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Le Relais

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08<br />

06<br />

26<br />

10<br />

56 18<br />

MAROC<br />

06 <strong>Le</strong> Roi Mohammed VI repense la stratégie du<br />

partenariat<br />

08 Au-delà de la géopolitique héritée de<br />

la bipolarisation<br />

10 Mohammed VI : Un autre ton<br />

FONDATION Mohammed VI<br />

12 Un rapprochement spirituel pour le partage<br />

des valeurs de tolérance<br />

14 Parlement Européen : Sahara Marocain<br />

Documentaire<br />

16 Diplomatie : Bourita et Mansouri reçus par le<br />

Président du Nigeria<br />

16 Phosboucraâ : un pôle de développement<br />

régional du Sud du Maroc<br />

ENVIRONNEMENT<br />

18 La Cop22 au Maroc<br />

18 Espoir de la planète<br />

22 Entretien avec M. Jawad Kerdoudi<br />

le président de L’IMRI<br />

La Tunisie<br />

23 M. Ridha Ben Mosbah parle des réponses à<br />

apporter aux aspirations de la population<br />

24 Destination de choix au cœur de<br />

la méditerranée<br />

26 <strong>Le</strong> président Kabila reste<br />

RDC<br />

28 Conclave de Genval<br />

28 <strong>Le</strong> Rwanda inaugure sa première centrale<br />

électrique au méthane sur le lac Kivu<br />

En bref<br />

30 Gabon-santé | Côte-d’ivoire<br />

32 Parlement europeéen<br />

34 Présentation de l’outil Quidlex devant<br />

les ambassadeurs des pays membres<br />

de l’Ohada à Bruxelles<br />

36 Mission économique Belge au Maroc<br />

BRUXELLES FRANCOPHONIE<br />

40 Club presse francophone : un nouvel ordre<br />

redonnant sa place à la langue française<br />

42 <strong>Le</strong>s laureats du prix Sakharov pour la<br />

diplomatie du megaphone<br />

44 L’Union Européenne adopte une stratégie<br />

énergique dans la lutte contre la radicalisation<br />

46 Union Européenne : les minerais du sang les<br />

minerais des zones en conflit interdits dans le<br />

marché européen<br />

ENSEIGNEMENT<br />

48 Cheikh Anta Diop, réhabilité par l’enseignement<br />

50 <strong>Le</strong> musée royal de l’Afrique Centrale renaît en<br />

pariant sur la civilisation africaine<br />

SPORTS<br />

54 <strong>Le</strong>s Fellainis : Tel père tel fils<br />

58 à la mémoire de Mohamed Ali<br />

InitiaT-eve<br />

54 Portrait de femmes exceptionnelles<br />

38 Success story d’une femme du Rif<br />

4 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Edité par<br />

African Press in Europa<br />

Siège social<br />

6, rue Au Bois, Woluwé-Saint-Pïerre<br />

1150, Bruxelles BELGIQUE<br />

N° d’entreprise SS/352 107 845<br />

Fondateur<br />

Jean BOOLE<br />

Président du Conseil<br />

d’administration<br />

Youssef El Filali<br />

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Directeur de la publication<br />

Ivan Boole<br />

Secrétariat général<br />

Sandra Ndongala<br />

Marketing<br />

Bachiri Radouan<br />

REDACTION<br />

Rédacteur en chef<br />

Jean Boole<br />

Conseiller de la Rédaction<br />

Mbayi Kaninda Abraham<br />

Rédacteur en chef adjointe<br />

Jeanne <strong>Le</strong>mba<br />

Secrétaire de la rédaction<br />

Ivan Boole<br />

Correspondants-Responsables<br />

Directrice Région MENA<br />

Kaoutar Fal<br />

CEO Fal’s consulting<br />

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Afrique centrale<br />

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Habitants <strong>Le</strong> Patio Boîte n°5, Galérie de<br />

l’Arlequin 38100, GRENOBLE ( FRANCE)<br />

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Afrique du Sud<br />

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Brugge - Belgique<br />

ISSN : 2295-7723<br />

EDITO<br />

“<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong>” nouvelle formule : grande ambition<br />

et nouveaux défis !<br />

« <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> » est un magazine mensuel rénové, par<br />

une équipe rédactionnelle soucieuse de répondre<br />

aux besoins d’un lectorat de plus en plus exigeant.<br />

En traitant de dossiers politiques ou autres, la<br />

revue dans sa nouvelle « peau » se fixe une ambition<br />

nouvelle. Elle veut être un miroir et devenir une tribune de débats pour une<br />

meilleure compréhension de l’Europe, de l’Afrique, et naturellement du Maghreb,<br />

dans toutes ses composantes, à l’heure où le monde est submergé par des<br />

bouleversements de tout genre.<br />

Ce tabloïd, nouvelle formule, portant auparavant le titre<br />

« Yambola », a pour souci majeur d’être en adéquation réelle avec<br />

sa perspective à savoir le partenariat Europe-Afrique-Maghreb.<br />

La réussite d’une telle gageure, exige une meilleure connaissance<br />

de ces trois régions dans toutes ses composantes et spécificités<br />

“<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong>”, proposera au cours de ses éditions, des éclairages, des analyses sur<br />

l’actualité régionale tout en traitant de thématiques diversifiées focalisées sur les<br />

pays maghrébins et africains notamment.<br />

<strong>Le</strong> changement sera majeur. Il s’agit avant tout d’un savoirfaire<br />

avéré, d’une hardiesse qui respectera la continuité<br />

« institutionnelle » d’un programme d’action et de travail. Tel changement ciblera<br />

la vulgarisation de « nos différences », nos contradictions et nos similitudes.<br />

La réussite d’un tel projet n’est que la meilleure compréhension de nos diversités.<br />

La continuité ? C’est continuer à couvrir comme à l’accoutumée tous les évènements<br />

politiques et économiques qui aurons un impact sur nos régions respectives,<br />

notamment, les sommets européens, la coopération sud-sud, le partenariat<br />

euro-méditerranéen, le réchauffement climatique, la politique européenne d’immigration.<br />

En outre, le magazine, touchera également le monde des arts<br />

et de la culture, du sport, des faits de société. Son équipe esquissera également<br />

des portraits de personnalités politiques et de celles issues d’une immigration<br />

réussie.<br />

Par conséquent, cette revue a pour vœu pieux de relever les défis de l’heure et<br />

de réussir son pari. La démarche est simple et consiste à vulgariser les initiatives<br />

qui seront entreprises dans le cadre du partenariat UE-Afrique, UE-Maghreb et<br />

ce dans un monde d’ouverture généralisée des marchés.<br />

Avant-gardiste, « le <strong>Relais</strong> » encadrera des missions d’exploration d’opportunités<br />

dans les différents pays du partenariat, des rencontres entre les acteurs et<br />

opérateurs de ces trois régions ainsi que des échanges d’informations et<br />

d’expériences et ce, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.<br />

youssef el filali<br />

Président


MAGHREB<br />

SM le Roi Mohammed VI et<br />

Xi Jinping, Président de la<br />

République Populaire de Chine<br />

MAROC : <strong>Le</strong> Roi Mohammed VI<br />

REPENSE LA STRATÉGIE DU<br />

PARTENARIAT<br />

Engagé dans une démarche pro-active,<br />

sa Majesté, le Roi du Maroc, a posé<br />

de nouveaux jalons, ayant compris les<br />

enjeux du futur. <strong>Le</strong> Maroc, est, et reste<br />

toujours pour l’Occident un allié traditionnel.<br />

Mais pour les intérêts de son<br />

pays, le Roi innove en matière de coopération,<br />

en élargissant la perspective du<br />

réel développement et en multipliant ses<br />

partenaires. Par exemple, avec la Fédération<br />

de la Russie et la Chine. Partout où<br />

il passe Mohammed VI signe des partenariats<br />

stratégiques affirmant ainsi que le<br />

Maroc nouveau est arrivé … Et, demain ce<br />

sera le cas avec l’Inde. ici aussi, les lignes<br />

bougent ….<br />

On s’en souvient, les 15 et 16 mars<br />

dernier, à l’occasion de la visite officielle<br />

de sa Majesté le Roi Mohammed VI,<br />

le Maroc et la Fédération de Russie ont<br />

signé un accord sur le partenariat stratégique<br />

approfondi.<br />

6 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


SM le Roi Mohammed VI<br />

et le Premier Ministre<br />

Indien, M. Narendra Modi<br />

<strong>Le</strong>s réformes politiques, économiques<br />

et sociales ménées au Maroc sous la<br />

conduite de son Roi ont été saluées par<br />

la Russie.<br />

Intensifiactaion de leurs relations bilatérales<br />

sera un objectif à poursuivre. Cela<br />

ne sera possible que par la réalisation<br />

des projets communs dans les domaines<br />

tels que l’énergie, le tourisme, la haute<br />

technologie, l’agriculture, la pêche et les<br />

infrastrures de transport.<br />

Avec l’Inde, les possibiltés d’un partenariat<br />

sont en train d’être explorées. En<br />

novembre dernier, La présence du Roi<br />

Mohammed à New Delhi, lors du sommet<br />

Afrique-Inde a été une occasion d’ouvrir<br />

la voie pour un partenariat avec l’Inde.<br />

C’est pourquoi, à Rabat, lors de la<br />

rencontre entre le chef du gouvernement<br />

marocain, Abdelilah Benkirane et le<br />

Vice-président de l’Inde, Mohammad<br />

Hamid Ansari, ont souligné la nécessité<br />

de poursuivre les efforts communs afin<br />

de donner un contenu concret aux orientations<br />

générales issues de la visite du<br />

Roi Mohammed VI, à New Delhi.<br />

Cette nouvelle vision, on le verra dans ce<br />

dossier, est poursuivi avec la Chine et les<br />

Etat du Conseil Economiques du Golfe<br />

comme en témoigne son discours.<br />

Sans oublier le potentiel que constitue<br />

l’Afrique, c’est ainsi qu’ on se souviendra<br />

des multiples voyages en Afrique au<br />

Sud du Sahara et cela dans le cadre de<br />

la coopération sud-sud. Et de nombreux<br />

contrats ont été signés, notamment avec<br />

le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le<br />

Gabon et la Guinée...<br />

Jean Boole<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

7


MAGHREB<br />

Au-delà<br />

de la géopolitique<br />

héritée de<br />

la bipolarisation<br />

8 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


SM le Roi Mohammed VI reçu par<br />

le Président de la fédération<br />

de Russie, Vladimir Poutine<br />

Hier, c’était la Russie, tout récemment<br />

la Chine, et probablement l’Inde demain. Plus<br />

que les étapes, ce sont là des séquences de<br />

la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI,<br />

sur le partenariat qui, pour être bénéfique,<br />

doit résister aux influences liées à la géographie<br />

et à l’histoire entre les partenaires.<br />

Et cette vision est portée par ce que je peux<br />

nommer la stratégie de la diversification des<br />

partenaires qui, depuis un certain temps,<br />

guide la politique de coopération du Maroc.<br />

<strong>Le</strong> choix de cette stratégie, le Souverain<br />

chérifien l’a annoncé au mois de mars<br />

dernier, dans son discours à Ryad devant ses<br />

pairs des pays du Golfe. Promesse tenue :<br />

quelques jours seulement, le Roi du Maroc<br />

vient d’éffectuer un voyage à caractère<br />

historique entre son pays et la Chine. Du<br />

jamais vu entre la Monarchie marocaine<br />

et la République Populaire de Chine. Par<br />

l’importance de la délégation (ministres,<br />

chefs d’entreprise) et l’aspect multisectoriel :<br />

énérgie, envoronnement, finances, industrie,<br />

culture... Cette visite marquera pour longtemps<br />

les relations entre les deux Etats.<br />

La déclaration de partenariat stratégique<br />

signée à l’issue de la visite par le Roi<br />

Mohammed VI et le président chinois,<br />

M. Xi Jinping, est à la hauteur des espoirs<br />

suscités. Ce partenariat stratégique couvre<br />

tant les échanges humains, économiques,<br />

culturels, commerciaux, financiers que<br />

le dialogue politique...Aussi le Maroc<br />

compte-t-il parmi les trente pays au<br />

monde à avoir signé un tel partenariat<br />

avec la Chine.<br />

A Moscou, quelques mois auparavant,<br />

le Roi Mohammed VI, a signé avec Vladmir<br />

Poutine un accord sur le partenariat stratégique<br />

approfondi, dominé par des questions<br />

de sécurité et de paix en prenant en<br />

compte le souci de la préservation de l’intégrité<br />

territoriale de deux pays. Dès lors,<br />

on comprend, le sens du vote de la Russie<br />

sur la dernière résolution du Conseil de<br />

sécurité sur le Sahara marocain.<br />

Une certaine opinion en Europe, juque-là<br />

partenaire traditionnelle et privilégiée du<br />

Maroc, scrute avec inquiétude ce rapprochement.<br />

La Chine et surtout la Fédération<br />

de Russie, aux yeux de l’Europe ne sont<br />

pas des bons élèves en matière des droits<br />

de l’homme. On craint pour le Maroc une<br />

mauvaise influence.<br />

Mais pourquoi ne peut-on pas mettre cette<br />

ouverture sur le compte du dynamisme de<br />

l’économie marocaine qui, maintenant,<br />

arrive au stade d’aller à la conquête<br />

d’autres marchés ? Déjà, le Royaume chérifien<br />

est très présent économiquement en<br />

Afrique au Sud du Sahara. La Chine aussi.<br />

<strong>Le</strong> partenariat stratégique Maroc-Chine<br />

pourrait-il dépasser le cadre bilatéral?<br />

Il y a lieu de l’espérer. Des synérgies entre<br />

les deux parties pourraient occasionner<br />

des retombées sur l’Afrique subsahérienne.<br />

<strong>Le</strong> Maroc tout autant que la Chine ont la<br />

maîtrise du marché africain. Des firmes<br />

marocaines investissement dans d’importants<br />

domaines en Afrique noire : Saham<br />

Assurances, présente dans 20 pays via<br />

37 filiales, est leader en Afrique; Cimaf<br />

(Ciments d’Afrique ) avec de nouvelles<br />

installations, au Mali et en Côte d’Ivoire,<br />

cette entreprise marocaine connaît une<br />

expension extraordinaire en Afrique de<br />

l’ouest. Dans le secteur des finances,<br />

Wafabank contribue au financement du<br />

développement, à travers ses filiales<br />

installées un peu partout dans la région.<br />

L’Afrique n’est plus la terre de réglèment<br />

des conflits internationaux et de jeu<br />

d’influences des puissances économiques.<br />

C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la<br />

démarche de la stratégie de diversication<br />

des partenaires, initiée par le Roi du Maroc.<br />

Car dans la pratique de la coopération ou<br />

dans le domaine d’affaires, les puisances<br />

vis-à-vis de l’Afrique, ont encore des attitudes<br />

et comportements dictés par leurs<br />

intérêts géopolitiques.<br />

L’Afrique n’est plus la<br />

terre de réglèment<br />

des conflits<br />

internationaux et<br />

de jeu d’influences<br />

des puissances<br />

économiques.”<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

9


MAGHREB<br />

Mohammed VI :<br />

Un autre ton<br />

Une allocution qui fera date. A Ryad, lors<br />

du sommet Maroc-pays du Golfe, <strong>Le</strong> Roi<br />

Mohammed VI, a indéniablement trouvé<br />

des mots justes pour traduire sa vision<br />

parfaitement claire sur le partenariat<br />

stratégique avec ses partenaires et son<br />

approche face aux défis sécuritaires dans<br />

la région.<br />

Dans un style nouveau, le langage direct,<br />

sans pathos, tenu par le Roi chérifien<br />

devant ses frères, Majestés et Altesses,<br />

étonne et dénote: tenez :”Nous nous<br />

réunissons donc aujourd’hui pour donner<br />

une forte impulsion à ce partenariat, qui a<br />

atteint un tel degré de maturité que nous<br />

nous devons, désormais, d’en développer<br />

le cadre institutionnel et les mécanismes<br />

opérationnels. C’est la meilleure démonstration<br />

que l’Action arabe commune ne<br />

se réalise pas à coups de réunions et de<br />

discours, ni au moyen de Sommets périodiques<br />

de forme, ou de résolutions toutes<br />

prêtes, mais inapplicables”.<br />

Franchise inhabituelle : quand on sait<br />

le caractère formaliste et les discours<br />

pleins de xyloglossies lors des sommets<br />

arabes dont les résolutions restent<br />

souvent lettre morte. Ici, le Roi chérifien,<br />

tout en reconnaissant le soutien moral et<br />

financier des Etats du Golfe, qui par leurs<br />

investissements permettent au Maroc de<br />

réaliser ses projets de développement,<br />

a tranché dans le vif. Pour cause, au<br />

moment où les autres régions du monde<br />

construisent des ensembles économiques<br />

viables par des échanges des expériences<br />

réussis et la mise en commun des projets<br />

mobilisateurs, l’espace arable n’est pas<br />

stable.<br />

Encore des mots justes du souverain<br />

marocain : “Ce Sommet se tient dans une<br />

conjoncture délicate. La région arabe vit,<br />

en effet, au rythme de tentatives de changement<br />

de régimes et de partition des<br />

Etats, comme c’est le cas en Syrie, en Irak<br />

10 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


et en Libye, avec tout ce que cela comporte<br />

comme tueries, exodes et expulsions d’enfants<br />

de la patrie arabe. Après ce qui fut<br />

présenté comme un printemps arabe qui<br />

a occasionné tant de ravages, de désolations<br />

et de drames humains, nous voilà<br />

vivre aujourd’hui un automne calamiteux,<br />

avec le dessein de faire main basse sur<br />

les ressources des autres pays arabes et<br />

de briser les expériences réussies d’autres<br />

Etats, comme le Maroc, en portant atteinte<br />

à son modèle national original qui le<br />

distingue”.<br />

Effectivement, des menaces diverses dont<br />

celle de désintégration des Etats arabes<br />

se profilent à l’horizon. Et aucun pays n’est<br />

épargné. <strong>Le</strong>s conséquences, soulignons-le,<br />

sont de nature à compromettre la paix et<br />

la sécurité pas seulement dans la région<br />

mais également le monde. Et le Roi de dire<br />

: “la situation est grave, surtout au regard<br />

de la confusion patente dans les prises<br />

de position et du double langage dans<br />

l’expression de l’amitié et de l’alliance,<br />

parallèlement aux tentatives de coups de<br />

poignard dans le dos”. Aussi la communauté<br />

internationale doit-elle s’impliquer<br />

de façon efficace mais neutre dans la<br />

résolution des conflits déchirant le monde<br />

arabe et surtout celui du Sahara marocain,<br />

le plus ancien.<br />

S.M le Roi Mohammed VI au milieu des chefs d’Etats membres du CCG<br />

Et c’est à juste titre que Mohammed VI<br />

apprécie le soutien des Etats du Golfe<br />

à la récupération par le Maroc de ses<br />

provinces du Sud, seule solution dans ce<br />

conflit artificiel et entretenu à dessein afin<br />

de déstabiliser la monarchie marocaine et<br />

tout le Maghreb.<br />

Bien que s’agissant du sommet entre son<br />

pays et les Etats du Golfe, Mohammed VI<br />

a tenu à rappeler que le Maroc reste<br />

un partenaire privilégié, ouvert à<br />

d’autres régions du monde. A propos,<br />

Mohammed VI a rappelé que sa visite en<br />

Russie, le mois dernier, a été marquée par<br />

le développement des relations hissées<br />

au niveau de partenariat stratégique<br />

approfondi et par la signature d’accords<br />

dans de nombreux domaines vitaux.<br />

C’est, sans doute, sa stabilité qui rend<br />

possible cette diversification.<br />

Avec ses partenaires du Golfe, pour qu’elle<br />

soit bénéfique, la coopération doit s’opérer<br />

dans un environnement stable et apaisé.<br />

C’est pourquoi, Mohammed VI pense que<br />

la sécurité et la stabilité des pays du<br />

Golfe sont indissociables de la sécurité<br />

du Maroc. En plus, elle ne doit pas s’appuyer<br />

sur la langue, la religion mais sur<br />

un attachement de tous les acteurs de la<br />

région aux mêmes valeurs et orientations<br />

constructives sur les liens qui doivent<br />

unir les pays arabes. La vision royale est<br />

largement partagée par des observateurs.<br />

Cet important discours étonne par son<br />

ton qui tranche avec des formules figées<br />

caractérisant la communication de dirigeants<br />

dans cette partie du monde.<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

