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BnF Chroniques 80

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22 VIE DE LA BNF JEAN-CLAUDE MEYER<br />

CHRONIQUES DE LA <strong>BnF</strong> Nº<strong>80</strong><br />

Ci-contre<br />

Dîner des mécènes,<br />

salle Labrouste<br />

(site Richelieu),<br />

juin 2017<br />

Dîner des mécènes<br />

Le mardi 6 juin, la <strong>BnF</strong> a tenu son<br />

traditionnel dîner des mécènes dont le<br />

bénéfice doit contribuer à financer cette<br />

année la rénovation de la salle Ovale<br />

(site Richelieu). Cette soirée, donnée en<br />

présence de Françoise Nyssen, ministre<br />

de la Culture, a rassemblé environ<br />

250 couverts.<br />

Depuis sa création, le dîner des<br />

mécènes a permis l’entrée<br />

de quelques pièces exceptionnelles<br />

dans les collections de la <strong>BnF</strong> ; parmi<br />

elles, on compte les Mémoires de<br />

Casanova ou la partition pour chant<br />

et piano des Troyens d’Hector Berlioz.<br />

JEAN-CLAUDE MEYER<br />

BIBLIOPHILE & MÉCÈNE<br />

Depuis plus de quinze ans,<br />

le Cercle de la <strong>BnF</strong> contribue<br />

à l’acquisition d’œuvres patrimoniales<br />

majeures. À l’occasion<br />

du dîner annuel des mécènes<br />

de la <strong>BnF</strong>, nous avons rencontré<br />

son président, Jean-Claude Meyer,<br />

banquier, bibliophile passionné,<br />

amoureux d’Apollinaire et<br />

des surréalistes.<br />

<strong>Chroniques</strong> : Comment est née l’idée<br />

d’un Cercle de mécènes ?<br />

Jean-Claude Meyer : C’est Jean-Pierre<br />

Angremy, alors président de la <strong>BnF</strong>, qui<br />

a décidé de créer ce Cercle en 2000 à<br />

l’occasion de l’acquisition des Mémoires<br />

d’outre-tombe. Son intention était de rassembler<br />

de grands mécènes – entreprises<br />

ou personnes privées – qui<br />

puissent contribuer aux acquisitions de<br />

la <strong>BnF</strong>, que la loi Aillagon sur les trésors<br />

nationaux a par ailleurs favorisées.<br />

Les derniers à avoir rejoint notre conseil<br />

d’administration sont Cédric de Bailliencourt,<br />

vice-président du groupe<br />

Bolloré, et Louis Gallois, aujourd’hui<br />

président du conseil de surveillance de<br />

PSA. Il est important d’avoir, dans ce<br />

Cercle, des grands patrons de l’industrie<br />

qui s’intéressent aux livres, et donc<br />

à la <strong>BnF</strong>. Le cheminement passe d’ailleurs<br />

souvent par la bibliophilie.<br />

C. : Comme cela a été le cas pour vous ?<br />

J.-C. M. : En effet, mes grands-parents<br />

étaient membres des 100 bibliophiles<br />

de la NRF et de nombreuses sociétés<br />

de bibliophiles qui fleurissaient alors ;<br />

je le suis moi-même un peu puisque j’ai<br />

créé une société d’édition à but non<br />

lucratif qui a pour vocation de marier<br />

des artistes et des auteurs contemporains<br />

de grande qualité (Lichtenstein,<br />

Baselitz, Penone, Buren). Et puis, les<br />

artistes rêvent d’argent et les banquiers<br />

rêvent d’art…<br />

C. : Quels sont vos goûts littéraires ?<br />

J.-C. M. : J’aime autant Villon, Charles<br />

d’Orléans que Barbey d’Aurevilly,<br />

Proust, Camus ou Houellebecq. J’ai<br />

aussi une prédilection pour les écrivains<br />

surréalistes, probablement pour<br />

ce qu’ils apportent de fantaisie et<br />

d’imaginaire en contraste avec les<br />

chiffres auxquels je suis confronté tous<br />

les jours.<br />

Lors du dîner des<br />

mécènes, juin 2017<br />

Laurence Engel,<br />

présidente de la <strong>BnF</strong>,<br />

Françoise Nyssen,<br />

ministre de la Culture,<br />

et Jean-Claude Meyer<br />

C. : Parmi les œuvres dont vous avez<br />

soutenu l’acquisition, en est-il une<br />

pour laquelle vous avez une tendresse<br />

particulière ?<br />

J.-C. M. : L’acquisition du manuscrit de<br />

Nadja d’André Breton, en 2016, est<br />

dans le droit fil de mon goût pour le<br />

surréalisme.<br />

C. : Pourquoi un dîner annuel des mécènes ?<br />

J.-C. M. : Nous avons eu l’idée de ce<br />

dîner pour récolter des fonds et contribuer<br />

au rayonnement de la <strong>BnF</strong>. Ensuite,<br />

j’ai créé le prix de la <strong>BnF</strong> sur le modèle<br />

des prix littéraires américains décernés<br />

à la New York Public Library. Ce prix<br />

récompense un auteur vivant de langue<br />

française pour l’ensemble de son œuvre.<br />

Le dîner des mécènes est très apprécié<br />

par de grands lecteurs, des bibliophiles,<br />

des galeristes (Thaddaeus Ropac,<br />

Sébastien Petibon, Daniel Templon,<br />

Jean-Gabriel Mitterrand…), des industriels<br />

tels que Roederer, Lagardère ou<br />

Hermès, des sociétés d’édition comme<br />

Editis ou Hachette, Albin Michel,<br />

Grasset.<br />

Propos recueillis par Corine Koch<br />

Délégation à la communication

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