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Question de choix (suite)
- Suite de la page 5 -
En quoi sommes-nous concernés par
cette faiblesse ?
Noël est l’image d’une humilité qui caractérise
toute la vie de Jésus et qui va se
révéler plus encore sur la croix. Pour
nous dire comment Dieu vient à l'humanité.
Pas en conquérant, pas en dominateur,
mais par bienveillance. La pauvreté
de cette naissance est consonante avec la
Passion de Jésus. C'est la révélation d'un
Dieu d'humilité, qui ne vient pas forcer
l'homme à le reconnaître dans la crainte.
En un mot, ce choix de cette « faiblesse
de Dieu » anticipe ce que Paul dira aux
chrétiens de Corinthe, elle annonce déjà
la croix. Selon Paul, ce refus de la transcendance,
de l’immensité, du gigantisme,
du pouvoir, est un modèle pour toute
personne appelée
à accompagner, à
guider des personnes
dans leur
chemin de foi. Ce
que Paul dit – de
lui-même, du ministère
apostolique
même – est
complètement
inouï. Il n’hésite
pas à le dire avec
une certaine autodérision. C’est fou, et
… c’est lui qui le dit. Paul désacralise la
fonction de ceux qui ont la charge de
conduire la communauté chrétienne.
L’expérience de la croix est le modèle de
sa vision du service, l’inspiration fondamentale.
Accompagner des personnes
dans leur foi appelle à méditer l’attitude
du Christ crucifié. Dieu fait le choix, non
d’une spectaculaire transcendance, mais
d’une faiblesse qui ne peut conduire à un leadership
de pouvoir et de contrôle. Elle est, au
contraire, désappropriation de la force : « Mais
ce qui est folie dans le monde, Dieu l’a choisi
pour confondre les sages ; ce qui est faible
dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre
ce qui est fort ».
Comme « Dieu a décidé de ne se laisser découvrir
ultimement que dans l’apparent total
non-sens de la crucifixion de Jésus », écrit
John Caputo, à sa suite les guides spirituels
sont des auxiliaires, des commis au service de
Dieu et de la communauté chrétienne. La foi
dans la naissance de Jésus invite les chrétiens
à incarner eux-mêmes l'Évangile dans la société
où ils vivent. Elle n'est pas seulement
croyance à des vérités tombées du ciel, elle est
comprise comme un engagement. Elle opère
un profond renversement : de même que lui
… nous aussi, nous devons faire de toute
notre existence humaine
l'incarnation du plan de
Dieu. Ce n’est pas une mission
qui attend du monde
qu’il s’adapte à nos objectifs,
à nos concepts invariables,
mais qui nous appelle à descendre
vers l’autre, dans sa
vie, sa culture, ses repères,
ses besoins, ses mots.
Les religions primitives logeaient
Dieu toujours en
haut. Il fallait que l'homme grimpe vers lui.
D'une manière ou d'une autre. L'histoire humaine
est remplie de rencontres construites
sur ce modèle. À l'imitation de cette idole, non
pas de Dieu, l'homme s'est rarement approché
de l'homme, descendu vers les autres : sa
femme, ses enfants, ses paroissiens. Il les a dominés,
du haut de son savoir, de son rôle, de
ce qu'il a parfois pu appeler sa … mission.
À Bethléem, Dieu veut nous aider à l'imiter, à
descendre comme il choisit de descendre. À
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