11


MAGHREB<br />

FONDATION Mohammed VI<br />

un rapprochement spirituel<br />

pour le partage des valeurs<br />

de tolérance<br />

SM le Roi Mohammed VI<br />

inaugure la Fondation<br />

des Oulemas Africains<br />

<strong>Le</strong> Royaume du Maroc, par l’installation<br />

du Conseil Supérieur des Ouléma africains<br />

de la Fondation Mohammed VI, vient de<br />

faire un grand bond vers le rapprochement<br />

avec l’Afrique subsaharienne. Très présent<br />

au plan économique dans cette partie du<br />

continent, il ne manquait que la donne<br />

spirituelle qui, comme on le sait, alimente<br />

les comportements et les valeurs. Il a fallu<br />

attendre une année après sa création pour<br />

qu’enfin la fondation Mohammed VI, soit<br />

installée par son initiateur, Sa Majesté<br />

le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste et<br />

le glorifie. Désormais, effective elle va s’atteler<br />

à la formation des Ouléma africains.<br />

Quant au rôle qu’incarnent les théologiens<br />

musulmans dans l’organisation et le vécu<br />

de l’Islam, on mesure combien est louable<br />

l’initiative du Roi Chérifien.<br />

Ils seront au moins 120 Ouléma.<br />

Ce qui n’est pas négligeable en termes de<br />

quantité, donc de l’encadrement.<br />

Parmi eux, il y a 17 femmes. Une ouverture<br />

incroyablement révolutionnaire, s’agissant<br />

d’une institution islamique. En ayant en son<br />

sein, un nombre significatif de femmes, le<br />

Conseil a pris conscience de leur pugnacité<br />

dans la lutte contre l’extrémisme dont elles<br />

sont les premières victimes.<br />

L’équilibre géographique et linguistique a<br />

été respecté.<br />

Car ces Ouléma viennent de 31 pays africains:<br />

anglophones, francophones, lusophones.<br />

Parmi lesquels, des pays qui ne sont pas en<br />

phase avec le Maroc, par exemple dans le<br />

dossier du Sahara. Voir dans ce Conseil des<br />

Ouléma africains, une institution mise en<br />

place afin d’élargir l’influence religieuse et<br />

partant diplomatique du Maroc en Afrique,<br />

c’est passer à côté de la plaque.<br />

Ces allégations, en l’occurrence, ont été<br />

faites par certains médias, à l’occasion de<br />

l’installation officielle.<br />

Plus qu’une action diplomatique, c’est plutôt<br />

un rapprochement spirituel afin de partager<br />

les valeurs de tolérance, d’ouverture et de<br />

modernité dans la mise en application de<br />

la charia. C’est à l’exemple du Maroc même,<br />

qui, à la différence de certains pays, pratique<br />

et encourage un islam modéré. C’est à juste<br />

titre que la formation des Ouléma soit assurée<br />

et organisée par ce pays. Au moment où<br />

la menace djihadiste préoccupe l’Afrique où<br />

l’Islam virulent, le cas de Bokoharam qui<br />

endeuille le continent; la formation des<br />

théologiens islamiques au Maroc tombe au<br />

bon moment.<br />

12 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


MAGHREB<br />

Parlement Européen :<br />

Sahara Marocain<br />

Documentaire<br />

Bruxelles : Documentaire et débat lèvent<br />

l’ambiguïté sur l’exploitation « illégale »<br />

des richesses dans le Sahara Marocain<br />

Du jamais vu ! Et pourtant, les facteurs d’un<br />

développement économique de grande<br />

envergure dans le Sahara marocain sont<br />

indéniables.<br />

La preuve, est la projection récente à<br />

Bruxelles d’un documentaire réalisé par le<br />

journaliste et producteur Hassan El Bouharouti,<br />

et le débat qui s’en est suivi afin de<br />

lever toute ambiguïté sur l’exploitation «<br />

illégale » des richesses naturelles dans les<br />

provinces du Sud du Royaume du Maroc.<br />

L’évènement organisé au Parlement européen<br />

sous le patronage de M. Louis Michel<br />

député européen et co-président de l’assemblée<br />

paritaire ACP-UE, par le Centre<br />

Euro-méditerranéen de Coopération et<br />

Diplomatie Citoyenne, a été une occasion<br />

de mettre en lumière, l’approche globale<br />

de développement initiée dans tous les<br />

domaines socio-économiques et, de réfuter<br />

les allégations fallacieuses du Polisario,<br />

sur un prétendu pillage des richesses dans<br />

le Sahara marocain.<br />

Ce témoignage de grande vérité, a offert<br />

l’opportunité une nouvelle fois, au parterre<br />

d’intellectuels, de députés et diplomates<br />

européens, de découvrir à travers la projection,<br />

le développement durable enclenché<br />

par le Royaume et ce, depuis la récupération<br />

en 1976 de ses provinces du Sud.<br />

Intitulé « Sahara occidental : Sources<br />

et Ressources », le film d’une trentaine<br />

de minutes, a mis en lumière, les projets<br />

de développement lancés et les efforts<br />

déployés par le Royaume pour garantir<br />

les meilleures conditions de vies à cette<br />

population locale.<br />

Promenant sa caméra dans toute sa<br />

région, le réalisateur a zoomé, révélant<br />

des images inédites qui ne peuvent rester<br />

méconnues ni ignorées. Il a de même<br />

rapporté des actions vivantes, sans faux<br />

14 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


fuyants ni complaisance. <strong>Le</strong> but noble<br />

est, de donner une preuve tangible : les<br />

ressources naturelles profitent bel et<br />

bien à leurs ayants droit et, de dénoncer<br />

les propos mensongers des uns et<br />

des autres.<br />

La projection focalisée sur les ressources<br />

des provinces du Sud, n’est point innocente.<br />

L’objectif est d’ébranler les certitudes «<br />

malintentionnées », de contrer les idées<br />

reçues et, de démontrer que les richesses<br />

de la région profitent uniquement à sa<br />

population.<br />

<strong>Le</strong> débat par la suite fut percutant, même<br />

si, parfois il a été houleux. <strong>Le</strong>s ambassadeurs<br />

du Maroc en Belgique et auprès de<br />

l’Union européenne MM Samir Addahre<br />

et Menouar Alem ont tour à tour étayé ce<br />

documentaire par des exemples concrets,<br />

mettant le doigt sur cette expérience<br />

régionale réussie.<br />

Ils ont ainsi réfuté énergiquement les<br />

déclarations fallacieuses du Polisario sur<br />

un pillage inexistant des richesses dans le<br />

Sahara marocain.<br />

Evoquant la dimension humaine et la<br />

question des droits de l’Homme, ils ont mis<br />

l’accent, sur le détournement de l’aide<br />

humanitaire par les séparatistes et leurs<br />

soutiens algériens, déplorant la misère des<br />

populations des camps de Tindouf.<br />

Faisant état des investissements effectués<br />

par le Maroc depuis plusieurs décennies, ils<br />

ont réaffirmé la pertinence de l’initiative<br />

d’autonomie proposée par le Maroc pour<br />

trouver une solution définitive au conflit.<br />

<strong>Le</strong>s diplomates marocains ont en outre<br />

tenu à évoquer le rejet par le président du<br />

Tribunal de l’UE de l’arrêt du 10 décembre<br />

dernier. Un tel rejet stipule que rien n’interdit<br />

à l’UE de négocier des accords avec<br />

le Maroc incluant le Sahara ont-ils dit.<br />

M. Amae el Aynin Mae Al Aynin, directeur<br />

de la société Phosboucraâ (filiale de l’office<br />

chérifien des phosphates) a pour sa part,<br />

donné un aperçu des projets initiés dans<br />

la région.<br />

L’exploitation des phosphates dans cette<br />

région est rentable socialement à travers<br />

la création d’emplois en faveur de la population<br />

locale.<br />

<strong>Le</strong> site minier de Phosboucraâ est le plus<br />

petit du Maroc : sa capacité de production<br />

annuelle est de moins de 2, 6 millions de<br />

tonnes. Il contient ainsi moins de 2pc des<br />

réserves nationales a poursuivi le responsable<br />

qui a précisé, que la totalité des<br />

recettes des exploitations est réinvestie<br />

dans le financement du développement<br />

local.<br />

Pour Mme Hajbouba Zoubeir vice-présidente<br />

de la fondation Phosboucraâ, de<br />

multiples actions ont été menées dans<br />

plusieurs domaines (formation, éducation,<br />

agriculture et préservation du cheptel),<br />

de même que différents programmes de<br />

développement ont été mis en place.<br />

<strong>Le</strong> souci étant de garantir les meilleures<br />

conditions aux bénéficiaires que sont les<br />

habitants des provinces du Sud.<br />

L’exploitation des<br />

phosphates dans cette<br />

région est rentable<br />

socialement à travers<br />

la création d’emplois<br />

en faveur de la<br />

population locale.<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

15


MAGHREB<br />

Diplomatie<br />

Bourita et Mansouri<br />

reçus par le Président<br />

du Nigeria<br />

Nasser Bourita et Yassine Mansouri reçus jeudi 14 juillet en audience par le président du Nigeria<br />

<strong>Le</strong> ministre délégué aux Affaires<br />

étrangères, Nasser Bourita, et le directeur<br />

de la DGED, Yassine Mansouri, ont été<br />

reçus hier jeudi en audience par le<br />

président du Nigeria, Muhammadu Buhari,<br />

à qui ils ont transmis un message du roi<br />

Mohammed VI.<br />

L’offensive diplomatique du Maroc en<br />

Afrique se poursuit.<br />

De sources médiatiques nigérianes, <strong>Le</strong>360<br />

apprend que le ministre délégué aux<br />

Affaires étrangères, Nasser Bourita, et le<br />

directeur de la DGED, Yassine Mansouri,<br />

ont été reçus hier jeudi en audience par le<br />

président du Nigeria, Muhammadu Buhari.<br />

<strong>Le</strong>s mêmes sources affirment que les deux<br />

responsables marocains ont été dépêchés<br />

auprès du président Buhari en tant qu’envoyés<br />

spéciaux du roi Mohammed VI.<br />

Peu d’informations ont filtré à propos de<br />

cette audience si ce n’est que le président<br />

du Nigeria a salué les «ambitieux projets<br />

de la coopération bilatérale en matière<br />

d’agriculture» et la décision du Maroc d’implanter<br />

une usine d’engrais dans ce pays<br />

pour couvrir une bonne partie des besoins<br />

de l’Afrique de l’Ouest.<br />

<strong>Le</strong> président Bihari a également salué les<br />

efforts du Maroc en matière de lutte contre<br />

le terrorisme et l’extrémisme.<br />

A Rabat, aucune source à la diplomatie<br />

marocaine n’a accepté de commenter la<br />

tournée africaine de Nasser Bourita et de<br />

Yassine Mansouri.<br />

«Une annonce sera faite dans les jours à<br />

venir», se limite à dire un responsable sans<br />

plus de précisions, alors que cette annonce<br />

pourrait être liée à un éventuel retour du<br />

Maroc au sein de l’Union africaine.<br />

D’ailleurs, en plus de Bourita et de<br />

Mansouri, Salaheddine Mezouar est également<br />

engagé depuis plusieurs jours dans<br />

une tournée africaine.<br />

Il à rappeler que de nombreux pays africains<br />

amis du Maroc pressent depuis des<br />

années le royaume de réintégrer l’Union<br />

africaine. Cette éventualité semble plus<br />

proche que jamais.<br />

Par Mohammed Boudarham<br />

<strong>Le</strong> 15/07/2016<br />

Source www.le360.ma<br />

16 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Phosboucraâ<br />

un pôle de développement régional<br />

du Sud du Maroc<br />

Phosboucraâ situé à Laayoune est un des<br />

pôles de développement régional des<br />

provinces du Sud du Maroc.<br />

Phosboucraâ développe la plus petite mine<br />

du Maroc (2,6 millions de tonnes par an soit<br />

moins de 2Pc des réserves nationales)<br />

<strong>Le</strong>s investissements injectés dans les<br />

améliorations opérationnelles, ont permis<br />

au site de devenir rentable à partir de 2007.<br />

Tous les profits réalisés sont conservés par<br />

la filiale et réinvestis dans ses opérations<br />

locales au profit de la population locale.<br />

La majorité des 2300 salariés proviennent de<br />

la région. La société est considérée comme<br />

le plus grand employeur privé au niveau<br />

local et comme un contributeur majeur à la<br />

vie économique et à l’infrastructure sociale.<br />

Quelques 600 emplois ont été créés en 2012<br />

et 500 nouveaux sont prévus sur les cinq<br />

prochaines années.<br />

Par ailleurs, un montant de 250 millions de<br />

dollars a été alloué par le Conseil de Phosboucrâa,<br />

au développement social régional<br />

pour la décennie 2013-2022.<br />

Ce fonds d’investissements financera<br />

plusieurs programmes tels que l’emploi des<br />

jeunes, la santé, l’éducation, la technologie,<br />

l’enseignement supérieur et la pêche halieutique<br />

En 2012, un budget de 57 millions a été<br />

consacré pour la réalisation de projets<br />

socioculturels.<br />

En février, SM le Roi Mohammed VI, a lancé<br />

les travaux d’un complexe industriel intégré<br />

de production d’engrais.<br />

Ce grand projet génèrera à terme près de<br />

1270 emplois. Il prévoit notamment, la<br />

construction d’une plate forme de production<br />

d’engrais d’une valeur de 8,3 MM de<br />

DH, la réalisation d’une usine de lavage et<br />

de flottation de phosphates de 1,7 MM de<br />

Dh, d’une unité de séchage des phosphates<br />

destinée à l’export de 600 MDh et d’un parc<br />

de stockage d’une capacité de 500 000 t de<br />

800Mdh.<br />

Jean Boole<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

17


MAGHREB<br />

ENVIRONNEMENT<br />

COP22 AU MAROC<br />

ESPOIR DE LA PLANÈTE<br />

d’augmentation de la température au-dessous<br />

de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle<br />

et si possible sous 1,5°C, aide économique<br />

en faveur des pays de l’hémisphère<br />

du sud industriellement moins développés,<br />

ou encore obligation de communication<br />

publique des résultats des contributions<br />

en matière de réduction des gaz à effet de<br />

serre par chaque nation.<br />

Et c’est au Maroc que se déroulera en<br />

Novembre 2016 la COP22. <strong>Le</strong>s yeux du<br />

monde seront braqués sur Marrakech.<br />

« Conférence de l’action», c’est ainsi qu’on<br />

a nommé cette réunion internationale qui<br />

s’inscrira dans la continuité de celle organisée<br />

à Paris et où un accord a été adopté.<br />

<strong>Le</strong> choix du Maroc pour l’organisation de<br />

cette COP22 traduit par ailleurs les efforts<br />

réels du Royaume en faveur de l’environnement<br />

et notamment en matière de lutte<br />

contre le changement climatique faisant du<br />

Maroc l’un des pays les plus écologiques de<br />

la planète.<br />

Kaoutar Fal<br />

HAKIMA El Haité<br />

Ministre déléguée chargée de l’Environnement<br />

interview exclusiVE<br />

réalisée par<br />

Kaoutar Fal,<br />

notre<br />

correspondante<br />

à Casablanca<br />

et directrice<br />

de la Région Mena<br />

HAKIMA El Haité, Ministre déléguée<br />

chargée de l’Environnement :<br />

La COP21 à Paris s’est achevée le 12<br />

Décembre 2015 par un accord international<br />

historique avec une série d’annonces spectaculaires<br />

et ambitieuses : maintenir le seuil<br />

Mme la ministre de l’Environnement<br />

se confiant à notre journal, évoque<br />

les enjeux essentiels de la COP22, l’étendue<br />

des attentes de la communauté internationale,<br />

après celle de Paris, ainsi que le rôle<br />

que son pays entend désormais jouer dans<br />

la protection de l’environnement.<br />

LE RELAIS: La participation du Maroc n’est<br />

pas passée inaperçue avec une délégation<br />

de 760 personnes présidée par le Roi<br />

Mohammed VI. Que pourriez-vous nous dire<br />

à propos de cet accord et de cette manifestation<br />

mondiale ?<br />

Hakima El Haité: La participation du<br />

Maroc était aussi bien remarquable que<br />

les décisions prises lors de ce sommet. En<br />

matière d’environnement et de développement<br />

durable, le Maroc est l’un des pays<br />

leaders en Afrique et dans le monde arabe,<br />

déjà organisateur de la COP7 en 2001, le<br />

royaume s’est engagé bien avant la COP21<br />

18 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


à limiter ses émissions de gaz à effet de<br />

serre, et nous sommes le deuxième pays<br />

africain ayant publié sa Contribution Prévue<br />

Déterminée au niveau National (INDC)<br />

pour lutter contre les effets du changement<br />

climatique.<br />

L’accord de Paris est un accord universel,<br />

contraignant, équilibré et dynamique.<br />

<strong>Le</strong>s contributions ne sont révisables qu’a<br />

la hausse, c’est également un accord holistique<br />

qui intègre le lien avec les 17 objectifs<br />

du développement durable définis par<br />

l’ONU, la dignité et les droits humains et la<br />

question du genre.<br />

Cet accord est aussi le début d’une nouvelle<br />

phase, marquant le début d’un processus<br />

de construction multilatérale d’un nouveau<br />

mode de développement et de gouvernance<br />

inclusif. En effet, de nombreuses décisions<br />

ont été prises : ‘’Décision de la présidence<br />

‘’constituant une matrice d’engagements<br />

dont la mise en oeuvre opérationnelle est<br />

le grand enjeu de la COP22.<br />

Au titre de l’Accord de Paris, chaque pays<br />

devrait remettre sa contribution en termes<br />

de réduction des émissions de gaz à effet<br />

de serre, qui sera révisée chaque 5 ans à la<br />

hausse. L’accord incite à renforcer les capacités<br />

d’adaptation, de résilience et de réduction<br />

de la vulnérabilité notamment des pays<br />

les plus touchés par le changement climatique<br />

et comporte de ce fait des dimensions<br />

locales, nationales, régionales et internationales.<br />

La COP22 est la phase opérationnelle de<br />

la COP21. Dans ce contexte pourriez vous<br />

nous fournir de plus amples informations<br />

et plus de détails quant aux enjeux opérationnels<br />

de la COP de Marrakech ?<br />

La feuille de route de la présidence Marocaine<br />

découle de l’accord lui-même et priorités<br />

les outils qui permettraient de répondre<br />

aux deux grands enjeux :<br />

Diminuer les émissions d’une part et aider<br />

les pays vulnérables aux changements climatiques<br />

d’autre part<br />

De ce fait <strong>Le</strong>s enjeux d’opérationnalisation de<br />

l’Accord de Paris se trouvent concentrés dans :<br />

la construction de la feuille de route d’avant<br />

2020 qui consiste à apporter le renforcement<br />

de capacité, le transfert technologie et l’aide<br />

financière pour les pays en développement<br />

non émetteurs de gaz a effet de serre<br />

La réduction des émissions en complétant<br />

les dispositions du Protocole de Kyoto<br />

avant son remplacement par L’Accord en<br />

2020, en poursuivant et institutionnalisant<br />

le Lima-Paris-Action Agenda (LPAA) et en<br />

établissant un mécanisme de transparence<br />

pour les engagement des pays (NDC)<br />

Engager les actions prévues dans les Décisions<br />

et l’Accord et pour lesquelles des indications<br />

de dates sont données (années<br />

concernées : 2016, 2017, 2018, 2019, 2020,<br />

2023)<br />

Parmi les grands enjeux de la COP22 en<br />

termes d’avancées figurent aussi le prix<br />

du carbone, des contributions ou taxes<br />

carbones comme outils d’incitation et de<br />

financement, l’interopérabilité et à terme<br />

l’unification des marchés carbone. D’autre<br />

part, le soutien aux mécanismes d’accès<br />

aux technologies demeure aussi un enjeu,<br />

notamment par transfert de technologie,<br />

la dissémination des technologies matures<br />

particulièrement à travers la création de<br />

marchés de masse et la stimulation de<br />

la R&D sur les technologies émergentes<br />

sans négliger l’effort de renforcement<br />

des capacités surtout pour l’élaboration<br />

et la mise en oeuvre des NDC,des plans<br />

nationaux d’adaptation et le montage<br />

de projets bancables pour attirer les flux<br />

publics et privés de la finance climatique.<br />

<strong>Le</strong> financement qui est une obligation<br />

des pays développés découlant des dispositions<br />

de la convention, constitue une priorité<br />

absolue pour la COP22. Comment assurer,<br />

selon vous Madame la Ministre, l’augmentation<br />

des financements pour l’adaptation ?<br />

L’accord stipule que les pays développés<br />

fournissent des ressources financières<br />

aux pays en développement pour soutenir<br />

les mesures d’atténuation et d’adaptation<br />

des pays en développement, et laisse<br />

la libre volonté aux autres pays de le faire<br />

également.. Nous devons donc préparer<br />

une feuille de route pour atteindre l’objectif<br />

des 100 milliards $ en 2020, et de bien<br />

identifier des projets bancables orientés<br />

vers l’adaptation afin d’équilibrer la balance<br />

des flux financiers entre l’atténuation<br />

et l’adaptation.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> : comment pourriez vous assurer<br />

