LES OMBRES ET LES LÈVRES
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CRÉATION DE MARINE BACHELOT NGUYEN<br />
au Théâtre National de Bretagne<br />
création février 2016<br />
reprise janvier 2017<br />
> présentation et revue de presse<br />
<strong>LES</strong> <strong>OMBRES</strong><br />
<strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>LÈVRES</strong><br />
VIÊTNAM LGBT<br />
1
<strong>LES</strong> <strong>OMBRES</strong> <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>LÈVRES</strong><br />
DE QUOI PARLE LE SPECTACLE ?<br />
Les ombres et les lèvres raconte un voyage. Une plongée dans le Viêtnam contemporain, à la rencontre<br />
du mouvement LGBT émergent, de ses bouillonnements, dynamiques et contradictions. Dans un pays qui<br />
entrecroise culture confucianiste, régime politique communiste et économie de marché, comment vit-on son<br />
homosexualité ? De Saïgon à Hanoï, des grandes villes jusque dans les campagnes, comment lutte-t-on<br />
pour la visibilité ?<br />
Marine Bachelot Nguyen, dans le cadre d'une bourse Hors-les-murs de l'Institut français, a parcouru le<br />
pays et ramené témoignages, images et expériences. Une pride à bicyclette, des flashmobs colorés, des<br />
percées militantes et intimes... Des troupes ambulantes d'artistes transgenre, des stigmates hérités de la<br />
colonisation, des bracelets arc-en-ciel sponsorisés par les USA... Des jeunes rejetés par leurs familles, des<br />
mères en lutte pour leurs enfants... Des clandestinités et des affichages, des silences et des fiertés... Autant<br />
d'images, d'histoires et de visages, de tissages complexes, qui prennent voix et corps dans cette création.<br />
« Lors de l'été 2014, je suis partie au Viêtnam faire une recherche sur la communauté LGBT.<br />
Dans ce pays d'Asie du Sud-Est, qui associe culture confucéenne, régime politique communiste autoritaire<br />
et économie de marché, beaucoup d'initiatives sont nées ces dernières années autour de la visibilité des<br />
couples homosexuels, de la lutte contre l'homophobie, et même du droit au mariage. La première pride<br />
(marche des fiertés homosexuelles) a eu lieu à Hanoï en 2012.<br />
Tandis que de jeunes artistes créent des œuvres autour de ces questions, les activistes utilisent des outils<br />
culturels (pièces de théâtre, flashmobs) pour militer. Associations locales comme ONG occidentales sont<br />
impliquées dans les projets. En dix ans, la position du gouvernement viêtnamien a énormément évolué,<br />
passant d'une condamnation de l'homosexualité à une ouverture relative sur ces questions.<br />
Outre le militantisme collectif, c'est aussi l'intimité politique des jeunes gays, lesbiennes, bi et trans<br />
viêtnamien.ne.s que j'ai souhaité approcher. Leur quotidien, leur vécu, leurs pratiques de visibilité ou<br />
d'invisibilité (dans la rue, la famille, au travail), leurs stratégies face à l'homophobie, leurs sexualités, leurs<br />
aspirations...<br />
Ce sont ces rencontres, interviews, matériaux et documents récoltés qui constituent la matière de la pièce.<br />
Images, photos, vidéos interviennent aussi dans la dramaturgie du spectacle.<br />
Globalisation et impérialisme, histoire et colonisation, communisme et capitalisme s'entrecroisent<br />
immanquablement aux problématiques sexuelles et identitaires explorées.<br />
Mon propre vécu de lesbienne française, née d'une mère viêtnamienne, entre évidemment en ligne de<br />
compte, comme impulseur intime de cette recherche, comme zone de résonance avec les réalités et les<br />
altérités rencontrées. »<br />
Marine Bachelot Nguyen<br />
Pour ce voyage de recherche au Viêtnam, Marine Bachelot Nguyen a été lauréate 2014 du Programme<br />
Hors les murs de l'Institut français.<br />
Elle a également obtenu en octobre 2014 une bourse Découverte du CNL (Centre National du Livre), en<br />
soutien à l'écriture de la pièce Les ombres et les lèvres.<br />
2
GÉNÉRIQUE<br />
TEXTE <strong>ET</strong> MISE EN SCÈNE Marine Bachelot Nguyen<br />
INTERPRÈTES Romain Brosseau, Marina Keltchewsky, Tien Lê, Cathy Min Jung<br />
SCÉNOGRAPHIE Bénédicte Jolys<br />
LUMIÈRE Arnaud Godest<br />
VIDÉO Julie Pareau<br />
SON Pierre Marais<br />
COSTUMES Laure Fonvieille<br />
RÉGIE GÉNÉRALE François Aubry Durée : 1h55<br />
PRODUCTION Lumière d'août – compagnie théâtrale/collectif d'auteurs (Rennes)<br />
COPRODUCTEURS <strong>ET</strong> PARTENAIRES<br />
Théâtre National de Bretagne (Rennes) ; Théâtre La Paillette (Rennes) ; La Chartreuse – Centre National<br />
des Écritures du Spectacle (Villeneuve-lez-Avignon)<br />
AVEC LE SOUTIEN de l'Institut français ; le Centre National du Livre<br />
AVEC l'Aide au projet de la DRAC Bretagne – Ministère de la Culture<br />
photographies du spectacle : Caroline Ablain<br />
3
CALENDRIER<br />
Les répétitions ont lieu au Théâtre La Paillette (Rennes), à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon (où<br />
l'auteure réalise un mois de résidence, dont 1 semaine avec l'équipe d'interprètes), et au Théâtre National<br />
de Bretagne : le spectacle y est créé en février 2016.<br />
Les ombres et les lèvres sera repris en janvier 2017 au TNB, avant une diffusion nationale sur la saison<br />
2017-2018 (organisation de tournée en cours).<br />
14 juillet-1er septembre 2014 Voyage de recherche au Viêtnam<br />
