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É ditée par Seroni
www.lalettredelassurance.com
DES FAITS, UN TON...
N°1385- LUNDI 14 MAI 2018
Apr!s le REVAVIE,
plus dur est le r"veil
Le secteur de l’assurance ne verra pas
la naissance de SON produit unique de
retraite supplémentaire.
Aux Assises de l’Épargne, manifestation
organisée par l’AFER, le ministre Bruno
LE MAIRE a conclu son intervention
d’un « vive l’épargne retraite ».
Chez les assureurs, c’est la soupe à la
grimace. Les mesures annoncées lors de
cet événement très particulier (lire en
page 2) confirment les craintes.
« C’est dans la droite ligne de ce que
nous disent nos interlocuteurs depuis des
semaines », affirme une source proche
du dossier.
Tout y est. En premier lieu, le refus de
fusionner les produits retraites en un
seul – le fameux produit FFA – pour
conserver l’existant. « Cette possibilité a
été écartée parce que la transition serait
longue », explique Bercy.
Adieu la simplification. Mieux (ou
pire), l’idée est de créer trois « enveloppes
» pour les encours : les versements
volontaires, les abondements et
les rendements. « On s’oriente vers une
véritable usine à gaz », confie un assureur
dépité.
Surtout que tout sera transférable, avec
des frais encadrés et réduits. C’était
d’ailleurs le seul point un peu sensible
du discours de Bruno LE MAIRE qui
a déclaré « les frais facturés par les
prestataires de produits d’épargne retraite
seront plafonnés ».
En cas de transfert d’un contrat, les
frais seront limités à 3% dans les cinq
premières années, avant d’être gratuits.
Mais n’y avait-il pas une volonté d’encadrer
les frais de gestion ? « C’est un
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sujet, mais il n’y a pas de vision arrêtée »,
répond Bercy, « nous misons sur la
concurrence pour faire baisser les frais ».
Le produit échappe donc à un encadrement
supplémentaire.
Reste le cas des rentes. La possibilité
d’une sortie intégrale en capital est
confirmée et ne sera plus débattue. La
sortie en rente bénéficiera d’un avantage
fiscal de 10%, « très insuffisant »,
selon un assureur. « L’Europe préconise
des taux de sortie en rente de 35 à
70%. Nous en sommes loin ! », reprend
notre première source, qui conclut :
« la réforme va se faire avant-même de
savoir ce qui va émerger des travaux sur
les retraites obligatoires. On construit les
étages avant les fondations. » C’est toute
la difficulté d’un chantier : mettre les
différents corps de métier au diapason.
Olivier Mesnard : vive l’économie sociale, et surtout solidaire !
C’est important la solidarité Thomas !
1

Vendredi 27 avril
HUMANIS annonce, en fin d’après-midi,
ses résultats. On voudrait éviter trop
de questions qu’on ne s’y prendrait pas
autrement. Il faut dire que la note est
salée : un ratio de solvabilité à 154% et
une perte de 298 millions d’euros pour
2017, à cause de provisionnements sur
HUMANIS PRÉVOYANCE.
Cette entité accuse même un bilan
négatif de 322 millions d’euros ! Objectif
affiché : retour à l’équilibre en 2020.
MALAKOFF MÉDÉRIC n’en attend pas
moins.
Mercredi 2 mai
Justement, MALAKOFF MÉDÉRIC
publie dans la foulée ses résultats 2017.
Le chiffre d’affaires est de 4 milliards
d’euros et le résultat net avant impôts de
147 millions d’euros, soit 100 millions
de plus qu’en 2016. Pour ne rien gâcher,
le groupe de protection sociale affiche
5,5 milliards d’euros de fonds propres,
soit un ratio de solvabilité de 391%, qui
ne souffre aucune comparaison.
Vendredi 4 mai
En quelques heures, AXA et GENERALI
font état de leurs résultats trimestriels.
Pour l’assureur français, les taux de
change affectent le chiffre d’affaires
publiés. Il est en baisse de 3% alors
qu’avec une correction des changes, il est
en hausse de 2%. Il atteint 30,8 milliards
d’euros.
