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Santé sexuelle et reproductive

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modestes. Dans les suites du débat médiatique de 2012-2013 sur les pilules de 3 ème <strong>et</strong> 4 ème<br />

génération, on a observé un gradient social dans le changement de méthode de<br />

contraception : les femmes ayant les niveaux d’éducation les plus bas ont délaissé les pilules<br />

récentes au profit des méthodes les moins efficaces (dates, r<strong>et</strong>rait), les femmes les plus<br />

diplômées ayant adopté préférentiellement le stéril<strong>et</strong> 90 .<br />

C<strong>et</strong>te approche n’est pas assez prise en compte par les professionnels de santé. D’après<br />

l’enquête 2013 de Médecins du Monde, les femmes en situation précaire seraient 24 % à<br />

utiliser une contraception régulière (versus 72 % en population générale) 91 .<br />

Le coût extrêmement variable des méthodes contraceptives, <strong>et</strong> l’absence de prise en charge<br />

par l’Assurance maladie de certaines de ces méthodes, incitent les personnes ayant des<br />

revenus modestes, les adolescents <strong>et</strong> les jeunes, à faire un choix non pas en fonction de<br />

leurs besoins physiologiques ou comportementaux mais sur des critères financiers 83,92 .<br />

L’IGAS a pointé la grande variété des structures <strong>et</strong> leur hétérogénéité qui nuit à la lisibilité de<br />

l’offre contraceptive. Certains établissements d’information, de consultation <strong>et</strong> de conseil<br />

familial (EICCF) <strong>et</strong> les centres de planification <strong>et</strong> d’éducation familiale (CPEF) reçoivent assez<br />

peu de personnes non engagées dans un proj<strong>et</strong> parental, car celles-ci ne se reconnaissent<br />

pas dans l’intitulé même de ces structures ; certains d’entre eux sont mal répartis sur le<br />

territoire ou ont des horaires d’ouverture inadaptés. Les Ceggid, bien qu'ayant un rôle à<br />

jouer dans l'approche globale de la santé <strong>sexuelle</strong>, se voient limités dans leurs missions<br />

autour de la contraception.<br />

6.3.2 Les interruptions volontaires de grossesse (IVG)<br />

Leur nombre, 229 021 en 2013 soit un taux de 15,6 pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans,<br />

reste relativement stable depuis 10 ans (le taux annuel de naissances vivantes est de 55,6<br />

pour 1000 femmes de 15-49 ans 93 ). Les taux de recours les plus élevés demeurent<br />

enregistrés entre 20 <strong>et</strong> 29 ans. Les écarts régionaux perdurent, avec des recours moyens<br />

toujours supérieurs à 18 IVG pour 1000 femmes en Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte<br />

d’Azur, Corse, Languedoc-Roussillon <strong>et</strong> dans les DOM.<br />

L’IVG médicamenteuse est devenue la méthode majoritaire, représentant 56 % des IVG ; 28<br />

% des IVG médicamenteuses sont pratiquées en cabin<strong>et</strong>s de ville.<br />

On observe cependant des mouvements de fond depuis 1975, ainsi l’âge moyen à l’IVG s’est<br />

abaissé de 28,6 ans à 27,5 ans aujourd’hui <strong>et</strong> le nombre d’IVG à répétition augmente 93 bien<br />

que la fréquence des grossesses non désirées ait diminué. En eff<strong>et</strong> lorsqu’elles surviennent,<br />

le recours à l’IVG est plus fréquent. L’augmentation des IVG à répétition est observée dans<br />

l’ensemble de la population. Elle est plus marquée chez les femmes âgées de moins de 30<br />

ans, chez celles qui vivent seules, les étudiantes <strong>et</strong> celles appartenant aux groupes les plus<br />

précaires de la population (chômeuses, femmes sans couverture médicale, étrangères). Les<br />

femmes se présentant pour une deuxième IVG déclarent plus fréquemment un échec de<br />

contraception que celles qui se présentent pour une première IVG.<br />

L’augmentation du recours multiple à l’IVG renvoie à plusieurs phénomènes, au premier<br />

rang desquels l’allongement de la durée entre le premier rapport sexuel <strong>et</strong> l’entrée en<br />

parentalité 94 . Elle peut aussi traduire une plus grande facilité que par le passé à déclarer<br />

avoir eu recours à l’avortement, en raison d’une moindre stigmatisation sociale. La<br />

constitution de la famille intervient aujourd’hui à un âge beaucoup plus avancé qu’au début<br />

des années 1970 : l’âge moyen à la première maternité est ainsi passé de 26,7 ans en 1975 à<br />

Haut Conseil de la santé publique 29

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