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Le <strong>journal</strong><br />
de l’<strong>iebc</strong><br />
Hiver<br />
20<strong>16</strong>-2017<br />
Livres, films, DVD, BD......... 2<br />
Edito........................................................ 3<br />
Question de choix.................. 4- 5<br />
Explication de texte........... 6 - 7<br />
Vécu................................................. 8 - 9<br />
Question de choix (suite)... 10 - 11<br />
À méditer........................................ 12
Livres, films, DVD, BD...<br />
Le Journal de l’IEBC<br />
Édition francophone<br />
Hiver 20<strong>16</strong>-2017<br />
IEBC<br />
B.P. 100<br />
F-77193 Dammarie-les-Lys<br />
contact@<strong>iebc</strong>.org<br />
Rue Victor Genot, 6<br />
B–5001 Belgrade<br />
19 Chemin des Pépinières<br />
CH–1020 Renens<br />
contact@<strong>iebc</strong>.ch<br />
Directeur de publication<br />
Karel Denteneer<br />
Marie-José Pierre-Piquet : Belgique<br />
Yolande Grezet : Suisse<br />
Maquette et mise en page<br />
Benjamin Senty<br />
Imprimé en France<br />
Maileva, filiale du groupe La Poste<br />
Dépôt légal 1993, n°539<br />
ISSN 0990-8188<br />
Dépôt Bruxelles X<br />
Prix du numéro : 1 Euro - 1.08 CHF<br />
Tirage : 1500 exemplaires<br />
TU NE TUERAS POINT<br />
Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond,<br />
un jeune adventiste américain, s’est retrouvé<br />
confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de<br />
ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence<br />
était incompatible avec ses croyances et ses principes<br />
moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une<br />
arme et refusait d’autant plus de tuer.<br />
Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme<br />
médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut<br />
d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie,<br />
mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans<br />
l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands<br />
héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable<br />
falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de<br />
vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté,<br />
du champ de bataille, un à un les soldats blessés.<br />
Film / 2h19 / Sortie en salles : 9 Novembre 20<strong>16</strong><br />
2
Edito<br />
« Bientôt Noël… Cette jolie période<br />
de l’année où l’on ne songe<br />
plus au passé, ni au futur, mais<br />
rien qu’aux présents ! »<br />
Cette phrase d’Antoine Chuquet<br />
me laisse pensive mais lorsque je<br />
regarde la frénésie qui habite nos<br />
villes actuellement, elle me paraît<br />
malheureusement bien vraie…<br />
Et vous… comment préparezvous<br />
Noël ? Vous courez, faites<br />
les magasins, choisissez les cadeaux<br />
avec soin, réfléchissez à<br />
votre repas, décidez quelle tenue<br />
porter, bricolez, décorez… Ou<br />
alors… vos moyens ne vous permettent<br />
pas de prévoir une grande<br />
fête… Ou encore, vous êtes sur<br />
un lit d’hôpital ou vous pleurez<br />
un être cher récemment disparu…<br />
Et puis… L’ambiance mondiale<br />
n’est pas à la fête. En 20<strong>16</strong>, de<br />
dramatiques événements nous ont<br />
fait réaliser combien notre monde<br />
est en souffrance… Au milieu de<br />
toutes ces guerres, conflits, camps<br />
de réfugiés, tremblements de<br />
terre, n’est-il pas, justement,<br />
nécessaire de se retrouver et<br />
de partager ?<br />
Alors que les lumières de nos<br />
villes brillent de mille feux, que<br />
restera-t-il de ce moment particulier<br />
? La lueur de joie dans le regard<br />
d’un enfant ? Un moment de<br />
partage et de famille ? Le souvenir<br />
d’un bon repas ?<br />
Un regard ? Une<br />
oreille attentive ?<br />
Un sentiment<br />
de paix ? Une<br />
musique ? Une<br />
simple parole ?<br />
« Il y a plus de joie<br />
à donner qu’à recevoir<br />
» disait Jésus.<br />
Si nous décidions<br />
