Le Collectionneur de timbres-poste - 15 septembre 1864 - Arthur Maury

Le Collectionneur de timbresposte...
Source gallica.bnf.fr / Musée de La Poste

Le Collectionneur de timbres-poste.... 1864-1865.
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LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS

Bibliothèque Henri BERNARD
Don an Musée Postall
par Marias DITJARDIN
19 68

LE
COLLECTIONNEUR
DE
TIMBRES-POSTE
Du N° 1 au N° 18. — 1864-1865.
PARIS
A. MAURY, 23, RUE LE PELETIER
1.

TABLE DES MATIÈRES.
A
A nos lecteurs, pages 1,9.
A propos d'essais, 51, 107, 127.
Album Lallier, 103, 134, l'il.
Allemagne, 90, 138.
Angleterre, 13, 57, 73, 97, 138.
Art d'enlever l'obligérationdes timbres-poste (l'). 109.
Australie occidentale, 27, 73.
Autriche, 3.
Tî
Bade, 9.
Baptême, 20.
Barbade, 113.
Bavière, 10, 50, 51, 138.
Belgique, 3, 17, 122, 129, 138.
Bermudes, 113, 130.
Bolivie, 25, 50.
Bouts rimes, 102, 109.
Bruniwick, 17, 50, 57, 81, '130
Buenos-Ayres, 102.
Bureauxdu Collectionneurde timbres-poste(les), 13,
C
Canada, 2, 86.
Cap de Bonne-Espérance, 8, 113.
Ce que l'on trouve chez les marchands de tabac, 78
Ceylan, 17.
Chiffres-taxe français, 11.
Chiffres-taxe internationaux,i22.
Chiffres-taxe turcs, n.
Chine, 10, 87.
Classification des timbres de l'Australie occidentale,
27.
Classificationdes timbres de Victoria, 90
Collection de portraits des amateurs de timbres
55, 143.
Colombie britannique, 113, 121.
Colonies françaises, 61,121.
Confédération Grenadine, 57, 50 97, 105, 121, 130,
138.
Correspondance, 8, 23, 31, 80, 103, 111, 119, 127,
135.
Corrientes, 3, 22.
Cuba, 73.
D
Danemark, 2, 50, 57, 73, 113.
Description des timbres et enveloppes de Finlande,
11.
E
Edimbourg et Leith, 137.
Encore Maurice! 9').
Enveloppes du Canada sur papier jaune, 86, 103.
Equateur, 50, 105.
Espagne, 3, 49, 81, 90.
Essai de Connell, 21
Essais (des), 18, 51,107, 119.
Essais du prince Albert (des), 13.
Essais et timbres-postede France, 113,
Essais rares et curieux (de quelques), 123.
Etats-Confédérés, 10, 25.
États-Unis, 3, 25, 57, 97, 137.
Étude des timbres-poste (de l'), 26.
Explication dela légende des timbres grecs, 55.
Explication des légendes des timbres chinois,
10, 142.
Explication des légendes des timbres turcs, 77.
Enveloppe d'affranch. du siècle de Louis XIV, 7{.

TABLE DES MATIÈRES.
Fabricationdes timbres français, 106, 125.
Facteur (le), 62.
Faits divers, 6, 14, 30, 55/93, 108, 119, 127, 142.
Finlande, 11.
France, 11, 17, 50,113.
G
Grèce, 55.
Guyane, 28, 87.
H
Haïti, 17.
Hambourg, 17, 49.
Hawaïen, 3, 10, 17, 105, 11.3, 138.
Honduras, 105
Hong-Kong,10, 51, 50, 87, 125.
Indes anglaises, 25.
Italie, 49, i38.
Jadis et aujourd'hui,94.
Japon, 3, 8.
Lombardo-Vénétie, 3.
Luçon, 82.
Luxembourg, 130.
F
1
J
L
M
Maurice, 50, 81, 95.
Mecklembourg-Schwerein, 9, 50.
Mecklembourg-Strelitz, 9.
Mexique, 2, 50, 105.
Moldo-Valachie,81, 50, 73.
N
Nécrologie, 135,142.
Nevis (les timbres de i'tle de), 94.
Nomenclature chronologique des timbres de la
Grande-Bretagne, 97.
Norvége, 57.
Nouvelle-Calédonie, 6, 24.
Nouvelle-Galles du Sud, 2, 58, 90, 121.
Origine des postes et des timbres-poste, 3.
O
p
Pays-Bas, 50.
Perse, 105.
Pourquoi la Bibliothèque impériale, etc., n'ont-ils
pas leurs collections de timbres? 26.
Poste aux lettres en mer, 54.
Prusse, 3, 73.
Q
Questions, 79, 87.
R
Réponse au Monde illustré, 5.
Réunion (Ile), 81.
Russie, 2, SI, 89, 105.
S
Sainte-Lucie, 50.
Saint-Thomas-la-Guaira, 2, 10,17, 50.
Sanghaï, 51, 129.
Saxe, 89, 97.
Schleswig, 130.
Schleswig-Holstein, 57, 49, 90, 105, 121.
Sur les timbres neufs et oblitérés, 60.
T
Taille douce, typographie, lithographie, 75.
Théâtre, 134.
Timbres de Buenos-Ayres, de Corrientès et de la
République argentine (des), 22.
Timbres de franchise à Victoria, 108.
Timbres de la Guyanne:anglaise (des), 28.
Timbres faux"(les), 6,7, 110.
Timbres-poste de Sardaigne et d'Italie, 138.
Timbre-taxe d'Italie, 1.41.
Tour et Taxis, 50.
Triquetra (la), 21.
Turquie, 11, 17,50, 57, 77, 81.
U
Un collectionneur sans le savoir, 130.
Uruguay, 137.
v
Van Couver, 113, 130.
Van Diemen, 25, 90.
Victoria, 2, 25, 50, 90, 97, 108.
Wenden (Livonie), 62.
Wurtemberg, 3, 73, 81, &0.

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
ABONNEMENT:
FRANCE.- Un an... 2 fr.
AVEC fRIME
l'ayables en timbres-poste neufs
(ie 10 eu de 20 cent.
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
A NOS LECTEURS
Depuis plusieurs années déjà on collectionne les
timbres-poste. Cette agréable occupation a pris
en peu de temps une extension considérable.
Commencée par les enfants, elle a bientôt gagné
les gens sérieux. On comptemaintenantparmi
les collectionneurs plus d'un nom bien connu.
Grandesdames, hauts personnages, savants, gens
de loisir, ne dédaignent pas, à leurs moments perclus,
de mettre en ordre sur leur album les timbres
obtenus, souvent avec des peines infinies.
La timbromaine est donc posée.
Elle s'est fait un beau rang parmi ses sœurs ainées,
les collections de médailles (dont elle est le
complément), d histoire naturelle,de vieux livres,
d'autographes,etc.
Propre, élégante, n'exigeant pour tout matériel
qu'un album; instructivesurtout, car elle apprend
sans ennui plus de. géographie et d'histoire que
beaucoup de livres spéciaux... elle répond parfaitementà
ce besoininné decollectionnerqu'éprouve,
ù un degré plus ou moins grand, toute personne
intelligente.
Sans frais on peut récolter dans sa correspondance,
ou dans celle de ses amis, une quantité de
timbres-poste de toutes les couleurs, et souvent
même quelques-uns de ces échantillons rares qui
tout la gloire d'un album. Ces ressources épuisées,
il laut s'adresser au marchand, qui tient à votre
disposition la presque totalité des timbres anciens
ou actuellement en usage.
Adressertoutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
5, rue de Richelieu, Lt Paris.
ABONNEMENT :
ÉTRANGER.- Un an... 4 fr.
AVEC PRI M Ë
Payables en timbres poste neufs de
la plus minime valeur du pays.
Pour reconnaître la nationalité de tous ces tim*.
bres, dont le nombre des variétés dépasse aujourd'hui
deux mille, les livres ne manquent pas.
Le 21 décembre 1861, M. A. Potiquet (rendons
à César ce qui appartient à César) publia à Paris,
à la librairie Lacroix, le premier de tous les catalogues
de timbres-poste; immédiatement il fut
copié en France et traduit à l'étranger. Ce premier
travail, qui a dû coûter bien des peines à
son auteur, était, on le comprend facilement, incomplet:
néanmoins cet ouvrage servant de base,
vingt autres catalogues parurent, l'un complétant
l'autre; puis vint l'album de M. J. Lallier, qui a
rendu et rend chaque jour de si grands services
aux amateurs.
Revenons aux catalogues. Quelque exacls qu'ils
soient lors de leur publication, ils deviennent en
peu de temps incomplets.
Et c'est pour obvier à cet inconvénient que nous
créons le présent journal, qui, paraissant tous les
mois, tiendra nos lecteurs au courantdes nouvelles
émissions et de tous les changements survenus
dans les timbres des divers Etats du globe.
Quant à ceux déjà parus, nous en avons dressé,
en nous aidant des meilleurs renseignements, un
catalogue complet, avec leurs prix de vente pour
les collections. (Nousoffronsgratis et en prime cet
ouvrage à nos abonnés.) De plus, sous le titre de
LA HAUSSE et la BAISSE, le journal contiendra
chaque mois la liste des timbres dont les prix auront
subi quelques variations.
Tout ce qui touchera les timbres-poste et qui

paraîtra devoir intéresser nos lecteurs trouvera sa
place dans notre petite feuille, dont nous élargirons
le cadre s'il y a lieu.
Nous publierons avec plaisir les communications
intéressantes des personnes qui voudront bien
nous en adresser.
L'idée première de donner aux collectionneurs
un journal spécialement réservé aux timbresposte
n'est pas de nous, et nous le regrettons.
Depuis longtemps, l'Angleterre, à notre 'connaissance,
en possède trois ou quatre, l'Allemagne
deux, la Belgique un, et nous, en France, où se
trouvent, sans contredit, les plus brillantes collections,
les amateurs les plus sérieux et les plus
passionnés, où toutle monde recueille des timbres,
nous sommes en arrière sur ce point.
Aussi cédons-nous aux nombreuses et pressantes
sollicitations qui nous arrivent de toutes parts,
en créant cette feuille que nous nous appliquerons
à rendre aussi intéressante que possible.
Son prix minime, qui le met à la portée de tout
le monde, prouve que d'ailleurs nous n'avonspoint
en vue une spéculation. Enfin nous prions le public
d'avoir pour nous l'indulgence que mérite
notre bonne volonté, déclarant d'avance que rien
ne nous coûtera pour nous concilier sa faveur et
l'accueil bienveillant des collectionneurs; au reste,
il en est plusieurs de l'appui et du concours desquels
nous avons tout lieu d'être assuré. Ils ont
bien voulu nous prédire le succès; puissiez-vous,
chers lecteurs, ratifier leurs bienveillantes prévisions.
A. MAURY.
CHRONIQUE
On vient de nous envoyer de
Russietrois timbresnouveaux de 1,
3 et 5 kop.destinés à l'affranchissement
des journaux. Ils sont
imprimés en noir; tout le fond du
timbre,formé d'une multitude de
chiffres microscopiques 1,3 ouV,
est de couleur pâle, excepté les
ronds des coins dans lesquels se trouvent les chiffres
indicatifs de la valeur. Ces trois timbres sont
dentelés :
1 KOPECK, noirsur papier blanc, fond chamois.
3 KOPECK, noir sur papier blanc, fond vert.
5 KOPECKS,noir sur papier blanc, fond violet.
Une particularité remarquable, c'est que ces
timbres sont imprimés avec des couleurs à l'eau,
ce qui leur donne une délicatesse de teinte du
plus heureux effet. C'est en même temps une garantie
pour l'administration, car, loin de pouvoir
enlever l'oblitération, il ne faut même pas tenter
de les décoller des papiers auxquels ils adhèrent,
leur couleur se détériorant au contact des liquides.
Avis aux amateurs qui ont l'habitude, d'ordinaire
excellente, de baigner leurs timbres avant
de les classer dans l'album.
Si, d'ailleurs, on ne découvre pas quelque mauvais
côté à cette innovation, elle sera bientôt suivie
par les directions de poste des autres puissances.
Nouvelle-Galles du Sud i —
2 types nouveaux :
Il Rectangulaire, imprimé
en rouge sur papierglacé blanc;
même genre de gravure que les
timbres récents d'Ilalib et d'Angleterre.
2° Ovate :
profil de la reine
à gauche en relief, blanc sur fond rouge ; quatre
Victoria; au bas : tiuo pence. Imprimé en violet
sur papier blanc, dentelé.
MEXIQUE. -1 type nouveau,,
5 timbres très-mal gravés, encore
plus mal imprimés en
couleur sur papier blanc; sur
le côté, frappé à la main, en
lettres gothiques, le nom de
la province d'où viennent les
timbres :
1 j 2 réal;brun, I r.; bleu, 2 r.,
jaune ; 4 r., vert;:8 r., rouge.
Ils sont imprimés en couleur, sur papier blanc,
dentelé :
1 /2 réal,rose; 2 réales, vert. Ces timbies viernent
sur les lettres adressées en France.
DANEMARK.
— 16 s. gris verdâtre, dentelé,
même dessin que le 4 s., paru il y a peu de
temps.
CANADA.
— Apparition d'un 2 c. rose semblable
au 1 c. rose actuel, excepté que, dans le nouveau,
le chiffre 2 se trouve inscrit aux anglessupérieurs.

CORRIENTÈS. —
Depuis quelque temps, ces affreux
timbres sont imprimés sur papier vert.
AUTRICHE et LOMBARDO-VÉNÉTIE. — La dentelure
est beaucoup plus large que lors de l'émission,
les teintes ont aussi légèrement changé.
SUISSE. —
Il est question d'émettre des enveloppes.
BELGIQUE.-Nous avons vu quelques essais :
l'effigie et l'encadrement imprimés à part et de
couleurs différentes.
Il se tromperait celui qui,
feuilletant un album de timbres-poste,
croirait pouvoir se
rendre compte de l'état de la civilisation
dans les divers pays
en les classant d'après le mérite
artistique de leurs timbres : La
Grèce commande les siens à la
Monnaie de Paris, et M. Barre
ui livre un type pareil aux nôtres. L'Italie, patrie
des arts, s'adresse à un graveur anglais,
avouant ainsi son impuissance ! New-York fournit
tous ces types gracieux et magniquementouvragrs,
destinés aux colonies anglaises ; et voilà
que de l'archipel Hawaïen (nos antipodes), nous
recevons comme nous l'avions prévu, encadrée
d'un timbre-poste, l'effigie du successeur de Ivaméhaméha
111 ; mais, ce à quoi nous ne nous
attendions pas, c'est qu'il est gravé splendidement,
semblable au Nouvelle-Ecosse ten cents
rouge, et sans doute par le même artiste.
»
trois conteurs :
noir.
10 c., bleu, 20 c.; vert, ct_30 c.,
WURTEMBERG. —
Nous recevons de ce pays tous
les timbres anciens réimprimés. De prime abord
nous les avions crus faux, à cause de la différence
de teinte du papier, comparativement aux anclens;
le dessin du milieu est exactement le
même, mais le cadre extérieur est totalement diflerent;
sans doute la gravure de ces timbres est
formée de deux pièces distinctes :
le milieu avec
e chiffre, et le cadre qui s'adapte à toutes les va-
C est cette dernière pièce qui, se trouvant
égarée ou endommagée, aura été refaite.
Cetteréimpression est loin d'avoir pour les collectionneurs
les valeurs des timbres neufs de la
première émission..
Il nous a été présenté de soi-disant timbres du
Japon; ils sont de diverses tailles, bariolésde toutes
les couleurs et tous différents. Quant à la forme,
ils ressemblent pas mal au dessin qu'un Chinois
pourrait faire d'un cornet aplati et tronqué au
sommet.
Nous avons vu aussi des enveloppes avec l'effigie
de la reine d'Espagne. En haut, le mot CORREOS,
en bas : 4 CUARTOS, le tout en relief sur papier
de couleur : rose, vert, jaune et rouge.
Enfin, le gouvernement prussien, accablé de
demandes, a consenti à réimprimer, avec les
anciens coins, un nombre restreint de timbreset
d'enveloppes des premières émissions. Toutes les
personnes influentes qui avaient déposé leur demande
avant le 1er mai en ont obtenu une série.
Le restant a été acquis par un marchand de
timbres-poste. Ces timbres neufs étaient introuvables.
Les amateurs pourront donc combler ce
vide dans leur collection. A. M.
ORIGINE DES POSTES
ET DES TIMBRES-POSTE.
On s'accorde à faire remonter l'idée première
d'un service de poste à Cyrus, roi de Perse, parce
que, d'après l'historien Hérodote, ce souverain
transmettait ses ordres à ses sujets au moyen de
courriers à pied ou à cheval auxquels il confiait
ses missives... dans le tuyau de l'oreille! mais
sous la foi du secret...
Nous croyons pouvoir dire que d'autres, avant
lui, ont dû employer ce système primitif.
Puis vient l'empereurAuguste, qui créa des relais;
mais, comme Cyrus, c'était encore pour son
usage personnel; cependant, dans la suite, ses sujets
eussent pu en profiter, si la guerre civile n'était
venue anéantir à sa naissance cet utile service.
Sous Charlemagne, l'Université obtint le privilège
de transporter à son profit les lettres des particuliers.
L'établissement réel des postes en France
est dû à Louis XI qui, à la date du 19 juin 1464,
publia un édit : « Qui establit sur les grands che.
mins de son royaume, de quatre en quatre li'eues,
personnes féables, assermentées (nommées maistres
de postes) pour entretenir quatre ou cinq chevaux
bien harnachés... »
Il leur était défendu, pour prévenir des crimes
ou trahisons, «de bailler aucuns chevaux à qui
que ce soit sans mandement du roy ou du grand

maistre des couvreurs de France, à peine de la
vie. »
Les successeurs de Louis XI rendirent quelques
édits peu remarquables sur la poste, qui végéta
jusqu'aurègne de Louis XIV.
Nous extrayons d'une lettre adressée à mademoiselle
de Longueville par Loret, portant la date
de 1653, les vers suivants :
On va bientôt mettre en pratique,
Pour la commodité publique,
Un certain establissement
(Mais c'est pour Paris seulement),
Des boëtes nombreuses et druës
Aux petites et grandes ruës,
Où, par soy-même ou son laquais,
On pourra porter des paquets
Et dedans à toute heure mettre
Avis, billet, missive ou lettre.
Que des gens commis pour cela
Iront chercher et prendre là,
Pour, d'une diligence habile,
Les porter par toute la ville!
Outre plus je dis et j'annonce
Qu'en cas qu'il faille avoir reponce,
On l'aura par mesme moyen :
Et si l'on veut sçavoir combien
Coûtera le port d'une lettre
(Chose qu'il ne faut point obmeltre),
Afin que nul ne soit trompé,
Ce ne sera qu'un sou tapé (1).
Cette petite poste (comme on l'appela) fut créée
par M. de Valayer, maître des requêtes. Elle fut
annoncée au public, et nous trouvons à la Bibliothèque
impériale (2) le curieux document suivant
:
« Instruction pour ceux qui voudront escrire
d'un quartier de Paris en un autre, et avoir réponse
promptement sans y envoyer personne par
le moyen de l'établissement que Sa Majesté a permis
estre faict par lettres vérifiées par le Parlement
pour la commodité du public, et expédition
des affaires :
(1) C'est-à-direfrappé à l'effigie du souverain.
(2) Les personnes qui désireraient voir cette pièce
devront, pour éviter des recherches, demander à la
Bibliothèque impériale le Recueil Thoisy, in.4°, intitulé
POSTES ET MESSAGERIES.
Z
Marques 2284
Z X g f 6G.
« On faict à sçavoir à tous ceux qui voudront
escrire d'un quartier de Paris en un autre que
leurs lettres, billets ou mémoires seront fidelement
portés et diligeammentrendus à leur adresse
et qu'ils en auront promptement reponse pourvu
que, lorsqu'ils escriront, ils mettent avec leurs
lettres un billet qui portera :
port payé, parce
qu'on ne prendra point d'argent ;
lequel billet
sera attaché à ladite lettre, ou mis autour de la
lettre, ou passé dans ou en telle autre manière
qu'ils trouveront à propos, de telle sorte néanmoins
que le commis le puisse voir et l'oster aysement...
:
Chacun est adverty que nulle lettre ny
response ne sera portée qu'il n'y aye avec icelle
un billet de port payé dont la date sera remplie du
jour ou du mois qu'il sera envoyé.
« Le commis général qui sera au palais vendra
de ces billets de port payé à ceux qui en voudront
avoir pour le prix d'un sol marqué et non plus, a
peine de concussion. »
L'instruction invite ensuite les solliciteursà en
acheter pour leurs procureurs, les parents à leurs
enfants. Les tourières de religion, les portiers des
colléges et communautés et les geôliers de prisons
devaient aussi faire leurs provisions.
« Les commis videront les boëtes trois fois par
jour...
« Ne se servira, et n'écrira pas par cette voie
qui ne voudra, mais ceux qui n'ont point de valets,
ceux qui en ont de malades, ceux qui en ont
besoin à la maison, ceux à qui on veut épargner
de la peine, ceux qui en ont et qui ne sçavent pas
les rues, ny les logis, ceux qui en ont de paresseux
ou qui ayment à se promener et qui disent
après qu'ils n'ont rien trouvé, ceux qui en ont et
qui vont voir leurs parents et gens de leurs pays
au lieu de faire ce qui leur est commandé,trouveront
une grande commodité et facilité par cette
voie...
« Ceux qui sont incommodez par leur santé ou
leurs créanciers. Enfin, les gens de peine et de
plaisir, les diligents et les paresseux, les escoliers
et les pères, les sains et les malades, les gens du
cloître et du monde, les maistres et les valets, les
riches et les pauvres ; en un mot, presque tous les
hommes et les femmes auront besoin et se serviront
très-volontiersde cette commodité. »
Cette naïve instruction se termine ainsi :
« Les commis commenceront à aller porter les
lettres le 8 août 1653. On donne ce temps afin que
chacun aye le loisir d'achepter des billets. »
Enfin M. Feuillet de Conches a eu la bonté de

nous communiquer un de ces billets de port payé,
que nous décrirons dans un prochain numéro.
A. MAURY.
En réponse à un article du Monde illustré du
9 juillet, nous recevons les lignes suivantes :
« Il y a quelque temps a paru dans un journal
hebdomadaire, et à la première place, un article
dans lequel l'auteur s'efforce de railler agréablement
les collectionneurs de timbres-poste. Heureusement,
le sort aura trahi son courage, car
nous espérons que son article aura pour résultat,
en excitant la curiosité à l'endroit des timbres,
d'augmenter le nombre de ceux qui les recueiient.
« Les choses cependant ont été faites en conscience.
D'abord nous assistons à une mise en
scène laborieusement étudiée, et du milieu de la
foule, dont on décrit scrupuleusementla composition,
se détache bientôt un charlatan aigrefin
auquel on fait débiter un boniment où la délicatesse
des plaisanteries n'a d'égale que l'inexactitude
des allégations qu'ellescontiennent. Dans ce
morceau, que notre auteur se contente d'émailler
de quelques interruptions,nous avons remarqué,
comme passages plaisants d'intention, ceux où
l'aigrefin gratifie son interlocuteur d'appellations
nobiliaires allant crescendo (ce qui est médiocrement
neuf). Puis encore un certain : « Et après? i)
sur l'effet duquel on semble beaucoup compter.
Ce mot paraissant plaire à notre honorable adversaire,
nous le lui présenterons sous différents aspects
qui, peut-être, ne seront pas de son goût,
quoique la formule lui appartienne en propre.
Enfin, le dénoûment est encore, à notre avis, plus
faible que le reste. Les quelques francs donnés à
cet industriel qui, selon le goût de notre critique,
a fait l'article d'une manière distinguée (ce qui
peut en effet lui sembler difficile) ; tout cela est
assez pauvre, et le «
trait ajouté à la physionomie
« déjà si variée de la sottise humaine » couronne
l'œuvre, qui est signée : —
EGO.
« D'abord, en parlant timbres-poste, notre censeur
parle de ce qu'il ne connaît pas. Ensuite, il
n'a sans doute pas réfléchi qu'une foule de gens
très-sensés, très-sérieux, très-intelligents, trèsspirituels
même, s'adonnent avec amour à certaines
occupations qui font le charme, le bonheur
de leur vie, et dont la raisond'être s'explique bien
moins que celle du goût qui nous occupe. Quant
a la sottise humaine, qui peut se natter d'en être
exempt? Seulement, on n'en use pas comme de sa
bourse, car on s'en montre prodigue envers les
autres et avare pour soi-même.
« Cela dit, montrons à notre critique que le mot
après peut servir plus utilement notre cause que
la sienne.
« Parlons d'abord de ce goût si répandu qui a
pour résultat d'incommoder bien des gens par une
odieuse odeur :
l'amour du tabac. On fume vingt
cigares, et des meilleurs, le tout avec un air capable
et important; après?...
«La collection d'autographes, qui consiste à
rassembler les écritures d'un certain nombre de
gens célèbres dont les lettres n'ont souvent nul
intérêt. On les possède. Eh bien, après?...
«Toutes les collections de curiosités, de raretés
surtout, où l'art n'est pour rien, qui a jamais
songé à faire leur procès? On peut dire cependant,
quand on les a visitées: Après?...
« Qui peut nier l'importance des collections de
médailles, de monnaies? Eh bien, le timbre-poste
n'est pas autre chose qu'une monnaie imprimée
sur papier, au lieu d'être frappée sur métal; c'est
un véritable papier-monnaie, un petit billet de
banque, et, comme tel, formant un chapitre trèsintéressant
dans l'histoire monétaire des peuples
qui l'emploient. Cela admis, que devient le fameux:
Et après?...
«Les chevaux, les voitures de luxe : à quoi cela
sert-il? Vous me parlerez des ouvriers que ce goût
fait travailler ? Mais est-ce dans ce but philanthropi.
que que l'on a des voitures élégantes et des chevaux
bien attelés? Une carriole avec un cheval solide
suffirait. On peut donc ou jamais dire :
Après?...
« Parlons aussi de certains jeux dont beaucoup
de gens raffolent au point d'en faire leur unique
occupation.
« Le jeu d'échecs, par exemple, qui a ses cercles,
ses amateurs passionnés ; vous gagnez une,
deux, cent parties non intéressées; vous jouez
pour le jeu. Il est certes permis de dire: Après?...
« Et le jeu de billard que nous allions oublier,
comme les échecs, n'est-il pas passionnant? Cependant,
le mieux qu'il puisse arriver, c'est qu'en
qualité d'irrésistible, on vous vote une queue d'honneur.
Noble ambition! Et cependant, après?...
« Bien des gens lisent avec acharnement de
mauvais romans. Eh bien, après?... Changeonsla
formule, et pour cette fois disons : Avant... mieux
valait n'en pas écrire.
« Rien dans ce qui précède ne peut, à beaucoup
près, lutter d'attrait avec nos collections. Et cependant
ces goûts sont-ils ceux d'idiots? Mais
n'abusons pas des citations, il serait trop facile de
les multiplier, et bornons-nous à constater l'utilité
des timbres par l'universalité de leur usage; puis
ajoutons aussi qu'ils sont de puissants auxiliaires
dans l'étude de certaines sciences, telle que la
géographie, que bien des gens ont oubliée, s'ils
l'ont jamais sue. Nous pourrions même citer à
l'appui de notre opinion le fait suivant :
« Un jeune homme était parfaitement préparé
pour l'Ecole de Saint-Cyr, la géographie seule

avait trouvé son intelligence absolument rebelle; « On envoyait les 20 centimes, et on recevait
rien de ce qui se rapportait à cette science ne en échange un portrait de l'Empereur, gravé par
semblait vouloir s'y loger; il lit une collection de Barre en effet : un timbre-postede 10 centimes.
timbres,et passa un brillant examen, avec une note « C'était cinquante pour cent de bénéfices pour
particulièrement bonne en géographie. C'est du l'exploiteur... »
père lui-même que nous tenons ces détails.
« Exception, direz-vous. Les exceptions du —
Le Times annonçait dernièrement à vendre
genre de celle-ci sont si nombreuses qu'elles une des épreuves de l'ancienne enveloppe Mulready,
tirée.sur papier de Chine (an India. proof
changent de nom et deviennentdes règles.
« Le blason, que nombre d'esprits distingués impression) provenant du bois original gravé en
appellent une science, trouve aussi son compte 1840 par John Thompson. Il n'y aurait eu, paraît-il,
avec nos collections; les portraits des souverains
en font également que six de ces épreuves. — Le prix est de 500 fr.
une galerie intéressante. On (20 guinées).
passe ainsi en revue l'histoire contemporaine, et
l'on nous accordera que ses différentes phases ne — L'autre jour nous offrions à un amateur deux
sont pas sans importance.
timbres-poste français neufs, de 80 c., qui n'avaient
pas été séparés, et dont l'un était imprimé
«L'art, dans une certaine mesure, n'est pas
étranger au contenu de nos albums ; car ces vignettes
d'affranchissement sont souvent de petits assez rare. Notre amateur, enchanté de la trou--
la tête en bas par rapport à £on voisin. Ce cas est
chefs-d'œuvre de gravure et de dessin. C'est ce vaille, n'imagina rien de mieux que de séparer'
qui nous fait dire qu'il faudrait peut-être les connaître
avant d'en parler.
d'un coup de ciseaux ce timbre de son compagnon,
« Enfin, le goût de toute collection en luimême
est essentiellement bon ,à cultiver, en ce Néanmoins, il le colla avec conviction la tête en
et il fut très-longtemps à comprendre que dès lors
il n'y avait plus entre eux aucune différence.
qu'il donne à l'esprit l'habitude de la classification,
de la méthode, sans laquelle, quelque bien lui-même.
bas dans son album, et s'en alla très-content de
doué que l'on soit d'ailleurs, on reste toujours un
homme médiocre. Faut-il invoquer ici une illustre
—
autorité, qui a traité magistralementle même Il y a peu de temps, dans un port d'Angleterre,
sujet?
Non; bornons nous à dire que les idées et les Liberia, fit explosion. En recueillant les épaves,
un vaisseau chargé de poudre, à destination de
choses ont besoin pour avoir toute leur valeur on trouva un énorme paquet de timbres-poste de
d'être coordonnées, d'être placées dans un rang ce pays, qui fut envoyé au consul. Un des principaux
logique et régulier. Comment peut-on savoir au
juste ce que l'on vaut en religion, en morale, collectionneurs d'Angleterre, se trouvant
en présent, reconnut que ces timbresn'étaient autres
politique, si l'on n'a pas mis en ordre son bagage que les faux fabriqués à Hambourg.
d'idées se rapportant à ces grandes questions,et Sans nul doute, ces timbres étaient destinés à
assignéà chacune d'elles sa vraie place. Eh quoi, tromper le gouvernement; il est en effet probable
dira,t-on avec un charmant sourire, tout cela est que de longtemps les nègres de Liberia ne se fussent
aperçus de cette escroquerie.
contenu dans une collection de petits fragments
de papier? Non, tout cela ne s'y trouve pas en L'affaire se poursuit. A. M.
fruit, mais en germe. Accordez-nous ce point, et
nous nous tiendrons pour satisfaits.
« Maintenantje pourrais aussi signer Eco, nous NOUVELLE-CALÉDONIE
le sommes tous (qu'on me passe celui-là, je finis);
mais j'ai le courage de mes opinions et je signe:
« Un amateurde timbres-poste, »
La Nouvelle-Calédonie est une
île de l'océan Pacifique, à l'Est
FAITS DIVERS
de la Nouvelle -
Hollande. —
370 kil. sur 50. On y compte environ
60 000 habitants. Elle fut
Nous empruntons à M. Timothée-Trimm du Petit-Joumal
le fait suivant découverte
:
en 1774 par le capitaine
Cook. Le sol est fertile, le
« Un industriel de Londres annonçait dans le
Times, au moment de la fondation:du deuxième
climat bon, et on dit qu'elle renferme
de riches mines d'or inexploitées.j Les natu-
:
empire français, ce qui suit
rels étaient
« Pour 20 centimes (2 pence)
anthropophages,et, de temps en temps,
ils mangent encore un peu les Européens.
« MAGNIFIQUE PORTRAIT DE NAPOI.ÉON m
« gravé N'en ont-ils pas dévoré douze tout dernièrement?
par Carre, graveur de la Couronne. »

Elle est occupée par les Français depuis 1853.
Vers 1 860, les colons émirent pour le service postal
du pays les timbres dont nous donnons ci-joint
un fac-simile; ils sont lithographiés, gris sur papier
blanc et jamais gommés derrière.
L'artiste chargé de leur confection (un de nos
braves militaires, dit-on) s'inspira du timbre français
actuel ; mais, ignorant les procédés de report,
il copia tant bien que mal cinquante fois la même
chose pour en former une planche; c'est dire que
tous les types sont différents, aussi la feuille complète
est-elle fort recherchée des collectionneurs.
Ces timbres sont moins rares depuis quelque
temps, et voici pourquoi : une planche entière fut
vendue à Paris au prix de 1 000 fr., ce fait mérita
les honneurs de la publicité, et plusieursjournaux,
en^re autres celui de la Nouvelle-Calédonie(qui, par
parenthèse, est horriblementlithographie, comme
les timbref:), le répétèrent. Aussitôt, chacun dans
dans l'île dé s'occuperà découvrirles timbres qu'on
espérait troquer contre de bons billets de banque,
et bientôt quelques feuilles arrivèrent sur le marché,
et produisirent une baisse considérable : ils
tombèrent de 25 fr. à 10 fr., puis à 5 fr.
Nous avons vu des lettres (1860), venues de
Nouvelle-Calédonie en France; elles portent concurremment
avec le 10 c. de ce pays un timbrede
6 pence de Nouvelle-Galles du Sud. Rarement ces
deux timbres sont oblitérés et surtout le Nouvelle-
Calédonie.
Ces caricaturesn'ont servi que fort peu de temps
et ont été remplacées parles timbres à l'aigle, usités
dans toutes les coloniesfrançaises.
A. M.
LES TIMBRES FAUX.
Nous devons signaler aux amateurs, afin qu'ils
se tiennent sur leurs gardes, l'apparition d'une
quantité de timbres faux. Jusqu'à ces derniers
temps, ces messieurs de Hambourg et autres lieux
qui ont. bonne renommée se contentaient d'envoyerleurs
échantillons apocryphes en Allemagne,
en Angleterre et sans doute en Amérique, où l'on
achète tout cela parfaitement; mais à Paris c'était
plus difficile :
les quatre ou cinq marchands qui
vendent sérieusement des timbres-poste,et qui s'y
connaissent, les refusaient formellement ; c'est à
peine si de temps en temps on se montrait,comme
une curiosité, une de ces imitations, généralement
très-mal exécutées, et qui étaient bientôt
clouées comme une pièce de faux aloi.
La vente des timbres étant sévèrement interdite
à la Bourse des Tuileries (on s'y réunissait
lement seu-
pour des échanges), personne n'avait donc
intérêt a acheter à l'étranger des timbres faux
mais ;
les collectionneurs, renvoyés des Tuileries,
se donnèrent rendez-vous aux Champs-Étysées ;
là, n'étant plus surveillés, de jeunes exploiteurs
vendent par quantité et à tous les prix des imitations,
bien faites, ma foi, des timbres les plus rares
commeles plus communs,etpresquetoujours oblitérés,
ce qui, auprès des collectionneurs novices, leur
donne un grand cachet d'authenticité. Depuis les
trois grands chiffres du Brésil, les Liberia, etc.,
jusqu'aux timbres de la Guyane, les cygnes et
mêmes les offices de Hambourg, qui n'en valent
vraiment pas la peine, puisque nous les offrons
authentiques à dix centimes, tout a été contrefait.
Ces jeunes gens étendirent bientôt leur petit
commerce ; ils organisèrent des dépôts chez les
marchands de tabac,les papetiers, et nous sommes
certain qu'il y a aujourd'hui dans Paris plus de
six cents personnes qui vendent des timbres-poste
et qui n'y connaissent rien.
11 faudrait un gros volume pour décrire les
timbres faux, et à quoi cela peut-il servir ? Quand
nous aurons appris à
nos lecteurs les différences
souvent minimes qui existent entre l'original et la
copie, ils pourront être sûrs de ce qu'ils achèteront
pendant quelques jeurs.
Mais le faussaire, prévenu en même temps que
tout le monde, corrigera les imperfections signalées
et émettra un nouveau tirage; alors le collectionneur,
se croyant fort de notre description,
prendra encore sans défiance les timbres faux
pour des bons.
Le moyen de se garantir de ces fraudes est cependant
bien simple: adressez-vous toujours,surtout
pour les raretés, à des marchands bien connus,
sur l'honorabilité et l'expérience desquels
vous puissiez compter ; carles marchands de contrebande
auxquels vous avez affaire, ne connaissant
pas les timbres, sont dans l'impossibilité absolue
de vous en garantir l'authenticité.
Ces falsifications font un tort considérable à
cette charmante branche des collections, tant par
le dégoût qu'éprouvent ceux qui ont été dupés
que par la défiance qu'elles inspirent à tout le
monde pour les timbres les plus authentiques.
Il serait rationnel que la même loi qui punit
ceux qui trompent sur la qualité des marchandises
s'étendît aux timbres-poste :
les faussaires, dénoncés
par les connaisseurs, renonceraient bientôt à
leur coupable industrie.
Encore, toujours des timbres faux; chaque semaine
en voit apparaître quelques-uns. Citons es
mieux faits :
Les deux Naples 1/2 T et 1/2 G
bleus de Garibaldi ; on peut s'y tromper si on ne
les compare attentivement avec /2 1 G rose dont
la gravure doit être la même.
Le 3 lire Toscane, qui est trop jaune; les lions
du même pays, i soldo, 2 soldi et 60 cr. ; il y en

a de plusieurs fabriques, les derniers viennent de
Florence quelques ,
uns sont filigranés ! Comparez
toujours à la loupe les lettres, les petits détails
avec un timbre quelconquede la même émission,
et vous trouverez des défauts.
Les essais grecs, représentant le nouveau roi
au milieu du Parthénon, ont été grossièrement
imités par décalque. M. B..., au Havre, prenez
garde à vous !
Enfin nous recevons toute une série complète,
neuve et fausse, des timbres-poste français de la
république et de la présidence, avec les essais
verts, rouges, noirs, etc. Les faussaires ont cru que
ces timbres étaient démonétisés et qu'ils pouvaient
sans danger les imiter. Eh bien, ils se sont
trompés, il n'y a pas eu de décret pour les retirer
de la circulation, et nous-môme, par curiosité,
nous avons affranchi avec les timbres noirs de 20
centimes des lettres qui sont parfaitement arrivées
franco.
Ignorent-ils que la contrefaçon d'un timbreposte
français rentre dans la classe des faux, prévus
par la loi (Code pénal, art. 142, § 2) ?
Les travaux forcés 1 cela donne le frisson.
Nous ne voudrions pas pour beaucoup être
l'auteur de ces timbres. A. M.
CORRESPONDANCE.
A Monsieur le Rédacteur dtt COLLECTIONNEUR DE
TIMBRES-POSTE,
MONSIEUR,
Je m'empresse de répondre à la question que
vous voulez bien m'adresser.
Jusqu'à présent il n'existe point au Japon de
timbres-poste, et les images qu'on vous a présentées,
comme destinées, dans ce pays, à l'affranchissement
des lettres, ont un usagetout différent,
Les Japonais possèdent deux sortes de petites vignettes
de ce genre qu'ils joignent, suivant une
ancienne coutume, aux objets qu'ils adressent en
cadeau à leurs amis :
les unes, employées par les
personnes du monde, sont plusieurs fois repliées
sur elles-mêmes et renferment un fragment de
poisson sec qui fait allusion à une vieille légende
nationale; les autres, imprimées en couleur pour
le peuple, ne sont que des imitations des premières
par un dessin plus ou moins grossier. On en fait
également usage pour les présents de noces et
pour les offrandes envovées aux membres de la
famille des défunts, par leurs connaissances, après
les cérémonies des funérailles. Des cordelettes,
fabriquées en papier, et de couleurs variées suivant
les circonstances, accompagnent aussi les
objets donnés en cadeau d'après les règles de la
politesse indigène.
S'il n'existe point encore de timbres-poste au
Japon, on y fait usage de petits papiers rouges,
nommés aka-gami, pour les lettres qui doivent
être expédiées en grande vitesse. Ces petits cachets,
dont je vous envoie quelques spécimens, se
collent au coin des enveloppes, et leur présence
indique aux employés de l'administrationdes postes
que l'expéditeur désire que sa lettre soit
transmise à sa destination par voie expresse, et
cela moyennant un port double. Une lettre, par
exemple, envoyée deYédo, résidence du Taï-koun
(souverain temporel), à Myako, capitale et résidence
du Mykado (empereur,souverain spirituel),
qui mettrait dix jours pour faire le trajet dans
des conditions ordinaires, arrive en six jours à
son but lorsqu'elleest timbrée d'un aka-gami.
A part cela, j'ai lieu de croire que les Japonais
ne tarderont pas à introduire chez eux l'usage du
timbre-poste, qui, jusqu'à présent, n'est employé
par aucune nation asiatique. Les membres de la
première ambassade du Taï-koun, que j'ai eu
l'honneur d'accompagner dans leur tournée en
Europe, sur l'invitation de S. Exc. le ministre des
affaires étrangères, ont pris toute une série d'informations
sur le système postal des Etats européens;
et j'ai dû traduire en leur langue un
album de timbres-postepour une collection qu'ils
ont acquise dans l'intention de faire connaître à
leurs compatriotes l'utilité universellement constatée
de ces petites vignettes d'affranchissement.
Je me ferai d'ailleurs un plaisir de vous adresser
les premierstimbres que je recevrai du Japon,
le jour où ce projet aura été réalisé.
Recevez, monsieur le Rédacteur, etc.,
LÉON DE ROSNY,
Professeur de japonais à l'Ecole impériale
des langues orientales.
M. L., à Bordeaux. — Le Cap de Bonne-Espérance,
4 p. noir, que je vous ai adressé n'est pas
faux, il est seulement changé de couleur, du bleu
au noir, par suite d'un naufrage ou d'un procédé
chimique, comme je vous en avais prévenu. Il n'a
jamais existé de timbre noir du Cap de Bonne-Espérance,
sauf les essais, que personne n'a encore
vus ; il est vrai que le premier de ces timbres, arrivé
à Paris, a été vendu 60 fr., mais alors on
croyait à leur existence.
l'art.- Typ Cosson et Comp, rue du Four-St-Germain, 41.

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
JOURNAL PARAISSANT LE
15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE - Ua an... 2 fr.
AVEC FRIME
Payables 1, tImbres poste neufs
de 10 ou de 20 cent.
AVIS
Par suite des nombreuses réclamationsqui nous
sont parvenues, nous changeons le format de notre
journal. Nous croyons ainsi être agréable à
nos Abonnés. En effet, à la fin de l'année, notre
recueil formera, grâce à cette nouvelle modification,
un beau volume plus commode et plus facile
à consulter, qui trouvera sa place, nous l'espérons,
dans toutes les bibliothèques.
Les numérosdéjà parus, résumés en un seul, seront
réimprimés et envoyés gratis à nos abonnés.
On pourra se procurer ce numéro (1, 2, 3) au
bureau du journal et chez les libraiies, au prix de
10 centimes.
CHRONIQUE
Collectionneurs, un nouveau
nom de pays à ajouter à vos albums.
Le MECKI.EMBOURG-STnÉ-
LITZ, qui, jusqu'à présmt, faisait
usiige des timbres-poste de l'ofticeTour
et Taxis (Nord), a émis,
le 1er octobre 1804, une série de
timbres et cl enveloppes à ses armes.
1° Timbres rectangulaires, le fond et les lettres
en couleur,les armoiries et le reste en relief, blanc,
très-mal venu ; dentelés.
Adresser toutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. M AU HY fils
5, rue de Richelieu, à Paris.
ABONNEMENT:
ÉTRANGER — Ou an... 4 fc.
AVEC PRIME
Payables ed timbres poste npufs de
la plus minime valeur du pays.
1/4 silb. gr. orangé.
1/3 » » vert.
1 » » rose.
2 » » bleu.
3 » » bistre.
Octogone... 1 » » violet.
2° Enveloppes octogones, imprimées
comme les timbres, en
couleur et en relief, à droite de
l'enveloppe. Papier blanc, grand
et petit format.
1 silh. gr. rose.
2 » » bleu.
3 » » bistre.
On nous a dit que la poste, comptant sans les
collectionneurs, n'avait fait fabriquer pour son
usage qu'un nombre restreint de timbres, et que,
dès les premiers jours de leur apparition, elle fut
prise au dépourvu devant la quantité de demandes
de tous les pays.
Il est prouvé que quelques petits pays, comme
Bergedorf, etc., expédient pour les amateurs plus
de timbres en un mois qu'ils n'en usent pour leur
correspondance pendant toute une année.
MECKLEMBOURG-SCHWERIN. — Le 5 scll. bleu a,
été remplacé par un 5 sc-h. bistre.
BADE. —
Les armoiries du { k. noir, 6 k. blanc,
9 k. bistre pâle sont à présent sur fond blanc, ce
qui complète cette série.

SAINT-THOMAS.
BELLO. —
— LA GUAIRA. — PORTO-CA-
Indépendamment des deux timbres 1/2
real et 2 reales décrits dans un précédt>ntnuméro,
il existe un nouveau type tout différent :
Imprimé en noir surpapierde couleur, légendes
latérales : à gauche,Saint- Thomas; à droite, Porto-
Cabello; en liant, La Guaim; en bas, Packet (les
1/2 et 2 Rs portaient : paquete, au lieu du mot
anglais. packet). AIl centre du timbre le chiffre de
la valeur et le mot Centavo. Au-dessus du chiffre
un steamer en marche.
1/2 centavo blanc, 2 c.rose, 3 c. jaune, 4 c.bleu.
— Le gouvernement de Venezuéla, à court de
numéraire, a vendu, argent comptant, pour trois
années, à une maison de commerce, son monopole
du transport des lettres et des paquets.
ÉTATS CONFÉDÉRÉS D'AMÉRIQUE. —
Nous recevons
de ce pays un timbre curieux dont voici la
description :
Grande dimension, rectangulaire, entourage
en damier. Confederate en haut ; States N. A.,
en bas. — Au milieu, Blochade, Postge (sic) lo
Europe, One Dollar.
— Bleu, dentelé d'une
façon toute primitive. —
Nom de la ville timbré
en noir à la main (oblitération?).
Nous serions heureux d'avoir des renseignements
précis à ce sujet.
Voici le fac simile d'un
timbre HAWAÏEN connu de bien
peu de collectionneurs, quoique,
d'après la note de notre
correspondant, qui a eu la
bonté de nous en envoyer la
photographie, il soit un des
plus anciens du pays. Il est
imprimé en bleu clair sur papier
blanc, mince. Quelques exemplaires ont été
trouvés à Boston, à la maison des Missions étrangères.
Jusqu'à présent on ne connaît que quatre
collections possédant ce timbre, qui n'a pas été
décrit, quoique sun authenticité soitincontestable.
BAVIÈRE.
— En 1860, on
forma le projet d'adopter en
Bavière l'usage des enveloppes
d'affranchissement. On fit alors
le modèle dont nous donnons la
gravure ci-contre, mais les
épreuves ne furent pas approuvées
par le roi Maximilien Il,
qui désirait que le timbre nouveau portât son effigic
en relief. En conséquence, les enveloppes ne
parurent pas etreslèrent à l'État d'essai.Elles'sont
timbrées sec et humide, en six ou sept couleurs
différentes : rose foncé, rose pâle, rose violet, vert,
bleu, bistre et brun verdàtre; papier blanc ou
jaune.
LES TIMBRES DE HONG-KONG
m ~ qui doivent se lire, suivant la
Beaucoup d'amateurs se sont demandé l'explication
des signes chinois qui figurent sur les côtés
des timbres-poste de Hong kong. M. Léon de
Rosny, professeur de japonais à l'Ecole impériale
des langues orientales, a bien voulu encore nous
mettre à même de donner à ce sujet des indications
précises il nos lecteurs.
Dans la colonne de droite on voit deux signes
:
prononciation des mandarins, Hiang-kiang, ce qui
veut dire : « le ruisseau parfumé. » Ce n'est autre
chose que le nom de Hong-kong.
Dans la colonne de gauche on trouve la valeur
du timbre indiquée en cents, mot qui, n'existant
pas en chinois, a été rendu par deux signes :
dont le sens est : « le temps d'aupavant
», mais qui n'ont été employésici que parce
qu'ils ont en chinois le son sien-tchi, aussi rapproché
qu'un le peut dans cette langue du mot
anglais cent (cenn'te).
Au-dessus dt; ces deux signes se trouve l'indication
du nombre de cents que vaut le timbre.
Voici la liste explicative de ces valeurs :
fL o'(
~j 10 ) Kieou-chih-louh « 96
A -I
»
H '
10 i Sse-chift-I)ah « 48 »
A 81
- 3 | '
San-chih
-f-io)> « 30 »
2
~j 10 j OEll-chih-sse « 24 »
S

-r io )
A 8)> Chih-pah a 18 »
-tr 10 )
l Chi-œll «
12 »
2 j
y ^
8 Pah « 8 »
6 LouA « 6 »
F9 4 Sse « 4 »
que la taxe a été bien appliquée. C'est une espèce
de contrôle du service des agents chargés de l'expédition
des lettres. Ces timbres ont quelque rappart
avec nos chiffres-taxes. »
CHIFFRES-TAXE FRANÇAIS.
Nous donnons ici la description d'une affiche
typographique rarissime, sur laquelle se trouve un
chiffre-taxe 10 c. à percevoir, comme spécimen.
Elle a 011,34 1/2 sur om,25, et est imprimée en
noir sur papier blanc, couleur qui, dans les affiches,
n'appartientqu'à l'administration.
.
2 Œil « 2 »
On le voit, les Chinois font usage du système
décimal.
CHIFFRES-TAXE TURCS
Nous extrayons d'un des intéressants articles
publiés par M. Rondeau, dans le Magasin Pittoresque,
les lignes suivantes qui expliquent enfin
l'usage des timbres turcs qu'on croyait, faute de
renseignements, anciens ou destinés seulement à
Constantinople.
« Il a été émis à la fois, en janvier 1862, deux
séries de timbres-poste;chaque série se compose
de quatre timbres. Voici l'explication de Iii création
de ces deux séries.
« L'affranchissement des lettres et des journaux
est obligatoire dans toutes les villes où il v a
bureau
un
de poste, et l'on doit affranchir les lettres
et les journaux avec les timbres de la première
série, dont la couleur est différente suivant la
valeur et qui sont tes seuls vendus au public.
« Dans les localités ou II n y a pas d agents des
postes, les lettres sont remises par le public, sans
être affranchies, à l'autorité de ces localités, c'està-dire
aux caïmacams ou mudirs. L'autorité les
donne, à son tour, à des surudjis (courriers) ou
à des zaptiés(gendarmes) qui les portent jusqu'au
lieu où passe la poste. C'est pour mettre sur ces
lettres non affranchies, apportées aux agents des
postes par les surudjis ou zapliés, qu'on a fait
des timbres de la seconde série; ces timbres ne
diffèrent des autres que par la conteur :
elle est
la même pour toutes les valeurs. Le public
peut
ne
pas s'en servir; l'Etat ne les délivre qu'aux
agents des postes : ceux-ci les collent sur les
lettres provenant des localités piivées de bureau
de poste, et par le timbre les destinataires voient
le port qu ils doivent payer et peuvent s'assurer
DIRECTION GÉNÉRALE DES POSTES.
AVIS AU PUBLIC.
A dater du 1er juin 1859, la taxe de toute
lettre non affranchie, née etdistribuable dans la
circonscription d'un bureau de poste, sera figurée
au moyen d'étiquettes dont le spécimen
e"t ei-joint,et qui seront appliquées sur la suscription
de la lettre en nombre suffisant pour
indiquer, selon son poids, la taxe à percevoir
conformément aux tarifs ci-après.
•Le destinataire d'une lettre de cette catégorie
qui lui serait présentée non revêtue du nouveau
signe de taxe, doit en refuser le payement, et
signaler le fait à l'Inspecteur des postes du département
ou au Directeur général de l'Administration
des Postes.
10
CENTIMES
à
percevoir
Le Conseiller d'État, directeur
général des Postes,
TARIFS
[texte_manquant]
STOURM.
[texte_manquant]
Imprimerie impériale. —
Mai 1859.
DESCRIPTION
des
TIMBRES ET ENVELOPPES DE FINLANDE
Ce n'est que depuis bien peu de temps que l'on
a pu, avec quelque certitude, se former une opinion
concernant les timbres et enveloppes de
Finlande. Plusieurs de ces dernières nous étaient
complètement inconnues, el, quant aux autres,

on ignorait le plus souvent la place que devait y
occuper le timbre, par suite de la fâcheuse habitude
qu'avaient les amateurs d'admettredans leurs
colleclions les enveloppescoupées. Heureusement
cette mutilation devient chaque jour plus rare, et
noes ne désespérons pas d'entendre bientôt citer,
comme des exceptions, les albums contenant des
exemplaires ainsi sacriliés.
Cela dit, nous entrons en matière.
1er janvier 1845. — TIMBRES ET ENVELOPPES.
Ovale en hauteur de grande dimension, renfermant
l'écusson de Finlande (de gueules au lion
d'argent couronné, tenant un salue dans chacune
des pattes de devant et portant une double queue;
dans le champ, sept étoiles du même métal). A
droite et il gauche de l'écu, un cor de poste. Audessus
de Ici couronne les mots : PORTO STAMPEL.
Sons l'ovale, la valeur écrite dans une banderole.
10 kop. Hose.
20 kop. Variant du bleu verdâtre au noir clair.
Si nos informations sont exactes, d nous avons
tout lieu de les croire telles, ce type aurait, été
employé pour les timbres aussi bien que pour les
enveloppes.
La feuille aurait, été composée de trois timbres,
et, autant que nous pouvons le supposer, le papier
n'en eût jamais été vergé. Tandis que pour
les enveloppes que nous possédons entières ',ce
qui est très-rare), le papier est presque toujours
ain-i façonné, ou du moins les exemplaires qui
nous sont passés sous les yeux offrent généralement
cetle particularité. Les personnesqui se contenteraient
des enveloppes coupées peuvent donc,
jusqu'à un certain point, prendre dans leur classement
celle donnée pour guide.
Nous avons remarqué, en outre, qu'il existait
deux types de ces timbres offrant entre eux de
légères différences. Sans avoir de certitude à cet
égard (car nous trouvons des types légèrement
dissemblables, et cependant authentiquas,dans les
deux séries suivantes), nous inclinons à croire
que lorsque le lion offre une grande ressemblance
avec celui du type de 1856, le timbre est l'œuvre
de faussaires.
En effet, jamais ces derniers timbres n'ont figuré
dans les différents envois qui ont été faits à une
importante maison de Paris, s'occupantde la vente
de timbres-poste. Le correspondant de cette maison,
qui est collectionneur et habile depuis quelque
tempsdéjà la Finlande, nous a fourni les rai es et
précieuses enveloppes de cette série et des suivantes.
Jamais un exemplaire douteux ne nous est arrivé
par son intermédiaire. C'est pourquoi nous
parlons de son affirmation, relativement à Cubage
comme timbre du type qui nous occupe, avec toute
la considération qu'elle mérite, laissant au temps le
soin de dissiper les doutes qui pourraient encore
exister à cet égard.
Les enveloppesde cette série sont toujours timbrées
sur la patte.
12 janvier 1856. — TIMBRES ET ENVELOPPES.
Timbre ovale en largeur contenant l'écusson de
Finlande. Dessous, deux cors de poste croisés.
Valeur dans l'ovale.
5 kop. Bleu.
10 kt.p Rose.
20 kop. Variant du bleu vert au noir.
On a longtemps contesté l'existence de ces timbres.
On prétendait que ceux qu'on voulait faire
passer pour tels étaient des enveloppescoupées. Il
n'y a plus de doutes possible- aujourd'hui. Ce type
a été employé comme timbre údh/sil et collé sur
les lettres an nombie de deux ou trois, selon Kur
poids. Nous possédons deux exemplaires, l'un de
5, l'antrc de 10 kopecks où se trouvent deux de
ces timbres.
Jusqu'ici nous n'avons rencontré qu'un seul
type pour chacun des timbres de ;i et de 10 kop.
Mais il existe pour le 20 kop. deux coins entre
lesquels, en examinant avec soin on découvre de
légères différences. L'usage aura, sans doute, détérioré
l'un d'eux; de h, la nécessieé de le reproduire;
mais ce traçait d'imitation n'a as été exécuté
avec une rigoureuse exactitude, de telle sorte
que l'un de ces types a pu t'aiie naître quelques
doutes sur son authenticité. Heureusement nous
sommes en mesure de rassurer à cet égard les
collectionneurs : les deux types ont chacuu une
origine incontestable. Ajoutons que les enveloppes
portent touj ours leurs timbres frappés sur la patte,
comme dans la série précédente.
1er janvier 1860. — TIMBRES ET ENVELOPPES.
Timbre rect. en hauteur, contenant dans un
ovale l'écusson de Finlande imprimé en couleur
sur papier teinté de la nuance du timbre; dentelé.
Ces timbres, que noua connaissons tous, sont
pour la plupart imprimés sur papier à lettre français;
nous en avons vumême quelques planches
où se trouvait dans l'un des coins le mot : Paris,
et dans la pâle le nom d'un fabricant bien connu.
Les enveloppessont laites de papier vergé blanc,
et présentent une certaine ditl'éience dans l'écartemeut,
des ondulations contenues entre l'ovale et
l'encadrement. Nous avons constaté l'existence de
trois variétés en ce genre. Les ondulations les plus
espacées paraissent être les plus anciennes. Les
encadrements ne sont pas non plus constamment
identiques; des dissemblances notaires se remarquent
particulièrement aux fleurons de:, angles.
Il existe encore une certaine catégorie d'enveloppes
portant deux timbres, l'un sur la patte, et

1 autre sur le plat, dans le coin gauche du liant.
011 a voulu sans doute, en s'en servant, utiliser le
papier, qui, paraît-il, est assez rare en Finlande
puisqu'on a recours aux fabriques de
s'en France pour
procurer.
Enfin, comme dernière remarque, consfatons
que, dans les enveloppes à deux empreintes le
timbre de la patte est: toujours annulé
d'une au moyen
croix faile il la plume avec une encre trèstenace.
Ces exemplaires doivent être indispen>ablement
entiers pour avoir quelque intérêt. Nous
en donnons une liste que nous croyons corn lète,
sans cependant l affirmer d'une manière absolue;
et,qua il nos suppositions, nous les croyons
fondéessur probabilités presque le
ractère de certitude.
ca-
Enve.oppe avec le type du Porto-Stampel,
10 kop. sur la patte, portant de l'autre côté le
timbre rect. actuel de 10 kop.
Autre, avec le type du Porto-Stampel, 20 kop.
sur la patte, poitant de l'autre côté le timbre
actuel de 10 kop.
rect
Nous ne possédons pas les deux enveloppes,
Porto Slampel, avec le timbre rect.. actuel de
0 kop., mais leur existence paraît démontrée
les précédentes.
par
Enveloppe avec le type de 1856, de 5
la patte, et de kop sur
l autre côté le timbre rect. actuel
île o kop.
Autre, avec le type de 1856, 10 kop., et de
1 autre cote le, timbre rect. actuel de 5 kop.
Les deux enveloppes de 1850 (5 et 10 kop.),
avec le timbre de 10 kop. rect. actuel de l'autre
cote, manquent dans noire album, mais
croyons nous ne
pa- pouvoir douter de leur existence.
type de 20 kop. frappé sur la
patte portant del'autrecôté le timbre de 10 kap.
re et.actuel, lait pâme de notre collection, et, bien
que nous regrettions I absence du 20 kup. 185G
accole au ,> kop. rect. actuel, nous croyons
voir, sans témérité le consigner ici.
pou-
Mentionnons en terminant, comme exceptions,
deux de nos exemplaires appartenant il cette
tégorie, l'un
ca-
en papier mécanique contrairement à
limage ordinaire, l'autre en papier Vergé dans la
pâte duquel se trouve une fleur de lis de grande
dimension.
DES ESSAIS DU PRINCE ALBERT
ET DE LEUR ORIGINE
proposition de M. Rowland Hill, en 1837, au
ranchssement uniforme d'un pennv,
ayant été adoptée par le gouvernement,il fut officiellement
chargé d 'en diriger l'émission sous les
ordres de sir Francis Baring, alors chancelier de
/ Echiquier. Environ 3 000 projets
ou essais pour enveloppes et
timbres furent adressés au Trésor.
Les dessins de Mulready
(protégé par M Edwin Hill) pour
les covers et les enveloppes,
lurent adoptés et cou fiés à l'exécution
de Juiio Tompson, l'un des graveurs sur
bois les plus distingués. Le portrait de la re ine sur
les timbres-poste fut emprunté à la médaille de
Wyon-City, et le coin d'acier, dû au burin de
M. Charles Ilealh, fut payé 00 livres sterling. Ce
coin servit de type à toutes les planches de timbres
d'un penny ou de deux pence qui furent tirées
dans la suite.
L'affranchissement d'un penny commença le
10 janvier 1840. Les enveloppes et les timbres
n'avaient pas encore cours à cette date; ils furent
confiés aux graveurs dans le mois de févri'r suivant.
Un petit nombre de personnes furent alors
admises il voir, à l'aide d'une forte loupe;, les dessins
d'une finesse et d'une ténuité extrêmes, obtenus
au moyen du tour à guillocherel qui forment
le fond du timbre d'un penny, sur lequel se profile
le portrait de la reine, par Bacon et Petch.Ce
travail défiait toute rivalité et. ne pouvait être
exécuté à la main. Le délai d'une année fut accordé
à MM. Bacon et Petch pour l'impression
de ces timbres sur feuilles contenant chacune
240 exemplairesgommés. Dans le traité, qui porte
la date du 13 avril 1840, le prix stipulé fut de
7 pence et demi par mille timbres, lesquels eurent
cours le 6 mai suivant. Nous pensons que ces détails
ne seront, pas sans intérêt pour un grand
nombre de collectionneurs.
Bientôt la difficulté de la séparationdes exemplaires
fut l'objet de plaintes nombreuses, et pendant
l'aulomne de 1847, Henri Archer, qui avait
été fondateur de l'ancienne compagnie Festilliog,
ou North Wales Raihvay, proposa au marquis de
Clanricarde,directeurgénéral des Postes, une machine
pour la perforation ou pointillement des
feuilles, au moyen de laquelle chaque timbre pût
être promptement détaché. Les deux premières
tentatives d'Archer n'eurent qu'un médiocre résultat;
mais une troisième machine parut réunir
les conditionsvoulues. Néanmoins, les lords de la
Trésorerie allouèrent à son auteur une rémunération
si éloignée de ses frais, qu'il la rejeta entièrement.
Après avoir, en mai 1850, présenté un

mémoire à l'appui de ses réclamations, il passa un
contrat avec Ed. W. Branston, pour la gravure
d'un coin, qui, grâce à un procédé employé déjà
en France et en Belgique et qu'il se proposait
d'introduire en Angleterre, pouvait lui permettre
d'imprimer les timbres et de les livrer à un prix
de beaucoup inférieur à celui exigé par Bacon et
Petch. Ce fut alors qu'Archer produisit le timbre
représentant la tête du Prince Albert, et en tira
quelques feuilles d'épreuves comme spécimen.
Le 26 mai 1831, Archer et Branston offrirent
d'imprimer, gommer et perforer la totalité des
timbres-poste requise par l'office de l'Inland Revenue,
au prix de 5 pence le mille, ce qui permettait
au Poste-Office de réaliser une économie
considérable. Il pouvait même réduire son prix à
4 pence et demi, si on 1 autorisait a employer le
nouveau procédé déjà en usage chez quelques
nations voisines, et dont le timbre à l'effigie du
Prince Albert était un spécimen. Si ses propositions
étaient admises, Archer abandonnait toute
réclamationpour ses machines et son tempsperdu.
Mais le secrétaire instruisit MM. Bacon et Petch
de ces ouvertures et leur lit demander s'ils étaient
disposés à baisser leur prix à 5 pencepar mille. Ils y
consentirent, à la condition d'un contrat de cinq
années sur cette base. En effet, à partir du5 juillet
1851, ce traité reçut son exécution, et les
propositions d'Archer furent mises à néant. On ne
tint aucun compte de la perforation des feuilles,
amélioration notable dont le public apprécia plus
tard toute l'utilité. Archer, indigné, réclama une
enquête parlementaire, et un comité fut nommé
pour examinercette affaire. M. Branston, graveur,
comparut devant la Commission le 29 mars 1852,
et, sur la question desavoir s'il possédait quelques
spécimens de timbres-poste à l'effigie de la
reine tirés dans son imprimerie. Il répondit qu'il
avait reçu l'ordre de les détruire tous, ce qu'il
avait fait, et que les épreuves qu'il présentait portaient
la tête du Prince A.lbert et étaient obtenues
par son nouveau procédé. Le but principal qu'il
se proposait en produisant ces feuilles était de
montrer l'ordre et la disposition dans lesquels devaient
être placés les timbres de dimension uniforme,
pour permettre à sa machine perforante de
fonctionner. Il n'y avait, ajoutait il, dans son fait
aucune pensée de contrefaçon.
Ce sont ces feuilles, contenant un certain nombre
de portraits du Prince Albert, qui fournissent
les essais gommés qui ont été livrés à quelques
heureux amateurs. M. Rowland Hill, directeur
des Postes, présent à l'enquête et interrogé sur la
question de savoir s'il y avait contrefaçon de la
part de M. Branston, répondit négativement et
ajouta que la principaleraison pour eloignertoute
intention de fraude, était que les timbres ordinaires
portaient, t'eftigie de la reine, tandis que ces
essais présentaient celles du Prince Albert.
Un membre delà Commission exprima la même
opinion et loua également le fini des détails obtenus
grâce au système de M. Branston.
Cet extrait des minutes de l'enquête parlementaire
sert simplement à établir l'authenticité des
essais du Prince Albert, intéressants pour l'histoire
et le collectionneur. C'est aussi de cette époqne
qne date le droit de Archer à la perforation des
timbres, invention qui lui fut payée 4 000 livres
sterling.
Il est donc bien prouvé, par ce qui précède, que
la fraude est complètement étrangère à ces intéressants
essais.
FAITS DIVERS
Il se vend, aux Cliamps-Elysées et ailleurs, une
petite vignette noire sur papier rouge, vert, etc.,
représentant le profil d'un monsieur qui, avec son
faux-col, pose gravement, espérant ainsi, grâce
aux collectionneurs, passer à la postérité.
On lit en haut et en bas de la vignette TNAT
SNOC LIRE MUD. Des amateurs se sont brisé la
tète pour déchiffrer le sens de ces mots barbares
ou cabalistiques. A tout hasard, un catalogue l'a
classée parmi les offices d'Amérique. Ce monsieur
ne serait-il pas un Orélie II, roi de quelques douzaines
de sauvages?
Ami, lecteur, lisez la légende à l'envers, et
l'énigme s'expliquera ainsi : CONSTANT DUMÉRIL,.
M. E. R...d, un des plus sérieux amateurs de
timbres de Paris, vient de vendre sa collection
5 000 francs.
Chez un marchand d'images on lit sur une
grande pancarte :
VENTE DE TIMBRESPOSTE AU
PROFIT D'UNE BONNE ŒUVRE. Malheureusement,
presque tous ces timbres sont faux. Si donc ce
marchand fait une bonne œuvre, il fait en mème
temps une mauvaise action.
Tout le monde écrit timbres-poste au pluriel

sans S au second mot; seule l'Administration,
donnant pour raison qu'elle s'intitute : des Postes
et non de la Poste, écrit timbres-postes (pardon
de ces répétitions).
Devons-nous corriger le titre du présent journal?
Nous soumettons cette question à messieurs
les grammairiens.
En tout cas, nous demanderons à l'administration
des postes pourquoi au singulier elle supprime
s aux deux mots, lorsque, si on acceptait
sa raison ci-dessus, le dernier mot devrait être invariablement
au pluriel.
u commencement de la timbromanie, alors
que les marchands étaient rares, un amateur
espérant récolter une foule de timbres
collection, fit pour sa
insérer dans les trois grands journaux
l'alléchante annonce suivante : « Pour
affaire très-lucrative, une
on demande des
respondants cor-
à i'ctranger. Sur demande affranchie
(trois fois souligné), on enverra gratis des échantillons
et de plus amples détails. S'adresser à, etc (Nous copions textuellement.) »
Bien entendu
notre amateur (d'une délicatesse douteuse)
répondait à
ne
aucune des lettres qui lui étaient
adressées, il sé contentait d'en détacher les
timbresposte.
AVIS AUX AMATEURS DE TIMBRES A BON MARCHÉ.
Nous ne saurions trop recommander aux
collectionneurs, plus encore dans leur intérêt
que dans le nôtre, de s'adresser toujours,
pour leurs acquisitions, à des marchands
sérieux et spéciaux. En suivant nos
avis, ils peuvent être certains de payer les
timbresbeaucoup moins cher, caries dépositaires,
marchands de tabac, papetiers ou
autres, gardant comme remise 25 ou 30
p. 100, leurs prix sont forcément plus élevés
d'autant. Ajoutons aussi que. fort souvent,
ces timbressont faux, et que les revendeurs,
manquant des connaissances nécessaires,
ne peuvent eux-mêmes les distinguer des
exemplaires authentiques.
En vente, au bureau du Journal, une des rares
épreuves de l'EnveloppeMulready, tirée sur papier
de Chine, et dont il a été question dans un
précédent numéro. Prix : 45 francs (en un mandat
de poste), la même qui était offerte dans le Times
il 20 guinées (plus de 500 i'r.).
Une feuille entière (8 types, différents) de Corrientes
bleus, 40 francs. Chaque timbre séparé, (; fr.
Tous ces timbres bien garantis authentiques.
LA HAUSSE ET LA BAISSE
1
LISTE DES TIMBRESPOSTE
AVIS .— Il ne sera pas fait de réponse
aux demandes d Timbres non
accompagnées eleur payement(mandat
de poste, timbres Il ufs, bons, etc.)
Les frais d'envoi1 seront à la charge dt)
l'acheteur, si la demande est audessous
de 5 francs.
ANTIGUALLPMAGNE. D°RD^ noir sur blanc.
Aveu les prix aurquels oa peut sales procurer
SUCCURSALE A BOULOGNE-S.-MER
chez
MAURY FILS
52, rue Napoléon.
Rue de Richelieu, 5, Paris.
S'adresser
à Paris pour la correspondance.
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PRUSSE. Envelop ov.ilcs rose, bleu, jaune.. 1 » » »
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QUEENSLAND. 1 p. rouge, 6 p. v. ît » B 50
HOM\GNE. 1,2, 4, 2, 3, fJ, 5, 6 bilj. i Il » »
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SAINTE-HÉLÈNE. 4 p. rouge Il 5() 9 »
SICILE. 50 g. brun 2 50 » »
Id. 1/2 jaune 1 5U Il »
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SlÈDE. lrc émission, bleu
Il » Il 15
id Actuels 5, 9, 12, 24, 30 ore....» J) Il 10
SUISSE. Anciens (raYtln) bleu, rose, jaune.. # » # 25
id. Anu