Pour l’assureur italien, la tendance est
bonne. On ne parle plus ici de chiffre
d’affaires mais de bénéfice opérationnel,
à 1,3 milliard d’euros en hausse de
4,9%. Conclusion des deux mastodontes
: le plan est en cours de réalisation, la
confiance règne.
Jeudi 10 mai
Dernière minute : AXA a réalisé l’introduction
en bourse de ses activités
américaine. Les représentants de la filiale,
accompagnés de Thomas BUBERL,
ont fait sonner la cloche de Wall Street.
Le cours d’introduction a été revu à la
baisse, mais l’action a fini sa première
journée de cotation en hausse.
L"AFER,
assises
sur la biens!ance
Le 3 mai dernier, l’association
d’épargnants AFER organisait ses
désormais traditionnelles Assises
de l’Épargne.
Le grand raout de l’association se tenait
au théâtre Mogador, à Paris, avec environ
1 500 adhérents, une poignée de journalistes
et Bruno LE MAIRE, venu répéter
sur scène ses déclarations au Parisien
(lire en page 1).
Gérard BEKERMAN, président de
l’association, a fait un show agrémenté de
moments gênants.
L’événement a commencé avec un
« vote ». Les participants avaient reçu
un carton, avec une face rouge et une
face bleue. Mais Gérard BEKERMAN
avait réservé pour Bruno LE MAIRE un
carton avec deux faces bleues. « C’est la
démocratie telle qu’on l’aime » a commenté
le ministre, légèrement gêné, pendant
que le président de l’AFER était tout
sourire, manifestement très fier de cette
bonne blague.
Sans surprise, toutes les mesures ont été
adoptées « à l’unanimité », décrétée par le
président lui-même.
Il faut dire que les « amendements »
étaient bien travaillés : il s’agissait des
5 points développés dans la pétition de
l’AFER.
Notons que sur la question de la sortie
en capital ou en rente, Gérard BEKER-
MAN s’est fendu de ce commentaire
« heureusement que M. SPITZ (prononcez
‘CHPITZ’) n’est pas là, il aurait mis
rouge ». La salle n’a pas réagi, ne sachant
pas de qui il s’agissait.
Le tout sous les yeux de trois députés,
Jean-Noël BARROT, Charles DE COUR-
SON et Laurent de SAINT MARTIN,
présents pendant une heure sans avoir
pu prendre la parole.
Une mise en scène impeccable.
Questions
de principes
Aux assises de l’Épargne, l’AFER
avait laissé la possibilité de
poser des questions à Bruno LE
MAIRE.
Mais pas n’importe qui. Trois « adhérents,
des citoyens, des épargnants » triés
sur le volet ont eu cette chance.
Il s’agissait de Pascale LINANT DE
BELLEFONDS et Véronique STAEF-
FEN, deux administratrices de l’association,
et de Lorenzo de LA ROCHE-
FOUCAULD, directeur du cabinet du
président de l’AFER.
La salle avait bien des questions, dont
une lancée de loin sur le livret A, mais
ce n’était pas le moment.
Les adhérents ont en réalité eu le droit
d’écouter les questions préparées et
récitées par les trois personnes sur
scène. L’une d’elle plaira aux assureurs :
« Les profits des compagnies d’assurance
ne cessent de monter, et les rendements
des fonds généraux ne cessent de baisser
pour les 15 millions de Français qui
détiennent une assurance-vie. Que ditesvous
à tous ces épargnants qui ont envie
de vous faire confiance ? »
Bruno LE MAIRE a répondu en défendant
les assureurs-vie sur la faiblesse
des taux d’intérêts et a mis en avant
l’euro-croissance.
On en reparlera dans dix ans !
#$+34&#5
À quelques jours du Petit déjeuner Off
avec Jean-François LEQUOY (le 16
mai), découvrez son portrait. De ses années
collège à NATIXIS, c’est un chemin
parsemé de rencontres et d’opportunités
saisies. « Quand quelqu’un vous propose
un poste, c’est qu’il vous connaît bien, il
faut accepter », dit-il.
Sur www.lalettredelassurance.com
2 !"#!$%%&$#'$#!("))*&"+,$#- N° 1382 du 16 avril 2018

Le courtage
de r!assurance
en mouvements
Le courtier en réassurance GUY
CARPENTER enregistre un départ
et une arrivée.
