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Haiti Liberte 16 Mai 2018

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

Atak kont Biwo<br />

Elektrisite an Ayiti !<br />

Page 6<br />

English<br />

Page 9<br />

LE FMI POUR<br />

UN NOUVEAU<br />

PRIX DES<br />

CARBURANTS !<br />

Voir page 4<br />

La PNH a-t-elle<br />

demandé au gangster<br />

Tèt Kale de liquider<br />

Bougòy en échange de<br />

sa libération?<br />

Page 7<br />

Le Fond monétaire international (FMI) s’est fait connaître comme l’un des principaux émetteurs de recommandations de<br />

politiques néolibérales, actions criminelles à l'encontre des masses populaires<br />

MINUJUSTH : MAMADOU DIALLO<br />

REMPLACE SUSAN PAGE !<br />

Révolution Bolivarienne<br />

et lutte<br />

paysanne : les défis<br />

actuels !<br />

Page 10<br />

Voir page 4<br />

Le Guinéen Mamadou Diallo revient à la tête de la Minujusth. Il est également chargé d’assumer les rôles de Coordonnateur<br />

résident et Coordonnateur humanitaire de l’ONU et de Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le<br />

développement (PNUD)<br />

Grande Marche<br />

du Retour : Israël<br />

commet un<br />

massacre dans la<br />

bande de Gaza !<br />

Page 17


Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

La cause haïtienne et ses traitres!<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0<strong>16</strong>2<br />

Fax: 718-421-3471<br />

Par Berthony Dupont<br />

Le gouvernement haïtien s’apprête le vendredi 18 mai<br />

<strong>2018</strong> à commémorer le 215ème anniversaire de la<br />

création du bicolore haïtien ainsi que l'établissement formel<br />

d'une entité gérant l’enseignement supérieur qui,<br />

depuis le décret du <strong>16</strong> décembre 1960 de François Duvalier,<br />

a pris forme et corps avec la création de l’Université<br />

d’Etat d’Haïti dont la finalité était en fait le contrôle<br />

politique de l’institution universitaire après la grève des<br />

étudiants la même année.<br />

Pour l’histoire, rappelons que c’est Dantès Bellegarde,<br />

alors ministre sous l'occupation américaine qui, grâce à une<br />

décision ministérielle du 30 septembre 1919 confirmée par<br />

la loi du 4 août 1920 inventa la fête de l’Université dans<br />

l’optique de combattre : le déracinement intellectuel, l'artificialité<br />

de l'élite nationale, l'inégalité devant l'éducation et<br />

le désengagement civico-moral de l'école et de l'université.<br />

Dans une autre perspective, en 1964, le dictateur<br />

François Duvalier s’est servi de la vision bellegardienne «<br />

L'Université, gardienne du drapeau » pour faire coïncider<br />

le jour de l’Université avec celui du drapeau. C'est à se<br />

demander le comment du véritable contenu de ce mariage<br />

entre le symbolisme de souveraineté, d’indépendance que<br />

représente le drapeau haïtien et le bouillonnement des<br />

idées dans le monde des Universitaires, lieu du savoir<br />

dépourvu pourtant de distinction de classe. On semble<br />

nager dans la confusion quand il ne faudrait pas invoquer<br />

purement et simplement une grande falsification de<br />

l’histoire, puisque le pays est en fait, depuis 1915, sous<br />

domination impériale !<br />

N’est-ce pas plutôt un projet démagogique, illusoire<br />

à la mode duvaliériste non seulement pour détourner<br />

l’attention des vraies causes à défendre, mais justement<br />

pour freiner tout combat étudiant contre l’impérialisme, le<br />

colonialisme visant l’indépendance authentique du peuple<br />

haïtien. C’est aussi un exutoire à peu de frais pour les<br />

classes possédantes qui lutteront par tous les moyens pour<br />

conserver leurs privilèges illégaux, mal-acquis et non-conformes<br />

aux principes et aux idéaux progressistes.<br />

Ce n’est pas une ironie du destin si Haïti a toujours<br />

eu à sa tête des dirigeants qui ne sont autres que des valets,<br />

des hommes de main au service des puissances capitalistes<br />

; des aveuglés dans l’application des programmes<br />

sans perspectives d’avenir pour nos jeunes cadres dont<br />

nombre d’entre eux ont été forcés de se rendre en exil pour<br />

éviter d’être massacrés par les tueurs à gages, les criminels<br />

de grand chemin du régime sanguinaire des Duvalier.<br />

Il nous faut faire la lumière sur les répressions et la<br />

misère dans lesquelles ont vécu nos universitaires qui<br />

ont été terriblement et systématiquement abattus sous le<br />

régime féroce des Duvalier. La stratégie évidente était de<br />

détruire et de stopper tout mouvement visant à la résistance<br />

et de donner aux masses populaires, en particulier<br />

aux ouvriers et aux paysans, une orientation révolutionnaire.<br />

Quel est également le lien existant entre les crises<br />

nationales qui persistent et continuent d’hypothéquer<br />

lourdement toute possibilité réelle de progrès et l'avenir<br />

de la nation? Des crises qui sont l’antithèse du Congrès<br />

de l’Arcahaie le 18 mai 1803 et de l’esprit universitaire<br />

à rapatrier puisque trop dépendante de l’étranger selon la<br />

thèse de Bellegarde.<br />

Cette élite universitaire laissée par Duvalier reste un<br />

corps incapable de faire marche arrière, n'ayant aucun<br />

sens d’avant-garde, aucun projet de développement et qui<br />

pis est aucun lien organique avec le reste de la société,<br />

particulièrement le pays en dehors. Ils ne sont que des<br />

élites réactionnaires insatiables, exploiteuses et antinationales.<br />

C’est dans ce contexte qu’il nous faut également comprendre<br />

le régime Moise-Lafontant, quand il essaie d’utiliser<br />

le projet de Conférence Nationale que prônait feu le<br />

docteur Turneb Delpé pour agencer sa propre vision à travers<br />

de soi-disant États généraux sectoriels de la nation.<br />

Une sorte de tactique classique et trompeuse pour le maintien<br />

de cette infrastructure de diversion néocoloniale sous<br />

prétexte de montrer une certaine volonté de trouver une<br />

solution politique conciliante. Pourtant, l’objectif visé est<br />

de maintenir coûte que coûte le pays dans la même perception<br />

de la souveraineté au bénéfice des intérêts étrangers,<br />

au détriment de l'univers national.<br />

Nous de Haïti Liberté sommes et demeurerons des<br />

militants anti-impérialistes pour la libération nationale de<br />

notre pays. Nous ne serons jamais partie prenante d’aucun<br />

amalgame avec les traitres de la cause politique du pays.<br />

Au contraire notre lutte restera basée sur l'élimination de<br />

cette clique de traitres à la Nation de sorte qu’ils puissent<br />

être jugés par un tribunal populaire révolutionnaire.<br />

A ce compte, notre seule et unique proposition, celle<br />

sur laquelle nous travaillons fermement, est qu’un jour<br />

vienne et qu’émerge sur la base de la lutte de classes un<br />

mouvement des travailleurs pour la libération nationale de<br />

façon à garantir l’indépendance si durement gagnée par<br />

nos ancêtres.<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

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Berthony Dupont<br />

RÉDACTEUR EN CHEF<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

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Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Frantz Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

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Daniel Tercier<br />

Bissainthe Anneseau<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

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Roger Leduc<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Henriot Dorcent<br />

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Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

Edmond Bertin<br />

Robert Garoute<br />

Jacques Nési<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Cabaret : 4 morts et 5 blessés !<br />

Cette fois-ci, ce n’est pas un<br />

accident de véhicule comme<br />

celui qui s’est passé à Montrouis<br />

faisant 17 morts et plus d’une<br />

dizaine de blessés. A Cabaret,<br />

dans l’après-midi du lundi 14<br />

mai, <strong>2018</strong>, des bandits armés<br />

dont 8 à bord d’un « pick-up »<br />

de couleur blanche ont ouvert<br />

le feu, sur des commerçants au<br />

marché de Cabaret.<br />

Ils ont tué 4 personnes et<br />

blessé 5 autres parmi lesquels<br />

le père Reynold Joseph, c’est ce<br />

qu’a rapporté le juge de paix de<br />

Dossier Petro-Caribe le juge Paul<br />

Pierre se déporte!<br />

déjà acheminé au Greffe du Cabinet<br />

d’instruction qui le transmettra au<br />

Doyen Bernard St Vil pour les suites<br />

de droit, c’est à dire pour la désignation<br />

d’un autre Juge, a fait savoir Me<br />

Le Commissariat de police de Cabaret<br />

André Michel. Pour ajouter ensuite<br />

que « L’histoire retiendra que le juge<br />

Paul Pierre s’est déporté de l’Affaire<br />

PetroCaribe pour avoir refusé de<br />

pactiser avec les corrompus »<br />

la commune, Mauril Lanneau.<br />

Les bandits ont eu le temps de<br />

prendre la poudre d'escampette ;<br />

sauf que le commissaire de police<br />

pour toute défense s’excuse<br />

du fait que le seul véhicule dont<br />

dispose le sous-commissariat de<br />

la ville de Cabaret n`était pas disponible.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à l’audience du vingt sept<br />

(27) juin deux mille dix-sept (2017); pour le profit, déclare fondée la dite action;<br />

admet en conséquence le divorce du sieur Luckson SOIRELUS d’avec son épouse<br />

née Mariette FAUDOAS pour abandon du toit conjugal, ce, au vœu de l’article 217<br />

du Code Civil Haïtien; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé<br />

entre les dits époux; ordonne à l'officier de l'état civil de St Michel du Sud de<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un<br />

extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; commet l'huissier Morale Jean<br />

Pierre de ce siège pour la signification du présent jugement aux fins de droit tout<br />

en compensant les dépens en raison de la qualité des parties.<br />

Donné de nous Me Patrick LABBE, juge du Tribunal de première instance de<br />

Miragoane, en audience publique et en ses attributions civiles de divorce du neuf<br />

(09) janvier deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>) en présence de Me Kinsly BENJAMIN, Av.,<br />

Commissaire du Gouvernement A.I de ce ressort, avec l’assistance du greffier<br />

Emmanuel DESIR, du siège.<br />

Il est ordonné... etc<br />

En foi de quoi... etc<br />

Me André Michel<br />

Le juge d`instruction, Paul Pierre,<br />

qui a été chargé par le doyen du<br />

Tribunal Civil de première instance<br />

de Port-au-Prince de plancher sur<br />

les plaintes déposées contre plusieurs<br />

personnalités de plusieurs<br />

régimes politiques, dont les noms<br />

ont été cités dans la dilapidation des<br />

fonds du programme Petro-Caribe<br />

suivant le rapport du Senat vient de<br />

se déporter de ce dossier.<br />

Le juge Paul se plaint selon les<br />

déclarations d’André Michel qu’il<br />

n’a pas les moyens nécessaires et<br />

appropriés au traitement du dossier<br />

et surtout qu’il recevait des menaces.<br />

Pour l’instant, le dossier est<br />

18 mai :<br />

manifestations<br />

contre le<br />

pouvoir !<br />

Le Mouvement 22 janvier (M22)<br />

dans une conférence de presse donnée<br />

lundi 14 mai, annonce que le vendredi<br />

18 mai, à l’occasion de la fête du<br />

drapeau haïtien et de l’Université, une<br />

mobilisation aura lieu contre le pouvoir<br />

en place de façon à dénoncer la hausse<br />

prochaine des prix du carburant dans<br />

le pays.<br />

Le mouvement profitera de cette<br />

occasion pour remettre sur la table les<br />

revendications des étudiants de l’Université<br />

d’Etat d’Haïti (UEH) ainsi que<br />

la réinsertion de ceux qui ont été exclus<br />

parce qu’ils dénonçaient les mauvaises<br />

conditions dans lesquelles ils étudient.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à l’audience du huit (08)<br />

mai deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>); pour le profit, déclare fondée la dite action; admet<br />

en conséquence le divorce du sieur Abel JEAN BAPTISTE d’avec son épouse née<br />

Christina PIERRE pour injures graves et publiques; prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonne à l'officier de l'état civil de<br />

Petite Rivière de Nippes de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du<br />

présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s’éditant à<br />

la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; commet<br />

l'huissier Morale Jean Pierre de ce tribunal pour la signification du présent<br />

jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Marideline PAUL , juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du onze (11) mai deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>) en présence de<br />

Me Kinsly BENJAMIN Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

avec l’assistance du sieur Emmanuel DESIR, greffier du siège.<br />

Il est ordonné... etc<br />

En foi de quoi... etc<br />

Pour la publication : Me Wilter LEGER, Avocat<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à l’audience du trois (03)<br />

octobre deux mille dix-sept (2017); pour le profit, déclare fondée la dite action;<br />

admet en conséquence le divorce du sieur Liphete JOSEPH d’avec son épouse née<br />

Nadine BEAUGE pour injures graves et publiques ; prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonne à l'officier de l'état civil de<br />

Petite Rivière de Nippes de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du<br />

présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s’éditant à<br />

la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; commet<br />

l'huissier Morale Jean Pierre de ce tribunal pour la signification du présent<br />

jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Marideline PAUL , juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du dix (10) octobre deux mille dix-sept (2017) en présence<br />

de Me Mesner ELISME, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

avec l’assistance du sieur Emmanuel DESIR, greffier du siège.<br />

Il est ordonné... etc<br />

En foi de quoi... etc<br />

Pour la publication : Me Wilter LEGER, Avocat<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Nous Me Paul PIERRE juge en audience civile, ordinaire et publique du mercredi 14 mars<br />

<strong>2018</strong> après en avoir délibéré conformément à la loi, le Ministère Public entendu ; nous<br />

déclarons compétent pour entendre cette affaire; maintenons le défaut déjà octroyé à<br />

l’audience précitée ; déclarons fondée l’action en divorce de la demanderesse; admettons<br />

en conséquence le divorce du sieur Arnouce SENEZIER d’avec son épouse Emenine BARJON<br />

pour injures graves et publics ; prononçons la dissolution des liens matrimoniaux existant<br />

entre les dits époux; ordonnons à l’Officier de l’Etat Civil de la commune de Carrefour de<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait<br />

sera publié dans l’un des journaux s’éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s’il y echet; commettons l’huissier Johnny JEAN de ce tribunal pour la<br />

signification de ce jugement ; compensons les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Paul Pierre, juge au Tribunal de première instance de<br />

Port-au-Prince en présence de Me Paul WESLEY, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort et avec l’assistance de Me Homère RAYMOND, greffier, ce mercredi onze<br />

(11) avril deux mille dix-huit, An 215e de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné…………<br />

En foi de quoi………………<br />

Me Kesny LEON, avocat<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du ministère public,<br />

maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à l’audience du neuf (09)<br />

février deux mille dix-sept (2017); pour le profit, déclare fondée la dite action; admet<br />

en conséquence le divorce de la dame née Néus GANITE d’avec son époux le sieur Jean<br />

PHARAMON pour injures graves et publiques; prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonne à l'officier de l'état civil de<br />

Miragoane de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />

dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine<br />

de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; commet l'huissier Morale Jean<br />

Pierre de ce tribunal pour la signification du présent jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Marideline PAUL , juge en audience civile, ordinaire<br />

et publique du vingt trois (23) février deux mille dix-sept (2017) en présence de Me<br />

Mesner ELISME Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec<br />

l’assistance du sieur Emmanuel DESIR, greffier du siège.<br />

Il est ordonné... etc<br />

En foi de quoi... etc<br />

Pour la publication : Me Wilter LEGER, Avocat<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


Le FMI pour un nouveau<br />

prix des carburants !<br />

Minujusth : Mamadou Diallo<br />

remplace Susan Page !<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Outre l’électricité que le Fond<br />

Monétaire International (FMI) exige<br />

du gouvernement qu'elle ne soit<br />

pas subventionnée, cette institution<br />

met également le couteau sous la gorge<br />

de l’Etat haïtien et lui ordonne d’augmenter<br />

les prix des produits pétroliers.<br />

Nous ne sommes pas surpris<br />

de la position de l’administration<br />

Moise-Lafontant qui par la filière du<br />

ministre des Finances Jude Alix Patrick<br />

Salomon annonce sans aucune<br />

gêne, la hausse des prix du carburant<br />

à la pompe sur le marché haïtien conformément<br />

aux engagements pris par<br />

le Gouvernement envers le FMI.<br />

Par cette décision, cette administration<br />

montre clairement que sa façon<br />

d'opérer n’est nullement dans l’intérêt<br />

du pays et du peuple en général, mais<br />

bien au profit des potentats internationaux.<br />

Ainsi, le ministre annonce<br />

L`ex sénateur Edwin<br />

« Edo » Zenny<br />

qu’il va entrer en pourparlers avec les<br />

acteurs économiques dont des syndicats<br />

de transport pour leur faire comprendre<br />

le bien fondé des diktats qui<br />

Le député de Cerca-Carvajal<br />

Antoine Rodon Bién-Aimé<br />

seront appliqués dans les prochains<br />

jours.<br />

Cette déclaration du ministre a<br />

suscité des réactions de part et d’autres<br />

de la part des personnalités politiques<br />

et des dirigeants syndicaux du<br />

Eddy Labossière<br />

pays. Déjà des manifestations sont<br />

annoncées pour non seulement barrer<br />

la route à cette décision criminelle,<br />

mais pour dénoncer l’irresponsabilité<br />

et l’incapacité de ce régime à diriger<br />

le pays. Même certains alliés du régime<br />

se montrent sceptiques. C’est le<br />

cas de l`ex sénateur Edwin « Edo »<br />

Zenny qui a tout bonnement déclaré<br />

Le ministre des Finances Jude Alix Patrick Salomon annonce la hausse<br />

prochaine des prix du carburant à la pompe sur le marché haïtien<br />

que « Si Jovenel augmente les prix<br />

du carburant, il perdra le pouvoir »<br />

Le coordonnateur de l’Union national<br />

des Normaliens haïtiens, Josué Mérilien<br />

pour sa part, se prononce contre la<br />

décision d’augmenter les prix des produits<br />

pétroliers sur le marché local ce<br />

qui ne fera qu’aggraver les conditions<br />

socioéconomiques déjà très difficiles<br />

des couches défavorisées.<br />

L’économiste Eddy Labossière,<br />

président de l’association haïtienne des<br />

économistes avertit le gouvernement<br />

sur les éventuelles conséquences de<br />

la hausse annoncée des prix du carburant<br />

et lui conseille de ne pas donner<br />

suite favorable aux recommandations<br />

du Fonds monétaire international.<br />

L’ancien ministre délégué à la Sécurité<br />

énergétique René Jean Jumeau, luimême<br />

insiste que « l’État doit avoir la<br />

capacité de mieux gérer ces situations<br />

en vue d’éviter d’enfoncer davantage<br />

dans la précarité les couches les plus<br />

défavorisées de la population ».<br />

Le député de Cerca-Carvajal Antoine<br />

Rodon Bién-Aimé s’oppose à<br />

l’augmentation des prix des produits<br />

pétroliers et du tarif de l’électricité qui<br />

pourrait grimper jusqu’à 40 à 50% et<br />

appelle la population à se mobiliser<br />

contre la décision du pouvoir d’augmenter<br />

les prix de l’essence.<br />

Joseph Lambert président du<br />

Sénat haïtien et du Parlement très<br />

proche du gouvernement appelle lui<br />

au dialogue entre le régime PHTK et les<br />

dirigeants des syndicats afin de trouver<br />

un accord sur la hausse des prix de<br />

l'essence qui devrait se concrétiser à la<br />

fin du mois de juin <strong>2018</strong>. En un sens,<br />

il a pris position en faveur du gouvernement<br />

vu qu’il parle de la hausse des<br />

prix alors que pour les syndicats pas<br />

un centime ne doit s’y ajouter.<br />

Par ailleurs, le sinistre de la culture<br />

et de la communication Guyler<br />

Guyler C. Delva<br />

C. Delva estime inévitable l’ajustement<br />

des prix des produits pétroliers,<br />

« L’Etat ne peut plus continuer à subventionner<br />

le pétrole, alors que les retombées<br />

ne sont pas en faveur des plus<br />

vulnérables de la population », a-t-ilfait<br />

savoir.<br />

Haïti Liberté restera solidaire<br />

Josué Mérilien<br />

de la cause des syndicats tout en leur<br />

signalant que la résistance coûtera totalement<br />

moins chère que la collaboration<br />

ou la capitulation avec le gouvernement<br />

pour satisfaire les intérêts des<br />

puissances financières internationales.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Nous Me Paul PIERRE juge en audience civile, ordinaire et publique du mercredi 22 novembre<br />

<strong>2018</strong> après avoir délibéré conformément à la loi, le Ministère Public entendu ; nous<br />

déclarons compétent pour entendre cette affaire; maintenons le défaut déjà octroyé à<br />

l’audience précitée ; déclarons fondée l’action en divorce de la demanderesse; admettons<br />

en conséquence le divorce de la dame née Gertha AUGUSTIN d’avec son époux le sieur<br />

Jean Vignais CHARLESSAINT pour injures graves et publics ; prononçons la dissolution des<br />

liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonnons à l’Officier Civil de la section<br />

Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du jugement<br />

dont un extrait sera inséré dans l’un des journaux s’éditant à la Capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s’il y echet; commettons l’huissier Jean Joseph Donald<br />

CADET de ce Siège pour la signification de ce jugement ; compensons les dépens, ce qui sera<br />

exécuté.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Paul Pierre, juge au Tribunal de première instance de<br />

Port-au-Prince en présence de Me Paul WESLEY, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort et avec l’assistance de Me Homère RAYMOND, greffier, ce mercredi sept (7)<br />

mars deux mille dix-huit, An 214e de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné, etc<br />

En foi de quoi, etc<br />

Par Thomas Péralte<br />

Mamadou Diallo<br />

La cheffe civile de la force d’occupation<br />

haïtienne la Minujusth, l’américaine<br />

Susan D. Page a été remplacée<br />

à son poste par le Guinéen Mamadou<br />

Diallo. Ce dernier avait déjà été nommé<br />

à ce poste par le Secrétaire général de<br />

l’ONU, M. António Guterres le 20 septembre<br />

2017 pour être remplacé en novembre<br />

dernier par Susan D. Page, qui<br />

n’a dirigé que pendant quelques mois.<br />

Ainsi, Mamadou Diallo revient à<br />

la tête de la Minujusth. Il est également<br />

chargé d’assumer les rôles de Coordonnateur<br />

résident et Coordonnateur humanitaire<br />

de l’ONU et de Représentant<br />

résident du Programme des Nations<br />

Unies pour le développement (PNUD).<br />

Susan D. Page<br />

C’est dans un communiqué PIO/<br />

PR/04/02-<strong>2018</strong>, de la Mission des Nations<br />

Unies pour l’appui à la justice en<br />

Haïti (MINUJUSTH) que Susan D. Page<br />

avait salué le fait que des juges avaient<br />

été chargés d’instruire les plaintes concernant<br />

le dossier PetroCaribe, déposées<br />

par des particuliers devant le Tribunal<br />

de première instance de Port-au-Prince<br />

les 29 janvier et 20 février <strong>2018</strong> respectivement<br />

et avait appelé les autorités à<br />

faire de même pour les massacres de<br />

Lilavois et de Grand Ravine.<br />

Depuis le 25 février dernier Susan<br />

D. Page a été rappelée par le<br />

Secrétaire général de l’ONU, M. António<br />

Guterres pour consultation. Elle<br />

a été nommée au poste de conseillère<br />

spéciale du secrétaire général de l’ONU<br />

sur l’État de droit.<br />

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PAR CES MOTIFS<br />

Nous Me Paul PIERRE juge en audience civile, ordinaire et publique du mercredi 22 novembre<br />

<strong>2018</strong> après avoir délibéré conformément à la loi, le Ministère Public entendu ; nous<br />

déclarons compétent pour entendre cette affaire; maintenons le défaut déjà octroyé à<br />

l’audience précitée ; déclarons fondée l’action en divorce de la demanderesse; admettons<br />

en conséquence le divorce de la dame née Dieunie DARBOUZE d’avec son époux le sieur<br />

Ronald JEAN PIERREpour injures graves et publics ; prononçons la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonnons à l’Officier Civil de la commune de<br />

Carrefour de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont<br />

un extrait sera inséré dans l’un des journaux s’éditant à la Capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s’il y echet; commettons l’huissier Johnny JEAN de ce Siège pour<br />

la signification de ce jugement ; compensons les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Paul Pierre, juge au Tribunal de première instance de<br />