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
ABONNEMENT:
FRANCE. — Un an... 2 fr.
AVEC FRIME
Payables en tImbres-poste neufs
de 10 OH
de 20 cent.
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
CHRONIQUE
Adresser toutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
5, rue de Richelieu, à Paris.
Ce mois-ci notre chronique ne Pas sera pas longue.
un seul type nouveau. Il paraît que le monde
entier est satisfait de ses timbres-poste. A peine
avons-nous à signaler quelques variations de
couleurs :
Brunswicli (Duché).
— 1 silb. jaune sur papier
blanc remplace le 1 silb. noir sur papier jaune.
Honolulu. —
\ c. noir imprimé sur papier blanc,
comme le 2 c.
Hambourg. —
Les timbres nous arrivent dentelés,
excepte le 2 i/2.
Ceylan. —
Le Ten pence |est dentelé; tous les
timbres de ce pays ont subi une légère variation
de teinte.
Saint-Thomas,La Guaira, Porto.Cabcllo.-Reculions
une erreur de noire précédent
numéro. Nous avons directement
reçu de Saint-Thomas les
timbres dont la gravure est cicontre,nous
pouvons donc garantir
leur authenticité dont quelques
personnes avaient douté.
Voici leurs couleurs exactes :
11* centavo blanc, 1 c. rose, 2 c. vert, 3 c. jaune,
t c. bleu. Il existe deux types de 2 reales ayant
entre eux de légères différences dans le dessin
dans le
et
système de dentelure.
voici pourtant cinq mois que la Belgique a
ABONNEMENT :
ÉTRANGER.-Du an,,, 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres-poste neufs de
la plus minime valeur du pays.
ferme le concours par lequel elle conviait tous les
graveurs belges et étrangers à la création d'un
nouveau timbre en remplacement de l'actuel.
Messieurs du jury mettent bien du temps, il nous
semble, à se décider pour cette grave affaire.
lit la Turquie, que fait-elle des 400 000 000 de
timbres qui ont été gravés et fabriqués à Paris,
pour son compte, il y a plus de six mois?
Le bruit court de nouveau que nous allons
avoir des enveloppesd'affranchissement en France.
La vérité est que la poste s'inquiète avec une
sage lenteur du prix de revient des enveloppes.
Avis à messieurs les fabricants.Quelques essais de
gravure ont été présentes, mais rien de sérieux
n'est encore décidé.
On imprimera peut-être tout simplement, sur
des bandes destinées aux journaux, les timbres
actuels de petites valeurs.
Quant au timbre français de 4. cent, on l'emploie
si rarement que bientôt sans doute nous apprendrons
sa suppression.
Tel est le bilan de ce mois ci. Espérons mieux
pour le prochain.
HAÏTI.
Plusieurscollectionneurs des départemeutsnous
demandent les timbres-poste de la république
d'Haïti. —
Hélas, leur répondrons-nous, ainsi que
déjà nous l'avons fait à quelques bons passants de
Paris, hélas! nous ne le pouvons, par l'une des

quatre raisons que, pour s'excuser de n'avoir pas
tiré le canon à l'approche royale, le célèbre maire
d'une petite ville allaiténumérer avec le pourquoi
à Henri IV, lorsqu'il fut interrompu à la première
raison, que le bon roi trouva suffisante. Il n'y a
pas plus de timbres-poste en Haïti, qu'il n'y
avait de canons dans la susdite petite ville, et il
n'y a pas de timbres par la raison... qu'il n'existe
pas d'administration des postes dans ce pays, qui,
jusqu'à présent, semble fournir un argument à
ceux qui prétendent résoudre, au désavantage
de la race noire, le grand problème, qui ne nous
regarde pas, de l'égalité ou de l'inégalité intellectuelle
des hommes.
Au moyen d'une variante, on pourrait appliquer
aux diverses nations du globe un dicton bien
connu et sentencier ainsi (1)
: « Montre-moi tes
timbres-poste, je te dirai qui tu es! » En Haïti,
lorsque les particuliers, par accident, et les commerçants,
quelquefois, ont des lettres à envoyer
au loin, dans l'île même, ils l'annoncent et se
cotisent pour subvenir aux frais d'un exprés. On
n'envoie de messager spécial que lorsque la chose
importe et presse infiniment. Car on n'est pas en
Haïti ce qu'ailleurs on appelle riche. On n'y a,
il est vrai, que peu de besoins ; le principal est
celui d'être libre, c'est-à dire de travailler le moins
possible :
mais aussi on y gagne peu, si peu que
les sénateurs, les plus hauts fonctionnaires, le3
avocats, les députés, tiennent presque tous boutique,
eux ou leurs femmes. Le gouvernement et
ses agents utilisent avec empressementpour leurs
dépêches les messagers de commerce, appelés
pions, ou bien ont recours à la complaisance
d'un voyageur r
profitant ainsi de ce que le langage
économique appelle une occasion.
Les lettres pour l'étranger sont tout uniment
jetées dans un sac à ce destiné, déposé, bouche
béante, dans l'entrepont du navire qui est en partance
pour le pays destinataire : ainsi, du reste, que
cela se pratiquait naguère, généralement,dans les
ports maritimes des puissances de premier ordre
et se pratique encore en beaucoup de pays plus
avancés et plus administratifs que celui qui nous
occupe. C'est, par l'étranger et surtout par les
États-Unis que les ports extrêmes de l'île d'Haïti
communiquent entre eux habituellement, échangent
des nouvelles, même les plus grandes nouvelles.
Les dépêches venant de l'étranger sont distribuées
d'une façon que, pour êtrejuste, la critique
doit dire n'être pas exclusivement propre à la
République noire : lorsque arrive un navire possédant
un sac à dépêches, il est signalé, et les intéressés
se rendent ou envoient une personne de
confiance dans le local où siége le correspondant
de ce navire ; puis, le sac étant vidé, ici ou là,
(1) Du moins on devrait pouvoir le dire.
commo on vide un sac, chacun prend ce qui convient.
Cette distribution se fait à peu près ainsi,
avons-nous dit, en bien d'autres pays d'outre-mer.
Cependant il convient d'ajouter que dans ceux de
ces pays où de grands États européens ont des
bureaux de poste et des directeurs commissionnés,
nous voulons dire dans ceux de ces bureaux qui
sont bien ordonnés, on fait queue aux barreaux
de fer de la poste (comme à Paris et ailleurs à la
porte des théâtres), et chacun, à son tour, crie
son nom ou celui de sonpatron. C'est la notoriété
du demandeur, c'est surtout la proclamation des
noms qui forme le contrôle. Tant pis, quelquefois...
pour les absents ou les sourds. Disons
encore, pour être juste, que nous avons vu
des agents français réclamer à des étrangers leurs
passe-ports.
Quandje vous disais que, si on se laissait aller,
le timbre-poste conduirait aux questions et observations
les plus intéressantes, j'allais dire les plus,
hautes, des mœurs et coutumes, civilisation, administration,
économie politique!
DES ESSAIS
Qu'on nous permette d'attirer l'attention sur
une certaine classe d'infortunés dont le sort est
vraiment digne de compassion. L'exclusion dont
un trop cruel destin les a frappés doit les rendre
intéressants pour les cœurs bien placés que les
malheurs immérités ne manquentjamais d'émouvoir.
Si cet exorde assez lamentable devait faire
craindre un appel à la bienfaisance, nous nous
empresserionsde rassurer le lecteur. Il s'agit simplement
ici des frères aînés des timbres-poste,
des essais, honteusement bannis de la plupart des
albums et victimes d'un ostracisme que rien ne
peut expliquer. Nous ne nous adressons donc pas
à la bourse, mais bien à la justice des amateurs
pour rendre aux essais le rang honorable que doit
leur assigner souvent leur mérite, et toujours les
efforts consciencieux de leurs auteurs.
Il n'est pas un collectionneur parisien qui, setrouvant
chez un marchand de timbres, n'ait entendu
quelque acheteur répondre, lorsqu'on lui
présentait une de ces jolies vignettes : « Je ne fais
pas les essais. »
Quelle phrase ! aussi mauvaise
pour le fond que pour la forme, d'autant plus que
ces mots sont toujoursdébités avec un certain air
dédaigneux et légèrement offensé qui semble se
traduire ainsi : « Pour qui me prenez-vous de 'me
faire une semblableproposition? » Il est vrai que
les albums, assez complets d'ailleurs, ne citent
aucun essai; cependant, grâce aux onglets, il

serait facile d'intercaler des feuilles qui, couvertes
de ces charmants spécimens, devraient satisfaire
les plus difficiles, loin de leur faire l'effet d'une
tête de Méduse; car on pourrait dire,avec une
forte variante qui détruit l'antithèse :
qu'ils n'avaient mérité
Ni cet excès d'horreur ni cette indignité.
Pourquoi proscrire, en effet, ces œuvres
d'artistes de talent dont les compositions, si
elles ne sont pas entièrement satisfaisantes, contiennent
presque toujours des parties réussies
lui, utilisées plus tard, peuvent alors produire
des types complets? Rien ne serait plus injuste
que cette exclusion; car l'essai est au timbre ce
que l'ébauche est au tableau ; c'est la pensée
première du graveur à laquelle il fait quelquefois
subir des modifications, mais qui reste,
sous sa forme originale, un monument extrêmement.
intéressant pour tous ceux" qui s'occupent
de ce genre de collection. Et si, par bonheur,
l'exécution d'un timbre est mise au concours,
n'est-il pas d'une importance capi:ale, pour un
amateur épris de son album, de s'efforcer de l'enrichir
de quelques-uns de ces types arrachés souvent
avec des peines infinies à leurs auteurs, qui
craignent toujours la publicité, dans le cas où le
timbre proposé par eux ne serait pas admis. En
somme, oir peut dire que l'essai et le timbre
sont indissolublementliés l'un à l'autre; ce deux sont
anneaux d'une même chaîne que rien ne
doit pouvoir séparer.
Tel amateur de gravures fait souvent des folies
pour se procurer une épreuve à moitié terminée,
où tel accessoire manque, où tel personnage est
représenté dans une autre attitude que dans les
épreuves ordinaires. De pareilles aubaines sont
considérées comme des trouvailles inespérées et
font la joie des amateurs passionnés. Pourquoi
n'en serait-il pas de même pour les essais? Ils
méritent certes bien une recherche particulière ;
la meilleure preuve, d'ailleurs, de l'importance
qu'on leur reconnaît malgré leurs détracteurs,
c'est le haut prix auquel ils se maintiennent.
On peut diviser les essais en deux catégories.
L'une comprend lesessaisde types ou timbres proposés,
provenantou non d'un concours.
L'autre se compose des essais de couleur pour
les timbres officiellement adoptés.
Chacune de ces catégories a un genre d'intérêt
qui lui est propre. La diversité que l'on rencontre
dans les types de la première est particulièrement
séduisante ; la rareté des exemplaires ajoute
encore à leur valeur, les graveurs n'en faisant
tirer d'ordinaire qu'un très-petit nombre. Indépendamment
des spécimens dont il vient d'être
question, il existe encore, dans quelques albums
privilégiés, des essais obtenus à l'aide du frottement
de l'ongle sur le papier, alors que la planche
n'est pas encore terminée. C'est à l'artiste luimême
que l'on doit ces curieuses épreuves qu'il
ne tire que pour juger du degréd'avancement et
du mérite de son œuvre. Nous n'avons pas besoin
d'insister sur la rareté de pareils exemplaires.
C'est donc en résumé dans cette catégorie que se
trouvent les essais les plus précieux et les plus
recherchés. Ils sont d'ordinaire tirés en noir.
Ceux que nous mettons en seconde ligne ont
bien aussi leur mérite. Ils sont destinés fi passer
sous les yeux d'un comité 011
d'un fonctionnaire
chargé d'assigner tl chaque valeur sa couleur particulière.
Ces essais, nous arrivant avec la sanction
officielle, tirent de cette circonstance une
nouvelle valeur à laquelle vient se joindre la variété
des nuances sur des exemplaires généralement
d'un prix unique. Ces diverses considérations
donnent à ces épreuves un certain cachet
d'étrangeté, que les palais blasés des riches amateurs
recherchent comme un mets de haut goût et
dont ils se montrent très-friands.
Enfin, mentionnons aussi les feuilles tirées par
les imprimeurs pour essayer leurs couleurset dans
lesquelles se rencontrent aussi quelquefois de
très-belles épreuves.
Nous devons ajouter que nous n'avons voulu
dans ce qui précède qu'énoncer des faits généraux;
rien d'absolu en cette matière, où les règles
ne marchent qu'avec un nombreux cortége d'exceptions.
Maintenant, nous recommandons tout particulièrement
aux amateurs la plus grande circonspection
dans le choix des essais. Ils devront se
garder d'admettre dans leur album des énormités
telles que les fcic-simile coupés dans les
journaux et les revues (bien que certains collègues.
qui pourtant ont bonne opinion de leur jugement,
en fassent figurer quelques exemplaires
dans leurs collections); s'abstenir aussi, s'ils rencontrent
des lithographies sans importance où
souvent même la légende n'est pas écrite dans la
langue du pays auquel ils sont destines. Nous
conseillons, bien entendu, l'exclusion absolue des
photographies dont nous avons vu un échantillon
dans un illustre album anglais à la page d'Honolulu.
On ne nous fera pas l'injure de croire que
nous accordons la moindre confiance aux produits
que la chimie nous livre chaque jour et qui
ont pour résultat le changement plus ou moins
complet de la couleur des timbres:il est à propos
de n'accueillir qu'après mûr examen ces essais de
couleurs.On s'est encore efforcé de faire admettre,
au nombre des essais, de petites images tirées sur
papier coloré et préparé de telle sorte qu'un pinceau
enduit d'une substance chimique devait, en
changeant la couleur, remplacer l'oblitération.
Essai de papier, soit ; mais essai de timbre, non.
'

Nous en avons dit assez pour montrer que nous
ne sommes pas optimiste quand même, et que si
nous préconisonsles essais, nous n'entendons parler
seulement de ceux dont l'authenticité est incontestable.Mais,
dira-t-on,commentreconnaître
les essais sérieux de ceux qui ne le sont pas?
Nous convenons que ce n'est pas toujours chose
facile ;
néanmoins, on y parviendra presque toujours
si l'on veut se donner la peine d'étudier à
fond la matière, et grâce à une pratique constante
on obtiendra assez d'expérience pour juger sainement,
dans la plupart des cas, le mérite d'un
essai. Quelquefois aussi, on devra se lier à l'affirmation
des marchands honorables et compétents,
lorsqu'ils vous donneront l'assurance que telle
vignette a été présentée à l'officepostal de tel État
et qu'on est en instance pour obtenir son adoption.
Pour ne parler que d'un pays, est-il rien de
plus remarquable en ce genre que les essais d'enveloppes
anglaises présentés en 1840? De bien
rares échantillons arrivent en France, et, malgré
le nombre relativementrestreint d'amateurs de ces
sortes de curiosités, quels prix n'atteignent-ils
pas!
Maintenant, une courte observationpersonnelle :
l'opinion de celui qui écrit ces lignes ne peut être
suspectée, car il parle ici contre son intérêt. En
elfet, s'il parvenait à faire partager sa manière de
voir à quelques amateurs, il se serait créé un
certain nombre de rivaux qui nécessairement lui
feraient la guerre. Mais, même à ce prix, il désire
faire des prosélytes qui, du moins l'espère-t-il,
lui tiendront compte de l'attrait,du charme qu'aura
certainement pour eux la voie nouvelle vers laquelle
il les aura guidés.
En finissant, nous donnons il nos lecteurs le
conseil de visiter les collections qui admettent les
essais. C'est à ce point de vue que nous citons
les suivantes dans l'aperçu très-sommaire qui va
suivre :
France.
— Collection unique. M. de Saulcy. —
Voir aussi les collections de MM. Donatis, Herpin,
comte Primoli.
Angleterre.— Collection de M. Herpin.
Argentine (Rép.).- Collection de M. Herpin.
Belgique. —
Collections de MM. Herpin,de Saulcy,
comte Primoli.
Canada. —
Collections de MM. de Saulc)", comte
Primoli, Herpin.
Colonies françaises.—CollectionsdeMM.de Saulcy,
Herpin.
Danemarck.
— Collections de MM. Herpin, de
Saulcy, comte Primoli, Donatis.
Espagne. — Collection de M. Herpin.
États de l'Église. —Collections de MM. de Saulcy,
comte Primoli, Herpin, Donatis.
Grèce.—Collections de MM. de Saulcy, comte Primoli,
Herpin, Donatis.
Hambourg.
—
Collections de MM. Herpin, de
Saulcy.
Hollande. — Collections de MM. de Saulcy, Donatis,
comte Primoli, Herpin.
IIong-kong. -Collection de M. Herpin.
Italie. — Collections de MM. Herpin, de Saulcy,
comte Primoli, Berger-Levrault,Donatis.
Liberia.- Collections de MM. Herpin, Donatis.
Luxembourg. — Collection de M. Herpin.
Mexique. -Collection de M. le comte Primoli.
Nicaragua.-Collectionsde MM. de Saulcy,Herpin.
Nouveau-Brunswick.
— Collections de MM. de
Saulcy, Herpin, comte Primoli.
Nouvelle-Écosse.—Collections de MM. de S&ulcy,
Donatis, Herpin, comte Primoli.
Nouvelle-Galles du Sud. — Collection de M. Herpin.
Parme. —
Collection de M. Herpin.
Paraguay. —
Collections de MM. Herpin, de
Saulcy.
Presse. —
Collection de MM. Herpin, Donatis.
Schleswig-Holstein. —
Collections de MM.
pin, Berger-Levrault.
Her-
Sicile. —Collections de MM. Herpin, de Saulcy.
Suisse. —
Collections de MM. Donatis, de Saulcy,
Herpin, Hughes-Hughes.
BAPTÊME.
N'est-il pas étrange que depuis six ou sept ans
que l'on s'occupe de l'étude et de la recherche
des timbres-poste, on n'ait pas encore songé à
donner un nom à cette attrayante occupation qui
fait le bonheur des uns et la fortune des autres?
11 est impossible de regarder comme une dénomination
acceptable le mot : timbromanie. Ce n'est
en effet qu'un terme légèrement injurieux que
certaines gens, en croyant faire un mot, articulent
avec une intention sarcastique d'un effet
d'ailleurs assez innocent. C'est donc faute de
mieux qu'on l'a employé jusqu'ici ; mais il est
temps de le bannir ignominieusement de notre
vocabulaire; bien plus, lecteurs et écrivains de
ce recueil, nous devons nous efforcer d'oublier
celte odieuse expression et de douter même de
son existence. Maintenant, en admettant que la
bête soit morte et le venin aussi, il faut lui trouver
un successeur qui n'ait rien de commun avec
elle et qui même compte autant de qualités qu'elle
avait de défauts. Mais où trouver cet oiseau rare?
Chacun pouvant donner son avis sur cette grave
question, et la fortune favorisant les audacieux,
nous nous hasardons à formuler ici notre opinion.

Tout le monde a pu remarquer que la plupart
des mots nouveaux avaient pour racine des mots
anciens, sans doute à cause de l'affinité que les
extrêmes ont les uns pour les autres; or, les néologismes
empruntant leurs éléments aux Latins et
aux Grecs, nous allons tenter aussi une incursion
dans l'un de ces idiomes. Nous entendons déjà
les cent voix de la critique nous crier :
Qui nous délivrera des Grecs et des Romains!
Nous bravons ces vaines clameurs, nous poursuivons
notre carière, selon l'expression de
M. Baour-Lormian, et nous nous disons que puisque
la numismatique a tiré son nom du latin
numisma, médaille, et la sphragistique (élude des
sccaux.sansjeu de mots) du grec ~e?pxyiçù, je scelle,
nous pouvions aussi, vu sa richesse, faire quelque
emprunt à cette langue généreuse et proposer
aux amateurs le mot : Philatélie, comme exprimant
l'idée que le terme odieux stigmatisé plus
haut s'efforçait de ridiculiser.
Philatélie est formé de deux mots grecs :
ami, amateur, et (en parlant d'un
objet) franc, libre de toute charge ou impôt, affranchi
: substantif : ~:m),al'f.. Philatélie signifierait
donc : amour de l'étude de tout ce qui se
rapporte à l'affranchissement.
Maintenant, puisque le mot est lâché et que le
nouveau-né a vu le jour, en vue d'augmenter ses
chances de bonheur et de prospérité, nous prions
instamment nos jeunes et charmantes lectrices
d'en être les marraines. Eh quoi! dira-t-on,
vous parlez grec aux jeunes filles? C'est choisitun
singulier moyen pour leur plaire et demander
leur patronage. Le moyen n'est peut-être pas si
mauvais que vous le supposez. Qui sait si l'étrangeté
même de la requête ne sera pas sa meilleure
recommandation. A qui donc, d'ailleurs, une
chose nouvelle, un mot nouveau, peuvent-ils demander
aide et protection, si ce n'est il la jeunesse
amie des nouveautés en toute chose,et dont
les faibles implorent bien rarement en vain la
générosité? Du reste, au nom chons du grec, nous n'affi-
aucune des folles prétentions du Vadius de
notre Molière. C'est donc sans témérité, mais aussi
sans embarras, que nous sollicitons l'approbation
de la plus belle moitié du genre humain, sûrs que
nons sommes, si nous l'obtenons, de celle de l'autre
moitié.
En définitive, nous n'imposons rien ; seulement
la lice étant ouverte, nous attendons, nous sollicitons
même les communications qui auraient
trait à cette question, nous déclarant d'avance
tout prêts à nous ranger à l'avis d'un Philatèle
mieux inspiré.
ESSAI DE CONNELL.
LA
-
TRIQUETRA.
Tout le monde a pu remarquer sur les timbres
de Naples une pièce des armoiries bourboniennes,
composée de trois jambes réunies dans leur partie
supérieure par une tête de Méduse. Cet emblème
réprésente la Sicile; il est emprunté aux monnaies
antiques de ce pays, particulièrement à celle de
Syracuse. Cependant, sans pouvoir s'expliquer cette
particularité, on le voit également sur les pièces
d'Aspendusde Pamphilie, Selge de Pisidie, Olbia
de Cilicie, etc., etc. Dans l'espèce, comme (lisent
les hommes de loi, le type des trois jambes représente
les trois caps de la Sicile qui ont valu à
cette province le surnom de Trinacria. Mais l'emblème
lui-même destiné à symboliser cette île sur
les monuments antiques et dans les armoiries des
rois de Naples, est appelé Triquetra (triangle) par
tous les antiquaires qui ont écrit sur la Sicile. Entre
autres autorités, l'illustre Eckel cite Pline et
Horace, qui tous deux se sont servis du mot Tri.
quetra pour désigner ce pays. Quant a lit têle de
Méduse qui forme le point de jonction dans notre
emblème, les savants. n'ont pu jusqu'à présent
donner il son sujet d explications satisfaisantes ;
nous qui ne le sommes pas, nous pensons que cet
attribut fait allusion, d'une manière plus ou moins
détournée, à la fertilité de la Sicile, puisque certaines
contréesrenommées aussi par la richessede

leur sol et qui ne sont rien moins que triangulaires,
l'ont fait également figurer sur leurs
monnaies. Chi lo sà ?
DES TIMBRES
DE BUENOS-AYRES ,
DE CORRIENTES ET DE LA
RÉPUBLIQUE ARGENTINE.
BUENOS-AYRES.
Dès l'origine des collections, les timbres de
Buenos-Ayres ont attiré d'une manière toute spéciale
l'attention des amateurs. Leur aspect sut
generis, leur rareté, la difficulté de leur classement,
tout tendait à en faire l'objet d'une recherche
particulière. Aussi croyons nous que
quelques éclaircissements il leur sujet ne sont
pas sans utilité.
Nous connaissons aujourd'hui tous les types et
toutes les valeurs des timbres de Buenos-Ayres ;
de plus, les renseignements que nous donnons
émanent d'une source officielle, puisque nous
avons sous les yeux un tableau synoptique des
différentes émissions contenant les fac simile des
timbres tirés en noir ; néanmoins le désordre,
l'incurie, la négligence paraissent être tellement
dans les habitudes indigènes, que nous ne pouvons
que bien difficilement arriver à connaître
la vérité tout entière en ce qui concerne la
deuxième série.
lre SÉRIE. —
29 avril 1858.
Type de vaisseau.
2 Pesos bleu.
3 Id, vert.
4 Id. rouge.
5 Id. jaune.
2e SÉRIE. —
26 octobre 1858.
On ne se donna pas la peine pour cette seconde
émission de faire graver de nouvelles planches.
Ce fut celle du 5 Pesos qui servit pour le uno
Peso. On arriva à ce résultat en laissant subsister
seulement li s deux extrémités du premier C dans
le mot Cinco. Puis, on enleva le second jambage
de l'y ainsi que les deux lettres C 0. De cette
façon .on obtint l'inscription suivante: :IN ps,
et l'on se figura que ces caractères sans nom devaient
signifier : uno Peso. Ce timbre ainsi
modifié fut tiré en couleur café, selon l'expression
de la pancarte qui nous sert de guide.
Pour obtenir le timbre de 4 Reales, on employa
la planche du 4 Pesos où la valeur se trouvait
écrite presqueen toutes lettres : CUA T°PS, mais
on négligea de faire subir au P une légère modification
qui, par l'addition d'un trait oblique, en
eût fait un R, de telle sorte que le 4 Reçues resta,
du moins sur les timbres, un 4 Pesos comme auparavant.
On tira ce chef-d'œuvre en couleurchâtain
(castano).
Il fallut deux mois et plus à l'administration des
postes pour s'apercevoir qu'entre la couleur café
du Peso et la couleur châtain du 4 Reales, la confusion
devait être non-seulement probable, mais
certaine. Enfin, le 1er janvier 1859, on remplaça
le Peso café par le Peso bleu (toujours avec les
caractères indéchiffrables). Puis, comme si le besoin
d'une nouvelle énigme se faisait vivement
sentir, on fit subir au 4 Reales, à une époque
qu'on ne peut préciser, une mutilation qui ne
laissa plus paraître distinctement que la lettre T et
la moitié du petit 0 qui la suit (sic : T3 Ps.) On
est fondé à supposer que c'était encore en vue de
produire un nouvel : uno Peso, valeur pour laquelle
la poste de ce pays paraît avoir eu une prédilection
particulière, puisque, une fois fe 4 Reales
écarté, ce timbre de uno Peso resta pendant une
certaine période le seul dont on dût faire usage.
Bien qu'on ait mis en doute la métamorphose
du 4 Reaies en prétendant que le Cinco Pesos
seulement avait subi la modification dont nous
avonsparlé plus haut, nouspouvons affirmer qu'après
examen fait sur un grand nombre d"exemplaires,
il en est résulté pour nous la certitude
que le Cuatro Reales avait partagé le sort du
Cinco Pesos et que sa planche avait reçu la même
destination.
3e SÉRIE.
Entre la mise hors d'usage du type du vaisseau
et l'adoption de celui de la tête de Liberté, se
place une série de quatre timbres
dont l'existencene nous a
été révélée que depuis le mois
de juillet dernier. Le type représente
un cavalier au galop,
se dirigeant vers le soleil qu'on
distingue du côté gauche à
l'horizon, le tout dans un
ovale. La bordure du haut contient le mot Correos;
dans celle du bas, se trouvent les abréviations
Bs. As, séparées par le chiffre delà valeur. Forme
oblongue. Valeur : 4, 6, 8 et 10 reaies.
Ces timbres ont donné lieu à diverses appréciations.
On a voulu les faire passer pour des
essais et même pour des vignettes de spéculation.
Nous croyons avoir toute raison d'aftirmer
que ce sont des timbres et non des essais,
car nous connaissons un exemplaire de
6 reales dont l'oblitération est incontestablement
authentique. De plus, trois collections ont été
apportées à Paris par deux personnes que nous
avons nous-mêmes entretenues. L'une est le frère
du consul de la république Argentine à Gênes;
et l'autre, un négociant très-honorable de Buenos-Ayres
; tous deux nous ont affirmé que ces

timbres avaient eu cours pendant un très-petit
nombre de jours, variant de huit à douze, qu'ils
les avaient obtenus très -difficilement d'un employé
de la poste et que les collectionneurs de
Buenos-Ayres en faisaient le plus grand cas. L'une
de ces personnes, bien qu'étant du pays, n'a
voulu se dessaisir de sa collection à aucun prix.
L'autre, n'étant pas collectionneur, en a fait présent
à un de ses parents. Enfin, il nous a été communiqué
une lettre dans laquelle un habitant notable
de Buenos-Ayres affirmait que ces timbres,
après douze jours d'existence, avaient cessé d'avoir
cours légal à cause des valeurs énoncées
exclusivement en reales, au lieu de l'être en
pesos et reales.
4 e SÉRIE. — 3 septembre 1859.
Nom ; tête de la Liberté à gauche, imp. coul.
oblong.
1 peso, bleu.
2 pesos, rouge.
4 reales, vert, pap. bleuté.
5e sÉRiE.
— 20 septembre 1862.
Même type que le précédent.
1 peso, rose.
2 pesos, bleu.
60 SÉRIE.
A partir du 17 avril 1864, Buenos-Ayresadopte
le type de Rivadavia.
CORRIENTES.
1856. Tête de la République, 1 real, m. c.
(monnaie de papier), noir sur bleu.
1860. Tête de la République, 3 centavos, sans
valeur spécifiée, noir sur bleu.
Fin de 1863. Tête de la République, 3 centavos,
sans valeur spécifiée, noir sur vert.
Il en existe huit types, avec de légères différences,
sur la même planche.
ront, sans nul doute, recherc hés avec la même
ardeur que lors de leur apparition.
RÉPUBLIQUE ARGENTINE.
Portrait de Rivadavia. Impr. coul. Rectang.
5 centavos, rose.
10 » vert.
15 » bleu.
C'est le 17 avril 1864 que le type de Rivadavia
a été inauguré dans toute l'étendue de la république
Argentine, comprenant la province de
Corrientes et Buenos-Ayres. On ne s'étonnera pas
d'un pareil honneur lorsqu'on saura que l'homme
dont l'effigie figure sur ces timbres fut le bienfaiteur
de ce pays. Nouveau Pierre le Grand, il
s'ell'orça, grâce à plusieurs voyages qu'il fit en
Europe, d'acquérir les connaissances les plus
complètes et les plus pratiques relatives au commerce,
à l'industrie et à l'économie politique. De
retour dans sa patrie, il fit jouir ses concitoyens
du fruit de ses travaux et parvint à doter son
pays de plusieurs institutions d'une utilité de premier
ordre. Connaissant le caractère bouillant et
emporté de ces peuples toujours prêts it faire appel
au sabre, il réussit, dans la constitution dont
il posa les bases, à subordonner le pouvoir militaire
au pouvoir civil, ce qui, dans l'armée, porla
une légère atteinte à sa popularité. Mais sa mémoire
n'en a pas souffert, car sa belle vie lui a
valu la reconnaissance de la plus grande partie de
ses compatriotes 'et mérité l'admiration de la
postérité.
CORRESPONDANCE.
Inimicus F... —
Nous ne pouvons publier votre
lettre; elle critique un timbre que nous vendons
et qui est sérieux.
M***, à Paris. —
Soyez satisfait, chaque mois
nous décrirons les timbres d'un pays, peu connus
ou difficiles à classer. — Merci de vos
félicitations.
Nous apprenonsque la collection de M. E.R...,
dont nous avons dernièrement entretenu nos lecteurs,
a été vendue, non à un marchand, mais à
un amateur. Nous aimons à constater une fois de
plus que les véritables collectionneursne reculent
pas devant une dépense considérable quand il
s'agit d'enrichir leur album.
M. J. de S..., à Paris. —Ce n'est pas le désir,
mais le temps qui nous manque pour faire par titre
notre journal deux fois par mois ; peut-être nous
y déciderons-nous.
M. F. F..., à Lyon. — M. L..., à Paris. —
Miss S..., à Londres, etc.— Nous répondons avec
notre grand fabuliste :
On ne peut contentertout le monde et son père.

Nous ne recevons pas d'annonces dans notre
journal, parce que nous ne voulons pas que nos
clients, tentés par le bon marché étonnant quelquefois
des marchands étrangers, envoient leur
argent à des exploiteurs dont ils n'entendraient
plus parler, ou à des maisons connuespour s 'occuper
spécialementde lafabricationdes limbresfanx.
Citons un exemple Parmi les demandes d'in-
:
sertion qui nous arrivent, se trouve une lettre
d'un marchand anglais qui offre, entre autres occasions,
des Nouvelle-Calédonie oblitérés à 50 c.
(Nous les vendons o fr. et, à ce prix, nous défions
la concurrence.) Un échantillon est joint à la
lettre ; il est violet, et ainsi du reste. L'annonce se
termine cependant comme toujours par :
Ail
warranted genuine.
LA HAUSSE ET LA BAISSE
LISTE DES TIMBRES-POSTE
AVIS.-Il ne sera pas fait de réponse
aux demandes th Timbres non
accompagnées de leur payement (mandat
de poste, timbres neufs, bons, etc.)
Les frais d'envoiseront à la charge dl!
l'acheteur, si la demande est audessous
de 5 francs.
AvaJ 12s prix auxquels o: peut sales p o:urcr
chez
MAURY FILS
Eue de Richelieu,5, Paris.
Neufs. Oblit.
SUCCURSALEA BOULOGNE-S.-MER
52, rue Napoléon.
S'adresser
à Paris pour la corrcspondance.
Neufs. OMit.
ALLEMAGNE. Nord, 1/4 noir sur blanc.... Il 10 Il Il
ANTIGUA. 1 p J)
25 o »
AUTllICIJE. Mercure, bleu » » o 20
BADE ancien. 3, 6, 9, k. sur p. couleur.. » » a 10
CANADA. 5 C., 10 C., 17 C • ... » » o 25
CEÏLAN. 1 p. bleu » » 20
RÉPUBLIQUE ARGENTINE. 5 c. rose » » 20
DANEMARK. Ancien 4 R. S B » » 20
Id. Ancien 2 (pour Copetilia,-ties). » » 1 50
Id. Essai, têle de Mercure
Il
50 1) a
Ici, Essai, tête du Roi
........o50 » n
Ici. Nouveau 4; rosé » 25 » »
NAPLE'. 2 g. rose a J) 9 10
Id. 1/2 g. rose » l »
Id. Victor-Emmanuel,112 t.,1/2 g., 1,
2, 5,10 g ;
50 Il »
ESPACNE. Corréo officiai, 1855. 1/2 jaune.. » 15 1) »
ETATS-ONIS. U. S. Despatch, aigle, bleu,1 c. »
50 » »
GCYANE. 1 c, noir a 25 o »
HAMBOURG. Tous les offices particuliers, Hamer,
Scheerenbeck, FacLeurs, Krantz dorés,
argents, Lafrenz, etc., etc » 10 a »
IIONOLULU. Nouveau 2 c. rouge 1. Il » »
Id. Nouveau 2 c. noir sur blanc...-1 Il » a
ITALIE. Chiffre-taxe jaune 20
N
LIBERIA. (5 c. rose i » Il »
Id. 12 bleu- 1. 50 J) »
Id. 24 verl 2 25 1) J)
INDES. Enveloppes 1/2 » 25 J) »
Id. Id. 1 ) 50 a »
'NO'è,Y-É(;F. 1rc émission, Lion bleu, 4 sk...
A
» J)
10
PÉnou. Essai bleu, blanc (dernière émission). 1 50 » »
HUSSIE. 1 k. jaune
............e25 » »
SICILE. 1/2 jaune
id. 50 brun.............. 2 50 Il »
,
..Il 50 Il »
SICILE. 5 bleu
...............a» a 25
SdpE. 1Il émission, bleu » Il 15
id. Actuels
1) a a 10
TURQUIE. Jaune, brun 25
Il a 11
SAiKT-TnoMAs (danois) 3 c. rouge
...
»
MEXIQUE (Aigle). 112 real.
a 75
* 0 n
JAVA. Rouge
a 75 n a
MECKLEMBOUKG-STHELITZ.114, 1(3 a 10 Il 0
ST -Tiiou.&s, plo CABELLO, LAGUIARA, medio
real rose Il 75 » 1)
Id. Dos realcs vert. 2 Il a »
Id. 1 cent. rose 2 c. vert J)
25 b M
III. 3c.jaune, 4c., bleu......
Il
La série des 4 timbres, 1, 2, 3, 4 cent.. 4 25 a 1)
Pour 10 séries (à MM. les marchands) ...
8 » » a
Ayant reçu une grande quantité de ces
timbres (St-Thomas, La Guaira),nous pouvons
les céder en gros à des prix très-avangcux.
[0 a x
ALBUM TIMBRE POSTE
PAR JULIEN LALLJEP.
QUATRIÈME ÉDITION
ENTIÈREMENT REFONDUE, ORNÉE DE CARTES,
D'ARMOIRIES ET D'UN PLANISPHÈRE COLORIÉ.
Prix: Reliure toile, 1 fermoir.... 8 fr.
— Dem. reliure, mar. 1 fermoir.. 10 —
— Rel. mar. plein. tr. dorée, 2 ferm. 12 —

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
JOURNAL PARAISSANT LE
15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE
- Un an... 2 fr.
AVEC FRIME
Payables en timbres-poste neufs
de 10 ou de 20 cent.
Adressertoutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
5, rue de Richelieu, à Paris.
ABONNEMENT :
ÉTRANGER- Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres poste neufs de
la plus minime valeur du pays.
CHRONIQUE
Cette fois encore notre chronique se borne à
bien peu de chose. Nous ne connaissons qu'un
timbre qui ait subi quelques changements, c'est
le suivant :
Etats-Unis d'Amérique.
— Enveloppe, type
ovale presque semblable à celui de la précédente
émission, mais un peu plus grand. Effigie de Washington
5
autour UNITED STATES, THREE
CENTS, chiffre 3 de chaque côté, le tout en relief
blanc sur fond rose ; inscriptions et chiffresde
grande dimension ; papier blanc, papier jaune.
Cette enveloppe diffère si peu de celle qu'elle remplace,
que nous ne croyons pas utile d'en donner
la gravure.
Victoria (possession anglaise). —
Timbre carré,
effigie dans un cercle, type semblable aux 4 et
2 pence émis dernièrement; ONE PENNY, vert
tendre sur papier blanc.
Indes. —
Nous avons reçu des enveloppes 1 /2
anna sur papier blanc, jusqu'à présent nous ne les
connaissions que sur papier jaunâtre.
Van-Diemen.-Lestimbres de 1 et de 2 pence
sont dentelés.
Etats confédérés d'Amérique.—Nous avons déjà
décrit un timbre aveccontourage en damier, et les
inscriptions Blockade, Postage, one dollar, etc.,
imprimé en bleu sur papier blanc.
Nous avons reçu les suivants :
One dollar, noir sur papier rose.
Fifty cents (50 c.), vert clair et vert foncé.
Sur ces derniers (50 c.), on lit W. Indies (Indes
occidentales) à la place de Europe.
Enfin nous avons sous les yeux une charmante
gravure proposée parun artiste de talent, comme
modèle de timbre-poste à la républiqueBolivienne.
Au centre de ce timbre se trouve un écusson renfermant
les armoiries ou emblèmes du pays : Un
lama, une gerbe, une branche de caféier, des
montagnes et le soleil couchant à l'horizon, tout
cela formant paysage; au-dessous, six étoiles sur
fond d'azur. De chaque côté de l'écusson, une
branche d'olivier; en haut, un bonnet phrygien,
et sur une banderole REPUBLICA : BOLIVIANA;
en bas, sur une autre banderole dont les deux
extrémités sont restées en blanc, sans doute pour
y inscrire la valeur, on lit CORREOS.

Le graveur a signé son œuvre M. R. F. dans
l'un des coins inférieurs.
11 serait à souhaiter que ce timbre fut adopté;
la composition en est gracieuse et bien entendue,
et la gravure est d'une finesse remarquable.
M.
De l'étude des Timbres-Poste.
Il est des gens qui croient de leur dignité et de
leur importance, lorsqu'on parle devant eux du
contenu de nos albums, de lâcher quelque réflexion
de la force de celle-ci : « Est-il rien de
plus sot que cette manie de collectionnerles timbres-poste?
» Certes, oui, répondons-nous, il est
une manie cent fois pire, et elle se traduit par
l'habitude de porter de prétendus jugements sur
des matières complètement étrangèresà celui qui
s'arroge le droit d'en parler. C'est donc pour réhabiliter
un goût calomnié et prouver que les amateurs
de timbres ne doivent pas être absolument
dépourvus d'intelligence, que nous donnons ici la
liste abrégée des connaissances pratiques indispensables
à tout collectionneursérieux.
Il faut donc connaître :
1° Les différents pays où les timbres ont été successivement
en usage ;
2° Les dates auxquelles les timbres ont été créés
et supprimés ;
30 La classification des timbres de chaque pays
dans l'ordre où ils ont été émis ;
4° Leur classification par émission d'un même
type;
50 Les détails qui permettent de distinguer les
timbres authentiques ;
6° Le genre d'impression de chaque timbre, et
par conséquent ce qui caractérise la lithographie,
la typographie et la gravure sur bois, pierre ou
acier ;
7° Les différents papiers employés pour imprimer
les timbres, papiers minces ou épais, mats ou
glacés, filigranés ou non ;
8° Les divers filigranes des papiers et quels timbres
ont été frappés sur ces papiers filigranes ;
9° Les timbres qui n'ont jamais été dentelés,
ceux qui ont existé non dentelés et qui ont été
dentelés plus tard, et enfin ceux qui n'ont, jamais
existé que dentelés ;
10° Quels sont les timbres dont les feuilles ne
se composent que de types différents ;
11° Les timbres qui se trouvent frappés sur les
feuilles par groupes de types légèrement dissemblables
reproduits plusieurs fois ;
12° Quels sont ceux qui ne présentent jamais
qu'un seul et même type ;
130 Les timbres qui ont été tirés par erreur
dans des couleurs qui n'étaient pas le signe distinctif
de leur valeur ;
14, Quels sont les timbres qui ont été réimprimés
et comment on les distingue de ceux qui
ont servi primitivement;
15° Les pays dont les timbres réimprimés peuvent
servir à l'affranchissement ;
160 Les différentes dimensions d'enveloppes sur
lesquelles on a frappé les timbres ;
170 De quel côté ou de quels côtés chaquetype
a été estampillé ;
18° Quelles sont les enveloppes qui portent
ou non des inscriptions ;
190 De quelle couleur sont ces inscriptions ;
20° Si ces inscriptions sont à droite ou à gauche,
ou bien encore sur d'autres parties de l'enveloppe;
21" Si le papier des enveloppes est ordinaire,,
vergé ou liligrané ;
22° Les types pour timbres d'enveloppes qui
ont été frappés sur différents papiers;
23° Quels sont les timbres qui ont été créés
pour un service spécial, c'est-à-dire exclusivement
pour lettres simples, pour lettres chargées,
pour lettres en retard, pour journaux, pour correspondancesofficielles,
ou pour expédition de
timbres par la poste, etc.
Lorsqu'un amateur se sera livré à une étude
quelque peu approfondie de tous ces détails, il
sera en étal de donnera sa collection une classification
raisonnée, de la préserver de tout exemplaire
faux ou douteux et de parler timbres-poste
avec quelque autorité, prenant en pitié d'ailleurs,
si elles se produisaient encore, cesplaisanteriesde
si bon goût qui ne sont que les variations de ce
refrain si connu : «
Est-il rien de plus sot que
cette manie de collectionner les timbres-poste? »
E. HEGNARD.
POURQUOI
LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE, L'HOTEL DES POSTES,
LES MUSÉES, N'ONT-ILS PAS LEUR COLLECTION DE
TIMBRES-POSTE ?
Il est fort étonnant que les musées soient si
longtemps à admettre au milieu des nombreuses
collections de monnaies, de médailles, de papiersmonnaies,
de sceaux, de vieux livres, d'autogra -

plies, etc., celle des timbres-poste, qui cependant
a parmi ses sœurs place toute marquée.
Avant que ce goût soit devenu si populaire, si
universellement répandu, il y a dix ans de cela,
il fut décidé en conseil que l'administrationdes
postes de Paris organiserait une collection des
timbres de tous les pays, disposée de façon à être
vue de public. Cette décisionreçut même un com -
mencement d'exécution, puis elle tomba dans
l'oubli.
Les timbres-poste cependant, créés pour l'un
des services les plus importants, et adoptés par
tous les peuples civilisés, changeant de types
comme les monnaies avec les différents gouvernements,
et marquant ainsi bien des points
•intéressants de l'histoire contemporaine, présentant
les effigies des souverains, souvent même
avec une fidélité, une délicatesse que la gravure
des médailles peut difficilement égaler, portant
aussi, soit les armoiries, soit les emblèmes ou
quelquefois les productions des pays, comme les
Bahama et les Nevis ; toutes ces considérations, et
bien d'autres encore que le défaut d'espace
ne nous permet pas d'énumérer ici, imposent
aux gouvernements l'obligation de leur donner
l'hospitalitédans les cabinets spécialement affectés
aux médailles et aux papiers-monnaies.
Nous le disons, même dans leur intérêt, les
musées doivent sans retard commencer leur collection
de timbres-poste, sous peine de ne pouvoir
plus tard se procurer certains exemplaires
rares qui disparaissent chaque jour du commerce
et se classent dans les collections d'amateurs sérieux
dont le nombre augmente de jour en jour
dans tous les pays et à tous les degrés de l'échelle
sociale.
Or, la philatélie devenant presque une science,
et se trouvant dans une voie de prospérité telle,
qu'on ne pourrait citer aucun autre exemple d'un
goût aussi répandu et cultivé avec autant de passion,
nous pensons être utile à tous en fournis -
sant aux gouvernements l'occasion de montrer
leur sollicitude à l'égard de ceux qui se livrent à
l'étude et à la recherche des curiosités; cette idée,
nous l'espérons, fructifiera et nous serons heureux
de pouvoir en réclamer la paternité, alors que le
public jouira de tous les avantages que ne manquera
pas d'amener sa réalisation.
Puisse-t-elle no pas se faire trop attendre !
A. MAURY.
DES TIMBRES DE
CLASSIFICATION
L'AUSTRALIE OCCIDENTALE.
PREMIÈRE ÉMISSION.
6 pence, octogone, doré
sur papier blanc jaunâtre,
cygne petite dimension.
Ce timbre dut être émis
le premier; les rapports continuels
avec la métropole
l'imposèrent en quelque sorte
à la colonie.
DEUXIÈME ÉMISSION.
2 pence, octogone, imp. noire sur pap. brique,
cygne de pet. dim.
" 6 pence, otogonc, imp. noire sur pap. blanc
jaunâtre, cygne de pet. dim. non doré.
TROISIÈME ÉMISSION.
4 pence, octogone, bleu sur pap. blanc, cygne
de grande dim.
Timbre de transition participant de la série
précédente par ses angles abattus, et de celle qui
va suivre par ses proportions plus larges et la
meilleure exécution de son type.
1 shilling, ovale en largeur, imp. rouille sur
pap. blanc jaunâtre, cygne de grande dim.
Contrairement à tous les timbres de ce pays, le
shilling ovale porte la légende suivante : POSTAGE
W. AUSTRALIA et la valeur; à cette exception
près, l'inscription est toujours entière (POSTAGE
WESTERN AUSTRALIA, valeur en bas). La forme
nouvelle donnée à ce timbre atteste l'intention
de rendre la forte valeur particulièrementreconnaissable
à première vue.
QUATRIÈMEÉMISSION.
1861 (timbres semblables
entre eux de forme et de
dessin). Rect., imp. coul.sur
pap. blanc,cygns de gr. dim.
1 penny, rouge.
2 pence,orangé.
4 pence, rose vif.
(Ce timbre fut bientôt remplacé
par un 4 p. bleu, la confusion des couleurs
orangé (2 p.) et rose vif (4 p.) rendant les erreurs
très-fréquentes.
4 pence, I)Ieu.
6 pence, vert jaunâtre.
CINQUIÈME ÉMISSION.
1862 (timbres semblables entre eux de forme
et de dessin), rect. Imp. coul. sur pap. blanc,
cygne de grande dim.

1 penny, rouge.
2 pence, bleu.
4 pence, vermillon.
6 pence, violet.
1 shilling, vert.
SIXIÈME ÉMISSION.
Semblable à la précédente; timbres dentelés.
On rencontre dans cette série quelques variations
de couleurs, mais l'introduction de ces timbres
dans les albums rentre tellement dans la fantaisie,
que nous ne pensons pas qu'il soit utile de
nous y arrêter.
Une dernière observation.
Il a régné dès l'origine une telle confusion,
une telle irrégularité, dans l'emploi des timbres
des diverses émissions, l'ordre des séries a été
tant et si souvent interverti, que celui qui tenterait
une classification,d'après l'époque des divers
envois qui nous sont parvenus, arriverait fatalement,
d'erreurs en erreurs, au gâchis le plus complet.
Puisse la nomenclature qui précède préserver
nos collègues d'un tel malheur !
Pour ne citer que trois exemples parmi les singularités
que nous adresse la Rivière des Cygnes,
nous constateronsl'existence des timbres suivants,
que nous possédons dentelés à la roulette (1) :
1 penny noir, 4e émission.
2 pence, orangé, 4e émission.
4 pence, bleu, 3e émission.
Leur dentelure prouve leur très-récent usage.
Alors que sont devenues les valeurs semblables
des séries postérieures?
Le nombre de ces anciens timbres était-il donc
si grand que, les nouveaux venant à manquer,
il en ait été trouvé une suffisante quantité pour
la consommationquotidienne de la colonie? Mystère...
DES TIMBRES DE LA GUYANE ANGLAISE.
PREMIÈRE SÉRIE.
1849?— British Guiana. Légende circulaire.
Valeur au milieu. Timbre de forme ronde. Imp.
noire sur couleur.
4 cents, jaune. Coll.de M. Herpin.
8 cents, rouge.
12 cents, bleu. Coll. deM. Herpin.
(1) La roulette est un instrument employé quelquefois
dans les colonies pour faciliter, à l'aide de petites
incisions intermittentes, la séparation des timbres.
Quant à ceux expédiéstoutdentelésd'Angleterre,
ils doivent toujours leur piquage à la machine à perforer.
Si l'on devait assigner une date approximative
à la création des timbres
de Guyane et qu'on prît
pour guide leur rareté, on
serait tenté de supposer
que leur origine se perd
dans la nuit des temps
phïlatéliques ;
cependant, il
nefaudrait pas remontertout
à fait aussi haut pour fixer
l'époque où ils cessèrent d être en cours d émission,
car c'est en 1850 qu'on leur donna des successeurs;
or, comme, toujours à cause de leur rareté,
on peut à peine leur accorder une année
d'existence, ce serait donc
en 1849 que ces timbres,
si recherchés aujourd'hui,
auraient été livrés à la circulation.
et que, sila philatélie
eût existé alors, on
eût pu les recueillir avec
la même facilité que les
exemplaires actuels. Cette
pensée doit faire surgir des
regrets sans nombre et d'une amertume incomparable
dans le cœur de tout véritable amateur. Il
faut cependant en prendre son pa!ti et se contenter
d'espérance. Maigre régal, direz-vous? C'est vrai ;
mais il existe un vieux refrain qui dit que quand :
on n'a pas ce que l'on aime, il faut aimer ce que
l'on a.
Revenons à nos Guyane. Le Post-office anglais
n'a sans doute pas lui-même des données trèsexactes
à l'endroit de ces timbres; car dans une
communication qui avait pour but de fournir des
éclaircissements à leur sujet, il a attribué au
8 cents la couleur du 12 cents et vice versa, sans
compter quelques autres irrégularités. Ce document
affirme encore que chaque exemplaire portait
une signature (sans doute celle du directeur
des postes du pays) et nous possédons un exemplaire
du 12 cents bleu, oblitéré, où cette signature
brille par son absence. Le seul 4 cents jaune
est revêtu de la griffe officielle, ce qui prouve que
si la mesure devait être générale, son application
laissait beaucoup à désirer. Mais nous partageons
complétement l'opinion durédacteurde la note éma.
nant du Post-office, lorsqu'il dit que ces timbres
durentêtre promptementremplacés,il cause de leur
grossière fabrication,qui permettait aux faussaires
d'exercer avec la plus grande facilité leur coupable
industrie.
Malgré leur aspect peu séduisant, ces timbres
peuvent être classés parmi les plus désirables et
les plus difficiles à obtenir. Aussi nous considérons-nous
comme très-heureux de pouvoir offrir
à nos abonnés la reproduction de deux exemplaires
(le 4 et le 12 cents) dont l'exactitude ne peut

être mise en doute, puisque nous avons nousmême
les originaux entre les mains.
DEUXIÈME SÉRIE.
1850.- British Guiana, vaisseau. Devise: Dumus
petimusque vicissim. Imp. noire. Gr. dimension,
oblong.
1 cent,bleu. Coll. de M. Steinford.
4 cents, rouge magenta. Coll. de MM.Berger-
Levrault,Perrinel.
La rareté de ces timbres, du one cent surtout,
est au moins égale à
celle de la série précédente;
leur peu de durée
explique au reste la
presque impossibilité où
l'on est de s'en procurer.
On ne comprend pas
d'ailleurs que le type de
la première série ayant
été abandonné à cause de
sa simplicité,qui semblait appeler la contrefaçon,
on l'ait remplacé par celui des timbres qui nous
occupent, dont le dessin, peu compliqué et même
très-primitif, ne devait pas présenter beaucoup
plus de difficulté au burin d'un faussaire .quelque
peu exercé. Outre ce défaut capital, les grandes
dimensions et la forme oblongue de ces timbres qui
empiétaientd'une manière indiscrète sur l espace
réservé à l'adresse, tout dut contribuer à en proscrire
l'usage. Mais, quelque courte qu'ait été leur
existence, elle leur permit cependantd'inaugurer
la devise de la Guyane anglaisequi, à partirde cette
époque se lut sur tous les timbres de ce pays, Damus
petimusqne vicissim.
« Nous donnons et demandons tour à tour. »
Ce qui peut s'entendre ainsi :
Nous vendons et achetons tour à tour.
Cette devise et le type du vaisseau caractérisent
parfaitement la Guyane,que le commerce maritime
a rendue une des 'plus florissantes colonies de la
Grande-Bretagne.
TROISIÈME SÉRIE.
1851. —
British Guiana. Vaisseau dans un
écusson. An-dessous :
Damuspatimusque (sic) vicissim.
Imp. noire. Gr. dimension. Carré long en
hauteur.
1 cent, rouge magenta.
4 cents, bleu foncé.
Nous voici arrivés à ces timbres porteurs de la
devise ordinaire de la Guiane, à laquelle une audacieuse
variante, autrement dit, un lourd barbarisme,
donne un cachet tout particulier. C'est,
sans contredit, une chose assez bizarre que le
choix d'une devise latine fait par des gens qui
n'entendent pas le latin ou qui, s'ils le comprennent,
sont doués d'une indifférence telle qu'ils
ont laissé subsister pendant deux ans, sur leurs
timbres, une aussi grossière erreur sans rectificalion.
On ne peut pas demander
de l'érudition à des commerçants
quelque peu sauvages,
pas même celle de la plus vulgaire
espèce, qui leur eût permis
de s'apercevoir du barbarisme
en question; mais alors
pourquoi choisir une devise
latine? Il n'y avait cependant
qu'à copier l'inscription de la
série précédente. Il est vrai
qu'on est si occupé dans le
commerce Et ! puis, on avait change la couleur
des timbres, leur forme, il fallait bien que la légende
eût aussi sa part de nouveauté !
Quoi qu'il en soit, nous aimons à croire que si
cette bévue ne fut pas la cause unique de leur
changement, elle dut au moins y contribuer pour
une large part. Bien qu'un peu moins rares que
les précédents,ilsnelaissent pas que d'être, quand
on peut les rencontrer, l'honneur d'une collec
-
tion.
QUATRIÈME SÉRIE.
1853.
— British Guiana. Vaisseau à gauche.
1853 aux quatre angles. Damus petimusque vicissim
en légende circulaire. Imp. couleur sur blanc.
1 cent, rouge.
4 cents, bleu.
Ces timbres sont, à notre avis, les mieux réussis
de toutesles séries de Guyane;
par leur dimension, la finesse
de leur dessin, leur valeur trèsvisible,
quoique écrite en toutes
lettres et non en chiffres (ce
serait peut-être leur seul côté
faible), ils possèdent, à peu de
chose près, les qualitésrequises
pour en faire des timbres trèssatisfaisants.
Aussi, bien qu'assez
difficilesà rencontrer aujourd'hui, leur carriàre
a été beaucoup plus longue que celle de leurs devanciers,
car ils ne furent remplacés qu'en 1860.
Le seul one penny offre une variété de couleur
assez tranchée : nous en avons trouvé un exemplaire
de couleurbistre rougeâtre très-caractérisée.
Les deux valeurs existent tirées en noir, comme
épreuves d'essai.
CINQUIÈME SÉRIE.
1860. —
British Guiana. Vaisseau à droite.
1860 aux quatre angles. Damus petimusque vicissim.
Imp. coul. sur blanc, dentelés.
1 cent, rose.
I cent, bistre rougeâtre~1862
d cent, brun très4oncé

1 cent, noir, janvier 1863.
2 cents, orangé.
4 cents, bleu.
8 cents, rose.
12 cents, gris.
24 cents, vert.
Nous comprenons parfaitement la création des
timbres des nouvelles valeurs de cette série, mais
la raison qui a fait modifier en mal le type princi
-
pal et donner au vaisseau une direction opposée,
cette raison nous échappe complètement; sans
compter que le retour à l'antiquité par l'emploi
des chiffres romains dans la désignation de la valeur
est d'un à-propos très-contestable, surtout
après les fâcheuses aventures de la devise latine
dont il a été question plus haut; mais un impérieux
besoin de changement, motivé sans doute
par les métamorphoses successives des timbres Espagnols
(i), possédait le Post-office de ce pays, et,
pris d'une noble émulation, il produisit le type
de i860.
Le seul one penny offre ici quelque intérêt, à
cause des nombreuses modifications de couleurs
qu'il a subies :
il a commencé par être rose (ces
exemplaires sont même extrêmement rares aujourd'hui),
puis bistre rougeâtre, puis brun ultrafoncé,
enfin noir.
SIXIÈME SÉRIE.
1863, août. —
British Guiana. Type plus grand
et plus simple que
le précédent. Vaisseau à droite.
Imp. coul. Rect., dentelés.
6 cents, bleu.
24 cents, vert.
48 cents, rose.
Il existe quelques timbres non dentelés de cette
série qui peuvent être considérés comme épreuves
d'essai. Nous en possédons un exemplaire tiré en
noir avec un soin tout particulier.
Timbres de journaux.
1862, octobre.—British Guiana. Encadrements
divers. Imp. noire. Rect.
1 cent, rose vif.
.. 2, cents, jaune.
3 cents, bleu foncé.
Ces timbres ont cela de particulier qu'ils ont été
créés dans le pays ; mais
comme on s'est servi de caractères
et de clichés qui
se trouvent dans toutes les
imprimeries, cela a permis
à la contrefaçon de s'exercer
encore dans cette circonstance.
Il existe une série à
trèfles plus espacés que dans
le dessin original, qui est,
(1) L'Espagne, comme chacun sait, est un pays oit
le changement, en fait de timbres-postes, parait
être érigé en principe.
sans contredit, l'œuvre de faussaires. Nous donnons
ci-contre le spécimen
des différents encadrements
qui ornent ces timbres dentelés quelquefois
à la roulette.
On remarque au centre
une apostille ou signature que i on supposait
être celle du directeur des
postes; mais, en raison des
nombreux enangements que nous avons vu subir
aux caractèresqui la composent,
on doit croire
qu'il ne s agit simplement que d'une marque administrative
émanant d'un
employé des postes et qui
a pour but de donner cours légal à ces timbres.
Les plus rares de ces encadrements
sont les numéros
2, 5, 7.
G. HERPIN,
Auteur de la Rlponse au Monde illustré et des articles
in -italés : Timbres t e Finlande, Essais du prince
Albert, Des Essais. Baptême, Essai de Connell, la
Triqeutra, Des timbres de Bue?ios-Ayres. Classification
des timbres de l'Australie occidentale.
FAITS DIVERS
Dans le nombre des amateurs qui viennent au
bureau du journal choisir des timbres pour leur
album, nous avons remarqué depuis quelque
temps une jeune et charmante aveugle !
Quoique privée de la vue, elle collectionne les
timbres-poste, mais seulement ceux qu'elle peut
voir à sa manière c'est-à-dire les timbres ,
et les
enveloppes en relief qu'elle connaît, c'est le cas
de le dire, sur le bout du doigt.
Le sens du toucher est tellement développé
chez cette intéressante jeune fille, que les dessins,
les inscriptions et jusqu'aux moindres détails,
rien n'échappe à ses observations.
Du reste, nons savons de science certaine que
parmi les aveugles de l'établissementdes Quinze-
Vingts on compteplusieurscollectionneurs de timbres-poste.
Un gentleman anglais se présentait dernièrement
dans un bureau de poste de Paris, demandant
ce qu'il lui en coûterait pour être expédié en
chair et en os dans sa patrie, par voie postale, le
tout affranchi et recommandé !
L'employé, qui était de bonne humeur (ces messieurs
ne le sont pas toujours), après s'être enquis
du poids du gentleman, et croyant à une plaisanterie
fit le compte suivant :

81 kil. à 80 cent. par 7 grammes 1/2, cela fait
juste 8,640 fr.
L'Anglais ouvrit gravement son portefeuilleet
en tira une liasse de bank-notes qu'il remit au
guichet.
Quelques personnes, ayant entendu l'entretien,
se hâtèrent de prévenir un sergent de ville, el,
malgré ses protestations on reconduisit à son hôtel
le pauvre gentleman, qui avait perdula raison.
Nous apprenons que deuxmarchands de timbres
d'Angleterre viennent de faire laillite ; cela confirme
ce que nous disions dernièrement à propos
des personnes qui envoient, sans prendre de renseignements
préalables et sur la foi des annonces,
leur argent à des marchands étrangers.
MM. Spiro frères, de Hambourg, dans une lettre
adressée à un journal étranger, se reconnaissent
hautement et se font gloire d'être les auteurs des
timbres faux qui inondent aujourd'hui tous les
pays où l'on collectionne. Nous avons lieu d'espérer
que leur impudence décidera enfin l'autorité
à mettre un terme il ce trafic aussi immoral que
frauduleux.
Nous avons eu le bonheur de posséder un de
ces jours derniers un timbre de 15 cent. neuf de
l'île de la Réunion; il a été acquis par un amateur
de Paris et sera, sans contredit, un des plus
beaux ornements de sa collection.
La chance nous favorise pour ces rarissimes
timbres; c'est depuis deux ans le quatrième que
nous vendons, et nous ne connaissons que quatre
collections qui le possèdent.
A. MAURV.
CORRESPONDANCE.
A propos de notre article Baptême, nous
avons reçu un grand nombre de lettres, le défaut
d'espace ne nous permet que d'insérer quelques
passages.
Monsieur le rédacteur,
Votre nouveau motest charmant,joli, bien approplié
et bien étymologié.Si douxest Philatélie,
on dirait le nom d'une nouvelle sainte qui viendrait
de s'épanouir! Je ne m'étonnerais pas que
bientôt quelques enfants d'aimables Philalèles en
fussent baptisées. Les noms sont quelquefois
comme le reflet et lamarque d'une époque : combien
d'hommes, nés devers 1 793 et 94, ont été
prénommés, qui Pausanias, qui Torquatus, qui
Primidi, Brutus, Décadi... 01', leurs pères n'étaient
point fous, ridicules encore moins; ils n'avaient
que la lièvre. Philalèle n'est-il pas plus joli, avec
ou sans fièvre ?
Mais attendons-nous à des critiques, et surtout
à des lenteurs. Il y en a dans les adoptions de
toute nature : devant l'Académie comme devant
les applications du Code civil. Il faut, vous le savez,
que les enfants aient de la barbe pour être
adoptés définitivement, et l'admission des mots
nouveaux a toujours été entourée de grandes difficultés.
On voit de ces mots-là être dans la préface
et non dans le dictionnaire même, c'est-àdire
n'être encore que sur le seuil de la porte du
temple. Mais votre nouveau-né grandira plus vite.
Il faudra bien, comme l'eussent fait eux-mêmes
les Vaugelas et les Boileau, admettre un mot nouveau
qui manque pour particulariser une science
nouvelle et un amour nouveau : et quel autre,
meilleur que le vôtre, pourrait être proposé? Nos
mœurs néologiques, comme toutes autres mœurs,
suivent la marche d'un temps qui s'appellera le
siècle de la vapeur. Fallait il dire le siècle philatèle?
Il durera plus d'un siècle l'amour des timbres-poste,
comme celui des médailles, des gravures,
des tableaux, des antiquités et de tout ce
qui porte avec soi le double cachet de l'agréable
et de l'utile, on seulement celui du bon goût!
Vous avez été bien inspiré aussi en vous adressant
aux femmes. Elles ont plus de goût que les
hommes, et elles pèsent, ainsi qu'on l'a dit de
toute éternité, elles pèsent doucement et sûrement
sur les mœurs de tous et sur l'éducation des
enfants, «
l'espoir de la »
Philatélie.
Recevez donc tous mes compliments encore et
l'assurance, etc.
JEAN L
.,..
« Londres.
Vous voulez un «baptème », un nom qui
fasse oublier celui de « timbromanie », j'accours
à votre appel, heureux de pouvoir donner ïnôn
avis sur cette grave question.
Car un baptême est une fête
Pour des parents, pour des amis!
« Philatélie » est, sans conteste, un bien doux
nom, mais définit-il assez l'œuvre du collectionneur
de timbres?... Pourquoi ne pas ajouter tout
simplement aux noms si bien connus d'archédlogue,
de géologue, etc., celui de typologue,formé
de ~TUIT',--, marque ou timbre (d'où je timbre),
et ~Uyoc, discours, entretien ou étude.
Typologie signifierait par conséquent étude
ou recherche des timbres (poste) (appelés Frimaerke,Freimarke,
Post-marke,Franko-marke dans
les États du Nord) Qnoiqu'il en soit, la critique
décidera, mais nous sommes prêts à être phi-

latèles à Londres, si typologues ne se peut à
Paris.
J'ai l'honneur, etc.
A.-E. DE LA HYLAis.
M. R...—Rassurez-vous, les mots collectionner,
collectionneur, sont parfaitement français (voyez
le Dictionnaire national de Bescherelle, dernière
édition). Collecteur est vieux et n'est guère employé
que dans l'acception de collecteur des tailles
et impositions.
M. A. T.., à New-York.—Les imitations de timbres-poste
qui enveloppaient les bonbons ont été
saisies chez tous les confiseurs ; que n'en fait-on
autant de tous les timbresfaux ?
M. W..., à Liverpool. —
J'en accepte l'augure.
LA HAUSSE ET LA BAISSE
LISTE DES
TIMBRES-POSTE
AVIS.—Il ne sera pas fait de réponse
aux demandes de Timbres non
accompagnées de leur payement(mandat
de poste,timbres neufs, bons, etc,)
Les frais d'envoiseront à la charge du
l'acheteur, si la demande est audessous
de 5 francs.
Avec les prix a ai quels on peut ss les pr ocurer
chez
MAURY FILS
Rue de Richelieu, 5, Paris.
SUCCURSALE A BOULOGNE-S.-MER
52, rue Napoléon.
S'adresser
d Paris pour la correspondance.
AVIS. — Nous prévenons notre nombreuse clientèle que d'ici à une quinzaine de
jours, par suite d'une nouvelleorganisation, toutes les commandes seront exécutées dans
les vingt-quatre heures. Nous prions les amateurs de toujours indiquer, non-seulement
les numéros de notre Catalogue, mais encore les noms des pays et les prix de vente des
timbres désirés, cela en rendra la recherche plus facile.
Neufs. Oblit.
Neufs. Oblit.
Nos
44 ANTIGUA. 1 p. rouge 25 JI »
62 AUSTRALIE (Cygne) 1 p. rouge ...»
....
D » 20
97 AUTRICHE, effigie. gris perle
o n x 10
102 Id. Z. S., aigle bleu, 1 k.. JI JI
10
105 Id. Z. S., aigle rouge, 2k.,JI
o a 10 1709 LA GUAIRA, 1/2 blanc
Il 25 »
138 BADE, 1 k. noir nouveau 9 10 Il » 1846
.
TOSCANE, 1 quatt. NOIR
1) » » 75
393 NAPLEÎ. rose, 50 G 4 » » D 1902 VÉNÉZUÉLA, 1/2 CLIAIR
x 10 »
446 »
ESPAGNE, 2 r. violet
» » » 50
479 CONFÉDÉRÉS, 2 C. rouge »
25 » »
480 Id. 5 c. bleu
»
50 » 25
482 Id. 10 c. bleu
»
75 » 40
483 Id. 20 c. vert 2 » ) 75
494 NOUVELLE-ORLÉANS(autbent.), 2 c. bl.
x 50 » »
495 Id. id. 2 c. r. o
50 1 »
496 Id, id. 5c.br. » 50 » »
507 ROME. 1/2 violet clair.
Il
10 Il Il
508 Id. 4/2 violet foncé
» 10 » Il
963 à 4082 HAMBOURG, (garantis) chaq... » 10 » »"
Id. le 100 pour les marchands.
,.,»
5 » o 9
1159 INDES, env. 112 bleu • 25 » »
1160 Id. 1 brun » 50 a »
ITALIE, joli essai vert....,'...1. » a «
1359 MODÈNE, 1 lira blanc 1 » » » 75 cent,; franco, par la poste, $5 cent.
1485 NOUVELLE-GALLES,envelop. 1 p. rou. » 50 » Il
N°s
1678 à 1686 (GT) ROMAGNE, la série.... 6 » » 9
1699 SAINTE-HÉLÈNE, 1 p. rouge 25 » 9
1702 SUl\"TE-Lucn;, 1 P. rouge
1)
25 » »
1706 SAINT-THOMAS, 3 c, rouge » 30 n »
1903 Id. 1 gris
» 15 n »
1928 bis VICTORIA, 1 p. vert nouveau... » 50 » »
Notre Catalogue est enfin paru, et tous nos-
Abonnés ont dû le recevoir. Il est imprimé avec
luxe sur beau papier rose et illustré de Timbres
en couleur; entre chaque feuillet est intercalée
une feuille blanche pour inscrire les nouvelles
émissions et prendredes notes ; enfin c'est de l'aveu
de tous les amateurs le plus complet et le plus joli
ouvrage qui ait été publié dans ce genre. —Prix:

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE *
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE.- Un an... 2 fr.
AVEC FRIME
timbres-poste neufs
lavables en
de 10 ou de 20 cent.
Adresser toutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
5, rue de Richelieu, à Paris.
ABONNEMENT :
ÉTRANGER — Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres poste neufs de
la plus minime valeur du pays.
CHRONIQUE
L'Espagne n'a pas manqué,
selon son habitude, de nous envoyer,
dès les premiers jours de la
nouvelle année, une série nouvelle
de timbres-poste.
Cela fait la douzième émission
depuis quinze ans, sans compter
les correos officiales et les correos
interior.
Quel est le motif qui pousse l'administrationde
pays à un tel luxe de timbres-poste? Si le dessinateur
avait chaque année reproduitscrupuleusement
les traits de Sa Majesté catholique la reine
Isabelle il, cela pourrait être intéressant au point
de vue de l'iconographie; mais en comparant ies
émissions successives, on s'aperçoit au contraire
l'effigie, peu flatteuse d'ailleurs, des années
1850, 1852, 18o3, se rajeunit progressivement
ces derniers temps.
Le dessinateur aiguise son burin avec l'eau de
Jouvence...
Mais, dit-on, l'Espagne change si souvent de
timbres pour éviter la contrefaçon. Disons d'abord
la contrefaçon des timbres-poste, dans le but
de frauder l'administration, est bien rare dans
tous les pays. Quant au faux pour l'exploitation
des collectionneurs, c'est là une autre affaire.
Quoi qu'il en soit, nous pouvons dire que le
type adopté cette année n'a pas atteint le but proposé,
malgré sa supériorité sur ses prédécesseurs;
il nous semble d'une imitation facile, étant trèssimplement
gravé sur bois.
Si nous étionsdirecteur-généraldes postes d'Espagne,
au lieu de faire chaque année les frais
onéreux d'installation pour le tirage d'un nouveau
timbre,nous voudrionsconfierà un artistede talent
lesoiii d'un beau type définitif.buriné avec tant de
goût, de finesse et de patience, que la supériorité
du travail déliât la contrefaçon.
La nouvelle série se compose, comme précédemment,
de six valeurs. Ces timbres, dont nous
donnons ci-dessus un fac-similé, représentent la
reine de profit ; en haut, on lit : ESPANA, et en
bas : CORREOS. Les coins supérieurs sont occupés,
celui de gauche, par un lion (armesde Léon);
celui de droite, p u- un château (armes de Castille).
Les coins inférieurs contiennent, l'un le
chiffre indicatif de la valeur, l'autre, l'abréviation
.
du nom de la monnaie ; ils sont imprimés en couleur
sur papier blanc et dentelés.
,
2 cuartos, rose.
4 cuartos, bleu clair.
12 cuartos, imprimé en deux couleurs :
l'effigie
et le fond de l'ovale sont rose et le cadre est bleu
foncé.
19 cuartos imprimé en deux couleurs : le centre
rose et le cadre brun rouge.
1 real, vert.
2 l'cales, lilas.

