’il ait bénéficié, pendant ses<br />

deux quinquennats, de la meilleure<br />

conjoncture politique. Les problèmes<br />

du non-respect des échéances électorales<br />

ont commencé sous l’administration<br />

de celui-ci. Faut-il le rappeler, c’est<br />

sous la présidence de René Préval que<br />

le pays a connu le premier dysfonctionnement<br />

de son Parlement ; ce qui<br />

a eu pour conséquence justement la<br />

gestion du pays par décret après que<br />

le chef de l’Etat eut à constater la caducité<br />

de l’Assemblée nationale. C’est<br />

peut-être l’une des raisons qui a motivé<br />

le Président Martelly à le rencontrer. Il<br />

avait certainement besoin de savoir<br />

comment son prédécesseur s’en était<br />

pris pour gouverner par décret après<br />

avoir procédé à la fermeture des portes<br />

du Parlement tout en plaçant des fonctionnaires<br />

de police devant l’entrée du<br />

bâtiment.<br />

L’on ignore les conseils de celui<br />

qui a bouclé presque sans encombre<br />

ses deux mandats face à son opposition<br />

qui était aussi têtue que celle qui<br />

colle aujourd’hui aux basques du Président<br />

Michel Martelly. L’histoire relèvera<br />

certainement un jour ce qui avait<br />

été dit entre les deux hommes. Pour<br />

le moment, la crise préélectorale se<br />

poursuit comme s’il n’y a jamais eu de<br />

rencontre entre ce grand calme qu’est<br />

René Préval dont la devise est « Naje<br />

pou soti » (débrouille-toi pour t’en sortir)<br />

et ce hyper agité, Michel Martelly<br />

qui ne sait point par quel bout il doit tenir<br />

une opposition qui jure de le rendre<br />

responsable de sa propre perte, s’il ne<br />

parvient pas, aux yeux de l’opinion<br />

publique nationale et internationale, à<br />

organiser des élections pour combler<br />

le vide parlementaire et renouveler les<br />

Collectivités Territoriales.<br />

C.C<br />

AVIS JUDICIAIRE<br />

PAR CES MOTIFS, le Tribunal, sur les conclusions conformes du Ministère public,<br />

accueille l’action en reconnaissance du droit de propriété de la dame Mildoit<br />

Jolizaire et de sa fille unique Milna Jolizaire et relative à nullité du contrat de bail à<br />

ferme signé uniquement par le sieur Mildoit Jolizaire et la dame Paulène Georges<br />

échu depuis le huit (08) janvier deux mille sept (2007) ; maintient le défaut octroyé<br />

à l’audience du mercredi quatorze (14) mai deux mille quatorze (<strong>2014</strong>) ; reconnait<br />

le nullité et la caducité du contrat de bail à ferme signé uniquement par le sieur<br />

Mildoit Jolizaire et la dame Paulène Georges échu depuis le huit (08) janvier deux<br />

mille sept (2007) ; déclare que la dame Marie-Anna Orestal et Milna Jolizaire sont<br />

propriétaires incommutables des vingt-cinq centièmes (25/100) de carreau de<br />

terre ; ordonne l’expulsion de la dame Paulène Georges des lieux par elle occupés<br />

illégalement depuis plusieurs années ; ordonne également la démolition de toutes<br />

les constructions érigées sur la propriété de la dame Mildoit Jolizaire née<br />

Marie-Anna Orestal et de Milna Jolizaire ; condamne la dame Paulène Georges à<br />

cinquante mille gourdes (50.000.00Gdes) de dommages-intérêts au profit de la<br />

partie demanderesse ; la condamne également aux frais et dépens de la procédure<br />

; accorde l’exécution provisoire et sans caution de la présente décision sur le chef<br />

du principal, conformément aux dispositions de l’article 276 du Code de procédure<br />

civiles, vu qu’il y a titres authentiques et promesse expressément reconnue ;<br />

commet l’Huissier Toussaint Pierre Sony pour la signification de la présente<br />

décision<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Gérard Nertilus, Juge au Tribunal de Première<br />

Instance de Miragoâne en audience publique du mercredi quatre (4) Juin deux mille<br />

quatorze (<strong>2014</strong>) à deux heures de l’après-midi (02 heures PM), An 211e de<br />

l’Indépendance, avec l’assistance de sieur Yves Antoine Dupervil, greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à<br />

exécution ; aux officiers du ministère public près les Tribunaux civils d’y tenir la<br />

main ; à tous commandants et autres Officiers de la force publique d’y prêter mains<br />

fortes lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge Gérard NERTILUS<br />

et du Greffier Yves Antoine DUPERVIL<br />

Pour Expédition conforme, collationnée<br />

Yves Antoine DUPERVIL<br />

Greffier<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 3


Arrestation de Byron Odigé<br />

et de Rony Timothée !<br />

Les manifestations anti-Martelly<br />

doivent se poursuivre !<br />

Les manifestants ont traversé Pétion-ville sans trop de difficultés, et ils<br />

ont été accueillis par de centaines de personnes qui venaient grossir la<br />

foule<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

La mobilisation du peuple haïtien<br />

pour exiger le départ de l’occupant<br />

du Palais national, le dictateur en herbe<br />

Michel Joseph Martelly se poursuit<br />

tant à la capitale que dans des villes<br />

de province.<br />

Ainsi, le dimanche 26 <strong>Octobre</strong><br />

<strong>2014</strong> date à laquelle, le peuple haïtien<br />

avait été invité à ses comices, afin de<br />

remplir démocratiquement ses devoirs<br />

de citoyens, des centaines de milliers<br />

de personnes étaient descendues dans<br />

les rues, une fois de plus, pour réclamer<br />

le respect de la Constitution et la<br />

poursuite du processus démocratique<br />

en Haïti. Depuis plus de 3 ans, il<br />

devait y avoir des élections pour renouveler<br />

le personnel administratif et<br />

politique ; cependant le régime néoduvaliériste<br />

coloré en rose, Martelly-<br />

Lamothe a refusé catégoriquement de<br />

les réaliser. Alors qu’il a organisé 3<br />

carnavals l’an et zéro élection depuis<br />

plus 3 ans. Ce comportement répond<br />

à ce qu’on dit souvent : « Macoute ne<br />

réalise jamais des élections. » (Makout<br />

pa janm fè eleksyon). Sous la<br />

pression des forces populaires et de<br />

l’international, par arrêté présidentiel<br />

signé le 10 juin <strong>2014</strong>, Monsieur<br />

Martelly avait convoqué le peuple à<br />

se préparer à aller aux urnes le 26<br />

<strong>Octobre</strong> <strong>2014</strong>. Vu que Martelly ne<br />

respecte pas ses paroles, le peuple qui<br />

a choisi la voie démocratique pour<br />

élire ses dirigeants a gagné les rues<br />

à la recherche des bureaux de vote.<br />

N’ayant pas trouvé les bureaux de<br />

vote, il exige la remise des clefs du<br />

Palais national.<br />

Dès 10 heures du matin,<br />

des milliers de personnes se sont<br />

rassemblées devant les locaux de<br />

l’église Saint-Jean Bosco. Après la<br />

cérémonie habituelle d’usage, la foule<br />

s’est dirigée vers les quartiers populaires<br />

de La Saline, de Saint-Martin, et<br />

de Bel Air avant d’emprunter la route<br />

de Delmas. De là, ils se sont dirigés<br />

tête droite en direction de Pétionville.<br />

Déterminés, les manifestants<br />

sont montés pacifiquement à Pétionville,<br />

malgré les tentatives de provocation<br />

des bandits légaux tètkale au<br />

niveau de Delmas 18. La police, présente<br />

à cette manifestation a maitrisé<br />

les provocateurs et pris le contrôle de<br />

la situation.<br />

Au niveau de Delmas 75, la Police<br />

accompagnée d’un juge de paix et<br />

des mandats tout préparés a procédé<br />

à l’arrestation de deux (2) militants :<br />

Timothée Rony et Biron Odigé. Ils ont<br />

été conduits au commissariat de Pétion-ville<br />

et quelques instant après, ils<br />

ont été transportés au commissariat<br />

de Carrefour, Sud de la capitale. Au<br />

lendemain lundi, sans être entendus<br />

par un juge, des mandats de dépôt ont<br />

été décernés contre eux sous l’ordre<br />

du commissaire du gouvernement<br />

près le Tribunal de Première Instance<br />

de Port-au-Prince, Me. Kerson Darius<br />

Charles. Ils sont maintenant incarcérés<br />

à la prison de Carrefour.<br />

Les manifestants ont traversé<br />

Pétion-ville sans trop de difficultés, et<br />

ils ont été accueillis par de centaines<br />

de personnes qui venaient grossir la<br />

foule. Après avoir parcouru diverses<br />

rues de ce quartier Chic, les manifestants<br />

se sont dirigés en direction<br />

du Palais national pour réclamer les<br />

La manifestation du 26 <strong>Octobre</strong> au Cap-<strong>Haiti</strong>en<br />

clefs du palais présidentiel. Arrivés<br />

au Champ-de-Mars, l’accès menant<br />

devant le Palais national leur a été<br />

interdit par la police. Ils se sont dirigés<br />

vers la rue Capois pour se rendre<br />

à Carrefour en vue d’apporter leur<br />

solidarité à Biron Odigé et Timothée<br />

Rony. En cours de route, à la rue<br />

Magloire Ambroise, la police a violemment<br />

mis fin à cette grande manifestation<br />

à coup de gaz lacrymogène<br />

pour une énième fois.<br />

Petit-Goâve: Foyer de<br />

mobilisation anti-Martelly !<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Pendant tout le parcours, les<br />

manifestants réclamaient la démission<br />

de Martelly : « Démission immédiate<br />

de Martelly. Michel Martelly est<br />

un vagabond, il ne devrait pas être<br />

président d’Haïti. Il a été imposé par<br />

l’international. Il doit partir. Veut ou<br />

pas, Martelly doit partir. A bas Martelly<br />

! A bas Ti Simone. Appelle un sapeur-pompier<br />

Martelly est tombé dans<br />

une toilette. » Sur certaines pancartes,<br />

on pouvait lire : « Martelly = Occupation<br />

! Martelly = Choléra ! Martelly =<br />

Morpion rose ! Martelly symbolise la<br />

misère ! Martelly = restavèk kolon. »<br />

Le peuple était en colère contre Martelly,<br />

il s’en est pris à lui en arrachant<br />

avec rage les posters sur lesquels est<br />

inscrit : « Ayiti ap vanse. » Ils les ont<br />

ont jetés par terre et y ont mis le feu.<br />

La foule compacte chantait à pleins<br />

poumons « Si Aristide n’est pas là,<br />

Moise le remplacera ».<br />

Divers représentants de partis<br />

politiques y ont pris part : Dr. Maryse<br />

Narcisse pour l’Organisation politique<br />

Fanmi Lavalas, les ex-parlementaires,<br />

Turneb Delpé et Serge Jean<br />

Louis pour le MOPOD, des parlementaires<br />

en fonction, les sénateurs Moïse<br />

Jean Charles et John Joël Joseph. Pour<br />

le sénateur Moise Jean-Charles, « Le<br />

peuple ne veut plus de l’équipe tèt<br />

kale et Martelly a perdu le contrôle de<br />

la situation.»<br />

A la nouvelle de l’arrestation<br />

des deux militants du Foparc en l’occurrence<br />

Byron Odigé et Rony Timothée<br />

au sein de la foule, les manifestants<br />

n’ont pas paniqué au contraire<br />

ils redoublent de force, d’énergie, de<br />

courage et de vigilance. Des rumeurs<br />

ont fait savoir que les deux manifestants<br />

arrêtés ont été emmenés à<br />

la Prison Omega à Carrefour ; les<br />

manifestants ont déclaré qu’ils se<br />

rendraient au commissariat de Carrefour.<br />

En un clin d’œil, un groupe de<br />

manifestants y était déjà, criant : A<br />

Bas Martelly ! A l’arrivée du sénateur<br />

Moise et de l’avocat André Michel, les<br />

manifestants se sont sentis renforcés<br />

et Moise a lancé le cri de mobilisation<br />

générale chaque jour contre cette dictature<br />

naissante.<br />

Au lendemain de la manifestation,<br />

le lundi 27 octobre, dans une<br />

note de presse de Fanmi Lavalas, lue<br />

par Dr. Maryse Narcisse, la coordonnatrice<br />

de l’organisation a félicité le<br />

dévouement et la détermination de<br />

la population, à l’occasion du déroulement<br />

de la manifestation. Elle a<br />

condamné avec rigueur l’arrestation et<br />

l’emprisonnement arbitraire et illégal<br />

de Biron Odigé et de Timothée Rony,<br />

ainsi que 3 autres militants arrêtés<br />

aux Cayes au début d’une manifestation.<br />

Il s’agit de Frantzou Dieu, Frantz<br />

Luxama et Mentor Pétuel. Elle a exigé<br />

la libération de tous les prisonniers<br />

politiques sans distinction aucune.<br />

Voici donc la liste des prisonniers<br />

politiques arrêtés entre le 17<br />

et le 26 <strong>Octobre</strong> <strong>2014</strong> : A Port-au-<br />

Prince :<br />

Vladimir Pierre<br />

Jean-Henry Delassin<br />

Hérard Seradieu<br />

Moïse Roody<br />

Jean Jacques Renault<br />

Lovenson Mersier<br />

Depuis la célébration de la fête<br />

patronale de Petit-Goâve, le 15<br />

Août de l’année en cours, la population<br />

n’arrête pas de se soulever contre<br />

l’agent intérimaire de l’Exécutif, Sandra<br />

W. Jules, concubine du député PSP,<br />

Jacques Stevenson Thimoléon. On lui<br />

reproche gabegie administrative, vol,<br />

détournement de fonds, concussion,<br />

népotisme. Les protestataires pointent<br />

du doigt Jacques Stevenson Thimoléon<br />

dans toutes ces affaires louches,<br />

puisqu’en l’absence de sa concubine,<br />

il assure l’intérimaire. Parmi les faits<br />

reprochés on peut citer : 10 millions de<br />

gourdes débloqués dans le budget pour<br />

la réparation de la place Faustin Soulouque<br />

; alors que les travaux restent<br />

inachevés, et aucun rapport financier<br />

n’a été donné.<br />

Après le passage du cyclone<br />

Sandy en 2012, 10 millions de<br />

gourdes avaient été décaissés pour la<br />

réfection de 500 mètres sur le pont La<br />

Digue. Seuls 50 mètres ont été réparés<br />

; tout comme 2.5 mille dollars US<br />

débloqués pour la réparation du Lycée<br />

Faustin Soulouque ont été détournés.<br />

15 millions de gourdes décaissés pour<br />

les travaux de réparation du Bon Repos<br />

Plage ont été volatilisées. La population<br />

se demande également où sont<br />

passés les fonds débloqués pour la célébration<br />

des 350 ans de la fondation<br />

de la ville de Petit-Goâve ?<br />

Jacques Stevenson Thimoléon se<br />

comporte en matador suprême à Petit-<br />

Goâve. Il contrôle toutes les institutions<br />

étatiques : la Justice, la Police, la Mairie,<br />

l’éducation, la santé… Une bonne<br />

partie de la presse a été cooptée par<br />

le député-agent. A Petit-Goâve, l’Etat<br />

c’est Thimoléon. Ses agents de sécurité<br />

n’ont aucun respect pour les policiers.<br />

Tout ceci révolte la conscience<br />

de la population Petit-Goâvienne. Un<br />

front Mixte pour la Libération de Petit-<br />

Goave s’est mis en place pour lutter<br />

contre Thimoléon et sa concubine,<br />

Sandra Jules. Il est à sa 21e manifestation<br />

pour exiger d’abord la démission<br />

de l’agent intérimaire, Sandra Jules ;<br />

et puisque le président Martelly refuse<br />

de la révoquer, la population réclame<br />

maintenant la démission de Martelly.<br />

Pour l’obtenir, la population<br />

manifeste jour et nuit durant toute<br />

une semaine, du lundi au vendredi.<br />

Toutes les activités sont complète-<br />

La Police a lancé de bonbonnes<br />

de gaz lacrymogène partout dans<br />

la ville, des dizaines d'élèves sont<br />

tombés en syncope, inhalés, tandis<br />

que d’autres ont été blessés<br />

ment paralysées : école, commerce,<br />

banques, bureaux d’Etat n’ouvrent<br />

pas leurs portes. Des barricades utilisant<br />

des véhicules sont dressées tout<br />

autour de la ville. La mairie a été saccagée<br />

par une foule en colère, le mercredi<br />

22 <strong>Octobre</strong> dernier. Les écoles<br />

qui tentaient d’ouvrir leurs portes<br />

ont été contraintes de les fermer. La<br />

Police a lancé de bonbonnes de gaz<br />

lacrymogène partout dans la ville,<br />

des dizaines d’élève sont tombés en<br />

syncope, inhalés, tandis que d’autres<br />

ont été blessés. L’hôpital Notre Dame<br />

de Petit-Goâve n’en pouvant plus, les<br />

blessés sont transportés en toute urgence<br />

ailleurs.<br />

Le vendredi 24 <strong>Octobre</strong>, alors<br />

que des milliers de personnes manifestaient<br />

dans la ville de Léogâne et<br />

de Petit-Goâve, les policiers et les<br />

bandits légaux affectés aux cortèges<br />

Gouvernementaux qui se rendaient<br />

aux Côtes-de-Fer pour participer au «<br />

Gouvènman Lakay » ont ouvert le feu<br />

sur les manifestants. Deux jeunes ont<br />

été blessés chez eux : Youri Laguerre<br />

23 ans et Jocelyne René 16 ans. Ils<br />

ont été transportés à l’hôpital. La police<br />

a procédé à 8 arrestations, selon<br />

le porte-parole de cette institution,<br />

Garry Desrosiers. Cela porte le nombre<br />

d’arrestation à 10 et 6 mandats<br />

d’amener ont été émis à l’encontre des<br />

dirigeants du Front. Adrienne Derival,<br />

une jeune fille âgée de 24 ans est décédée<br />

à l’hôpital Sainte-Thérèse de Miragoane<br />

le jeudi 23 octobre dernier à 10<br />

heures du matin suite à des blessures<br />

par balles.<br />

Malgré tout, la population<br />

n’entend pas lâcher prise ; la détermination<br />

reste toujours du côté de la<br />

population pour continuer à manifester<br />

jusqu’à ce que les revendications<br />

soient satisfaites : le départ de Sandra<br />

W. Jules et de monsieur Michel Joseph<br />

Martelly à la tête du pays. Le samedi<br />

25 <strong>Octobre</strong> dernier, le directeur adjoint<br />

du ministère de l’Intérieur, Patrick Bastien<br />

a procédé à l’installation d’un Comité<br />

technique de gestion composé de<br />

3 membres : Marc Chavannes, Mexon<br />

Elvenson et Hugues Darin. En dépit de<br />

l’installation de ce Comité, les portes<br />

de la mairie sont restées toujours fermées<br />

le lundi 27 <strong>Octobre</strong> ; les activités<br />

n’ayant pas repris dans la mairie de<br />

Petit-Goâve. Le ministre de l’Intérieur,<br />

Reginald Delva a annoncé la formation<br />

d’une autre commission en remplacement<br />

de celle dirigée par Sandra W.<br />

Jules. Entretemps 3 des 10 personnes<br />

arrêtées la semaine dernière ont recouvré<br />

la liberté, il s’agit de: Guirand<br />

Auguste, St-Jean Harry et de Berthony<br />

St- Hilaire.<br />

Paul Joanel<br />

Ralph Desilus<br />

Lormicile Isaac Homme<br />

Saint-Gourdain Dodelyn<br />

Mersier Jean Louiné<br />

Louiredant Louisvens<br />

Clergé Jeff<br />

Clervin MIdin<br />

Sampeur Jonas<br />

Laguerre Angelot<br />

Fritzner Montinat<br />

Charles Altès<br />

Biron Odigé<br />

Thimoté Rony<br />

Aux Cayes :<br />

1.Frantzou Dieu, 2) Luxama<br />

Frantz et Mentor Pétuel et 10 autres<br />

à Petit-Goâve, 3 d’entre eux ont été<br />

libérés le lundi 27 octobre. Il s’agit<br />

de : Guirand Auguste, St-Jean Harry<br />

et Berthony St Hilaire.<br />

Suite à tout ce qui s’est passé<br />

dans le pays le dimanche 26 <strong>Octobre</strong><br />

dernier, les organisations de défense<br />

des Droits humains, de la société civile<br />

et d’autres citoyens avisés, ont<br />

fait savoir qu’Haïti vit à nouveau sous<br />

un régime totalitaire, rétrograde, fasciste<br />

où les droits humains, les droits<br />

à l’organisation et à la manifestation<br />

sont systématiquement violés par le<br />

pouvoir tètkale Martelly-Lamothe.<br />

Selon le sénateur de l’Artibonite, François<br />

Annick Joseph : « Aujourd’hui,<br />

Haïti retourne dans un régime totalitaire<br />

avec un dictateur sans vision.<br />

Face à ce pouvoir, il faut la révolte<br />

populaire, un soulèvement des citoyens.<br />

Tous ceux qui supportent ce pouvoir<br />

commettent des crimes contre le<br />

peuple haïtien… »<br />

4<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


Twa Fèy! Twa Rasin O!<br />

À la source même! Tous devant l’ambassade américaine !<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

La semaine dernière, dans mon<br />

article «Ce 17 octobre <strong>2014</strong> de<br />

la honte», j’évoquais le cauchemar<br />

la commémoration de cette date par<br />

le pouvoir Martelly-Lamothe dans<br />

la honte, le déshonneur, l’opprobre,<br />

l’indignité. Ce sont des centaines de<br />

milliers qui, ce samedi 17 octobre,<br />

ont eu un haut le cœur, se sont senti<br />

amoindris, bafoués, insultés, humiliés<br />

par la façon désinvolte, scandaleuse,<br />

choquante, outrageante,<br />

révoltante dont s’est pris le pouvoir<br />

mickyste pour saluer la mémoire du<br />

fondateur de notre indépendance assassiné<br />

au Pont-Rouge en 1806.<br />

Dans un article intitulé «La<br />

nouvelle mise à mort de Jean-Jacques<br />

Dessalines», Castro Desroches a<br />

aussi exprimé toute son indignation,<br />

et assurément celle de milliers sinon<br />

de millions d’Haïtiens, à propos de<br />

la «Commémoration du 208e anniversaire<br />

de l’assassinat du fondateur<br />

de la Nation haïtienne [qui] s’est<br />

déroulée dans une ambiance de bacchanales<br />

et de profanation». Ailleurs,<br />

dans nombre de médias parlés, a été<br />

manifestée cette même colère exprimée<br />

au vu du comportement avilissant,<br />

méprisable, scandaleux et honteux<br />

de Martelly et de son équipe.<br />

Bien sûr, il fallait dénoncer<br />

cette barbarie des mœurs comme on<br />

n’en a jamais vu dans nos annales<br />

politiques. Seulement au niveau de<br />

la porcherie morale mickyste, a-t-on<br />

pu imaginer un comportement aussi<br />

vil, aussi ignoble, aussi abject, aussi<br />

ignominieux, aussi crapuleux ? Ce<br />

débordement sordide de dépravation<br />

et de haineuse perversion n’a pu<br />

se manifester qu’à la faveur d’une<br />

haine de classe. Pire, sans doute inspirée<br />

par les infâmes transfuges de<br />

la trempe des Mario Dupuy, Rudy<br />

Hériveaux, Joseph Lambert et Youri<br />

Latortue, la bande infâme à Martelly<br />

a caricaturé son forfait en voulant<br />

faire passer son odieuse et macabre<br />

profanation de la mort de l’Empereur<br />

comme une «célébration de sa vie».<br />

Il est incompréhensible que<br />

ce violent affront à la mémoire de<br />

Dessalines n’ait pas soulevé un<br />

vigoureux et continu tollé dans les<br />

milieux médiatiques. La chose, généralement,<br />

a été rapportée presque<br />

comme un fait divers. Elle n’a pas<br />

soulevé une colère soutenue et une<br />

dénonciation manch long de ce<br />

monstrueux sacrilège commis par les<br />

rejetons politiques des parricides de<br />

1806. Non. Tous les feux sont encore<br />

concentrés sur de fumeuses élections<br />

dont Martelly s’est servi comme<br />

appât, comme miroir aux alouettes<br />

pour mystifier les gogos, les naïfs et<br />

les gobe-mouches.<br />

Il est encore plus incompréhensible<br />

que des hommes et femmes politiques<br />

d’expérience aussi informés<br />

du passé tortueux et immoral de Martelly,<br />

aussi bien imbus des combines<br />

d’officine qui ont présidé à son choix,<br />

imposé par le couple Clinton pour être<br />

président d’Haïti, aussi conscients<br />

de ses dérives graves et honteuses,<br />

aient pu se laisser mener en bateau et<br />

manipuler pendant plus de trois ans<br />

par ce maître en mystifications, par<br />

ce saltimbanque, ce clown, ce bouffon<br />

aux manières grossières dont les<br />

processus de pensée et de décisions,<br />

les comportements tout à fait hideux<br />

et gesticulations de funambule sont<br />

télécommandés par l’ambassade<br />

américaine.<br />

Comment s’asseoir avec un<br />

mec aussi dévergondé et borné que<br />

Martelly et croire à un «dialogue»<br />

possible avec lui ? On a vu comment<br />

La blonde Pamela à son bureau, en compagnie de son Valet au<br />

crâne rasé, luisant d’ambitions. Une évidente félicité partagée,<br />

complice, tèt kale.<br />

Les manifestations de rejet de<br />

Martelly doivent aussi viser la<br />

soutirèz Pamela White. Le proverbe<br />

le dit clairement : si pat gen soutirè<br />

pa ta gen vòlè. S’il n’y avait pas<br />

la «soutirance» de l’ambassadrice<br />

qui protège les intérêts des<br />

multinationales accapareuses de<br />

nos richesses, il n’y aurait pas<br />

l’arrogance, la suffisance (et aussi<br />

les insuffisances) de Martelly.<br />

ces ombres politiciennes, ces fantômes<br />

sans caractère, sans principes,<br />

sans amour propre, sans vraie vision<br />

d’avenir se sont empressés d’accourir<br />

à la mascarade «politichienne» de El<br />

Rancho sous les auspices complices<br />

de l’Église catholique en la personne<br />

d’un certain évêque répondant au<br />

nom de Chibly Langlois et dont on<br />

présume que sa «prestidigitante»<br />

prestation a été récompensée par la<br />

pourpre cardinalice. L’homme s’est<br />

«empourpré» et embourbé dans le<br />

marécage vaticano-martellyste, on<br />

se demande encore pourquoi.<br />

Nombre de politiciens sans<br />

mémoire se sont approchés de la<br />

«sainte table», espérant recevoir le<br />

pain de corruption du pouvoir et le<br />

vin vatican, rouge de basses combines<br />

«polititicouloutes». Certains,<br />

comme les représentants de Fanmi<br />

Lavalas, s’étant vite rendus compte<br />

que le pain était rassis, fade, et le<br />

vin aigre, piqué, tourné se sont éloignés<br />

des roses appâts du pouvoir. Un<br />

autre, réputé pour être un «éminent<br />

professeur» et politologue averti a<br />

mordu à l’hameçon bien que le vin<br />

du cardinal fût de saveur vinaigrée.<br />

Du vinaigre politique quoi.<br />

Ces messieurs et dames, épouvantés<br />

par le spectre d’un «chaos» si<br />

au deuxième lundi du mois de janvier<br />

2015 des élections («sincères, honnêtes<br />

et inclusives») ne renouvellent<br />

pas les chambres, les mairies et les<br />

CASEC, n’ont pas arrêté de réclamer,<br />

à cor et à cri, la tenue de ces<br />

comices. Au dernier moment, se rendant<br />

compte que les jeux étaient faits<br />

et que la menace «chaotique» était<br />

inévitable, ils se sont rabattus, cahincaha,<br />

sur des «propositions de sortie<br />

de crise» aussi oiseuses qu’inutiles et<br />

Pamela White, ambassadrice sans<br />

tenue, ni retenue, s’exhibant avec<br />

l’homme del’ombre, «l’homme de<br />

qui l’on craint», l’homme Gagòt,<br />

Laurent ‘‘le magnifique’’.<br />

dont Martelly n’a cure. L’une d’entre<br />

elles, celle du journaliste Daly Valet, a<br />

dû être remaniée par son auteur, sans<br />

doute à la demande du saltimbanque<br />

Micky ou même de l’ambassadrice<br />

américaine, «maîtresse dame» qui<br />

apparemment reçoit de temps à autre<br />

son Valet dans ses bureaux.<br />

En fait, Martelly se moque<br />

éperdument de tous ces politiques qui<br />

perdent leur temps à s’asseoir avec<br />

lui pour d’impossibles négociations.<br />

Je me l’imagine souriant sous cape,<br />

se grattant le crâne dénudé, faisant<br />

de brusques rots sans s’excuser, se<br />

moquant follement de ces aryennafè<br />

qui espèrent tirer leurs marrons<br />

du feu électoral s’ils arrivent à un<br />

«consensus» quelconque avec lui.<br />

Car, ce ne sont pas les intérêts de la<br />

nation, le développement rationnel<br />

du pays, l’accès des miséreux à une<br />

pauvreté digne qu’ils ont à cœur.<br />

Même quand pour la façade<br />

ils demandent que la MINUSTAH<br />

s’en aille, ce n’est même pas du bout<br />

des lèvres qu’ils le souhaitent, c’est<br />

du bout de leur hypocrisie qu’ils le<br />

disent; car, sauf la présence de forces<br />

armées haïtiennes dont ils souhaitent<br />

ardemment ou anbachal le retour,<br />

leur pouvoir présidentiel éventuel<br />

ne s’appuiera que sur la présence<br />

minustahte. Et non pas sur un mandat<br />

octroyé par une majorité du pays.<br />

D’ailleurs, Martelly lui-même ne s’est<br />

pas caché de cette protection dont il<br />

bénéficie grandement de la part des<br />

forces occupantes de l’ONU.<br />

L’opposition dans sa presque<br />

totalité s’est longtemps évertuée à<br />

croire en un minimum de sens de<br />

responsabilité de la part de Martelly<br />

pour appeler le peuple en ses comices,<br />

selon le vœu de la Constitution,<br />

d’où leurs pirouettes politiques, les<br />

appels à la formation d’un «Conseil<br />

de Notables», de «gouvernement de<br />

Salut Public» sorte de cousin germain<br />

du «Gouvernement de consensus<br />

Transitoire» de Daly Valet, sans oublier<br />

l’invocation à tout casser de la<br />

Constitution selon maints articles et<br />

alinéas que l’on arrive plus à mémoriser,<br />

tellement ils sont nombreux.<br />

Entre-temps, Micky s’amuse.<br />

Il reçoit en consultation nigauds<br />

et nigaudes, larrons et larronnes,<br />

atoufè et atoufèz, gueux et gueuses<br />

politiques, epav de la société civile,<br />

kaptenn anba kabann reponsable<br />

de partis politiques dérisoires, parlementaires<br />

coriaces et récalcitrants.<br />

Jusqu’à Préval a été tiré de l’oubli<br />

pour donner des conseils sur comment<br />

«nager pour s’en sortir». De<br />

toutes ces virées et dévirées politiques<br />

«négotiantes», rien n’a encore<br />

filtré. Peut-être que le tour d’Aristide<br />

de venir s’asseoir avec le preyidan<br />

n’est pas bien loin. Soyez sur vos<br />

gardes, juge Lamarre Bélizaire ! Ah<br />

ce crétin bélizairien !<br />

Micky fera-t-il appel à nouveau<br />

aux conseils «cardinaux» de<br />

Langlois ? Comme il doit consulter<br />

tous les secteurs de la société, il<br />

faut s’attendre à ce qu’il fasse appel<br />

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1358 Flatbush Ave.<br />

(between E. 26th & Farragut Rd.)<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