15 au 18 octobre 2014 Chantier – Ferme du Haut Bois, Dromesko, Rennes<br />
29 juin au 4 juillet 2015 Répétitions au Théâtre La Paillette, Rennes<br />
31 août–26 septembre 2015 Résidence d'auteure à la Chartreuse– CNES - Villeneuve-lez-Avignon<br />
14 au 19 septembre 2015 Répétitions à La Chartreuse – CNES - Villeneuve-lez-Avignon<br />
25 janvier - 22 février 2016 Répétitions au Théâtre National de Bretagne, Rennes<br />
23 au 27 février 2016 Création du spectacle au Théâtre National de Bretagne, Rennes<br />
10 au 12 janvier 2017 Reprise du spectacle au Théâtre National de Bretagne, Rennes<br />
2017-2018-2019 Diffusion et tournée<br />
4
ENTR<strong>ET</strong>IEN AVEC MARINE BACHELOT NGUYEN<br />
SUR « <strong>LES</strong> <strong>OMBRES</strong> <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>LÈVRES</strong> »<br />
D'OÙ VIENT LE TITRE ?<br />
De la traduction de deux mots viêtnamiens, qui désignent respectivement les gays et les lesbiennes.<br />
« Bóng » se traduit littéralement par « ombre » et « Ô-môi » a quelque chose à voir avec la notion de<br />
« lèvres ».<br />
Dans la langue viêtnamienne, ce sont des mots dépréciateurs et stigmatisants, des insultes. En français ils<br />
sonnent autrement, de façon plus mystérieuse, quasi poétique : j'aime cette idée de retournement du<br />
stigmate à travers la traduction.<br />
Parmi les termes infamants courants, on a aussi le mot « Pê-dê », qui provient directement de l'héritage<br />
colonial français. La communauté aujourd'hui se reconnaît plutôt dans les termes positifs venus de<br />
l'américain (LGBT), ou dans d'autres mots plus neutres qui existent ou se forgent en viêtnamien.<br />
Ces aventures linguistiques sont pour moi passionnantes et révélatrices, à l'image d'un Viêtnam traversé<br />
par une pléthore d'influences historiques et culturelles. Elles sont évidemment un ferment pour l'écriture et<br />
la langue de ma pièce.<br />
COMMENT AS-TU PROCÉDÉ POUR L'ÉCRITURE DU TEXTE ?<br />
Tout le défi est de « faire théâtre », en condensant et inventant des formes, à partir des matériaux,<br />
souvenirs, sensations et kilomètres d'interviews que j'ai ramenés. Beaucoup de mes textes précédents<br />
travaillaient à insérer du matériau documentaire dans une fiction, construite avec des personnages, une<br />
intrigue... Pour ce projet, il me semble difficile de bâtir les choses ainsi, ou d'essayer de me cacher<br />
derrière une fiction totalisante.<br />
J'ai opté pour une voix principale qui tient le récit et le mène, et qui comporte une adresse au public : c'est<br />
un « Tu » qui nous parle. C'est à la fois la voix de l'auteure, de celle qui a fait ce voyage, mais c'est aussi<br />
une voix plus large, où s'engouffre de l'altérité et de l'universalité. D'ailleurs les interprètes l'assumeront à<br />
tour de rôle, de façon collective. Ce « Tu » nous permet d'amener de l'intimité autobiographique, des<br />
sensations et paysages, tout comme de l'adresse politique.<br />
Souvent cette voix narrative s'interrompt, et ce sont d'autres voix qui émergent, celle des figures et<br />
personnages du Viêtnam : des activistes qui racontent la toute première réunion du futur mouvement LGBT<br />
viêtnamien, dans un minuscule café de Saïgon en 2008 ; une mère qui confesse qu'elle a mis plus de 7 ans<br />
à accepter l'homosexualité de son fils; des jeunes qui disent leurs difficultés et leurs stratagèmes au<br />
quotidien; une femme trans qui raconte comment elle a rejoint une troupe ambulante foraine à l'âge de 15<br />
ans, afin de s'habiller en femme et vivre conformément à ses désirs, etc.<br />
Des moments de chansons ou de discours viennent aussi s'intercaler dans cet objet théâtral, ainsi que des<br />
percées qui bousculent l'espace et le temps : des colons français troublés face à l'identité sexuée<br />
indiscernable des indigènes dans l'Indochine du 19e siècle, un rituel où l'on convoque des fantômes du<br />
passé, l'évocation des « Manif pour tous » en France, la voix du Parti Communiste viêtnamien, le discours<br />
de l'américain Stuart Milk à la pride de Hanoï... L'idée est de creuser des généalogies, de mettre le<br />
contemporain en perspective et en question à travers ces télescopages.<br />
QUEL EST LE STATUT DES INTERPRÈTES ?<br />
Ils sont interprètes au sens propre, passeurs incarnés. Ce sont eux qui assument le récit-cadre (la voix de<br />
5
l'auteure), et ce sont aussi eux qui se glissent soudain dans la voix et la peau des personnages, des<br />
figures. On a travaillé à ce que ces jeux de passage soient à la fois dynamiques, délicats et ludiques.<br />
Je n'ai pas choisi de prendre exclusivement des comédiens au physique asiatique, donc c'est aussi à<br />
d'autres endroits que cela se joue. Plus subtils et plus universels. Les jeux de travestissement, de passage<br />
d'un genre à l'autre, sont des zones que nous explorons. Parce que mes rencontres avec des personnes<br />
transgenre au Viêtnam, en ville comme en zones rurales, a été marquante, et que la culture viêtnamienne<br />
aménage des espaces sociaux pour ces personnes, qui restent cependant extrêmement stigmatisées.<br />
Lors des premiers chantiers, nous nous sommes imprégnés de documentaires viêtnamiens, avons étudié des<br />
corporéités et gestuelles, recherché des images. Il nous est apparu clairement que le plateau devait sans<br />
