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Les homosexuels

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Michel Salamolard<br />

Que penser de…?<br />

LES HOMOSEXUELS


<strong>Les</strong> <strong>homosexuels</strong>


Michel Salamolard<br />

<strong>Les</strong> <strong>homosexuels</strong><br />

Un regard neuf<br />

sur nos identités sexuelles<br />

Collection<br />

Que penser de…?<br />

93


Michel Salamolard, né en 1942, est prêtre du diocèse de Sion<br />

(Suisse), diplômé de l’Institut catholique de Paris. Il a exercé<br />

des ministères variés : en paroisse, auprès d’enfants et de jeunes<br />

en difficulté, auprès des adultes (formation aux services de<br />

l’Église). Le fil rouge de ses engagements est l’annonce et l’approfondissement<br />

de la foi au contact de l’expérience humaine.<br />

Directeur de collection : Charles Delhez, s.j.<br />

© 2017, Éditions jésuites<br />

Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur<br />

France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris<br />

info@editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com<br />

ISBN : 978-2-87356-767-5<br />

Dépôt légal : D.2017, 4323.16<br />

Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz<br />

Imprimé en Belgique


Présentation :<br />

Hétéros et LGBT, vivre<br />

ensemble hors des placards<br />

Ce livre propose un nouveau regard sur les relations<br />

entre personnes aux orientations affectives et<br />

sexuelles différentes. La grande majorité de la population<br />

est hétérosexuelle ; une minorité se réclame de diverses<br />

tendances souvent résumées par l’abréviation LGBT<br />

(lesbiennes, gays, bi-, transsexuels).<br />

Dans nos sociétés occidentales, les personnes LGBT<br />

sont heureusement de mieux en mieux acceptées, avec<br />

des droits de plus en plus reconnus.<br />

La coexistence reste cependant encore difficile entre<br />

les uns et les autres, les majoritaires et les minoritaires.<br />

Cela n’a rien de surprenant. En effet, tout ce qui a trait<br />

à la sexualité engage immédiatement des enjeux essentiels,<br />

pour les individus comme pour les collec tivités.<br />

En tout premier lieu, il faut citer les relations entre<br />

hommes et femmes, mais aussi les rapports entre générations.<br />

<strong>Les</strong> alliances de couple homme-femme sont l’élément<br />

structurant de toutes les sociétés et le principe de leur


6 Présentation<br />

survie à travers la fécondité biologique et l’éducation<br />

des enfants.<br />

<strong>Les</strong> personnes LGBT, notamment celles qui sont homosexuelles,<br />

sont confrontées, souvent douloureuse -<br />

ment, à une double limite. L’union corps et âme avec une<br />

personne de l’autre sexe n’est pas leur chemin. Et l’engendrement<br />

avec un partenaire de même sexe n’est pas<br />

possible de façon naturelle. D’où une difficulté particulière,<br />

pour elles, de trouver une voie d’épa nouissement<br />

et de bonheur.<br />

À cette difficulté s’en ajoute une autre. L’existence<br />

de personnes LGBT déroute la majorité hétérosexuelle,<br />

pose question, dérange, fait peur. La peur engendre des<br />

mécanismes de protection, de défense : déni, margina -<br />

lisation, voire répression.<br />

Malgré les progrès indéniables d’acceptation mutuelle<br />

et de compréhension, on a l’impression qu’une sourde<br />

guerre des tranchées se maintient entre les uns et les<br />

autres. Des hétéros irréductibles continuent, d’une part,<br />

de rejeter plus ou moins ouvertement celles et ceux<br />

qu’ils jugent « déviants ». Des lobbies LGBT jusqu’auboutistes<br />

s’efforcent, d’autre part, de nier toute différence<br />

entre hétéros et homos, voire entre hommes et<br />

femmes, réclamant une mise à plat non seulement de<br />

toutes les orientations affectives et sexuelles, mais purement<br />

et simplement de l’altérité sexuelle.<br />

Ce livre veut appeler à mettre fin à cette guerre des<br />

tranchées. Il propose un nouveau regard sur l’homo -<br />

sexualité, sur l’homophobie et sur les relations normales<br />

et souhaitables entre les uns et les autres.


Présentation<br />

7<br />

Il sera question avant tout des rapports entre hétéros<br />

et homos, mais chacun peut élargir le propos, en bonne<br />

partie, aux autres minorités sexuelles 1 .<br />

Merci d’avance aux personnes et aux organisations<br />

qui voudront bien prolonger, étoffer et enrichir encore<br />

la réflexion ici proposée.<br />

Bonne lecture !<br />

Merci à Hugues et à Marcel de leur relecture attentive de ce<br />

texte avant sa publication !<br />

Michel Salamolard<br />

salamolard-michel@netplus.ch<br />

1. À l’exception des personnes aux tendances pédophiles prédominantes,<br />

qui posent des questions particulières, impossibles à envisager<br />

dans cet ouvrage. Notons simplement que l’indignation et la répression,<br />

nécessaires aussi, sont loin de suffire à régler le problème. Il faut aussi<br />

et surtout s’efforcer de mieux comprendre cette réalité, de prévenir les<br />

passages à l’acte, d’aider les victimes et de proposer un accompagnement<br />

thérapeutique aux abuseurs tout en les empêchant de nuire.