la transparence quant aux déclarations de<br />

chaque pays ?<br />

L’accord stipule que chaque partie à la<br />

Convention Cadre des Nations Unies sur<br />

le Changement Climatique (CCNUCC) doit<br />

établir régulièrement un rapport national<br />

d’inventaire de ses émissions de gaz à effet<br />

de serre, transmettre les informations<br />

nécessaires au suivi des progrès accomplis<br />

et mettre en place un système de transparence<br />

qui permet de mesurer, notifier<br />

et vérifier la conformité des informations<br />

communiquées à la situation réelle..<br />

Nous avons entendu parler d’un bilan<br />

mondial en 2023. Pourriez-vous nous en<br />

parler?<br />

<strong>Le</strong> bilan mondial est un rapport établi périodiquement<br />

par la conférence des parties<br />

afin d’évaluer les progrès collectifs accomplis<br />

pour lutter contre le changement climatique.<br />

En effet le premier bilan mondial<br />

sera publié en 2023, et ses résultats seront<br />

révisés tous les 5 ans.<br />

Après la COP7, le Maroc abrite la COP22<br />

en Novembre 2016. Quels impacts économiques<br />

et politiques auraient cette manifestation<br />

sur notre Royaume ?<br />

En tant que pays hôte, le Maroc va accueillir<br />

pendant deux semaines,des milliers de<br />

délégués,d’acteurs de la société civile et de<br />

journalistes,soit environ 30 000 personnes,<br />

dont chacun est un acteur et un agent d’influence,<br />

il s’agit bien évidemment d’une<br />

opportunité mais aussi une responsabilité<br />

historique pour notre pays .<br />

On ne peut pas parler du volet économique<br />

sans évoquer le volet touristique, la capacité<br />

touristique de la ville hôte sera largement<br />

sollicitée pour le programme évènementiel<br />

et les activités des délégués.<br />

La production d’un tel événement présente<br />

également une opportunité commerciale<br />

pour les industries locales en termes de<br />

fabrication, services, accueil et accompagnement,<br />

logistique, catering, production<br />

et post –production, décoration, animation…<br />

Sans oublier les média ! Oui un impact<br />

médiatique hors norme : pas moins de 2000<br />

journalistes, le thème du climat quotidiennement<br />

à la Une des Médias traditionnel<br />

et numérique. Pendant 10 jours, le Maroc<br />

et Marrakech seront au coeur d’une actualité<br />

unanimement considérée comme prioritaire<br />

dans l’agenda mondial. Cela représente<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

19


MAGHREB<br />

HAKIMA El Haité<br />

Ministre déléguée chargée de l’Environnement<br />

une opportunité sans précédent de valoriser<br />

le rôle et l’attractivité du Royaume.<br />

Des avantages politiques certes, en tant que<br />

pays assurant la présidence : le Maroc disposera<br />

d’atouts politiques et économiques<br />

d’influence dont les bénéfices perdureront<br />

longtemps après la Conférence Climat, le<br />

Maroc jouera aussi le rôle de facilitateur<br />

auprès de toutes les parties de la négociation,<br />

il aura aussi un levier puissant<br />

pour renforcer ses relations internationales<br />

que ce soit sur le plan bilatéral ou à travers<br />

des actions plurilatérales et la mise en<br />

oeuvre de coalitions dans les processus de<br />

convergence de la négociation.<br />

En tant que gestionnaire de l’agenda :<br />

le Maroc sera très sollicité par toutes<br />

les parties prenantes gouvernementales<br />

et non gouvernementales ainsi que<br />

privées. C’est un atout d’influence qui peut<br />

être habilement utilisé pour faire avancer<br />

un certain nombre d’intérêts du Royaume<br />

«pays pivot» : le Maroc sera en position<br />

privilégiée pour incarner la diplomatie de<br />

convergence et contributive qu’appelle le<br />

soutien du multilatéralisme.<br />

La COP22 serait marqué par une participation<br />

très importante d’acteurs d’influence<br />

mondiaux, pourriez- vous nous donner plus<br />

de précisions quant aux participants ?<br />

Il est important de rappeler que la société<br />

civile est très impliquée sur les enjeux de<br />

développement durable, les acteurs non<br />

étatiques sont devenus de véritables puissances<br />

dans l’architecture internationale,<br />

dont l’influence ne cesse d’être amplifiée<br />

par le rôle croissant des médias et des<br />

réseaux sociaux.<br />

Il est donc fondamental de traiter les participants<br />

de la société civile avec le même<br />

niveau d’attention et de considération<br />

que les délégations gouvernementales<br />

et la presse.<br />

En contrepartie, le Maroc bénéficiera d’une<br />

extraordinaire plateforme de promotion sur<br />

son sol, regroupant des entreprises multinationales,<br />

des institutions financières, de<br />

grandes organisations industrielles, technologiques<br />

ou commerciales et des ONG<br />

de premier plan, ainsi que des Think-Tanks<br />

et plusieurs milliers de journalistes.<br />

<strong>Le</strong> Royaume aura également sur son sol le<br />

plus grand rassemblement mondial d’intelligence<br />

collective dans les domaines de<br />

l’énergie, de l’environnement, du développement<br />

et du climat.<br />

Au- delà de l’opportunité historique de<br />

présenter et de promouvoir les réalisations<br />

20 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


du Royaume pendant deux semaines où<br />

celui-ci sera un épicentre de l’attention<br />

politique et médiatique mondiale, le Maroc<br />

grâce à la COP22, pourra inscrire son action<br />

dans la longue durée et en retirer des bénéfices<br />

à la fois amplifiés et pérennes, puisque<br />

son rôle se sera étendu entre 2015 (coordination<br />

avec la présidence française de<br />

la COP21 et préparation de la COP22)<br />

et 2017 (passage du relais et suivis opérationnel<br />

conduisant à la COP23).<br />

Ainsi, accueillir et présider la COP22 représente<br />

une opportunité historique et stratégique<br />

pour le Royaume du Maroc avec un<br />

large éventail de bénéfices.<br />

On ne peut pas dissocier la COP22 du<br />

continent africain auquel appartient le<br />

Maroc que serait l’impact de cette COP sur<br />

l’Afrique ?<br />

1. La COP22, sans préjudice de son<br />

universalité, sera aussi la COP de l’Afrique.<br />

<strong>Le</strong> Maroc appartient au groupe Afrique avec<br />

lequel il élabore et défend des positions<br />

de négociation, nous représentons l’Afrique<br />

au sein du bureau de la COP21 qui prépare<br />

la COP22 avec un poste de Vice-Président<br />

qui m’a été attribué.<br />

2. La Présidence marocaine<br />

montante soutien fortement un agenda<br />

orienté vers les priorités africaines,notamment<br />

dans les domaines de l’ambition<br />

(trajectoire 1 ,5%, NDC, renforcement<br />

des capacités,agenda pré-2020), l’adaptation,<br />

la finance climatique et le transfert de<br />

technologies). Elle accorde une importance<br />

très grande aux projets africains dans le<br />

cadre de l’Agenda d’Action Lima-Paris (LPAA)<br />

et aux deux grandes initiatives stratégiques<br />

pour l’Afrique que sont la AFRICAIN RENEW-<br />

BALE ENERGY INTIATIVE et l’Initiative sur<br />

L’ÈLECTRIFICATION DE L’AFRIQUE ;<br />

3. L’importance de la COP22<br />

pour l’Afrique sera aussi matérialisée par<br />

des initiatives sur des sujets transversaux :<br />

le rôle des femmes, jeunesse et éducation,<br />

mise en valeur du patrimoine immatériel<br />

et des savoirs traditionnels.<br />

HAKIMA El Haité<br />

Ministre déléguée chargée de l’Environnement<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

21


MAGHREB<br />

Entretien<br />

avec<br />

M. Jawad<br />

Kerdoudi<br />

le<br />

président<br />

de L’IMRI<br />

M. JAWAD Kerdoudi<br />

président de L’IMRI<br />

L’Institut marocain des relations<br />

internationales (IMRI) est une institution<br />

indépendante. Son rôle principal est<br />

la défense de l’image du Royaume du<br />

Maroc à l’étranger. Dans cet entretien,<br />

M. Kerdoudi, son président parle de ses<br />

perspectives d’ici à 2020.<br />

Entretien.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> : M. Kerdoudi, on entend beaucoup<br />

parler de votre institut, pourriez-vous nous<br />

en dire un mot ?<br />

Jawad Kerdoudi : Crée en 2003, l’Institut<br />

Marocain des Relations Internationales<br />

(l’IMRI), est une institution marocaine<br />

indépendante spécialisée dans les relations<br />

internationales. Il procède à des<br />

études, des recherches, des Conférences-Débats,<br />

des publications, et des<br />

délégations économiques à l’étranger.<br />

Son principal objectif est de vulgariser<br />

les relations internationales au niveau<br />

du grand public et de valoriser l’image du<br />

Maroc à l’étranger.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> : quelles sont vos perspectives<br />

à l’horizon 2020 ?<br />

L’IMRI développe année après année ses<br />

activités tant sur le plan national qu’international.<br />

Ses perspectives à l’horizon<br />

2020 est de l’élever au niveau des Think<br />

-Tanks américains et européens. Par cela,<br />

il s’active pour recruter des chercheurs de<br />

haut niveau spécialisés dans les secteurs<br />

politiques, économiques, culturels<br />

et sociaux.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> : Vous êtes un institut de relations<br />

internationales, où en sont vos relations<br />

avec les institutions européennes ?<br />

Du fait des relations historiques et géostratégiques<br />

du Maroc avec l’Europe,<br />

l’IMRI entretient des rapports forts avec<br />

l’Union européenne. Notre institution a<br />

réalisé beaucoup d’études sur les relations<br />

entre le Maroc et l’Union européenne et<br />

multiplié les propositions pour les consolider<br />

davantage. L’IMRI est membre des<br />

réseaux Euro-Méditerranéens, Euromesco<br />

qui est un réseau de centres de recherches.<br />

Il est le septième meilleur réseau de thinktanks<br />

du monde. On est aussi membre de<br />

Femise, le Forum Euroméditerranéen des<br />

instituts de sciences économiques.<br />

Kaoutar Fal<br />

Son principal objectif<br />

est de vulgariser<br />

les relations<br />

internationales au<br />

niveau du grand<br />

public et de valoriser<br />

l’image du Maroc à<br />

l’étranger.<br />

22 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


A BRUXELLES,<br />

M. RIDHA BEN<br />

MOSBAH PARLE<br />

DES REPONSES<br />

A APPORTER AUX<br />

ASPIRATIONS DE<br />

LA POPULATION<br />

M. RIDHA BEN MOSBAH,<br />

Ministre-Conseiller du<br />

Président du Gouvernement<br />

Quelles réponses le gouvernement<br />

tunisien réserve aux aspirations de<br />

la population pour une vraie transition<br />

économique ? Telle était la question<br />

à la quelle devait répondre M. Ridha,<br />

Ministre-Conseiller du Président du<br />

Gouvrenement, devant les journalistes au<br />

Press club brussels europe, dans le prolongement<br />

de son déplacement à Bruxelles<br />

pour Tunisian Belgium Business forum, au<br />

mois de mai dernier.<br />

Réussir une transition économique en<br />

Tunisie, préoccupe au plus au niveau<br />

les autorités actuelles. Venu à Bruxelles<br />

dans le cadre du Tunisian Belgium<br />

Business Forum, M. Ridha ben Mosbah,<br />

Ministre-Conseiller du Président du Gouvernement,<br />

chargé des Affaires économiques,<br />

s’est entretenu avec la presse<br />

européenne sur les réformes du gouvernement<br />

en vue de soutenir une compétitivité<br />

et une croissance inclusive.<br />

...Il y a eu d’abord un programme de cent<br />

jours, a dit M. Ridha afin d’apporter<br />

des réponses aux revendications sociales<br />

de la révolution. Rappelons qu’en général,<br />

le chômage des jeunes a joué un rôle<br />

déterminant dans le déclenchement de<br />

la révolution. Aujourd’hui, encore, ce problème<br />

est loin d’être résolu. Et les disparités<br />

existent entre les régions, a reconnu<br />

le Ministre-Conseiller, avant de rassurer<br />

que les choses commencent à bouger.<br />

Déjà, dans le cadre du plan de développement<br />

économique et social, on prévoit<br />

une réduction du chômage de 4 % en 5<br />

ans. Aujourd’hui, le chômage des jeunes<br />

représente 15 % et celui des diplômés est<br />

de 30 %.<br />

C’est pourquoi, le dialogue national<br />

pour l’emploi recommande la croissance.<br />

Impérativement, l’économie doit se relancer.<br />

D’où, l’injection de 2 millions de Dinars<br />

pour redynamiser les PME. Pour M. Ridha,<br />

cette relance passera par l’existence<br />

de services à valeur ajoutée, l’innovation<br />

et le développement des ressources<br />

humaines. Frappé durement, le secteur du<br />

tourisme doit retrouver sa vitalité.<br />

Répondant à une question sur le plan du<br />

développement économique et social, M.<br />

Rhida a rappelé que l’équité, l’efficacité<br />

et la durabilité doivent caractériser ce<br />

plan. En allant dans ce sens, le pays peut<br />

envisager une bonne gouvernance. Et là,<br />

l’éradication de la corruption devient un<br />

des défis pour les autorités tunisiennes<br />

afin de répondre aux revendications<br />

sociales de la révolution. Un autre défi, a<br />

souligné le ministre tunisien, est relatif au<br />

social. Dans le cadre d’un dialogue permanent<br />

avec les syndicats, un accord salarial<br />

sur trois ans a été conclu. Il est question<br />

également de réformer l’administration<br />

qui affiche un effectif pléthorique de<br />

640.000 fonctionnaires.<br />

Qu’en est-il de la situation sécuritaire ?<br />

Nous avons maîtrisé la menace terroriste<br />

malgré la situation géopolitique régionale<br />

difficile. Mais beaucoup de choses,<br />

à ce niveau, restent à réaliser, a conclu M.<br />

Rhida.<br />

Ayant réussi sa transition politique, la stabilité<br />

de la Tunisie repose désormais sur<br />

le développement. <strong>Le</strong> train de réformes<br />

envisagées, la lutte contre la pauvreté<br />

et le développement des PME n ‘étant-là<br />

que quelques uns des leviers choisis<br />

pour répondre aux aspirations légitimes<br />

de la population.<br />

Jeanne <strong>Le</strong>mba<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

