Coup de jeunes

• Gédéon le Hérisson
Mon adresse
aux Sévines
J’ai grandi au parc des
Chanteraines et un jour,
j’ai voulu voir le monde
et j’ai migré de l’autre
côté de l’avenue du Général-de-Gaulle.
J’ai failli me faire écraser en la traversant
mais à part ça, je ne regrette pas.
J’ai ma nouvelle adresse dans le parc des
Sévines où, figurez-vous, j’ai trouvé un
joli abri construit pile poil exprès pour
nous, les hérissons. Les jardiniers laissent
aussi des tas de bois sur le sol et on adore
se cacher dedans. Personne ne vient nous
embêter. Y’a pas de doute, on est bien à
Gennevilliers.
La LPO procédera à un nouvel
inventaire
des oiseaux en 2017.
• Léon le mouton
On est des stars
Avec mes collègues,
on boucle notre première
saison de pâture dans
le parc des Sévines.
On ne s’attendait pas à trouver une herbe
aussi délicieuse. Évidemment, avec tous
ces promeneurs, l’endroit est moins
tranquille que notre pré en Sologne.
Des fois, des humains essayent de sauter
le grillage pour nous caresser. Mais bon,
rien de méchant. C’est ça être des stars
mais au moins, tout le monde peut nous
voir à l’ouvrage. Les gens se rendent
compte qu’on n’est pas bons seulement
à faire de la laine ou à finir en gigot.
Et en plus, on produit nous-mêmes notre
engrais, 100 % naturel.
ment des refuges à insectes dont les occupants
servent de nourriture pour les
oiseaux, mais aussi d’auxiliaires pour la
biodiversité », assure Amandine Renoue.
Tout aussi utile, le peuple des mares
(grenouilles, tritons, libellules, etc.) est
bichonné avec la réalisation de zones
humides, telle l’extension du parc
Camille-Ronce.
Bzzzzz…
Les abeilles ne sont pas en reste. Grâce
à l’intervention humaine, leur population
augmente. Les particuliers ne sont plus
les seuls à choyer ce merveilleux pollinisateur.
Deux ruches sont installées
dans les jardins familiaux, rue Villebois-
Mareuil. « Elles favorisent la flore sur nos
parcelles et de plus, nous produisons du
miel que nous nous partageons entre jardiniers
», explique Stéphane Henry. Son
association apporte ainsi sa part au
développement de la biodiversité en
ville. Ses « Buckfast » ont produit 13 kg
de miel cet été, contre 7 en 2015.
Les entreprises entrent aussi dans la
danse des abeilles. Par exemple, les
sociétés UP et RTE disposent de leurs
propres ruches. Si elles n’ont pas encore
poussé la réflexion jusqu’à accueillir des
moutons, la Ville elle, a franchi le pas.
Du mois d’avril à la fin octobre, cinq ovidés
ont éco-pâturé dans le sud du parc
des Sévines, traçant un peu plus profond
le sillon de l’agriculture urbaine. Le soir,
les bêtes dormaient dans un enclos-bergerie
aux serres municipales. On devrait
les revoir au printemps, et peut-être
plus nombreuses. On l’espère aussi pour
les hérissons, les grenouilles, les libellules,
les martinets, les abeilles, etc.
Patience, l’arche de Noé n’a pas été
remplie en un jour. • Cyril Payet
• Solange la mésange
Un hôtel 5 étoiles
Gennevilliers, c’est un
palace 5 étoiles où le gîte
et le couvert valent le
détour. On nous héberge
gracieusement dans des jolis nichoirs en
pin, spécialement adaptés à notre taille.
On y pond nos œufs à l’abri des
prédateurs. Du coup, la famille s’est
agrandie. Et en plus, à la fin de l’hiver,
des humains habillés en vert nettoient
gentiment nos maisons. Depuis qu’il
n’y a plus de produits chimiques dans
les parterres, les insectes s’y multiplient
et ce sont de vrais garde-mangers.
Mes cousins qui vivent à la campagne,
dans les champs de colza, ne peuvent pas
en dire autant, les pauvres…
oCTOBRE 2016 k 35