aux handicapés, aux sourds-muets,<br />

aux kokobe, aux zèl ravèt, bref tout<br />

ce qui ressemble de près ou de loin<br />

aux membres de son gouvernement.<br />

Paraît-il qu’il doit encore se décider<br />

avec qui commencer. Brrrrrr ! D’ici là,<br />

on finira bien par tomber au fond du<br />

puits «chaotique».<br />

En fait, Micky se la coule douce<br />

parce que c’est l’ambassade américaine<br />

qui lui dit et dicte quoi faire. Or<br />

l’opposition s’entête à vouloir «négocier»<br />

avec Martelly ki pa menm mèt<br />

tèt li. Au mieux elle disait jusqu’à<br />

récemment : élections ou démission.<br />

Maintenant acculée, elle est pour le<br />

rache manyòk. On se demande pourquoi<br />

ces gesticulations puisque ce<br />

sont l’ambassade et la MINUSTAH<br />

qui contrôlent le terrain. Elle doit<br />

faire un bon jan tèt kole avec le secteur<br />

populaire radical pour faire savoir<br />

à l’anbasadèz que c’est elle qui<br />

tire les ficelles de son pantin Martelly.<br />

Nous le savons.<br />

De façon rétrospective, on se<br />

rend compte, aujourd’hui, comment<br />

le contre-ordre donné par Fanmi<br />

Lavalas d’aller commémorer le <strong>29</strong><br />

novembre à la ruelle Vaillant plutôt<br />

que d’aller manifester devant l’ambassade<br />

américaine, la source de nos<br />

malheurs, a été un désastre politique,<br />

télécommandé, on le sait, suivi d’ailleurs<br />

du renvoi de l’organisation du<br />

sénateur Moïse et du député Bélizaire.<br />

Erreur et horreur à la fois. C’est justement<br />

là que le bât blesse. L’opposition<br />

devrait s’en rendre compte et y<br />

mettre tout le paquet. Les manifestations<br />

de rejet de Martelly doivent viser<br />

aussi systématiquement l’ambassade<br />

américaine. Il faut dénoncer la<br />

soutirèz Pamela White. Le proverbe<br />

le dit clairement : si pat gen soutirè<br />

pa ta gen vòlè. S’il n’y avait pas la<br />

«soutirance» de l’ambassadrice qui<br />

protège les intérêts des multinationales<br />

accapareuses de nos richesses,<br />

il n’y aurait pas l’arrogance, la suffisance<br />

(et aussi les insuffisances) de<br />

Martelly.<br />

C’est pourquoi nous clamons :<br />

À la source même! À la source de<br />

nos maux ! Manifestons tous devant<br />

l’ambassade américaine, ce nid de<br />

vipères ! Que l’opposition règle les<br />

comptes de la nation avec Martelly,<br />

certes, mais surtout avec l’anbasadèz,<br />

la manman rizèz! Plus de<br />

baignade avec «cachade» de lonbrik<br />

! Devant l’ambassade US, tous,<br />

toutes !<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York 11226<br />

Tel: 718-434-5345<br />

Le docteur de la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 5


Kwonik Kreyòl<br />

Antèman Paul Ambroise<br />

ak Michaël Benoit tounen<br />

manifestasyon kont Martelly<br />

Chante rezistans ak kontestasyon<br />

Nan dyaspora ayisyen an lan new<br />

york sou rejim duvalier yo<br />

(Dezyèm pati) Guy Gérald Ménard<br />

Paul Ambroise alias Ti koton<br />

Antèman 2 militan Lavalas yo Paul<br />

Ambroise alyas Tikoton, 40 lane<br />

ak Michaël Benoit alyas Pouchon, <strong>29</strong><br />

lane, bandi legal tètkale yo te touye<br />

mèkredi 8 oktòb pase a devan estad<br />

Sylvio Cator, te chante mèkredi 22<br />

oktòb la, nan lokal ONG brezilyen an<br />

Viva Rio, kote Tikoton t ap travay. Nan<br />

sal kote pè a t ap chante antèman 2<br />

militan sa yo, paran ak pwòch pa t<br />

ka rive konsole, se te rèl ak dlo nan<br />

je. Antèman an te chante anprezans<br />

yon delegasyon òganizasyon politik<br />

Fanmi Lavalas, ki te gen nan tèt li; Kòdonatris<br />

la, Dr. Maryse Narcisse, Dr<br />

Louis Gerald Gilles ak Schiller Louidor.<br />

Senatè Moïse Jean Charles ak plizyè<br />

lòt militan politik te prezan tou. Yo te<br />

pwofite okazyon sa a pou lonje dwèt<br />

yo sou ajan enterimè ki nan tèt meri<br />

Pòtoprens lan, Pierre Richard Duplan<br />

alyas Pierrot yo di ki te kòmandite sasina<br />

2 militan yo epi polisye Gregoire<br />

alyas Grèg te egzekite zak kriminèl sa<br />

yo.<br />

Aprè antèman an te fin chante,<br />

militan yo te pran kadav yo, pote yo<br />

rive devan legliz Saint-Jean Bosco, al<br />

depoze yo nan pye papa Dessalines<br />

nan Pon Wouj, kote plizyè militan te<br />

pran lapawòl. Se nan yon anbyans<br />

manifestasyon pèp la te pote sèkèy<br />

yo sou tèt li, sòti Pon Wouj pase Site-<br />

Solèy, Taba pou al antere yo nan komin<br />

Kwadèboukè.<br />

Plizyè santèn moun te kondui<br />

kadav 2 militan Lavalas yo, kote yo t<br />

ap chante: Martelly ba nou kou a, kou<br />

a fè nou ma l o ! Pierrot ba nou kou<br />

a, kou a fè nou ma l o ! Wè pa wè n<br />

ap vanje yo! Jistis pout Tikoton! Jistis<br />

Gen polisye pou kraze<br />

manifestasyon popilè yo,<br />

men pa genyen pou bay<br />

pèp la sekirite<br />

Plizyè katye popilè nan kapital la,<br />

tankou : Site solèy, Pele-simon,<br />

Lasalin, Solino, Matisan, Kafou nan<br />

lamanten 54, anba lavil nan Kwa bosal<br />

ak anpil lòt zon, se tèt chaje . Gwo<br />

kout zam ap tire san rete,lajounen kou<br />

lannuit. Nou pa janm kapb rive idantifye<br />

kilès ki lapolis kilès ki Bandi Legal<br />

paske tout jan ou vire l, se zak abitrè,<br />

yo tou de ap fè sou pèp la.<br />

Nan diferan katye popilè yo, se<br />

batay ki genyen ant yo, batay sa yo<br />

leplisouvan se boujwazi a ki alimante<br />

yo pou fè se teworize youn ap teworize<br />

lòt nan kan pèp la. Travay destabilizasyon<br />

sa a fè Ayiti ap vin chak jou pi<br />

mal. Bagay yo vin pirèd sou pouvwa<br />

makouto-boujwa a, se kònmsi pouvwa<br />

tèt kale a pa vin pou kite lavi ditou nan<br />

mitan mas pèp Ayisyen an.<br />

Pouvwa Tèt Kale a pa janm sispann<br />

depanse gwo lajan pou achte<br />

zam, fè pwogram ki pa janm rive ede<br />

pèp la vre, aloske moun nan katye popilè<br />

yo ap peri anba grangou roz. Genyen<br />

tou, yon tandans chèf pouvwa<br />

Tèt kale a mete nan katye popilè yo:<br />

Bandi Legal, li etabli yo sou pretèks lidè<br />

Benoit Michel alias Pouchon<br />

pou Pouchon! Arete Pierrot ! » Asasina<br />

2 militan Lavalas sa yo vin alonje lis<br />

militan Lavalas ekip tètkale a touye<br />

apre Fritz Gerald Civil nan Miragwàn<br />

pou konviksyon politik yo ak pil ak<br />

pakèt lòt moun rejimMartelly-Lamothe<br />

la touye : komèsan Octanol Derissaint,<br />

sou fwontyè a, jij Jean Serge Joseph,<br />

Daniel e Girldy Larèche, Evinx Daniel<br />

yo disparèt pou zafè dwòg, polisye<br />

Walky Calixte ak anpil lòt militan nan<br />

katye popilè yo tankou : Site Solèy, Lasalin,<br />

Bèlè, Granravin, Senmaten, Taba<br />

elatriye.<br />

Pandan antèman t ap chante<br />

kout zam t ap chante tou nan mache<br />

Kwadèbosal ak zòn Lasalin lan. Se 2<br />

gwoup ame k ap goumen pou pran<br />

kontwòl mache a ki t ap tire kout zam<br />

ak lapolis. Lapolis bò kote pa l pa t ka<br />

reziste anba kout zam nèg ame yo, yo<br />

te sètoblije fè bak devan nèg ame yo.<br />

Sitiyasyon sa a te paralize tout aktivite<br />

komèsyal yo, plizyè machann viktim<br />

nan kouri, genyen ki blese anba bal,<br />

gen lòt ki tonbe nan kanal dlo santi,<br />

nan twou egou. Selon machann yo,<br />

gen yon moun ki mouri anba bal epi<br />

lage kadav la nan yon kanal.<br />

Aprè asasina Fritz Gerald Civil<br />

nan Miragwàn, na mwa avril pase a,<br />

militan Lavalas yo pa sispann tonbe<br />

anba bal bandi legal tètkale yo nan<br />

katye popilè yo, menm jan Tikoton ak<br />

Pouchon tonbe anba bal bandi legal<br />

Pierrot yo. Nan Site Solèy, plizyè militan<br />

Lavalas tonbe anba bal ajan enterimè<br />

yo. Se sa k fè pèp la nan manifestasyon<br />

yo ap chante: “ Prese, prese,<br />

prese O ! Martelly di l ap touye pèp la O<br />

! O ! O ! prese prese, prese voye l ale.»<br />

Yon jèn gason, yo sasinen<br />

nan katye Belekou<br />

zòn, pandan y ap bay gwo zam pou fè<br />

presyon sou pèp la, pou l pa manifeste:<br />

Nèg yo san konsyans anpil, se mechan<br />

ak kriminèl ki pran peyi a.<br />

Gen yon gwo dram ki te pase nan<br />

site solèy espesyalman nan Belekou<br />

jou ki te samedi 23 Out <strong>2014</strong> la nan<br />

maten. Li te anviron 5 kè nan aprè midi<br />

plizyè nèg ki sòti nan Boule; youn nan<br />

34 katye nan site solèy, Bandi ak gwo<br />

zam te antre nan Belekou, yo touye 5<br />

moun san konte plizyè lòt moun ki te<br />

blese.<br />

Suite à la page (19)<br />

Tanbou Libète: yon egzanp pou lòt<br />

gwoup kiltirèl yo<br />

Menm jan Troupe Kouidor te jwe yon<br />

wòl enpòtan lan devlopman yon nouvo<br />

teyat ayisyen, se konsa Tanbou Libète<br />

ap sèvi egzanp pou tout gwoup atistik<br />

pwogresis ki pral epapiye lan dyaspora<br />

ayisyen an. Jan nou te wè deja, Koral<br />

Patriyotik Tanbou Libète jwe premye<br />

chante l sou antèn emysyon radyo<br />

L’Heure <strong>Haiti</strong>enne an septanm 1971 e<br />

depi lè sa a gwoup la te anime laplipa<br />

miting politik ki te fèt epòk sa. Tanbou<br />

Libète pase lan diferan faz pandan devlopman<br />

li.<br />

Pandan ane 71/72 yo enstriman<br />

debaz koral la se te òg ak tanbou akote<br />

gita, batri, klòch ak maraka ki t ap<br />

akonpaye yon ventèn vwa ki divize ant<br />

alto, tenò ak bariton. Koral la te monte<br />

lan tradisyon koral tip Troupe Simidor,<br />

Les Caracos Bleus osnon Troupe Michel<br />

Déjean.Twa koral sa yo t ap fonksyone<br />

ann Ayiti lan ane 60 yo. Pandan de<br />

premye lane egzistans li, Tanbou Libète<br />

te gen yon kolaborasyon sere ak òganizasyon<br />

politik tankou MHAP (Mouvement<br />

Haïtien d’Action Patriotique)<br />

ak UFHAP (Union des Femmes Haïtiennes<br />

Patriotes). Apati 1972 koral<br />

la te gen kontak regilye ak jenn nan<br />

rali Sacré-Coeur lan Queens epi jenn<br />

nan rali Bushwick ak koral legliz Sainte<br />

Thérèse lan Brooklyn. Plizyè manm<br />

Tanbou Libète t ap travay ak jenn sa<br />

yo pou aprann yo chante patriyotik epi<br />

devlope talan atistik yo.<br />

Manm koral patriyotik la te wè<br />

travay yo lan gwoup la kòm pwolonjman<br />

lit pou liberasyon nasyonal la sou<br />

plan kiltirèl. Lefèt chante patriyotik yo<br />

te parèt lan yon peryòd byen detèmine<br />

nan istwa peyi nou, sa pral make ni kalite<br />

atis yo ni tèm ak lide y ap chante yo.<br />

Ositou nou jwenn lan chante yo menm<br />

demach anti diktatoryal ak anti enperyalis<br />

ou rejwenn lan mitan mouvman<br />

patriyotik la. Youn lan chante ki karakterize<br />

premye faz Tanbou Libète a se M<br />

ale : Vye frè m, vye kouzen m, vye sè<br />

m, vye zanmi yo m ale. Mwen pral wè<br />

kote Lan Ginen rive…Mwen pran vye<br />

dyakout san m pa bliye vye karabin<br />

Frè Bout ki te tire, ki te tire, ki te tire...<br />

Mwen pran devan pou m fè chimen pou<br />

sa k rete dèyè, menm si gen van menm<br />

si gen san n a vin jwenn mwen…Chante<br />

sa a sou premye plak 33 tou gwoup la<br />

mete deyò 22 fevriye 1973 avèk tit<br />

Chants revolutionnaires haïtiens.<br />

Lan mitan ane 1973 la Tanbou<br />

Libète te redui ak yon dizèn manm<br />

konsa. Kòm enstriman lè sa a te gen de<br />

gita, yon pè bongo, yon tanbourin ak de<br />

maraka. Se lan dezyèm faz sa a gwoup<br />

la lage non Koral Patriyotik la pou pran<br />

non Òganizasyon Kiltirèl Revolisyonè<br />

Tanbou Libète. Non sa a te vin pi kadre<br />

ak nivo devlopman pratik gwoup la<br />

ki te angaje l sou plizyè chantye kiltirèl<br />

alafwa. Anplis chante, gwoup la te<br />

lage kò l tou lan teyat. Menm jan ak<br />

Troupe Kouidor, Tanbou Libète te gen<br />

yon konsepsyon modèn sou teyat . Li te<br />

chwazi pou fè yon teyat total ki makònen<br />

ansanm plizyè fòm atistik : chante,<br />

dans, mim, pwezi eksetera. Piblik la tou<br />

te gen yon patisipasyon lan teyat sa. Te<br />

gen yon dekò minimòm sou sèn nan e<br />

li te posib pou yon aktè jwe plizyè wòl<br />

nan yon menm tablo. Tanbou Libète<br />

te rele estil teyat sa a montaj e li te<br />

renmen itilize ladan maryaj vwa, kote<br />

plizyè vwa ap antre soti youn apre lòt.<br />

Lè nou konsidere etap sa a nou<br />

pa ka pale ankò de mizik patriyotik sèlman,<br />

men fòk nou pale de yon mouvman<br />

kiltirèl patriyotik ki t ap defann<br />

souverènte teritoryal nou e mete sou<br />

sèn osnon lan chante : reyalite peyi<br />

d Ayiti. Tanbou Libète te prezante de<br />

montaj. Youn se Si kacho pran pale, ki<br />

montre represyon politik sou rejim Duvalier<br />

yo. Lòt la se Sou lanmè tout kannòt<br />

yo rasanble ki dekri tribilasyon botpipòl<br />

yo ak pèsonaj prensipal Turenne<br />

Deville ki te pito pann tèt li lan prizon<br />

Krome Avenue tan pou yo te depòte li<br />

tounen Ayiti anba bòt fachis makout<br />

yo. Dezyèm montaj sa a te monte nan<br />

kolaborasyon avèk Atis Endepandan.<br />

Apa 33 tou a, Tanbou Libète te<br />

pwodui de 45 tou ki pote non: 4 Chante<br />

flè solèy (novanm 1973) ak 4 Chabon<br />

dife (desanm 1974). Gwoup la te<br />

prezante espektak lan New York, New<br />

Jersey, Pennsylvania ak Canada. Lan<br />

twazyèm faz egzistans Tanbou Libète<br />

atis yo te itilize pyano, gita ak tanbou<br />

jan sa parèt nan entèpretasyon adaptasyon<br />

kreyòl Basta ya ! Mizik sa a se<br />

kreyasyon Atahualpa Yupanki, yon<br />

gwo chantè ak gitaris otoktòn ajanten :<br />

Monkonpè koute on koze. M gon pawòl<br />

pou mwen pale. M ap travay pou blan<br />

angle. M ap travay pou de gouden. Lè<br />

m pran l li pase lan menm oooo...Ki<br />

moun ki genyen lagè a yo te fè lan mòn<br />

Vyetnam ? Se yanki yo lan sinema, se<br />

Vyetkong yo sou tè a…<br />

Eksperyans Asosyasyon<br />

RADIO<br />

PA NOU<br />

1685 Nostrand Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

67 Khz<br />

www.radyopanou.com<br />

Depuis 2002<br />

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Fondateur: Jude Joseph<br />

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(718) 940- 3861<br />

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(718) 469- 8511<br />

Kiltirèl Solèy Leve<br />

Nan fen lane 1972 Solèy Leve fè aparisyon<br />

li sou sèn kiltirèl la apre yon seri<br />

manm Tanbou Libète te kite gwoup la<br />

pou al fòme pwòp koral pa yo. Ositou<br />

se pa yon aza si de gwoup yo te<br />

pòtre anpil lan yon premye tan. Tou de<br />

te chita sou menm baz ideyolojik e yo<br />

te gen menm konsepsyon mizikal ak<br />

menm repètwa. Pi devan Tanbou Libète<br />

ap vin kite estil koral Cœur Simidor la<br />

ki te baze sou plizyè kategori vwa k ap<br />

balanse ansanm. Solèy Leve okontrè ap<br />

kenbe estil sa a nèt, sitèlman nou ka di<br />

se te mak fabrik asosyasyon an. Enstriman<br />

akonpayman yo se te òg, gita ak<br />

tanbou. Kòd lonbrit asosyasyon an te<br />

mare ak òganizasyon politik MHAP ak<br />

UFHAP. Se konsa Solèy Leve te asire<br />

animasyon kiltirèl pi fò rankont politik<br />

gwoupman sa yo te òganize.<br />

Sou plan atistik Asosyasyon Kiltirèl<br />

Solèy Leve te gen yon atachman<br />

espesyal ak Haïti Culturelle lan Boston<br />

epi Gwoup Kiltirèl Vaksin lan Montréal.<br />

Menm tip relasyon ki te gen sou plan<br />

politik ant MHAP ak Groupe d’action<br />

patriotique Vertières lan Boston e Mouvement<br />

Patriotique Haïtien 18 mai<br />

lan Canada. Menmman parèyman pou<br />

UFHAP ak Détachement Féminin Vertières<br />

lan Boston epi Comité Féminin<br />

MPH 18 mai a. Kesyon lit pou liberasyon<br />

fanm yo te gen yon gwo enpòtans<br />

pou dènye gwoup sa yo. Se sitèlman<br />

vre, sou premye plak Solèy Leve a ki<br />

pote non li, gen senk powèm, chante<br />

ak dyalòg ki debat divès aspè pwoblèm<br />

sa a. Gen twa chante ki rele Fanm Ayisyèn,<br />

Nou se fanm toutbon ak Fanm<br />

vanyan, ni Tanbou Libète ni Solèy Leve<br />

te konn chante, ki te sèvi kòn lanbi<br />

rasanbleman pou mobilizasyon fanm<br />

ayisyèn aletranje.<br />

Asosyasyon Kiltirèl Solèy Leve<br />

te gen yon repètwa laj e varye. Chante<br />

Peyi an mwen ak N a prale poze pwoblèm<br />

tribilasyon legzil ak konviksyon<br />

nou pa vini tabli aletranje, depi lè a<br />

sonnen n a prale lakay nou. Bèl flè d<br />

Ayiti mande pou nou pa pran fanm<br />

pou joujou men pou nou gade pito sa<br />

yo pote. Lalam tire, Boukan ak Goudiye<br />

sonnen raliman pou gwo batay<br />

la ak asirans bato a gen pou rive lan<br />

pò. Nesesite pou tèt ansanm poze nan<br />

Ti sous ak Plante manyòk. Yon verite<br />

rekonèt enpòtans lang kreyòl la pou<br />

Ayisyen, yon eritaj nou dwe aksepte ak<br />

fyète. N ap fè demen bèl ak Ayiti demen<br />

montre liberasyon Ayiti ak lespwa pou<br />

demen. Ayiti Demen se non twazyèm<br />

plak Solèy Leve a tou.<br />

Kwak gwoup sa a te plis espesyalize<br />

nan chante li te eseye fòs li lan teyat<br />

tou. Li te jwe yon pyès yo rele : Imigrasyon<br />

Debake. Tit la tou di sijè pyès la.<br />

Gen manm Solèy Leve ki te konn jwe<br />

yon ti eskètch ki rele : Tribilasyon fanm<br />

ayisyèn lan Nouyòk. Moso sa a sou<br />

premye plak la. Gwoup la te prezante<br />

tou de montaj atistik sou non Plante<br />

manyòk ak Peyi an mwen. Ojis montaj<br />

sa yo se te reprezantasyon vizyèl de<br />

chante sa yo. Kidonk lan aktivite atistik<br />

Solèy Leve nou jwenn : pwezi, chante<br />

ak teyat.<br />

Apa founi animasyon kiltirèl nan<br />

miting politik jan nou te mansyonnen pi<br />

wo a, Asosyasyon Kiltirèl Solèy Leve te<br />

prezante plizyè espektak. Li te patisipe<br />

lan piknik ak fèt etidyan. Epòk sa a li<br />

te gen kat chante ki te mache lan san<br />

piblik la anpil. Se : Peyi an mwen, Ayiti<br />

Demen, Peze kafe ak Depi lendepandans.<br />

Dènye chante sa a te jwenn yon<br />

plas an desanm 1982 lan Sa k pase,<br />

bilten Asosyasyon Etidyan Ayisyen lan<br />

City College lan vil New York.<br />

Eksperyans Gwoup<br />

Atis Endepandan<br />

Apa Tanbou Libète ak Solèy Leve ki<br />

6<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


t ap evolye nan vil New York te gen<br />

yon twazyèm gwoup kiltirèl patriyotik<br />

ki rele Atis Endepandan. Gwoup sa a<br />

te konpoze ak atis ki t ap travay ansanm<br />

depi 1971 ak emisyon L’Heure<br />

<strong>Haiti</strong>enne plis detwa lòt patriyòt ki te<br />

rejwenn gwoup la pita. E li te kòmanse<br />

ap jwe pasipala san li pa t gen yon non<br />

pou idantifye li, jiskaske Komite k ap<br />

Defann Dwa Pèp Ayisyen te mande<br />

gwoup la non l pou mete sou afich yon<br />

n fèt li t ap òganize. Atis yo te reponn<br />

yo se atis endepandan pou montre kòd<br />

lonbrit yo pa t tache ak ankenn gwoup<br />

politik ni yo pa t sou lobedyans okenn<br />

parenn k ap deside pou yo. Se konsa<br />

non Atis Endepandan an tou rete kòm<br />

non gwoup la.<br />

An reyalite, yo te gen kontak<br />

sere ak òganizasyon politik En Avant<br />

ansanm ak emisyon radyo L’Heure <strong>Haiti</strong>enne.<br />

Atis Endepandan te jwe nan fèt<br />

ak miting òganizasyon politik la e gen<br />

yon epòk li te konn anime yon tranch<br />

kiltirèl yon dimanch pa mwa sou antèn<br />

L’Heure <strong>Haiti</strong>enne. Lan pwogram sa<br />

te genyen pwezi ak chante. Youn lan<br />

chante ki te gen siksè se Dodinen. Se<br />

nou ki boulanje a se nou k boule nan<br />

fou. Se nou ki fezè d nat la se nou k<br />

dòmi atè. Bagay sila pa kapab dire,<br />

travayè di yon mo.Granmesi pa nou se<br />

kout baton li ye, men zòt chita sou do<br />

n l ap dodinen.<br />

Atis Endepandan te kolabore tou<br />

ak lòt gwoup atistik ak kiltirèl ayisyen<br />

kou etranje. Yo te kolabore ak Atelye<br />

Tanbou Libète lan montaj teyatral Sou<br />

Lanmè Tout Kannòt yo Rasanble. Yo te<br />

bay gwo konkou nan aspè mizikal la lè<br />

yo te konpoze yon pati lan chante ki<br />

anndan montaj la. Gen manm Atis Endepandan<br />

tou dèyè kèk lan enstriman<br />

ki te akonpaye aktè yo sou sèn, kit se<br />

te lan Prospect Park, Brooklyn kit se te<br />

lan oditoryòm lekòl Spring Valley, toujou<br />

nan leta New York. Atis Endepandan<br />

te devlope yon relasyon espesyal<br />

ak yon gwoup atistik ameriken ki rele<br />

Human Condition. Yo te jwe ansanm<br />

lan anpil espektak.<br />

Se Barbara Dane, yon atis militan<br />

ameriken ak Paredon Records ki<br />

te pwodui plak Atis Endepandan an<br />

an 1975. Tit plak la se Ki sa pou n fè.<br />

Se non tou yon mizik sou plak la ki te<br />

popilè anpil. Human Condition te konn<br />

entèprete chante sa a. Jou ap pase Ayiti<br />

ap fè bak. Jaden seche, timoun ape<br />

mouri grangou. Gen lenjistis, gwo ape<br />

vale piti, peyi a se peyi n li ye se nou<br />

ki pou di yon mo lan sa… Ki sa pou n<br />

fè ? Revolisyon pou tout bagay kapab<br />

mache…<br />

Lan yon espektak li te fè nan<br />

Park Slope, Brooklyn, Atis Endepandan<br />

te prezante yon montaj pou premye<br />

fwa e lan montaj sa a ou te santi<br />

enfliyans Tanbou Libète. Pinga nou<br />

kriye_ se non montaj la_ se dramatizasyon<br />

yon chante gwoup la ki rele menm<br />

jan. Pyès sa te mete sou sèn sitiyasyon<br />

makawon peyi d Ayiti ak yon ekonomi<br />

k ap dekrenmen. Li te montre tou koripsyon<br />

ak vòl k ap layite lan mitan kad<br />

administratif yo san konte wòl restavèk<br />

leta ayisyen ap jwe pou enperyalis ameriken<br />

an. Pinga nou kriye se non tou<br />

plak moso sa parèt sou li a ; yon plak<br />

L’Heure <strong>Haiti</strong>enne te fè soti an 1979<br />

pou komemore dizyèm anivèsè li. Van<br />

sèk pase l soufle li touye jaden nou. Bèt<br />

nou mouri grangou pinga nou kriye.<br />

Se nou ki bay lavi pinga nou kriye n<br />

a chache lavi a kote l al kache. Mwen<br />

di nou konsa pinga nou kriye. Mwen di<br />

nou konsa pinga nou kriye. Mwen di<br />

nou konsa pinga nou kriye, ann mache<br />

kontre pou n chache lavi.<br />

Konklizyon<br />

Se nan chèche lavi lòt kote apre yo pati<br />

kite Ayiti, swa pou rezon ekonomik<br />

swa pou rezon politik, konpatriyòt lan<br />

dyaspora a mache kontre pou mete<br />

sou pye yon mouvman politik nan bi<br />

pou denonse opresyon ak eksplwatasyon<br />

pèp ayisyen t ap sibi anba men<br />

klas dominan lokal yo ak konplisite<br />

boujwazi entènasyonal la, epi fè sa ki<br />

posib pou chanje sitiyasyon malouk sa<br />

a.Se nan kad kontestasyon ak rezistans<br />

ki te pran chè nan okazyon pasasyon<br />

pouvwa avi rejim diktatoryal divalyeris<br />

la chante patriyotik yo wè jou.<br />

Konpozisyon mizikal sa yo te<br />

soti nan matris gwoup atis pwogresis<br />

ayisyen ann Amerik di nò ak ann<br />

Ewòp nan kad kanpay sansibilizasyon,<br />

mobilizasyon ak konsyantizasyon<br />

kominote ayisyen yo aletranje. Se te<br />

rezilta jefò pou pote nouvo mesaj sou<br />

nouvo fòm. An plis gwoup ki te baze<br />

New York yo moun te pi konnen, gen<br />

plizyè lòt gwoup nou pa t gen posibilite<br />

pou sènen anndan tèks sa a ki<br />

merite atansyon nou tou. Haïti Culturelle<br />

jwe pou premye fwa nan Boston<br />

an 1973 ; Grenn Banbou parèt North<br />

Miami an 1980.Vaksin ak Kouto Digo<br />

fòme nan Montréal an 1977. Shango<br />

ak Kiskeya toulede te pran lari nan lane<br />

1976, premye a nan Paris, dezyèm<br />

nan nan Bruxelles. Pou fini nou ka di :<br />

mizik patriyotik yo se te ekspresyon<br />

yon mouvman kiltirèl revolisyonè ki li<br />

menm te apiye sou yon mouvman politik<br />

revolisyonè.<br />

Par Thomas Péralte<br />

Le juge «Zafra», Lamarre Bélizaire,<br />

contesté par des organisations de<br />

défense des droits humains a été chargé<br />

de multiples dossiers par le gouvernement<br />

Martelly-Lamothe.<br />

Il est assisté du journaliste-mercenaire<br />

Guyler Cius Delva, travaillant<br />

pour le pouvoir tètkale vu qu’il s’est<br />

engagé à publier les ordonnances de<br />

son complice de juge. Delva, lui a le<br />

privilège de savoir tout le secret des<br />

instructions particulièrement, celles de<br />

l’ancien président Jean Bertrand Aristide.<br />

Alors que le principe de la justice<br />

veut que l’instruction soit secrète ; en<br />

Perspectives<br />

Qui finance le juge «zafra» Lamarre Bélizaire ?<br />

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Adresse aux États-Unis:<br />