23


MAGHREB<br />

La Tunisie,<br />

destination de choix<br />

au cœur<br />

de la méditerranée<br />

Située à la pointe la plus nordique de<br />

l‘Afrique, la Tunisie s’est développée depuis<br />

son histoire la plus ancienne des ambitions<br />

dignes de sa géographie stratégique. Carrefour<br />

de civilisations et de commerce<br />

au coeur du bassin méditerranéen,<br />

le plus petit pays de l’Afrique s’est<br />

vite bâti une réputation internationale<br />

de pays d’accueil. Touristes<br />

et entreprises internationales ont afflué<br />

depuis le début des années soixante-dix<br />

pour faire de la Tunisie une destination<br />

privilégiée pour les vacances comme<br />

pour la production et le développement<br />

a l’international. <strong>Le</strong>s marques<br />

internationales les plus prestigieuses<br />

ont été parmi les premiers<br />

investisseurs en Tunisie,<br />

suivies au fil des années par<br />

les grands noms de l’industrie<br />

automobile. Si les dernières<br />

créations de la haute couture tissées<br />

par des mains tunisiennes ornent les plus<br />

en vogue des vitrines de luxe, les composants<br />

les plus techniques, produits<br />

dans des usines tunisiennes,<br />

vont directement sur les chaines<br />

européennes de montage<br />

pour équiper citadines<br />

et berlines.<br />

Démunie de ressources<br />

naturelles abondantes,<br />

la Tunisie a adopté dès<br />

le départ une approche<br />

pragmatique en matière d’attraction<br />

des investissements internationaux.<br />

<strong>Le</strong> territoire tunisien s’est équipé<br />

en infrastructure nécessaire pour assurer<br />

la fluidité des navettes de biens d’équipements<br />

et de produits finis entre les usines<br />

tunisiennes et les marchés internationaux.<br />

Du nord vers le Sud, les facilités logistiques<br />

sont disponibles selon les normes internationales.<br />

24 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


La proximité étant l’avantage naturel de<br />

la Tunisie, la notion a été élevée au rang<br />

de devise par les autorités tunisiennes<br />

pour en créer un network institutionnel<br />

tout autour de l’entreprise dans l’objectif<br />

d’assurer un accès immédiat aux avantages<br />

et services rendus par les différentes structures<br />

d’appui public.<br />

La loi d’Avril 1972, à l’origine de l’émergence<br />

en Tunisie d’un tissu industriel<br />

exportateur, est toujours citée en exemple<br />

par les instances internationales quand<br />

il s’agit des premières politiques mises<br />

en place par les pays en développement<br />

pour attirer des investissements créateurs<br />

d’emploi et de richesse partagée. Cette loi<br />

longtemps copiée, aura marqué le choix<br />

par la Tunisie de l’ouverture sur l’extérieur<br />

comme une opportunité.<br />

Pour la première fois dans l’histoire de<br />

la promotion des investissements, la discrimination<br />

entre national et étranger fut<br />

abolie pour mettre en place une discrimination<br />

basée sur la performance et la<br />

créativité. Des entreprises installées en<br />

Tunisie pour des considérations de cout<br />

se sont vite rendu compte que la Tunisie<br />

offre beaucoup plus que des gains financiers.<br />

<strong>Le</strong> développement à l’international<br />

grâce à des compétences tunisiennes est<br />

aujourd’hui parmi les options stratégiques<br />

les plus recherchées par les entreprises<br />

internationales installées en Tunisie.<br />

Parmi les premiers défis de la Tunisie<br />

indépendante, auquel se sont attaquées<br />

les instances tunisiennes, les historiens<br />

citent en pole position la consolidation<br />

d’une société instruite, formée, informée<br />

et consciente de son avenir. La mise faite<br />

sur la scolarisation a vite donné ses résultats<br />

et début des années 70, la Tunisie est<br />

déjà pays exportateur de talents qu’ils<br />

soient ingénieurs, enseignants ou techniciens.<br />

A la même époque, les entreprises<br />

étrangères ayant choisi le pays comme<br />

site d’investissement notamment suite à la<br />

promulgation de la loi d’avril 1972 sont<br />

unanimes à témoigner : «la Tunisie, limitée<br />

en richesses naturelles, a bien su développer<br />

sa propre richesse, soit une population<br />

bien formée et passionnée par les challenges<br />

quel que soit le degré de leur complexité».<br />

L’éducation en Tunisie est gratuite, accessible<br />

et obligatoire pour tout tunisien qui<br />

aura atteint l’âge des six ans. Aujourd’hui,<br />

l’Etat tunisien consacre plus de 5 % de son<br />

budget annuel à l’éducation. Il était temps,<br />

début des années 60, où l’éducation relevée<br />

au rang de priorité nationale absorbait<br />

30% du budget de l’Etat. <strong>Le</strong> résultat ne s’est<br />

pas fait attendre :<br />

• 99 % des jeunes tunisiens sont scolarisés.<br />

Plus de 337 000 étudiants (dont 62,3<br />

% sont des filles) sont inscrits dans les 198<br />

établissements universitaires répartis sur<br />

l’ensemble du territoire tunisien.<br />

• Plus de 1 000 centres de formation professionnelle<br />

(publics et privés), assurent<br />

la formation de 140 000 apprenants et stagiaires<br />

dans des centaines de spécialités<br />

couvrant l’ensemble des secteurs économiques.<br />

• Plus de 70 000 nouveaux diplômés par<br />

an rejoignent le marché du travail avec un<br />

multilinguisme exceptionnellement élevé.<br />

• 35 % des diplômés sont issus des filières<br />

de l’ingénierie, des sciences de l’informatique,<br />

des communications ainsi que<br />

d’autres filières techniques.<br />

• Plus de 6 000 des diplômés sont des ingénieurs.<br />

Au-delà des aspects de la diversité<br />

des branches et la richesse des profils mis<br />

sur le marché de l’emploi, les compétences<br />

tunisiennes, une fois intégrée dans un<br />

environnement professionnel, font preuve<br />

de sérieux, application et imagination qui<br />

en font un partenaire privilégié pour les<br />

entreprises internationales en quête de<br />

gains en productivité et d’innovation. A ce<br />

jour plus de 90% parmi les 3100 entreprises<br />

étrangères actives en Tunisie sont<br />

gérées par un management 100%, tunisien.<br />

L’attractivité de la Tunisie, confirmée par<br />

tous les rapports internationaux en la<br />

matière, à certes été touchée par les événements<br />

post-évolution, mais les experts<br />

s’accordent que les fondements historiques<br />

de cette attractivité sont loin d’être<br />

touchés. <strong>Le</strong>s chantiers engagés par les<br />

autorités tunisiennes, que ce soit au niveau<br />

de la modernisation des infrastructures<br />

ou des lois, ne manqueront pas de propulser<br />

la Tunisie comme destination de<br />

choix des investissements innovateurs<br />

et à forte composante en savoir. Si les<br />

européens sont les premiers à avoir pris<br />

conscience de cette donne, Américains<br />

et japonais leur emboitent le pas déjà. la<br />

Tunisie que l’on considérait toujours le<br />

pays le plus proche de l’Europe, géographiquement<br />

et culturellement, est au même<br />

titre le pays le plus proche du marché<br />

de l’avenir : l’Afrique. La réputation du<br />

savoir faire sur le marché africain fait de<br />

la Tunisie un partenaire idéal pour toute<br />

entreprise souhaitant se développer sur le<br />

continent africain.<br />

Plus de 70.000<br />

nouveaux diplômés<br />

par an rejoignent<br />

le marché du<br />

travail avec un<br />

multilinguisme<br />

exceptionnelement<br />

élevé.<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

25


AFRIQUE<br />

LE PRÉSIDENT KABILA RESTE,<br />

EN ATTENDANT<br />

L’HYPOTHéTIQUE<br />

DIALOGUE ET SES<br />

RéSULTATS<br />

Joseph Kabila président de la RDC<br />

En Rdc, l’idée d’organiser l’élection<br />

présidentielle, en 2016 est-elle réduite à un<br />

simple souhait ? Peut-être ! La Cour constitutionnelle<br />

de ce pays a enlevé le caractère<br />

obligatoire de la tenue du scrutin présidentiel<br />

cette année. Son arrêt du 16 mai dernier<br />

a décidé le maintien du président Kabila au<br />

pouvoir au-de là de son dernier mandat.<br />

On peut s’en douter, l’unanimité devient<br />

impossible. Et la suspicion s’installe. <strong>Le</strong>s avis<br />

contradictoires des politiques et des juristes,<br />

réunis dans ce dossier étalent la fracture au<br />

sein même de la classe dirigeante au sujet de<br />

ce laborieux processus électoral.<br />

Joseph Kabila reste<br />

<strong>Le</strong> président de la République démocratique<br />

du Congo, Joseph Kabila Kabange, restera en<br />

fonction jusqu’à l’installation du nouveau<br />

président élu. Telle est la décision de la Cour<br />

constitutionnelle rendue par son arrêt R.<br />

Const. 263 du 11 mai 2016, pris à la suite de<br />

la sollicitation, par 267 députés nationaux,<br />

de «l’interprétation de l’article 70 alinéa 2 de<br />

la Constitution, en combinaison, d’une part, avec<br />

ses articles 103, 105 et 197, et d’autre part, avec<br />

les articles 75 et 76 de la même Constitution».<br />

La haute Cour justifie cette décision en<br />

vertu du principe de continuité de l’Etat,<br />

et éviter ainsi le vide à la tête de l’Etat.<br />

Ancien ministre congolais des Affaires<br />

étrangères et membre du bureau politique<br />

de la Majorité présidentielle (MP) au pouvoir,<br />

le sénateur Léonard She Okitundu trouve<br />

que «la Loi fondamentale congolaise a tout fait<br />

dans ses dispositions pour éviter la vacance du<br />

pouvoir institutionnel à tous les niveaux, que<br />

ce soit au niveau des assemblées provinciales<br />

qu’à celui du Parlement ou de la présidence<br />

de la République. Joseph Kabila restera donc<br />

en fonction jusqu’à l’installation effective du<br />

nouveau président élu».<br />

Cet arrêt a provoqué une levée des boucliers<br />

terrifiante dans le chef de l’Opposition<br />

politique, principalement sa frange radicale.<br />

Dans une déclaration commune, faite lors<br />

d’une rencontre jeudi 12 mai 2016 à Lubumbashi,<br />

en réaction à cet arrêt de la Cour<br />

constitutionnelle relatif à l’article 70 de<br />

la constitution, les leaders des plates-formes<br />

de l’opposition politique G7, Front citoyen,<br />

Dynamique de l’opposition et Alternance<br />

pour la République ont affirmé ne pas<br />

accepter que le président de la RDC, Joseph<br />

Kabila, prolonge son mandat au-delà du 19<br />

décembre 2016.<br />

Ancien président de l’Assemblée nationale,<br />

Vital Kamerhe, actuellement leader d’un<br />

parti de l’opposition, UNC, qualifie d’imposture<br />

l’arrêt de la Cour constitutionnelle.<br />

«La Cour constitutionnelle vient de réviser<br />

la Constitution, réécrire un nouvel article qui<br />

ne se trouve pas dans la Constitution. C’est très<br />

grave, c’est un acte de haute trahison», a-t-il<br />

déclaré sur Radio France Internationale.<br />

En plus du rejet de cet arrêt, l’opposition<br />

annonce la tenue des marches de protestation<br />

sur toute l’étendue de la République.<br />

<strong>Le</strong> populiste ancien président de l’Assemblée<br />

provinciale de l’ex.Katanga, Gabriel<br />

Kyungu wa Kumuanza, menace. «Nous allons<br />

considérer cela comme un coup d’Etat. Et nous<br />

allons faire appel au peuple pour se ranger<br />

derrière toute l’opposition pour combattre<br />

ce coup d’Etat», dit-il au cas où le Président<br />

Joseph Kabila demeurait en poste au-delà du<br />

19 décembre 2016.<br />

Moins virulent, le parti de l’ancien Premier<br />

ministre et leader de l’Udps, Etienne Tshisekedi,<br />

trouve la justification de la tenue du<br />

dialogue politique national. Bruno Tshibala<br />

Nzenze, son secrétaire général adjoint<br />

et porte-parole, rejette également l’arrêt de<br />

la haute cour. «C’est une cour qui est vouée<br />

entièrement à Joseph Kabila. Nous pouvons<br />

refuser cette décision, mais elle nous sera<br />

imposée. C’est pour cette raison que nous avons<br />

prévenu que nous devons aller au dialogue<br />

pour voir ensemble si l’élection présidentielle<br />

peut être encore organisée avant décembre<br />

2016 et exiger le changement des personnes<br />

qui composent principalement la Cour<br />

constitutionnelle et la Commission électorale».<br />

26 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Mais le professeur Bob Kabamba, chercheur<br />

résidant en Belgique, constate : «L’opposition<br />

se trompe d’arguments en s’appuyant<br />

sur des dispositions constitutionnelles<br />

qui ne nécessitent aucune interprétation<br />

tellement elles sont claires». Il est d’avis que<br />

les contestataires devaient «saisir la Cour<br />

constitutionnelle et lui apporter des éléments<br />

qui prouvent que le gouvernement a, de<br />

manière intentionnelle, bloqué la tenue<br />

des élections dans les délais, tant sur le plan<br />

du financement des scrutins, de la révision du<br />

fichier électoral que celui de l’arsenal juridique<br />

avec ces réformes électorales qui se font<br />

toujours attendre».<br />

Pour sa part, le constitutionnaliste André<br />

Mbata dit que l’article 70 parle de l’élection<br />

et non de l’installation, c’est du français<br />

facile.<br />

L’arrêt de la Cour constitutionnelle répond<br />

à une préoccupation réelle quant au non-respect<br />

du délai pour la tenue des élections<br />

prévues pour cette année 2016. En effet,<br />

le mois de décembre 2016 devait marquer<br />

la fin de la deuxième législature et celle du<br />

mandat présidentiel, le second et dernier<br />

pour Joseph Kabila Kabange, selon la Constitution.<br />

<strong>Le</strong> calendrier global rendu public<br />

par la Commission Electorale Nationale<br />

Indépendante, Céni en sigle, prévoyait aussi<br />

la prise en compte des arriérés électoraux,<br />

notamment par la tenue des élections de<br />

renouvellement des mandats des députés<br />

provinciaux, des gouverneurs de province<br />

et des sénateurs expirés depuis 2012. Au<br />

niveau de la base, aucune élection n’a été<br />

organisée depuis le lancement du processus<br />

électoral en 2005. Ainsi, le calendrier électoral<br />

avait prévu les élections des conseillers de<br />

chefferie et de secteur, des chefs de secteur,<br />

des conseillers municipaux, des bourgmestres<br />

de commune, des conseillers urbains<br />

ainsi que des maires de ville.<br />

Si le cycle électoral en cours a prévu la tenue<br />

des élections locales, urbaines et provinciales<br />

en 2015, aucune de ces élections n’a<br />

été organisée jusque-là. Quelques couacs<br />

ont été enregistrés dans la mise en œuvre<br />

du cycle électoral. Ces couacs se résument<br />

en termes de financement de ces élections<br />

en une période où le gouvernement est buté<br />

à la conjoncture financière internationale<br />

médiocre, du code de bonne conduite pour la<br />

sécurisation des élections afin de faire face<br />

à tous les troubles que les partis politiques<br />

créent contre les populations en période<br />

électorale, du renouvellement du fichier<br />

électoral en intégrant les nouveaux majeurs,<br />

évalués entre 10 et 15 millions, les Congolais<br />

de l’étranger, les déplacés ou réfugiés<br />

retournés dans leurs milieux de résidence. Il<br />

y a aussi les électeurs de 2011 décédés à ce<br />

jour estimés entre 1 et 2 millions de morts<br />

qu’il faudra radier du fichier électoral.<br />

Pour ce faire, le président de la République<br />

voudrait tenir un dialogue national inclusif<br />

pour dégager un<br />

consensus sur le processus électoral. <strong>Le</strong><br />

président de la Ceni, Corneille Nangaa, qui<br />

vient de procéder au lancement des opérations<br />

d’identification et de recensement<br />

des électeurs, a déclaré qu’il lui était<br />

impossible d’assurer la tenue des élections<br />

crédibles et transparentes dans les délais<br />

définis dans le calendrier global. Il lui faut<br />

donc avoir un nouveau calendrier électoral<br />

à élaborer après avoir obtenu un consensus<br />

politique.<br />

Un consensus politique ?<br />

Joseph Kabila président de la RDC<br />

C’est la raison d’être du dialogue politique<br />

que certains opposants qualifient de<br />

stratégie visant à renvoyer la date de l’élection<br />

présidentielle. Ce dialogue, annoncé<br />

depuis le mois de mai 2015, coulé en ordonnance<br />

présidentielle depuis fin novembre<br />

2015, et qui a son facilitateur désigné depuis<br />

avril 2016 en la personne de l’ancien Premier<br />

ministre togolais et ancien secrétaire<br />

général de l’OUA, Edem Kodjo, n’a toujours<br />

pas démarré ses travaux préparatoires.<br />

Si la Majorité présidentielle a déposé la liste<br />

de ses 12 participants ainsi que la Société<br />

civile, celle de ses six participants, l’opposition<br />

politique tarde à présenter la liste<br />

de ses membres participants. L’Udps qui a<br />

exigé la gestion de cette liste, n’arrive pas<br />

à ramener certains membres du camp du<br />

refus à la table des négociations, tout comme<br />

il n’arrive pas à se mettre d’accord avec<br />

d’autres partis de l’opposition favorables<br />

au dialogue sur les noms des participants<br />

à proposer. Déjà, l’Udps ne fait pas mystère<br />

de sa position de respect du délai constitutionnel.<br />

De Bruxelles, en plus, son président<br />

n’a-t-il pas déclaré qu’il ne reconnaissait pas<br />

cette Cour constitutionnelle ? Dès lors, il y a<br />

lieu de craindre un coup de théâtre en plein<br />

dialogue.<br />

<strong>Le</strong>s partis de l’opposition soulèvent aussi le<br />

problème de violation des droits politiques<br />

qu’il impute au gouvernement qui réprimerait<br />

des marches interdites organisées<br />

par l’opposition et dont la justice a inculpé<br />

l’ancien gouverneur de la province du<br />

Katanga, actuellement opposant et candidat<br />

déclaré à la présidentielle, d’atteinte à la<br />

sûreté de l’État pour son implication avéré<br />

dans le recrutement des mercenaires<br />

étrangers.<br />

Impatient, le facilitateur a mis en place un<br />

groupe de travail composé exclusivement<br />

des membres de la société civile. Ce groupe<br />

de travail a commencé les travaux préparatoires<br />

en attendant que les participants<br />

affichent complet pour démarrer les travaux<br />

préparatoires proprement dits.<br />

La tenue de ce dialogue politique répond<br />

aussi aux vœux tant du Secrétaire général<br />

de l’ONU, Ban Ki-moon, qui n’a cessé<br />

d’inviter «tous les intervenants de régler<br />

leurs différends par le dialogue et de créer<br />

des conditions propices à la tenue en temps<br />

voulu d’élections crédibles, conformément<br />

à la Constitution», a dit M. Ban au cours de<br />

son exposé devant les membres du Conseil,<br />

que du Pape François ainsi que de l’Union<br />

africaine, l’Union européenne et de l’Organisation<br />

internationale de la Francophonie qui,<br />

à travers des déclarations, plaident pour la<br />

tenue d’un dialogue en vue de la tenue<br />

des élections crédibles et apaisées.<br />

Tshibambe Lubowa<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

27


AFRIQUE<br />

RDC :<br />

CONCLAVE DE GENVAL<br />

Jusqu’où Tshisekedi et Katumbi iront-ils ensemble ?<br />

Étienne Tshisekedi<br />

Homme politique<br />

Conclave du Lac : événement considéré<br />

historique tant par les résultats obtenus,<br />

le statut des participants et leur nombre<br />

que par sa référence au précédent du<br />

Front Commun Congolais à la Table Ronde.<br />

Plus de 80 délégués congolais venus de<br />

partout et représentant la société civile<br />

et les partis politiques se sont réunis en<br />

Conclave à Genval (Hôtel du Lac) du 8 au<br />

9 juin. <strong>Le</strong> thème était aussi d’une grande<br />

signification : rassemblement des forces<br />

sociales et politiques acquises au changement<br />

autour de M. Etienne Tshisekedi,<br />

président de l’Udps. Et l’ambition identique<br />

: “ la démocratie immédiate”, comme<br />

hier l’Indépendance immédiate.<br />

On peut le dire, à ce jour, que le succès<br />

était au rendez-vous. Parmi les résultats, il<br />

y a l’unité de l’opposition, chose jusque-là<br />

impossible et le refus du dialogue version<br />

Kabila. En d’autres termes, la mise en<br />

oeuvre intégrale de la résolution 2277<br />

des Nations unies. Limitons-nous, à ces<br />

deux acquis principaux. Ils témoignent de<br />

la farouche détermination de l’opposition<br />

congolaise désormais unie à obliger le<br />

président Kabila à respecter la constitution.<br />

Cette résolution encourage certes le<br />

dialogue en RdCongo, mais dans le respect<br />

strict du délai constitutionnel. Nous saluons<br />

le départ de Kabila, prévu 19 décembre,<br />

ont répété en chœur, les participants, au<br />

moment de la clôture des travaux du<br />

conclave de Genval. La mise sur pied d’un<br />

comité des 9 Sages présidé par E. Tshisekedi<br />

est la manifestation la plus visible<br />

de la réussite du Conclave. C’est la préfiguration<br />

d’un gouvernement de transition<br />

en cas de glissement. Chargé de suivre<br />

l’évolution du processus électoral, et en<br />

faire des évaluations; le Comité des Sages<br />

peut à tout moment prendre les initiatives<br />

pour barrer la route au président Kabila.<br />

Et les observateurs s’étonnent de l’unanimité<br />

facilement acquise autour de<br />

Tshisekedi, proclamé tard dans la nuit de<br />

la fin du Conclave, leader de l’opposition.<br />

Ce qu’elle n’a pas réussi en 2011, lors de<br />

l’élection présidentielle.<br />

D’où vient cette évolution ? Sans doute,<br />

de la volonté de toutes les plateformes de<br />

l’opposition de tout faire pour que Kabila<br />

ne reste pas au pouvoir après son deuxième<br />

mandat. Dans ce contexte, depuis<br />

le mois de janvier Katebe Katoto et son<br />

frère Moïse, vrai patron du G7, ont multiplié<br />

des contacts avec Etienne Tshisekedi.<br />

Ils l’ont convaincu de ne pas aller au<br />

dialogue présidentiel, contre l’opinion<br />

de certains membres de l’Udps ayant<br />

participé aux discussions préliminaires<br />

avec les représentants du pouvoir.<br />

28 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Après les ennuis judiciaires de Katumbi, le<br />