Port-au-Prince en présence de Me Paul WESLEY, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort et avec l’assistance de Me Homère RAYMOND, greffier, ce mercredi vingt cinq<br />

avril deux mille dix-huit (<strong>2018</strong>), An 215e de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné, etc<br />

En foi de quoi, etc<br />

Me Kesny LEON, avocat<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


Pages Retrouvées<br />

Lettre au Ministre Résident par Frantz Fanon (1956) *<br />

Monsieur le Docteur Frantz Fanon<br />

Médecin des Hôpitaux Psychiatriques<br />

Médecin-Chef de service à<br />

L’Hôpital Psychiatrique de<br />

BLIDA-JOINVILLE<br />

A Monsieur le Ministre Résident<br />

Gouverneur Général de l’Algérie<br />

ALGER<br />

Monsieur Le Ministre,<br />

Sur ma demande et par arrêté en date<br />

du 22 octobre 1953, Monsieur le<br />

Ministre de la Santé Publique et de la<br />

Population a bien voulu me mettre à la<br />

disposition de Monsieur le Gouverneur<br />

Général de l’Algérie pour être affecté à<br />

un Hôpital Psychiatrique de l’Algérie.<br />

Installé à l’Hôpital Psychiatrique<br />

de Blida-Joinville le 23 novembre<br />

1953, j’y exerce depuis cette date les<br />

fonctions de Médecin-Chef de service.<br />

Bien que les conditions objectives<br />

de la pratique psychiatrique en Algérie<br />

fussent déjà un défi au bon sens, il<br />

m’était apparu que des efforts devaient<br />

être entrepris pour rendre moins vicieux<br />

un système dont les bases doctrinales<br />

s’opposaient quotidiennement à une<br />

perspective humaine authentique.<br />

Pendant près de trois ans je me<br />

suis mis totalement au service de ce<br />

pays et des hommes qui l’habitent. Je<br />

n’ai ménagé ni mes efforts, ni mon enthousiasme.<br />

Pas un morceau de mon<br />

action qui n’ait exigé comme horizon<br />

l’émergence unanimement souhaitée<br />

d’un monde valable.<br />

<strong>Mai</strong>s que sont l’enthousiasme et<br />

le souci de l’homme si journellement<br />

la réalité est tissée de mensonges, de<br />

lâchetés, du mépris de l’homme ?<br />

Que sont les intentions si leur<br />

incarnation est rendue impossible par<br />

l’indigence du cœur, la stérilité de l’esprit,<br />

la haine des autochtones de ce pays<br />

Frantz Fanon: psychiatre, philosophe, révolutionnaire et écrivain<br />

martiniquais fortement impliqué dans la lutte pour l'indépendance de<br />

l'Algérie et dans un combat international axé sur une solidarité entre<br />

«frères» opprimés<br />

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La Folie est l’un des moyens<br />

qu’a l’homme de perdre sa liberté. Et<br />

je puis dire, que placé à cette intersection,<br />

j’ai mesuré avec effroi l’ampleur de<br />

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Manifestation en soutien à la guerre de libération de l'Algérie par le FLN.<br />