de donner à ce<br />
Noël 20<strong>16</strong> une<br />
nouvelle couleur avec de nouveaux<br />
présents faits de rencontres,<br />
de partages, de reconnaissance,<br />
d’amour, de joie ? Pour cela, pas<br />
besoin d’être riche mais être simplement<br />
prêt à donner et à accueillir<br />
l’autre, en toute simplicité,<br />
avec la richesse du cœur, pour<br />
vivre, ensemble l’esprit de Noël.<br />
Yolande Grezet<br />
Correctrice IEBC Suisse romande<br />
3 ;
Question de choix...<br />
« Dieu avec nous », raconte l’évangile<br />
de Matthieu. Avec nous, mais sous quel<br />
visage ? La musique m’a souvent aidé<br />
à lire l’évangile. Certains compositeurs<br />
sont de remarquables théologiens. À<br />
peine commencé, l’Oratorio de Noël<br />
de Jean-Sébastien Bach adresse une<br />
question, une prière : « De quelle manière<br />
vais-je t’accueillir ? Comment te<br />
rencontrer ? O toi que le monde entier<br />
attend, O toi le joyau de mon âme ! O<br />
Jésus, Jésus, place toi-même la lumière<br />
près de moi, pour que ce qui te fait<br />
plaisir soit pour moi connaissance<br />
et savoir. »<br />
Dans ce monument musical, cycle de<br />
six cantates d’une durée de 2 h 30 environ,<br />
Jean-Sébastien Bach alterne musique<br />
instrumentale, chœurs, airs de<br />
solistes, récitatifs<br />
et chorals. Comme<br />
dans ses autres<br />
cantates et dans<br />
ses deux passions,<br />
le choral est un<br />
genre musical<br />
d’une écriture généralement<br />
assez<br />
simple. Une mélodie<br />
empruntée au répertoire des chants<br />
de l’église, à laquelle le compositeur<br />
ajoute souvent d’autres voix. Un style<br />
traditionnel de la liturgie luthérienne,<br />
que Bach ne manque pas d’utiliser en<br />
abondance. L’Oratorio de Noël en<br />
compte seize !<br />
La mélodie du choral auquel Bach a recours<br />
au début de l’œuvre mérite une<br />
attention particulière. Le compositeur<br />
vient à l’instant de célébrer la naissance<br />
du Christ au moyen d’une musique très<br />
dynamique, délibérément festive.<br />
Trompettes, hautbois, timbales et<br />
cordes accompagnent le chœur pour<br />
4<br />
exprimer une joie très intense. Un premier<br />
choral intervient peu de temps<br />
après cette jubilation. Dans un style inattendu.<br />
La fête de Noël prend un ton subitement<br />
grave. Le mélomane<br />
découvrant l’Oratorio de Noël pour la<br />
première fois pourrait s’imaginer écouter<br />
un extrait de l’une ou de l’autre Passion.<br />
De manière discrète mais très<br />
parlante, Jean-Sébastien Bach glisse ici<br />
une mélodie bien connue des auditeurs<br />
de l’époque, que le compositeur avait<br />
utilisée à cinq reprises dans sa Passion<br />
selon Matthieu quelques années plus tôt.<br />
Dans cette Passion, c’est aussi ce choral<br />
que Bach place immédiatement après la<br />
crucifixion. S’il est clair qu’il est parfaitement<br />
à sa place dans une Passion, il<br />
peut sembler étrange de le voir inséré, et<br />
si tôt, dans une œuvre<br />
qui d’un bout à l’autre<br />
respire la joie de Noël.<br />
Bach interroge, accompagne<br />
l’auditeur dans sa<br />
méditation. La naissance<br />
du Christ, nous<br />
dit-il, apporte un bonheur<br />
contagieux. C’est<br />
ce que raconte l’Oratorio<br />
de Noël de la première note à la dernière.<br />
Mais Bach ajoute un élément<br />
essentiel à ses yeux. Le Christ ne<br />
cherche pas à rencontrer l’être humain<br />
de manière spectaculaire. Le Dieu qu’il<br />
incarne dans la mangeoire de Bethléem<br />
fait le choix de s’approcher des femmes<br />
et des hommes de manière humble, vulnérable,<br />
non menaçante. L’enfant de la<br />
crèche n’est en rien … Jupiter. Dans la<br />
dernière page de l’œuvre, Jean-Sébastien<br />
Bach reprend ce même choral, avec ces<br />
paroles : dont il transforme le caractère.<br />
La mélodie du choral est entrecoupée de<br />
pages instrumentales qui rappellent le<br />
chœur d’ouverture de l’Oratorio de
