dKLIKK #21

Ensuite, véritable coup de coeur, direction le Japon avec la Galerie du
Soir et le travail de Julie-Marie Duro "Looking for my Japanese Family".
Son travail tient plus du roman que du reportage. Elle partage avec nous
sa quête : retrouver son oncle japonais. Sa passion du Japon, elle en
hérite de sa mère qui l'y emmène à l'adolescence. "Ma mère est passionnée
par le Japon. Elle y va tout le temps et elle m’y emmène depuis
que j’ai 16 ans. Lors d’un de ses voyages, nous étions dans un train et
elle m’a raconté que mon grand-père avait eu un fils avec une jeune
femme japonaise dans les années 70. C’est tout ce qu’elle en savait. Sa
propre mère ne lui en avait parlé qu’une fois à l’adolescence puis le sujet
était redevenu tabou. Elle ne connaissait ni son nom, ni son âge exact,
ni la ville où il pouvait se trouver… ". Depuis cette révélation, Julie-Marie
cherche dans le visage des hommes aux traits mi-européens,mi-japonais,
quelques traces des siens. Depuis un peu plus d'un an, elle
a entrepris de le chercher et se rend régulièrement au Japon. Elle se
demande qui il est, à quoi il ressemble, quelle est sa vie. Ses recherches
jusqu'à présent restent vaines. Elle n'a aucune archive de son oncle
alors, elle lit des articles, parle avec des gens et imagine la vie de cet
homme qui l'obsède. Elle photographie les lieux qu'il pourrait connaître.
L'histoire se construit. "Looking for my Japanese Family est le récit de
cette quête où la réalité cède momentanément la place à la fiction et où
la nouvelle narration s'intègre progressivement à la mémoire familiale."
La troisième exposition proposée nous emmène dans la Havane de Fidel
Castro en 1996. Cuba émerge peu à peu de la Perioda especial, « économie
de guerre en temps de paix » ainsi qu’avait qualifié Fidel Castro ces années de
mesures économiques drastiques imposées à son peuple suite à l’écroulement
de l’U.R.S.S. L’île résiste à l’effondrement du camp socialiste au prix de lourds
sacrifices – restrictions alimentaires, dépénalisation du dollar, ouverture au tourisme,
autorisation progressive des commerces privés – lesquels ne seront pas
sans amener de profondes différences sociales.
C’est à cette époque que Sonia Pastecchia et Michel Beine se rendent dans
l’île pour photographier et interviewerles Cubains : « El Chino », 81 ans,