8 Mechanic Street, Glen Cove, NY 11542<br />

954-579-6301<br />

Adresse Internet: www.eliegroupe.com • info@eliegroupe.com<br />

Guyler Cius Delva<br />

ce sens, le secret de l’instruction est<br />

violé par le juge qui a dévoilé tout le<br />

secret de l’instruction de cette affaire.<br />

Si elle existe vraiment.<br />

Malgré sa récusation pour suspicion<br />

légitime, Lamarre Bélizaire<br />

n’entend pas lâcher prise. Il continue<br />

sans désemparer la poursuite de la<br />

persécution politique. Cela prouve que<br />

l’intérêt est le mobile de ses actions.<br />

L’avocat Me. Newton Saint-Juste<br />

vient de vendre la mèche lorsqu’il a fait<br />

savoir que le juge Lamarre Bélizaire,<br />

embauché dans l’appareil judiciaire<br />

en juillet 2012 et qui touche comme<br />

salaire moins de 50 mille gourdes (à<br />

45 G pour 1 dollar équivalent à 1,086<br />

$ US) a acheté deux maisons, l’une à<br />

Juvénat et l’autre à Nazon évaluées à<br />

plus de 500 mille dollars US. Il avance<br />

450 mille dollars sur une maison à<br />

Delmas 75. Me. Newton Saint-Juste<br />

demande à l’Unité Centrale de Renseignements<br />

Financiers (UCREF) et à<br />

l’Unité de Lutte Contre la Corruption<br />

(ULCC) de diligenter une enquête sur<br />

les avoirs du juge Lamarre Bélizaire.<br />

Il est inconcevable qu’un juge, qui<br />

touche comme émoluments mensuels<br />

1,086 dollars US, ait dans son actif<br />

des maisons qui coûtent plusieurs centaines<br />

de milliers de dollars US achetées<br />

dans ce court laps de temps.<br />

Dans ce même ordre d’idées, des<br />

manifestants, lors de la manifestation<br />

du 17 <strong>Octobre</strong> dernier, commémorant<br />

le 208 e me année d’assassinat du<br />

père-fondateur de la Nation haïtienne,<br />

Jean Jacques Dessalines, ont dénoncé<br />

l’ex-notaire du président Aristide, Jean<br />

Henry Céant dans ce vaste complot<br />

contre son ancien client qui n’a aucun<br />

lien politique et idéologique avec<br />

lui. Sur une pancarte exhibée par un<br />

manifestant, il est inscrit: «Me. Jean<br />

Henry Céant bay jij Lamarre Bélizaire<br />

500,000 dola » pour persécuter Dr.<br />

Aristide. Est-ce une vérité ? Nous ne<br />

le savons pas. Cette Pancarte a été<br />

postée sur le site du Journal Le Nouvelliste<br />

dans l’espace de l’actualité en<br />

Jean Henry Céant<br />

vidéo. Elle est également postée sur<br />

Youtube.<br />

Donc, avec Me. Anel Alexis<br />

Joseph à la tête du Conseil Supérieur<br />

du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et le juge<br />

«zafra» Lamarre Bélizaire, la justice<br />

est devenue un instrument du pouvoir<br />

tètkale pour persécuter les opposants à<br />

ce regime. Tous les dossiers de persécution<br />

politique ont été confiés à Lamarre<br />

Bélizaire. Qu’il s’agisse du dossier<br />

de Me. André Michel, du Dr. Jean<br />

Bertrand Aristide, des frères Florestal,<br />

de Louima Louis Juste, d’Anthony<br />

Nazaire, de Nadal et Cleevens Aristide,<br />

de Nazaire Thidé, des 18 manifestants<br />

arrêtés le 17 <strong>Octobre</strong> <strong>2014</strong> ; tous se<br />

trouvent dans le cabinet de Lamarre<br />

Bélizaire.<br />

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Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 7


Perspectives<br />

Le vaudou, fondement gracieux de<br />

l’épopée de 1804<br />

D'Haïti au Libéria même<br />

combat ?<br />

Par Henry Robert PIERRE PAUL<br />

Implanté dans ce pays au début du XVIè<br />

siècle, avec l’arrivée des noirs d’Afrique<br />

recommandée par le « fameux » prêtre<br />

catholique Las Casas qui n’hésitait pas<br />

à ordonner aux autorités coloniales de<br />

l’époque de faire transporter jusque sur<br />

la terre d’Hispaniola, ces créatures-là<br />

qu’il ne considérait pas comme des êtres<br />

humains à part entière, dans le but de<br />

venir remplacer les « Indiens » qu’il aimait<br />

tant, dans leurs rudes travaux qui<br />

les décimaient en grand nombre, le vaudou<br />

s’entend donc comme étant une<br />

religion d’origine africaine pratiquée en<br />

Haïti, qui emprunte certains de ses éléments<br />

au rite catholique. Sa présence<br />

ou du moins son acceptation dans le<br />

milieu haïtien n’a jamais été chose facile,<br />

ni sans conséquence. Dès ses premiers<br />

jours, il devait faire face aux hostilités<br />

féroces (attaques et persécutions<br />

de toutes sortes) de ses détracteurs et<br />

ennemis qui interdisaient son existence<br />

même, tout comme ses manifestations.<br />

Alors que pour certains, il était déterminant<br />

dans le processus ayant conduit à<br />

l’indépendance nationale, concrétisée le<br />

1er Janvier 1804, pour certains autres,<br />

l’aboutissement à cette épopée n’a pas<br />

de rapports certains ou signifiants avec<br />

lui. Aussi, une analyse même succincte<br />

de cette religion qui, au dire de plus<br />

d’un, allait représenter le foyer culturel<br />

du peuple haïtien, nous permettra-telle<br />

d’appréhender et de cerner la réalité<br />

autour de cette religion dans la<br />

dynamique de la lutte des esclaves de<br />

Saint Domingue pour l’indépendance<br />

nationale.<br />

En effet, le vaudou haïtien est<br />

constitué de trois éléments a) africain, b)<br />

chrétien, c) indien. De l’avis de pas mal<br />

de gens, l’essentiel de cette religion noire<br />

qui, dès le début se mélangeait au christianisme<br />

pour produire le vaudou peut se<br />

résumer comme suit :<br />

Indifférenciation de l’homme et<br />

des choses.<br />

Attribution des qualités de<br />

l’homme aux animaux, plantes, minéraux,<br />

objets. D’où la possibilité pour<br />

l’homme de se transformer en animaux<br />

ou en plantes.<br />

Possibilité pour les groupes humains<br />

de s’allier aux animaux et d’en<br />

utiliser la puissance.<br />

Comme toute autre religion, le<br />

vaudou possède ses structures. A ce propos,<br />

il convient de jeter un coup d’œil sur<br />

le clergé qui occupe une place importante<br />

dans l’existence de ce culte.<br />

Le clergé (1)<br />

On donne le nom de Houngan aux<br />

hommes, et mambos aux femmes. Par<br />

ailleurs, le fidèle ayant déjà subi l’initiation<br />

est appelé ounsi. On rapporte que le<br />

plus zélé est le ounguénicon. Quant au<br />

père savann, il a pour mission de réciter<br />

les prières vaudouesques et l’esprit<br />

des talismans. En fait, celui qui veut<br />

accéder à ces grades doit passer par des<br />

stades : Laver-tête, Kanzo, Asson. Le<br />

vaudou a également des rites. Plus précisément<br />

trois dont a) le rada, qui est<br />

bienfaisant, b) le pétro, qui apprécie le<br />

porc dans les sacrifices et procure aux<br />

cérémonies un caractère magique, c)<br />

le congo, qui réunit des esprits assoiffés<br />

de sang. L’exécution de ces riteslà<br />

se réalise sur des autels différents.<br />

Ainsi, l’autel personnel est : 1) le petit<br />

rogatoire qui se trouve dans la chambre.<br />

2) Le péristyle c’est là où ont lieu les<br />

cérémonies et les danses. Au milieu du<br />

péristyle se trouve le poteau mitan sur<br />

lequel est représenté le vêvê ou symbole<br />

du loa. 3) L’autel familial : le houmfort.<br />

Le sanctuaire principal, c’est le badji où<br />

l’on trouve des cruches contenant les<br />

esprits des morts. 4) L’autel collectif,<br />

c’est le lieu de pèlerinage (catholique).<br />

Exemple : Limonade, bord de mer de Limonade,<br />

Saut d’Eau, Plaine du Nord, etc.<br />

La morale du vaudou consiste en une<br />

Une cérémonie vaudou à Lakou Badjo<br />

Une Haïtienne en transe pendant une cérémonie vaudou, à Souvenance<br />

défense de tuer, en la défense aux prêtres<br />

du vaudou de se servir des forces spirituelles<br />

pour faire le mal. Contrairement<br />

à d’autres, il est une religion pratique qui<br />

ne prêche pas la résignation mais plutôt<br />

qui pousse l’homme à rechercher son<br />

bonheur sur la terre et non ailleurs. Il est<br />

toute une vision, une conception, une<br />

idéologie, une philosophie du monde. Sa<br />

survivance est donc expliquée par tout<br />

cela. Au cours de la colonisation, l’Haïtien<br />

vaudouisant, nous rappelle le professeur<br />

Micial Néréstant, était livré pieds et<br />

poings liés à toute domination possible.<br />

On lui coupait tout langage, on l’exilait<br />

de lui-même, et il ne disposait pas de<br />

défense. Durant ces époques-là, Haïti a<br />

connu l’humiliation la plus terrible de<br />

son histoire. Ainsi, le vaudou a donc été,<br />

poursuit le professeur, (2) une forme de<br />

résistance culturelle contre le système<br />

esclavagiste. Il est aussi l’expression de<br />

l’exploitation économique et de l’insécurité<br />

fondamentale des couches populaires.<br />

En outre, comme religion, il est un<br />

système d’intégration de l’individu dans<br />

le tout, c’est-à-dire une attitude d’harmonie<br />

et de participation active et volontaire<br />

de l’individu à tout son univers, l’expression<br />

de l’être en monde du vaudouisant<br />

se traduisant comme une attitude fondamentale<br />

du paysan face à l’absolu.<br />

Il remplit des fonctions de compensation<br />

dans l’ordre économique,<br />

social, politique, religieux. Il constitue<br />

une sorte de refuge surnaturel pour les<br />

vaudouisants et aussi leur fournit des<br />

moyens de se récréer et de solutionner<br />

leurs problèmes sanitaires et autres. C’est<br />

dans ce contexte-là qu’au cours des<br />

luttes acharnées que menait la masse<br />

des esclaves de Saint Domingue pour<br />

l’indépendance nationale, il a trouvé<br />

l’opportunité, l’occasion propice pour<br />

les incorporer durant les dures épreuves<br />

qu’ils devaient surmonter, sans oublier<br />

le profond désaccord qui existait entre<br />

eux. Tout ceci rendait difficile et même<br />

inimaginable l’aboutissement à l’objectif<br />

primordial visé (l’indépendance).<br />

Face à ce dilemme, il avait fallu<br />

son intervention qui, plus tard allait<br />

apporter un souffle nouveau dans la<br />

dynamique du combat pour la liberté et<br />

la libération, notamment l’union parfaite<br />

des esclaves leur facilitant la tâche de<br />

les libérer du joug de l’esclavage. Car,<br />

à partir de lui leur arrivait une prise de<br />

conscience, élément capital qui leur<br />

manquait et qui représentait l’obstacle, la<br />

barrière à briser, à franchir pour parvenir<br />

à atteindre leur but, concrétiser leur<br />

rêve d’affranchissement général. Cela<br />

leur permettait de s’unir en un seul pour<br />

livrer le bon et le vrai combat et arriver<br />

à vaincre l’ennemi commun (le colon)<br />

qui les réduisait à l’état infra-humain. La<br />

question du vaudou en Haïti a tout au<br />

long de son histoire été un sujet de vives<br />

tensions et de controverses intenses.<br />

Le vaudou a été l’objet de plusieurs<br />

croisades ou même de guerres<br />

de religion comme la campagne des<br />

rejete de 1939 à 1942. La constitution<br />

haïtienne a toujours été ambiguë, nous<br />

signale monsieur Jean Yves Blot, face au<br />

vaudou le traitant de pratiques superstitieuses,<br />

de pratiques diaboliques, etc. A<br />

son avis, certains prédicateurs, du haut<br />

de leur chaire dénigrent publiquement<br />

le vaudou dans leurs ‘‘voye monte’’(3)<br />

simplistes qui frisent l’obscurantisme.<br />

La perception des Haïtiens en général<br />

face au vaudou ne diffère pas de celle<br />

que les colons leur avaient inculquée à<br />

travers le système colonial-esclavagiste,<br />

jusqu’à traiter le vaudou de ‘‘pratiques<br />

cannibales’’, de ‘‘superstitions’’, de principal<br />

obstacle au développement. Somme<br />

toute, le vaudou vu sa partition importante<br />

qu’il a toujours su jouer dans la vie<br />

du peuple haïtien a, et mérite lui aussi sa<br />

place à côté des autres religions, dans la<br />

société. D’ailleurs, son intervention dans<br />

la dynamique de la lutte des esclaves<br />

de Saint Domingue pour la liberté était<br />

plus que décisive et salutaire. Il est donc<br />

parmi tant d’autres choses un élément<br />

relevant du patrimoine culturel haïtien.<br />

_____________________________<br />

_____<br />

NERESTANT, Micial : Introduction<br />

à la sociologie, à l’usage des infirmières,<br />

éditions caraïbes, Cayes, 1987, p.97.<br />

NERETANT, Micial : O.p. cit,<br />

p.103.<br />

BLOT, Jean Yves : Introduction à<br />

l’anthropologie, p.17.<br />

Henry Robert PIERRE PAUL<br />

Sociologue.<br />

Suite aux plaintes portées par la société civile haïtienne contre ce<br />

contingent de casques bleus népalais, les Etats-Unis ont pourtant<br />

soutenu l'impunité de l'Onu.<br />

Une victime du Cholera de la<br />

Minustah en <strong>Haiti</strong><br />

Ebola, Otan médical, Oms et forces<br />

militaires atlantistes : une stratégie<br />

de reconquête coloniale de l'Afrique de<br />

l'Ouest ?<br />

Une stratégie du soin ouvertement<br />

colonialiste et impérialiste accompagne<br />

la lutte contre Ebola. L'Union<br />

africaine ne compte pour rien dans les<br />

stratégies de l'Ue, de l'Otan, de l'Oms<br />

et des Usa en Afrique ; qu'il s'agisse du<br />

terrorisme en Afrique ou des problèmes<br />

sanitaires. C'est le Nord qui décide pour<br />

le Sud dans ses anciennes colonies de<br />

ce qu'il y a de mieux pour ces populations<br />

en s'appuyant sur des kleptocrates<br />

mis au pouvoir par les pays occidentaux.<br />

Au moment où près de 10 000<br />

soldats des forces de l'Otan (Etats Unis,<br />

Allemagne, France, Grande-Bretagne)<br />

vont s'abattre sur l'Afrique de l'Ouest<br />

pour lutter contre l'Ebola, dans le plus<br />

grand silence de leurs médias complices,<br />

on ne peut que s'étonner de cette<br />

conception du soin si spécifique aux<br />

pays occidentaux, tandis que les Russes,<br />

les Cubains déploient laboratoires et<br />

centaines de médecins sans déployer<br />

aucun militaire. C'est à un tel point<br />

que les autorités étatsuniennes étaient<br />

incapables de justifier devant le Congrès<br />

les subtilités et les détails de cette<br />

opération militaire si ce n'est de créer<br />

un centre de commandement Africom<br />

à Monrovia.<br />

Ce déploiement intervient au moment<br />

où Foreign Policy (The Ultimate<br />

Ebola Fighting Force) évoque la possibilité<br />

de créer un Otan médical voulu<br />

par l'Oms et les pays occidentaux. Une<br />

force militaro-humanitaire capable<br />

d'intervenir sans l'aval des pays hôtes<br />

pour lutter contre une épidémie ravageant<br />

ce pays : soit une reconquête militaire<br />

de ces pays au nom du prétexte<br />

médical.<br />

« Cet «Otan médical», pour ainsi<br />

dire, consisterait en une coalition de<br />

pays qui recruterait des équipes spécialisées<br />

- composées de médecins,<br />

d'infirmières et autres - des organismes<br />

et des systèmes de santé nationaux.<br />

L'alliance pourrait nommer un médecin<br />

en chef, et tous les pays participants<br />

développeraient conjointement des<br />

plans opérationnels pour mener des exercices<br />

de répétition.<br />

Les équipes seront déployées à la<br />

demande de l'Oms, suite à la déclaration<br />

d'une urgence sanitaire mondiale.<br />

Elles pourraient être mobilisées pour<br />

supprimer une maladie soit complètement,<br />

ou à un niveau tel que le pays<br />

pourrait alors gérer la crise lui-même.<br />

Elles auraient le pouvoir de fournir<br />

directement les traitements médicamenteux<br />

et mettre en œuvre des<br />

mesures de prévention, sans ingérence<br />

politique de la part d'un pays dans lequel<br />

une épidémie est en train de se<br />

produire. » (Ebola et impérialisme militaro-médical<br />

au Liberia : vers un "Otan<br />

médical" ?).<br />

On comprend alors mieux le<br />

pourquoi du déploiement de ces milliers<br />

de militaires, s’il faut effectivement administrer<br />

aux populations locales des<br />

traitements sans l'aval de leur population<br />

ou de leur gouvernement. Rappelons<br />

seulement qu'en Haïti les Etats<br />

Unis avaient déployé 10 000 Marines,<br />

le lendemain du tremblement de terre<br />

en janvier 2010, pour envoyer dans un<br />

second temps des équipes de médecins<br />

et de chirurgiens sur le terrain, auxquels<br />

Msf a reproché un usage abusif<br />

de l'amputation. Fin 2010, une épidémie<br />

de cholera a éclaté faisant 3000<br />

morts en Haïti.<br />

"Un groupe d'experts nommés par<br />

l'Onu a conclu que l'épidémie de choléra<br />

en <strong>Haiti</strong> était due à la contamination de<br />

la rivière Meye, affluent du fleuve Artibonite,<br />

par une souche pathogène de<br />

Vibrio choléra d'origine sud-asiatique, à<br />

la suite d'activités humaines. Selon le<br />

ministre de la Santé haïtien, Alex Larsen,<br />

il s'agit d'une souche de type O1,<br />

la plus dangereuse. Une étude publiée<br />

peu après a démontré l'identité parfaite<br />

des souches isolées au Népal et en <strong>Haiti</strong><br />

au début de l'automne 2010. Selon une<br />

synthèse publiée début 2012, les données<br />

épidémiologiques et génétiques<br />

montrent que la source du choléra en<br />

<strong>Haiti</strong> provient de la relève d'un bataillon<br />

de casques bleus népalais au début<br />

du mois d'octobre 2010." (Wikipedia).<br />

Suite aux plaintes portées par la société<br />

civile haïtienne contre ce contingent de<br />

casques bleus, les Etats-Unis ont pourtant<br />

soutenu l'impunité de l'Onu.<br />

Suite à la page (15)<br />

Director: Florence Comeau<br />

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8<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Anti-Martelly Protests Grow in <strong>Haiti</strong><br />

by Isabelle L. Papillon and Kim Ives<br />

<strong>Haiti</strong> Cholera Victims Get<br />

First Hearing in Court<br />

Haïti Liberté<br />

Thousands marched through the streets of Port-au-Prince on Oct. 26,<br />

<strong>2014</strong>, demanding the resignation of President Michel Martelly.<br />

The uprising across <strong>Haiti</strong> to demand<br />

the resignation of President<br />

Michel Martelly grew again<br />

this week with massive marches<br />

in the capital and several towns on<br />

Oct. 26, <strong>2014</strong>, the date on which<br />

Martelly had promised elections<br />

earlier this year.<br />

As they had just nine days<br />

earlier on Oct. 17, tens of thousands<br />

of <strong>Haiti</strong>ans took to the<br />

streets again to demand the holding<br />

of elections, respect for the<br />

Constitution, and the continuation<br />

of the democratic process in <strong>Haiti</strong>.<br />

But for this to happen, there is a<br />

growing consensus around the<br />

demonstrators’ principal demand:<br />

“Martelly must go!”<br />

In addition to Port-au-Prince,<br />

demonstrators marched in Aux<br />

Cayes, Petit Goâve, and Cap Haïtien.<br />

Parliamentary and municipal<br />

elections are more than three<br />

years overdue because of Martelly’s<br />

bureaucratic foot-dragging<br />

and intransigence in naming a<br />

compromise electoral council.<br />

Nonetheless, Martelly has blamed<br />

his political opposition and the<br />

parliament for the delay and found<br />

the time and resources to hold<br />

three carnivals a year. The situation<br />

seems to confirm the old <strong>Haiti</strong>an<br />

dictum: "Macoutes never hold<br />

elections" (Makout pa konn fè<br />

eleksyon), a reference to the repressive<br />

paramilitary Tonton Macoute<br />

force which was the armed<br />

expression of the Duvalier dictatorships<br />

Under pressure from the<br />

<strong>Haiti</strong>an people, and his imageconscious<br />

backers in Washington,<br />

Martelly signed a presidential<br />

decree on Jun. 10, <strong>2014</strong> setting<br />

elections for Oct. 26, <strong>2014</strong>. But in<br />

mid-August, Martelly’s electoral<br />

council announced that the elections<br />

would be postponed indefinitely.<br />

In a symbolic move, the people<br />

took to <strong>Haiti</strong>’s streets in search<br />

of polling stations. Not finding<br />

any, they asked for the keys to the<br />

National Palace.<br />

In the capital, the demonstration<br />

started at 10 am. Thousands<br />

gathered in front of the ruins of St.<br />

Jean Bosco, the church where Father<br />

Jean-Bertrand Aristide used to<br />

preach. The crowd then marched<br />

through the popular quarters of<br />

La Saline, St. Martin, and Bel Air<br />

before taking the Delmas Road.<br />

Peacefully, but with determination,<br />

the sea of demonstrators marched<br />

to Pétionville<br />

"We demand the immediate<br />

resignation of Martelly,” chanted<br />

demonstrators. “Martelly is a vagabond.<br />

He should not be president<br />

of <strong>Haiti</strong>. He was imposed on us by<br />

the international community. No<br />

matter what, Martelly must go!”<br />

Militants of the Dessalines<br />

Coordination party (KOD) carried<br />

signs that read: “Occupation<br />

= Martelly! Martelly = Cholera!”<br />

Other signs said: “Martelly = a<br />

pink flea! Martelly symbolizes<br />

misery! Martelly = the colonists’<br />

servant (restavèk kolon)."<br />

Angry demonstrators tore<br />

down pink government posters<br />

proclaiming that “Ayiti ap vanse"<br />

(<strong>Haiti</strong> is moving ahead). Protestors<br />

burned and stamped on them.<br />

Regime thugs tried to provoke<br />

the crowd into a confrontation<br />

at Delmas 18, but the <strong>Haiti</strong>an<br />

police stopped the harassment.<br />

They had another agenda.<br />

At Delmas 75, the police, accompanied<br />

by a justice of the peace<br />

with prepared warrants, arrested<br />

Thimoté Rony and Biron Odigé,<br />

the two leaders of the Patriotic<br />

Front for Respect of the Constitution<br />

(FOPARC). FOPARC was one<br />

of the principal march organizers.<br />

The two leadeers were taken to the<br />

Pétion-ville police station and then<br />

transported to the Carrefour police<br />

station, in the south of the capital.<br />

As news of the two leaders’<br />

arrest spread through the crowd,<br />

the protestors’ strength and determination<br />

increased. It was resolved<br />

to head to Carrefour.<br />

Demonstrators arrived at<br />

Pétion-ville without too much difficulty<br />

and were greeted and joined<br />

by hundreds of people who swelled<br />

the crowd. After passing along<br />

various streets of swank town,<br />

the demonstrators headed towards<br />

the National Palace to demand the<br />

keys. But the police denied the<br />

marchers access to the Champ de<br />

Mars, the square in front of the<br />

National Palace. So the protestors<br />

headed down Rue Capois en route<br />

to Carrefour to bring solidarity to<br />

Biron Odigé and Thimoté Rony.<br />

However, at Rue Magloire Ambroise,<br />

as they did on Oct. 17, the<br />

police broke up the demonstration<br />

with tear gas and pepper water.<br />

<strong>Haiti</strong>ans throughout the capital<br />

had quickly learned that the<br />

two arrested leaders were jailed<br />

at the Omega Prison in Carrefour.<br />

Within minutes, demonstrators<br />

were protesting outside, chanting<br />

“Down with Martelly,” even<br />

as thousands were wending their<br />

way down from Pétion-ville. When<br />

Sen. Moïse Jean-Charles, the charismatic<br />

leader of the anti-Martelly<br />

movement, and lawyer André<br />

Michel arrived at the prison, the<br />

demonstration grew in size and<br />

volume. Moïse called for a “permanent<br />

mobilization” against the<br />

“emerging dictatorship.”<br />

"The people do not want the<br />

tet kale (bald headed) group,” said<br />

Sen. Moïse. “Martelly has lost control<br />

of the situation."<br />

The next day, Oct. 27, Portau-Prince<br />

prosecutor Kerson Darius<br />

Charles executed warrants of<br />

committal against the two leaders,<br />

who were not heard by a judge.<br />

They remain incarcerated in Carrefour’s<br />

Omega prison, where demonstrators<br />

will again protest on<br />

Oct. 30.<br />

Along with Sen. Moïse Jean-<br />

Charles and Sen. John Joël Joseph,<br />

many political leaders marched in<br />

the protest including former parliamentarians<br />

Turneb Delpé and<br />

Serge Jean-Louis of the Patriotic<br />

Movement of the Democratic Opposition<br />

(MOPOD), Oxygène David<br />

and Thomas Jean Dieufaite of<br />

KOD, and Dr. Maryse Narcisse, the<br />

coordinator of the Lavalas Family<br />

party of former President Jean-Bertrand<br />

Aristide.<br />

Narcisse condemned the arrest<br />

and illegal imprisonment and<br />

Biron Odigé and Thimoté Rony, as<br />

well as three other demonstrators<br />

arrested in Aux Cayes. She called<br />

for the release of all <strong>Haiti</strong>an political<br />

prisoners.<br />

The list of demonstrators<br />

(now political prisoners) arrested<br />

during the Oct. 17 and Oct. 26<br />

marches include the following: in<br />

Port-au-Prince, 1)Vladimir Pierre,<br />

2) Jean-Henry Delassin, 3) Hérard<br />

Seradieu, 4) Moïse Roody, 5)<br />

Jean Jacques Renault, 6) Lovenson<br />

Mersier, 7) Paul Joanel, 8) Ralph<br />

Desilus, 9) Lormicile Isaac Homme,<br />

10) Saint-Gourdain Dodelyn,<br />

11) Mersier Jean Louiné, 12)<br />

Louiredant Louisvens, 13) Clergé<br />

Jeff, 14) Clervin Midin, 15)<br />

Sampeur Jonas, 16) Laguerre Angelot,<br />

17) Fritzner Montinat, 18)<br />

Charles Altès, 19) Biron Odigé,<br />

and 20) Thimoté Rony. In Aux<br />

Cayes, 1) Frantzou Dieu, 2) Luxama<br />

Frantz, and 3) Mentor Pétuel.<br />

Ten other demonstrators<br />

were arrested in Petit-Goâve, and<br />

three of them were released on<br />

Oct. 27: Guirand Auguste, St. Jean<br />

Harry, and Berthony St. Hilaire.<br />

"Today, <strong>Haiti</strong> is returning<br />

into a totalitarian regime with a<br />

dictator without vision,” said Sen.<br />

François Annick Joseph of the Artibonite.<br />

“Faced with this regime,<br />

there must be popular uprising, an<br />

uprising of citizens.”<br />

Lawyer Brian Concannon, Jr. of the Institute for Justice and Democracy in<br />

<strong>Haiti</strong> (IJDH) speaks to the press after the Oct. 23 hearing in Manhattan.<br />

Lawyers Kertch Conzé (left) and Mario Joseph (right) also made<br />

statements.<br />

by Jake Johnston, <strong>Haiti</strong> Relief and Reconstruction<br />

Watch (HRRW)<br />

“<strong>Haiti</strong>an people are all too<br />

familiar with the court expressing<br />

sympathy to their plight but closing<br />

doors to them,” concluded Muneer<br />

Ahmad, Clinical Professor of Law at<br />

Yale Law School, at an Oct. 23 federal<br />

District Court hearing concerning<br />

the UN’s immunity for introducing<br />

cholera to <strong>Haiti</strong>. “That need not be<br />

the case here,” said Ahmad.<br />

For one day, at least, the Southern<br />

District federal court in New York<br />

did open their doors, as Judge J. Paul<br />

Oetken heard oral arguments in the<br />

case George et al. V. United Nations<br />

et al. The question before the court<br />

was whether or not the UN and its<br />

officers should have immunity from<br />

claims arising from the introduction<br />

of cholera into <strong>Haiti</strong> by UN troops in<br />

October 2010.<br />

“It is not seriously disputed<br />

that the UN is responsible for causing<br />

this devastating epidemic,” stated<br />

Beatrice Lindstrom, a staff attorney<br />

at the Institute for Justice and Democracy<br />

in <strong>Haiti</strong> (IJDH) and counsel<br />

for the thousands of <strong>Haiti</strong>an cholera<br />

victims represented in the suit. The<br />

UN did not appear in court, but rather<br />

it was U.S. government attorney<br />

Ellen Blain who spoke in defense of<br />

UN immunity, citing the U.S.’s obligation<br />

as host nation to the UN.<br />

Lindstrom argued that the UN’s<br />

immunity, as called for in Section 2<br />

of the Convention on the Privileges<br />

and Immunities of the United Nations<br />

(CPIUN) did not need to be expressly<br />

waived by the UN, because it<br />

had failed to provide an alternative<br />

dispute mechanism, as called for in<br />

Section <strong>29</strong> of the CPIUN. Lindstrom<br />

stated that these two sections were<br />

“two-sides of the came coin” and<br />

that the convention must be interpreted<br />

“in whole.” By failing to live<br />

up to its obligations under Section<br />

<strong>29</strong>, the UN would not be able to then<br />

claim immunity under Section 2.<br />

U.S. attorneys argued that there was<br />

no link between the two sections and<br />

pointed to previous cases where U.S.<br />

courts have upheld immunity.<br />

However, in those previous<br />

cases, the plaintiffs argued, the UN<br />

had provided an alternative dispute<br />

mechanism, and the question was<br />

over its adequacy. This was the first<br />

case before U.S. courts where the<br />

UN had failed entirely to live up to<br />

its obligations under Section <strong>29</strong>, according<br />

to the plaintiffs as well as<br />

international law scholars, who filed<br />

amicus curiae with the court.<br />

“This case is without precedent,<br />

for two reasons,” said Ahmad,<br />

“The catastrophic scope of injury<br />

Kim Ives/Haïti Liberté<br />

caused by the UN; and the failure of<br />

the UN to provide any forum whatsoever<br />

in which victims of the cholera<br />

epidemic may bring their claims.”<br />

While the U.S. attorney argued<br />

that allowing the case to go forward<br />

would open the UN to a flood<br />

of lawsuits, impacting operations<br />

worldwide, Lindstrom countered by<br />

requesting a “narrow ruling” based<br />

on the specific facts of the case. As<br />

Kertch Conzé, appearing on behalf of<br />

the <strong>Haiti</strong>an Lawyers Association and<br />

the <strong>Haiti</strong>an Women of Miami, noted,<br />

if the UN had simply complied with<br />

its own obligations under Section<br />

<strong>29</strong>, “we wouldn’t be here today.”<br />

Speaking to HRRW after the hearing,<br />

Lindstrom explained that all the UN<br />

would have to do to prevent a flood<br />

of lawsuits is simply comply with<br />

their own obligations.<br />

Mario Joseph, Managing Attorney<br />

of the International Lawyers<br />

Office (BAI) in Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong>,<br />

who also represents the cholera victims,<br />

noted in a press release after<br />

the hearing that “the UN spends lots<br />

of time and money telling our officials<br />

and citizens to respect the rule<br />

of law. Then it refuses to have the<br />

law apply to itself after killing thousands<br />

of <strong>Haiti</strong>ans. Does the UN think<br />

<strong>Haiti</strong>ans do not notice the double<br />

standard?”<br />

U.S. attorney Blain argued that<br />

any question regarding the interpretation<br />

of the convention should be<br />

brought to the International Court<br />

of Justice, but that only signatories<br />

to the convention could bring such<br />

claims, meaning the U.S. government<br />

or another UN member nation.<br />

Asked by Judge Oetken if the U.S.<br />

would bring the case to the international<br />

court, Blain responded that<br />

she was “not authorized” to speak<br />

on that question.<br />

Lindstrom, as lawyer for the<br />

cholera victims, explained that the<br />

Status of Forces Agreement signed<br />

by <strong>Haiti</strong> and the United Nations explicitly<br />

calls for third parties to be<br />

able to present claims and further,<br />

that Section <strong>29</strong> of the CPIUN deals<br />

expressly with injuries to individuals.<br />

The question of whether or not<br />

the court’s doors remain open to <strong>Haiti</strong>ans<br />

will have to wait; Judge Oetken<br />

reserved judgment for now, and no<br />

decision is expected for months.<br />

Another case, filed in Brooklyn earlier<br />

this year, is also making its way<br />

through the U.S. court system. Dr.<br />

Tim Howard, one of the lead attorneys<br />

in the case, told HRRW that, “If<br />

they lose here, and we lose there [in<br />

New York’s Eastern District, where<br />

the second case is being heard],<br />

we’ll take it somewhere else. We<br />

won’t stop until justice is done.”<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 9


