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Noël, le choix de la faiblesse<br />
Noël. « L’humanité a sa place, tout près<br />
de Dieu. » Ce sont ses derniers mots.<br />
le sauver, mais en descendant vers lui.<br />
Cette naissance présage de l'humilité qui<br />
caractérise toute la vie du Christ et va<br />
éclater dans sa mort. Dieu ne nous<br />
subjugue pas par son éclat.<br />
Le Noël de Matthieu et de Luc<br />
Matthieu et Luc racontent une très<br />
simple rencontre entre deux amoureux.<br />
Un homme protège sa fiancée… de rumeurs<br />
d’infidélité. Il y est question d’un<br />
rêve, d’un ange qui dit, et cela à plusieurs<br />
reprises dans les récits de la nativité<br />
: « n’aie pas peur ». L’enfant qui<br />
est dans le ventre de la jeune femme<br />
vient du souffle. Son nom est Jésus, autrement<br />
dit celui qui guérit, il est aussi<br />
Dieu avec nous. Une étoile, des cadeaux,<br />
de l’or, de<br />
l’encens, de la<br />
myrrhe. Des parfums.<br />
Des bergers,<br />
un accouchement,<br />
un modeste hôtel,<br />
une mangeoire<br />
(l’évangile insiste<br />
trois fois pour le<br />
dire). Noël est aussi<br />
la célébration de la<br />
modicité, de la simplicité. Un enfant est<br />
un être dépendant. Dieu se livre à notre<br />
disposition. Il ne cherche pas à nous<br />
éblouir. Cette naissance, du moins les<br />
conditions dans lesquelles Jésus est né,<br />
nous apprend beaucoup sur lui, et sur<br />
Dieu. Tout spécialement l’humilité, la<br />
douceur, le refus du spectaculaire, de la<br />
puissance, de la force, du gigantisme,<br />
du pouvoir. C’est l’image d’un Dieu qui<br />
s’approche de l’humain pour le guérir,<br />
Le Dieu que le Christ<br />
incarne dans la mangeoire<br />
de Bethléem fait le<br />
choix de s’approcher des<br />
femmes et des hommes de<br />
manière humble, vulnérable,<br />
non menaçante.<br />
Le Noël de Jean : un verbe qui ne<br />
parle pas<br />
À sa manière, le prologue de l’évangile<br />
de Jean raconte aussi Noël : parole, lumière,<br />
vie, mais pas bien accueillie. À<br />
l’intérieur de ce récit, on comprend que<br />
cette parole, cette lumière, cette vie, ne<br />
s’imposent pas. Dieu assume son insuccès.<br />
Pour rien au monde, il ne voudrait<br />
un succès par la menace, le spectacle ou<br />
toute autre chose. L’humble naissance<br />
de Jésus révèle une dimension insolite<br />
de la Parole annoncée par Jean au début<br />
de son évangile. Comme l’exprime très<br />
justement le théologien Joseph Moingt,<br />
Jean évoque un Verbe qui ne parle pas,<br />
ou qui, plutôt, parle autrement. Il est<br />
une parole qui ne peut<br />
parler. L'humanité avait<br />
pressenti depuis le<br />
début de son histoire<br />
que la vie de l'homme<br />
était promise à l'immortalité<br />
auprès de<br />
Dieu. La naissance de<br />
Jésus confirme cette<br />
espérance. Mais, alors<br />
que l'antiquité païenne<br />
laissait Dieu au ciel - on ne le rejoignait<br />
qu'après la mort -, ici, Dieu vient nous<br />
rejoindre et partager notre vie. Le lien<br />
de l'homme à Dieu est révélé dans le<br />
christianisme, mais retourné : Dieu<br />
descend vers l'homme, il vient habite<br />
avec nous.<br />
- Suite à la page 10 -<br />
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