Le Collectionneur de timbres-poste - 15 septembre 1864 - Arthur Maury

un très-petit nombre. (Coll. de Saulcy, Dîs G.
Herpin.)
Vers la même époque, un autre Essai 'également
bleu et qui se rapproche singulièrement,
par le dessin, du type adopté (dimensions réduites
d'un cinquième environ, valeur 10 grana) fut
proposé au gouvernement napolitain. Nous ne
pouvons qu'approuver la direction des postes
dans la préférence qu'elle accorda au type connu
sur l'essai qui nous occupe. Il y a entre eux la différence
qui existe entre le talent et le métier.
Néanmoins, malgré l'infériorité de notre essai, au
Point de vue de l'art, il est recherchéardemment
Par les amateurs et peut être compté, surtout aujourd'hui,
parmi les plus grandes raretés. (Coll. de
Saulcy, D. C. Primoli, G. Herpin.)
Puisque nous nous occupons des Essais d'Italie,
il est à propos de mentionner ici une épreuve tirée
en noir sur papier blanc, du timbre de 25 centimes
de Parme, avec la grosse fleur de lis au centre
d'un cercle. Les exemplaires ordinaires, portant
ce type, offrent une nouvelle preuve de la négligence
avec laquelle ont lieu ces tirages, car nous
avons tous remarqué l'empreinte si grossière et si
empâtée que présentent en général les timbres de
Cette série ; tandis que notre essai est d'un dessin
net et correct qui fait de ce type, très-sobre d'ornements,
un modèle de simplicité et presque de
bon goût. Mais que devait penser le graveur en
voyant le résultat des tirages officiels!
Cette vignette a été exécutée au commencement
de l'année 1852, et l'exemplaire de notre collection,
le seul de ce genre connu jusqu'ici, a
donné lieu aux quelques mots contenus dans un
des nos du Magasin pittoresque, constatant l'existence
d'épreuves de ce typç tirées en noir.
Voulez-vous que, pour un
moment, nous nous transportions
en Chine? Rassurez-vous,
l'imagination seule fera les
frais du voyage. Il s'agit, ainsi
que vous le supposez, des
timbres de ce pays. Tout le
monde connaît ces charmantes
petites vignettes et en apprécie le mente ;
aussi avons-nous été charmé d apprendre que
non-seulement le type de Hong-Kong, mais
bien d'autres, tant anglais que coloniaux, si remarquables
à tous égards, sortaient du burin
d'un artiste français, M. J établi à Londres
depuis
,
longtemps.Certes, notre amour-proprenational
ne peut qu'être flatté] de voir les Anglais
qui se glorifient, à juste titre, du degré de perfection
auquel ils ont porté l'art de la gravure, s'adresser
à un de nos compatriotes pour l'exécution
d'un travail qui demande un talent réel et spécial.
Et qu'on ne nous parle pas des dimensionsrestreintes
de l'œuvre pour en atténuer le mérite, car
nous répondrions que ces proportions réduites ne
sont qu'une difficulté de plus que l'artiste a toujours
surmontée avec une incontestable habileté.
Nous offrons ici à nos lecteurs le spécimen
d'un Essai de timbre de Hong-Kong, où les coins
du carré intérieur sont pleins. 11 a dû précéder
le type définitif auquel l'absence de ces angles à
teinte plate a donné plus de légèreté et d'élégance.
Il a été tiré en gris-lilas sur carte porcelaine (valeur
12 cents). Deux autres essais (18 et 24 cents),
tirés en noir également sur porcelaine, mais sans
coins pleins, se trouvent aussi dans notre collection.
Ces trois spécimens, les seuls connus
jusqu'à ce jour, sont les exemplaires dont il est
fait mention dans le Magasinpittoresque à l'article
de Hong-Kong.
(A continuer.) G. HERPIN.
FABRICATION DES TIMBRES-POSTE FRANÇAIS.
(Suite).
Nous extrayons les lignes suivantes de ['Annuaire
scientifique de M. Figuier (1855) :
Quand la réforme postale fut accomplie en
France en 1848, et qu'elle dut être mise à exécution,
l'ingénieur anglais Perkin demandait au
ministre des finances sixmois pour lui fournir des
timbres-poste à 1 franc la feuille de 240 timbres,
c'est-à-dire à un prix três-élevé, et il ne restait
pas trois mois à l'administration pour exécuter la
loi. Grâce à l'application des procédés de lU. Hulot,
une économie considérable fut réalisée, et,
huit jours avant l'époque où la loi devait être mise
en pratique, il existait des timbres-poste dans
toutes les communes de France, et il en restait
huit à dix millions entre les mains de la direction
générale.
Comme nous l'avons dit plus haut, la galvanoplastie
est mise à profit pour l'exécution et la
multiplication des clichés des timbres-poste, des
billets de banque et des cartes à jouer. Mais la
manière dont elle intervient dans ces opérations
constitue une sorte de secret d'Etat. Bornons-nous
à dire que c'est dans les beaux ateliers de la Monnaie
de Paris que l'on peut se convaincre des prodiges
que la galvanoplastie peut réaliser entre des
mains habiles.
Nous pensons qu'à ce propos le lecteur trouvera
ici avec plaisir l'extrait suivant d'une lettre
de M. Hulot adresséeà M. Speiser, de Bâle. Cette
lettre renferme de curieux et intéressants détails
sur les procédés qui ont servi à la confection des
clichés des timbres-poste, et sur les qualités spéciales
que l'artiste a su donner aux timbres-poste
français dans le but d'en prévenir la contrefaçon.