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Diversités magazine numéro 17

Diversités magazine le magazine de toutes les diversités

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Le débat<br />

Les Lois antiracisme et antidiscrimination<br />

ont 10 ans: Unia publie son rapport<br />

d’évaluation<br />

Les lois antiracisme et antidiscrimination ont 10 ans<br />

aujourd’hui. Unia (centre interfédéral pour l’égalité<br />

des chances) publie à cette occasion un rapport<br />

d’évaluation avec 27 recommandations pour améliorer<br />

ces lois et les faire évoluer.<br />

De manière générale Unia constate que certaines dispositions<br />

ne répondent plus tout à fait aux besoins,<br />

notamment pour certaines victimes de discriminations,<br />

et qu’elles offrent peu de marge de manœuvre.<br />

Ce rapport d’évaluation a été rédigé sur base d’un<br />

peu plus de <strong>17</strong>.000 dossiers traités et des 145 actions<br />

en justice portés par Unia depuis 2007.<br />

Dans son rapport d’évaluation, Unia souligne que,<br />

pour l’essentiel, la législation belge antidiscrimination<br />

constitue une réelle avancée. « En effet, tous les pays<br />

de l’UE ne disposent pas d’un cadre légal aussi étendu<br />

que la Belgique. Notre législation protège 19 critères<br />

alors que les directives européennes évoquaient 6 critères.<br />

Nos lois protègent de nombreuses personnes en<br />

Belgique et il faut s’en féliciter », avance Patrick Charlier,<br />

directeur d’Unia.<br />

1. Mieux protéger les victimes<br />

Indemnisation<br />

Unia estime que l’indemnité forfaitaire pour les victimes<br />

devrait être plus élevée. « Bien qu’il existe un<br />

montant forfaitaire appréciable pour les victimes de<br />

discrimination sur le marché du travail (équivalent à<br />

6 mois de salaires brut), ce n’est pas le cas de discriminations<br />

dans d’autres domaines. Par exemple, une<br />

indemnité forfaitaire de 1300 € quand on se voit refuser<br />

la location d’un appartement sur base de sa couleur<br />

de peau noire, c’est très peu. Avec des montants<br />

plus élevés, les victimes s’adresseront sans doute plus<br />

rapidement au tribunal » , explique Patrick Charlier.<br />

Une peine plus forte<br />

Unia plaide pour que les délits de haine soient punis<br />

plus lourdement. Par exemple, si une personne est<br />

victime d’un chantage en raison de son orientation<br />

sexuelle, la peine doit pouvoir être aggravée s’il s’agit<br />

d’un motif abject ou d’un délit de haine. Cela vaut aussi<br />

pour d’autres critères reconnus.<br />

« Il faut élargir la liste des délits permettant une aggravation<br />

de la peine. Il y a d’autres délits combinant<br />

violence et discrimination que ceux énumérés dans la<br />

loi. Songeons à la torture, au traitement inhumain, aux<br />

menaces, à l’abus d’autorité, au chantage etc. »<br />

État de santé<br />

Parmi les recommandations d’Unia, il y a également<br />

la volonté de faire évoluer le critère concernant l’état<br />

de santé . « Aujourd’hui, la loi ne parle que de l’état<br />

de santé actuelle et future. Alors que notre expérience<br />

démontre que certaines personnes sont, par<br />

exemple, licenciées en raison de leur état de santé<br />

passé. Une fois guéries, certaines personnes restent<br />

des oiseaux pour le chat. C’est une pratique connue :<br />

en cas de réorganisation, des entreprises attribuent<br />

des points de pénalité à des collaborateurs en fonction<br />

du nombre de jours de maladie dans le passé. Le<br />

critère actuel de l’état de santé doit être étendu aux<br />

problèmes de santé que la personne a connus dans<br />

le passé.»<br />

2. La loi manque de moyens d’action<br />

Preuves<br />

Désolé<br />

Monsieur,<br />

tout est<br />

déjà loué...<br />

De nombreuses plaintes pour discrimination n’aboutissent<br />

pas faute de preuves, même si une inversion<br />

de la charge de preuve est possible sur le plan civil.<br />

La loi antidiscrimination manque ainsi souvent son<br />

effet.<br />

Les tests de situation sont, par exemple, un moyen<br />

avéré d’établir une discrimination. Comme la loi ne<br />

mentionne pas explicitement cette possibilité, ces<br />

tests restent très fragiles d’un point de vue juridique.<br />

Le débat

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