Noël, le choix de la faiblesse<br />
Noël. « L’humanité a sa place, tout près<br />
de Dieu. » Ce sont ses derniers mots.<br />
le sauver, mais en descendant vers lui.<br />
Cette naissance présage de l'humilité qui<br />
caractérise toute la vie du Christ et va<br />
éclater dans sa mort. Dieu ne nous<br />
subjugue pas par son éclat.<br />
Le Noël de Matthieu et de Luc<br />
Matthieu et Luc racontent une très<br />
simple rencontre entre deux amoureux.<br />
Un homme protège sa fiancée… de rumeurs<br />
d’infidélité. Il y est question d’un<br />
rêve, d’un ange qui dit, et cela à plusieurs<br />
reprises dans les récits de la nativité<br />
: « n’aie pas peur ». L’enfant qui<br />
est dans le ventre de la jeune femme<br />
vient du souffle. Son nom est Jésus, autrement<br />
dit celui qui guérit, il est aussi<br />
Dieu avec nous. Une étoile, des cadeaux,<br />
de l’or, de<br />
l’encens, de la<br />
myrrhe. Des parfums.<br />
Des bergers,<br />
un accouchement,<br />
un modeste hôtel,<br />
une mangeoire<br />
(l’évangile insiste<br />
trois fois pour le<br />
dire). Noël est aussi<br />
la célébration de la<br />
modicité, de la simplicité. Un enfant est<br />
un être dépendant. Dieu se livre à notre<br />
disposition. Il ne cherche pas à nous<br />
éblouir. Cette naissance, du moins les<br />
conditions dans lesquelles Jésus est né,<br />
nous apprend beaucoup sur lui, et sur<br />
Dieu. Tout spécialement l’humilité, la<br />
douceur, le refus du spectaculaire, de la<br />
puissance, de la force, du gigantisme,<br />
du pouvoir. C’est l’image d’un Dieu qui<br />
s’approche de l’humain pour le guérir,<br />
Le Dieu que le Christ<br />
incarne dans la mangeoire<br />
de Bethléem fait le<br />
choix de s’approcher des<br />
femmes et des hommes de<br />
manière humble, vulnérable,<br />
non menaçante.<br />
Le Noël de Jean : un verbe qui ne<br />
parle pas<br />
À sa manière, le prologue de l’évangile<br />
de Jean raconte aussi Noël : parole, lumière,<br />
vie, mais pas bien accueillie. À<br />
l’intérieur de ce récit, on comprend que<br />
cette parole, cette lumière, cette vie, ne<br />
s’imposent pas. Dieu assume son insuccès.<br />
Pour rien au monde, il ne voudrait<br />
un succès par la menace, le spectacle ou<br />
toute autre chose. L’humble naissance<br />
de Jésus révèle une dimension insolite<br />
de la Parole annoncée par Jean au début<br />
de son évangile. Comme l’exprime très<br />
justement le théologien Joseph Moingt,<br />
Jean évoque un Verbe qui ne parle pas,<br />
ou qui, plutôt, parle autrement. Il est<br />
une parole qui ne peut<br />
parler. L'humanité avait<br />
pressenti depuis le<br />
début de son histoire<br />
que la vie de l'homme<br />
était promise à l'immortalité<br />
auprès de<br />
Dieu. La naissance de<br />
Jésus confirme cette<br />
espérance. Mais, alors<br />
que l'antiquité païenne<br />
laissait Dieu au ciel - on ne le rejoignait<br />
qu'après la mort -, ici, Dieu vient nous<br />
rejoindre et partager notre vie. Le lien<br />
de l'homme à Dieu est révélé dans le<br />
christianisme, mais retourné : Dieu<br />
descend vers l'homme, il vient habite<br />
avec nous.<br />
- Suite à la page 10 -<br />
5 ;
Explication de texte<br />
Seul Matthieu et Luc nous<br />
parlent explicitement de la naissance<br />
et de l’enfance de Jésus. Ils ne le font cependant<br />
pas de la même manière, car ils n’écrivent<br />
pas pour les mêmes communautés et soulignent des<br />
aspects différents de la Bonne Nouvelle de Jésus.<br />
Matthieu parle des mages (ni rois, ni trois), mais pas des<br />
bergers... d’une étoile mais pas des anges... Luc parle des bergers,<br />
mais pas des mages... des anges qui chantent la gloire de<br />
Dieu, mais pas de l’étoile au-dessus de la maison... Aucun ne<br />
mentionne de bœuf et d’âne, une tradition qui réfère à la parole<br />
de l’Eternel dans Esaïe 1.3. Que ce soit dans l’enseignement<br />
de Matthieu, Marc, Luc ou Jean, peu importe.<br />