cesse être vivant et animé, quand bien même une partie de la pièce est fondée sur du récit. Cet équilibre<br />
entre la vitalité du plateau, les interactions entre les interprètes et la mise en valeur du récit est un des<br />
défis de la mise en scène. À l'image des forains du film documentaire de Tham Nguyen Thi ( Le dernier<br />
voyage de Madame Phung), les acteurs construisent et déconstruisent concrètement les séquences sur le<br />
plateau, nous embarquent dans chaque étape de la traversée et du voyage.<br />
COMMENT L'IMAGE <strong>ET</strong> LA VIDÉO SONT-EL<strong>LES</strong> PRÉSENTES AU PLATEAU ?<br />
J'ai ramené du Viêtnam des photos et vidéo que j'ai filmées là-bas, récolté les œuvres de photographes et<br />
de cinéastes, ainsi que les productions vidéo du mouvement militant. Nous avions donc beaucoup de<br />
matériau visuel où puiser. Et la communauté LGBT là-bas fait un énorme travail sur l'image, dans tous les<br />
sens du terme. Julie Pareau a puisé dans mes matériaux et dans ceux du mouvement LGBT, pour construire<br />
sa création.<br />
Le dispositif scénographique conçu par Bénédicte Jolys comprend une large surface de projection, qui est<br />
à la fois une fenêtre et une toile de fond. Il y a des interactions entre les interprètes et la vidéo, au sens où<br />
elle peut être support documentaire à commenter, paysage où s'immerger, trace de la réalité<br />
viêtnamienne.<br />
Mais comme dans mes autres spectacles, ce qui prime c'est le texte et les interprètes. Jamais les acteurs ne<br />
deviennent des « ombres », pour le coup : c'est par eux et leurs corps que passent le texte, les sensations<br />
et les émotions.<br />
6
PRESSE<br />
7
29 février 2016<br />
8
Marine Bachelot Nguyen au pays de sa mère et du mouvement LGBT viêtnamien<br />
Par Jean-Pierre Thibaudat Blog : Balagan, le blog de Jean-Pierre Thibaudat 2 mars 2016<br />
À travers une nouvelle pièce qu’elle met en scène, Marine Bachelot Nguyen nous entraîne dans un voyage<br />
au Viêt Nam où elle rencontre ses deux familles, celle de ses parents côté maternel et celle des mouvements<br />
LGBT. Un spectacle intime et politique.<br />
Son premier spectacle en 2008, Artemisa vulgaris> politique fiction (lire ici), était signé Marine Bachelot.<br />
Son nouveau spectacle a pour titre Les ombres et les lèvres et il est signé Marine Bachelot Nguyen. Entre<br />
temps il s’est passé bien des choses dans la vie de cette jeune metteure en scène qui fait partie de la<br />
compagnie de théâtre et du collectif d’auteurs Lumière d’août basé à Rennes mais parcourant le monde.<br />
Mots, photos et vidéo<br />
Entre temps, sa mère viêtnamienne est partie rejoindre ses ancêtres et sur son lit d’hôpital, sa fille lui a fait<br />
part de son désir d’aller au Viêt Nam pour y rencontrer sa famille et le mouvement LGBT (lesbiennes, gays,<br />
bi, trans), en prolongement de ses recherches sur la question du féminisme et de son identité. C’est là tout le<br />
prisme de son spectacle Les ombres et les lèvres – Bong (Ombre) et Ô-môi (qui a trait aux lèvres)<br />
désignant au Viêt Nam les gays (bong) et les lesbiennes (Ô-möi).<br />
Une quête familiale, une enquête sur le mouvement LGBT au Viêtnam (son histoire et son actualité) et un<br />
voyage personnel où l’auteure-metteure en scène parle de son homosexualité. Entre le récit de voyage, le<br />
spectacle militant et le journal intime, mais sans tomber dans les travers des trois. Pas de visite touristique,<br />
pas de discours, par d’étalage du moi-je. Le théâtre est là comme un garde-fou, le lieu où tout se rassemble,<br />
se diffracte, résonne et cohabite.<br />
Les magnifiques photos de Maika Elan défilant lentement sur un grand écran et accueillant les spectateurs<br />
tiennent lieu d’introduction au monde des LGBT vietnamiens, le plus souvent dans leur intimité, et l’on est<br />
fasciné par le nombre de peluches qui peuplent ces intérieurs souvent étroits et encombrés. Puis entrent les<br />
quatre acteurs enjoués, Romain Brosseau, Marina Keltchewsky, Tien Lê et Cathy Min Jung.<br />
Les scènes seront souvent rythmées par des séquences vidéo rapportées de là-bas par Julie Pareau , à<br />
commencer par celles de la gaypride (filmée par l'association viêtnamienne ICS) où semblent se fondre les<br />
acteurs tandis que l’une des actrices tient la place de l’auteure («Tu baignes dans le rose. Tu baignes dans<br />
les fleurs. Tu baignes dans la foule… ») et que tous reprennent le slogan dit en cœur ce jour-là : « Hay cu<br />
sông Hay cu yêu ! » (j’ai le droit de vivre, j’ai le droit d’aimer).<br />
Les deux voix du parti<br />
Il y a des scènes ironiques comme celle introductive des colons, des foules d’informations sur l’histoire du<br />
mouvement LGBT au Viêt Nam et des luttes, à travers quelques-uns de ses héros souvent à la tête<br />
d’associations. Il y a cette confession de madame Ly qui raconte comment elle a mis sept ans avant<br />
d’accepter l’homosexualité de son fils. Il y a Sky et Mai Anh qui vivent ensemble, les parents de l’une savent<br />
que leur fille est lesbienne mais ne connaissent pas sa compagne, les parents de l’autre connaissent la<br />
compagne mais ignorent tout de la préférence sexuelle de leur fille.<br />
Il y a « la voix du parti » (communiste vietnamien) qui, en 2002, déclare que l’homosexualité est un « fléau<br />
