Le Collectionneur de timbres-poste - 15 septembre 1864 - Arthur Maury

CORRIENTÈS. —
Depuis quelque temps, ces affreux
timbres sont imprimés sur papier vert.
AUTRICHE et LOMBARDO-VÉNÉTIE. — La dentelure
est beaucoup plus large que lors de l'émission,
les teintes ont aussi légèrement changé.
SUISSE. —
Il est question d'émettre des enveloppes.
BELGIQUE.-Nous avons vu quelques essais :
l'effigie et l'encadrement imprimés à part et de
couleurs différentes.
Il se tromperait celui qui,
feuilletant un album de timbres-poste,
croirait pouvoir se
rendre compte de l'état de la civilisation
dans les divers pays
en les classant d'après le mérite
artistique de leurs timbres : La
Grèce commande les siens à la
Monnaie de Paris, et M. Barre
ui livre un type pareil aux nôtres. L'Italie, patrie
des arts, s'adresse à un graveur anglais,
avouant ainsi son impuissance ! New-York fournit
tous ces types gracieux et magniquementouvragrs,
destinés aux colonies anglaises ; et voilà
que de l'archipel Hawaïen (nos antipodes), nous
recevons comme nous l'avions prévu, encadrée
d'un timbre-poste, l'effigie du successeur de Ivaméhaméha
111 ; mais, ce à quoi nous ne nous
attendions pas, c'est qu'il est gravé splendidement,
semblable au Nouvelle-Ecosse ten cents
rouge, et sans doute par le même artiste.
»
trois conteurs :
noir.
10 c., bleu, 20 c.; vert, ct_30 c.,
WURTEMBERG. —
Nous recevons de ce pays tous
les timbres anciens réimprimés. De prime abord
nous les avions crus faux, à cause de la différence
de teinte du papier, comparativement aux anclens;
le dessin du milieu est exactement le
même, mais le cadre extérieur est totalement diflerent;
sans doute la gravure de ces timbres est
formée de deux pièces distinctes :
le milieu avec
e chiffre, et le cadre qui s'adapte à toutes les va-
C est cette dernière pièce qui, se trouvant
égarée ou endommagée, aura été refaite.
Cetteréimpression est loin d'avoir pour les collectionneurs
les valeurs des timbres neufs de la
première émission..
Il nous a été présenté de soi-disant timbres du
Japon; ils sont de diverses tailles, bariolésde toutes
les couleurs et tous différents. Quant à la forme,
ils ressemblent pas mal au dessin qu'un Chinois
pourrait faire d'un cornet aplati et tronqué au
sommet.
Nous avons vu aussi des enveloppes avec l'effigie
de la reine d'Espagne. En haut, le mot CORREOS,
en bas : 4 CUARTOS, le tout en relief sur papier
de couleur : rose, vert, jaune et rouge.
Enfin, le gouvernement prussien, accablé de
demandes, a consenti à réimprimer, avec les
anciens coins, un nombre restreint de timbreset
d'enveloppes des premières émissions. Toutes les
personnes influentes qui avaient déposé leur demande
avant le 1er mai en ont obtenu une série.
Le restant a été acquis par un marchand de
timbres-poste. Ces timbres neufs étaient introuvables.
Les amateurs pourront donc combler ce
vide dans leur collection. A. M.
ORIGINE DES POSTES
ET DES TIMBRES-POSTE.
On s'accorde à faire remonter l'idée première
d'un service de poste à Cyrus, roi de Perse, parce
que, d'après l'historien Hérodote, ce souverain
transmettait ses ordres à ses sujets au moyen de
courriers à pied ou à cheval auxquels il confiait
ses missives... dans le tuyau de l'oreille! mais
sous la foi du secret...
Nous croyons pouvoir dire que d'autres, avant
lui, ont dû employer ce système primitif.
Puis vient l'empereurAuguste, qui créa des relais;
mais, comme Cyrus, c'était encore pour son
usage personnel; cependant, dans la suite, ses sujets
eussent pu en profiter, si la guerre civile n'était
venue anéantir à sa naissance cet utile service.
Sous Charlemagne, l'Université obtint le privilège
de transporter à son profit les lettres des particuliers.
L'établissement réel des postes en France
est dû à Louis XI qui, à la date du 19 juin 1464,
publia un édit : « Qui establit sur les grands che.
mins de son royaume, de quatre en quatre li'eues,
personnes féables, assermentées (nommées maistres
de postes) pour entretenir quatre ou cinq chevaux
bien harnachés... »
Il leur était défendu, pour prévenir des crimes
ou trahisons, «de bailler aucuns chevaux à qui
que ce soit sans mandement du roy ou du grand