Le Collectionneur de timbres-poste - 15 septembre 1864 - Arthur Maury

des postes a expé(lié dans les administrations une
feuille contenant la collection de 8 timbres annulés,
en noir, par le mot saggio (essai).
Cette feuille renferme aussi le décret qui a
ordonné la nouvelle émission, et est signé Ménabréa.
Ajoutons, pour compléter la nomenclature des
timbres italiens, le chiffre-taxe 10 cent., créé en
1862; il existe deux nuances de ce timbre, jaune
et orangé, et il remplit le même office que le
15 cent.,a percevoir en France; c'est-à-dire que
l'administration rapplique sur les lettres non
affranchies circulant dans le même district postal.
Il est, oblong; au milieu le chiffre 10 dans un
ovale; au-dessus le mot Tassa; au-dessous segna;
ces deux mots répondent aux mots chiffre, taxe,
qu'on lit sur les 10 et 15 cent., à percevoir,
français.
Philippe DE FERRATII.
TIMBRE-TAXE A PERCEVOIR D'ITALIE.
ques. La même taxe sera payée pour les suppléments,
d'après un terme moyen que fixera l'administration
des postes. »
Le 22 juin 1850, cetle taxe fut abaissée à 1
c.
On le voit, l'usage de ce timbre a une grande
analogie avec
celui des Zeitung Stampel (aig)e
d'Autriche. A. M.
L'ALBUM LALLIER.
5e édition, 1866.
Nons avons feuilleté d'Album qui vient de paraître,
et, quoi qu'en puisse dire M. Mœns, nous
déclarons que c'est le meilleur et le plus joli des
albums-timbres-poste parus jusqu'à ce jour. Nous
n avons découvert, jusqu'à présent, que quelques
hautes légères et sans importance; le seul reproche
que nous croyons devoir adresser il M. Lalher,
c'est d'avoir terminé sa préface par un cadre contenant
ses nom et prénoms, le lieu et la date de
sa naissance, le tout destiné à entourer son portrait,
que les amateurs devront acheter s'ils ne
veulent laisser aucun vide dans leurs albums!
Dans cette préface, M. Lallier dît : « Les grandes
collections nous ayant été gracieusement ouvertes
par leurs heureux possesseurs, nous avons pu,
cette fois, révéler les richesses encore inconnues
et indiquer les nombreuses variétés de timbres
rares. Que ces messieurs nous permettent de leur
adresser ici collectivement l'expression de notre
gratitude pour les longues heures qu'ils nous ont
consacrées, avec un empressement si amical, dans
le but désintéressé d'améliorer ce livre, qui va
leur devoir une grande partie de son succès,
nous avons nommé MM. HEIIPIN, REGNARD, Do-
NATIS, et autres, sans oublier les marchands de
timbres, Mahé etMaury, dont les communications
obligeantes ne nous ont jamais fait défaut. »
M. Lailiernous avait déjà écrit (voir notre n° 13) :
« Je n'ai pas oublié que c'est chez vous, monsieur,
qu'ont commencé les longues conférences
relatives à la révision complète de mon livre, etc. »
Dans l'intérêt de l'ouvrage, nous pensons qu'il
ne sera pas indifférent à nos lecteurs de savoir ce
qui se passait à ces conférences philatéliques, qui
n'ont pas duré moins de quinze jours et qui,
commençant à neufheures du soir, finissaient rarement
avant minuit et demi.
Les plus éminents collectionneurs étaient là,
munis de leurs albums; M. La'licr présentait une
feuille de son manuscrit, qui était examinée avec
la plus scrupuleuse attention. Les dates d'émission,
les timbres dentelés et non dentelés, les papiers
divers, les couleurs surtout étaient discutés trèschaudement
; il avait été décidé que les variétés
de couleurs bien tranchées, c'est-à-dire celles
dont la composition est positivement différente,
seraient seules mentionnées. Lorsque les opinions
étaient partagées, ce qui arrivait très-souvent, on
mettait aux voix :
c'est qu'il n'est pas facile de
s'entendre sur le classement de certains timbres,
comme ceux de Victoria, de Maurice, etc., pour
lesquels on n'a d'autres renseignements que les
oblitérations et de petites preuves particulières
que chacun apporte au secours d son opinion.
Il est aussi parfois embarassant de désigner la
couleur d'un timbre : tel jaune, par exemple,
s'appellera jaune brun, bistre, jaune noir, jaune
vert, caca d'oie (shocking!), etc., etc.
M. Laitier, comme tous les auteurs, était jaloux
de ses œuvres; il devait cependant faire de nombreuses
concessions.Nos observationsparticulières
(nous avions voix délibérative au conseil) nous
avaient attiré de sa part le surnom de M. de
Boissy.
Tout comme à la Chambre, la discussion était
parfois orageuse; il nous souvient que la question
de savoir si on devait placer chronologiquement
les enveloppes après chaque émission de timbres,
ou, comme cela se fait généralement, après tous
les timbres, ne dura pas moins d'une séance.