Un petit nombre de séries ont été livrées à la
circulation sans être dentelées.
Voici un timbre du Mexique
connu depuispeu et sur lequel
on n'a encore que des données
fort incertaines; on pense
qu'il est émis par le gouvernement
de Juarez, qui aura voulu
continuerà représenter sur les
timbres-poste l'effigie du curé
hidalgo. Les valeurs sont 1
réal,rouge;2r.,bleu; 4 r.,brun
et 1 peso, noir. Ils sont dentelés.
Tous les journaux, d'après le Moniteur, ont annoncé
comme étant arrivés seulement par le dernier
paquebot les timbres à l'aigle, connus depuis
six mois !
FRANCE. — La presse parisienne a également
annoncé, comme certaine, la création des enveloppes
d'affranchissement ; nous pouvons affirmer
que l'administration des postes a tout à fait oublié
ce projet pour le moment.
ITALIE. — la taxe ordinaire des
lettres ayant été élevée de 15 à
20 c., et cette dernière valeur
n'existant pas parmi les timbresposte
de l'émission courante, on
a provisoirement, et pour utiliser
les 15 c. bleus, biffé sur ceux-ci
les mots quindici centesimi par
un trait noir circulaire; dans les coins se trouve
également imprimé en noir, en haut, à droite 20,
et «i gauche c, en bas, à droite c, et à gauche 20.
Lorsque ces timbres seront épuisés, on émettra
un nouveau 20 c.
Il est à craindre que cette élévation de taxe,
faite dans le but d'augmenter les ressources du
Trésor italien, ne produise un effet tout contraire,
l'expérience ayant appris qu'il y a toujours beaucoup
de bénéfice à diminuer le port des lettres.
MECKLEMBOURG-SCHWERIN. —
Le timbre de 4/4
a reçu plusieurs modifications:il est dentelé, et
les petites têtes de bœuf qui étaient sur
pointillé sont fond
à présent sur fond hlanc.
DANEMARK. — Nous avons reçu une enveloppe
de ce pays; sans nul doute, dans quelques jours,
nous aurons la série tout entière ; voici sa description
:
ovale de dimension moyenne ; au centre,
les armoiries du Danemark : sceptre et épée
croisés, surmontés d'une couronne se détachant
en relief blanc sur fond de vermillon, ( ainsi que le
guillochis formant la bordure extérieure, et la
valeur 4 s. qui se trouve dans le bas. Dans la partie
supérieure, on lit : KGL. PCST. FRM. sans
relief.
Timbré à gauche sur une enveloppe en papier
blanc qui n'offre d'autre particularité qu'une couronne
en filigrane, placée à la patte.
Saint-Thomas, Porto-Cabello, la Guaira. —
Nous recevons deux nouvelles couleurs des timbres
déjà connus,médio réal etdos
renies: :le 112 réal est bleu ardoise
(au lieu de rose), et le 2
réales orangé (au lieu de vert),
toujours sur papier blanc et dentelés.
Il paraît que les autres ne
sont pas supprimés : ils serviraientpour
l'aller, et les nouveaux
seraient employéspour le retour.
SAINTE-LUCIE.- La valeur et les couleurs des
timbres de cette coloniesont changées; les anciens
sont supprimés, voici les nouveaux.
Type déjà connu, et le même pour tous, valeur
non indiquée, dentelés :
Noir (valeur 1 penny).
Violet (valeur (j pence).
Jaune (valeur 1 shilling).
BAVIÈRE.
— On nous annonce une nouvelle
émission. Quelques essais ont été vus, ces timbres
seront aux armes de Bavière, avec une riche ornementation.Enmême
temps que les timbres, doit
être mise en circulation une enveloppe de 3 k.
dont le dessin sera différent.
BRUNSWICK. — Le ier mars 1865 les enveloppes
subiront un changement : l'ovale des actuelles,
ayant été trouvé trop large, sera diminué des
deux tiers environ.
TURQUIE.— Nous avons sous les yeux quelques
exemplaires de timbres turcs, qui, sans aucun
doute, sont les nouveaux promis depuis si longtemps.
Ils ont à peu près les mêmes dimensions
que ceux connus; un ovale en occupe la plus
grande partie, au centre est placé le croissant, et
quatre inscriptions turques se trouvent dans la
bordure de l'ovale, la première en haut, la
deuxième en bas, et les troisième et quatrième à
droite et à gauche; à chacun des quatre coins est
inscrite la valeur en chiffres turcs. —
Ces timbres
sont dentelés.
Nous avons déjà parlé d'un
essai de Bolivie, nous en donnons
ci joint un fac simile qui est loin
d'imiter la finesse et la grâce du
modèle. Nous avons vu cet essai
d'abord sur bristol, épreuves d'artiste
tirées avec soin, en noir bistré
et légèrement teintées.
Puis une serie sur papier mince, blanc, rose,
bleu, vert et jaune.

Enfin l'auteur nous a communiqué quelques
épreuves différentes de celle-ci : le soleil plein est en
au lieu d'être couchant, la bordure de
l'écu est formée de perles, et les lettres ne sont
indiquées qu'au trait. On lit sur la banderole
M. R. F... 1864.
La planche ayant été effacée, ces essais deviendront
fort rares.
Durant le mois dernier, a surgi une vignette
prétendue chinoise sur laquelle se trouve un aigle,
un petit Chinois et son parasol grand ouvert, une
pagode, un vaisseau européen,et les mots AMOY,
NINGPO, SHANGHAI, HONGKONG. Il en existe
deux : l'une de 5 c., rouge, l'autre de 10 c.,
jaune. Nous avons vu avec peine plusieurs de nos
confrères décrire cette ridicule image comme un
timbre authentique émanant d'une compagnie de
bateaux à vapeur. Nous pouvons certifier qu'il
n'en est rien -
d'ailleurs les signes chinois qui l'ornent
n'ont aucune signification, le premier est à
peu près le caractère ciel, qui ne peut avoir aucun
rapport avec la poste1; quant aux autres, ils
sont tout à fait de fantaisie.
Une réunion des principaux philatèles de Paris
a eu lieu chez l'un d'eux. La première séance
(préparatoire) s'est tenue jeudi dernier, rue de Babylone,
48, chez M. Bécourt, l'un des amateurs
de timbres les plus distingués.
On s'est borné, pour cette fois, à l'examen des
collections de quelques philatèles émérites, s'ajournant
au premier jeudi des mois suivants, où
chacun s'est promis d'apporter alors une liste des
questions dont la solution sera soumise aux lumières
du comité. Nous croyons même qu'il serait
à propos de la déposer au siége de la réunion,
quelques jours à l'avance.
On y a admiré de magnifiquesessais de Bavière
sur papier porcelaine, acquis à grands frais par
quelquesamateurs passionnés. Ces séries sont au
nombre de quatre, composées de six timbres chacune
(de couleur brune, bleue, noire et rose).
De plus, trois autres essais également sur porcelaine
du 9 kreutzer, dont le chiffre est suivi
d'un point (de couleur brune, bleue et noire).
On y a encore remarqué cinq essais du 1 kr. noir
de Bavière, de couleur rose, bleue, bistre-clair,
rouge-clair et noire tirés comme essais ; puis, les
3, 6 et 9 kr. tirés en noir, et les 1, 6 et 18 kr.,
le premier orangé, le second en trois couleurs,
bistre-clair, vert, gris, et le troisième en deux
couleurs, bleu et rosevif; enfin, deux essais de
Saxe, 2 et 3 neu-grosch. bleu et bistre-rouge;
plusieurs futures enveloppes du duché de Brunswick,
et quelques essais carrés très-curieux auxquels
a donné naissance la création de ces mêmes
enveloppes.,
Les membres de cette réunion seront toujours
heureux d'accueillir les philatèles français ou
étrangers qui désireraients'y faire présenter.
A. MAURY.
A PROPOS DES ESSAIS.
Les collectionneurs qui reçoivent le Stamp
collector's Magazine ont dû y remarquer, depuis
un an, une série presque interminable d'articles
traitant de la question des essais.
Le point de départ de la discussion
a été l'apparition des
deux timbres de 1 penny noir et
1 penny rouge à l'effigie du
prince Albert, les uns présentant
ces timbres comme des
essais très-intéressants, les autres leur déniant
toute valeur et les considérantpresque comme une
simple mystification.
On aurait dû croire qu'une discussion aussi
prolongée ferait faire au moins un pas en avant à
la question des Essais en général.— A notre avis,
il n'en a rien été ; si nous ne nous trompons, ces
articles n'ont pas abouti parce qu'ils n'ont pas su
dégager les principes généraux de la question, et
ont dès lors presque tous tourné constamment
dans un cercle vicieux.
Sa faute principale a consisté, selon nous, dans
l'application d'un terme unique, le mot : Essai,
à des choses tout à fait dissemblables.
Nous croyons, en effet, qu'il y a lieu d'établir
nécessairement des distinctions essentielles parmi
les timbres que l'on réunit généralement sous le
nom d'Essais, et nous proposerionsla classification
suivante :
Essais proprement dits.
Timbres exécutés par les soins des différentes
administrations des postes pour arriver à l 'adoption
de types définitifs ou pour étudier des modifications
dans les types existants. —
Nous citerons,
comme répondant à ces deux cas, les trois Essais
du 10 centimes à percevoir de France, l'Essai de
3 pence d'Angleterre, et le 10 centimes bleu avec
fil, de France.

Timbres préparés par les soins des différentes
administrations des postes en vue d'émissions projetées
et auxquelles il n'a pas été donné suite tels
que les enveloppes de France et les 3 halfpenny
d'Angleterre.
Épreuve s.
Nous ferons entrer en première ligne dans cette
catégorie les épreuves tirées par les graveurs des
administrationspostales au fur et à mesure de l'avancement
de leur travail. Ces épreuves, tirées à
un nombre nécessairement très-limiLé, sont naturellement
fort rares.
Nous classerons dans celte catégorie les épreuves
définitives tirées par le graveur en plus grand
nombre et soumises aux administrations pour
l'approbation définitive du type, par exemple le
40 lepta rose de Grèce sur papier pelure, divers
tirages en noir, etc.
Essais de couleurs.
Timbres adoptés et tirés en diverses couleurs
par les soins des administrations des postes pour
arriver à l'adoption des nuances définitives.
L'exemple le plus frappant de cette catégorie nous
est offert par les timbres actuels d'Italie, dont le
10 centimes a été tiré à titre d'essai en 5 nuances
et toutes les autres espèces en deux nuances différentes.
Les trois catégories que nous venons d'énumérer
offrent un intérêt très-réel, par là même que
tous ces timbres portent un caractère officiel. On
pourrait, du reste, les réunir en une seule catégorie,
sous le nom général d'Essais; la distinction
que nous proposons nous paraît toutefois préférable.
Mises en train.
Nous arrivons ensuite aux timbres résultant
d'épreuvesimprimées avant le tirage définitif, soit
avec la couleur qui devra servir à ce tirage, soit
avec d'autres couleurs.
Ayant reçu l'ordre d'imprimer un certainnombre
d'exemplaires d'un timbre donné, l'ouvrier imprimeur
est obligé (pour employer les termes techniques)
de mettre sous presse la planche ou forme
de timbres, et de procéder à diverses manipulations
pour la mettre en état, pour la mettre en
train d'être imprimée. C'est ce qu'on appelle la
MISE EN TRAIN.
C'est ainsi qu'il devra tirer une premièreépreuve
pour s'assurer que les petits clichés en cuivre
dont on se sert pour imprimer les timbres sont.
bien placés dans la forme; d'autres épreuves
seront nécessaires pour vérifier si l'impression est
bien égale, si la couleur préparée est bien de la
nuance voulue, etc.
Pour quelques-unes de ces épreuves il pourra
se servir de la première couleur venue, de n'importe
quelle feuille de pdpier qui lui tombera sous
la main ; il se servira quelquefois à deux reprises.
de la même feuille.
Ces manipulations diverses donneront naissance
à un grand nombre de variétés de timbres si les
feuilles qui ont servi sont conservées. — Nous
donnerons à ces timbres le nom de mises en train,
du nom de l'opération qui y a donné naissance.
Nous croyons qu'il y aura lieu de classer parmi
les mises en train deux ou trois des timbres désignés
jusqu'ici comme Essais de France.
L'exemple le plus curieux de timbres de ce
genre nous est fourni par les timbres connus sous
le nom d'Essais grecs ; on sait que nous n'admettons
comme essai véritable, et sauf plus ample
informé, que l'épreuve de 40 lepta, rose sur
papier mince (papier pelure).
C'est ainsi que nous trouvons des timbres de
1 et 20 lepta noirs, de 5 lepta verts, de 1 lepton,
tirage noir presque gris.
Résultant d épreuves tirées avec la première
couleur venue :
De 1 lepton imprimé en noir sur papier vert,
parce que l'ouvrier imprimeur a trouvé sous sa.
main une feuille de papier de cette couleur, au
moment d'imprimer une première épreuve;
Des feuilles présentant un même timbre tiré
des deux côtés. Nous trouvons même trois tirages
superposés du timbre de 20 lepta bleu, parce que
l'ouvrier imprimeur a tiré trois épreuves sur la
même feuille de papier, pour ne pas gâler plusieurs
feuilles; des feuilles sur les deux faces
desquelles ont été imprimés deux timbres différents,
soit d'un côté 20 lepta noir, de l'autre
1 lepton brun, parce que l'ouvrier imprimeur a

utilisé, pour l'épreuve d'un timbre, le côté blanc
d'une feuille de papier sur l'autre face de laquelle
d avait déjà tiré une épreuve d'un autre timbre.
A notre avis, ces mises en train n'offrent qu'un
intérêt assez minime.
Viennent alors les tirages de fantaisie.
Tirages de timbresqui ont été en usage, exécutés
après coup en diverses couleurs.
Signalons le tirage fait en 18G3, en huit couleurs,
du 4 cuartos d'Espagne 1857, et en cinq
couleurs du 5 cents 1857 des Etats Unis.
Ces tirages de fantaisie n'ont, à notre avis, qu'un
faible intérêt pour les collectionneurs.
Nous arrivons enfin à une catégorie de timbres
dont il a été fait, dans ces derniers temps, un
véritable abus. Ce sont les timbres proposés.
Projets de timbres émanantde l'iniliative privée,
et qui ont été soumis à l'approbation des administrations
des postes, par les personnes qui en
ont eu l'idée. Nous nous proposons d'examiner,
dans un second article, quel est l'intérêt que ces
timbres peuvent offrir aux collectionneurs.
Revenant pour le moment à notre point de
départ, la conséquence naturelle du classement
que nous venons d'établir est que les deux timbres
de 1
penny rouge, et 1 penny noir, a l'effigie
du prince Albert, rentrent dans la catégorie des
timbres proposés, et que, dès lors, les collectionneurs
qui se refusent à admettre dans leur album
les timbres proposés, quels qu'ils soient, ont
raison d'exclure ces deux timbres de leur collection
; mais que ceux des amateurs anglais qui
refusent de les admettre sont tout simplement inconséquents,
puisqu'ils classent généralement au
nombre de leurs timbres les plus intéressantsles
types provenant du concours ouvert en 1838 et
1839 par le gouvernement anglais, concours
d'une fécondité exceptionnelle, puisqu'il a produit
plus de 2,000 propositions,dont nous ne connaissons
qu'un nombre bien minime.
Au moment de terminer notre article, nous
devons dire que nous l'avions commencé avant
d avoir connaissance d'un article analogue qui a
paru dans le numéro 5 du Collectionneur-, divers
travaux nous ont empêché de le terminer plus tôt.
Nous espérons toutefois que notre article ne fera
pas double emploi avec celui qui a été publié précédemment,
d'autant plus que nous différons
d'avis sur quelques points avec l'aim.ible amateur
dont il émane.
Ces différences, légères du reste, ressortiront
sans doute suffisamment de la lecture même de
notre article.
Nous nous bornerons à une seule observation.
Contrairement à l'opinion émise au bas de la
page 19, nous considerons les types de MM. Millet
etPichot, connus à l'étranger sous le nom de
timbres de Cayenne, comme étant, soit des timbres
proposés, soit des essais très-réels; en tout
cas, à notre avis, ils doivent nécessairementêtre
placés dans toute collection qui admet les essais.
On sait que ces essais sont tirés « sur papier
coloré et préparé de telle sorte qu'un pinceau
enduit d'une :préparation chimique devait, en
changeant la couleur, remplacer l'oblitération.
Dans ces conditions, nous n'avons nullement à
affaire à un essai d'oblitération ; à notre avis il ne
saurait être question d'essai d'oblitération qu'autant
que le procédé d'oblitération est indépendant
du timbre lui-même.
On a plusieurs fois déjà changé, en France, la
griffe qui sert à l'oblitération des timbres-poste ;
les essais de griffes qu'on a dû faire sont évidemment
des essais d'oblitération.
Il y a eu essai d'oblitération lorsqu'on a tenté
d'entailler les timbres avec une griffe ad hoc au
lieu de les oblitérer à l'encre.
Il y a eu essai ou proposition d'oblitération
lorsqu'on a proposé à l'administration des postes
des États-Unis d'annuler les timbres au moyen
d'un coup de lime.
On pourrait admettre à la rigueur qu'il y a eu
essai d oblitérationlorsqu'on a collé un fil de soie
au revers des timbres de 10 centimes de la République
et de 5 centimes de l'Empire. Mais la création
de timbres-poste offrant un procédé d'oblitération
inhérent au timbre-poste même, conçu de
telle sorte que son adoption eût entraîné la modification
radicale de tous les procédés de fabrication
et de l'aspect même des timbres-poste,
n'est plus un essai d'oblitération, mais incontestablement
un essai de timbres-poste.
16 décembre 1864. Q O.

J'adresserai à mon courtois contradicteur deux
questions relativement aux essais Millet et Pichot,
sur l'importance desquels nous différons complétement
d'opinion :
1° Peut-on considérer une feuille de papier, de
quelque nature qu'il soit, comme un essai de timbre-poste,
lorsque cette feuille est absolument dépourvue
de toute espèce de vignette d'affranchissement
?
Sans aucun doute, la réponse sera négative.
2° MM. Millet et Pichot ont-ils eu ou pu concevoir
un moment la pensée que l'effigie impossible
du prince-présidentet la copie de la tête de
la république que nous voyons sur leur papier
pourraient être adoptés et substitués aux types
existants?
Autre réponse probablementtoujoursaussi négative
que la première.
Or, puisqu'unefeuille de papier sans vignette ne
constitue pas un timbre-poste et que les effigies
qui se trouvent sur ce papier n'ont pas l'ombre
de prétention à la qualité d'Essaiproposé, n'ayant
simplementpour but que d'indiquer la destination
de ce même papier, j'ai donc raison de dire
que ces feuilles sont des essais de papier et non
des essais de timbres-poste.
En effet, on aurait pu y placer la tête du roi de
Prusse, de Kamehameha, de la reine Victoria, ou,
mieux, on aurait pu laisser la feuilleblanche avec
une inscription expliquant son usage. Aurait-on
collectionné comme essais les lettres de l'inscription?
J'en doute. En tout cas, je le répète, comme
ces petites imagesn'avaientpour but que d'indiquer
la destination de ce papier devant servir aux timbres-poste,
il eût été également atteint par les
moyens que je viens d'indiquer; j'espère qu'il en
est de même de celui que je me suis proposé, qui
consistait à faire rayer du nombre des essais de
timbres-poste les essais de papier de MM. Millet et
Pichot.
G. HERPIN.
POSTE AUX LETTRES EN MER.
Voici que les journaux nous initient à un nouveau
moyen de correspondance :
A la Poste aux Lettres en mer!...
Il existe depuis plusieurs années un bureau de
poste en pleine mer, que ne surveille et ne dirige
aucun agent et dont le service se fait pourtant
avec régularité.
Ce bureau de poste est établi sur un des promontoires
les plus avancés en mer de la pointe
méridionale extrême de l'Amérique (Patagonie),
ayant en face la Terre de Feu, et situé, par conséquent,
vers le milieu du célèbre détroit de Magellan.
Près du port Famine, sur une saillie de roche
bizarrement découpée s'élève, presque baigné
dans la mer Magellanique, un poteau ayant une
hauteur de quelques mètres, carré et fortement
enfoncé dans l'anfractuosité du rocher. Comme
désignation plus précise, ce poteau se découvre
après que l'on a doublé les caps Monmouth, Valentyn,
Isidore. On l'aperçoit immédiatement
après la pointe Anna.
Sur le milieu du poteau sont barbouillés en
rouge ces deux mots :
Post-office, et au-dessous
est suspendu, par une chaînette en fer, un baril
de moyenne grandeur dont le couvercle, pourvu
d'une charnière, peut être ouvert et fermé librement,
car il n'y a ni serrure, ni cadenas.
Ce baril est le bureau de poste des deux grands
Océans, et voici comment fonctionne le service
du PosÍ-office.
Les navires passant dans le détroit de Magellan
et se rendant à destination de pays situés dans
l'océan Pacifique, détachent vers le bureau de
poste une embarcation montée par un officier du
bord. Cet officier est porteur de lettres destinées
au port de mer d'où il est parti, au Havre, à Bordeaux
ou à Marseille, par exemple. Il dépose dans
le baril le paquet contenant sa correspondance,et
prend les lettres ou paquets se trouvant dans ledit
baril, déposés là par un navire venu de l'Océan
Pacifique et qu'il emporte à son bord.
Le paquet de lettresdéposé par cet officier dans
le baril, sera plus tard recueilli par un naviro se
rendant en France, comme lui-même a recueilli
les lettres destinées aux contrées baignées par
l'océan Pacifique, sur lesquelles il se dirige ; et, de
cette façon, sans qu'il soit besoin d'autres mains
que celles de l'officier qui prend et qui dépose
dans le baril les lettres et les paquets, ce postoffice
sert de bureau de correspondance internationale
entre les deux. mondes, correspondance
la plus respectée, la plus inviolable qui existe, et
qui se fait par un échange tacite de procédés mis
en pratique par les marins naviguant sous n'importe
quel pavillon.
C'est une touchante pensée que celle qu i a présidé
à l'établissementde cette poste.
Sans voiture, sans facteur, sans préposé :
Le marin perdu dans les mers lointaines peut
écrire à sa famille,

Déposer sa lettre dans cette boîte autour de laquelle
mugissent les vagues,
Et se souvenir de la terre natale.
Les montagnes de glace peuvent s'élever,
Les mers polaires ont beau Les faire tempêle,
ouragans peuvent couvrir tout bruit de leur
voix terrible,
La civilisation est plus forte que tous ces éléments
destructeurs.
Et la feuille de papier, déposée dans le bureau
de post.', voisin du port Famine, dans la cavité
de ce poteau inébranlable au milieu de la tourmente,
ira redire à l'Europe les souffrances, le
courage et la foi de nos intrépides matelots.
(Petit Journal.)
TIMOTHÉE TRIMM.
Il serait peut-être agréable à nos lecteurs de
connaître la légende qu'on voit sur les timbresposte
grecs. Nous sommes en mesure de les satisfaire
; cette inscription se complète ainsi
:
EAAHNIKON TPAMATOSHMON, ce qui signifie
: marque, timbre de lettre grec.
La légende EAAHNONTPAMMA, qu'on a attribuée
à ces timbres n'est pas grecque ; il faudrait
dire : EAAHNIKON fPAMMA, ce qui signifierait
lettre grecque, mais non : timbre grec. Ce serait,
tous les cas, un non-sens.
ERRATUM.
Dans notre dernier article sur l'Australie occidentale,
on nous a fait attribuer au penny de la
4me émission, la couleur rouge ; c'est noir qu'il
faut lire.
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CHRONIQUE
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depuis quelques jours les timbres
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poste promis depuis si
longtemps. Ces timbres, obtenus
par un nouveau procédé, sortent
des ateliers de M. Dulos. à
Paris. Ils sont imprimés en couleur
sur papier blanc et dentelés
; quatre inscriptions turques frappées en noir,
après coup, viennentrelever leur aspect un peu monotone,
et leur donner un certain cachet d'originalité.
Comme précédemment,il existedeux séries.
Timbres-poste :
10 paras, Vert myrte ; 20 paras,
jaune ;
1 piastre, lilas; 2 piastres, blen; 5
piastres, rouge; 25 piastres, oraiigé.
Chiffres taxe, tous bistre: 20 paras, t piastre,
2 piastres, 5 piastres, 25 piastres.
Dans les deux séries, les timbres de 5 et de 25
piastres ont le croissant plus grand que celui des
petites valeurs.
NORVÈGE.
— Dessin semblable aux nouveaux
déjà décrits, 2 sk. jaune.
NOUVELLE-GRENADE. —
Encore un pays possédé
de la manie du changement, qui nous gratifie
d'une nouvelle série dont voici la description : Au
centre, les; armoiries de la confédération :
Vautour
sur un écu entouré de drapeaux ; autour, 9
étoiles et les mots E. U. DE COLOMBIA CORREOS
NACIONALES; en bas est la valeur. Nous avons
vu un 5 cent. jaune et un 10 cent. violet.
DANEMARK.
— Voici le facsimilé
de l'enveloppe dont nous
avons déjà entretenu nos lecteurs.
ETATS -
UNIS.
— L'enveloppe
2 c. noire a été légèrement modifiée
: toutes les lettres et les
deux chiffres sont plus allongés
et plus grêles. De plus, le mot POSTAGE est
remplacé par l'abréviation POST. Pourquoi?
BRUNSWICK.-Nous donnons cicontre
la reproductionde la future
enveloppe du duché de Brunswick.
ANGLETERRE.
— On remarque
depuis peu que le timbre de 1
sh. a les lettres des angles plus
grandes qu'auparavant.
^ SCHLESWIG-HOLSTEIN.—Onnousécritd'Altona que
le gouvernementprovisoire installé par l'Autriche
et la Prusse dans les duchés ci-devant danois
vient de décider que les timbres de Schleswiget
ceux de Holstein auront dorénavant valeur postale,
non-seulementdans le duché dont ils portent
le nom, mais indistinctementdans les deux duchés
de Schleswig et de Holstein.

HAMBOURG. —
Une nouvelle émission de timbres-poste
se prépare en ce moment. La valeur
serait énoncée en shillings et en groschens
(monnaie prussienne).
GIBRALTAR.
— Il est question de doter cette
station navale de timbres de même valeur que
ceux de l'ne de Malte (1/2 penny).
A. MAURY.
DES TIMBRES DE LA NOUVELLE-GALLES DU
PREMIÈRE SÉRIE.
SUD.
1850? Vue de la ville de Sidney
;
imp. en couleur, rect.
Sigillum nov. amb. aust., en
légende circulaire. Siê fortis
Etruria crevit, sous le type.
La Nouvelle-Galles du Sud nous fournit quelques
séries de timbres poste dont les exemplaires,
neufs surtout, sont particulièrement appréciés des
philatèles. Fn première ligne, se placent les types
représentant la vue de la ville de Sidney, qui
offrent une telle variété de dessin, que chacun de
nous doit être désireux d'en posséder le plus
grand nombre possible. L'aspect seul de ces timbres
suffit à exciter l'intérêt des amateurs, car
aucun type analogue ne se rencontre dans toute
la collection des vignettes d'affranchissement connues
jusqu'à ce jour. Les légendes latines qui les
accompagnent viennent encore y ajouter un intérêt
particulier. Celle phcée sous le type :
Sic
fortis Etruria crevit (c'est ainsi que l'Etrurie devint
forte et puissante), s'explique par le bon
accueil que semble faire aux nouveaux débarqués
la personnification de la colonie représentée par
une fcmmt3 assise, offrant des outils et des instruments
aratoires aux nouveaux colons dont l'un
d'eux est à genoux.
La légende circulaire est celle des armes sigillaires
de la Nouvelle-Galles; on y lit: Sigillum
Novœ Austriœ Cambrice (sceau de la Nouvelle-
Galles du Sud).
Le système employé pour le dessin des types de
la Nouvelle-Calédonie a été mis également en
usage dans cette colonie anglaise, au moins pour
les timbres des deux premières séries. Un timbre
(1) fi., premier degré de rareté ; RR., deuxième
degr4 ; RRR., troisième degré.
type a été créé, puis un second copié sur le premier,un
troisième sur le second et ainsi de suite,
jusqu'à la fin de la planche qui se compose de
quarantetypes, si nos renseignementssont exacts.
Ces copies étant faites avec la plus grande négligence,
ont produit ces exemplaires dont la diversité
et les différences dans les détails viennent
encore augmenter l'attrait. Par exemple, dans
certains types le ciel est sans nuages, tandis que,
dans d'autres, ils sont accusés d'une manière
toute particulière; ici nous voyons dans le lointain
un petit personnage poussant une brouette
ou une charrue que nous ne retrouvons pas ailleurs.
Tantôt la Colonie assise est représentée la tête
de profil, tantôt de face. On comprend donc parfaiement,
comme nous le disions plus haut, l'empressement
des pliilatèles à s'efforcer d'obtenir,
à tous prix, ces types aussi rares qu'intéressants.
Nous possédons des exemplaires d'essai sur lesquels
la couleur est différente de celle des timbres;
le one penny est vermillon franc, et non
carmin ou rose, tel qu'on le rencontre d'ordinaire
et l'on y peut voir clairement sur la balle (hcoton
qui sert de siège à la Colonie, la date de
1788, époque de la fondation de la Nouvelle-
Galles du Sud. Cette particularité existe aussi
sur un certain nombre d'exemplaires ayant été
iivrés à la circulation. C'est en 1788, en effet,
que le capitaine Philipps débarqua à Botany-hay,
avec un convoi de transportés et y fonda un établissement.
Mais bientôt la plupart des colons
abandonnèrent cette résidence et lui préférèrent
Port-Jakson, aujourd'hui Sidney, qui est restée
la ville principale de la colonie.
Avant de passer à la valeur suivante, remarquons
que l'espace contenu entre la circonférence
et l'encadrement quadrangulaire, occupé dans le
two. et three pence par des lignes qui s'entrecroisent,
est, sur le one penny, couvert de pointrapprochésles
uns des autres, qui le font ressembler
à une surface sablée.
Le type du tivo pence est remarquable en ce
que, quelquefois, les lignes qui remplissent l'intervalle
contenu entre l'encadrement et la circonférence
renfermant le type, sont verticales,
tandis que d'ordinaire elles sont horizontales, mais
généralement un peu courbes dans les deux cas
et s'enlacant les unes dans les autres. Les timbres
à lignes verticales sont très-rareset d'une exécution
extrêmementsoignée ; ils portent le millésime
de 1788 ; ceux avec lignes horizontales sont, nu
contraire, d'un dessin rude et grossier et la plupart
du temps sans date. M. le comte Primoli
possède un essai du two pence bleu foncé, où tout
l'espace occupé d'ordinaire par les lignes horizontales
ou verticales est remplacé par une teinte
plate, sur laquelle se détache en blanc, à la partie
supérieure du timbre, le mot postage, et au b:is,

l'indication de la valeur :
two pence. De plus,
chacun des coins inférieurs porte une lettre (N à
gauche, L à droite) à la place d'une petite étoile.
Le threepence n'offre aucune particularité digne
d'être signalée. Nous mentionnerons seulement
trois
exemplaires d'essai qui ornent les collections
de madame de la V...,celle de M. le comte
Primoli, et celle du signataire de ces lignes; la
couleur est d'un vert-myrte foncé, qui ne peut se
comparer au vert-clair un peu jaunâtre des exemplaires
ordinaires. Aucun timbre de three pence
portant des lignes perpendiculaires ne nous est
tombé sous les yeux et nous sommes fondé à
supposer que cette variété n'existe pas en cette
valeur. Terminons en faisant observer que, contrairement
à ce que nous remarquons sur le one
penny et le two pence, où la valeur est ménagée
en blanc sur couleur, les inscriptions de la partie
supérieure et inférieure du three pence sont en
couleur sur blanc. Ces timbres portent généralement
le millésime de 1788, et offrent cette particularité
que la légende: Sicfortis,etc., est écrile
sur trois lignes et non sur deux, comme cela a
lieu sur le one penny et le two pence.
DEUXIÈME SÉRIE.
1852. Nom, tête laurée de la reine d'Angleterre,
à gauche. Imp. coul. pap. bleuté, rect.
1 penny, carmin, vermillon. R. neuf. Coll. de
Saulcy. —
G. Herpin.
2 pence, bleu. R. neuf.
3 pence, vert. R. R. R. neuf. Coll. G. Herpin.
6 pence, bistre. R. neuf.
8 pence, jaune-orangé. R. R. R. neuf. Coll.
Comte Primoli.-G. Herpin.
Les exemplaires de celte dernière valeur,même
oblitérés, sont encore fort rares.
Sur papier blanc :
1 penny, vermillon. R. neuf.
2 pence, bleu. R. neuf.
3 pence, vert. R. neuf.
Nous ne connaissons que ces trois valeurs sur
papier blanc. On a voulu y ajouter le 6 pence;
mais, à notre avis, c'est la décoloration du papier,
soit par le chlore ou tout autre agent chimique,
qui a donné naissance à cette opiuion que nous
croyons tinguer, erronée. Il est d'ailleurs très-facile dedis-
par transparence, les timbres sur
bleuté papier
de ceux sur papier blanc; ces derniers
portent toujours dans la pâte un gros chiffre indiquant
leur valeur, tandis que le papier bleuté
n'est jamais filigrane.
Mais si nous n'admettons pas le 6 pence sur papier
blanc comme timbre, nous connaissons à
Paris trois collections qni le possèdent comme
essai, tiré sur carton, avec grand soin. (Coll. de
Mme de la V.—Comte Primoli.- G. Herpin.)
Bien que nous n'ayons jusqu'ici rencontré aucune
exception à la règle que nous venons de poser,
si, par impossible, il existait des exemplaires
du 6 pence sur papier blanc, nous prions les personnes
qui en auraient connaissance de vouloir
bien en informer, avec pièces à l'appui, le gérant
de cette feuille qui, ainsi que le signataire de c..t
article, leur en seraienttrès-reconnaissants.
Outre les essais dont nous venons de parler,
nous conservons aussi dans notre album un 8
pence de cette série, très-finement tiré en bleu,
qui n'est cité jusqu'ici, que nous sachions, sur
aucun catalogue.
Timbres pour lettres chargées :
Tête laurée de la reine Victoria à gauche dans
un ovale, qui contieut l'inscription suivante: Registered.
New South Wales. !mp. de deux couleurs.
Bleu et orangé-rouge, dentelé et non dentelé.
R. neuf.
Bleu et rouge
franc, dentelé.
TROISIÈME SÉRIE.
1861. Nom, tête diadémée dela reine Victoria,
à gauche, avec le mot : South, au haut du timbre.
Imp. coul, Rect.
1 penny, orangé. R. neuf, vermillon.
2 pence, bleu foncé.
3 pence, vert olive.
Il existe de ces timbres une série dentelée :
1 penny, vermillon.
2 pence, bleu très-pâle, bleu foncé.
3 pence, vert-clair.
Nous connaissons un certain nombre d'essais
de ce type où l'on a omis le mot : Postage, ainsi
que la désignation de la valeur. De plus, la couleur
du coin droit, au bas du timbre, a été en.
levée sur la planche au moment du tirage, et a
laissé en blanc l'angle gauche de chaque exemplaire.
Ces épreuves, proofs, ainsi que les nomment les
Anglais, quoique tirées en un certain nombre de
nuances, sont très-rares en France et même en
Angleterre; on connaît les suivantes:
Vert clair.
Vert.
Bleu.
Jaune-ocre.
Rouge.
Violet.
Brun.
Orangé.
Ces essais n'en: été créés que pour être présentés
à un comité chargé du choix des nuances
à attribuer aux timbres des différentes valeiirs.
Nous possédonsun exemplaire de chacune de ces
couleurs.

QUATRIÈMESÉRIE.
(Cette série n'est que la suite de la précédente,
mais le type en étant complètement différent,
nous avons cru devoir la diviser ici.)
Nom, tète diadémée de lareine Victoriaà gauche
dans un cercle entouré d'un encadrement hexagone;
dans le 8 pence et le shilling l'encadrement
est octogone. lmp. coul. carré de grande dimension.
5 pence, vert.
6 pence, bistre clair, vert glauque, violet.
8 pence, orangé,jaune.
i shilling, rouge-brun, rose, carmin.
Malgré notre peu de propension à multiplierles
variétés de couleur, nous y avons été forcé dans
cette série oit elles sont parfaitementtranchées et
souvent dans une gamme de tons tout à fait différente.
Nous pouvons encore citer quelques essais à
coins effacés des couleurs suivantes et avec l'encadrement
hexagone :
Ecarlate.
Rose.
Vert pâle.
Vert foncé.
Bleu.
Carmin.
Carmin-brun.
Rouge-brun.
On connaît aussi un shilling bleu, essai complet,
sans coin effacé.
L'existence de ces essais s'explique par les
mêmes motifs que ceux énoncés plus haut. Bien
qu'on ne les rencontre guère que dans quelques
riches collections anglaises, nous avons été assez
heureux pour pouvoir nous en procurer un exemplaire
carmin-brun, avec coin effacé, et un autre
rouge-brun sans coin effacé (l'angle gauche du
bas du timbre a été néanmoins coupé, puis rapproché),
mais portant un essai d'oblitération, ainsi
que cela se rencontre, très-rarement il est vrai,
sur les one penny anglais, avec coin effacé.
Timbre de 5 shillings (violet).
Nom, buste couronné de la reine Victoria portant
lesceptre. Imp. eoul. rond. Neio South Wales,
five shillings; dentelé, genre gothique.
Timbre de 2 pence (bleu).
Avril 1862. Effigie à gauche de la reine Victoria.
Imp. coul. rect. New South Wales, postage,
tiuo pence, dentelé.
Timbre de 1 penny (vermillon).
Avril 1864. Effigie à gauche de la reineVictoria
dans un ovale, autour duquel on lit : 1
penny. Neiv South 1Vales postage. Imp. coul. ;
rect. dentelé.
Bande pour les journaux, 1 penny.
Avril 1864. Effigie de la reine Victoria en relief
blanc dans un ovale à fond vermillon, sur lequel
se détachent 4 étoiles blanches : autour, les
mots : Postage, one penny New South Wales.
G. HERPIN.
SUR LES TIMBRES NEUFS ET OBLITÉRÉS.
Tu quoque! me dira-t-on. Eh, mon Dieu, oui;
mais seulement quelques mots.
« Les longs discours me font peur... »
Je dois donc craindre l'ell'et des miens sur un
public même indulgent.
Soutenir la supériorité des timbres oblitérés sur
les timbres neufs est une fantaisieparadoxalequ'un
esprit habitué aux succès de ce genre et qu'aucune
impossibilité n'arrête, pouvait seul se permettre.
Aussi nous garderons-nous de discuter cette question
; la poser, c'est la résoudre.
Quant à l'iltilité de l'oblitération au point de vue
de l'authenticité des timbres, sans la nier d'une
manière absolue, ce n'est que rarement et lorsque
la conviction s'est formée d'éléments bien autrement
solides que, selon moi, elle peut venir tout à
fait accessoirement la confirmer. Aujourd'hui surtout
Ol1 la contrefaçon des timbres a acquis un tel
degré de perfection, ce n'est qu'un jeu pour les
faussaires d'imiter les estampilles. Il y a trois ou
quatre ans, alors que cette détestable industrie
était beaucoup moins répandue, l'existence d'une.
oblitération pouvait avoir quelque inlluence sur un
jugement ayant trait à l'authenticitéd'un timbre;
son plus beau titre de gloire est d'avoir, il cette
époque, contribué tout particulièrement tl faire reconnaître
tes faux timbres suisses qu'on s'est empressé
de chasserhonteusementdes collections qui,
toutes, en avaient été infestées ; mais, après avoir
constaté les mérites relatifs de l'oblitération, il ne
faut, pas oublier qu'elle est presque sans valeur
maintenant. C'est seulement par l'examen minutieux
des timbres, et des timbres neufs surtout,
qu'on peut arrivera en vérifier l'authenticité. C'est
très-difficilc, dira-t-on; je conviens, en effet,
qu'il faut étudier la matière pendant un certain
temps pour arriver à posséder un coup d'œil sûr
et exercé; mais croit-on que les experts en tableaux,
en gravures, aient acquis en quelques jours les
qualités qui les distinguent ? une longue pratique
seule les a faits ce qu'ils sont. Au reste, pour notre
genre de collections, le stage est moins long, et, si

l'on veut s'y appliquer avec quelque persévérance,
on arrivera assez vite, par l'étude des timbres neufs
et la comparaison avec des exemplaires indubitables,
à reconnaître les contrefaçons.
Je reviens à mon sujet et je formule ainsi mon
opinion :
.l'admets parfaitement les collections de
timbres oblitérés, ainsi que celles composées de
neufs et d'oblitérés, alors que les neufs sont d'un
prix trop élevé. Chacun connaît ses ressources et
y proportionne ses dépenses; rien de mieux. Les
pbilatèles les plus raisonnables sont les plus constants.
Je comprends également les collections des diverses
espèces d'oblitérations ; mais entendons-nous
bien, le timbre est ici l'accessoire, le principal est
la griffe qui n'a besoin que d'un exemplaire pour
faire constater son
Enfin, j'approuve dessin.
complètement les collections
de timbres neufs qui admettent quelques timbres
à date et il griffe authentiques,très-précieux pour
fixer ou confirmer les époques d'émissions (1).
Je dois même ajouter que ces collections sont il
mes yeux les véritables types du genre, et que je
les préfère i, celles exclusivement composées de
timbres neufs. Mais que, pour quelques exemplaires
utiles, très-utiles même, dont le nombre est certainement
fort restreint, on aille inonder ses belles
et propres pages d'une masse de sales petits chiffons
de papier dans le but unique de faire ressortir
la conséquence de l'esprit de leur propriétaire
qui se dit :
Quelques timbres oblitérés étant admis,
il faut les prendre tous. Oh! devant un pareil raisonnement,
je m'insurge et me déclare l'irréconciliable
adversaire d'un système qui consiste il mettre
la règle il la remorque de l'exception et il imposer
comme conséquence de quelques nécessités
regrettables, des milliers de fastidieuses inutilités
(2).
Il me semble aussi que jusqu'à présent on s'est
trop peu préoccupé de la satisfactionque l'œil peut
éprouver a l'examen d'une collection. Il serait peutêtre
à propos de tenir compte de ses sympathies et
(le ses répulsions. Pour ma part, quand je regarde
un recueil de timbres neufs, l'apologie me semble
superflue, les éléments qui le composent parlent
aux yeux et leur langage est éloquent. Mais ce
(1) J'ai en en ma possession un timbre très-intér®ssant
des Philippines. C'était un 10 cuartos de la
série 1854 y ou, portant la date de 1853.
bres
(2) Je ne parle avec autant d'irrévérence des tim-
maculés, que parce qu'on veut les accoler et
les faire eutrer en lutte avec les timbres neufs; cela
Ine rappelle même l'histoire du pot de terre et du
Pot de fer; mais une fois le point de comparaison
?nlevé, la collection de timbres annulés, faite avec
intelligence, et séparée de sa redoutable voisine,
n est certes pas sans mérite.
que je ne puis m'empêcher de déplorer, c'est de
voir juxtaposés, dans le même album, des exemplaires
neufs et oblitérés; j'avoue qu'alors mon
regard se détourne quelquefois et que je constate
avec regret que si les premiers font tort aux seconds,
ceux-ci le leur rendent avec usure.
Je n'exprime ici qu'une modeste opinion personnelle
et n'ai pas l'espoir de persuader les esprits
distingués qui ont pu suivre une route différente
de cette que j'indique ; mais si, contre toute attente,
les lignes qui précèdent avaient pour résultat de
convertir il mon système un seul philatèle, je me
croirais suffisamment payé de mes efforts.
Un diplomate bien connu a dit qu'il fallait se
défier du premier mouvement, parce que c'était le
bon. Hélas! qui le sait mieux que moi? Mon premier
mouvement, qui sans nul doute était le bon,
m'avait fait annoncer «quelques mots» seulement,
et voita oÙ il m'a conduit! Décidément, je m'en
défierai... une autre fois.
G. HERPJN.
LES COLONIES FRANÇAISES.
Nous lisons dans la Revue du Monde colonial,
asiatique et américain, les lignes suivantes, qui
entrent trop bien dans nos vues, pour que nous
les passions sous silence :
—Nos colonies affranchissent
leurs lettres, journaux,etc., au moyen d&
timbres-poste qui sont les mêmes pour toutes :
pour les Antilles et la Réunion, pour Saint-Pierre
et Miquelon et la Nouvelle-Calédonie, pour la
Guyane et la Cochinchine, pour le Sénégal et
Taïti, etc., ces timbres portent, uniformément
Colonies de FEmpire français. L'Algérie se sert
des timbres de la métropole.
Nous exprimons le vœu que chacune de nos
colonies ait ses timbres-posteparticuliers qui portent
son nom, comme cela a lieu pour les colonies
anglaises. — Puérilité, dira-t-on. —
Mais non.
Pourquoi, répondrons'nous, cet amour excessif
de l'uniformité? Chaque colonie doit tendre de
plus en plus à avoir sa vie propre, à s'affirmer
elle-même. Qu'y a-t-il de commun entre les colonies
que nous énumérions tout à l'heure, en dehors
du lien qui les rattache à la même métropole?
Est-il rien de plus dissemblable, de traditions,
d'intérêts, de mœurs, que l'Algérie et la
Cochinchine, le Sénégal et l'Inde, la Guyane et

la Nouvelle-Calédonie. Or, ce que nous voulons,
c'est qu'on desserre les liens qui rattachent les
colonies les unes aux auires et à la mère patrie ;
que chacune, formant un petit contre à part, se
développe dans le sens de ses besoins et de ses
aptitudes. Dès lors, ne faut-il pas qu'un signe
différent affirme ces différences si profondes et
ces tendances si diverses ? Le signe qui exprime
le fait, en parlant aux yeux, a peut-être plus
d'importance qu'on ne pense.
A. NOIROT.
DES TIMBRES DU CERCLE DE WENDEN
(LIVONIE)
On accuse souvent la Russie de
vouloir absorbertoutes les nationalités
soumises à son sceptre. Cependant,
en fait de timbres et d'administration
postale, on se montre
très- libéral dans ce pays : on y a
laissé à diverses provinces leur système
de poste particulier et, lors
de la création des timbres, on leur a donné des
types spéciaux avec leurs armes et emblèmes nationaux.
C'est ainsi que l'Aigle de Pologne et le
Lion de Finlande se trouvent représentés sur les
timbres de ces provinces.
Depuis un an seulement l'existence d un autre
type particulier a été révélé aux collectionneurs.
Cependant ce n'est plus le timbre-poste d'une
province entière, mais seulement d'un cercle de
province, habité depuis plus d'un siècle par des
colons allemands.
Lorsque, au commencement du dix-huitième
si -de les frères Moraves, secte de protestants
il emands, furent expulsés de l 'Autriche et de plusieurs
autres pays, ils vinrent presque tous s é-
tàjiir dans la Livonie, appartenant alors à la
Suède. Ils y formèrent la partie la plus industrieuse
de la population,et le petit cercle de Wenden,qui
fut principalement habité par ses colons, devint,
en peu de temps, la partie la plus florissante de la
Livonie. Parmi d'autres institutions utiles qu'ils y
fondèrent se trouvait celle d une postelocale qu ils
établirent dans ce cercle, appelé ainsi du nom de
Wenden, sa ville principale (1).
Lorsque la Russie, à laquelle la Suède dut cé-
(1) Pour éviter toute confusion, nous devons faire
remarquer qu'il existe un cercle de Wenden, non-seulement
en Livonie, mais encore dans le grand-duché
de Mecklembourg-Schwérin. Les timbres dont nous
nous occupons n'ont aucun rapport avec ce dernier
pays.
der la Livonie et l'Esthonie, en 1721, par la convention
de Nystadt, dota ces provinces d'institutions
postales, elle reconnut le privilége acquis
par le cercle de Wenden et confirma le maintien
de sa poste locale.
Ce! établissement, outre le transport des voyageurs,
se charge aussi de l'expédition de la correspondance
qui s'échange dans l'intérieur du cercle
et du service que font chez nous les messageries.
En 1862, les premiers timbres furent créés pour
ce service, ils étaient carrés longs, avec un fond
rose, formé de lignes croisées, et portaient celte
inscription : Briefmarke des WendenschenKreises.
(Timbre-p oste du cercle de Wenclen).
L'année suivante ils furent supprimés et remplacés
par un autre type affectant la forme et l'aspect
des timbres russes de 30 kop. C'est le même
dessin que le fac-simile qui se trouve en tète de
cet article; seulement le griffon n'y était point
encore, tout le rond du milieu n'était qu'un placard
vertqu'on eût pris volontiers à une petite distance
pour un pain à cacheter. Le cadre était rose.
Ce ne fut que dans le courant de l'année 1R64,
que l'administration lit ajouter le pelit griffon,
représentant les armes de la Livonie. Les couleurs
restèrent les mèmes que dans le type précédent.
Pour le service des paquets, on emploie depuis
1863 des timbres carrés longs, de couleur verte,
contenant l'inscription :
Packenmarke des Wendensnhen
Kreises (timbre de paquet du cercle de
Wenden).
On a d'abord beaucoup douté de l'authenticité
de ces timbres, mais les renseignementsqu'un de
nos correspondants a obtenus directement d'un
grand propriétaire du pays ne laissent plus de
doute à cet égard: d'ailleurs des informations prises
par voie diplomatique ont conlirmé leur existence.
Selon nous, on aurait tort de les appeler
timbres de la Livonie, cette province comptant
les cinq cercles suivants : de Riga, de Dorpat,
d'Arenberg, de Pernan et de Wenden, car ce
n'est que dans ce dernier cercle que ledit timbre
a de la valeur.
Au dernier moment, nous apprenons que la
valeur de chacun de ces timbres est de 2 kopecks,
à l'exception du Packenmarke, qui vaut 4 kop.
A. MAURY.
Le Facteur.
Messager de joie ou de peine! Terreur de chaque
jour! Espoir de toutes les heures! Envoyé
tantôt par le ciel! tantôt par la douleur, la pauvreté
ou la mort! A toutes ces émotions qu'il fait
naître, le facteur reste étranger. Dans l'espace
d'une matinée, il frappe à cinquante portes, don-

nantaux uns de joyeuses nouvelles, d'heureux
messages longtemps attendus; aux autres, les
avertissements les plus funestes. A son appel bref
fit impérieux, une radieuse figure apparaît sur le
seuil ; il passe à la maison suivanteet sa sommation
agite de nouveau une àme anxieuse. C'est vraiment
un cœur intrépide que celui de l'homme qui
n'a jamais frémi au coup de marteau du facteur.
Mais suivons-le dans sa course matinale, c'est
Pour nous un type familier, bravant le froid et la
pluie, victime de l'intempérie des saisons. A
Peine si nous apprécions à quel rude labeur il
est astreint, de quels trésors il est, chaque jour, le
dépositaire et le distributeur! Nous parlons ici de
tresor dans son acception la plus noble, dédaignant
toute allusion aux bank-notes et billets
dont le facteur est constamment chargé : nous ne
pensons qu'aux épanchements du cœur aux confidences
de l'amitié; aux regrets du souvenir ; aux
tristesses de l'exil; aux plaintes de l'infortune.
Regardez cette poignée de letlres dans la main
du facteur :
histoires plus vraies, plus émouvantes
que celles vendues si chèrement par nos
Plus fameux libraires. Lui seul est un véritable
éditeur; ses histoires sont des réalités; ses rouans,
les phases de la vie; d'ailleurs, fi l'abri de
toute correction, elles arrivent, par des mains
étrangères, à leurs lecteurs. Enfin, la boite du
laceur contient l'histoire de la vie humaine; la
Peinture écrite de ses espérances, de ses besoins,
de ses folies, de ses vertus et de ses crimes; des
circonstances les plus futiles, comme des événements
les plus graves.
Dans quelle étroite intimité se trouvent ici
confondus tous les rangs de la société! Voici la
ettre d'une Excellence à côté d'un billet de la
'die de cuisine ; après le poulet d'un duc, nous
Pouvons l'épître de Dick le groom. Allons plus
avant : Que voyons-nous ici? l'humble pétition
'l un vieux député à un influent politique, flan-
'luée d'une lettre d'Epsom écrite par un entraîneur
émérite. Quoi encore? Hélas ! ô profanation !
u côté du griffonnage d'un clerc, se trouve la
note pastorale d'un vénérable évêque. Puis, les
plaintes amoureuses du cœur brisé d'un danseur
d'opéra. Enfin, jetons un dernier coup d'œil sur
lô contenu de deux ou trois lettres Mais non ! ce
ferait une félonie d'en briser le cachet, au mépris
rie toutes les garanties. Autrement, sous quels
nsPects variés la vie se dévoilerait à nous
contrastes Quels
!
nous trouverions entre les fourberies
f 11
joueur de profession et la douceur, les verla
pieuse politique d'un prélat, homme
Mais le temps nous manque pour passer en revue
Ollte la pacotille du facteur;nous ne pouvons
"°Us appesantir sur les amants, les jurisconsultes,
es négociants, les philosophes, les charlatans et
les dupes paisiblement réunis dans la prison du
facteur et attendant en paix l'heure de la délivrance.
En envisageant une lettre comme le portrait
fidèle de son auteur, quelle variété de motifs!
quelles intentions opposées! Et cependant,
presque tous visent au même but ! Est-il une lecture
plus intéressante? Amour éternel, payement
immédiat, rêves de l'amour, cauchemar de la prison.
En un mot, la vie humaine lout entière dans
ses phases les plus diverses et les plus opposées.
Tout en n'occupant qu'une place subalterne,
le facteur devient, par nos craintes et nos espérances,
l'arbitre de notre destinée. L'atlen'e
d'une leitre nous donne la fièvre, et soudain sa
venue change en un instant la nature de nos
pensées, illumine notre existence. Exaltés et injustes,
nous faisons de cet innocent messager l'auteur
de notre ioie ou de notre souffrance. Nos déceptionslui
attirent des réprimandes, et son indifférence
le rend criminel à nos yeux. Nousimplorons
son bon vouloir pour nous soulager et il nous
semble que lui seul est comptable du retard qui
nous fait languir. Combien d'àmes raisonnables
ont été tentées de lui imputer un semblablegrief !
Nous avons dit que le facteur n'occupe, parmi
.
nous, qu'un emploi subalterne et, toutefois,
dans la régularité même de :-es fonctions, nous
voyons le plus complet triomphe de la civilisation.
II attache l'homme à son semblable ; il protège
tous les intérêts; il met en communication les
confidences des cœurs absents; grâce à lui, toutes
les parties du monde conversent entre el'es! Le
facteur est. pour nous un oracle de chaque jour ;
rien ne l'arrête. Frappant à toutes les portes et
distribuant ses messages par le beau temps, par
la tempête, par un soleil ardent ou une piquante
gelée. Dans les habitations éloignées, le facteur
est revêtu des attributs les plus romanesques. Ce
n'est pas un visiteur ordinaire ; il est quelquefois
fantasque et sa venue chez les affranchis du Canada
est tout autre que dans Ch^apside.
Le courrier du désert a une autre importance
que celui des villes. Il transmet aux exilés le
bruit des cités, le souvenir de leurs amis. Une
simple lettre qui va chercher l'émigrant dans sa
solitude, le trouve au milieu de ses travaux, baigné
de sueur; mais, de quelle émotion son cœur
n'est-il pas saisi lorsqu'il ouvre ce précieux papier?
Dans cette immense forêt où le silence n'est
interrompu que par les battements le de son cœur,
pauvre exilé se représente, au milieu de ses
larmes, la patrie absente, la maison paternelle,
les vieilles rues de sa ville natale, cent visages
familiers, le son de voix chères à son oreille, et
depuis longtemps oubliées ! Lecteur, est-ce là
une fiction? Non, sois-en convaincu. L'homme
le plus endurci garde au fond de son cœur une
source de larmes que l'infortune ne peut tarir.