social » et qui, dix ans plus tard, affirme que « le homosexuels ont le droit de vivre, de manger, de s’habiller,<br />
d’aimer et d’être aimés et de rechercher le bonheur ». Il y a le vétéran de Diên Biên Phu qui s’accroche à<br />
son déambulateur et regarde attendri sa parente venue de France. Il y a la narratrice éberluée d’être<br />
l’héritière de tout cela et qui a envie de se blottir dans le bras de sa cousine Lân.<br />
C’est un voyage de coeur dans un pays lointain et c’est un voyage intérieur dans la vie d’une femme qui tisse<br />
ensemble tous les liens dont elle est faite. À l’opposé de la pensée unique, le spectacle, dans la multitude<br />
joyeuse de ses formes et de ses approches, conjugue le singulier au pluriel.<br />
Bông et Ô-môi sont aussi des insultes comme le mot qui les précéda : pé-dê. Un chant viendra balayer ces<br />
insultes : « Nous sommes des ombres et des lèvres qui éclosent en toute saisons/ Nous sommes des<br />
ombres et des lèvres qui hantent et défient vos frontières… »<br />
https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-thibaudat/blog/010316/marine-bachelot-nguyen-au-pays-de-sa-mere-et-dumouvement-lgbt-vietnamien<br />
9
Quête intime et politique<br />
vendredi 4 mars 2016<br />
Les Ombres et les lèvres. Texte et mise en scène de Marine Bachelot Nguyen. Création au Théâtre national<br />
de Bretagne à Rennes en février 2016.<br />
Le chemin suivi par Marine Bachelot Nguyen pour réaliser son projet théâtral pour lequel elle a été lauréate<br />
du programme Hors les Murs de l'Institut français en 2014 était semé d'embûches. Traiter d'un sujet<br />
concernant la communauté LGBT que ce soit au Vietnam, lieu de destination pour sa recherche, ou ailleurs<br />
n'allait pas de soi. D'autant qu'à ce travail sur place Marine Bachelot Nguyen que nombre d'instances<br />
institutionnelles commencent à suivre (et à soutenir) avec attention, ajoute une autre dimension : celle d'aller<br />
sur les traces de sa mère vietnamienne décédée un an plus tôt. Comment dès lors marier ce qui est de<br />
l'ordre du documentaire à l'intime le plus profond sans tomber dans un psychologisme de mauvais aloi ? Quel<br />
récit mener, quelle forme (théâtrale) adopter ? Autant de questions sur lesquelles pas mal d'artistes, dans la<br />
même configuration, se sont déjà cassé les dents, mais que Marine Bachelot Nguyen, elle, résout de brillante<br />
manière. D'abord parce qu'elle possède quelques atouts : celui d'une belle et forte écriture qui ne craint pas<br />
d'aller au cœur du sujet traité, sans afféterie, de dire, d'affirmer très clairement les choses : « mon propre<br />
vécu de lesbienne française, née d'une mère vietnamienne, entre évidemment en ligne de compte, comme<br />
impulseur intime de cette recherche, comme zone de résonance avec les réalités et les altérités<br />
rencontrées ». Le beau titre de son spectacle illustre bien sa capacité à se saisir de la réalité des choses<br />
pour la faire sienne. Les Ombres et les lèvres reprend simplement des termes péjoratifs pour désigner gays<br />
et lesbiennes dans la langue vietnamienne : « Bong », autrement dit « ombre » pour les homosexuels, alors<br />
que « Ô-Moi » qui renvoie à la notion de lèvres s'applique aux lesbiennes. De termes méprisants en<br />
vietnamien, Marine Bachelot Nguyen tire ainsi un titre français quasiment poétique tout en restant<br />
parfaitement fidèle à leur signification première… Autre atout de taille : une parfaite maîtrise de la forme<br />
théâtrale dans une scénographie signée Bénédicte Jolys simple et efficace, un choix de distribution judicieux<br />
et équilibré qui fait appel à des interprètes aux origines et aux formations différentes. Ils sont quatre sur le<br />
plateau (Romain Brosseau, Marina Keltchewsky, Tien Lê et Cathy Ming Jung) à assumer les rôles d'une<br />
multitude de personnages, alors que dans le même temps se poursuit le voyage intérieur de l'auteure qui<br />
préfère employer le « tu » au « je », créant ainsi un autre rapport entre la chose dite et les destinataires de sa<br />
parole. Tout, superbes photos de Maika Elan et discrète vidéo de Julie Pareau, est parfaitement agencé et<br />
donne un début de réponse à la question du théâtre documentaire lié au politique telle que l'envisageait et<br />
l'envisage encore un homme de théâtre comme Jacques Delcuvellerie dont on rappellera que le titre du<br />
dernier spectacle s'appelle L'Impossible neutralité. Aucune neutralité chez Marine Bachelot Nguyen bien au<br />
contraire mais une tranquille, forte et courageuse conviction qui parvient non seulement à saisir dans un<br />
même geste la réalité de la démarche de la LGBT au Vietnam et son intime, mais aussi à unir passé et<br />
présent. Espaces et temps pour ainsi dire rameutés. L'histoire du Vietnam est bien là, de la colonisation aux<br />
guerres qui ont ravagé le pays, jusqu'à la société d'aujourd'hui, la première de l'Asie du Sud-Est à ne plus<br />
interdire le mariage homosexuel et dont la première "pride" eut lieu à Hanoï en 2012 au moment où, comme il<br />
est dit dans le spectacle, se déroulaient les manifestations contre le mariage pour tous en France… Les<br />
Ombres et les lèvres est une incontestable réussite. Créé au TNB de Rennes, où réside Marine Bachelot<br />
Nguyen avec sa compagnie et le collectif d'auteurs Lumière d'août (une appellation en référence à<br />
