Atlas

1 . INTRODUCTION
CHAPITRE 2
Le quartier présenté
par les paysagistes
Cette “ vision ” paysagère des quartiers n’est pas exhaustive, elle forme un parallèle au récit par
ses habitants.
Découvrant cette partie de la ville lors de déambulations, d’échanges en ateliers, d’apport de
connaissances historiques avec les participants au Plan Paysage & Patrimoine, nous, paysagistes,
avons ensuite décortiqué et analysé ce territoire, en nous attachant à suivre le fil des préoccupations
mises en avant lors de ces rencontres.
Au début de notre travail commun, nous avons tenté de donner la définition des termes “ paysage ”
et “ patrimoine ”, car c’est sous ce prisme que nous devions en premier lieu re-découvrir ces
quartiers de Nantes.
Voici donc une proposition de définitions :
PAysage
C’est une valeur reconnue, au point qu’existe
une convention européenne du paysage, qui
définit ainsi le terme :
“ Une partie de territoire telle que perçue par
les populations, dont le caractère résulte de
facteurs naturels et/ou humains, et de leurs
interrelations. ”
Cette définition peut se décortiquer ainsi :
• Partie de territoire : référence au pays, qui a
une existence physique et des limites
• Perçue : les sens en action, la vue en premier
lieu
• Populations : construction commune, partagée,
culturelle
• Caractère : un esprit global, un ensemble, un
tout qui fait sens
• Interrelations : notion transversale qui s’intéresse
à ce qui se passe entre les choses.
Patrimoine
Ce qui est considéré comme l’héritage
commun d’un groupe.
Ce qui revêt une grande valeur parce qu’il
caractérise une époque, une culture, un
événement .
Ce qui mérite d’être préservé et valorisé pour
être transmis aux générations futures.
Paysage et patrimoine
Puisque le paysage fait référence à ce qui
est acquis et a une valeur, on peut parler de
patrimoine. Le paysage et le patrimoine sont
liés.
Cependant, le paysage est vivant, il se (re)
construit en permanence par l’action de
l’homme et de la nature. C’est donc avant
tout la traduction d’un patrimoine immatériel
et culturel, parallèlement au champ du
patrimoine historique.
Les thématiques de réflexions
transversales proposées aux
participants lors des ateliers.
Elles ont permis de diversifier
la vision du territoire urbain.
La ville composite
La ville est une mosaïque d’éléments qui
reflètent les différents temps de sa construction,
les différentes façons d’y vivre, d’y travailler,
de se déplacer qui s’y sont succédées.
La ville est une dynamique : elle s’est constituée
sur elle-même et continue à muter.
Certaines personnes, figures du quartier,
ont influencé / construit des éléments
incontournables du quartier. Vivre aujourd’hui
dans les quartiers, c’est faire évoluer ce
patrimoine paysager urbain qui s’est constitué
sur un temps long.
Densité et porosité du bâti
Réponses locales à l’urgence planétaire de
limiter l’extension urbaine, la consommation
des sols et de l’énergie liés aux déplacements,
de limiter l’artificialisation des sols.
Densité : accueillir plus d’habitants et plus
d’activités sur une même surface.
Porosité : verticale (sol poreux, perméable et
végétalisé), horizontale (circulations, vues,
flux).
Au-delà des styles architecturaux, les degrés
de densité ou de porosité du bâti et du sol
permettent d’identifier un quartier. Ils sont
constitutifs du paysage urbain.
Densité et porosité influencent directement les
conditions de vie (ensoleillement, facilités de
déplacement, végétation, etc.) et de manière
indirecte sur les rapports sociaux entre les
habitants.
Le mystere, l’imaginaire
comme valeur
patrimoniale du quartier
Certains lieux dans la ville sont inaccessibles
et parfois invisibles, pourtant ils peuvent
représenter à nos yeux le quartier, ses valeurs.
Le paysage urbain est constitué d’éléments
tangibles, mais également de la somme des
représentations que nous en avons, de notre
mémoire, de nos fantasmes, des histoires qui
s’y sont déroulées.
Les surgissements
dans la ville
Rencontrer un rocher en pleine ville suscite
toujours surprise et plaisir, voir un brin d’herbe
pousser entre deux plaques de bitume ou
tomber sur un puits nous ramène à la réalité d’un
sol vivant. Ce patrimoine naturel, biologique
ainsi que le petit patrimoine sont maintenant
pris en compte dans la réglementation urbaine
et dans les valeurs patrimoniales.
Les marques
d’appropriation et de
création individuelles
Les signes individuels, volontairement ou
involontairement démonstratifs, visibles dans
l’espace public, marquent le paysage du
quartier.
Le moi face à la règle collective, la libre
interprétation des règles urbaines ;
Les choses là où on ne les attend pas
(restaurant dans une salle à manger) ;
Des aménagements alternatifs, non
standardisés…
Ces actions sont par essence transgressives
face au mimétisme d’usage général.
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