1<br />

L’histoire de Daniel<br />

Pour illustrer les réflexions qui vont suivre, imaginons<br />

une histoire, celle de Daniel, personnage virtuel,<br />

en qui pourtant plusieurs se reconnaîtront sans<br />

doute. En effet, cette « biographie » fictive est construite<br />

à partir de situations bien réelles, qu’il m’a été donné<br />

de connaître, de près ou de loin.<br />

Voici donc quelques épisodes de la vie d’un garçon<br />

découvrant son homosexualité et cherchant comment<br />

la vivre, mais les grandes lignes ici proposées valent<br />

aussi pour les filles qui se découvrent homo-affectives,<br />

même si bien des nuances seraient sans doute à préciser<br />

en ce qui les concerne.<br />

Suis-je normal ?<br />

Quand il a dix-sept ans, Daniel prend conscience de<br />

sa « différence ». Impossible de la nier. Elle ne lui tombe<br />

pas dessus aujourd’hui comme la foudre. En revisitant<br />

ses souvenirs d’enfant et de préadolescent, il s’aperçoit<br />

que la tendance homosexuelle, dont il est maintenant


10 Chapitre 1<br />

convaincu, était présente depuis longtemps, plus ou<br />

moins dissimulée, y compris à ses propres yeux.<br />

Contrairement à l’immense majorité des garçons de<br />

son âge, il n’a jamais été attiré par les filles, ni affectivement<br />

ni érotiquement. En revanche, ses goûts, ses désirs<br />

se portent vers les individus masculins. Daniel est<br />

obligé de se l’avouer : il n’est pas « comme les autres ».<br />

Il est « différent », non sur un point relativement secondaire<br />

de sa personne, comme le serait un gaucher. Sa<br />

différence concerne un aspect essentiel de son être : son<br />

identité masculine, son rapport aux autres avec leur différenciation<br />

sexuée.<br />

« Pourquoi ne suis-je pas comme tout le monde ? Suisje<br />

normal ? » La question inquiète Daniel. Ce mot « normal<br />

» est piégé. D’un côté il désigne une réalité, une<br />

évidence : je ne suis pas comme les autres. Mais ce fait<br />

concerne son identité masculine, sa capacité de se situer<br />

« normalement » en rapport avec l’autre pôle de l’humanité,<br />

le pôle féminin. Suis-je un homme au plein sens<br />

du mot ? Ou un raté de la nature ? Voire un taré ? <strong>Les</strong><br />

sentiments de honte, d’angoisse, de culpabilité ne sont<br />

pas loin.<br />

Le questionnement ébranle l’édifice entier de la personnalité<br />

de Daniel : son affectivité, son mental, son<br />

rapport au corps, le sien et celui d’autrui, son intégration<br />

sociale, ses projets de vie. C’est tout cela que met en<br />

jeu notre identité sexuelle. <strong>Les</strong> questions s’enchaînent.<br />

Puis-je espérer, tel que je suis, connaître un amour comparable<br />

à celui d’un homme et d’une femme ? Serai-je<br />

heureux — sans femme ni enfants ? Mon rapport aux


L’histoire de Daniel<br />

11<br />

personnes de mon sexe, aux hommes, sera-t-il troublé<br />

par mes désirs amoureux ?<br />

La découverte de son homosexualité suscite en Daniel<br />

des peurs, plus ou moins secrètes ou lancinantes. La<br />

forme la plus élémentaire d’homophobie est celle que ressent<br />

la personne homosexuelle elle-même quand elle prend conscience<br />

de sa « différence ».<br />

On voit facilement que cette homophobie-là, cette<br />

peur-là, n’est pas négative en soi. Au contraire, elle<br />

pousse à écarter un danger menaçant l’identité sexuée<br />

de la personne, à sortir d’une impasse, à chercher un<br />

chemin de vie et de bonheur. Qu’est-ce qui permettra<br />

à Daniel de s’accepter tel qu’il est, sans renoncer à une<br />

vie normale ni au bonheur d’aimer et d’être aimé ?<br />

Qu’est-ce qui lui permettra de faire son « coming out intime<br />

», qui consiste, face à lui-même, à se reconnaître<br />

à la fois « différent » et à la fois appelé à une vie normale,<br />

sans honte ni désespoir ?<br />

Il faut pour cela que Daniel puisse accéder à une autre<br />

conception de la normalité, fondée non sur l’orientation sexuelle,<br />

mais sur la dignité fondamentale et indestructible de toute personne<br />

humaine.<br />

Cela prendra peut-être du temps. Daniel aura sans<br />

doute besoin d’aide et de soutien pour passer d’une<br />

normalité fondée sur l’orientation sexuelle à une normalité<br />

plus importante, fondée sur la dignité de la personne<br />

humaine, sur son désir profond, qui vise la joie<br />

d’aimer et d’être aimé, en vérité.<br />

Le chemin sera probablement plus difficile pour Daniel<br />

que pour ses copains hétérosexuels, tellement le


12 Chapitre 1<br />

bonheur de vivre et d’aimer est lié habituellement à la<br />

condition hétérosexuelle, qui permet de réaliser l’union<br />

plénière et durable de l’homme et de la femme, leur fécondité<br />

biologique et sociale.<br />

La condition homosexuelle, en comparaison, comporte<br />

deux limites. Elle rend impossible ou difficile,<br />

d’une part, l’union dans la différence du masculin et du<br />

féminin, qui se réalise dans la conjugalité ; elle empêche,<br />

d’autre part, de procréer avec l’être aimé.<br />

En revanche, l’homosexualité possède en commun<br />

avec l’hétérosexualité une propriété essentielle : elles<br />

visent toutes deux l’union durable avec une autre personne,<br />

dans la globalité d’un amour impliquant l’esprit,<br />

le cœur et le corps, avec des effets positifs au sein de la<br />

communauté humaine.<br />

Cette remarque est capitale. Elle distingue nettement<br />

l’homosexualité en soi des perversions sexuelles. Ces<br />

dernières peuvent dénaturer aussi bien l’hétérosexualité<br />

