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Pénétrons dans la Balme à Collomb - Musée de l'Ours des ...

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L’hivernation<br />

Pendant plus <strong>de</strong> 21 000 ans, <strong>de</strong>s générations d’ours <strong>de</strong>s cavernes ont passé les longs mois d’hiver <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>Balme</strong> <strong>à</strong> <strong>Collomb</strong>.<br />

Comme pour son « cousin » l’ours brun, il ne s’agissait certainement pas d’une vraie hibernation car les<br />

ours actuels mènent malgré tout une vie ralentie:<br />

� ils se dép<strong>la</strong>cent et sortent parfois <strong>de</strong> leur tanière si le temps est beau;<br />

� en principe, ils ne mangent pas;<br />

� les ourses mettent bas pendant l’hiver et al<strong>la</strong>itent leurs oursons jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> belle saison où ils<br />

sortent ensemble <strong>de</strong> leur tanière.<br />

Nous préférons donc parler d’hivernation et <strong>la</strong> <strong>Balme</strong> <strong>à</strong> <strong>Collomb</strong> est l’une <strong>de</strong>s grottes les plus<br />

importantes que l’on connaisse <strong>dans</strong> ce domaine. Certaines années un ours mourait <strong>dans</strong> <strong>la</strong> grotte où les<br />

os se sont conservés jusqu’<strong>à</strong> nos jours en raison <strong>de</strong> conditions très favorables <strong>de</strong> fossilisation.<br />

D’autres grottes présentent, en plus <strong>de</strong>s ossements, <strong>de</strong>s traces qui révèlent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l’ours <strong>de</strong>s<br />

cavernes: bauges, empreintes <strong>de</strong> pattes, parois polies, griffa<strong>de</strong>s…<br />

- Les bauges sont <strong>de</strong>s aménagements creusés par les ours, en forme <strong>de</strong> cuvettes, atteignant parfois plus<br />

d’un mètre <strong>de</strong> diamètre et 50 <strong>à</strong> 60 cm <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Les ours se couchaient l<strong>à</strong>, pour hiverner, plus ou<br />

moins lovés sur eux-mêmes.<br />

- Les parois rocheuses <strong>de</strong>s grottes <strong>à</strong> hivernation sont parfois polies, entre 0.80 et 1 m du sol, en<br />

particulier <strong>dans</strong> les rétrécissements <strong>de</strong>s galeries. Ce « poli » est dû au passage répété <strong>de</strong>s ours dont les<br />

poils étaient enduits d’argile <strong>de</strong> <strong>la</strong> grotte. Les ours <strong>de</strong>s cavernes <strong>de</strong>vaient également aimer se frotter<br />

contre les parois.<br />

- En se dép<strong>la</strong>çant, ils <strong>la</strong>issaient forcément leurs empreintes sur les sols, <strong>dans</strong> les zones argileuses et<br />

tendre. La plupart du temps effacées, elles sont parfois exceptionnellement préservées <strong>dans</strong> certaines<br />

grottes.<br />

- Les griffa<strong>de</strong>s sont d’autres traces <strong>la</strong>issées sur les parois par les ours qui, un peu comme les chats,<br />

<strong>de</strong>vaient se faire les griffes en rac<strong>la</strong>nt leurs pattes avant contre le rocher. Peut-être était-ce aussi pour<br />

marquer leur territoire ? Certaines <strong>de</strong> ces griffa<strong>de</strong>s ont près <strong>de</strong> 20 cm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge et sont situées jusqu’<strong>à</strong><br />

une hauteur <strong>de</strong> 3 <strong>à</strong> 3.50 m, ce qui confirme <strong>la</strong> taille impressionnante <strong>de</strong> ces animaux.<br />

Répartition géographique<br />

L’ours <strong>de</strong>s cavernes est une espèce fossile strictement européenne. Aucun site n’a encore été découvert<br />

<strong>dans</strong> les régions situées au sud <strong>de</strong> l’Espagne ou <strong>de</strong> l’Italie ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce. De même, les régions<br />

septentrionales <strong>de</strong> l’Europe n’ont, semble-t-il, pas été habitées par l’ours <strong>de</strong>s cavernes. Ainsi qu’en<br />

témoigne <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong>s gisements -et en particulier les grottes <strong>à</strong> hivernation-, il a vécu aussi bien<br />

<strong>dans</strong> les zones <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ines ou <strong>de</strong> collines qu’en montagne, <strong>dans</strong> les régions au climat plutôt humi<strong>de</strong> avec<br />

<strong>de</strong>s températures ni trop chau<strong>de</strong>s l’été, ni trop froi<strong>de</strong>s l’hiver, mais pouvant être toutefois plus<br />

rigoureuses qu’aujourd’hui. Le massif <strong>de</strong> Chartreuse, comme ceux du Vercors, au sud, et <strong>de</strong>s Bauges,<br />

au nord, correspondait tout <strong>à</strong> fait <strong>à</strong> ce type <strong>de</strong> climat. C’est ce qu’a confirmé notamment l’analyse <strong>de</strong>s<br />

pollens trouvés <strong>dans</strong> les sédiments <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Balme</strong> <strong>à</strong> <strong>Collomb</strong>, où <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> pins et d’épicéas exclut un<br />

climat trop froid. On peut bien sûr imaginer que l’habitat <strong>de</strong>s ours <strong>de</strong>s cavernes se soit dép<strong>la</strong>cé en<br />

fonction <strong>de</strong> l’extension ou du retrait <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers.<br />

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