L’essentiel est de faire de ce Noël autre chose qu’une<br />
simple fête commerciale, en accueillant le joyeux<br />
message d’un Dieu dont la gloire dans les cieux<br />
est inséparable de la paix sur la terre pour<br />
les hommes qu’Il aime !<br />
« Une Bonne nouvelle »<br />
dans Marc<br />
Marc ne nous parle pas du « petit Jésus dans<br />
la crèche », mais d’une « bonne nouvelle » - c’est le<br />
sens du mot Evangile - pour les chrétiens de Rome à<br />
qui il s’adresse. Cette bonne nouvelle, c’est Jésus Christ<br />
lui-même, le Fils de Dieu (Mc 1.1). La parole de Jésus est<br />
toujours d’actualité et les verbes que l’évangéliste emploie<br />
dans son récit sont le plus souvent au présent.<br />
Bien des familles exprimeront à Noël cette certitude en installant<br />
leur crèche. Mais comment vivons-nous cette «<br />
bonne nouvelle » dans le quotidien tout au long de l’année<br />
? Est-ce que Jésus est aussi né dans mon cœur ? Et<br />
comment inscrire son mandat de mission dans ma<br />
6<br />
vie quotidienne ? (« Allez dans le monde entier<br />
proclamer la bonne nouvelle à<br />
toute la création. » Mc <strong>16</strong>.15)<br />
Noël<br />
« Tout cela arriva afin que s'accomp<br />
noncé par le prophète :<br />
La vierge sera enceinte, elle mettra<br />
Emmanuel, ce qui signifie Dieu ave<br />
« Quand ils aperçurent l'étoile, ils<br />
joie. Ils entrèrent dans la maison, v<br />
mère, se prosternèrent et l'adorère<br />
sors et lui offrirent en cadeau de l'o<br />
Matthieu 2.10, 11<br />
« Voici le commencement de l<br />
de Dieu. » Marc 1.1<br />
« Mais l'ange leur dit : N’ayez pas<br />
bonne nouvelle qui sera une source<br />
[…] Et tout à coup une foule d'ang<br />
l'ange. Ils adressaient des louanges<br />
dans les lieux très hauts, paix sur<br />
hommes ! » Luc 2.10-14<br />
« Et la Parole s'est faite homme, e<br />
grâce et de vérité, et nous avons<br />
comme celle du Fils unique venu d<br />
« La vraie lumière »<br />
On ignore le jour et l’heure de la naissanc<br />
dans aucun texte du Nouveau Testament. Mais<br />
beaucoup de chrétiens ont pris l’habitude de fêter l<br />
cœur de la nuit la plus longue ; christianisant ainsi la fêt<br />
soleil) qui se célébrait à cette da<br />
L’évangéliste Jean décrit Jésus comme la vraie lumière d<br />
qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humai<br />
est appelé à se rappeler sa vocation qui est de mett<br />
où règne la tristesse, l’espérance là où rè<br />
où est l’offen
Noël dans les évangiles<br />
dans les évangiles<br />
« Dieu avec nous »<br />
dans Matthieu<br />
Matthieu nous présente Jésus comme<br />
« Emmanuel »,<br />
c’est-à-dire « Dieu-avec-nous ».<br />
Il nous prépare déjà à accueillir la dernière promesse<br />
de Jésus dans cet évangile : « Je suis avec vous tous les<br />
jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28.20). L’étoile qui<br />
guide les mages est la métaphore du roi-messie, selon la<br />
prophétie du livre des Nombres (Nb 24.17). Les mages venant<br />
d’Orient (Perse, le sud de l’Arabie, …) symbolisent les<br />
nations païennes à qui l’Evangile de Jésus est offert. D’après<br />
la tradition, ces mages sont de races différentes et s’appellent<br />
Melchior, Gaspard et Balthazar. Ni leurs noms, ni<br />
leur nombre ne sont mentionnés par l’évangéliste. En<br />
ce sens, une manière de retrouver le sens profond de<br />
Noël sera de s’intéresser davantage à autrui,<br />
quelle que soit sa religion, sa culture ou ses<br />
convictions, et de lui montrer l’amour<br />
inconditionnel de cet<br />
« Emmanuel ».<br />
lisse ce que le Seigneur avait anau<br />
monde un fils et on l’appellera<br />
c nous ». Matthieu 1.22, 23<br />
furent remplis d'une très grande<br />
rent le petit enfant avec Marie, sa<br />
nt. Ensuite, ils ouvrirent leurs trér,<br />
de l'encens et de la myrrhe. »<br />
'Evangile de Jésus-Christ, Fils<br />
peur, car je vous annonce une<br />
de grande joie pour tout le peuple<br />
