Nouvel Essor 266

Dossier
Nouvel essor n° 266 - Mars 2017 13
Je devais être citoyen engagé
Arrivistes, corrompus, voire pire… Autant d’étiquettes que d’aucuns (parfois nousmêmes)
collent sans nuance au dos de nos élus. Oubliant que l’immense majorité
– et à droite comme à gauche – a d’abord répondu à un authentique appel à servir.
Témoignage…
lycéen, j’ai adhéré à la Jeunesse
Étudiante Chrétienne. Âgé de 16 ans en
«Jeune
1968, je fus nécessairement marqué par
les idées de la Nouvelle gauche qui inspiraient la
JEC et le mouvement de mai 1968. Je savais, dès
lors, que je devais être un citoyen engagé.
Ouvert aux questions sociales
Mes études de droit ne pouvaient que m’ouvrir
aux questions sociales et sociétales.
Avocat à l’âge de 23 ans, engagé à gauche, je m’intéressais
naturellement au Droit de la famille, à
celui de la responsabilité et plus particulièrement
de la consommation. Je découvrais clairement que
cette société de la consommation était le terreau
d’une nouvelle forme de dépendance des citoyens
à une économie productiviste. J’adhérais naturellement
au mouvement consommateur et fus président
de la Chambre de Consommation d’Alsace.
Dans cette période, j’ai beaucoup suivi les questions
relatives à la lutte contre le surendettement.
Membre du Parti socialiste, j’ai trouvé naturel de
figurer sur une liste municipale dans ma ville. Élu
conseiller municipal en 1983, je découvrais l’engagement
politique. Mais je considère que mes engagements
précédents étaient déjà politiques.
En 1995, la liste que je conduisais a obtenu la
majorité des sièges du conseil municipal. Mon
engagement au service de mes concitoyens à Illkirch-Graffenstaden
allait occuper une part non
négligeable de mon temps.
© Sénat/Sonia Kerlidou
Le sénateur Jacques Bigot lors d’une session de questions
au gouvernement.
J’ai vécu la même quête en siégeant à la Région
Alsace et en présidant la Communauté urbaine.
À présent au Sénat, quarante ans après mes études
de Droit, j’ai le bonheur de siéger à la Commission
des lois. Définir les règles qui organisent le vivre
ensemble dans notre République est un honneur,
mais surtout un immense devoir. »
Recueilli par Monique Bodhuin
Il fut passionnant car le rôle du maire est d’être
à l’écoute des habitants et de sa ville, d’avoir une
vision de son développement, d’appréhender l’intérêt
général de cette collectivité humaine.
Aider à dépasser les égoïsmes
Organiser le vivre ensemble est une mission difficile
mais passionnante.
Conduire mes concitoyens à dépasser leurs
égoïsmes pour réussir le partage du territoire de
vie qu’est la commune au sens le plus juste de ces
mots.
Paroles des évêques de France…
« La crise de la politique est d'abord une crise de confiance
envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et
à l'intérêt général. » (…)
« L’attitude et l’image de quelques-uns jettent le discrédit
sur l’ensemble de ceux qui vivent l’engagement politique
comme un service de leur pays. » (…)
« Le sérieux avec lequel un certain nombre de jeunes
réfléchit sur le sens du politique et se forme à l’engagement
pour changer des choses en vue de l’intérêt général
est un signe d’espérance en ces temps de discrédit du
politique. » (…)