l’aliénation des habitants de ce pays.<br />

Si la psychiatrie est la technique<br />

médicale qui se propose de<br />

permettre à l’homme de ne plus être<br />

étranger à son environnement, je me<br />

dois d’affirmer que l’Arabe, aliéné permanent<br />

dans son pays, vit dans un état<br />

de dépersonnalisation absolue.<br />

Le statut de l’Algérie ? Une<br />

déshumanisation systématique.<br />

Or le pari absurde était de vouloir<br />

coûte que coûte faire exister quelques<br />

valeurs alors que le non-droit, l’inégalité,<br />

le meurtre multi-quotidien de l’homme<br />

étaient érigés en principes législatifs.<br />

La structure coloniale existant en<br />

Algérie s’opposait à toute tentative de<br />

remettre l’individu à sa place.<br />

Monsieur le Ministre, il arrive<br />

un moment où la ténacité devient<br />

persévération morbide. L’espoir n’est<br />

plus alors la porte ouverte sur l’avenir<br />

mais le maintien illogique d’une attitude<br />

subjective en rupture organisée avec le<br />

réel?<br />

Monsieur le Ministre, les événements<br />

actuels qui ensanglantent l’Algérie<br />

ne constituent pas aux yeux de<br />

l’observateur un scandale. Ce n’est ni un<br />

accident, ni une panne de mécanisme.<br />

Les événements d’Algérie sont<br />

la conséquence logique d’une tentative<br />

avortée de décérébraliser un peuple.<br />

Il n’était point exigé d’être psychologue<br />

pour deviner sous la bonhomie<br />

apparente de l’Algérien, derrière<br />

son humilité dépouillée, une exigence<br />

fondamentale de dignité. Et rien ne sert,<br />

à l’occasion de manifestations non simplifiables,<br />

de faire appel à un quelconque<br />

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civisme.<br />

La fonction d’une structure sociale<br />

est de mettre en place des institutions<br />

traversées par le souci de l’homme. Une<br />

société qui accule ses membres à des<br />

solutions de désespoir est une société<br />

non viable, une société à remplacer.<br />

Le devoir du citoyen est de le dire.<br />

Aucune parole professionnelle, aucune<br />

solidarité de classe, aucun désir de laver<br />

le linge en famille ne prévaut ici.<br />

Nulle mystification pseudo-nationale<br />

ne trouve grâce devant l’exigence de la<br />

pensée.<br />

Monsieur le Ministre, la décision<br />

de sanctionner les grévistes du 5 juillet<br />

1956** est une mesure qui, littéralement,<br />

me paraît irrationnelle.<br />

Ou les grévistes ont été terrorisés<br />

dans leur chair et celle de leur famille,<br />

alors il fallait comprendre leur attitude,<br />

la juger normale, compte tenu de l’atmosphère.<br />

Ou leur abstention traduisait un<br />

courant d’opinion unanime, une conviction<br />

inébranlable, alors toute attitude<br />

sanctionniste était superflue, gratuite,<br />

inopérante.<br />

Je dois à la vérité de dire que la<br />

peur ne m’a pas paru être le trait dominant<br />

des grévistes. Bien plutôt il y avait<br />

le vœu inéluctable de susciter dans<br />

le calme et le silence une ère nouvelle<br />

toute de dignité et de paix.<br />

Le travailleur dans la cité doit collaborer<br />

à la manifestation sociale. <strong>Mai</strong>s il<br />

faut qu’il soit convaincu de l’excellence<br />

de cette société vécue. Il arrive un moment<br />

où le silence devient mensonge.<br />

Les intentions maîtresses de l’existence<br />

personnelle s’accommodent mal<br />

des atteintes permanentes aux valeurs<br />

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les plus banales.<br />

Depuis de longs mois ma conscience<br />

est le siège de débats impardonnables.<br />

Et leur conclusion est la volonté<br />

de ne pas désespérer de l’homme, c’està-dire<br />

de moi-même.<br />

Ma décision est de ne pas assurer<br />

une responsabilité coûte que coûte, sous<br />

le fallacieux prétexte qu’il n’y a rien<br />

d’autre à faire.<br />

Pour toutes ces raisons, j’ai l’honneur,<br />

Monsieur le Ministre, de vous<br />

demander de bien vouloir accepter ma<br />

démission et de mettre fin à ma mission<br />

en Algérie, avec l’assurance de ma considération<br />

distinguée.<br />

Ndlr.<br />

* Lettre extraite de "Pour la révolution<br />

Africaine". Edition Maspéro -<br />

1964<br />

** “Grévistes du 5 juillet 1956”. Fanon<br />

fait allusion à cette grève nationale,<br />

point culminant d'une série de grèves<br />

et d'un mouvement de masse menés<br />

par l’Union générale des travailleurs<br />

algériens (UGTA) et qui fut un succès<br />

total. La grève du 5 juillet 1956 a vu<br />

la participation massive des petits commerçants<br />

et des travailleurs, mais aussi<br />

celle des étudiants algériens. Elle a mis<br />

en évidence l’unité du peuple algérien<br />

autour du FLN, mais aussi la pénétration<br />

du FLN dans les couches citadines<br />

et a constitué un test de l’efficacité des<br />

organisations de l’UGTA et de l’Union<br />

générale des Etudiants Musulmans Algériens<br />

(UGEMA) qui venaient de se<br />

constituer sous l’égide du FLN.<br />

La création de l’UGTA répondait<br />

à l’objectif stratégique de la Révolution<br />

algérienne de se doter d’une organisation<br />

syndicale ayant pour mission de<br />

faire participer les travailleurs à la lutte<br />

libératrice. L’UGEMA, quant à elle, visait<br />

la défense des intérêts matériels et<br />

moraux de l’ensemble des étudiants<br />

algériens mais aussi la nécessité pour<br />

l’étudiant algérien d’assumer sa responsabilité<br />

historique et civilisationnelle<br />

à l’égard du combat de son peuple<br />

et de contrecarrer la propagande<br />

française.<br />

Cette grève n’a pas eu seulement<br />

l’Algérie pour théâtre, mais elle a affecté<br />

également la France où l’émigration<br />

algérienne a constitué un barrage efficace<br />

contre toutes les tentatives de la<br />

contre-révolution et apporté une contribution<br />

précieuse à la lutte du peuple<br />

algérien.<br />

https://www.memoria.dz/ao-2013/<br />

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

DRAPO N<br />

Nou damou w anpil drapo n manman<br />

peyi n<br />

Nou renmen w anpil drapo n manman<br />

Ayiti n<br />

Nou dolote w anpil drapo n manman<br />

cheri n<br />

Nou kajole w anpil drapo n manman lavi<br />

n<br />

Ces souvenirs si chers qui de tes flancs<br />

fusent<br />

Pensons souvent à tes jours glorieux refusent<br />

Devraient rester graver sur la voûte des<br />

cieux<br />

Humm salut joli drapeau sang de nos<br />

aïeux<br />

Drapo n manman cheri n toujou kanpe<br />

avè n<br />

Drapo manman Ayiti n w konn gou<br />

kalvè n<br />

Manman libète n w galgari ak gou mizè n<br />

Manman solèy leve lè zetwal vire lanvè n<br />

Manman solèy kouche ki pa janm tenyen<br />

Manman solèy ki pa janm peri ni fennen<br />

Jodi a n ap fete w nan doulè lokipasyon<br />

214 lane n fin kase chenn kolonizasyon<br />

Labou anba bòt Minista fè w tounen ranyon<br />

Douvan de nawè oligachi malediksyon<br />

Men w toujou rete sewòm zantray nèg<br />

lakay<br />

Ki vle batay pou wete w nan deblozay<br />

Lonmen non zansèt yo reyaksyonè tranble<br />

Men m si n tonbe nou gen pou nou releve<br />

Nou pa gen kè kase depi ou blayi nan<br />

syèl la<br />

Nou renmen tout tan drapo manman<br />

patri a<br />

Nou renmen w anpil drapo manman<br />

chéri n<br />

Nou renmen w anpil drapo manman Ayiti<br />

n<br />

Drapo n drapo n, manman cheri lapatri n<br />

Nou fou pou w anpil drapo manman lavi<br />

n<br />

Martine Millard<br />

Siklòn Gaz<br />

Metewo Tèt Kale anonse n<br />

Gwo siklòn gaz pral monte l<br />

Pèp souvren menm deklare l<br />

Si lwa monte gaz ta monte l<br />

Pou giyon lavichè pèsekite l<br />

Depatcha lespwa, matirize l<br />

Pèp souvren pap pè montre l<br />

Lwa dechoukay ka monte l<br />

Pèp souvren pa ta demontre l<br />

Lwa dechoukay ka dechouke l<br />

Lwa dechoukay ka demonte l<br />

Lwa dechoukay ka demaske l<br />

Lwa dechoukay ka fè l poze l<br />

Lwa dechoukay ka dekare l<br />

Si siklòn Tèt Kale ta montre n<br />

Deklarasyon<br />

tètanba<br />

Ministè Jistis<br />

ak Sekirite<br />

piblik la<br />

Li ta kite lwa dechèpiye sele l<br />

Pèp souvren pare pou montre l<br />

Li pap kite lwa awousa souse l<br />

Lwa Tèt Kale pap defilfware l<br />

Okontrè li dwe menm fouke l<br />

Pou lwa Tèt Kale pa dekare l<br />

Pou lwa Tèt Kale pa fin fware l<br />

Si siklòn Tèt Kale demontre n<br />

Van Petwo ka fin dechèpiye n<br />

Si siklòn Tèt Kale demontre n<br />

Lwa 4 milya Karinbe ka souse n<br />

Pèp souvren pap fèmen je gede l<br />

Pèp souvren dwe louvri je gade l<br />

Je fèmen pèp souvren obsève l<br />

Tèt Kale fèk kare demontre l<br />

Jean Roudy Aly<br />

Pawòl diyite lonèkte pa koze l<br />

Koze pèsonalite pa dwe regade l<br />

Tèt Kale nan jimnastik anjandre l<br />

Ta fè lwa monte gaz ta monte l<br />

Ta fè erè fè lwa monte gaz sele l<br />

Met apse kalvè sou klou mizèrere n<br />

Met apse mizè sou klou ma swife n<br />

Siwo si dechoukaj t ap monte n<br />

Siwo si mobilizasyon anjandre n<br />

Siwo si mobilizisasyon t ap sele n<br />

Siwo si mobilizasyon t ap montre l<br />

Solisyon siklòn gaz se dechouke l<br />

J. Fatal Pya<br />

Ministè Jistis ak Sekirite piblik<br />

nan yon lèt minis Jean Roudy<br />

Aly mete piblik, li fè konnen jou ki<br />

te mèkredi 9 me a, plizyè medya ak<br />

jounalis pran plezi toutlasent jounen<br />

ap bay bandi, lapolis ap chache pale<br />

nan emisyon lib tribin yo. Komkwa<br />

jounalis sa yo ta konplis ak bandi yo.<br />

Deklarasyon sa a pou mete<br />

baboukèt sou bouch moun nan laprès,<br />

sanble tèt koupe ak pawòl makout Divalyeris<br />

yo. Jean Roudy Aly nou pa tan<br />

pentad ankò<br />

Bilan Premye sesyon òdinè ane lejislatif la<br />

Bilan premye sesyon òdinè ane lejislatif<br />

la te fèt lendi 13 me a an akò<br />

ak dispozisyon ki nan Konstitisyon 87<br />

amande a. 24 Senatè ak 99 Depite te reponn<br />

prezan lè apèl la t ap fèt. Yo te reyini<br />

an Asanble Nasyonal pou yo te fèmen<br />

premye sesyon ane a lejislatif <strong>2018</strong>. Se<br />

nan mwa jen sètadi dezyèm lendi nan<br />

mwa jen an selon preskri Konstitisyon an<br />

depite yo ap retounen . Sena a limenm ap<br />

kontinye travay kòm dabitid.<br />

Men rezime bilan sesyon an:<br />

Chanm Depite yo:<br />

5 Konferans Prezidan;<br />

24 sesyon plenyè;<br />

6 pwojè lwa te vote<br />

8 pwopozisyon lwa te vote<br />

3 pwopozisyon lwa te transmèt<br />

epi depoze<br />

6 pwopozisyon lwa te transmèt men ki<br />

poko depoze<br />

7 enstriman entènasyonal;<br />

2 de atelye travay<br />

Chanm Sena a:<br />

6 Konferans Prezidan yo;<br />

21 seyans plenyè;<br />

3 seyans pou kontwòle gouvènman an;<br />

1 rezolisyon ki gen pou l wè ak rapò sou<br />

fon PetroCaribe a;<br />

2 pwopozisyon lwa prezante;<br />

3 pwojè lwa prezante;<br />

Asanble Nasyonal la<br />

3 lwa vote nan tou de chanm yo epi yo<br />

retransmèt yo bay Egzekitif la;<br />

3 tèks lwa toujou sou konsiderasyon<br />

Asanble a;<br />

10 tèks lwa sou konsiderasyon nan<br />

komisyon yo<br />

30 diferan komisyon pèmanan yo te<br />

reyalize 10 seyans travay<br />

Atak kont Biwo<br />

Elektrisite an Ayiti !<br />

Lannuit jedi10 pou vandredi 11 me<br />

<strong>2018</strong> la, kèk endividi sanfwanilwa<br />

atake lokal Elektrisite Ayiti ki nan Chareron<br />

ak Boulva Harry Truman lan. Se<br />

sa Hervé Pierre-Louis ki se direktè bwat<br />

sa a te rapòte nan 42zyèm Konferans «<br />

lendi pou laprès » ki te fèt nan Ministè<br />

Kominikasyon ak Lakilti lendi 13 me a.<br />

Direktè a fè konnen yo pa pèdi<br />

moun men gen gwo domaj ki fèt sou<br />

lokal la. Li te tou pwofite raple pwodiksyon<br />

Konpayi elektrik ki gen yon<br />

pisans 115 megawat disponib. Santral<br />

Idrolik Pelig pwodui pou piti 34 megawat<br />

elektrisite ; pwodiktè elektrisite endepandan<br />

75 megawat.<br />

Pierre-Louis te siyale tou pou<br />

mwa janvye <strong>2018</strong> la kantite enèji achte<br />

pase 47% pou rive nan mwa mas <strong>2018</strong><br />

la 56% nan Kapital la Pòtoprens,<br />

Nan vil pwovens yomenm 29,9%<br />

nan mwa janvye <strong>2018</strong> pou 33,7 % nan<br />

mwa mas la. Konbinezon Pòtoprens ak<br />

vil Pwovens yo sòti 43,4 % nan mwa<br />

janvye <strong>2018</strong>, li pase 51% nan mwa<br />

mas la.<br />

Lajan ki antre menm nan kès<br />

konpayi Elektrik nan mwa fevriye<br />

Hervé Pierre-Louis<br />

2017, yo te rantre 276 milyon goud,<br />

pou ane sa a se 313 milyon yo fè. Mwa<br />

mas 2017, yo te fè 362 milyon, mas<br />

<strong>2018</strong> 390 milyon goud. Avril 2017 :<br />

279 milyon ; avril <strong>2018</strong> : 443 milyon.<br />

Si nou konprann sa direktè Hervé<br />

Pierre-Louis di la, bwat la ap bay randman,<br />

pèp Ayisyen dwe veye anwo,<br />

veye anba pou Jovenel pa vann li sou<br />

konsèy FMI.<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


Perspectives<br />

La police nationale a-t-elle demandé au gangster Tèt Kale de<br />

liquider Bougòy en échange de sa libération?<br />

Par Robert Lodimus<br />

« Ce qui arrive à l’humanité est la<br />

conséquence des pensées et des actes<br />

des hommes. À eux d’en analyser les<br />

conséquences et d’en trouver les remèdes.<br />

»<br />

Albert Jacquard, J’accuse, page 171)<br />

La République d’Haïti s’enfonce dans<br />

un trou béant. Et les observateurs<br />

se demandent comment va se produire<br />

le miracle de sa remontée à la surface.<br />

En vérité, la traversée du désert de la<br />

population haïtienne est mortifère. Catastrophique.<br />

Vraiment difficile pour ce<br />

pays de 27 750 kilomètres carrés, avec<br />

une population estimée à près de 11<br />

millions d’habitants, de survivre à cette<br />

triste et regrettable mésaventure qu’elle<br />

a entreprise depuis le 1 er janvier 1804.<br />

Pas un jour sans manifestation<br />

de revendications politiques et salariales!<br />

Les fonctionnaires de l’Office<br />

d’Assurances des Véhicules Contre<br />

Tiers (OAVCT) refusent de retourner à<br />

leurs bureaux. Ils réclament le renvoi<br />

du directeur de l’institution, Wolff Dubic,<br />

qui exige des employés grévistes<br />

une nouvelle soumission de leur curriculum<br />

vitae, appuyé par une lettre de<br />

recommandation. Une mesure que les<br />

Décimus alias Tèt kale<br />

membres du personnel qualifient de<br />

farfelue. Et ils ont tout à fait raison.<br />

Surtout lorsque l’on sait que la plupart<br />

d’entre eux cumulent des années<br />

d’ancienneté au sein de cette « boîte »<br />

désorganisée. Entre temps, les usagers<br />

sont aux abois. Des automobilistes<br />

écopent des billets de contravention<br />

parce que leurs pièces d’assurance<br />

justificatives ne sont pas renouvelées.<br />

Les policiers affectés au service de la<br />

circulation ne tiennent pas compte de<br />

cet état de fait.<br />

Le chef de la police nationale<br />

d’Haïti Michel-Ange Gédéon<br />

méprisés. Frantz Fanon dirait luimême<br />

des « damnés de la terre ».<br />

L’âne peut imiter le cri du « tigre »,<br />

mais jamais n’arrivera à changer son<br />

apparence. Même avec une fortune<br />

évaluée à des milliards de dollars US,<br />

le singe ira toujours chercher sa banane<br />

dans la forêt. Et c’est par là qu’on le<br />

reconnaîtra. Aucune espèce animale<br />

n’échappe à sa nature.<br />

Et puis, quel mal y a-t-il pour<br />

un individu d’avoir des souches rurales?<br />

Ce sont les paysans qui avaient<br />

l’habitude de nourrir ce pays. Ce sont<br />

encore eux qui formaient les unités de<br />

guérilla des « cacos » qui combattirent<br />

vaillamment les forces de l’occupation<br />

des États-Unis de 1915 à 1934.<br />

Le tonnerre gronde<br />

À travers le territoire national, les voix<br />

s’élèvent contre la pénurie alimentaire,<br />

la cherté de la vie, le chômage,<br />

la dégradation de l’environnement…<br />

Partout, les citoyens réclament et exigent<br />

la fin du régime des Tèt Kale. Nous<br />

voyons mal comment la présidence illégale,<br />

antipeuple, prédatrice de Jovenel<br />

Moïse, Jack Guy Lafontant, Wilson<br />

Laleau, Guichard Doré…, puisse mener<br />

à terme le mandant que lui a confié<br />

Léopold Berlanger et ses ouailles.<br />

Dans l’œuvre immortelle de<br />

Shakespeare, Roméo et Juliette, le Frère<br />

Laurent, en apprenant que le Frère<br />

Jean, à cause de l’épidémie de la peste,<br />

n’a pas pu transmettre son message à<br />

Roméo, à propos de la mort affabulée<br />

de Juliette, poussa ce soupir prophétique<br />

: « Je pressens un très grand malheur.<br />

» Effectivement, la fin de l’histoire<br />

se referma sur une intense tragédie.<br />

Sans être Nostradamus, n’importe<br />

qui pourrait se permettre de se<br />

lancer dans des prédictions apocalyptiques<br />

par rapport à l’avenir de la République<br />

d’Haïti. Il se dessine à l’horizon<br />

une détresse indescriptible. Les<br />

Haïtiens sont en train de faire face à la<br />

pire des périodes de crise que leur pays<br />

ait jamais traversées durant les 214 ans<br />

de la création de l’État postcolonial. À<br />

part l’oligarchie qui continue de s’enrichir,<br />

en exploitant éhontément la classe<br />

ouvrière, les petits agriculteurs, les<br />

petits artisans, toutes les couches sociales<br />

du territoire vivent des moments<br />

de difficultés mordantes, incisives,<br />

acrimonieuses. L’inflation forme une<br />

courbe exponentielle. Les petites gens<br />

ne meurent pas. Comme l’écrit Gorki à<br />

propos de Vlassov : « Ils crèvent. »<br />

Les ouvrières et les ouvriers de<br />

l’industrie du textile se sont vu trahir<br />

par l’un des leurs. Jovenel Moïse a préféré<br />

se ranger aux côtés des « chacals »<br />

qui dévorent leur « force de travail »,<br />

au lieu de leur accorder cette petite<br />

augmentation de salaire qui aurait<br />

pu leur permettre d’ajouter quelques<br />

branches de spaghetti, et un petit<br />

poisson des chenaux dans les assiettes<br />

des gosses mal nourris, sous-alimentés.<br />

Le gouvernement du PHTK mise<br />

sur la prolifération des gangs armés de<br />

Grand-Ravine, et d’autres quartiers défavorisés<br />

de Port-au-Prince, des villes<br />

de province et des bourgs pour s’accrocher<br />

aux remparts du palais de la présidence.<br />

Il distribue des armes et des munitions<br />

aux « enfoirés » analphabètes,<br />

malveillants, méchants, pour qu’ils<br />

contraignent les individus à se terrer<br />

chez eux comme des lapins. Des tirs<br />

d’armes automatiques ponctuent les<br />

heures de la journée et de la nuit.<br />

Obligeant les familles à se préoccuper<br />

encore plus de leurs conditions de<br />

sécurité que de leur situation de<br />

pauvreté.<br />

La direction de la police nationale,<br />

jusqu’à présent, n’est pas en<br />

mesure d’informer la population du<br />

sort qui a été réservé au photojournaliste<br />

Vladjimir Legagneur. Et pourtant,<br />

le pays entier raconte que le « pauvre<br />

Vladjimir » a été exécuté par balles<br />

et son cadavre mutilé par l’assassin<br />

Bougòy et ses cannibales. Aucune unité<br />

du corps policier n’ose affronter ces vanu-pieds<br />

de la criminalité qui tiennent<br />

l’État en otage. Voilà donc ce qu’il en<br />

est de placer des trafiquants de drogue,<br />

des blanchisseurs de l’argent sale, des<br />

dilapidateurs des fonds PetroCaribe à<br />

la tête du pays fondé par Jean-Jacques<br />

Dessalines, Alexandre Pétion, Catherine<br />

Flon, Henri Christophe…!<br />

Le jeudi 24 juillet 2014, un chef<br />

de gang, Mackendy François alias « Ti<br />

Kenkenn » est sauvagement assassiné<br />

par deux de ses lieutenants, dont Joseph<br />

Kénold Junior, surnommé Junior Dòy, à<br />

Grand-Ravine, un quartier misérable de<br />

la zone de Martissant située au Sud de<br />

la capitale haïtienne, Port-au-Prince.<br />

Au micro de la presse, le tueur principal,<br />

qui sera exécuté lui aussi trois mois<br />

après par le redoutable Tèt Kale, avait<br />

révélé impunément les « mobiles » du<br />

meurtre : « Lorsque les ONG ou les partis<br />

politiques octroyaient des montants<br />

d’argent à « Ti Kenkenn » notre chef,<br />

celui-ci refusait de les partager avec<br />

nous. Il gardait tout pour lui… Il se<br />

permettait même de coucher avec nos<br />

femmes, et nous ne pouvions pas protester.<br />

Ses chiens étaient mieux nourris<br />

que nous. Il nous obligeait tous les<br />

jours à prendre la rue pour aller braquer<br />

les individus qui revenaient de la<br />

banque, et à lui remettre tout le montant<br />

du vol.»<br />

Le photojournaliste Vladjimir<br />

Legagneur<br />

Le 3 décembre <strong>2018</strong>, après l’assassinat<br />

de Junior Dòy, le puissant chef<br />

de gang, Tèt Kale, en partance pour<br />

les États-Unis avec sa petite amie, a<br />

été harponné à l’aéroport international<br />

Toussaint Louverture.<br />

Depuis son arrestation, le dangereux<br />

hors-la-loi est gardé dans une<br />

prison de la capitale. Il avait en sa possession<br />

un visa de 5 ans estampillé sur<br />

son passeport valide. Le tueur à gage<br />

était-il en mission commandée? La<br />

question a toute son importance. Elle<br />

ouvre la porte à un questionnement.<br />

Dans quelle mesure des instances de<br />

la communauté internationale présente<br />

en Haïti, des acteurs du gouvernement<br />

haïtien, des parlementaires, des clans<br />

de la bourgeoisie compradore n’utilisent-ils<br />

pas les bras des gangs armés<br />

du Village-de-Dieu, de Grand-Ravine,<br />

de Cité Plus, de toutes les zones dites<br />

de non-droit, aux fins de commettre<br />

des meurtres extraterritoriaux? Serions-nous<br />

encore dans la méthode et<br />

la pratique des crimes commandités par<br />

la raison d’État, et dans lesquels sont<br />

impliqués les services d’intelligence<br />

comme la CIA, le KGB, la mafia...? Les<br />

ennemis du régime politique des Tèt<br />

Kale, qui vivent dans les milieux de la<br />

diaspora, ne devraient-ils pas prendre<br />

le temps d’y réfléchir?<br />

Nos sentiments de doute sortent<br />

encore plus renforcés, lorsque nous<br />

avons appris la semaine dernière<br />

que le juge d’instruction, Bredy Fabien,<br />

s’apprêtait à renvoyer hors des<br />

liens de la prévention le « Caïphe »<br />

de Grand-Ravine, celui qui a exécuté<br />

publiquement son associé Junior Dòy,<br />

et qui s’en est vanté, pour « insuffisance<br />

de preuve ». Ce Bredy Fabien<br />

attend-il que ce Junior Décimus assassine<br />

toute la population de Grand-Ravine,<br />

ou son épouse et ses enfants,<br />

avant de reconnaître que ce « voyou »<br />

est effectivement un criminel, et par<br />

conséquent, mérite un procès digne<br />

et équitable, comme cela se fait dans<br />

toutes les sociétés de droit ?<br />

Et si l’on poussait plus loin<br />

cette analyse sur la compréhension<br />

de cette affaire nébuleuse. Pourquoi le<br />

juge Bredy Fabien prenait-il brusquement<br />

la décision controversée d’ouvrir<br />

la cellule de Tèt Kale, et de renvoyer<br />

l’animal paître dans son pâturage de<br />

délinquance? Au départ de Décimus,<br />

le hideux Bougòy combla le vide de la<br />

chefferie. Libéré de prison Tèt Kale allait<br />

devoir liquider son remplaçant de facto<br />

pour reprendre possession du trône. Un<br />

véritable feuilleton cinématographique<br />

à la Hollywood. Bougòy, désarçonné<br />

par la drogue et le clairin, parle trop. Sa<br />

langue reste pendante sur plusieurs stations<br />

de radiodiffusion. Ses « Grands<br />

Patrons » craignent que, noyé sous<br />

l’effet des narcotiques, il se mette à citer<br />

des noms. C’est l’une des explications<br />

plausibles du communiqué publié par<br />

le ministère de la Justice, à propos<br />

des conversations qui se déroulaient<br />

entre des animateurs comme Guerrier<br />

et les chefs de gangs. Les autorités<br />

judiciaires et policières n’auraient-elles<br />

pas conclu un accord secret avec Junior<br />

Décimus, alias Tèt Kale, pour qu’il liquidât<br />

Bougòy et ses lieutenants? En<br />

échange, il aurait obtenu un montant<br />

d’argent pour sa réinsertion sociale et<br />

celle de ses partisans. Leurs crimes auraient<br />

été blanchis.<br />

suite à la page(<strong>16</strong>)<br />

Une Nation à la dérive<br />

Rien ne fonctionne dans ce gouvernement<br />

dirigé par deux néophytes sans<br />

conscience. Jovenel Moïse et Jack Guy<br />

Lafontant multiplient l’insouciance,<br />

l’incompétence, l’ignorance et l’inexpérience<br />

pour en obtenir des produits<br />

de l’absurdité. Même son grand frère,<br />

un certain Gabriel Moïse, est venu<br />

dénoncer le cynisme, le mépris de cet<br />

homme à l’égard de ses proches parents.<br />

Quelqu’un qui délaisse les membres<br />

de sa famille, du côté aussi bien<br />

utérin que consanguin, ne saurait se<br />

montrer sensible aux souffrances des<br />

masses populaires. Pourtant, l’escogriffe<br />

idolâtre la petite classe possédante.<br />

« La Grenouille qui se prend pour un<br />

Bœuf. » Jovenel Moïse devrait savoir<br />

que cette pseudo-bourgeoisie, composée<br />

de la clique de commerçants du<br />

bord de mer, nourrit des préjugés sociaux<br />

graves envers les masses issues de<br />

la paysannerie.<br />

En qualité de fils et fille naturels<br />

des campagnes et des mornes,<br />

Jovenel et Martine Moïse croient à<br />

tort qu’ils sont épargnés du lot des<br />

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


La Tribune de Catherine Charlemagne (18)<br />

Électricité d’Haïti, bientôt la fin !<br />

Calmement ! <strong>Mai</strong>s sûrement la compagnie<br />

nationale de l’électricité<br />

d’Haïti (ED’H) marche vers la fin de<br />

son cycle de vie. Le Président Jovenel<br />

Moïse, dans son obsession de respecter<br />

l’une des promesses de sa campagne<br />

électorale la plus attendue par la population,<br />

passe à une nouvelle offensive.<br />

Dans le cadre de sa « Caravane<br />

du changement », il s’attaque de front<br />

à une entreprise publique extrêmement<br />

décriée : Électricité d’Haïti. Il se<br />

souvient de la promesse non tenue<br />

de l’ancien Premier ministre, Laurent<br />

Lamothe, de l’Administration de Michel<br />

Martelly sur l’électricité 24/24 en<br />

Haïti. Lui, il veut tenir sa parole et sa<br />

promesse dans ce domaine : électrifier<br />

tout le territoire haïtien 24 heures sur<br />

24 heures avant la fin de son quinquennat,<br />

soit en février 2022. Même si<br />

aucun Haïtien n’y croit. Lui pour y arriver,<br />

il est prêt à manger avec le diable<br />

en personne s’il le faut.<br />

Surtout dans ce dossier de l’énergie<br />

électrique, il a deux soutiens de<br />

taille : Fonds Monétaire International<br />

(FMI) et Banque Mondiale (BM).<br />

Or, ce sont ces deux Institutions financières<br />

internationales qui tiennent<br />

en vie l’ED’H sous perfusion depuis<br />

des années. A bout de nerf, ces deux<br />

bailleurs de fonds ne cessent de réclamer<br />

la privatisation totale de cette entreprise<br />

publique totalement déficiente<br />

avec seulement 600.000 abonnés en<br />

2017 pour une population estimée à<br />

12 millions d’habitants. Ainsi, prenant<br />

prétexte de la fameuse « Caravane » et<br />

de sa volonté d’avancer sur le dossier,<br />

le Président haïtien s’est fait une raison.<br />

Il accepte dans le moindre détail<br />

les conditions imposées par le Fonds<br />

Monétaire International et de la Banque<br />

mondiale pour se défaire de la Compagnie<br />

d’Électricité. Il y a quelques jours,<br />

une partie de la presse haïtienne s'est<br />

fait l'écho d’un courrier du ministère<br />

haïtien de l’Economie et des Finances<br />

aux autorités de ces institutions internationales<br />

leur annonçant l’engagement<br />

du gouvernement haïtien d’ouvrir<br />

le secteur de l’énergie à la concurrence<br />

des entreprises privées. Les autres médias<br />

de la capitale n’en parlent presque<br />

pas. Et pour cause.<br />

Le dossier n’est pas aussi simple.<br />

Et surtout une bonne partie d’entre<br />

eux sont liés aux différents secteurs de<br />

l’énergie en Haïti par des contrats de<br />

publicité concernant d’autres activités<br />

des groupes en question. <strong>Mai</strong>s les vraies<br />

raisons de ce silence demeurent la confidentialité<br />

à laquelle évoluent les tractations<br />

entre les autorités haïtiennes et<br />

ces deux bailleurs de Fonds, principalement<br />

le FMI, qui imposent leur dictat<br />

sur Port-au-Prince à propos de l’ED’H.<br />

Dans un premier temps, il était question<br />

de privatiser cette entreprise du<br />

secteur public qui au demeurant vit aux<br />

crochets de l’Etat par des subventions<br />

énormes sans jamais arriver à servir<br />

la population du précieux bien qu’est<br />

le courant électrique. Eternellement<br />

déficitaire, l’ED’H, par une gestion désastreuse,<br />

devient un fardeau pour tous<br />

ceux chargés de la maintenir en vie. Et<br />

de fait, cette entreprise publique s’est<br />

retrouvée dans l’œil de la Banque Mondiale<br />

posant des conditions drastiques<br />

pour qu’elle continue de supporter<br />

l’Etat haïtien dans son soutien financier<br />

à une entreprise qui devient au fil des<br />

ans un gouffre financier pour le budget<br />

de la nation.<br />

Tous les gouvernements des<br />

trente dernières années ont résisté aux<br />

pressions du FMI et de la Banque mondiale<br />

ou plutôt ont dû trouver des parades<br />

pour ne pas avoir à apporter le<br />

chapeau de la privatisation officielle de<br />

l’ED’H. Ils ont dépensé des millions de<br />

dollars chaque année afin de permettre<br />

à l’entreprise de survivre sans aucune<br />

perspective de sortir dans le rouge.<br />

<strong>Mai</strong>s le pire dans cette affaire, c’est<br />

que l’ED’H, en dépit des sommes considérables<br />

injectées chaque année par le<br />

Trésor public haïtien et la Communauté<br />

Internationale, n’arrive pas à satisfaire<br />

le besoin de la population qui vit continuellement<br />

dans le noir. Finalement,<br />

La Sogener est la plus ancienne fournisseuse privée d’électricité à ED’H<br />

Le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) ne<br />

cessent de réclamer la privatisation totale de cette entreprise publique<br />

totalement déficiente avec seulement 600.000 abonnés en 2017 pour une<br />

population estimée à 12 millions d’habitants<br />

l’Administration de Michel Martelly,<br />

pour calmer un peu les institutions financières<br />

internationales qui aident<br />

Haïti à subventionner sa compagnie de<br />

l’électricité, avait fait un premier pas<br />

vers l’ouverture du secteur à la concurrence<br />

sans jamais y parvenir faute de<br />

temps et aussi la pression du puissant<br />

syndicat des employés de l’ED’H.<br />

En 2015, un décret avait même<br />

été publié dans le Moniteur, le journal<br />

officiel de la République, en vue de<br />

permettre aux entreprises privées de<br />

l’énergie de venir concurrencer l’ED’H<br />

sur son terrain. <strong>Mai</strong>s ce décret n’était<br />

pas assez clair ni assez libéral pour le<br />

FMI et la BM qui en demandaient toujours<br />

plus, c’est-à-dire la privatisation<br />

pure et simple de l’entreprise publique.<br />

Surtout les compagnies privées<br />

qui fournissent déjà de l’électricité à<br />

l’ED’H n’étaient pas pressées de perdre<br />

leur manne financière qu’elles tirent de<br />

l’Etat haïtien par des contrats juteux<br />

défiant toute concurrence. Du coup,<br />

le gouvernement ne pouvait rien faire<br />

de cohérent puisque non seulement la<br />

concurrence ne se pressait pas de venir<br />

sur un marché certes prometteur - plus<br />

de dix millions - d’habitants à éclairer<br />

mais un marché tout de même compliqué<br />

compte tenu du très faible pouvoir<br />

d’achat de la majorité de la population<br />

et du système de vol de courant appelé<br />

en Haïti (Priz kouran) ou « Konbèland/<br />

Cumberland ».<br />

Seulement 13% des abonnés<br />

payent leurs factures à ED’H. D’ailleurs,<br />

c’est l’un des problèmes de la<br />

Compagnie Nationale d’Électricité, la<br />

gestion de son courant électrique à travers<br />

le pays et dans les bidonvilles et<br />

les ghettos en particulier où les gens se<br />

contentent de se connecter sur les pilonnes<br />

électriques passant juste devant<br />

leurs maisons. Ce sera aussi l’un des<br />

gros problèmes à résoudre par les compagnies<br />

privées qui vont prendre sous<br />

peu le relais de l’ED’H qui, pour tous<br />

les spécialistes, ne pourront pas tenir<br />

le cap face à des compagnies privées<br />

dont le but premier demeure le profit.<br />

L’Électricité d’Haïti, malgré les critiques<br />

qu’elle encaisse au quotidien, reste<br />

avant tout une entité du service public.<br />

De ce fait, sa politique peu agressive<br />

envers les consommateurs peu fortunés<br />

entre dans la philosophie même d’un<br />

service public bien qu’elle soit une entreprise<br />

commerciale à caractère public.<br />

Avec l’arrivée bientôt sur le marché des<br />

entreprises qui, certes, existent déjà<br />

mais cantonnées seulement à la fourniture<br />

de l’électricité à l’ED’H qui la commercialise<br />

auprès des consommateurs,<br />

la donne va forcement changer.<br />

Pour revenir à la fameuse lettre<br />

du ministre de l’Economie et des Finances<br />

et du Gouverneur de la Banque<br />

centrale à madame Christine Lagarde, la<br />

Directrice générale du Fonds Monétaire<br />

International annonçant l’intention<br />

du Président Jovenel Moïse de mettre<br />

à plat le secteur de l’énergie en Haïti<br />

à commencer par l’augmentation du<br />

tarif de l’électricité avec une facturation<br />

qui va passer à plus de 10% plus<br />

cher, le gouvernement veut démontrer<br />

sa détermination à appliquer les<br />

recommandations des experts du FMI.<br />

<strong>Mai</strong>s il souhaite aussi raviver l’appétit<br />

des entreprises privées de l’énergie<br />

pour se lancer dans la course sur ce<br />

marché réputé difficile dans la mesure<br />

où l’infrastructure dans ce domaine<br />

est obsolète ou quasiment inexistante.<br />

La teneur du courrier ne peut évidemment<br />

que soulever l’enthousiasme du<br />

FMI et de la Banque Mondiale qui n’en<br />

demandent pas moins et ce, depuis<br />

qu’elles ont constaté la faillite de l’ED’H<br />

malgré les millions dépensés pour l’aider<br />

à sortir la tête de l’eau. L’ED’H coûte<br />

aux contribuables haïtiens pas moins<br />

de 35 à 40 millions de dollars américains<br />

chaque année. Cette fois-ci, le<br />

gouvernement haïtien ne fait pas dans<br />

le difficile et ne cherche plus à se cacher<br />

derrière un rideau transparent.<br />

Sa lettre aux responsables de<br />

ces organismes internationaux sonne<br />

comme un aveu d’échec et de faiblesse<br />

en utilisant exactement tous les termes<br />

que le FMI et la BM attendaient depuis<br />

longtemps. Même si le gouvernement<br />

ne le dit pas explicitement dans sa<br />

missive, c’est bien la mort de l’ED’H<br />

telle qu’on la connaît qui est en ligne<br />

de mire. Ce simple extrait de la correspondance<br />

signée du ministre Jude Alix<br />

Patrick Salomon et du Gouverneur Jean<br />

Baden Dubois nous donne le ton de la<br />

démarche des autorités haïtiennes: «<br />

Dans le cadre du Staff monitored program,<br />

nous publierons un budget complet<br />

pour l’ED’H, nous augmenterons<br />

le taux de facturation de 40 à 50 % et<br />

avant fin août, le gouvernement sélectionnera<br />

des opérateurs à offres viables<br />

pour la « Fourniture d’électricité par<br />

la Production, la Distribution, la Commercialisation<br />

», afin de remplacer les<br />

contrats de fourniture d’électricité déjà<br />

arrivés à terme ».<br />

Le vocabulaire a été bien choisi<br />

afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté<br />

sur la démarche ni pour les instances<br />

internationales ni pour les entreprises<br />

privées d’électricité qui souhaitent<br />

partir à l’aventure. Car, si produire de<br />

l’électricité en Haïti n’est à première<br />

vue pas un réel problème si l’on a les<br />

moyens, l’acheminer pour la commercialiser<br />

demeure pour le moins problématique.<br />

<strong>Mai</strong>s apparemment cela<br />

n’effraye guère les fournisseurs historiques<br />

comme la Sogener et E-Power<br />

qui s’enthousiasment en apprenant<br />

la nouvelle. Les responsables de ces<br />

deux entreprises qui produisent du<br />

courant depuis des années pour leur<br />

unique client qui est ED’H, donc l’Etat<br />

haïtien, se pressent de manifester leur<br />

contentement en disant qu’ils attendaient<br />

depuis des années cette décision<br />

qui va leur permettre de commercialiser<br />

leur produit comme ils l’entendent.<br />

Les responsables de ces deux fournisseurs<br />

d’électricité, Dimitri Vorbe pour la<br />

Sogener et Carl Auguste Boisson pour<br />

E-Power, s’impatientent de pouvoir entrer<br />

sur le marché de l’énergie électrique<br />

selon le partage qui sera effectué dès le<br />

mois d’août prochain si l’on se réfère au<br />

courrier du gouvernement.<br />

Puisque les contrats qui les lient<br />

avec l’Etat haïtien arrivent à terme,<br />

Deux techniciens de l’EDH<br />

donc les négociations vont certainement<br />

démarrer sous peu si elles ne sont<br />

pas encore commencées secrètement.<br />

La Sogener qui fait partie du groube<br />

Vorbe & Fils qui évolue dans le BTP<br />

(bâtiment et travaux publics) est déjà<br />

très ancrée dans le domaine. Les Vorbe<br />

connaissent du monde dans le milieu<br />

politique haïtien et sont très proches du<br />

parti Fanmi Lavalas de l’ancien Président<br />

Jean-Bertrand Aristide. La Sogener<br />

est la plus ancienne fournisseuse<br />

privée d’électricité à ED’H. Donc, ce<br />

groupe connaît bien les difficultés du<br />

terrain non seulement pour acheminer<br />

son produit mais pour le commercialiser<br />

auprès de la population. Quant à<br />

E-Power, appartenant au groupe que<br />

dirige l’homme d’affaire Daniel Gérard<br />

Rouzier, l’ancien Premier ministre<br />

désigné de Michel Martelly et Directeur<br />

Fondateur de Sun Auto, c’est l’un des<br />

gros fournisseurs de courant de la région<br />

métropolitaine pour l’ED’H. Cette<br />

compagnie d’électricité est aussi l’une<br />

des plus modernes des entreprises<br />

d’énergie en Haïti.<br />

Elle ne devrait pas avoir de difficultés<br />

à obtenir sa licence pour fournir<br />

et commercialiser sa production de courant<br />

jusqu’aux portes des résidences.<br />

Car ses responsables disposent d’un<br />

très bon carnet d’adresse auprès du Palais<br />

national. Ces deux entreprises sont<br />

en position de force pour négocier avec<br />

le gouvernement leur part du gâteau<br />

d’un marché qui va être très concurrentiel<br />

puisqu’elles ne sont pas les seules à<br />

être sur le terrain. Il y a aussi Haytrac<br />

Power, issue du groupe Haytian Tractor,<br />

de l’entrepreneur Raynold Bonnefil,<br />

le dernier venu dans ce secteur,<br />

suite à la page(<strong>16</strong>)<br />

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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

As <strong>Haiti</strong>’s Flag Day Approaches:<br />

University Students<br />

Demonstrate for Investment<br />

in Education<br />

Ending TPS for <strong>Haiti</strong>ans, Salvadorans, and<br />

Hondurans Was the “Result of an Overtly<br />

Political Process,” Senate Democrats Find<br />

by Kim Ives<br />

<strong>Haiti</strong>an university students peacefully protested in front of the Prime Minister's<br />

office under the muzzles of police guns on May 11, <strong>2018</strong><br />

by Kim Ives<br />

civilians wearing T-shirts of the ruling<br />

<strong>Haiti</strong>an Bald Headed Party (PHTK)<br />

carrying submachine guns.<br />

Undeterred, on May 15, the<br />

COJEUEH held a picket-line in front<br />

of the Court of Accounts to demand<br />

that the judges there investigate and<br />

explain what happened to the millions<br />

of dollars embezzled from state<br />

coffers filled with revenues from a tax<br />

on phone calls and money transfers,<br />

donations to the international earthquake<br />

relief authority (CIRH), and the<br />

PetroCaribe fund, which has money<br />

from 40% of the nation’s fuel sales.<br />

The students plan demonstrations<br />

each day for the rest of the week<br />

On May 8, the Washington Post<br />

broke a story that the U.S. embassies<br />

in <strong>Haiti</strong>, El Salvador, and Honduras<br />

warned against ending Temporary Protected<br />

Status (TPS) for some 300,000<br />

immigrants from those countries, but<br />

then-Secretary of State “Rex Tillerson<br />

dismissed the advice and joined other<br />

administration officials in pressuring<br />

leaders at the Department of Homeland<br />

Security [DHS] to strip the immigrants<br />

of their protections.”<br />

In a May 4, <strong>2018</strong> letter to the<br />

Government Accountability Office<br />

(GAO), Sen. Bob Menendez (D-NJ),<br />

the ranking Democrat on the Senate<br />

Foreign Relations Committee, said that<br />

he was “concerned” that Tillerson had<br />

told DHS to “terminate the TPS designations<br />

for El Salvador, <strong>Haiti</strong>, and<br />

Honduras in deliberate disregard of the<br />

counsel and expertise of State Department<br />

officials in Washington and at the<br />

U.S. Embassies in all three countries.”<br />

Former DHS Chief Elaine Duke,<br />

who announced her April resignation<br />

in February after less than a year in the<br />

post, was brow-beaten (particularly by<br />

White House Chief of Staff John F. Kelly)<br />

into reluctantly ending TPS for <strong>Haiti</strong><br />

and El Salvador, the Post reported. She<br />

gave Hondurans a six-month evaluation<br />

period, at the end of which TPS<br />

was revoked earlier this May.<br />

The Senate Foreign Relations<br />

Committee (SFRC) Democratic Staff<br />

was responsible for the revelations<br />

and wrote in a May 11, <strong>2018</strong> email<br />

that “Tillerson's recommendation” to<br />

“terminate the TPS designations for El<br />

Salvador, <strong>Haiti</strong>, and Honduras was the<br />

result of an overtly political process.”<br />

The SFRC Democratic Staff said<br />

that “Tillerson ignored a body of evidence<br />

about the negative consequences<br />

for U.S. national security and risks<br />

“in front of other public institutions in<br />

the country to push the authorities to<br />

assume their responsibilities to build<br />

a good public policy linked with integration<br />

and employment to prevent<br />

the youth from leaving the country,<br />

to ask where [disappeared journalist]<br />

Vladjimir Legagneur went, to say ‘no’<br />

<strong>Haiti</strong>ans demonstrating for TPS outside DHS Washington headquarters in<br />