NOUVEL ORDRE MONDIAL : DE NOUVEL<br />

DISCOURS DE VLA<br />

Vladimir Poutine a pris part à la<br />

dernière séance plénière de la XIe session<br />

du Club International de Discussion<br />

Valdaï*. Le thème de la réunion<br />

était : L’ordre mondial : de nouvelles<br />

règles ou un jeu sans règles ?<br />

Cette année, 108 experts, historiens<br />

et analystes politiques originaires de<br />

25 pays, dont 62 participants étrangers,<br />

ont pris part aux travaux du Club.<br />

La réunion plénière a présenté une<br />

synthèse des travaux du Club au cours<br />

des trois journées précédentes, qui ont<br />

été consacrées à l’analyse des facteurs<br />

d’érosion du système actuel des institutions<br />

et des normes du droit international.<br />

Voici en son intégralité, le discours<br />

du Président Vladimir Poutine le<br />

24 octobre <strong>2014</strong>.<br />

Chers collègues, Mesdames et<br />

Messieurs, chers amis,<br />

C’est un plaisir de vous accueillir<br />

à la XIe réunion du Club Valdaï.<br />

Il a déjà été mentionné que le<br />

Club a de nouveaux co-organisateurs<br />

cette année. Ils comprennent des organisations<br />

non gouvernementales russes,<br />

des groupes d’experts et de grandes<br />

universités. Il a également été suggéré<br />

d’élargir les discussions à des questions<br />

qui ne sont pas seulement liées à la<br />

Russie elle-même, mais aussi à la politique<br />

et à l’économie mondiales.<br />

J’espère que ces changements<br />

dans l’organisation et le contenu des<br />

sessions renforceront l’influence du<br />

Club en tant que forum de discussion<br />

et d’experts de premier plan. Dans le<br />

même temps, j’espère que « l’esprit de<br />

Valdaï » sera conservé – cette atmosphère<br />

libre et ouverte, cette opportunité<br />

d’exprimer toutes sortes d’opinions<br />

très différentes et franches.<br />

Permettez-moi de dire à cet égard<br />

que je ne vais pas vous décevoir et que<br />

je vais parler directement et franchement.<br />

Certains de mes propos pourront<br />

sembler un peu trop rudes ; mais<br />

si nous ne parlons pas directement et<br />

honnêtement de ce que nous pensons<br />

vraiment, alors il est absolument inutile<br />

de tenir de telles réunions. Il serait préférable,<br />

dans ce cas, de se contenter des<br />

rencontres diplomatiques, où personne<br />

ne dit rien qui ait une véritable portée<br />

et, reprenant les paroles d’un célèbre<br />

diplomate, où vous vous rendez compte<br />

que les diplomates ont une langue faite<br />

pour ne pas dire la vérité.<br />

Nous nous réunissons pour<br />

d’autres raisons. Nous nous réunissons<br />

pour nous parler franchement.<br />

Nous avons besoin d’être directs et<br />

francs aujourd’hui, non pas pour<br />

s’envoyer des piques, mais afin de<br />

tenter de faire la lumière sur ce qui<br />

se passe dans le monde, d’essayer de<br />

comprendre pourquoi le monde est de<br />

moins en moins sûr et de plus en plus<br />

imprévisible, et pourquoi les risques<br />

augmentent partout autour de nous.<br />

Les débats d’aujourd’hui se sont tenus<br />

sous le thème : De nouvelles règles ou<br />

un jeu sans règles ? Je pense que cette<br />

formule décrit avec précision le tournant<br />

historique que nous avons atteint<br />

aujourd’hui et le choix auquel nous<br />

sommes tous confrontés. Bien sûr, il<br />

n’y a rien de nouveau dans l’idée que<br />

le monde est en train de changer très<br />

rapidement. Je sais que c’est quelque<br />

chose dont vous avez parlé durant les<br />

échanges d’aujourd’hui. Il est certainement<br />

difficile de ne pas remarquer les<br />

transformations dramatiques dans la<br />

politique mondiale et dans l’économie,<br />

dans la vie publique, dans l’industrie,<br />

l’information et les technologies sociales.<br />

Permettez-moi de vous demander<br />

dès maintenant de me pardonner, si<br />

j’en viens à répéter ce que certains des<br />

participants à la discussion ont déjà<br />

dit. C’est pratiquement inévitable. Vous<br />

avez déjà eu des discussions détaillées,<br />

mais je vais exposer mon point de vue.<br />

Il coïncidera avec le point de vue des<br />

participants sur certains points et divergera<br />

sur d’autres.<br />

Tandis que nous analysons la<br />

situation d’aujourd’hui, n’oublions pas<br />

les leçons de l’histoire. Tout d’abord, les<br />

changements dans l’ordre mondial – et<br />

tout ce que nous voyons aujourd’hui<br />

constitue des événements de cette ampleur<br />

– ont généralement été accompagnés<br />

sinon par une guerre et des conflits<br />

à l’échelle mondiale, du moins par<br />

des chaînes de conflits locaux intenses.<br />

Deuxièmement, la politique mondiale<br />

est avant tout une question de leadership<br />

économique, de guerre et de paix,<br />

avec une dimension humanitaire, incluant<br />

les droits de l’homme.<br />

Aujourd’hui, le monde est plein<br />

de contradictions. Nous devons être<br />

francs en nous demandant mutuellement<br />

si nous avons un filet de sécurité<br />

fiable et bien en place. Malheureusement,<br />

il n’y a aucune garantie et aucune<br />

certitude que le système actuel<br />

de sécurité mondiale et régionale soit<br />

en mesure de nous protéger des bouleversements.<br />

Ce système a été sérieusement<br />

affaibli, fragmenté et déformé.<br />

Les organisations internationales et<br />

régionales de coopération politique,<br />

économique, et culturelle traversent<br />

également des temps difficiles.<br />

Oui, un grand nombre des mécanismes<br />

actuels visant à assurer<br />

l’ordre mondial ont été créés il y a très<br />

longtemps, y compris et surtout dans la<br />

Pourquoi la Libye a-t-elle été réduite à cette situation ? Aujourd’hui,<br />

c’est un pays en danger de démantèlement et qui est devenu un terrain<br />

d’entraînement pour les terroristes.<br />

période suivant immédiatement la Seconde<br />

Guerre mondiale. Permettez-moi<br />

de souligner que la solidité du système<br />

créé à l’époque reposait non seulement<br />

sur l’équilibre des forces et les droits<br />

des pays vainqueurs, mais aussi sur le<br />

fait que les « pères fondateurs » de ce<br />

système se respectaient mutuellement,<br />

n’essayaient pas de mettre la pression<br />

sur les autres, mais tentaient de parvenir<br />

à des accords.<br />

L’essentiel est que ce système<br />

doit se développer, et malgré ses diverses<br />

lacunes, il doit au moins être<br />

capable de maintenir les problèmes<br />

mondiaux actuels dans certaines limites<br />

et de réguler l’intensité de la concurrence<br />

naturelle entre les nations. Je<br />

suis convaincu que nous ne pouvions<br />

pas prendre ce mécanisme de freins et<br />

contrepoids que nous avons construit<br />

au cours des dernières décennies, parfois<br />

avec les plus grands efforts et difficultés,<br />

et tout simplement le détruire<br />

sans rien reconstruire à sa place. Sinon,<br />

nous serions laissés sans instruments<br />

autres que la force brute.<br />

Ce que nous devions faire était<br />

de procéder à une reconstruction rationnelle<br />

et de l’adapter aux nouvelles<br />

réalités du système des relations internationales.<br />

Mais les Etats-Unis, s’étant<br />

eux-mêmes déclarés vainqueurs de la<br />

Guerre Froide, n’en voyaient pas le besoin.<br />

Au lieu d’établir un nouvel équilibre<br />

des forces, essentiel pour maintenir<br />

l’ordre et la stabilité, ils ont pris des<br />

mesures qui ont jeté le système dans un<br />

déséquilibre marqué et profond.<br />

La Guerre Froide a pris fin, mais<br />

elle n’a pas pris fin avec la signature<br />

d’un traité de paix comprenant des accords<br />

clairs et transparents sur le respect<br />

des règles existantes ou la création<br />

d’un nouvel ensemble de règles<br />

et de normes. Cela a créé l’impression<br />

que les soi-disant « vainqueurs » de la<br />

Guerre Froide avaient décidé de forcer<br />

les événements et de remodeler le<br />

monde afin de satisfaire leurs propres<br />

besoins et intérêts. Lorsque le système<br />

actuel des relations internationales, le<br />

droit international et les freins et contrepoids<br />

en place faisaient obstacle à<br />

ces objectifs, ce système a été déclaré<br />

sans valeur, obsolète et nécessitant une<br />

démolition immédiate.<br />

Pardonnez l’analogie, mais c’est<br />

la façon dont les nouveaux riches se<br />

comportent quand ils se retrouvent<br />

tout à coup avec une grande fortune,<br />

dans ce cas sous la forme d’un leadership<br />

et d’une domination mondiale.<br />

Au lieu de gérer leur patrimoine intelligemment,<br />

pour leur propre bénéfice<br />

aussi bien sûr, je pense qu’ils ont commis<br />

beaucoup de folies. Nous sommes<br />

entrés dans une période de différentes<br />

interprétations et de silences délibérés<br />

dans la politique mondiale. Le droit international<br />

a maintes fois été forcé de<br />

battre en retraite, encore et encore, par<br />

l’assaut impitoyable du nihilisme légal.<br />

L’objectivité et la justice ont été sacrifiées<br />

sur l’autel de l’opportunisme politique.<br />

Des interprétations arbitraires et<br />

des évaluations biaisées ont remplacé<br />

les normes juridiques. Dans le même<br />

temps, l’emprise complète sur les médias<br />

de masse mondiaux ont rendu possible,<br />

quand on le désirait, de présenter<br />

le blanc comme noir et le noir comme<br />

blanc.<br />

Dans une situation où vous aviez<br />

la domination d’un pays et de ses alliés,<br />

ou plutôt de ses satellites, la recherche<br />

de solutions globales s’est souvent<br />

transformée en une tentative d’imposer<br />

ses propres recettes universelles. Les<br />

ambitions de ce groupe sont devenues<br />

si grandes qu’ils ont commencé à<br />

présenter les politiques qu’ils concoctaient<br />

dans leurs corridors du pouvoir<br />

comme le point de vue de l’ensemble de<br />

la communauté internationale. Mais ce<br />

n’est pas le cas.<br />

La notion même de « souveraineté<br />

nationale » est devenue une valeur<br />

relative pour la plupart des pays. En<br />

essence, ce qui était proposé était cette<br />

formule : plus la loyauté de tel ou tel<br />

régime en place envers le seul centre de<br />

pouvoir dans le monde est grande, plus<br />

grande sera sa légitimité. Nous aurons<br />

une discussion libre après mon propos<br />

et je serai heureux de répondre à vos<br />

questions et je tiens également à utiliser<br />

mon droit à vous poser des questions.<br />

Que personne n’hésite à essayer<br />

de réfuter les arguments que je viens<br />

d’exposer lors de la discussion à venir.<br />

Les mesures prises contre ceux<br />

qui refusent de se soumettre sont bien<br />

connues et ont été essayées et testées<br />

de nombreuses fois. Elles comprennent<br />

l’usage de la force, la pression<br />

économique et la propagande,<br />

l’ingérence dans les affaires intérieures,<br />

et les appels à une sorte de légitimité<br />

« supra-légale » lorsqu’ils ont besoin<br />

de justifier une intervention illégale<br />

dans tel ou tel conflit ou de renverser<br />

des régimes qui dérangent. Dernièrement,<br />

nous avons de plus en plus de<br />

preuves que le chantage pur et simple<br />

a également été utilisé en ce qui concerne<br />

un certain nombre de dirigeants.<br />

Ce n’est pas pour rien que « Big Brother<br />

» dépense des milliards de dollars pour<br />

tenir sous surveillance le monde entier,<br />

y compris ses propres alliés les<br />

plus proches. Demandons-nous à quel<br />

point nous sommes à l’aise avec tout<br />

cela, à quel point nous sommes en sécurité,<br />

combien nous sommes heureux<br />

de vivre dans ce monde, à quel degré<br />

Une vue des participants au Club de Discussion Valdaï, forum<br />

international annuel qui vise à rassembler des experts pour débattre de<br />

la Russie et de son rôle dans le monde.<br />

de justice et de rationalité il est parvenu.<br />

Peut-être n’avons-nous pas de<br />

véritables raisons de nous inquiéter,<br />

de discuter et de poser des questions<br />

embarrassantes ? Peut-être que la position<br />

exceptionnelle des États-Unis et<br />

la façon dont ils mènent leur leadership<br />

est vraiment une bénédiction pour<br />

nous tous, et que leur ingérence dans<br />

les événements du monde entier apporte<br />

la paix, la prospérité, le progrès,<br />

la croissance et la démocratie, et nous<br />

devrions peut-être seulement nous détendre<br />

et profiter de tout cela ?<br />

Permettez-moi de dire que ce<br />

n’est pas le cas, absolument pas le cas.<br />

Un diktat unilatéral et le fait d’imposer<br />

ses propres modèles aux autres<br />

produisent le résultat inverse. Au lieu<br />

de régler les conflits, cela conduit à leur<br />

escalade ; à la place d’États souverains<br />

et stables, nous voyons la propagation<br />

croissante du chaos ; et à la place de la<br />

démocratie, il y a un soutien pour un<br />

public très douteux allant de néo-fascistes<br />

avoués à des islamistes radicaux.<br />

Pourquoi soutiennent-ils de tels<br />

individus ? Ils le font parce qu’ils décident<br />

de les utiliser comme instruments<br />

dans la voie de la réalisation de leurs<br />

objectifs ; mais ensuite, ils se brûlent les<br />

doigts et font marche arrière. Je ne cesse<br />

jamais d’être étonné par la façon dont<br />

nos partenaires ne cessent de marcher<br />

sur le même râteau, comme on dit ici en<br />

Russie, c’est-à-dire de faire les mêmes<br />

erreurs encore et encore. Ils ont jadis<br />

parrainé des mouvements islamistes<br />

extrémistes pour combattre l’Union<br />

soviétique. Ces groupes se sont formés<br />

au combat et aguerris en Afghanistan,<br />

et ont plus tard donné naissance aux<br />

Talibans et à Al-Qaïda. L’Occident les a<br />

sinon soutenus, du moins a fermé les<br />

yeux sur cela, et, je dirais, a fourni des<br />

informations et un soutien politique et<br />

financier à l’invasion de la Russie et<br />

des pays de la région d’Asie centrale<br />

par les terroristes internationaux (nous<br />

ne l’avons pas oublié). C’est seulement<br />

après que des attaques terroristes hor-<br />

Vladimir Poutine à la dernière séance plénièr<br />

Discussio<br />

ribles eurent été commises sur le sol<br />

américain lui-même que les États-Unis<br />

ont pris conscience de la menace collective<br />

du terrorisme. Permettez-moi<br />

de vous rappeler que nous avons été<br />

le premier pays à soutenir le peuple<br />

américain à l’époque, le premier à réagir<br />

comme des amis et partenaires après<br />

la terrible tragédie du 11 Septembre.<br />

Au cours de mes conversations<br />

avec les dirigeants américains<br />

et européens, je parlais toujours de la<br />

nécessité de lutter ensemble contre le<br />

terrorisme, de le considérer comme<br />

un défi à l’échelle mondiale. Nous ne<br />

pouvons pas nous résigner et accepter<br />

cette menace, nous ne pouvons pas la<br />

couper en morceaux séparés à l’aide<br />

du deux poids deux mesures. Nos<br />

partenaires ont exprimé leur accord ;<br />

mais après quelques temps, nous nous<br />

sommes retrouvés au point de départ.<br />

Ce fut d’abord l’opération militaire en<br />

Irak, puis en Libye, qui a été poussée<br />

au bord du gouffre. Pourquoi la Libye<br />

a-t-elle été réduite à cette situation ?<br />

Aujourd’hui, c’est un pays en danger<br />

de démantèlement et qui est devenu<br />

un terrain d’entraînement pour les terroristes.<br />

Seule la détermination et la sagesse<br />

de la direction égyptienne actuelle<br />

ont sauvé ce pays arabe clé du chaos<br />

et de l’emprise des terroristes. En Syrie,<br />

comme par le passé, les États-Unis<br />

et leurs alliés ont commencé à financer<br />

et armer directement les rebelles et leur<br />

ont permis de remplir leurs rangs de<br />

mercenaires provenant de divers pays.<br />

Permettez-moi de vous demander où<br />

ces rebelles obtiennent leur argent, leurs<br />

armes et leurs spécialistes militaires ?<br />

D’où tout cela vient-il ? Comment l’Etat<br />

Islamique notoire a-t-il réussi à devenir<br />

un groupe aussi puissant, de fait<br />

une véritable force armée ? Quant aux<br />

sources de financement, aujourd’hui,<br />

l’argent ne vient plus seulement de la<br />

drogue, dont la production a augmenté<br />

non pas de quelques points de pourcentage,<br />

mais dans des proportions<br />

considérables depuis que les forces de<br />

la coalition internationale sont intervenues<br />

en Afghanistan. Vous êtes au<br />

courant de cela. Les terroristes obtiennent<br />

également de l’argent en vendant<br />

du pétrole. Le pétrole est produit dans<br />

le territoire contrôlé par les terroristes,<br />

qui le vendent à des prix de dumping,<br />

le produisent et le transportent. Mais<br />

d’autres achètent ce pétrole, le revendent,<br />

et font du profit, sans penser au<br />

fait qu’ils financent ainsi les terroristes<br />

qui pourraient venir tôt ou tard sur leur<br />

propre sol et semer la destruction dans<br />

leur propre pays.<br />

Où trouvent-ils les nouvelles recrues<br />

? En Irak, après que Saddam Hussein<br />

eut été renversé, les institutions de<br />

l’État, y compris l’armée, ont été laissés<br />

en ruines. Nous avons dit, à l’époque,<br />

soyez très, très prudents. Vous mettez<br />

les gens à la rue, et que vont-ils y faire<br />

? N’oubliez pas que légitimement ou<br />

non, ils faisaient partie de la direction<br />

d’une grande puissance régionale, et<br />

en quoi est-ce que vous les transformez<br />

maintenant ?<br />

Quel fut le résultat ? Des dizaines<br />

10<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


LES RÈGLES OU UN JEU SANS RÈGLES ?<br />

DIMIR POUTINE !<br />

e de la XIe session du Club International de<br />

n Valdaï<br />

de milliers de soldats, d’officiers et<br />

d’anciens militants du parti Baas<br />

se sont retrouvés à la rue et ont<br />

aujourd’hui rejoint les rangs des rebelles.<br />

Peut-être cela explique-t-il<br />

pourquoi l’Etat islamique s’est avéré<br />

si efficace. En termes militaires, il agit<br />

très efficacement et il a certains cadres<br />

très compétents. La Russie a mis en<br />

garde à plusieurs reprises sur les dangers<br />

des actions militaires unilatérales,<br />

des interventions dans les affaires des<br />

Etats souverains, et des flirts avec les<br />

extrémistes et les radicaux. Nous avons<br />

insisté pour que les groupes luttant<br />

contre le gouvernement syrien central,<br />

surtout l’Etat islamique, soient inscrits<br />

sur les listes des organisations terroristes.<br />

Mais avons-nous vu le moindre<br />

résultat ? Nous avons lancé des appels<br />

en vain.<br />

Nous avons parfois l’impression<br />

que nos collègues et amis sont constamment<br />

aux prises avec les conséquences<br />

de leurs propres politiques,<br />

et qu’ils dépensent tous leurs efforts<br />

dans le traitement des risques qu’ils ont<br />

eux-mêmes créés, en payant un prix de<br />

plus en plus élevé.<br />

Chers collègues,<br />

Cette période de domination unipolaire<br />

a démontré de manière convaincante<br />

que le fait d’avoir un seul<br />

centre de pouvoir ne rend pas les processus<br />

mondiaux plus faciles à gérer.<br />

Au contraire, ce type de construction<br />

instable a montré son incapacité à lutter<br />

contre les menaces réelles telles que<br />

les conflits régionaux, le terrorisme, le<br />

trafic de drogue, le fanatisme religieux,<br />

le chauvinisme et le néo-nazisme. Dans<br />

le même temps, il a ouvert une large<br />

voie aux fiertés nationales exacerbées,<br />

à la manipulation de l’opinion publique<br />

à la brutalisation et à l’oppression des<br />

faibles par les forts.<br />

Essentiellement, le monde unipolaire<br />

est tout simplement un moyen<br />

de justifier la dictature sur les individus<br />

et les nations. Le monde unipolaire<br />

s’est avéré un fardeau trop rude, trop<br />

lourd et trop ingérable même pour son<br />

chef auto-proclamé. Des commentaires<br />

ont été faits dans ce sens juste avant<br />

mon intervention ; et je suis entièrement<br />

d’accord avec eux. Voilà pourquoi<br />

nous voyons, en cette nouvelle étape<br />

de l’histoire, des tentatives de recréer<br />

un semblant de monde quasi-bipolaire<br />

en tant que modèle commode pour<br />

perpétuer le leadership américain. Peu<br />

importe qui prend la place du centre du<br />

mal dans la propagande américaine,<br />

peu importe qui remplace l’ex-l’URSS<br />

en tant que principal adversaire. Cela<br />

pourrait être l’Iran, en tant que pays qui<br />

cherche à acquérir la technologie nucléaire,<br />

la Chine, en tant que plus grande<br />

économie mondiale, ou la Russie, en<br />

tant que superpuissance nucléaire.<br />

Aujourd’hui, nous assistons à<br />

de nouveaux efforts pour fragmenter<br />

le monde, dessiner de nouvelles lignes<br />

de clivage, réunir des coalitions qui ne<br />

sont pas façonnées pour quelque chose<br />

; mais dirigées contre quelqu’un, qui<br />

que ce soit, pour créer l’image d’un<br />

ennemi comme ce fut le cas pendant les<br />

années de Guerre Froide, et s’emparer<br />

du droit à ce leadership, ou diktat, si<br />

vous préférez. La situation était présentée<br />

de cette façon au cours de la Guerre<br />

Froide. Nous savons tous cela et nous<br />

le comprenons bien. Les Etats-Unis<br />

ont toujours dit à leurs alliés : « Nous<br />

avons un ennemi commun, un ennemi<br />

terrible, le centre du mal, et nous vous<br />

protégeons, vous nos alliés, de cet<br />

ennemi, et nous avons donc le droit<br />

de vous donner des ordres, de vous<br />

forcer à sacrifier vos intérêts politiques<br />

et économiques et à payer votre quotepart<br />

des coûts de cette défense collective<br />

; mais nous serons les responsables<br />

de tout cela bien sûr. » En bref, nous<br />

voyons aujourd’hui des tentatives,<br />

dans un monde nouveau et changeant,<br />

de reproduire les modèles familiers de la<br />

gestion globale, et tout cela de manière<br />

à garantir aux États-Unis leur situation<br />

exceptionnelle et à récolter des dividendes<br />

politiques et économiques.<br />

Mais ces tentatives sont de plus<br />

en plus déconnectées de la réalité et<br />

sont en contradiction avec la diversité<br />

du monde. Des mesures de ce<br />

genre créent inévitablement des confrontations<br />

et provoquent des contremesures,<br />

et ont pour résultat l’effet<br />

inverse de ce qui était souhaité. Nous<br />

voyons ce qui se passe quand la politique<br />

commence imprudemment à<br />

s’ingérer dans l’économie et que la<br />

logique des décisions rationnelles cède<br />

la place à la logique de confrontation,<br />

qui ne fait que nuire aux propres positions<br />

et intérêts économiques des pays<br />

en question, y compris les intérêts des<br />

entreprises nationales.<br />

Les projets économiques communs<br />

et les investissements mutuels<br />

rapprochent objectivement les pays et<br />

contribuent à aplanir les problèmes actuels<br />

dans les relations entre Etats. Mais<br />

aujourd’hui, la communauté mondiale<br />

des affaires fait face à des pressions<br />

sans précédent de la part des gouvernements<br />

occidentaux. De quelles affaires,<br />

de quelles opportunités économiques<br />

ou de quel pragmatisme peut-on encore<br />

parler lorsque nous entendons des slogans<br />

tels que « la patrie est en danger<br />

», « le monde libre est menacé », et «<br />

la démocratie est en péril » ? Et tout le<br />

monde doit alors se mobiliser. Voilà à<br />

quoi ressemble une vraie politique de<br />

mobilisation.<br />

Les sanctions sapent déjà les<br />

fondements du commerce mondial,<br />

les règles de l’OMC et le principe de<br />

l’inviolabilité de la propriété privée. Ils<br />

portent un coup dangereux au modèle<br />

libéral de la mondialisation fondé sur<br />

les marchés, la liberté et la concurrence,<br />

qui, permettez-moi de le souligner, est<br />

précisément un modèle qui a avant<br />

tout bénéficié aux pays occidentaux.<br />

Et maintenant, ils risquent de perdre la<br />

confiance en tant que gouvernants de<br />

la mondialisation. Nous devons nous<br />

demander, pourquoi était-ce nécessaire<br />

? Après tout, la prospérité des<br />

États-Unis repose en grande partie sur<br />

la confiance des investisseurs et des<br />

détenteurs étrangers de dollars et de<br />

valeurs mobilières étasuniennes. Cette<br />

confiance est clairement mise à mal<br />

et des signes de désillusion quant aux<br />

fruits de la mondialisation sont maintenant<br />

visibles dans de nombreux pays.<br />

Le précédent bien connu de Chypre<br />

et les sanctions pour des motifs<br />

politiques n’ont fait que renforcer la<br />

tendance à chercher à renforcer la souveraineté<br />

économique et financière et la<br />

volonté des pays ou de leurs groupes<br />

régionaux de trouver des moyens de<br />

se protéger contre les risques de pressions<br />

extérieures. Nous voyons déjà<br />

que de plus en plus de pays cherchent<br />