es de l'armée céleste se joignit à<br />
à Dieu et disaient : Gloire à Dieu<br />
a terre et bienveillance parmi les<br />
le a habité parmi nous, pleine de<br />
contemplé sa gloire, une gloire<br />
u Père. » Jean 1.14<br />
dans Jean<br />
e de Jésus, qui ne sont précisés<br />
, depuis le 4e siècle, sous Constantin,<br />
a naissance de Jésus le 25 décembre, au<br />
e païenne de Natalis Invicti (la naissance du<br />
te (solstice d’<strong>hiver</strong>).<br />
u monde : « La Parole était la vraie lumière,<br />
n » (Jn 1.9). Tout disciple de Jésus, à Noël,<br />
re la vérité là où règne l’erreur, la joie là<br />
gne le désespoir, le pardon là<br />
e.<br />
« Une occasion à partager »<br />
dans Luc<br />
La révélation de l’ange atteint le monde entier, du haut<br />
en bas, de la foule des anges aux bergers, c’est-à-dire l’une des<br />
catégories sociales les plus méprisées à l’époque. Né hors de son<br />
village, hors de l’hôtellerie, comme un exclu, Jésus fera la joie des petits<br />
et des pauvres et aura bien du mal à se faire entendre des riches<br />
(Lc 6.24 ; 14.13, 21 ; <strong>16</strong>.19-26 ; 19.8).<br />
Noël ne sera donc vraiment Noël que si nous savons les uns et les autres<br />
le vivre sous le signe du partage. A chacun de repérer ses vraies richesses<br />
et de voir s’il peut souscrire au constat fait par Jésus : Il y a<br />
plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Ac 20.35) ! Des occasions<br />
à donner, il y en a plein. Pensons simplement à tous<br />
les migrants et réfugiés qui vivent dans nos villes ou<br />
les banques alimentaires qui comptent sur<br />
notre générosité.<br />
7 ;
Vécu : Sabrina<br />
Sabrina, tu pratiques un métier<br />
peu fréquent. Peux-tu nous dire<br />
quel est-il ?<br />
Je suis pianiste, accompagnatrice et enseignante.<br />
C’est un métier dont les activités<br />
varient selon les situations ou<br />
les postes.<br />
En tant que pianiste les concerts se font<br />
sous des formes et des cadres différents.<br />
En lieux traditionnels ou autres, comme<br />
les milieux hospitaliers. Seule ou avec<br />
d’autres musiciens, cela me permet de<br />
partager la musique avec des auditeurs<br />
variés, ce que j’apprécie énormément.<br />
Ensuite, l’accompagnement au piano<br />
s’effectue autour d’ensembles instrumentaux,<br />
de chœurs mixtes et en milieu<br />
scolaire auprès de chorales d’enfants<br />
pour lesquelles je peux créer mes accompagnements<br />
en fonction des chants et du<br />
thème de l’année.<br />
La partie que j’affectionne tout particulièrement<br />
et dans laquelle je me suis spécialisée<br />
concerne l’enseignement.<br />
Principalement celui du piano en cours<br />
d’instrument et d’accompagnement,<br />
mais également avec le tutorat d’élève en<br />
pédagogie instrumentale.<br />
A quand remonte ton goût pour la<br />
musique et pourquoi avoir choisi<br />
d’en faire ton métier ?<br />
J’ai commencé le piano à sept ans et au<br />
fil des années la musique a pris une<br />
grande place dans ma vie. La possibilité<br />
de réaliser une musique d’oreille, d’après<br />
une partition ou en improvisant me paraissait<br />
comme des libertés magnifiques.<br />
Parfois, sans avoir à trouver les mots, je<br />
pouvais me mettre au piano et laisser<br />
sortir mes joies ou mes peines.<br />
Mais l’église dans laquelle j’ai grandi a<br />
aussi joué un rôle important puisqu’elle<br />
m’a très tôt encouragé à jouer et accompagner<br />
les cantiques, même sans avoir le<br />
niveau et parfois à une main si je ne les<br />
connaissais pas.<br />
Puis très vite le goût pour l’enseignement<br />
est apparu, en étant au piano avec des enfants<br />
débutants et en aidant les élèves plus<br />
jeunes dans les stages de musiques. C’est<br />
autour de mes douze ans que j’ai su que je<br />
voulais vraiment faire ce métier. En grandissant<br />
je donnais des cours à des enfants<br />
autour de chez nous puis à dix-huit ans<br />
