ON AIR MAGAZINE #7
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Découverte<br />
2<br />
La banane, miam !<br />
Le bananier n'est pas un<br />
arbre, mais bien une plante<br />
pouvant mesurer jusqu'à 8 mètres<br />
de haut. Toutes les bananes ne sont<br />
pas comestibles mais la plupart le<br />
deviennent néanmoins lorsque<br />
l'homme réussit à importer et étendre<br />
en quantité, en Asie, en Afrique et<br />
dans la Caraïbe, des hectares infinis<br />
de bananeraies. C'est l'hybridation<br />
de deux espèces sauvages à graines<br />
- Acuminata et Balbisia - qui va<br />
engendrer les variétés de bananes<br />
comestibles aujourd'hui célèbres à<br />
travers le monde. Aux Antilles, on<br />
distingue notamment les bananes<br />
"légumes" que l'on cuisine au four,<br />
que l'on poêle ou que l'on fait bouillir<br />
avant consommation, et les bananes<br />
dite de "dessert" que l'on mange<br />
crues. Il y a donc la "plantain"(grande,<br />
courbe et anguleuse), la "poto" (courte,<br />
rare et très sucrée), la "poyo" (allongée<br />
et verte), la "figue-pomme" (à la chair<br />
doucereuse et acidulée), etc. Ce fruit<br />
s'invite ainsi dans beaucoup de<br />
plats antillais comme par exemple le<br />
bébélé marie-galantais, et rime<br />
toujours avec plaisir des papilles :<br />
dans les plats salés/sucrés, en nectar,<br />
flambée au rhum, en confiture, en<br />
pâtisserie ou séchée, la banane a<br />
tout pour plaire !<br />
Anecdotes de bananes :<br />
Maintes légendes sont véhiculées<br />
par delà les continents qui découvrent<br />
la banane, la cultivent et l'exportent.<br />
On raconte que ce fruit fut, comme<br />
la pomme, raccordé à l'imaginaire<br />
du paradis : Adam et Eve, chassés<br />
d'un éden qu'ils n'ont pas su mériter,<br />
se vêtissent à la hâte de larges<br />
feuilles de bananier pour quitter leur<br />
jardin. De cette Antiquité, on<br />
conservera longtemps un côté<br />
pratique dans l'utilisation du bananier :<br />
s'habiller avec les feuillages de la<br />
plante, ou encore s'en servir d'assiette<br />
ou de parapluie, tisser des cordages<br />
et des sacs avec sa fibre intérieure,<br />
garder le tronc comme flotteur pour<br />
les embarcations maritimes, etc.<br />
Il semble dès lors que la bananier<br />
soit davantage prisé que son fruit<br />
dont les navigateurs et les grands<br />
sages asiatiques ont fortement<br />
tendance à se méfier : certes riche<br />
en phosphore et potassium, la<br />
banane, consommée en surdose,<br />
s'avèrerait nocive.<br />
Aux Antilles, la banane possède<br />
encore aujourd'hui des symboliques<br />
plus grivoises affiliées au sexe, d'où<br />
certaines expressions créoles plutôt<br />
rigolotes. C'est Joséphine Baker qui<br />
aurait contribué à développer le<br />
tempérament glamour de la banane<br />
des tropiques lorsqu'elle s'en montra<br />
entièrement vêtue.<br />
Pour la petite histoire...<br />
En 1870, le capitaine du navire<br />
américain Telegraph, L. Dow<br />
Baker, charge au départ de la<br />
Jamaïque une cargaison<br />
supplémentaire à celles dont il a<br />
l'habitude : 160 régimes de<br />
bananes achetés 1 shilling l'unité.<br />
Une semaine plus tard, lorsque le<br />
bateau accoste à Jersey City, les<br />
fruits sont revendus deux fois<br />
plus chers. Ce commerce<br />
Antilles/USA marque les<br />
prémisses de la United Fruit qui<br />
deviendra respectivement la<br />
Boston Fruit Company puis la<br />
United Fruit Company, désormais<br />
plus connue sous le nom de<br />
Chiquita.<br />
3<br />
Le Bon Air. Mai/Juin 2012 30