que l’homosexualité : sadisme, masochisme, manipulation,<br />

utilisation de l’autre comme jouet ou esclave<br />

sexuel, viol, abus, pédophilie…<br />

Englobées dans la grande normalité fondée sur la dignité<br />

humaine, on peut alors parler d’une normalité<br />

hétéro sexuelle habituelle, prédominante, et d’une normalité<br />

homosexuelle minoritaire. La normalité, dans les deux<br />

cas, consiste à viser, autant que possible, ce qu’avec le<br />

pape François on peut nommer la joie d’aimer en vérité.<br />

Nous venons donc de repérer un bon moyen d’empêcher<br />

l’homophobie-peur de se dénaturer en homophobie-haine<br />

: c’est l’acceptation de la réalité homosexuelle,


L’histoire de Daniel<br />

13<br />

chez soi ou chez autrui, avec le choix de la vivre dans le<br />

sens de l’amour vrai.<br />

Amoureux de Kevin<br />

Daniel sort maintenant ses antennes pour découvrir<br />

« l’âme sœur », sachant qu’il s’agit aussi d’un corps, et<br />

d’un corps masculin. Le jeune homosexuel sait cela aussi<br />

bien que tout le monde : l’homme et la femme ne sont<br />

pas interchangeables.<br />

Toutes les théories niant l’existence et l’importance<br />

de cette différence naturelle contredisent l’expérience<br />

et cachent la réalité, n’aident pas à la vivre. Kevin n’est<br />

pas amoureux d’un « genre », mais d’un garçon. Il sait<br />

parfaitement que ce n’est pas la culture qui a fait que<br />

ce garçon est précisément un garçon, c’est la nature.<br />

Voilà donc Daniel amoureux de Kevin, passionnément<br />

comme on peut aimer à l’adolescence. Une amitié intense<br />

se développe entre eux : Kevin apprécie Daniel,<br />

se plaît en sa compagnie, échange avec lui des confidences.<br />

Un lien privilégié s’établit, pour le bonheur de<br />

l’un et de l’autre. Hélas pour lui, Daniel s’aperçoit de<br />

mille manières que Kevin n’est pas homosexuel. Il a<br />

une copine, se promène avec elle main dans la main, ce<br />

qu’il ne fait pas avec Daniel.<br />

La vie n’est pas facile pour Daniel. Presque tous les<br />

garçons qu’il connaît sont hétérosexuels et ne souhaitent<br />

manifestement pas « aller plus loin » avec lui, tout<br />

en lui témoignant de l’amitié.


14 Chapitre 1<br />

Voilà Daniel confronté maintenant à une autre forme<br />

normale d’homophobie. <strong>Les</strong> garçons qui évitent une relation<br />

érotique avec lui, et qui pourtant l’aiment bien,<br />

veulent sans doute protéger leur propre identité sexuelle<br />

et, par conséquent, répugnent à des comportements<br />

« différents », qu’ils ressentent confusément comme menaçant<br />

leur propre affectivité. Ce qui serait normal pour<br />

Daniel ne le serait pas pour eux.<br />

Comment expliquer cette homophobie normale, ce<br />

besoin de protéger son identité sexuelle, masculine dans<br />

le cas présent, contre un danger pressenti ? Comment<br />

se fait-il que la plupart des hommes et des femmes répugnent<br />

à des rapports explicitement <strong>homosexuels</strong> ?<br />

Contrairement à celle des animaux, réglée par l’instinct,<br />

la sexualité humaine conserve toujours une certaine plasticité.<br />

À la limite, elle pourrait aller, et va chez certains<br />

individus, dans tous les sens, même les plus aberrants.<br />

La sexualité humaine serait-elle donc moins parfaite<br />

que celle des animaux, gouvernée par un instinct plutôt<br />

sûr ? À première vue, tel est bien le cas. Mais s’il en est<br />

ainsi, c’est parce que la sexualité animale vise principalement,<br />

presque exclusivement la perpétuation de<br />

l’espèce. C’est sa grande force et sa grande limite. À<br />

l’inverse, la sexualité humaine vise avant tout l’épanouissement<br />

des personnes dans l’amour. Aucun instinct<br />

ne peut assurer cela. Il y faut impérativement le<br />

libre consentement de la personne elle-même, son engagement<br />

corps et âme dans l’aventure de son propre<br />

développement.


L’histoire de Daniel<br />

15<br />

Qu’est-ce Qui est contre nature ?<br />

La nature humaine n’est pas une réalité abstraite. Con -<br />

crètement, force est bien de reconnaître qu’elle existe<br />

en deux versions, la masculine et la féminine. Nous ne<br />

sommes pas purement, simplement des humains indifférenciés,<br />

mais des femmes et des hommes. Pour une<br />

femme, il est donc contre nature de se comporter en<br />

homme, et vice versa.<br />

La chose se complique si on prend en considération<br />

l’attirance amoureuse et érotique des uns et des autres.<br />

En principe, pour l’immense majorité, elle se dirige vers<br />

une personne de l’autre sexe. Mais, pour une minorité<br />

bien réelle, c’est vers quelqu’un du même sexe que l’attirance<br />

s’exerce. Pour les hétéros, il est donc contre<br />

nature d’engager une relation érotique avec quelqu’un<br />

de son sexe. Mais corrélativement, pour les homos, il<br />

est contre nature de vivre un rapport de type conjugal<br />

avec un individu de l’autre sexe.<br />

En revanche, il faut y insister à nouveau : ce qui fait<br />

que les uns et les autres sont des humains, revêtus de<br />

la même dignité, c’est leur désir et leur capacité d’aimer<br />

et d’être aimé. En vérité. En plénitude. Pour les uns et<br />

les autres, ce qui est foncièrement contre nature, c’est<br />

la haine ou le mépris, de soi ou d’autrui.<br />

Le bon usage et le bon pilotage de la sexualité humaine<br />

exigent donc que chaque personne s’efforce de<br />

tenir le gouvernail de sa pulsion sexuelle et de son affectivité,<br />

en exerçant pour cela son intelligence, sa volonté<br />

et son discernement.