Faulkner ?) il serait navrant et inquiétant qu'il ne puisse pas tourner hors de cette région.<br />
Jean-Pierre Han<br />
http://revue-frictions.net/enligne/index.php?post/2016/03/04/Qu%C3%AAte-intime-et-politique<br />
10
Une polyphonie remarquablement orchestrée<br />
Par Jean-François Picaut - 8 mars 2016<br />
Sur un propos ambitieux, Marine Bachelot-Nguyen a su construire un texte efficace servi par une mise en<br />
scène inventive. La pièce, portée par des acteurs pleins d’énergie, a conquis le public.<br />
Marine Bachelot-Nguyen (elle vient d’ajouter à son nom le dernier patronyme, hérité de sa mère) n’est pas<br />
une inconnue à Rennes, où elle vit, ni dans le milieu du théâtre. Nos lecteurs se souviennent peut-être de<br />
son Artemisia vulgaris II, créée au festival Mettre en scène en 2008. Depuis, comme auteur et comme<br />
metteuse en scène, elle a poursuivi son travail sur le théâtre politique et le féminisme en France comme à<br />
l’étranger. Inlassablement, elle creuse, selon ses propres mots, « les logiques de l’entrelacement,<br />
du télescopage temporel, des généalogies et des racines ».<br />
Les Ombres et les Lèvres nous transportent au Viêt Nam en 2014 où Marine Bachelot-Nguyen enquête sur<br />
les conditions de vie et d’apparition en public des lesbiennes, gays, trans et bisexuels (L.G.B.T.).<br />
Les « ombres » et les « lèvres » du titre renvoient à des vocables vietnamiens qui sont des termes insultants<br />
pour désigner les hommes homosexuels et les lesbiennes. À cette enquête se mêle une quête plus<br />
personnelle des origines de l’auteur (suite au décès de sa mère) et le tout est inséré dans une trame<br />
historique qui va du colonialisme aux soubresauts de la société française lors des débats sur le mariage<br />
pour tous.<br />
À lire la note d’intention telle que je viens de la résumer, je dois l’avouer, j’appréhendais la représentation.<br />
Dès les premiers instants, la pièce a balayé ce que je pouvais avoir comme prévention. Le texte est nerveux,<br />
rythmé, coloré. Il évite tout didactisme pesant sauf peut-être le cours sur le « genre ». On entre avec bonheur<br />
dans ce texte et l’on en sort enrichi.<br />
Un quatuor de comédiens épatants<br />
Marine Bachelot-Nguyen me semble, avec les Ombres et les Lèvres, renouveler fort heureusement le théâtre<br />
militant. Elle évite les écueils de la vieille agit prop. Son théâtre documentaire et sociologique s’inscrit dans la<br />
lignée de Brecht. Le secret en est sans doute dans l’écriture très directe mais non dénuée de poésie. Il réside<br />
plus sûrement dans l’étroite imbrication du personnel dans le collectif et dans l’Histoire, qui donne chair à<br />
cette histoire. Personnel ne veut d’ailleurs pas dire narcissique, l’auteur reste pudique sans pour autant<br />
chercher les faux-fuyants. Symboliquement, elle apparaît sous la forme du « tu » qui s’adresse en quelque<br />
sorte à son double tout en interpellant le spectateur.<br />
Le talent de Marine Bachelot-Nguyen a été d’entremêler les différents plans de son texte dans une vaste<br />
polyphonie qu’elle a savamment orchestrée et qui est soutenue avec une énergie communicative par un<br />
quatuor de jeunes comédiens épatants à la diction impeccable.<br />
Romain Brosseau, Marina Keltchewsky, tous deux anciens élèves de l’école du Théâtre national<br />
de Bretagne, Tien Lê et Cathy Min Jung endossent tous les personnages avec une gourmandise qui fait<br />
plaisir à voir. Leur dynamisme n’a d’égal que leur vitalité. Tour à tour drôles, émouvants, pathétiques,<br />
sinistres même dans le rôle des colons, ils portent littéralement la pièce. On devrait aussi parler de l’usage<br />
tout à fait judicieux des photos de Maika Elan et de la vidéo, signée Julie Pareau.<br />
Avec les Ombres et les Lèvres, la production dramatique de Marine Bachelot-Nguyen a effectué un saut<br />
qualitatif remarquable. Il faudra désormais compter avec cette jeune dramaturge et metteuse en scène qui<br />
interroge en artiste notre société sans en désespérer.<br />
http://lestroiscoups.fr/les-ombres-et-les-levres-de-marine-bachelot%E2%80%91nguyen-theatre-national-debretagne-a-rennes/<br />
11
EXTRAITS DU TEXTE « <strong>LES</strong> <strong>OMBRES</strong> <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>LÈVRES</strong> »<br />
PRIDE [extrait]<br />
Tu baignes dans le rose. Tu baignes dans les fleurs. Tu baignes dans la foule. Il y a des stands associatifs avec des<br />
brochures en viêtnamien, des badges, des pin's, des ballons, des bracelets arc-en-ciel, des T-shirts et des drapeaux.<br />
Des visages qui sourient, des groupes qui prennent la pose face à quiconque est armé d'un appareil-photo, d'une<br />
caméra ou d'un i-phone. Tout le monde semble avoir suivi le dress-code : rose bonbon, rose fuschia, rose crevette, rose<br />
rayé ou à carreaux, rose jusqu'au sourire ou à l'overdose. Le soleil tape très fort sur le goudron du terrain de basket.<br />
C'est sur un terrain de basket ?<br />
Oui, plusieurs terrains de sport, derrière le théâtre de marionnettes, bien en retrait de l'avenue Nguyen Thi Minh Khai.<br />
Tout au bout il y a un podium, fond de scène barré d'un grand V fleuri, V comme Viêtpride, en plein soleil.<br />
Ici c'est l'endroit où tu peux être euphorique, exalté, exultant. Où tu peux oublier que trop souvent tu te tais, que trop<br />