des moyens de devenir moins dépendants<br />

du dollar et mettent en place<br />

des systèmes financiers, de paiement<br />

et des monnaies de réserve alternatifs.<br />

Je pense que nos amis américains<br />

sont tout simplement en train de scier<br />

la branche sur laquelle ils sont assis.<br />

On ne peut pas mélanger la politique et<br />

l’économie ; mais c’est ce qui se passe<br />

maintenant. J’ai toujours pensé et je<br />

pense encore aujourd’hui que les sanctions<br />

pour des motifs politiques sont<br />

une erreur qui nuira à tous ; mais je suis<br />

sûr que nous reviendrons sur ce point.<br />

Nous savons comment ces décisions<br />

ont été prises et qui exerçait les<br />

pressions. Mais permettez-moi de souligner<br />

que la Russie ne va pas perdre<br />

son calme, s’offenser ou venir mendier<br />

Comment l’Etat Islamique notoire a-t-il réussi à devenir un groupe aussi<br />

puissant, de fait une véritable force armée ?<br />

à la porte de quiconque. La Russie est<br />

un pays auto-suffisant. Nous allons<br />

travailler au sein de l’environnement<br />

économique international qui a pris<br />

forme, développer la production et la<br />

technologie nationales et agir de façon<br />

plus décisive pour mener à bien<br />

notre transformation. Les pressions de<br />

l’extérieur, comme cela a été le cas à<br />

plusieurs reprises par le passé, ne feront<br />

que consolider notre société, nous<br />

maintenir en éveil et nous amener à<br />

nous concentrer sur nos principaux objectifs<br />

de développement.<br />

Bien sûr, les sanctions constituent<br />

un obstacle. Ils essaient de nous<br />

affaiblir par ces sanctions, d’entraver<br />

notre développement et de nous pousser<br />

à l’isolement politique, économique<br />

et culturel ; en d’autres termes, nous<br />

forcer à prendre du retard. Mais permettez-moi<br />

de rappeler encore une<br />

fois que le monde est un endroit très<br />

différent aujourd’hui. Nous n’avons<br />

pas l’intention de nous isoler de quiconque<br />

ou de choisir une sorte de voie<br />

de développement fermée, en essayant<br />

de vivre en autarcie. Nous sommes<br />

toujours ouverts au dialogue, y compris<br />

au sujet de la normalisation de nos<br />

relations économiques et politiques.<br />

Nous comptons ici sur l’approche et<br />

la position pragmatiques des milieux<br />

d’affaires dans les principaux pays.<br />

Certains disent aujourd’hui que la<br />

Russie tournerait le dos à l’Europe – de<br />

tels propos ont probablement été tenus<br />

ici aussi lors des discussions – et rechercherait<br />

de nouveaux partenaires commerciaux,<br />

surtout en Asie. Permettezmoi<br />

de dire que ce n’est absolument<br />

pas le cas. Notre politique active dans<br />

la région Asie-Pacifique n’a pas commencé<br />

d’hier, et non en réponse aux<br />

sanctions ; mais c’est une politique que<br />

nous suivons depuis maintenant un<br />

bon nombre d’années. Comme beaucoup<br />

d’autres pays, y compris les pays<br />

occidentaux, nous avons vu que l’Asie<br />

joue un rôle de plus en plus important<br />

dans le monde, dans l’économie et<br />

dans la politique, et nous ne pouvons<br />

tout simplement pas nous permettre<br />

d’ignorer ces développements.<br />

Permettez-moi de dire encore<br />

une fois que tout le monde agit ainsi, et<br />

nous allons le faire nous aussi, d’autant<br />

plus qu’une grande partie de notre pays<br />

est géographiquement en Asie. Au nom<br />

de quoi devrions-nous ne pas faire<br />

usage de nos avantages concurrentiels<br />

dans ce domaine ? Ce serait faire<br />

preuve d’une vue extrêmement courte<br />

que de ne pas le faire.<br />

Le développement des relations<br />

économiques avec ces pays et la réalisation<br />

de projets d’intégration communs<br />

créent aussi de grandes incitations pour<br />

notre développement national. Les tendances<br />

démographiques, économiques<br />

et culturelles actuelles suggèrent que<br />

la dépendance à une seule superpuissance<br />

va objectivement diminuer. C’est<br />

une chose que les experts européens et<br />

américains ont également évoqué dans<br />

leurs réunions et travaux.<br />

Peut-être que l’évolution de la<br />

politique internationale sera le reflet<br />

de l’évolution que nous constatons<br />

dans l’économie mondiale, à savoir<br />

la concurrence intensive pour des<br />

niches spécifiques et des changements<br />

fréquents de dirigeants dans des domaines<br />

précis. Ceci est tout à fait possible.<br />

Il ne fait aucun doute que<br />

des facteurs humanitaires tels que<br />

l’éducation, la science, la santé et la<br />

culture jouent un rôle plus important<br />

dans la concurrence mondiale. Cela<br />

a également un impact important sur<br />

les relations internationales, y compris<br />

parce que cette ressource douce<br />

(soft power) dépendra dans une large<br />

mesure des réalisations concrètes dans<br />

le développement du capital humain<br />

plutôt que des trucages sophistiqués de<br />

la propagande.<br />

Dans le même temps, la formation<br />

d’un soi-disant monde polycentrique<br />

(je voudrais également attirer<br />

l’attention sur cela, chers collègues),<br />

en soi et d’elle-même, n’améliore pas la<br />

stabilité ; de fait, il est plus probable que<br />

ce soit l’inverse. L’objectif d’atteindre<br />

l’équilibre mondial est en train de devenir<br />

un casse-tête assez difficile, une<br />

équation à plusieurs inconnues.<br />

Qu’est-ce que l’avenir nous<br />

réserve donc, si nous choisissons de ne<br />

pas respecter les règles – même si elles<br />

peuvent être strictes et peu pratiques –<br />

mais plutôt de vivre sans règles du tout<br />

? Et ce scénario est tout à fait possible ;<br />

nous ne pouvons pas l’exclure, compte<br />

tenu des tensions dans la situation<br />

internationale. Beaucoup de prédictions<br />

peuvent déjà être faites, en tenant<br />

compte des tendances actuelles, et<br />

malheureusement, elles ne sont pas optimistes.<br />

Si nous ne créons pas un système<br />

clair d’engagements et d’accords<br />

mutuels, si nous ne construisons pas les<br />

mécanismes de gestion et de résolution<br />

des situations de crise, les symptômes<br />

de l’anarchie mondiale vont inévitablement<br />

s’accroître. Aujourd’hui, nous<br />

voyons déjà une forte augmentation<br />

de la probabilité de tout un ensemble<br />

de conflits violents avec la participation<br />

directe ou indirecte des plus grandes<br />

puissances mondiales. Et les facteurs<br />

de risque comprennent non seulement<br />

les conflits multinationaux traditionnels,<br />

mais aussi l’instabilité interne<br />

dans différents États, surtout quand<br />

on parle de nations situées aux intersections<br />

des intérêts géopolitiques des<br />

grandes puissances, ou à la frontière<br />

de continents civilisationnels, culturels,<br />

historiques et économiques.<br />

L’Ukraine, qui j’en suis sûr a été<br />

longuement évoquée et dont nous parlerons<br />

encore, est l’un des exemples<br />

de ces sortes de conflits qui affectent<br />

l’équilibre international des puissances,<br />

et je pense que ce ne sera certainement<br />

pas le dernier. De là émane la prochaine<br />

menace réelle de détruire le système<br />

actuel d’accords de contrôle des armements.<br />

Et ce processus dangereux a été<br />

initié par les Etats-Unis d’Amérique<br />

quand ils se sont unilatéralement retirés<br />

du Traité sur les missiles anti-balistiques<br />

(ABM) en 2002, puis se sont<br />

lancés dans la création de leur système<br />

global de défense antimissile et poursuivent<br />

aujourd’hui activement ce processus.<br />

Chers collègues et amis,<br />

Je tiens à souligner que nous ne<br />

sommes pas à l’origine de tout cela.<br />

Une fois de plus, nous glissons vers<br />

des temps où, au lieu de l’équilibre des<br />

intérêts et des garanties mutuelles, ce<br />

sera la peur et l’équilibre de la destruction<br />

mutuelle qui empêcheront les nations<br />

de se livrer à un conflit direct. En<br />

l’absence d’instruments juridiques et<br />

politiques, les armes deviennent encore<br />

une fois le point focal de l’ordre du jour<br />

mondial ; elles sont utilisées n’importe<br />

où et n’importe comment, sans la<br />

moindre sanction du Conseil de sécurité<br />

de l’ONU. Et si le Conseil de sécurité refuse<br />

de rendre de tels arrêts, alors on le<br />

condamne immédiatement comme un<br />

instrument dépassé et inefficace.<br />

Irak, statue de Saddam Hussein abattue à Bagdad, en avril 2003 par les<br />

soldats américains. Après que Saddam eut été renversé, les institutions<br />

de l’État, y compris l’armée, ont été laissées en ruines.<br />

De nombreux États ne voient pas<br />

d’autres moyens d’assurer leur souveraineté<br />

qu’en obtenant leurs propres<br />

bombes. Cela est extrêmement dangereux.<br />

Nous insistons sur la nécessité<br />

de poursuivre les négociations ; nous<br />

ne sommes pas seulement en faveur de<br />

pourparlers ; mais nous insistons sur la<br />

nécessité de poursuivre les pourparlers<br />

de réduction des arsenaux nucléaires.<br />

Moins nous aurons d’armes nucléaires<br />

dans le monde, mieux ce sera. Et nous<br />

sommes prêts à mener les discussions<br />

les plus sérieuses et les plus concrètes<br />

sur le désarmement nucléaire – mais<br />

seulement des discussions sérieuses<br />

sans aucun deux poids, deux mesures.<br />

Qu’est-ce que je veux dire par<br />

là ? Aujourd’hui, de nombreux types<br />

d’armes de haute précision sont déjà<br />

assimilables à des armes de destruction<br />

massive en termes de capacité, et<br />

en cas de renonciation complète aux<br />

armes nucléaires ou de réduction radicale<br />

du potentiel nucléaire, les nations<br />

Suite à la page (16)<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 11


Perspectives<br />

Journalistes achetés, journaux achetés :<br />

l’exemple de la campagne de dénigrement<br />

menée par George Soros contre la Russie<br />

Le rôle diplomatique secret de<br />

Google dénoncé par<br />

Julian Assange<br />

Par Jean-Paul Baquiast<br />

Début octobre <strong>2014</strong>, Udo Ulfkotte, ancien<br />

journaliste au sein du grand média<br />

allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung,<br />

a publié un livre intitulé Journalistes<br />

achetés – Comment les politiciens,<br />

les services secrets et la haute finance<br />

dirigent les médias de masse allemands<br />

[1].<br />

Dans ce livre, il révèle que pendant<br />

toute sa carrière de journaliste<br />

d’investigation, dont il ne renie pas par<br />

ailleurs l’essentiel (notamment des enquêtes<br />

sur le poids acquis par l’islamisme<br />

en Allemagne), il a publié, sous son nom<br />

et sans changements, des articles écrits<br />

par des agents de la CIA ou d’autres<br />

agences américaines. Ces articles visaient<br />

à soutenir les interventions des<br />

États-Unis sur la politique allemande ou<br />

européenne, et à discréditer toutes réactions<br />

politiques poussant l’Allemagne à<br />

s’affranchir de ces influences.<br />

Udo Ulfkotte reconnaît avoir, pour<br />

ce faire, été rémunéré par les services<br />

secrets américains, ce qu’il avait accepté<br />

pour une raison simple : être journaliste<br />

d’investigation indépendant ne nourrit<br />

pas son homme. Il ne dissimule pas le fait<br />

que, du temps de l’URSS, des agents du<br />

KGB opéraient de même en Allemagne<br />

auprès d’autres journalistes. Mais selon<br />

lui, ils le faisaient sur une bien moindre<br />

échelle et d’une façon qui a disparu<br />

à la chute du Mur. Au contraire, plus<br />

l’Allemagne prenait de l’influence au sein<br />

de l’Union européenne et dans l’Otan,<br />

plus il devenait important pour le gouvernement<br />

américain et ses services que<br />

l’opinion et le gouvernement allemand<br />

soutiennent les stratégies américaines.<br />

Pour cela la mobilisation de medias réputés<br />

comme indépendants devenait essentielle.<br />

Il est remarquable de constater que<br />

le livre de Udo Ulfkotte, bien qu’il ait fait<br />

le tour des cercles alternatifs et des blogs<br />

politiques allemands, n’a pratiquement<br />

pas été cité par la presse, qu’il faut bien<br />

nommer officielle, qu’il faut bien aussi<br />

nommer subventionnée par des flots de<br />

dollars souterrains. Seule à ce jour, La<br />

Voix de la Russie en a parlé. Pour connaître<br />

le contenu du livre, il faut donc<br />

se référer à cet organe, qui a publié une<br />

interview de l’auteur. Rien d’étonnant,<br />

diront les lecteurs animés d’une hostilité<br />

envers la Russie encore très générale en<br />

Europe. La Voix de la Russie n’est-elle<br />

pas directement inspirée par les gouvernements<br />

et les services secrets russes ?<br />

Peut-être, mais la question n’est pas là<br />

: elle est de pouvoir écouter ce que Udo<br />

Ulfkotte a à dire [2].<br />

La presse allemande n’est pas la<br />

seule à être sous contrôle<br />

Or, lorsque l’on y réfléchit un tant soit<br />

peu, il ne fait aucun doute que les opinions<br />

publiques qui en Europe font de<br />

l’anti-poutine systématique ne le font pas<br />

par conviction personnelle, mais parce<br />

qu’elles sont influencées par le discours<br />

– la propagande à la Goebbels faudraitil<br />

dire – émanant des grands journaux<br />

et des chaines de télévision. Il en est en<br />

France et dans les autres pays européens<br />

de même qu’en Allemagne. Comment<br />

pouvoir juger indépendamment si l’on<br />

est abreuvé en permanence de désinformation.<br />

Or cette désinformation, s’exerçant<br />

systématiquement en faveur des<br />

intérêts géostratégiques et économiques<br />

américains, ne tombe pas du ciel. A la<br />

lecture du livre d’Udo Ulfkotte, l’on comprend<br />

qu’elle est financée directement<br />

par des dollars contribuant à l’équilibre<br />

économique des grands médias, et<br />

aux bénéfices de leurs actionnaires.<br />

Il faut reconnaître<br />

que les lanceurs d’alerte, tel Udo Ulfkotte<br />

(que l’on peut comparer en son domaine<br />

George Soros<br />

à un autre dénonciateur de la CIA et de<br />

la NSA devenu célèbre), ne sont pas les<br />

seuls. Philippe Grasset, qui s’oppose quotidiennement,<br />

sur son site Dedefensa, à<br />

ce qu’il nomme le Système de l’américanisme,<br />

vient d’en porter témoignage. Il<br />

relate les pressions et les menaces qu’il<br />

avait reçues, notamment, lorsque pratiquant<br />

le journalisme indépendant en<br />

Belgique, il avait, avec de bons arguments<br />

techniques et politiques, critiqué<br />

le choix fait par le gouvernement belge<br />

de l’époque d’un avion de combat américain,<br />

face à l’offre française reposant sur<br />

l’avion Rafale, offre beaucoup plus avantageuse<br />

à tous égards pour la Belgique<br />

[3].<br />

Aujourd’hui, La corruption permanente<br />

qu’exercent sur les médias européens<br />

les intérêts stratégiques et économiques<br />

américains saute aux yeux de tout observateur<br />

un tant soit peu averti. Ainsi,<br />

pour ne citer que cet exemple, le grand<br />

journal français de référence qu’est resté<br />

pour de nombreux lecteurs Le Monde,<br />

vient de publier un long article du grand<br />

philanthrope et milliardaire George Soros,<br />

titré curieusement de deux façons différentes<br />

: L’Europe doit sauver la nouvelle<br />

Ukraine (version papier) et Ukraine : «<br />

L’Europe est indirectement en guerre »<br />

(version électronique). Soros y conjure<br />

les Européens à se ressaisir face à une<br />

menace russe grandissante. Si l’Europe<br />

ne soutient pas l’Ukraine de Kiev, tant<br />

au plan économique que politique, elle<br />

devra (écrit-il quasiment) s’attendre à<br />

une invasion prochaine par l’Ogre russe<br />

[4]. La diatribe guerrière est soutenue<br />

par une illustration représentant un ours<br />

immense déchiquetant entre ses dents<br />

une Europe en lambeaux.<br />

George Soros est devenu milliardaire, et<br />

donc logiquement philanthrope, par des<br />

comportements économiques souvent<br />

proches de ceux de la maffia. Par ailleurs,<br />

il a financé toutes les révolutions Orange<br />

en mettant en place des gouvernements<br />

corrompus de par le monde. Il vient de<br />

dépenser sans compter pour porter vers<br />

la victoire, d’abord Marina Silva, puis<br />

Aecio Neves, l’adversaire conservateur,<br />

et sous influence américaine, qui s’oppose<br />

à Dilma Roussef lors du second tour<br />

de l’élection présidentielle brésilienne en<br />

cours [5].<br />

Dans ces conditions, on devrait s’étonner<br />

du fait que Le Monde et les principaux<br />

journaux dits occidentaux (car la communication<br />

de Soros est largement européenne,<br />

comme le montre par exemple le<br />

communiqué de Soros en espagnol) aient<br />

publié ce tissu de mensonge et de désinformation,<br />

d’incitation à la guerre, qu’est<br />

cet article de George Soros, et cela sans<br />

préambule, sans mise en garde. Dans la<br />

version électronique, le nom de l’auteur<br />

de l’article, en l’occurrence George Soros,<br />

n’est même pas mentionné sous le titre,<br />

ce qui peut faire croire que c’est un article<br />

de la rédaction du Monde (voir copie<br />

d’écran ci-dessous). Déontologie journalistique,<br />

où es-tu ?<br />

Mais peut-on encore s’en étonner,<br />

quand, depuis des mois, on lit quasiment<br />

chaque jour, en première page de<br />

ce journal (il n’est pas le seul, mais c’est<br />

un archétype), au moins un gros titre<br />

dénigrant la Russie, férocement ou insidieusement<br />

? Un travail de sape méthodique<br />

(le fameux Bashing anglosaxon),<br />

qui s’attaque à l’inconscient collectif d’un<br />

peuple. Il est loin le temps où ce journal<br />

était un lieu de débats, cherchant à peser<br />

le pour le contre : il ne reste plus de cette<br />

idée initiale que la mention Débats, en<br />

haut à gauche de la version papier. Il est<br />

loin le temps où les clients de ce journal<br />

étaient ses lecteurs…<br />

Cependant, pour ne pas sombrer dans le<br />

pessimisme, on pourra constater, à la lecture<br />

de leurs commentaires, que la plupart<br />

des lecteurs du Monde ne s’en laissent<br />

pas compter [6]. Sans doute est-ce là un<br />

des bons effets de la numérisation de la<br />

communication politique. Ceux qui proposent<br />

sur le web, à titre individuel ou<br />

collectif, des propos quelque peu alternatifs<br />

parviennent de plus en plus, ne fut-ce<br />

que faiblement, à se faire entendre.<br />

Note de Tlaxcala<br />

L’article de Soros publié par Le Monde<br />

est paru en anglais dans la New York<br />

Review of Books (Wake Up, Europe), repris<br />

par le Kyiv Post en Ukraine et divers<br />

sites ouèbe anglophones, et commenté/<br />

paraphrasé dans un bref article par Julian<br />

Borger dans The Guardian (George<br />

Soros: Russia poses existential threat to<br />

Europe). En français, à part Le Monde,<br />

le quotidien La Tribune a publié une interview<br />

de Soros (Le plan de George<br />

Soros pour sauver l’Europe), présenté<br />

ainsi : «Le légendaire créateur du fonds<br />

éponyme et de l’Open Society était de<br />

passage à Bruxelles jeudi pour promouvoir<br />

son dernier livre, « Wake up Europe<br />

!», qu’il vient de publier dans la New York<br />

Review of Books». L’article de Soros est<br />

devenu un livre… Le même article est<br />

paru en espagnol dans La Vanguardia<br />

(Despierta, Europa). Il n’est paru à notre<br />

connaissance dans aucune autre langue,<br />

certains médias européens se contentant<br />

de reproduire des dépêches d’agence le<br />

résumant. Cela paraît d’autant plus bizarre<br />

que Soros est propriétaire du Project<br />

Syndicate, qui diffuse des centaines de<br />

tribunes libres de «grandes plumes» – de<br />

Desmond Tutu à Bill Gates en passant<br />

par Michel Rocard et Javier Solana - dans<br />

181 quotidiens internationaux et dans<br />

une douzaine de langues. Alors que son<br />

précédent article (Sauver l’Ukraine pour<br />

sauver l’Europe), de mai dernier, avait<br />

été diffusé par cette entreprise, celui dont<br />

il est question ici ne l’a pas été. Bizarre,<br />

vous avez dit bizarre ?<br />

Notes<br />

[1] Gekaufte Journalisten: Wie<br />

Politiker, Geheimdienste und Hochfinanz<br />

Deutschlands Massenmedien lenken<br />

(amazon, allemand)<br />

[2] Udo Ulfkotte : l’Allemagne<br />

n’est pas un Etat libre et souverain !<br />

(partie 1) (french.ruvr.ru, français, 20-<br />

10-<strong>2014</strong>)<br />

[3] Le journalisme made in CIA,<br />

aujourd’hui et hier (dedefensa.org, français<br />

et anglais, 20-10-<strong>2014</strong>)<br />

[4] Ukraine : « L’Europe est indirectement<br />

en guerre » (lemonde.fr, édition<br />

abonnés, français, 23-10-<strong>2014</strong>)<br />

[5] Soros et la CIA misent maintenant<br />

sur Neves pour vaincre Rousseff<br />

(vineyardsaker, français, 22-10-<strong>2014</strong>)<br />

[6] Citons une lectrice du Monde, à<br />

qui « on ne la fait pas » :<br />

« Soros, un « philanthrope » qui<br />

défend l’État de Droit ! Qu’est-ce qu’il ne<br />

faut pas entendre ! L’Europe se retrouve<br />

bien avec une guerre civile à sa porte,<br />

à cause de l’ingérence de monsieur<br />

Soros et de ses amis américains, qui ont<br />

voulu jouer au grand échiquier, et, tout<br />

comme au Moyen-Orient, c’est le reflet<br />

de l’interventionnisme et de l’ingérence<br />

néocoloniale de l’Open Society. Il y a déjà<br />

fort à faire en termes d’état de droit et de<br />

philanthropie dans votre pays, monsieur<br />

Soros, restez-y !<br />

The Vineyard of the Saker Version<br />

française<br />

25 octobre <strong>2014</strong><br />

Tlaxcala: 27 octobre <strong>2014</strong><br />

Par Guillaume Champeau<br />

Dans un livre publié en septembre<br />

dernier, le fondateur de Wikileaks<br />

décrit en profondeur le rôle diplomatique<br />

joué très discrètement mais efficacement<br />

par Google, en particulier<br />

dans les pays arabes. Pour Julian Assange,<br />

Google est devenu une officine<br />

au service des intérêts américains,<br />

notamment grâce à sa filiale Google<br />

Ideas dirigée par Jared Cohen.<br />

"Personne ne veut reconnaître<br />

que Google a beaucoup grandi et en<br />

mal. Mais c’est le cas". En septembre<br />

dernier est paru chez OR Books le livre<br />

When Google Met Wikileaks, écrit par<br />

Julian Assange. Le magazine Newsweek<br />

en publie cette semaine de très<br />

longs extraits, dans lesquels le fondateur<br />

de Wikileaks décrit avec minutie le<br />

rôle de l’ombre joué par Google dans la<br />

politique internationale des Etats-Unis.<br />

Le passage est véritablement passionnant,<br />

et mérite d’être lu. Il est étayé par<br />

des documents, dont beaucoup avaient<br />

fuité sur Wikileaks, qui donnent corps<br />

à l’analyse.<br />

En résumé, Julian Assange estime<br />

qu’à travers l’action très politique<br />

de deux responsables de Google, son<br />

président Eric Schmidt et le beaucoup<br />

plus discret Jared Cohen, la firme de<br />

Mountain View est devenue une officine<br />

diplomatique au service des intérêts<br />

américains. Elle accomplirait<br />

une version modernisée du soutien<br />

qu’apportait la CIA aux dictateurs<br />

d’Amérique du Sud pendant la guerre<br />

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Julian Assange<br />

L’action très politique de deux responsables de Google, son président Eric<br />

Schmidt (à droite) et Jared Cohen, (à gauche) la firme de Mountain View<br />

est devenue une officine diplomatique au service des intérêts américains.<br />

froide. Il ne s’agit plus aujourd’hui de<br />

soutenir les régimes autoritaires contre<br />

les tentations communistes du peuple,<br />

mais de soutenir les rebelles contre<br />

les régimes autoritaires islamiques du<br />

Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.<br />

Déguisé sous des traits humanitaires,<br />

l’objectif fondamental reste toutefois<br />

le même : défendre le libéralisme<br />

économique et les intérêts stratégiques<br />

américains.<br />

Le libéralisme économique étant<br />

perçu comme une résultante des droits<br />

de l’Homme, il suffirait de défendre la<br />

liberté d’expression, de faciliter la communication<br />

entre les hommes et de<br />

mettre en valeur toutes formes de libertés<br />

individuelles pour que le libéralisme<br />

économique s’impose de lui-même. A<br />

cet égard, Internet est une aubaine. On<br />

sait que l’Agence des Etats-Unis pour<br />

le développement international (US-<br />

AID) a ainsi financé un clone de Twitter<br />

à Cuba, ou tenté d’imposer des réseaux<br />

sociaux en Afghanistan, au Kenya ou<br />

au Pakistan.<br />

Jared Cohen, l’homme de l’ombre<br />

des révolutions arabes<br />

De son côté, Google a fondé<br />

Suite à la page (15)<br />

12<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


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pour une cause politique juste, même<br />