16 Chapitre 1<br />

Toutefois, cette liberté humaine, bien réelle, n’est pas<br />

absolue. Elle s’exerce sur une réalité naturelle, non choisie<br />

: l’orientation affective et sexuelle de base, que chacune<br />

et chacun découvre en soi comme une donnée. On<br />

ne peut la changer, il faut « faire avec ». Cela signifie<br />

d’abord accepter cette donnée, ensuite la protéger et la<br />

renforcer, enfin lui donner la meilleure expression possible<br />

au service de l’amour.<br />

Il est donc parfaitement compréhensible et normal<br />

d’habiter son orientation sexuelle — hétéro ou homo<br />

— comme une maison, de la préserver et de l’affirmer.<br />

Une certaine phobie (peur) spontanée face à des comportements<br />

ressentis comme dangereux est donc parfaitement<br />

saine. Elle protège l’intégrité de la personne.<br />

Il y a donc une homophobie normale chez les hétérosexuels<br />

et une hétérophobie normale chez les <strong>homosexuels</strong>.<br />

<strong>Les</strong> uns et les autres ne souhaitent pas être<br />

entraînés sur un terrain dont ils sentent que ce n’est<br />

pas le leur.<br />

Ces deux sortes de phobies méritent d’être comprises<br />

et écoutées, sous peine de se dénaturer en haine, en rivalité,<br />

en opposition stérile. Pour son propre malheur<br />

et pour celui d’autrui.<br />

relative fluidité des identités sexuelles<br />

Pourquoi les hommes ont-ils des seins ? La question n’est pas<br />

si saugrenue que cela. Elle permet d’illustrer sous un autre<br />

angle la plasticité de notre identité sexuelle. Dans les premières<br />

semaines embryonnaires, seul le chromosome féminin X s’exprime.<br />

Le chromosome masculin Y entrera en action un peu


L’histoire de Daniel<br />

17<br />

plus tard. Donc, au départ, nous sommes tous « féminins »<br />

(conçus sous X) ! Ou androgynes, si l’on veut. <strong>Les</strong> hormones<br />