Franck PINETTE, directeur général vie
pour l’Europe chez la filiale du groupe
MARSH MACLENNAN, a été débauché
par son concurrent WILLIS RE, du
groupe WILLIS TOWERS WATSON.
Franck PINETTE prend la responsabilité
des activités santé et vie pour la
zone EMEA (Europe, Moyen Orient et
Afrique). Il est basé à Londres et occupe
son poste depuis le début du mois de
mai.
Pour compenser ce départ, Philippe
RENAULT, PDG de GUY CARPEN-
TER a fait venir Isabelle DARTIGUE-
LONGUE, qui était jusqu’à présent
directrice des assurances de personnes
chez B2V. Passée chez AON BEN-
FILED – où ils se sont connus – elle
retrouve ainsi son ancien chef et le
courtage en réassurance. Retour aux
sources.
R#glements de
comptes $ l"h%pital
L’hôpital est le théâtre d’une virulente
opposition entre un courtier
et SHAM.
Suite aux déclarations de Dominique
GODET sur la LPS et sur la concurrence
d’assureurs étrangers sur le
marché de la RC des établissements de
santé, (lire La Lettre de l’Assurance du
23 avril 2018), le cabinet de courtage
BEAH part en campagne.
Son président, Christian TOURRAIN,
publie une longue lettre (lisible sur le
site internet de La Lettre de l’Assurance)
où il dénonce « des dénigrements » à
l’égard des directeurs et directrices
d’hôpitaux, des autorités de contrôle
ou encore des assureurs concurrents.
Se sentant directement visé, le cabinet
BEAH avance à son tour des pratiques
de SHAM sur les marchés italiens ou
français avec des réponses tarifaires très
agressives, « très en dessous de sa propre
sinistralité ».
Dans cet affrontement sans hospitalité,
les frappes sont chirurgicales !
CCMO
perd son
JOUBIOUX
Comme nous l’annoncions dans
un Flash Info jeudi 3 mai, Ronan
LE JOUBIOUX va quitter la la
mutuelle CCMO.
Recruté par Christian GERMAIN il y a
tout juste un an, en mai 2017, l’ancien
directeur général de la MCDEF aurait,
selon nos informations, choisi de quitter
la mutuelle de l’Oise, en accord avec
la présidente Marie-Catherine LALLE-
MAND.
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341+2#52#-"./"012
MACRON
voudrait
le reste à charge 0 ?
Normal, il a déjà
bénéficié
de réductions à la
MUTUALITÉ
pendant
sa campagne !
Ronan LE JOUBIOUX venait de présenter
un plan stratégique à 5 ans dont
nous nous étions fait l’écho.
Ce plan fait la part belle à l’indépendance
de la mutuelle et à la mise en
place d’un label de mutuelles locales. Il
y a fort à parier que ces travaux restent
d’actualité. La CCMO, après les déboires
de Christian GERMAIN (lire La Lettre
de l’Assurance du 16 avril), se retrouve
une nouvelle fois au centre des attentions.
Et elle ne manque pas d’attirer les
convoitises.
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*"+#,"#-"./"012
BONNE
FIABILITÉ
À l’approche du Congrès de la FNMF, qui se tiendra du 13 au
15 juin 2018, la Fédération prévoit de lancer une vaste campagne
à destination du grand public dont le message serait la
« valorisation de l’identité mutualiste ». Ce serait également, selon
des cadres du mouvement, « la preuve que nous ne sommes
pas dans une posture de fermeture ». La diffusion devrait commencer
dans les semaines qui viennent.
!"#$%!
Réservez votre place pour le PDJ Off du
mercredi 6 juin 2018 avec
Philippe PERRET
directeur général
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
INSURANCE
et notez la venue en juillet 2018 de
Jean-Paul LACAM
CTIP
3 !"#!$%%&$#'$#!("))*&"+,$#- N° 1382 du 16 avril 2018

Édito : Sentiments divers et de printemps
Comme vous l’avez vu, La Lettre de l’Assurance n’est pas parue
la semaine dernière. La faute aux ponts et jours fériés cumulés
dans la deuxième semaine de mai.