s’ils l’ont toujours fait comme un devoir.<br />

Le personnel médical qui part<br />

n’importe où pour sauver des vies,<br />

même au risque de la sienne, est le<br />

meilleur exemple de solidarité que<br />

puisse offrir un être humain… »<br />

Le fait est que le blocus<br />

économique, commercial et financier<br />

appliqué par les États-Unis à Cuba<br />

s’est renforcé durant cette dernière<br />

période et que son application extraterritoriale<br />

à toutes les régions s’est intensifiée,<br />

notamment par des amendes<br />

aussi énormes qu’insolites – pour un<br />

montant total de onze milliards de dollars<br />

– infligées à trente-huit banques,<br />

dont la banque française BNP Paribas,<br />

qui font des transactions avec<br />

Cuba et d’autres pays. Les préjudices<br />

économiques cumulés qui en découlent<br />

– énormes pour une petite économie<br />

– se chiffrent au total à 1 112<br />

534 000 000 de dollars, calculés à la<br />

valeur de l’or, laquelle est manipulée<br />

par les créateurs du néfaste système<br />

monétaire actuel, en proie à une crise<br />

insurmontable qui frappe les pays les<br />

plus pauvres.<br />

Les préjudices humains que<br />

cause le blocus ne cessent de croître.<br />

Dorénavant, 77 p. 100 des Cubains<br />

sont nés sous son ombre. Il est impossible<br />

de comptabiliser la souffrance<br />

de nos familles. De nombreuses conventions<br />

internationales prohibent le<br />

recours au blocus, telle la Convention<br />

de Genève de 1948 sur le crime de<br />

génocide. Le blocus interdit la jouissance<br />

des droits humains à tout un<br />

peuple. Le blocus entrave sérieusement<br />

le développement économique<br />

du pays ».<br />

Bien que nos systèmes<br />

d’assistance sociale et de santé parviennent<br />

à empêcher des pertes humaines,<br />

aucune personne honnête<br />

dans le monde, pas même aux États-<br />

Unis, ne pourrait justifier les conséquences<br />

dévastatrices de ce blocus.<br />

Notre culture nationale, l’éducation<br />

et la garantie de droits et de chances<br />

égales pour tous nous permettent de<br />

constituer une société instruite et solidaire.<br />

Monsieur le Président,<br />

Les peuples étasunien et cubain,<br />

situés de part et d’autre du détroit de<br />

la Floride, ont toujours eu des liens<br />

profonds. Malgré les campagnes mensongères<br />

orchestrées systématiquement<br />

contre notre pays pendant plus<br />

d’un demi-siècle, le peuple étasunien<br />

a appuyé le renvoi dans sa famille du<br />

petit Cubain séquestré en 1999.<br />

Devant les terribles actes terroristes<br />

du 11 septembre 2001, Cuba a,<br />

dès les premières heures, offert toute<br />

l’aide à sa portée quand des milliers<br />

d’avions ne savaient où atterrir, et elle<br />

l’a de nouveau offert, lors des attaques<br />

au bacille de charbon, pour remédier à<br />

la carence d’antibiotiques.<br />

Sincèrement préoccupée par les<br />

dommages qu’avait causés le cyclone<br />

Katrina en 2005, Cuba a offert sa coopération<br />

médicale à la population de la<br />

Nouvelle-Orléans. C’est d’ailleurs de là<br />

qu’est né le Contingent médical Henry<br />

Reeve spécialisé en catastrophes et<br />

épidémies – du nom d’un jeune Étasunien<br />

qui a lutté héroïquement au<br />

XIXe siècle pour l’indépendance de<br />

Cuba. Ce contingent est maintenant<br />

déployé au Sierra Leone, au Liberia<br />

et en Guinée. Toujours en 2005, il a<br />

prêté service au Pakistan à la suite du<br />

terrible séisme qui a frappé ce pays.<br />

En 2011, en El Salvador, après un autre<br />

séisme, ce contingent a collaboré<br />

d’une manière fructueuse avec des<br />

médecins militaires étasuniens, poursuivant<br />

d’ailleurs par là une coopération<br />

qui avait démarré au Guatemala,<br />

en 2002-2003, durant le traitement<br />

d’une épidémie d’onchocercose.<br />

En 2010, à la suite du tremblement<br />

de terre qui a frappé Haïti, les<br />

États-Unis et Cuba ont aussi coopéré<br />

en faveur de cette nation si pauvre. Le<br />

gouvernement cubain a fait invariablement<br />

parvenir à celui des États-<br />

Unis des informations concernant des<br />

projets d’actes ou d’attentats terroristes<br />

visant ce pays. Malgré de vieilles<br />

tensions et les tentatives d’extrémistes<br />

violents et de groupes terroristes pour<br />

la provoquer, la guerre n’a jamais<br />

éclaté entre les deux pays et aucun<br />

jeune Étatsunien n’est mort à Cuba.<br />

Malgré des calomnies dans ce sens,<br />

Cuba n’a jamais menacé la sécurité<br />

nationale des États-Unis.<br />

Aucune hostilité n’existe entre<br />

nos peuples. Cuba accueille de façon<br />

hospitalière les rares Étasuniens que<br />

leur gouvernement autorise à venir ou<br />

qui courent des risques légaux quand<br />

ils le font, et ceux qui, comme les Pasteurs<br />

pour la paix, nous offrent une<br />

aide humanitaire ou viennent faire<br />

des études de médecine chez nous.<br />

Les sondages d’opinion prouvent<br />

qu’absolument tous les secteurs de<br />

la société étasunienne sont toujours<br />

plus favorables dans leur majorité à<br />

la levée du blocus et à la normalisation<br />

des relations bilatérales. Il est<br />

particulièrement symptomatique que<br />

cette opinion soit encore plus marquée<br />

en Floride, ce que confirme d’ailleurs<br />

la tendance du vote lors des dernières<br />

élections présidentielles.<br />

Des personnalités politiques des<br />

tendances les plus diverses et de prestigieux<br />

universitaires reconnaissent<br />

que cette politique a échoué quant à<br />

ses objectifs et qu’elle ne répond pas<br />

aux intérêts nationaux. Il suffit pour<br />

s’en convaincre de lire les éditoriaux<br />

que The New York Times a consacrés<br />

à ce point ces dernières semaines.<br />

Des leaders religieux invoquent des<br />

raisons morales et humanitaires légitimes<br />

et irréfutables pour demander un<br />

changement de politique.<br />

Les Étasuniens réclament le<br />

droit de se rendre librement au seul endroit<br />

de la planète où il leur est interdit<br />

d’aller et de se faire personnellement<br />

une opinion directe sur la réalité cubaine.<br />

Des organisations d’entreprises<br />

et d’hommes d’affaires estiment que le<br />

blocus lèse leurs intérêts économiques.<br />

L’opinion publique s’oppose dans<br />

sa majorité à l’orientation actuelle<br />

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8<br />

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9<br />

6<br />

3<br />

-<br />

+<br />

=<br />

et se montre toujours plus critique à<br />

cet égard. L’émigration cubaine, qui<br />

se heurte à des mesures discriminatoires<br />

et à de nombreux obstacles en<br />

matière de réunification familiale, de<br />

voyages aux coûts excessifs dans les<br />

deux directions, et qui est victime de<br />

manipulation politique, voire de violence<br />

terroriste, souhaite dans sa majorité<br />

la paix et le bien-être pour ses<br />

familles et son peuple, et des relations<br />

normales avec sa nation d’origine.<br />

Pourquoi stimuler l’utilisation illégale<br />

des technologies de l’information, au<br />

lieu d’autoriser des affaires mutuellement<br />

avantageuses en télécommunications<br />

? Pourquoi empêcher Cuba de<br />

se connecter aux câbles sous-marins<br />

tout proches, ce qui limite et entrave<br />

sa connectivité ?<br />

Le blocus nuit à Cuba, mais il<br />

nuit aussi aux États-Unis. L’inscription<br />

absurde et ridicule de Cuba sur la liste<br />

des États parrainant le terrorisme, qui<br />

sert uniquement à justifier des sanctions<br />

financières internationales, jette<br />

le discrédit sur les États-Unis. Les<br />

seize ans d’emprisonnement injuste et<br />

frauduleux infligés aux trois antiterroristes<br />

cubains ne les ont pas abattus.<br />

Au contraire, ils en ont fait des héros<br />

et un exemple pour les futures générations<br />

de Cubains et un motif de fierté<br />

pour ceux qui, par leurs sacrifices, ont<br />

frayé la voie de la nouvelle Cuba.<br />

La décision de lever le blocus serait<br />

la bienvenue dans la communauté<br />

internationale et exercerait une influence<br />

unitaire en faveur de la paix et du<br />

règlement pacifiques des conflits et des<br />

différends. Après les mesures limitées,<br />

quoique positives, de 2009 et de 2011,<br />

relatives aux visites familiales, aux<br />

envois de fonds familiaux des Cubains<br />

installés aux USA et aux voyages de<br />

catégories données d’Étatsuniens en<br />

vue d’échanges de différente nature,<br />

le dialogue technique s’est élargi à<br />

d’autres points et la coopération s’est<br />

accrue dans des domaines tels que<br />

la lutte contre le trafic de drogues, la<br />

criminalité transnationale, la traite<br />

d’êtres humains, la prévention des<br />

marées noires, la recherche et le sauvetage<br />

de personnes, la sécurité aérienne<br />

et celle de l’aviation, ou face à<br />

des événements spécifiques.<br />

La société étasunienne et la<br />

communauté internationale ont appuyé<br />

et encouragé ces modestes<br />

progrès. Le président Barack Obama<br />

jouit de toutes les prérogatives constitutionnelles<br />

pour modifier, sans avoir<br />

à recourir au Congrès, des aspects clefs<br />

du blocus et infuser une dynamique<br />

nouvelle et décisive aux relations bilatérales.<br />

Monsieur le Président,<br />

Cuba invite l’administration étasunienne<br />

à nouer des relations mutuellement<br />

respectueuses et réciproques,<br />

fondées sur l’égalité souveraine, les<br />

principes du droit international et<br />

la Charte des Nations Unies. Nous<br />

pouvons tenter de trouver un règlement<br />

à nos différends par le dialogue<br />

respectueux et la coopération dans<br />

des domaines d’intérêt commun. Indépendamment<br />

de nos différences,<br />

nous pouvons coexister et avoir des<br />

relations civilisées. Cuba ne renoncera<br />

jamais NI à sa souveraineté ni à la voie<br />

que son peuple a choisie librement : la<br />

construction d’un socialisme plus juste<br />

et efficace, prospère et durable. Elle ne<br />

renoncera pas non plus à sa recherche<br />

d’un ordre international juste ni ne<br />

cessera de lutter pour « l’équilibre du<br />

monde ».<br />

Monsieur le Président ;<br />

Chers représentants permanents<br />

;<br />

Messieurs les délégués,<br />

En cette conjoncture internationale<br />

particulièrement difficile, je vous<br />

demande de voter le projet de résolution<br />

A/69/L.4 intitulé : « Nécessité de<br />

lever le blocus économique, commercial<br />

et financier appliqué à Cuba par<br />

les États-Unis d’Amérique », afin de<br />

soutenir l’idée que, compte tenu des<br />

graves problèmes qui se posent de<br />

nos jours à l’humanité, nous devons<br />

impérieusement modifier la façon dont<br />

nous entrons en rapport entre nous si<br />

nous voulons les régler, préserver la<br />

paix et sauvegarder l’espèce humaine.<br />

Je vous remercie.<br />

RHC Nations Unies,<br />

28 octobre <strong>2014</strong><br />

Mexique: une faillite planifiée<br />

de l'État<br />

Manifestation de parents des normaliens disparus d'Ayotzinapa<br />

Par Raúl Zibechi *<br />

L<br />

’État mexicain est devenu une institution<br />

criminelle où les narcos et les<br />

politiciens fusionnent pour contrôler la<br />

société. Un État dont la faillite a été organisée<br />

durant les deux dernières décennies<br />

pour conjurer le pire cauchemar des élites<br />

: une deuxième révolution mexicaine. «<br />

Ils les ont enlevés vivants, c'est vivants<br />

que nous les voulons », crie Marie Ester<br />

Contreras, tandis que vingt poings levés<br />

accompagnent le slogan à la tribune de<br />

l’Université (jésuite) ibéroaméricaine de<br />

Puebla, lors de la réception du prix Tata<br />

Vasco au nom du collectif Forces Unies<br />

Pour Nos Disparus au Mexique (Fundem),<br />

pour son travail contre les disparitions<br />

forcées. La scène est saisissante : les<br />

parentes des disparus, presque toutes des<br />

mères ou des sœurs, ne peuvent retenir<br />

leurs pleurs chaque fois qu’elles prennent<br />

la parole au XIème Forum des Droits humains.<br />

Rien à voir de la généalogie des<br />

disparitions que nous connaissons dans<br />

le Cône Sud. Au Mexique il ne s’agit pas<br />

de répression, de disparitions forcées et<br />

de tortures de militants ; mais de quelque<br />

chose de beaucoup plus complexe et terrible.<br />

Une mère a raconté la disparition de<br />

son fils, un ingénieur en communications<br />

qui travaillait pour IBM, séquestré par les<br />

narcos pour le forcer à construire un réseau<br />

de communications à leur service. «<br />

Cela peut arriver à n’importe qui », avertitelle,<br />

disant que toute la société est dans<br />

le collimateur et que personne ne devrait<br />

donc rester indifférent.<br />

Fundem est née en 2009, à Coahuila,<br />

et a réussi à réunir plus de 120<br />

familles qui recherchent 423 personnes<br />

disparues, et travaillent aussi avec le Réseau<br />

Vérité et Justice, qui recherche 300<br />

migrants d’Amérique centrale disparus en<br />

territoire mexicain. L’ex-président Felipe<br />

Calderón a nommé cela « des dommages<br />

collatéraux », essayant de minimiser la<br />

tragédie des disparitions. « Ce sont des<br />

êtres qui n’auraient jamais du disparaitre<br />

», réplique Contreras.<br />

Pire que l’État islamique<br />

Un communiqué de la Fundem, à<br />

l’occasion de la Troisième Marche de la<br />

Dignité célébrée en mai, souligne que «<br />

selon le Ministère de l’Intérieur, jusqu’à<br />

février 2013, on comptait 26 121 personnes<br />

disparues », depuis que Calderón<br />

a déclaré la « guerre au narcotrafic » en<br />

2006. En mai 2013, Christof Heyns, rapporteur<br />

spécial des Nations Unies sur les<br />

exécutions extrajudiciaires a dit que le<br />

gouvernement a reconnu 102 696 homicides<br />

durant les six ans de présidence<br />

de Calderón (1 426 victimes par mois en<br />

moyenne). Mais en mars dernier, après<br />

14 mois de présidence de Peña Nieto,<br />

l’hebdomadaire Zeta comptabilisait 23<br />

640 homicides (1 688 par mois).<br />

La chaîne d’information Al Jazeera<br />

a diffusé une analyse où sont comparées<br />

les morts provoquées par l’État Islamique<br />

(EI) avec les massacres des narcos mexicains.<br />

En Irak, en <strong>2014</strong>, l’EI a mis fin à la<br />

vie de 9 000 civils, pendant que le nombre<br />

de victimes des cartels mexicains en 2013<br />

a dépassé 16 000 (Russia Today, 21 octobre<br />

<strong>2014</strong>). Les cartels commettent des<br />

centaines de décapitations tous les ans. Ils<br />

en sont arrivés à démembrer et mutiler les<br />

corps des victimes, pour ensuite les exposer<br />

afin de terroriser la population. « Avec<br />

la même intention, les cartels attaquent<br />

aussi des enfants et des femmes, et, comme<br />

l' EI, ils publient les images horribles<br />

de leurs crimes sur les réseaux sociaux ».<br />

De nombreux médias ont été<br />

réduits au silence par des pots-de-vin ou<br />

"La justice n'a pas de mère" -<br />

Mexico, 10 mai 2013 : l'évêque de<br />

Saltillo, Raúl Vera López, guidant<br />

une manifestation nationale de<br />

mères de personnes disparues<br />

des intimidations et depuis 2006, les cartels<br />

ont été responsables de l’assassinat<br />

de 57 journalistes. L’État Islamique a assassiné<br />

deux citoyens US, dont les cas<br />

ont fait la Une des grands médias, mais<br />

peu de gens savent que <strong>29</strong>3 citoyens USaméricains<br />

ont été assassinés par les cartels<br />

mexicains entre 2007 et 2010.<br />

La question n’est pas, et ne doit pas<br />

être, de savoir qui est le plus sanguinaire,<br />

mais pourquoi. Depuis que nous savons<br />

qu'Al Qaïda et l’État Islamique ont été<br />

créés par les renseignements US, la question<br />

de savoir qui est derrière le narcotrafic<br />

mérite d’être posée.<br />

Diverses études et enquêtes journalistiques<br />

soulignent la fusion entre<br />

les autorités étatiques et les narcos au<br />

Mexique. Le magazine Proceso souligne<br />

dans sa dernière édition que « depuis le<br />

premier trimestre de 2013 le gouvernement<br />

fédéral a été alerté par un groupe<br />

de parlementaires, de militants sociaux<br />

et de fonctionnaires fédéraux au sujet du<br />

degré de pénétration du crime organisé<br />

dans les secteurs de la sécurité de plusieurs<br />

municipalités du Guerrero », sans<br />

obtenir la moindre réponse (Proceso, 19<br />

octobre <strong>2014</strong>). Analysant les liens<br />

derrière le massacre récent des étudiants<br />

d’Ayotzinapa (six morts et 43 disparus),<br />

le journaliste Luis Hernández Navarro<br />

conclut que l'événement « a mis à jour le<br />

cloaque de la narcopolitque guerreroise »<br />

(La Jornada, 21 octobre <strong>2014</strong>). Dans ce<br />

cloaque pataugent des membres de tous<br />

les partis, y compris du PRD, de centregauche,<br />

où "militait" le président municipal<br />

(maire) d’Iguala, José Luis Abarca,<br />

directement impliqué dans le massacre.<br />

Raul Vera a été évêque de San Cristobal<br />

de la Casas quand la hiérarchie a décidé<br />

d’écarter de cette ville Samuel Ruiz.<br />

Mais Vera a suivi le même chemin que<br />

son prédécesseur et maintenant il exerce<br />

à Saltillo, la ville de l’État de Coahuila d’où<br />

viennent plusieurs mères actives dans la<br />

Fundem. Elles n’ont pas de local à elles<br />

et se réunissent au Centre diocésain pour<br />

les droits humains. L’évêque et les mères<br />

travaillent au coude à coude.<br />

En 1996 Mgr. Vera avait dénoncé<br />

le massacre d’Acteal, où 45 indigènes<br />

tzotzils, dont 16 enfants et adolescents et<br />

20 femmes, avaient été assassinés alors<br />

qu’ils priaient dans une église de la communauté,<br />

dans l’État de Chiapas. Bien que<br />

le massacre eût été perpétré par paramilitaires<br />

hostiles à l’EZLN, le gouvernement<br />

a essayé de le présenter comme un conflit<br />

ethnique.<br />

Contrôler la société<br />

Sur la base de sa longue expérience, il<br />

soutient que le massacre d’Ayotzinapa<br />

« est un petit message au peuple, pour<br />

nous dire : regardez de quoi nous sommes<br />

capables », comme cela a été le cas<br />

à San Salvador Atenco en 2006, quand<br />

des militants du Frente de Pueblos en<br />

Defensa de la Tierra (Front des peuples<br />

en défense de la terre), qui participaient à<br />

L’autre campagne zapatiste, ont été brutalement<br />

réprimés avec un bilan de deux<br />

Suite à la page (14)<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13


Suite de la page (13)Pour Ankara... Suite de la page (13)Mexique..<br />

était l’agent de liaison entre l’Otan et la<br />

Turquie. En définitive, l’UÇK chassa les<br />

Serbes orthodoxes et profana leurs lieux<br />

de culte. En 2011, Hakan Fidan envoya<br />

des jihadistes au Kosovo pour être formés<br />

au terrorisme par l’UÇK, puis attaquer la<br />

Syrie.<br />

Durant l’occupation de l’Irak, les<br />

États-Unis s’appuyèrent officiellement<br />

sur la Turquie et l’Arabie saoudite pour<br />

reconstruire le pays. La politique qui fut<br />

alors conduite provoqua la guerre civile et<br />

des massacres systématiques, principalement<br />

de chiites et de chrétiens. Comme<br />

l’a expliqué l’ancien conseiller de la Maison-Blanche<br />

pour la Sécurité de la Patrie,<br />

Richard A. Falkenrath, cette politique<br />

était conçue pour enkyster le jihadisme,<br />

l’utiliser sur place et s’assurer qu’il ne vienne<br />

pas aux États-Unis [5].<br />

En septembre 2013, des centaines<br />

de jihadistes de l’Armée syrienne libre (la<br />

milice soutenue par la France et qui arbore<br />

le drapeau de la colonisation française)<br />

soutenus par des éléments du Front al-<br />

Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda) sont<br />

arrivés de Turquie pour prendre le village<br />

de Maloula, violer ses femmes, tuer ses<br />

hommes et profaner ses églises. Maloula<br />

n’offre aucun intérêt stratégique militaire.<br />

Cette attaque était uniquement un moyen<br />

de persécuter visiblement les chrétiens<br />

dont Maloula est le symbole syrien depuis<br />

près de deux mille ans.<br />

En mars <strong>2014</strong>, des centaines de jihadistes<br />

du Front al-Nosra et de l’Armée<br />

de l’islam (pro-Saoudiens) sont arrivés de<br />

Turquie, encadrés par l’Armée turque, pour<br />

mettre à sac la ville de Kessab. La population<br />

réussit à fuir avant d’être massacrée.<br />

Lorsque l’Armée arabe syrienne vint à la<br />

rescousse, la Turquie la combattit et abattit<br />

un de ses avions. Kessab présente un intérêt<br />

stratégique pour l’Otan, en raison de<br />

la proximité d’une base de radars russes<br />

qui surveille la base turque de l’Alliance<br />

d’Incirlik. Les habitants de Kessab sont<br />

des Arméniens dont les familles ont fui les<br />

massacres perpétrés par les Jeunes Turcs.<br />

La Turquie actuelle admet-elle les<br />

génocides ?<br />

Force est donc de se poser la question :<br />

en niant que le massacre des Arméniens<br />

en général et de diverse minorités principalement<br />

chrétiennes, survenu de 1915 à<br />

1925, a été organisé par le Comité Union<br />

et Progrès, la Turquie n’affirme-t-elle pas<br />

qu’un génocide n’est pas un crime, mais<br />

une politique comme une autre.<br />

La politique de l’actuel gouvernement<br />

turc se fonde sur la « doctrine Davutoglu<br />

», du nom de l’actuel Premier<br />

ministre. Selon ce professeur de Sciences<br />

politiques, la Turquie doit rétablir son influence<br />

de l’ère ottomane et unifier le Proche-<br />

Orient sur la base de l’islam sunnite. Dans<br />

un premier temps, l’administration Erdogan<br />

a prôné la résolution des conflits laissés<br />

en suspens depuis la chute de l’Empire<br />

ottoman, qu’elle a qualifié de politique de<br />

« zéro problème » avec ses voisins. Saisissant<br />

la balle au bond, la Syrie et l’Iran négocièrent<br />

alors une zone de libre-échange<br />

qui provoqua un boom économique dans<br />

les trois pays. Mais en 2011, durant la<br />

guerre de l’Otan contre la Libye, la Turquie<br />

abandonna son attitude conciliatrice pour<br />

s’imposer comme puissance belligérante.<br />

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Depuis lors, elle s’est à nouveau fâchée<br />

avec tous ses voisins, à l’exception de<br />

l’Azerbaïdjan.<br />

Le soutien français à la Turquie<br />

Durant les guerres contre la Libye et<br />

contre la Syrie, la Turquie et la France se<br />

sont rapprochées jusqu’à forger un véritable<br />

pacte, dans la lignée de l’alliance<br />

franco-ottomane voulue par François Ier<br />

et Soliman Le Magnifique ; une alliance<br />

qui dura deux siècles et demi et ne prit fin<br />

qu’avec Napoléon Bonaparte, puis ressurgit<br />

brièvement durant la guerre de Crimée.<br />

La nouvelle alliance fut ratifiée par le<br />

ministre français des Affaires étrangères,<br />

Laurent Fabius, qui leva en février 2013 le<br />

veto français à l’adhésion de la Turquie à<br />

l’UE et s’engagea désormais à en favoriser<br />

l’entrée.<br />

Sur ce, François Hollande et Laurent Fabius,<br />

Recep Tayyip Erdogan et Ahmet<br />

Davutoglu commanditèrent une opération<br />

conjointe pour faire assassiner le président<br />

Bachar el-Assad et son ministre des Affaires<br />

étrangères Walid el-Mouallem par<br />

du personnel de nettoyage du palais présidentiel,<br />

mais l’opération échoua.<br />

À l’été 2013, la Turquie organisa le bombardement<br />

chimique de la ghoutta et en<br />

accusa la Syrie. Soutenue par la France,<br />

elle chercha à impliquer les États-Unis<br />

dans un bombardement de la capitale et<br />

un renversement de la République arabe<br />

syrienne. Les deux pays tentaient de ramener<br />

Washington à son projet initial<br />

de renversement de la République arabe<br />

syrienne.<br />

Un document, remis au Conseil de sécurité<br />

des Nations unies, atteste qu’après le vote<br />

secret par le Congrès US, en janvier <strong>2014</strong>,<br />

de l’armement et du financement de rebelles<br />

syriens pour nettoyer ethniquement<br />

la région, la France et la Turquie ont<br />

continué secrètement à armer ensemble<br />

le Front al-Nosra (c’est-à-dire Al-Qaïda)<br />

pour qu’il lutte contre Daesh. Il s’agissait<br />

toujours de ramener Washington à son<br />

projet initial. On notera au passage,<br />

que ce n’est pas seulement la Turquie,<br />

mais aussi la France, qui ont armé<br />

les jihadistes ayant attaqué les villes chrétiennes<br />

de Maloula et de Kessab, violé<br />

leurs femmes, tué leurs hommes et profané<br />

leurs églises.<br />

La corruption des dirigeants français<br />

par la Turquie<br />

Alors que la presse évoque fréquemment<br />

la corruption de la classe dirigeante<br />

française par le Qatar, elle ne dit<br />

mot sur l’investissement colossal de la<br />

Turquie dans des politiciens français. La<br />

preuve de cette corruption : le silence<br />

des dirigeants français sur l’évolution intérieure<br />

de la Turquie (record du monde<br />

de l’emprisonnement de journalistes,<br />

d’avocats et d’officiers supérieurs), sur<br />

son soutien au terrorisme international (la<br />

Justice turque a établi qu’Erdogan a rencontré<br />

12 fois le banquier d’Al-Qaïda ; la<br />

Turquie abrite quatre camps d’Al-Qaïda et<br />

a organisé le transit de dizaines de milliers<br />

de jihadistes), sur le pillage de la Syrie (des<br />

milliers d’usines ont été démontées dans<br />

le district d’Alep et transférées en Turquie)<br />

et sur ses massacres (Maloula, Kessab, et<br />

bientôt peut-être Kobané).<br />

Le patronat turc —fidèle allié d’Erdogan<br />

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—a créé, en 2009, l’Institut du Bosphore<br />

chargé de promouvoir les liens entre les<br />

deux pays [6]. Son comité scientifique,<br />

co-présidé par Anne Lauvergeon [7],<br />

comprend la crème des politiciens français<br />

de l’UMP (Jean-François Coppé [8] et<br />

Alain Juppé [9]), du Parti socialiste (Élisabeth<br />

Guigou [10] et Pierre Moscovici [11]<br />

), beaucoup de très proches du président<br />

Hollande (Jean-Pierre Jouyet [12] et Henri<br />

de Castries [13]), et même d’anciens communistes,<br />

pour ne citer que quelques exemples.<br />

Il n’est certainement pas dans l’esprit de<br />

ces personnalités, dont certaines sont honorables,<br />

d’approuver les massacres commis<br />

par Ankara. C’est pourtant ce qu’elles<br />

font. En s’alliant à la Turquie, la France<br />

est devenue complice active de ses massacres.<br />

Notes<br />

[1] “Remarks by Joe Biden at the<br />

John F. Kennedy Forum”, by Joseph R.<br />

Biden Jr., Voltaire Network, 2 October<br />

<strong>2014</strong>.<br />

[2] “Remarks by U.S. Treasury Under<br />

Secretary David S. Cohen on Attacking<br />

ISIL’s Financial Foundation”, David S. Cohen,<br />

Carnegie Endowment for Internationale<br />

Peace, 23 octobre <strong>2014</strong>.<br />

[3] Statistics of Democide : Genocide<br />

and Mass Murder Since 1900, R.J.<br />

Rummel, Transaction, 1998, p. 223-235.<br />

[4] Les Jeunes-Turcs étaient un<br />

parti politique nationaliste révolutionnaire<br />

et réformateur ottoman, officiellement<br />

connu sous le nom de Comité Union et<br />

Progrès (CUP). Il s’allia aux minorités et<br />

renversa le sultan Abdülhamid II. Arrivé<br />

au pouvoir, il mit en œuvre une politique<br />

de turquification qui le conduisit à planifier<br />

le génocide des minorités, principalement<br />

des Arméniens.<br />

[5] Cité in « If Democracy Fails, Try<br />

Civil War », Al Kamen, The Washington<br />

Post, 25 septembre 2005.<br />

[6] Voir le site internet de l’Institut<br />

du Bosphore.<br />

[7] Ancienne collaboratrice de<br />

François Mitterrand, elle devint directrice<br />

d’Areva (2001-11). Elle est actuellement<br />

présidente de la Commission sur<br />

l’innovation.<br />

[8] Député, ancien ministre et ancien<br />

président de l’UMP.<br />

[9] Maire de Bordeaux, ancien<br />

Premier ministre et ancien président de<br />

l’UMP, il devint ministre des Affaires<br />

étrangères au début des guerres contre la<br />

Libye et la Syrie.<br />

[10] Ancienne collaboratrice de<br />

François Mitterrand et ancienne ministre,<br />

actuelle présidente de la Commission des<br />

Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.<br />

[11] Député et ancien ministre, il<br />

a été désigné pour devenir commissaire<br />

européen.<br />

[12] Haut-fonctionnaire, ami de<br />

longue date de François Hollande, il est<br />

aujourd’hui secrétaire général de l’Élysée.<br />

[13] Ami de longue date de François<br />

Hollande, il est aujourd’hui directeur<br />

général des assurances AXA.<br />

Réseau Voltaire 27 octobre <strong>2014</strong><br />

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"Par les temps qui courent, il est plus dangereux d'être étudiant que<br />

criminel. Ils les ont enlevés vivants, c'est vivants que nous les voulons "<br />

Normaliens d'Ayotzinapa<br />

morts et plus de 200 arrestations, dont 26<br />

viols. Le gouverneur responsable de ce<br />

pataquès était Enrique Peña Nieto, l’actuel<br />

président.<br />

Ces « messages » se répètent à intervalles<br />

réguliers dans la politique mexicaine.<br />

Le père Alejandro Solalinde, qui a<br />

participé au Forum des Droits humains,<br />

coordonne la Pastoral de Movilidad Humana<br />

Pacífico Sur - Pastorale des migrants<br />

du Pacifique Sud - de l’Épiscopat mexicain<br />

et dirige un foyer pour les migrants<br />

en route vers les USA qui passent par le<br />

Mexique, assure avoir été informé que les<br />

étudiants ont été brûlés vifs. Après avoir<br />

été mitraillés, les blessés ont été brûlés,<br />

comme l’ont raconté les policiers qui ont<br />

participé aux événements et « ont craché<br />

le morceau par remords de conscience »<br />

(Proceso, 19 octobre 201.<br />

Si la manière d’assassiner est un<br />

message mafieux clair, il faut en dévoiler<br />

les objectifs, vers qui ils pointent et pourquoi.<br />

La réponse vient de l’évêque Vera.<br />

Il souligne l’intime relation entre les cartels<br />

et les structures politiques, judiciaires<br />

et financière de l’État, au point qu’il est<br />

impossible de savoir où commence l’un et<br />

finit l’autre. Constater cette réalité l’amène<br />

à assurer que les dirigeants de son pays «<br />

sont le crime organisé » et que, par conséquent,<br />

« nous ne sommes pas dans une<br />

démocratie » (Proceso, 12 octobre <strong>2014</strong>).<br />

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"Où sont-ils ?"<br />

Mais l’évêque dirige sa réflexion<br />

vers un point névralgique qui permet de<br />

démêler le nœud. « Le crime organisé a<br />

aidé au contrôle de la société et c’est pourquoi,<br />

c’est un associé de la classe politique.<br />

Ils ont obtenu que le peuple ne s’organise<br />

pas, ne progresse pas ». C’est ce que le<br />

sous-commandant Marcos a signalé à peu<br />

près dans les mêmes termes.<br />

En dernière analyse, il ne s’agit pas<br />

d’une convergence fortuite, mais d’une<br />

stratégie. L’un de ceux qui l'ont construite<br />

sur le terrain, est le général colombien<br />

Oscar Naranjo, qui a été l’un « des architectes<br />

les plus remarquables de la narcodémocratie<br />

colombienne actuelle » sous<br />

le gouvernement d’Álvaro Uribe, comme<br />

le dénonçait Carlos Fazio (La Jornada, 30<br />

juin 2012). Naranjo, un protégé de la DEA<br />

(Drug Enforcement Administration) et «<br />

produit d’exportation » des USA pour la<br />

région, est devenu le conseiller du gouvernement<br />

Peña Nieto.<br />

Fazio reprend une information du<br />

Washington Post qui assure que « sept<br />

mille policiers et militaires mexicains ont<br />

été entraînés par des conseillers colombiens<br />

». Il ne faut pas avoir beaucoup<br />

d’imagination pour découvrir où on a<br />

commencé à fabriquer l’État failli mexicain.<br />

Mais il y a plus. « Le gouvernement<br />

des USA a aidé plusieurs cartels à travers<br />

l’Opération Fast and Furious (en espagnol<br />

Rápido y Furioso)», durant laquelle deux<br />

mille armes sont tombées "involontairement"<br />

aux mains des narcos, rappelle le<br />

site antiwar.com (voir Fast and Furious<br />

- Blowback from Mexico). Il est possible,<br />

comme le pensent des sites consacrés à<br />

l’analyse stratégique comme le site européen<br />

dedefensa.org, que le chaos mexicain<br />

soit favorisé par la paralysie croissante<br />

de Washington et la cacophonie émise par<br />

ses divers services, en concurrence entre<br />

eux [lire ici]. Mais en tout cas, tout indique<br />

qu’il y a là quelque chose de délibéré. Que<br />

cela puisse revenir en boomerang à travers<br />

la frontière poreuse et étendue entre<br />

Mexique et USA, ne devrait pas non plus<br />

faire de doute.<br />

Ndlr. * Raúl Zibechi: journaliste<br />

uruguayen, commentateur et écrivain,<br />

professeur et chercheur à la Multiversidad<br />

Franciscana d’Amérique Latine, et conseiller<br />

de plusieurs organismes. Il est responsable<br />

de la section internationale de<br />

l'hebdomadaire Brecha, édité à Montevideo.<br />

Alainet.org 23/10/<strong>2014</strong><br />

Traduit par Fausto Giudice<br />

Tlaxcala 24/10/<strong>2014</strong><br />

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14<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


Suite de la page (8)<br />

Un travailleur de la santé en train d’asperger sur un homme des produits<br />

chimiques désinfectants comme il est soupçonné de la mort due au virus<br />

Ebola au Libéria.<br />

La contamination de la rivière Meye, affluent du fleuve Artibonite<br />

Assiste-t-on à un procédé similaire<br />

avec l'Ebola ? Nul ne peut le dire<br />

pour le moment. Mais la communication<br />

de l'Oms apparaît de plus<br />

en plus alarmiste alors que nombre<br />

de ses derniers rapports ne vont<br />

pas dans le même sens. Si l'on ne<br />

peut nier la gravité de l'épidémie<br />

actuelle, l'Oms semble reporter une<br />

augmentation du nombre de cas relayés<br />

par les médias de masse occidentaux<br />

; alors que les derniers<br />

rapports de l'OMS montrent un net<br />

infléchissement de l'épidémie dans<br />

certaines régions sans qu'il faille<br />

crier victoires pour autant.<br />

Dans son rapport du 1er octobre<br />

(Ebola Response Roadmap<br />

Situation Report), l'Oms notait une<br />

baisse du nombre de nouveaux cas<br />

depuis deux semaines en Afrique de<br />

l'Ouest. Dans son rapport du 3 octobre<br />

(WHO: Ebola response roadmap<br />

update, October 3, <strong>2014</strong>) reconnaissait<br />

également avoir surévalué<br />

le nombre de cas alors que la prévalence<br />

des cas d'Ebola diminue.<br />

Ainsi, au Libéria, il y a environ 931<br />

cas avérés tandis que l'Oms en rapporte<br />

plus de 3834. Le Libéria étant<br />

précisément l'endroit où les 4000<br />

militaires Us sont en train d'être déployés<br />

(les Etats Unis ayant récemment<br />

révisé leur nombre à la hausse<br />

de 3000 le gouvernement Obama<br />

est passé à 4000 soldats) sans que<br />

les éléments sur le terrain puissent<br />

justifier un tel déploiement d'après<br />

les chiffres non diffusés de l'Oms<br />

dans les médias.<br />

Lorsque l'Oms communique<br />

sur un nombre de cas de plus de<br />

4000 morts liés à l'Ebola en Afrique<br />

de l'Ouest, elle communique<br />

un chiffre qui n'a pas été confirmé,<br />

mais qui comprend les cas confirmés<br />

avec les cas probables et les<br />

cas suspectés. Ainsi si l'on consulte<br />

leur rapport du 3 octobre (avant que<br />

l'Oms annonce le chiffre de plus de<br />

4000 décès) : il y aurait 3431 décès<br />

liés à l'Ebola mais sur ces 3431<br />

seulement 2071 ont été confirmés.<br />

Dans son dernier rapport du<br />

10 octobre, l'Oms estime le nombre<br />

de décès à 4024 selon les mêmes<br />

calculs alors que le nombre de décès<br />

confirmé lié à l'Ebola est de 2423.<br />

Vous aurez constaté que le<br />

nombre de décès entre le rapport<br />

du 8 octobre et celui du 10 octobre<br />

bondit de 3431 à 4024 soit 593 de<br />

plus imputables à l'Ebola alors que<br />

le nombre de décès confirmés liés à<br />

l'Ebola sur la même période bondit<br />

de seulement de 352 (on passe de<br />

2071 décès confirmés à 2423). Cela<br />

veut dire que l'Oms rapporte 243<br />

décès supplémentaires imputables<br />

à l'Ebola sans aucune preuve biologique.<br />

D'autre part l'Oms décrit<br />

un nombre de décès supplémentaire<br />

au nombre de cas car ceux-ci auraient<br />

été rapportés récemment et<br />

attribués à l'Ebola notamment en<br />

Sierra Leone. Une comptabilité pour<br />

le moins erratique qui tend à surévaluer<br />

la crise sanitaire dans ces<br />

pays même si on ne peut méconnaître<br />

l'augmentation de l'incidence de<br />

la maladie, selon l'Oms.<br />

Dans son rapport du 8 octobre,<br />

l'Oms, tout en tenant un ton<br />

particulièrement alarmiste, annonce<br />

que le nombre de cas a diminué<br />

au Libéria dans la région de Lofa,<br />

et en Sierra Leone dans les régions<br />

de Kailahun et de Kenema (l'un des<br />

épicentres où se situait un laboratoire<br />

biologique Us luttant contre<br />

le bioterrorisme qui a dû fermer en<br />

aout devant les protestations des<br />

populations et du gouvernement de<br />

Sierra Leone). Ces deux pays sont<br />

les endroits pourtant où les forces<br />

militaires Us et britanniques vont<br />

débarquer en force. Tandis que<br />

des forces militaro-humanitaires<br />

franco-allemande vont débarquer<br />

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Suite de la page (12)<br />

Google Ideas, une structure méconnue<br />

dont l’agenda est exclusivement<br />

politique. Il s’agit de voir "comment la<br />

technologie peut permettre aux gens<br />

de faire face à des menaces en étant<br />

confrontés au conflit, à l’instabilité<br />

et la répression". L’organisation est<br />

dirigée par Jared Cohen, un ancien<br />

conseiller diplomatique de Condoleeza<br />

Rice et d’Hillary Clinton au ministère<br />

des affaires étrangères du gouvernement<br />

américain.<br />

Selon sa fiche Wikipedia, Jared<br />

Cohen est un jeune spécialiste (33<br />

ans) de l’anti-terrorisme, de la "contreradicalisation",<br />

du Moyen-Orient et de<br />

l’Asie du Sud, des libertés sur Internet,<br />

et de "l’encouragement à l’opposition<br />

dans les pays répressifs". Il fut considéré<br />

l’an dernier par TIME comme<br />

l’une des 100 personnalités les plus<br />

influentes, tandis que le New Yorker<br />

lui avait consacré dès 2007 un portrait<br />

élogieux, qui rappelle qu’il s’était<br />

rendu en Iran pour aider l’opposition<br />

dès ses jeunes années d’étudiant.<br />

L’activité de Cohen au sein de Google<br />

Ideas lui a valu jusqu’aux inimitiés<br />

de Stratfor, l’officine privée très influente<br />

et proche du pouvoir dont<br />

les e-mails avaient fuité en 2011 sur<br />

Wikileaks, valant au pirate-informateur<br />

pas moins de 10 ans de prison.<br />

Ils voyaient l’activité diplomatique de<br />

Google comme une forme de concurrence.<br />

Dans un courriel interne cité<br />

par Julian Assange, daté du 27 février<br />

2012, le responsable aux renseignements<br />

de Stratfor avait parlé en ces<br />

termes d’un projet confidentiel de<br />

Jared Cohen de se rendre dans les semaines<br />

suivantes à la frontière entre<br />

l’Iran et l’Azerbaïdjan :<br />

Google a le soutien et la protection<br />

aérienne de la Maison Blanche et<br />

du Département d’Etat. En réalité, ils<br />

font des choses que la CIA ne peut pas<br />

faire. Mais je suis d’accord avec toi. Il<br />

va se faire kidnapper ou se faire tuer.<br />

C’est ce qui pourrait arriver de mieux<br />

pour exposer le rôle secret qu’a Google<br />

pour faire mousser les soulèvements,<br />

pour être franc. Le gouvernement US<br />

pourra prétendre qu’il ne savait rien,<br />

et c’est Google qui tiendra le sac de<br />

merde.<br />

Dans son livre, Julian Assange<br />

en Guinée. A chacun sa sphère<br />

d'influence. Quelque 4500 militaires<br />

et civils allemands issus de l'armée<br />

allemande sont prêts à intervenir.<br />

Inutile de dire que dans ce<br />

contexte les rumeurs les plus folles<br />

circulent dans ces pays. Ainsi un<br />

article du Liberian Observer met<br />

en cause des faux diagnostics<br />

d'Ebola par les hôpitaux locaux dû<br />

à un leurre utilisé par des manipulateurs.<br />

Selon ce journal qui n'en<br />

est pas à des approximations près,<br />

des personnes mal intentionnées<br />

infesteraient les puits d'eau ou les<br />

bouteilles d'eau à base de formaldéhyde<br />

qui à haute dose dans l'eau<br />

pourrait provoquer des symptômes<br />

similaires à l'Ebola. La méfiance<br />

s'installe au point que le ministre<br />

de l'information du Sierra Leone<br />

ait déploré le traitement sélectif de<br />

l'information par les médias occidentaux.<br />

Ce n'est pas le déploiement<br />

massif de soldats des forces<br />

atlantistes qui va rétablir la confiance<br />

à moins qu'il s'agisse de cadrer<br />

ses populations pour administrer les<br />

traitements médicaux jugés nécessaire<br />

par l'Otan médical en conjonction<br />

avec l'Oms ?<br />

D'ailleurs, l'Union européenne<br />

(Ue) ne s'en cache pas puisque<br />

les institutions de l'Ue ont prévu<br />

de déployer des troupes militaires<br />

pour restaurer la sécurité dans les<br />

zones épidémiques. Une stratégie<br />

du soin ouvertement colonialiste et<br />

impérialiste. Il est vrai que l'Union<br />

africaine ne compte pour rien dans<br />

les stratégies de l'Ue, de l'Otan, de<br />

l'Oms et des Usa en Afrique qu'il<br />

s'agisse du terrorisme en Afrique<br />

ou des problèmes sanitaires. C'est<br />

le Nord qui décide pour le Sud dans<br />

ses anciennes colonies de ce qu'il<br />

y a de mieux pour ces populations<br />

en s'appuyant sur des kleptocrates<br />

mis au pouvoir par les pays occidentaux.<br />

La présidente libérienne,<br />

pour ne pas gêner le déploiement<br />

des troupes Us, a demandé à ses<br />

propres troupes de rentrer dans<br />

les casernes tout en réclamant les<br />

pleins pouvoirs, tandis que le Qg<br />

des forces militaires Us s'est installé<br />

au ministère de la défense libérienne.<br />

Ebola et coups d'Etat militaire<br />

occidental en Afrique de l'Ouest ?<br />

Nous reviendrons ultérieurement<br />

sur le parcours d'Ellen Johnson<br />

Sirleaf [la présidente] qui a toujours<br />

soutenu les intérêts étatsuniens<br />

au Libéria, même durant la guerre<br />

menée par la France et les Etats<br />

Unis via le Burkina Faso et l'agent<br />

de la Cia, Charles Taylor, contre le<br />

dictateur Samuel Doe issu du peuple<br />

autochtone libérien qui luttait contre<br />

la pénétration Us au Libéria.<br />

Une guerre civile menée dans les<br />

coulisses par la France et les Etats-<br />

Unis via leur pion Compaoré et Taylor,<br />

qui a fait plus de 150 000 morts.<br />

A noter que Charles Taylor n'a pas<br />

été condamné pour ses crimes au<br />

Libéria, soutenu qu'il était par les<br />

Usa et indirectement par la France,<br />

mais pour son soutien à la terrible<br />

rébellion du Ruf en Sierra Leone.<br />

La présidente Ellen Johnson<br />

Sirleaf adulée par l'administration<br />

Obama a joué un rôle de soutien<br />

envers le criminel contre l'humanité<br />

Charles Taylor à un point tel que la<br />

Commission Vérité et Réconciliation<br />

libérienne avait demandé à ce<br />

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décrit par ailleurs toute une galaxie<br />