G7 a pris clairement l’option de s’appuyer<br />

sur Tshisekedi. Etant presque certains de<br />

la non tenue de l’élection présidentielle<br />

en décembre 2016, les dirigeants du G7<br />

tablent sur la transition. Seul le président<br />

de l’Udps est capable, en pareille situation<br />

de tenir tête à Kabila et faire échec à l’idée<br />

du glissement. D’ou l’intérêt de le soutenir<br />

financièrement et politiquement. La tenue<br />

du Conclave de Genval en est la preuve.<br />

En plus, l’arrêt de la Cour constitutionnelle<br />

a fait perdre toutes leurs illusions<br />

à Tshisekedi et aux membres de l’Udps,<br />

favorables au dialogue tel que convoqué<br />

par l’ordonnance présidentielle. L’arrêt<br />

en question autorise le président Kabila<br />

à rester au pouvoir jusqu’à l’installation<br />

du nouveau président. Aussi l’Udps avait-il<br />

intérêt à composer avec le G7.<br />

Tshisekedi, de son côté, pense que la situation<br />

judiciaire de l’ancien gouverneur<br />

du Katanga, joue en sa faveur. A partir ce<br />

moment, il y a un deal entre Tshisekedi<br />

et Katumbi. Conséquence, le processus<br />

de la convocation du Conclave a pris<br />

une accélération d’autant plus étonnante<br />

que l’opposition congolaise était en<br />

demande d’un fédérateur.<br />

Pour la concrétisation, le G7, logiquement,<br />

s’est occupé de la logistique, en participant<br />

financièrement de manière significative<br />

aux préparatifs et au déroulement<br />

des travaux du Conclave. Mais dans toutes<br />

les plates formes, en ce compris au sein de<br />

l’UDPS lui même a commencé à souffler<br />

le vent de la nécéssité d’un “compromis<br />

historique” sur “l’essentiel. C’est à dire “le<br />

peuple d’abord”..<br />

L’Udps, pour sa part, s’est chargée de<br />

l’organisation. Mais Jusqu’où Tshisekedi<br />

et Katumbi iront-ils ensemble? <strong>Le</strong> MLC<br />

et l’UNC, malgré la présence de son<br />

secrétaire général à Genval, partis politiques<br />

importants sur la scène congolaise<br />

ne se sont pas prononcés sur les conclusions<br />

du Conclave. On peut croire qu’ils<br />

sont sceptiques sur la sincérité des intentions<br />

des acteurs présents au Conclave.<br />

Mais après Genval, sans aucun doute, plus<br />

rien dans l’opposition ne sera comme<br />

avant …<br />

Jeanne <strong>Le</strong>mba<br />

<strong>Le</strong> Rwanda<br />

inaugure sa première<br />

centrale électrique au<br />

méthane sur le lac Kivu<br />

KIGALI<br />

<strong>Le</strong> Rwanda a inauguré dernièrement une<br />

centrale électrique au méthane sur le lac<br />

Kivu (ouest), une installation unique au<br />

monde qui transforme une menace mortelle<br />

en source d’énergie et doit à terme<br />

augmenter de plus de 60% la capacité de<br />

production d’électricité du pays.<br />

La centrale électrique KivuWatt a été<br />

inaugurée par le président rwandais Paul<br />

Kagame, a indiqué à l’AFP Augusta Mutoni,<br />

une responsable de Rwanda Energy Group<br />

(REG), l’entreprise publique de production<br />

et de distribution d’électricité. Située<br />

à Kibuye, près de la frontière avec la<br />

République démocratique du Congo (RDC),<br />

cette centrale électrique construite par la<br />

société américaine ContourGlobal produit<br />

depuis fin décembre 26 mégawatts<br />

d’électricité s’ajoutant à la capacité de<br />

production de 160MW dont disposait déjà<br />

le Rwanda.<br />

<strong>Le</strong> système d’extraction est réalisé grâce à<br />

une plateforme flottant sur le lac à 13 km<br />

de la rive et pompant à plus de 300 mètres<br />

de profondeur de l’eau à forte concentration<br />

en gaz méthane et en dioxyde de<br />

carbone. <strong>Le</strong> méthane est séparé de l’eau et<br />

du CO2, et est acheminé sur la terre ferme<br />

via un pipeline sous-marin, tandis que le<br />

CO2 est réinjecté dans le lac. La centrale<br />

et cette plateforme représentent un<br />

investissement d’environ 200 millions de<br />

dollars issus de capitaux privés mais aussi<br />

de prêts d’institutions internationales<br />

d’aide publique au développement, dont la<br />

Banque africaine de développement (BAD).<br />

Source Belga<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

29


AFRIQUE<br />

En bref<br />

GABON-SANTé<br />

LA BANQUE MONDIALE ACCORDE PRèS DE 35<br />

MILLIARDS DE FCFA<br />

La Banque mondiale accepte d’accorder un<br />

prêt de 34.720 milliards de FCFA au Gabon.<br />

Ce fonds servira au développement socioéconomique<br />

du pays et plus particulièrement<br />

dans le domaine de la santé. Ce prêt<br />

aidera dans la mise en place des Techonologies<br />

de l’Information et de la Communication<br />

(TIC), à travers le projet e-Gabon.<br />

<strong>Le</strong> projet e-Gabon, s’adresse aux usagers<br />

et aux professionnels du système national<br />

de santé et opérateurs privés et les entrepreneurs<br />

désireux d’investir dans l’économie<br />

numérique. Ce projet va accélerer la<br />

mise en oeuvre du système de cybersanté<br />

qui est défini par l’Organisation mondiale<br />

de la Santé (OMS) comme l’utilisation des<br />

services numériques aussi bien dans le<br />

secteur public que privé, afin d’assurer le<br />

bien-être des populations, à déclaré Mme<br />

Sylvie Dossou, représentante résidente de<br />

la Banque mondiale au Gabon.<br />

<strong>Le</strong> Projet e-Gabon va renforcer le dispositif<br />

de surveillance épidémiologique en faisant<br />

appel aux TIC pour compiler et diffuser<br />

régulièrement des renseignements permettant<br />

d’alerter rapidement les populations<br />

et de susciter une riposte immédiate.<br />

CÔTE -D’IVOIRE :<br />

UN CLUB POUR LES ENTEPRENEURS AFRICAINS<br />

ABIDJAN,<br />

Capitale économique de la Côte d’Ivoire<br />

Investisseurs & Partenaires, c’est le nom<br />

dun nouveau club africain d’entrepreneurs<br />

que vient de lancer un groupe français<br />

d’investissements dans les PME<br />

africaines.<br />

Cette association cherche à favoriser<br />

l’émergence d’une classe entrepreneuriale<br />

africaine.<br />

30 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


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europe<br />

PARLEMENT EUROPéEN<br />

1 er SOMMET ITALIE-AFRIQUE<br />

Matteo Renzi<br />

Président du Conseil des Ministres Italien<br />

La députée européenne Cécile Kyenge<br />

plaide pour une migration circulaire.<br />

Coopérer avec l’Afrique est-il devenu<br />

une nécessité vitale pour les économies<br />

des puissances ? <strong>Le</strong> premier sommet Italie-<br />

Afrique qui vient de se tenir à Rome prouve<br />

l’intérêt que représente le continent. Rien<br />

que l’année dernière, plusieurs rencontres<br />

de ce genre ont été organisées ici et là,<br />

à tavers le monde : sommet Chine-Afrique,<br />

sommet Inde-Afrique, sommet Turquie-<br />

Afrique, sans oublier le tradionnel sommet<br />

France- Afrique...<br />

Depuis des années, l’Italie, porte de l’Europe,<br />

est confrontée de manière tragique<br />

à la problématique de la migration. Dans<br />

ses rivages, devenus meurtriers, par<br />

milliers chaque année, des jeunes africains<br />

y laissent leurs vies. Aussi ce premier<br />

sommet entre Italiens et Africains a t-il été<br />

dominé par la migration. Il faut des solutions,<br />

il y a urgence. Preuve, cette déclaration<br />

de M. Moussa Faki Mahamat, ministre<br />

thadien des Affaire étrangères : les jeunes<br />

africains sont tentés par deux possibilités,<br />

soit ils rejoignent des groupes terroristes,<br />

soit ils émigrent, avec les dangers que l’on<br />

connait.<br />

Parmi les solutions, se trouve la migration<br />

circulaire. L’investissement des migrants<br />

bien installés socialement, économiquement<br />

en Europe, dans leurs pays d’origine,<br />

grâce au retour, peut constituer un frein à la<br />

migration massive. Cette idée défendue par<br />

Mme Kyenge, député socialiste au Parlement<br />

européen, la très dynamique, Vice<br />

– Présidente de l’Assemblée paritaire ACP/<br />

CE, a retenu l’attention. La députée européenne,<br />

par ailleurs, encourage la migration<br />

légale dans le cadre des programmes<br />

bien spécifiques.<br />

Cette rencontre jete les bases d’un partenariat<br />

entre l’Italie et l’Afrique.... Pour<br />

bien fonctionner, ce partenariat a besoin<br />

d’une réelle politique africaine de l’Union<br />

européenne. M. Mario a tenu à le souligner<br />

et que son pays va plaider dans ce sens<br />

au niveau de l’Europe. Au moins quarante<br />

délégations ministérielles ont participé<br />

à ce premier rendez-vous économique<br />

entre l’Italie et l’Afrique. Encore un pas<br />

dans la bonne direction ….<br />

Notre correspondant à Rome<br />

Giovanni Pepito<br />

Qu ‘est ce qui motive cettte course vers<br />

l’Afrique à la quelle, à son tour, l’Italie<br />

vient de s’engager ? On pensera, certes,<br />

à la croissance africaine dont la moyenne<br />

est de (5,5 %, à ses matièrespremières....<br />

Mais avec l’Italie, au-delà de la coopération<br />

classique, ce sera surtout un cadre de<br />

gestion commune des enjeux du moment<br />

: la sécurité, l’environnement et la migration.<br />

C’est ce qu’a dit M. Mario Giro, le<br />

Vice-ministre italien des Affaires étrangères<br />

et de la Coopération internationale.<br />

32 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


europe<br />

Présentation<br />

de l’outil Quidlex devant<br />

les ambassadeurs des pays<br />

membres de l’Ohada<br />

à Bruxelles<br />

Ce 29 février 2016, s’est tenue une réunion<br />

devant les Ambassadeurs des pays<br />

membres de l’Ohada au siège des ACP<br />

à Bruxelles. Présidée par Son Excellence<br />

Roger-Julien Menga, Ambassadeur de<br />

la République du Congo, ladite réunion,<br />

capitale pour l’avancée du droit en Afrique,<br />

a permis à divers intervenants de soulever<br />

des problématiques rencontrées par<br />

les professionnels du droit, et d’y apporter<br />

des solutions. Ainsi, se sont notamment<br />

exprimés Maître Paolo Criscenzo, Directeur<br />

général de la maison d’édition Actualités<br />

du Droit Belge et Monsieur Christophe<br />

Yvetot, Représentant de l’ONUDI auprès<br />

de l’Union européenne à Bruxelles.<br />

Deux volets ont été abordés lors de<br />

ce sommet, accueillant les réflexions<br />

et préoccupations, notamment de Son<br />

Excellence Daniel Evina Abe’e, Ambassadeur<br />

Extraordinaire et Plénipotentiaire<br />

de la République du Cameroun<br />

auprès du Royaume de Belgique et Son<br />

Excellence Charles Borromée Todjinou,<br />

Ambassadeur près les pays du BENELUX<br />

et Représentant permanent du Bénin<br />

auprès des Organisations internationales<br />

basées à Bruxelles et aux Pays-Bas.<br />

Accessibilité de l’information juridique en<br />

droit des affaires<br />

<strong>Le</strong> premier volet portait sur l’accessibilité<br />

de l’information juridique en droit<br />

des affaires dans les pays de l’espace<br />

OHADA.<br />

A cette occasion, Actualités du Droit Belge,<br />

représentée par Maître Criscenzo, avocat<br />

au Barreau de Bruxelles, a présenté<br />

une initiative portant sur l’accessibilité<br />

au droit des affaires en Afrique grâce à de<br />

nouvelles technologies de l’information<br />

juridique qu’elle a développées. Cette<br />

initiative pourrait prochainement être<br />

intégrée à un programme de l’ONUDI<br />

relatif aux investissements en cours de<br />

développement.<br />

Tant l’ONUDI qu’Actualités du Droit Belge<br />

partent en effet du même constat :<br />

les pays de l’espace OHADA font actuellement<br />

face à une difficulté majeure,<br />

à savoir le manque d’information sur<br />

les règles commerciales applicables dans<br />

chaque pays membre. Or, le droit positif<br />

OHADA est un droit vivant, en ce qu’il est<br />

appliqué et interprété quotidiennement<br />

par les cours et tribunaux des différents<br />

pays. Il n’existe toutefois pas, à l’heure<br />

actuelle, d’outils permettant de numériser<br />

et d’utiliser facilement ces décisions de<br />

jurisprudence.<br />

Maître Paolo Criscenzo a alors présenté<br />

un nouvel outil nommé «Quidlex» qui<br />

apporte des solutions à la question de<br />

l’accessibilité au droit des affaires en<br />

Afrique.<br />

Quidlex, en tant qu’outil technologique,<br />

contribue à rendre le droit positif OHADA<br />

accessible, non<br />

seulement aux professionnels du droit, en<br />

ce compris les magistrats et les avocats,<br />

mais également aux investisseurs. Il s’agit<br />

en effet d’un instrument intelligent qui<br />

traite une information juridique de pointe<br />

alimentée par des références de jurisprudence<br />

et de doctrine permettant de<br />

contribuer à la cohérence du droit positif<br />

OHADA. L’ajout du volet «droit comparé»<br />

permet, de plus, de nourrir les réflexions<br />

scientifiques dans la pratique du droit<br />

des affaires au sein des différents pays de<br />

l’espace OHADA.<br />

34 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Comme l’a, par ailleurs, souligné Christophe<br />

Yvetot, «il est indispensable,<br />

pour favoriser les investissements en<br />

Afrique, que les investisseurs soient<br />

rassurés sur la sécurité juridique offerte<br />

par le pays dans lequel ils souhaitent<br />

investir».<br />

Sécurité, renforcement, cohérence. Autant<br />

de notions que l’outil Quidlex privilégie<br />

afin de répondre aux nombreuses interrogations<br />

posées par les différents intervenants<br />

du droit. Car comment les juges,<br />

pour rendre une décision conforme<br />

à la jurisprudence et à la législation en<br />

la matière, peuvent-ils avoir accès aux<br />

décisions rendues dans les autres pays ?<br />

Comment peuvent-ils prendre pleinement<br />

connaissance de la teneur de ces<br />

décisions, alors qu’elles sont parfois rédigées<br />

d’une manière telle que leur compréhension<br />

n’est pas aisée et alors qu’elles<br />

ne s’inscrivent pas dans une cohérence<br />

jurisprudentielle d’ensemble ?<br />

Quidlex reprend non seulement<br />

les décisions rendues par les juges dans<br />

les différents pays OHADA et appliquant<br />

les instruments législatifs du droit<br />

OHADA, mais comprend également<br />

une analyse desdits jugements et arrêts.<br />

Des recherches par thèmes et par pays<br />

pour faciliter l’accès à l’information sont<br />

aussi possibles.<br />

L’outil Quidlex pourrait utilement<br />

compléter le programme relatif aux<br />

investissements que l’ONUDI est en<br />

train de développer en ce qu’il poursuit<br />

le même objectif de renforcement<br />

des investissements dans plusieurs<br />

régions d’Afrique, des Caraibes et du<br />

Pacifique. Ce renforcement passera nécessairement<br />

par une accessibilité plus<br />

grande à l’information juridique en droit<br />

des affaires dans les pays de l’espace<br />

OHADA, mais pas seulement… Car cet<br />

espace, en constante modernisation,<br />

tend à s’étendre dans les autres pays ACP.<br />

Interopérabilité entre le droit civil et le<br />

droit de la common law<br />

<strong>Le</strong> second volet portait donc sur l’interopérabilité<br />

entre le droit civil et le droit<br />

de la common law en vue de l’établissement<br />

de règles commerciales communes<br />

pour les pays des ACP.<br />

L’outil Quidlex permettra également<br />

d’être l’une des bases, l’une des sources<br />

de réflexion pour l’étude de l’interopérabilité<br />

entre le droit civil et le droit<br />

de la common law pour l’établissement<br />

des règles commerciales communes,<br />

et ce, dans le but d’informer et de rassurer<br />

les investisseurs. Adopter des règles<br />

claires, et par conséquent apporter<br />

une sécurité juridique plus grande, aura<br />

pour effet d’augmenter les investissements<br />

dans les pays de l’espace OHADA,<br />

voire même dans plusieurs pays en même<br />

temps, car la diversité entre les systèmes<br />

juridiques constitue un frein à l’activité<br />

économique dans son ensemble.<br />

<strong>Le</strong> Président du Comité des Ambassadeurs<br />

ACP, Son Excellence Roger-Julien Menga,<br />

soutient fermement ce projet. Quant aux<br />

intervenants, ils ont tous montré un vif intérêt<br />

pour l’outil Quidlex d’Actualités du Droit Belge,<br />

présenté par Maître Paolo Criscenzo.<br />

Il est possible de résumer cette rencontre<br />

en un mot : complémentarité. Il existe<br />

en effet une synergie importante entre<br />

la composante «droits des affaires»<br />

soutenue par Actualités du Droit Belge<br />

et le programme de l’ONUDI dans lequel<br />

ladite composante pourrait s’inscrire.<br />

Ce partenariat entre Actualités du droit<br />

Belge et l’ONUDI poursuit un objectif de<br />

cohérence et vise à éviter les duplications,<br />

le tout dans le but d’améliorer la rationalité<br />

du système actuel et, par voie de<br />

conséquence, le climat des affaires.<br />

Paolo CRISCENZO<br />

Directeur général<br />

Actualités du Droit Belge<br />

Il est indispensable,<br />

pour favoriser<br />

les investissements<br />

en Afrique, que<br />

les investisseurs<br />

soient rassurés sur<br />

la sécurité juridique<br />

offerte par le pays<br />

dans lequel ils<br />

souhaitent investir”<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

35


europe<br />

MISSION éCONOMIQUE<br />

BELGE AU MAROC<br />

INTERVIEW<br />

EXCLUSIve<br />

Cécile Jodogne :<br />

‘La stabilité du Maroc,<br />

un facteur sécurisant pour<br />

les investissements belges’<br />

Mme Cécile Jodogne, Secrétaire<br />

d’Etat à la Région de Bruxelles-<br />

Capitale, chargée de Commerce<br />

extérieur, a dernièrement, conduit<br />

une forte délégation composée<br />

des 77 entreprises belges au Maroc.<br />

Une mission économique qui a été<br />

couronnée par la signature d’un<br />

protocole d’accord avec Maroc-Export.<br />

A l’issue de cette mission, Mme<br />

la secrétaire d’Etat a bien accepté de<br />

nous accoder cette interview exclusif.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> magazine : Mme la secrétaire<br />

d’Etat, la mission économique belge arrive<br />

à sa fin. A ce stade, quel bilan pouvez-vous<br />

faire de celle-ci ?<br />

Cécile Jodogne : D’abord, permettez-moi de<br />

parler des objectifs de cette mission. En venant<br />

ici, notre mission avait un objectif des différents<br />

niveaux. Renforcer les liens déjà existants<br />

entre le Maroc et la Belgique au niveau<br />

économique. Il y a ici, au Maroc des entreprises<br />

belges qui sont établies depuis longtemps. Et<br />

certaines participent à cette mission. Elles<br />

ont déjà des contacts avec des partenaires,<br />

des clients marocains et ont, au cours de cette<br />

mission, souhaité les approfondir et les élargir.<br />

Par ailleurs, beaucoup d’entreprises sont<br />

venues cette fois-ci pour découvrir et chercher<br />

des opportunités et des partenaires.<br />

A ce stade, néanmoins, il est difficile d’établir<br />

le bilan de cette importante mission. Il<br />

faut du temps avant de conclure des marchés<br />

et signer des contrats. Mais tous les échos<br />

qui nous parviennent sont positifs. En plus,<br />

il y a l’aspect confidentialité. <strong>Le</strong>s entreprises<br />

n’ont pas encore dévoilé les résultats de leurs<br />

contacts.<br />

Mme Cécile Jodogne<br />

Secrétaire d’Etat à la Région Bruxelloise<br />

Mener une délégation de 77 entreprises<br />

est un beau succès. C’est aussi<br />

36 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Mme Cécile Jodogne avec le Ministre de l’habitat du Maroc<br />