mâles et femelles sont présentes et agissantes chez<br />

tous les humains, masculins et féminins, mais en des proportions<br />

variables. La testostérone domine chez les<br />

hommes et les œstrogènes chez les femmes.<br />

Quand nous attribuons une qualité spécifique à l’un ou<br />

l’autre sexe, nous avons raison en moyenne, en général,<br />

mais pas en détail. La tendresse et le feeling, apanage des<br />

femmes ? Oui, jusqu’à un certain point. La force et la rationalité,<br />

apanage des hommes ? Oui, jusqu’à un certain<br />

point. Entre le masculin et le féminin en chaque personne,<br />

le curseur connaît une infinité de positions. Mais il y a évidemment<br />

une dominante, la plupart du temps très nette.<br />

Quoi de plus normal que d’assumer cette dominante et de<br />

la protéger ? Sans pour autant refouler l’autre part de soimême.<br />

Si donc un homme ou une femme nourrit quelque crainte<br />

spontanée pour son identité sexuelle, c’est normal. À jouer<br />

avec cette identité de manière inconsidérée, on risquerait<br />

sa peau et son cœur. Et celle et celui d’autrui.<br />

Ceux qui aiment les grands textes philosophiques reliront<br />

avec plaisir l’exposition haute en couleur du mythe de l’androgyne<br />

primitif narré avec truculence par l’auteur comique<br />

Aristophane, dans Le Banquet de Platon ! Une vérité semble<br />

montrer le bout de son nez dans cette curieuse histoire…<br />

« Papa, maman, j’ai quelque chose à vous dire »<br />

Après le coming out intime, autrement dit la prise<br />

de conscience personnelle, Daniel ressent le besoin


18 Chapitre 1<br />

d’en parler avec ses parents. Il aimerait se montrer à<br />

eux tel qu’il est, différent. Il espère qu’il ne sera pas rejeté<br />

ni jugé ni condamné ni méprisé. Mais il pressent<br />

aussi que cela ne sera sans doute pas facile pour ses parents,<br />

qu’il admire et qu’il aime.<br />

Daniel sait qu’il pourrait rencontrer chez ses parents<br />

une autre forme normale d’homophobie, enracinée non dans<br />

un jugement moralisateur ni dans des préjugés, mais<br />

dans leur expérience même de couple hétérosexuel<br />

épanoui, de parents heureux de l’être, dans leur désir<br />

profond que leur fils soit heureux à son tour. L’homosexualité<br />

de leur fils, pour toutes ces raisons, a de quoi<br />

leur inspirer des craintes.<br />

« Notre fils trouvera-t-il le bonheur qu’il cherche ?<br />

Trouvera-t-il un partenaire avec qui un amour authentique<br />

et durable sera possible ? Comment vivra-t-il la<br />

frustration de ne pas pouvoir procréer avec celui qu’il<br />

aime ? Et nous, accepterons-nous de devoir renoncer à<br />

l’espoir de cajoler un jour des enfants de lui ? » Sans<br />

compter d’éventuels relents de culpabilité : « Avonsnous<br />

commis une erreur dans son éducation ?»<br />

Heureux sont Daniel et ses parents, s’ils parviennent<br />

à s’écouter sans jugement, à se respecter, à tout faire<br />

pour se comprendre, à se redire leur affection, sans<br />

condition, même si c’est avec souffrance !<br />

Pour les parents aussi, mais non sans peine, le chemin<br />

libérateur consiste à accepter la réalité, à faire avec,<br />

dans le meilleur sens possible. C’est sans aucun doute<br />

cette première expérience d’être accepté par ses parents


L’histoire de Daniel<br />

19<br />

qui permettra à Daniel de vivre sa différence le mieux<br />

possible, sans honte ni découragement.<br />

Comment les parents de Daniel parviendront-ils à<br />

dépasser l’homophobie bien compréhensible qu’ils ressentent,<br />

les craintes quant à l’avenir de leur fils ? Pour<br />

accepter comme un fait l’homosexualité de Daniel, il<br />

leur faudra sans doute, eux aussi, relativiser leur vision<br />

d’une normalité centrée sur l’orientation sexuelle, pour<br />

parvenir à une compréhension plus profonde de la normalité,<br />

centrée sur la dignité inaliénable de leur fils,<br />

appelé comme tout un chacun à trouver son épanouissement<br />

dans la joie d’aimer et d’être aimé. En vérité.<br />

L’orientation affective et sexuelle constitue certes une<br />

dimension importante de notre personne, mais elle n’est<br />

pas le centre de notre être.<br />

Que nous soyons masculins ou féminins, hétéros ou<br />

homos, d’une race ou d’une autre, jeunes ou vieux,<br />

bien-portants ou handicapés, notre égale dignité est enracinée<br />

dans notre qualité de personnes humaines. Il<br />

s’agit de notre moi essentiel, de notre âme, qui transcende<br />

toutes nos particularités… Pour un chrétien,<br />

notre âme, c’est notre relation à Dieu qui nous aime<br />

tels que nous sommes et veut nous partager sa vie, son<br />

bonheur.


20 Chapitre 1<br />

en amont, créer un lien de confiance<br />

entre parents et enfants<br />

C’est à l’adolescence que la sexualité se réveille et se manifeste<br />

avec toutes ses dimensions : corporelle, affective,<br />

intellectuelle. C’est donc à cet âge aussi que d’éventuels<br />

problèmes peuvent surgir et compliquer la communication<br />

en famille. Ces difficultés seront d’autant moins<br />

vives et moins envahissantes qu’un fort lien de confiance<br />

aura été créé auparavant entre parents et enfants.<br />

Des expériences prometteuses existent, par exemple<br />

les ateliers « mère et fille » et « père et fils », mis en place<br />

en Valais (Suisse) par l’Avifa (Amour Vie Famille). [Ces<br />

ateliers — CycloShow et XY-évolution — se sont par<br />

la suite développés en France et en Belgique, nde.] Ils<br />

ne sont pas centrés sur un problème particulier, homosexualité<br />

ou autre, mais visent l’établissement ou le<br />

renforcement d’un climat de confiance et d’ouverture<br />

entre mère et fille, entre père et fils, pour tout ce qui<br />

concerne la vie affective et sexuelle. Quand un problème<br />

se présentera, et si un tel problème se présentait, le dialogue<br />

aurait été préparé et facilité.<br />

Daniel s’efforce de vivre son homosexualité dans une<br />

normalité sereine<br />

Retrouvons Daniel bien des années plus tard, après<br />

la prise de conscience de son homosexualité, son impossible<br />

amour avec Kevin et son coming out familial,<br />

quand il a avoué sa différence à ses parents.


