09.08.2016 Views

DURABLE

formesV12N2

formesV12N2

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

formes - v12 n2 - 2016<br />

48<br />

Pierre Richard<br />

Jean-Claude Poitras<br />

Photo: David Curleigh<br />

« La conjugaison de ces facteurs a littéralement<br />

décimé l’industrie, expose le président-directeur<br />

général de l’Association des fabricants<br />

de meubles du Québec (AFMQ), Pierre Richard.<br />

Les fermetures d’usines se sont multipliées<br />

et le marché s’est consolidé. Aux États-Unis et en<br />

Ontario, c’est plus de 50 % des manufacturiers<br />

qui ont fermé leurs portes. Au Québec, la saignée<br />

a été moins importante, mais le pourcentage de<br />

manufacturiers qui ont disparu du radar se situe<br />

quand même entre 40 et 45 %. Comment expliquer<br />

ce meilleur taux de survie? »<br />

Pour Pierre Richard, la réponse est simple. Les<br />

manufacturiers qui ont survécu à la tourmente<br />

sont ceux qui ont investi dans l’efficacité de leurs<br />

installations, en améliorant leurs technologies et<br />

procédés, pour réduire leurs coûts de fabrication.<br />

« Pour gagner des parts de marché, les fabricants<br />

doivent aussi se distinguer de la concurrence,<br />

poursuit-il. Et comment peut-on se démarquer<br />

de la concurrence? Par le design, la qualité et une<br />

réputation irréprochable. »<br />

Un référentiel québécois<br />

Il déplore du même souffle le faible « branding<br />

» de l’industrie et le peu d’efforts consentis<br />

au positionnement du meuble dans l’esprit<br />

des consommateurs. C’est d’ailleurs dans cette<br />

optique qu’est née L’Empreinte québécoise, un<br />

projet fédérateur dont l’objectif est d’identifier<br />

les critères qui caractérisent le design du meuble<br />

québécois, en s’appuyant sur le savoir-faire et les<br />

matières du Québec, une esthétique inspirée de<br />

l’histoire de la province, une synergie issue d’un<br />

travail collectif et le respect de l’environnement.<br />

« Le but de la recherche, c’était d’établir un référentiel<br />

pour créer une signature propre au Québec<br />

et qui permette d’affirmer notre design en<br />

partant de nos racines, rappelle Jean-Claude Poitras.<br />

Pour y arriver, on a interrogé des centaines<br />

de personnes sur leur perception du meuble<br />

québécois. On a, en quelque sorte, épluché les<br />

trente-six cordes sensibles des Québécois, un<br />

peu à la manière de Jacques Bouchard. On s’est<br />

rendu compte que ce qui était vrai, par rapport<br />

aux Québécois, n’est plus aussi vrai aujourd’hui,<br />

du moins en matière de meuble. »<br />

La recherche s’est également révélée féconde<br />

du côté des industriels, rapporte Véronique Paradis.<br />

« On a vu que les manufacturiers n’ont pas<br />

les moyens de mener seuls leurs projets d’innovation,<br />

alors qu’il y a un impératif de renouveau,<br />

relève-t-elle. On a également vu que les manufacturiers<br />

avaient besoin d’accompagnement dans<br />

leur démarche d’innovation. Ils sont souvent pris<br />

La<br />

recherche menée par<br />

l’INÉDI a conduit à<br />

l’élaboration d’un guide de<br />

conception comprenant 19 critères,<br />

répartis en 4 catégories,<br />

et 2 atouts de différenciation<br />

– l’écoconception et le branding.<br />

Ce guide met l’accent sur<br />

l’importance d’un processus<br />

collectif de développement de<br />

produits de style néotraditionnel,<br />

qui respecte les principes<br />

du développement durable et<br />

met en valeur les matériaux du<br />

Québec.<br />

Voici, en bref, les quatre catégories<br />

de ce référentiel :<br />

Les critères économiques<br />

Les matériaux<br />

La conception<br />

L’esthétique<br />

par leurs activités quotidiennes, ce qui réduit leur<br />