de fondations et associations qui<br />

sont directement ou indirectement<br />

liées à Google Ideas et à la diplomatie<br />

américaine, fondées ou rejointes<br />

par Jared Cohen. Parmi elles figurent<br />

Movements.org, créé par Cohen, qui<br />

a fusionné avec Advancing Human<br />

Rights. Or ce choix n’est pas neutre.<br />

AHR a été fondé par Robert Bernstein,<br />

qui a démissionné en 2010 de<br />

la prestigieuse association Human<br />

Rights Watch qu’il avait pourtant fondée.<br />

Il reprochait à HRW d’avoir été<br />

trop critique contre les violations des<br />

droits de l’homme par Israël. Par opposition,<br />

Advancing Human Rights<br />

ne s’intéresse donc qu’aux "sociétés<br />

fermées", fermant les yeux sur des<br />

régimes critiquables aux apparences<br />

plus démocratiques.<br />

Un pouvoir d’influence sans<br />

précédent ?<br />

De là à dire que Google Ideas protège<br />

aussi les intérêts israéliens en aidant<br />

à déstabiliser les puissances arabes<br />

voisines, il n’y a qu’un pas que Julian<br />

Assange prend garde de ne pas<br />

franchir. Il met toutefois en garde contre<br />

le pouvoir d’influence politique de<br />

Google, qui joue aussi bien sur des<br />

faits de société que sur des enjeux<br />

beaucoup plus stratégiques. "Google<br />

est perçu comme une entreprise essentiellement<br />

philanthropique", écrit<br />

Assange. Mais, fait-il remarquer, si<br />

une entreprise militaire privée comme<br />

Academi (anciennement Blackwater)<br />

"avait un programme tel que Google<br />

Ideas, ça lui vaudrait un examen critique<br />

intense" auquel Google échappe,<br />

grâce à son image de bienfaiteur de<br />

l’Internet. "Les aspirations géopolitiques<br />

de Google sont fermement<br />

mêlées dans celles de l’agenda des affaires<br />

étrangères de la plus grande superpuissance<br />

mondiale. A mesure que<br />

le monopole de Google sur la recherche<br />

et les services Internet s’accroît<br />

(...), son influence sur les choix et<br />

les comportements sur la totalité des<br />

être humains se traduit en un véritable<br />

pouvoir d’influer sur le cours de<br />

l’histoire".<br />

Numerama 24 <strong>Octobre</strong> <strong>2014</strong><br />

LGS 26 octobre <strong>2014</strong><br />

qu'elle soit écartée de la vie politique<br />

pendant 30 ans. On comprend<br />

mieux pourquoi à présent. On comprend<br />

aussi mieux pourquoi Ellen<br />

Johnson Sirleaf a reçu le prix atlantiste<br />

de la paix (aka prix Nobel)<br />

avant les élections qui devaient la<br />

porter au pouvoir.<br />

Chez les Occidentaux, "la<br />

guerre c'est la paix" et "l'intervention<br />

militaire ; c'est le soin". D'Haïti au<br />

Libéria même combat ?<br />

Pambazuka News 20 octobre <strong>2014</strong><br />

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Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 15


Suite de la page (11)<br />

qui sont des leaders dans la création et la<br />

production de systèmes de haute précision<br />

auront un net avantage militaire. La<br />

parité stratégique sera perturbée, ce qui<br />

est susceptible d’entraîner de la déstabilisation.<br />

Le recours à une soi-disant<br />

première frappe préventive globale peut<br />

devenir tentant. En bref, les risques ne<br />

diminuent pas, mais s’intensifient. La<br />

prochaine menace évidente est l’escalade<br />

plus avant de conflits ethniques, religieux<br />

et sociaux. De tels conflits sont<br />

dangereux non seulement en tant que<br />

tels, mais aussi parce qu’ils créent des<br />

zones d’anarchie, d’absence totale de<br />

lois et de chaos autour d’eux, des lieux<br />

qui sont commodes pour les terroristes et<br />

les criminels, et où la piraterie, le trafic<br />

d’êtres humains et le trafic de drogue<br />

sont florissants.<br />

D’ailleurs, nos collègues ont alors<br />

essayé de contrôler plus ou moins ces<br />

processus, d’exploiter les conflits régionaux<br />

et de concevoir des « révolutions<br />

colorées » en fonction de leurs intérêts ;<br />

mais le génie s’est échappé de la lampe.<br />

Il semble que les pères de la théorie du<br />

chaos contrôlé eux-mêmes ne sachent<br />

plus quoi en faire ; il y a confusion dans<br />

leurs rangs.<br />

Nous suivons de près les discussions<br />

à la fois au sein de l’élite dirigeante<br />

et de la communauté des experts. Il suffit<br />

de regarder les gros titres de la presse occidentale<br />

de l’année dernière. Les mêmes<br />

personnes sont appelées des combattants<br />

pour la démocratie, puis des islamistes ;<br />

d’abord, ils parlent de révolutions, puis<br />

ils parlent d’émeutes et de soulèvements.<br />

Le résultat est évident : la propagation du<br />

chaos mondial.<br />

Chers collègues,<br />

Compte tenu de la situation mondiale,<br />

il est temps de commencer à se<br />

mettre d’accord sur des choses fondamentales.<br />

Ceci est d’une importance et<br />

d’une nécessité extrêmes ; cela vaudrait<br />

beaucoup mieux que de se retirer dans<br />

nos propres retranchements. Plus nous<br />

faisons face à des problèmes communs,<br />

plus nous nous trouvons dans le même<br />

bateau, pour ainsi dire. Et la manière sensée<br />

de trouver une issue réside dans la<br />

coopération entre les nations, les sociétés,<br />

dans le fait de trouver des réponses<br />

collectives aux défis croissants, et dans<br />

la gestion commune des risques. Certes,<br />

certains de nos partenaires, pour des raisons<br />

bien à eux, ne se remémorent cela<br />

que lorsque c’est dans leurs intérêts.<br />

L’expérience pratique montre que<br />

les réponses communes aux défis ne sont<br />

pas toujours une panacée, et il faut que<br />

nous comprenions cela. En outre, dans la<br />

plupart des cas, elles sont difficiles à atteindre<br />

: il n’est pas facile de surmonter<br />

les différences dans les intérêts nationaux<br />

et la subjectivité de différentes approches,<br />

en particulier lorsqu’il s’agit de<br />

pays ayant des traditions culturelles et<br />

historiques différentes. Mais néanmoins,<br />

nous avons des exemples où, ayant des<br />

objectifs communs et agissant sur la base<br />

des mêmes critères, nous avons obtenu<br />

collectivement un réel succès. Permettezmoi<br />

de vous rappeler la résolution du problème<br />

des armes chimiques en Syrie, et le<br />

dialogue de fond conséquent sur le programme<br />

nucléaire iranien, ainsi que notre<br />

travail sur les questions nord-coréennes,<br />

qui ont aussi connu des résultats positifs.<br />

Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser<br />

cette expérience à l’avenir pour relever<br />

les défis locaux et mondiaux ?<br />

Quelle pourrait être la base juridique,<br />

politique, et économique pour<br />

un nouvel ordre mondial qui permettrait<br />

la stabilité et la sécurité, tout en encourageant<br />

une saine concurrence, et<br />

en ne permettant pas la formation de<br />

nouveaux monopoles qui entravent le<br />

développement ? Il est peu probable que<br />

quiconque puisse proposer dès à présent<br />

des solutions absolument exhaustives et<br />

prêtes à l’emploi. Nous aurons besoin de<br />

beaucoup de travail et de la participation<br />

d’un large éventail de gouvernements,<br />

d’entreprises mondiales, de la société civile,<br />

et de plates-formes d’experts telles<br />

que celle-ci.<br />

Cependant, il est évident que les<br />

succès et les résultats réels ne sont possibles<br />

que si les participants clés des affaires<br />

internationales peuvent se mettre<br />

d’accord sur l’harmonisation des intérêts<br />

de base, sur le fait de s’imposer des limites<br />

raisonnables, et de donner l’exemple<br />

d’un leadership positif et responsable.<br />

Nous devons identifier clairement où se<br />

terminent les actions unilatérales et nous<br />

avons besoin de mettre en œuvre des<br />

mécanismes multilatéraux. Et dans le<br />

cadre de l’amélioration de l’efficacité du<br />

droit international, nous devons résoudre<br />

le dilemme entre les actions de la communauté<br />

internationale visant à assurer<br />

la sécurité et les droits de l’homme, et le<br />

principe de la souveraineté nationale et<br />

de la non-ingérence dans les affaires intérieures<br />

d’un État, quel qu’il soit.<br />

Ces collisions mêmes conduisent<br />

de plus en plus à une interférence extérieure<br />

arbitraire dans des processus<br />

internes complexes, et encore et encore,<br />

ils provoquent des conflits dangereux entre<br />

les principaux acteurs mondiaux. La<br />

question de la préservation de la souveraineté<br />

devient presque primordiale dans<br />

le maintien et le renforcement de la stabilité<br />

mondiale.<br />

De toute évidence, discuter des<br />

critères de l’utilisation de la force extérieure<br />

est extrêmement difficile. Il est pratiquement<br />

impossible de la séparer des<br />

intérêts des nations particulières. Cependant,<br />

il est beaucoup plus dangereux de<br />

rester dans une situation où il n’y a pas<br />

d’accords qui soient clairs pour tout le<br />

monde, et où des conditions claires pour<br />

l’ingérence nécessaire et légale ne sont<br />

pas fixées.<br />

J’ajouterais que les relations internationales<br />

doivent être basées sur le droit<br />

international, qui lui-même doit reposer<br />

sur des principes moraux tels que la justice,<br />

l’égalité et la vérité. Peut-être le plus<br />

important est-il le respect de ses partenaires<br />

et de leurs intérêts. C’est une formule<br />

évidente, mais le fait de la respecter,<br />

tout simplement, pourrait changer radicalement<br />

la situation mondiale. Je suis<br />

certain qu’avec une volonté réelle, nous<br />

pouvons restaurer l’efficacité du système<br />

international et des institutions régionales.<br />

Nous n’avons même pas besoin de<br />

reconstruire quelque chose de nouveau,<br />

à partir de zéro ; ce n’est pas une « terre<br />

vierge », d’autant plus que les institutions<br />

créées après la Seconde Guerre mondiale<br />

sont relativement universelles et peuvent<br />

être dotées d’un contenu moderne et adéquat<br />

pour gérer la situation actuelle. Cela<br />

est vrai quant à l’amélioration du travail<br />

de l’ONU, dont le rôle central est irremplaçable,<br />

ainsi que celui de l’OSCE, qui,<br />

durant 40 ans, a démontré qu’elle était<br />

un mécanisme nécessaire pour assurer la<br />

sécurité et la coopération dans la région<br />

euro-atlantique. Je dois dire que même<br />

aujourd’hui, en essayant de résoudre la<br />

crise dans le sud-est de l’Ukraine, l’OSCE<br />

joue un rôle très positif.<br />

À la lumière des changements<br />

fondamentaux dans l’environnement<br />

international, l’augmentation des désordres<br />

incontrôlables et des diverses menaces,<br />

nous avons besoin d’un nouveau<br />

consensus mondial des forces responsables.<br />

Il ne s’agit pas de conclure certaines<br />

transactions locales ou un partage<br />

des zones d’influence dans l’esprit de la<br />

diplomatie classique, ni d’assurer la domination<br />

globale et complète de quiconque.<br />

Je pense que nous avons besoin d’une<br />

nouvelle version de l’interdépendance.<br />

Nous ne devrions pas avoir peur de cela.<br />

Au contraire, c’est un bon instrument<br />

pour harmoniser les positions.<br />

Ceci est particulièrement pertinent<br />

étant donné le renforcement et la croissance<br />

de certaines régions de la planète,<br />

processus qui nécessite objectivement<br />

l’institutionnalisation de ces nouveaux<br />

pôles, par la création de puissantes organisations<br />

régionales et l’élaboration de<br />

règles pour leur interaction. La coopération<br />

entre ces centres contribuerait sérieusement<br />

à la stabilité de la sécurité, de<br />

la politique et de l’économie mondiales.<br />

Mais afin d’établir un tel dialogue, nous<br />

devons partir du postulat selon lequel<br />

tous les centres régionaux et projets<br />

d’intégration qui se forment autour d’eux<br />

doivent avoir les mêmes droits au développement,<br />

afin qu’ils puissent se compléter<br />

mutuellement et que personne ne<br />

puisse artificiellement les forcer à entrer<br />

en conflit ou en opposition. De telles actions<br />

destructrices briseraient les liens entre<br />

les Etats, et les Etats eux-mêmes seraient<br />

soumis à des difficultés extrêmes,<br />

voire même à une destruction totale.<br />

Je voudrais vous rappeler les<br />

événements de l’année dernière. Nous<br />

avions prévenu nos partenaires américains<br />

et européens que les décisions hâtives<br />

prises en coulisses, par exemple,<br />

sur l’association de l’Ukraine avec l’UE,<br />

étaient emplies de risques graves pour<br />

l’économie. Nous n’avons pas même<br />

évoqué les problèmes politiques ; nous<br />

n’avons parlé que de l’économie, en disant<br />

que de telles mesures, mises en place<br />

sans arrangements préalables, nuiraient<br />

aux intérêts de nombreux autres pays,<br />

dont la Russie – en tant que principal<br />

partenaire commercial de l’Ukraine –, et<br />

qu’un large débat sur ces questions était<br />

nécessaire. D’ailleurs, à cet égard, je vous<br />

rappelle que par exemple, les négociations<br />

sur l’adhésion de la Russie à l’OMC<br />

ont duré 19 ans. Ce fut un travail très<br />

difficile, et un certain consensus a finalement<br />

été atteint.<br />

Pourquoi est-ce que je soulève<br />

cette question ? Parce qu’en mettant<br />

en œuvre ce projet d’association avec<br />

l’Ukraine, nos partenaires seraient venus<br />

à nous avec leurs biens et services par<br />

la porte arrière, pour ainsi dire, et nous<br />

n’avons pas donné notre accord pour<br />

cela, personne ne nous a rien demandé à<br />

ce sujet. Nous avons eu des discussions<br />

sur tous les sujets liés à l’association de<br />

l’Ukraine avec l’UE, des discussions persistantes<br />

; mais je tiens à souligner que<br />

notre action a été menée d’une manière<br />

tout à fait civilisée, en indiquant des problèmes<br />

possibles, et en soulignant les<br />

raisonnements et arguments évidents.<br />

Mais personne ne voulait nous écouter et<br />

personne ne voulait discuter. Ils nous ont<br />

simplement dit : ce ne sont pas vos affaires,<br />

point, fin de la discussion. Au lieu<br />

du dialogue global, mais – je le souligne<br />

– civilisé que nous proposions, ils en sont<br />

venus à un renversement de gouvernement<br />

; ils ont plongé le pays dans le<br />

chaos, dans l’effondrement économique<br />

et social, dans une guerre civile avec des<br />

pertes considérables.<br />

Pourquoi ? Quand je demande à<br />

mes collègues pourquoi, ils n’ont plus de<br />

réponse ; personne ne dit rien. C’est tout.<br />

Tout le monde est désemparé, disant que<br />

ça c’est juste passé comme ça. Ces actions<br />

n’auraient pas dû être encouragées – cela<br />

ne pouvait pas fonctionner. Après tout (je<br />

me suis déjà exprimé à ce sujet), l’ancien<br />

président ukrainien Viktor Ianoukovitch<br />

avait tout signé, il était d’accord avec<br />

tout. Pourquoi ont-ils fait ça ? Dans quel<br />

but ? Est-ce là une manière civilisée de<br />

résoudre les problèmes ? Apparemment,<br />

ceux qui fomentent constamment de<br />

nouvelles « révolutions colorées » se considèrent<br />

comme de « brillants artistes » et<br />

ne peuvent tout simplement pas s’arrêter.<br />

Je suis certain que le travail des associations<br />

intégrées, la coopération des<br />

structures régionales, doivent être construits<br />

sur une base transparente et claire<br />

; le processus de formation de l’Union<br />

économique eurasienne est un bon exemple<br />

d’une telle transparence. Les États qui<br />

font partie de ce projet ont informé leurs<br />

partenaires de leurs plans à l’avance, en<br />

précisant les paramètres de notre association<br />

et les principes de son travail, qui<br />

correspondent pleinement aux règles de<br />

l’Organisation mondiale du commerce.<br />

J’ajouterais que nous aurions également<br />

accueilli favorablement l’initiation<br />

d’un dialogue concret entre l’Eurasie et<br />

l’Union européenne. D’ailleurs, ils nous<br />

ont presque catégoriquement refusé cela,<br />

et il est également difficile d’en comprendre<br />

les raisons. Qu’est-ce qu’il y a de si<br />

effrayant à cela ?<br />

Et bien sûr, avec un tel travail conjoint,<br />

on pourrait penser que nous devons<br />

nous engager dans un dialogue (j’ai<br />

évoqué cela à de nombreuses reprises<br />

et j’ai entendu l’accord de plusieurs de<br />

nos partenaires occidentaux, du moins<br />

en Europe) sur la nécessité de créer un<br />

espace commun pour la coopération<br />

économique et humanitaire, s’étendant<br />

depuis l’Atlantique jusqu’à l’océan Pacifique.<br />

Chers collègues,<br />

La Russie a fait son choix. Nos<br />

priorités sont d’améliorer encore nos institutions<br />

démocratiques et notre économie<br />

ouverte ; d’accélérer notre développement<br />

interne, en tenant compte de<br />

toutes les tendances modernes positives<br />

observées dans le monde, et en consolidant<br />

notre société sur la base des valeurs<br />

traditionnelles et du patriotisme. Nous<br />

avons un agenda pacifique et positif,<br />

tourné vers l’intégration. Nous travaillons<br />

activement avec nos collègues de<br />

l’Union économique eurasienne, de<br />

l’Organisation de coopération de Shanghai,<br />

du BRICS et avec d’autres partenaires.<br />

Ce programme vise à renforcer<br />

les liens entre les gouvernements, pas à<br />

les fragiliser. Nous ne prévoyons pas de<br />

façonner des blocs ou de participer à un<br />

échange de coups.<br />

Les allégations et déclarations<br />

selon lesquelles la Russie essaie d’établir<br />

une sorte d’empire, empiétant sur la souveraineté<br />

de ses voisins, n’ont aucun<br />

fondement. La Russie n’a pas besoin<br />

d’un quelconque rôle spécial ou exclusif<br />

dans le monde – je tiens à le souligner.<br />

Tout en respectant les intérêts des autres,<br />

nous voulons simplement que nos propres<br />

intérêts soient pris en compte et que<br />

notre position soit respectée.<br />

Nous sommes bien conscients du<br />

fait que le monde est entré dans une ère<br />

de changements et de transformations<br />

globales, dans laquelle nous avons tous<br />

besoin d’un degré particulier de prudence<br />

et de la capacité à éviter toutes mesures<br />

irréfléchies. Dans les années suivant<br />

la guerre froide, les acteurs politiques<br />

mondiaux ont en quelque sorte perdu<br />

ces qualités. Maintenant, nous devons<br />

nous les rappeler. Sinon, les espoirs d’un<br />

développement stable et pacifique seront<br />

une illusion dangereuse, tandis que la<br />

crise d’aujourd’hui servira simplement<br />

de prélude à l’effondrement de l’ordre<br />

mondial.<br />

Oui, bien sûr, j’ai déjà souligné<br />

que la construction d’un ordre mondial<br />

plus stable est une tâche difficile. Nous<br />

parlons d’une tâche longue et difficile.<br />

Nous avons réussi à élaborer des règles<br />

pour l’interaction après la Seconde Guerre<br />

mondiale, et nous avons pu parvenir à un<br />

accord à Helsinki dans les années 1970.<br />

Notre devoir commun est de résoudre ce<br />

défi fondamental à cette nouvelle étape<br />

du développement.<br />

Je vous remercie vivement pour<br />

votre attention.<br />

Ndlr. Le Club de Discussion<br />

Valdaï est un forum international annuel<br />

qui vise à rassembler des experts<br />

pour débattre de la Russie et de son rôle<br />

dans le monde. La mission du Club est de<br />

créer une plateforme internationale pour<br />

permettre aux élites russes de débattre<br />

du développement du pays et de son rôle<br />

dans le monde, avec des experts étrangers<br />

issus du monde académique, de la<br />

politique et des médias. Le club Valdaï<br />

défend la vision d'un monde multipolaire,<br />

par opposition à un monde unipolaire<br />

dominé par les États-Unis d'Amérique.<br />

Traduction : http://www.<br />

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16<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