une démonstration des intérêts des entreprises<br />

belges pour le Maroc, un pays qui<br />

a des projets ambitieux pour le développement<br />

et des attentes. Pendant cette<br />

mission, nous avons contribué à les<br />

rencontrer. C’est pourquoi, partout, où nous<br />

sommes passés, l’accueil a été excellent<br />

et nous avons eu des moments forts.<br />

C’est ainsi que, par exemple, la signature<br />

d’un accord entre Maroc Export et Brussls<br />

Invest&Export a été l’un de ces moments<br />

forts. Il y a eu aussi la rencontre avec le<br />

ministre de l’habitat, M.Nabil Ben Abdellah<br />

avec lequel, j’ai parlé des problèmes liés<br />

à la sécurité, aux projets des constructions.<br />

Et aux grands chantiers. La rencontre avec<br />

le Wali de Tanger et celui de Casablanca<br />

a permis de discuter des projets de développement<br />

concernant ces deux grandes<br />

villes marocianes.<br />

Côté informel, il y a eu des échanges<br />

intéressants entre les chefs d’entreprises<br />

belges et leurs homologues marocains.<br />

C’était alors, à l’accasion d’un déjeuner<br />

au Consulat belge à Casablanca. Un autre<br />

moment de conviviabilité et d’échanges<br />

fut la rencontre au siège de la chambre<br />

de Commerce Belgo-Luxembourgoise,<br />

toujours à Casablanca. Enfin, l’inaugutation<br />

d’une antenne de la chambre de<br />

Commerce de Tanger.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> magazine : Quels étaient<br />

les secteurs économiques les plus importants<br />

qui ont accompagné cette mission ?<br />

<strong>Le</strong>s 77 entreprises belges de cette mission<br />

relevaient de plusieurs secteurs.<br />

concerne l’agro-alimentaire, le secteur<br />

de la construction et des infrastructures.<br />

Nous avions ainsi des bureaux d’ingénierie<br />

et d’architectes. Il y a eu également<br />

des entreprises dans le domaine<br />

de la construction, écoconstruction<br />

et de maintenance des bureaux et de<br />

consultance juridique. Comme on le<br />

sait, les entreprises agro-alimentaires,<br />

d’écoconstruction et des infrastructures<br />

répondent à des différents types<br />

des produits et services. Donc, ces secteurs<br />

d’activités correspondent justement aux<br />

attentes du partenariat maroco-belge.<br />

La signature des contrats entre partenaires<br />

marocains et belges dans ces<br />

secteurs stratégiques peut augmenter le<br />

volume des relations commerciales entre<br />

nos deux pays.<br />

C’est pourquoi, l’idée d’organiser<br />

une mission économique marocaine en<br />

Belgique a été une des pistes qui a été<br />

envisagée. Il s’agira d’inviter en Belgique<br />

des chefs d’entreprises marocains afin<br />

de rencontrer des partenaires chez-nous.<br />

Ainsi, le salon Made in Maroc qui a eu<br />

lieu dernièrement à Bruxelles représente<br />

une vitrine pour le Maroc et peut également<br />

aider à l’augmentation des échanges<br />

économiques avec la Belgique.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> magazine : Comment voyez-vous<br />

le positionnement économique belge au<br />

Maroc ?<br />

<strong>Le</strong> Maroc est un important partenaire. Une<br />

partie de notre population est d’origine<br />

marocaine. <strong>Le</strong>s Belges ont une grande<br />

proximité avec cette communauté établie<br />

en Belgique depuis les accords de migration<br />

des travailleurs marocains, en 1964.<br />

Sur le plan culturel, nous partageons<br />

une langue, le français.<br />

Effectivement, la Belgique veut renforcer<br />

ses liens économiques avec le Maroc...<br />

C’était une mission multisectorielle.<br />

Cependant, quelques secteurs étaient<br />

un peu plus présents. Tout ce qui<br />

Mme Cécile Jodogne<br />

Secrétaire d’Etat à la Région Bruxelloise<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

37


europe<br />

Mme Cécile Jodogne<br />

et M. l’Ambassadeur de Belgique au Maroc<br />

La stabilité de ce pays est un facteur sécurisant<br />

des entreprises belges. Aujourd’hui, le<br />

Royaume du Maroc attire beaucoup d’investissements<br />

propres, et devient ainsi<br />

la première place financière en Afrique<br />

devant l’Afrique du Sud. Il est la porte d’entrée<br />

idéale pour le marché africain. A ce<br />

titre, ce pays représente un grand intérêt<br />

pour les entreprises belges. Celles-ci, en<br />

complémentarité avec les sociétés marocaines<br />

peuvent aller prospecter en Afrique<br />

subsaharienne.<br />

On sait, par ailleurs qu’il y a au Maroc un<br />

grand nombre d’entreprises françaises,<br />

voire espagnoles. Cette présence n’est pas<br />

une raison pour nos chefs d’entreprises de<br />

se sentir timides. <strong>Le</strong>s entrepreneurs belges<br />

ont des atouts pour faire valoir auprès<br />

des chefs d’entreprises et autorités marocaines.<br />

Au Maroc, les gens sont vaincus de<br />

la plus value de travailler avec les entreprises<br />

belges. A la différence des autres,<br />

nous avons une attitude de modestie qui<br />

facilite l’adaptabilité et l’écoute, ce qui<br />

constitue une garantie aux besoins de nos<br />

partenaires.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> magazine : Votre mission s’est<br />

déroulée dans trois grandes villes du<br />

Maroc : Rabat, Casablanca et Tanger.<br />

Comment expliquez-vous ce choix ?<br />

Casablanca s’impose déjà comme la capitale<br />

économique. Certaines entreprises<br />

belges y sont installées. Rabat est la capitale<br />

politique du pays. Il était question<br />

de rencontrer les autorités politiques<br />

et discuter avec elles sur certains enjeux<br />

économiques et socio-politiques en<br />

Belgique ou au Maroc. Quant à Tanger,<br />

cette ville portuaire, de grande importance<br />

développe beaucoup de projets de développement<br />

pouvant intéresser les entreprises<br />

belges.<br />

Cette fois-ci, on s’est focalisé sur<br />

les grandes villes. Car c’est au départ de<br />

ces grandes villes, par la suite, que nous<br />

pouvons, avec des entreprises qui ont<br />

développé des contacts positifs, nous<br />

rendre dans d’autres villes.<br />

En plus, rassurez-vous, Celle-ci n’est pas<br />

la dernière mission. Il y en aura d’autres.<br />

Chaque année depuis 2010, nous organisons<br />

une mission dans ce pays. <strong>Le</strong> but de<br />

cette mission était, entre autres de poursuivre<br />

les contacts du mois de septembre.<br />

Souvenez-vous, au mois de septembre<br />

dernier, Brussels Invest & Export a organisé<br />

une mission économique au Maroc.<br />

Elle a été conduite par notre directrice,<br />

Mme Bénédicte Wilders.<br />

La signature de l’accord avec Maroc-Invest&Export<br />

est la suite de la mission de<br />

Brussels Invest & Export. Pour moi, c’était<br />

important et un privilège de visiter le<br />

Maroc au moins une fois sur mon mandat.<br />

Youssef EL Filali<br />

Casablanca<br />

s’impose déjà<br />

comme la capitale<br />

économique.”<br />

38 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


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t +212 522 36 95 15 / ywaqif@i-conferences.org


europe<br />

BRUXELLES FRANCOPHONIE<br />

CLUB PRESSE FRANCOPHONE :<br />

un nouvel ordre redonnant<br />

sa place à la langue française<br />

Une initiative recevant le soutien officiel<br />

de la Représentation de la Francophonie<br />

auprès de l’Union Européenne, de l’Ambassade<br />

de France et de la Représentation de<br />

la France auprès de l’Union Européenne, le<br />

cocktail de lancement du Club a eu lieu le<br />

11 février 2016. Il s’est déroulé en présence<br />

du Président de la Commission Européenne<br />

Jean-Claude Juncker, de la Secrétaire Générale<br />

de l’Organisation Internationale de<br />

la Francophonie Michaëlle Jean et des<br />

Ambassadeurs Claude-France Arnould,<br />

Pierre Sellal et Stéphane Lopez.<br />

La programmation et les activités du Club<br />

étant du ressort exclusif des journalistes,<br />

un premier groupe «d’initiateurs du Club<br />

de la Presse Francophone» – ceux qui se<br />

battent depuis longtemps pour le maintien<br />

de l’usage de la langue française<br />

à Bruxelles et qui la parlent avec fierté.<br />

António BUSCARDINI<br />

Editor-in-Chief<br />

Press Club Brussels Europe<br />

Tel.: +32 497 197 101<br />

antonio.buscardini@pressclub.be<br />

MICHAËLLE JEAN,<br />

Secrétaire générale de la Francophonie<br />

<strong>Le</strong>s débats portant sur l’usage de la langue<br />

française dans les instances européennes<br />

sont de plus en plus présents dans<br />

la presse. S’il faut bien convenir que l’élargissement<br />

de l’Union Européenne consacre<br />

une diversité linguistique et culturelle, il<br />

faut également reconnaître la tendance<br />

croissante à la seule publication de textes<br />

officiels uniquement en anglais.<br />

Car il est loin le temps du Congrès de<br />

Vienne où les représentants diplomatiques<br />

des grandes puissances européennes<br />

vainqueurs de Napoléon Ier ainsi<br />

que les autres États européens se réunissaient<br />

pour rédiger et signer les conditions<br />

de la paix, déterminer les frontières,<br />

tenter d’établir un nouvel ordre<br />

pacifique, discuter sur la libre circulation<br />

une programmation originale pour faire<br />

de cette nouvelle structure un espace de<br />

promotion et d’usage de la langue française.<br />

Pour atteindre ses objectifs, le Club<br />

de la Presse Francophone entend solliciter<br />

différents partenaires «fondateurs» privés<br />

et institutionnels.<br />

La programmation<br />

et les activités<br />

du Club étant du<br />

ressort exclusif<br />

des journalistes”<br />

40 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


EUROPE<br />

LES LAURÉATS DU PRIX<br />

SAKHAROV POUR LA<br />

DIPLOMATIE DU MÉGAPHONE<br />

PRIX SAKHAROV<br />

Comment soutenir les défenseurs de<br />

droits de l’homme à l’ère numérique?<br />

Ils étaient neuf, les Lauréats du Prix<br />

Sakharov, pour répondre à cette question.<br />

Vous êtes des véritables héros modernes<br />

parce que vous mettez vos vies et celles<br />

de vos familles en danger. En plus, vous<br />

êtes des modèles pour les jeunes du<br />

monde entier, grâce à la façon dont vous<br />

gérez la peur, leur a dit Cristian Dan<br />

Préda, le député démocrate-chrétien<br />

roumain, à l’introduction de la conférence<br />

organisée par le réseau Sakharov.<br />

A cet égard, un de leurs pairs, le célèbre<br />

mathématicien et physicien Albert Einstein<br />

écrivait : “ le monde est dangereux<br />

à vivre ! Non pas tant à cause de ceux<br />

qui font le mal, mais à cause de ceux qui<br />

regardent faire”. Et il ajoutait : “la vie c’est<br />

comme une bicyclette, il faut avancer pour ne<br />

pas perdre l’équilibre”.<br />

Cristian Dan Préda qui est également<br />

Vice-président de la Sous-Commission<br />

des Droits de l’Homme au Parlement<br />

européen, voit dans cette mobilisation<br />

de ces Lauréats du Prix Sakharov un<br />

signe des plus encourageants pour faire<br />

reculer la barbarie. Lors de cette conférence<br />

organisée par le réseau Sakharov,<br />

chaque Lauréat a partagé ses expériences<br />

sur la défense des droits de l’homme. De<br />

l’avis du Dr Denis Mukwege, lauréat en<br />

2014, la combinaion entre la diplomatie<br />

publique et la diplomatie secréte constitue<br />

un bon coctail dans la défense des droits<br />

de l’homme. <strong>Le</strong>s interventions et prises<br />

de positions publiques de l’Union européenne<br />

par le biais de MM. Schutz, Ganny<br />

Pitella et de Mme Mogherini m’ont permi<br />

de sauver mes malades, a - t- il précisé en<br />

rappelant l’épisode de la menace sur l’Hôpital<br />

de PANZI qui a redonné le sourire<br />

à tant de femmes victimes de viols dans le<br />

contexte de la guerre du coltan dans l’est<br />

de la République Démocratique du Congo<br />

( RDC )....A cause des restrictions financières<br />

injutifiées, notre hôpital allait fermer. Ménacé<br />

physiquement par deux fois, et c’est grâce<br />

à ce type d’interventions que j’ai eu la vie<br />

sauve. L’Union européenne, selon le Dr<br />

congolais, doit faire usage de son pouvoir<br />

économique, en recourant aux sanctions,<br />

à t- il martelé.<br />

<strong>Le</strong> lauréat de la Russie et les membres<br />

de son organisation, ont réçu deux<br />

lettres avec des menaces de mort. Elles<br />

émanaient des autorités de l’Etat.” L’exécution<br />

de ces menaces n’a pas eu lieu tout<br />

simplement parce que ces missives ont été<br />

rendues publiques. Confondues, les mêmes<br />

autorités sont venues vers nous pour dire que<br />

leur message n’avait pas été bien compris,<br />

“a poursuvi Aliaxandr Milichevich.<br />

42 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Dans ce pays, la nouvelle législation sur<br />

la lutte contre le terrorisme et les agents<br />

étrangers, autorise même des poursuites<br />

judiciaires contre les défenseurs des droits<br />

de l’homme. Aussi, l’Union européenne<br />

ne doit pas se contenter seulement de<br />

la diplomatie secrète. Il faut des résolutions<br />

contraignantes.<br />

… La conscience internationale doit s’exprimer<br />

sur les violations des droits de<br />

l’homme et les crimes contre l’humanité haut<br />

et fort, a estimé le soudanais. Il pense que<br />

la diplomatie du silence a bien des limtes.<br />

Mais dans certaines circonstances, grâce<br />

à l’explosion de l’Internet, l’utilisation efficiante<br />

de réseaux peut améliorer le travail<br />

sur le terrain des défenseurs des droit<br />

de l’homme. Au Soudan, les manifestations,<br />

font partie des moyens de défense<br />

de droits de l’homme. De l’Union européenne<br />

on attend un soutien tant politique<br />

que financier afin de faire face aux<br />

dépenses relatives aux procès, a conclu le<br />

Soudanais.<br />

Martin Schulz, le président du Parlement<br />

européen a clôturé cette conférence avec<br />

des mots qui traduisent l’engagement de<br />

l’Union européenne et qui faisaient chaud<br />

au coeur des lauréats du Prix Sakharov.<br />

Pour rappel, les Lauréats du Prix Sakharov<br />

forment un réseau dont les membres se<br />

soutiennent mutuellement dans leurs activités<br />

et ont choisi de franchir le rubicon de<br />

la solidarité publique.<br />

BACHIRI Radouan<br />

la vie c’est comme<br />

une bicyclette, il faut<br />

avancer pour ne pas<br />

perdre l’équilibre”<br />

Dr. DENIS MUKEWEGE<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

43


EUROPE<br />

L’UNION EUROPÉENNE ADOPTE<br />

UNE STRATÉGIE ÉNERGIQUE DANS<br />

LA LUTTE CONTRE LA RADICALISATION<br />

Conformément à ses engagements pris au titre du programme européen en matière<br />

de sécurité, la Commission présente aujourd’hui des mesures supplémentaires visant<br />

à aider les États membres à prévenir et à combattre la radicalisation violente menant<br />