Mais revenons au modeste piéton de nos cités.
Quoique sa profession soit des plus humbles, nous
ne devons pas la regarder comme servile. En effet,
n'est-il pas la cause première des sensations variées
d'espoir et de crainte que ses fonctions
réveillent à la fois dans notre cœur? La plus petite
partie des secrets que son coffret tient en réserve,
lui crée une indépendance que ne comporterait
point son seul emploi. Il est, nous le savons, avec
ses supérieurs, un homme de confiance; mais il
est pour nous quelque chose de plus. Sa position
l'attache tellement à nos impressions de toute
nature, que nous oublions totalement les lettres
chargées qu'il porte, quand nous pensons à celles
dont la valeur morale s'adresse aux plus chers
intérêts du cœur.
Les facteurs sont heureux de leur état. Il les
préserve des nombreuses maladies qu'amène une
vie sédentaire. Leur intelligence,continuellement
activée par la lecture de difficiles suscriptions, ne
fait que s'accroître en s'exerçant. On prétend que
les cordonnierset lestailleurss'adonnent il la politique,
et partant, aux conspirations.Celle tendance
a été constatée par les philosophes, en raison des
habitudes monotones et casanières, favorisant,
LA HAUSSE ET LA
chez l'ouvrier, un mécontentement concentré.
Pour le facteur, la vie s'écoule tout autrement :
il marche sans cesse, expédiant les petits et grands
intérêts des gouvernements; le temps lui fait défaut
pour peser les torts réels ou. chimériques de
son souverain. Jamais il n'a conspiré, tandis que
les savetiers révolutionnaires se comptent par
milliers. Personnification de l'exercice, du mouvement,
le facteur évite jusqu'au tombeau les
douleurs aiguës de la goutte, la gêne de l'embonpoint.
Sa vie s'écoule sans infirmités, comme
sans émotions, après avoir tant de fois agité notre
existence. Puisse-t-il, en faveur des bons sentiments
qu'il nous inspire, n'être jamais, pour nos
lecteurs et pour nous, qu'un messager d'heureuses
nouvelles !
(Imité de l'anglais par Madame Emm. H. — Tiré
du Postman rie Douglas Jerrold).
ERRATA :
Page 30, ire colonne, ligne 22, au lieu de
Penny, lisez Cent.
Page oo, 2C colonne, ligne 3, au lieu de
TPAMATOHMON, lisez TPAMMATOSHMON.
BAISSE
AVIS. —
Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs.
Nos
I
Neuf.. Oblit. Neufs Oblit'
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Id. le 100 pour les MARCHANDS. 5 » » » 1305 MAURICE, Il p rosé • 9 » » 10
...» 1159 INDES, env. 112 bleu * 25 J) » 1útO NEVIS, 1 p., ROUGE.... • » 25» »
1396 REPI;BLIC.&ORIENTAL, 6 c. rose....» 50 » » C443 NouvELLE-EcossE, 5 c.,bleu.....))
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1397 Id. 8 c. vert.....n 75 1 D
17111 SAINT-VINCEST, 1 p.1 ROUGE.... • » 25 a »
1398 Id. 10 c. jaune.... 1 » » » 1948 WURTEMBERG, timbre de retour, NOIR,
»
75 » »
1399 Id. 12 c. BLEU 1 25 H » — SAINTE-LUCIE, noir » 30 » »
1407 NATAL, 1 p. carmin » o » 25 — BRÈME, 1 g., Unsatz, rouge, 1 g.
1445 NOUVELLE-ECOSSE,10 c. vermillon.. 9 » a 40 décl., rose, chaque » 15 » 4)
4575,1576 PAUME, noir sur jaune, 5 C... # » Il
25 BERNY. (estampilles), 2 rap., vert; 3 rap.,
1578 Id. rose, 15 c... D 0 n 25 bleu, CHAQUE » 10 b a
1580 Id. bleu, 40 c.... o » » 25 — (estampilles) 6 rap., vio)et; 10 rap.
1609 POLOGNE, ENVELOPPE rouge .3
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JAUNE..
» • • • » 25 » x
1699 SAINTE-HÉLÈNE, 1 p.
'. ROUGE 1)
25 » » Wt:NDEN (Livonie). 1reémiss., carré vert..3 » » a
1702 SAINTE-LUCIE, 1 p. rouge » 25 e »
Id. id. 2e id. l'ose et vert. » 75 » »
1706 SAiNT.THOMAs, 3 c. rouge *
1» 301 » »
Id. id.. 3' id. roseetvert,lioti n î5 9 9
1709 LA GUAIRA, 1/2 blanc 3010
* n

LE COLLECTIONNEUR
rDE
AVIS.
Nous prions les personnes qui ne recevraient
pas leur jorrnal de le réclamer, par lettre non
affranchie, à M le Directeur général des postes.
Nos bandes étant écrites et collées avec le plus
grand soin, les journaux comptés r-t remis à la
poste sous notre direction, ce n'est donc qu'à la
poste qu'ils peuvent s'égarer. Néanmoins, si la réclamation
à M. le Directeur restait sans résultat,
nous ne refuserions pas d'envoyer un méro second na-
aux abonnés qui nous le réclameraient par
lettre affranchie.
CHRONIQUE
d'une manière irréfutable que nous sommes ici
sous les tropiques.
Jusqu'à présent nous n'avons vu que deux valeurs
de ce timbre : 1/2 réal Heu; 1 réal jaune;
un essai vert du 1 réal (Coll. G. Herpin), et un aulre
essai vert-jaune du 1/2 réal.
HAMBOURG.
— La couleur jaune-orangé du
7 schill.,sifacile à confondre avec celle des 9 scliil!.,
vient d'être changée en violet. Tous les timbres
de ce pays sont actuellement dentelés, sauf le
i 1/4 schill.
Voici un nouveau timbre que
nous avons reçu ces jours derniers
de la RÉPUBLIQUE de l'É-
QCATEUR.
Son dessin est emprunté au
timbre français actuel, sauf le
centre qui renferme les emblèmes nationaux :
le soleil dardant ses brûlants rayons sur un m:-
vire, où sans doute on baptise, à grand renfort de
Pompes, les voyageurs qui passent pour la première
fois sous la ligne.
Notre supposition n'a rien de hasardé, car deux
petits traits parallèlestraversant le soleil prouvent
leur i/2 schilling; il est dentelé.
ITALIE.—Le2 cent, avait été
oublié dans la série actuelie
sur papier glacé ; cette lacune
vient d'êtrecomblée.On a conservé
pour cette nouvelle valeur
le genre de dessin du 1 cent., et
c'est là une fâcheuse inspiration.
Le t cent., avec ses ornements symétriques,

est certainement un joli timbre dans sa simplicité,
mais les contorsions que le chiffre2 inflige aux arabesques,
rendent l'ensemble du dessin lourd et
disgracieux. Sa couleur chocolat (couleur abominable
!) achève d'en faire un timbre fort laid, malgré
le fini de sa gravurè.
NOUVELLE-GRENADE. —
Voici
le fac simile du timbre annoncé
dans notre dernier numéro. Il
en existe quatre valeurs : 5 c.,
jaune; 10, violet; 20, bleu; 50,
vert.
TOUR ET TAXIS.—Il paraît que les 15 et30 kreuzer
vont être supprimés et remplacés par deux
nouveauxtimbres de 12 et 18 kr.
PAYS-BAS.
— Le timbre de 15 c. orangé
complète la série de la nouvelle émission.
HoNG-KoNG. —t.a couleur jaune pâle du 8 c.
vient d'être changée en jaune-orangé, et le grisoir
du 96 c. en ocre sale d'un médiocre effet.
MOLDO -
VALACHIE.
— Une nouvelle série de
timbres-poste, à l'effigie sans doute du prince
Couza (Alexandre Jean 1er), vient de faire son apparition.
Voici sa description :
effigie barbue à
droite
-, aux quatre angles du timbre, les chiffres
indicatifs de la valeur ; sur les côtés, à gauche,
POSTA, à droite ROMANA ; en haut la valeur en
touteslettressuivie du nom de la monnaiePARALE
(para) ; enfin, en bas, le mot FRANCO.
Ces timbres, bien qu'ils ne soient certes pas
dessinés de main de maître,seraient un progrès sur
leurs prédécesseurs s'ils sont authentiques. Au
reste, nous ne tarderons pas à être édifiés sur le
degré de confiance que nous devons leur accorder.
Nous en avons vu trois valeurs : 2 para jaune, 5 p.
bleu, 20 p. rouge.
VICTORIA. —Le 2 shillings est maintenant bleu
foncé,
A. MAURY.
DES TIMBRES DE L'ILE MAURICE.
1851. Timbre de 1 penny (type unique). Timbre
de 2 pence (1er type.)
Effigie diadémée de la reine Victoria à gauche,
sur un fond uniquement composé de hachures
diagonales allant de droite à gauche. Au-dessus,
le mot : postage; au-dessous : one penny; à
gauche : postpaid;à droite: Maitritius; ces deux
dernières légendes écrites de bas en haut. Exécution
giossière. Vermillon. Rect. Imp. coul. sur
pap. légèrement azuré. R. neuf.
Le 2 pence est exactementsemblable au penny.
Au bas, 1 les mots : Iwo pence. Bleu. Papier légèrement
azuré. R. R. oblitéré. R. R. R. neuf.
Ce fut vers 1851 qu'apparurent pour la première
fois les timbres-poste dans la colonie anglaisede l'île
Maurice. Pendant longtemps, on ne se servit que
du one penny et du two pence, dont l'usage était
circonscrit à l'intérieur de l'île. Lorsqu'on affranchir voulait
pour l'extérieur, on payait le port au
bureau de poste et la lettre portant mention de
l'accomplissement de cette formalilé était expédiée
à destination. C'était l'ancien système dans
toute sa simplicité. Les timbres pour l'intérieur
nous paraissant mériter quelque attention, nous
espérons qu'on ne lira pas sans intérêt les renseignements
suivants.
Ces timbres furent gravés sur cuivre par l'unique
graveur de l'île, M. Barnard, et la planche se
composa de douze types disposés en quatre rangées
de trois chacune. C'était tout à fait l'enfance
de l'art, aussi suivit-on le même système qu'en
Nouvelle-Galles(lre et 2e émission), én Calédonie,
aux îles Philippines (lre émission), etc. Le premier
type servit de modèle au second, celui-ci
au troisième, et ainsi de suite.
Mais si l'onpeutsans peinesignalerentre ces douze
timbres de nombreuses dissemblances, par suite du
plus ou moins de fidélité des diverses copies, on
constateranon moinsfacilement,en ce qui concerne
la déplorable exécution de tous ces types, une fâcheuse
uniformité.Néanmoins,le one penny, malgré
son aspectgrotesque, fournit une longue carrièreet
obtint même la préférence sur le one penny rouge
(type de la Bretagne assise), contre le lue], cependant,
il ne pouvait lutter avec avantage. Aussi ce
choix ne s'expiique-t il que par l'absence de toute
indication de valeur, ce qui dut jeter, en effet,
beaucoup de défaveur sur ces limbres muets.
Quant au two pence bleu, il n'eut qu'une durée
éphémère; son extrême rareté en fait foi, mais la

nécessité de son changement échappe à notre
perspicacité. Avait-on l'intention de faire mieux?
S'il en est ainsi, il faut en tenir compte au graveur,
mais il est douteux que le but ait été atteint,
car la supériorité du nouveau type sur l'ancien
nous paraît contestable.
Quoi qu'il en soit, il ne faut pas perdre de vue
que ces vignettes ont été exécutées, comme notre
type de la Nouvelle-Calédonie, en dehors de tout
contrôle et n'ont eu à subir aucune des conditions
impesées d'ordinaire à l'admission des timbres
poste. S'ils avaient été présentés à Londres
ou à Paris, ils y auraient probablement obtenu le
succès de rire dont certaines ébauches de ce
genre ont été favorisées en France.
Nous possédons un timbre d'un penny à lignes
diagonalescroisées, qui paraît être très-rare, car
nous n'en avons jamais vu d'autre exemplaire.
S'il en existait dans la collection de l'un de nos
lecteurs, nous lui serions très-obligé de vouloir
bien nous en informer.
TIMBRE DE 2 pence (2e type).
post paid ; à droite : Mauritius ; ces deux dernières
légendes écrites de bas en haut. Bleu.
Rect. Imp. coul. sur pap. légèrement azuré.
R. R. R. neuf.
La planche contient douze types différents, disposés
trois par trois.
Bien que ce timbre oblitéré ne soit pas classé
parmi les plus rares, il se rencontre très-difficilement
aujourd'hui; aussi, malgré sa très-médiocre
exécution, les philatèles l'honorent-ilsde
toute leur sympathie. La variété incontestablement
la plus intéressante est celle-ci :
à la
Place des mots : post paid, il existe des exemplaires
où on lit : post office. Cette modification
de la légende, que nous n'avons pu vérifier
nous-même, nous est affirmée par un philatèle
dans l'appréciation duquel nous avons toute confiance.
Comment une telle substitution a-t-elle pu
passer inaperçue lors de la présentation de la
planche à l'administration des postes? On se l'expliquerait
difficilement si l'on ne se rappelait que
des excentricités analogues se rencontrent également
parmi les timbres d'autres pays; par exemple,
dans chaque feuille du 1 real des Philippines,
émission de 1854 Y 55, il se trouve un timbre où
on lit :
Corros au lieu de Correos. Autre exemple.
Chaque feuille de 2 skillings des anciens timbres
de Lubeck nous montre, l'un près de l'autre, deux
types avec la légende :
Swei ein halb (deux et
demi), bien que, dans chacun des coins, le chiffre
2 indique la véritable valeur du timbre.
Nous nous bornons à ces deux citations que
nous pourrions facilement multiplier, car ces irrégularités
sont assez fréquentes et, loin de faire
tache dans une collection, elles sont considérées
comme l'ornement des albums qui ont le bonheur
de les posséder.
TIMBRE DE 2 pence (3e type).
1853-54 (?).Effigie de la reine Victoria, ceinte
d'un bandeau, à gauche, sur un fond composé de
lignes verticales, horizontales et diagonales. Audessus
le mot : postage ; au-dessous : two pence ;
à gauche : post paid, écrit de bas en haut; à
droite : Mauritius, écrit de haut en bas. Bleu.
Rect. Imp. coul. surpap.légèrementazuré. R. neuf.
La planche contient également douze types différents,
disposés trois par trois.
On pouvait supposer, sans se montrer optimiste,
que les timbres précédents avaient atteint la limite
permise en fait d'exécution grossière ; on se
trompait; le type dont nous nous occupons devait
être un exempleremarquable du degré de grotesque -
auquel peut atteindre la vignette d'un timbreposte.
C'est pourtant dans une colonie de la
Grande-Bretagne, laquelle ne laisse pas que d'avoir,
sous le rapport de la gravure et sous bien
d'autres, des prétentions quelquefois justifiées,
c'est dans une colonie anglaise,disons-nous, qu'on
a permis la mise en circulation d'une pareille caricature.
Nous ne pouvons lui en faire notre compliment
et la reine Victoria doit être de notre
avis, car, dans cette ébauche rudimentaire, on lui
a donné une ressemblance funeste avec la tête de

Marat couverte d'un mouchoir, tel que l'a peint
David. C'est payer un peu cher les flatteries de
ses autresportraits.
Il existe cependant parmi tous ces types, différant
entre eux, un timbre mieux réussi que les
autres, et qui, bien que sorti, comme ses confrères,
d'un burin ultra-novice, offre une expression de
visage beaucoup plus gracieuse. Il se trouve dans
la collection de M. Donatis.
C'est à tort qu'on a voulu diviser ce type en
trois variétés :
1° Fond composé exclusivement de lignes diagonales
;
2° Fond composé exclusivement de lignes horizontales
;
3° Fond composé exclusivement de lignes verticales.
Il n'y a qu'un seul fond qui e;t formé tout à
la fois de ces trois espèces de tailles; ce n'est
qu'un mauvais tirage qui a pu donner naissance à
cette opinion, que nous regardons cornue mal
fondée; car si l'on veut prendre la paine d'examiner
avec attention les timbres de cette valeur,
quelque mal venusqu'ils soient, on se convaincra
que les trois directions de lignes composant le
fond se trahissent toujours par quelques traits
plus ou moins indiqués.
TIMBRES AVEC LE TYPE DE LA BRETAGNE ASSISE.
1856-57. La Bretagne assise, sans valeur indiquée.
Au bas : Mauritius. Rect. Imp. coul. pap.
blanc; onepenny pap. bleuté.
Vermillon. R. R. oblitéré. R. R. R. neuf. (Coll.
G. Herpin, sur pap. bleuté.)
Vert. R. R. neuf.
Nacarat-violet. R. R.neuf.
Mêmes timbres avec valeur imprimée à l'aide
d'un timbre à main, formant une inscription semicirculaire
4 pence, vert. R. R. oblitéré ou neuf.
8 pence.nacarat-violet. R. R. R. oblitéré. (Coll.
Donatis.) R.R. R.neuf.
Timbres semblables avec indication de valeur
en bas et le mot Mauritius en haut. Rect. Imp.
coul.
6 pence, bleu.
i shilling, vermillon.
f862.- fi pence, lilas. R.R. neuf.
f shilling, vert. R.R. neuf.
Mêmes timbres dentelés :
6 pence, ardoise. R. R. neuf.
1 shilling, vert. R. R. neuf (1).
1856-57. La question de savoir si l'on devait
commencer la classification des timbres de Maurice
par le type représentant l'effigie de la Reine à
gauche ou celui de la Bretagne assise, a longtemps
divisé les philatèles. Nous avons obtenudes
renseignements émanés d'habitants du pays et
présentant un tel caractère de certitude, que nous
n'hésitons pas à placer le type de la Bretagne
assise plusieurs années après celui du buste de la
gracieuseMajesté dont les traits ont été si malencontreusementtravestis
par un fidèle sujet chez
lequel la bonne volonté a remplacé le talent.
Bien que les auteurs de certains catalogues prétendent
qu'on doit voir dans la figure assise, représentée
sur ces timbres, la déesse de la Liberté,
nous ne l'admettrons jamais. Quelle serait d'ailleurs
cette Liberté? celle des mers ou celle du
commerce ? La première supposition est inadmissible,
car il est prouvé que nos bons voisinsont toujours
ressenti un penchant violent pour la suprématie
et une répulsion marquée à l'endroit de la
liberté... des autres. Nous ne pouvons pas non plus
voir ici la liberté commerciale, car le monopole
est le but constant des efforts avoués ou cachés de
l'Angleterre. Ces deux points écartés, il nous reste
à faire connaître notre opinion : cette figure assise,
selon nous, symbolise la Bretagne, pays
marchand et militaire tout à la fois. Les attributs,
tels que le vaisseau, les balles de marchandises, la
lance, le bouclier sur lequel se voit la fameuse
croix à huit branches du pavillon anglais, le casque
qui orne la tête de la déesse, ne laissent aucun
doute sur la justesse de notre attribution.
C'est cette coiffure, qu'on avait prise pour un
bonnet phrygien, qui a donné naissance à l'opinion
dont il a été question plus haut; mais il
(1) Un catalogue anglais, assez exact d'ordinaire,
mentionne un shilling brun dans cette dernière
émission ; c'est sans doute quelque nouvelle victime
de la chimie La couleur verte, traitée par les préparations
sulfureuses, doit fournir la teinte qu'on
qualifie de brune, ce qui est passablement élastique.

suffit d'examiner le type à l'aide d'une loupe et
l'on distinguera facilement le casque surmonté
d'une espèce de chenille ou pompon qui, bien
que moins développé, n'est pas sans quelque analogie
avec celui de la figure personnifiantl'Angleterre
sur les enveloppes de Mulready. Mais pourquoi
cette étoile sur le casque?... Sa qualité
d'astre des nuits lui fait, en cette circonstance,
abuser de l'obscurité. Passons.
Les timbres de Maurice nous offrent bien
d'autres difficultés, lorsque nous tentons d'attribuer
des valeurs aux différentes nuances composant
cette première série et comme le Post-office
paraît s'être montré jusqu'ici fort avare d'éclaircissements,
peut-être a-t-il de bonnes raisons
pour cela, nous allons mettre sous les yeux de
nos lecteurs le fruit de nos recherches et de nos
observations.
1* La couleur vermillon a été pendant longtemps
à Maurice, l'apanage exclusif du onepenny,
témoins le type de la grosse tête et plus tard celui
gravé sur bois avec bordure grecque Mais ce fut
en vain qu'on tenta d'introduire dans l'île l'usage
de ce one penny (Bretagneassise), il ne put lutter
contre l'habitude et fut obligé de céder la place à
son heureux rival qui portant l'indication de la
valeur, lui fut toujours préféré. On nous a donné
l'assurance qu'un seul envoi du one penny rouge
(type de la Bretagne)avait été expédié d'Angleterre
à l'île Maurice. Cette circonstance expliqueparfaitement
la rareté de ces timbres.
2° La couleur verte appartient, à notre avis, au
six pence, valeur créée en vue des relations avec
la mère patrie et partant de première nécessité.
Cette considération est capitale à nos yeux et ne
laisse aucun doute sur la valeur de ce timbre. De
Plus, nous possédonsun exemplaire de cette couleur
qui est resté quatre ans entre les mains d'une
Personne de notre connaissance et qui porte au
verso les mots :
sixpence, écrits à la main. Sans
attacher à cette note plus d'importance qu'elle
n'en mérite, disons cependant que le timbre avec
cette attributionest arrivé indirectement de Maurice
et faisons remarquer qu'elle vient à l'appui
de notre opinion.
3° Enfin, la couleur nacarat-violet représentait
le shilling, dont l'utilité a tout d'abordété re-
connue par le Post-office, qui savait fort bien
qu'il est de règle que les correspondances des
pays éloignés gagnent en p2santeur ce qui leur
manque en fréquence.
Ainsi doivent, selon nous, se traduire les couleurs
de ces timbres muets.
Peu de temps après l'arrivée de ces trois valeurs
dans la colonie, on crut en reconnaître l'insuffisance
et l'on décida l'émission d'un 4 et d'un
8 pence que l'on obtint en frappant les timbres
verts de 6 pence d'une griffe, portant en inscription
semi-circulaire, les mots : Four pence. L'on
usa du même moyen pour obtenir des timbres de
eight pence avec les shillings nacarat-violet. Mais
cette mesure reçut à peine un commencement
d'exécution.
On s'aperçut bientôt que ce système, demandant
dans l'apposition de la griffe un soin tout spécial,
l'inscription devant être très-lisible, entraînait
pour les employés chargés de ce travail une perte
de temps considérable ; on constata, de plus, que
les avantages n'étaient pas compensés par les inconvénients
résultant de la facilité avec laquelle
on pouvait enleverl'inscription et rendre aux timbres
leur valeur primitive; cette innovation fut
donc abandonnée et les timbres qui en avaient été
la conséquence disparurent bientôt après. Un employé
des postes de Maurice nous a affirmé que
quelques feuilles seulement de four pence avaient
été frappées de cette estampille ; quant au eight
pence, c'est à peine s'il avait pu, nous dit-il, en
constater l'existence, tant elle avait été de courte
durée. La philatélie seule était capabled'en exhumer
quelques exemplaires.
On a voulu prétendre que les timbres verts et
nacarat-violet, qu'ils portassent ou non l'estampille
indiquant leur valeur, n'étaient toujours
que des four et des eight pence. Nous répondrons,
simplement en faisant remarquer que ces timbres
muets ont été supprimés et remplacés immédiatement
par des exemplairesportant l'un : six pence
(bleu), et l'autre : one shilling (vermillon, puis
vert), c'est-à-direconformément à nos attributions.
Si l'on nous opposait que les 4 et 8 pence sans valeur,
ainsi que les 6 pence et un shilling avec valeur,
pouvaient exister simultanément, nous répéterions
qu'à leur arrivée, ces nouveaux timbres

avaient remplacé les anciens de même valeur;
puis on n'eût pas manqué d'ailleurs, si le besoin
de 4 et 8 pence se fût fait si vivement sentir, d 'en
commander à Londres une certaine quantité avec
indicationde valeur, qui, sans nul doute, eussent
fait partie de l'envoi des 6 pence et des shillings
de nouvelle création.
Enfin, dernière considération : comment admettre
que le shilling avec valeur qui, de vermillon
qu'il était (1), devint vert bientôt après, eût
existé en même temps qu'un four pence de même
couleur? Il y aurait eu confusion, ce que l'administration
paraissait vouloir particulièrementéviter,
puisque la seule crainte de voir quelque erreur
surgir de la similitude de nuance existant
entre l'ancien one penny (Bretagne assise, vermillon),
quoique supprimé, et le shilling nouveau, lui
avait fait modilier la couleur de ce dernier type.
Telles sont les observations que ce? terribles
timbres de Maurice nous ont inspirées, puissentelles
ne pas être trouvées trop mauvaises par nos
lecteurs !
Cet article était terminé depuis longtemps lorsque
nous avons eu connaissance d'une lettre insérée
dans un journal très-autorisé d'ailleurs pour
traiter les matières qui nous occupent, et dans laquelle
le signataire affirmait l'existence d'un timbre
frappé d'une inscription semi circulaire ainsi
conçue : nine pence, et niait celle du timbre de
même espèce portant :
eight pence.
Renversons la proposition, et nous serons dans
la vérité ; le eight pence existedansla collectioncitée
plus haut et dans quelques autres,tandisquele nine
pence n'est, croyons nous, que le fruit de l'imagination
trop inventive du susdit correspondant.
De plus, nous attendrons qu'on veuille bien
nous désigner la collection française où se trouve
un 9 pence tiré en gris, à titre d'essai, et cependant
oblitéré (obscur, en vérité), pour ajouter foi
à son existence.
C'est très-probablement, selon nous, le timbre
nacarat-violet d'un shilling qu'on qualifie de 9
pence, auquel le chlore a fait subir cette métamorphose.
(1) La conteur vermillon, étant considérée à cette
époque comme appartenant spécialement au one
penny, fut la seule cause de ce changement.
Enfin, ces trois erreurs bien constatées, on comprendra
sans peine que nous n'accordionsqu'une
confiance extrêmementlimitée aux attributions de
valeurs contenues dans cette lettre, lesquelles diffèrent
complétement des nôtres (1) et comme
nous avons de bonnes raisons pour croire qu'elles
participentde l'inexactitudede ce qui précède, on
nous permettra, en ce qui touche ces attributions,
de conserver notre manière de voir que nous tenons
pour juste, jusqu'à preuve contraire.
Décidément, les renseignements dus, selon la
lettre en question, à l'administrateur des postes
de Maurice de 1857 à 1858, dénotent chez ce fonctionnaire
plus de bonne volonté que de mémoire.
TIMBRES GRAVÉS SUR BOIS (1 penny, 2 pence).
1859 (?). Effigie diadémée à gauche de la reine
Victoria, avec bordure grecque. Rect. Imp. coul.
1 penny, vermillon, orangé. R.R. neuf.
2 pence, bleu. R.R. neuf.
Ces timbres gravés sur bois remplacèrent les
précédents gravés sur cuivre à une époque trèsdifficile
à préciser; car, comme chacun sait, l'administration
de l'île Maurice, en ce qui concerne
les timbres poste, peut être considérée comme
le type de l'irrégularité et cela, depuis l'origine
de ce mode d'affranchissement. Ainsi, rien n'était
et n'est encore plus commun que de voir une
série abandonnée, reprise quelque temps après,
puis disparaissant bientôt pour reparaître encore.
Il en est de même des couleurs, on voit l'une
succéder à l'autre, puis on ne retrouve la première
que pour la perdre de nouveau ; et ces différentes
phases se succèdent avec tant de rapidité
et d'inconséquence, qu'elles doivent mettre souvent
la patience des philatèles à une rude
épreuve.
Ces habitudes d'incohérencebien établies, passons
à la série suivante qui, plus que toute autre,
a eu à en souffrir.
SÉRIE ACTUELLE SUR PAPIER GLACÉ.
1861. Effigie de la reine Victoria dans un cercle
à gauche. Imp. coul. rect. dentelés.
1 penny, lilas-brun. 2 p3nce, bleu.
(1) Le correspondant déjà cité voit dans le timbre
vert de premièreémission, un 4pence ; dans le rouge
un 6 pence, et dans le violet, un 9 pence.

4 pence, rose. 9 pence, violet clair.
6 pence, vert. 1 shilling, jaune.
t862.TypedelaBretagneassise. ^
6 pence, lilas. Timbresdéjà
1 shilling, vert. \ cités.
Les mêmes dentelés /
:
Pour mé-
^
6 pence, ardoise.
moire.
1 shilling, vert. i
1863. Type de la reine Victoria dans un cercle
à gauche. Imp. coul. rect. dentelés.
6 pence, lilas. 1 shilling vert.
1863, août. Même type.
3 pence, vermillon. 5 shillings, violet foncé.
Les observations que nous avons présentées
dans l'article précédent, trouvent encore ici leur
application, ainsi que nous l'avions fait pressentir.
Les deux valeurs auxquelles on a fait subir le plus
de changements sont le 6 pence et le shilling. Le
premier, après avoir varié trois ou quatre fois du
lilas au vert, est en ce moment de cette dernière
couleur. Le second, après les mêmes tergiversations,
s'est enfin décidé en faveur du jaune. Mais
on peut être certain que cet état de choses ne durera
pas longtemps.
On prétend qu'il existe un shilling sans
l'indication microscopique de la valeur placée
d'ordinaire de chaque côté de l'effigie. Nous n'avons
jamais été à même de constater cette particularité
.
N'est-il pas singulier que dans un moment de
pénurie on ait été obligé d'avoir recours aux anciens
types? Quelle imprévoyance ! Aussi ne serions-nous
que médiocrementétonnés de voir arriver,
l'un de ces jours, les grosses têtes de première
émission ;
il ne manque que cela à la
gloire de l'administration des postes de Maurice
qui couronnerait dignement ainsi ses excentricités
Passées. Espoir et patience !
ENVELOPPES.
1863. Effigie gaufrée de la reine Victoria, à
gauche, Imp. coul. Rondes sur papier bleuté.
Timbre à droite de l'enveloppe.
6 pence, brun-violet, violet
9 rence, marron-violet(timbre à 9 côtés).
Fin de 1863. t shilling, jaune (ovale), gr. dirn.
G. HERPIX.
FAITS DIVERS
Dans la foule des masques qui, le mardi gras,
enterraient gaiement le carnaval au bal de l'Opéra,
un costume inédit a particulièrement, et
pour cause, attiré notre attention.
C'était une collectionvivante de timbras-poste.
Un folichonphilatèle que, malgré ses oripeaux,
nous avons cru reconnaître, s'était entouré de
quelques milliers de ces petits carrés de papier
multicolores, d'ordinaire chers objets de sa sollicitude.
Il en avait depuis les pieds jusqu'à la
tête et, comme si cela ne lui suffisait pas, un
large placard collé sur sa poitrine portait ces
mots :
AFFRANCHISSEMENT INSUFFISANT. Ce costume,
arrangé avec beaucoup de goût et de symétrie,
était certainement un des plus originaux du
bal et nous le recommandons pour la mi-carême
à nos jeunes abonnés et abonnées.
Dialogue pris à vol d'oiseau dans un petit bureau
de poste :
L'employé. -Qu'avez-vous donc fait du timbre
que je vous ai remis pour l'affranchissement de
votre lettre ?
Le "paysan. — Je l'ai mis dedans, pardine !
L'employé.
—
Mais c'est dessus qu'il faut le
coller !
Le paysan. —
Ouais! point si bête, pour qu'on
me le vole !
Dans la Belle Hélène, ce succès de rire qui emplit
d'or tous les soirs les coffres du directeur des
Variétés, nous avons remarqué un passage qui
nous apprend, quoique Homère n'en ait jamais
rien dit, que la philatélieremonte à la plus haute
antiquité :
Le berger Pâris s'étonne que Calchas n'ait pas
reçu pour lui une lettre voyée de recommandation en-
par Vénus.
La lettre arrive enfin, portée par une charmante
colombe.
Taris s'impatiente du retard que le grand augure
met à ouvrir la missive.
— Attendez, répond celui-ci, je retire le timbre-poste,
c'est pour la petite princesse Hermione
qui collectionne. A. MAURY.

CORRESPONDANCE
M. le docteur de V..., à Munich. Vous avez
dit à plusieurs personnes que je vous avais vendu
42 fr. un timbre de la république, orange, de
1 fr. oblitéré. Veuillez vous souvenir que je vous
ai échangé ce timbre contre deux Bavière de
18 k. imprimés, l'un en bleu, l'autre en rouge,
sur papier ordinaire. Que vous estimiez 42 fr. ces
deux timbres, cela se peut, mais moi je les ai
vendus 10 fr. la paire.
M. S..., à Hambourg. —
Je n'ai pas reçu voire
journal.
— Dans notre prochain numéro, nous publierons
les renseignements demandés par plusieurs
personnes sur les timbres anglais.
LA HAUSSE ET LA
ERRATUM
Une omission typographiquenous force à intercaler
entre la ïie ligne de la ire colonne de la
page 60, et la 91 ligne, le passage suivant :
Timbres non dentelés :
5 pence, vert.
6 pence, bistre c'air, vert glauque,violet (coll.
de M. Badin).
'!
8 pence, orangé foncé.
1 shilling, rouge brun.
Timbres dentelés :
Petit Album Timbres-poste, relié
en maroquin, avec titre doré, 68 pages contenant
: une table générale, un aperçu du nombre
des timbres qu'emploie chaque Etal, la valeur en
francs de toutes les monnaies étrangères, et, enfin,
1,020 cases pour y coller les timbres-poste-
En français ou en anglais.
Prix, 2 fr. 25, envoyé franco par la poste.
BAISSE
AVIS.— Il ne f-eia pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessousde 5 francs.
jjo»
Neufs. Oblit.
4/t ANTIGUA. 1 p. rouge » 25 » Il
1699 SuNTE-HÉLExE, 1 p. rouge *
J)
25 0 Il
48 AUSTRALIE SUD. 2 p. rouge » a » 25 1702 SuKTE-LcciE, 1 p. rouge x 25 o e
62 AUSTRALIE (Cygne) 1 p. 'ougc ... „ » » 20 1706 SAINT-THOMAS, 3 c. rouge x 30 » »
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299 CULAN, 1/2 p., lilas »
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40 378 DANEMARK, 4 sk, rose nouveau ...» 25 » »
369 DANEMAliK (rare) 2 r. s. b. bleu anc. » » 1 x 912 GRENADE, 1 p. vert »
250 »
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I
— MECKLEMBOURG - SCHWERING, nouveau a » rouge t 1) » 25
1/4 rouge » 10 » J' 1305 MAURICE,/» p rosi-.
»!»
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— ESPAGNE, nouveau 2 es. rosé h
25 » » 1410 NEVIS, 1 p., rouge D
25 » H
336 B. RIVADAVIA, 5 c. carmin
1 50 » t 4443 NJUVELLF-Ecossz,5 c.,bleu.
•
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364 CtBA, 2 Y 1/6, rouge 1 50 » JI
1714 SAINT-VIN^T, 1 p., rougr,......
D
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479 CONFÉDÉRÉS, 2 c. rouge........ » 25 9 » — SAINTE-LUCIE, noir » 30 s H
963 à 994 (1) HAMBOURG,(garantis) chaq.. » 10 N Il — Biême, 1 g., Unsalz, rouge, i g.
1159 INDE,, env. 112 bleu. • ...» 25 0 » décl., rose, chaque ...» 15 *'
q
1396 REPUBLJCA CRIENTAL, 6 c. rose....» 50 D » BERNp. (estampilles), 2 rap., vert; 3 rap.,
1407 NATAL, 1 p. carmin
» D
25 bleu, chaque...
D
10e
n
1445 NOUVELLE-ECOSSE,10 c. vermi))on...
» e » 40 — (estampilles) 6 rap., violet; 10 rap.
1575, 1576 PAI.ME, noir sur jaune, 5 c... Il » 9 25 jaune
» 25 » »
1578.. Id. lose, 15 c... e b » 25 WENDEN (Livonie) rosé (l. vert, (2e et
1580 Id. bleu, 40 c.... t » o 25 3e émission)........... I» 7b » JI
(1) Les numéros 994 et 10S2 manquent momentanément.

LE
COLLECTIONNEUR
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la plus minime valeur du pays.
CHRONIQUE
Nous n'avons à signaler que quelques modifications,
aucun pays ne nous ayant gratifiés ce
mois-ci de types tout à fait nouveaux.
Voici d'abord le timbre de
MOLDO- VALACHIE, dont nous
avons parlé dans notre précédent
numéro. Son authenticité
est bien établie.
AUSTRALIE. — Ce pays a changé les nuances de
ses timbres : le 1 penny est actuellement jaune
terdàtre; le 2 pence, jaune franc, et le 4 pence,
rarmin.
PRcssE. —
Un 3 pf. nouveau ; même type que
les 2 et 4 pf. connus, violet.
ANGLETERRE.
— On remarque depuis quelque
temps que les timbres de 3 pence, (i pence et i
shilling ont aux quatre coins des lettres beaucoup
plus grandes qu'auparavant.
L'importance de ces lettres doit être grande,
si elle est en raison de leur dimension, qui nuit
à l'ensemble des timbres, et surtout dans le
3 pence.
— Une lettre officielle émanant de la direction
des postes du Wurtemberg nous apprend que le
enveloppes de ce royaume seront modifiées le lo
du mois prochain. Des lettres perléesremplaceront
!es lettres romaines de l'inscription,qui, de plus,
sera d'une autre couleur que le timbre.
Le 3 kr. sera rouge, inscription noire.
Le 6 » » bleu,
» jaune.
te 9 » » brun, » verte.
Une enveloppe nouvelle de 1 h. sera également
émise, le timbre sera vert, l'inscription violette.
Cette enveloppe aura à la patte un petit
cornet de poste violet.
— Voici un timbre de Cuba 1/4 réal Plata noir
qui fut pris longtemps pour un essai, parce qu'on
le recevait seulement avec la collection neuve des

anciens timbras d'Espagne et de ses colonies, collection
qui, on le sait, s'obtient
par ambassade, et bien difficilement.
Notre correspondant, en nous
envoyant plusieurs de ces 1/4
réal oblitérés, nous dit que leur
usage était presque nul à Cuba, et qu'ils avaient
encore cours l'année passée. A. MAURY.
nchetté une douzaine pour cinq sous, s'avisa pou „
employer son argent d'enveier à Sappho par la
voie des boëstes celui qui est icy attaché, rempli
comme il est. »
Nous donnons ici. la disposition de cette lettre,
qui n'est composée que d'une seule feuille de papier
dont un côté contient la suscription, et l'autre
la lettre même,suscription et lettre imprimées,
à l'exception de remplissagesmanuscrits qui sont
figurés ici en italique.
ENVELOPPE
D'AFFRANCHISSEMENT
DU SIÈCLE DE LOUIS XIV.
Nous avons déjà entretenu nos lecteurs, dans
notre numéro du 15 septembre 1864, d'un service
postal spécialement réservé à la ville de Paris, et
créé en 1653 par M. de Valayer, maître des requêtes.
Toutes les lettres jetées dans les boëtes affectées
au service devaient être affranchies d'avance
au moyen de bandes appelées billets de port
payé.
Nous extrayons le document suivant' d'un recueil
de lettres de Mlle de Scudéri, copiées par
Conrart, avec des notes de la main même de Pélisson,
secrétaire et rédacteur du. compte rendu
des soirées qui se tenaient le samedi chez Mlle
de Scudéri.
M. Feuillet de Conches, possesseur de ce recueil,
a eu la bonté de nous le communiquer.
« Argument de ce qui suit :
« En mesme temps que M. de Valayer establit
des boésles pour porter des billets d'un quartier
à l'autre,il fit aussi imprimer certains formulaires
de billets d'une douzaine de sortes, comme pour
demander de l'argent à un débiteur, pour recommander
une affaire à son procureur, un ouvrage à
quelque artisan, etc., etc.; afin que ceux qui auraient
des choses semblables à escrire, se pussent
servir de ces billets touts faits, du moins en emplissant
quelques lignes de blanc qu'on y laissoit,
comme on fait par exemple aux quittances des
parties casuelles et en une infinité d'autres affaires.
Ces billets se vandaient au Palais avec les
autres billets de port payé. Acante (I) en aian
(1) Acante était le surnom donné à Pélissoll. Mademoiselle
de Scudéri avait reçu celui de Sapho,
célèbre bus bleu de la Grèce.
Pour Mademoiselle
Sapho
demeurant en la rue au Pays des
Nouveaux Sansomales
à Paris
Par billet de port payé
Mademoiselle,
Mandez-moysi vous ne sçavez point quelque
bon remède contre l'amour ou contre l'absence,
et si vous n'en conoissez point, faites-moy le
plaisir de vous en enquérir, et, au cas que
vous en trouverez, de l'envoyer à
Votre très humble et trèsobéissant
Serviteur,
PISANDRE
.
Outre le billet de port payé que l'on mettra sur
cette lettre pour la l'aire partir, celuy qui tscrira
au''a soing-, s'il veut avoir réponse, d'envoyer un
autre billet de port payé enfermé dans sa
lettre.
Malheureusementle billet cie port payé mànque
sur la lettre qu'il accompagnait sans doute.
Jusqu'à présent on avait pensé que cette lettre
imprimée était elle-même l'enveloppe d'affran-

ssement. Cependant en la lisant attentivement
on découvre qu'il n'en est rien : Par billet de
payé ne veut pas dire que la lettre soit affranchie
par elle-même, mais bien par l'addition
d un billet de port payé, idée que complète la no-
"ce intérieure :
Outre le billet de port payé
l'On que
mettra SUR cette lettre, etc...
Enfin Pélisson a écrit en marge les lignes suivantes,
qui ne laissent plus aucun doute à cet
égard :
«
...
On vendoit, pour un sou pièce, certains
billets imprimez et marquez d'une marque qui lui
estoit particulière (à M. de Valayer) ; ces billds ne
Contenoient autre chose sinon PORT PAYÉ LE.....
JOUR DE L'AN MIL SIX CENT CINQUANTE-TROIS OU
CINQUANTE-QUATRE
.
Il est bien regrettable que ces billets de port
ne soient pas venus jusqu'à nous ; c'est l'idée
première, c est l'antiquité des timbres-poste,
Espérons cependant que les collectionneurs d'autographes,
à présent qu'ils sont prévenus de l'intérêt
que cela peut avoir pour nous, en découvriront
quelquejour. En attendant,faisons remarquer
que ces billets marquez d'une marque particulière
et qui, par cela seul, affranchissaient les lettres,
rendent à la France l'honneur de l'invention des
timbres-poste, attribué jusqu'à ce jour à l'Angleterre,
contre laquelle, du reste, nous aurionsbien
q autres revendications à exercer.
A. MAURY.
TAILLE-DOUCE, TYPOGRAPHIE, LITHOGRAPHIE.
Monsieur,
Vous me demandez d'exposer ici quels sont les
caractères distinctifs de la gravure en taille-douce,
de la typographie et de la lithographie, afin de
mettre les philatèles à même de juger, sur la présentation
d'un timbre, dans quelle catégorie il doit
être classé et quel mode d'impression lui a donné
naissance.
Je dois vous dire d'abord que, pour les personnes
qui ignorent absolument les différentes
manières de graver et d'imprimer une vignette,
mes explications paraitront forcément tronquées et
Incomplètes; mais les notions les plus élémentaires
sur la matière suffiront pour me faire comprendre,
e vais donc essayer de vous satisfaire, sans entrer
toutefois dans la descriptiondes machines à imprimer,
ni des nombreux procédés de gravure, car
cela demanderait, non une page, mais des volumes.
1° Une vignette imprimée en taille-douce est
le résultat de la pression à laquelle est soumise
une feuille de papier humide, placée entre un cylindre
et une planche de cuivre, d'acier ou de tout
autre métal, sur laquelle est gravée en creux l'image
que l'on veut reproduire. Pour obtenir une
épreuve., on remplit les tailles d'encre grasse, au
moyen d'un tampon, puis on essuie la planche avec
le plus grand soin, de manière à ce qu'il n'en
reste pas la moindre trace sur la surface polie. Cet.
encrage étant fait à chaud, la pression vide les
tailles de la gravure et l'image se trouve ainsi reproduite
sur le papier. Il est à propos de faire remarquer
que, dans l'épreuve ainsi obtenue, l'encre,
formant relief, permet de distinguer les hachures
croisées et serrées dans les parties les plus noires.
C'est par la taille-douce que l'on arrive à cette
délicatess.e de travail qui a pour résultat la dégradation
des teintes et les effets brillants dans tes
ombres.
Sont imprimés de cette façon les timbres de
Belgique, de Sicile, de Naples, les anciens de Saxe
des deux premières émissions, les 1 et 2 pence
d'Angleterre, les timbres des Etats-Unis du Nord, les
Nicaragua, les Brésiliens, la Nouvelle-Ecosse, etc.
La taille-douce est, de tous les systèmes, le plus
coûteux, à cause de la main-d'œuvre compliquée
qu'exige chaque épreuve.
2° L'impression typographique est le résultat
d'une pression exercée sur une feuille de papier
sec, placée elle-même sur une planche gravée en
relief, opération offrant la plus grande analogie
avec le système employé pour imprimer les livres.
L'encrage se fait ici avec un rouleau qui, passant
sur la planche, ne laisse de l'encre qu'aux parties
saillantes sur lesquelles doit reposer le .papier.
Quand la pression atteint un certain degré, l'empreinte
de la gravure se reproduit en relief au verso
de la feuille, ce qui explique les légères gaufrures
des parties blanches du recto de la vignette que
l'on remarque notamment sur les timbres de Bavière.
Par un foulage trop fort et un encrage trop
liquide, les finesses deviennent grossières, les hachures
serrées se confondentet s'empâtent, comme

dans les timbres des Etats de l'Eglise, les anciens
de Modène, etc.
Faisons remarquer, enfin, que, dans les timbres
imprimés typographiquement, les ombres doivent
toujours être faites avec simplicité et très-rarement
croisées.
Sont typographies les timbres d'Allemagne, les
anciens d'Autriche, les Bade, les Bavière, les
Brunswick, les Danemark, ceux de Grèce, de Hanovre,
de Toscane, etc., etc.
Citons comme remarquables spécimens d'impression
typographiques, les timbres russes, les
anglais de 4, 6 et 9 pence, et les anciens français
do la république et de l'empire, dont la gravure
est d'ailleurs un chef-d'œuvre.
3° Une vignette lithographiée est le décalquepar
un puissant frottage d'un dessin, fait avec un corps
gras, sur une pierre qui, mouillée, refuse l'encrage
(gras), excepté sur les parties dessinées.
Il serait trop long d'expliquer comment l'artiste
prépare sa pierre avant de la donner à l'ouvrier
imprimeur. Nous renvoyons les lecteurs au dictionnaire
encyclopédique. Il suffit ici de savoir que
le dessin sur pierre offrant une saillie imperceptible,
une épreuve lithographique n'aura jamais
d'épaisseur d'encre, ni de trace de foulage au
verso ; au contraire, ce genre d'impression tend
toujours à élargir les traits et à confondre les ombres
serrées et croisées.
Une épreuve fraîchement tirée d'une gravure
en creux ou en relief peut se décalquer sur pierre
pour être ensuite imprimée lithographiquement.
Mais, dans la prévision de cette opération, elle doit
être simplement faite pour éviter l'empâtement
dans les tailles croisées. Cette manière de reporter
sur pierre l'œuvre du graveur, permet de multiplier
à l'infini la reproduction d'une vignette, sans
trop fatiguer la planche-mère, dont on prévient
l'altération par l'aciérage. Entre autres avantages,
le report ainsi fait a celui de la conservation de
l'original quand une pierre vient il se casser.
Sont lithographies les timbres de Lubeck(anciens),
de Turquie (anciens), du Pérou (anciens), de Venezuela,
enfin presquetous ceux des Etats de l'Amérique
méridionale. Disons, en finissant, que si la
plupart des faux timbres sont faits à la plume sur
pierre lithographique, il en est quelques autres
^ our lesquels on n'a pas reculé devant le travail
qu'exige la typographie.
Agréez, monsieur, etc.
BIESTER, graveur.
LES TIMBRES-POSTE TURCS.
petit cours de turc sera agréable à nos lecteurs, et
particulièrement à ceux qui collent les timbres de
ce pays à l'envers, c'est-à-direles pointes du croissant
en bas.
Le type de la première émission (13 janvier
1862) se compose :
10 Du chiffre du sultan régnant, Abd-ul-
Aziz (1); 2° d'une légende tracée dans un croissant;
3° d'une petite inscription destinée à en
faire connaître sa valeur; et4° d'un talon portant
une légende sur un fond de couleur différent de
celui du timbre.
Le chiffre du sultan, ou toghra, est la signature
du souverain, tracée avec art en lettres
entrelacées et d'une complication telle, qu'il est
généralementfort difficilede l'imiter parfaitement,
à moins d'être initié, comme le sont quelques
grands officiers de la couronne, à la marche qu'il
faut suivre en écrivant pour n'en altérer aucun
trait.
La légende inscrite dans l'intérieur d'un croissant
renferme ces mots (2) :
Dovlet
alié osmanié.
(1) Beaucoup de personnes qui n'ont pas lu le Coran
nous demandent pourquoi le sultan ne nons a pas
offert sur les timbres son effigie au lieu de sa signature
médiocrement intéressante? C'est que la représentation
de la figure humaine est sévèrement interdite par
la religion de Mahomet.
(2) On sait que le turc, comme toutes les langues
orientales, se lit de droite à gauche, c'est-à-dire au
rebours de notre écriture.

Ce qui signifie : «
Le Haut Empire Ottoman. »
Plus bas, entourée d'ornementsdifférents pour
chaque valeur, se trouve une petite inscription
divisée en trois parties : celle de gauche signifie
para ou piastre, monnaies turques ; celle du milieu
est le chiffre indicatif de la valeur, et celle
de droite est le nom en toutes lettres de ce chiffre.
Nous donnons plus bas la traduction de ces caractères.
Enfin, au talon se trouve la légende suivante :
2e série et du 5 paras de la lrc est imprimé en
bleu.
Le papier de cette émission était fort mince et
huilé pour éviter la contrefaçon; cependant, dans
les derniers temps, le 20 paras jaune et le 1 piastre
violet furent tirés sur papier épais.
Nézaréti maliei dovleti alyié.
Ce qui signifie : «
Surintendance fiscale de la
Sublime Porte. (Littéralement : « de l'Empire
Haut. »)
Cette légende servait de contrôle; on l'imprimait
au ministère des finances. Répétée de trois
en trois timbres, elle sert de talon à deux rangées
à la fois ; c'est pour cette raison que chaque feuille
contient alternativement une bande de timbres
renversés. Pour avoir cette légende complète, il
est donc nécessaire de posséder six timbres. Nous
conseillons aux amateurs de choisir de préférence
dans une feuille de chiffres taxe : les caractères
sont beaucoup plus visibles.
Il fut émis deux séries de ces timbres :
la première
pour être délivrée au public, et la seconde
Pour les employés de la poste, qui les appliquaient
sur les lettres non affranchies (voir notre numéro
du 15 octobre 1864). Ces derniers sont souvent
fort difficiles à se procurer.
1re série. —
Timbres-poste. Imprimés en noir
sur papier de couleur : 20 paras, jaune; —
1 piastre,
violet ou bleuâtre; — 2 piastres, bleu; —
piastres, carmin ou cramoisi.
2e série. —
Chiffres-taxe. Imprimés en noir sur
Papier de couleur. Tous brun : 20 paras; —
1 piastre;
— 2 piastres; — 5 piastres.
Tous ces timbres ont beaucoup varié de couleur,
surtout les chiffres-taxe,dont la teinte change
du saumon au brun, et du rouge pâle au vermillon.
Le talon de la 1er série, sauf le 5 paras, est imprimé
en rouge ; celui de tous les timbres de la
des quatre inscriptions noires que l'on voit dans
l'ovale autour du croissant :
A droite. En haut. A gauche. En bas.
PRONONCIATION :
Posta. Dovlet Osmanié. Para ou Gourouch.
TRADUCTION :
Poste. Empire ottoman. Para ou piastre (1).
L'indication de la valeur se trouve énoncée en
toutes lettres après le mot para ou piastre (un
Turc dirait avant); un chiffre arabe répète cette
même valeur aux quatre angles des timbres :
EN TOUTES LETTRES :
EN CHIFFRES :
I- Y- I t' a ~tle
PRONONCfATlON :
On. Yermi. Bir. Iki. Besch. Yermi-besch.
TRADUCTION :
Dix. Vingt. Un. Deux. Cinq. Vingt-cinq.
Comme précédemment, il existe deux séries.
pe série. —
Timbres délivrés au public : 10 paras,
vert myrte; 20 paras, jaune; 1 piastre, lilas;
2 piastres, bleu; 5 piastres, carmin; 25 piastres,
rouge.
2e série. Chiffres-taxe. Tous brun — : 20 paras,
1 piastre, 2 piastres, 5 piastres, 25 piastres.
(t) La piastre turque vaut 0 fr. 23 c.; le para,
quarantième de piastre, vaut 0 fr. 00575.

Dans les deux séries, le 5 et le 25 piastres diffèrent
légèrement des autres valeurs; notamment
]e croissant est plus grand, et plusieurs petits ornements
mauresques sont en blanc, tandis qu'ils
sont en couleur dans tous les autres timbres.
Nous avons remarqué que le VO paras jaune et
le 1 piastre violet manquent souvent de rayons
autour de l'étoile; est-ce un défaut de tirage?
Cependant des feuilles entières se présententainsi,
et, dans ce cas, le jaune plus clair et le violet est
d'une teinte rosée bien prononcée.
Les.timbres-poste turcs sont spécialementréservé
au service intérieur; les lettres pour l'étranger
sont remises dans les bureaux français, anglais,
russes ou autrichiens, et affranchies au
moyen des timbres de ces divers pays.
Autrefois les timbres français provenant des
bureaux de poste turcs étaient oblitérés d'une estampille
formée de petits points, au milieu desquels
se trouvait une ancre.
A. MAURY.
CE QUE L'ON TROUVE CHEZ LES MARCHANDS DE TABAC.
Monsieur, nous disait en entrant, l'autre jour,
un de nos clients, je viens de faire une affaire magnifique
: c'est une petite infidélité à votre maison,
mais, vous savez, les collectionneurs sont
chercheurs,et, en fouillant, ils trouvent quelquefois
à vil prix des merveilles, là où on s'en douterait
le moins ; tenez, pas pins tard que ce matin,
en venant chez
vous, j'ai eu la curiosité
d'entrer dans un débit de tabac qui n'est pas loin
d'ici.
Après avoir passé en revue des cartons qui, a la
vérité, ne contenaient que des timbres faux ou
insignifiants,j'ai mis la main sur le bon!... La
pauvre marchande ne se doutait pas de ce qu'elle
possédait... A propos, combien vendriez-vous un
Brésil 600 penché ?
— Mais 15 ou 20 francs.
— Et un 91) grand chiffre?
— Cela dépend de la beauté de l'exemplaire :
de 10 à 15 francs.
— Et un Naples, Garibaldi bleu, avec les trois
jambes, le cheval et les fleurs de lis?
— Ce timbre est rarissime pour le moment,
mais je doute fort que toutes ces merveilles soient
chez un marchand de tabac.
— Vous vous trompez, elles y étaient, et la
preuve, c'est que, moyennant la modique somme
de 10 francs, je me les suis appropriées, et que, à
présent, elles reposent doucementdans mon portemonnaie.
— Alors vous avez été volé.
— Vous allez en juger vous -même ; voici d'abord
le Garibaldi.
— Faux !... Il n'est pas besoin d'y regarder avec
la loupe.
— Celui-ci, je m'en étais un peu douté, car
pour 2 francs...
— Un faux timbre ne vaut pas 2 centimes; de
plus, il déshonore un album et prouve le peu de
connaissance de son propriétaire.
— Que dites-vous de ce 90 du Brésil ?
— En vérité, celui-ci est bon : les timbres authentiques
ont pour les experts un je ne sais quoi
qui saute aux yeux de prime-abord... Oh! oh!
un instant, l'oblitération est singulière, elle a une
forme inusitée et est bien noire.
—
Croyez-vous qu'on l'ait sali exprès?
— Peut-être... Henriette! un verre d'eau...
Vous permettez... Voyez, cette oblitération était
factice : le noir trouble déjà la limpidité du liquide.
Eurêka! c'est merveilleux! Voilà un joli
tour de force : le chiffre 9 vient de se détacher
délicatement du timbre et le voilà qui surnage.
— Mais je ne conçois pas l'avantage qu'il y a
eu à massacrer ce timbre pour le recoller après?
— La chose est bien facile à expliquer; votre
90 est tout simplement un 60, qui, vous le savez,
vaut trois fois moins que l'autre ; on a découpé
avec beaucoup de soin le 6, on l'a artistement
recollé le haut en bas, ce qui a produit
un », puis, avec de l'encre de Chine, on a noirci
le tour du chiffre pour cacher quelques petits
blancs, et le tour était joué.
— Mais c'est de l'escroquerie !... Quant à mon
600 penché, vous m'avez dit vous-même qu'il
n'en existait point de faux.
— Pas que je sache, mais je ne réponds pas de
l'avenir.
— Le voici; on m'a dit en me le vendant : « Il

paraît que c'est fort rare :
c'est un 600 fac simile
du Brésil. »
— C'est une photographie! et floue encore;
mais du moment qu'on vous a prévenu que c'était
un fac simile...
— Oui, mais je croyais qu'un 600 fac simile
était plus rare qu'un autre, d'autant plus que
c'est la première fois que j'entends prononcer ce
mot.
— Tout le monde sait que fac simile signifie
imitation.
— Ah bah je croyais ! que c'était un terme
technique, comme oblitération, par exemple.
Mais, alors, j'ai jeté mes dix francs dans la rue ?
— Positivement; mais vous pouvez vous les
faire restituer : votre bonne foi a été surprise;
allez simplement avec votre vendeur de pacotille
chez le commissaire de police du quartier,
qui donnera toujours droit à voire requête, ainsi
que cela m'est arrivé personnellement l'autre
jour.
Cependant ces affaires, qui sont de l'escroquerie
toute pure, ne sont pas poursuivies comme
elles le méritent, parce que, jusqu'à présent, des
marchands seuls ont réclamé et que la justice ne
voit là qu'une affaire de concurrence sans importance
; mais si les collectionneurs eux-mêmes,
les volés, en définitive, se plaignaient, les marchands
de timbres faux, qui vendent dix francs
de petits chiffons de papier sans valeur aucune,
seraient punis à l'égal du boulanger qui vend à
faux poids et de l'épicier qui mêle frauduleusement
un peu de chicorée à son café.
Quant aux fabricants mêmes, il n'y a aucune
différence entre eux et les faux monnayeurs.
A. MAURY.
de leurs lumières. Les réponses justes seront publiées
avec le nom ou les initiales de leur auteur.
1° Existe-t-il un moyen sur d'enlever, sans aucun
risque pour le timbre, la appliquée gomme rouge qui est
sur presque tous les Hanovres? On a
dû s'apercevoir qu'il suffit que ces timbres soient
humectés trop fortement pour que la couleur rouge
les traverse et devienne visible à la surface.
Le nombre des collectionneurs qui seront dans
le cas de décoller trois, quatre fois ou plus encore
leurs timbres d'ici à quelques années, est
assez grand pour que cette question soit d'un intérêt
général. o. B.
2° Y a-t-il eu plusieurs types pour le timbre
d'Autriche Z. S., tête de Mercure?
M. de V..., il Munich, nous a expédié de ces timbres
jaunes et rouges, que nous avons déclarés
faux,parce que il y a des différences entre leur dessin
et celui des bleus ordinaires. M. de V... assure
les tenir de l'imprimerie impériale de Vienne, où
l'on en aurait fait six gravures (trois pour l'Autriche,
trois pour la Vénétie ????). En attendant
des éclaircissements, on nous permettra d'être
étonné de ce luxe de gravures pour un type uniforme,
où la valeur n'est même pas indiquée.
A. MAURY.
3° Quelle est l'utilité des lettres que l'on voit
aux quatre angles des timbres anglais ?
A quoi servent aussi les petits chiures qui sont
sur les côtés? M.
.
QUESTIONS.
Un grand nombre de nos abonnés nous
mandant de-
des renseignements, nous publierons à
1
'avenir, sous le titre : Questions, toutes celles
auxquelles nous ne pourrons répondre nous-même
avec certitude. Prière aux personnes mieux informées
que nous de vouloir bien nous éclairer
4° On demande des renseignements sur un
timbre présumé apocryphe dont voici le signalement
: rectangulaire; lithographié en noir sur
papier chamois, dessin très-primitif; en haut,
dans une banderole, POST-ZEGEL; au centre, les
armes de la Hollande; lion dans un écusson, couronne
au-dessous; à gauche, 2; à droite, c; en
bas, JA VA. L. R.

CORRESPONDANCE
Il était employé à Providence, capitale de l'île
de Rhodes (Amérique).
M. J. K., à Paris. —
Les timbres où on lit :
KANTON BERN, sont des estampilles d'impôt.
M. S.N., à Saint-Pélersbourg.-Les Romagnes
3 BAI. jaune, 4 B. et 20 B. gris ne sont pas des
falsifications, mais des essais.
M. S., à Zurich.
— Le timbre dont vous me
donnez la description : POST OFFICE PROV. R. 1.
FIVE CENTS dans un ovale, et quatre fleurons aux
angles, imprimé en gris sur papier blanc, rectangulaire
en largeur, est un office particulier d'Amérique,
authentique et assez rare.
LA HAUSSE ET LA
Petit Album Timbres-poste, avec
titre doré, 68 pages contenant : une table générale,
un aperçu du nombre des timbres qu'emploie
chaque Etat, la valeur en francs de toutes
les monnaies étrangères, et, enfin, 1,020 cases
pour y coller les timbres-poste-
Reliure maroquin. 2 fr. 25
J)
ordinaire. J 75
(Franco par la poste).
BAISSE
AVIS.— Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs.
Jfos
Neufs. Oblit.
Nos
Neufs. Oblit.
48 AUSTRALIE SUD. 2 p. rouge
...
t D » 25 1578 PAUME, rose, 15 c n 1) o 25
62 AusT!tAHE (Cygne) 1 1). rouge
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97 AUTRICHE Z. S. gris, effigie
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2443 NjuvELLE-EcossE, 5 c.,bteu.... - » » » 15 1872 TKIMTIÎ, 4 p. violet
J) » e 25
t 15 Il n
J445 NouvELLE-EcossE,10 c. vermillon... » » »
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40 1902 VÉNÉZUÉLA, 1/2 chair
» 10 4 »
1575, 1576 PAUME, noir sur jaune, 5 c... D » » 25 1903 Id. 4
(1) Les numéros 994 à 1082 manquent momnetanément. :1

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
ABONNEMENT:
FRANCE
- Un an... 2 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres-poste neufs
de 10 ou de 20 cent.
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
CHRONIQUE
Rien...
Que deux timbres, l'Espagnol, 19 c., et le
Brunswick, 1 /3 silb. noir qui sont dentelés.
Puis le timbre suivantque nous annonçons sous
toutes réserves :
Au milieu d'ornements plus ou moins réguliers,
Un steamer voguant à droite; en haut l'aigle autrichienne
; de chaque côté les lettres P .
0 .; en
bas, dans un rond Il. T, lithographie, bleu sur
papier blanc, fond burelé rose. Ce timbre, détaché,
nous dit-on, d'une lettre d'Alexandrefte (Syrie),
serait-il émis par la compagnie du Lloyd autrichien
?
On nous annonce un changement prochain
dans les timbres ottomans : le repérage exact de
^'inscriptionnoire s'obtenanttrès-difficilement, la
nouvelle émission aura des inscriptions gravées
sur les clichés, et, partant, imprimées de la même
couleur que le timbre.
- Les timbres de la Moldo-Valachie, émis depuis
peu, sont provisoires; on grave dans ce moment
le type définitif, qui sera un des mieux
réussis. Les extrêmes se touchent.
On vient de découvrir une série de timbres de
Wurtemberg, deuxième émission, ayant dans la
Pâte du papier le fil de soie de sûreté. Ces timbres
n'ont eu qu'une durée éphémère.
Adressertoutes les communications et demandesd'Abonnement
à M. MAURY fils
5, rue de Richelieu, à Paris.
ABONNEMENT :
ÉTRANGER.- Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
'ayables en timbres poste neufs de
la plus minime valeur du pays.
Signalons une enveloppede l'île Maurice, brunviolet.,
de six pence, mesurant 22 centimètres de
largeur, comme le shilling.
ILE DE LA RÉUNION.
L'île de la Réunion se trouve
dans la mer des Indes, entre
l'île Maurice et Madagascar;
elle a 77 kilomètres sur 33.
La population se compose de
115,000 indigènes ou anciens
esclaves affranchis et 70,000
colons depuis l'émancipation.
,Elle fut nommée d'abord île de Mascareigne, du
nom du Portugais qui la découvrit en 1 54o ; elle
devint en 1642 possession
française, appartint aux Anglais
de 1810 à 18H, puis
fut de nouveau occupée par
les Français, qui la conser
vèrent depuis celte époque.
Elle reçut, en l'honneur de
LouisXIV, le nom d'île Bourbon;
la Répub'ique la baptisa île de la Réunion,

la Restaurationlui rendit son nom de Bourbon et
enfin elle reprit celui d'île de la Réunion en 1848.
De même qu'à la Nouvelle-Calédonie, le gouverneur
de l'île de la Réunion créa, de son autorité
privée, deux timbres-poste de 115 et de 30 centimes,
dont nous donnonsci-dessus les fac-simile.
Tous deux sont imprimés typographiquement en
noir sur papier à lettre azuré ; c'est par erreur que
plusieurs catalogues et albums ont attribué à ces
timbres d'autres couleurs que celle que nous indiquons.
Ils furent composés au moyen de petits ornements
clichés qui se trouvent dans toutes les
imprimerieset qui servent en général à l'encadrement
des couvertures de livres; système primitif
employé à Honolulu pour les timbres à chiffres et
dans la Guyane anglaise pour les provisoires.C'est
là un des caractères auxquels on peut reconnaître
les timbres authentiques de la Réunion, des nombreuses
contrefaçons.
Avec du tact, on parviendra, en examinant les
lettres et les dessins, à constater leur régularitéde
forme, régularité impossible à obtenir parfaite par
les procédés ordinaires de gravure et de lithographie.
Parmi les exemplaires que nous avons eu le
bonheur de posséder quelque temps, nous avons
remarqué de légères différences résultant de la position
des petits clichés d'ornementation. Ainsi les
boules formant la bordure extérieure du i'ô centimes
ont d'un côté un trait plus plein, une ombre,
laquelle, dans certains timbres, est toujours tournée
à gauche, tandis que dans d'autres elle porte
constamment du côté de la marge, comme si la
lumière venait du centre.
Il existe aussi quelques différences dan s la position
des deux petits points qui se trouvent après
l'abréviation TIMB :
Les imitations, très-nombreuses,sont généralement
peu fidèles; quelques-unes sont imprimées
sur papier bleu pâle, bleu foncé, gris et vert.
Bien qu'ayant été en usage pendant plusieurs
années, ces timbres sont devenus introuvables :
à part quelques collectionneurs qu'on peut compter,
personne n'a pu s'en procurer et cependant,
Dieu sait combien de lettres apostillées d'illustres
signatures, ont reçues le gouverneur et le directeur
des postes de l'île! La réponse est toujours
la même : « Les timbres sont supprimés, et malgré
toutes les reeherches, on n'en peut plus découvrir
un seul. »
L'une de ces réponses nous a été communiquée;
elle est signée d'un haut fonctionnaire qui fut
plusieurs années directeur des postes de Saint-
Denis. a Pendant cinq ou six années qu'ont duré
les timbres de la Réunion, écrit-il à un influent
collectionneurparisien, il en a été vendu dans mon
bureau pour 8 FRANCS!! » c'est-à-dire une dizaine
de timbres par an en moyenne et dans le cheflieu
de l'île !
Le peu d'accueil du public à leur égard provenait,
paraît-il, de ce qu'ils n'étaient pas gommés
derrière (singulière difficulté !) ; et comme chaque
particulierdevait se charger de les coller lui-même
sur sa lettre, on préférait affranchir au bureau,
en numéraire, cela était plus vite fait, car dans
les pays chauds la colle liquide se conserve avec
difficulté.
Enfin, comme ces timbres se détérioraient, on
résolut d'en faire un auto-da-fé. On réunit ce qu'on
en put trouver et le tout fut brûlé sans pitié.
Quel trésor perdu pour les collectionneurs!
Immédiatement après (1860), le directeur des
postes de l'île reçut les timbres ordinaires des
colonies françaises, dont l'emploi se généralisa
promptement.
Un savant de nos amis, qui a passé plusieurs
années à la Réunion, nous expliquait d'une autre
manière la rareté des anciens timbres. Il paraît
qu'à moins qu'ils ne soient conservés avec le plus
grand soin, tous les papiers y sont promptement
dévorés par un insecte qu'on appelle dans le
pays hakerlac, et qui est une grosse variété des
blattes Aussi les papiers précieux, de famille, etc.,
sont-ils renferméshermétiquementdans des boîtes
en fer-blanc.
A. MAURY.
DES TIMBRES DES ILES PHILIPPINES.
Peut-être nous flattons-nous,cependant ii nous
semble qu'en ce qui touche ces mystérieux tim-

es des Philippines, le jour commence à se faire ;
et si le soleil n'est pas encore à son zénith, les
ténèbres sont au moins dissipées et nous pouvons
nous croire en pleine aurore.
Des documents venus du pays et paraissant,
d'après la source d'où ils émanent, mériter toute
confiance, devraient nous faire supposer qu'il
existe une première série, se composant de quatre
timbres de forme ronde, des valeurs suivantes :
5 cuartos, 10 cuartos, i real, 2 reales. Mais, jusqu'à
présent, rien n'est venu confirmer cette opinion,
et il est peu probable d'admettre, selon
nous, que, depuis la naissance de la philatélie, la
malechance ait poussé la rigueur jusqu'à nous
priver absolument du moindre échantillon de ces
précieuses vignettes. Les timbres ne venant pas à
l'appui du renseignement obtenu, on a prononcé
le mot d'essai ; cela devait être, et nous reconnaissons
que, sinon la vraisemblance, au moins
la possibilité existe. Malheureusement, pas plus
que les timbres, les essais n'ont répondu à l'appel.
Comment, d'ailleurs, se figurer des essais si pauvrement
exécutés, que les timbres de 1854 y 55
leur aient été préférés? C'est vraiment difficile.
Aussi, tout espoir relatif à l'invention d'une série
complètement inconnue jusqu'ici étant à peu
près perdu, nous préférons voir les choses sous
un autre jour, et penser qu'il y a ici un malentendu.
Il est probable, à notre avis, que la
forme ronde, attribuée à ces timbres par une
personne peu versée, peut-être, dans ces matières,
est celle du médaillon renfermant le portrait
de la reine qui paraît, en effet, la partie
importante de la vignette, et non celle du timbre
lui-même avec son encadrement.
Arrivons enfin aux séries certaines.
lre série complète, type uniforme.
1854 y 55. Effigie de la reine. Isabelle II à
droite, dans un médaillon rond
et perlé. Imp. coul. Rect.
5 cuartos,orangé. R.R.
10 —
carmin foncé. R. R.
10 — rose pâle. R. R.
1 real, bleu-foncé.R.R. Variété
avec :
Corros. R4.
1 real,lilas clair. R.R. Variété avec : Corros.R4.
2 reales, vert plus ou moins foncé. R. R.
Ces diverses appréciations de rareté ne concernent
que les exemplairesneufs.
Les timbres de cette série ont été exécutés dans
la colonie et gravés sur cuivre. La planche contenait
quarante timbres d'un dessin légèrement
différent et disposés en huit rangées de cinq
chacune. Il semble, lorsque l'on considère un
certain nombre de ces vignettes, que le laid,
dans le timbre-poste, ait été le but qu'on s'est
proposé d'atteindre. S'il en était ainsi, le succès
aurait couronné, au delà de ses vœux, les efforts
de l'artiste, car tous les dessins ont des droits
égaux au prix qu'ils paraissent se disputer. Il est
vrai que le timbre d'Espagne de 1853, qu'on a
choisi pour modèle, n'est rien moins qu'un chefd'œuvre;
mais la charge a des bornes qu'on ne
doit pas même atteindre, à plus forte raison dépasser.
Néanmoins, chaque chose ayant son bon
côté, cette exécution enfantine a donné à ces timbres
un certain cachet de couleur locale qui n'est
pas sans quelque charme aux yeux des curieux.
C'est un vin qui a le goût de terroir. Le timbre
de 1 real offre une assez singulière variété : au
lieu du mot CORREOS, on y trouve quelquefois :
CORROS. Chaque feuille contient un seul timbre
de cette espèce, et, si notre mémoire est fidèle,
il y occupe la première place de la sixième
rangée.
M. Maury vient d'acquérir quelques exemplaires
des timbres dont nous venons de parler, parmi
lesquels se trouve un 10 cuartos rose pâle; c'est
la première fois, à notre connaissance, qu'il est
question d'un Luçon de cette couleur; mais,
outre cette rareté, nous mentionnerons encore,
d'une façontoute spéciale, un timbre de 5 cuartos,
dont l'existence nous était, jusqu'à ce jour, complètement
inconnue, et dont la description suit :
5 cuartos 1854 y 55.

gnes horizontales. Orangé, Imp.coul. Rect. (lj. Ce que nous venons de dire du timbre de
Ces timbres lithographiés sont, suivant nous, 5 cuartos s'applique également au timbre gravé
postérieurs aux timbres gravés portant la même de 10 cuartos. Les diverses modifications de couleur
qu'il a subies, qui l'ont fait varier du carmin
date. La feuille se compose de huit rangées de six
timbres chacune. Les types, différant légèrement
entre eux, sont au nombre de 4, le plus foncé
placés au rose le plus pâle, indiquent une
~
comme existence assez longue et passablement accidentée.
Sa rareté, comme celle du 5 cuartos, trouve
les quartiers d'un écu : 2, 2. L'exécution
n'est guère meilleure que celle des précédents,
bien que le lithographe n'ait pas choisi le lement restreint son usage à l'intérieur de Luçon
sa raison d'être dans sa valeur qui avait généra-
même modèle que son confrère. Il s'est inspiré et des îles environnantes; car, bien qu'il ne portât
pas le mot : interior, il était affecté aux quel-
(quelle malheureuse inspiration !) du timbre d'Espagne
de 1852, et, bien que cette circonstance ques correspondances échangées entre les différents
points de la colonie.
pût nous faire supposer qu'ils étaient antérieurs
aux vignettes gravées, nous croyons devoir persister
dans notre opinion. D'abord, la plupart des deux valeurs sur papier bleuté qui vont suivre (1
Ces deux timbres (5 et 10 cuartos), avec les
anciens timbres, tels que ceux de Van-Diemen, et 2 reaies), forment la série complète en usage à
Maurice, etc., ont été gravés; de plus, ce groupe partir de l'année 1856 (1).
de quatre timbres que nous retrouvons dans la
1er série partielle.
série suivante est un progrès .sur le premier
système ; enfin on remarque dans l'exécution, 1856. Effigie de la reine Isabelle II a droite
toute médiocre qu'elle est, une absence d'hésitation,
une sûreté même qui semble n'appartenir papier bleuté, avec un filigrane figurant des dou-
dans un médaillon rond et perlé. Imp. coui. sur
qu'à un type depuis longtemps adopté. Malgré la bles boucles et placé de façon à être séparé en
date inscrite sur le timbre, diverses circonstances deux parties égales par toute section des feuilles,
nous portent à croire que son existence ne fut en bandes horizontales.
pas circonscrite aux deux
1
années 1854 et 55, il real, verl.
est même très-possible que l'époque de sa création
soit postérieure à celle qu'il indique; quoi C'est à dessein que nous omettons ici de men-
2 l'eales, rouge-amarante.
qu'il en soit, il est a peu près démontré tionner le 1(2 real bleu; peut-être
pour
nous tromponsnous,
mais nous ne croyons pas à son usage aux
nous qu'il resta en circulation jusqu'à l'apparition
des timbres portant les mots :Correos. Interior
(1800). Sa rareté s'explique par Je petit avec le 10 cuartosdont il est équivalent.
Philippines. Il formerait d'ailleurs double emploi
nombre de correspondances confiées à la poste La feuille contenait200 timbres disposés par dix
par les habitants de Luçon et des îles circonvoisines
qui, à cette époque, se montraient rebelles los de uno (ou dos) real (ou reales) Plata. Ces.
rangées de vingt chacune. L'en-tête portait :
Sel-
à l'adoption de ce mode d'affranchissement et
timbres étaient typographiés.
préféraient l'usage, très-fréquent en ce pays, de
Simple observation.
ce qu'on nomme les occasions; cependant, lorsqu'ils
ne pouvaientévi!cr l'interventionde la une opinion personnelle
Nous hasarderons ici
poste,
le soin de payer le
(peut-être
port était presque toujours
une grosse erreur), mais en dépit de sa
laissé timidité, dont
au destinataire.
nos lecteurs sont témoin-, nous désirons
la produire au grand jour de la publicité de
Il) Au moment de mettre sons presse M. N. Rondot
veut bien n >us signaler l'existence d'un timbre
ce petit journal.
de 10 cuartos, lilas, lithographie, frère du 5 cuar- (1) Les timbres sur papier azuré ne durent arriver
I os que nous venons de décrire. Postérieur au à Luçon qu'en 18;)G, bien qu'on les classe d'ordinaire
10 cuartos rose gravé, 18;¡4y 55, dont il aurait abrégé à l'année 1855, par analogie avec ceux d'Espagne.
lu durée, il se serait vu bientôt lui-même remplacé On
par le 10 cuartos de 1860. Nous ne l'avons jamais peiné, épuisait les dernières encore à feuilles Luçon, il y a quelques mois de à
VU. ces timbres.