October 2017. “Why do we need more <strong>Haiti</strong>ans?” asked President Trump<br />

to the physical safety of TPS beneficiaries<br />

and the U.S.-citizen children that<br />

may accompany them to their country<br />

of origin.”<br />

The three countries’ TPS holders<br />

have about 273,000 U.S.-born children<br />

who will be torn either from their<br />

parents or from their homeland.<br />

President Donald Trump has a<br />

signature anti-immigrant and patently<br />

racist agenda. On Jan. 11, a bipartisan<br />

Congressional delegation tried to<br />

convince President Donald Trump to<br />

allocate the 50,000 “diversity visas”<br />

granted annually to all nations instead<br />

to <strong>Haiti</strong>ans who had just seen their TPS<br />

yanked. In response, Trump asked:<br />

“Why do we need more <strong>Haiti</strong>ans?...<br />

Take them out.” In the same meeting,<br />

he referred to <strong>Haiti</strong>, El Salvador, and<br />

African nations as “shithole countries,”<br />

and “suggested that the United<br />

States should instead bring more people<br />

from countries such as Norway,”<br />

according to a bombshell story in The<br />

Washington Post.<br />

On Sat., May 19, <strong>2018</strong>, a multinational<br />

coalition called the 1804<br />

Movement for All Immigrants, in<br />

the hike in gas prices, and ‘yes’ to<br />

the involvement of the youth in the<br />

country’s decisions.”<br />

“The Constitution, the flag,<br />

and the national hymn are the three<br />

fundamental elements which make<br />

up the spinal column of the nation,”<br />

COJEUEH said. “Today, we cannot<br />

concert with organizations from Massachusetts<br />

to Florida, is holding a national<br />

rally in front of the White House<br />

in Lafayette Park and on Pennsylvania<br />

Avenue to demand permanent residency<br />

for all 400,000 immigrants from 10<br />

countries who currently hold TPS. Six<br />

of those countries’ immigrants have<br />

had their TPS cut, effective in 2019 or<br />

2020.<br />

In November, Rep. Nydia<br />

Velazquez (D-NY) introduced the<br />

American Promise Act of 2017, to allow<br />

TPS holders, or those with deferred<br />

enforced departure (DED), to apply<br />

for permanent residency, if they do so<br />

within three years of enactment of the<br />

bill.<br />

The May 19 rally in Washington,<br />

DC is also demanding that Trump<br />

apologize for his “shithole” statement<br />

and back off from his aggressive<br />

war-threatening policies against Iran<br />

and Syria. The coalition also calls for<br />

U.S. and UN reparations to <strong>Haiti</strong>, an<br />

end to police profiling and terror in the<br />

U.S., and the pull-out of the UN occupation<br />

forces deployed in <strong>Haiti</strong> since<br />

2004.<br />

be proud ... because each day these<br />

symbols of the <strong>Haiti</strong>an people are losing<br />

their meaning.”<br />

The COJEUEH concluded by<br />

saying: “We will not go to Chile, we<br />

will not go to Brazil, and we say to<br />

the authorities: stop pushing us to go,<br />

stop burning up our dreams.”<br />

Heavily armed civilians in PHTK<br />

shirts have threatened student<br />

demonstrators in Port-au-Prince<br />

May 18, <strong>2018</strong> will mark the<br />

215th anniversary of the creation<br />

of the blue-and-red <strong>Haiti</strong>an flag,<br />

a day when <strong>Haiti</strong>ans worldwide display<br />

their national pride.<br />

But this year, there is not much<br />

to be proud about because the <strong>Haiti</strong>an<br />

government is neglecting the nation’s<br />

educational system resulting in over<br />

100,000 young people fleeing to<br />

South American nations, particularly<br />

Chile, over the last year.<br />

That was message in a May<br />

14th statement of the Engaged University<br />

Youth of <strong>Haiti</strong> (COJEUEH) as<br />

it launched a week of demonstrations<br />

leading up to May 18.<br />

“When we consider the meager<br />

money in the university budget, we<br />

see that higher education is not a priority<br />

of this State, which rather maintains<br />

the status quo so that college<br />

kids have to pack their bags and flee<br />

overseas,” the COJEUEH wrote.<br />

When the university students<br />

held their first protest in the capital<br />

on May 11, they were threatened by<br />

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


RÉVOLUTION BOLIVARIENNE ET LUTT<br />

Le 9 avril dernier, le Président<br />

Nicolas Maduro a pris<br />

fermement position contre<br />

la criminalisation de la lutte<br />

paysanne et la vague d’expulsions<br />

dénoncées par les<br />

organisations de ce secteur. Il<br />

a ordonné de créer une commission<br />

spéciale au sein de<br />

l’Assemblée Nationale Constituante,<br />

afin d’enquêter sur<br />

les faits les plus récents et<br />

d’identifier les responsables<br />

ainsi que leurs complices à<br />

l’intérieur des institutions.<br />

Dans son discours, le Président<br />

a affirmé avec force «<br />

Cette Révolution n’est pas<br />

complice des propriétaires<br />

terriens! C’est la Révolution<br />

des paysans et des paysannes,<br />

de la Justice ». Le 28<br />

avril Maduro a renforcé les<br />

aides économiques au secteur<br />

paysan et communard.<br />

Pour ceux qui sont directement<br />

concernés, la<br />

question est de savoir qui<br />

est derrière la recrudescence<br />

actuelle du harcèlement contre<br />

le secteur paysan. Quelles<br />

devraient être les actions à<br />

entreprendre suite à la récente<br />

déclaration de Nicolas Maduro?<br />

Comment le soutien apporté<br />

par la Révolution aux<br />

organisations paysannes<br />

pourrait-il se concrétiser.<br />

Les luttes paysannes,<br />

point cardinal de la<br />

Révolution<br />

Depuis ses débuts, la Révolution<br />

Bolivarienne a fait sienne<br />

la lutte historique de la paysannerie<br />

pour la démocratisation<br />

des terres, des intrants<br />

et des ressources nécessaires<br />

à la production agricole. C’est<br />

écrit de façon explicite dans la<br />

Constitution de la République<br />

Bolivarienne du Venezuela de<br />

1999, et dans la Loi sur les<br />

Terres et le Développement<br />

Agricole, l’une des 49 lois<br />

approuvées par voie d’habilitation<br />

par le Président Hugo<br />

Chavez en 2001, afin d’inscrire<br />

les principes constitutionnels<br />

les plus urgents dans<br />

un cadre juridique et d’application<br />

concrète.<br />

Selon un recensement<br />

réalisé en 1998, sur les presque<br />

30 millions d’hectares<br />

de terres cultivables dénombrées,<br />

24 millions environ<br />

(c’est-à-dire 60%) sont regroupées<br />

dans des latifundios<br />

dont les propriétaires ne<br />

représentent que 1% de la<br />

population. L’agriculture paysanne<br />

familiale et de petite et<br />

moyenne production constituent<br />

75% des exploitations<br />

agricoles mais ne couvre qu’à<br />

peine 6% des terres cultivables.<br />

La lutte contre le latifundium<br />

a immédiatement<br />

suscité de violentes réactions<br />

(1) de la part de l’oligarchie,<br />

selon laquelle elle serait «<br />

contraire à l’intérêt social<br />

». Les puissants intérêts<br />

économiques de cette caste,<br />

liés à la concentration de la<br />

propriété des terres -plutôt<br />

qu’à la production agricole vu<br />

son rendement limité- sont<br />

à l’origine de la violence et<br />

de la persécution envers les<br />

communautés paysannes<br />

protagonistes de la récupération<br />

des terres non cultivées<br />

au bénéfice de la souveraineté<br />

et de la sécurité alimentaire<br />

du pays. Tout au long de ces<br />

années de Révolution, il y a<br />

eu environ 300 assassinats<br />

de paysans commis par des<br />

sicaires, dont la plupart au<br />

cours des premières années<br />

d’application de la loi. Aujourd’hui,<br />

plus de <strong>16</strong> ans après,<br />

nous assistons à une recrudescence<br />

des attaques contre<br />

les paysans organisés. Menaces,<br />

expulsions violentes,<br />

judicialisation et criminalisation<br />

de la lutte paysanne<br />

se répètent et se poursuivent<br />

selon un même scénario dans<br />

différents Etats du pays. La<br />

gravité de la situation a requis<br />

l’intervention du Président<br />

Maduro.<br />

Pour mettre en évidence<br />

les différents facteurs en jeu,<br />

nous avons recueilli depuis<br />

Albar TV, l’analyse et les apports<br />

de la Plateforme de la<br />

Lutte Paysanne, qui intègre<br />

différentes commissions et<br />

coopératives paysannes et<br />

des petits producteurs de divers<br />

Etats du pays (2).<br />

Une paysanne dans son champ<br />

Je ne veux pas de grands propriétaires, de corrompus ni de<br />

complices de grands propriétaires dans le gouvernement<br />

bolivarien ! Qu'on les chasse tous !<br />

1) Adopter une politique<br />

agricole pertinente et<br />

cohérente<br />

A l’origine de la criminalisation<br />

de la lutte paysanne, il y<br />

a de puissants intérêts liés à la<br />

concentration de la propriété<br />

foncière. Pour s’imposer, ils<br />

agissent à différents niveaux<br />

et ils tirent actuellement profit<br />

d’une matrice d’opinion<br />

qui désigne le secteur paysan<br />

comme responsable des<br />

difficultés économiques que<br />

connaît le pays. Cette matrice<br />

d’opinion prend pied jusque<br />

dans les institutions d’état.<br />

Bien que dans la conjoncture<br />

économique actuelle,<br />

70% des aliments consommés<br />

par les foyers vénézuéliens<br />

proviennent de l’agriculture<br />

paysanne familiale, on met la<br />

crise que nous traversons sur<br />

le dos des paysans et ce parti<br />

pris se renforce, parce qu’au<br />

sein même des différentes institutions<br />

on ne croit pas au<br />

modèle de production paysan.<br />

Ils se justifient en disant que<br />

l’Etat a donné des terres et<br />

accordé des crédits mais que<br />

le paysan « n’a jamais su produire<br />

», nous explique-t-on à<br />

la Plateforme.<br />

« Ce qu’il faut reconnaître,<br />

c’est qu’en réalité<br />

l’Etat n’a pas mené de politiques<br />

judicieuses qui auraient<br />

pu contribuer au développement<br />

agricole. Car c’est un<br />

mensonge que d’affirmer que<br />

la plupart des terres sont aux<br />

mains des paysans : la plus<br />

grande partie d’entre elles, de<br />

même que la majeure partie<br />

des équipements et du capital<br />

disponible pendant la Révolution<br />

ont été aux mains de<br />

l’Etat, d’entreprises d’Etat<br />

qui appartenaient auparavant<br />

à la Corporation Vénézuélienne<br />

d’Aliments (CVAL) et<br />

qui se retrouvent aujourd’hui<br />

en partie dans la Corporation<br />

du Développement Agricole<br />

(DelAgro) et de l’entreprise<br />

agricole des Forces Armées<br />

Nationales Bolivariennes<br />

(AgroFANB) ».<br />

Même si les grands projets<br />

de l’Etat issus de la Révolution<br />

ont eu des résultats remarquables<br />

dans le domaine<br />

de la production, la guerre<br />

économique de ces dernières<br />

années ont compromis ces<br />

efforts et montré leur fragilité,<br />

que ce soit par le fait d’être<br />

devenus l’objet de la contrebande<br />

et du détournement<br />

de denrées alimentaire, ou<br />

par les difficultés liées à l’entretien<br />

des machines et à la<br />

préservation technologique,<br />

ou encore par des erreurs de<br />

gestion, entre autres facteurs.<br />

Le discours qui attribue<br />

la responsabilité de la crise à<br />

l’agriculture paysanne à des<br />

répercussions très graves : «<br />

car une telle logique amène<br />

à dire que les entrepreneurs,<br />

eux, savent produire, et par<br />

grandes quantités », et c’est<br />

pourquoi il faudrait établir<br />

des accords à cette fin. <strong>Mai</strong>s<br />

il s’agit là d’une logique perverse,<br />

qui mène à la restauration<br />

du latifundium sous<br />

un discours prétendant que<br />

des entreprises privées pourraient<br />

s’allier à l’Etat pour «<br />

faire produire la campagne ».<br />

Ce qui signifierait déloger le<br />

petit producteur, le paysan,<br />

comme on le constate avec<br />

les tentatives d’expulsion<br />

actuelles et serait une trahison<br />

au legs paysan laissé par<br />

Chavez, à tout ce qui a été<br />

réalisé et à tous les morts qui<br />

sont tombés au cours de ces<br />

années. Nous nous trouvons<br />

donc face à un grand danger,<br />

celui d’une politique restauratrice<br />

».<br />

Les pratiques de monoculture<br />

intensive propres aux<br />

grandes entreprises de l’agrobusiness<br />

sont illégales au<br />

Venezuela. C’est ce qu’établit<br />

la Loi Organique de Sécurité<br />

et de Souveraineté Alimentaire<br />

(2008) qui, tout au contraire,<br />

reconnait l’importance<br />

qu’a pour le pays le développement<br />

d’une agriculture<br />

durable. Dont les bases sont :<br />

l’agricuture paysanne, familiale<br />

et des petits producteurs,<br />

comme l’a défini l’Organisation<br />

des Nations Unies pour<br />

l’Alimentation et l’Agriculture<br />

(sigle anglais FAO), qui met<br />

en évidence l’importance cruciale<br />

de la petite production<br />

du fait qu’elle répond au triple<br />

défi de produire plus d’aliments,<br />

de créer plus d’emplois<br />

et de conserver les ressources<br />

naturelles.<br />

A l’inverse, la mal<br />

nommée « révolution verte<br />

» de l’agrobusiness n’a non<br />

seulement pas atteint son<br />

objectif affiché (réduire la<br />

faim dans le monde), mais a<br />

démontré qu’elle avait des impacts<br />

négatifs considérables<br />

en épuisant la terre, en instaurant<br />

une dépendance au<br />

monopole des grandes corporations<br />

mondiales sur les<br />

instrants et en provoquant le<br />

déplacement de la population<br />

paysanne et son appauvrissement<br />

culturel.<br />

« La production paysanne<br />

et la production familiale<br />

fournit 80 à 90% des<br />

aliments des pays d’Amérique<br />

du Sud. Ce que produisent les<br />

grandes surfaces de l’agro-industrie<br />

aux mains du capital<br />

étranger ou national ne sont<br />

que des « commodities ».<br />

Nous avons là deux points de<br />

vue antagonistes » prévient la<br />

Plateforme.<br />

Des paysans dialoguant avec le président Maduro<br />

2) Garantir la<br />

sécurité juridique des<br />

récupérations<br />

Selon des informations<br />

présentées par le Président<br />

Maduro, les terres reprises au<br />

latifundium ont atteint 6 millions<br />

d’hectares. Cependant, «<br />

il y a environ 6 000 cas de<br />

récupération pour lesquels la<br />

procédure juridique a commencé<br />

mais n’a jamais été<br />

achevée, « selon les indications<br />

de la Plateforme de la<br />

Lutte Paysanne.<br />

Par exemple, dans<br />

le cas de la commune El<br />

Maïzal, dans l’Etat de Lara,<br />

« une récupération a eu lieu<br />

en 2008 (avec le Président<br />

Hugo Chavez en personne).<br />

Ce fut une opération spectaculaire,<br />

en présence même<br />

du propriétaire. <strong>Mai</strong>s cette<br />

récupération n’a jamais été<br />

finalisée par l’INTi devant les<br />

tribunaux. Le résultat a été<br />

qu’en 2013 le TSJ a ordonné<br />

de rendre ces terres à l’ancien<br />

propriétaire. Comme à<br />

ce moment-là avait lieu une<br />

rencontre extraordinaire des<br />

Communes, il y a eu toute<br />

une protestation au niveau<br />

national et le Président Nicolas<br />

Maduro a pris les devants<br />

et a annulé cette décision ».<br />

Des milliers de cas de<br />

récupération ont été engagés<br />

sans jamais aboutir ou être<br />

clos juridiquement, d’où leur<br />

précarité. N’étant pas fondés<br />

sur des actes juridiques définitifs,<br />

une décision du pouvoir<br />

judiciaire peut à tout moment<br />

les annuler. La responsabilité<br />

retombe, dans ces cas-là, sur<br />

l’INTi, qui effectue toutes les<br />

démarches légales concernant<br />

les récupérations. Nombre<br />

de récupérations font l’objet<br />

de plaintes de la part des<br />

prétendus propriétaires, mais<br />

l’INTi n’a jamais donné suite<br />

aux convocations des tribunaux.<br />

Il y a un risque de de<br />

perdre ainsi jusqu’à 90% des<br />

récupérations », affirment-ils.<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


E PAYSANNE : LES DÉFIS ACTUELS !<br />

Tout cela se traduit par<br />

une absence de sécurité juridique,<br />

y compris pour le<br />

secteur paysan qui a reçu<br />

son outillage agricole. « Un<br />

processus de récupération<br />

dure au minimum de six mois<br />

à un an. <strong>Mai</strong>s dans les faits,<br />

il peut prendre plus de cinq<br />

voire dix ans. Si cela est dû<br />

en bonne partie à l’inertie<br />

bureaucratique, il faut savoir<br />

aussi que des avocats de l’IN-<br />

Ti perçoivent des pots de vin<br />

en contrepartie de leur inaction<br />

et que de cette façon, les<br />

délais légaux sont dépassés et<br />

on aboutit à une péremption<br />

administrative. Bien entendu,<br />

à l’expiration de la procédure,<br />

tout document fourni est invalidé,<br />

que ce soit une carte<br />

foncière ou une adjudication<br />

».<br />

En effet, au Sud du Lac<br />

nous avons un cas de 300<br />

hectares récupérés dans lequel<br />

le tribunal des affaires<br />

agricoles a reçu une plainte<br />

lui demandant d’annuler la<br />

carte foncière qui avait été<br />

octroyée à la communauté<br />

paysanne l’année dernière.<br />

Si le tribunal invalide la carte<br />

foncière, les paysannes et les<br />

paysans seront mis dehors.<br />

Ce n’est qu’un exemple parmi<br />

d’autres. Dans le scénario<br />

d’un changement de gouvernement,<br />

ils n’auraient même<br />

pas besoin de dire « nous allons<br />

annuler les récupérations<br />

», il suffira simplement d’activer<br />

ces cas de péremption judiciaire,<br />

c’est-à-dire qui n’ont<br />

pas été menés à terme et les<br />

terres seront rendues aux latifundistes.<br />

3) Rechercher et<br />

sanctionner les<br />

responsables et les<br />

complices du harcèlement<br />

et des expulsions<br />

Suite à l’appel du Président<br />

Maduro, le Vice-Ministre des<br />

Terres et président de l’INTi,<br />

Luis Soltedo, est intervenu<br />

ce mardi au siège régional de<br />

cette institution dans l’Etat<br />

de Mérida après l’affaire, qui<br />

a fait beaucoup de bruit, de<br />

l’expulsion de l’exploitation<br />

La Magdalena, dans la localité<br />

d’Obispo Ramos Lora. C’est<br />

là que le <strong>16</strong> mars dernier, 32<br />

personnes de la communauté<br />

paysanne, accusées d’effraction<br />

bien qu’elles aient été en<br />

possession d’une autorisation<br />

de l’INTi pour récupérer ces<br />

terres non cultivées, ont été<br />

arrêtées.<br />

Soltedo a destitué 17<br />

fonctionnaires rattachés au<br />

Bureau Régional des Terres<br />

de l’Etat de Mérida suspectés<br />

d’avoir commis des actes de<br />

corruption et a désigné un<br />

nouveau directeur. <strong>Mai</strong>s nous<br />

ignorons toujours si outre le<br />

fait d’avoir été destitués, ils<br />

seront poursuivis en justice<br />

et si les destitutions sont en<br />

rapport avec les harcèlements<br />

envers les organisations paysannes<br />

ou avec le sabotage<br />

des procédures administration<br />

des récupérations. Dans<br />

cette même localité, a été<br />

dénoncée la complicité des<br />

fonctionnaires de l’INTi avec<br />

les propriétaires terriens dans<br />

le but de faire obstacle à la<br />

procédure de récupération de<br />

400 hectares de terres non<br />

cultivées du Fundo el Carmen<br />

engagée par deux conseils paysans.<br />

Les enquêtes devront<br />

être complètes. « Sur le plan<br />

judiciaire, la Défenseure publique<br />

devra enquêter sur des<br />

procureurs et des juges qui<br />

font preuve de partialité envers<br />

les propriétaires fonciers<br />

et qui prêtent main forte aux<br />

expulsions et à l’emprisonnement<br />

des paysannes et paysans<br />

», affirme-ton à la Plateforme<br />

en évoquant l’existence<br />

d’un réseau de corruption.<br />

De son côté, le Procureur<br />

Général de la République,<br />

Tarek William Saab, qui livre<br />

une grande bataille contre la<br />

corruption depuis qu’il assume<br />

sa charge (août de l’année<br />

dernière), a déclaré que le<br />

Ministère Public affrontera les<br />

propriétaires terriens au moyen<br />

de la Loi et qu’il assurera<br />

la défense des droits humains<br />

des paysannes et des paysans<br />

victimes de ces tentatives de<br />

restauration du latifundium.<br />

Une enquête sur les autorités<br />

régionales et municipales est<br />

nécessaire « parce que leurs<br />

services de police ont été<br />

utilisés dans les expulsions<br />

». C’est le cas, par exemple,<br />

pour Hato Las Mercedes de<br />

la municipalité de Pedraza<br />

(Etat de Barinas) où environ<br />

450 familles, qui sont venues<br />

travailler ces terres dès 2011<br />

avec l’autorisation de l’INTi,<br />

ont été victimes d’une expulsion<br />

brutale le 7 mars 2017.<br />

Dans un autre contexte, nous<br />

avons aussi le cas de la commune<br />

Minas de Buria, située<br />

dans le massif de Nirgua (Etat<br />

de Yaracuy) où 277 petits exploitants<br />

agricoles sont poursuivis<br />

en justice et se trouvent<br />

sous la menace d’une expulsion<br />

des terres sur lesquelles<br />

ils vivent depuis 50 ans, sous<br />

l’accusation d’occupation<br />

illégale bien qu’ils soient en<br />

possession d’une carte foncière<br />

de l’INTi. La commune<br />

a dénoncé à plusieurs reprises<br />

que derrière tout cela œuvrent<br />

en réalité les intérêts de l’exploitation<br />

sablière et minière<br />

de la région.<br />

« Il faut aussi enquêter<br />

à l’intérieur du secteur militaire,<br />

car les Forces Armées<br />

Bolivariennes ont également<br />

été utilisées pour prêter mainforte<br />

aux expulsions des<br />

communautés paysannes. »<br />

Comme exemple, on cite le<br />

cas de Hato Gavilan – La Chaqueta<br />

(Etat de Barinas) où<br />

depuis le 17 avril dernier, les<br />

paysannes et les paysans qui<br />

avaient été expulsés de force<br />

de leurs terres, ont pu revenir<br />

au bout de 80 jours environ.<br />

Au moment de l’expulsion, ils<br />

venaient de passer dix mois<br />

à produire des aliments sur<br />

ce latifundio. « Ce Hato est<br />

protégé par la GNB. Que fait<br />

là la GNB ? Sans doute existet-il<br />

des intérêts pour l’appropriation<br />

politique ou militaire<br />

de ces terres. On n’en parle<br />

pas, mais il faut enquêter, il<br />

ne peut y avoir d’impunité ».<br />

4) Combattre le<br />

paramilitarisme et ses<br />

bailleurs de fonds<br />

« Dans beaucoup d’Etats, les<br />

propriétaires terriens ont de<br />

nouveau recours à des paramilitaires<br />

et à des sicaires<br />

pour harceler et menacer la<br />

communauté paysanne et lui<br />

faire quitter les terres qu’elle<br />

travaille », dénonce la Plateforme<br />

de la Lutte Paysanne.<br />

« C’est une méthode qui a<br />

été utilisée durant les cinq<br />

Nicolas Maduro avec Angel Prado, un des leaders de la<br />

commune paysanne El <strong>Mai</strong>zal, le 28 avril <strong>2018</strong><br />