L’histoire de Daniel<br />

21<br />

Pour rappel, Daniel n’est pas un être réel, mais une<br />

silhouette virtuelle laissant apparaître quelques reflets,<br />

pas tous, de la réalité homosexuelle dans sa version<br />

masculine. J’ai construit ce personnage à partir de diverses<br />

confidences de personnes bien réelles.<br />

Supposons aujourd’hui Daniel âgé d’une soixantaine<br />

d’années, il revoit les étapes principales de son parcours.<br />

Premiers pas dans la «communauté» gay<br />

Par des amis et par ses propres recherches sur l’Internet,<br />

Daniel apprend qu’il existe des lieux, des réseaux<br />

et des organisations pour des hommes comme lui, attirés<br />

affectivement et sexuellement par des personnes<br />

de même sexe. Il espère trouver dans ces espaces non<br />

seulement la confirmation qu’il n’est pas seul de son<br />

espèce, que d’autres hommes parfaitement respectables<br />

sont comme lui, mais il espère y rencontrer enfin<br />

l’homme de sa vie.<br />

En partie, cet espoir se vérifie. Daniel trouve à qui<br />

parler, sans être jugé, il est souvent très bien compris.<br />

De vraies amitiés naissent. Elles donnent à Daniel de<br />

précieuses gratifications affectives, la découverte du<br />

don qu’un autre lui fait de soi-même, par sa beauté, sa<br />

proximité, ses idéaux. Avec certains, des gestes de tendresse<br />

s’échangent tout naturellement, comme une expression<br />

normale de l’union des cœurs.<br />

Daniel pressent maintenant plus vivement que l’une<br />

ou l’autre de ces relations privilégiées pourrait peut-


22 Chapitre 1<br />

être se prolonger, devenir plus étroite, plus durable,<br />

jusqu’à se transformer en projet de vie commune. Promesse<br />

ou illusion ? Daniel ne peut s’empêcher de nourrir<br />

quelques doutes ou quelques craintes.<br />

Son homosexualité, confrontée à celles des autres, lui<br />

inspire des sentiments partagés. D’un côté, c’est la conviction<br />

intime qu’elle peut, qu’elle devrait offrir un chemin<br />

d’épanouissement et de bonheur. D’un autre côté, Daniel<br />

constate que ce chemin n’est ni certain ni facile à parcourir.<br />

Pas seulement pour des raisons extérieures, sociales,<br />

mais aussi, surtout peut-être, pour des raisons inhérentes<br />

à la nature même de l’homosexualité.<br />

La complémentarité des corps n’est pas aussi évidente<br />

que dans l’étreinte hétérosexuelle. Un projet parental<br />

avec l’être aimé, si motivant pour la plupart des couples<br />

hétérosexuels, est impossible, sauf à recourir à des artifices<br />

que la technologie permet, mais qui posent des problèmes<br />

lancinants, notamment en ce qui concerne l’intérêt<br />

et le bien d’enfants à naître par le truchement d’un faisceau<br />

d’interventions (médicales, juridiques) étrangères<br />

au couple homosexuel et étrangères les unes aux autres.<br />

Daniel constate aussi que les lieux de rencontres gay<br />

sont parfois aussi des lieux de drague et de satisfactions<br />

charnelles fugitives. Il lui arrive d’y chercher, lui aussi,<br />

un apaisement de sa libido, mais il sent bien en même<br />

temps le danger de ces expériences, où les gratifications<br />

purement physiques ne calment pas le désir affectif,<br />

tendent au contraire à l’étouffer, à le nier.<br />

Il sent aussi le risque d’être entraîné, faute de sécurité<br />

affective, dans la recherche obsédante de jouissances phy-


L’histoire de Daniel<br />

23<br />

siques. Celles-ci, n’étant pas nourries par l’échange des<br />

cœurs et des esprits, ne se renouvellent pas de l’intérieur,<br />

mais par la multiplication des partenaires, des occasions,<br />

des techniques, des artifices. Daniel ne peut s’empêcher<br />

de craindre non l’homosexualité en soi, puisqu’il assume<br />

maintenant la sienne, mais certaines manières de la vivre.<br />

C’est là, pense-t-il, une peur, une phobie qu’il a tout intérêt<br />

à comprendre. Une bonne homophobie.<br />

Coming out ou pas?<br />

Daniel s’interroge aussi sur l’intérêt pour lui de faire<br />

son coming out public, de révéler son homosexualité hors<br />

du cadre strictement familial et privé. De nouveau, il<br />

hésite beaucoup. Pourquoi ? Il y a évidemment les<br />

craintes compréhensibles concernant les réactions des<br />

gens, de son milieu professionnel et associatif. Mais ces<br />

craintes-là, Daniel, âgé maintenant de trente ans, se<br />

sent assez fort pour les surmonter.<br />

Deux autres peurs le retiennent. La première est que,<br />

même si « les gens » acceptaient qu’il soit homosexuel<br />

déclaré, ces gens, aussi bienveillants qu’on les suppose,<br />

risqueraient de se fixer par trop sur ce seul aspect de<br />

son identité. Or, Daniel tient à rester Daniel, point. Sans<br />

étiquette.<br />

La seconde crainte repose sur un constat. Daniel a l’impression,<br />

à tort ou à raison, qu’il vaut mieux être célèbre<br />

et admiré pour se lancer dans un coming out avantageux.<br />

Un écrivain ou un artiste connu, un politicien en vue, un<br />

avocat ou un homme d’affaires de haut vol ont des


24 Chapitre 1<br />

chances que leur coming out ajoute encore à leur notoriété.<br />

Ils se présenteront et seront perçus assez facilement<br />

comme les défenseurs courageux d’une noble cause.<br />

Un citoyen lambda n’aura peut-être pas les mêmes<br />

chances. N’étant ni artiste ni politicien ni entrepreneur<br />

fameux, le risque existe qu’il ne devienne relativement<br />

connu que pour son homosexualité, et non pour ses<br />

qualités personnelles.<br />

Vers une normalité sereine<br />

En partie par chance, en partie grâce à son idéal de<br />

vie, Daniel connaîtra de belles rencontres amoureuses.<br />

Ce fut d’abord Julien, dont il fait la connaissance dans<br />

une association d’aide au quart-monde. Ces deux bénévoles<br />

font preuve d’une sensibilité particulière aux<br />

souffrances d’autrui et d’un engagement généreux. Rapidement,<br />

ils se découvrent des affinités plus personnelles<br />

et attirantes. Ce n’est pas le coup de foudre, mais<br />

l’expérience exaltante d’un amour qui naît, s’affirme,<br />

grandit, s’impose avec autant de force que de douceur.<br />

Daniel et Julien vivront ensemble six années de bonheur.<br />

Ils se donneront mutuellement la preuve que<br />

l’amour est capable de se fortifier, de se purifier à travers<br />