Revenons donc sur la semaine du 1 er mai qui fut extrêmement
riche en émotions.
Le 3 mai, lors d’un événement relaté dans ces colonnes, un
sentiment de gêne immense a dominé.
Invité par l’AFER à ses Assises de l’Épargne, je pus collectionner
les moments gênants, les petits malaises enfilés comme les
perles d’un immense collier de mépris et de honte.
Trois députés pour faire tapisserie une bonne partie des
échanges, trois « citoyens, adhérents, épargnants » issus du
cercle proche du président Gérard BEKERMAN, une consœur
présente pour animer la manifestation et qui fut sans cesse
interrompue ou privée de parole, une salle pleine d’adhérents
qui auraient aimé se faire entendre plutôt que de valider les
« combats » d’un président raillant tantôt les assureurs et les
gouvernants, voilà le rapide tableau d’une manifestation encore
visible sur le site de l’AFER.
Autant être honnête, j’ai passé un bon moment !
L’arrivée impromptue et tardive d’Arnaud MONTEBOURG
venu s’asseoir à la place de Bruno LE MAIRE pendant que celui-ci
était sur scène me laissa même penser qu’il doit exister
une profonde nostalgie du pouvoir et de ses apparats. Toutefois,
j’imagine que ce passage imposé devant les adhérents
de l’AFER et leur président se range plutôt dans les moments
désagréables de la vie d’un ministre.
Pour ne pas rajouter à cette gêne, j’ai quitté le théâtre dans les
pas du ministre, m’évitant le cocktail des adhérents au milieu
d’hôtesses vêtues autant que la décence de cette manifestation
ne pouvait le permettre.
Mais la seule véritable émotion, le seul événement digne de
ce nom que cette semaine du 1 er mai 2018 retiendra, est le dernier
hommage rendu à Jean-Pierre ZERBA le 2 mai.
En matière d’émotions, nous ne fûmes pas en reste, autant
dans la douceur et la sensibilité d’une cérémonie touchante,
parfaitement organisée. Une toute dernière fois, Jean-Pierre a
su rassembler une large part du monde de l’assurance autour
de lui. Sa famille et tout particulièrement sa fille Mélodie,
brillante dans un moment si difficile, ont montré à quel point
Jean-Pierre avait su transmettre son sourire et l’estime de son
prochain. Il n’a finalement manqué qu’une conclusion de sa
part, quand, micro en main avec des fiches et une maladresse
touchante, il nous donnait rendez-vous pour le prochain
événement.
Quand vous voulez, Marie-Anne, Marek et Mélodie. Nous
serons là.
Benoit MARTIN
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Cette semaine, nous plongeons dans les archives.
Le 24 juillet 2003, La Lettre de l’Assurance publie un
entretien entre Jacques de BAUDUS et Jean-Pierre
ZERBA, à propos de la deuxième édition des Journées
du Courtage. L’intégralité de ce texte, ainsi que
les éditions pour lesquelles Jean-Pierre a écrit, sont
en accès libre sur le site de La Lettre de l’Assurance.
Persévérance
« Et le fait que 97% des exposants de l’an passé aient
décidé de nous maintenir leur confiance en 2003
prouve que nous avons eu raison. C’est d’ailleurs
le seul baromètre : pourquoi aller contre une demande
du marché quand nos clients sont satisfaits et
s’engagent à nouveau à nos côtés dans une nouvelle
aventure ? »
Missionnaire
« Les Journées du Courtage sont strictement réservées
aux professionnels. Qu’à terme, l’amélioration des relations
entre fournisseurs et distributeurs, la richesse
des débats et la réflexion commune des acteurs favorisent
l’assuré, alors nous aurons rempli notre mission
bien au-delà de nos espérances. »
Même les absentes n’avaient pas tort
Jacques de BAUDUS parle de l’absence de deux
grandes compagnies.
Réponse tout en rondeur et délicatesse de Jean-
Pierre ZERBA :
« J’ignore à qui vous faites allusion. De plus, les inscriptions
sont encore ouvertes et je sais que certains
groupes réfléchissent encore. Peut-être ceux à qui vous
pensez ? »
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