premières années de la mise<br />

en application de Loi sur les<br />

Terres ; c’est pendant ces années<br />

qu’ont eu lieu la plupart<br />

des assassinats de paysans »<br />

qui, rappelons-le, ont dépassé<br />

les 300.<br />

Quelques jours avant le<br />

discours du Président Maduro<br />

sur les expulsions, des<br />

bandes armées au service des<br />

propriétaires terriens venaient<br />

d’attaquer le Conseil paysan<br />

Guasimal – Los Caribes,<br />

dans la communauté de Las<br />

Bateitas de la municipalité de<br />

Papelon, Etat de Portuguesa.<br />

« Au cours de cette attaque,<br />

ils ont incendié une maison,<br />

brûlé un tracteur, détruit les<br />

plantations des paysans qui<br />

avaient passé huit ans à occuper<br />

et cultiver ces terres ».<br />

Le Conseil paysan Guasimal<br />

– Los Caribes est présent<br />

sur un latifundio de 24 000<br />

hectares, nommé Hato Garzon<br />

et signalé comme terres<br />

non cultivées à l’INTi. Depuis<br />

huit ans, 80 familles lui donnent<br />

vie en produisant du<br />

maïs, des fèves, des haricots,<br />

de la banane plantain et de<br />

la yuca, en plus de faire de<br />

l’élevage de bétail à double<br />

fonction (viande et lait). Durant<br />

toute cette période, ils ont<br />

reçu des menaces de la part de<br />

groupes armés au service de<br />

Ali Torrealba, qui prétend être<br />

le propriétaire de ces terres<br />

non cultivées », nous dit-on.<br />

Combattre le paramilitarisme<br />

et ses bailleurs<br />

de fonds ainsi que les propriétaires<br />

terriens représente<br />

donc une tâche urgente pour<br />

l’Etat Vénézuélien. « Il doit y<br />

avoir une réaction de la part<br />

des forces de sécurité, mais<br />

aussi au niveau politique<br />

et juridique contre les propriétaires<br />

terriens qui financent<br />

et protègent les sicaires<br />

et les paramilitaires. Il faut<br />

rappeler aussi que beaucoup<br />

de propriétaires terriens sont<br />

impliqués dans les garimbas<br />

et restent impunis ».<br />

Prenons pour exemple<br />

le cas de Julio « Cesar Ronco<br />

» Garcia à Socopo (Etat de<br />

Barinas) qui a mis à la disposition<br />

de groupes violents<br />

une tractopelle pour attaquer<br />

et démolir des édifices publics.<br />

Cet individu a, de plus, viré à<br />

coups de fusil des paysannes<br />

et des paysans de Hato El<br />

Diamante – Cajarito, terres<br />

appartenant à la Nation qu’ils<br />

se sont appropriés par favoritisme<br />

selon les dénonciations<br />

de fonctionnaires de l’INTi luimême.<br />

« L’impunité est un<br />

facteur qui contribue à la<br />

poursuite de pratiques paramilitaires<br />

de la part des latifundistes<br />

et de l’utilisation de<br />

sicaires pour harceler, menacer,<br />

expulser et assassiner les<br />

paysans. L’Etat a une dette<br />

historique envers le mouvement<br />

paysan, et doit rendre<br />

justice aux centaines de paysans<br />

assassinés par les tueurs<br />

à gages. Une assistance a été<br />

apportée à 20 ou 30 familles,<br />

mais on ne leur a pas encore<br />

fait justice ».<br />

5) Renforcer la production<br />

paysanne<br />

Comme nous l’avons déjà dit,<br />

c’est la production paysanne<br />

qui nourrit pour l’essentiel<br />

les Vénézuéliennes et les<br />

Vénézuéliens actuellement.<br />

Cependant, « la plupart des<br />

politiques d’intrants sont<br />

destinées aux grands groupements<br />

de producteurs. A ce<br />

jour, il n’existe pas de politique<br />

appropriée concernant<br />

les financements et les intrants<br />

au bénéfice de la production<br />

des petits exploitants<br />

agricoles et des paysans pauvres.<br />

Il faudrait avant tout<br />

contrôler les coûts des intrants<br />

agricoles et garantir leur<br />

fourniture aux producteurs ».<br />

La question des intrants agricoles<br />

est centrale pour la production,<br />

et leur prix a flambé.<br />

L’urée par exemple, un intrant<br />

que l’on fabrique au Venezuela,<br />

est passé de 60 000 à 500<br />

000 bolivars. C’est un coup<br />

dur porté au petit producteur<br />

et à la production nationale ».<br />

« L’Institut National de<br />

la Santé Agricole Intégrale<br />

(INSAI) compte environ 12<br />

laboratoires de production<br />

d’intrants au niveau national.<br />

Tous les laboratoires sont<br />

à l’arrêt, par conséquent celui<br />

qui veut produire de manière<br />

agro-écologique ne dispose<br />

pas d’intrants », nous dit-on.<br />

« Nous sommes déjà miavril,<br />

le cycle des semailles va<br />

bientôt commencer et nous<br />

n’avons pas d’intrants. A<br />

moins que l’Etat ou des secteurs<br />

du Gouvernement ne<br />

veuille donner la priorité et<br />

ne préfèrent travailler avec les<br />

grands groupements de producteurs<br />

et non pas avec les<br />

petits, qui sont pourtant ceux<br />

qui produisent réellement.<br />

Que vont devenir les familles<br />

de ces derniers, et qu’adviendra-t-il<br />

de la souveraineté et<br />

de la sécurité alimentaire du<br />

Venezuela? »<br />

Dans le contexte actuel<br />

de la guerre économique, il<br />

est primordial de renforcer la<br />

production. « Et pour ce faire,<br />

on a besoin d’une sécurité<br />

juridique, d’un financement<br />

approprié et d’un accès aux<br />

intrants pour les petits producteurs.<br />

La priorité doit être<br />

donnée à l’accès aux équipements<br />

et à la viabilité agricole<br />

».<br />

Une autre question importante<br />

est celle de la sécurité<br />

de la production face aux<br />

vols de récoltes, de machines<br />

et d’intrants qui se généralisent.<br />

« Il semble qu’une part<br />

de la guerre menée contre la<br />

Révolution consiste à détruire<br />

la production limitée qui<br />

existe dans nos campagnes<br />

et qui a permis d’atténuer les<br />

conséquences de la guerre<br />

économique. Ce que nous<br />

mangeons, la yuca, la banane<br />

plantain, les fèves, les haricots,<br />

le maïs, la patate douce,<br />

le riz, ce sont les paysannes et<br />

les paysans qui le produisent.<br />

<strong>Mai</strong>s si on te vole ta motopompe,<br />

tu ne peux plus arroser.<br />

Si on te vole un transformateur,<br />

un tracteur…cela met fin<br />

à la production et la guerre<br />

économique s’aggrave ».<br />

Notes :<br />

1) C’est ce qu’a rappelé<br />

le Commandant Chavez luimême<br />

: »Savez-vous ce qu’ont<br />

fait les représentants de l’oligarchie<br />

terrienne quand la loi<br />

a été approuvée et est parue<br />

dans la Gazette Officielle?<br />

Ils ont organisé un évènement<br />

public et ont déchiré le<br />

texte de Loi lors d’une cérémonie,<br />

publiquement, devant<br />

le pays entier. Un journaliste<br />

vénézuélien a dit qu’un propriétaire<br />

terrien qui déchire<br />

la Loi sur les Terres peut être<br />

comparé à un narcotrafiquant<br />

qui déchire laLoi Antidrogue.<br />

(Discours fait au Forum Social<br />

…« Cette Révolution n’est pas complice des propriétaires<br />

terriens! C’est la Révolution des paysans et des paysannes,<br />

de la Justice »<br />

Mondial de Porto Alegre, le<br />

26 juin 2003).<br />

2) La Plateforme de la<br />

Lutte Paysanne comprend<br />

plusieurs Conseils et Coopératives<br />

paysannes, ainsi que<br />

des petits producteurs et productrices<br />

des Etats de Aragua,<br />

Guarico, Cojedes, Barinas,<br />

Portuguesa, Mérida, Tachira,<br />

Trujillo, Lara, Yaracuy, Carabobo,<br />

Vargas et Zulia.<br />

Source : Alba TV/<strong>2018</strong><br />

Traduit par Frédérique<br />

Buhl pour Venezuela Infos<br />

Investig’Action 14 <strong>Mai</strong><br />

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

Défilé de la Victoire : c’est l’URSS qui a vaincu le nazisme !<br />

Vladimir Poutine au défilé de la Victoire<br />

Discours de Vladimir Poutine à la parade<br />

militaire marquant le 73e anniversaire<br />

de la Victoire de l’URSS sur le<br />

nazisme, le 9 mai <strong>2018</strong>.<br />

Chers citoyens de Russie, anciens<br />

combattants, soldats et marins, sergents<br />

et sergents-chefs, adjudants et<br />

adjudants-chefs, officiers, généraux et<br />

amiraux,<br />

Félicitations en ce Jour de la Victoire<br />

!* Cette fête a toujours été et sera<br />

toujours le jour le plus cher et le plus<br />

sacré pour chaque famille, pour tout<br />

notre immense pays, une journée de<br />

fierté nationale et d’infaillible mémoire<br />

éternelle.<br />

Il y a soixante-treize ans, la<br />

grande guerre patriotique a pris fin, le<br />

nazisme a été écrasé, ses atrocités, ses<br />

outrages et sa barbarie ont pris fin et<br />

ses plans de domination mondiale ont<br />

été vaincus.<br />

La défaite des nazis fut une<br />

énorme Victoire triomphale. Ce mot<br />

attendu depuis longtemps a immédiatement<br />

fait le tour de la planète. Tous<br />

les pays, tous les peuples à l’époque<br />

comprenaient que l’issue de la Seconde<br />

Guerre mondiale avait été déterminée<br />

par l’Union soviétique, que ce grand<br />

exploit sacrificiel avait été accompli par<br />

nos soldats et notre peuple.<br />

L’URSS a gagné la victoire au<br />

prix des pertes les plus dures, des<br />

pertes irremplaçables ; elle a défendu<br />

l’honneur et l’indépendance de notre<br />

Patrie grâce à un courage inégalé sur<br />

les lignes de front et sur le front intérieur.<br />

Cependant, des tentatives sont<br />

faites aujourd’hui pour occulter cet acte<br />

du peuple qui a sauvé l’Europe et le<br />

monde de l’esclavage et des horreurs de<br />

l’Holocauste, pour déformer les événements<br />

de la guerre, enterrer les vrais<br />

héros dans l’oubli et forger, réécrire et<br />

corrompre l’histoire elle-même.<br />

Nous ne laisserons jamais cela<br />

se produire. Nous devons chérir la<br />

mémoire du courage des guerriers qui<br />

ont donné leur vie, de tous nos soldats<br />

et des combattants courageux<br />

du Deuxième Front, de la contribution<br />

apportée par les pays de la coalition<br />

antihitlérienne, de la fraternité d’armes<br />

de ceux qui se sont dressés contre le<br />

nazisme.<br />

Nous serons toujours fiers du<br />

fait que le peuple soviétique a tenu<br />

bon et n’a pas cédé à l’ennemi cruel,<br />

tandis que certains pays ont préféré la<br />

disgrâce de la capitulation, le compromis<br />

hypocrite ou la coopération directe<br />

avec les nazis [la palme d’or du collaborationnisme<br />

revient à la France, haut<br />

la main].<br />

Notre peuple s’est battu jusqu’à<br />

la mort. Aucun autre pays n’a repoussé<br />

une telle invasion, évacué sous le feu<br />

de l’ennemi des millions de personnes<br />

et des milliers d’usines, qui ont presque<br />

immédiatement commencé à fabriquer<br />

des équipements et des munitions pour<br />

le front.<br />

L’impossible a été atteint. Personne<br />

n’a pensé à soi et tout le monde<br />

a œuvré héroïquement, y compris les<br />

femmes et les enfants. Pour la Patrie,<br />

pour la Victoire. Pour ceux qui défendaient<br />

notre pays, leurs familles au<br />

cœur de la guerre.<br />

Le courage de nos guerriers est<br />

incommensurable. Tous, du simple soldat<br />

au général, se sont battus dans le<br />

froid et dans la chaleur, dans de petits<br />

et de grands champs de bataille. Chaque<br />

ligne militaire faisait partie de la<br />

Patrie, et pour cette raison, chacune<br />

d’elles était la plus importante.<br />

Nos troupes ont remporté de<br />

grandes victoires dans les batailles<br />

décisives de Moscou et de Stalingrad,<br />

dans les batailles près de Koursk et<br />

sur le Dniepr, ont brisé le siège de<br />

Leningrad et libéré les capitales européennes.<br />

Elles ont pris Berlin dans<br />

l’assaut décisif.<br />

Leur origine n’avait pas d’importance<br />

durant tout ce temps : d’où<br />

ils venaient, quelle était leur appartenance<br />

ethnique ou leur religion, dans<br />

quelle région du vaste pays ils habitaient<br />

avant la guerre, et s’ils avaient<br />

été enrôlés pour rejoindre l’armée ou<br />

s’étaient portés volontaires pour le<br />

front.<br />

Chacun avait une Mère Patrie.<br />

Chacun a combattu autant qu’il le pouvait,<br />

jusqu’à la dernière balle, jusqu’à<br />

la dernière goutte de sang. Le 9 mai<br />

unit les générations à travers une histoire<br />

de courage. Chaque famille a ses<br />

propres héros, qui vivent dans nos<br />

cœurs. Ils sont avec nous dans les<br />

rangs du Régiment Immortel.<br />

Nous nous inclinons devant la<br />

mémoire chérie de tous ceux qui ne<br />

sont pas revenus de la guerre, des fils,<br />

des filles, des pères, des mères, des<br />

grands-pères, des maris, des épouses,<br />

des sœurs, des camarades, des parents<br />

et des amis. Nous pleurons les anciens<br />

combattants qui sont décédés.<br />

Observons une minute de silence.<br />

(Une minute de silence.)<br />

Chers amis,<br />

En juin 1941, la guerre est entrée dans<br />

tous les foyers, séparant les êtres chers,<br />

beaucoup d’entre eux pour toujours.<br />

Elle a rendu orphelins et dépossédé des<br />

centaines de milliers d’enfants, détruisant<br />

les espoirs et les plans, incinérant<br />

les villes et les villages.<br />

La guerre est toujours un défi<br />

pour la vie elle-même et tout ce qu’elle<br />

offre de mieux. Nous nous souvenons<br />

des tragédies des deux guerres mondiales<br />

; les leçons de l’histoire nous<br />

empêchent de « devenir aveugles ».<br />

Les nouvelles menaces ont les mêmes<br />

vieux traits hideux : l’égoïsme et l’intolérance,<br />

le nationalisme agressif et<br />

les revendications d’exceptionnalisme.<br />

Nous sommes conscients de la<br />

gravité de ces menaces. Il est important<br />

que tous les pays, toute l’humanité<br />

réalisent que la paix est très fragile et<br />

que sa stabilité est renforcée par notre<br />

engagement commun à nous entendre,<br />

à nous faire confiance et à nous<br />

respecter les uns les autres.<br />

La Russie est ouverte au dialogue<br />

sur toutes les questions liées à la<br />

garantie de la sécurité mondiale ; elle<br />

est prête à un partenariat égal et constructif<br />

visant à l’entente, à la paix et<br />

au progrès sur la planète.<br />

Honorables vétérans,<br />

Notre gratitude envers vous est sans<br />

limites ; nos cœurs en parlent en ce<br />

moment. Un défilé militaire aura lieu<br />

en l’honneur de vos services rendus à<br />

la Patrie.<br />

Vos vies, brûlées par la guerre,<br />

sont un exemple éternel pour toutes<br />

les générations. Nous nous inclinons<br />

devant votre féroce loyauté envers la<br />

Mère Patrie.<br />

Nous sommes honorés d’être vos<br />

héritiers. Nous comprenons l’étendue<br />

de cette responsabilité et nous ne serons<br />

jamais indignes de vous.<br />

La fierté dans votre action nous<br />

rend plus forts. <strong>Mai</strong>ntenant, une nouvelle<br />

génération de vainqueurs est<br />

dans les rangs, et ils vont marcher à<br />

travers la place principale du pays.<br />

Nous suivrons toujours votre<br />

testament, vos traditions. Nous continuerons<br />

à travailler dur, pour réussir<br />

dans l’intérêt de la prospérité et de la<br />

puissance de la Russie. La lumière de<br />

vos victoires, votre bravoure et vos<br />

paroles nous encourageront dans cette<br />

voie.<br />

Bonne fête ! Félicitations en ce<br />

jour de la Grande Victoire ! Hourrah!<br />

LGS 10 mai <strong>2018</strong><br />

NDLR.<br />

Le Jour de la Victoire célébré<br />

le 9 mai en Russie et dans la plupart<br />

des pays de l’ancienne Union soviétique,<br />

est le jour de commémoration de<br />

la signature à Berlin de l’acte de capitulation<br />

de l’Allemagne nazie face aux<br />

troupes alliées (États-Unis, Royaume-<br />

Uni et Commonwealth, France libre,<br />

Pologne libre, Union soviétique, entre<br />

autres) et donc la fin pour les Soviétiques<br />

de la Grande Guerre patriotique.<br />

Terme par lequel l’Union soviétique<br />

désigne le conflit qui l’opposa à l’Allemagne<br />

nazie, de juin 1941 à mai<br />

1945.<br />

Un premier acte<br />

Parade militaire marquant le 73e anniversaire de la Victoire de l'URSS sur le nazisme, le 9 mai <strong>2018</strong><br />

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de reddition de l’armée allemande fut<br />

signé à Reims (France) le 7 mai 1945<br />

à 2h41 du matin. Cet acte de reddition<br />

reconnaissait la capitulation sans<br />

condition du Troisième Reich et ordonnait<br />

la cessation des combats le 8 mai<br />

à 23h01.<br />

Staline ayant demandé que<br />

l’acte fût signé à Berlin, une seconde<br />

signature de l’acte de capitulation eut<br />

lieu donc à Berlin dans la soirée du 8<br />

mai 1945, à 23 h 01 (heure d›Europe<br />

centrale), mais le 9 mai à 01 h 01,<br />

heure de Moscou, compte tenu du décalage<br />

horaire.<br />

Director: Florence Comeau<br />

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12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


