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Question de choix... LA GUÉRISON DES SOUVENIRS Invitée l’été chez mon père Luc, je nage dans sa piscine. Chaque jour, il l’entretient soigneusement : -Bizarre, cette année je n’arrive pas à l’avoir aussi claire que d’habitude ! Pour la fête des mères, nous sommes en famille, j’apprends le fin mot de l’histoire. Mon frère déclare : - Vous savez pourquoi l’eau de ma piscine était trouble ? J’ai trouvé un pigeon mort dans un regard. J’en frissonne, dégoutée. Et dire que je me suis baignée là-dedans ! Comme ce pigeon mort, les souvenirs de l’enfance peuvent polluer tout notre être et faire de nous des candidats à la dépression, à la colère, à l’angoisse, à la compulsion, aux désordres sexuels. A notre conversion, les souvenirs ne sont pas automatiquement guéris. L’acceptation de Jésus comme Sauveur laissait entrer le monde de Dieu en nous, et la tâche de son Esprit, avec notre collaboration, est de nous transformer par étape. Conquérant pacifique, il désire investir tout le territoire de notre vie intérieure pour chasser le mal sous toutes ses formes et en neutraliser les effets. Notre tâche consiste à lui remettre la clé des pièces obscures, véritables oubliettes où ni lui ni nous, depuis longtemps, ne sommes entrés. L’Esprit a besoin de notre accord pour dresser l’inventaire des souvenirs traumatiques et faire remonter à notre mémoire des évènements, des paroles, des attitudes. Certains éléments semblent ridicules ou insignifiants. Ne les écartons pas trop vite, il nous aidera à discerner l’importance de leur impact. Seul l’Esprit est capable d’aller à la source même de nos maux, de faire passer l’inconscient vers le conscient et de le guérir. Noter les éléments trouvés dans notre <strong>journal</strong> de prière permet de suivre le fil de cette ressouvenance. Coment s’opère la guérison ? La guérison des souvenirs s’effectue dans une conjonction de conditions : - Désirer la guérion : l’individu en souffrance veut-il guérir du passé, vivre libre dans le présent ? - Désirer pardonner à celui qui l’a blessé - Se sentir prêt à affronter le traumatisme ancien et à entrer dans une zone de fortes turbulences émotionnelles. - Etre assisté, si l’évènement est trop effrayant, par un accompagnateur spirituel expérimenté qui lui aussi sera guidé par l’Esprit. La prière d’amis soutiendra également la personne. - Exercer sa foi en Dieu, parce que la ressouvenance est un processus spirituel conduit par l’Esprit ; le blessé du passé se positionne devant la croix où il contemple l’amour de Jésus et reçoit la grâce qui est la seule force capable de briser les chaînes. - Se sentir protégé par Dieu, le père - Vivre au rythme de l’Esprit qui saura trouver le moment favorable pour faire émerger le souvenir. La remontée des souvenirs se vit dans la prière, dans un rapport vivant avec le Christ, faite de paroles, de silence et d’écoute interieure. Avec l’accompagnateur, la prière est une conversation à trois, sans contrainte de temps et sans être dérangé. La relation doit s’installer. Ne forçons pas l’Esprit à oeuvrer, soyons patients et persévérants. 4
A propos Nous nommons les émotions qui nous parcourent et nous les déposons. Nous pardonnons ou demandons pardon. Le consolateur agit. La paix s’installe. Jésus dit-il quelque chose ? Montre-t-il une image ? Ecoutons et regardons. Les souvenirs demeurent mais leur charge affective destructrice est neutralisée. Il est maintenant temps de louer le Père avec gratitude parce que la souffrance a une fin. Yvette du Mesgnil d’Engente Théologienne (Signe des Temps N°1614-137e année) « Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » Luc 23.34 Jésus, qui peut à peine remuer la tête, voit autour de la croix des curieux, des soldats, des moqueurs, des ennemis, mais aussi quelques amis et de la famille. Dans son regard d’homme qui souffre et agonise, il n’y a que douceur, tendresse, amour et pardon. Exposé nu, transpercé, fiévreux, il pense d’abord, non pas à lui ni à sa souffrance, mais à son Père. Jésus s’unit au Père pour penser à ceux qui par qui et pour qui il souffre, et il prie pour eux. Au milieu des pires douleurs et des plus cruelles offenses, le Sauveur a imploré le pardon du Père céleste en faveur de ceux qui l’avaient crucifié. De sa bouche ne sortent ni plaintes, ni protestations, ni menaces ; seule la grâce resplendit sur ses lèvres. La douceur et la sérénité du Christ forment un contraste saisissant avec la haine des assistants. Avec Jésus, un nouveau royaume entre dans le monde, plus fort que le mal et le péché, le royaume de la grâce, du pardon et de l’amour. Jésus prie, alors qu’il est élevé sur le bois maudit de la croix, délaissé par ses disciples, rejeté par son peuple, offensé par les regards et les paroles des spectateurs. Jésus prie pour ceux qui l’ont condamné faussement, pour ceux qui ont préféré un criminel au Sauveur, pour ceux qui l’ont rejeté, qui l’ont insulté, lui ont craché au visage... car ils voyaient en eux des victimes de Satan. Se peut-il que Pierre, qui l’a renié, les chefs du peuple, qui l’ont si souvent entendu puis rejeté, nous-mêmes croyants, soyons englobés dans cette prière : « ils ne savent pas ce qu’ils font » ? Par cette première parole, Jésus essaie de toucher les coeurs de tous, pour les réconcilier avec Dieu. Trajan Bogdan Pasteur Extrait Revue Adventiste N°1743 - 112e année 5
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