A travers le monde<br />

Dilma Rousseff réélue présidente du Brésil !<br />

La fusillade d’Ottawa<br />

Par José FORT<br />

Pour les progressistes latino-américains<br />

et au delà, le résultat de l’élection présidentielle<br />

au Brésil est source de soulagement<br />

et de satisfaction.<br />

Avec 51,4% des suffrages (selon<br />

le chiffre annoncé à 1h, heure française),<br />

Dilma Rousseff est réélue présidente<br />

du Brésil, pays de plus de 200 millions<br />

d’habitants qui couvrent la moitié du territoire<br />

de l’Amérique du Sud. Il y a quinze<br />

jours, les sondages la donnaient perdante.<br />

Tous les médias liés à l’oligarchie<br />

ont été mobilisés contre celle qui symbolise<br />

– malgré les limites de son action et<br />

les dérives corruptives survenues jusque<br />

dans son gouvernement – une politique<br />

de progrès social, de souveraineté nationale,<br />

de coopération avec les nations de la<br />

région et plus généralement de projection<br />

sur l’avenir dans le cadre des Brics, la nouvelle<br />

structure internationale réunissant la<br />

Chine, la Russie, l’Inde, l’Afrique du Sud<br />

et le Brésil. Dilma Rousseff a dû subir durant<br />

la campagne électorale tous les coups<br />

bas, la bourgeoisie croyant son heure de<br />

revanche arrivée, les marchés financiers<br />

allant jusqu’à provoquer, à la veille du<br />

scrutin, la chute de la bourse en annonçant<br />

un possible marasme économique.<br />

Les populations extirpées de la pauvreté<br />

(quarante millions de Brésiliens au<br />

Par Cathy Ceïbe<br />

«Pepe» va passer la main. Les Uruguayens<br />

s’étaient pourtant habitués à la<br />

bonhomie de leur président au point de<br />

l’appeler par son diminutif. Figure tranquille<br />

et de bonté de 79 ans, José Mujica<br />

est entré dans la vie de ses concitoyens<br />

en 2009. Sans fracas. Lui qui fut l’un des<br />

visages de la guérilla des Tupamaros. Pour<br />

ses activités subversives, il sera emprisonné<br />

treize années durant et torturé, s’il<br />

fallait le préciser, avant d’être libéré en<br />

1985. «Pepe» a incarné pendant cinq ans<br />

le bon sens populaire. «Un monsieur Toutle-monde»,<br />

en somme. «Ce n’est pas une<br />

lutte des superhéros ou des phénomènes.<br />

C’est la cause d’un peuple, une cause collective,<br />

d’engagement. Aucun type ne<br />

peut offrir la prospérité à une société. (…)<br />

La prospérité, nous allons tous la gagner»,<br />

a-t-il déclaré le soir de sa victoire. Sa première<br />

mesure a été de réduire de 90% son<br />

salaire de président. «Cet argent me suffit,<br />

Dilma Rousseff est réélue<br />

présidente du Brésil, pays de plus<br />

de 200 millions d’habitants qui<br />

couvrent la moitié du territoire de<br />

l’Amérique du Sud. Il y a quinze<br />

jours, les sondages la donnaient<br />

perdante.<br />

Uruguay:<br />

« Pepe », Tabaré et les autres<br />

et doit me suffire parce qu’il y a des Uruguayens<br />

qui vivent avec moins. (…) Je ne<br />

suis pas pauvre. Les pauvres ce sont ceux<br />

qui croient que je le suis», a-t-il précisé un<br />

jour. Son geste n’est pas étranger à celui<br />

d’autres chefs d’État de gauche parvenus<br />

aux plus hautes fonctions en Amérique<br />

latine à l’aune des années 2000. Mais<br />

cours des dernières années), une partie de<br />

celles qui n’en sont pas encore sorties et<br />

à qui la présidente sortante a promis des<br />

mesures rapides et efficaces, une partie<br />

de la classe ouvrière, des travailleurs agricoles<br />

et des nouvelles classes moyennes<br />

ainsi qu’une frange importante des jeunes<br />

électeurs ont assuré la victoire de Dilma<br />

Rousseff. Ce sont eux d’abord qu’il ne<br />

faudra pas décevoir.<br />

Rien n’était inscrit d’avance car<br />

l’Amérique du Sud est confrontée actuellement<br />

à une vaste offensive ultralibérale<br />

inspirée et coordonnée depuis les officines<br />

de Washington. Les Boliviens ont<br />

déjà répliqué en réélisant triomphalement<br />

Evo Morales. Les Brésiliens ont pris le<br />

même chemin ; mais l’alerte fut chaude.<br />

Ils avaient tout à perdre d’un retour de la<br />

droite.<br />

A l’heure des bilans, le géant brésilien<br />

peut afficher une baisse considérable de<br />

la pauvreté et des avancées considérables<br />

en matière de santé et d’éducation. En<br />

surfant sur des mécontentements justifiés,<br />

souvent instrumentalisés, la bourgeoisie<br />

a cru pouvoir prendre sa revanche. Si ses<br />

plans ont été évincés dans les urnes, on<br />

ne peut pas exclure de possibles provocations,<br />

à l’instar des événements survenus<br />

ces dernières semaines à Caracas.<br />

Au lendemain de ce scrutin, il<br />

y a un grand perdant : les Etats-Unis<br />

d’Amérique. Les changements progressistes<br />

intervenus dans la plupart des pays<br />

latino-américains, la création de nouvelles<br />

structures régionales d’intégration politique<br />

et économique, la mise au pas des<br />

multinationales, la distribution équitable<br />

des richesses, la conquête des souverainetés<br />

sont autant de crimes de lèse-majesté<br />

vus du côté de Washington. Les veines<br />

de l’Amérique latine sont-elles toujours<br />

ouvertes ? Peu à peu, elles cicatrisent ;<br />

mais restent toujours sous la menace du<br />

prédateur.<br />

LGS 27 <strong>Octobre</strong> <strong>2014</strong><br />

José «Pepe» Mujica, (à gauche) le populaire président de gauche, passe le<br />

relais dimanche à Tabaré Vasquez (à droite) lors des élections générales<br />

il est suffisamment rare de ce côté-ci de<br />

l’Atlantique pour ne pas le relever.<br />

Un homme simple, proche des gens<br />

Peu à peu, José Mujica s’est imposé,<br />

s’attirant la sympathie des médias.<br />

Suite à la page (18)<br />

Par Keith Jones<br />

Le gouvernement conservateur du<br />

Canada a proclamé que le Canada et<br />

la démocratie canadienne sont la cible<br />

d'attaques terroristes. Ce n’est pas simplement<br />

une exagération ou du sensationnalisme:<br />

c’est un mensonge. Le gouvernement,<br />

aidé par les médias, déforme les<br />

faits pour justifier un tournant drastique à<br />

droite de la politique extérieure et intérieure<br />

du Canada.<br />

Le gouvernement a deux objectifs<br />

immédiats: délégitimer et étouffer<br />

l’opposition à la nouvelle guerre menée<br />

par les États-Unis au Moyen-Orient pour<br />

que le Canada puisse s'y impliquer davantage;<br />

et légiférer rapidement afin de<br />

donner de nouveaux pouvoirs à l’appareil<br />

de sécurité nationale. Les évènements de<br />

mercredi à Ottawa – le meurtre d’un soldat<br />

qui montait la garde au Monument<br />

commémoratif de guerre du Canada, suivi<br />

d’une fusillade dans le bâtiment principal<br />

du Parlement canadien – ont été commis<br />

par un individu désorienté, agissant seul.<br />

C’est le même type d’individu, un récent<br />

converti à l'islam radical, qui était impliqué<br />

dans le meurtre, deux jours plus tôt, d’un<br />

autre membre des Forces armées canadiennes,<br />

qui a été renversé par une voiture<br />

alors qu’il marchait dans le stationnement<br />

d’un centre d’achats à St-Jean-sur-Richelieu<br />

au Québec.<br />

Aucun des agresseurs n’appartenait<br />

à «un groupe terroriste du terroir», sans<br />

parler d’Al-Qaïda, de l’État islamique (EI)<br />

ou d’une quelconque organisation terroriste<br />

basée à l’étranger. La police a conclu<br />

que les agresseurs ne se connaissaient<br />

pas et que les deux meurtres constituaient<br />

des évènements complètement séparés,<br />

même si ce n’est pas inconcevable que<br />

le meurtre de St-Jean-sur-Richelieu ait pu<br />

encourager le tireur d’Ottawa.<br />

Malgré l’absence d’un complot terroriste,<br />

le premier ministre Stephen Harper<br />

et son gouvernement sont déterminés à<br />

présenter le Canada comme étant assiégé.<br />

Suite au délit de fuite de lundi dernier à<br />

St-Jean-sur-Richelieu, Harper et le bureau<br />

du premier ministre se sont empressés<br />

d'occuper le devant de la scène. Rompant<br />

avec les normes canadiennes, c'est<br />

Harper, et non la police, qui a annoncé<br />

publiquement qu’il y avait eu une possible<br />

attaque «terroriste». Ce sont ses conseillers<br />

qui ont continué d’être la principale source<br />

d’information pour l’enquête de la police<br />

et des agences de renseignement<br />

Dans un discours télédiffusé mercredi<br />

soir partout au pays – bien après<br />

qu'il soit devenu évident que la fusillade<br />

du matin à Ottawa avait été commise par<br />

un individu agissant seul – Harper a tenté<br />

d’adopter un ton churchillien, affirmant<br />

que le Canada vaincrait les terroristes qui<br />

ont attaqué et menacé ses «valeurs» et la<br />

démocratie. Il a fait une référence gratu-<br />

Le Canadien de 32 ans Michael<br />

Zehaf-Bibeau qui a tué mercredi<br />

un militaire à Ottawa cherchait<br />

à obtenir un passeport afin de se<br />

rendre en Syrie, a indiqué jeudi le<br />

commissaire de la Gendarmerie<br />

royale du Canada (GRC),<br />

Bob Paulson<br />

ite à la guerre au Moyen-Orient. Harper a<br />

juré que le gouvernement «redoublerait»<br />

d’efforts pour mieux collaborer avec les<br />

partenaires militaires et stratégiques du<br />

Canada et pour priver les terroristes de<br />

«refuge» partout dans le monde. Les tentatives<br />

de Harper de se présenter comme<br />

un défenseur de la démocratie seraient<br />

ridicules si les enjeux n’étaient pas aussi<br />

sérieux. Son gouvernement a aboli de facto<br />

le droit de grève des employés fédéraux<br />

et des travailleurs soumis aux règlements<br />

fédéraux et il a directement affirmé le droit<br />

de l’État d’espionner à volonté les communications<br />

électroniques des Canadiens. En<br />

décembre 2008, il a imposé ce qui revient<br />

à un coup constitutionnel. Il a eu le dernier<br />

mot devant la gouverneure générale,<br />

un poste non élu, afin d’utiliser les pouvoirs<br />

antidémocratiques de cette instance<br />

pour fermer le parlement et empêcher les<br />

députés de voter pour renverser ce gouvernement.<br />

Le scénario qui s’est<br />

déroulé à Ottawa la semaine dernière<br />

est devenu trop familier. Une fois après<br />

l'autre depuis le 11 septembre 2001, les<br />

gouvernements ont utilisé des actes terroristes<br />

et des campagnes de peur pour<br />

mettre de l’avant un programme politique<br />

réactionnaire et prédéterminé. Les attaques<br />

du 11 septembre sont devenues le<br />

prétexte de l’administration de George W.<br />

Bush pour lancer une guerre d’agression<br />

contre l’Afghanistan et l’Irak et attaquer<br />

les droits démocratiques des Américains.<br />

Le Canada a rapidement emboîté le pas:<br />

il a passé sa propre loi antiterroriste, s’est<br />

réarmé et a joué un rôle de premier plan<br />

dans l’invasion de l’Afghanistan.<br />

L’offensive pour faire un tournant<br />

aussi, sinon plus abrupt, est déjà en cours.<br />

Le gouvernement était censé<br />

dévoiler mercredi des amendements<br />

controversés à la Loi antiterroriste canadienne<br />

de 2001, qui donneraient de<br />

nouveaux pouvoirs aux agences de sécurité,<br />

y compris une plus grande intégration<br />

de leur surveillance des Canadiens<br />

avec la National Security Agency (NSA)<br />

des États-Unis et d’autres services de<br />

Suite à la page (18)<br />

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Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 17


Suite de la page (17)Uruguay...<br />

De droite comme de gauche. On<br />

le voit sur un cliché dans une salle<br />

d’attente d’un hôpital public, refusant<br />

tout passe-droit. Là encore, il est<br />

au volant d’une voiture modeste à<br />

l’image de sa maison, «sa chacra», où<br />

il réside avec son épouse, la sénatrice<br />

et elle aussi ancienne guérillera, Lucia<br />

Topolansky. Loin des fastes de la République.<br />

Pepe est un homme simple,<br />

proche des gens.<br />

Dimanche, lors du premier<br />

tour des élections générales, il sera<br />

candidat au Sénat «pour aider» son<br />

Mouvement pour la participation<br />

populaire, la Constitution lui interdisant<br />

de briguer un second mandat<br />

présidentiel. Il reviendra au socialiste<br />

Tabaré Vazquez de défendre les couleurs<br />

du Front ample (Frente amplio,<br />

Fa), cette large coalition de vingt et<br />

un partis, créée en 1971, et reliant<br />

le centre gauche à l’extrême gauche<br />

radicale. La chose n’est pas nouvelle<br />

pour l’ancien maire de Montevideo<br />

et cardiologue de profession. C’est<br />

lui qui a ouvert en 2005 les portes<br />

du pouvoir à la gauche. À l’époque,<br />

ce succès n’avait pas autant réveillé<br />

la curiosité qu’un «Pepe» en jean et<br />

en basket. Ce fut pourtant une victoire<br />

historique. Pour la première<br />

fois depuis 168 ans, les Uruguayens<br />

avaient refusé de sacrer l’une<br />

des formations libérales traditionnelles,<br />

le Parti national (Blanco) ou<br />

le Parti colorado. Ces partis de droite,<br />

qui ont scellé une alliance historique<br />

Suite de la page (17)La fusillada..<br />

renseignement étrangers. Mais,<br />

cherchant maintenant à exploiter le<br />

climat de peur et de nationalisme<br />

qu’il a alimenté grâce aux attaques<br />

de cette semaine, le gouvernement<br />

a signalé qu’il va remettre à plus<br />

tard l’introduction des amendements<br />

pour pouvoir les réécrire et donner<br />

aux agences de sécurité encore plus<br />

de pouvoirs. Les amendements révisés<br />

vont apparemment comporter<br />

des pouvoirs accrus pour arrêter de<br />

présumés terroristes – ce qui veut<br />

dire, détenir des gens sans accusation<br />

sur l’unique base qu’ils pourraient<br />

commettre des gestes illégaux<br />

dans le futur.<br />

Même si les conservateurs<br />

n’ont pas fait de nouvelles annonces<br />

sur le rôle du Canada dans<br />

la nouvelle guerre au Moyen-Orient,<br />

l’armée canadienne et les médias de<br />

la grande entreprise ont encouragé<br />

fortement le gouvernement à «parler<br />

franchement» aux Canadiens et<br />

à leur annoncer que la mission de<br />

combat du Canada durera plus longtemps<br />

que les six mois prévus. Ils<br />

ont aussi appelé le gouvernement à<br />

augmenter de façon significative les<br />

dépenses militaires, de pair avec son<br />

discours belliqueux contre la Russie,<br />

l’Iran et d’autres États.<br />

Rejeter l’affirmation fausse et<br />

politiquement motivée que le Canada<br />

est sous un siège terroriste ne revient<br />

pas à dire que le phénomène de<br />

terrorisme du «terroir» est complètement<br />

fabriqué. Mais, dans la mesure<br />

où, pour les Canadiens ou des gens<br />

aux États-Unis, en Europe et en<br />

Australie, des individus désorientés<br />

et influencés par la propagande<br />

djihadiste de l’EI, d’Al-Qaïda ou de<br />

leurs filiales posent un plus grand<br />

danger, la responsabilité repose sur<br />

les épaules des classes dirigeantes<br />

des puissances impérialistes – y<br />

compris le Canada.<br />

Les puissances impérialistes<br />

ont amené la destruction et la dévastation<br />

sociale partout au Moyen-<br />

Orient, en Afrique du Nord et en<br />

Asie centrale, des régions à majorité<br />

musulmane, avec leurs guerres,<br />

leurs frappes par drones, leur appui<br />

à des dictatures militaires et à des<br />

monarques, et les plans d’ «ajustement<br />

structurel» du FMI. Pour défendre<br />

leurs intérêts de prédateurs, elles<br />

ont renforcé, utilisé et manipulé pendant<br />

des décennies les éléments islamistes.<br />

Parfois, comme c’est le cas<br />

pour l’Irak et la Syrie aujourd’hui,<br />

ces éléments ont servi de prétexte<br />

pour lancer de nouvelles guerres<br />

d’alternance, avaient jusqu’alors<br />

vampirisé les institutions du pays, à<br />

l’exception de la sinistre période de<br />

la dictature (1973-1985), lorsque<br />

l’Uruguay avait activement participé<br />

au plan «Condor» d’extermination<br />

des démocrates et des opposants de<br />

la région.<br />

Tabaré Vazquez va creuser<br />

une politique différente après les années<br />

sombres des plans d’austérité.<br />

Lorsqu’il quitte le pouvoir en 2010, il<br />

laisse à son successeur «Pepe» Mujica<br />

un bilan plutôt flatteur. Le PIB est en<br />

hausse de 35,4%, tandis que les exportations<br />

ont cru de 100%. Le taux<br />

de chômage a été ramené à 7% contre<br />

13% en 2004. Les salaires ont été<br />

augmentés en moyenne de 30%. Ces<br />

quatre dernières années, l’ex-rebelle<br />

en armes a suivi le sillon de son prédécesseur.<br />

La pauvreté a continué de<br />

reculer, passant de 40% à 11%. Cette<br />

dernière décennie, le salaire minimum<br />

a été rehaussé de 250%. L’éducation<br />

est devenue une priorité, même s’il<br />

reste beaucoup à faire, au même titre<br />

que l’accès à la santé, relevant ainsi<br />

l’espérance de vie à 80ans pour les<br />

femmes et à 73ans pour les hommes.<br />

De manière générale, près de 44% de<br />

la population reçoit une aide sociale<br />

contre 15,4% en 2004. Mais on est<br />

loin des réformes structurelles radicales<br />

espérées et attendues au sein<br />

du FA.<br />

En une décennie, la gauche au<br />

dont l’objectif est de défendre les<br />

intérêts géostratégiques américains.<br />

Plus souvent, ils ont été utilisés<br />

comme des agents en sous-main<br />

pour le compte de l’impérialisme.<br />

Les Talibans et Al-Qaïda ont<br />

émergé suite à l’organisation et à<br />

l’armement par Washington des<br />

fondamentalistes islamistes pour<br />

combattre le gouvernement appuyé<br />

par les soviétiques en Afghanistan.<br />

L’État islamique (EI) est un produit<br />

de l’invasion américano-britannique<br />

de 2003 et de l’occupation de l’Irak.<br />

Cela a mené à plus d’un million<br />

de morts, à l’alimentation par les<br />

États-Unis des tensions sectaires en<br />

Irak dans le cadre de leur stratégie<br />

de diviser pour mieux régner, et à<br />

l’utilisation de forces islamistes sectaires<br />

comme armées en sous-main<br />

dans leurs guerres pour changer les<br />

régimes en Libye et en Syrie.<br />

Le vice-président américain,<br />

Joe Biden, a récemment laissé échapper<br />

que les alliés fidèles de Washington,<br />

la Turquie, l’Arabie Saoudite et<br />

les Émirats arabes unis, ont versé de<br />

l’argent et des armes à l’EI dans le<br />

cadre du conflit sectaire sunnite avec<br />

l’Iran.<br />

Le Canada, aussi bien sous les<br />

Libéraux que sous les conservateurs,<br />

a été complice de ces crimes. Il a joué<br />

un rôle majeur dans les guerres en<br />

Afghanistan et en Libye; il a appuyé<br />

loyalement Israël, y compris<br />

lors de sa récente agression contre<br />

les Palestiniens à Gaza; il a défendu<br />

la dictature de Moubarak et le retour<br />

de l’armée au pouvoir en Égypte<br />

en 2013; il a fourni des armes à<br />

l’Arabie Saoudite… la liste est sans<br />

fin. Même les médias de la grande<br />

entreprise ont dit que les bombes canadiennes<br />

pourraient bientôt tomber<br />

en Irak sur les mêmes combattants<br />

islamistes avec qui les Forces armées<br />

canadiennes ont coordonné la campagne<br />

de bombardement en Libye en<br />

2011 et qu’Ottawa a présentés comme<br />

des «combattants pour la liberté»<br />

autant en Libye qu’en Syrie.<br />

La hausse des crimes impérialistes<br />

à l’étranger va de pair avec<br />

la promotion du militarisme, la destruction<br />

des droits démocratiques<br />

et l’implantation d’un programme<br />

social de droite au pays. Le Canada,<br />

comme toutes les puissances<br />

impérialistes, a vu une croissance<br />

massive des inégalités sociales et<br />

de l’insécurité économique dans le<br />

dernier quart de siècle. Depuis 2008,<br />

l’assaut sur les services publics, les<br />

retraites, les prestations de chômage<br />

pouvoir a augmenté le salaire<br />

minimum de 250 %.<br />

La dépénalisation du cannabis, la légalisation<br />

de l’IVG ou encore la reconnaissance<br />

officielle du mariage homosexuel<br />

sont autant de réformes qui<br />

ont constitué des ruptures dans une<br />

région encore à la traîne en matière de<br />

droits sociétaux. «J’aurais voulu faire<br />

plus de choses», a récemment reconnu<br />

Pepe Mujica à l’agence EFE, notamment<br />

concernant l’enseignement ou<br />

encore l’insécurité, thème récurrent<br />

de cette campagne électorale. L’autre<br />

grande dette laissée en suspens par<br />

la gauche uruguayenne sont les lois<br />

dites de «caducidad». Elles garantissent<br />

jusqu’à présent une totale impunité<br />

aux auteurs des crimes perpétrés<br />

durant la dictature. Une aberration<br />

aux yeux des démocrates et des<br />

familles des victimes, et que Tabaré<br />

Vazquez ne semble pas vouloir corriger.<br />

Si l’Uruguay a changé, le poids<br />

dont jouissent les militaires reste, lui,<br />

quasi intact. Statu quo aussi du côté<br />

de l’opposition. À droite, Luis Alberto<br />

Lacalle défendra le Parti national. À<br />

droite encore, Pedro Bordaberry, du<br />

Parti colorado, retentera sa chance.<br />

Les deux hommes –fils de président<br />

impopulaire pour le premier et rejeton<br />

d’un dictateur pour le second– avaient<br />

été éconduits il y a quatre ans, face à<br />

un «Pepe», symbole du dirigeant politique<br />

proche du peuple.<br />

L’Humanité 23 <strong>Octobre</strong>, <strong>2014</strong><br />

et d’autres droits sociaux s'est intensifié.<br />

Dans un tel environnement de<br />

réaction, ce n’est pas surprenant que<br />

des idéologies politiques perverses<br />

puissent trouver un écho, particulièrement<br />

chez les marginalisés et les<br />

désorientés. Le tireur d’Ottawa, Michael<br />

Zehaf-Bibeau, avait lutté contre<br />

la dépendance à la drogue pendant<br />

des années et avait eu, à cause<br />

de cette dépendance, plusieurs accrochages<br />

avec la loi. Il vivait dans<br />

un refuge pour sans-abris dans les<br />

derniers jours de sa vie. Son père, un<br />

entrepreneur libyen-canadien, a apparemment<br />

été actif dans une milice<br />

djihadiste qui a participé en 2011 à<br />

une insurrection contre le régime de<br />

Kadhafi.<br />

Parce que leur programme de<br />

guerre et d’austérité va à l'encontre<br />

des intérêts de la vaste majorité de la<br />

population, les dirigeants au Canada,<br />

comme leurs homologues de classe<br />

aux États-Unis et dans les autres<br />

pays impérialistes, ramènent au<br />

pays les méthodes violentes et autoritaires<br />

qu’ils ont toujours employées<br />

en Asie, en Afrique et en Amérique<br />

latine.<br />

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1. Ni d’un côté, ni de l’autre<br />

C’était au cours d’un «Allô<br />

Presidente» que j’ai parlé d’un quotidien<br />

qui, à une certaine époque,<br />

était dans les rangs de la Révolution.<br />

Maintenant, il est dans ceux de<br />

la contre-révolution. Je me souviens<br />

qu’en 1977, j’emmenais ce journal<br />

avec moi quand j’étais dans le bataillon<br />

des chasseurs. Précisément en<br />

octobre 1977, j’écrivais cette consigne<br />

dans le journal : un Vietnam,<br />

deux Vietnam en Amérique latine.<br />

Et j’écrivais «les soldats ne sentent<br />

pas cette lutte». Nous parcourions<br />

la montagne, nous pourchassions la<br />

guerilla dans l’Oriente, à Anaco, à<br />

Canaura, à Santa Rosa, Santa Anna,<br />

Bergantin, Mesa la Tigra, Mesa La<br />

Leona, La Vuelta del Caro. Je connais<br />

tous ces coins comme ma poche,<br />

même si trente ans ont passé et que je<br />

n’y avais jamais mis les pieds. Mais<br />

je les avais appris par cœur, comme<br />

ça, en marchant, chemin après chemin,<br />

montagne après montagne.<br />

Au cours de ce mois d’octobre,<br />

on nous a tué sept soldats près<br />

d’Aragua de Barcelona [1], dans une<br />

embuscade tendue par un groupe de<br />

Bandera Roja [2]. Cette embuscade<br />

m’a bouleversé. Elle m’a stoppé net<br />

dans mon élan. Car mon plan était<br />

de rejoindre la guérilla avec ces soldats.<br />

J’ai été à deux doigts de passer<br />

du côté de la guérilla. Je savais déjà<br />

que nous défendions un système qui<br />

n’avait pas raison, que ce que nous<br />

défendions c’était Carlos Pérez, le<br />

président du Venezuela. Le pays se<br />

faisait piller, c’était les gringos qui<br />

commandaient ici. Alors je pensais<br />

:« Le Che avait raison». Et aussi :«<br />

Le me suis trompé». Je me rappelais<br />

mon enfance et les conversations de<br />

mon père dans le bar de Francisco<br />

Orta et je me disais: « Qu’et-ce que<br />

j’ai fait mon dieu ! Dans quoi je me<br />

suis engagé !»<br />

«Ce que je dois faire c’est partir<br />

dans la guérilla, maintenant que<br />

je me suis entraîné en guerre irrégulière.»<br />

Voilà ce que je me disais. J’étais<br />

déjà un soldat chasseur, parachutiste,<br />

spécialisé en explosifs. J’étais formé<br />

pour le combat et en très bonnes conditions<br />

physiques, en 77. Cette embuscade<br />

m’a fait l’effet d’un tourbillon<br />

et je ne savais plus quel chemin je<br />

devais prendre. Pourquoi ? Pourquoi<br />

avaient-ils tué lâchement ces sept<br />

soldats ? alors je disais :« Quel genre<br />

de guérilleros sont-ils pour avoir tué<br />

ces pauvres garçons ?» Ils les ont<br />

trouvés dans un camion et ils les ont<br />

massacrés. C’est une chose de mourir<br />

au combat, mais c’est autre chose de<br />

massacrer, d’assassiner des garçons<br />

endormis dans un camion.<br />

Alors j’ai dit :« Non, non, ni<br />

d’un côté, ni de l’autre.» C’est là<br />

que j’ai prêté serment à l’Armée bolivarienne<br />

de libération du peuple<br />

de Venezuela. Quelques mois après<br />

on m’a transféré à Maracay (4) et<br />

nous avons commencé à travailler<br />

à un autre niveau. En 1978, j’ai retrouvé<br />

d’autres personnes, Douglas<br />

Bravo (5), Alfredo Maneiro (6). Et<br />

avec eux, je me suis plongé dans la<br />

révolution, j’ai commencé à prendre<br />

le rythme. Je me souviens de ce que<br />

m’a dit Alfredo Maneiro la dernière<br />

fois que je l’ai vu : « Écoute, Chávez,<br />

cela va prendre du temps, alors du<br />

calme, patience, parce qu’il va falloir<br />

beaucoup de temps !» Et j’ai compris<br />

que cela prendrait du temps. Car cela<br />

prendra du temps. Notre vie entière<br />

va y passer.<br />

(1) Cette localité est le chef-lieu<br />

de la municipalité d’Aragua, dans<br />

l’État d’Anzoátegui, à l’est de Caracas.<br />

(2) «Drapeau rouge» : Front<br />

guérillero créé dans les années soixante-dix.<br />

(3) Terme très courant en<br />

Amérique latine pour désigner les<br />

Étatsuniens<br />

(4) Cette ville située à environ<br />

80 km à l’ouest de Caracas est la<br />

capitale de l’État d’Aragua.<br />

(5) Homme politique vénézuélien,<br />

ancien leader guérillero.<br />

(6) Homme politique vénézuélien,<br />

guérillero dans les années<br />

soixante.<br />

* Arañero: vendeur de gâteaux<br />

(en forme d’araignée) [du mot araña<br />

: araignée].<br />

** Histoires racontées par<br />

Chávez au cours de ses allocutions<br />

télévisées «Allô Presidente !» pendant<br />

ses 14 années au pouvoir, dont<br />

300 ont été collectées par deux journalistes<br />

cubains et traduites par Karine<br />

Alvarez.<br />

18<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 16 • Du <strong>29</strong> <strong>Octobre</strong> au 4 Novembre <strong>2014</strong>


Suite de la page (6)<br />

Pele ak Simon menm gen plis pase 10<br />

mwa nan yon batay san rete ki lakòz<br />

anpil malere ak malerèz kouri kite<br />

katye sa yo, Gen plis pase 15 moun ki<br />

mouri nan batay sa a ak plizyè kay te<br />

boule. Anba lavil Benoit Michel ak Paul<br />

Ambroise ki se responsab opozisyon<br />

nan lasalin ak kandida pou Majistra<br />

nan Meri Pòtoprens viktim anba men<br />

Majistra Potoprens lan: Joseph Pierre<br />

Richard DUPLAN, ki te pase polisyè<br />

Gregory alyas Grèg lòd pou fè egzekisyon<br />

2 Jèn gason sa yo, Jou ki te 22<br />

oktòb la, te gen plizyè milye moun ki<br />

te pran lari pou denonse zak kriminèl<br />

sa a epi mande jistis tou. Tout moun te<br />

chante pou rele chalbari dèyè Martelly<br />

: Mateli asasen, Mateli kriminèl !<br />

Minis Jean Renel Sanon ki responsab<br />

LaJistis ak Sekirite piblik nan<br />

peyi a, kisa menm li itil ? Yon nèg tout<br />

moun nan peyi a konnen byen anpil,<br />

li se yon ansyen militè, yo temenm<br />

revoke l nan lame Ayiti pou trafik ak<br />

lòt zak malonèt. Jounenjodia, li se yon<br />

gwo sispèk nan disparisyon dilè dròg<br />

Daniel Evinx, li se moun ki fè madan<br />

Sonson Lafamilya jwenn liberasyon’l,<br />

youn nan gwo trafikan peyi a epi li se<br />

yon sispèk nan lanmò Jij Serge Joseph,<br />

ki te deside rele Sophia Martelly alyas<br />

gro soso pou detounman lajan ak lòt<br />

zak koripsyon.<br />

Jounen jodia nou tout ka konstate<br />

nou pa gen dirijan k ap panse pou<br />

pèp men pito se fè krim ak koripsyon<br />

tèt kale pou kale tèt pèp la wòz. Zak<br />

ensekirite ap fèt toupatou nan peyi a,<br />

pèp la pa janm wè limyè lapolis pou<br />

vin pote l sekou. Epoutan depi se manifestasyon<br />

ki genyen pou mande yon<br />

lavi miyò, lapolis devlope ou pa konn<br />

kote yo te kache. Yo vin voye makak<br />

pou kraze zo moun, pou kase tèt, fè<br />

represyon karebare sou mas pèp la.<br />

Se nan bagay sa a, senatè Moïse<br />

Jean Charles manke jwenn lanmò l<br />

jou ki te 17 oktòb la nan gwo mobilizasyon<br />

kont pouvwa Martelly a, paske<br />

yon gwo konplo te fin fèt pou yo te<br />

etenn souf li, men kou a te mal pase<br />

men si se pou gaz lakrimojèn li jwenn<br />

anpil, jouk li te menm pèdi konesans<br />

se dlo yo vide sou li. Senatè Moïse di<br />

Jiskobou epi li sèmante pou l denonse<br />

tout zak malonèt ak koripsyon pouvwa<br />

Martelly ap manniganse . Li fè<br />

apèl ak popilasyon pou yon dozobeyisans<br />

sivil kont pouvwa Martelly a.<br />

Militan nan katye popilè mobilize<br />

yo, di :«An n dechouke Tèt kale<br />

pou Ayiti pa peri »<br />

Tercier Daniel<br />

Lannwit pote li nan<br />

bwa l<br />

Li vire do l ale<br />

Tout moun<br />

Plenyen nan nanm<br />

Men pèsonn pa bridin<br />

O kontrè yo regrèt<br />

Paske lanmò enjis<br />

Li pati san kreve<br />

Ou sot kote w soti<br />

De ran dlo de lari m<br />

Pwononse mo regrè w<br />

Menm si w se zotobre<br />

Sou san kretyen vivan<br />

ERITYE<br />

Simen nan gran<br />

kalfou<br />

Plake nan mi prizon<br />

Li te bon pitit kay<br />

Fòk nou ta onore l<br />

Eritye<br />

Ou pa fè ka de moun<br />

Fanmi ak tout zanmi<br />

Viktim tonton makout<br />

Tankou Roumain<br />

Raymond<br />

Bajeux ak Alexis<br />

Sa pa vle di anyen<br />

La vi k detwi nan<br />

chouk<br />

Lanmò k pran moun<br />

nan wout<br />

Pou asire pouvwa<br />

Ou pyetine listwa n<br />

Ou krache sou<br />

memwa n<br />

Eritye<br />

Tèt moun bouda<br />

mechan<br />

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Le Non au blocus étasunien contre<br />

Cuba retentit encore cette année à<br />

l'Assemblée Générale de l'ONU<br />

Le ministre cubain des<br />

affaires étrangères, Bruno<br />

Rodríguez<br />

Le Non au blocus étasunien<br />

contre Cuba retentit encore<br />

cette année à l’Assemblée<br />

Générale de l’ONU. En effet,<br />

pour la 23e année consécutive<br />

cet organe a adopté à une majorité<br />

écrasante : 188 voix pour,<br />

2 contre, les États-Unis et Israël<br />

et trois abstentions, les Iles Marshall,<br />

la Micronésie et Palau, la<br />

résolution présentée par Cuba<br />

intitulée « Nécessité de la levée<br />

du blocus économique, financier<br />

et commercial que les États-<br />

Unis maintiennent contre Cuba.<br />

Dans le discours de<br />

présentation de la résolution<br />

le ministre cubain des affaires<br />

étrangères, Bruno Rodríguez<br />

avait signalé : « L’Assemblée générale<br />

des Nations Unies aborde<br />

aujourd’hui, pour la vingttroisième<br />

fois, ce point d’autant<br />

plus important pour la communauté<br />

internationale qu’il<br />

concerne le droit international<br />

qui protège pareillement tous<br />

les États, qu’ils soient grands<br />

ou petits, qu’ils soient riches ou<br />

pauvres, ainsi que l’exercice de<br />

la souveraineté nationale, assise<br />

de l’égalité souveraine.<br />

Ce point a aussi un rapport<br />

direct avec la jouissance<br />

des droits humains par toutes<br />

les personnes et par tous les<br />

peuples. Enfin, il a trait au libreéchange<br />

et à la liberté de navigation<br />

qui protègent les intérêts<br />

des États, des compagnies et des<br />

citoyens. »<br />

« Nous nous réunissons<br />

toutefois dans une conjoncture<br />

très particulière, caractérisée par<br />

les graves périls qui pèsent sur<br />

la paix et la sécurité internationales,<br />

par des guerres atroces et<br />

des actes terroristes d’une cruauté<br />

extrême, par l’existence<br />

d’énormes arsenaux nucléaires<br />

qui représentent un grand danger,<br />

par des dépenses en armements<br />

faramineuses qui ne servent<br />

pourtant à rien pour régler<br />

un seul des graves problèmes<br />

d’une planète dont la population<br />

atteindra très vite les huit milliards<br />

d’habitants.<br />

Le moment est aussi crucial<br />

du fait des retombées des<br />

changements climatiques qui<br />

pourraient provoquer, entre autres<br />

conséquences catastrophiques,<br />

des famines inouïes, une<br />

pauvreté extrême s’étendant<br />

à des régions entières et des<br />

vagues de migration massives.<br />

Nous vivons une époque marquée<br />

par une crise mondiale<br />

systémique dans laquelle se<br />

chevauchent les composantes<br />

économiques, alimentaires, énergétiques<br />

et hydriques.<br />

De pair avec la pauvreté<br />

qui fauche plus de vies que la<br />

guerre, on voit s’accroître le risque<br />

de maladies graves, telles<br />

l’épidémie à virus Ébola qui,<br />

faute de la juguler et de l’éliminer<br />

grâce à la coopération urgente et<br />

efficace de tous dans les nations<br />

d’Afrique de l’Ouest déjà touchées,<br />

pourrait devenir l’une des<br />

pires pandémies de l’Histoire.<br />

Comme l’a déclaré récemment<br />

le président Raúl Castro : « Ce<br />

noble objectif réclame impérativement<br />

et d’urgence les efforts<br />

et l’engagement de toutes<br />

les nations du monde, selon les<br />

possibilités de chacune. Compte<br />

tenu de la gravité du problème,<br />

j’estime qu’il faut éviter toute<br />

politisation qui nous dévie de<br />

notre objectif fondamental :<br />

contribuer à juguler cette épidémie<br />

en Afrique et à la prévenir<br />

dans d’autres régions.<br />

Ce lacis sans précédent de<br />

problèmes vieux et nouveaux<br />

tend à rendre la vie humaine<br />

intenable. Mais aucun d’eux<br />

ne pourra se régler si nous ne<br />

modifions pas notre attitude et<br />

notre manière d’aborder la réalité<br />

en vue de la transformer et si<br />

nous ne coopérons pas vraiment<br />

à la survie de l’humanité ». Fidel<br />

Castro a écrit ces jours-ci au<br />

sujet de l’envoi en Afrique de<br />

médecins cubains : « N’importe<br />

quelle personne consciente sait<br />

que les décisions politiques qui<br />

entraînent des risques pour du<br />

personnel hautement qualifié<br />

impliquent une très grande responsabilité<br />

de la part de ceux<br />

qui invitent à accomplir une<br />

tâche dangereuse. C’est même<br />

une décision encore plus difficile<br />

à prendre que d’envoyer des<br />

soldats se battre, voire mourir,<br />

Suite à la page (13)<br />

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