Nouvel Essor 266

Pour aller plus loin
Nouvel essor n° 266 - Mars 2017 25
Séparés, divorcés-remariés, je vous bénis…
Avec émotion Françoise a vécu cette célébration - une première - à laquelle un évêque
de France a convié les personnes séparées, divorcées, divorcées-remariées. Avant de les
bénir pour ce qu'elles sont… à cause de ce qu'elles sont.
Voici un extrait de la lettreinvitation
envoyée cet
automne par Mgr Dominique
Lebrun, archevêque de
Rouen, à tous ceux qui vivent
hors des lois de l'indissolubilité
du mariage religieux.
« Chers Amis,
Les situations familiales sont
diverses : célibat, vie en couple,
mariage civil et religieux, avec
ou sans enfants, veuvage, séparation,
divorce, nouvelle union,
remariage. Chacune est vécue
très différemment par ses
membres. En fait, ces « situations
» sont des itinéraires :
chaque chrétien est en chemin.
Évêque du diocèse de Rouen,
je m’adresse à vous, mariés
devant Dieu dans le sacrement
de mariage, aujourd’hui séparés,
divorcés, peut-être remariés
ou vivant une nouvelle union.
Votre chemin n’est plus celui de
la vie commune promise et espérée
à votre mariage. Je sais que
beaucoup ont l’impression d’être
rejetés de la communauté, d’être
condamnés.
Votre route est à la fois personnelle
et liée à d’autres. Quoi qu’il
en soit, baptisés, vous faites
partie de la communauté catholique.
Comme moi, vous êtes en
chemin, un chemin éclairé par
l’amour de Dieu, par votre foi en
Jésus mais aussi un chemin avec
des obstacles, des blessures, des
fragilités. »
« Il y a une place pour vous »
« Humblement, la communauté
catholique veut vous inclure
© Théophane COLIN/CIRIC
dans son chemin de miséricorde.
Après avoir beaucoup réfléchi,
réuni deux synodes mondiaux,
le pape François nous demande
de choisir la logique de l’intégration.
Vous hésitez à venir ? Dites-vous
qu’il y a une place pour vous
dans la cathédrale, dans l’Église.
Mais je ne vous en voudrais
pas si vous n’y êtes pas. Je vous
attendrai simplement et prierai
pour vous.
Mgr Dominique Lebrun, archevêque
de Rouen saluant Mgr Georges Pontier.
J’espère que cela sera un nouveau
départ et un encouragement.
En la fête de la Toussaint,
je prierai pour vous et, j’espère,
avec vous. En attendant, soyez
assurés de mon amitié. »
Venus très nombreux
Mardi 1 er novembre, nous avons
été très nombreux à répondre
à cette invitation, beaucoup
plus nombreux que ce qu'espérait
Mgr Lebrun. « Trop » nombreux
: il ne nous a pas été possible
de nous rendre aux fonts
baptismaux, nous avons donc
passé la Porte sainte ; de chaque
côté de celle-ci se tenait un prêtre
nous présentant une coupe remplie
d'eau bénite, l'eau de notre
baptême avec laquelle nous
avons fait le signe de la croix
avant de nous installer pour la
célébration des vêpres.
Vers la fin de celle-ci, Mgr Lebrun
nous a demandé de nous mettre
debout pour recevoir sa bénédiction,
nous disant que nous
avions toute notre place au sein
de l’Église. Avant de nous bénir,
il nous a invités, pour ceux qui
le souhaitaient, à nous donner la
main, puis nous avons été bénis.
(Pour ma part, c'est bien la première
fois que l'on me bénit
en tant que divorcée-remariée.
Curieusement, j'ai eu le sentiment
que l'on bénissait mon
union.)
Merci de tout cœur à Mgr Lebrun
pour ce signe d'accueil spécial et
de réconfort après tant de stigmatisation.
Françoise
NDLR 1 : Le texte intégral de cette
lettre figure sur le site internet du
mouvement national ou peut être
demandé au Secrétariat national
du MCR.
NDLR 2 : Voir aussi, en page 28,
la présentation d’un livre « guide »
sur ce thème.