Perspectives<br />

Notre Mémoire se souvient!<br />

James Connolly: révolutionnaire irlandais marxiste oublié<br />

(5 juin 1868 - 12 mai 19<strong>16</strong>)<br />

Par Frantz Latour<br />

André L. F.<br />

Dorismond<br />

n’est plus<br />

André Dorismond<br />

James Connolly, syndicaliste,<br />

révolutionnaire marxiste irlandais<br />

James Connolly est un marxiste,<br />

révolutionnaire et syndicaliste<br />

irlandais. S’il fut un infatigable<br />

rédacteur d’articles et auteur d’essais,<br />

il fut aussi un militant proche<br />

des ouvriers dont il défendait la<br />

cause que ce soit en Écosse, aux<br />

États-Unis ou en Irlande. Il est<br />

l’un des principaux dirigeants de<br />

l’insurrection de Pâques 19<strong>16</strong>, à<br />

Dublin, les fameuses «Pâques sanglantes».<br />

Dirigeant républicain et socialiste<br />

irlandais qui avait pris fait<br />

et cause pour le syndicalisme et les<br />

travailleurs industriels à travers<br />

le monde, James Connolly est né<br />

dans la région de Cowgate, à Édimbourg,<br />

en Écosse, de parents immigrants<br />

irlandais. Le quartier où<br />

il vivait était l’un des bidonvilles<br />

de la ville. Il eut une enfance très<br />

difficile. Mary, la mère de Connolly,<br />

est morte prématurément à<br />

la suite de la privation dont elle<br />

avait été victime. Connolly avait<br />

quitté l’école pour commencer à<br />

travailler à l’âge de 11 ans. Autodidacte,<br />

il était devenu l’un des<br />

principaux théoriciens marxistes<br />

de son époque. Il a également joué<br />

un rôle dans la politique écossaise<br />

et américaine.<br />

Connolly avait bien exprimé<br />

la réalité des rapports capitalistes<br />

entre le pouvoir britannique et les<br />

masses irlandaises: “<br />

Si demain vous retirez l’armée<br />

anglaise et hissez le drapeau<br />

vert [irlandais] au haut du château<br />

de Dublin, à moins d’une organisation<br />

établissant une République<br />

socialiste, vos efforts seraient<br />

vains. L’Angleterre vous gouvernerait<br />

toujours. Elle vous dirigerait<br />

à travers ses capitalistes, à<br />

travers ses propriétaires, à travers<br />

ses financiers, à travers toutes les<br />

institutions commerciales et individualistes<br />

qu’elle a plantées dans<br />

ce pays et arrosées des larmes de<br />

nos mères et du sang de nos martyrs.»<br />

Dans Irish Worker et Workers<br />

Republic, Connolly n’a pas<br />

arrêté d’exprimer sa façon de<br />

comprendre les difficultés inhérentes<br />

aux rapports de classe et<br />

les solutions à y apporter: “Oui,<br />

mes amis, les gouvernements en<br />

société capitaliste ne sont que<br />

des comités de riches gérant les<br />

affaires de la classe capitaliste”<br />

(Irish Worker, 29 aoùt 1915).<br />

Dans Workers Republic, Connolly<br />

affirme: “ En temps normal, nous<br />

croyons en des actions constitutionnelles;<br />

dans des temps exceptionnels,<br />

nous croyons dans<br />

l’action révolutionnaire, ce sont<br />

justement ces temps que nous vivons”<br />

(4 décembre 1915).<br />

Durant le XIXe siècle, la population<br />

irlandaise fragilisée par<br />

une misère atroce, subit de terribles<br />

famines de 1845 à 1847,<br />

difficultés qui contribuèrent à<br />

exacerber un sentiment anti-britannique<br />

déjà fortement ancré<br />

dans la population. Le désespoir<br />

était tel que certaines statistiques<br />

avancent les chiffres de près<br />

d’un million de morts et de deux<br />

millions d’émigrés.<br />

C’est dans le contexte de<br />

cette situation de calamité sociale<br />

qu’est apparue en mars 1858, à<br />

Dublin et à New York l’Irish Republican<br />

Brotherhood (IRB), une<br />

organisation révolutionnaire républicaine<br />

dont le but était la<br />

préparation d’un soulèvement<br />

général en Irlande. Dans la même<br />

optique, James Connolly, chef de<br />

l’Irish Labour Party et les chefs<br />

syndicaux républicains fondaient<br />

également de leur côté l’Irish<br />

Citizen Army pour protéger les<br />

participants des grandes grèves de<br />

1913.<br />

Connolly se trouva être<br />

un acteur de premier plan dans<br />

l’insurrection qui devait démanteler<br />

l’autorité despotique britannique.<br />

Le lundi de Pâques, le<br />

24 avril 19<strong>16</strong>, 120 membres de<br />

l’Irish Citizen Army et 700 de<br />

l’Irish Volunteers Force défilent<br />

dans O›Connell Street à Dublin.<br />

Soudain, c’est la ruée et l’occupation<br />

de la Poste centrale, ainsi que<br />

de divers bâtiments stratégiques,<br />

tels le Palais de justice, les moulins<br />

Boland et la gare de Westland<br />

Row. Parmi les révolutionnaires<br />

on trouve Constance Markievicz,<br />

nationaliste et révolutionnaire irlandaise<br />

qui dirige la brigade féminine<br />

de l’ICA. Des armes sont dérobées<br />

à l’armée britannique. Les<br />

femmes, de leur côté, amassent<br />

des vivres et des médicaments.<br />

Cette insurrection est passée<br />

à l’histoire sous le nom de “<br />

Pâques sanglantes”. Conformément<br />

au programme élaboré,<br />

Patrick Pearse l’un des chefs du<br />

mouvement insurrectionnel proclame<br />

la République irlandaise.<br />

Quelques actions ont lieu dans<br />

des villes de province, mais on est<br />

loin d’une insurrection générale,<br />

comme cela avait été envisagé.<br />

Durant toute l’après-midi, les assauts<br />

de l’armée britannique sont<br />

systématiquement repoussés et<br />

plusieurs casernes sont même attaquées<br />

par les Volunteers.<br />

Toutefois, les insurgés commettent<br />

une erreur importante en<br />

ne prenant pas le Castel, siège de<br />

l’autorité britannique et centre des<br />

communications. Les Britanniques<br />

ayant conservé la maîtrise du téléphone,<br />

ceci leur permit d’alerter<br />

des unités additionnelles totalisant<br />

finalement quatre divisions,<br />

soit plus de 50 000 homme s. Le<br />

lendemain, mardi 25 avril, alors<br />

que les insurgés radiodiffusent la<br />

proclamation de la République, la<br />

contre-attaque britannique obtient<br />

d’indéniables succès militaires.<br />

Dublin est le lieu de véritables<br />

batailles de rue. Les Britanniques<br />

bombardent les bâtiments<br />

aux mains des Républicains provoquant<br />

de multiples incendies,<br />

des centaines de morts et de blessés..<br />

Après cinq jours de violents<br />

combats, les insurgés sont acculés<br />

à une situation désespérée. Le 29<br />

avril Patrick Pearse, président du<br />

gouvernement provisoire, décrète<br />

l’arrêt des combats. La reddition<br />

sans condition est signée le même<br />

jour.<br />

En raison de son rôle de<br />

leader de premier plan dans l’insurrection<br />

de Pâques de 19<strong>16</strong>, en<br />

raison aussi de ses prises de position<br />

marxistes, révolutionnaires,<br />

son incessant combat aux côtés<br />

de la classe ouvrière, Connolly fut<br />

condamné à mort. Les plus zélés à<br />

réclamer la peine capitale pour lui<br />

furent ces grands patrons d’usine<br />

qu’il n’avait pas arrêtés de dénoncer<br />

durant le “Great Lock-Out” de<br />

1913. Un peloton d’exécution britannique<br />

le fusilla le 12 mai 19<strong>16</strong>.<br />

Sources:<br />

James Connolly. The History<br />

Learning Site; historylearningsite.<br />

co.uk. March 25, 2015<br />

James Connolly. Irish Labour<br />

Leader and Revolutionary. Encyclopedia<br />

britannica. Last updated<br />

5-8-<strong>2018</strong>.<br />

https://fr.wikiquote.org/<br />

wiki/James_Connolly<br />

Haïti Liberté annonce la nouvelle<br />

de la mort du grand<br />

chanteur des Orchestres Nemours<br />

Jean-Baptiste et Wébert Sicot, André<br />

Dorismond survenue le 4 mai<br />

<strong>2018</strong> à Miami, en Floride, à l'âge<br />

de 89 ans.<br />

Né le 10 octobre 1928 à<br />

Port-au-Prince, Haïti, ses parents<br />

étaient feu Carmen Bruno et Marcel<br />

Dorismond.<br />

De son premier mariage<br />

avec feue Jacqueline Roland en<br />

Haïti, ils ont eu trois garçons; Pierre<br />

Antoine Dorismond, Charles André<br />

Dorismond et Jhony Dorismond. Du<br />

second avec la regrettée Marie Rose<br />

Dorismond, ils ont eu 2 enfants :<br />

Marie Andrée Dorismond et le regretté<br />

Patrick Dorismond qui a été<br />

assassiné le <strong>16</strong> mars 2000 par un<br />

policier à Manhattan.<br />

André laisse derrière lui ses<br />

enfants mais aussi 8 petits enfants<br />

et 2 arrière-petits-enfants.<br />

En guise de funérailles, un<br />

rassemblement aura lieu le samedi<br />

19 mai <strong>2018</strong> de 14h00 à <strong>16</strong>h00<br />

avec un service qui débutera à<br />

<strong>16</strong>h00 au Haisley Tribute & Cremation<br />

Center 2041 SW Bayshore<br />

Boulevard Port Saint Lucie, Floride<br />

34984. Une réception suivra le service.<br />

EN MÉMOIRE DE<br />

MYRIAM DORISMÉ<br />

Une messe d’action de grâce sera<br />

célébrée le Vendredi 18 <strong>Mai</strong> en<br />

cours à 10 heures du matin à<br />

l’Eglise des Saints Innocents, coin<br />

Océan Avenue et East 37 à<br />

Brooklyn, New York. Cette<br />

annonce tient lieu d’invitation !<br />

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Perspectives<br />

Plusieurs milliers de manifestants à Paris, le 13 mai, pour<br />

dire : « Macron, un an, ça suffit ! »<br />

l’appel du Mouvement pour la rupture<br />

avec l’Union européenne et la<br />

À<br />

Ve République, plusieurs milliers de travailleurs<br />

et de jeunes ont manifesté de<br />

la place de la République au cimetière<br />

du Père-Lachaise.<br />

Aux cris de « Ce n’est pas les<br />

étudiants qu’il faut sélectionner, c’est<br />

le gouvernement qu’il faut virer » et de<br />

« Les cheminots ont raison ; non, non<br />

aux privatisations », les manifestants<br />

ont exprimé leur volonté de voir balayées<br />

toutes les remises en cause des<br />

droits ouvriers et démocratiques par le<br />

gouvernement et avec elles, Macron et<br />

ses ministres.<br />

« Personne ne veut, personne ne<br />

peut attendre 2022 », ce mot d’ordre<br />

exprimait le sentiment de tous. <strong>Mai</strong>s<br />

par-dessus tout, c’est l’exigence de<br />

l’unité des rangs ouvriers qui s’est<br />

exprimée dans toute la manifestation.<br />

Exigence de l’unité de la jeunesse avec<br />

la classe ouvrière comme le proclamait<br />

Une vue de la manifestation du 13 mai à Paris<br />

Le POID (Parti Ouvrier Indépendant et Démocratique) a été l’épine dorsale<br />

de cette manifestation rapporte Jean-François Charlot de Agora vox<br />

la banderole de tête suivie par une<br />

masse de lycéens et d’étudiants. Unité<br />

des travailleurs et de leurs organisations<br />

réclamée partout dans le cortège.<br />

Unité à l’image des dix-huit<br />

orateurs de toutes tendances du mouvement<br />

ouvrier et démocratique qui<br />

ont conclu la manifestation : militants<br />

politiques du PCF, de La France Insoumise,<br />

du POID, de Génération.s,<br />

du Groupe socialiste universitaire,<br />

militants syndicaux, cheminots, travailleurs<br />

sans papiers, médecins, enseignants,<br />

paysans, étudiants, élus…<br />

Après la lecture de l’appel ci-dessous<br />

appelant à constituer partout des<br />

comités pour l’unité pour en finir avec<br />

Macron, la manifestation s’est terminée<br />

au chant de L’Internationale à<br />

quelques mètres du Mur des Fédérés<br />

où ont été fusillés les derniers communards<br />

qui, en 1871, ont instauré<br />

le premier gouvernement ouvrier de<br />

l’histoire.<br />

Paris, le 14 mai <strong>2018</strong><br />

Déclaration lue à la fin de la<br />

manifestation<br />

« Dans tout le pays grandit l’aspiration<br />

à l’unité : Macron doit partir.<br />

La grève des cheminots le dit :<br />

la réforme ferroviaire doit partir, retour<br />

au service public et au statut des<br />

cheminots.<br />

Hospitaliers mobilisés pour la<br />

défense de la santé publique, étudiants<br />

dressés contre la sélection, ouvriers et<br />

personnels de Carrefour combattant<br />

les licenciements, paysans frappés par<br />

la politique de l’Union européenne,<br />

petits artisans, retraités soumis à l’infâme<br />

augmentation de la CSG, toutes<br />

et tous, nous aspirons à l’unité pour en<br />

finir avec cette politique.<br />

Nous avons dit, il y a plusieurs<br />

mois, qu’il y aura une manifestation<br />

nationale à Paris pour l’unité pour<br />

chasser Macron. Nous avons multiplié<br />

les démarches, certaines ont abouti,<br />

d’autres pas.<br />

Aujourd’hui, nous sommes ici<br />

par milliers, travailleurs, jeunes, militants<br />

appartenant aux tendances les<br />

plus diverses du mouvement ouvrier<br />

et démocratique, rassemblés pour dire<br />

: la volonté de la majorité doit s’imposer,<br />

Macron doit partir, et le plus tôt<br />

sera le mieux !<br />

Cette manifestation n’est pas la<br />

seule. Il y en a eu d’autres avant. Il y<br />

en aura d’autres après. La vague grandit,<br />

celle de l’unité qui, quelles qu’en<br />

soient les formes, quels que soient les<br />

obstacles, finira par l’emporter.<br />

Macron revendique l’hé ritage<br />

des versaillais de 1871. Nous sommes,<br />

nous, rassemblés au cimetière du<br />

Père-Lachaise, là où ont été fusillés les<br />

derniers communards.<br />

Entre Versailles et la Commune,<br />

entre les fusilleurs et les fusillés, entre<br />

les exploiteurs et les exploités, entre le<br />

monde du capital et le monde ouvrier,<br />

le fossé est infranchissable.<br />

Partout, et sous toutes les<br />

formes, organisons nos comités pour<br />

l’unité , l’unité des rangs ouvriers et<br />

démocratiques qui en finira avec Macron,<br />

sa politique, sa Ve République et<br />

l’Union européenne.<br />

Dehors Macron ! Place à la<br />

démocratie !<br />

Place aux exigences du peuple<br />

travailleur !<br />

Unité ! Macron doit partir ! Macron<br />

partira ! »<br />

Source : Mouvement pour la<br />

rupture avec l’Union européenne<br />

et la Ve République<br />

« Masterstroke » le plan du Coup d’Etat des Etats-Unis au Venezuela<br />

Par Stella Calloni *<br />

Stella Calloni révèle le plan secret du<br />

SouthCom pour renverser la République<br />

bolivarienne du Venezuela. Ce document,<br />

que nous avons publié, contredit<br />

les engagements du président Trump de<br />

mettre fin aux changements de régime<br />

qui caractérisaient la politique impériale<br />

US. Il atteste que l’image internationale<br />

de chaos du Venezuela est entièrement<br />

fabriquée et ressort exclusivement de la<br />

propagande anglo-saxonne.<br />

Les États-Unis et leurs alliés préparent<br />

en silence un plan brutal pour « en<br />

finir avec la dictature » au Venezuela. Ce<br />

« Coup de Maître » (“Masterstroke”) déjà<br />

en marche verrait une première partie se<br />

mettre en place avant les prochaines élections,<br />

et, s’ils ne parviennent pas à chasser<br />

le président Nicolás Maduro lors de la<br />

nouvelle offensive, qui sera accompagnée<br />

de tout l’appareil de la propagande et des<br />

médias, outre des actions violentes « pour<br />

la défense de la démocratie », le Plan B est<br />

prêt, et il impliquera plusieurs pays, pour<br />

imposer une « force multilatérale » d’intervention<br />

militaire.<br />

Le Panama, la Colombie, le Brésil et<br />

la Guyana jouent un rôle clé, avec l’appui<br />

de l’Argentine et d’autres « amis » sous<br />

le contrôle du Pentagone. Les bases à occuper,<br />

les pays frontaliers qui fourniront<br />

un soutien direct, dont leurs hôpitaux et<br />

réserves de vivres pour les soldats, tout<br />

est prêt.<br />

Tout cela est spécifié dans un document<br />

de 11 pages qui porte la signature de<br />

l’amiral Kurt Walter Tidd, actuel commandant<br />

en chef du SouthCom des États-Unis,<br />

non encore divulgué [1].<br />

Le document analyse la situation<br />

actuelle et valide une guerre de contre-insurrection<br />

contre le Venezuela, ainsi<br />

que le schéma pervers de la guerre psychologique<br />

qui permet de comprendre la<br />

persécution, le harcèlement, le dénigrement,<br />

le mensonge utilisés pour en finir<br />

non seulement avec les dirigeants populaires,<br />

mais aussi avec les peuples en tant<br />

que tels.<br />

Le rapport affirme que « la dictature<br />

chaviste chancelle au Venezuela, suite à<br />

ses problèmes internes, à la grave pénurie<br />

d’aliments, à l’assèchement des revenus<br />

extérieurs et à une corruption effrénée, qui<br />

a gagné le soutien international, à coup<br />

de pétrodollars ; le pouvoir acquisitif de la<br />

monnaie nationale est en train de plonger<br />

».<br />

Cette situation, ils admettent l’avoir<br />

créés de toutes pièces, avec une impunité<br />

choquante, et considèrent qu’elle ne va pas<br />

changer. Ils justifient leurs actions en affirmant<br />

que le gouvernement vénézuélien<br />

prendra de nouvelles mesures « populistes<br />

L’amiral Kurt W. Tidd, commandant<br />

en chef du SouthCom<br />

» pour se maintenir au pouvoir.<br />

On peut s’étonner du traitement<br />

réservé à l’opposition, opposition manipulée,<br />

conseillée et payée par les États-Unis,<br />

car on peut lire que « le gouvernement<br />

corrompu de Maduro s’effondrera, mais<br />

malheureusement les forces d’opposition<br />

qui défendent la démocratie et le niveau<br />

de vie de la population n’ont pas la capacité<br />

requise pour mettre fin au cauchemar<br />

vénézuélien », à cause de leurs disputes<br />

internes, et d’une « corruption semblable<br />

à celle de leurs rivaux ; ils partagent le<br />

même manque de racines » qui « ne leur<br />

permettent pas de tirer le meilleur parti de<br />

cette situation et de prendre les décisions<br />

nécessaires pour exagérer l’état de pénurie<br />

et de précarité dans laquelle le groupe de<br />

pression qui exerce la dictature de gauche<br />

a plongé le pays ».<br />

Ils considèrent qu’on se trouve face<br />

à « une action criminelle sans précédent<br />

en Amérique latine », alors que le gouvernement<br />

du Venezuela n’a jamais agi à<br />

l’encontre de ses voisins, manifestant au<br />

contraire une intense solidarité régionale<br />

et mondiale. Le plan états-unien soutient<br />

que « la démocratie se propage en<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


Gaza : des cerfs-volants contre des fusils<br />

Par Ahmed Al-Naouq<br />

« Les peuples qui vivent sous l’oppression saisissent toutes les occasions<br />

d’exprimer leur défi, même à travers des moyens symboliques » : Les cerfsvolants<br />