souvent tu feintes. Où tu n'as plus besoin de te cacher, tu es protégé par un océan de rose... C'est l'endroit où tu peux<br />
t'habiller à ta guise, te travestir pour être un autre, te travestir pour être toi, te maquiller plus qu'une fille, arborer un<br />
baggy une casquette une cravate un binder, des ailes d'ange une robe moulante... Ici c'est l'endroit où les regards et<br />
les corps se troublent, où il devient ardu de savoir qui est garçon et qui est fille<br />
C'est l'endroit où tous les « Pê-dê », « Bòng kin », « Bòng lô », « Ô môi », « Ai nam ái nữ », « Nửa váy nửa quầ n »,<br />
« Hi-fi », « Bánh bèo », l'endroit où tous les Pédé, Tafiole, Gouinasse, Ombre planquée, Ombre affichée, Gousse<br />
lippue, Hermaphrodite, Mi-jupe mi-fute, Mi-mec mi-meuf, Stéréosexe, Enculé, qui ont fait siffler tes oreilles, que tu t'es<br />
pris dans le dos, que tu t'es pris dans la face, que tu t'es pris dans le ventre, tu peux les expulser de ta mémoire, ou te<br />
dire que tu t'en fous<br />
C'est l'endroit où tu panses les blessures et les coups, c'est la revanche des humiliations de la cour de récré, c'est la<br />
sortie de tes années de silence et de transparence, c'est ta voix muette qui se met à crier<br />
Hãy c ứ sống! Hãy c ứ yêu!<br />
Hãy c ứ sống! Hãy c ứ yêu!<br />
Il suffit de vivre! Il suffit d'aimer !<br />
J'ai le droit de vivre, j'ai le droit d'aimer ! […]<br />
LE VÉTÉRAN DE DIÊN BIÊN PHU [extrait]<br />
Tu voudrais lui parler de la vie et de la mort, des funérailles de ta mère, mais tu sens que tu n'as pas la force<br />
Le vétéran de Diên Biên Phu est sur son lit dans le salon, en pyjama, guilleret, un peu absent. 5h de l'après-midi, ses<br />
trois petits-enfants jouent près du ventilateur, sa belle-fille profite de l'accalmie<br />
Tu voudrais lui parler de la vie et de l'amour, de ta compagne, ton amoureuse, ta partenaire<br />
Tu voudrais faire ton coming out, mais le courage te manque<br />
Tu as réussi à le dire à sa belle-fille, ta cousine Lan, enfin tu as réussi à glisser « my girlfriend » au détour d'une<br />
phrase. Elle n'a pas spécialement relevé, elle regarde ses enfants distraitement<br />
Le vétéran de Diên Biên Phu se lève, te sourit, s'accroche à son déambulateur, se dirige péniblement vers l'armoire. Il<br />
en revient avec quelques vieilles photos, et un badge rectangulaire.<br />
LE VÉTÉRAN – Médaille de guerre... Gagnée par mon épouse. Victoire contre les Français, à Diên Biên Phu, 1954.<br />
Pour toi. Cadeau.<br />
Et iI accroche la médaille du Parti sur ta poitrine, en désignant le sourire rayonnant de l'héroïne de guerre, ta grandetante,<br />
dont la photo siège sur l'autel des ancêtres<br />
Bon. Tu regardes la médaille, tu regardes la grande-tante en photo et puis tu le regardes. Tu réalises. Si lui et son<br />
épouse n'avaient pas contribué à foutre une grosse raclée à l'armée française, à Diên Biên Phu, en 54, tu ne serais<br />
pas là. Tu te dis ça soudain.<br />
[…]<br />
12
FANTÔMES [extrait]<br />
Rituel de convocation des figures et esprits du passé. Les interprètes se transforment et se laissent traverser.<br />
[…] DOCTEUR JAKOBUS X – Combien d'Européens se sont laissés pervertir et contaminer depuis leur arrivée en<br />
Indochine ? La Police de la Colonie, fort heureusement, a pris des mesures pour débarrasser Saïgon de la plaie<br />
infectieuse de ces nays et boys pédérastes. A l'heure actuelle s'ils n'ont pas de livret de travail officiel, on les arrête. Si<br />
l'examen médical révèle qu'ils sont sodomites, on les envoie au pénitencier de Poulo Condor. Je me charge de les<br />
détecter : un anus dilaté, un sphincter relâché se repèrent nettement quand on y glisse le doigt. Ainsi on purifie la<br />
colonie, ou du moins on limite le vice...<br />
LE G.I. AMÉRICAIN – Tchoutchou banana? They do it so well! C'est un peuple à la résistance incroyable. L'autre jour,<br />
le Viêt m'a sucé pendant près de 30 minutes, sans se lasser, divin. Je l'ai payé en conséquence. Faut bien des<br />
compensations à cette vie de merde. Le sang, la mort, ne jamais savoir quand tu reverras ton pays...<br />
LE PROSTITUÉ ESPION – Je suis un infiltré. Pour quelques dollars, je suce les généraux et les GI's américains, et je les<br />
espionne en même temps. Je fais remonter mes renseignements au Viêtcong. Je n'avale pas le sperme américain, je le<br />
crache. Un jour on y arrivera. Les cracher hors du pays, les expulser de notre terre. […]<br />
BIOGRAPHIES<br />
MARINE BACHELOT NGUYEN<br />
AUTEURE <strong>ET</strong> M<strong>ET</strong>TEURE EN SCÈNE, née en 1978<br />
Après des études de Lettres et Arts du spectacle, elle travaille comme<br />
dramaturge pour le Théâtre de Folle Pensée et Roland Fichet (2002-07),<br />
poursuit des activités de recherche universitaire sur le théâtre politique et<br />
militant, tout en développant son travail d’écriture et de théâtre.<br />
En 2004, elle fonde avec cinq autres auteurs Lumière d’août, compagnie<br />
théâtrale/collectif d'auteurs. Dans son travail elle explore l’alliance de la<br />
fiction et du document, les croisements du corps et du politique, les questions<br />
féministes et postcoloniales.<br />
Elle est à l’initiative du spectacle Courtes pièces politiques (2006). Elle reçoit l’Aide à la création du CNT pour<br />