j’intégrais mon premier poste d’enseignement<br />
et d’accompagnement en école de<br />
musique. Cela a été pour moi une bénédiction.<br />
Le travail avec les élèves de tout<br />
âge et tous niveaux me passionne. Il me<br />
permet de partager et transmettre<br />
la musique, tout en créant des<br />
liens dans une atmosphère de confiance<br />
et d’encouragement.<br />
Foi et musique… Cela semble bien<br />
aller ensemble. Qu’en penses-tu ?<br />
Il y a quelques années je me suis justement<br />
penchée sur la question pour mon mémoire<br />
en histoire de la musique. Il portait<br />
sur l’influence de la foi dans la vie et l’œuvre<br />
de Jean-Sébastien Bach. Je ne m’attarderai<br />
pas au sujet de ce compositeur<br />
magistral, mais puisque nous approchons<br />
de l’anniversaire des 500 ans de la réforme,<br />
il est beau de se rappeler que ce<br />
descendant de l’héritage luthérien ajoutait<br />
à la grande majorité de ses œuvres<br />
l’inscription : Soli Deo Gloria (A Dieu seul<br />
la gloire).<br />
Pour moi, la musique est un des plus<br />
beaux cadeaux que Dieu ait fait à<br />
l’homme. Bien employée, elle nous permet<br />
de nous élever au-dessus de notre<br />
condition humaine. Il n’est pas étonnant<br />
que nous l’utilisions pour nous adresser à<br />
8
Pianiste, accompagnatrice et enseignante<br />
notre Père céleste. Saint Augustin<br />
disait : Celui qui chante prie deux fois.<br />
Ta foi chrétienne influence-t-elle<br />
ton travail ?<br />
En tant que chrétienne, mon souhait<br />
serait d’être un bon témoignage dans<br />
mon activité et auprès des gens que<br />
je rencontre.<br />
Avant les concerts, je prends un temps<br />
pour prier. Je dis à Dieu que je souhaite<br />
jouer pour lui malgré mes imperfections,<br />
c’est mon offrande, car<br />
je ne serai rien sans lui.<br />
Notamment face au trac<br />
avant d’entrer sur scène<br />
lorsque que je dois jouer<br />
seule, je lui demande de<br />
bien vouloir m’aider à le<br />
surmonter. Je mets mes<br />
mains à son service et lui<br />
propose de les utiliser<br />
comme il le souhaite.<br />
Je dois dire que j’ai toujours<br />
été impressionnée<br />
par son intervention<br />
malgré mes faiblesses et<br />
lui suis tellement reconnaissante.<br />
Sentir sa présence<br />
dans ces moments<br />
est une expérience très forte. Je sais que<br />
je peux compter sur lui ; cela a aussi<br />
renforcé ma foi dès ma jeunesse et<br />
encore aujourd’hui.<br />
Face à l’angoisse de la plupart des collègues<br />
dans ces moments ou en<br />
concours, je ne peux m’empêcher de<br />
penser à ce que serait ma vie sans Dieu.<br />
Alors je prie pour eux et dans de rares<br />
occasions avec eux. L’influence de la<br />
foi donne une perspective différente<br />
au contexte et passe au-dessus de<br />
la compétitivité.<br />
As-tu eu parfois des choix à faire en<br />
lien avec ta foi ?<br />
Oui, principalement en rapport avec le<br />
sabbat. J’ai renoncé plusieurs fois à des<br />
évènements, concerts ou examens. Certaines<br />
situations ont été plus difficiles que<br />
d’autres. Notamment une fois où j’avais<br />
quatorze ans. C’était pour un examen important<br />
de solfège, ma mère avait demandé<br />
s’il était possible de trouver une<br />
autre solution. Cela avait déjà était accepté<br />
à d’autres occasions mais ce professeur<br />
n’était pas d’accord et devint menaçant.<br />
Sans se décourager ma mère fit d’autres<br />
démarches qui montèrent jusqu’à la direction<br />
et après plusieurs efforts elle obtint<br />
l’accord et cela fut arrangé. Le professeur<br />
ne fut pas tendre aux cours suivants, mais<br />
cette expérience est restée pour moi un<br />
exemple. Me souvenir du courage et de la<br />
ténacité de ma mère au sujet de sa foi, m’a<br />
conforté pour la suite de mon parcours.<br />
Propos reccueillis par Yolande Grezet<br />
9 ;
Question de choix (suite)<br />
- Suite de la page 5 -<br />