au terrorisme.<br />

La responsabilité de la lutte contre<br />

la radicalisation violente menant au<br />

terrorisme incombe en premier lieu aux<br />

États membres et aux acteurs locaux,<br />

régionaux et nationaux. Toutefois, comme<br />

le terrorisme, la radicalisation ne connaît<br />

pas de frontières, ainsi que l’ont clairement<br />

démontré les événements qui ont conduit<br />

aux attentats de Paris et de Bruxelles.<br />

C’est pourquoi la Commission européenne<br />

présente une série d’initiatives destinées<br />

à soutenir les États membres dans<br />

les efforts qu’ils déploient dans plusieurs<br />

domaines d’action, allant de la promotion<br />

d’une éducation ouverte à tous et de valeurs<br />

communes à la lutte contre la propagande<br />

extrémiste en ligne et la radicalisation en<br />

milieu carcéral.<br />

EXCLURE LES DISCOURS HAINEUX EN<br />

LIGNE<br />

M. Frans Timmermans, premier vice-président<br />

de la Commission, a déclaré à ce<br />

propos: «<strong>Le</strong>s récentes attaques terroristes ont<br />

montré comment certains jeunes Européens<br />

sont tombés dans le piège d’une idéologie<br />

prônant la mort et la destruction, jusqu’à<br />

rompre les liens avec leur famille et leurs<br />

amis et à se retourner contre leur société. Ce<br />

phénomène appelle une réponse déterminée<br />

de la société dans son ensemble afin de prévenir<br />

la radicalisation et de resserrer les liens<br />

qui nous unissent tous. L’UE devrait apporter<br />

son aide là où elle peut le faire.»<br />

La Commission vient de définir une série<br />

d’actions dans sept domaines spécifiques<br />

dans lesquels une coopération au<br />

niveau de l’UE peut apporter une valeur<br />

ajoutée:<br />

• Lutte contre la propagande terroriste<br />

et les discours de haine illégaux<br />

en ligne: collaborer avec le secteur<br />

informatique pour faire cesser la diffusion<br />

de contenus incitant à la violence, soutenir<br />

l’élaboration de contre-discours positifs par<br />

la société civile et développer l’éducation<br />

aux médias afin que les jeunes apprennent<br />

à analyser les informations de façon<br />

critique.<br />

• Lutte contre la radicalisation en milieu<br />

carcéral: échanger des expériences<br />

entre États membres en vue d’élaborer<br />

des lignes directrices sur les mécanismes<br />

et des programmes destinés à prévenir<br />

et à combattre la radicalisation en milieu<br />

carcéral et à favoriser la réadaptation et la<br />

réinsertion.<br />

• Promotion d’une éducation ouverte à tous<br />

et des valeurs communes de l’UE: utiliser<br />

des fonds du programme Erasmus+<br />

pour soutenir des projets favorisant<br />

l’inclusion sociale, nos valeurs communes<br />

et la compréhension interculturelle.<br />

• Promouvoir une société inclusive,<br />

ouverte et résiliente et se mettre à l’écoute<br />

des jeunes: par exemple, la Commission<br />

créera une boîte à outils qui aidera ceux qui<br />

travaillent en contact direct avec les jeunes<br />

à détecter la radicalisation violente et à y<br />

réagir.<br />

• Renforcement de la coopération<br />

internationale: L’UE aidera les pays tiers<br />

confrontés à des défis similaires à lutter<br />

contre la radicalisation par des réponses<br />

respectueuses de l’application des lois<br />

et des droits de l’homme.<br />

• UNE SOCIETE INCLUSIVE, OUVERTE ET<br />

RESILIENTE<br />

• Soutien à la recherche, à la collecte<br />

de données probantes, à des actions de<br />

suivi et aux réseaux: produire des outils<br />

concrets et des analyses des politiques<br />

permettant de mieux comprendre le<br />

processus de radicalisation et pouvant être<br />

utilisés directement par les spécialistes de<br />

la sécurité et les responsables politiques<br />

des États membres, en se fondant également<br />

sur le cadre du centre d’excellence du RSR.<br />

• Accent sur la dimension sécuritaire: la<br />

prévention de la radicalisation exige<br />

également une approche fondamentale<br />

de la sécurité axée sur des mesures visant<br />

à combattre les menaces immédiates et à<br />

plus long terme, telles que des interdictions<br />

de voyage et la criminalisation des séjours<br />

dans un pays tiers à des fins terroristes, ainsi<br />

que la Commission l’a déjà proposé. <strong>Le</strong>s États<br />

membres devraient renforcer le partage<br />

d’informations, exploiter pleinement<br />

les cadres de coopération et les outils<br />

d’information et accroître l’interconnexion<br />

des systèmes d’information.<br />

44 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


La Commission vient<br />

de définir une série<br />

d’actions dans sept<br />

domaines spécifiques<br />

Contexte<br />

À ce jour, quelque 4 000 ressortissants<br />

de l’UE auraient, selon les estimations,<br />

rejoint des organisations terroristes dans<br />

des pays en conflit tels que la Syrie et l’Irak<br />

La plupart des terroristes présumés<br />

impliqués dans les récentes atrocités<br />

terroristes commises dans l’UE étaient<br />

des citoyens européens, nés et élevés dans<br />

nos sociétés. L’UE est en train de durcir son<br />

dispositif de sécurité afin de faire face à ce<br />

problème, en intensifiant les échanges<br />

d’informations entre les bases de données<br />

dans les domaines de la sécurité, du<br />

contrôle aux frontières et de la migration,<br />

et en renforçant Europol et son centre<br />

européen de lutte contre le terrorisme.<br />

L’UE soutient l’action des États membres<br />

dans le domaine de la lutte contre la radicalisation<br />

depuis plus d’une décennie.<br />

L’Union européenne s’est efforcée d’aider<br />

les États membres à offrir une réponse<br />

forte à l’extrémisme violent par une plus<br />

grande coopération dans des domaines<br />

tels que l’éducation et par un renforcement<br />

de la résilience de nos sociétés.Depuis<br />

2005, les efforts mis en œuvre pour combattre<br />

la radicalisation sont guidés par<br />

la stratégie de l’UE visant à lutter contre<br />

la radicalisation et le recrutement de terroristes.<br />

<strong>Le</strong> programme européen en matière de<br />

sécurité, adopté par la Commission le 28<br />

avril 2015, contient les grandes mesures<br />

que propose l’institution pour la période<br />

2015–2020, en vue de permettre à l’UE<br />

de contrer efficacement la menace terroriste<br />

sur son sol et les autres menaces<br />

pour sa sécurité. Dans le prolongement<br />

du réseau européen de sensibilisation<br />

à la radicalisation (RSR), la Commission a<br />

également lancé, le 1eroctobre 2015, un<br />

centre d’excellence associé à ce réseau. La<br />

Commission a organisé, en octobre 2015,<br />

une réunion de haut niveau à laquelle<br />

ont participé les ministres de la justice<br />

afin de débattre de la réponse pénale<br />

à la radicalisation, débat qui a débouché<br />

sur des Communication sur la lutte<br />

contre la radicalisation appelant à un<br />

échange de bonnes pratiques en matière<br />

de déradicalisation dans les prisons et de<br />

programmes de réhabilitation ainsi qu’au<br />

soutien de la formation de tous les acteurs<br />

et à de nouveaux financements. À la suite<br />

des attentats de Paris et de Copenhague,<br />

la Commission et les ministres de l’éducation<br />

ont signé, le 17 mars 2015, la «déclaration<br />

de Paris» sur la promotion de<br />

l’éducation à la citoyenneté et aux valeurs<br />

communes.<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

45


EUROPE<br />

LES MINERAIS DU SANG<br />

LES MINERAIS DES ZONES EN CONFLIT<br />

INTERDITS DANS LE MARCHé EUROPéEN<br />

Après des négociations longues et difficiles, le<br />

Parlement européen, le Conseil et la Commission<br />

ont réalisé un accord politique au sujet<br />

d’un règlement qui exclut du marché de l’UE<br />

les minerais des zones en conflit.<br />

En effet, les citoyens européens étaient<br />

les complices inconscients des entreprises<br />

qui profitent de l’extraction des minerais<br />

dans les zones en conflit. Ces compagnies<br />

y exploitent des populations affaiblies,<br />

et l’argent est utilisé pour alimenter la violence.<br />

<strong>Le</strong>s minéraux en question sont mis en œuvre<br />

dans les appareils électroniques que nous<br />

utilisons quotidiennement, comme les téléphones<br />

mobiles, les tablettes, les télévisions<br />

et les ordinateurs.<br />

L’Est de la République Démocratique du Congo<br />

( RDC ) étant devenu le lieu d’une véritable ruée<br />

au prix d’une terrible catastrophe humanitaire.<br />

<strong>Le</strong>s négociateurs du Groupe Socialiste<br />

et Démocratique européen ont joué un<br />

rôle crucial dans la réalisation d’un accord<br />

ambitieux. Celui-ci prévoit l’instauration d’un<br />

système obligatoire applicable aux importateurs<br />

de minerais et de métaux désignés par<br />

le sigle «3TG» (étain, tantale, tungstène et or).<br />

L’Europe a gagné une bataille pour la justice<br />

«L’entêtement, l’engagement et la force avec<br />

lesquels le Groupe S&D a défendu ses valeurs<br />

ont permis à l’Europe de gagner une bataille<br />

pour la justice», a déclaré Gianni Pittella,<br />

président du Groupe S&D. Toutefois,<br />

ce an’est pas la victoire finale. Même si nous<br />

avons porté un coup dur aux milices qui<br />

massacrent et violent femmes et enfants dans<br />

de nombreuses régions du monde et dans<br />

l’Est de la RDC en particulier, afin d’exploiter<br />

les minerais dits des zones en conflit : l’étain,<br />

le tungstène, le tantale et l’or. La situation de<br />

Far West actuelle touche à sa fin. À présent,<br />

les citoyens européens doivent prendre<br />

conscience du fait que leur tablette, leur GSM<br />

ou leur PC sont probablement produits à partir<br />

de minerais entachés de sang innocent.»<br />

«Nous avons visité la RDC, il y a un an.<br />

Nous avons constaté de nos propres yeux<br />

l’exploitation brutale des enfants et la violence<br />

à l’égard des femmes. Depuis, nous menons<br />

une bataille éthique, au Parlement européen<br />

d’abord, dans les négociations avec le Conseil<br />

de l’UE ensuite. Car le problème des minerais<br />

des zones en conflit n’est pas et ne peut pas<br />

être considéré comme une pure question<br />

commerciale.»<br />

«Dans ce contexte, ce ne sera une surprise<br />

pour personne si, suite à notre demande,<br />

la semaine prochaine le Parlement européen<br />

adopte une résolution sur la violence dans l’Est<br />

du Congo, et en particulier autour du village de<br />

Beni. En effet, les minerais des zones en conflit<br />

sont une des causes fondamentales de cette<br />

violence, que nous espérons éradiquer. Notre<br />

engagement a démontré que l’attachement<br />

de l’Union européenne aux droits de l’homme<br />

et à la dignité humaine va bien au-delà<br />

des déclarations creuses et des intérêts<br />

financiers.»<br />

Un pas importnat vers la responsabilisation<br />

des compagnies européennes<br />

Selon Mme Marie Arena, eurodéputée<br />

et porte-parole S&D pour les minerais<br />

des zones en conflit, au début de la négociation,<br />

la Commission et le Conseil rejetaient<br />

totalement l’idée d’une quelconque obligation<br />

de respect. Ce n’est que la pression du Parlement<br />

européen, conduit par les S&D, qui a<br />

permis de réaliser une percée en la matière.<br />

À présent, les compagnies seront obligées<br />

d’analyser les risques potentiels qu’implique<br />

l’origine des minerais qu’elles commercialisent,<br />

a ajouté Marie Arena.<br />

Il s’agit d’un premier pas très important<br />

a poursui l’eurodéputée vers la responsabilisation<br />

des compagnies européennes<br />

et de toute la chaîne de production. Nous<br />

avons réussi à introduire des exigences<br />

obligatoires de vigilance appropriée et de<br />

transparence, applicables aux entreprises<br />

depuis la mine jusqu’au point de fonte<br />

des produits couverts par la législation<br />

concernant les minerais, et applicables aussi<br />

aux importateurs de métaux provenant de ces<br />

minerais.<br />

Enfin Mme Marie Arena a conclu en ces termes :<br />

«Nous voulions aller plus loin, et nous le ferons.<br />

En effet, cet accord n’est pas juste une façade.<br />

Nous avons fermement insisté sur la présence<br />

d’une clause de révision, afin de pouvoir inclure<br />

les entreprises qui produisent les composants<br />

ainsi que celles qui commercialisent les produits<br />

finaux (l’aval). La Commission européenne<br />

commencera par instaurer un système volontaire<br />

applicable à ces entreprises. Toutefois, au cas où<br />

ce système ne fonctionnait pas, une législation<br />

plus contraignante sera mise en place. Notre<br />

combat continue – même si nous avons franchi<br />

une étape cruciale dans la lutte pour casser le<br />

cercle vicieux.»<br />

<strong>Le</strong> Groupe Socialiste et Démocrate européen<br />

a ainsi gagné une bataille historique dans<br />

la guerre du coltan ou de la justice et la paix<br />

dans le commerce des minerais des zones en<br />

conflit. C’est avec raison que M. Pittella a pu<br />

dire : «les jours du Far West sont comptés».<br />

46 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


InitiaT-eve<br />

Jamila Larbitin:<br />

success story<br />

d’une femme<br />

du Rif<br />

Jamila Iarbitin<br />

Jamila Iaerbitin, est le portrait de la jeune<br />

femme Marocaine de la ville de Tétouan,<br />

cette jeune Riféne s’est faite une grande<br />

place au Maroc et s’est fait très vite solliciter<br />

par la société civile à l’échelle nationale<br />

pour son militantisme et son patriotisme et<br />

devient le modèle de la femme marocaine<br />

entre authenticité et modernité.<br />

Mariée maman de 4 enfants, Jamila est<br />

aussi carde au ministère de la santé, son<br />

histoire est considérée comme étant une «<br />

true success story » sur le plan personnel<br />

et professionnel, très difficile à concilier de<br />

nos jours.<br />

Jamila, dont le nom en arable signifiant<br />

«belle» n’est que le synonyme de ses<br />

qualités humaines, a milité pendant toute<br />

une vie pour la sensibilisation des citoyens<br />

sur les enjeux de l’égalité entre les Hommes<br />

et les Femmes dans tous les milieux, rural<br />

en particulier cette dame de cœur qui est<br />

membre de la Fondation Mohammed V<br />

pour la Solidarité et a également favorisé<br />

les échanges interculturels en créant des<br />

occasions de rapprochement des femmes<br />

en situations difficiles, ce n’est pas tout,<br />

Jamila encourage toutes les femmes qui<br />

s’investissent de façon remarquable pour<br />

le développement économique, social;<br />

politique et culturel sur la région du nord<br />

grâce à son réseau à l’échelle internationale;<br />

elle contribue d’une manière efficace et<br />

efficiente à Mettre en valeur les projets des<br />

femmes Marocaines et donne la chance à<br />

la relève féminine de se produire et de se<br />

faire valoir.


CULTURE<br />

ENSEIGNEMENT : Cheikh<br />

ANTA DIOP, REHABILITE<br />

PAR L’ENSEIGNEMENT<br />

Bruxelles, un après-midi de printemps assez doux, deux journalistes du <strong>Relais</strong><br />

magazine, sont reçus par deux diplomates sénégalais. L’entretien tourne autour<br />

de la décision du Sénégal d’enseigner à l’école Cheikh-Anta Diop. Passionné mais<br />

de haut niveau la discussion se déroule au 2ième étage de l’Ambassade, dans<br />

une atmosphère studieuse grâce a l’accent très pédagogique des diplomates<br />

sénégalais, MM. Khare DIOUF et Paul Benoît SARR, respectivement Ministre-<br />

Conseiller et Premier-Conseiller.<br />

Cheick Anta Diop, matière d’enseignement?<br />

Pas de doute, répondent en choeur<br />

les deux diplomates, c’est officiel. Dernièrement,<br />

le gouvernement du Sénégal, pays<br />

dont Cheick Anta Diop est originaire, a<br />

pris une option dans ce sens. Enseigner<br />

la pensée de cet illustre savant africain<br />

à l’école, est l’aboutissement des requêtes<br />

émanant des milieux scolaires, universitaires<br />

à travers le Sénégal, a affirmé M. Khare<br />

DIOUF.<br />

C’est l’expression populaire dépassant<br />

les limites géographiques, culturelles,<br />

politiques sénégalaises. N’en déplaise<br />

à ses détracteurs, l’œuvre immense et<br />

éminemment scientifique de Cheikh Anta<br />

Diop, embrassant beaucoup de disciplines<br />

fait partie du patrimoine de toute l’Afrique,<br />

voire du monde. <strong>Le</strong> président Macky Sall,<br />

pour sa part, a saisi la ballon au bon.<br />

Selon notre interlocuteur : ‘l’e président<br />

ambitionne d’intégrer la volonté des gens<br />

dans une vision politique émancipative et<br />

éducative’.<br />

Depuis l’annonce, la société sénégalaise<br />

est mise en mouvement. ça bouge de tous<br />

les côtés : colloques, séminaires sur la<br />

vie et l’œuvre de Cheick Anta Diop, sont<br />

animés à travers le pays.<br />

Une importante avancée dans le domaine<br />

de l’enseignement, c’est ainsi que cette<br />

initiative est perçue par les Sénégalais de<br />

tout bord. Aussi une commission transversale<br />

a-t-elle été mise sur pied. Son objectif<br />

est d’étudier les aspects techniques, pédagogiques<br />

afin d’en dégager des modalités<br />

pratiques. Cela avec le concours des<br />

ministères de l’Education et de la Culture.<br />

Car il faut un programme adapté à chaque<br />

niveau, dès la maternelle à l’université.<br />

Forcément, des manuels scolaires doivent<br />

être également élaborés. Des cellules<br />

pédagogiques sont pour là ces tâches.<br />

Sans oublier, la formation des enseignants<br />

qui devrait être organisée à court et long<br />

terme.<br />

N’est - il pas trop tard de recourir aux<br />

idées de Cheikh, surtout dans le domaine<br />

de l’enseignement ? Nullement. C’est une<br />

nécessité d’illuminer les enjeux politiques,<br />

économiques aux quels les Etats africains<br />

sont confrontés d’autant que la pensée<br />

du savant touche plusieurs domaines du<br />

développement : énérgie, environnement<br />

et infrastructures, gestion des ressources,<br />

culture..., a souligné cette fois-ci Paul<br />

Benoît SARRE.<br />

Cette réhabilitation via l’enseignement est<br />

une plus-value pour le Sénégal et pourquoi<br />

pas le reste de l’Afrique en quête du<br />

développement.<br />

Sandra Ndongala<br />

Cheikh ANTA DIOP<br />

La société sénégalaise<br />

est mise en<br />

mouvement. ça bouge<br />

de tous les côtés :<br />

colloques, séminaires<br />

sur la vie et l’œuvre de<br />

Cheick Anta Diop, sont<br />

animés à travers le<br />

pays.”<br />

48 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


CULTURE<br />

<strong>Le</strong> Musée Royal de l’Afrique<br />

Centrale renaît en pariant<br />

sur la civilisation africaine<br />

«La Belgique apporte la civilisation au<br />

Congo» tels sont les écrits du panneau qui<br />

vous accueille à l’entrée du Musée royal<br />

de l’Afrique centrale, unique institution<br />

internationale en son genre pour rappeler<br />

les propos de l’époque avant le soleil<br />

des indépendances. Aujourd’hui, après la<br />

décolonisation cette expression est bien<br />

entendu inappropriée. Ce que révèlent les<br />

œuvres représentées au MRAC . Car elles<br />

proviennent toutes de l’Afrique et non de la<br />

Belgique et sont de véritables œuvres de<br />

civilisation. Ces œuvres magnifiques n’ont<br />

pas non plus été réalisés sous l’influence<br />

belge. Aucun Belge n’a participé à leur<br />

réalisation. C’est le fruit du génie propre<br />

des peuples du Congo et c’est la culture<br />

congolaise s’exportant en Belgique Sous<br />

le titre : «La Culture ancêstrale congolaise<br />

en dialogue avec la Belgique». Car le Belge<br />

qui y vient en repart avec dans sa tête des<br />

secrets livrés par l ‘Afrique mystérieuse.<br />

<strong>Le</strong> Musée a longtemps été reconnu comme<br />

l’un des plus beaux et des plus impressionants<br />

musées consacrés à l’Afrique dans<br />

le monde. Mais aussi comme le dernier<br />

musée démontrant la grandeur et la décadence<br />

d’un empire colonial.<br />

Puis fin 2013, le musée a fermé ses portes<br />

pour une longue période de rénovation. Sa<br />

réouverture étant prévue pour 2017 après<br />

des travaux colossaux. <strong>Le</strong> Musée Royal<br />

de L’Afrique Centrale (MRAC) ouvrant une<br />

nouvelle page après son brillant passé.<br />

Son objectif étant de mieux intégrer l’Afrique<br />

actuelle aux collections amassées<br />

pendant la colonisation. Son pari étant de<br />

garantir une place pour une réelle participation<br />

des Africains pour une nouvelle<br />

légitimité. Pour ce faire, le Musée travaille<br />

depuis 2004 avec la diaspora africaine<br />

via le (Comité de concertation Diaspora<br />

– Musée Royal de l’Afrique Centrale<br />

(COMRAF), organe créé à cette fin. <strong>Le</strong> passé<br />

ayant besoin d’un regard neuf, et souvent<br />

même croisé. Interculturel.<br />

50 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


<strong>Le</strong> succès de cette<br />

exposition conduit<br />

à l’établissement<br />

du Musée Royal de<br />

l’Afrique Centrale.”<br />

Grandeur et décadence d’un empire colonial.<br />

Au XIXe siècle, en Europe c’est l’essor des<br />

empires coloniaux. La Belgique n’y déroge<br />

pas. Elle est une grande puissance coloniale<br />

au sommet de sa gloire principalement<br />

grâce à l’Etat Indépendant du Congo.<br />

A cette époque, l’idée de promouvoir l’édification<br />

de l’empire colonial en plein essor<br />

apparaît en parallèle dans plusieurs pays<br />

européens.<br />

<strong>Le</strong>s exhibitions d’objets rares provenant<br />

des colonies, les spectacles zoologiques<br />

mettant en scène des populations<br />

exotiques sont de plus en plus fréquents.<br />

C’est en 1910, à l’initiative de Léopold II et<br />

par sa volonté de démontrer la grandeur<br />

de son Empire auprès de la population<br />

nationale, métropolitaine que le «Musée<br />

du Congo belge» a été inauguré.<br />

En effet, en 1897, lors de l’exposition universelle<br />

en Belgique, se déroule au Palais<br />

des Colonies, une exposition coloniale.<br />

Elle présente des objets ethnographiques,<br />

des animaux empaillés et divers produits<br />

comme le tabac, le café ou le cacao.<br />

Dans le parc, un village congolais est<br />

reproduit. <strong>Le</strong> zoo humain. 267 Congolais<br />

y ont sont exposés comme des animaux<br />

sauvages et ont vécu pendant toute la<br />

période de l’exposition, habillés de leurs<br />

tenues tropicales malgré la baisse de<br />

température, reproduisant les scènes africaines<br />

de la vie quotidienne. Il y a eu des<br />

morts parmi eux. Aujourd’hui à Tervuren il<br />

y a 7 tombes de ces Congolais morts de<br />

froid et enterrés d’abord dans des fosses<br />

communes.<br />

<strong>Le</strong> film de Francis Dujardin “ Boma -<br />

Tervuren, le voyage “ raconte ce voyage<br />

de quatre mois qu’effectuèrent les 267<br />

Congolais, enlevés de leurs villages et<br />

arrachés à leurs clans par une équipe de<br />

médecins belges afin d’être ainsi exhibés.<br />

<strong>Le</strong> succès de cette exposition conduit à<br />

l’établissement du Musée Royal de l’Afrique<br />

Centrale.<br />

Si le monarque, décédé en décembre 1909,<br />

n’a pas vu l’inauguration de son musée,<br />

tout, dans ce palais, aux allures d’un petit<br />

Versailles, démontre sa volonté de rivaliser<br />

avec les grandes puissances européennes.<br />

<strong>Le</strong>s travaux ont d’ailleurs été payés par la<br />

Fondation de la Couronne, qui exploitait<br />

le domaine privé royal en Afrique centrale,<br />

donc par l’argent congolais.<br />

À partir de 1910, tous les objets issus du<br />

Congo- belge qui n’étaient pas affectés à<br />

une autre institution devaient automatique<br />

revenir au musée de Tervuren. Ainsi,<br />

le musée a acquis énormément d’objets.<br />

La genèse du Musée Royale de l’Afrique<br />

Centrale (MRAC)<br />

A la fin du XIXe siècle, à partir des assises<br />

de Berlin de 1884-1885, la Belgique est<br />

reconnue puissance coloniale en Europe<br />

parmi les autres nations. Elle se déploie<br />

donc en Afrique sous le label de l’Etat<br />

Indépendant du Congo. En 1910, le «Musée<br />

du Congo belge» est inauguré dans ce contexte<br />

et constitue une institution vouée à<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