focus. Ça nous a également permis de tester notre<br />

référentiel pour créer un style fort et affirmé. »<br />

Un chef d’orchestre<br />

Formée au printemps 2015, la seconde cohorte<br />

de l’Empreinte réunissait six entreprises de<br />

l’industrie du meuble. Chacune jumelée à un designer<br />

industriel, les entreprises participantes ont<br />

mis au point des concepts originaux, écoconçus<br />

et d’inspiration « glocale ». Le 10 février dernier,<br />

elles étaient invitées à la toute première édition de<br />

l’Atelier des dragons, une activité organisée dans<br />

le cadre des travaux de l’Empreinte québécoise et<br />

une étape cruciale de validation pour les produits<br />

développés.<br />

Pour les participants, cette activité a été l’occasion<br />

de dresser un bilan, de mettre leurs concepts<br />

à l’épreuve et de se soumettre à la critique d’une<br />

table ronde composée d’experts, de professionnels<br />

et de leaders d’opinion du milieu, qui devaient<br />

notamment évaluer le potentiel commercial<br />

de leurs concepts.<br />

« Les résultats sont intéressants, souligne Véronique<br />

Paradis. Le design thinking les amène à<br />

lever le regard, à réfléchir sur nos racines, ce qui<br />

les caractérisent, les différencient. La démarche<br />

suit la conception du produit et prévoit aussi des<br />

formations à chaque phase de développement,<br />

entres autres en gestion et en branding, et des<br />

visites industrielles. D’un atelier à l’autre, les participants<br />

se découvrent des affinités, une synergie<br />

se crée, des contacts s’établissent. »<br />

Ouverte à tous les manufacturiers québécois<br />

du meuble, l’Empreinte québécoise formera une<br />

troisième cohorte à l’automne, en s’appuyant<br />

sur des critères de sélection comme la taille de<br />

l’entreprise, ses ressources en design et sa volonté<br />

d’engagement. « Pour en tirer des retombées positives,<br />

il est essentiel que l’équipe s’engage, renchérit<br />

Jean-Claude Poitras. Nous, on les pousse<br />

constamment pour qu’ils conçoivent leur collection,<br />

on les challenge, on se permet de les critiquer.<br />

« Certains critères du référentiel sont particulièrement<br />

importants, ajoute-t-il. Ils doivent<br />

exprimer un retour à nos sources. Le but, ce n’est<br />

pas de faire des meubles italiens ou d’imiter ce<br />

qu’il se fait ailleurs, mais de stimuler la créativité<br />

et de créer une identité des produits ayant une<br />

identité culturelle forte. Ici, les manufacturiers<br />

ont le savoir-faire pour fabriquer des meubles de<br />

qualité, mais pour le style, c’est autre chose. Ce<br />

que cherche l’Empreinte, c’est une combinaison<br />

des deux. »<br />

UN RÉFÉRENTIEL « PURE LAINE » POUR LE MEUBLE DU QUÉBEC<br />

Les entreprises de la deuxième<br />

cohorte :<br />

Mobican<br />

BSG<br />

Vanico-Maronyx<br />

Centre de l’escalier<br />

RHO<br />

Vortex<br />

CANADEL – Collection Loft<br />

MOBICAN – Unité murale Cassia<br />

ARTOPEX – Mobilier Essentia, fauteuils Sentinel et Bahia, murs Sky 700 et fauteuils lounge Lancelot<br />

Pour les espaces de détente, de travail, de conversation,<br />

de commerce, de repos et de vie… Pensez au style, au<br />

confort et à la qualité des meubles fabriqués au Québec<br />

L’Association des fabricants de meubles du Québec présente les meubles d’ici :<br />

Un choix coup de cœur, rempli de fierté.<br />

Un choix créateur d’emplois et de prospérité.<br />

Un choix respectueux de l’environnement.<br />

Un choix empreint du talent créatif québécois.<br />

BEAUDOIN – Collection Morocco<br />

FORNIRAMA – 769 sectionnel moderne<br />

JAYMAR – 204 ottoman<br />

afmq.com<br />

formes - v12 n2 - 2016<br />

49

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!