MÉDIAS & INFORMATION on APPREND!

<strong>MÉDIAS</strong> & <strong>INFORMATION</strong>, ON APPREND !
De l’ÉAM à l’ÉMI : mise en perspective
historique et prospective
D’où vient l’ÉMI ?
En France, en 1976, le ministre de l’Éducation nationale René
Haby préconise « d’adjoindre à l’utilisation des instruments pédagogiques
traditionnels celle de la presse, qu’elle se présente sous
forme écrite ou qu’elle utilise les moyens audiovisuels » ; il souligne
« l’intérêt que présente l’usage pédagogique de la presse
dans les différentes disciplines ». BO n° 38, 21/10/1976
En 1979, l’UNESCO propose de qualifier d’Éducation Aux Médias
(ÉAM) : « toutes les manières d’étudier, d’apprendre et d’enseigner
à tous les niveaux […] et en toutes circonstances l’histoire,
la création, l’utilisation et l’évaluation des médias en tant qu’arts
pratiques et techniques, ainsi que la place qu’occupent les
médias dans la société, leur impact social, les implications de la
communication médiatisée, la participation, la modification du
mode de perception qu’ils engendrent, le rôle du travail créateur
et l’accès aux médias ». UNESCO (1984)
En 2007, le rapport de l’Inspection générale pose, dans le système
éducatif français, les bases de cette éducation visant à la fois la
maîtrise des codes et des langages médiatiques, et le développement
de l’esprit critique dans une visée citoyenne.
« Toute démarche visant à permettre à l’élève de connaître, de
lire, de comprendre et d’apprécier les représentations et les messages
issus de différents types de médias auxquels il est quotidiennement
confronté, de s’y orienter et d’utiliser de manière
pertinente, critique et réfléchie ces grands supports de diffusion
et les contenus qu’ils véhiculent ». Rapport IGEN/IGAENR
n° 2007-083
L’ÉMI : savoirs et compétences ?
Au regard des évolutions technologiques et sociales du début
XXI ième siècle, qui transforment les moyens d’information, l’éducation
aux médias est intégrée à une plus large Éducation aux
Médias et à l’Information (ÉMI), qui permet d’introduire dans
le champ médiatique l’information, au-delà de sa dimension
« actualité » (News via les dispositifs de presse) telle qu’elle était
conçue dans l’éducation aux médias. L’information doit s’appréhender
à d’autres niveaux : tel que celui des connaissances
liées au « document » en relation avec le savoir (knowledge), et
celui de la donnée (data) ou trace numérique. Une information
qui se voit donc « augmentée » par le document et le numérique
et qui exige de la part des citoyens - et futurs citoyens que sont
les élèves - des usages raisonnés, maîtrisés et autonomes. Les
élèves doivent acquérir et mettre en œuvre une compétence
médiatique, et désormais transmédiatique (plusieurs médias),
à la fois lorsqu’ils reçoivent l’information et lorsqu’ils la produisent
et la diffusent. Cette compétence transversale majeure
traverse la vie scolaire et personnelle des élèves et se nourrit de
différentes « littératies » : médiatique, technologique (numérique,
par exemple), informationnelle, culturelle et sociale. Éduquer aux
médias, c’est développer des compétences opératoires d’organisation
de l’information-document (savoir chercher, trier, évaluer
et classer), de création et de traitement des données numériques,
et plus que jamais aiguiser l’esprit critique des élèves.
« L’Éducation aux Médias et à l’Information (ÉMI) traite du rôle et
de la fonction des médias et des autres diffuseurs d’information
(comme l’Internet, les bibliothèques et les archives) dans nos
vies personnelles et dans les sociétés démocratiques. Elle promeut
les droits des individus à communiquer et à s’exprimer, et à
rechercher, recevoir et diffuser des informations et des idées. Elle
encourage l’évaluation des médias et des autres diffuseurs d’information
en interrogeant leurs modes de production, les messages
qu’ils diffusent et le public qu’ils ciblent. » UNESCO (2012)
L’École reste le lieu privilégié pour réussir la construction des
connaissances et des compétences de pensée critique au fondement
de l’ÉMI, dans un continuum pédagogique de la maternelle
au lycée. L’enjeu majeur est d’ancrer l’ÉMI dans la formation
initiale et continue des enseignants, en lien avec d’autres partenaires
institutionnels et associatifs. En effet, dans une société
en mouvement, l’ÉMI apparaît comme un champ de pratiques
professionnelles plurielles et distribuées, de savoir-faire formels
et informels, qu'il reste à construire et à élever, à la croisée des
mondes de l’École, des médias, de la culture et de la famille.
Le CLEMI : un acteur institutionnel
en mouvement
Le CLEMI, fondé en 1983, service du Réseau CANOPÉ opérateur
du Ministère de l’Éducation nationale, est l’acteur institutionnel
clé de l’ÉMI en France. Son ancrage historique lui a permis de
développer des partenariats solides, une expertise dans tous les
domaines médiatiques (presse papier, radio, télévision, Internet),
et une compétence pointue de conseil à la création et au soutien
des médias scolaires, au service de l’expression des élèves. La
Semaine de la presse et des médias dans l'école, son opération
phare depuis plus d'un quart de siècle, traduit son engagement
citoyen auquel s'ajoutent d'autres dispositifs CLEMI plus récents
tels que La Journée Du Direct, le Wikiconcours, le concours Arte-
Reportage ou encore le concours des médias scolaires et lycéens
Médiatiks qui mettent en lumière la production médiatique des
élèves, avec l'enjeu de la publication responsable à l'heure des
réseaux sociaux.
Le CLEMI national et le maillage territorial du réseau académique
assurent des réponses adaptées aux demandes de formation et
aux besoins d’accompagnement pédagogique des enseignants,
de 1 er et 2 nd degrés, quelles que soient les disciplines. (Cf. bilan
annuel de la formation CLEMI)
6
Quelques repères…
Les textes internationaux fondateurs de l’Éducation aux médias : Déclaration de Grünwald (1982) - Déclaration de Prague
(2003) - Proclamation d’Alexandrie (2005) - Agenda de Paris (12 recommandations pour l’ÉAM – 2007) - Recommandations de
la Commission des Communautés européennes du 20 août 2009.
Éducation aux médias : modes et permanences par Jacques Gonnet (1997) : http://www.clemi.org/fichier/plug_
download/25354/download_fichier_fr_j.gonnet.pdf