Artemisia vulgaris>politique-fiction, pièce qu’elle crée en 2007, puis en 2008 (Festival Mettre en scène, Théâtre<br />
National de Bretagne).<br />
Début 2009 elle entame le « Projet Féministes ? », cycle de recherches, d’écriture et de création consacré aux<br />
féminismes, adoptant des formes théâtrales variées, dont plusieures sont créées au Théâtre la Paillette (Rennes). Elle<br />
écrit et crée le spectacle Histoires de femmes et de lessives, déambulatoire en plein air sur la mémoire d’un institut de<br />
rééducation pour mineures (Parc St Cyr, 2009). Elle crée le solo « La femme, ce continent noir… » (2010) et les<br />
lectures-débats Cheval de bataille/Combats féministes (2009) et Féminismes face au sexisme et au racisme (2011). Le<br />
spectacle À la racine (fiction qui réunit Angela, Sigmund, Ève, Jésus et Shérazade dans un séminaire féministe au<br />
21ème siècle...), est créé en novembre 2011 au sein du Festival Mettre en scène à Rennes, et au Théâtre du Préau –<br />
CDR de Vire.<br />
En 2012-13, elle est artiste associée au Centre Culturel de Cesson-Sévigné (direction Carole Lardoux).<br />
Elle obtient l’Aide à l’écriture de la SACD-Beaumarchais pour La place du chien (sitcom canin et postcolonial), qu’elle<br />
termine lors d’une résidence d’auteure à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en 2009. Le spectacle est créé en<br />
mars 2014 à la Maison du Théâtre à Brest, au Théâtre du Pays de Morlaix et à la Maison des Métallos à Paris.<br />
Pour son projet Les ombres et les lèvres sur la communauté LGBT au Viêtnam, elle est lauréate 2014 d'une bourse<br />
Hors-les-Murs de l'Institut Français pour le voyage de recherche, et d'une bourse Découverte du CNL (Centre National<br />
du Livre) en soutien à l'écriture.<br />
D'autres de ses pièces, souvent écrites sur commande, sont jouées en Bretagne, France, Suisse, Afrique, créées par<br />
des metteurs en scène français et étrangers : Charlie Windelschmidt, Clauvice N’Goubili, Alexandre Koutchevsky,<br />
Guillaume Béguin, Anne Bisang, David Gauchard, etc.<br />
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Histoires de femmes et de lessives et La place du chien sont publiées aux Éditions des Deux corps.<br />
Transmission et formation sont des instances précieuses pour elle, comme mode de rencontre et d’association des<br />
publics à la démarche artistique. Elle collabore au projet Ciel à Bamako/Ouaga d’Alexandre Koutchevsky en formant<br />
des habitants et comédiens amateurs. Elle participe à des résidences d’artistes, dirige des mises en lecture, pour<br />
Lumière d’août ou d’autres associations (La Cimade, Mix-Cité). Elle anime des ateliers d’écriture et de théâtre<br />
réguliers auprès de partenaires variés (Universités, École d'architecture, Écoles d'ingénieurs, hôpital psychiatrique,<br />
etc.), et donne des cours en Arts du spectacle à l’Université Rennes 2. Elle a aussi participé aux activités du groupe de<br />
recherche Théâtre(s) politiques, et est impliquée dans les associations HF Bretagne et Décoloniser les Arts.<br />
ROMAIN BROSSEAU, comédien, suit une formation initiale au<br />
Conservatoire de Bordeaux dans les classes de Gérard Laurent et<br />
Christian Rousseau. En 2009, il entre à l’école du TNB sous la direction<br />
de Stanislas Nordey. Il y travaille avec Thomas Jolly, Julia Cima, Renaud<br />
Herbin, Françoise Bloch, Éric Lacascade, Daria Lippi...Au théâtre, il a<br />
joué dans Living!, montage de textes de Julian Beck, mis en scène par<br />
Stanislas Nordey ; il participe à la création collective du Désir attrapé<br />
par la queue de Picasso avec le collectif Guà Guà ; il joue dans Hannibal<br />
de Grabbe, mis en scène par Bernard Sobel ; il joue dans Training, le<br />
paradoxe sportif mis en scène par Thomas Visonneau ; dans Tchaïka,<br />
adaptation de La Mouette de Tchékhov, mise en scène de Sarah Amrous. Et dans Arlequin poli par l'amour de<br />
Marivaux, mise en scène Thomas Jolly.<br />
Depuis 2012, il travaille avec Guylaine Kasza (Compagnie Carnets de Voyages) et l’a mise en scène dans Médée-<br />
Récital d’Éric Crubézy. Romain fait aussi partie de la compagnie F I E V R E avec qui il travaille à la création de<br />
Violences (Corps et Tentations) de Didier-Georges Gabily, mis en scène par Sarah Amrous.<br />
MARINA KELTCHEWSKY, comédienne, a grandi entre la Yougoslavie,<br />
le Maroc, la Russie (dont elle est originaire) et lʼArgentine avant de se<br />
destiner au théâtre. Elle passe trois ans à lʼécole du Théâtre National de<br />
Bretagne sous la direction de Stanislas Nordey (2009-2012).<br />
De par sa culture familiale musicale, elle chante le répertoire tzigane<br />
russe et balkanique, accompagnée par son oncle Micha Makarenko.<br />
Elle a joué dans les spectacles Se Trouver (Pirandello) et Living (Julian<br />
Beck) mis en scène par Stanislas Nordey en 2012, dans Casimir et<br />
Caroline de Horvath mis en scène par Bernard Lotti en 2013. Elle travaille<br />
régulièrement avec la compagnie Lumière dʼAoût : elle a joué dans<br />
Vacance(s) (création Lumière d'août sur le site Ropartz, 2012), et participe au projet Ça s'écrit T-C-H d'Alexandre<br />
Koutchevsky. En 2015, elle jouera dans Le petit bourgeois gentilhomme mis en scène par Eric de Dadelsen, ainsi que<br />
dans Pauvreté, richesse, homme et bête de HH Jahn, mise en scène Pascal Kirch.<br />