les crises normales de tout amour, hétéro ou homosexuel<br />

: expérience des limites, celles de l’autre et les<br />

siennes propres, exigences de la fidélité et du don de<br />

soi… Mais un jour, Julien se voit offrir un poste très intéressant<br />

à l’étranger par la compagnie internationale<br />

qui l’emploie. Daniel et lui se téléphonent, s’envoient


L’histoire de Daniel<br />

25<br />

des courriels et des images tous les jours. Leur amour<br />

semble même devenir plus intense à travers cette séparation<br />

physique.<br />

Jusqu’au jour où Julien fait savoir à Daniel qu’il ne<br />

supporte plus une séparation qui dure. Il a rencontré un<br />

autre homme, en est tombé amoureux, c’est réciproque,<br />

cet amour a grandi… Julien s’exprime dans les larmes,<br />

conscient de la peine causée à son bien-aimé, il demande<br />

pardon, mais avoue ne pas être capable d’agir autrement.<br />

Daniel est effondré, même si, avec son intellect, il comprend<br />

Julien. Même si, avec son amour intact, il ne lui<br />

en veut pas. Julien restera à jamais l’homme de sa vie,<br />

mais c’est maintenant dans la souffrance et la détresse.<br />

À 40 ans environ, Daniel rencontrera un autre<br />

homme, Philippe, à peu près de son âge. Il le trouve<br />

beau, séduisant, intelligent, cultivé, plein d’attentions<br />

et de délicatesse. La communication entre eux devient<br />

de plus en plus riche, personnelle, profonde. Un nouvel<br />

amour s’offre comme un cadeau. Il n’est pas aussi spontané<br />

ni passionné qu’avec Julien. En revanche, il s’enrichit<br />

de l’expérience vécue par les deux hommes, de<br />

leur discernement, de leur maturité. Bref, ce sera une<br />

union où la raison et la volonté ont leur place, pour sublimer<br />

les sentiments et intégrer une sexualité pleine<br />

de respect, de tendresse et d’humanité.<br />

Ce compagnonnage dure depuis vingt ans, avec des<br />

hauts et des bas, comme dans tous les couples. Il n’est<br />

pas question de l’interrompre. Quoique sans enfants,<br />

Daniel et Julien exercent une vraie fécondité sociale,<br />

reconnue. Ils trouvent dans leur vie commune des res-


26 Chapitre 1<br />

sources pour s’engager au service d’autres personnes<br />

et dans la cité.<br />

Daniel vit pleinement sa normalité humaine, s’efforce<br />

d’accomplir son « métier » d’homme, de devenir toujours<br />

davantage celui qu’il est devant les hommes et devant<br />

Dieu. Son affectivité et sa sexualité sont intégrées dans<br />

cette évolution qui se poursuit…<br />

* * *<br />

On peut trouver l’histoire de Daniel trop « exemplaire<br />

», trop ceci ou pas assez cela. Peu importe. Elle<br />

nous a été utile pour parler de l’homosexualité masculine.<br />

Tant mieux si elle suscite des compléments, des<br />

nuances, un débat, une réflexion.<br />

Essayons maintenant de pousser notre analyse à partir<br />

de ce que l’histoire de Daniel nous a déjà permis<br />

d’évoquer. Au fond, qu’est-ce que l’homophobie ? Un<br />

délit ? Un vice ? Autre chose ?<br />


2<br />

L’homophobie est une peur<br />

<strong>Les</strong> personnes homosexuelles sont de mieux en mieux<br />

acceptées et respectées dans la plupart des pays<br />

d’Europe et d’Amérique. Heureusement. Mais il reste<br />

encore du chemin à parcourir pour faire disparaître toute<br />

forme de discrimination injuste. Sur ce chemin, on avancera<br />

d’autant plus résolument que tous, hétéros et<br />

homos, uniront leurs efforts.<br />

Est-il possible, quand on parle d’homosexualité, de<br />

trouver un point commun entre les uns et les autres ?<br />

On assiste encore trop souvent à un combat frontal<br />

entre deux positions extrêmes. D’un côté, on voit l’homosexualité<br />

soit comme une tare, soit comme une maladie<br />

à soigner. De l’autre côté, on considère que cette<br />

orientation sexuelle est non seulement normale, mais<br />

en tous points équivalente à l’hétérosexualité.<br />

Il est dans l’air du temps, notamment dans les médias,<br />

de classer les gens en deux groupes. Il y aurait, d’une<br />

part, des gentils « gays friendly » et, face à eux et contre<br />

eux, des méchants homophobes. Entre les deux<br />

groupes, l’antagonisme serait non seulement total, mais<br />

obligatoire. Le combat devrait être mené jusqu’à la vic-


En lecture partielle…


Bibliographie<br />

<strong>Les</strong> ouvrages suivants offrent de quoi compléter ou<br />

recouper les propos du présent livre, avec aussi d’intéressantes<br />

indications bibliographiques.<br />

• Association Devenir un en Christ, Foi, homosexualité,<br />

Église, préface de Mgr Gérard Daucourt, Bayard, Paris, 2016.<br />

• Nombre d’autres réflexions, témoignages, documents et informations<br />

se trouvent sur le site de cette association :<br />

www.devenirunenchrist.net.<br />

• José Davin, <strong>Les</strong> personnes homosexuelles. Un arc-en-ciel près des<br />

nuages, préface de Mgr J.-P. Delville, Fidélité, Namur, 2014.<br />

• José Davin et Michel Salamolard, Gays et lesbiennes. Humanité,<br />

amour et spiritualité, Saint-Augustin, coll. Aire de famille,<br />

Saint-Maurice (Suisse), 2009.<br />

• Xavier Thévenot, Mon fils est homosexuel. Comment réagir ?<br />

Comment l’accompagner ?, Saint-Augustin, coll. Aire de famille,<br />

Saint-Maurice (Suisse), 2001.<br />

• Congrégation pour la Doctrine de la foi, Considérations<br />

à propos des projets de reconnaissance légale des unions entre<br />

personnes homosexuelles, 2003, www.vatican.va/roman_curia/<br />

congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_2003073<br />

1_homosexual-unions_fr.html


Table des matières<br />

Présentation. Hétéros et LGBT, vivre ensemble hors<br />

des placards ........................................................ 5<br />

1. L’histoire de Daniel ............................................ 9<br />

2. L’homophobie est une peur ................................ 27<br />

3. Esquisse d’un nouveau paradigme .................... 35<br />

4. Vers une éthique ouverte des comportements<br />

sexuels humains ................................................ 43<br />

5. Jalons sur le chemin du bonheur........................ 49<br />

6. Vers une proposition catholique renouvelée...... 59<br />

Annexe. Quel type d’union civile ?.......................... 81<br />

Bibliographie .......................................................... 99<br />