En quoi sommes-nous concernés par<br />
cette faiblesse ?<br />
Noël est l’image d’une humilité qui caractérise<br />
toute la vie de Jésus et qui va se<br />
révéler plus encore sur la croix. Pour<br />
nous dire comment Dieu vient à l'humanité.<br />
Pas en conquérant, pas en dominateur,<br />
mais par bienveillance. La pauvreté<br />
de cette naissance est consonante avec la<br />
Passion de Jésus. C'est la révélation d'un<br />
Dieu d'humilité, qui ne vient pas forcer<br />
l'homme à le reconnaître dans la crainte.<br />
En un mot, ce choix de cette « faiblesse<br />
de Dieu » anticipe ce que Paul dira aux<br />
chrétiens de Corinthe, elle annonce déjà<br />
la croix. Selon Paul, ce refus de la transcendance,<br />
de l’immensité, du gigantisme,<br />
du pouvoir, est un modèle pour toute<br />
personne appelée<br />
à accompagner, à<br />
guider des personnes<br />
dans leur<br />
chemin de foi. Ce<br />
que Paul dit – de<br />
lui-même, du ministère<br />
apostolique<br />
même – est<br />
complètement<br />
inouï. Il n’hésite<br />
pas à le dire avec<br />
une certaine autodérision. C’est fou, et<br />
… c’est lui qui le dit. Paul désacralise la<br />
fonction de ceux qui ont la charge de<br />
conduire la communauté chrétienne.<br />
L’expérience de la croix est le modèle de<br />
sa vision du service, l’inspiration fondamentale.<br />
Accompagner des personnes<br />
dans leur foi appelle à méditer l’attitude<br />
du Christ crucifié. Dieu fait le choix, non<br />
d’une spectaculaire transcendance, mais<br />
d’une faiblesse qui ne peut conduire à un leadership<br />
de pouvoir et de contrôle. Elle est, au<br />
contraire, désappropriation de la force : « Mais<br />
ce qui est folie dans le monde, Dieu l’a choisi<br />
pour confondre les sages ; ce qui est faible<br />
dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre<br />
ce qui est fort ».<br />
Comme « Dieu a décidé de ne se laisser découvrir<br />
ultimement que dans l’apparent total<br />
non-sens de la crucifixion de Jésus », écrit<br />
John Caputo, à sa suite les guides spirituels<br />
sont des auxiliaires, des commis au service de<br />
Dieu et de la communauté chrétienne. La foi<br />
dans la naissance de Jésus invite les chrétiens<br />
à incarner eux-mêmes l'Évangile dans la société<br />
où ils vivent. Elle n'est pas seulement<br />
croyance à des vérités tombées du ciel, elle est<br />
comprise comme un engagement. Elle opère<br />
un profond renversement : de même que lui<br />
… nous aussi, nous devons faire de toute<br />
notre existence humaine<br />
l'incarnation du plan de<br />
Dieu. Ce n’est pas une mission<br />
qui attend du monde<br />
qu’il s’adapte à nos objectifs,<br />
à nos concepts invariables,<br />
mais qui nous appelle à descendre<br />
vers l’autre, dans sa<br />
vie, sa culture, ses repères,<br />
ses besoins, ses mots.<br />
Les religions primitives logeaient<br />
Dieu toujours en<br />
haut. Il fallait que l'homme grimpe vers lui.<br />
D'une manière ou d'une autre. L'histoire humaine<br />
est remplie de rencontres construites<br />
sur ce modèle. À l'imitation de cette idole, non<br />
pas de Dieu, l'homme s'est rarement approché<br />
de l'homme, descendu vers les autres : sa<br />
femme, ses enfants, ses paroissiens. Il les a dominés,<br />
du haut de son savoir, de son rôle, de<br />
ce qu'il a parfois pu appeler sa … mission.<br />
À Bethléem, Dieu veut nous aider à l'imiter, à<br />
descendre comme il choisit de descendre. À<br />
10
Noël, le choix de la faiblesse<br />
nous dépouiller comme il le fait. Descendre<br />
vers l’humain, c’est lui communiquer une<br />
merveilleuse nouvelle : « Pour moi, qui suis<br />
ton Dieu, tu es digne. Tu ne consistes pas à<br />
n’être qu’en bas. Tu ne<br />
seras jamais, à mes yeux,<br />
celle, celui qui est en<br />
bas, … devant moi qui<br />
suis en haut. Je viens<br />
vers toi, je descends,<br />
parce que tu as du prix,<br />
de la dignité. » Le Dieu<br />
du Christ se propose, il<br />