Nous ne croyons que bien peu, si nous y
croyons, à l'emploi, aux Philippines, de la série
avec filigranes en losanges et à celle dite sur papier
mécanique. Ouf! voilà le grand mot taché ;
mais, nous dira-t-on, ces deux séries auraient
donc été exclusivement en usage à Cuba et à
Porto-Rico? Pourquoi — pas ? — Quant à nous,
toutes nos sympathies sont pour l'affirmative.
2" série partielle. (Correos. Interior.)
1860. Effigie de la reine Isabelle II à droite
dans un médaillonrond et perlé. Imp. coul. Rect.
Partie antérieure du buste coupée carrément.
5 cuartos, orangé. R. R. R. neuf.
5 »
vermillon. R. neuf.
10
»
rose-lilas.
Ces timbres étaient destinés à l 'affrancliissement
des correspondances échangées entre les différents
points de l'archipel. Chacune des deux valeurs
présente quatre types légèrement dissemblables
et disposés, ainsi que dans la feuille du
5 cuaitos lithographié dont il vient d'être question,
comme les quartiersd'un écu : 2, 2 ]+[. La
couleur orangée commune au 5 cuartos précédent,
et tl celui que nous plaçons en tête de notre série,
prouve que nous avons assigné à ce dernier
sa véritable place, le vermillon dut évidemment
Venir après.
3e série partielle. (Correos. Interior.)
1861-1862. Effigie de la reine Isabelle 11 à
droite dans un médaillonrond et
perlé. Imp. coul. rect. Partie antérieure
du buste coupée carrément.
5 cuartos vermillon.
10 ???
»
Cette série, si l on n y prenait
garde, pourrait être facilement confondue avec la
préc édente. L'analogie entre elles est même si
grande, que nous serions porté à croire possible
l'existence d'un timbre de 10 cuartos de ce type,
mais nous ne l'avons jamais vu. Il y a cependant
Une grande différence, qui ne frappe pas à première
vue, entre ces timbres et leurs prédécesseurs.
La feuille du 5 cuartos de cette troisième
série partielle ne contient qu'un seul type, et non
pas quatre disposés par groupe, commedans la seconde.
Il est encore une autre manière de les distinguer
l'une de l'autre, lorsqu'onn'a qu'un seul
exemplaire de chacune d'elles à sa disposition.
On remarqueraque les traits indiquant les cheveux,
dans le 5 cuartos qui nous occupe, touchent
par chacune de leurs extrémités, d'un côté à la
couronne de la reine, et de l'autre à la raie des
cheveux; tandis que, dans la série précédente, les
traits figurant les cheveux n'atteignent, ni par
l'une, ni par l'autre de leurs extrémités, les points
que nous venons d'indiquer.
Lafeuille se compose de rangées de huit timbres.
Type unique dit : à un seul point (Correos.
Interior).
Janvier? 1863. Effigie de la reine Isabelle Il
dans un médaillon rond et perlé. Imp. coul. rect..
5 cuartos, vermillon laiteux.
L'unique point qui sert à distinguer ce timbre
du type de la série suivante qui en porte deux, est
placé entre les mots Correoset Interior. Ce 5 cuartos
paraît avoir servi de modèle à ses successeurs
immédiats et, bien qu'on ne constate généralement
que la différence que nous venons de signaler, il
en existe d'autres que l'œil le moins exercé peut
saisir au premier examen. Par exemple, dans
notre timbre, l'extrémité du nez de la reine est
notablementplus arrondie, le perlé du médaillon
est beaucoup moins serré, la partie antérieure de
la section du cou plus éloignée de l'encadrement
que dans la copie, etc.
La feuille de ces timbres ne contient qu'un seul
type; il est lithographié.
2C série complète dite : aux deuxpoints (Correos :
Interior). Type uniforme.
Fin de 1863. Effigie de la
reine Isabelle II à droite dans
un médaillonrond et perlé. Imp..
coul. rect.
5 cuartos, vermillon (1).
10 carmin.
»
1 real, violet-foncé.
2 reaies, bleu.
A moins d'un accroissement considérable dans
(1) Nous venons de recevoir une contrefaçon de ce
type assezbien réussie. Elle a été faite en Allemagne

le poids des correspondances qui se serait produit
tout à coup, on ne s'explique que bien difficilement,
pour l'intérieur de la colonie, la création
des valeurs d'un et de deux reales, d'autant plus
que lors de l'apparition de cette série, et presque
simultanément, on vit surgir un timbre d'un
real, gris-bleu, avec le même médaillon que celui
de notre type, mais en différant par l'encadrement
et la légende (Correos au lieu de Correos.
Interior). Enfin, toujours vers la même époque,
nous arrivait un nouvel un real vert-clair, avec
la même légende (Correos), d'un dessin analogue,
mais néanmoins légèrement modifié dans toutes
ses parties. En présence d'une telle abondance de
timbres d'un real, le mot de galimatias triple nous
paraît caractériser la situation. Que doit-on penser?
Les deux derniersétaient-ilsdonc forcément,
fatalement destinés à l'extérieur et ne pouvaientils
jamais être employés pour les correspondances
d'un point à l'autre de la colonie, tandis que les
Correos : Interior, 1 et 2 reaies, auraient été, au
contraire, exclusivement affectés au service des
Philippines? Ces suppositions sont les seules admissibles
et nous sommes contraints de nous en
contenter.
Les timbres de cette série sont lithographiés et
le dessin du type est identique pour toutes les
valeurs.
La feuille du 5 cuartos se compose de rangées
de dix timbres, excepté la dernière où le premier
et. le dixième manquent.
La feuille du 10 cuartos a six rangées de dix
timbres et celle du 2 reales, quatre rangées de
cinq chacune.
Variété du type précédent.
5 cuartos, vermillon.
Le dessin de ce type donne à la reine des lèvres
plus grosses et plus saillantes, le cou y est moins
large et le haut de la couronne beaucoup plus rapproché
du perlé du médaillon. Un seul type pour
toute la feuille.
1 real. Type unique (Correos).
Fin de 1863. Effigie de la reine Isabelle 11, à
droite dans un médaillon rond et perlé. Imp.
coul. rect.
1 real, gris-bleu.
La feuille contient quatre rangées de six timbres.
Ils sont lithographiés.
1 real. Type unique (Correos).
Janvier? 1864. Effigie de la reine Isabelle II, à
droite dans un médaillon rond et perlé. Imp. coul.
rect. Timbres lithographiés.
1 real, vert-clair.
3e série complète. Type uniforme.
1864. Effigie de la reine Isabelle II, à gauche.
Imp. coul. sur pap. coloré, rect.
Vignette typographiée, semblable aux timbres
d'Espagne de la série de 1864.
3 1/8 céntimos peso forte, noir sur chamois.
6 2/8
» » » vert sur lilas.
12 4/8
» » » bleu sur vermillon
très-clair.
25 » » » vermillon sur lilas.
Les feuilles de chacune de ces valeurs se composent
de dix rangées de dix-sept timbres portant
comme en-tête les mots : ultra mar. 170 sellos
de... céntimos.
G. HERPIN.
DES ENVELOPPES DU CANADA
SUR
PAPIER JAUNE.
Bien qu'il soit clairement démontré qu'elles
sont l'antipode de la vérité, il faut qu'il y ait dans
certaines erreurs un charme inexplicable pour
que, non-seulement elles conservent leurs partisans,
mais que souvent même elles fassent des
prosélytes, grâce, il est vrai, à la réputationusurpée
de ceux qui les propagent.
Ces réflexions nous sont inspirées par les enveloppes
du Canada, tirées comme essais sur papier
jaune, qu'on s'obstine,dans certainjournal, à présenter
comme des contrefaçons aux philatèles trop
crédules. Nous savons qu'il a été fait une tentative
d'imitation de ces enveloppes, mais si l'intention
est d'ordinaire réputée pour le fait, ce ne peut
être en cette occasion, car rien qu'au toucher un
aveugle en reconnaîtrait la différence ; ces enveloppes
présentant, comme chacun sait, un relief

assez sensible. Toutefois, ce n'est pas de ces grossières
imitations dont on entend parler, mais des
exemplaires tirés avec beaucoup de soin au moyen
du cliché ofticiel. Or, c'est précisément ce tirage
exceptionnellement soigné qui a fait prendre le
change à des yeux quelque peu novices.NosArgus
en herbe ont voulu trouver des différences dans
le placement des pierreries de la couronne et dans
le noeud des cheveux dont, à leur avis, le dessinest
trop accusé dans ce qu'ils nomment les contrefaçons.
Ils se sont aussi préoccupés de l'absence de
couleur dans certaines parties des exemplaires ordinaires
là où se trouvent de notables traces d'encrage
dans les exemplaires de choix, etc.
Toutes ces prétendues différences sont de nulle
valeur à nos yeux, car le relief, seul point véritablement
important, existe partout ; elles ont seulement
pour effet d'accuser chez les critiques qui
s'imaginent pouvoir les constater, l'ignorance
absolue des résultats produits par des tirages différents.
Qu'ils s'éclairent et se renseignent à cet
égard, et bientôt ils seront forcés de reconnaître,
avec nous, que les épreuves des enveloppes du
Canada sur papierjaune sortentdes mêmes clichés
que celles en usage aujourd'hui, et qu'il n'y a pas
le moindre doute à élever sur l'authenticiténi des
unes ni des autres. G. H.
QUESTIONS.
On demande des renseignements
sur le timbre chinois
reproduit ci-contre.
Il est composéde caractères
typographiques qui, par leur
forme et leur disposition, rappellent
les Guyane provisoires,
dits à tort timbres des journaux.
Il est imprimé en noir sur papier blanc, mais
quelques parcelles métalliques indiquent qu'il a
été précédemmentdoré. Le centre contient une
lettre qui, malheureusement,n'a aucune signification
en chinois, et une tête de dragon, autant
qu'on en peut juger par l'exemplaire très- mal
venu que nous avons sous les yeux.
Ce timbre a bon air, et, n'était le signe du milieu,
nous n'aurions pas douté de son authenticité.
Il se peut que ce signe soit une marque de contrôle,
et que le graveur chargé de l'exécuter en
ait altéré le dessin, sans que les Anglais de Hongkong
y aient attaché beaucoup d'importance.
D'ailleurs, doit-on douter des Guyane susnommés
parce qu'on ne peut déchiffrer le griffonnage
du centre qui doit, paraît-il, se traduire par
les lettres G. R. D.?
A. MAURY.
GUYANE ANGLAISE.
Nous regrettons de ne pouvoir satisfaire au désir
de M. Herpin, en publiant in extenso un article
sur les timbres de Guyane, qui lui est
envoyé par un de ses amis d'Angleterre, mais le
défaut d'espace nous force à n'en donner ici que
l'analyse.
D'après ce correspondant :j
Le 8 cents de la première série serait vert et
non pas rouge.
La seconde série, qui deviendrait la troisième,
ne se composerait que d'une valeur :
4 cents, qui
serait imprimé sur deux papiers, bleu et rougemagenta.
Deux papiers pour la même valeur?
La troisième série, avec patimlts, deviendrait
ainsi. la seconde.
Nous livrons sans commentaires ces appréciations
à nos lecteurs.
A. MAURY.
Réponses aux Questions du numéro du 15 avril.
1" Pour enlever la gomme rouge qui se trouve
appliquée sur certains timbres du Hanovre, il suffit
de les baigner dans une dissolution bouillante
de carbonate de soude. On voit bientôt la couleur
rouge se décomposer par l'effet du réactif. A ce
moment, sans attendre qu'elle le soit complètement,
on retire le timbre et on le lave à l'eau
froide.
L'oblitération disparaît ordinairement en même
temps.
La première opération ne doit durer que le
temps strictement nécessaire, une ou deux minutes,
sans quoi le carbonate alcalin attaquerait
la couleur du timbre même.
Pliilarète. GLUMM

2° Je possède depuis bien longtemps un exemplaire
rose du timbre d'Autriche Z. S. tête de Mercure,
incontestablement authentique. Sa gravure
est en tous points semblable à celle du bleu. Les
timbres qui diffèrent de ce type sont donc des
imitations. L. L.
de plus, il est aisé de reconnaître que ce timbre
grotesque a été dessiné sur papier autographique
et transporté, ce que ne font jamais les
lithographes de profession, et il n'en manque pas
tl Batavia. A. M.
3° Le timbre noir sur papier chamois portant
les armes de la Hollande, et les inscriptions
JA VA, POST-ZEGEL, 2. C., me paraît faux
sous tous les rapports.
Jamais un seul de ces timbres n'est venu directement
de Java. La valeur 2 cent. (0 fr. 042 c.)
n'est pas même employéeen Hollande, on n'aurait
donc pas commencé parcelle-là dans une colonie;
LA HAUSSE ET LA
Petit Albuin Timbres-poste, avec
titre doré, 68 pages contenant : une table générale,
un aperçu du nombre des timbres qu'emploie
chaque Etat, la valeur en francs de toutes
les monnaies étrangères, et, enfin, 1,020 cases
pour y coller les timbres-poste-
Reliure maroquin. 2 fr. 25
1)
ordinaire. 1 75
(Franco par la poste).
BAISSE
AVIS.— Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs.
Nos
Neufs. Oblit.
NOS
Neufs. Oblit.
h8 AUSTRALIE SUD. 2 p. rouge e » # 25 1445 NOUVELLE-ECOSSE,10 c. Vermillon.. » » » 40
62 AUSTRALIE (Cygne) 1 p. rouge ...1) 30 » » 1482 NOUVELLE-GALLES, 1 p rouge s. glacé. 30 » »
2 p. bleu.... » {-0 » » 1633 PRUSSE, 4 pf. vert ancien
» 50 1)
10
63 — —
97 AUTRICHE Z. S. gris, effigie
1) D » 10 16â4A Id. nouveau, 3 pf. violet
Il
15 o »
98 id. id. gris, aigle....,.J) o » 05 1657 Id. enveloppes, 1 silb. rose.... l o » 10
155 BAHAMAS, 1 p. rouge n30» » 1658 III. id. 2 silb. bleu.... l B » 15
163 B.&itB,%Dp, vert 15 » » 1659 Id. id. 3 silb. jaune.
„ .
1 » » 15
299 O.-ÏLAN, 1/2 p., lilas
D
25 » » 1699 SAINTE-HÉLÈNE, 1. p. rouge.. ....» 25 » 11
324 C!HLi, 1c. jaune n 25 » Il 171ft S«NT-VINCE»T, 1 p., rouge J)
25 » D
336 B. RIVADAVIA, 5 c. carmin
»
50i" »
1702 SUNTE-LUCIK, 1 p. rouge... » 25 » D
373 DANEMARK, 4 sk. brun sablé).... »'» 15 1706 S.&INr-THoitAs, 3 c. rouge » 30 » D
912 GHE\ADE, 1 p. vert 25:1>
»
n 1709 LA GUAIRA, 1/2 blanc
» 25 » »
963 à 994 (1) HAMBOURG garantis), chaq.. Io,»
n » 1709 LA C.UAIRA 1 , c. rose » 15 » »
108il HANOVRE ancien, 1 g. vert » ».» 15 1779 SUISSE, rayon 1, 5 rap bleu. D x o 15
1085 Id. 1 g. bleu
» »i» 25 1783 Sui,,sp, 2 rap gris (ancien) 15
>. » D
4091 Id. bulelé, 1 g. vert....JI aa 25 1813 ZURICH 6. ituthe)itique
» » 9 50
1159 INDES, env. 1\2 bleu *
...
o
25!D » 1819 Ti,.itRr-Nt,.uvF,., 1 p. brun
.......!)
30 Il »
1193A ITALIE, nouveau, 2 c. marron ...» 10|» » TURQUIE (nouveaux) :
1220 LoMBARDO-VÉKÉrtf',5 s. rouge....t o » O;ï 10 paras vert
D M a 25
1267 LUÇON, 5 c. ronge » 75 o o
20 parasjaune ou brun
D t a 25
1269 — 3 1/8 c. noir
» 50 a o 1 piastre lilas ou brun • » » 50
4270 — 6 2/8 c. vert
D
75 1) » 2 piastres lilas 011 brun » » 1
»
1305 MAURICE, fI P rose » » o 10 3 magnifiques timbresd'effet tut@c,
4380A MOLDO-VALACHIE (nouv.), 2 p. jaune. » 20 » o rouges et roses, chaque....n
» » 50
i380B Id. 4 p. bleu..
1)
20 D 1)
1 id., brun, 5 piastres
D a 50
13801, Id. 20 p. rouge. » 75 a 9
1872 T!ti?iiTR, 4 p. violet
D » » 25
1407 NATAL, 1 p. rouge r, 30 » »
1902 VÉNÉZUÉLA, 1/2 chair D10D n
Î4Î0 NEVIS, 1 p., rouge . » 25 p r 1903 Id. 1 gris
.......... n
1443 NJUVELLE-ECOSSE, 5 c., bleu e » » 15
(1) Les numéros 994 à 1082 manquent momentanément.
JI

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
JOURNAL PARAISSANT LE
15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE.- Un an... 2 fr.
AVEC fRIME
Payables en timbres-poste neufs
de 10 ou de 20 cent.
Adressertoutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
5, rue de Richelieu, à Paris.
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ÉTRANGER.- Un an... 4 fr.
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Payables en timbres-poste neufs de
la plus minime valeur du pays.
Pour cause d'expropriation, les Magasins et
Bureaux du COLLECTIONNEUR DE TIMBRES-POSTE
seront transférés, mt 1 5 juillet prochain, rue Le
Pelletier, 23, en face l'Opéra.
Avis. —
Nous prions MM. les abonnés dont
l'abonnementexpire aujourd'hui de le renouveler
immédiatement, s'ils ne veulent éprouver aucun
retard dans la réception du journal.
Les numéros 1, 2, 3 ayant été réimprimés et
réunis en un seul, par suite du changement de
format, ce triple numéro fut daté du 15 septembre,
tandis qu'il devait l'être de la fondation du
journal, c'est-à-dire du 15 juillet 1864. — C'est de
jour que partent les abonnements pour toutes
les personnes qui ont reçu la collection complète
du journal.
Nous offrons en PRIME GRATUITEà nos nouveaux
abonnés, soit notre charmant catalogue,
soit des timbres-poste rares pour une valeur équivalente.
CHRONIQUE
RUSSIE. —
Dans notre dernier numéro, nous
avons parlé d'un timbre-poste que nous supposions
être émis par une compagnie autrichienne, basant
notre opinion sur l'aigle qui ligure dans ce timbre.
Or, chacun sait que rien ne ressemble plus à
l'aigle russe que l'aigle autrichienne —
à un sabre
près; de plus, les mystérieuses lettres suivies immédiatementd'un
point, qui forment toute l'inscription,
n'étaient pas de nature à nous mettre
sur la voie. On nous pardonnera donc notre erreur,
la faute en est à l'oblitération.
Nous avons vu de ce timbre un second exemplaire,
d'une autre valeur sans doute, offrant les
différences suivantes :
Au milieu d'ornements, un steamer; en haut,
les lettres P.O. II N.T.; en bas, l'aigle russe;
imprimé Iithographiquement en rouge sur papier
blanc, burelé, ou plutôt quadrillé de petites lignes
bleues.
DRESDE (SAXE). —
Une compagnie de factage
de Dresde vient d'émettre une
série de trois timbres et deux
enveloppes aux armes de la
ville, et dont nous donnons ici
un fac-simile. C'est une mauvaise
calque lithographiée du
timbre officiel. Timbre 3 pf.
vert; 1/2 ngr. jaune; 1 ngr.
rose. — Enveloppes, 1 /2 ngr.
jaune ; i ngr. rose.
Voici l'usage de ces vignettes :
A Dresde, la dernière levée des boîtes aux lettres
a lieu à six heures ; passé ce délai, les lettres
ne sont plus expédiées que par les courriers du
lendemain ; cependant, si on les porte aux gares

des chemins de fer, elles peuvent encore être expédiées
jusqu'au moment du départ des trains.
Ainsi pour Paris, où il Cil est de même, la dernière
levée est à six heures dans les bureaux (1),
mais les lettres sont reçues sans surtaxes, dans les
gares, jusqu'à s.ept heures, sept heures et demie,
huit heures, et même dix heures vingt minutes
(ligne du Havre).
La compagnie de factage de Dresde, moyennant
une faible rétribution, va chercher les lettres à
domicile, à la dernière heure, et les transporte
aux chemins de fer. Chaque lettre doit être revêtue
d'un timbre de la compagnie. —
Mais à quoi
servent les enveloppes?
SCHLESWIG-HOLSTEIN.
— Un nouveau timbre de
1 \ /4 sch. vert, type ovale en relief.
VICTORIA.-8 pence orwgè, type carré semblable
aux 1 p., 2 p. et 4 p. dernièrement émis.
— Les timbres de TASMANIE, 6 p. et 1 sh., et
d'ALLEMAGNE, 1 k. vert, sont dentelés. Par erreur
nous avons signalé l'ESIIAGNE, 19 c. dentelé; c'est
12 c. qu'il faut lire.
Nous avons reçu en feuilles les bandes de Nouvelle-Galles
du Sud, timbrées du type ovale 1 p.
rouge. Chaque feuille, large de 01,59 sur Om,47,
contient deux rangées de quatre bandes chaque;
une de ces rangées a en filigrane une large série
d'ornements entrecoupés par les lettres N. S. W.
Signalons une série d'enveloppes d'essais de
WURTEM13LRG représentant clans ,
une circonférence
les armoiries en relief du royaume supérieurement
exécutés. Diamètre, 3 centimètres;
inscription circulaire, KON. WURTEMI; RG'SCHE
FREIMARKE. DREI KREUZKR. Imprimé en ( iq couleurs
: vert, bistre, bleu, jaune et carmin.
A. M.
ESSAI DE CLASSIFICATION
DES TIMBRES-POSTE DE VICTORIA.
Puisqu'on sait que sujet plus ingrat il n'y a,
A le traiter ici pourquoi mettre sa gloire?
On peut parler longtemps de toi, Victoria,
Mais sansjamais après, pouvoir chanter victoire.
Ayant manifesté devant quelques personnes l'intention
de publier cet essai de classification des
(1) Pour Paris, d'après une loi en date du 9 mai
1863, les lettres déposées dans certains bureaux,
après six heures, peuvent être expédiées moyennant
la taxe supplémentairesuivante :
20 cent. jusqu'à 6 heures et un quart.
40 cent, jusqu'à 6 heures et demie.
60 cent. jusqu'à 6 heures trois quarts.
timbres de Victoria, sans nous dissimuler d'ailleurs
la tâche que nous nous imposions, l'une d'elles,
mue sans doute par un bon sentiment et pour nous
détourner de notre présomptueux dessein, nous a
adressé, sans le signer, le quatrain placé en tète de
notre article. Ainsi qu'on le voit, les encouragements
n'y foisonnent pas et nous serions tentés
d'éplucher quelque peu ces vers pour nous venger
des bons avis qu'on nous donne ;
mais, outre que
nous manquerions peut-être de compétence, nous
craindrions de froisser la susceptibilité facilement
ombrageuse du poëte : gel/us irritabile vatum.
Nous nous bornerons à passer outre pour toute
réponse à ce charitable avertissement.
PREMIER TYPE (two pence).
1852? La reine Victoria, assise sur un trône
placé sous une ogive dont les côtés, très-écartés,
reposent sur deux colonnes. Au bas : Two pence.
hnp. coul. rect.
2 pence, bistre, brun violet.
Plusieurs raisons nous engagent à placer en tête
de la liste des timbres de Victoria le type cidessus
:
d'abord, on n'en connaît pas d'exemplaire
dentelé, ce qui, jusqu'à un certain point, peut
passer pour un certificat d'ancienneté relative ;
puis, de même que les deux premières séries de
Nouvelle-Galles,certains timbres de Luçon, 4854
y 5:5 etc., les types diffèrent légèrement entre eux;
autre probabilité venant à l'appui de notre opinion;
chacun sait, en effet, que cette particularité ne se
rencontre que dans les plus anciennes séries. Enfin,
nous y remarquons des lettres dans les deux angles
inférieurs, système emprunté aux timbres anglais
et dont il est assez difficile de démêler le vrai sens
au milieu des indications vagues qui nous sont
fournies. Ainsi, on a parlé de leur nécessité au
point de vue du piquage, sans songer que les lettres
existaient sur les timbres anglais avant l'invention
de la machine a perforer. On a prétendu également
qu'elles étaient destinées fi faire reconnaître les différents
clichés et très-utiles aux graveurs auxquels
elles servaientde pointde repaire. Qu'est-ceque tout
cela veut dire? Peu de chose, assurément. Quant à
nous, notre avis est qu'elles n'ont pour but que de
créer aux faussaires une difficulté nouvelle. On
serait en effet forcé, si l'on tentait une contrefaçon,
de graver autant de types qu'il y a d'exemplaires
dans la feuille ou bien de ménager la place
des lettres mobiles, ce qui offrirait une grande difficulté
et nécessiterait des frais considérables. Si
l'on se bornait à imiter un seul type, il suffirait de
deux timbres, tenant ensemble et portant les
mêmes lettres, pour découvrir la fraude. Dans le
cas où d'autres explications arriveraient à notre
connaissance, nous nous empresserions d'en faire
profiter nos lecteurs.
La combinaison qui préside au placement des

lettres est fort simple, et l'exemple suivant la fera
facilement comprendre :
lie rangée A —
B B—C C—D !)-E etc.
2e » A —C B—D C—K D—F etc.
3e » A —D B —E C—F D—G etc.
4e » A —E n—F C—G D—H etc.
„
A—F B—G G—H D—L etc.
te » A —G B —Il C —1 D—J etc.
Ainsi de suite.
Chaque rangée devait contenir vingt-six timbres,
autant que de caractères anglais, et se prolonger
jusqu'au Z pour le coin gauche. Quant il la lettre
du coin droit, il fallait, pour arriver à la lin de la
rangée, recommencer un nouvel alphabet, qu'on
entamait plus ou moins, selon les besoins de l'écart.
Combien y avait-il de rangées, c'est ce que nous
ne pouvons préciser, n'ayant pas eu de feuille entière
entre les mains; mais nous inclinons à penser
qu'il n'y en avait guère que cinq ou six à la
feuille : et si l'on songe que les types sont tous différents,
on conviendra que sa dimension était
certes raisonnable.
Ces diverses dispositions dans le placement des
lettres indiquent, au moins ici, une destination se
l'attachant il un plan complet et régulier; tandis
que dans la série suivante ;
il semble que ce soit
uniquement par esprit d'imitation qu'on ait placé
des lettres aux angles inférieurs des timbres, car
ce sont toujours les mêmes, ce qui leur enlève tout
caractère d'utilité ; argument nouveau en faveur de
la préexistence de notre type, puisqu'on n'imite
que ce qu'on connait.
Ces timbres étaient lithographiés et, sauf meilleur
avis, nous ne pensons pas qu'une certaine
quantité ait été gravée sur bois, ainsi que le prétend
un catalogue anglais. Les grossières épreuves
lui se rencontrent d'ailleurs assez fréquemment,
ne proviennent que d'un tirage défectueux; elles
s°nt d'ordinaire d'un brun violet plus ou moins
foncé. On a dit également que l'espace compris
entre les colonnes et l'écartement de l'ogive ne
contenait quelquefois aucune espèce de dessin et
qu'on n'y remarquait pas les hachures entre-croisées
et ondulées qui s'y voient d'ordinaire, ce qui
constituait deux types distincts :
d'après ce que
nous avons dit plus haut, on a vu que nous ne
marchandions pas le nombre des types, mais, tout
en convenant d'une multitude rie petites différences,
nous ne pouvons admettre- celle-là. Il y a
toujours analogie dans le dessin, et les hachures
doivent exister dans tous les exemplaires. Un accident,
le trop long usage de la pierre et surtout
un tirage exceptionnellement mauvais ,
sont les
seules causes du fond blanc qui se produit dans
certains timbres et nue lequel se détache vivement
'e fauteuil de la reine.
Le two pence aurait été spécialement affecté a
la correspondance locale de la ville de Melbourne.
PRÉFÈRE SÉRIE.
La reine Victoria il mi-corps de face tenant le
globe et le sceptre. Au bas la valeur. Imp. Conl.
Rect.
1 penny, brun-rouge, rose, brique, vermillon.
2 pence, gris-jaunâtre,gris-lilas.
;i
— bleu-clair, bleu-foncé.
Timbres dentelés.-
.1 penny dentelé a la rotilette. *
2 pence dentelé de même ?
3 — dentelé a la machine il perforer.
Ce one penny, de quatre nuances assez tran-.
chées, porte aux deux angles inférieurs les lettres
E—W, jamais d'autres, du moins aucun exemplaire
avec des caractères différents ne nous est tombé
sous les yeux. Ainsi que nous l'avons dit plus haut,
l'existence de ces lettres ne peut s'expliquer que
par le naïf désir d'imiter le two pence précédent ;
mais leur similitude nuit singulièrement il leur
utilité. Enfin, signalons ici un certain nombre de
penny dentelés à la roulette ; nous en
nous-même possédons
un exemplaire vermillon dans notre
collection. Nous ferons aussi observer que les types
des trois valeurs de cette série offrent entre eux de
notables différences dont les plus sensibles se remarquent
dans le travail du fond; celui du one
penny est moiré.
Le two pence porte invariablement aux angles
inférieurs les lettres T—H, et, bien que nous n'en
ayons jamais vu, il a dCi exister de cette valeur un
certain nombre de timbres dentelés à la roulette.
Ici se présente une difficulté. 11 s'agit d'expliquer
l'usage, que l'on a prétendu être simultané, du
premier two pence et dé celui-ci ; les partisans de
cette opinion la motivent, en disant que le premier
était exclusivement employé pour Melbourne
et le second pour les autres localités. Nous pensons,
quant il nous, que l'un a simplement détrône
l'autre sans que, pour leur emploi, on se soit
préoccupé de leur destination. Mais nous nous gardons,
cependant, de toute opinion absolue en ce
qui concerne en général les timbres de Victoria.
Ici le fond du type est formé d'ondulations croisees.,
Le
three pence nous montre les lettres E—h
ou X? Cet X représentant l'inconnu, n'aurait
Notons en passant qu'it est extrêmement difficile
de déterminer la forme précise de la lettre du coin
droit. Il existe de nombreux exemplaires du three
pence dentelés à l'aide de la machine a perforer.
Quand au fond du timbre, il est formé, comme
dans 1,1 précédent, d'ondulations croisées, mais
d'un autre dessin.

Ces trois types sont lithographiés.
SÉRIE
PARTIELLE.
La reine Victoria, assise sur un trône.En haut,
Victoria. Sur la première marche du trône : postage.
Au bas la valeur. Imp. Coul. Rect.
1 penny vert.
6 pence bleu.
Mêmes valeurs dentelées il la roulette.
il faut se bien persuader qu'à Victoria l'irrégularité
a été de tout temps l'invariable règle de conduite
de la direction des Postes. Nous constaterons
donc seulement ici l'ordre dans lequel les diverses
séries se seront produites sans parler des emprunts
laits au passé, de l'abandon de certains types qu'on
reprenaitbientôt après, etc. Système qui a mérité à
ce pays la palme de la fantaisie, il laquellel'île Maurice
paraissait avoir quelques droits. Ainsi, les
dates sont tellement insaisissablesque nous n'osons
les hasarder que sous toute réserve. On se demande
toujours en annonçant un timbre, s'il n'en est
qu'à sa première émission. Nous tenions il bien
prévenir le lecteur de l'état des choses. Poursuivons
en mentionnant,pour la première fois, l'apparition
du papier filigrane qui laisse voir ici, par
transparence, une étoile d'assez grande dimension.
Le filigrane est un des caractères particuliers des
timbres de Victoria qui nous en montreront de
tous genres et de toutes formes. Il va sans dire
que le one penny au trône et le one penny avec
reine il mi-corps, firent bon ménage et que, s'il
y eut concurrence,elle fut loyale et nullement passionnée.
Le type de ces deux timbres est gravé.
La série entière se trouvait donc ainsi com
posée :
2 One penny.
1 two pence. Reine mi-corps. (Et le two pence
au trône?)
1 three pence. Reine ml-corps
1 six pence. Reine au trône.
DEUXIÈME SÉRIE.
Effigie de la reine Victoria tl gauche. En liant :
Victoria. Au bas : six pence. A gauche : postage.
A droite : stamp. lmp. Coul.
6 pençe jaune-orangé. (Rect.)
1 schilling bleu. (Octogone.)
2 — vert-bleu. (Rect.)
Ici se placent il notre avis les deux timbres suivants
:
Six pence (Too late, trop tard). Fond lilas.
Inscriptions vertes : too late et six pence. Inscriptions
blanches : Victoria et postage stamp. Timbre-surtaxe.
1 schilling (Registered, enregistrée, chargée).
Fond rose. Inscriptions bleues : Reuistered et one
schilling.Inscriptionsblanches :
Victoria etpostage
stamp. Timbres pour lettres chargées.
On remarquera que le too late et le registered
sont semblables comme dessin, à l'exception d'une
bordure qui encadre ce dernier; mais tous deux
portent les mots one schilling, en caractères microscopiques
aux angles inférieurs du timbre;
nous croyons que jusqu'ici cette particularité n'étant
mentionnée dans aucun catalogue, a
inaperçue.
passé
Timbres dentelés à la machine.
6 pence jaune orangé, (d. aussi à la roui. Co!i.
G. Herpin).
6
— noir.
1 schilling bleu.
2 — vert-bleu.
Le too tate et le registered n'ont jamais été dentelés.
La similitude de types nous porte à comprendre
dans cette série un six pence noir qui dut paraître
longtemps après (vers 1861), car il porte dans la
pâte du papier sa valeur en toutes lettres; c'est.
en effet, vers cette époque que nous remarquons
cette particularité. Quand au schilling, ce n'est
certes pas son type, mais la date de son émission
qui nous fait classer ce timbre lithographié au milieu
de collègues typographiés. Rappelons en
nissant fi-
que les petites valeurs précédentes complétaient
cette série.
TROISIÈME SÉRIE.
1858? Effigie de la reine Victoria dans un médaillon
ovale avec attributs aux quatre angles. Dans
l'épaisseur du médaillon: Victoria et la valeur.
lmp. Coul. Rect.
Etoile dans la pâte du papier.
i penny vert.
2 pence lilas.
4
— brique, rose.
A partir de cette époque, tous les timbres de
Victoria sont typographies.
Ce type paraît avoir réuni les sympathiesgénérales,
car nous le verrons reproduit sur plusieurs
espèces de papier. Il est, en effet,, assez satisfaisant
dans la plupart de ses parties et les attributs placés
dans les angtes.sontune heureuse innovation.
La vache allaitant son veau symbolise l'agriculture
et l'élève du bétail. Le vaisseau est l'emblème
de la navigation; le T équerre, le compas, la palette
et les pinceaux prouvent que les habitants de
la colonie cultivent les arts utiles et d'agrément.
Enfin, les instruments de défrichement, tels que la
pioche, la pelle anglaise avec poignée évidée, etc.,
rappellent les travaux de ces hardis pionniers.

Signalons ici de fréquentes erreurs dans l'emploi
du papier dont on utilisait souvent, pour certaines
séries, des feuilles provenant d'émissions
précédentes. Quelquefois aussi le filigrane indique
une valeur à laquelle le timbre vient donner
un démenti. MM. de Saulcy, docteur Magnus,
DIs, Bécourt, G. Herpin, possèdent plusieurs
échantillons de ces intéressantes erreurs.
Ce sont ici les grosses valeurs précédentes qui
complètent la série.
Papier vergé.
1 penny vert.
2 pence lilas-violet.
4
— Rose.
Cette série est tantôt dentelée à la roulette, tantôt
à la machine à perforer, et les vergeures du
papier sont aussi souvent horizontales que verticales.
Papier ordinaire.
1 penny vert.
2 pense
4
lilas-
— rose.
A partir de cette série, tous les timbres sont dentelés
à l'aide de la machine à perforer.
Papier filigrané avec valeur en toutes lettres.
1861. — \ penny vert.
2 pence lilas-violet.
4 —
(?) rose.
Papier avec gros chiffre à simple trait (à double
tmit?) en filigrane.
1863. —
2 pence lilas violet.
La similitude de types nous impose cette classification.
QUATRIÈME
SÉRIE.
1862. —
Effigie de la reine Victoria dans un
médaillon ovale, sans emblèmes dans les angles.
Victoria postage. Valeur en lettres dans l'épaisseur
du médaillon. A droite et à gauche, valeur en
chiffres, Imp. Coul. Angles arrondis et contours
extérieurs ondulés.
Papier filigrané avec valeur en toutes lettres.
3 pence bleu foncé, bleu clair.
4.
— rose foncé, rose-clair.
6
— jaune-orangé.(R.-R.) Neuf. (R.R.R.)
6 pence gris noir.
MM. de Saulcy et Herpin possèdent un 4 pence
"leu sur papier vergé.
Grand chiffre à trait simple dans lapàte du
papier.
1803.
— 4 pence rose.
1 penny (type unique,.
.1862.—Efugie à gauche dela reine Victoria dans
un médaillon ovale avec lignes ondulées et entrecroisées
aux angles. Imp. Coul. Rect.
1* 1 penny vert.—Valeur en toutes lettres dans
a pâte du papier.
2° Id. —Papier ordinaire.
3° Id. 1863. —
Papier avec grand chiffre à
doubletrait.
4° Td. 1864.- Papier avec grand chiffre il
trait simple.
6 pence (type unique).
Fin de 1862. Timbre presque semblable à ceu.\
de la quatrième série ; chiffre plus gros placé de
chaque côté du médaillon.
6 pence gris noir. Valeur en toutes lettres dans
la pâte du papier.
6 pence noir.
1° Papier ordinaire.
2° — avec grand chiffre à Irait simple (en
3°
filigrane).
— avec grand chiffre à double trait ?
CINQUIÈME SÉRIE.
Effigie de la reine Victoria à gauche dans un
médaillon rond avec fleurons aux angles. En haut :
Victoria; au bas la valeur. Imp. Coul. Rect.
Grand chiffre à trait simple dans la pâte du papier.
1864. —
1 penny vert.
1864. — 2 pence violet.
1863. —
-
4
— rose.
1865 Retour au type du two schillings de
la deuxième série, imprimé en bleu-foncé sur papier
verdàtre.
G. HERPIN.
FAITS DIVERS.
Un Auvergnat entre dans un bureau de tabac.
— Je voudrais un timbre-pochte.
—
De combien?
— Tout che que vous auraz de meilleur marché.
— Mais encore, est-ce pour Paris ou pour la
province?
— La province? Qu'est-chc que c'hcst?
— Est-ce pour la France, enfin?
— Che n'est pas pour la/France, hurle le Charabia
avec orgueil, cehst pour l'Auvargne !
*
Les timbres des anciens gouvernements d'Italie
sont en grande baissepour le moment; ils ne pourront
descendre plus bas; aussi engageons-nous

vivement les collectionneurs à compléter immcdialement
leurs séries : ces timbres ne sont pas
des réimpressions, et, sont bien les mêmes qui se
vendaient l'année dernière jusqu'à 2o francs la
pièce, mais on en a trouvé un grand nombre qui
avaient été saisis et mis sous scellé lors du changement
de gouvernementde l'Italie. Ils devront
nécessairement s'épuiser bientôt et acquérir une
nouvelle valeur. (Voir la Hausse et la Baisse.)
Nous empruntons au Moniteur le récit de la catastrophe
dont Manille a été le théâtre il y a deux
ans :
« Il faudra du temps à Manille pour se remettre
du terrible tremblement de terre. Le Diario de
Manilla du 4 juin 1863 fait la remarque que depuis
1645 on n'avait pas vu aux Philippines un pareil
tremblement de terre. La cathédrale, la chapelle
royale, San Domingo.Santa Isabella, San Juan
de Dios, le palais, diverses écoles, l'hôpital militaire,
l'hôtel des postes, le tribunal de commerce
et tous les édifices publics se sont écroulés... Les
affaires sont entièrement paralysées, etc. »
Nous savons de plus que l'incendie a détruit les
décombres de plusieurs monuments, et l'hôtel des
postes était du nombre. On comprend, après un
tel désastre, la rareté des anciens timbres de Luçon,
qui se fabriquaient à Manille : les provisions
qu'on en avait pu conserver, ainsi que les gravures
étant perdues, la réimpression en est devenue
impossible.
Voici une vignette
que nous adresse un
de nos abonnés, et
dont quelques spécimens,
ont seulsété
conservés. C'est un
des trois mille essais
proposés en
Angleterre de 1837
à 1840, il est guilloché
et imprimé en
rouge et noir. —
Ce
type fut proposé par M. "Whiting.
JADIS
ET AUJOCRD'HU.
Si par le goût du timbre, un père de famille
Jadis était conduit chez un marchand matois :
« Pour mon fils, mon neveu, disait-il, pour ma fille!»
Four lui, jamais; il eût à son aïeul, je crois,
Attribué plutôt un penchant si funeste.
Mais aujourd'hui,quel changement,
Pour l'acheteur et le marchand!
L'un gagne et l'autre perd sou argent et le reste,
Cependant tous les deux sont enchantés. ma roi!
Car d'acheter, de vendre, à l'envi chacun gril1e :
«Cc Cap pour cinq sous!—Fi ! c'était bon pour ma fille.
«-Vingt-cinq francs ce Luçon? — Je le prends, c'est
[pour moi 1
»
Lis vers ci-dessus nous sont adressés par un de
nos abonnés, et nous donnentl'idée de proposer à
nos lecteurs les bouts-rimés que voici :
...Escapade.
... Girafe.
... Artichaud.
...Malade.
...Nigaud.
...Carafe.
...Bistouri.
Houri.
.. ..Crypte.
..Vautour.
...Egypte.
...Cour.
Nous publierons le manuscrit qui nous aura
semblé le meilleur.
LES TIMBRES DE L'ILE DE NÉVIS.
Tout le monde a vu le charmant
timbre de l'île de Névis;
mais ce qu'on connaît généralement
moins, c'est le sujet du
petittableau qui forme son type.
Nous allons tenter de l'expliquer.
II existe dans l'île de Névis
une source d'eaux minérales dont les propriétés ne
sont pas bien connues, mais qui, d'après le dire de
ses habitants, ont des effets merveilleuxpour une
foule de maladies. Nou.s voyons donc, dans la vignette
dont il est question, l'eau sourdre d'un
rocher et une femme, qui soutient une pauvre
malade à demi couchée, recevant d'Hygie, qui le
verse dans une coupe, le breuvage salutaire. Hygie
ou Hygiée, déesse de la santé, est ici parfaitement
à sa place et ce voyage aux Antilles, qui la
sort quelque peu de ses habitudes, s'explique par
le désir, bien naturel à une fille d'Esculape, de
connaître la vertu de ces eaux; mais pourquoi
n'a-t-elle pas son serpent? Elle s'expose à être confondue
avec une modeste garde-malade et à s'attirer
quelque aventure fâcheuse pour son amourpropre
de divinité. On nous dira peut-être que,
sachant les serpents fort communs aux Anlilles,
elle avait cru pouvoir se dispenser d'emmener le
sien. Mais nous répondrons qu'il y a serpent et
serpent, et que celui d'Hygiée élant aussi bienfaisant
que les autres sont venimeux, tout de\aiI.
l'engager à ne pas se séparer de son compagnon
habituel qui eût pu inspirer à ses féroces confrères
des mœurs plus douces et plus conformes
aux favoris d'Esculape, dont les habitants
de ces colonies eussent profilé. Mais, si cette
absence de serpent nous fait douter de la divinité
de la femme qui tient le vase et la coupe,

nous sommes certains de sa charité et cette vertu
nous suffit.
N'a-t-on pas prétendu que ce type n'était
que la réclame d'une administration fermière de
ces sources précieuses! C'est bien le cas de répéter
ici, comme dans une chansonnette célèbre :
M Il y a des gens qui ne respectent rien !
»
G. H.
ENCORE MAURICE !
Sans entrer dans le fond du débat et recommencer
un article sur l'île Maurice, ce qui serait
peu réjouissant pour nos lecteurs, nous nous bornerons,
tout en maintenant les autres,, à un seul
Point, dans notre réponse au Timbre-Poste et au
Timbrophile, qui, tous deux, contestent l'existence
du 8 pence de Maurice avec inscription
frappée à la main.
C'est bien le cas d'user du procédé employé
Par un philosophe devant lequel on niait le mouvement
et qui se mit à marcher; on nie l'existence
de ce timbre et nous le montrons, où du
moins, nous citons la collection à laquelle il appartient
et, grâce à la complaisance de son propriétaire,
chacun peut se convaincre de visu de
l'exactitude de nos indications.
D'ailleurs, puisque malgré certaine petite ruse
qu'il nous avoua loyalement plus tard, M. Moëns
ne put nous faire prendre le change en nous
Présentant un 8 pence dont il avait lui-même
composé et appliqué l'inscription, pourquoi
douterait-il de notre modeste sagacité, alors qu'il
s'agit de. juger un timbre semblable quant au
tYPe, mais différent par l'inscription incontestablement
authentique? Au reste, nous ne sommes
Pas seul de notre avis, d'autres yeux très-com-
Pétents le partagent et nos adversaires eux-mêmes
Pourraient bien s'y ranger s'ils avaient examiné
*
Objet du débat ; peut-être même auraient-ils pu
en agir ainsi avant de se prononcer d'une manière
aussi péremptoire, leur opinion n'en aurait eu
que plus de poids. 11
ne s'agit pas, en effet, de
fixer ici une date qu'une mémoire plus ou moins
fidèle peut plus ou moins préciser. Il n'y a qu'à
voir et à toucher, c'est matériel, grossier même,
si l'on veut, mais c'est sûr.
A ce propos, nous ferons remarquer que, quoi
qu'en dise la feuille belge, les si, les mais, les
peut être et les conditionnels ne sont pas toujours
d'inutiles précautions de langage; si le passé ne
l'a fait, l'avenir prouvera il notre contradicteur
qui, dans le même article, nous reproche d'être
trop circonspect et trop affirmatif, qu'il eut, en
s'en servant, montré quelque prudence. Il est
plus fréquent de voir les conversions s'opérer par
la persuasion, presque le doute (ce qui force
le lecteur à réfléchir et à juger), que par l'énoncé
d'opinions tranchées qui, sans en avoir l'intention
sans dotite, semblent vouloirs'imposer. Quant
il nous qui nous savons faillibles, nous cherchons
il restreindre le nombre de nos erreurs et le meilleur
moyen, à notre avis, qui permette de joindre
l'exemple au précepte et de se maintenir en bons
termes avec la vérité, c'est, pour ce qui concerne
les timbres, de citer les sources où l'on peut puiser
les moyens de contrôle.
Il serait à désirer que cette mode tendît à se
généraliser,tout le monde y gagnerait et, loin de
nous en défendre, nous revendiquerions l'honneur
d'y avoir contribué, car nous pensons qu'à défaut
d'autres sympathies, elle aurait au moins celles
des lecteurs qui ne pourraient qu'applaudir au
soin que l'on prendrait de ne leur préscnt.er,
autant que possible, que des appréciations accompagnées
de pièces justificatives.
On sera donc fort étonné des attaques dont ce
système est l'objet ainsi que dela petite pointe d'ironie
qui se traduit par les mots :
«collection...,
galerie. » S'il existe un rapport, et il y en a un,
toute proportion et spécialité gardées, entre la
galerie Pourtalès et les belles collections de tim
-
bres-poste, c'est certes, moins que tout autre, un
marchand qui doit s'en plaindre et surtout en
sourire; car si nos albums dont quelques-uns
sont estimés 12 et 15,000 fr. ont acquis tant d'mportance
relative, c'est la conséquence du prix
élevé des timbres qui les composent, dont un
certain nombre justifient nos citations, en se vendant
de 50 à 100 fr. Or, qui donc profite de cette
passion quelque peu excessive, sinon les marchands
auxquels, avec notre argent, nous aimons
d'ailleurs à offrir nos remerciements pour l'activité,
le zèle, l'intelligencequ'ils déploient dans un
commerce que nous nous plaisons à favoriser ?

Aussi,nous expliquons-nousdifficilement la raillerie,
même la plus innocente, à l'adresse des collections,
de la part d'un des premiers fondateurs et
des plus éminents adeptes de la Philatélie.
Cela dit, constatons à la gloire de l 'île Maurice
que ses timbres ont défrayé trois articles spéciaux
contenantdes appréciations a la douzaine et qu 'au
moins en cette circonstance, la majorité des amateurs
devra se montrer satisfaite, car, franchement,
il y en a pour tous les goûts. G. HERPIN.
LA HAUSSE ET LA
Petit Album Timbres-poste, avec
titre doré, 68 pages contenant : une table générale,
un aperçu du nombre des timbres qu'emploie
chaque Etat, la valeur en francs de toutes
les monnaies étrangères, et, enfin, 1,020 cases
pour y coller les timbres-poste-
Reliure maroquin.
2 fr. 2o
1)
ordinaire, 1 75
» cartonné, 1 25
(Franco par la poste).
BAISSE
AVIS. —
Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs.
JJos
Neufs.
Oblit.
Nos
Neufs. Oblit.
A8 AUSTRALIE SUD. 2 p. rouge » 9 n
25 20 paras jaune ou brun
1) » D
25
155 BAHAMAS, 1 p. rouge » 30 » » 1 piastre lilas ou brun
* Il 9
50
163 BAIIBADF., verl ...» 15 D » 2 piastres lilas ou brun
a * 1 "
283 CANADA, envel. 5 c. rouge sur jaune. t. » x » 3 magnifiques timbresd'effet turc,
284 lit. id. 10 brun surjaune..f¡ x » # rouges et roses, chaque.....
» n
50
324 CHILI, 1 c. jaune
Il 25 » » 1 id., brun, 5 piastres
» Il
50
356A CUBA, 1/4 real noir 1 50 Il » 1928A VICTORIA nouveau, 1 p. vert.... 0 » » 15
373 DANEMARK, 4 sk. brun sablé)....Il
» » 15 1948A WURTEMBERG,nouv. env., 1 k. vert. » 15 S N
884 Enve!oppe anglaise par Mulready,
1 p. noir a » 5 *
886 Id. id. 2 p. bleu 7 »»
»
Belgique, plusieurs essais du dernier ANCIENS GOUVERNEMENTS D ITALIE.
concours, chaque. 2 Il i" Il (Tous ces timbres sont neuft.)
963 à 994 0) U'AmBot,,RG(garantis), chaq.. »
.10 »
1084 HANOVRE ancien, 1 g. vert » n ) 15 Deux-Siciles (tous roses), 112 g..., 2 fr.-l g.,
1123 HONOLULU, 2 c. rouge »
50 » » 2 gr., 5 g ,
10 g., 20 gr., chaque, 75 c ; 50 g., 4 fr.
1159 INDES, env. 112 bleu. •
.. » 25 » »
Naples (effigie en rellen, 1[2 t. vert, LJ2G bistre,
1267 Ltço.v, 5'
c: rouge Il
75 » » 1 g. noir, 2 g. bleu,
5 rouge, chaque, 30 c.; — 10 g.
1269 — 3 1/8 c."noir. a 50 9 »
jaune, 20 g. citron, chaque, 50 c.;—50g. gris perle,
1270 — 6 2/8 c. vert. » 75 » "
1 fr. — Modène (aigle), 5 c. vert, 10 c. rose, 15
1393 MONTEVIDEO, bleu. 120 c Il 0 0
30 C. jaune, 25 c. paille, 40 c. bleu, chaque, 30 c.; —
l4tO NEVIS, 1p., rouge 25 1
N Il
hra blanc, cassa-Gazette blanc,
»
chaque, 1 fr.; —
1A83 NouvELLE.GAn LES, 1 p. rouge s. glacé.
,,
30 10 » » c. Niolet, 75 c.-Modène provisoire (nrmol:
1606 POL',)Grl£, bleu ))50D »
nés], 5 c vert 15 c. brun, 20 c. bleu, chaque, 50 c.;
i644APnuSSEnOU\'eau, 3 pf. violet lilas,
» 15
1 fr.; 40
»
c. rose, 80 c. orangé,
1)
—-
1706 SAINT-THOMAS, 3 c. rouge » 30 ,,
75 c^nP^® ^e.u,T de lis, nOir sur 5
»
c.
O LA P.TAÏRA 412 blanc
n 25 »
jaune, 10 c. blanc, 15 c. rose, chaque, 25
«
c.
V —
n ...» L ! Id. (en couleur r .
sur blanc, petit écusson), 15
1709 LA GUAI
c.
n
.......... ,
1ngrose... 2a » » rose, 9 c. bleu, chaque, 25 c. ;-Romagne, li2 b.
rouge, 25 c. brun, 40 c. bleu, chaque, 50 c.-Par-
1716 SAXE ancien, 3 p. rose.------ » Il 4
me provisoire (octogone), 5 c. vert, 10 c. brun,
1748A DRESDS (Saxe) nouveau, 3 pr vert.. » 15 » »
c rouge, chaque, 50 c.; - 20 c. bleu, 25 c.; —
4748B Id. 'd. IJ2 ng jaune. 25x » 80 c. jaune, 75 c.;-Id., timbres de journaux, 6 c.
Id... 1748c
1772 SuÈDE, local bref, bistre. » 25 : s paille, 1 b. gris, 2 b. jaune, 3 b. vert, 4 b. fauve,
1779 SUISSE, rayon 1, 5 rap. bleu
JI i> » 15 5 b. violet, 6 b. vert, 8 b. rose et essais, 3 b,, 4 b.I
1783 SUISSE, 2 rap. gris (ancien)...... » 15 » » 8 b. sur blanc, chaque, 50 c.;-20 b. bleti, 75
30 c.—
: »
Sicile, 1)2 g. orangé, 75 c.;-1 g. brun, 2 g: bleu,
4819 TERRE-NEUVE, 1 p. brun....... «
TURQUIE (nouveaux) :
chaque, 25 c.; ---5 g. rouge, 10 g. bleu, 20 g. noir,
10 paras vert. » x JI
25 chaque, 50 c.; -50 g. brun rouge, 1 fr.
(1) Les numéros 994 à 1082 manquent momentanément.

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
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FRANCE — Un an... 2 fr.
AVEC PRIME
Payables @I timbres-posle neufs
de 10 ou de 20 cent.
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
CHRONIQUE
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à M. MAURY fils
25, rue Le Peletier, à Paris.
ABONNEMENT :
ÉTRANGER.- Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres-poste neufs -d
la plus minime valeur du pays.
l'American banknote Company. Les prix exorbitants
de ces essais devront fatalement baisser, car
ils proviennent de tirages de fantaisie
Ȧ. M.
VICTORIA. —
Cette colonie
anglaise a jugé à propos de
changer son timbre de 1 sh.
Le nouveauest copié sur l'ancien,
seulement l'effigie est
laurée; il est gravé, imprimé
en bleu su)' papier bleu et
dentelé. Ce timbre est un peu
Plus laid que celui qu il remplace.
Ceux que nous avons reçus sont oblitérés du
timbre de Melbourne, portant la date du 26 avril
1865.
SAXE. —
Depuis quelquejours
une enveloppe de 1/2 n-grosch.,
a été émise par l'administration
des postes; elle est timbrée
à droite en relief blanc sur
fond orangé. A l'angle opposé,
se trouvent imprimées en vert
les deux petites inscriptions parallèles,
adoptées pour toutes les enveloppes allemandes.
Confédération grenadine. —
Il vient d'être créé
en ce pays un timbre de 1 c.
Nota. Il est arrivé à Paris depuis quelque temps
Ime quantité d'essais d'Amérique, imprimés par
NOMENCLATURE
des
CHRONOLOGIQUE
TIMBRES-POSTE DE LA GRANDE-BRETAGNE.
N. t.
13 mai 1840. Effigie diadémée de la reine Victoria
à gauche sur fond guilloclié. Fleurons aux
angles supérieurs. Lettres aux angles inférieurs.
En haut : Postage; en bas la valeur. Imp. en coul.
Rect. Petite couronne en filigrane.
1 penny noir. N. 2.
13 mai 1840. Même type que le n. 1. Seulement
les angles supérieurs portent, au lieu de
fleurons, les lettres V. R. (Victoria Reg na). Petite
couronne en filigrane.
J penny noir R4. N. 3.
Mai 1840. Même type que le Il. 1. Petite cou.
ronne en filigrane.
2 pence bleu.
N. 4.
Février ou mars 1841. Même type que le n. 1.
Papier blanc ou azuré. Très-rarement dentelé.

Petite couronne et fleurs symboliques peu distinctes
en filigrane clans les dentelés
1 penny rouge brique plus ou moins foncé.
N. 5.
Mars 1841. Même type que le n. 3, avec addition
de deux lignes blanches, l'une au-dessous
du mot postage, l'autre au-dessus de la valeur.
Panier blanc ,,et azuré. Très-rarementdentelé. Petite
couronne et fleurs symboliques comme plus
haut en filigrane.
2 pence bleu.
N.6.
1er SÉRIE. (Timbres gaufrés).
1842-1843. Effigie en relief et diadémée de la
reine Victoria à gauche. Bouquet de fleurs symboliques
au bas du timbre. Postage, six pence,
dans l'épaisseur de l'encadrement octogone, dont
les côtés sont alternativement courbes et droits.
Imp. ni coul. non dentelé.
0 pence violet.
Encadrement octogone à côtés droits sans le
bouquet :
10 pence marron non dentelé.
* - 4 shilling vert. id.
Deux fils de soie de couleur placés dans la pâte
du papier traversentverticalement le 10 pence et le
shilling.
N. 7.
Novembre 1854. A dater de cetle époque, tous
les timbres sont dentelés. Même type que le n. 4,
si ce n'est qu'il est dentelé et porte une grande
couronne en filigrane,
1 penny variant du rose au brun amarante.
N. 8.
Novembre 1854. Même type que le n. 5, mais
toujours dentelé et avec la grande couronne en filigrane.
2 pence bleu.
N. 9.
DEUXIÈME SÉRIE. (Timbres sur papier glacé sems
lettres aux angles).
Effigie diadémée de la reine Victoria à gauche
dans un cercle pour les deux premiers types et
dans un ovale pour le dernier. Postage, en haut;
au bas :
la valeur en lettres. trop. en conl. Rect.
Juillet 1855 4 pence, rose. (Jarretière en filigrane.)
Mars 1856. 6 pence lilas. (Fleurs symboliques
de la Grande-Bretagne en filigrane.)
Juillet 1856. 1 shilling vert. (Mêmes fleurs.)
N. 10.
1858. Même type que le n. 5) seulement, ici,
des lettres remplacent les fleurons aux angles supérieurs.
De plus, à droite et à gauche, dans l'épaisseur
de l'encadrement, sont placés les petits
chiffres 7. 8. 9. improprement appelés millésimes.
Grande couronne en filigrane.
N. 11.
TROISIÈME SÉRIE. (Timbres sur papier glacé avec
petites lettres aux angles.)
Octobre 1861. 3 pence rose. Effigie diadémée de
la reine Victoria, il gauche, au centre d'un encadrementtrilobé
dans l'épaisseur duquel on lit les
mots : Postage three pence. Imp. en coul. Rect.
Fleurs symboliques en filigrane aux quatre angles.
Novembre 1861.4 pence vermillon. (Jarretière
en tiligrane.)
Octobre 1861. 6 pence lilas. (Fleurssymboliques
en
Novembre filigrane).
1861. 9 pence bistre. Effigie diadémée
de la reine Victoria, à gauche dans un cercle ennéalobé
En haut :
Postage. Au bas Nine pence.
Imp. en coul. Rect. (Fleurs symboliques en filigrane).
Mai 1862. 1 shilling vert. (Fleurs symboliques
en filigrane). Valeur à droite et à gauche dans l'épaisseur
de l'ovale.
N. 12.
1864. Même type que le n. 1, si ce n'est que
les fleurons des angles supérieurs sont remplacés
par des lettres et qu'on distingue, à droite et à
gauche, dans l'épaisseur de l'encadrement deux
petits chiffres microscopiques.
1 penny rose amarante.
N. 13.
'
QUATRIÈME SÉRIE. (Timbl'es sur papier glacé avec
grandes lettres aux angles et quelques légères
modifications de dessin.)
Mars 1865. 3 pence. (Chiffre 4 à droite et à
gauche dans l'épaisseur de l'encadrement trilobé.)
Mars 1865. 6 pence. (Chiffre Sa droite et it
gauche, au-dessus des lettres des angles inférieurs.)
Janvier 1865. 1 shilling. (Chiffre 4 il droite et a
gauche dans l'épaisseurde l'ovale.
N. 14....,
ENVELOPPES.
Avril 1840. Vignette représentant la Grande-
Bretagne envoyant des messagers ailés dans toutes
les directions. A sespieds un lion endormi. Sujets
épisodiques it droite et à gauche, laissant au milieu
un espace vide pour l'adresse. Dessin autrait
par W. Mulready. Imp. de coul. Cinq fils de_so'ie
dans la pâte du papier.
Forme lettre. (Cover.)
1 penny noir.
2 pence bleu.
Forme enveloppe. (Enveloppe.)
1 penny noir.
2 pence bleu.