du même auteur (sélection)<br />

• Deviens qui tu es. Jalons pour orienter sa vie, Saint-Augustin,<br />

coll. Aire de famille, Saint-Maurice, 2006. Trad. en<br />

tchèque.<br />

• La Suisse a-t-elle mal à son mariage ? « Mariage pour tous », Avenir<br />

du droit de la famille, série « Débats et société », Saint-<br />

Augustin, Saint-Maurice, 2014.<br />

• Communautés chrétiennes, osez la crise ! Fidélité, Namur,<br />

2014.<br />

• En finir avec le « péché originel »?Fidélité, coll. Petits traités,<br />

Namur, 2015.<br />

Avec José Davin<br />

• 2001 raisons d’espérer, Fidélité/Salvator, Namur/Paris,<br />

2001.<br />

• Halloween ou la Toussaint, Fidélité, Namur/Paris, 2005.<br />

• À quand ce concile ? Manifeste pour un renouveau de l’Église,<br />

Fidélité/Saint-Augustin, Namur/Saint-Maurice, 2008.<br />

• Gays et lesbiennes. Humanité, amour et spiritualité, Saint-Augustin,<br />

coll. Aire de famille, Saint-Maurice, 2009.<br />

• Et si l’Église revenait à l’Évangile ? Fidélité/Saint-Augustin,<br />

Namur/Saint-Maurice, 2011.<br />

• Tant que je vis j’espère. L’espérance face aux joies et aux peines<br />

de l’existence, Éditions Mols, Wavre, 2017.<br />

Principaux articles<br />

• « Le mal : Dieu responsable et innocent. Réflexions inspirées<br />

par A. Gesché », Nouvelle revue théologique 127-3,<br />

2005, Bruxelles.<br />

• « Eucharistie et transsubstantiation : du bon usage d’un<br />

concept », Nouvelle revue théologique 129-3, 2007, Bruxelles.


dans la même collection<br />

(derniers titres parus)<br />

67 Charles Delhez et Jacques Vermeylen, Le Jésus des<br />

chrétiens, 2006.<br />

68 Alban Massie, L’Évangile de Judas décrypté, 2007.<br />

69 Estelle Villeneuve, Jean Radermakers, Jean Vervier,<br />

La découverte du tombeau de Jésus, 2007.<br />

70 Marie-Gabrielle Lemaire, <strong>Les</strong> apparitions mariales, 2007.<br />

71 Philippe Cochinaux, L’éthique, 2008.<br />

72 Philippe Wargnies et Pierre Warin, Saint Paul, 2008.<br />

73 Geneviève Comeau, Le dialogue interreligieux, 2008.<br />

74 Guilhem Causse, <strong>Les</strong> banlieues, 2009.<br />

75 Silvana Panciera, <strong>Les</strong> béguines, 2009 ; 2 e éd. 2011.<br />

76 Arnaud Join-Lambert, <strong>Les</strong> expériences de mort imminente,<br />

2010.<br />

77 Dominique Collin et Dominique Lawalrée, La musique<br />

sacrée, 2010.<br />

78 Pierre de Riedmatten, Le Saint Suaire, 2011 ; 2 e éd. 2015.<br />

79 Jacques Vermeylen, Vatican II, 2012.<br />

80 Denis Lecompte, <strong>Les</strong> spiritualités nouvelles, 2012.<br />

81 Pierre Mourlon Beernaert, <strong>Les</strong> quatre évangiles, 2013.<br />

82 Jacques Dessaucy, <strong>Les</strong> diaconesses, 2013.<br />

83 Jérôme Rousse-Lacordaire, L’ésotérisme, 2014.<br />

84 François Mathijsen, <strong>Les</strong> expériences paranormales, 2014.<br />

85 Jean-Michel Maldamé, Création et créationnisme, 2014.<br />

86 Michel Mallèvre, <strong>Les</strong> évangéliques, 2015.<br />

87 Benoît Malvaux, La vie consacrée, 2015.<br />

88 Philippe Cochinaux, La miséricorde, 2015.<br />

89 Emilio Platti, L’islamisme, 2015.<br />

90 Xavier Dijon, <strong>Les</strong> réfugiés, 2016.<br />

91 Silvana Panciera, Le yoga, 2016.<br />

92 Xavier Dijon, Le transhumanisme, 2017.


Achevé d’imprimer le 17 mai 2017<br />

sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique)


<strong>Les</strong> <strong>homosexuels</strong><br />

<strong>Les</strong> personnes LGBT, notamment homosexuelles, sont con -<br />

frontées, souvent douloureusement, à une double limite.<br />

L’union corps et âme avec une personne de l’autre sexe<br />

n’est pas leur chemin. Et l’engendrement avec un partenaire<br />

de même sexe n’est pas possible de façon naturelle. Par<br />

ailleurs, l’existence de personnes LGBT déroute la majorité<br />

hétérosexuelle, pose question, dérange, fait peur. La peur<br />

engendre des mécanismes de protection, de défense : déni,<br />

marginalisation, voire répression.<br />

Mais tous, hétéros ou homos, nous sommes et nous nous<br />

efforçons de devenir toujours davantage des humains. À<br />

partir de cette conviction, on peut tracer les voies d’une<br />

homosexualité normale et digne coexistant avec une<br />

hétérosexualité inscrite à jamais dans la structure même<br />

de l’humain. <strong>Les</strong> repères de bonheur partagé sont fon -<br />

damentalement les mêmes.<br />

Michel Salamolard, né en 1942, est prêtre du diocèse de Sion<br />

(Suisse), diplômé de l’Institut catholique de Paris. Il a travaillé en<br />

paroisse, auprès d’enfants et de jeunes en difficulté et auprès des<br />

adultes.<br />

ISBN 978-2-87356-767-5<br />

Prix TTC : 9,50 €<br />

9782873 567675<br />

Collection<br />

Que penser de…?<br />

93<br />

En couverture : défilé de la fierté LGBT à Madrid c 2008, Roberto Gordo Saez (R0b3rt0)

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