TIEN LÊ, comédien, réalise un premier apprentissage dans un cours de<br />
type Actor's Studio, puis poursuit sa formation à l’école Charles Dullin à<br />
Paris de 2005 à 2008. Dans le même temps, il étudie la philosophie et la<br />
sociologie.<br />
Il se passionne pour le théâtre dit physique comme le mime, le jeu masqué<br />
et le clown. Il a l'occasion d'être initié à l'approche de plusieurs acteurs ou<br />
metteurs en scène comme comme Yoshi Oïda, Marcello Magni ou Omar<br />
Porras. Son goût pour les langues étrangères l'amène à Londres en 2013<br />
pour une formation autour de Shakespeare à la LAMDA.<br />
En 2010, il danse pour Les Immatériels, mis en scène par Floriane Pinard. Il<br />
joue régulièrement depuis 2011 le rôle de Mowgli dans Le Livre de la Jungle, mis en scène par Loreleï Daize. En<br />
2012, il joue dans Atteintes à sa vie de Martin Crimp, mis en scène par Melisa Yener et Livia Arditti. En 2013, il est à<br />
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l’affiche de Les Babouches d’Abou Kacem, mis en scène par Luca Giacomoni. Il danse dans une performance inspirée<br />
de L’Espace furieux de Valère Novarina et conçue par Anaïs Heureaux à l’École Nationale Supérieure des Arts<br />
Décoratifs de Paris. Il participe à Prophéties d'amour, un chantier poétique de Fadwa Souleimane sur le conflit syrien.<br />
Parallèlement, il joue au cinéma dans plusieurs courts métrages.<br />
CATHY MIN JUNG est comédienne, metteure en scène et auteure belge,<br />
d'origine coréenne. Elle vit à Bruxelles, et travaille entre la France et la Belgique.<br />
Elle s'est formée au Conservatoire Royal de Bruxelles et à la Webber Douglas<br />
Academy of London.<br />
En 2012, elle a conçu et interprété Les bonnes intentions au Théâtre de l'Ancre<br />
(tournée au Théâtre de Poche et au Théâtre de Liège), sur la question de<br />
l'adoption, qui a reçu plusieurs prix de la critique. En 2016, elle créera un<br />
nouveau projet personnel, Sing my life.<br />
En 2013, elle a joué dans Yukonstyle de Sarah Berthiaume mis en scène par Célie<br />
Pauthe (création au Théâtre de la Colline), et en 2014 dans Un été à Osage<br />
County de Tracy Letts mis en scène par Dominique Pitoiset (Bonlieu Scène<br />
nationale d'Annecy). Elle travaille aussi très régulièrement au cinéma<br />
(dernièrement dans Préjudice d'Antoine Cuypers) et pour la télévision.<br />
LUMIÈRE D'AOÛT a été créée en août 2004. C’est une compagnie théâtrale et un collectif<br />
de six auteurs (MARINE BACHELOT NGUYEN, ALEXIS FICH<strong>ET</strong>, ALEXANDRE KOUTCHEVSKY, JULI<strong>ET</strong>TE<br />
POURQUERY DE BOISSERIN, LAURENT QUINTON, NICOLAS RICHARD), dont trois sont également<br />
metteurs en scène.<br />
La compagnie fonde son travail sur les textes qui s’écrivent aujourd’hui, sur les formes artistiques<br />
contemporaines et leur diffusion auprès de publics variés. Travail d’écriture et travail de plateau se<br />
nourrissent en permanence, dans le souci de trouver les moyens les plus justes pour que les écritures<br />
résonnent, deviennent vivantes dans l’espace public.<br />
Depuis plus de dix ans nous avons ainsi travaillé avec des avions, un ours blanc, Marlon Brando, un mur<br />
d'enceinte, 19 escabeaux, du sperme de chefs d’État, un labrador, un canal, un gode, un filet de pêche<br />
violet, des K-ways, du ketchup, un terrain de tennis, et plusieurs chapelles.<br />
Nous avons été accueillis dans de nombreux festivals, tels que le Festival dijonnais FRICTIONS, le Festival<br />
d'AVIGNON, les festivals rennais M<strong>ET</strong>TRE EN SCÈNE, les TOMBÉES DE LA NUIT. Nous menons des<br />
partenariats réguliers à Rennes avec l'AIRE LIBRE, LA PAILL<strong>ET</strong>TE, le THÉÂTRE DU CERCLE. Nous avons<br />
mené une résidence au long cours, Le Grand Été, dans la salle ROPARTZ et le quartier de Maurepas à<br />
Rennes en 2012. Nous avons aussi travaillé, en France et au-delà, avec des CDN, théâtres municipaux,<br />
Scènes nationales et Scènes conventionnées, ainsi que des Centres Culturels Français en Afrique.<br />
Lumière d'août développe sa pratique selon plusieurs axes :<br />
_ SPECTAC<strong>LES</strong> DE PLATEAU<br />
_ THÉÂTRE-PAYSAGE (créations fondées sur la puissance singulière des représentations à ciel ouvert)<br />
_ PERFORMANCES DE POÉSIE SONORE (Division Lire) et autres formes légères de lectures-spectacles<br />
_ FORMATION <strong>ET</strong> TRANSMISSION (ateliers d'écriture et de pratique), qui constituent pour les membres<br />
de Lumière d'août un rapport au public essentiel, complémentaire des spectacles.<br />
Lumière d'août reçoit le soutien de la Région Bretagne, du Conseil Général d'Ille-et-Vilaine, de la Ville de<br />
Rennes, et ponctuellement de la DRAC Bretagne et de l'Institut Français.<br />
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CONTACTS<br />
MARINE BACHELOT NGUYEN, auteure et metteure en scène<br />
+33 (0)6 78 52 33 86<br />
marinebachelot@lumieredaout.net<br />
CHARLOTTE VAILLANT, administration<br />
+33 (0)2 22 93 57 69<br />
charlottevaillant@lumieredaout.net<br />
LA MAGNANERIE, diffusion<br />
Julie Comte-Gabillon, Victor Leclère et Anne Herrmann<br />
VICTOR LECLÈRE, contact diffusion & développement<br />
+33 (0)1 43 36 37 12<br />
victor@magnanerie-spectacle.com<br />
www.magnanerie-spectacle.com<br />
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