N. 15.
29 janvier 1841. Effigie en relief diadémée de
la reine Victoria à gauche dans un ovale placé à
l'angle supérieur de droite de l'enveloppe, dont le
papier contient deux fils de soie passant près ou
sur l'effigie. Dans la partie supérieure de l'épaisseur
de l'ovale, les mots : Postage. One penny.
Imp. en coul.
1
penny rose.
Dans la partie inférieure de l'ovale, les mots :
postage. Tivo pence. Imp. en coul.
2 pence bleu très-foncé.
2 id. bleu clair.
N. 16.
!Sii8. Effigie en relief diadémée de la reine
Victoria à gauche. Imp. en coul. Estampillée à
l'angle supérieur de droite. Date. (Jour, mois, année.)
Sans lils de soie.
1
penny rose ovale.
2 pence, bleu ovale.
3 id. rose vif trilobé.
4 id. vermillon rond.
id. violet octogone. (Côtés alternativement
courbes et droits.)
1 shilling vert octogone. (Côtés droits.)
N. 17.
Enveloppes avec deux types de 1858. Papier
blanc, bleu, rose pâle, jaune pâle.
fi pence et 1 penny. 4 pence et 6 pence.
1
penny et 6 pence. 4 id. et 4 id.
fi pence et 3 id. 4 id. et1 penny.
3 id. et 6 id.
1 penny et 4 pence.
................
fi id. et 4 id.
N. 18.
Adresses d'industriels encadrant les timbres.
DÉTAILS AVEC RENVOIS A LA NOMENCLATURE.
N. 1.
Il y a peu de chose à dire sur les timbres d'Angleterre,
après les articles de M. N. Rondot, qui a
Puisé ses renseignementsaux sources officielles.
Aussi s'est-on empressé de le copier sans scrupule
'juand le besoin s'en est fait sentir, en s'abstenant
de le nommer. Nous n'imiterons pas cette tropexcessive
réserve, car nous reconnaissons ici que nous
lui empruntons quelques dates fort utiles à notre
sujet.
Il faut rendre justice aux timbres anglais; leur
' remarquable exécution leur assigne une des premières
places parmi leurs confrères. Ceux d'un
penny et de 2 pence sont gravés sur acier et le
guilloché du fond est obtenu à l'aide d'une mayline.
La feuille du penny contient vingt rangées
de 12 timbres, et les lettres des angles n'ont probablement
pour but que de créer une difficulté
de Plus à la contrefaçon, car, ainsi que nous l'avons
dit ailleurs, il suffirait de voir deux timbres
tenant ensemble et portant les mêmes lettres, pour
découvrir la fraude.
Si, d'un autre côté, on voulait contrefaire tous
les tvpes d'une feuille, ou ménager une place pour
des lettr es mobiles, on serait arrêté par des difficultés
de plus d'un genre et par les frais considérables
que nécessiterait une telle entreprise. Nous
ne pensons donc pas que ce soit seulement pour
indiquer la place des timbres que l'usage des lettrines
ait été introduit.
Les lettres sont ainsi disposées :
lre rangée A-A A-B A-C A—D, etc.
2e » B—A B—B B—C B—D, etc.
3 e »
C-A C—B ;C-C C—D, etc,
N. 2.
Ces timbres servaient à l'affranchissement des
correspondances officielles. Certains exemplaires
ont atteint le prix énorme de 50 fr. Ce timbre se
rencontre dans quelques collections parisiennes,
chez MM. de Saulcy, Bécourt, Dis, Primoli,
G. Herpin.
N. 3.
C'est une erreur de croire qu'il ait jamais existé
des timbres de two pence tirés en noir. Les exemplaires
de cette couleur sont toujours le résultat
d'une immersion dans une solution sulfureuse quelconque.
Le hasard peut aussi les avoir mis en contact
avec un corps imprégné de soufre et leur
avoir communiqué, de cette façon, une teinte
noire sale quia dû faire prendre le change à quelques
philatèles. Les timbres d'un bleu foncé sont
les plus anciens.
N. 4
Il est à propos de dire ici quelques mots des
timbres tirés sur un papier indûment appelé
bleuté (1). Nous nous sommes quelquefois nousmême
servi de cette expression impropre pour
nous faire mieux comprendre et comme concession
à l'habitude. Mais pour parler plus coneetement,
nous pouvons affirmer que les timbres
d'Angleterre d'un penny n'ont été tirés que sur
papier blanc, et que la nuance azurée qu'on remarque
sur la plupart des anciens timbres de ces
valeurs provient de deux causes agissant tantôt
simultanément, tantôt séparément; l'une est, la
gomme du verso, l'autre, l'encre d'imprimerie du
recto. On trouve en effet des timbres d'un ptnny
complétement bleuâtres, même sur les marges où
l'influence de l'encre d'impression n'a pu se faire
sentir. D'autres fois aussi, quelques parties du
recto restent blanches, tandis que le verso du
même timbre est entièrementbleu ; voilà pour la
gomme. Quelquefoisau contraire, certains exem-
(1) L(, mol bleuté n'est pas français.

plaires conservent blanches (au verso et au recto)
toutes l3s parties dépourvues de traces de gravure.
Cette remarque est particulièrementsensible
sur un essai, dit à coin blanc, que nous possédons,
où, sans nul doute,l'encre d'impression est la seule
cause de la coloration du papier.
Ce que nous disons ici relativement aux timbres
improprement appelés bleutés, s'applique aux
suivants, qui, comme ceux d'Angleterre, ont été
tirés sur papier blanc :
Barbade (lre émission).
—
Rouge, bleu?
vert.
Cap de Bonne-Espérance
(lr* émission).—
Ip. rouge, 4 p. bleu.
Ceylan (nondentelé).
— 6 p. marron.
ChiiÍ.- 5 c. rouge,
•10 c. bleu.
Indes anglaises? —
1
Anna bistre, 4 id. noir,
8 id. rose.
Malte?-1 /2 penny.
Sierra-Leone? —
6 p.
violet.
Trinité (3e émission).
Rouge, bleu, brun
—
rougeàtre.
N. B. C'est à l'année 1850 que ceux de ces
penny d'Angleterre, qui sont dentelés, doivent être
classés. Ils proviennent des essais de piquage de
-la machine à perforer. (Il n'y a pas eu de penny
noir ou rouge à lignes blanches.)
N. 5.
Même remarque que pour le n. 3. Il n'a jamais
existé de two pence noir, pas plus avec que sans
lignes blanches. Soit hasard, soit intention, le
soufre ou quelque substance analogueest la cause
de cette transformation.
N. B. C'est à l'année 1850 que ceux de ces two
pence d'Angleterre qui sont dentelés doivent être
classés. Il proviennent des essais de piquage de
la machine à perforer.
N. 6.
Ces timbres portent les initiales du nom du graveur,
W. Wyon, sur l'épaisseur de la tranche du
cou de la reine. On remarquera aussi, avant ou
après ces lettres, un chiffre représentant sans
doute le numéro du cliché.
Il est bon de faire observer, à l'appui de l'opinion
exprimée plus haut, que dans les creux que
forme au verso de ces timbres, le gaufré de l'effigie,
il existe des amas de gomme auxquels l'influence
de la température ou toute autre cause a
donné un ton bleu très-caractérisé. Seulement,
contrairement à ce qui a lieu pour le penny, cette
couleur n'a pu traverser le papier et communiquer
au recto la teinte azurée dont nous avons
parlé ci-dessus.
C'est à tort que l'on a prétendu qu'il avait
existé des enveloppes, sans date, avec le type du
6 pence et du shilling. Tous les types non datés
sont incontestablement des timbres-poste, bien que
quelques catalogues les fassent figurer comme enveloppes
dans leur nomenclature.
N. 0.
Ces timbres sortent des ateliers de MM. T. Delarue
et Ce. Ils sont gravés sur acier et, comme
cela se pratique d'ordinaire, reproduits par la
galvanoplastie au nombre de 240 par feuille.
Il aurait existé une certaine quantité de timbres
de 4 pence sur papier accidentellement azuré.
N. 10.
On a cru longtemps que les petits chiures 7, 8.
9, placés dans l'encadrement des timbres, vers le
milieu des grands côtés, étaient l'abréviation des
millésimes 1857, 1858, 1859. Aujourd'hui, il est
démontré qu'ils n'ont pour but que d'indiquer le
numéro de la- planche. M. Rondot nous apprend
que celle portant le n. 7 a tiré les timbres de
1859 et de 1800. Celle n. 8, les timbres de 1860
et 1861. Enfin la planche 9 a succédé il la précédente
et l'on s'en sert encore aujourd'hui.
Quant aux lettres des angles supérieurs, elles
sontlacontre-partiede celles des angles inférieurs.
Angles inférieurs A-B Angles supérieurs B—A
» » B-A » »
A—!>
Nouvelle difficulté présentée il la contrefaçon.
N. 11.
Ces timbres n'offrent rien de particulier que
leur remarquable exécution.
N. 12.
Dans le courant de 1864, le penny s'est senti
pris d'un beau zèle et a imité le two pence dans
ses modifications. il possède maintenant une lettre
à chacun de ses ang!es et le numéro des planches
dans son encadrement, vers le milieu des
grands côtés. On connaît 30 de ces numéros, qui
commencent à 70 et finissentà 99.
On remarquera la coïncidence qui existe entre
le chiffre de chacune de ces dizaines et les n. 7,
8, 9, des timbres de two pence. Mais nous avouons
humblement notre embarras relativement à la
conséquence à tirer de ce rapprochement.
Il serait, à notre avis, passablement fastidieux
de collectionner ces trente timbres; les numéros
de planches ne nous paraissent mériter qu'un trèsmédiocre
intérêt; aussinous nous gardonsbien d'en
encombrer notre album, Nous donnons à grand'
peine l'hospitalité aux two pence marqués 7, 8, 9,
et encore ne doivent-ils cette faveur qu'à la date
approximative dont ces numéros sont pour nous
l'indication.
N. 13.
Si nous sommes bien informé, c'est un accident
arrivé à ses planches qui aurait valu au shilling
les diverses modifications qu'on lui a fait
subir, qui consistent dans l'agrandissement de
ses lettres d'angles et dans l'indication du numéro
de la planche. Mais ce ne pourrait être
qu'en vue de l'uniformité que le three et le six

pence se seraient vu imposer la même transformation,
car il n'est pas probable qu'ils aient également
éprouvé une détérioration nécessitant un
travail analogue. Toutefois le résultat ne nous paraît
pas heureux au point de vue artistique, surtout
en ce qui concerne le three pence. Mais si ces
caractères de plus grande dimension ont pour but
de faciliter le contrôle, relativement à l'authenticité
des timbres, nous comprenons alors l'utilité
de ce changement.
Pour répondre à certaines questions que quelques
personnes ont bien voulu nous adresser,
nous dirons qu'il ne nous paraît pas à propos de
recueillir les séries de timbres à lettres de diverses
espèces : on justifierait peut-être ainsi le
reproche d'enfantillagedont se montrentprodigues
envers nous les gens superficiels, chez lesquels
une grande suffisance s'allie à une contestable
supériorité.
Si, néanmoins, l'on était tenté d'une telle collection,
il suffirait de se procurer une feuille de
timbres de chaque sorte de lettres. On se compléterait
ainsi sur-le-champ. Mais gare au jugement
des importants!
N. 14.
Ces intéressantes enveloppes de Mu!ready ont
été tirées, comme essais, sur papier de Chine;
mais ces exemplaires sont d'une extrême rareté.
(Coll. de Saulcy, Décourt, Dis., comte Primoli,
G. Herpin.) Quant aux exemplaires ordinaires, il
est bon de faire remarquer ici qu'ils contenaient
quelquefois des annonces, des réclames,
des prospectus, etc., circonstance dont nous
croyons que peu d'amateurs se soient préoccupés.
Une foule d'enveloppes satiriques ont été la conséquence
de la mise en usage de ces vignettes
d'affranchissement, et les personnages politiques
du temps font très-souvent les frais de ces caricatures.
Chaque feuille entière de papier à fils de soie
contenait, croyons-nous, douze enveloppes ('ype
Mutready) disposées avec une certaine régularité
bizarre qu'il serait trop long de décrire ici, mais
dont l'arrangement des timbres du Cap peut donner
l'idée.
N. 13.
Le type de ces enveloppes est très-gracieux et
fort bien réussi ; il est signé sur la tranche du
cou des initiales W. w. (William Wyon), précédées
d'un numéro composé de deux chiffres pour
'es enveloppesd'un penny, tandis qu'on ne trouve
sur les two pence, qu'un 1 ou un 2, d'ailleurs assez
difficiles à distinguer (numéros de clichés).
Nous ferons observer ici que
qui l'irrégularité
existe dans le nombre des tils de soie provient
de la manière de couper l'enveloppe et du
Peu de .respect que les ciseaux employés à cet
usage ont eu pour le bien du prochain.
A la patte de l'enveloppe des one penny distribués
à la poste se trouve d'ordinaire une estampille
circulaire,rose, représentant le bouquet emblématique
de la Grande-Breluge, composé d'une
rose, d'une feuille de trèfle et d'unefleur de chardon.
(Angleterre, Irlande et Ecosse.)
Disons en finissant que nous n'accordons aucune
confiance au penny marron ou brun rougeàtre,
mais que nous croyons à l'influence de
l'atmosphère ou de certaines substances chimiques
sur la couleur rose de cette estampille.
N. 16 et 17.
Les timbres de ces enveloppes sont toujours
signés des mêmes initiales W. W., et les chiffres,
placés tantôt avant, tantôt après, qui les accompagnent,
varient suivant les valeurs et les
époques.
Ainsi que nous l'avons dit, on ne délivre à la
poste que des enveloppes d'un penny (coûtant un
penny 1/4), qui d'ordinaire ont une estampille
avec bouquet à la patte ; mais en s'adressant à
Somerset House, c'est-à-dire à l'administaalion
du timbre, on obtient des combinaisonsde valeurs
dont nous donnons ci-dessus la liste; seulement,
si la commanden'atteint pas la somme de 10 livres
sterling pour chaque espèce ou format de
papier, on doit payer shilling 1 de mise en train
pour chaque lot d'enveloppes; au-dessus de cette
somme, on ne paye que la valeur des timbres.
Il est bien entendu que le public fournit le papier
qui est toujours de l'une des quatre couleurs indiquées
plus haut : les deux dernières doivent
être particulièrement pâles.
N. 18.
Des comme; çants ayant eu
l'idée d'entourer les
timbres de différentes valeurs, d'une jarretière
contenant leur adresse, cet usage se vulgarisa
bientôt, et l'on vit paraître après Smith Elder (1,
2, 4 pence, 1 sh. 65, Cornhill, London), et W. H.
Smith and Son (1,2, 3, 4, 6 pence, 186, Strand,
London) qui inaugurèrent ce système, les adresses
suivantes :
Samuel Alsoop and Sons, Burton on Trent,
1 penny.
The Home News, Grindlay and C°, London, t,
3 pence.
Stevens and Norton, London, E. C., 1 penny.
Stafford Smith and Smith, 13, Georges street,
Bath, 2 pence.
British Workman, 9, Paternoster row, London,
1, 3 pence.
J.-F. Pawson, 26, Bell-Yard, Lincoln's in Fields,
W. C., 1 penny.
Young and Stockall, 31, South-John street, Liverpool.
N. B. Les lettres portant des timbres anglais
ou sous enveloppes anglaises, à destination d'An-

gleterre, peuvent être mises à la poste à Malte, à
Gibraltar, à Constantinople, à Alexandrie, au
Caire, à Suez, à Buenos-Ayres, à Lagos et à Fernando-Po,
aussi bien qu'en Angleterre.
G. HERPIN.
LES BOUTS-RIMES.
On a répondu à cotre appel : nous avons reçu
des lettres de quoi emplir trois fois notre petit
journal. Que l'on vienne dire encore que la poésie
se meurt en France !
Fin voici quelques échantillons :
Tel peuple aurait pour type un ànc en escapade,
A défaut de chardonsmangeant des artichauts ;
Les États désunis, dans son lit un malade
N'ayant pour le traiter qu'un conseil de nigauds;
De bière, l'Allemand voudrait une carafe,
Et pour saigner le monde, Albion un bistouri ;
L'Ottoman, Mahomet montant une girafe,
Ou de son paradis la pIns belle houri.
Rome, par souvenir, ferait choix d'nne crypte;
Toi, puissant czar du Nord, tu prendrais le vautour ;
La momie ou le sphinx conviendrait à l'Egypte,
Et par l'emblème ainsi, l'on connaîtraitla cour.
L. BOUCLE.
Au jardin d'Apollon, pardonnez l'escapade,
Il y croit mainte fleur, mais pas un artichaut.
Imposer un tel mot est d'un esprit malade,
Peut-être bien quinteux, mais à coup sûr nigaud.
Aussi, mes pauvres vers, d'orgeat froide carafp,
Craignent-ilsla critique au cruel bistouri.
Des taches ! elle en voit plus qu'en une girafe,
Moins pourtantque d'attraits chez la jeune houri.
Mais changeons de propos. Cachés dans une crypte,
Car l'odieux faussaire épie en vrai tautour,
Tout bas, nous annonçons les timbres de l'Egypte,
Espérant aux lecteurs faire ainsi notre cour.
Pour la fète du lieu «
Qu'on m'amène un malade '
— Je suis ensorcelé, lui répond un nigaud.
— Pour guérir ce cas grave, apporte une carafe
De vin du meilleur cru. — C'est dif. — Sans bistouri,
Par une friction dégraissé de girafe,
Que je reçus jadis des mains d'une houri,
Le diable s'enfuira tout au fond de sa crypte.
Pas d'obstacles pour moi! J'ai guéri deux vautours,
Trois singes, sans compter le grand pacha d'Égypte!
Quand j'aiirai bu le vin, le remède aura cours.
Nous donnons l'hospitalité à ce dernier, qui nous
a paru original, mais nous prévenons qu'à l'avenir,
MM. les poètes devront exclusivement s'occuper
de timbres-poste.
Quelques esprits chagrins nous reprochentl'insertion
dans ce journal, qu'ils voudraient tout à
fait scientifique,d'entrefilets, faits divers et boutsrimés
:
Ici des bouts-rimés, bon Dieu, quelle escapade!
Au lieu de
«
timbre-poste, "
écrire un artichaut !
Vraiment, monsieur Maury, vous devenez malade,
Ou vous me croyez un nigaud.
Etc., etc., etc.
Les rimes s'y prêtaient et nous en avons reçu
plusieurs sur ce ton ; mais nous pensons qu'il faut
un peu de tout ; d'ailleurs les articles sérieux ne
font pas défaut dans notre feuille, et rachètent
largement nos escapades.
Voici donc douze nouveaux bouts rimes :
Timbre-poste. Grimoire.
Madagascar.
Hébreu.
Riposte.
Virtuose.
Oscar.
Joli.
Balançoire.
Rose
Bleu.
Patchouli.
BUENOS AYRES.
Coursier de Buenos-Ayr, j'aime ton escapade,
Et toi, Nouveau-Brunswick, ton sterling artichaut.
De Névis, j'aime la malade,
De Corrientes, l'air nigaud.
J'aime tout : tel portrait fut-il une c(irafe,
Et-telle épée un bistouri;
Tel portrait qui, de vrai, serait une girafe,
Ou bien un gros melon, qu'on déguise en houri.
Hadieux au soleil, ou sombre en une crypte,
Prince petit ou grand, reine, castor, vautour,
•T'aime tout, arrivant d'Amérique... d'Egypte!...
-l aime surtout le rare, arrivant d'Argencour.
D un charlatan fripon, oyez une escapade,
Après mainle rasade, il était parti chaud
Il paraît que décideranit le
lype du cavalier(Gaucho; est un
essai. On nous communique
nie lettre émanant d'une personne
sur la véracité de laquelle
on ne peut émettre
aucun doute, et il y est dit que
le signataire s'est trouvé en relation
avec un graveur italien, auteur de la vignette
en question, lequel lui a affirmé que ces
dessins n'avaient pas été admis par l'administration
des postes,sur l'album de laquelle d'ailleurs il
n'est fait aucune mention de ce genre. Or, cet
album étant tenu avec le plus grand soin, sans
nul doute, 011 y eût trouvé trace de cette émis-

sion. Quoi qu'il en soit, ces essais n'en restent pas
moins des spécimens très-intéressants.
Nous répondrons à l'auteur de cette lettre
qu'une oblitération incontestablement authentique
Hst celle obtenue à l'aide de la griffe de la poste,
soit par complaisance, soit officiellement.
G. H.
CORRESPONDANCE
Mon cher monsieur Maury,
•le m'empresse, en réponse à la demande que
vous m'avez plusieurs fois adressée sur l'album
timbre-poste, de vous annoncer enfin, pour le
1er septembre prochain, la mise en vente de la
cinquième édition. Je n'ai pas oublié que c'est
chez vous, monsieur, qu'ont commencé les longues
conférences relatives a la révision complète
de mon livre, et je tiens à vous adresser publiquement
l'expression de ma reconnaissance
pour vos communications utiles et désintéressées.
MM. Herpin, Hegnard et Donatis me permettront
de leur rendre la part légitime qui leur revient
dans les corrections et améliorations de cette cinquième
édition.
Si, comme j'en ai l'intention, je publie ultérieurement
un album des essais, j'espère que les
bonnes dispositions qui m'ont été témoignées ne
me feront pas défaut dans cette circonstance.
A des époques indéterminées, je donnerai des
suppléments pour les timbres nouvellement émis,
sans jamais refaire un autre album, et comme ces
suppléments seront imprimés dans le même format
que le livre, ils pourront facilement y être
joints. Ni l'éditeur, M. Leuègre, -ni moi, n'avons
rien négligé pour rendre cette nouvelle édition
digne de l'accueil favorable que le public a bien
voulu accorder jusqu'à ce jour à mon album;
nous espérons qu'il appréciera les nouvelles et
nombreuses améliorations apportées celte année.
Recevez, etc.
JUSTIN LALLIER.
Monsieur le Directeur,
A propos des enveloppes du Canada, je puis
vPus affirmer, d'après une lettre que m'a écrite
M. Freer, directeur des postes à Montréal, qu'elles
n'ont jamais été imprimées que sur papier blanc;
cependant je suis tout à fait d'accord avec ce
Prince des collectionneurs, qui vous a écrit à ce,
les envi loppes timbrées sur papier jaune
sont trop exactement semblables aux autres, pour
qu'on puisse douter de leur authenticité. Mais
puisque l'on sait que ces enveloppes ont été gravées
à New-York, mon opinion est que c'est le graveurlui-même
qui les a impriméessur papierjaune,
pour les vendre aux collectionneurs.
Recevez, etc.
C.-W. VINER,
Rédacteur "du Stanip Collector's Magazine.
M. A. B.,àAnnonay.-Les timbres américains,
à l'effigie de Washington, de dimensions diverses
et de couleur rouge brun, sépia, bleu, etc., portant
les inscriptions : « Inter. Revenue (Revenus
de l'Élat, Impôts) lnla Exchange, Telegraph, etc.,
ne sont pas des timbres-poste, comme l'indiquent
d'ailleurs les inscriptions. Cependant plusieurs
personnes dignes de foi nous ont assuré en avoir
détaché de lettres qui leur étaient parvenues
franco, sans être revêtues d'autres marques d'affranchissement.
M. B...y, à Annonay. —
Votre remarque est
juste. Non seulement il n'est pas propre, mais il
est peut-être dangereux de mettre sur la langue
des timbre-poste, afin de les décoller du papier
auquel ils adhèrent. Il y a déjà longtemps, la
Science pour tous a publié un article à ce sujet :
« Dernièrement, dit ce journal, la presse médicale
a signalé le cas d'empoisonnement d'un individu
qui, comptant une liasse de billets de banque,
sortant des mains d'un malade atteint de la variole,
porta il plusieurs reprises ses doigts à la
bouche. »
Le plus simple et le meilleur moyen est certainement
de mettreles timbres dans de l'eau propre ;
ils se décollent naturellement et reprennent de la
fraîcheur.
ERRATUM. — Il faut compléter ainsi le commencement
du dernier paragraphe de la page 91 de
notre dernier numéro :
« Cet X représentant l'inconnu n'aurait pas été.
déplacé ici ; mais ce n'est qu'une simple croisette
destinée à annuler, à biffer la lettre Emal réussie.
Notons, etc. »
AVIS IMPORTANT.
Pour cause d'expropriation, les Magasins et
Bureaux du COLLECTIONNEUR DE TIMBRES - POSTE
ci-devant, 5, rue Richelieu, sont transférés rue Le
Peletier, 23, en face l'Opéra,

Petit Album Timbres-poste, avec
titre doré, 68 pages contenant : une table générale,
un aperçu du nombre des timbres qu'emploie
chaque Etat, la valeur en francs de toutes
les monnaies étrangères, et enfin 1,020 cases
pour y coller les timbres-poste
Relié, 1 75
» cartonné, 1 25
(Franco par la poste).
Avis.— A la fin de l'année 1865, nos abonnes recevront une table des matières et une couvertare
pour faire relier les numéros parus du journal.
LA HAUSSE ET LA BAISSE
AVIS. —
Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs.
Neufs.
Oblit.
Nos
li8 AUSTRALIE SUD. 2 p. rouge » 1) n 25
63 AUSTRALIE, 2 p. bleu
A JI
25
155 BAHAMAS, 1 p. rouge » 30 0 »
163 BAIIBADE, vert.. » 15 0 »
283 CANADA, envel. 5 c. rouge sur jaune. 4 n n »,
28!1 Id. id. 10 brun sur/flanc.. 4 » Il »
324 CHILI, 1 c. jaune » 25 n »
356A CUBA, 1/4 real noir 1 50 « »
373 DANEMARK, 4 sk. brun sablé)....1) » » 15
884 Enveloppe anglaise par Mulready,
1 p. noir
1) s5
*
886 Id. id. 2 p. bleu 7 » » tJ
Belgique, plusieurs essais du dernier
concours, chaque 2 Il n »
963 à 994 (1) HAMBOURG (garantis), chaq.. 1)
10 » o
1084 HANOVRE ancien, 1 g. vert » » Il
15
1123 HONOLULU, 2 c. rou^e »
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1159 INDES, env. 112 bleu. • ...» 25 1) »
1267 LUÇON, 5 c. rouge » 75 » »
1269 — 3 1/8 c. noir » 50 » »
1270 — 6 2/8 c. vert s 75 » »
1393 MONTEVIDEO,bleu. 120 c 1) n » 30
litO NEVIS, 1 p., rouge .
1)
25 » J)
1482 NOUVELLE-GALLES,1 p. rouge s. glacé. » 30 1) »
1606 POLOGIIE, bleu.. •
.........!'50 1) »
1644A PRUSSEnouveau, 3 pf. violet
1)
15 1) D
1706 SAINT-THOMAS, 3 c. rouge »
30 » e
1707 LA GUAIRA, 1/2 réal rose » J) 1)
25
1708 — 2 réales vert » » » 50
1709 LA GUAIRA, 1/2 blanc.
........s25 1) )1
4709 LA GUAIRA, 1 c. rosé ...» 15 0 R
1716 SAXE ancien, 3 p. rosé » » 4 »
QUEENSLAND,1 p., 2 p., 6 p 1) 1 >
25
1744ASAXE, env. Ii2 orangé
» 20 1) o
1748A DRESDE (Saxe) nouveau, 3 pf vert.. o 15 » »
1.748B Id. id. 1/2 ng jaune. 25. »
1748. Id. id. 1 ng rose.. 9 25 1) »
1772 SUÈDE, local bref, bistre 25 1) »
1779 SUISSE, rayon 1, 5 rap bleu - .. -
» » » 1:
1783 SUISSE, 2 rap gris (ancien)
- » 15 D a
1819 TEitRE-\PUVP., 1 p. brun : : : - 30|»
» 1
(i) Les numéros 994 à 1082 manquent momentanément.
Nos
Neufs. Oblit.
TURQUIE (nouveaux) :
10 paras vert » )i a 25
20 parasjaune ou brun
# n » 25
1 piastre lilas ou brun
* a a
50
2 piastres lilas ou brun o
1
» »
3 magnifiques timbresd'effetturc,
rouges et roses, chaque....0
» J1
50
1 id., brun, 5 piastres
D »
50
1914 VICTORIA, 2 p. gris (trône)'
Il » »
50
1928A VICTORIA nouveau, 1 p. vert....D » • iS
1948A WURTEMBERG,nouy. env., 1 k. vert. » 15 » »
ANCIEN-» GOUVERNEMENTS D'iTALIE.
(Tous ces timbressont neufs.)
Deux-Siciles (tous roses), 1{2 g..., 2 fr.—1 g.,
2 gr., 5 g., 10 g., 20 gr., chaque, 75 c ; 50 g., 4 fr.
Naples (effigie en relief), 112 t. vert. 112g. bistre,
1 g. noir, 2 g. bleu, 5 rouge, chaque, 30 c.; -10 g.
jaune, 20 g. citron, chaque, 50 c.;-50g, gris perle,
1 fr. — Modène (aigle), 5 c. vert, 10 c. rose, 15
c. jaune, 25 c. paille, 40 c. bleu, chaque, 30 c.; —
1 lira blanc, cassa-Gazette blanc, chaque, 1 fr.; —
10 c. violet, 75 c.-Modène provisoire (armoiries),
5 c. vert, 15 c. brun, 20 c. bleu, chaque, 50 c.;
— 20 c. lilas, 1 fr.; —
40 c. rose, 80 c. orangé,
75 c.- Parme (fleur de lis, noir sur couleur), 5 c.
jaune, 10 c. blanc, 15 c. rose, chaque, 25 c.
Id. —
(en couleur sur blanc, petit écusson), 15 c.
rouge, 25 c. brun, 40 c. bleu, chaque, 50 c.-Parme
provisoire (octogone), 5
40 c. rouge, chaque, 50 c.; — 20 c. bleu, 25 c.; —
80 c. jaune, 75 c.;—Id., timbres de journaux, 6 c.
rose, 9 c. bleu, chaque, 25 c. ;-Romagne, Il.2 b.
paille, 1 b. gris, 2 b. jaune, 3 b. vert, 4 b. fauve,
5 b. violet, 6 b. vert. 8 b. rose et essais, 3 b,, 4 b.,
8 b. sur blanc, chaque, 50 c.;—20 b. bleu, 75
Sicile, c.—
112 g. orangé, 75 c.;—1 g. brun, 2 g. bleu,
chaque,25 c.; .--5 g. rouge, 10 g. bleu, 20 g. noir,
chaque, 50 c.; - 50 g. brun rouge, 1 fr.
c. vert, 10 c. brun,

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE.
- Un an... 2 fr.
AVEC FRIME
'Payables en timbres-poste neufs
de 10 ou de 20 cent.
Adresser toutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
23, rue Le Peletier, à Paris.
ABONNEMENT
ÉTRANGER.-Un
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an... 4 fr.
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'ayables en timbresposte neufs de
la plus minime valeur du pays.
CHRONIQUE
précédent numéro,est imprimé en rose, sur papier
LE HONDURAS est un petit État
du centre de l'Amérique, il se
serait décidé, si le timbre que
représente notre gravure est authentique,
à imiter les pays ses
voisins,Nicaragua et Costa-Rica,
'en adoptant les ystème d'affranchissement par les
timbres-poste.
La valeur artistique de ce timbre est nulle,
Mous avons vu la même valeur, 2 réales, imprimé
en noir sur papier rose et sur papier vert.
HAWAÏ (Honolulu). —On vient d'émettre provisoirement
un timbre de 5 cents, semblable à
ceux déjà connus, de 1 et 2 cents, c'est-à-dire un
grand chiffre encadré d'un simple filet. Celui-ci
est imprimé typographiquement en bleu sur papler
mince azuré; il est gommé.
Voici le fac-simile d'un timbre
RUSSE, dont nous avons déjà entretenu
nos lecteurs. Nous n'avons
encore aucunrenseignement
précis à son égard.
CONFÉDÉRATION GRENADINE. —
Le 1 cent, annoncé dans noire
EQUATEUR. — Apparition d'un 2 reaies, vert,
sur papier azuré, type connu. Notons que les gravures
des trois valeurs 112, 1 et 2 l'eales, offrent
entre elles de sensibles différences.
SCHLESWIG-HOLSTEIN. — Nous avons reçu deux
nouveaux timbres de ce pays, l'un de S schill. est
semblable au type gravé dans notre n° 9 : ovale,
grand chiffre au milieu en relief blanc sur bleu,
dentelé. Le second, tout en étant semblable au
type, comme dimension, relief et inscription circulaire
supérieure, en diffère par l'indication de
la valeur. Voici sa description : au milieu 1 ~SCHIL-
LING (= 1 Sgr), autour SCIILFSWIG-HOLSTEIN, en
bas une étoile, gauffré en blanc sur fond lilas,
dentelé.
PERSE. —
D'après une lettre officielle que nous
avons sous les yeux, le général Iladié-Mohsin-
Khan, chargé d'une mission spéciale à Paris, par
le gouvernement de S. M. I. le Schah, a fait exé-

cuter des timbres-poste que nous ne tarderons
sans doute pas avoir paraître.
AMÉRIQUE. —
D'après un journal américain, le
1 c., bleu, serait prochainement remplacé par un
nouveau, de la même valeur, à l'effigie de Lincoln.
En attendant, on s'est empresse,
d émettre un
office particulier (ces deux mots deviennent passablement
élastiques), un office particulier, disons-nous,
à l'effigie du malheureux président,
misérablement assassiné il y a quelques mois. On
LINCOLN SUBSCRIPTION ,
en
lit sur cette vignette :
haut,u. s., en bas la valeur?, tiré en cinq ou six
couleurs.
MOLDO-VALACHIE. —
Nous donnerons dans notre
prochain numéro le fac-similedutimbre à l'effigie
du prince Couza, qui doit être émis prochainement,
et dont nous avons vu les essais, il y a
longtemps déjà.
MAURY.
FABRICATION DES TIMBRES-POSTEFRANÇAIS
Les timbres-poste français se fabriquent à la
Monnaie de Paris, sous la directionde M. Hulot.
Les ateliers ne sont pas visibles au public, mais
au nom de nos lecteurs, nous avons obtenu la faveur
de les visiter. M. Hulot, lui-même, a bien
voulu nous indiquer l'usage des splendides machines
qui concourent àlafabrication des timbresposte.
Commençonspar le commencement :
LA GRAVURE.
Les types des différents timbres employés en
France depuis leur création, ont été gravés en
relief, sur acier, par M. Barre, graveur de la
Monnaie.
Le premier, celui de la République, est un
chef-d'œuvre ;
l'effigie de la Liberté est remarquable
par sa froide simplicité, toute républicaine.
Le timbre de la Présidence est semblable au
précédent, l'effigie du prince L. Napoléon a remplacé
la tête de la Liberté, et 011 remarque sous la
tranche du cou, un B microscopique, initial de
l'artiste.
Pour les timbres de l'empire, on remplaça seulement
la légende REP. FRANC., par EMPIRE
FRANC.- le B. initial a disparu.
En dernier lieu, deux valeurs nouvelles ayant
été reconnues indispensables pour la taxe actuelle
des imprimés, on créa le 2 et le 4 C,
un autre type fut gravé sur un modèle nouveau
plus attrayant, la ressemblance de l'empereur est
frappante, et la couronne de lauriers sied bien à
ce front victorieux, où les fatigues d'un long
règne ont dessiné une ride.
Ce n'est pas un graveur anglais ou espagnolqui
ornerait d'une ride le front de sa gracieuse souveraine,
bien au contraire !
Les chiffres indicatifs de la valeur de ces deux
timbres sont indiqués en gros caractères, ce qui
est un progrès.
Remarquons, en passant,que la France est un
des pays où l'on a le moins changé le dessin des
timbres-poste, et cela pour une bonne raison :
le
public et les employés de la poste s'habituent tellement
à une vignette qu'ils ont sous les yeux
depuis des années, qu'une contrefaçon serait certainementreconnue
à première vue.
LES CLICHÉS.
Sur le type gravé sur acier, on laisse vide la
place que doit occuper la valeur. Les chiffres également
en acier étant placés, on tire autant de
clichés qu'il doit y avoir de timbres sur la feuille.
On obtenait autrefois ces clichés, soit par la
fonte, soit parla percussion; ce dernier procédé,
employé pour la fabrication des monnaies, donne
d'excellents cuivres très-résistants, mais il a le
désavantage de fatiguer le type.
Par parenthèse, nous avons vu, en parcourant
les ateliers, un lourd balancier qui servait il frapper
les clichés des timbres-poste français; il a été
coulé, ainsi que l'indique une légende gravée sur
le métal, avec le glorieux bronze des canons conquis
en Russie dans la campagne de Crimée.
Les clichés actuels sont obtenus au moyen de
la galvanoplastie, que M. Hulot a l'un des premiers
appliquée avec le plus grand succès.
Les feuilles se composant de 200 timbres, on
réunit 200 de ces petits carrés de cuivre par rangées
de dix, et on en forme une planche. En
haut et en bas de la planche, sur la marge,juste
au milieu, on place en outre une petite croix, qui
sera un point de repère. Le tout étant bien serré
au moyen de coins, on le porte à l'atelier d'impression.
LE
PAPIER.
Chaque feuille est légèrement teintée de la
même couleur que les timbres qui seront imprimés
dessus; cette teinte, jointe à une faible quantité
de chrome ajouté à la pâte du papier, doit
empêcher la reproduction par la photographie
(on sait que le chrome jouit de propriétés antiphotographiques
tort curieuses).
Pour empêcher aussi la contrefaçon par le dé
-
calquage, les feuilles reçoivent, sous une magnitique
presse lithographique, un enduit gras
qui dégage, en séchant, une forte odeur de benzine.
On comprend que si on voulait décalquer
une gravure faite dans de telles conditions, on
n'obtiendraitqu'un placard informe.
A. MAURY
(à continuer.)
.

A
PROPOS D'ESSAIS.
(2e article.)
Dans un précédent article, nous avons indiqué
la classification qui nous paraissait la plus naturelle
pour les timbres auxquels on applique généralement
le nom unique d'essais.
Nous nous proposons aujourd'hui d'examiner
plus spécialement quel intérêt peuvent offrir aux
collectionneurs les timbres que nous appelons
timbres proposés.
On sait que, d'après notre définition, ce sont
des projets de timbres émanant de l'initiative
privée et qui ont été soumis à l'approbation des
administrations des postes, par les personnes qui
en ont conçu l'idée.
Jusque dans ces derniers temps, tous ces timbres
pouvaient présenter un intérêt très-réel aux
collectionneurs, car on était sûr d'avoir affaire à
des types établis avec l'espoir de les voir adopter,
à des propositions quelquefois originales, mais, en
tout cas, réelles et surtout sérieuses.
Le nombre des collectionneurs augmentant de
plus en plus, il s'est rencontré quelques graveurs
qui ont compris qu'il y avait moyen de faire une
excellente affaire en spéculant sur le désir, bien
naturel des amateurs, d'enrichir leur album. —
Rien n'est plus facile que de composer une série
de timbres il l'usage du premier pays venu, et
d'adresser, dans une lettre, une épreuve de
chacun de ces timbres à la direction [générale
des postes du pays en question, pour lui proposer
de les adopter, le tout sans se préoccuper
de savoir si cette administration pense à modifier
les timbres existants, ou sans chercher
à assurer aux timbres que l'on propose des
chances sérieuses d'adoption. Nous avons donc
Vu surgir dans ces derniers temps une infinité
de timbres de cette nature, vendus, sous le
nom d'essais, il des prix relativement excessifs et
lui ont décidé plus d'un collectionneursérieux à
exclure dorénavant tons les essais de son album.
Cette détermination ne nous paraît pas fondée.
Nous sommes d'avis que les essais proprement
dits, dans les essais sérieux méritent de trouver place
toute collection et offrent un intérêt de premier
ordre. —
Nous comprenons, sans le pratiquer,
le système qui consiste à s'abstenir des
tirages de fantaisie, des mises en train et des
essais proposés qu'on voit surgir de tous côtés.
Mais pournous,qui ne sommespas exclusif, nous
croyons que, même les timbres proposés, peuvent
fournir matière à des études et des comparaisons
fort intéressantes.
Nous ne les accueillons naturellementplus avec
la même satisfaction qu'autrefois, nous refusons
généralement ceux pour lesquels la spéculation
est évidente, et quant aux autres, nous nous bornons
à prendre une nuance de chaque type. Nous
voyons, en ellet, que les collections de premier
ordre peuvent seules se passer aujourd'hui le
luxe de présenter au complet les nuances innombrables
dans lesquelles, par un nouvel abus, on a
imprimé souveni, chacun des types de certains
timbres proposés, pour exploiter l'idée jusqu'à ses
dernières limites.
Les collectionneurs eux-mêmes finiront évidemment
par se lasser, si l'exploitation continue
quelque temps encore.
En tout cas, l'abus est trop criant pour ne pas
amener une réaction nécessaire.
Espérons qu'elle ne se fera pas attendre et que,
dans un avenir rapproché, nous verrons les prix
des timbres proposés ramenés à des conditions de
vente raisonnables.
Il suffira pour cela que les graveurs qui en
émettront imitent l'exemple de MM. Pellas frères,
de Gênes, qui, pour la fixationdu prix de vente de
leurs beaux timbres italiens de 2 centesimi, se
sont contentés de se couvrir de leurs frais d'impression,
et, cependant, il s'agissait d'uneproposition
très-sérieuse, pour laquelle ils ont même dû,
si nous ne nous trompons, déposer un cautionnement
de 100,000 fr.
Les marchands eux-mêmes souffrent en ce
moment presque autant que les collectionneurs de
l'élévation des prix qui leur sont imposés par les
graveurs. Aussi peut-on être certain qu'ils accueilleraient
avec empressement une réduction de prix
sérieuse qui augmenterait leurs ventes dans de
grandes proportions. Il faut donc que les marchands
ne traitent avec les graveurs qu'à des
conditions raisonnables.Quant aux collectionneurs,
ils pourront être assurés, dès lors, de n'être plus

exploités ; en présence de prix de vente qui ne
feront plus que couvrir les frais de fabrication
des timbres vendus, la création de timbres proposés,
n'offrant plus aux graveurs le bénéfice actuel,
qui est vraiment abusif, mais le simple remboursement
de leurs frais, il n'auront plus intérêt
à s'en occuper, à moins d'avoir l'espoir sérieux
de voir adopter leurs timbres.
Nous n'aurons plus alors que des propositions
véritablement intéressantes. Et dès lors, la création
de limbres proposés redeviendra ce qu'elle
n'aurait jamais dû cesser d'être.
Nous ajouterons même que, d'après différents
indices, le moment auquel se produira la réaction
inévitable contie un abus vraiment criant, paraît
plus rapproché que nous ne l'avions espéré lorsque
nous avons commencé à étudier la question.
Si le mouvement de l'opinion continue encore,
un peu, nous pouvons être assurés que les collectionneurs
seront tous unanimes pour considérer
tout timbre proposé, dont le prix dépassera des
limites raisonnables, comme suspect et créé dans
un but de spéculation.
0. B.
TIMBRES DE FRANCHISE A
VICTORIA (AUSTRALIE).
On nous envoie de Melbourne six timbres semblables
à celui ci-contre,
ils sont frappés à la main,
en bleu sur des enveloppes
bleues ou blanches. Ces
timbres ont pour nous un
intérêt très-réel. Leur emploi
est à peu près le même
que celui descorreos officia's
d'Espagne, que l'on a
nommé, nous ne savons
trop pourquoi, timbres de journaux.
Celui reproduit ci-dessus est particulier au
maître général des postes, comme l'indique la légende.
Les autres ont exactement le même dessin, la légende
du haut seule diffère, voici la description
de ceux que nous possédons :
MINISTER OF JUSTICE (Ministredela justice).
COMM" OF PUBLIC WORKS (Commissionnaire
des travaux publics).
COMMR OF RAlLWAYS AND ROADS (Commissionnaire
des chemins de fer et des routes).
COMM" OF TRADE AND CUSTOMS (Commissionnaire
du commerceet des douanes).
CIIIEF OF SECRETARY (Chef du secrétariat).
Tous ces timbres sont oblitérés par la griffe ordinaire
qui sert à annuler les timbres-poste de
Victoria.
A. MAURY.
Au nombre des singularités de filigranes que
présente Victoria, nous avons omis de parler d'une
des plus curieuses, faisant partie de la 5e série-
C'est un 4 pence rose dans le papier duquel on lit
five shillings, écrits en toutes lettres et en diagonale.
Nous répétons que dans notre article nous nous
sommes borné à noter quelques irrégularités de
ce genre et que, pour ne pas fatiguer nos lecteurs,
nous nous sommes abstenus d'en mentionner un
grand nombred'autres dont l'existencenous était
parfaitementconnue.
Ajoutons que depuis notre dernier article sur
Victoria, nous avons pu rassembler les trois valeurs
d'une nouvelle série de timbres avec attributs
aux quatre angles. Elle estimpriméesur papier
ordinaire, mais les timbresn'en sont pas dentelés.
Elle prend place après la série avec l'étoile en filigrane,
et nous force à déplacer le papier vergé
qui devra suivre le papier ordinairedentelé,au lieu
de le précéder,
Ordre des séries :
1° Etoile en filigrane;
2° Papier ordinaire non dentelé;
30 Id. id. dentelé (one Penny dent. à
laHoulette. Coll. G. Herpin).
4° Papier vergé dentelé diversement.
Ti0 Id. avec valeur en toutes lettres.
Quant aux diversmodes de piquage ou de dentelure,
nous ne nous appesantissons pas sur ce
sujet dont, relativement à son peu d'importance,
nous nous sommes peut-être déjà trop occupés.
Il faudrait déplacer aussi les deux lignes
commençant par les mots : « A partir de cette
série tous les timbres, etc... » et les attribuer à
la série avec valeur en toutes lettres en filigrane.
G. H.
FAITS DIVERS
On dit qu'un éminent collectionneur parisien
se propose d'offrir sa splendide collection de timbres-poste
à la Bibliothèque impériale, à la con-

dition qu'elle sera exposée de manière à pouvoir
être visitée par le public. Notre prédiction s'accomplirait
donc.
Dans le numéro 2 de notre journal, M. de Rosny
nous apprend que les Japonais, lorsqu'ils veulent
faire partir leur:; lettres par le service accéléré.
doivent coller au coin des enveloppes certains
carrés de papier rouge, nommés aka-gami.
lTn de nos abonnés,M. E. G., a immédiatement
demandé au Japon des aka-gami. Après huit mois
d'attente, il a reçu plusieurs petits papiers rouges,
couverts de signes orientaux, qu'il a bien voulu
nous soumettre ; mais, hélas ! ce ne sont que des
étiquettes de fabrique, et cependant ce. sont bien
des aka-gami, puisque ces deux mots signifient
littéralementpapier rouge, mais ce ne sont pas là
ceux qui s'emploient à la poste japonaise.
On ne saurait trop mettre les points sur les i,
lorsque l'on demande des timbres à l'étranger.
Un correspondantrusse, auquel nous avions commandé
500 timbres de 1 kopeck, nousenvoie16timbres
de 30 kopecks, disant que cela fait à peu près
le même compte, et coûte beaucoup moins de port.
On lit dans le Stamp-collector's Magazine :
« Il est certain qu'un journal spécial de timbresposte
vient de s'établir à Panama. Il a pour titre :
The star of Panama (i'Etoile de Panama) ;
il est
écrit en langue anglaise, et illustré de gravures
de timbres-poste. Le prix de l'abonnement est
seulement de trois dollars en espèce (15 francs)
par an.
BOUTS-RIMÉS.
Je voudrais, tant est grand mon goût du Timbre-Poste,
Le voir prisé partout, même il Madagascar;
L'attaque-t-on,je suis tout prêt à la riposte,
Sus, sus à l'ennemi; brisons-lui les os, car
Rien n'est plus odieux que cette balançoire :
" A quoi bon recueillir un timbre vert ou bleu ?
" Une collection n'est qu'un affreux grimoire
" Et des timbres, l'étude est pour moi de l'hébreu. »
Ton éternel refrain, ô triste virtuose,
N'empêchera jamais d'être trouvé joli,
Le timbre d'un billet, papier couleur de 2-ose,
Où le parfum du cœur fait honte au patchouli.
Sous peu nous attendons un nouveau timbre-poste
Fait à Madagascar
Par ordre de la reine. Obéir sans riposte
C'est le devoir d'Oscar,
Son premier intendant (parlant sans balançoire) :
(i
Mon timbre, a-t-elle dit, sera de papier bleu,
«
Sans dessin, ni portrait, légende, ni grimoire,
«
Que mon peuple malin prendrait pour de l'hébreu.
" Je le veux parfumé si l'on n'est virtuose.
»
On a du nez ici, c'est déjà très-.joli;
« Que le timbre intérieur ait donc parfum de l'ose,
ii
Et celui pour la Chine, odeur de patchouli. "
L'ART D'ENLEVER L'OBLITÉRATION
DES TIMBRESPOSTE.
Voici un canard qu'ont répété à l'envi tous
les journaux parisiens :
« On vient d'inventer à New-York un timbreposte
d'un genre particulier. Il est en baudruche,
irès-résistant, et en même temps si fin, qu'il
laisse également bien voir l'impression des deux
côtés. C'est sur le côté imprimé qu'on applique
la gomme; et la matière colorante est choisie et
préparée de telle façon, qu'en cherchant à décoller
le timbre-poste on n'enlève que la baudruche,
et que la couleur reste fixée sur la gomme.
Un timbre-poste de cette espèce ne peut servir
qu'une seule fois, et a, par conséquent, cet avantage
sur ceux qui sont actuellement en usage.
Aiusi, il y a quelques années, M. Iobard, inspecteur
du Musée de l'industrie, à Bruxelles, a envoyé
au directeur général des postes, à Londres,
un timbre-poste anglais, qu'il avait fait servir luimême
plus de vingt fois, sans que l'administration
des postes s'en aperçut. »
L'idée était originale, mais il est dommage:
Il Que la baudruche, qui est, comme chacun
sait, une mince pellicule détachée des boyaux de
bœufs, coûte si cher;
2° Qu'il soit impossible de s'en procurer des
morceaux assez larges et assez réguliers, pour y
imprimer des feuilles de timbres, et que, d'ailleurs,
ces feuilles se tortilleraient affreusement ;
3° Que personne, ni à Paris, ni à New-York,
n'ait jamais vu ledit timbra-poste.
Reste le timbre anglais, que M. Jobard, de
Bruxelles, a fait servir lui-même plus de vingt
fois, sans que l'on s'en aperçut. Nous aurions
voulu le voir pour le croire.
Car il est impossible de remettre a neuf un
timbre bien oblitéré par les postes françaises, anglaises
et mêmes belges. Mille procédés ont été
essayés, de malheureux timbres ont été baignés
et bouillis dans tous les produits chimiques imaginables
et inimaginables :
l'alcool, l'éther purs
et concentrés ; la benzine, la potasse caustique,
le sulfure de carbone, ce dégraisseur universel,
n'ont presque pas de prise sur la griffe postale.

Si le noir s'en va, la couleur du timbre disparaît
avec lui, ou est grandement endommagé ; trèssouvent
même, il ne vous reste, après de longues
épreuves, qu'un carré de papier d'un blanc pur...
avec l'oblitération au milieu.
Car, il faut le dire, ces encres si tenaces sont
préparées d'après des formules tracées par les
plus éminents chimistes ;
elles s'incorporent au
papier, et décomposentlégèrement la couleur des
timbres.
Savez-vous comment certaines gens s'y prenaient
(tout en risquant la prison et une amende
de 50 francs à 1,000 francs), pour frustrer l'administration
de quelques 20 centimes, la chose
vaut la peine d'être racontée. Sur une feuille de
timbres-poste, non dentelés à cette époque, ils
répandaient une couche très-légère de gomme
arabique qui, en séchant, laissait à peine de trace;
ainsi préparés, ces timbres servaient à affranchir
les lettres de correspondantscomplices; ils étaient
oblitérés par la poste, mais, à l'arrivée, un simple
lavage à l'eau faisait disparaître l'oblitération, qui
s'était seulement fixée sur le vernis, et n'avait pu
pénétrer jusqu'au papier. La fraude fut découverte,
et on prit des précautionspour qu'elle ne
puisse plus se répéter à l'avenir.
Voici un autre moyen qui amène encore de
temps en temps quelques individus au banc de la
la police correctionnelle :
On coupe une partie propre d'un timbre annulé,
et, en l'adaptant à un autre fragment également
choisi, on parvient, avec une patience
digne d'un meilleur but, à former un timbre neuf
en deux ou trois morceaux.
Quant à enlever complètement l'encre d'un
timbre anglais ou français actuel, ayant servi,
nous répétons que cela est impossible.
Mais il n'en est pas de même pour les timbres
de tous les pays; beaucoup peuvent se nettoyer
partiellement, complètementmême quelques fois.
Quel est l'amateur soigneux qui n'a pas gémi en
voyant dans sa collection un timbre rare, difficile
à remplacer, et qu'une large tache grasse et sale
rendait méconnaissable.
Lorsqu'on veut nettoyer un timbre, il faut d'abord
s'inquiéter si sa couleur est bien solide, ce
que l'expérience seule peut apprendre; le rose et
le violet disparaissent comme par enchantement,
le vert devient bleuâtre au contact des réactifs.
Enfin, on devra essayer sur des timbres trèscommuns,
et être prudent avec les rares.
On trouve souvent des timbres annulés simplement
par quelques traits de plume, avec l'encre
à écrire, noire, bleue, rouge. La bleue disparaît
difficilement, mais on peut tenter d'enlever les
autres, de la manière suivante : au moyen d'un
petit tortillon de papier, on passe doucement sur
les traits de plume, soit du chlore, soit de l'eau
de Javel, du sel d'oseille (acide oxalique) ou même
de l'acide azotique étendu d'eau, on tamponne
avec le tortillon, en prenant bien garde de déchirer
ce papier, qui est devenu excessivement
mou. L'encre disparaît peu à peu : lorsqu'il n'en
reste plus de trace, on baigne le timbre dans de
l'eau pure, puis on dans le laisse quelques minutes
une dissolution d'alun. Cette dernière opération
est indispensable; l'alun, tout en rendant
au papier l'encollage qui avait été dissous, absorbe
le peu d'acide que l'eau n'a pu enlever complétement,
et qui, sans cette précaution, eut pu en
deux ou trois années, faire tomber le timbre en
poussière.
Ensuite, on le sèche entre deux feuilles de papier
buvard.
De tous les produits chimiques essayés pour
nettoyer les timbres oblitérés à l'encre grasse,
celui qui a jusqu'à présent donné le meilleurrésultat,
est... le savon de Marseille.
Plus l'oblitération est noire et épaisse, plus on
doit espérer de l'enlever; ceci ne paraît pas trèslogique,
mais on comprendraque plus l'encre est
épaisse, moins elle contient d'huile.
On mouille donc le timbre, on le dédouble et
on l'applique sur une planchette unie, puis on y
passe le savon, et on frotte soigneusement avec le
doigt, en prenant grand soin de ne pas enlever
la moindre pellicule de papier; on rince à l'eau
claire; si on ne voit pas le noir dégorger, il est
inutile de pousser l'opération plus loin, l'encre
grasse ne bougera pas.
Par ce procédé, nous avons vu des timbres redevenir
tout à fait neufs. Ceux qui, généralement,
réussissent le mieux, sont ceux des colonies
anglaises, imprimés en taille-douce, noirs,
rouges, verts, et ceux des Etats romains.
Chers lecteurs, je vous livre toute ma science,
parce que plusieurs d'entre vous me l'ont demandée.
Mais, en finissant, un conseil :
N'abusez pas des lavages, ne nettoyez que les
timbres qui en ont positivement besoin, ou que
l'expérience vous a appris être peu sensibles, les
lithographies surtout, pâlissant toujours un peu,
sinon beaucoup. Enfin, si vous tenez bien à un
timbre que vous ne connaissez pas parfaitement.
la nature de sa couleur, et qu'il ne soit pas trop
maculé, écoutez la sentence de Zoorastre :
« Dans le doute, abstiens-toi. s
' A. MAURY.
TIMBRES-FAUX.
Les timbres faux se multiplient tous les jours,
dans peu on pourra se payer une collection complète,
dans laquelle n'entrera pas un seul timbre
authentique, et non-seulement on aura tous les

timbres connus, mais beaucoup d'autres Voulez-vous encore.
une petite liste de ceux qui à notre
connaissance ont paru les derniers :
Nouvelle-Grenade, grande et petite dimension
(tout cela par séries complètes).Grands timbres de
la compagnie de l'océan Pacifique, oblitérés ! ! (Ces
timbres sont introuvables oblitérés). Romagnes,-
Parme, Turquie avec le chiffre du sultan.—Sicile,
Modène, Australie (cygnes), —
Guyane actuels,
Nouveau-Brunswick, 5 shillings, d'un violet impossible.
—
Cap de Bonne-Espérance, dits lithographies,
les vrais sont grossièrement gravés sur
bois, wood-block, comme disent les Anglais.
Suéde, local bref, bistre et noir. Saint-Thomas,
La Guaira, grands, rose, vert, bleu et orangé. —
Pldenbourg, anciens. —
Autriche, mercure bleu,
Jaune, rouge, et les autres Zeitungs-Stampel. —
Danemark,1erémissionbleu, Bergedorf, Finlande,
grands et petits. -Wenden (Livonie).-Espagne,
tous les rares et les correo officiai dont le 1 libra
sur papier violet.-Brunswick, tous, .jusqu'au
St P. Fr. Nouvelles-Galles,Vue de Sidney, qui
ressemble assez à une vue de Bougival. — Luçon,
L-uæembourg, même le 1 c. oblitéré, Grèce,
Italie, Rome, 1 scudo et 50baj. —
Brème, Indes,
1\2 anna
Argentine, rouge.—Liberia,Honolulu,Confédération
Corrientes, Buenos-Ayres, Mexique,
Montevideo, Venezuela, Nicaragua, Costa-Rica,
Névis, essais du Paraguay, etc., etc.
Le tout est livré aux marchands interlopes par
feuilles semblables à celles des petits soldats d'Epinal,
et tel timbre faux vendu 1 ou 2 fr. le cent,
se trouve adjugé après d'innombrables pérégrinations,
à un collectionneur ignorant, très-satislait
de n'avoirpayé que 5 fr., ou même que 50 cent,
un timbre qu'il pense valoir bien plus, jusqu'au
Jour où, apprenant qu'il est faux et bien faux, il
le détachera de son album, pour le passer sournoisement
en échange, comme on passe une pièce de
Mauvais aloi, et cet innocent fragment de papier
devient ainsi le mobile d'une succession noninterrompue
de petits crimes ignorés.
MAURY.
CORRESPONDANCE
Monsieur le rédacteur,
Je lis le Collectionneur,et je le lis avec d'autant
Plus de plaisir que c'est presque le seul moyen
que j'aie aujourd'hui de m'occuper de timbres
poste.
Ils firent autrefois mes plaisirs les plus doux.
(PRADON, Phedre.)
Un point dontje me suis le plus particulièrement
préoccupé, justement celui qui, je crois, a été le
plus négligé par les amateurs, c'est la bibliographie
des timbres-poste. Je n'ai pas tout ce qui a
été publié sur ce curieux sujet, mais je m'occupe
à le recueillir, et même, si vous me le permettez,
je pourrai vous adresser de temps en temps quelques
articles qui ne sortiront pas de la spécialité
de votre intéressant petit journal.
J'ai surtout porté mon attention sur les variétés
françaiseset les oblitérations diverses ; à ce sujet,
je puis me flatter de posséder quelques raretés.
Par exemple, avez-vous connaissance qu'on ait
employé, dans les bureaux français, des timbres
étrangers, légalement et valablement oblitérés?
Réciproquement, existe-t-il des timbres français
employés et oblitérés par des bureaux étrangers
(1)?
Les amateurs qui proscrivent les oblitérés de
leurs collections devraient au moins faire exception
pour ceux-ci; c'est là un point curieux de
législation et d'histoire que je crois digne d'une
certaine attention de la part des amateurs instruits.
En voici un autre qui vous touche de plus près,
vous qui faites le commerce des timbres-poste.
Savez-vous bien qu'il vous est interdit d'en vendre
? Je parle des timbres-poste français. La loi est
nette est positive à ce sujet. Ceci ressort du plus
ancien document que je connaisse sur cette matière;
il a été imprimé à l'Imprimerie Nationale
au mois d'octobre 1848, trois mois avant la mise
eu circulation des premiers timbres-poste de la
République. Je suis sûr que cette rare pièce ferait
plaisir à vos lecteurs, si peu que vous le désiriez,
je vous enverrai une copie, certifiée conforme.
Agréez, monsieur le rédacteur, etc.
F. A. HESSE.
M. S. à Manchester. —
La vignette que vous
m'avez soumisen'est pas un essai anglais de ! 840,
c'est tout simplement, d'après les informations que
j'ai reçues, une étiquette décollée d'une boîte
d'aiguilles de fabrique anglaise.Comme elle pourrait
tromper plus d'un amateur, nous en donnons
la description :
Grand carré en hauteur,
41 millim. sur 37, coins coupés, centre rond,
blanc, représentant une rosace en relief, autour
une bordure gravée sur pierre, guillochée, ovale ;
à douze lobes dans cette bordure on lit en haut
PENNY et en bas POST; un second encadrement
ovale, guilloché est circonscrit par des lignes
droites verticales, qui terminent letimbre; cette
partie est imprimée en rouge. —
L'aspect général
rappelle bien les essais de 1837-1840, dont
fort peu sont connus.
A. MAURY.
(1) Nous en avons dit un mot à propos de la Turquie.
(Voir première année, page 78.)

Petit album Timbres-poste, avec
titre doré, 68 pages contenant : une table générale,
un aperçu du nombre des timbres qu'emploie
chaque Etat, la valeur en francs de toutes
les monnaies étrangères, et enfin 1,020 cases
pour y coller les timbres-poste-
LA HAUSSE ET LA
Relié, 1 75
»
cartonné, 1 25
(F-ranco par la poste).
BAISSE
AVIS.-Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs.
Nos
Neufs. Oblit.I
I
48 AUSTRALIE SUD. 2 p. rouge f) » » 25
63 AUSTRALIE, 2 p. bleu »... 3 f)
25
163 llAIIBAOE, vert » 15 » »
286 CAP, 1 p. rouge foncé
» 25 t D
373 DANEMARK, 4 sk. brun sub'e)....a
» » 15
884 Enveloppe anglaise par Mulready,
1 p. noir
"7 f)
5 JI
886 Id. id. 2 p. bleu 7 » » />
Belgique, plusieurs essais du dernier
concours, chaque 2 n a n
926 GUYANE, 1 c. noir
JI
15 » »
927 id. 2 c. orangé
1)
25 n »
963 à 99h (1) HAMBOURG (garantis), cliaq.. a 10 » »
1123 HOKOLULU, 2 c. rouge » 50 » n
1159 INDES, env. 112 bleu • 25 » »
1267 Luco.,;, 5 c. rouge »
75 » »
1269 — 3 1/8 c. noir 9 50 » »
1270 — 6 2/8 c. vert ...» 75 f) »
4 393 MONTEVIDEO, bleu. 120 c » » Il 30
JA?0 NEVIS, 1 p., rouge » 25 » »
1606 POL',)Gt\r, bleu.. ) 50 » »
l6/IL PRUSSE, effigie, vert » 25 » »
1706 SAINT-THOMAS, 3 c. rouge » 30 » s
1707 LA GUAIRA, 1/2réal
f) » 1
25
1708 — 2 réalesvert, » » » 30
1709 LA GUAIRA, 1/2 blanc S 15 » »
1709 LA GUAIIIA, 1 c. rose ...» 45 » Y
1716 SAXE ancien, 3 p. rose x » 4 »
QUEENSLAND, 1 p., 2 p., 6 j) f) » 25
A
174à SAXE, env. Ij2 orangé
f)
20 » »
1748A DRESDB (Saxe) nouveau, 3 pf vert.. 1)
15 » »
1748n Id. id. 1/2 ng jaune. 25 » »
1748c Id. id. 1 ng rose.. 25
f) » »
1772 SUÈDE, local bref, bistré....... » 25 1) »
1779 SUISSE, rayon 1, 5 rap bleu
1) » » 15
1783 SuissE, 2 rap. gris (ancien)
D 15 0 »
TURQUIE (nouveaux) :
10 paras vert « » a 25
20 paras jaune ou brun » » t) 25
1 piastre lilas ou brun
.....o » » 50
(1) Les numéros 094 il 1082 manquent momentanément.
Nos
Nf,,. Oblit.
2 piastres lilas on brun
» n I
a
3 magnifiquestimbresd'effet turc,
rouges et roses, chaque....D a ) -0
1 id., brun, 5 piastres » » 50
1914 VICTORIA, 2 p. gris (troue) » » »
50
1928A VICTORIA nouveau, 1 p. verl....D » 9 15
1948A WURTEMBERG, nouv. env., 1 k. vert. » 15 1) »
LINCOLN, suscription : U. S., six couleurs,
chaque 1)
10 » «
Nous avous reçu un asssortimentd'offices
d'Amérique, à 10, 15 et 25 c.
ANCIEN" GOUVERNEMENTS D'ITALIE.
(Tous ces timbres sont nellfs.)
Deux-Siciles (tous roses), 112 g..., 2 fr.-i g.,
2 gr.. 5 g. 10 g., 20 gr., chaque, 75 c ; 50 g.,4fr.
Naples (effigie en relief), 1)2 t. vert. 1)2 g. bistre,
1 g. noir, 2 g. bleu, 5 rouge, chaque. 30 c.; — 10 g.
jaune, 20 g. citron, chaque, 50 c.;—50g. gris perle,
1 ft'. — Modène (aigle), 5 c. vert, 10 c. rose, 15
c. jaune, 25 c. paille, 40 c. bleu, chaque, 30 c.; —
! lira blanc. cassa-Gazette blanc, chaque, 1 fr.; —
10 c. violet, 75 c.-Modène provisoire (armoiries),
5 c. vert, 15 c. brun, 20 c. bleu, chaque, 50 c.;
— 20 c. lilas, 1 fr.; —
40 c. rose, 8C c. orangé,
75 c.— Parme (fleur de lis, noir sur couleur), 5 c.
jaune, 10 c. blanc, 15 c. rose, chaque, 25 c. —
Id. (en couleur sur blanc, petit écusson), 15 c.
rouge, 25 c. brun, 40 c. bleu, chaque, 50 c.—Parme
provisoire (octogone), 5 c. vert, 10 c. brun,
40 c. rouge, chaque, 50 c.; — 20 c. bleu, 25 c.; —
80 c. jaune, 75 c.;-Id.. timbres de journaux, 6 c.
rose, 9 c. bleu, chaque. 25 c.;—Romagne, Ij2 b.
paille, 1
b. gris, 2 b. jaune, 3 b. vert, 4 b. fauve,
5 b. violet, 6 b. vert. 8 b. rose et essais, 3 b ,
4 b.,
8 b. sur blanc, chaque, 50 c.;—20 b. bleu, 75 c.—
Sicile, 112 g. orangé, 75 c.;-1 g. brun, 2 g. bleu,
chaque,25 c.; ---5 g. ronge, 10 g. bleu, 20 g. noir,
chaque, 50 c.; - 50 g. brun rouge, 1 fr.