Alors que les médias israéliens<br />

dénoncent l’utilisation de<br />

cerfs-volants pour soit-disant envoyer<br />

des cocktails Molotov au-delà de la<br />

clôture de la bande de Gaza, leur utilisation<br />

la plus courante par les Palestiniens<br />

est pacifique.<br />

Les cerfs-volants sont apparus<br />

tout au long des six semaines de protestation<br />

le long de la clôture israélienne<br />

de séparation, débutées le 30<br />

mars. L’écrivain palestinien Ramzy<br />

Baroud, qui a grandi dans l’un des<br />

camps de réfugiés de Gaza, avait jadis<br />

écrit : « Les peuples qui vivent sous<br />

l’oppression saisissent toutes les occasions<br />

d’exprimer leur défi, même à<br />

travers des moyens symboliques ».<br />

Les cerfs-volants ont longtemps été<br />

l’un de ces symboles parce que, contrairement<br />

aux Palestiniens de Gaza,<br />

ils peuvent voler librement au-dessus<br />

des frontières qui sont bloquées.<br />

Récemment, un groupe de<br />

jeunes Palestiniens a entrepris de fabriquer<br />

et de faire voler mille cerfs-volants<br />

aux couleurs de leur drapeau<br />

national (rouge, vert et blanc). « Je<br />

voulais montrer au monde que nous<br />

protestons pacifiquement et rejetions<br />

toute idée de violence », explique<br />

Rami Siam, âgé de 29 ans, un père de<br />

trois enfants qui vend des jouets pour<br />

enfants sur un stand dans la ville de<br />

Gaza. L’idée du projet de cerf-volant<br />

était la sienne, et qui lui est venue<br />

quand il a entendu certains Israéliens<br />

prétendre à la télévision que la Marche<br />

du retour était violente et manipulée<br />

par le mouvement Hamas.<br />

Siam a recruté 15 autres volontaires,<br />

âgés de 12 à 60 ans, qui se sont<br />

rencontrés dans la cour de la mosquée<br />

Alajame, vieille de 800 ans et située<br />

au cœur de la vieille ville de Gaza, afin<br />

de fabriquer des cerfs-volants et envoyer<br />

un message de paix et d’espoir.<br />

« Nous avons choisi la mosquée parce<br />

que nous avons grandi dans ce quartier<br />

et nos familles ont passé beaucoup<br />

de temps ici », raconte Siam. « Cela<br />

nous ramène des souvenirs de notre<br />

enfance et nous rappelle nos ancêtres,<br />

qui ont prié ici aussi ».<br />

C’était aussi le seul endroit possible<br />

pour se rencontrer toute la journée<br />

pendant une semaine, gratuitement.<br />

Un groupe parmi eux s’est activé en<br />

commençant juste après la prière de<br />

l’aube (6h du matin) et jusqu’à ce<br />

qu’il fasse sombre, ne s’interrompant<br />

que pour le déjeuner. D’autres, qui<br />

vendent des marchandises dans les<br />

chariots de rue, viennent après leur<br />

travail ou pendant les pauses. D’autres<br />

viennent après l’école.<br />

Les participants se regroupent<br />

dans différents coins de la cour de la<br />

mosquée, chacun ayant en charge une<br />

partie du travail : couper les bâtons,<br />

mesurer les espaces entre eux et les<br />

attacher de façon à former le squelette<br />

du cerf-volant; y coller le papier coloré<br />

qui forme le corps; attacher la queue;<br />

fabriquer et attacher le sharasheeb (les<br />

ailes au-dessus de la queue).<br />

Sur certains cerfs-volants, ils<br />

peignent les drapeaux des pays arabes<br />

pour solliciter leur soutien. Sur<br />

d’autres, un artiste en calligraphie<br />

écrit les noms des villes palestiniennes<br />

effacées ou des Gazaouis qui<br />

ont été tués par des tireurs israéliens<br />

pendant les rassemblements. Leur<br />

projet : couper leurs « attaches » une<br />

fois qu’ils sont dans le ciel, afin que<br />

les cerfs-volants puissent naviguer<br />

au-delà de la clôture de séparation et<br />

dans le pays qui leur appartient. Les<br />

martyrs étaient dans l’impossibilité de<br />

voir la Palestine de leur vivant, mais<br />

les cerfs-volants les y porteront, par<br />

l’esprit. « Puisque nous ne pouvons<br />

pas atteindre les terres qui nous ont<br />

été volées, nous allons y faire voler<br />

nos cerfs-volants », nous dit Moab<br />

Fazaa, âgé de 19 ans. « Nous écrivons<br />

ces noms pour rappeler au monde et<br />

à nous-mêmes que nous n’oublierons<br />

jamais nos martyrs ou nos villages. »<br />

Ce rêve unit tous les Palestiniens,<br />

en les rassemblant au-delà de<br />

toutes les factions et croyances religieuses.<br />

Et la tradition de la fabrication<br />

de cerfs-volants les rassemblent aussi.<br />

« Je me souviens que je faisais souvent<br />

des cerfs-volants quand j’étais petit, et<br />

ce sont mon père et mon grand-père<br />

qui m’ont appris cela », raconte Abou<br />

Mohammed, qui a près de 60 ans.<br />

Siam ajoute que, même s’il peut<br />

sembler facile de faire un cerf-volant,<br />

cela demande beaucoup de concentration<br />

car toute erreur peut le rendre<br />

inutilisable. « Lorsque nous avons<br />

commencé à mettre en œuvre ce projet,<br />

j’ai été surpris par le niveau de<br />

soutien que nous obtenions. Tout le<br />

monde dans le quartier faisant l’éloge<br />

de notre travail et nous aidaient même<br />

du mieux qu’ils le pouvaient», a ajouté<br />

Siam.<br />

Certains jours, le nombre de personnes<br />

impliquées a atteint 40. « Nous<br />

partions seulement quand nous étions<br />

trop fatigués pour faire plus. Nous aimons<br />

ce travail et nous pensons que<br />

nous envoyons un message important<br />

», explique Abu Alabed, âgé de 40<br />

ans, l’un des organisateurs.<br />

À la fin, l’équipe a fabriqué environ<br />

300 cerfs-volants, et le premier<br />

jour où ceux-ci ont été amenés à la<br />

Marche du retour, les enfants étaient<br />

tellement excités sur le site qu’ils ont<br />

piétiné la plupart d’entre eux. Cependant,<br />

Siam et ses recrues en ont sauvés<br />

et en ont fabriqués de nouveaux<br />

… et cette fois, ils ont volé ! Leurs<br />

cerfs-volants ont navigué au-delà de<br />

la clôture, vers la Palestine et la liberté.<br />

Chronique de Palestine<br />

8 mai <strong>2018</strong><br />

Des cerfs-volants aux couleurs du drapeau national de la<br />

Palestine (rouge, vert et blanc)<br />

Amérique, continent dont le populisme<br />

radical était destiné à prendre le contrôle ».<br />

L’Argentine, l’Équateur et le Brésil seraient<br />

des exemples à ce titre. « Cette renaissance<br />

de la démocratie se base sur des choix<br />

courageux, et les conditions régionales<br />

sont favorables. C’est le moment pour les<br />

États-Unis de montrer qu’ils sont impliqués<br />

dans ce processus, dont la chute de<br />

la dictature vénézuélienne marquera un<br />

virage à l’échelle continentale ».<br />

Ils poussent par ailleurs le président<br />

état-unien Donald Trump à agir, au motif<br />

que « c’est la première occasion pour l’administration<br />

Trump de mettre en œuvre sa<br />

vision de la démocratie et de la sécurité, et<br />

pour le convaincre que c’est crucial pour le<br />

continent et pour le monde entier. Le moment<br />

d’agir est arrivé ».<br />

Cela implique, outre l’éradication<br />

définitive du chavisme et l’expulsion de<br />

son représentant, de travailler à « intensifier<br />

l’insatisfaction populaire, en favorisant<br />

plus d’instabilité et de pénurie, afin de<br />

rendre irréversible le désaveu du dictateur<br />

actuel ».<br />

Si l’on veut pénétrer l’art de la perversion<br />

contre-insurrectionnelle, il suffit<br />

de lire la partie du document qui recommande<br />

de « harceler le président Maduro,<br />

le ridiculiser et le présenter comme un exemple<br />

de maladresse et d’incompétence,<br />

un fantoche aux ordres de Cuba ».<br />

Il est également suggéré d’exacerber<br />

les divisions entre membres du groupe<br />

au pouvoir, en soulignant les différences<br />

de niveau de vie entre eux par rapport à<br />

celui des dirigeants, et de veiller à ce que<br />

les divergences s’amplifient.<br />

L’idée consiste à mener des opérations<br />

fulgurantes, à la façon dont Mauricio<br />

Macri en Argentine et Michel Temer<br />

au Brésil ont pris certaines mesures chez<br />

eux, ces deux majordomes aux ordres de<br />

Washington étant par ailleurs des personnalités<br />

corrompues mais devenues par la<br />

grâce impériale des « avant-gardes de la<br />

transparence » qui ont pris des mesures<br />

avec la précision d’un tir de missiles, en<br />

quelques heures, pour la destruction des<br />

États nationaux.<br />

Le document signé par le chef du<br />

SouthCom exige de rendre insoutenable le<br />

gouvernement de Maduro, pour le forcer à<br />

hésiter, à négocier ou à prendre la fuite. Ce<br />

plan qui devrait en finir à brève échéance<br />

avec la dite dictature au Venezuela appelle<br />

à « augmenter l’instabilité interne jusqu’à<br />

des niveaux critiques, en intensifiant la<br />

dé-capitalisation du pays, la fuite des<br />

capitaux étrangers et la dégringolade de<br />

la monnaie nationale, par l’application de<br />

nouvelles mesures inflationnistes ».<br />

Autre objectif : « faire obstruction à<br />

toutes les importations et en même temps<br />

démotiver les éventuels investisseurs<br />

étrangers », le tout afin de « contribuer<br />

à rendre plus critique la situation pour la<br />

population ».<br />

On trouve aussi dans ce plan<br />

présenté en 11 pages « l’appel à des alliés<br />

internes et à d’autres personnes bien insérées<br />

dans le panorama national afin<br />

qu’ils génèrent des manifestations, des<br />

troubles et de l’insécurité, des pillages, des<br />

vols et des attentats ainsi que des saisies<br />

de bateaux et autres moyens de transport,<br />

pour perturber la sécurité nationale dans<br />

les pays limitrophes ». Il convient aussi de<br />

« faire des victimes » et d’en accuser les<br />

gouvernants « en augmentant les dimensions<br />

de la crise humanitaire, aux yeux du<br />

monde entier » ; il faut pour cela manier le<br />

mensonge et parler de corruption généralisée<br />

parmi les dirigeants et « lier le gouvernement<br />

au narcotrafic afin de dégrader<br />

son image tant au plan intérieur que face<br />

à l’opinion internationale » ; cela sans oublier<br />

de « promouvoir la fatigue parmi les<br />

membres du Parti socialiste unifié (PSUV),<br />

l’irritation entre eux, afin qu’ils rompent<br />

avec fracas leurs liens avec le gouvernement<br />

et qu’ils refusent les mesures et<br />

restrictions qui pèsent sur eux comme sur<br />

tous ;[…] L’opposition est si faible, qu’il<br />

faut créer des frictions entre le PSUV et Somos<br />

Venezuela ».<br />

Ce n’est pas tout, il faut « structurer<br />

un plan pour obtenir la désertion des<br />

cadres les plus qualifiés, de façon à priver<br />

le pays de tous ses professionnels hautement<br />

qualifiés ; cela aggravera encore plus<br />

la situation interne, ce dont on fera porter<br />

la responsabilité au gouvernement ».<br />

L’ingérence militaire<br />

Comme dans un roman à suspense, le<br />

document appelle à « utiliser les officiers<br />

de l’armée comme alternative pour une<br />

solution définitive » et à « rendre encore<br />

plus dures les conditions au sein des Forces<br />

armées pour préparer un coup d’État<br />

avant la fin de l’année <strong>2018</strong> si cette crise<br />

ne suffisait pas à provoquer l’effondrement<br />

de la dictature, ou si le dictateur se<br />

refuse à laisser la place à d’autres ».<br />

Considérant que tout ce qui précède<br />

peut ne pas aboutir, et avec un mépris<br />

criant pour l’opposition vénézuélienne le<br />

plan préconise « d’alimenter continuellement<br />

la tension sur la frontière avec la<br />

Colombie, d’alimenter le trafic de combustible<br />

et d’autres biens, les menées des<br />

paramilitaires, avec des incursions armées<br />

et du trafic de drogues, pour provoquer des<br />

incidents armés avec les forces de sécurité<br />

frontalières » et en outre de « recruter des<br />

paramilitaires principalement dans les<br />

camps de réfugiés de Cúcuta, La Guajira<br />

et le nord de la province de Santander,<br />

vastes zones peuplées de citoyens colombiens<br />

qui avaient émigré au Venezuela et<br />

maintenant rentrent au pays, pour fuir un<br />

régime qui a augmenté l’instabilité aux<br />

frontières, en mettant à profit l’espace<br />

vide laissé par les FARC, l’ELN toujours<br />

belligérant, et les activités [paramilitaires]<br />

dans la région du cartel du Golfe ».<br />

Et voici la structuration du coup final<br />

à asséner : « favoriser l’engagement<br />

de forces alliées pour appuyer les officiers<br />

[rebelles] de l’armée ou pour contrôler la<br />

crise interne au cas où l’initiative serait<br />

retardée, […] empêcher sur une période<br />

courte le dictateur de continuer à élargir<br />

sa base pour contrôler l’échiquier interne.<br />

Si nécessaire, agir avant les élections<br />

prévues pour le prochain mois d’avril ».<br />

En fait, ces élections auront lieu le<br />

20 mai et les États-Unis ainsi que leurs<br />

comparses refusent à l’avance d’en reconnaître<br />

le résultat. Le nœud de la question,<br />

c’est « d’obtenir le soutien et la coopération<br />

des autorités alliées de pays amis<br />

(Brésil, Argentine, Colombie, Panama et<br />

Guyana). Organiser l’approvisionnement<br />

des troupes, l’appui logistique et médical<br />

depuis le Panama. Faire bon usage<br />

de tout ce que permettent la surveillance<br />

électronique et les signaux intelligents,<br />

des hôpitaux et des fonds déployés au<br />

Darién (dans la jungle panaméenne) ;<br />

mettre à profit l’équipement en drones du<br />

Plan Colombie, ainsi que les terrains des<br />

anciennes bases militaires de Howard et<br />

Albroock (Panama) de même que celles<br />

qui appartiennent à Rio Hato. Et aussi<br />

dans le Centre régional humanitaire des<br />

Nations Unies, conçu pour des situations<br />

de catastrophe et d’urgence humanitaire,<br />

qui comporte une piste d’atterrissage et<br />

ses propres magasins ».<br />

On a affaire à la mise en place<br />

d’une intervention comportant « le stationnement<br />

d’avions de combat et d’hélicoptères,<br />

de véhicules blindés, de postes<br />

de Renseignement et d’unité militaires<br />

spéciales pour la logistique (policiers, responsables<br />

militaires et prisons) ». […]<br />

Il faudra « déployer l’opération militaire<br />

sous drapeau international, avec l’aval<br />

de la Conférence des Armées latino-américaines,<br />

sous la protection de l’OEA et<br />

la supervision, dans le contexte légal et<br />

médiatique, du secrétaire général de ladite<br />

Organisation des États américains, Luis<br />

Almagro ». ll conviendra de « déclarer la<br />

nécessité pour le Commando continental<br />

de renforcer l’action, en se servant des<br />

outils de la démocratie interaméricaine,<br />

avec l’objectif d’éviter la rupture démocratique<br />

». Et surtout il s’agit de « faire l’unité<br />

du Brésil, de l’Argentine, de la Colombie<br />

et du Panama pour qu’ils contribuent<br />

à renforcer les troupes, à faire usage de<br />

leur proximité géographique, et de leur<br />

expérience en matière d’opérations en<br />

régions boisées et dans la jungle. Le côté<br />

international sera renforcé par la présence<br />

d’unités de combat des États-Unis et des<br />

nations mentionnées ; le tout sous le gouvernement<br />

général de l’état-major conjoint<br />

dirigé par les États-Unis ».<br />

On s’étonne de l’impunité dans<br />

laquelle tout cela se trame, dans le dos<br />

des peuples, dans une illégalité absolue,<br />

et alors que cela seul rend compréhensibles<br />

les récentes manœuvres militaires des<br />

États-Unis à la frontière entre le Brésil et<br />

le Venezuela (Brésil, Pérou, Colombie),<br />

dans l’Atlantique-Sud (États-Unis, Chili,<br />

Royaume-Uni, Argentine) ; dans le cas<br />

de l’Argentine, cela se fait sans la moindre<br />

autorisation du Congrès national depuis<br />

octobre-novembre 2017.<br />

« Utiliser les facilités du territoire<br />

panaméen pour l’arrière-garde et les capacités<br />

de l’Argentine pour sécuriser les<br />

ports et les positions maritimes […],<br />

- proposer au Brésil et à la Guyana<br />

de faire servir leur situation migratoire, sur<br />

laquelle nous avons l’intention de peser à<br />

la frontière avec la Guyana ;<br />

- coordonner l’appui à la Colombie,<br />

au Brésil, à la Guyana, à Aruba, à Curaçao,<br />

Trinidad et Tobago et à d’autres États face<br />

à l’afflux de migrants vénézuéliens provoqué<br />

par les avancées de la crise ».<br />

On prévoit en outre de « favoriser<br />

la participation internationale à cet effort,<br />

comme partie de l’opération multilatérale<br />

avec la contribution d’États, d’organismes<br />

non gouvernementaux et de corps internationaux<br />

et de fournir ce qu’il faudra en<br />

matière de logistique, de renseignement ;<br />

il faudra anticiper les évènements particulièrement<br />

sur les points choisis à Aruba,<br />

Puerto Carreño, Inirida, <strong>Mai</strong>cao, Barranquilla<br />

et Sincelejo en Colombie, ainsi qu’à<br />

Roraima, Manaos et Boavista au Brésil ».<br />

C’est ainsi que se dessine la carte d’une<br />

guerre d’intervention annoncée.<br />

Information stratégique<br />

Quant à la perspective stratégique, il va<br />

falloir « étouffer la symbolique chaviste<br />

avec sa représentativité et son soutien<br />

populaire » tout en poursuivant le<br />

harcèlement du dictateur « comme seul<br />

responsable de la crise dans laquelle il<br />

a plongé la nation » ainsi que ses plus<br />

proches exécutants, auxquels on imputera<br />

la crise et l’impossibilité d’en<br />

sortir.<br />

Dans un autre paragraphe, on appelle<br />

à « intensifier le mécontentement<br />

contre le régime de Maduro, […] à signaler<br />

l’incompétence des mécanismes<br />

d’intégration mis en place par les régimes<br />

de Cuba et du Venezuela, tout particulièrement<br />

l’ALBA (Alliance Bolivarienne des<br />

Peuples de Notre Amérique) et Petrocaribe<br />

».<br />

Pour ce qui est des médias, le plan<br />

dessiné par les États-Unis appelle à augmenter<br />

la diffusion, à l’intérieur du pays,<br />

dans les médias locaux et étrangers, de<br />

messages bricolés et basés sur des témoignages<br />

et des publications issues du pays<br />

lui-même, en faisant usage de toutes les<br />

capacités de dissémination, ce qui inclut<br />

les réseaux sociaux, de messages «<br />

véhiculant sur tous les médias la nécessité<br />

de mettre fin à la situation parce qu’elle<br />

suite à la page(18)<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (8)<br />

compte tenu du contrat alléchant passé<br />

avec l’ED’H. Bien que selon son Directeur<br />

il n’a jamais eu de contrat avec l’Etat<br />

haïtien, en clair Haytrac travaille sans<br />

aucune garantie, seulement sur la base<br />

de confiance.<br />

Cette compagnie privée d’électricité<br />

évolue exclusivement dans le Sud,<br />

entre Miragôane et Port-Salut en passant<br />

naturellement par Les Cayes. <strong>Mai</strong>s<br />

l’on peut être certain que l’ouverture à<br />

100% du secteur de l’énergie au secteur<br />

privé va susciter d’autres vocations et<br />

rien ne dit que ces trois entreprises haïtiennes,<br />

pionnières dans la production de<br />

courant durant ces décennies passées,<br />

vont pouvoir résister face à la concurrence<br />

étrangère qui pourrait s’intéresser<br />

au marché haïtien. Une chose est sûre,<br />

l’ED’H actuelle ne pourra pas résister si<br />

elle n’entreprend pas dès maintenant sa<br />

restructuration, sa transformation et sa<br />

modernisation. On a vu que même avec<br />

trois fournisseurs différents de courant<br />

cette entreprise publique n’arrive pas à<br />

assumer son rôle de service public et de<br />

garantir une couverture universelle de<br />

l’électricité pour toute la population.<br />

Si chacun de ces producteurs de<br />

courant décroche une grande zone de<br />

couverture comme le gouvernement<br />

prévoit de le faire, quel sera le rôle de<br />

l’ED’H dans cette histoire ? Le pays serat-il<br />

divisé en quatre (4) grandes zones<br />

de couverture - Nord, Sud, Centre et le<br />

grand Ouest - et par compagnie ? Ou<br />

pourront-elles couvrir les zones qui les<br />

intéressent, c’est-à-dire les zones urbaines<br />

les plus riches donc les plus rentables<br />

? L’Electricité d’Haïti restera-t-elle<br />

dans le giron de l’Etat ? Beaucoup d’interrogations<br />

sur ce dossier d’intérêt collectif.<br />

Pour le moment on ne connaît<br />

pas encore la part qui sera réservée à<br />

la compagnie publique qui changera<br />

certainement de statut afin de pouvoir<br />

survivre au milieu des entreprises concurrentes<br />

dont le but sera de gagner par<br />

tous les moyens des parts de marchés.<br />

C’est l’avenir de la compagnie nationale<br />

qui se joue dans cette ouverture à la concurrence.<br />

Le Président Jovenel Moïse qui<br />

promet d’électrifier le pays 24/24 heures<br />

durant sa présidence a finalement décidé<br />

de faire ce qu’aucun de ses prédécesseurs<br />

n’avait osé faire : démanteler l’Electricité<br />

d’Haïti. Naturellement, il ne privatise pas<br />

officiellement l’entreprise publique par<br />

un décret. <strong>Mai</strong>s en décidant de livrer le<br />

secteur à la concurrence en tant qu’homme<br />

d’affaire avisé, il doit savoir qu’en<br />

l’état actuel des choses, ED’H ne pourrait<br />

résister. Dès que les deux ou trois<br />

entreprises privées, E-Power, Sogener<br />

et Haytrac Power cesseront de livrer du<br />

courant à cette vieille dame, plus rien ni<br />

personne ne pourra la tenir en vie. Même<br />

en achetant les surplus de courant des<br />

autres compagnies elle ne tiendrait pas.<br />

Elle s’effondrera dans les mois qui suivront<br />

sauf si des garde-fous sont mis en<br />

place pour la protéger de ces prédateurs<br />

qui ne lui feront aucun cadeau.<br />

Bien sûr le chef de l’Etat, dans<br />

un souci de protéger l’Etat dans un domaine<br />

stratégique qu’est l’énergie, peut<br />

trouver des moyens légaux pour faire de<br />

l’entreprise publique la gardienne de la<br />

sécurité de l’Etat en matière de l’énergie<br />

en l’absence d’un organisme public<br />

chargé de réguler et de protéger le secteur.<br />

Sinon, il est difficile de croire que<br />

notre bonne vieille ED’H survivra à ce<br />

changement brutal. Ce d’autant plus que<br />

la population peut réserver le même sort<br />

qu’elle avait fait à l’ancienne Compagnie<br />

des Télécommunications S.A (Téléco) en<br />

l’abandonnant du jour au lendemain dès<br />

l’arrivée des compagnies de téléphonie<br />

privée. Car, comme pour la communication<br />

hier, la demande et l’attente en<br />

courant électrique sont fortes, sinon plus<br />

encore. La population ne veut plus vivre<br />

dans l’obscurité (blackout). Elle entend<br />

et veut regarder la télévision, connecter<br />

son téléphone portable, son ventilateur,<br />

son ordinateur portable, etc. De même,<br />

elle veut sortir le soir se promener en<br />

toute sécurité, prendre de l’air frais sur<br />

les places publiques. La menace qui pèse<br />

sur l’ED’H dans ce fameux programme<br />

de l’électricité 24/24 qui est certes un<br />

droit plus qu’une nécessité au 21e siècle,<br />

pour les populations, c’est de passer pour<br />

une quantité négligeable et donc brader<br />

pour une peccadille comme l’ancienne<br />

« Téléco » dans le Cahier de charges qui<br />

sera soumis par le gouvernement aux<br />

nouveaux fournisseurs d’électricité.<br />

Le Président Jovenel Moïse qui a<br />

fait choix de Taïwan aux dépends de la<br />

Chine continentale pour 150 millions<br />

de dollars pour investir dans le secteur<br />

de l’énergie a tout intérêt de commencer<br />

dès maintenant la restructuration de<br />

cette entreprise publique avec cet argent<br />

avant même qu’il ouvre officiellement le<br />

secteur. Après, il sera trop tard. Puisque<br />

les autres auront le temps de récupérer<br />

le marché comme cela s’était passé dans<br />

le secteur de la communication au début<br />

des années 2000. On le voit encore aujourd’hui,<br />

la Natcom qui est une entreprise<br />

mixe - publique/privée - peine à remonter<br />

la pente face au mastodonte Digicel.<br />

Trop de temps perdu ! Le marché est donc<br />

accaparé par la concurrence. Au mieux,<br />

avec la privatisation du secteur de l’énergie,<br />

l’Etat haïtien gardera une petite part<br />

du secteur en associant l’ED’H avec un<br />

autre groupe local ou étranger. Au pire,<br />

l’ED’H disparaitra à jamais du paysage<br />

haïtien comme la Téléco dont les anciens<br />

employés se battent encore et toujours<br />

pour leur intégration. Une chimère !<br />

C.C<br />

Suite de la page (7)<br />

En clair, M. Michel-Ange Gédéon pensait-il<br />

utiliser les services de Tèt Kale<br />

pour tenter de pacifier les zones dites de<br />

non-droit ? N’avons-nous pas le droit de<br />

poser la question?<br />

Un combat difficile<br />

En observant les agissements et les comportements<br />

controversés de la soi-disant<br />

« classe politique » en Haïti, n’avezvous<br />

l’impression d’être en présence de<br />

« maîtres tailleurs » qui tentent de faire<br />

décoller un Boeing 737, avec des passagers<br />

éreintés et impatients à son bord.<br />

Ces gens-là n’ont jamais appris à piloter.<br />

Une pareille situation – aussi cocasse<br />

qu’invraisemblable – laisse présager que<br />

l’appareil restera cloué au sol, jusqu’à ce<br />

que l’on trouve des individus qui soient<br />

capables d’accomplir la tâche d’emmener<br />

l’engin à une destination finale. Si rien<br />

n’est fait pour pallier les difficultés, les<br />

voyageurs enfermés dans la carlingue<br />

risquent de mourir de faim, de soif et de<br />

froid sur la piste d’envol. Il ne faut pas<br />

non plus qu’ils attendent trop longtemps.<br />

Surtout dans une période hivernale. « Sinon,<br />

c’est sans espoir », pour reprendre<br />

l’écrivain britannique d’origine indienne,<br />

Ahmed Salman Rushdie.<br />

Avec des individus comme ceuxlà<br />

qui évoluent sur la scène politique<br />

nationale, l’espoir de décollage de la République<br />

d’Haïti s’amincit journellement.<br />

L’entreprise est rendue même – sans être<br />

pessimiste – quasi-improbable. La population,<br />

comme les passagers qui nous ont<br />

servi de symboles analogiques, va devoir<br />

prendre son mal en patience – bien<br />

entendu, si elle reste les bras croisés –,<br />

car tout indique qu’elle attendra longtemps<br />

ces rayons de soleil qui doivent se<br />

pointer dans le ciel de ses tribulations sociales,<br />

où il pleut de tout : famine, analphabétisme,<br />

maladie, viol, insécurité,<br />

prostitution, assassinat, exode, gabegie,<br />

corruption, népotisme, coercition, pédophilie…<br />

Ce qui dérange les observateurs<br />

de cette tragédie qui annonce une apocalypse<br />

à l’ampleur noéenne, et qui<br />

inspire généralement une pensée pessimiste,<br />

nettement fataliste par rapport<br />

à l’avenir des Haïtiens, c’est le constat<br />

du phénomène de l’aggravation journalière<br />

des difficultés socioéconomiques,<br />

multiplicatrices des souffrances morales<br />

et physiques. Les nerfs de résilience de<br />

la population sont grugés en profondeur.<br />

Tout cela n’inquiète aucunement les<br />

mercenaires, les affairistes, – ces espèces<br />

de bandits à cravate ou en tailleur pour<br />

femme –, qui usurpent la présidence, le<br />

parlement, la primature, les ministères,<br />

les mairies, au moyen des opérations de<br />

vote frauduleuses.<br />

Après la deuxième guerre mondiale,<br />

les vainqueurs de Berlin se sont<br />

réunis à Yalta pour se partager la Terre<br />

et les populations pauvres. Ils étaient à<br />

la fois juges, ministère public et bourreaux<br />

à Nuremberg et à la Haye. Ils ont<br />

répudié. Maudit. Condamné. Incarcéré.<br />

Exécuté. Pour « crimes contre l’humanité<br />

». Ils détiennent même le pouvoir de<br />

« faire disparaître, de kidnapper ou de<br />

voler des cadavres ». Et pourtant, les<br />

historiens de la guerre de 1939-1945<br />

ont dénoncé des cas d’exécutions sommaires<br />

de militaires allemands, de viols<br />

de femmes allemandes commis par les<br />

G.I états-uniens pendant la libération<br />

de la France. Même après la reddition<br />

du Japon, des femmes japonaises continuaient<br />

d’être abusées sexuellement<br />

par les soldats des États-Unis. Tous ces<br />

cas de crimes de guerre sont bien relevés<br />

et bien documentés. Malheureusement,<br />

les « Lions » sont intouchables. Et<br />

c’est un privilège pour les bergers et les<br />

brebis de se faire manger par ces félidés.<br />

Nuremberg a été institué pour les nazis<br />

et leurs alliés. Comme la Cour pénale<br />

internationale de La Haye pour les<br />

Charles Taylor, les Laurent Gbagbo, etc.<br />

<strong>Mai</strong>s pas pour les Bush ou les Sarkozy.<br />

Qu’est-ce qui est à la base de l’esprit<br />

de ploutocratie, d’autoritarisme, de<br />

« dictatorialisme » qui caractérise<br />

toujours les gouvernements haïtiens<br />

de 1804 à nos jours?<br />

La maîtrise du concept de la « démocratie<br />

» advient par un cumul de<br />

connaissances théoriques et pratiques<br />

dans les domaines intellectuels y<br />

afférents. Il faut donc explorer, à ce sujet,<br />

les voies philosophiques tracées par les<br />

immortels de la pensée universelle.<br />

Plus on est informé, plus on est critique<br />

et exigeant envers soi-même, sage,<br />

tolérant et charitable envers les autres.<br />

C’est par la théorie que les philosophes<br />

de gauche, tels que Karl Marx, Lénine,<br />

Engels, Gramsci arrivent à opposer au<br />

capitalisme exploitationniste d’autres<br />

modèles de société qui répondent aux<br />

intérêts des peuples misérabilisés. Nous<br />

avons eu des exemples en Russie avec la<br />

révolution bolchévique, en Chine populaire<br />

avec Mao, à Cuba avec Fidel, Raoul<br />

et Guevara, au Chili avec Allende, au Nicaragua<br />

avec Ortega, au Vénézuela avec<br />

l’immortel « Commandante » Chavez…<br />

Les actes que nous posons viennent de<br />

nos idées. Les idées sont fonction de<br />

notre degré de perception intellectuelle,<br />

de compréhension et d’interprétation<br />

des faits sociaux, des événements<br />

politiques, des données économiques et<br />

des manifestations culturelles.<br />

Tous ces tâtonnements qui dévoilent<br />

le dysfonctionnement des organes<br />

de l’État haïtien ne proviendraient-ils<br />

pas d’une méconnaissance,<br />

d’une ignorance, et même chez certaines<br />

espèces cultivées, d’un mépris des formules<br />

de base de la méthode rationnelle,<br />

scientifique qui définissent les principes<br />

de fonctionnement d’une société de droit<br />

? En clair, une société où les citoyens<br />

évolueraient dans un état de grande<br />

quiétude et de sécurité béate, en exerçant<br />

leurs droits, et en s’acquittant de<br />

leurs devoirs... Le rôle de l’université est<br />

de transmettre à l’individu des connaissances<br />

utiles, indispensables, de lui fournir<br />

des notions essentielles de savoir être,<br />

de savoir faire, afin qu’il puisse adapter,<br />

transformer son environnement naturel<br />

aux conditions idéales de son bien-être à<br />

lui, et de celui de ses semblables.<br />

Lénine répétait : « Sans théorie<br />

révolutionnaire, pas de mouvement<br />

révolutionnaire… Seul un parti guidé<br />

par une théorie d’avant-garde peut<br />

remplir le rôle de combattant d’avantgarde.»<br />

Quiconque entreprendrait un<br />

mouvement de révolution sociétale<br />

avec des paysans haïtiens commettrait<br />

l’erreur fatale et irréparable. Ceux-ci<br />

ne sont pas préparés à cette tâche colossale<br />

et délicate. D’ailleurs, n’est-ce<br />

pas la raison pour laquelle les populations<br />

de l’arrière-pays se montrent vulnérables<br />

aux hâbleries politiciennes?<br />

Le seul mot « communiste » les fait<br />

trembler. Beaucoup de jeunes militants<br />

révolutionnaires ont été dénoncés au<br />

régime duvaliériste par des montagnards<br />

qui les ont démonisés, par ignorance<br />

due à l’analphabétisme. Dans les campagnes,<br />

dans les endroits bidonvillisés,<br />

le « socialisme », le « communisme »<br />

deviennent synonymes de « spoliation<br />

» et de « corvée ». Le « marxisme-léninisme<br />

» véhiculerait donc une idéologie<br />

antipeuple! Un système d’État qui<br />

prêcherait la dépossession des pauvres<br />

de leurs lopins de terre, pour les réduire<br />

ensuite à l’esclavage! Aucun Cubain<br />

n’avancerait un pareil raisonnement. La<br />

société révolutionnaire de la République<br />

de Cuba est scolarisée au moins à 99%.<br />

Il sera donc difficile pour les États-Unis<br />

d’ébrécher le système castriste pour<br />

y introduire des bribes de changement<br />

idéologique, « convictionnel » et<br />

conventionnel dans le sens des intérêts<br />

du « Capital impérial ».<br />

Le capitalisme est un « tort »,<br />

le communisme est une<br />

« réparation ».<br />

À Montréal, au début des années 1980,<br />

nous croisâmes un jeune adulte dans<br />

la vingtaine comme nous. Cela arriva<br />

dans une circonstance particulière.<br />

Quelqu’un nous l’avait présenté, et<br />

il était devenu l’un des chanteurs de<br />

notre petit orchestre. Les répétitions<br />

musicales du samedi et du dimanche<br />

après-midi servaient de prétexte à des<br />

moments de détente, de retrouvailles,<br />

et surtout de déconnexion des dures<br />

réalités de l’exil, faites de chagrins,<br />

constituées de douleurs nostalgiques…<br />

Éric prit l’habitude de passer souvent à<br />

la maison. Un soir, il voulut connaître<br />

les raisons de notre présence au Canada.<br />

Nous lui fîmes savoir que nous<br />

étions, en principe, un militant antiduvaliériste,<br />

un exilé politique. Il n’ajouta<br />

rien. Et quitta l’appartement. Le lendemain,<br />

un musicien du groupe nous<br />

apprenait qu’Éric était très étonné de<br />

nos révélations. « Je ne savais pas que<br />

Robert était communiste », justifiait-il.<br />

Éric accusait un déficit intellectuel.<br />

Nous ne manifestions point de rancœur<br />

à sa réaction ignorante et débilitante. Par<br />

la suite, nous eûmes l’occasion de nous<br />

entretenir avec lui sur la lutte de la classe<br />

ouvrière mondiale, sur le matérialisme<br />

historique et le matérialisme dialectique,<br />

sur le phénomène de paupérisation<br />

du salariat… Nous abordâmes aussi<br />

les grandes œuvres qui soutiennent<br />

la doctrine du socialisme et du<br />

communisme : Le Capital, Le Manifeste<br />

du Parti Communiste, L’Impérialisme,<br />

stade suprême du capitalisme, etc.<br />

Éric ne cachait pas sa satisfaction<br />

personnelle. Nous lui prêtâmes quelques<br />

ouvrages sur le sujet. Le compatriote<br />

m’appela un matin et me dit : « Camarade,<br />

moi aussi, je suis communiste. »<br />

Pour sortir de l’enclos « d’exister<br />

», et franchir la barrière « de vivre »,<br />

il faut que chaque individu accomplisse<br />

dans son existence propre une minirévolution.<br />

C’est seulement ainsi que<br />

nous parviendrons à réaliser une<br />

« Grande Révolution » qui abolira<br />

la propriété privée, fera dépérir l’État<br />

bourgeois, et libérera les prolétaires de<br />

tous les pays.<br />

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<strong>16</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


