Le Collectionneur de timbres-poste - 15 septembre 1864 - Arthur Maury

travail; aussi pensons-nous qu'à certains égards,
ce projet offrait de sérieux avantages. (Dates des
propositions : 1856 et 1862 )
Il a été égalementprésenté en même temps un
spécimen de papier timbré et de papier à billets
dans le même système de fabrication.
2° Durant l'année 1862, M. Albert
Barre proposa à l'administration
des postes un timbre gaufré
à destination d'enveloppes dont
nous donnons ici le dessin. Il est
impossible d'imaginerrien de plus
admirablementtraité aue ce modèle.
C'est une véritabie médaille gravée avec le
soin et le talentqui se rencontrentd'ailleurs, dans
toutes les productions de cet artiste, et à laquelle
la couleur Nient ajouter ici un nouvel attrait.
Certes, si l'usage des enveloppes
avec le système du timbre en relief,
avait eu quelque chance d'être
adopté, on n'eût pu trouver un type
plus complet de tous points, ni
d'une exécution supérieure. Mais
la gaufrure avait des adversaires,
profondément convaincus que la galvanoplastie
pouvait fournir les moyens d'arriver à une imitation
parfaite. Cependant nous n'avons jamais entendu
dire que les enveloppes des autres pays
offrant d'ordinaire un relief très-saillant, aient
été contrefaites, bien que certaines d'entr'elles
soient en usage depuis vingt-cinq ans environ.
Quoiqu'il en soit, après quelques essais tendant
à démontrer la possibilité de la contrefaçon et qui
sont à l'œuvre de l'artiste, ce qu'un grossier surmoulage
est à un original très-finement ciselé, la
proposition de M. A. Barre fut écartée et le projet
d'enveloppes abandonné. Espérons que la création
utile et le médaillon qui l'accompagne ne
subissent qu'un simple ajournement et qu'une
adoption prochaine viendra prouver la justesse de
nos appréciations.
A son mérite artistique, ce type joint l'avantage,
comparativement aux timbres d'enveloppes en général,
de n'offrir que des proportions restreintes,
et de conserver ainsi un large espace pour écrire
l'adresse quelque longue qu'elle soit.
On connaît les couleurs suivantes :
(Forme ronde, 5 centimes.)
Bistre clair, (Coll. de Sauley, G. Herpin).
Jaune vert, (Coll. de Saulcy).
(Forme ovale. 10 centimes.)
Tentatives d'imitations.
(Forme ronde. 5 centimes.)
Vert sur blanc, (Coll. de Saulcy).
Bleu » (Coll. de Saulcy, G. Herpin).
Vert sur vert d'eau, (Coll. G. Herpin).
II
ESSAIS-ÉPREUVES DU TYPE OFFICIEL SANS LÉGENDES
OU AVEC LÉGENDES NON RÉGLEMENTAIRES.
Tète de la république.
1" Epreuve, tirée en noir sur papier de Chine
n'ayant pour toute légende que le mot : Postes
dans le compartiment du Bas. (Coll. de Saulcy.)
2° Epreuve en noir sur papier blanc.
3° »
bleu
J) »
4° » vert » »
5° » jaune d'or » »
Les quatre exemplaires précédents portent cette
légende dans le compartiment supérieur : Essai
1858 et au bas : 00 Postes00. Ils ont été tirés avec
une rare perfection et proviennent des feuilles
d'épreuves d'une planche en bronze, faites à titre,
d'essai en 1858 et 1859, pour le compte de la commission
des monnaies. Cette planche contient
150 timbres frappés isolément sous le balancier,
au moyen de matrices ou négatifs en acier trempé.
Il n'a été tiré que trois épreuves en noir et un
nombre très-limité des autres couleurs.
C'est le type modifié de la république de 1848,
qui a servi à cet essai.
Ce qui précède est extrait d'une note écrite de
la main même de M. A. Barre.
6° Epreuve tirée en bleu sur pap. azuré.
7° Epreuve tirée en rouge sur pap. rosé.
Ces deux derniers numéros ne portent aucune
légende. Ils ont été tirés avec le plus grand soin
et l'on remarque au bas de chacune des feuilles
l'inscriptions suivante :
« Epreuve d'une planche en acier composée de
« 100 timbres identiques, frappés sous le balancier
« monétaire, Albert Barre, graveur général des
« monnaies. Paris 1862. »
Au bas du fragment de feuille que possède
M. de Saulcy, on lit cette note écrite au crayon
par le graveur lui-même.
«'Expositionde Londres 1862, à M.
Albert Barre. »
de Saulcy.
Ces timbres disposés par rangées de dix exemplaires
sont de vrais chefs-d'œuvre, ainsi qu'on
l'a souvent repété. Un tirage exceptionnel,qui leur
donne un léger relief, ajoute encore ici au mérite
de la gravure. L'inscription qui les accompagne
nous montre qu'ils ont été tirés en vue de les faire
figurer à l'exposition anglaise de 1862.