51


CULTURE<br />

MUSEE AFRICAIN<br />

la propagande coloniale auprès de la population<br />

nationale. <strong>Le</strong> projet scientifique est<br />

ici doublé d’une vocation propagandiste et<br />

l’objectif général, assigné par Léopold II<br />

lui-même, est de concourir «à l’éducation<br />

coloniale de ses compatriotes»<br />

Voilà cependant qu’en décembre 1955,<br />

après le voyage du Roi Baudoin 1er au<br />

Congo, le Professeur Jeef VAN BILSEN a<br />

lancé l’idée d’un «plan de 30 ans», qui a<br />

mis en mouvement la réflexion politique<br />

et intellectuelle à l’origine de l’Indépendance<br />

.<br />

Tandis que l’Exposition Universelle de<br />

Bruxelles de 1958 a démytifié la Belgique<br />

aux yeux des leaders nationalistes congolais<br />

tandis qu’en Belgique l’idée d’un autre<br />

rapport avec le Congo en cours de décolonisation<br />

a fait son chemin …<br />

En 1960, le Musée se «décolonise» ! Il devient<br />

le «Musée Royal de l’Afrique Centrale»<br />

(MRAC) ; mais ce changement de nom ne<br />

se traduit pas par une transformation de<br />

son orientation muséographique. <strong>Le</strong> MRAC<br />

reste comme figé dans le passé et la<br />

présentation de ses collections témoigne<br />

de la permanence de son regard colonial<br />

sur l’Afrique.<br />

Il faudra attendre près de 50 ans, un contexte<br />

politique favorable, une opinion publique<br />

de plus en plus critique, pour que le<br />

MRAC envisage timidement sa Rénovation,<br />

ou mieux, sa «véritable décolonisation».<br />

L’objectif est de forger une nouvelle image<br />

du musée auprès d’une opinion publique<br />

plus jeune, devenue plus exigeante et critique<br />

sur la vision véhiculée par l’Institution.<br />

L’époque est à la protection et à la promotion<br />

de la diversité des expressions culturelles,<br />

reconnue comme source de créativité et d’innovation<br />

et force d’inclusion sociale et de<br />

participation.<br />

Cette démarche s’inscrit dans une dynamique<br />

plus globale qui vise, tant au<br />

niveau de la Belgique que de l’Europe,<br />

à intégrer la diversité des sociétés contemporaines<br />

en tant qu’enjeu de démocratie<br />

inclusive<br />

L’impérieuse nécessité de la Rénovation, de<br />

la «décolonisation» du Musée s’impose à la<br />

Direction et à sa tutelle, comme une urgence<br />

pour d’une part, répondre aux exigences<br />

d’une société belge, jeune, enrichie<br />

par sa diversité et sa multi-culturalité, sans<br />

référence avec la vision et le passé colonial,<br />

et d’autre part pour assurer la pérennité<br />

de l’Institution.<br />

La Rénovation du MRAC<br />

C’est dans ce contexte que le processus de<br />

Rénovation est lancé et l’expo «ExitCongo-<br />

Museum» (2000-2001), marque la volonté de<br />

rupture avec l’image d’une Institution vouée<br />

à glorifier un passé colonial révolu et controversé.<br />

<strong>Le</strong> Plan Stratégique, lancé en 2001, annonce<br />

l’ambition ! Il s’agit de faire du<br />

MRAC, un musée dynamique, contemporain<br />

et orienté vers la société ; un «centre<br />

mondial pour la diffusion de la recherche<br />

et de la connaissance du passé, du présent<br />

des sociétés et des environnements naturels<br />

de l’Afrique, et en particulier l’Afrique Centrale<br />

(...).<br />

La rénovation implique une profonde réforme<br />

de l’institution, bâtie sur les cendres<br />

des Administrations Coloniales. Pour faire du<br />

MRAC, ce lieu de mémoire, cette plate-forme<br />

dynamique de rencontre et de dialogue<br />

des visiteurs de générations et de cultures<br />

différentes, compris ceux issus des communautés<br />

d’origine de son «patrimoine», la participation<br />

de tous est requise. (…).<br />

Et le MRAC veut se démarquer ! Il fait de<br />

«la participation des diasporas d’Afrique<br />

Centrale», son originalité, sa marque de<br />

fabrique, la singularité de son processus de<br />

rénovation par rapport aux autres musées<br />

ethnographiques européens. 1 Cette démarche<br />

inédite suscite l’intérêt d’autres<br />

Instituions belges figées dans leur conservatisme<br />

et d’autres Musées coloniaux<br />

des pays Européens qui doivent aussi entamer<br />

la relecture de leur passé colonial.<br />

LE COMRAF<br />

<strong>Le</strong> Comité de Concertation du MRAC avec<br />

les Associations Africaines est l’instrument<br />

de mise en œuvre de l’objectif fixé.<br />

52 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


Si le pari est réussi, le MRAC deviendra un<br />

modèle de référence en ce qui concerne<br />

la reconversion des anciens Musées Coloniaux<br />

Européens en Musées modernes<br />

capables de refléter la diversité et le multiculturalisme<br />

des sociétés européennes<br />

actuelles.<br />

Billy Kalonji, l’actuel président du COMRAF<br />

relate le contexte dans lequel le processus<br />

de Rénovation a été réellement lancé.<br />

Naissance et évolution du COMRAF<br />

Collaborations ponctuelles<br />

Il existe des liens étroits de partenariat<br />

entre le Musée et l’Afrique, à travers<br />

des projets de coopération et de recherche,<br />

des programmes de formation et d’échanges<br />

ou des collaborations ponctuelles. Mais<br />

jusqu’au début des années 2000 les Africains<br />

n’avaient pas été impliqués directement<br />

dans le développement des stratégies<br />

et de programmes engageant le<br />

futur de l’institution. La collaboration<br />

structurelle avec les diasporas africaines a<br />

clairement été exprimée pour la première<br />

fois dans le Master Plan du Directeur, Guido<br />

Gryseels.<br />

Participation active et constante<br />

<strong>Le</strong>s Africains et les diasporas africaines<br />

de Belgique sont ainsi invités à jouer un<br />

rôle-clé dans le processus de rénovation<br />

globale de l’institution. <strong>Le</strong> MRAC étant le<br />

lieu par excellence de la représentation<br />

de l’Afrique, il est légitime d’accorder aux<br />

Africains d’origine le droit et la possibilité<br />

d’exprimer leur avis sur la manière dont le<br />

Musée les représente<br />

C’est donc au début de l’année 2000,que<br />

la (Afrikaans Plateform) Plateforme regroupant<br />

plusieurs associations d’Afrique<br />

subsaharienne de diverses origines linguistiques<br />

au travers de sa commission socio<br />

culturelle avait contacté d’une part le<br />

MRAC avec un souhait de s’impliquer dans<br />

le changement d’approche,de présentation,<br />

de représentation qu’avaient et qu’ont encore<br />

à ce jour les institutions en Belgique<br />

sur l’Afrique et pour la promotion des cultures<br />

africaines d’autre part quelques associations<br />

africaines ou non telle que l’association<br />

MOJA, BECAME etc..…Afin de bâtir<br />

des collaborations entre les diasporas africaines<br />

et les grandes institutions belges<br />

liées à l’Afrique.<br />

La pression des débats politiques, des différentes<br />

polémiques autour du musée sur<br />

son passé colonial, les diverses parutions<br />

sur <strong>Le</strong>opold II, la commission «Lumumba»,<br />

les dénonciations des actes de barbaries<br />

(les mains coupées), l’arrivé d’un nouveau<br />

Directeur au Musée Royal de l’Afrique Centrale<br />

sont quelques faits qui ont décidé<br />

le musée à ouvrir ses portes à un petit<br />

groupe d’Africains pour un début de réflexion.<br />

Dans la foulée, en 2003 le directeur du<br />

musée organise un week-end de réflexion<br />

et associe ce groupe d’africains dont<br />

l’actuel président du COMRAF : monsieur<br />

Billy Kalonji pour discuter des grandes<br />

lignes directives d’un master plan par<br />

rapport à la rénovation du musée.<br />

En 2004, le 17 novembre après que le<br />

musée ait invité plusieurs associations<br />

africaines de Belgique, naît officiellement<br />

le COMRAF. C’est la constitution du<br />

COMRAF 1.<br />

Beaucoup africains ont été et sont<br />

encore hostiles à l’initiative et d’autres<br />

qualifiaient et qualifient encore de traîtres<br />

les participants africains au projet. L’idée<br />

d’une collaboration avec une institution<br />

rappelant de manière assez frappante le<br />

tort causé aux africains a été mal perçu par<br />

une frange de la diaspora.<br />

Certains auraient plutôt préféré la mise<br />

en place d’une procédure de restitution<br />

pure et simple, le retour de biens issus<br />

à majorité du pillage des colons belges.<br />

Organe mixte<br />

La spécificité du COMRAF est d’être un<br />

organe mixte où l’on trouve 5 représentants<br />

du musée choisi par le directeur, 1 groupe<br />

élu (10) par le monde associatif africain<br />

des 3 régions (Wallonie, Bruxelles<br />

et Flandre), 3 personnes ressources non<br />

forcément liées au monde associatif et une<br />

secrétaire administrative. 19 membres au<br />

total constituent le bureau qui chapeaute<br />

une assemblée générale.<br />

Au début le COMRAF était un organe<br />

purement consultatif lié au directeur<br />

qui était libre d’apprécier ou non<br />

les propositions et réflexions. Son rôle a<br />

évolué. En 2008 le COMRAF 2 a succédé<br />

au 1. Suite au bilan de son prédécesseur,<br />

il a souhaité être plus influent dans<br />

les décisions du musée.<br />

Il a justifié sa revendication en se basant<br />

sur le constat que le COMRAF 1 avait peu<br />

influencé les décisions de la direction.<br />

<strong>Le</strong> COMRAF 2 a ainsi réclamé plus<br />

d’engagement de la part du musée. Il est<br />

passé donc d’un rôle consultatif à un rôle<br />

de concertation. Il a exigé à être consolidé<br />

et à exister d’une manière plus officielle<br />

et plus légale.<br />

À cette fin, une charte et un P.P.A (plan pluri<br />

annuel de 5 ans) ont été rédigé pour consolider<br />

ses actions.<br />

<strong>Le</strong>s membres étant des bénévoles, ces deniers<br />

ont réclamé un personnel. À la fin du<br />

COMRAF 2 une secrétaire administrative a<br />

été engagée.<br />

Cet engagement a permis la réalisation<br />

des tâches administratives et à plus de visibilité<br />

pour l’organe dans le musée.<br />

<strong>Le</strong> COMRAF s’inscrit donc dans le cadre<br />

de cette transformation que le MRAC<br />

veut accomplir en étroite collaboration<br />

avec les Diasporas d’Afrique Centrale, ce<br />

que traduit le Directeur général, Guido<br />

GRYSEELS par la proclamation : «l’histoire de<br />

l’institution et de ses collections appartient<br />

autant à la mémoire des Belges qu’à celles<br />

des populations d’Afrique centrale et leurs<br />

diasporas.»<br />

<strong>Le</strong>s Africains et les<br />

diasporas africaines de<br />

Belgique sont ainsi<br />

invités à jouer un rôleclé<br />

dans le processus<br />

de rénovation globale<br />

de l’institution.”’<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

53


SPORTS<br />

SPORTS<br />

FELLAINI FILS A L’IMAGE DE<br />

FELLAINI PèRE<br />

ABDELLATIF FELLAINI,<br />

gardien de but du RAJA Casablanca en 1970<br />

‘Il n’ya qu’un père qui n’envie pas à son fils<br />

la supériorité du talent’, a dit le romancier<br />

allemand, Johann Wolfgang Von Goethe.<br />

C’est l’état d’esprit, on peut le deviner de<br />

Abdellatif Fellaini Alias Tifou pour les<br />

intimes, lorsque de sa tribune, il voyait<br />

Marouane jouer les matches de l’Euro<br />

2016, en France. Ancien chauffeur de bus<br />

à Bruxelles, Abdellatif Fellaini n’a, peutêtre,<br />

pas, en football autant de talent<br />

que Fellaini, son fils. Mais une chose est,<br />

pour autant, certaine : Fellaini -fils est<br />

à l’image de Fellaini -père.<br />

Voici comment il parle des débuts de son<br />

fils : ‘J’ai commencé à l’entrainer à l’âge de<br />

trois ans, au pied de l’Atomium. A 7 ans, j’ai<br />

voulu l’inscrire à Anderlecht; mais, ils n’ont<br />

pas voulu. J’ai dû supplier, il a été accepté et a<br />

signé sa licence. Ils ont découvert qu’il était<br />

endurant, rapide et savait jouer parfaitement<br />

avec ses deux jambes’.<br />

<strong>Le</strong>s qualités dont il a hérité de moi.<br />

Qui se souvient, par contre, des débuts<br />

sportifs de Fellaini-père ? Peut-être ses<br />

potes encore vivants : Houman, Petit<br />

Omar, Benene Said. C’est à Tanger, et il<br />

était encore élève à Don Morla, Institut<br />

espagnol, que Fellaini-père a entamé sa<br />

carrière de footballeur comme gardien.<br />

Et le restera jusqu’à la fin. Encore en<br />

activité aujourd’hui, l’école est juste<br />

devant la Mosquée Hassan II de Tanger.<br />

A l’époque, le jeune Abdellatif Fellaini<br />

est parmi les seuls 3 élèves marocains de<br />

l’école. Tous les autres sont Espagnols ou<br />

Portugais. Son équipe évoluait alors en<br />

troisième division.<br />

Plus de 20 ans plutard, Fellaini-fils se<br />

trouvait dans la même situation, sauf<br />

54 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


<strong>Le</strong>s FELLAINIs, père et fils<br />

que le père était chez lui, au Maroc. En<br />

1987, à Mons puis à Charleroi, il était un<br />

des rares jeunes joueurs étrangers brillants<br />

dans ces équipes. Pour en arriver<br />

là, son père a dû faire un sacré sacrifice<br />

matériel. Démuni et incapable ainsi d’assumer<br />

l’encadrement sportif de son fils,<br />

Fallaini-père n’a pas hésité un seul instant<br />

à vendre sa seule maison. Comment as-tu<br />

pris un tel risque pour un jeune enfant ?<br />

J’avais une grande foi aux talents de mon<br />

fils, répond fièrement Tifou. Quelqu’un a<br />

dit, poursuit-il : la jeunesse d’un fils est le<br />

vrai bien d’un père.<br />

Retour au Maroc. En 1970, Blagoje Vidinic<br />

débarque de la Yougslavie au Maroc avec<br />

la mission de conduire l’équipe nationale<br />

au Mexique, pays organisateur de la coupe<br />

du monde. Quatre ans après, en 1974, le<br />

même Vidinic réussira à faire qualifier<br />

le Zaire à la phase finale de la coupe du<br />

monde en Allemagne.<br />

<strong>Le</strong> Maroc est sportivement divisé en quatre<br />

parties : le nord, le sud, l’est et l’ouest.<br />

A Rabat, un tournoi est organisé afin<br />

d’arrêter une sélection nationale. A l’issue<br />

du tournoi, les exploits du jeunes gardien<br />

de Tanger ne laissent pas indifférentes<br />

les équipes marocaines. Même s’il n’a pas<br />

été séléctionné. Consolation, j’ai été acheté<br />

par le Raja de Casablanca, dit Tifou tout<br />

en souriant. <strong>Le</strong> gardien Abdellatef jouera<br />

une saison dans cette équipe et autant<br />

quelques temps après à Hassania d’Agadir.<br />

Ce qu’il ne savait pas ce que 34 ans après<br />

comme une sorte de vangeance, le fiston<br />

jouera la coupe du monde en 2014 avec<br />

l’équipe nationale belge, les Diables<br />

Rouges. Déjà, Marouane Fellaini vit en<br />

Belgique depuis 1972.<br />

Aussitôt arrivé en Belgique, le sportif<br />

marocain intègre l’équipe de 2ième division,<br />

savoir Malines-Boom. Mais sa carrière<br />

sportive commence à battre l’aile. Pourquoi<br />

? La fédération du Maroc a refusé de<br />

me donner un certificat de sortie pour jouer<br />

à l’étanger. Je suis resté 2 ans sans taper<br />

sur le ballon et j’ai commencé à jouer dans<br />

des équipes de promotion, notamment Uccle<br />

sport, Eclair de Louvain et Dairing. Il a porté<br />

le maillot de l’Etoile du Maroc, une équipe<br />

des ressortissants du Royaume de Maroc<br />

à Bruxelles, de 1978 à 1980, avant d’arrêter<br />

difinitivement.<br />

Fellaini fils, avec bonheur, poursuit sa carrière<br />

à l’étranger. En Angleterre, le milieu<br />

de terrain de Manchester United brille de<br />

mille feux. Auparavant, en 2008, il a reçu le<br />

Soulier d’Ebène qui récompense le meilleur<br />

joueur africain.<br />

Toujours en sport, mais dans l’encadrement<br />

de la jeunesse, Fellaini s’active. Il<br />

aide financierement et en équipement<br />

d’athlétisme plus 750 enfants issus des<br />

mileiux divers, à Fès (le Club athlétique de<br />

Fès Wifak). Il s’investit énormément dans<br />

l’humanitaire: n’est-il pas parrain de CAP<br />

48, association de la RTBF qui vient en<br />

aide aux personnes handicapées ? Fellaini-Marouane<br />

est aussi un des parrains de<br />

la Fondation Little Dreams qui a comme<br />

objectif de permettre aux jeunes talents<br />

handicapés ou non de réaliser leurs rêves<br />

dans les domaines sportifs et artistques.<br />

3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />

55


SPORTS<br />

Ses activités, il les mène avec discrétion et<br />

désintérssement. Abdellattif fellaini n’attend<br />

rien en retour tant au plan politique<br />

qu’économique. Une sorte d’apostolat.<br />

Felliani fils doit être heureux. Comme disait<br />

Jean François Ducis : heureux les fils qui<br />

ont dans leurs pères un modèle. Oui fellaini-père,<br />

par son parcours de vie exceptionnel<br />

et ses talents sportifs est un exemple<br />

parfait pour son fils.<br />

Jean BOOLE<br />

Marouane Fellaini,<br />

coupe de la Reine<br />

d’Angleterre<br />

Marouane Fellaini,<br />

exemple de<br />

l’immigration réussie<br />

à suivre...”<br />

56 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


SPORTS<br />

MOHAMED ALI<br />

A la mémoire<br />

DE MOHAMED ALI<br />

Pour les poètes de cette Afrique qu’il<br />

découvre à l’occasion de ses voyages<br />

au Ghana de NKRUMAH, au ZAIRE de<br />

«l’Authenticité Africaine» sous le Maréchal<br />

MOBUTU et l’AFRIQUE DU SUD, du<br />

Président Nelson Mendela, Mohamed Ali<br />

n’est pas mort et le poète Birago Diop<br />

persiste : «Ceux qui sont morts ne sont<br />

jamais partis Ils sont dans l’ombre qui<br />

s’éclaire et dans l’ombre qui s’épaissit,<br />

<strong>Le</strong>s morts ne sont pas sous la terre Ils<br />

sont dans l’arbre qui frémit, Ils sont dans<br />

le bois qui gémit, Ils sont dans l’eau qui<br />

coule, Ils sont dans la case, Ils sont dans<br />

la foule «<strong>Le</strong>s morts ne sont pas mort» <strong>Le</strong><br />

fils de Cassius Marcellus Clay Senior et de<br />

Mama Odessa, «le boxeur poète» n’est pas<br />

mort. Il livre tout simplement son nouveau<br />

combat ….<br />

De Cassius CLAY à Mohamed Ali : son tout<br />

premier combat, une prise de conscience …<br />

De Cassius à Ali<br />

Tout à apprendre de Mohamed Ali<br />

Ceux qui sont morts<br />

ne sont jamais partis<br />

Ils sont dans l’ombre<br />

qui s’éclaire et dans<br />

l’ombre qui s’épaissit”<br />

58 <strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> • Magazine du Partenariat Afrique • Europe • Maghreb


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