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE.- Un an... 2 fr.
ayables AVEC FRIME
en timbres-posle neufs
de 10 ou de 20 cent.
Adressertoutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
2 5, rue Le Peletier, à Paris.
ABONNEMENT :
ÉTRANGER .- Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres-poste neufs de
la plus minime valeur du pays.
CHRONIQUE
Nous n'avons à signaler aucun type nouveau;
on nous fait beaucoup espérer pour le mois prochain.
DANEMARK. —
Apparition d'un timbre adhésif,
bleu de 2 s. Type adopté.
BARBADE. —
Deux timbres ont subi une légère
modificationde couleur :
le 6 pence est à présent
brique vif, et le rouge, sans valeur, a une teinte
plus orangée.
HAWAÏ (Honolulu). —
Voici
le timbre décrit dans notre précédent
numéro.
Un correspondant bien informé
nous annonce pour bientôt
:
La série complète des timbres
du CAP DE BONNE-ESPÉ-
RANCE, rectangulaires comme le shilling, et dentelés,
Adieu donc aux originaux timbres triangulaires.
BBITISH-COLOMBIA, un 3 pence bleu.
VANCOUVER, un 5 c. rouge et un 10 c. bleu.
BERMUDE, la série suivante : 1
lilas, 1 sh. vert.
Attendons.
p. rouge, G pence
A. M.
ESSAIS ET TIMBRES-POSTE DE FRANCE.
ESSAIS.
Il est peu de peuples qui, depuis l'invention des
timbres-poste, se soient montrés moins changeants
que les Français, malgré la réputation (Je fidélité
négative qu'on veut bien leur attribuer. Un
timbre unique pour la République et deux types
seulement pour l'Empire ; il était difficile de faire
preuve de plus de constance. La raison en est
bien simple ; on a tout d'abord frappé à la bonne
porte et le résultat ne s'est pas fait attendre,
car notre éminent artiste, M. Albert Barre,
graveur général des monnaies, a produit de premier
jet une vignette, vrai modèle du genre,
représentant la tête de la République. Venus
plus tard, les deux types à l'effigie de l'Empereur
se sont maintenus à la hauteur de la première
œuvre; aussi peut-on dire sans exagération

que notre timbre-poste, amour-propre national à
part, est un des plus réussis et des mieux appropriés
à l'usage auquel il est destiné. Sans parler
de bien d'autres qualités qui le distinguent, il a
cette sévérité de stvle et celte correction de lignes
qui semblent grandir les proportions forcément si
restreintes d'une œuvre de cette espèce.
Certaines tentativesrivales se produisirent néanmoins
et quelques essais en furent la conséquence.
Mais puisque nous avons écrit le mot essai,
aussi bien, dirons-nous tout de suite qu'à notre
avis, les spécimens de ce genre, doivent, dans
toute classification dont le titre indique l'intention
de traiter cette matière, précéder les timbresposte
: la logique aussi bien que la chronologie
l'exige, car les essais sont les ainés de la ramille.
Il est bien entendu, d'un autre côté, que cette
règle n'est pas applicable à une classification où
il ne serait parlé des essais que d'une manière
incidente, sans que le titre mentionnât rien de
spécial à cet égard.
Nous diviserons ces premiers-nés dont nous allons
entretenir nos lecteurs, en trois catégories
:
1° Essais proprement dits, ou timbres et enveloppes
proposés et non adoptés.
2° Essais-épreuvesdu type officiel sans légendes
ou avec légendes non réglementaires.
3° Essais-épreuves du type officiel tirés en diverses
couleurs, avec légendes réglementaires.
1
ESSAIS PROPREMENTDITS OU TIMBRES ET ENVELOPPES
PROPOSÉS ET NON ADOPTÉS.
Propositions de Timbres.
Grâce à M. de Saulcy, dont la collection française
est aussi riche que sa complaisance est inépuisable,
nous sommes à même de donner ici,
sinon la description de tous les essais existant, au
moins celle de la presque totalité de ces intéressants
spécimens.
1° Nous offrons, ci-contre la
reproduction d'un timbre proposé
par un graveur-guillocheur
de Paris, qui semble s'être inspiré
de l'effigie gravée sur la médaille
grecque de Corinlhe. Mais
le type choisi ne répond pas au
but qu'il s'était proposé ; c 'état, en eliet, selon
toute probahilité, une tête de liberté ou une
personnification de la République qu il avait 1 intention
de produire, et c'est une Minerve dont il
nous offre ici l'image.
Quoiqu'il en soit, sans nous préoccuperde cette
méprise, et parlant au point de vue de l'art, nous
reconnaissons que cette vignette n'est pas dépourvue
de certaines qualités qui permettent de
lui assigner une place honorable parmi les types
admissibles. Seulement, nous ne pouvons nous
empêcher de regretter l'effet plus que médiocre
produit par le choix des couleurs du spécimen
que nous avons sous les yeux : sur ce fond chocolat,
il était difficile, que le dessin noir de la tête
se détachât suffisamment.
Quant aux étoiles de l'entourage, elles sont traitées
avec beaucoup de délicatesse et ne nuisent
nullement à la netteté des légendes.
Cet essai gravé a deux teintes a nécessité deux
tirages successifs.
2° Voici un essai qui date de
la fin de l'année 1862, tt que
nous sommes fondés à supposer
avoir eu pour auteur un graveur
nommé Sparre, bien qu'il eût été
d'abord attribué au comte de
S....e.
Quelque soit le burin qui l'ait produit, il appartient
à un artiste qui n'est pas sans talent ;
néanmoins
qu'on nous permette encore ici de mêler
la critique à l'éloge. Nous trouvons par exemple,
que l'effigie accuse dans son ensemble une
certaine lourdeur, un modelé bouffi, qui, loin
de tendre vers l'idéal, place ce portrait au-dessous
de la ressemblance. De plus, les six abeilles qui
grimpent de chaque côté nous paraissent dotées
de proportions qui rappellent celles de certains
coléoptères. Nous avouons d'ailleurs que le sceptre
et la main de justice se croisant sous le médaillon
et dont les extrémités dépassent sa circonférence,
sont d'un bon effet et remplissent
très-heureusement les angles intérieurs. Enfin le
monogramme composé de l'initiale de Napoléon
et d'un jambage supplémentaire qui, avec ceux
de l'N forment le chiffre III, vient par cette ingénieuse
innovation, compléter un ensemble que,
tout en maintenant nos réserves, nous trouvons
encore assez satisfaisant.
Le seul spécimen connu de cet essai gravé sur
bois, a été tiré en vert.
3° Nous parlerons, sous ce numéro, d'une imitation
assez exacte du type officiel, si ce n'est que
le fond du médaillon est formé de points trèsrapprochés
et l'inscription réglementaire du bas'
du timbre, remplacée par la suivante : o. c.
Postes, o. c.
Des feuilles contenant une certaine quantité de
timbressemblables, furent présentées à l'administration
des postes par un industriel qui, grâce à.
un procédé particulier d'impression, proposait de
les fabriquer à un prix extrêment réduit, qui eût
permis de réaliser d'importantes économies. Il

COLLECTIO
SUPPLÉMENT
AU
JOURNAL
ENVELOPPES
LE
PROPOSEES.
DE
TIMBRES-P

offrait, si nous ne nous trompons, de donner
pour deux centimes, les feuilles qui reviennent il
l'administration à huit centimes environ. Ce système
ne satisfit pas les juges auxquels il fut soumis
-et dût être écarté. On pensa même, non sans
raison, que ces essais offraient, avec le type officiel,
une trop grande analogie et, pour empêcher
que cette copie ne donnât naissance à quelque
fraude préjudiciable au trésor, on saisit tous les
exemplaires présentés et l'on rechercha même
ceux que l'auteur pouvait posséder, pour en opérer
la destruction. Cet essai a été tiré en bleu.
4° Il existe encore, du timbre officiel, une autre
copie gaufrée et obtenue sur un relief, qui
rend avec assez d'exactitude, pour une imitation,
les finesses de dessin du type de M. A. Bsrre. Cet
essai se rattachait-il il la création de futures enveloppes?
Nous manquons, à cet égard, de renseignements
précis.
5° Vers le commencement de l'année 1859,
alors que l'on s'occupait de la création de chiffrestaxes,
on dut rechercherles meilleures comme les
plus commodes dimen-iuns à donner à cette pefite
étiquette. Deux projets furent soumis à qui de
droit.
L'un se composait d'un encadrement large de
trois millimètres faibles, formant un carré de 22
millimètres de côté, et des deux légendes suivantes
: 1°. dans l'épaisseur de la bordure, partie supérieure
: chiffre, partie inférieure : taxe; à
droite et à gauche : Fastes. 2°. Dans l'intérieur du
carré :
10 centimes à percevoir.
L'autre figuraitun parallélogrammelarge de 22
millimètres forts, et haut de 18 millimètres, avec
les légendes suivantes : 1". part. sup. et inf.: chiffre
taxe; 2° dans l'intérieur: 10 centimes à percevoir.
Le mot percevoir ne décrit pas ici une ligne
courbe comme dans l'essai carré, sa direction est
horizontale.
propositions d'enveloppes.
Les enveloppes timbréessont-elles utiles?
Nous répondrons affirmativementsans trop redouter
les démentis, du présent et de l'avenir.
L'usage de ce mode d'affranchissement est peu
connu en France. Mais il n'est pas douteux pour
nous que si le public eût été à même del'apprécier,ilen
eût, depuis longtemps,réclamél'emploi.
L'objection la plus importante est tirée du peu d'avantage
que, même sur une grande échelle, la
vente de ces enveloppes pourrait procurer au
Trésor. Ces considérations nous paraissent d'une
médiocre valeur en présence des avantagesde cette
utile création. D'abord il n'est nullement prouvé
que les produits en seraient aussi minimesqu'on le
prétend, car, quand bien même les enveloppes ne
remplaceraient les timbres que pour moitié de
leur consommation,le bénéfice, quelque restreint
qu'il fût, serait encore très-suffisant pour que
l'Etat daignât l'encaisser, en supposant un centime
par enveloppe (1) sur une consommation de
150,000,000environ.
Bien plus, en admettant que les conséquences
de cette innovation ne dussent donner, financièrement
parlant, aucun résultai, il y aurait toujours
lieu d'autoriser cette création, au point de
vue de l'avantage du public qui, pour nous, est
évident. Il n'est personne, en effet, qui ne préférera
se servir d'enveloppes emportant affranchissement,
plutôt que d'être obligé à acheter dans deux
endroits différents l'enveloppe et le timbre; ce
dernier devant être, de plus, mouillé et collé.
Tout cela, on l'avouera, constitue une perte de
temps, une augmenlation de peine et une opéraration
assez répugnante. Time is money, disent
nos voisins, qui sont essentiellementcommerçants,
ils ont raison et nons avons peine à croire que les
négoçiants français consultés sur l'opportunité de
cette création aient répondu négativement dans
l'enquêtequi a été faite à ce sujet. L'adoption de
cette mesure éviterait les provisions de timbres,
toujours épuisées dans les momentsinopportuns.
Puis, insistant avec intention sur ce point, nous
ferons observer que bien des gens éprouvent un
véritable dégoût à humidifier avec la langue, des
timbres-poste neufs à la vérité, mais qui ne sont
pas exempts des attouchements de doigts, d'une
propreté douteuse dont une température élevée
tend encore à augmenter les inconvénients.
La plupart des puissances de l'Europe, plusieurs
colonies anglaises et les Etats-Unis d'Amérique
ont adopté ce mode d'affranchissement et, nous y
viendrons fatalementdans un avenir plus ou moins
prochain.
Examinons les divers projets soumis à l'administration
:
1° Nous donnons ici le spécimen d'enveloppes
avec dessins et inscriptions en filigranes très-visibles,
proposées par la maison Bertou.
Ce système, complètement nouveau, semble,
sous le rapport de l'utilité, donner satisfaction
à bien des exigences. Des caractères de grande
dimension dans le but de frapper le regard, indiquent
les divers prix de l'affranchissement. On
y trouve également le poids des billets de banque.
des papiers de commerce et des monnaies
qui peuvent servir à peser les lettres et
leur contenu. Tout cet ensemble est fort bien
compris. Quant aux dessins en filigranes, on à
fait, au point de vue de la fabiication, tout ce qui
était possible pour donner aux lignes autant de
délicatesse que peut en comporter ce genre de
(1) En Russie, 1 enveloppe timbrée vaut 4 cent.
(1 kopeck).

travail; aussi pensons-nous qu'à certains égards,
ce projet offrait de sérieux avantages. (Dates des
propositions : 1856 et 1862 )
Il a été égalementprésenté en même temps un
spécimen de papier timbré et de papier à billets
dans le même système de fabrication.
2° Durant l'année 1862, M. Albert
Barre proposa à l'administration
des postes un timbre gaufré
à destination d'enveloppes dont
nous donnons ici le dessin. Il est
impossible d'imaginerrien de plus
admirablementtraité aue ce modèle.
C'est une véritabie médaille gravée avec le
soin et le talentqui se rencontrentd'ailleurs, dans
toutes les productions de cet artiste, et à laquelle
la couleur Nient ajouter ici un nouvel attrait.
Certes, si l'usage des enveloppes
avec le système du timbre en relief,
avait eu quelque chance d'être
adopté, on n'eût pu trouver un type
plus complet de tous points, ni
d'une exécution supérieure. Mais
la gaufrure avait des adversaires,
profondément convaincus que la galvanoplastie
pouvait fournir les moyens d'arriver à une imitation
parfaite. Cependant nous n'avons jamais entendu
dire que les enveloppes des autres pays
offrant d'ordinaire un relief très-saillant, aient
été contrefaites, bien que certaines d'entr'elles
soient en usage depuis vingt-cinq ans environ.
Quoiqu'il en soit, après quelques essais tendant
à démontrer la possibilité de la contrefaçon et qui
sont à l'œuvre de l'artiste, ce qu'un grossier surmoulage
est à un original très-finement ciselé, la
proposition de M. A. Barre fut écartée et le projet
d'enveloppes abandonné. Espérons que la création
utile et le médaillon qui l'accompagne ne
subissent qu'un simple ajournement et qu'une
adoption prochaine viendra prouver la justesse de
nos appréciations.
A son mérite artistique, ce type joint l'avantage,
comparativement aux timbres d'enveloppes en général,
de n'offrir que des proportions restreintes,
et de conserver ainsi un large espace pour écrire
l'adresse quelque longue qu'elle soit.
On connaît les couleurs suivantes :
(Forme ronde, 5 centimes.)
Bistre clair, (Coll. de Sauley, G. Herpin).
Jaune vert, (Coll. de Saulcy).
(Forme ovale. 10 centimes.)
Tentatives d'imitations.
(Forme ronde. 5 centimes.)
Vert sur blanc, (Coll. de Saulcy).
Bleu » (Coll. de Saulcy, G. Herpin).
Vert sur vert d'eau, (Coll. G. Herpin).
II
ESSAIS-ÉPREUVES DU TYPE OFFICIEL SANS LÉGENDES
OU AVEC LÉGENDES NON RÉGLEMENTAIRES.
Tète de la république.
1" Epreuve, tirée en noir sur papier de Chine
n'ayant pour toute légende que le mot : Postes
dans le compartiment du Bas. (Coll. de Saulcy.)
2° Epreuve en noir sur papier blanc.
3° »
bleu
J) »
4° » vert » »
5° » jaune d'or » »
Les quatre exemplaires précédents portent cette
légende dans le compartiment supérieur : Essai
1858 et au bas : 00 Postes00. Ils ont été tirés avec
une rare perfection et proviennent des feuilles
d'épreuves d'une planche en bronze, faites à titre,
d'essai en 1858 et 1859, pour le compte de la commission
des monnaies. Cette planche contient
150 timbres frappés isolément sous le balancier,
au moyen de matrices ou négatifs en acier trempé.
Il n'a été tiré que trois épreuves en noir et un
nombre très-limité des autres couleurs.
C'est le type modifié de la république de 1848,
qui a servi à cet essai.
Ce qui précède est extrait d'une note écrite de
la main même de M. A. Barre.
6° Epreuve tirée en bleu sur pap. azuré.
7° Epreuve tirée en rouge sur pap. rosé.
Ces deux derniers numéros ne portent aucune
légende. Ils ont été tirés avec le plus grand soin
et l'on remarque au bas de chacune des feuilles
l'inscriptions suivante :
« Epreuve d'une planche en acier composée de
« 100 timbres identiques, frappés sous le balancier
« monétaire, Albert Barre, graveur général des
« monnaies. Paris 1862. »
Au bas du fragment de feuille que possède
M. de Saulcy, on lit cette note écrite au crayon
par le graveur lui-même.
«'Expositionde Londres 1862, à M.
Albert Barre. »
de Saulcy.
Ces timbres disposés par rangées de dix exemplaires
sont de vrais chefs-d'œuvre, ainsi qu'on
l'a souvent repété. Un tirage exceptionnel,qui leur
donne un léger relief, ajoute encore ici au mérite
de la gravure. L'inscription qui les accompagne
nous montre qu'ils ont été tirés en vue de les faire
figurer à l'exposition anglaise de 1862.

Effigie de l'Empereur.
2e type. Tètelaurée.
Epreuves de graveur :
1° Effigie de l'empereur avec ombre dégradée
sans encadrement; noir sur pap. de Chine.
2° Même effigie dans un médaillon de 17 millimètres
de diamètre placé à l'intérieur d'un carré
à. fond teinté, sans aucun dessin d'encadrement;
brique sur pap. de Chine.
3° Même épreuve que la précédente, tirée en
noir sur pap. mince, de couleur maïs.
lit
essais-ÉpreuvesTIRÉS EN diverses couleurs,
AVEC LÉGENDES RÉGLEMENTAIRES.
Tête de la république.
10 centimes, bleu clair sur blanc, très-mal
venu. Certaines épreuves sont à peine visibles.
La plupart des exemplaires sont gommés au
verso (1).
2°. 10 centimes, vert-bistre clair sur blanc.
3°. 10 centimes, noir sur pap. de Chine. (Coll.
de Saulcy).
4°. 15 centimes, bistre clair sur blanc. (Même
colI.)
a°. 20 centimes, bleu clair granité sur blanc. La
plupart du temps, impression au recto et au verso.
Epreuves de mise en train.
6°. 20 centimes, orangé sur blanc. (Coll. de
Saulcy, G. Herpin.)
7°. 20 centimes, noir sur azuré. (Coll. de
Saulcy.)
8°. 20 centimes,noir sur papierdeChine; marge
de cinqcentimètresaveclanote suivante au crayon :
« Essai. Impression sur papier de Chine,
bre
novem-
1848. » (Même coll.)
9v. 20 centimes, bleu sur blanc, avec la valeur
Z'à c.
surfrappée en rouge au moyen d'un timbre
main, portant sur une partie quelconque de la
vignette.
Lorsqu'en 1848 un décret eut décidé la substitution
de la couleur bleue à la couleur noire pour
le timbre d'affranchissementà l'intérieur et en eut
porté la valeur de 20 il 25 cent., l'administration
craignit de n'être pas en mesure de fournir le type
codifié, c'est-à-dire avec la nouvelle valeur, pour
l époque fixée par le décret; on dut, dans cette
occurrence, aviser aux moyens d'obtenir dans
Cl) On connaît sur l'un d'eux un essai d'oblitération
analogue à celui du n° 10, composé des
chiffres 1712.
(COLL. D's).
tous les cas le résultai voulu; voici l'expédient
auquel on s'arrêta : Ot1 fit fabriquer un instrument
ayant quelque analogie avec une roue, qui
portait, à l'endroit oÙ chaque rayon vient rejoindre
les jantes, un tampon ou timbre sur lequel
était gravée l'inscription précitée. L'essieu, placé
au centre du cercle, se reliait à un manche qui
permettait, en promenant la roulette sur chaque
rangée de timbres, de les charger de la nouvelle
valeur imprimée à l'encre rouge pour qu'elle fût
plus visible. Les produits de ce système primitif
n'eurent pas les honneurs de la circulation; le
timbre avec la nouvelle valeur (25 centimes) fut
terminé à temps et permit de fournir à l'époque
fixée (le, juillet 1850) ie nombre d'exemplaires
nécessaires à la consommation. Dans la crainte de
ne pouvoir arriver à cet, heureux résultat, il avait
été déjà estampillé, avec la roue décrite plushaut,
pour deux millions de francs environ de timbresposte
qui, devenant dès lors inutiles, furent inhumainement
brûlés à l'hôtel des Monnaies dans les
derniers jours de juin 1850. Néanmoins, quelques
exemplaires, mieux avisés que les autres, s'étant
ménagé de hautes protections, échappèrent au
bûcher.
10°. 25 centimes, vert-clair jaunâtre sur blanc.
Il existe sur un certain nombre de ces épreuves
un essai d'oblitération composé des trois gros
chiffres suivants ainsi disposés : E8Ï. M. de Saulcy
possède un carré d'une vingtaine de ces timbres
séparés par un piquage d'épingle fait à la
main.
11° 25 centimes, bleu sur papier de Chine.
12°. 40 centimes, noir sur papier de Chine.
(Coll. de Saulcy).
13. l franc, carmin sur bleu. (Même coll.).
14. 1 franc, carmin-granité très-pale (improprement
appelé groseille),sur blanc. (Même coll.).
15° 1 franc, noir sur blanc.
Effigie l'Empereur.
(Présidence.)
1°. 25 centimes, épreuve tirée en bleu sur papier
de Chine.
Empire (le> type. Tête nue.)
1°. 1 centime, épreuve tirée en rose sur baudruche,
puis gommée du côté de l'image. Ce
timbre était destiné il être collé sur le recto, le
type restant parfaitement visible, grâce à la transparence
de la baudruche. Cette tentative n'eut aucun
résultat, la pellicule employée n'offrant pas
une consistance suffisante et se recroquevillant il
la moindre impression d'humidité.
2°. I centime, épreuve tirée en gris sur blanc.
Essai fait en vue du 4 centimes et dont la couleur
fut adoptée (Coll. ns., de Saulcy.)

3°. 1 centime, épreuve Urée en brun-rouge sur
rose très-clair.En marge, la note suivante au crayon:
2 c. (Mêmes coll )
4°. ,l centime,épreuve tiréeen vert surbrique vif.
En marge, la note suivante au crayon:4c (Mêmes
colI.)
Les notes que portent ces deux dernièresépreuves
indiquent les couleurs qu'on se proposait
de donner aux timbres de 2 et de 4 centimes.
Ccl e attribuée au 2 centimes, légèrement
modifiée comme teinte, aurait seule été conservée.
5°. 5 centimes, tirée en vermillon sur papier
mi-blanc. (Coll. G. Herpin.)
6'.1 franc, épr, uve tirée en vert myrte. Image
visible au verso comme au recto. (Coll. de Saulcy,
G Herpin, Dis.)
2e type. Tête laurée.
1°. 2 centimes, épreuve tirée en noir sur blanc,
grand papier. (Coll. C c Primoli, de Saulcy.)
2°. 2 centimes, épreuve tirée en noir sur papier
de Chine. Marge de 4 millimètres environ. (Coll.
de Saulcy.)
3°. 4 centimes, épreuve tirée en noir sur grand
papier maïs. Marge de 5 centimètres environ.
(Même coll.)
41. 4 centimes, tirée en noir sur papier de Chine.
Marge de 5 centimètres environ. (Même coll.)
"PROPOSITIONS DIVERSES N'AYANT PAS ÉT1Ï ACCEPTÉES
PAR ï/ADMINISTRATION DES POSTES.
10. Le 1er mars 1850, M. Charrier propose l'impression
des timbres sur pain à chanter (20 centimes,
bleu; Hépublique). Impraticable à cause de
la fragilité des exemplaires, de la détérioration
que la moindre humidité n'eût pas manqué de
déterminer, etc.
2°. Le 6 mars 1851, M. Charrier propose l'emploi
d'une oblitération consistant dans un fil de
soie collé au verso du timbre-posteet le dépassant
d'un centimètre environ. L'enlèvementrapide du
fil eût coupé en deux le timbre.
Refusé comme pouvant prêter à la fraude par la
perte ou l'adroit enlèvement du fil.
L'auteur de ce projet en fait suivre la description
de la note suivante : « Lé fil oblitérateur ne
peut détériorer la lettre puisqu'il n'attaque même
pas sa propre doublure; voir au dos »
On trouve avec le fil de soie de couleurs variées
:
10 centimes, tête de République,bleu sur blanc,
très-mal venu; piqué à la roulette avec fil rouge,
gris et blanc.
Même essai sans être piqué, avec fil rouge.
20 centimes, tête de République,noir sur blanc
avec fil noir.
5 cenlimes, effigie de l'Empereur, 1er type, vert
sur blanc, piqué à l'épingle avec fil de soie bleu,
jaune, vert, rouge, gris et blanc. (Coll. de Saulcy.)
Petite feuille de 25 timbres environ.
Pourquoi tous ces échantillons de soif?
3° En juillet 1850, MM. Ueillet et Pichot proposent,
sur un papier particulier (liligrané et moiré),
l'impression au moyen de deux encres à bases différentes
et leur décomposition par un agent chimique
puissant, (acide nitrique étendu d'eau),
comme système d'oblitération.
Rejeté pour cause de défaut de netteté de l'impression,
inconvénient auquel vient se joindre le
danger de mettre entre les mains des agents des
réactifs violents dont la vente n'est même autorisée
que dans certaines conditions.
Il existe des épreuves de diverses couleurs avec
l'imitation du type de la tête de la Républiquetournée
à droite, valeur 20 centimes, et avec un grotesque
portrait de l'Empereur, comme président,
dont la légende suivante contourne le médaillon
à l'intérieur : Louis-Napoléon Bonaparte. A la
partie supérieure les mots : Répub. franc., et en
bas : 25 c. Postes, 25 c.
AVEC TÊTE DE LA
RÉPUBLIQUE.
(Papier moiré),
Noiràtre sur blanc,
Noir sur gris,
Noir sur jaune,
Jaune sur bleuâtre,
Rouge sur »
Rose sur »
Rouge sur gris-noir,
Rose sur »
AVEC EFFIGIE
DU PRÉSIDENT.
(Papier moiré) :
Jaune sur gris-noir,
Noir sur »
Rouge sur »
Hose sur »
Noir sur jaune,
Noir sur vert,
Noir sur bleu,
Noir sur rose.
Le peu d'importance que nous attachons à ces
épreuves nous laisse sans scrupule dans le cas
probable où nous en oublierions quelques-unes.
4° En mars 1851, M. Fichet propose un timbre
oblitérant pratiquant des incisions circulaires et
étoilées sur chaque timbre-poste.
Outil trop compliqué et trop dispendieux.
5° En mai 1851, M. Lanet de Limancey propose,
comme oblitération, la déchirure d'une partie du
timbre-poste non entièrement gommé, au moyen
de l'introduction d'un onglet métallique sous la
partie du milieu, le haut et le bas du timbre étant
seuls adhérents.
Procédé inapplicable pour cause de lenteur.
6° En février 1852, M. Morel propose un papier
perméable, très-mince, pour un timbre à fond

lanc, avec oblitération à lignes brisées rayonnant
du centre; numéro au milieu.
Ce papier ne supporte pas l'inscription typographique.
7° En avril 1855, M. Muller propose l'impression
des timbres poste au moyen d'une encre maigre
très-soluble dans l'eau.
Insuffisant et dangereux
8° Le 27 mai 1855, M. Spiers propose un timbre
oblitérateur,tailladant le timbre-poste et laissant
pénétrer l'encre d'imprimerie par les fentes
qu'il y a pratiquées.
Onéreux et impraticable. Que deviendraient les
lettres et leur contenu avec ces incisions?
9° Pour mémoire; système proposé pour annuler
les timbres-poste en les pétardant au moyen
d'une petite lentille de fulminate de chaux appliquée
au dos du timbre-poste et éclatant par la
percussion.
SYSTÈMES DIVERS D'OBLITÉRATION DES TIMBRES-POSTE
EMPLOYÉS SUCCESSIVEMENT PAR L'ADMINISTRATION
FRANÇAISE.
1° Circulaire du 20 décembre 1848; 1er janvier
1849. Annulationpar le timbre à date.
2° La Circulaire du 3 janvier 1849, prescrit
l'annulation des timbres-poste par une barre
d'encre maigre à défaut d'encre d'imprimerie,
lorsque l'oblitération par le timbre à date paraît
insuffisante.
3° Circulaire du 25 janvier 1849. Oblitération
par une losange grillée.
4° Circulaire n° 77, 1er janvier 1852. Décision
du 4 août 1851. Oblitération par le timbre à
pointes coniques avec le numéro du bur< au au
centre pour les départements, une lettre alphabétique
pour Paris et les bureaux ambulants, enfin
une étoile pour le service du Centre (départ).
o° Note du 1er juin 1857, expédiée le 4 juillet
1857. Oblitération par les pointes avec une ancre
pour les lettres d'origine d'outre-mer venant par
les paquebotsde l'administration française.
G. HERPIN.
(La fin ait prochain numéro.)
ERRATA.
Dans la note relative à là Nouvelle-Gailes du
Sud, lire 4e série, au lieu de 5e série.
Dans le supplément, au lieu de :
Ces enve-
'oppes sont en filigrane, lisez :
Ces enveloppes
sont filigranées.
FAITS DIVERS
Nous avons déjà dit que les timbres de l'Ile de
la Réunion n'étaient pas gommés derrière. On remarque
sur presque tous les exemplaires connus,
deux ou trois petites piqûres qui nous intriguaient
fort. Elles sont produites, paraît-il, par les épingles
au moyen desquelles on attac hait ces timbres
aux lettres.
Un de nos correspondants anglais nous assure
avoir reçu une lettre de Hambourg, affranchie
complètement par des timbres faux de 7 sch., et
qui ont été dûment oblitérés à la poste.
«Nous n'avons rien inventé, nous n'avons fait
que rapetasser, »
disaitVoltaire. En effet, qu'est-ce
que les Chinois n'ont pas inventé au moins mille
ans avant tout le monde? M.Julien Stanislas nous
apprend que, depuis longtemps, ils ont des services
de poste. «
Sous le règne de Tchong-Tsong,
en 705-707, la princesse An-Io employait la poste
impériale pour se faire apporter, des contrées
éloignées, des fleurs rares et des plantes odoriférantes
dont elle se paraît. »
Nous publions, en supplément au présent numéro,
une feuille où sont représentées les enveloppes
proposées par M. Bertou. On peut se procurer
ce supplément au bureau du journal
moyennant 10 centimes. —
Il sera envoyé gratis à
nos abonnés.
CORRESPONDANCE
Monsieur Maury,
En lisant dans votre estimé journal un article
signé 0. B. et ayant pour titre A propos d'essais,
j'ai cru comprendre qu'un collectionneur ne devra
mettre dans sa collection des èssais proposés que
quand l'artiste les lui cède au prix de revient.
C'est là un maigre mérite d'un essai.
Les essais non adoptés ont quelquefois un mérite
de composition artistique et peuvent être plus
tard consultés pour la créationde types nouveaux;
à ce titre, tout collectionneurintelligent peu\fleur
donner l'hospitalité dans son album, sans cesser
d'être homme de goût, quel que soit le prix qu'il
les aura payés.
Ce qui rend une collection intéressante, ce sont
précisément les essais choisis avec discernement;
car, authentiques ou proposés, les essais sont faits
par nombre restreint, tandis que les timbres se
tirent par millions, et tout enfantpersévérantparviendra
à compléter une collectionde timbres modernes.
Je vous serais très-obligé de faire voir le jour à
mes réflexions.
Tout à vous,
RIESTER.

Petit album Timl»res-poste, avec
titre doré, 68 pages contenant : une table générale,
un aperçu du nombre des timbres qu'emploie
chaque Etat, la valeur en francs de toutes
les monnaies étrangères, et enfin '1,020 cases
pour y coller les timbres-poste,
LA HAUSSE ET LA
Relié, 1 75
»
cartonné, 1 25
(Franco par la poste).
BAISSE
AVIS. —
Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs.
NOIi
" ' Neufs. Oblit.
Neufs. Oblit.
Nos
2 piastres lilas ou brun
» ni
a
1948A WURTEMHERG, nouv. env., 1 k. vert. » 15 » »
LINCOLN, suscription : U. S., six couleurs,
chaque
bleu............ 1) 4 0 o »
HONOLtILU, 1 c, n 75
— 2 c. 1 25
ANCIENS GOUVERNEMENTS D'ITALIE.
(Tous ces timbres sont neufs.)
Deux-Siciles (tous roses), 1{2 g..., 2 fr.—1 g.,
2 gr., 5 g., 10 g., 20 gr., chaque, 75 c ; 50 g., 4 fr.
Naples (effigie en relief), 1)2 t. vert. 1)2 g. bistre,
1 g. noir, 2 g. bleu, 5 rouge, chaque, 30 c.; — 10 g.
jaune, 20 g. citron, chaque, 50 c.;—50g. gris perle,
1 fr. — Modène (aigle), 5 c. vert, 10 c. rose, 15
c. jaune, 25 c. paille, 40 c. bleu, chaque, 30 c.; —
1 lira blanc, cassa-Gazette blanc, chaque, 1 f('.; —
10 c. violet, 75 c,-Modène provisoire (armoiries),
5 c. vert, 15 c. brun, 20 c. bleu, chaque, 50 c.;
— 20 c. lilas, 1 fr.; —
40 c. rose, se c. orangé,
75 c.- Parme (fleur de lis, noir sur couleur), 5 c.
jaune, 10 c. blanc, 15 c. rose, chaque, 25 c.
Id. —
(en couleur sur blanc, petit écusson), 15 rouge, 25 c. brun, 40 c. bleu, chaque, 50 c.-Parme
provisoire(octogone), 5 c. vert, 10 c. brun,
40 c. rouge, chaque, 50 c.; — 20 c. bleu, 25 c.; —
8 b. sur blanc, chaque, 50 c.;—20 b. bleu, 75 c.-
50 » »
A8 AUSTRALIE SUD. 2 p. rouge
...
J) » » 25
63 AUSTRALIE, 2 p. bleu
» S J)
25
163 BAUBADK, vert .............H
15 J) »
286 CAP, 4 p. ronge foncé
J)
25 t o
373 DANEMARK, II sk. brun sablé)....J) » » 15
884 Enveloppe anglaise par Mulready,
1 p. noir » "5 JI
886 Id. id. 2 p. bleu 7 » » J)
Belgique, plusieurs essais du dernier
concours, chaque 2 » » Il
926 GUYANE, 1 c. noir » 15 » »
927 id. 2 c. orangé » 25 » »
963 à 994 (1) HAMBOURG (garantis), chaq.. » 10 » »
1123 HONOLULU, 2 c. rouge J)
50 » »
1159 INDES, env. 112 bleu 25 » )J
1267 Luçox, 5 c. rouge 0
75 » »
1269 — 3 1/8 c. noir »
50 » »
1270 — 6 2/8 c. vert » 75 » »
1393 MONTEVIDEO, bleu. l20 c » » » 30
4 1M0 NEVIS, a p., rouge » 25 » »
1606 POLOGNE, bleu » 50 J) JI
16/11 PRUSSE, effigie, vert » 25 n »
1706 SAINT-THOMAS, 3 c. rouge » 30 » »
1707 LA GUAIRA, 1/2réal
o » n
25
1 708 — 2 réalesvert, ) » » 50
1709 LA GUAIRA, 1/2 blanc
D 15 ) 1)
1709 LA GUAIRA, 1 c. rose » 45 » r
1716 SAXE ancien, 3 p. rose
. » » 4 »
QUEENSLAND,1 p., 2 p., 6 p » D il 25
174/iASAXE, env. 112 orangé
J)
20 Il »
1748A DRESDE (Saxe) nouveau, 3 pf vert.. a 15 » »
1748b Id. id. 1/2 ng jaune. 25 » »
1748E Id. id. 1 ng )'ose.. n 25 » a
1772 SUÈDE, local bref, bistre
» 25 » »
1779 SUISSE, rayon 1, 5 rap bleu » » » 15
1783 SUISSE, 2 rap gris (ancien) e 15 » »
TURQUIE (nouveaux) :
10 paras vert » 25 »
1»
20 paras jaune ou » 25 » x
1 piastre lilas ou brun-: :-:
1)
(1) Les numéros 994 à 1082 manquent momentanément.
3 magnifiquestimbresd'efret turc,
rouges et roses, chaque....Q n » 50
1 id., brun, 5 piastres
» D
50
1914 VICTORIA, 2 p. gris (trône) » a » 50
1928A VICTORIA nouveau, 1 p. vt'rt.... D » » 15
80 c. jaune, 75 c.;—Id., timbres de journaux, G c.
rose, 9 c. bleu, chaque, 25 c. ;—Romagne,Ij2 b.
paille, 1 b. gris, 2 b. jaune, 3 b. vert, 4 b. fauve,
5 b. violet, 6 b. vert, 8 b. rose et essais, 3 b,, 4 b.,
Sicile, 1¡2 g. orangé, 75 c.;-1 g. brun, 2 g. bleu,
chaque, 25 c.; ---5 g. rouge, 10 g. bleu, 20 g. noir,
chaque, 50 c.; —
50 g. brun rouge, 1 fr.

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
DE
JOURNAL PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE.- Un an... 2 fr.
AVEC FRIME
Payables en timbres-poste neufs
de 10 ou de 20 cent.
Adressertoutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
25, rue Le Peletier, à Paris.
ABONNEMENT :
ÉTRANGER — Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres-poste neufs d,
la plus minime valeur du pays.
CHRONIQUE
A peine vient-on de supprimer
la forme triangulaire
des timbres-poste du Cap de
Bonne-Espérance, que la
CONFÉDÉRATION
GRENADINE,
laquelle, chacun le sait,
n'affiche pas une grande fidélité
pour le dessin de ses
Ambres, a jugé convenable démettre le type
dont nous donnons ici la reproduction. Il est
Imprimé en noir sur papier LILAS, valeur 2 1 jfS
centavos.
Deux autres timbres accompagnent celui-ci :
ils sont carrés, de grand format; l'un a au centre
un A majuscule entouré de branches de chêne et
de laurier avec les inscriptions : E. U. DE COLOMBIA
CORREOS NAcrONALES 5 CENTs; imprimé noir sur
Papier blanc.
L'autre représente une étoile dont le centre est
occupé par un R majuscule et les six branches
renferment le chiffre 5 : on lit en rond autour
: E. U. DE COLOMBIA CORREOS NACIONALES CINCO
CENTAVos ; imprimé noir sur papier blanc.
Leur authenticité est incontestable.
SCHLESWIG.HoLSTEIN. —
La série se complète :
4 schillings (— 3 Sgr;. BISTRE, type connu, ovale,
dentelé.
COLONIES FRANÇAISES.
— Nous avons vu enfin
le 30 c. BLED et le SO c. ROSE, demandés
depuis si longtemps ; ces timbres sont au ministère
de la marine et des colonies, à Paris, ils ne seront
envoyés à destination que dans quelque temps.
NOUVELLE GALLES DU SUD.
— Le timbre ovale frappé
sec et humide, sur bandes de
journaux, vient à cause de la
défectuosité du tirage, d'être
remplacé par le timbre rectangulaire,
type du timbre adhésif
actuel. 11 est, comme son
prédécesseur, imprime par série de huit, sur une

large feuille de papier, dont l'un des bords contient
en filigrane divers ornements et les lettres
N. S. W.
BELGIQUE. —
On lit dans l'Indépendance belge:
« Le Moniteur a publié hier matin un arrêté
royal, du 25 septembre, ordonnant la création de
timbres-posted'un nouveau type.
(1 Voici le texte de ce document :
« LÉOPOLD, etc.,
« Vu l'art. 8 de la loi du 2 avril i 849, ainsi conçu :
«Indépendamment des timbres à 10 et à 20
« centimes créés par l'art. 4 de la loi du 24 dé-
« cembre 1847, le gouvernement pourra intro-
« duire d'autres timbres pour l'affranchissement
« des lettres pesantes, de celles à destination de
« l'étranger et de tous autres objets dont le trans-
« port est confié à la poste ; »
« Sur la proposition de noire ministre des travaux
publics,
« Nous avons arrêté et arrêtons Art. :
1er. Il « sera créé des timbres-poste d'un
nouveau type pour l'affranchissement des objets à
transporter par le service des postes.
« Art. 2. Ces timbres seront débités par l'administration
des postes à leur valeur nominale respective,
qui est fixée à 1, 2, 5, 10, 20, 30 et 40
centimes et un franc.
Les timbres « a 10 centimes et au-dessus seront
à noire effigie.
« Les tinibres d'une valeur inférieure à 10 centimes
seront aux armes du royaume. Ils porteront
les uns et les autres : Postes dans la partie supérieure
de l'encadrement, et l'indication de leur
valeur dans la partie inférieure.
((Art. 3. Les timbres de chaque valeur seront
imprimés en une couleurdifférente.
« Art 4. Les timbres-poste de création antérieure
pourront être employés jusqu'au 1er juillet
1866. Ceux restant en circulation à cette date seront
échangés, dans les bureaux de poste, contre
des timbres du nouveau type pendant un délai de
trois mois. Ils cesseront d'être valables à l'expiration
de ce délai.
« Art. 5. Ilsera introduit des timbres d'un modèle
spécial, destinés à être mis à la disposition
du public pour le payement des taxes des dépêches
télégraphiques.
c Art. 6. Notre ministre des travaux publics
réglera la valeur, la forme et la couleur de ces
timbres. Il fixera la date de la mise en usage des
différents modèles mentionnés ci-dessus, et prendra
les autres dispositions nécessaires pour l'exécution
du présentarrêté. »
Voici les couleurs des nouveaux timbres :
1 c. gris, 2 c. bleu, 5 c. I)istre, 10 c. gris,
30 c. bleu, 30 c. bistre, 40 c. carmin, 1 fr. lilas.
La date d'émission des timbres de i fr. et de 30 c.
est fixée au 1er novembre 1865.
FRANCE. — Nous lisonsdans un journal financier :
« Un certain nombre de négociants ont demandé
au ministère des Finances la création de
timbres-poste de 5,10 et 20 francs, qui serviraient
pour les affranchissements considérables et les
remboursements peu importants. On ne sait pas
encore quel sera le résultat de cette démarche.
»
A. M.
CHIFFRES-TAXE INTERNATIONAUX.
FRANCE. — GRANDE-BHETAGNE.
Dans un de ses derniers
méros, nu.,
le TIMBRE-POSTE, de
Bruxelles, a publié, sous le titre
: le Passage de Gibraltar, un
article où il prétend que l'Angleterre
« a imaginé de frapper
a une taxe supplémentaire toutes les lettres passant
par Gibraltar. La taxe est de 1 fr. 60 ; le payement
se constate au moyen d'un timbre humide,
dont ci-haut le fac-simile. Il est assez singulier
qu'elle soit exprimée en monnaie française. »
Notre confrère s'est totalement trompé; pour
une assertion aussi formelle, il aurait dû prendre
quelques renseignements préalables, il aurait
pris, ap-
entre autres choses, que G.B. est l'abréviation
de Grande-Bretagne, et non de Gibraltar !
Voici l'usage de ces timbres :
Les lettres ordinaires non affranchies (moin<
celles originaires de la France, de l'Algérie, des
bureaux de poste français établis dans le Levant
et de la Grande-Bretagne, Malte, et celles expédiées de
pour la France, l'Algérie et les bureaux
français établis dans le Levant), et les imprimés
de toute nature, chargés de taxes de transit ou
de voie de mer, qui sont échangés à découvert
entre l'Administration des postes de France et
l'Administration des postes de la Grande-Bretagne,
reçoivent, dans un endroit apparent de l'adresse,
l'empreinte, en encre noire, d'un timbre destiné
à faire connaître le prix auquel l'office envoyeur
aura livré ces objets en compte à l'autre office.
(Convention postale entre la France et la Grande-
Bretagne, 24 septembre I85B.)
Supposons, pour mieux luire comprendre, qu'un
paquebot-poste arrive de Buenos-Ayres à Bordeaux,
porteur de lettres non aO'ranchies à destination
de la Grande-Bretagne, toutes les ltltres,
selon qu'elles proviennent,de Montevideo,de Rio-
Janeiro, de Bahia, de Pernambuco, de Saint-
Vincent ou bien de Lisbonne, seront timbrées
d'une taxe (voir plus bas) de 2 fr. 16 pour les
pays d'outre-mer et de 1 fr. pour le Portugal,

quel que soit leur poids; puis chaque catégorie
sera mise à part, pesée en BLOC et inscrite au
compte de l'administration britannique, à raison
de 2 fr. 16 ou de 1 fr. par once.
Cette taxe, qui ne regarde que l'administration,
n'est donc pas celle que payera le destinataire de
la lettre, comme le prétend le Timbre-Poste.
Certains imprimés, pesant quelques grammes, arrivent
en France, portant une taxe de 4 fr. 40, parce
que la catégorie à laquelle ils appartiennent se
Paye à la Grande-Bretagne 4 fr. 40 par kilo.
Nous avons pu réunir vingt-quatre de ces timbres
en usage pour la France et l'Angleterre, c'est,
pensons-nous, la série complète ; tous sont de
formes géométriques différentes, afin que le triage
des lettres soit plus facile (1).
Les suivants sont appliqués, par l'Administration
des postes de la France, sur les lettres livrées
à l'office britannique, et originaires des
pays ci-dessous indiqués. Leur partie supérieure
contient l'abréviation F.R. (France) ; la partie inférieure
porte le chiffre de la taxe ; une ligne sépare
toujours ces deux indications.
Ovale.
1 fr. (par once) Espagne, Portugal, Gibraltar.
Rond. 1 fr. 45 (par once)...?
Triangle. 1 fr. 76 (par once). Luxembourg, Bade,
Belgique, Hollande, Prusse rhénane, Bavière,
Wurtemberg, Hambourg, Saxe-Weimar,
Francfort-sur-Mein, Lubek, Brème, Nassau.
Rectançile. I fr. 78 (par once). Suisse, Italie,
Tunis, Tanger.
Rectangle, surmonté d'un triangle. 2 fr. 16 (par
once). Pays d'outre-mer, sans distinction de
parages.
Polygone à 6 côtés. 2 fr. 55 (par once). Prusse
(moins les provinces rhénanes), Hanôvre,
Saxe, Mecklembourg Schevrin et Strelitz,
Brunswick, Oldenbourg, Anhalt.
Polygone à 9 côtés. 2 fr. 96 (par once). Danemark,
provincesautrichiennes,îles Ioniennes.
Polygone à 8 côtés. 3 fr. 47 (par once)...?
Rectangle, surmonté d'un demi-cercle. 3 fr. 711
(par once). Etats Romains, Grèce.
Polygone à 5 côtés, surmonté d'un demi-cercle.
5 t'r. 36 (par once). Moldo-Valachie,Turquie,
Suède, Norvège, Pologne, Russie.
Polygone à 6 côtés, surmonté d'un demi-cercle.
5 fr. 81.
Timbres appliqués sur les imprimés :
Rectangle, en longueur. 50 c. (par livre britannique).
Espagne, Portugal, Gibraltar.
(1) Le temps nous manque pour faire graver tous
ces timbres, nous les publierons dans un prochain
numéro.
Plusieurs taxes ont changé de chiffres, les formes
Sont restées les mêmes.
Polygone à 6 côtés,

cès. Leur importance devient chaque jour plus
grande, lorsque chaque jour démontre la difficulté
de se les procurer, difficulté tendant encore à
prouver l'authenticité de leur origine. Cette rareté
n'est pas une de leurs moindres qualités, aujourd'hui
surtout qu'une véritable inondation de vignettes
analogues, mais d'une authenticité plus
que douteuse, semble avoir produit chez les
amateurs un assez fâcheux effet.
Mais la réaction a pris, selon nous, de trop
grandes proportions et, loin de détourner les philatèles
de la collection des Essais, l'apparition de
ces petites estampes devrait avoir ce bon résultat,
d'apprendre aux amateurs à séparer l'ivraie du
bon grain et à n'admettre dans leur album, au
nombre des timbres proposés, que ceux auxquels
un minutieux examen aura pu permettre de délivrer
un brevet d'authenticité reconnue.
De cette façon, nous le répétons, les véritables
Essais, au lieu d'avoir souffert des circonstances
critiques que la philatélie vient de traverser, absorberont
à leur profit la somme de curiosité et
d'intérêt usurpée par leurs indignes collègues et
n'en seront que plus recherchés.
Occupons-nous d'abord de
l'Essai italien, dit à tête de
Mars, et avertissonsnos lecteurs
que, malgré l'usage établi, nous
nous abstiendrons dorénavant
de donner la description d'un
timbre lorsque nous en présenterons
le fac-simile. Il existe
trois variétés de ce type :
La première, avec reliefs blancs sur fond bleu,
porte pour toute légende à gauche : Franco, et à
droite : Bollo. (Coll. de Saulcy, Badin.)
Sur la seconde on lit, en haut : Saggio, et au
bas : C. Perrin. (Sans préjudice des mots :
Franco
bollo.) Et comme dans la première, tous les reliefs,
tels que la tête, le perlé de l'ovale., les briquettes
qui l'entourent, les lignes d'encadrement
et la légende sont blancs sur fond bleu. (Coll. Berger-Levrault,
Durrieu.)
La troisième est la contre-partie de la précédente,
c'est-à-dire que les reliefs sont bleus et le
fond blanc.
La première variété existe dentelée. (Coll. Berger-Levrault.)
Cet Essai, signé C. Perrin, a été gravé à Turin
en 1860. Ce qui frappe tout d'abord, c'est l'ab..
sence de valeur. Cette omission est toujours une
faute de la part du graveur, car elle peut faire
naître des doutes sur la destination de la vignette,
puis, bien que la valeur n'ait pas par elle-même
d'intérêt dans un Essai, la place qu'elle devra occuper
dans le timbre n'est pas sans importance.
Cependant noustrouvons des exemplesde pareilles
lacunes sur des types qui sont incontestablement
des Essais de timbres ou d'enveloppes, telles que,
par exemple, les magnifiques épreuves ovales et
en relief (légende :
paid) proposées en Angleterre
par M. C. Whiting et qui, légèrement modifiées,
ont donné naissance aux enveloppes actuelles;
l'Essai du même auteur avec ses mo.s : Principle
suggested. Beaufort house, etc. Il existe encore
une certaine quantité d'Essais anglais et autres,
où il n'est fait nulle mention de la valeur, et jamais
leur qualité n'a été mise en doute; aussi,
n'hésitons-nous pas à placer celui dont nous nous
occupons, au nombre des Essais intéressants et
sérieux. Mieux vaudrait cependant qu'une indication
de valeur vint compléter la composition de
ce timbre, dont le mérite artistique est d'une telle
nullité qu'il défie toute bienveillance.
Nous donnons ci-contre le
dessin d'une rareté de premier
ordre : cet Essai a pour
auteur un graveur nommé Lefebvre,et,
si notre mémoire est
fidèle, il aurait été exécuté en
Angleterre en 1857. Nous inclinons
d'autant plus à croire
nos souvenirs exacts, que 1 artiste, comme son
œuvre le prouve, n'avait jamais dû voir son modèle,
car il n'existe pas l'ombre de ressemblance
entre la tête du roi Ferdinand II et l'effigie cidessus
reproduite. Quant à l'analogie de ce profil
avec celui de Tibère, elle est également très-contestable
pour quiconque s'est occupé de numismatiqueromaine,
sans parler de la maladresse du
rapprochementpeu flatteur pour le roi ou de l'intention
satiriquedu graveur,peu probabled'ailleurs,
puisqu'il avait intérêt à se ménager les bonnes
grâces de l'administration. Il est constant pour
nous que toute personne quelque peu familiarisée
avec les effigies des empereursromains, trouvera
bien plutôt dans ces traits une ressemblance assez
notable avec le profil de l'empereur Auguste, si
tant est qu'il y ait eu chez l'artiste intention de
rappeler un souvenirde ce genre, la tête de Tibère
offrant, comme caractèredistinctif, un front trèssaillant
dans sa partie supérieure, ce qui n'existe
pas dans notre type. C'est donc, s'il y a ici ressemblance
intentionnelle, avec Auguste et non
avec Tibère qu'il faut la chercher. Une simple
comparaison avec une monnaie d'argentde Tibère
ou un grand bronze de ce prince, frappé à Lyon,
suffira pour le démontrer.
Ajoutons que cet Essai, très-finement dessiné,
est tiré en bleu et obtenu par le procédé Collas,
comme les planches du Trésor de numismatique
et de glyptique.
Les seuls exemplaires que l'on connaisse
proviennent de la libéralité d'un fonctionnaire
d'une de nos grandes administrations, auquel
l'auteur, à son passage à Paris, en a donné

un très-petit nombre. (Coll. de Saulcy, Dîs G.
Herpin.)
Vers la même époque, un autre Essai 'également
bleu et qui se rapproche singulièrement,
par le dessin, du type adopté (dimensions réduites
d'un cinquième environ, valeur 10 grana) fut
proposé au gouvernement napolitain. Nous ne
pouvons qu'approuver la direction des postes
dans la préférence qu'elle accorda au type connu
sur l'essai qui nous occupe. Il y a entre eux la différence
qui existe entre le talent et le métier.
Néanmoins, malgré l'infériorité de notre essai, au
Point de vue de l'art, il est recherchéardemment
Par les amateurs et peut être compté, surtout aujourd'hui,
parmi les plus grandes raretés. (Coll. de
Saulcy, D. C. Primoli, G. Herpin.)
Puisque nous nous occupons des Essais d'Italie,
il est à propos de mentionner ici une épreuve tirée
en noir sur papier blanc, du timbre de 25 centimes
de Parme, avec la grosse fleur de lis au centre
d'un cercle. Les exemplaires ordinaires, portant
ce type, offrent une nouvelle preuve de la négligence
avec laquelle ont lieu ces tirages, car nous
avons tous remarqué l'empreinte si grossière et si
empâtée que présentent en général les timbres de
Cette série ; tandis que notre essai est d'un dessin
net et correct qui fait de ce type, très-sobre d'ornements,
un modèle de simplicité et presque de
bon goût. Mais que devait penser le graveur en
voyant le résultat des tirages officiels!
Cette vignette a été exécutée au commencement
de l'année 1852, et l'exemplaire de notre collection,
le seul de ce genre connu jusqu'ici, a
donné lieu aux quelques mots contenus dans un
des nos du Magasin pittoresque, constatant l'existence
d'épreuves de ce typç tirées en noir.
Voulez-vous que, pour un
moment, nous nous transportions
en Chine? Rassurez-vous,
l'imagination seule fera les
frais du voyage. Il s'agit, ainsi
que vous le supposez, des
timbres de ce pays. Tout le
monde connaît ces charmantes
petites vignettes et en apprécie le mente ;
aussi avons-nous été charmé d apprendre que
non-seulement le type de Hong-Kong, mais
bien d'autres, tant anglais que coloniaux, si remarquables
à tous égards, sortaient du burin
d'un artiste français, M. J établi à Londres
depuis
,
longtemps.Certes, notre amour-proprenational
ne peut qu'être flatté] de voir les Anglais
qui se glorifient, à juste titre, du degré de perfection
auquel ils ont porté l'art de la gravure, s'adresser
à un de nos compatriotes pour l'exécution
d'un travail qui demande un talent réel et spécial.
Et qu'on ne nous parle pas des dimensionsrestreintes
de l'œuvre pour en atténuer le mérite, car
nous répondrions que ces proportions réduites ne
sont qu'une difficulté de plus que l'artiste a toujours
surmontée avec une incontestable habileté.
Nous offrons ici à nos lecteurs le spécimen
d'un Essai de timbre de Hong-Kong, où les coins
du carré intérieur sont pleins. 11 a dû précéder
le type définitif auquel l'absence de ces angles à
teinte plate a donné plus de légèreté et d'élégance.
Il a été tiré en gris-lilas sur carte porcelaine (valeur
12 cents). Deux autres essais (18 et 24 cents),
tirés en noir également sur porcelaine, mais sans
coins pleins, se trouvent aussi dans notre collection.
Ces trois spécimens, les seuls connus
jusqu'à ce jour, sont les exemplaires dont il est
fait mention dans le Magasinpittoresque à l'article
de Hong-Kong.
(A continuer.) G. HERPIN.
FABRICATION DES TIMBRES-POSTE FRANÇAIS.
(Suite).
Nous extrayons les lignes suivantes de ['Annuaire
scientifique de M. Figuier (1855) :
Quand la réforme postale fut accomplie en
France en 1848, et qu'elle dut être mise à exécution,
l'ingénieur anglais Perkin demandait au
ministre des finances sixmois pour lui fournir des
timbres-poste à 1 franc la feuille de 240 timbres,
c'est-à-dire à un prix três-élevé, et il ne restait
pas trois mois à l'administration pour exécuter la
loi. Grâce à l'application des procédés de lU. Hulot,
une économie considérable fut réalisée, et,
huit jours avant l'époque où la loi devait être mise
en pratique, il existait des timbres-poste dans
toutes les communes de France, et il en restait
huit à dix millions entre les mains de la direction
générale.
Comme nous l'avons dit plus haut, la galvanoplastie
est mise à profit pour l'exécution et la
multiplication des clichés des timbres-poste, des
billets de banque et des cartes à jouer. Mais la
manière dont elle intervient dans ces opérations
constitue une sorte de secret d'Etat. Bornons-nous
à dire que c'est dans les beaux ateliers de la Monnaie
de Paris que l'on peut se convaincre des prodiges
que la galvanoplastie peut réaliser entre des
mains habiles.
Nous pensons qu'à ce propos le lecteur trouvera
ici avec plaisir l'extrait suivant d'une lettre
de M. Hulot adresséeà M. Speiser, de Bâle. Cette
lettre renferme de curieux et intéressants détails
sur les procédés qui ont servi à la confection des
clichés des timbres-poste, et sur les qualités spéciales
que l'artiste a su donner aux timbres-poste
français dans le but d'en prévenir la contrefaçon.

Extrait d'unelettre adressée le 25 septembre 1851,
par M. Eulot, à M. Speiser, à Mie.
« La maison Perkins proposait au ministre des
finances, en septembre 1848, d'organiser en six
mois l'application de ses procédés, et lui faisait
des conditions excessivement onéreuses. Mais la
loi portant la réforme postale était exécutoire du
1er janvier 1849. Je pensais arriver en tempsutile
en appropriant mon système à ce travail; mes
preuves, d'ailleurs, étaient faites par l'entièreréussite
des billets de la Banque de France et des
cartes à jouer. D'un autre côté, je ne faisais aucune
condition à l'administration, organisant les
ateliers nécessaires à mes frais et promettant une
économie de plus de 200,000 francs sur les frais
de la première commande de la poste, calculée au
prix de M. Perkins. Le ministre me chargea du
travail.,
Les procédés dont je dispose se prêtaient également
à la multiplication de tout genre de gravure
en taille-douce comme en taille de relief;
j'avais le choix entre l'impression en taille-douce
et l'impression typographique. De nombreusesexpériences,
faites autréloisàla demande de MM. les
ministres des finances Humann et Laplagne sur la
contrefaçon des timbres légaux, m'avaient démontré
que la gravure en relief ou typographique
est celle qui offre le plus de garanties contre le
faux, en admettant qu'elle soit exécutée dans certaines
conditionsspéciales et impriméesde manière
à rendre à la fois le report sur pierre lithographique
et sur métal absolument impropre à produire
des épreuves, et à paralyser complètement les
procédés chimiques, électro-chimiques et photographiques,
etc.
« Certain d'atteindre un tel résultat pour mes
timbres, je m'arrêtai au système typographique.
J'étais encore confirmé dans ce choix par l 'exemple
de la Ranque de France, dont les billets, en
taille de relief, ne sont point contrefaits sérieusement,
quand ceux en taille-douce des autres pays
le sont si fréquemmentet si facilement.
Le coin «
type fut gravé en cinq semaines. Dans
un temps égal, les ateliers de fabrication furent
créés, et les planches, portant 300 timbres, exécutées.
Quelques jours de tirage avec des presses
à bras ordinaires, à raison de 1,200,000 timbresposte
par jour, me suffirent pour livrer à la direction
générale des postes l'approvisionnement
abondant de tous ses bureaux; les timbres purent
être répandus dans toutes les communes de
France, en Corse et en Algérie avant le 1er janjanvier
magasin.
1849, bien qu'il en restât près de 10 millions
en
« Les timbres-poste,aujourd'hui de cinq valeurs
différentes, sont imprimés en couleurs distinctes,
sur des papiers teintés en diminutifde la couleur
de l'impression. L'impression noire est abandonnée
dans un intérêt de service (le noir est réservé
pour l'annulation).
« Le gommage des feuilles, qui s'opère d'une
manière très-simple, n'a rien de malsain ni de repoussant
comme celui des postages stamps anglais.
Il ne rend pas la gravure indistincte en la
noircissant par la transparence du papier, comme
cela arrive le plus souvent aux timbres-poste anglais,
à ceux de l'Union américaine et d'ailleurs,
il adhère facilement et très-parfaitement aux lettres,
en conservant toujours beaucoup de flexibilité.
« L'oblitération ou annulation, qui se pratique
dans les bureaux de poste à l'aide d'une encre
typographique noire très-commune, est complète
et entièrement à l'abridu lavage ; des expériences
multipliées et très-décisivesl'ont prouvé.
« Un des caractères particuliers du timbre-poste
typographique qui le ferait distinguer au premier
coup d'œil de toute imitation par tout procédé de
gravure, c'est la fermeté des tailles et du trait et
la netteté de l'impression, ces qualités précieuses
qui font résister le papier et la gravure à l'action
noircissante du gommage et au froissement réitéré
de la circulation, permettent toujours aux employés
des postes et au public l'examen véritable
des petites images. Ce caractère manque tout à
fait aux timbres dus au système Perkins, dont la
garantie consiste en beaucoup de finesse et de
douceur, qualités inappréciablespour les employés
et le public, qui n'examinent pas à la loupe, et
que la mauvaise fabrication remplace le plus souvent
par un ton douteux et sali, lavorable à la contrefaçon.
Ce défaut provient encore de l'imperfection
du gommage ou du moindre froissement entre
des papiers et dans les poches.
« Avec quelque talent et de la patience il est
incontestable que le timbre en taille-douce peut
être contrefait par la taille-douce ou par le report.
Il n'est pas douteux, d'un autre côté, que
toute contrefaçon de mes timbres typographiques
est impossible par le report, et que toute
imitation par un procédé de gravure en tailledouce
quelconque ou en lithographie sera toujours
reconnue à l'aspect seul, c'est-à-dire sans
examen minutieux. La distribution de l'encre offre
d'ailleurs un caractère essentiel et convaincant
pour l'expert.
« La gravure d'épargne et en relief sur acier
d'un timbre typographique présentant les garanties
que je cherche exige un graveur habile et expérimenté
; on en compte peu en France et encore
moins à l'étranger. Le graveur, auteur du type
primitif, ne se copierait pas exactement, quel que
fût d'ailleurs son talent.
« D'un autre côté, la contrefaçon par feuillesde
timbres me paraît seule capable de tenter la cupidité
d'un faussaire habile; or, en admettant un
type contrefait, il faudrait encore composer une

planche, et mon procédé est l'unique qui permette
de multiplier IDENTIQUEMENTdes planchesen
gravure d'épargne comme celle des billets de la
Banque de France, des cartes à jouer et des timbresposte.
« En outre, mes planches, d'un seul morceau
de métal capable de tirer plusieurs centaines de
millions de timbres sans altération, sont composées
de timbres espacés entre eux avec une rigueur
toute mathématique et suivant des lignes
absolument droites et perpendiculairesentre elles,
résultat que ne peut atteindre aucun moyen mécanique
ou artistique connu. Il y a donc lieu dp.
penser et de dire que, si mon système typographique
est supérieur au procédé de taille-douce
sidérographique dans la fabrique postale, il le dé-
Passe également en garantie et sous le rapport
économique, etc. »
CORRESPONDANCE
A PROPOS D'ESSAIS.
La note de M. Riester, que je trouve page 119
de votre journal, a bien saisi, à certains égards,
la pensée de mon article, à propos d'essais, que
vous avez publié dans votre quatorzièmenuméro;
pour quelquespoints, cependant, je suis d'un avis
différent.
Je ne prétends nullement qu'il y aura lieu d'admettre
les timbres proposés vendus à des prix
raisonnables parce qu'ils seront bon marché. Je
n'ignore pas que la modicité du prix ne constitue,
pour des timbres de cette nature, qu'un mérite
tout à fait négatif, et je sais parfaitementapprécier
leur valeur artistique et l'intérêt que présente
souvent l'étude de la conception, de l'idée qui a
présidé à leur exécution.
Mais je crois que les collectionneurs ne devront
plus admettre dans leur collection les timbresproposés
que quand l'artiste dont ils émanent les cédera
à un prix au moins approchant de leur prix
de revient, de. manière à maintenir au moins dans
des proportionsraisonnables le béneficequ'il il peut
en retirer. Je crois que nous devrions tous refuser
systématiquement tout timbre proposé dont on
nous demanderait nn prix exagéré.
D'accord en cela avec un grand nombre de collectionneurs,
je suis en effet convaincu qu'il ne
nous reste pas d'autre moyen de nous defendre
contre une spéculation dont nous avons tous été
plus ou moins victimes dans ces derniers temps.
Tant qu'il se trouvera un nombre suffisant d'amateursconsentant
à payer de 1 fr. 50 à 5 fr. pour
Un timbre proposé,aussi longtemps aussi il y aura
des fabricants de timbres proposés pour en fabriquer
tant et plus.
Le moyen radical que j'indique me paraît de
nature à couper court, pour l'avenir, à toute exploitation,
tandis qu'il n'empêchera certainement
pas les propositions sérieuses, qui sont les seules
intéressantes.
Dans sa note, M. Riester fait observer que «authentiques
ou proposés, les essais sont faits par
nombre restreint. » D'accord pour les authentiques,
mais pour les proposés c'est une grave erreur
: on peut en tirer facilement tant qu'il se
présente des amateurs, et rien ne serait plus facile
que d'en imprimer des millions s'il y avait acquéreur
pour des nombres pareils.
0. B.
FAITS DIVERS
Depuis quelques temps on a découvert un timbre
d'Espagne tout à fait inédit, c'est un réal de
l'année 1854, type aux armes, semblable au 1 réal
bleu noir, mais imprimé en bleu très-clair sur
papier mince, comme toute la série.
Ces timbres, dont on a trouvé au moins une
feuille, sont annulés au moyen de trois grosses
lignes parallèles imprimées avec une encre grasse
indélébile. Tout nous porte à croire qu'ils ont été
démonétisésavant qu'un seul exemplaire ait eu
cours.
On a trouvé en même tempsun certain nombre
de 1 real 1854, bleu noir, si rares auparavant. Ces
derniers sont aussi annulés par trois barres d'encre
grasse.
Nous extrayons du journal : les Nouvelles :
«RIEN N'EST SACRÉ... !"OUR UN MARCHANDDE TIM-
BRES-POSTE. —
Je viens de lire à la devanture du
bureau du journal le Collectionneur de timbresposte,
rue Le Peletier, en face de l'Opéra, l'inscriplion
suivante, que je vous livre sans y changer
un mot :
LETTRE VENANT DE NAPLES!!!
Ayant été percée par l'administration des postes,
étant supposée contenir le germe du
CHOLÉRA.
Prix : 5 francs.
Si encore on était sûr qu'elle contienne le
germe du choléra, mais ce serait pour rien! »
Nous croyons devoir avertir nos lecteurs que
nous sommes innocents dans cette charge : un
loustic a glissé dans notre montre cette précieuse
enveloppe et son écriteau ! A. MAURY.

LA HAUSSE ET LA BAISSE
AVIS.-Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs pour la France, et 10 francs pour l'étranger. Toutes les
commandes seront expédiées dans les 24 heures.
====::====:========:===== Neufs. Oblit.
Nos
2 ALLEMAGNE, 1/3 noir sur chair ....» 25 » 10
47 AUSTRALIE SUD, 1 p. vert 25 n 9
74 AUTRICHE, carré, effigie, 2 jaune.. » » » 25
75 Id. id. 3 vert... » » u
30
76 Id. id. 3 noir... » » » 30
90 Id. tête de Mercure, bleu... » » » 10
99 Z. S. Aigle, 1 k. noir 2 » D »
100 Id. id. 2 brun ) » » 25
102 Id. id. 1 bleu »
10 » 05
105 Id. id. 2 rouge 9 à » 05
149 BADE, envel., 3 rose » » » 05
192 BELGIQUE (ancien), 1.0 noir » » » 25
193 Id. id 20 bleu » » » 15
2114 BIIESIL, grand chiffre 60 » » 3 50
216 Id. chiffre penché, 10, » » » 60
218 Id. id. 60 » a a
75
225 226 227 231 BRESIL, 30, 60, 90, 10 r. S » a 10
276 CANADA, 5 (castor) a » » 10
286 CAP, 1 brun-rouge »
25 » J)
300 CEYLAN, 1 bleu » » » 10
342 CosTA-RICA,1/2 bleu » 75 » »
366 CUBA, 112 vert » » » 4 5
389 DEUX-SICILES, 2 rose » » » 10
402 Id. effigies, 5 lilas
.....n » »
25
406AEQUATEUR, 1/2 bleu. a
75 »
50
518 ROlllE, 50 bleu 3 » 1 50
519 Id. 1 scudo rouge » » 2 )'
889 GR-BRETAGNE, 1 p.W. H. Smith et son 11 » a 20
537 AMÉRIQUE (nord), 2 noir. n 15 > «
479 Id. (confédérés),2 rouge, ...D 25 » »
919 GUYANE, 1 rouge ancien 2 50 » »
920 Id. 4 bleu.. id 2 50 » »
921 Id. 1 rouge. id 2 50 D »
922 Id. 4 bleu.. id... 2 50 » »
ILES IONIENNES, la collection, 3 timb. 1 » » »
1286 MALTE, 1/2 bistre » 15 9 »
1349-50,51 MEXIQUE, aigle, 2, 4, 8 r.... » » 4
1362 MONTEVIDEO, 180 vert » 50 » »
1383 Id. 240 rouge n 25 D o
1385 Id. Dilig. 80 vert J)
75 » »
1386 Id. 1 r. rouge ......)) 50 » »
1407 NATAL, 1 rouge # » » 15
1408 Id. 3 bleu
» » » 25
1410 NEVIS, 1 rouge n 25 « »
1414 NICARAGUA, 2 bleu
9 60 » »
1416 NoRwÉGE, lion, 4 bleu
1) » J)
10
ih23 Id. armoiries, 4 bleu e » » 15
1424 Id. id 211 bistre # » e 15
1432 NouvEAU-BRUNswicK ,
5 vert n JI JI
15|
1436 NouvELLE-EcossE. couronne, 3 bleu.. a a 9 50
1482 NOUV.-GALLES-DU-S.,1 rouge nouveau. » 25 » 1)
1483 Id. registred 1 25 9 1)
1485 id. envel. nouvelle.. » 25 » »
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NOUVELLE-GRENADE, 5 1 » Il »
1603 PÉROU, 1
» » 25
Neufs, Oblit.
N°s
1606 POLOGNE, envel. bleu.. Il
50 n »
1630 PRINCE-EDOUARD, 3 bleu » n » 25
1641 PRUSSE, 4 pf. vert D
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1644A Id. aigle, 3 pf. violet 9 05 » »
1668 QUEENSLAND, 1 rOUge » 25 B »
1671 Id 3 brun » 75 » »
1704ASAINTE-LUCIE, 1 noir » 25 ) »
1708 SAINT-THOMAS-GUAYRA, 2 r. vert... a » » 30
1751 SICILE, 2 bleu » » » 15
1765 à 1770 SUÈDE, chaque
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10
1802 à 1805 SUISSE, Genève
D » 1 25
1814 Id. Zurich a » » 50
1835 TOSCANE, 1 noir » » Il
75
1841 Id. 4 vert » D n 15
1844 Id. 9 violet » » » 20
1849 Id. 2 bleu » » » 15
1858 Id. croix, 20 bleu.
D » 20
1)
1872 TRINITÉ, 4 violet
D » » 25
1875 Id. 1 sh. violet
Il » » 40
1888 VANDlÉMEN, 1 penny rouge » » »
1890 Id. 20
2 vert Il n » 25
1891 Id. 4 bleu
n » s 10
1900 VENEZUELA, 1/2 bruu
»
25 » B
1901 Id. 1 biun
» 25 i> »
1920 VICTORIA, 6 jauue » » Il 25
1928 Id. 6 noir. » x 10
1930 Id. A
.1»
rose
Tous les timbres répondant aux numéros suivants
1) « iO-
de notre CATALOGUE sont à 0 fr. 05 c. : Allemagne
(Sud), 30, 32, 37, 38. — Autriche, 70, 71, 72,
77, 78, 79, 83, 84, 89, 97, 98, 102, 105. — Bade,
134, 138, 139, 141, 149. —
Bavière, 168, 170, 174,
117,—Belgique, 194, 195, 196, 197.—Espagne,
443, 448, 449, 454, 455, 462. —
Etats-Romains,
Etats-Unis, 531, 536, 537, ;538, 539, 540,
517. —
541. —
France, 835, 836, 843, 854, 859, 861, 863.
Grande-Bretagne, 870, 871. 875, 876, 879,
—
880, 882.—Grèce, 905, 906, —
Italie, 1170, 1171,
1172,1173, 1176, 1178, 1182, 1183, 1184. 1185, 1186,
1187, 1190,1193, 1193, (2 C.).—Lombardie, 1211,
1212, 1213,1217,1220,1225, 1226.—Luxembourg,
1270.—Maurice, 1305. —
Portugal, 1623, 1625.
—Prusse, 1634, 1635, 1637, 1645, 1646, 1647, 1648,
1649.-Russie, 1687,1690.-Saxe,1722, 1728 bis,
1729.—Suisse, 1784, 1785, 1787, 1788, 1789, 1790,
1792, 1793, 1794, 1795, 1796, 1798.
A vendre une collectionde plus de 600 timbres,
contenue dans un Album Lallier, prix: 25 fr.t (frais
de port en sus.)
Catalogue de timbres-poste avec leurs prix
de vente pour les collections, par M. A. Maury,
prix 75 c.
Cet ouvrage est envoyé en prime aux abonnés du
journal.