ne s’impose pas.<br />
Conclusion<br />
La crèche n’est pas un accident dans la vie<br />
du Christ. Elle montre une dimension centrale<br />
du visage de Dieu qu’il révèle. Jean-Sébastien<br />
Bach a raison. Le peintre Matthias<br />
Grünewald, lui aussi, qui sur le fameux retable<br />
que l’on peut admirer au musée d’Unterlinden<br />
de Colmar, peint la fragilité de<br />
l’enfant Jésus, de son environnement<br />
même, jusqu’au tissu déchiré, miteux, troué,<br />
sur lequel repose l’enfant. Un tissu qui préfigure<br />
le linceul qui l’enveloppera plus tard.<br />
Ces deux tissus parlent très fort sur ce retable.<br />
Celui de la nativité fait écho à celui<br />
de la crucifixion.<br />
La vie de Jésus est marquée, dès le début<br />
des récits évangéliques, par la finitude, la<br />
sobriété, le dépouillement, l’anti-puissance.<br />
Cela dès sa généalogie et peu importe qu’il<br />
s’agisse de celle de son père adoptif, car il<br />
est identifié par cette lignée. Comme l’exprime<br />
très justement Marion-Muller-Colard<br />
dans son livre L’intranquillité, cette descente<br />
de Dieu intranquillise, offusque les<br />
rois, qui aiment voir les dieux suffisamment<br />
lointains, pour sentir leur trône à l’abri de<br />
toute compétition, leur pouvoir à l’abri de<br />
tout partage, leur injustice à l’abri de tout<br />
La relation de Dieu avec<br />
l’homme restera éternellement,<br />
comme elle l’a<br />
toujours été, marquée par<br />
sa volonté de descendre<br />
vers l’homme, de le<br />
rejoindre humblement.<br />
jugement. Cette descente de Dieu déconcerte<br />
aussi les religieux, qui aiment voir les<br />
dieux suffisamment puissants, autoritaires,<br />
intimidants, pour contrôler le peuple par des<br />
codes, des règlements, et<br />
des dogmes en affirmant<br />
que tout cela est prescrit<br />
par les dieux.<br />
Au lieu de quoi, l’Évangile<br />
montre Dieu, se laissant<br />
mettre au monde<br />
par le corps d’une jeune<br />
femme. Et nous dit :<br />
Voici qui je suis ! La vulnérabilité<br />
est constitutive de sa personne, de<br />
son identité. La naissance de Jésus nous dit<br />
qu’il est venu - et reviendra - sans aucune intention<br />
de menacer l’humain, de le dominer<br />
par la contrainte, par la force. Et que sa relation<br />
avec l’homme restera éternellement,<br />
comme elle l’a toujours été, marquée par sa<br />
volonté de descendre vers l’homme, de le rejoindre<br />
humblement. Cette descente de<br />
Dieu est inspirante pour les femmes et les<br />
hommes qui souhaitent communiquer Dieu.<br />
Amis lecteurs, je prie avec vous pour que la<br />
mangeoire de Bethléem soit une source de<br />
vie, inspirante pour nous tous, pour le<br />
monde, pour l’Église du Christ dans son ensemble,<br />
pour ma vie.<br />
Notre Dieu,<br />
Merci pour le Dieu que tu fus … à Noël<br />
Merci pour le Dieu … que tu n’as cessé d’être<br />
Et seras … aux siècles des siècles<br />
Amen<br />
Jean-Luc Rolland<br />
Professeur de théologie<br />
11 ;
À méditer...<br />
Dîtes, c'était vrai<br />
Dites, dites, si c'était vrai<br />
S'il était né vraiment à Bethléem, dans une étable<br />
Dites, si c'était vrai<br />
Si les rois Mages étaient vraiment venus de loin, de fort loin<br />
Pour lui porter l'or, la myrrhe, l'encens<br />
Dites, si c'était vrai<br />
Si c'était vrai tout ce qu'ils ont écrit Luc, Matthieu<br />
Et les deux autres,<br />
Dites, si c'était vrai<br />
Si c'était vrai le coup des Noces de Cana<br />
Et le coup de Lazare<br />
Dites, si c'était vrai<br />
Si c'était vrai ce qu'ils racontent les petits enfants<br />
Le soir avant d'aller dormir<br />
Vous savez bien, quand ils disent Notre Père, quand ils disent Notre Mère<br />
Si c'était vrai tout cela<br />
Je dirais oui<br />
Oh, sûrement je dirais oui<br />
Parce que c'est tellement beau tout cela<br />
Quand on croit que c'est vrai.<br />
Jacques Brel<br />
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