Le Relais
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à limiter ses émissions de gaz à effet de<br />
serre, et nous sommes le deuxième pays<br />
africain ayant publié sa Contribution Prévue<br />
Déterminée au niveau National (INDC)<br />
pour lutter contre les effets du changement<br />
climatique.<br />
L’accord de Paris est un accord universel,<br />
contraignant, équilibré et dynamique.<br />
<strong>Le</strong>s contributions ne sont révisables qu’a<br />
la hausse, c’est également un accord holistique<br />
qui intègre le lien avec les 17 objectifs<br />
du développement durable définis par<br />
l’ONU, la dignité et les droits humains et la<br />
question du genre.<br />
Cet accord est aussi le début d’une nouvelle<br />
phase, marquant le début d’un processus<br />
de construction multilatérale d’un nouveau<br />
mode de développement et de gouvernance<br />
inclusif. En effet, de nombreuses décisions<br />
ont été prises : ‘’Décision de la présidence<br />
‘’constituant une matrice d’engagements<br />
dont la mise en oeuvre opérationnelle est<br />
le grand enjeu de la COP22.<br />
Au titre de l’Accord de Paris, chaque pays<br />
devrait remettre sa contribution en termes<br />
de réduction des émissions de gaz à effet<br />
de serre, qui sera révisée chaque 5 ans à la<br />
hausse. L’accord incite à renforcer les capacités<br />
d’adaptation, de résilience et de réduction<br />
de la vulnérabilité notamment des pays<br />
les plus touchés par le changement climatique<br />
et comporte de ce fait des dimensions<br />
locales, nationales, régionales et internationales.<br />
La COP22 est la phase opérationnelle de<br />
la COP21. Dans ce contexte pourriez vous<br />
nous fournir de plus amples informations<br />
et plus de détails quant aux enjeux opérationnels<br />
de la COP de Marrakech ?<br />
La feuille de route de la présidence Marocaine<br />
découle de l’accord lui-même et priorités<br />
les outils qui permettraient de répondre<br />
aux deux grands enjeux :<br />
Diminuer les émissions d’une part et aider<br />
les pays vulnérables aux changements climatiques<br />
d’autre part<br />
De ce fait <strong>Le</strong>s enjeux d’opérationnalisation de<br />
l’Accord de Paris se trouvent concentrés dans :<br />
la construction de la feuille de route d’avant<br />
2020 qui consiste à apporter le renforcement<br />
de capacité, le transfert technologie et l’aide<br />
financière pour les pays en développement<br />
non émetteurs de gaz a effet de serre<br />
La réduction des émissions en complétant<br />
les dispositions du Protocole de Kyoto<br />
avant son remplacement par L’Accord en<br />
2020, en poursuivant et institutionnalisant<br />
le Lima-Paris-Action Agenda (LPAA) et en<br />
établissant un mécanisme de transparence<br />
pour les engagement des pays (NDC)<br />
Engager les actions prévues dans les Décisions<br />
et l’Accord et pour lesquelles des indications<br />
de dates sont données (années<br />
concernées : 2016, 2017, 2018, 2019, 2020,<br />
2023)<br />
Parmi les grands enjeux de la COP22 en<br />
termes d’avancées figurent aussi le prix<br />
du carbone, des contributions ou taxes<br />
carbones comme outils d’incitation et de<br />
financement, l’interopérabilité et à terme<br />
l’unification des marchés carbone. D’autre<br />
part, le soutien aux mécanismes d’accès<br />
aux technologies demeure aussi un enjeu,<br />
notamment par transfert de technologie,<br />
la dissémination des technologies matures<br />
particulièrement à travers la création de<br />
marchés de masse et la stimulation de<br />
la R&D sur les technologies émergentes<br />
sans négliger l’effort de renforcement<br />
des capacités surtout pour l’élaboration<br />
et la mise en oeuvre des NDC,des plans<br />
nationaux d’adaptation et le montage<br />
de projets bancables pour attirer les flux<br />
publics et privés de la finance climatique.<br />
<strong>Le</strong> financement qui est une obligation<br />
des pays développés découlant des dispositions<br />
de la convention, constitue une priorité<br />
absolue pour la COP22. Comment assurer,<br />
selon vous Madame la Ministre, l’augmentation<br />
des financements pour l’adaptation ?<br />
L’accord stipule que les pays développés<br />
fournissent des ressources financières<br />
aux pays en développement pour soutenir<br />
les mesures d’atténuation et d’adaptation<br />
des pays en développement, et laisse<br />
la libre volonté aux autres pays de le faire<br />
également.. Nous devons donc préparer<br />
une feuille de route pour atteindre l’objectif<br />
des 100 milliards $ en 2020, et de bien<br />
identifier des projets bancables orientés<br />
vers l’adaptation afin d’équilibrer la balance<br />
des flux financiers entre l’atténuation<br />
et l’adaptation.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Relais</strong> : comment pourriez vous assurer<br />
la transparence quant aux déclarations de<br />
chaque pays ?<br />
L’accord stipule que chaque partie à la<br />
Convention Cadre des Nations Unies sur<br />
le Changement Climatique (CCNUCC) doit<br />
établir régulièrement un rapport national<br />
d’inventaire de ses émissions de gaz à effet<br />
de serre, transmettre les informations<br />
nécessaires au suivi des progrès accomplis<br />
et mettre en place un système de transparence<br />
qui permet de mesurer, notifier<br />
et vérifier la conformité des informations<br />
communiquées à la situation réelle..<br />
Nous avons entendu parler d’un bilan<br />
mondial en 2023. Pourriez-vous nous en<br />
parler?<br />
<strong>Le</strong> bilan mondial est un rapport établi périodiquement<br />
par la conférence des parties<br />
afin d’évaluer les progrès collectifs accomplis<br />
pour lutter contre le changement climatique.<br />
En effet le premier bilan mondial<br />
sera publié en 2023, et ses résultats seront<br />
révisés tous les 5 ans.<br />
Après la COP7, le Maroc abrite la COP22<br />
en Novembre 2016. Quels impacts économiques<br />
et politiques auraient cette manifestation<br />
sur notre Royaume ?<br />
En tant que pays hôte, le Maroc va accueillir<br />
pendant deux semaines,des milliers de<br />
délégués,d’acteurs de la société civile et de<br />
journalistes,soit environ 30 000 personnes,<br />
dont chacun est un acteur et un agent d’influence,<br />
il s’agit bien évidemment d’une<br />
opportunité mais aussi une responsabilité<br />
historique pour notre pays .<br />
On ne peut pas parler du volet économique<br />
sans évoquer le volet touristique, la capacité<br />
touristique de la ville hôte sera largement<br />
sollicitée pour le programme évènementiel<br />
et les activités des délégués.<br />
La production d’un tel événement présente<br />
également une opportunité commerciale<br />
pour les industries locales en termes de<br />
fabrication, services, accueil et accompagnement,<br />
logistique, catering, production<br />
et post –production, décoration, animation…<br />
Sans oublier les média ! Oui un impact<br />
médiatique hors norme : pas moins de 2000<br />
journalistes, le thème du climat quotidiennement<br />
à la Une des Médias traditionnel<br />
et numérique. Pendant 10 jours, le Maroc<br />
et Marrakech seront au coeur d’une actualité<br />
unanimement considérée comme prioritaire<br />
dans l’agenda mondial. Cela représente<br />
3 ème année N°11 • Bruxelles • Septembre 2016<br />
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