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
E
JOURNAL PARAISSANT LE 15
DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE.
- Un an... 2 fr.
AVEC FRIME
Payables en timbres-poste neufs
de 10 ou de 20 ceut.
Adressertoutes les communicationset demandesd'Abonnement
à M. MAURY fils
25, rue Le Peletier, à Paris.
ABOIEMENT :
ÉTRANGER .—Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres-posteneufs de
la plus minime valeurdu pays.
CHRONIQUE
Voici le type des nouveaux
timbres belges qui font leur
apparition,juste au momentoù
on désespère de la santé du roi
Léopold.
Ils sortent des ateliers de
MM. De la Rue, de Londres;
c'est dire qu'ils ressemblent
aux timbres d'Angleterre, à
ceux de presque toutes les co-
Montes et à la dernière émission d'Italie : gravure
en relief sur acier, impression typographique, peu
soignée, sur papier glacée dessin d'ornementation
médiocre, mais toujours le même.
D'après les timbres, on peut juger de l'art en
Angleterre : l'art c'est du métier.
Nous regrettons, encore une fois, cette tendance
de beaucoup de gouvernementsà faire graver
leurs timbres à l'étranger. Existe-t-il un pays
peu civilisé, ou tellement dégénéréqui ne puisse
trouver chez lui un artiste capable de dessiner une
vignette de deux centimètres carrés?
Si elle n'était pas parfaite, cettevignette. qui
doit circuler de par le monde entier, aurait du
moins pour elle d'être originale, d'avoir un cachet
spécial.
Et. c'est alors qu'une collection de timbres-poste
serait curieuse, instructive, et pourrait servir à
d'utiles comparaisons.
Mais revenons aux timbres de Belgique, nous en
avons vu deux valeurs : 1 fr. lilas, et 30 c. brun,
pour lesquelles le motif d'ornementationest différent.
11
y a beaucoup de choses à reprocher aux nouveaux
timbres; mais la faute capitale, c'est l'absence
du mot BELGIQUE.
CHINE.—Voici un timbre
chinois, un vrai, pour la
circulation intérieure. Ce
timbre est gl'avé, imprimé
avec un très-fort foulage
en couleursur papier blanc,
nous en avons vu trois valeurs
: 2 candareens, noir;
8 candareens, vert ;
1 Ci candareens,
rouge ; ils ne sont
pas gommés derrière. On
lit en haut :
Shanghaï, et l'abréviation L. P. 0.,
Local post office.
En Chine, indépendamment de la poste officielle,
très-peu active, et des bureaux français et
anglais, il existe dans les grandes villes des postes
locales entretenues aux frais et. par les soins des
habitants, mais comme les Chinois sont peu enfre-

prenants, il y a toujours des Européens à la tête
de ces petites administratkns.
CONFÉDÉRATION
GRENA-
DINE.—Nous avons annoncé
les deux timbres cijoints,
dans notre précédent
numéro, ils sont imprimés
lithographiquementen noir
sur papier blanc. Pour de
l'originalité, en voilà !
En même temps que ces
timbra, il esi paru une large vignette gommée
par derrière, mesurant 1:3 cent, sur 6 1 [2, destinée
à recouvrir l'envers des lettres charges, en remplacement
d''s cachets de
cire. Un grand drapeau
tricolore occupe le haut de
cette image, de chaque
côté se trouvent, des lliasons
et le chiffre de la valeur.
On lit les inscriptions
suivantes: CORREOS NACIO-
NALES ESTADOS l'NIDOS DE
COLUMBrA. —
CERTIFIC ACION SIN CONTENIDO
JUSSUrance
sans contenu), VALE VEINTEI CINCO (ou CIN-
CUETA) CENTVOS (valeur vingt-cinq (ou cinquante)
c mtavos.
Enfin en bas :
Salis de en de de IS6
Parti de (nom de ville: le (dale) de (mois) de 180
Tout cela abominablement exécuté en chromolithographie.
ILE DE VANCOUVER. (Déjà
annoncés dans noire n 1 5) deux
timbres : o cents, type ci-joint,
imprimé en rose sur papierblanc
glacé, dentelé, et 1 0 cent., type
différent ;
les inscriptions sont.
en droite liglle, blanches sur
fond de couleur en haut, couleur
sur fond blanc en bas,
bleu sur papier blanc glacé non dentelé (jusqu'à
présenl). Ces timbres, fabriqués à Londres par
M. De la Hue, ont en filigrane les lettres C C sur-.
montées d'une couronne.
blable, BKUMUDA contournant le médaillon, la
valeur en bas en droite ligne, vert sur papier
blanc glacé, dentelé, ces trois timbres fabriqués
par M. De la Rue, ont en filigrane les lettres
C C surmontées d'une couronne.
LUXEMBOURG.
—
Conformément à la convention
postale allemande, on vient d'émettre les timbres
suivants : 1 centime brun, 10 c. lilas, 25 c. bleu-,
le dessin n'a pas changé, mais chaque timbre est
entouré de petits points de couleur correspondants
au dentelage nouvellement adopté. Cependant
nous avons un de ces timbres où manquent les
petits points.
BRUNSWICK.—Les timbres et les
enveloppes il ce type sont en circulalion.
Voici les valeurs :
1 / 2 gr.
noir, 1 gr., rose, 2 gr. bleu, 3 gr.
~astre.
SCHLESWIG-HOLSTEIN OU plutôt
SCHLESWIG tout seul. Encore une
scrie toute entière. Où donc les
Schleswig-Holstinoiss'arrêteront-ils??
!ui-ci a une étoile en bas, et les mots shilling
(1 sgr.) dans le médaillon; 2 sch. bleu, 4 sch.
bistre.
A. MAUHY.
UN COLLECTIONNEURSANS LE SAVOIR.
Henri d'Orgemont avait trente-deux ans, un
beau château au fond du Poitou, entouré de bon
nombre d'hectares de plaines et de forets et un
goût très-vif pour la chasse. Il passait la plus
grande partie de son temps à la campagne, et jusqu'alors
n'avait rien tant estimé qu'une belle
journée d'automne employéeà arpenter ses terres
et à abattre le plus grand nombre possible de perdreaux.
Aussi, connaissant cette passion cynégétique,
ne sera-t-on pas étonné que nous le présentions
a nos lecteurs occupé, durant une chaude
soirée de la fin d'août, à mettre en état son attirail
de chasse, soigneusement placé dans une armoire
de sa chambre à coucher où il serrait également
ses papiers et objets précieux.
La chasse ouvrait le lendemain, et quoique l'approche
de ce moment tant désiré fût pour lui,
chaque année, une nouvelle jouissance, il paraissait
ce soir-la préoccupé, soucieux, et regardait
fréquemment la pendule en murmurant avec impatience
:

— Déjà huit heures et demie... Il n'arrive
pas!...
Et il recommençait à fourbir et à ranger ses armes.
Enfin, après quelques instants d'une attente
qu'il trompait de son mieux en s'occupant de détails
d'une nécessité douteuse, il entendit dans
l'antichambre un bruit de bottes dont la semelle
les talons devaient être d'une respectableépaisseur.
La porte de sa chambre, s'ouvrant vivement,
donna passage à un grand et beau garçon d'une
trentaine d'années, à la figure intelligente et
bonne, et portant un costume de chasseur, qui se
Précipita, Ah1 en entrant.suruncanapé et s'écria :
— mon ami, quelles voitures! Sans nul
doute leurs coussins et leurs ressorts ont été assidûment
fréquentés par dix générations de gens
très-lourds, pour en être arrivés à cet incomparable
degré de dureté. Je suis littéralement moula.
Ouf! je mérite bien le paradis qui m'attendait
ICI,
car les épreuves n'ont pas manqué pendant
la route. Mais je fais trêve à mes doléances
pour te dire combien je suis heureux de te
voir et de te serrer la main.
— Enfin te -,
oità! Tu tardais tant que j'ai craint
un moment que tu ne vinsses pas.
— Moi, George d'Astley, ne pas venir ouvrir
la chasse avec toi. Allons donc! Tu sais bien
que cela ne m'est jamais arrivé. Mais assiedstoi
donc là et causons. As-tu toujours cette
ardeur que je t'ai connue, et saint Hubert te
compte-t-il encore au nombre de ses fervents
adeptes?
— Toujours, mon ami, toujours. Seulement, tu
te rappelles cette disposition a la rêverie, à la solitude,
dont vous vous moquiez, vous autres bons
vivants; eh bien, mon cher, je m'aperçois, en
avançant dans la vie, que bien décidément elle
augmenteet forme le fond de mon caractère. Sous
l'empire de certains sentiments, de souvenirs,
d'affections dont les objets ont disparu, je me sens
envahi par une espèce de tristesse douce qui, sans
m'affecter péniblement, ne laisse pas cependant
que de donner à mon humeur un rellet un peu
trop mélancoliquepour ceux qui m'entourent, car
ils s'en inquiètent,bien que je m'efforcede le leur
dissimuler
-
du mieux que je peux.
Ce cher Henri, il a toujours vécu par le
coeur. Je te comprends, mais je ne t'imite pas. Et
Pour dissiper cette fâcheuse disposition, secondemoi
dans les préparatifs que nécessite la journée
de demain. Mais d'abord laisse-moi fouiller un
Çeu, sous ta direction, dans ton armoire de chasse.
J'ai besoin de te questionner sur l'usage de certains
outils employés à la confection des cartouches;
car tu as sacrifié au goût du siècle, toi : tu
te sers de fusils à système... Mais qu'est-ce que
Ç est que tous ces petits paquets de papiers symétriquement
disposés et classés avec tant de soin ?
— Ça, mon ami, ce sont mes reliques.
— Explique-toi.
— Si je parlais, peut-être serais-je repris de cette
mélancolie dont tout à l'heure je te faisais l'aveu.
— Tu piques ma curiosité. Bah! encore un accès,
et demain les folies de l'ouverture dissiperont
les nuages que ces confidences pourraient avoir
fait nai're. Mon pauvre Henry, tu es trop impressionnable;
mais je t'aime comme tu es, car jamais
personne n'a souffert de ta sensibilité que loimême,
et tu l'as fait avec une rare résignation.
— Eli bien, puisque tu le veux, dit Henri presque
avec joie, mets-toi là, près de moi, et procédons
par ordre.
Cette liasse me vient de mon père, qui, comme
tu le sais, est mort contre-amiral. Au nombredes
lettres qu'elle renferme, il s'en trouve une écrite
en 1840, et à lui adressée par le secrétaire du conseil
de l'Amirauté qui lui annonce que la reine
d'Angleterre lui accorde l'ordre du Bain en récompense
de sa belle conduite à l'occasion du sauvetage
d'unnavire anglaiset de tout son équipage,
qu'ilparvint à arracher à une mort certaine en
s'exposant lui-même, et à plusieurs reprises, aux
plus grands dangers. Les autres lettres proviennent
de même source et m'ont été adressées par
mon père durant les différentes stations qu'il fit
dans les ports de l'Europe. Il était en Espagne de
1851 à 1854, en Prusse quelque temps après, puis
à Livourne, enfin à Naples en 1860.
Cette autre enveloppe renferme la correspondance
de celui qui devint plus tard mon beaupère.
Tu sais que la presque totalité de sa fortune
se trouvant engagée en Australie, il dut, au moment
011 j'allais épouser sa fille, aller s'y établir
pendant un an, sous peine de se voir ruiné complètement.
Tu comprendras avec quelle anxiété
j'attendais chacune de ces lettres lorsque tu sauras
que M. Binghajn, dont tu connais le caractère
inflexible, était résolu, ainsi qu'il me l'avait déclaré
avant son départ, de ne donner suite à notre
projet d'union que s'il conservait la situation qui
nous avait permis de le former. Heureusement le
voyage eut un résultatqui dépassa ses espérances,
car il se trouva plus riche et voulut bien dès lors
m'accorder la main de celle qui fait le bonheur
de ma vie.
Je conserve ici les lettres que mon frère m'adressa
durant son séjour à la Guyane anglaise, où
l'avait al tiré son amour passionné pour la botanique.
La flore de ce pays étant une des plus riches
du monde, il avait absolument voulu le visiter.
Nos efforts furent impuissantsà le détourner de ce
projet, et il paya de sa vie ce besoin de science et
de recherches qui avait été toujours sa passion
dominante. Il fut enlevé par une de ces lièvres
pernicieuses si communes dans ce pays, surtout
dans les parties où l'humidité produit cette végétation
luxuriante dont il voulait surprendre les secrets.

Quant à ce paquet, il me vient d'un de ces IJéros
ignorés, comme il y en a tant dans la phalange
sacrée de l'Eglise militante :
c'est la correspondance
d'un missionnaire que son zèle apostolique
poussa à aller catéchiserles peuplades sauvagesqui
entourent l'établissementanglaisdu Cap de Bonne-
Espérance. Il n'est rien de meilleur, de plus indulgent
que la morale de ce digne prêtre, et aussi
rien de plus intéressant que ses relations de
voyage.
, -
A peine remis des fatigues de cette pénible
mission, il entreprit de civiliser, l'Evangile à la
main, les habitants de la Nouvelle-Zélande, ces
terribles maories dont les Anglais s'efforcent en ce
moment d'apaiser les révoltes sans cesse renaissantes.
Mais ses forces ne furent pas à la hauteur
de son courage, et il périt à la peine. Pauvre ami,
quel cœur dévoué!
En te parlant du contenu de ces pages, dont
l'encre est à peine séchée, je rouyre une blessure
encore saignante. Tu sais que mon oncle, le frère
de ma mère, dont le cœur généreux était uni à
une imagination ardente, avait pris du service
dans l'armée du Sud-\mérique dès le commencement.
de cette lutte héroïque. Il s'était dit que les
hommes étant frères, il fallait soutenir le bon
droit, nonpas seulement alorsqu'on y était personnellement
intéressé, mais partout où il était audacieusement
attaqué; et, animé de cette noble
ardeur pour le juste et le vrai, il était allé soutenir
de ses connaissances militaires la cause des
confédérés. Pendant les deux premières campagnes,
nous eûmes assez régulièrement de ses nouvelles;
mais sa correspondancecessa tout à coup,
et nous apprîmes qu'il avait péri dans un combat
où son régiment tout entier avait été anéanti. Il
aimait ce pays pour l'avoir longtemps habité, car
il était à peine revenu près de nous depuis quelques
mois lorsqu'il repartit pour cette horrible
guerre. Nous trouvâmes dans ses papiers des lettres
de notre bon missionnaire, pour lequel il avait
la plus vive affection; elles sont datées de l'archipel
harvaïen, une de ses nombreuses étapes évangéliques.
Chaque fois que je touche cette enveloppe, j'éprouve
une impression qui ressemble à un remords,
car elle me rappelle un ami dont j'ai longtemps
méconnu le noble cœur. Je l'accusais d'un acte
indigne d'un homme d'honneur, et petit à petitje
m'étais éloigné de lui après avoir vécu dans la
plus affectueuse et cordiale intimité. Ces lettres
qu'il me légua, car il avait deviné mes soupçons,
contiennent la plus éclatante des justifications;
bien plus, elles me donnèrent la preuve qu'il avait
eu le courage de laisser planer des doutes sur son
honorabilité plutôt que de trahir un secret d'où
pouvait dépendre le bonheur et peut-être la vie
d'un de ses parents qui, d'ailleurs,ignora toujours
ce dévouement. Mais voulant échapper à une situation
que lui seul pouvait juger sainement, il
mit le comble à son abnégation en s'expatriant;
et quoique aimant son pays avec passion, il le
quitta pour aller habiter le Pérou, où il mourut
quelques années après. Il va sans dire que ses confidences
à l'époque de sa moit, et même quelque
temps auparavant, ne pouvaient plus compromettre
personne,sans cela je ne doute pas qu'il n'eût
emporté son secret avec lui.
Grâce au ciel, ce volumineux paquet de lettres
n'évoque en moi que des souvenirs joyeux et agréables;
c'est la correspondance, en cours d'exécution,
du frère de ma femme, le meilleur garçon et
le plus gai compagnon qui se puisse rencontrer. Il
a déjà quinze ans de service, et c'est de tous les
lieutenants de vaisseau celui qui certainement a
le plus d'envie de devenir capitaine de frégate. Il
y parviendra bientôt,je l'espère,car il est toujours
en mer; et ne crois pas que ses voyages soient de
simples promenades : il a passé deux ans à Buenos-Ayres,
puis, doublant le cap Horn, son navire
est allé faire escale à Manille; c'est de là qu'avec
des lettres intéressantes et pleines d'entrain, il
m a envoyé les excellents cigares dont tu as entre
leslèvres un échantillon, enfin l'état du Turenne,
qu'il montait, ayant nécessité quelques réparations,
on dut, en revenant en France, s'arrêter à
l'île de la Réunion. Il utilisa son séjour à Saint-
Denys et nous rapporta certains papiers très-importants
pour nous, provenant de la succession
d'une tante qui habitait ce pays, et dont le testament,
très-ambigu, avait donné lieu à une correspondance
acerbe entre deux notaires de la colonie.
Il est vraiment fort heureux qu'il ait eu la pensée
de joindre ces lettres au dossier, car elles font
voir cette affaire sous un jour nouveau et tout à
fait à notre avantage.
Mais je ne veux pas plus longtemps abuser de
ta patience, je finirai ma trop longue énumération
en te parlant de ces petits chiffons de papier qui
contiennent la correspondance enfantine de deux
de mes neveux, qui sont des hommes aujourd'hui,
et dont l'un habitait Genève avec sa mère et l'autre
un établissement d'éducation d'une ville voisine.
Les épanchements de ces deux bons petits
cœurs, encouragés par les parents à cet échange
de témoignages d'allection, sont de mignons chefsd'œuvre
de style épistolaire dans le genre naïf,
aussi me proposé-je de les donner comme modèles
à mes enfants, quand ilsseronten âge de les comprendre.
Voilà, mon cher George, le résumé d'une
partie de mes reliques qui, tout résumé qu'il est,
a dû te sembler bien long.
— Non, ma foi, je te jure. Tu as une manière
de présenter les choses qui fait que plus on t'entend
plus on t'apprécie. C'est du moins l'impression
que j'ai ressentie en t'écoutant.
— Ce bon George!
— Mais dis-moi, sais-tu ce qui m'occupe dans

ce moment-ci ? Je suis possédé d'une violente envie
de te faire subir un interrogatoire.
— Comment donc, mais ne te gêne pas. Interroge,
mon ami, interroge.
— Te rappelles-tu les Dialogues des Morts, de
Lucien?
— Mais... oui, quelque peu.
— Pourrais-tu me citer certain précepte de
haute philosophie que l'auteur place dans la bouche
de Socrate?
— Est-ce du ~vvwOi ~ffgavTov dont tu veux parler?
— Précisément. Et ces deux mots signifient...?
-7 Connais-toi loi-même. Mais permets-moi de
te dire que ce n'est pas un interrogatoire examen mais un
que tu me fais subir.
— Patience, jeune homme, et écoutez :
de vos
confidences j'ai tiré plusieurs conclusions, parmi
lesquelles se trouve celle-ci : Vous avez bien peu
Profité des leçons de saine morale que vous ont
transmises les philosophes de l'antiquité. En un
mot,tout me porte à croire que vous ne vous connaissez
pas vous-même. Car enfin, savez-vous
ce que vous êtes? Accusé, répondez.
— Mais, mon président, je suis.. chasseur
Peut-être.
— Allons donc. Mieux que cela.
— Je ne vois pas ... Ah ! je suis encore le meilleur
ami d'un certain George d'Astley.
— Et il vous rend votre amitié avec usure, dit
George, en lui tendant la main. Mais vous avez
droit encore à un autre titre.
— Ma foi, dit Henri, je donne ma langue
aux...
— Imprudent ! Il y en a trop ici, surtout la
veille de l'ouverture. J'aime mieux te dire, sans
Plus de façon que tu es un philatèle.
— Un philatèle?
— Eh, oui ; autrement dit, un collectionneur
de timbres-poste. Tu trouveras l'étymologie de ce
ttot dans un journal spécial auquel, dès aujollr-
JOurd'hui, je t'abonne d'autorité. Quant à l'épithète
susdite, tu la dois au trésor sans pareil qui
accompagne tes chères reliques. Une chance unique
te rend l'heureux possesseur d'une série de
timbres de première rareté, et qui feraient la
gloire de la plus ambitieuse des collections. Tu sais ne
pas, toi que l'amour de la campagne et de la
chasse tient presque toute l'année éloignéde Paris,
Qu'un nouveau goût, une nouvelle passion s'est
développée depuis quelques années, dans des proportions
incroyables, et jouit d'une telle faveur,
que ses partisans se comptent par milliers. Tous
recueillent avec ardeur les timbres-poste et s'acharnent
précisément à la poursuite de ceux
9u'un hasard providenliel a confié à tes mains
ignorantes et inexpérimentées, car sache donc,
o mortel fortuné! que je vois ici, en suivant l'ordre
de tes confidences, trois Victoria regina, les
plus rares des timbres d'Espagne, des enveloppes
octogones entières de Prusse, le tre lire de Toscane
presque neuf, enfin le 1/2 Tornese de Naples
avec la Triquetral
Les lettres d'Australie sont affranchies avec des
vues de Sidney, des too late, des têtes laurées au
nombre desquelles se trouvent plusieurs 9 pence,
et pour comble de bonheur la poste a épargné à
quelques-uns d'entre eux l'odieux stygmate de sa
griffe. Puis viennent des timbres de Guyane des
trois premières séries, spécimens inestimables !
Je poursuis nos recherches et je trouve des one
penny et des four pence du Cap, gravés sur bois,
parmi lesquelsj'aperçois plusieurs exemplaires aux
couleurs inversées. (1 penny bleu, 4 pence rouge.)
Prodigieux!
— Comment ce 1(2 Anna rouge se trouve-t-il
ici ? Ah ! j'y suis, la lettre que ce timbre affranchissait
avait été écrite par une personne qui
croyait encore le destinataire (ton missionnaire)
à Calcutta, tandis qu'il avait dû quitter brusquement
cette résidence, ainsi qu'il le dit lui-même;
cette lettre l'a donc suivi et trouvé au Cap. Mais
quelle chance impossible ! Et cette bande sur papier
azuré de six one penny de Nouvelle-Zélande,
dont la moitié sont immaculés. Autre trouvaille ;
tu as là cinq timbres de 10 cents rouges, des
Etats confédérés, et quantité d'offices particuliers
authentiques, si recherchés aujourd'hui!
Par exemple, ceci passe les bornes :
voici bien
le 13 cents d'Honlulu, avec gros chinre! C'est à
n'y pas croire. Que de richesses ! ici des 1 /2 peso
du Pérou, là une flotte de bateaux de Buénos-Ayres.
Mais je ne rêve pas, je vois encore d'anciens
timbres des Philippines ; bien plus, les deux valeurs
de l'île de la Réunion, sans compter que
dans la correspondance des enfants se trouvent les
timbres doubles de Genève avec p&rt cantonal !
c'est à confondre'... Et quand on pense que le
fortune t'a traité à ce point en enfant gâté, qu'elle
t'a dispensé ces insignes raretés par trois ou quatre
exemplaires!
— Comment, je suis aussi riche que cela?
Mais, sais-tu, mon brave George, que tu me montes
la tête et que j'entrevois dans ce genre de collection,
un passe-temps qui peut paraître futile au
premier abord,mais dont le but rappelle l'utiledulci
d'Horace. Car ce goût doit toucher par bien des
points il l'histoire, à la géographie, au blason, aux
arts du dessin et de la gravure, sans compter les
charmes de la classification et l'utilité de la méthode...
Tout cela est encore assez vague dans
mon esprit, mais j'y penserai et demain nous en
causeronsplus à loisir. Je peux cependant t'avouer
dès aujourd'hui que cette perspective ne laisse
pas que de présenter certains aspects assez séduisants.
Laisse-moi me familiariser avec cette idée
et j'espère que nous finirons par nous entendre.
— Non, non; il faut battre le fer quand il est

chaud, et puisque je te trouve si bien disposé,
j'en profiterai pour te conseiller d'envoyer tes
doubles à M. Maury, 23, rue Le Peletier, à la
charge par lui de te fournir tout ce qu'il te manque.
Il fera certainement encore une belle affaire,
mais il quoi servirait d'être si riche, si
l'on n'était généreux; je compte bien par parenthèse
que tu le seras auss-i au profit de mon
album, et, malgré cet!e pluie de bienfaits, ta collection
n'en i estera pas moins la première du
monde philatélique.
— A la bonne heure! s'écrierait le capitaine
Pamphile. Mais, mon bon George, il est temps
d'aller goûter les charmes d'un sommeil réparateur,
comme disait notre professeur de sixième.
Bonsoir, et il demain les affaires sérieuses.
Il ne fut question durant toute la journée du
lendemain, entre les deux amis, que de la conduite
de la chasse, mais pendant le dîner, Henri
d'Orgemont, qui avait été le roi de la journée, et
auquel celte victoire a\ait donné un accès de
joyeuse humeur, interpella George au dessert:
—
Eh bien, c'est fait, dit-il, j'ai écrit à M. Maury,
es-tu content de moi?
— Vivat Quand je ! te disais que, sans le savoir,
tu étais collectionneur. Collègue, je porte ta
santé et te salue phil¡¡thèle!
0 ~pôo; dvpoi
on... Ce qui précède, tend à démontrer
qu'il est bon d'avoir des amis paitout, de
conserver leur correspondance, de la relire quelquefois
et surtout d'en détacher les timbres-poste.
Qui sait ce que cette dernièreopération peut ménager
d'agréables surprises !
FRANK DE LUTZOW.
L'ALBUM-TIMBRES-POSTE DE J. LALLIER.
(CINQUIÈME ÉDITION).
La 5c édition de l'Album Timbres-
Postc, complètement refondue et augmentée,
est parue aujourd'hui.
Le temps ne nous permet pas de l'examiner à
fond : nous réservons donc au mois prochain
notre petite critique. Ce que nous pouvons dire
pour le moment, c'est que l'exécution ne laisse
rien à désirer :
l'album, de 300 pages, comprend
environ 3,000 timbres, le papier est plus beau
que précédemment,la lettre, le dessin et le tirage
sont bien soignés ; par une heureuse innovation
tout l'ouvrage est imprimé en bistre, ce ton fera
valoir les couleurs tendres des timbres-poste, que
'e noir écrase très-souvent.
La place que doit occuper chaque timbre renferme
la description de la valeur et de la couleur,
pins d'indécision,plus de timbres à décoller par
suite d'erreurs.
Enfin, au ver?o de chaque page, en tête du catalogue
détaillé des timbres-poste de chaque puissance,
M. Lal!ier a ménagé un petit cadre pour
placer le portrait photographié du souverain.
Les armoiries et les drapeaux sont imprimés à
paît en chromo-lithographie.
Prix de l'Album Timbres-Poste, 5e édition.
Reliure toile, 1 fermoir 8 fr. »
Demi-reliuremaroquin, 1 fer. 10 »
Reliure riche, maroquin plein
»
2 fermoirs, tranohe dorée.. 12 » »
Carton pour contenirl'album.
» » 5u
PORTRAIT DES SOUVERAINS, format timbre-poste,
par les premiers photographes de Paris. Prix de
chaque, 10 c.
Nous prions les personnes qui depuis longtemps
nous ont demandé le nouvel album, de vouloir
bien réitérer leur commande, en l'accompagnant
de son montant.
THÉÂTRE.
Oui THÉÂTRE, nous avons ce mois-ci, chers lecteurs,
à vous rendre compte d'une pièce nouvelle,
dont un des principaux acteurs est un gentil collectionneur
de timbres-poste.
M. Victorien Sardou, l'heureux auteur de tant
de succès: Nos Intimes, les Diablesnoirs, les Ganaches,
les vieux Garçons, vient de donner, au
théâtre du Vaudeville, la Famille Benoiton, une
peinture, un peu forcée peut-être, du type actuel
du bourgeois parvenu.
Il ne nous appartient pas d'analyser la pièce,
nous ne parlerons que du jeune Fan fan Benoiton,
auquel son papa, homme pratique avant tout, s'efforce
d'inculquer, comme à toute sa famille, des
idées pratiques et le culte de la pièce de cent
SOUS.
Fanfan a six ans, vous allez voir s'il a profité
des leçons paternelles.
II fait, avec beaucoup de grâce, les honneurs,
de la conversation à un monsieur étranger, qui
prend plaisir à étudier celte singulière famille.
— Monsieur, dit-il tout à coup, je regrette de
te quitter, mais il faut que j'aille à mes affaires.
— Oh ! oh quelles sont donc ! vos affaires?
Mais je vais à la Bourse !
—
— A la Bourse?
—Mais oui, à la Bourse, vous Fayez bien, où il y
a la marchande de gauffres, la Bourse des timbres
aux Tuileries, c'est le petit Moreau et moi qui en
avons fondé une nouvelle, à côté de eejle qui
existe depuis longtemps. Nous avons des timbres
de partout que nous donnent nos papas, c'est nous
qui sommes les maîtres de la place, et tous les
petits boursiers des Tuileries, nous les roulons,
nous les roulons ! Tenez, je viens de faire un joli

mois, à cause des affaires d'Amérique : un matin,
J'ai entendu dire à mon pipa que les sudistes
avaient Bourse perdu, alors je me suis mis à ramasser à la
tous les timbres du Sud, les bleus, les
rouges, les verts, tous ! Les autres, disaient comme
ça, mais qu'est-ce que Fanfan a donc d'accaparer
les sud ; est il Jobard? Oui, mais à quatre heures,
qui est-ce qui faisait une tête? Voyez-vous les
autres, ils ne sont pas de force.
M. Benoiton arrive et met fin au récit des exploits
de son jeune fils :
— Va jouer, Fanfan, lui dit-il,
— A la hausse, papa?
— Joue à la hausse, dit le père, enchanté de
l'intelligence précoce de Fanfan.
Mais Fanfan revient bientôt, son petit cahier
d'échange est complètement vide, il ne lui reste
que la couverture; il pleure et s'écrie, à travers
ses sanglots :
— J'ai perdu tous mes timbres... et je ne peux
Pas payer la différence... Aussi, pourquoi m'as-tu
dit... de jouer à la hausse... Je ne t'écouterai
Plus !
Le rôle de Fanfau est rempli avec une grâce et
un aplomb étonnant par une charmante petite
hIle, la jeune Mlle Sch...
Nous n'hésitons pas à dire que ce petit prodige
est pour beaucoup dans le succès dela piè,;e.
Jeunes collectionneurs, allez voir la Famille
Benoiton, vous en rapporterez un utile enseignement
: c'est que collectionner et trafiquer sont
deux.
A. MAURY.
Les timbres-poste reviennent à la mode, les
journaux ne dédaignent pas de leur consacrer
quelques faits divers, et même quelquefois des colonnes
entières.
Le directeur du Journal illustré a bien voulu
nous demander un article sur notre spécialité.
Cet article, accompagné de gravures de timbres-
Poste, a paru dans le numéro du 5 au 12 novembre.
Nous sommes fiers d'avoir vu notre signature en
compagnie de celles de MM. Pierre Véron, Fran-
Cisque Sarcey, Eug. Chauvette, etc.
NÉCROLOGIE.
Il vient de mourir à Paris un excellent homme,
bien .
connu des collectionneurs et de tout le public
parisien. Nous voulons parler de M. Elb J. L.
qui était certainement l'homme le plus gros du
"tonde entier :
il mesurait 1 m,70 de taille et pesait
181 kilogrammes! (et non 240 kil., comme
l'ont prétendu plusieurs journaux).
Toutle monde, il Pans. l'a rcncontré, marchant
péniblement, ou faisant ployer un coupé sous .-a
vaste personne. Il avait dans notre bureau, où il
faisait de nombreuses stations, une chaise spéciale,
car il brisait les plus solides. M. Elb n'était âgé
que de quarante-huit ans, quoiqu'il en parût bien
au moins soixante : ses souffrances l'avaient beaucoup
vieilli.
En 1848 (il habitait alors la Saxe, son pays
natal),il perdit sa fortune dans des spéculations de
Bourse. Aux temps prospères, il ne sortait, jamais
qu'en voiture; ruiné, il dut. vendre son équipage
et faire ses courses à pied. Chacun se le montrait.
en disant.
: « Vous voyez ce gros-là, il a tout
mangé! »
Poursuivi par la curiosité peu charitable de ses
compatriotes, il quitta son pays et vint habiter
Paris Très-instruit, connaissant parfaitement la
politique allemande, il rédigea la correspondance
étrangère pour la Patrie, le Constitutionnel et plusieurs
autres journaux. Depuis deux ans, abandonnant
à peu près le journalisme, il s'était voué
au commerce des timbres-poste pour collections ;
malgré son embonpoint phénoménal, il était le
plus actif et le plus intelligent des courtiers de
cette nouvelle industrie. Bavard comme un Allemand
bavard, et très-gai, malgré ses souffrances,
il était la chronique de la philatélie, et nous-lui
devons plus d'un bon renseignement.
Il est mort d'un érésipèle à la jambe, en trèspeu
de temps, presque sans douleur, emportant
les regrets de tous ceux qui l'ont connu et qui
ont pu apprécier sa bonté, son courage et sa
loyauté.
A. MAURY.
CORRESPONDANCE
M. A. S., Grand-Café Parisien, à Brest.—Merci,
pour les timbres-poste reçus, j'achèterai volontiers
des Cap.
M. SB., à Ostenda.—Les timbres de Montevideo
anciens, 180 ceulesimosvert, 280 c. rouge, et diligencia,
80 c. vert et1 r. rouge sont parfaitement
authentiques,puisque, d'abord, je les vends, j'ai
d'ailleurs entre les mains les preuves de ce que
j'avance, et je les tiens à la disposition de n'importe
qui ; un t mbre n'est pas faux parce qu'il est
lithographié ! On peut vendre 25 c. un timbre
neuf d'une valeur de 2 fr. ou même plus lorsque
ce timbre est démonétisé depuis dix années.
Allez à l'école, monsieur !
A. MAURY.

LA HAUSSE ET LA BAISSE
AVIS. —
Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandat de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur. si la demande
est au-dessous de 5 francs pour
commandes seront expédiées dans les 24 heures.
- Neufs 1 Oblit.
Nos
.... 2 ALLEMAGNE, 1/3 noir sur chair
n 25 » 1
à 7 AUSTRALIE SUD, 1 p. vert 25 n A
74 ALTRICHE, carré, effigie, 2 jaune.. » » n 25
75 Id. id. 3 vert... 9 » i.
30
76 Id. id. 3 noir... n » n 30
90 Id. tête de Mercure, bleu... n » n 10
99 Z. S. Aigle, 1 k. noir 2 » a t
100 Id. id. 2 brun » » 1)
25
102 Id. id. 1 bleu n 4 0 n 05
105 Id. id. 2 rouge « » (» OS
lH) BADE, envel., 3 rose » »j» 05
592 BELGIQUt: (ancien), 40 noir
» »1» 25
H)3 Id. id 20 bleu.
1) » » 15
214 BRÉSIL, grand chiffre 60
» 8 3 50
216 Id. chiffre I)enoié, 10 » »60 » 60
218 Id. id. r 60
1) » Il
75
225 226 227 231 BIIESIL, 30, 60, 90, 10 r. o a n 10
27fi CANADA, 5 (castor) a n 10
286 CAP, 1 brun-rouge N
25 n »
300 CEYLAN, 1 bîeu » » 10
342 COSTA-RICA, 1/2 bleu a
75 n »
366 CUBA, 112 vert ) » » 15
389 DEUX-SICILES, 2 rose » » n ,)0
402 Id. erligies, 5 lilas
a n25 »
25
406AEQUATEUR, 5/2 bleu
1)
75 1»
30
889 GR-BRETAGNC, 1 p.W. H. Smith et son » » 1)
20
537 AMÉn!Qt.E (nord), 2 noir
O
15 J «
479 Id. (confédérés), 2 rouge, ...D 25 Il M
919 GUYANE, 1 rouge ancien 2 50 » n
920 Id. 4 bleu.. id 2 50 » »
921 Id. 1 rouge. id 2 50 » a
922 Id. 4 bleu.. id 2 50 9 0
ILES IONIENNES, la collection, 3 tittib. 1 » o »
1286 MALTE, 1/2 bistre
r....
a
15 » »
1349-50,51 MEXIQUE, aigle, 2, 4, 8 » » »
40
1362 MONTEVIDEO, 180 vert 1
50 1) »
1383 Id. 240 rougc....... n
25 o n
1385 Id. Dilig. 80 vert a
75 1) »
13?6 Id. 1 r. rouge 1)
50 » »
141'7 NATAL, 1 rouge » » » 15
1à08 Id. 3 bleu.
1) » e 25
1 ,11 0 NBVIS, 1 rouge o
25 9 »
1^1 A NICARAGUA, 2 bleu
»
60 a »
14iG NORWÊGE, lion, 4 bleu » n 1.U
1423 Id. armoiries, 4 bleu
a s » IE
1424 id. id 24 bis-tre
» Il » 15
1432 NOUVEA -BRUNSWICK, 5 vert o » # 'J5
1436 NOUVELLE-ECOSSE. couronne, 3 bteu.. » » 1)
5(
1482 NOI.:V.-GALLES-DU-S.,1 rouge nouveau O
25 » o
1 485 Id. envel. nouvelle. t 25 » JI
'l'4bB NOUVELLE-GRENADE, 5 lilas 1 » » t
1603 PÉItOli, 1 rouge » » » 3;
1606 POL:JG;\E, envel. bleu 0
50 » *
1630
vert.......
:
PRINCE-EDOUARD, 3 bleu :
D t n 2:
1641 PRUSSE, 4 pf. : » 25 » t
la France, et 10 francs pour l'etranger. Toutes les
Neufs. Oblit.
KM
16lthA Id. aigle, 3 pf. violet » 05 » »
1668 QUEENSLAND, 1 rouge » 25 » »
1671 Id 3 brun » 75 » »
1708 SAINT-THOMAS-GUAYRA, 2 r. vert... » » » 30
1751 SICILE, 2 bleu 0 » n 15
1765 à 1770 SUÈDE, chaque » » » 10
1841 TOSCANE, 4 vert » » » 15
1844 Id. 9 violet 9 n » 20
1849 Id. 2 bleu » » » 15
1858 1(1. croix, 20 bleu 0 » ) 20
1872 TRINITÉ, 4 violet » » » 25
1875 Id. i sli. violet 0 » » 110
1888 VANDIÉMEN, 1 penny rouge......
0
» » 20
1890 Id. 2 vert Il » » 25
1891 Id. 4 bleu » n n 10
1900 VÉNÉZUÉLA, 1/2 bruu » 5 » #
1901 Id. 1 biun » 2,5 i> »
1920 VICTORIA, 6 jauue » » » 35
1928 Id. 6 noir.... » » » 10
1930 Id. 4 rose 1) » » 10
Schlewigz, nouveaux 1/2 vert » 25 » »
Id. id. 1 t/4 lilas » 30 » »
Id. id. 1 1/3 rose » 30 t n
Id. id. 2 bleu i 1)
Id. id. 4 b'Mre
» 75 » »
Luxembourg, nouveau 1 c. brun » 40 n »
Id. id. 10 c. lilas
«
25 D »
Vancouver, nouveaux 5 c. rose » 75 » »
Id. id. 10 c. bleu. 1
:
50
. 1 »
Bermude, 1 p. rose
a H0 1) »
Id. 6 p. violet 1 50 » t
Catalogue de timbres-poste a"ec.ieurs prix
de vente pour les collections, par M. A. Maury,
Drix 75 c.
Cet ouvrage est envoyé en prime aux abonnés du
journal.

LE COLLECTIONNEUR
TIMBRES-POSTE
1)
JOURNAL PARAISSANT LE 1 5 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENT:
FRANCE.- Un in... 2 fr.
AVEC PRIME
timbres-posie neufs
Payables en
de 10 ou de 20 cent.
Adressertoutes les communications et demandes d'Abonnement
à M. MAURY fils
2 5, rue Le Peletier, à Paris.
ABONNEMENT:
ÉTRANGER — Un an... 4 fr.
AVEC PRIME
Payables en timbres-poste neufs de
la plus minimevaleur du pays.
Avis. —Nous prions MM. les abonnés dont l'al>onnement
expire aujourd'hui, de le renouveler
immédiatement s'ils ne veulent éprouver aucun
retard dans la réceptiondu journal.
Les numéros épuisés ayant été réimprimés,
:uous sommes en mesure, aujourd'hui, de fournir
,la collection complète au prix de 10 c. le numéro
(frais de port en sus).
Nous offrons toujours en prime à nos abonnés,
Soit notre charmant catalogue, soit des timbresposte
rares pour une valeur équivalente.
CHRONIQUE
RÉPUBLIQUE ORIENTALE DE L'U-
RUGUAY.
Voici l'esquisse d'un
—
nouveau type qui doit faire son
apparition le 1ur janvier 1860. Il
y aura quatre valeurs : 5 centesimosbleu,
10 c. vert.. 15 c. rouge,
20 c. carmin. Ces timbres supprimeront
ceux du type précédent.
l'affranchissement,des imprimés, pour les villes,
ci-dessus nommées, ainsi que l'indiquent les inscriptions.
Les écussons représentent,l'un, le château fort
d'Edimbourg,l'autre, le port de Lcith.
ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE. -Nous avons sous les
yeux un nouveau timbre spécialpour les journaux,
dont voici la description :
Rectangulaire en hauteur, très-grand format :
10 centimètres sur 5 1 /2, ail centre un médaillon
contenant, suivant la valeur du timbre, l'effigie
de Washington, de Franklin ou de Lincoln, autour,
divers ornements guillochés; sur ics côtés,
la valeur en chiffrés romains. La même valeur en
chiffres ordinaires occupe les deux angles supé-

ieurs ; elle se lit encore en toutes lettres au-des- 1
sous de l'effigie.
Dans la partie supérieure de ce géant des timbres-poste
se trouve l'inscription :
ILS. POSTAGE.
Dans la partie inférieure : NEWSPAPER AND
PERIODICALS (Journaux et publications périodiques),
au dessous, en plus petit : SEC.. 38. ACTOF
CONGRESS APPROVED MARCH 3, 1863, et, enfin, entre
les deux filets qui forment la bordure du timbre,
en lettres microspiques : NATIONAL BANCK
NOTE COMPANY. NEW-YORK.
Ces timbres sont gravés en relief à la machine
à guillocher et les effigies reproduites par le procédé
Collas. Imprimés en couleur sur papier
blanc, dentelés.
Il existe trois valeurs :
5 cents bleu, effigie de
Washington, 10 c. vert, effigie de Franklin et 25
c. rouge, eftigie de Lincoln.
Ces timbres doivent bientôt être mis en circulation,
si nos renseignements sont exacts.
ILES SANDWICH. —
Un de n05 correspondants
nous adresse deux photographiesde deux timbres
inconnus jusqu'à ce jour, il s'agit d'un 2 cents et
d'un à cents, type semblable au t3 cents décrit
dans notre n. 4.
CONFÉDÉRATIONGRENADINE. — A-ux nombreux
timbres déjà cités viennent s'ajouter les suivants
dont nous donnerons le fac-simile le mois prochain
: armoiries de la république :
Vautour sur
un écusson, etc, autour l'inscription, SOBRE
PORTE, en bas la valeur; imprimés en noir sur
papier de couleur; 25 c. BLEU, 50 c. JAUNE, 1 PE-
SO VIOI.ET, le type est différent pour chacune des
valeurs. Ces trois timbres sont, pensons-nous,
des suppléments pour les lettres chargées; nous
serons bientôt renseigné juste sur ce point.
TOUR ET TAXIS. —
Apparition d'une enveloppe
de 1 kreutzer vert, type connu. Inscriptions transversales
vertes, imprimées comme le timbre à
droite; cor de poste entouré de rayons, en relief
à la patte; l'enveloppe est blanche et aussi longue
qUi les autres enveloppes du même pays,
mais d'un quart moins large.
BAVIÈRE. —On a émis depuis peu un timbre de
retour, copié sur celui de Wurtemberg,armoiries
au centre, autour, COMMISSION FUR RETOURBRIEFE,
en bas, MUNCHEN. Imprimé en noir sur papier
blanc.
GRANDE-BRETAGNE. — Le 9 pence a aux quatre
angles des lettres de grande dimension.
BELGIQUE. — Les timbres de 10, 20 et 40 c. du
nouveau type, d'après un arrêté en date du 21
novembre, devaient paraître le 1" janvier 180(5.
Nous supposons que la mort du roi arrêtera celle
émission.
Le duc de Brabant,qui succède à son père, sous
le nom de Léopold 11, ne tardera pas sans doute
à faire mettre à son effigie la monnaie et les timbres-poste.
A. MAURY.
TIMBRES-POSTE DE SARDAIGNE ET D'ITALIE.
Nous ne parlerons ici que pour mémoire des
enveloppes postales de lu Sardaigne, nouvellement
découvertes, et qui, ayant été créées en 1818,
donneraient à l'Italie des droits incontestables de
priorité à l'invention qui a fait la forlune et la
gloire de sir Rowland Hill. Ces enveloppes, si peu
connues, seraient au nombre de cinq. M. Herpin
nous a permis d'examiner, dans son incomparable
collection, ces raretés, nous allions dire ces antiquités,
puisque aucun dmateur ne peut se natter
de posséder un timbre-poste de date plus ancienne...
Il y en a un cependant, mais personne
ne l'a encore vu; c'est celui que M. de Valayer
inventa sous Louis XIV, et dont on voit la trace
(la seule trace, hélas!) sur un précieux autographe
du temps.
Ces enveloppes sardes méritent bien un article
spécial.
Nous ne parlerons pas non plus des stampati
franchi; bornons-nous donc aux timbres adhésifs:
Première émission.
La première émission, décrétée le 3 décembre
1850, fut mise en cours le 1er janvier 1851. Les
timbres sont reclangulaires, imprimés lilhographiquemcnt,
en couleur, sur papier blanc; au
milieu, dans un encadrement oval, le buste de
Victor-Emmanuel, la tête tournée à droite; dans
chaque coin du timbre, de petits fleurons ; inscriptions
: en bas C., suivi de la valeur en toutes
lettres ; en haut :
C. Poste, suivi de l'indication de
la valeur en chiffres; à gauche, Franco, à droite,
Bollo. Entre l'ovale qui encadre la tête et la bordure
contenant les inscriptions se trouvent encore
de petits fleurons.
Les valeurs sont au nombre de trois :
5 cenlesimi, noir.
20
—
bleu foncé, bleu clair.
40
— rouge, magenla.
Cette dernière variété du 40 cent. tire sur le
violet. Elle n'est connue que depuis peu de temps;
à Paris, on en a eu quelques exemplaires, mais
elle restera toujours assez rare ; elle semble avoir
précédé le 40 cent. rouge, car le rouge est la couleur
normale de tous les 40 cent. des émissions
suivantes.
Ces timbres durèrent jusqu'en 1853. A cette
époque, les Piémontais trouvèrent probablement
qu° le portrait de leur roi, imprimé avec négli-

-gence, ressemblait un peu à une tète de mort;
cette observation pouvait s'appliquer surtout au
5 cent. ; sur ce timbre, la tête de Victor-Emmanoel
rappelle en effet ces têtes de momies dont
quelques-unes sont exposées dans le musée de sa
capitale. La contrefaçon de la lithographie offrait
aus--i de grandes facilités; on créa le type suivant
:
Deuxième émission.
Décrétée le 7 mai 1853, mise en cours le 1er juillet
1853.
Type semblable au précédent, mais gravé en
relief avec soin; gaufré à sec sur papier de cou-
La série se compose toujours de trois timbres :
5 centesimi,
-
vert. R. neuf.
20 bleu.
30
— rose.
Il existe de jolies épreuves du vingt centesimi
Imprimées sur carton rose, bleu, vert, et aussi
sur papier de Chine teinté.
Cette série dura peu de temps :
le relief offre le
grave inconvénient de s'aplatir; il faut souvent à
un collectionneur beaucoup de bonne volonté pour
reconnaître dans un chiffon de papier un timbreposte
italien ou un ancien Natal, et n'était l'oblitération,
il serait parfois difficile de reconnaître l'un
de l 'autre. A côté de cet inconvénient, le relief
plusieurs a
avantages, dont les principaux sont d'empêcher
le lavage des oblitérations, et d'offrir
faussaires aux
une grande difficulté: celle des premiers
frais d'outillage pour la fabrication par feuilles,
qui sont assez onéreux pour empêcher l'entreprise.
Troisième émission.
Le 1er janvier 1855, par ordre du Directeur des
Postes, on modifia de la manière suivante le timbre
adopté :
le type en relief fut gaufré sur du papier
blanc couleur qui avait reçu d'abord une impression de
sur tout l'espace que comprennent le cadre
et les inscriptions ;
seul le médaillon du centre
reste blanc. Ainsi, l'effigie du roi se détache beaucoup
mieux :
5 centesimi, vert clair, vert foncé. R. R.
neuf (collection Bécourt).
20
—
bleu pâle, bleu foncé.
40
— rose rouge. R. R. R. neuf (coll.
G. Herpin, Cte Primoli, Bécourt).
Le 2o cenlesimi fut tiré en vert foncé, comme
Il existe égalementdans les trois collections
susdites.
Comme on le voit, chaque valeur existe en
x teintes, l'une pâle et l'autre foncée;
c
nous
croyons volon tiers que les couleurs pâles ont précédéles
foncées, et voici sur quoi se fonde notre
opinion : les timbres de la deuxième émission
(1853) sont tirés en couleurs tendres; oa aura
donc commencé en 1854 par se servir des couleurs
qu'on employait l'année précédente, et ce
n'est qu'ensuite qu'on aura voulu donner aux
timbres un ton plus foncé; de lit le deuxième
tirage, vert foncé, bleu foncé, rouge foncé.
Quatrième émission.
Enfin, le 29 novembre 1857 fut décrétée cette
quatrième émission, qui n'eut, cours que le 1er janvier
1858, et dont le type mixte, toujours semblable
aux précédents, a le cadre imprimé en couleur,
mais avec des inscriptions blanches, sans
relief et l'effigie seule en relief, frappée après coup.
La série se composa, dans l'origine, de trois
timbres seulement :
5 centesimi, vert jaune.
20 — bleu clair.
40
— rouge pâle,
L'addition successive de trois nouvelles valeurs,
10 cent. et 80 cent. (1858), et 3 lire (1860), nous
donne bientôt la série complète et bien connue :
5 centesimi, vert foncé.
10 —
bistre foncé.
20
—
bleu foncé.
40
— rouge foncé.
80
—
jaune orange.
3 lire, doré.
Dans cette série, les teintes se multiplient à l'infini
:
le 5 cent. est vert foncé ou vert tendre; le
10 cent. varie du brun noir au jaune ocre. Un
jeune philatèle espagnol, M. Alphonse Vidal, nous
a montré jusqu'à dix variétés de ce timbre qu'il
s'était donné la peine de recueillir; cela nous
semble inutile, et nous trouvons que cette multitude
de nuances ne fait qu'embarrasser une collection,
sans beaucoup l'enrichir ; mais nous pensons
qu'on peut, sans beaucoup d'exagération,
admettre quatre variétés de 10 cent. :
brun noir,
brun gris, bistre et jaune ocre. Le 80 cent. varie
du jaune orange au jaune brun.
On trouve de cette émission des timbres (principalement
des 10 cent.) où manque l'effigie
relief; en
sur d'autres, l'effigie est au rebours.
En 1863, un 15 cent. bleu fut créé; mais il
n'eut qu'une existence éphémère, sans doute à
cause des confusions qu'occasionnait sa ressemblance
trop grande avec les 20 cent., et au bout
d'un mois, il fut remplacé par un autre 15 cent.
lithographie, efligie sans relief; pour la première
fois, on lit sur ce timbre : Poste Italiane. La figurine
regarde à gauche.
Cette vignette n'a nulle prétention artistique;
cependant nous en avons vu de très-jolis essais
tirés avec soin sur carte porcelaine (coll. G. Herpin).
On conçoit facilement que le 15 cent. bleu,

semblable au 20 cent., deviendra 1rès-rare d'ici il
quelque temps; c'est un timbre que. même en
Italie, on a déjà assez de peine à obtenir neuf.
Bientôt le Piémont, comme plusieurs des autres
Etats de l'Europe, perfectionna ses timbres en les
dentelant. Cependant ce perfectionnement ne fut
pas général. On eut la série dentelée :
5 centesimi, vert. R. neuf.
jaune ocre.
10 —
20 —
bleu foncé.
40 — rouge.
80 — orange.
3 lire, doré. R. neuf (coll. G. Herpin).
Plusieurs philatèles doutent de l'existence du
5 cent. et du 3 lire dentelés; cette o pinon est
erronée. Pendant un court séjour en Italie,
nous avons pu recueillir une douzaine d'exemplaires
du 5 cent.; plusieurs étaient oblitérés, et
une personne digne de foi nous assure les avoir
décollés elle-même debandes de journaux. Nous
avons expédié avec plaisir tous ces exemplaires a
Paris, dans l'espoir de persuader, en même temps
que de satisfaire nos chers collègues. Au reste,
pour peu qu'on examine la dentelure de nos
exemplaires et qu'on la compare avec celle des
10, 20 et 40 cent., on verra bien qu'elle est
exactement semblable. Les mêmes raisonnements
s'appliquent au 3 lire, que nous ne possédons pas
nous-même, mais dont M. Hcrpin possède un
exemplaire incontestablement authentique. Ni
l'un ni l'autre des deux 15 cent. mentionnés plus
liant ne furent jamais dentelés.
L'affranchissement des journaux se faisait au
moyende deux timbres, dont le type est totalement
différent des autres; au milieu, chiffre en relief,
blanc, dans un ovale; à gauche, Giomali; à droite,
Stampe; en haut, Franco bollo; en bas, cent.,
suivi de l'indication de la valeur :
Les deux timbres décrétés le 26 septembre ont
été mis en circulation le 1er janvier 1861.
Par une erreur d'impression, on trouve quelques
exemplaires du 2 cent. où la légende dément
le chiffre que renferme l'ovale; en bas on
lit :
Cent. Uno. Nous connaissons cette rareté à
deux philatèles, MM. G. Herpin et Bécourt.
La confusion résultant de la similitude de
ces deux timbres, fit, qu'en 1862 on imprima
le 2 cent. en bistre ; on trouve plusieurs variétés
de couleur dl\ ce timbre.
Cependant le temps où ces timbres avaient
cours vit s'accomplir d'immenses événements en
Italie.
Ce pay" ayant changé de forme politique, dut
songer aussi à changer ses timbres; nous avons
déjà signalé ce changement sur le 15 cent. lithographié.
Cinquième énâssion.
Le 1er décembre 1863 furent émis les timbres
qui ont cours actuellement. La vieille patrie de-
Haphaël a cru qu'elle ne trouverait pas parmi ses.
citoyens d'artiste assez habile pour tracer il peu
près convenablement une misérable figurine.
Cependant MM. Spurrc, Pellas frères et d'autres
encore, qui ne manquent certes pas de talent, ont
prouvé en soumettant de charmants essais an.
gouvernement, qu'ils pouvaient produire quelque
chose d'original.
Néanmoins on préféra s'adresser à Londres, à la,
maison Thomas de La Rue et CI, qui livra un type
correct dont voiri la description :
Rectangulaire, gravé sur acier, imprimé en
couleur sur papier blanc glacé; au milieu tête deroi
dans un ovale, sans relier; on lit autour
de cet ovale, en haut : Poste italiane ; en bas :
centesimi ou lire, précédé de la valeur en touteslettres;
ornements divers entre les contours de
l'ovale et les coins du rectangle. Tous ces timbres
sont dentelés et portent une couronne en flligrane-
La série se compose de 7 timbres.
:; cent., vert d'eau.
10
— ocre.
15 —
bleu ciel.
30
— brun.
40
— carmin.
00
— lilas.
2 lire, orange.
En 1864 la taxe ordinaire des lettres ayant, étéportée
i.'e t5 à 20 cent., un décret annula letimbre
de 15 cent., et, en attendant la l'ubrication
d'un timbre spécial de 20 cent., il fut décidé
que les mots quindici centesimi seraient effacésdans
les provisions qui restaient, au moyen d'une
barre faite en encre d'Italie, et que, dans l'espacecompris
entre le contour de l'ovale et les angles.
du rectangle, on tracerait avec la même encre,,
en haut : C., à gauche; 20, à droite, et en bas
20, à gauche; C., à droite. Voilà comment on.
obtint le 20 cent. qui a cours aujourd'hui.
Les timbres de journaux furent aussi changés :
ils furent imprimés sur papier glacé, couronne en
filigrane, dentelés, en haut
.
Poste; en bas : Italiane,
au milieu grand chiffre indicatif de la valeur,
comprenant entre les deux traits qui leforment,
l'indication de la valeur en toutes lettres ;
entre le chiffre et les côtés du rectangle, oraenements
divers.
1 cent., vert gris (1863).
2 — brun (Février 1865),
Tous ces timbres ont été tirés en plusieurs.
couleurs comme essai.
Un mois environ avant l'émission, le directeur

des postes a expé(lié dans les administrations une
feuille contenant la collection de 8 timbres annulés,
en noir, par le mot saggio (essai).
Cette feuille renferme aussi le décret qui a
ordonné la nouvelle émission, et est signé Ménabréa.
Ajoutons, pour compléter la nomenclature des
timbres italiens, le chiffre-taxe 10 cent., créé en
1862; il existe deux nuances de ce timbre, jaune
et orangé, et il remplit le même office que le
15 cent.,a percevoir en France; c'est-à-dire que
l'administration rapplique sur les lettres non
affranchies circulant dans le même district postal.
Il est, oblong; au milieu le chiffre 10 dans un
ovale; au-dessus le mot Tassa; au-dessous segna;
ces deux mots répondent aux mots chiffre, taxe,
qu'on lit sur les 10 et 15 cent., à percevoir,
français.
Philippe DE FERRATII.
TIMBRE-TAXE A PERCEVOIR D'ITALIE.
ques. La même taxe sera payée pour les suppléments,
d'après un terme moyen que fixera l'administration
des postes. »
Le 22 juin 1850, cetle taxe fut abaissée à 1
c.
On le voit, l'usage de ce timbre a une grande
analogie avec
celui des Zeitung Stampel (aig)e
d'Autriche. A. M.
L'ALBUM LALLIER.
5e édition, 1866.
Nons avons feuilleté d'Album qui vient de paraître,
et, quoi qu'en puisse dire M. Mœns, nous
déclarons que c'est le meilleur et le plus joli des
albums-timbres-poste parus jusqu'à ce jour. Nous
n avons découvert, jusqu'à présent, que quelques
hautes légères et sans importance; le seul reproche
que nous croyons devoir adresser il M. Lalher,
c'est d'avoir terminé sa préface par un cadre contenant
ses nom et prénoms, le lieu et la date de
sa naissance, le tout destiné à entourer son portrait,
que les amateurs devront acheter s'ils ne
veulent laisser aucun vide dans leurs albums!
Dans cette préface, M. Lallier dît : « Les grandes
collections nous ayant été gracieusement ouvertes
par leurs heureux possesseurs, nous avons pu,
cette fois, révéler les richesses encore inconnues
et indiquer les nombreuses variétés de timbres
rares. Que ces messieurs nous permettent de leur
adresser ici collectivement l'expression de notre
gratitude pour les longues heures qu'ils nous ont
consacrées, avec un empressement si amical, dans
le but désintéressé d'améliorer ce livre, qui va
leur devoir une grande partie de son succès,
nous avons nommé MM. HEIIPIN, REGNARD, Do-
NATIS, et autres, sans oublier les marchands de
timbres, Mahé etMaury, dont les communications
obligeantes ne nous ont jamais fait défaut. »
M. Lailiernous avait déjà écrit (voir notre n° 13) :
« Je n'ai pas oublié que c'est chez vous, monsieur,
qu'ont commencé les longues conférences
relatives à la révision complète de mon livre, etc. »
Dans l'intérêt de l'ouvrage, nous pensons qu'il
ne sera pas indifférent à nos lecteurs de savoir ce
qui se passait à ces conférences philatéliques, qui
n'ont pas duré moins de quinze jours et qui,
commençant à neufheures du soir, finissaient rarement
avant minuit et demi.
Les plus éminents collectionneurs étaient là,
munis de leurs albums; M. La'licr présentait une
feuille de son manuscrit, qui était examinée avec
la plus scrupuleuse attention. Les dates d'émission,
les timbres dentelés et non dentelés, les papiers
divers, les couleurs surtout étaient discutés trèschaudement
; il avait été décidé que les variétés
de couleurs bien tranchées, c'est-à-dire celles
dont la composition est positivement différente,
seraient seules mentionnées. Lorsque les opinions
étaient partagées, ce qui arrivait très-souvent, on
mettait aux voix :
c'est qu'il n'est pas facile de
s'entendre sur le classement de certains timbres,
comme ceux de Victoria, de Maurice, etc., pour
lesquels on n'a d'autres renseignements que les
oblitérations et de petites preuves particulières
que chacun apporte au secours d son opinion.
Il est aussi parfois embarassant de désigner la
couleur d'un timbre : tel jaune, par exemple,
s'appellera jaune brun, bistre, jaune noir, jaune
vert, caca d'oie (shocking!), etc., etc.
M. Laitier, comme tous les auteurs, était jaloux
de ses œuvres; il devait cependant faire de nombreuses
concessions.Nos observationsparticulières
(nous avions voix délibérative au conseil) nous
avaient attiré de sa part le surnom de M. de
Boissy.
Tout comme à la Chambre, la discussion était
parfois orageuse; il nous souvient que la question
de savoir si on devait placer chronologiquement
les enveloppes après chaque émission de timbres,
ou, comme cela se fait généralement, après tous
les timbres, ne dura pas moins d'une séance.

On concevra facilement qu'un ouvrage t'ait dans
de telles conditions, s'il est imprimé correctement,
ne peut avoir aucun concurrent sérieux.
A. MAURY.
LES NOUVEAUX TIMBRES CHINOIS.
Nous devonsà l'obligeance
de M. Léon de Rosny,
professeur à l'Ecole impériale
des langues orientales,
la traduction des signes que
l'on voit sur les nouveaux
timbres-poste chinois.
Dans les deux angles supérieurs,
signifient
Chang-hai, nom d'un
port ouvert aux Européens depuis 1842.
En bas X S3 Koung-pou, littéralement
bureau du travail, ou administration des travaux
publics.
A droite
Chou - sin - Kouan,
bureau de poste.
Enfin à gauche
Leang-fen-in,
deux fen (candereens) d'argent.
Un fen, ou candereen, vaut 7 c. 1/2.
Le dragon fantastique qui occupe le centre du
timbre, est l'enseigne impériale, comme l'aigle en
France; on le trouve en Chine sur les drapeaux,
les monnaies, enfin sur tout ce qui est plus ou
moins officiel.
LE ROI
Le roi des Belges,
NÉCROLOGIE
LÉOPOLD Ier.
Léopold Ier (Georges-Chrétien-Frédéric),
vient de mourir, le 10 décembre,
à onze heures quarante-cinq minutes du matin,
dans son château de Laken, près Bruxelles. Il souffrait
depuis longtemps d'une cruelle maladie, qui
nécessitait souvent de dangereuses opérations chirurgicales.
Le roi Léopold était né le 16 décembre 1790,
il mourut donc âgé de soixante-quinze ans; il
était fils du duc François de Saxe Cobourg-
Gotha.
Tout jeune, il prit du service en Russie, en
1813, avec le grade degénéral,il entra dans Paris
à la suite des alliés; il assista au congrès de
Vienne en 1814, et revint à Paris avec l'armée
russe au retour de Napoléon de l'île d'Elbe.
Léopold devait régner :
il épousa à Londres, le
2 mai 1816, la princesse Charlotte, l'héritière présomptive
du trône d'Angleterre, mais huit mois
après, il avait la douleur de perdre sa femme.
Il continua de vivre, en Angleterre, d'une pensiolJ
de50,000livres sterling (1,250,000 t.) que lui
faisait le gouvernement britannique.
En 1830, on lui offrit le titre de roi des Hellènes,
qu'il accepta d'abord, puis refusa quelques
jours après.
A la chute de Napoléon, la Belgique et la Hollande
réunies formèrent le royaume des Pays-
Bas, qui fut donné à Guillaume III. Une révolution
éclata bientôt, les deux pays se séparèrent
après s'être battus avec acharnement, et le 4 juin
1830, en vertu d'un vote national, les Belges, reconnus
indépendants, décernèrent à Léopold la
couronne qu'ils avaient offerte auparavant au duc
de Nemours.
Léopold fut donc le premier roi 11e Belgique, il
régna trente-quatre ans, et pendant ce temps sa
Feule ambition fut de développer le commerce, les
arts et l'industrie dans son royaume. C'était le roi
libéral et populaire par excellence; il se promenait
daus les rues, sans escorte, comme un simple
bourgeois, mais dominant tout le monde par
sa haute taille et chacun le saluait amicalement.
Sa mort est un deuil général.
De son second mariage avec la princesse
Louise d'Orléans, fille de Louis-Philippe, il eut
quatre enfants :
l'aîné, qui mourut peu de temps
après sa naissance; le second, Léopold, duc de
Brabant, prince héritier; puis Philippe, comte de
Flandre et la princesse Marie-Charlotte, qui ,
a
épousé Maximilien, empereur du Mexique.
Le duc de Brabant, qui va succéder au trône de
son père, est né le 9 avril 1834.
Il est à regretter que les derniers timbres-poste
émis ne nous donnent qu'un portrait peu fidèle du
roi, nous préférons les types précédents, quoiqu'ils
aient été dessinésquand le roi était jeune.
Comme l'a très-justement remarqué notre confrère
belge, le profil des timbres gravés dernièrement
en Angleterre n'est point celui du roi Léopold,
ou du moins on a remplacé l'air affable qui
le caractérisait par toute la rigidité et la morgue
d'un lord anglais.
FAITS DIVERS.
A. MAURY.
Dernièrement, un paysan se présente au guichet
de la poste aux lettres.
— Mon bon mossieu, dit-il, por vingt-huit sous
d'timbres-poste, sans vo qu'mander.
L'employédécoupe sept timbres de 20 centimes
et les présente au paysan, et celui-ci de comp-

ter en monnaie de cuivre ses quatorze décimes;
Mais quand il eut donné 1 franc l'employé l'arrête
et lui dit:
— Je ne puis recevoir qu'un franc en monnaie
de billon ; donnez-moi donc un franc et le
plus
sur-
en sous.
— Ah! bennon, répondit l'autre, j'aime mieux
qu'vous reprendiez deux «bons hommes. »
7- Soit, reprit l'employé; puis il lui ferme le
guichet au nez et continue la lecture interrompue
de son journal.
Mais à peine le guichet est-il fermé que
paysan frappe le
de nouveau.
— Un timbre d'quat sous, mon bon mossieu;
ben d'solé d'vo déringer.
L'employél'envoieintérieurement au diable. lui
donne un timbre-poste et lui claque de nouveau Je
guichet.
Le paysan attend deux minutes, frappe pour la
troisième fois, et ôtant son casque à mèche :
— Pardon, s'cusez, mon bon mossieu, je s'sus
ben d'solé d'vo déringer; c'est qu'il m'falleu core
un timbe-poste.
L'employé pestait, mais que dire? il dut s'exécuter
; il avait trouvé plus rusé que lui.
Depuis quelque temps, il est question d'un
changement considérable dans l'organisation du
service postal et télégraphique de Paris pour
Paris.
Il ne s'agirait de rien moins que de confier
l'exploitation de ces deux importants services à
une compagnie particulière tout à fait indépendante
du ministère de l'intérieur.
Cette compagnie installerait immédiatement
réseau un
souterrain de tubes pneumatiques qu'accompagneraient
les fils du télégraphe. Les lettres,
placées dans un appareil, à l'orifice d'un tube,
seraient transportées en un clin d'œil d'une extrémité
de Paris à l'autre au moyen de quelques
coups de piston, par la seule force du vide. C'est
le même système que celui qui faisait gravir la
côte de Saint-Germain à des trains de voyageurs,
tout comme l'eût pu faire une locomotive sur un
terrain ordinaire.
Si ce projet est exécuté, la nouvelle compagnie
manquera pas d'émettre une série de timbresposte
pour son usage spécial.
A. M.
COLLECTION DE PORTRAITS DES AMATEURS
DE
TIMBRES-POSTE.
A l'occasion du nouvel an nous sollicitons de
tous les collectionneurs français et étrangers leur
carte photographique, en échange de laquelle
nous serons très-heureuxde leur envoyer la nôtre.
Nous réunirons ces cartes dans un magnifique
album, où déjà beaucoup d'amateurs sont repréet
qui sera d'un grand intérêt.
Nous prions les personnes qui répondront favorablement
à notre appel de vouloir bien signer
leurs photographies : ce sera pour nous un précieux
autographe.
A. MAURY.
Nous donnons ici le dessin d'un établissement
parisien, unique dans son genre, c'est tout simplement
le bureau ci le magasin du COLLECTION-
NEUR DE TIMBRES-POSTE.Nous ne saurions trop recommander
à nos lecteurs de la province et de
l'étranger, lorsque leurs plaisirs ou leurs affaires
les appelleront à Paris, de venir visiter cette curiosité
de la capitale. C'est à deux pas du boulevard
des Italiens, juste en face du grand Opéra.
Là, il y a des timbres partout : sur la devanture,
dans les montres ;
il en y a des milliers renfermés
dans des boîtes en laque de Chine; des albums
remplis de timbres, depuis les plus ordinaires
jusqu'aux plus rares, sont éparpilléssur les tables
et les bureaux; on marchesur des timbres-poste !!!
Catalogue de timbres-poste avec leurs prix
de vente pourles collections, par A. Maury, prix75 c.
Cet ouvrage est envoyé en prime aux abonnés.

LA HAUSSE ET LA
BAISSE
AVIS.- Il ne sera pas fait de réponse aux demandes de Timbres non accompagnées de leur payement
(mandai de poste, timbres neufs, bons, etc.). Les frais d'envoi seront à la charge de l'acheteur, si la demande
est au-dessous de 5 francs pour la France, et 10 francs pour l'étranger. Toutes les
commandes seront expédiées dans les 24 heures.
Neufs Ubm.l'
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Bermude, 1 p. rose............. »
Album Timbrés-Poste,5e édition 1866,
300 pages comprenant 3,000 timbres,
Reluire toile, 1 fermoir S tr. »
Demi-reliuremaroquin, 1 fer. 10 »
Reliure riche, maroquin plein »
2 fermoirs, tranche dorée.. 12 » »
Carton pour contenirl'album. » » 5u
POUR L'ALBUM :
37 PORTRAITS DES SOUVERAINS, format timbreposte,
photographiés par FRANCK. Prix de chaque
: 15 c ; la collection, 5 fr.
Plus de 100 armoiries et pavillons en couleur,
dorés et argentés, la série toute découpée : 2 f.50.
Petit album Timbresposte, avec
titre doré, 68 pages contenant : une table générale,
un aperçu du nombre des timbres qu'emploie
chaque Etat, la valeur en francs de toutes
les monnaies étrangères, et enfin 1,020 cases
pour y coller les timbres-posle-
Relie en maroquin 2 2o
Relié en toile 1 75
»
cartonné, 1 25
(Franco par la poste).
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