A Travers le monde<br />

Grande Marche du Retour : Israël commet<br />

un massacre dans la bande de Gaza !<br />

Au moins 52 Palestiniens ont été<br />

assassinés à Gaza et plus de 2400<br />

autres blessés alors que l’armée israélienne<br />

tirait à balles réelles, avec des gaz<br />

lacrymogènes et des grenades incendiaires<br />

sur les manifestants rassemblés le<br />

long de plusieurs points près de la barrière<br />

avec Israël.<br />

La manifestation de lundi précède<br />

les commémorations annuelles de la<br />

Nakba, ou « catastrophe », lorsque l’État<br />

d’Israël a été établi le 15 mai 1948,<br />

après l’expulsion de centaines de milliers<br />

de Palestiniens de leurs villes et villages.<br />

Les manifestations ont également<br />

été planifiées de façon à coïncider avec<br />

le déménagement de l’ambassade américaine<br />

de Tel-Aviv à Jérusalem, conformément<br />

à la reconnaissance par les<br />

États-Unis de Jérusalem comme capitale<br />

d’Israël en décembre dernier, renforçant<br />

les tensions et provoquant la colère des<br />

Palestiniens.<br />

Depuis lundi matin, les Palestiniens<br />

de la bande de Gaza assiégée tentent<br />

dans le cadre de la Grande Marche<br />

de Retour, de franchir la barrière hautement<br />

fortifiée qui sépare l’enclave d’Israël.<br />

Des dizaines de milliers de Palestiniens<br />

sont arrivés pour participer<br />

au rassemblement. Des manifestations<br />

ont également débuté dans les villes de<br />

Ramallah et d’Hébron, en Cisjordanie<br />

occupée, en réponse à la décision de<br />

déménagement de l’ambassade américaine<br />

à Jérusalem. A Ramallah, les<br />

Palestiniens devraient protester depuis<br />

le centre-ville jusqu’au poste de contrôle<br />

militaire de Qalandia, le principal<br />

barrage militaire séparant Ramallah de<br />

Jérusalem.<br />

Les manifestations dans la bande<br />

de Gaza font partie d’une initiative qui<br />

dure depuis plusieurs semaines et qui<br />

réclame le Droit au Retour des réfugiés<br />

palestiniens dans les zones d’où ils ont<br />

été expulsés en 1948. « Le nombre de<br />

personnes qui se présentent pour participer<br />

est sans précédent par rapport aux<br />

sept dernières semaines de protestation<br />

», a déclaré à Al Jazeera le journaliste local<br />

Maram Humaid.<br />

Environ 70% des deux millions<br />

d’habitants de la bande de Gaza sont des<br />

descendants de réfugiés. Depuis le début<br />

des manifestations le 30 mars, les forces<br />

israéliennes ont assassiné au moins 100<br />

Palestiniens dans l’enclave sous blocus<br />

et en ont blessé plus de 11000.<br />

Un drone israélien cible des<br />

journalistes<br />

Un drone israélien équipé d’une cartouche<br />

de gaz lacrymogène a pris pour<br />

cible un groupe de journalistes à Gaza,<br />

notamment une équipe de télévision<br />

d’Al Jazeera. La correspondante d’Al Jazeera,<br />

Hoda Abdel-Hamid, était dans les<br />

rangs des médias avec plusieurs autres<br />

journalistes quand elle a été touchée par<br />

la bombe lacrymogène. Abdel-Hamid a<br />

été envoyée à l’hôpital pour être traitée<br />

pour les effets secondaires du gaz lacrymogène.<br />

Au moins 52 tués, plus de 2400<br />

blessés<br />

Le ministère de la Santé a publié une<br />

déclaration disant que plus de 2400 Palestiniens<br />

ont été blessés jusqu’à présent.<br />

Quelque 918 personnes ont été blessées<br />

avec des tirs à balles réelles, tandis<br />

que beaucoup d’autres ont été blessés<br />

par l’inhalation de gaz lacrymogène et<br />

des balles en acier recouvertes de caoutchouc.<br />

Au moins 39 personnes sont dans<br />

un état critique, ce qui signifie que le<br />

nombre de morts devrait augmenter. « Il<br />

y a un état d’anxiété dans les hôpitaux,<br />

les ambulances ne cessent d’arriver, les<br />

réfrigérateurs se remplissent de corps et<br />

des centaines de personnes se pressent<br />

autour d’eux, angoissés par la nouvelle<br />

de l’assassinat de leurs proches », a déclaré<br />

Humaid, un journaliste local depuis<br />

Des affrontements ont lieu entre l'armée israélienne et des manifestants à la<br />

frontière. Les soldats de l'État hébreu ont ouvert le feu dans la bande de Gaza<br />

Un infirmier porte un enfant palestinien lors d'une manifestation dans la<br />

bande de Gaza, dans le cadre de la Grande marche de retour, le 14 mai <strong>2018</strong><br />

Un des nombreux manifestants blessés par l'armée israélienne d'occupation<br />

ce lundi 14 mai à Gaza - Photo : Middle East Eye<br />

l’hôpital indonésien au nord de la bande<br />

de Gaza.<br />

Les Palestiniens de Gaza se<br />

préparent à traverser la clôture de séparation<br />

avec Israël [Palestine de 1948<br />

Les organisateurs de la Grande<br />

marche du retour disent s’attendre à ce<br />

qu’un million de personnes rejoignent<br />

la manifestation et tentent de franchir<br />

la barrière avec Israël depuis différents<br />

points de la clôture de séparation.<br />

Une brochure distribuée par les<br />

organisateurs dit comme suit : « Le<br />

comité national pour la Grande marche<br />

du retour vous invite à participer à la<br />

manifestation populaire pacifique, « Un<br />

million pour le Retour et briser le siège ».<br />

Un porte-parole de la Grande marche du<br />

retour, Ahmad Abou Artema, a déclaré<br />

lundi à Al Jazeera que le but d’essayer<br />

de franchir la barrière est « d’envoyer<br />

un message que le peuple palestinien ne<br />

s’adaptera jamais à ses 70 ans de statut<br />

de réfugiés et à ses difficiles conditions<br />

de vie. »<br />

« Nous sommes déterminés à<br />

revenir, quoi qu’il arrive. C’est ce que<br />

veulent les habitants de Gaza, c’est la<br />

volonté populaire, et c’est leur droit ».<br />

Le droit au retour est consacré<br />

par la résolution 194 des Nations<br />

Unies.<br />

Tôt lundi, l’armée israélienne, qui a imposé<br />

un blocus terrestre, maritime et<br />

aérien sur la bande de Gaza pendant<br />

plus d’une décennie, a largué des tracts<br />

avertissant les Palestiniens de rester loin<br />

de la clôture.<br />

Un adolescent palestinien<br />

succombe à ses blessures<br />

Jamal Afanah, un garçon de 15 ans, est<br />

mort samedi dans le sud de la bande de<br />

Gaza à la suite des blessures infligées<br />

par les forces israéliennes d’occupation<br />

la veille, selon des responsables de la<br />

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Donald Trump et Kim<br />

Jong-un se rencontreront le<br />

12 juin à Singapour !<br />

santé palestiniens.<br />

Les forces israéliennes ont tiré sur<br />

Afanah vendredi lors d’une des manifestations<br />

qui se sont déroulées pour<br />

le septième vendredi consécutif dans le<br />

cadre de la Grande marche de retour. La<br />

mort d’Afanah amène à au moins 49 le<br />

nombre de Palestiniens assassinés par<br />

les forces israéliennes depuis que les<br />

protestations ont commencé.<br />

L’Égypte ouvrira le passage<br />

frontalier de Rafah<br />

L’ambassade palestinienne au Caire a<br />

annoncé que l’Égypte ouvrirait le passage<br />

frontalier de Rafah pendant quatre<br />

jours et permettrait la traversée dans les<br />

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Donald Trump et Kim Jong-un<br />

C<br />

'est l'un des sommets les plus attendus<br />

de cette année <strong>2018</strong> : la date et<br />

le lieu de l'événement ont finalement<br />

été annoncés par le président américain<br />

sur Twitter. Il rencontrera le président<br />

de la Corée du Nord à Singapour le 12<br />

juin prochain.<br />

Dans un message publié sur<br />

Twitter, le président américain Donald<br />

Trump a annoncé qu'il rencontrerait le<br />

président nord-coréen à Singapour le<br />

12 juin prochain. «La rencontre très attendue<br />

entre Kim Jong-un et moi aura<br />

lieu à Singapour le 12 juin. Nous allons<br />

tous deux essayer d'en faire un moment<br />

très important pour la Paix dans<br />

le Monde!», a écrit le président américain.<br />

Ce sommet annoncé de longue<br />

date marquera la première rencontre<br />

entre un chef d'Etat américain et un<br />

chef d'Etat nord-coréen de l'Histoire.<br />

Il a d'ores et déjà été qualifié d'«historique»<br />

par le dirigeant nord-coréen. Il<br />

s'inscrit dans le contexte relativement<br />

rapide du réchauffement des relations<br />

entre les deux Corées. Le 27 avril, au<br />

terme de leur sommet historique au<br />

cours duquel ils ont multiplié les symboles,<br />

le président sud-coréen Moon<br />

Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim<br />

Jong-un avaient en effet pris des engagements<br />

forts pour avancer dans la<br />

résolution du conflit qui déchire la péninsule<br />

depuis 1950.<br />

La veille, le secrétaire d'Etat<br />

américain Mike Pompeo s'était déjà<br />

rendu à Pyongyang pour finaliser les<br />

préparatifs de ce sommet. En outre, la<br />

Corée du Nord avait relâché trois prisonniers<br />

américains en signe de bonne<br />

volonté – un geste vivement salué par<br />

Donald Trump lui-même.<br />

Russia Today 10 mai <strong>2018</strong><br />

deux directions. L’ouverture est destinée<br />

à traiter les cas humanitaires, ainsi que<br />

ceux dont les noms sont enregistrés en<br />

attente de quitter la bande de Gaza.<br />

Des centaines de personnes pleurent<br />

la mort de Jaber Salem Abu Mustafa<br />

Des centaines de Palestiniens du<br />

sud de la bande de Gaza ont assisté aux<br />

funérailles de Jaber Salem Abu Mustafa,<br />

âgée de 40 ans, qui a été tué par les<br />

forces israéliennes. Mustafa a été abattu<br />

d’une balle dans la poitrine près de la<br />

clôture israélienne, à l’est de Khan Younis,<br />

le vendredi 11 mai.<br />

Al-Jazeera 14 mai <strong>2018</strong><br />

Traduction : Chronique de Palestine<br />

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Pleins feux sur : Claude Marcelin (Port-au-Prince -?)<br />

Par Ed Rainer Sainvill<br />

«Un magicien de la guitare»<br />

Guitariste prodigieux, inclassable,<br />

soliste ou accompagnateur, la carrière<br />

hâtive du ’’ guitariste au doigt<br />

d’or”, débuta très tôt avec les «Difficiles»<br />

de Pétion Ville, comme doublure<br />

de Eddy Woolley au début des années<br />

soixante- dix. Puis, il fut repéré après<br />

dans une formation des «Gypsies» en<br />

déclin, privée de Martino, en compagnie<br />

de “Toto” Laraque et de “Tipolis”.<br />

Pour ensuite entamer une ascension<br />

fulgurante avec le «D. P Express», à<br />

côté de Wooley, donnant cette fois-ci,<br />

la mesure de son inventivité, dans un<br />

jeu ‘’free’’, avec parfois la complicité<br />

de « Tipolis », s’employant à créer des<br />

sonorités ‘’pianistiques’’. A la fin des<br />

années soixante-dix, il laissa le «D. P»<br />

et prit du recul avec la musique ambiante,<br />

pour collaborer avec Gérald Merceron<br />

dans sa musique expérimentale.<br />

Explorant : jazz, bossa-nova et autres<br />

paramètres métissées, incorporées aux<br />

rythmes multiples natifs. Il se retrouva<br />

encore au devant de la scène, avec<br />

Claude Marcelin<br />

le «Caribbean Sextet» pour imposer<br />

sa touche expressive agrémentée<br />

d’arpèges et d’une sonorité féconde.<br />

Parallèlement, il contribua à<br />

l’élaboration du groupe « Zèklè »,<br />

lequel contribua aux nouvelles approches<br />

des groupes caraïbéens. En<br />

1985 il se plaça à l’avant-garde de<br />

la nouvelle vague, avec son album:<br />

“Lakòl”, qui marqua un tournant<br />

dans l’épopée de la nouvelle génération,<br />

dans une musique innovatrice,<br />

émaillée de ‘’katas’’, de ferveur atavique,<br />

imprégnée de technologie et<br />

des textes à la couleur de renaissance,<br />

dans une atmosphère pré-déchoukaj<br />

au cours de laquelle Jean Robert<br />

Cius, Daniel Israel, Makinson Michel<br />

donnèrent leur vie, tout en se muant<br />

en vocaliste: ‘’Mwen santi vi m ap<br />

chanje, menm jan mizik la ap chanje.<br />

Li dim konsa li pral fè on ti moun<br />

pou mwen, li dim nou pral met tèt<br />

ansanm pou n wè. Li dim konsa li<br />

pral lè po nou rekòmanse’’. Débarrassé<br />

des barrières psychologiques de la<br />

dictature moribonde C.M emboita les<br />

pas en dénonçant les structures traditionnelles<br />

et l’ingérence étrangère :<br />

« Voye manje, fè charite, se pa sa n<br />

vle...depi lè kolon yo debake moun<br />

ap soufri. Pandan prè de twa san<br />

zan ou fè m travay pou anyen. Jodya<br />

ou tou pisan, ou di m ou pat jwenn<br />

anyen » .<br />

Entre temps, il continua sa randonnée<br />

de guitariste syncrétique et devint<br />

le professionnel le plus demandé<br />

du milieu. Ce qui lui valut une boutade<br />

de son maestro au «Caribbean», Réginald<br />

Policard, qui composa à son intention<br />

le morceau: “Dr. Claude” qui le<br />

mit très en colère, pour avoir été décrit<br />

comme une sorte de mercenaire des<br />

cordes. Puis, il rallia le «Magnum», à<br />

côté du superlatif “Dadou” Pasquet,<br />

continuant à peaufiner son talent.<br />

Sur ses lancées, il fit un disque avec<br />

le «Top Vice» de Miami et, collabora<br />

avec les «Super Stars» de “Dòf” Chancy.<br />

Appelé sans cesse dans les studios<br />

pour apporter son jeu complexe et coloré,<br />

“Ti clod” continua de faire preuve<br />

d’indépendance. Pour s’installer à demeure<br />

avec le groupe «Djakout Mizik»<br />

qui a tenu à son guitariste précieux,<br />

lequel n’a pas pu résister à d’autres<br />

aventures dont une initiative parallèle<br />

avec le groupe «Take 5», essentiellement<br />

instrumentale, faite de guitares<br />

acoustiques et de percussions; qu’il<br />

réalisa avec Reynold.”sensen” Nader.<br />

<strong>Mai</strong>s, au comble de multiples décades<br />

à sillonner le monde, il n’a pas<br />

su faire la sourde oreille à aller s’installer<br />

au Canada qui n’est certainement<br />

pas l’ultime demeure de ce musicien<br />

aventurier. Guitariste épatant,<br />

toujours rayonnant dans ses précieux<br />

coups de cordes. Il finit par la suite,<br />

par prendre part à d’autres tentatives<br />

fugaces et, tout en refaisant la ronde<br />

des collaborations éphémères. Et des<br />

réunions avec le « Caribbean Sextet »<br />

et le « Zeklè », en attendant d’autres<br />

percées appropriées à son statut de<br />

rénovateur. De même d’autres productions<br />

personnelles, permettant de<br />

juger sa progression ou le cas échéant<br />

sa régression. Afin de mettre en reste<br />

l’argument de ses critiques qui avancent<br />

que le fait de trop rouler sa bosse<br />

le prive d’une marque déposée. Au<br />

lieu de jauger ses capacités à s’adapter<br />

à tous les coups.<br />

(*)Indisponible.<br />

Salut mon Drapeau<br />

Salut drapeau si beau que notre amour<br />

enlace<br />

Le souffle des aïeux s’exhale de tes plis<br />

hélas<br />

Et se mêle à l’air immense toujours imprécis<br />

De la lutte des esclaves pour engendrer<br />

Haïti<br />

Les parfums d’encensoirs escarpés de<br />

notre race<br />

Aujourd’hui ta fête en mon être prend<br />

place<br />

Au fronton de nos luttes contre le crime<br />

blanc<br />

Pour hisser l’étendard de la liberté au<br />

levant<br />

Sur les ourlets de tes bannières mystiques<br />

Où s’agitent incompris les rêves<br />

héroïques<br />

De tes soldats sur les fronts de la liberté<br />

Dont l’histoire se passe comme page<br />

oubliée<br />

Pour perpétuer notre foi inébranlable<br />

en toi<br />

Chétive, succombe à petit feu tant de<br />

fois<br />

A genoux à ton ombre racontant ton<br />

passé<br />

Nous revoyons Arcahaie où l’on t’avait<br />

crée<br />

Nous hélons ta dignité tant de fois<br />

souillée<br />

Nous luttons pour ta souveraineté<br />

réhabilitée<br />

Salut joli drapeau de mon rêve si beau<br />

Salut joli drapeau globules de nos héros<br />

Martine Milard<br />

Suite de la page (19)<br />

(8h00 AM) Angleterre - Panama, à<br />

Nijni Novgorod<br />

(11h00 AM) Japon - Sénégal, à Ekaterinbourg<br />

(2h00 PM) Pologne - Colombie, à Kazan<br />

Lundi 25 juin<br />

(10h00 AM) Arabie Saoudite - Egypte,<br />

à Volgograd<br />

(10h00) Uruguay - Russie, à Samara<br />

(2h00PM) Espagne - Maroc, à Kaliningrad<br />

(2h00PM) Iran - Portugal, à Saransk<br />

Mardi 26 juin<br />

(10h00AM) Danemark - France, à<br />

Moscou (Loujniki)<br />

(10h00 AM) Australie - Pérou, à<br />

Sotchi<br />

(2h00 PM) Nigéria - Argentine,<br />

Saint-Petersbourg<br />

(2h00 PM) Islande - Croatie, à Rostov-sur-le-Don<br />

Mercredi 27 juin<br />

(10h00 AM) Corée du Sud - Allemagne,<br />

à Kazan<br />

(10h00 AM) Mexique - Suède, à Ekaterinbourg<br />

(2h00 PM) Serbie - Brésil, à Moscou<br />

(Spartak)<br />

(2h00 PM) Suisse - Costa Rica, à Nijni<br />

Novgorod<br />

Jeudi 28 juin<br />

(10h00 AM) Japon - Pologne, à Volgograd<br />

(10h00 AM) Sénégal - Colombie, à<br />

Samara<br />

(2h00 PM) Angleterre - Belgique, à<br />

Kaliningrad<br />

(2h00 PM) Panama - Tunisie, à Saransk<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

Suite de la page (15)<br />

est en essence insoutenable ».<br />

Dans l’un des derniers paragraphes<br />

du document, on parle d’assurer<br />

ou de montrer l’usage de moyens<br />

violents de la part de la dictature pour<br />

obtenir le soutien international, en mettant<br />

en œuvre « toutes les capacités de<br />

la guerre psychologique de l’armée des<br />

États-Unis ».<br />

En d’autres termes, il s’agit de<br />

monter les mêmes scénarios à base de<br />

mensonges, de montages de nouvelles,<br />

de photos et de vidéos truquées, tout<br />

ce qui a été mis en œuvre pendant les<br />

guerres coloniales du XVI° siècle.<br />

Autre question, « Les États-Unis<br />

devront soutenir au plan interne les<br />

États américains qui les soutiennent »,<br />

relever leur image et « l’ordre multilatéral<br />

d’institutions du système interaméricain,<br />

comme instruments pour la<br />

solution des problèmes régionaux ; enfin<br />

promouvoir l’idée de l’envoi indispensable<br />

d’une force militaire de l’Onu<br />

pour imposer la paix, une fois que la<br />

dictature corrompue de Nicolás Maduro<br />

aura été balayée ».<br />

NDLR.<br />

* Stella Calloni. Journaliste argentine<br />

et correspondante dans son pays<br />

du journal La Jornada. Elle est l'auteure<br />

de “Los años del Cóndor” (Les années<br />

du Condor).<br />

Traduction Maria Poumier<br />

Note<br />

[1] En voici l’intégralité : « Plan<br />

to overthrow the Venezuelan Dictatorship<br />

– “Masterstroke” », Admiral Kurt<br />

W. Tidd, Voltaire Network, 23 février<br />

<strong>2018</strong>.<br />

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Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>


Sport<br />

La coupe du monde de football en moins d’un mois<br />

Par Frantz Pierre-Solon<br />

Les fans du foot ne font que maintenant<br />

compter des jours pour la<br />

grande ouverture de la 21ème Coupe<br />

du monde de la Fédération Internationale<br />

de Football Association (FIFA)<br />

qui aura lieu du 14 juin au 15 juillet<br />

prochain en Russie. Les plus grands<br />

joueurs des différents clubs vont pour<br />

la plupart rejoindre très prochainement<br />

leur sélection respective ; sauf les blessés<br />

et les non-retenus.<br />

Pendant 32 jours, le monde sera<br />

au mode de la Coupe du monde de<br />

football <strong>2018</strong>, les 38 matches seront<br />

retransmises en direct par les chaines<br />

Fox, Telemundo et NBC Universo.<br />

Voici le Calendrier et l’horaire des<br />

rencontres<br />

Jeudi 14 juin<br />

(11h00 AM) Russie - Arabie Saoudite,<br />

à Moscou (Loujniki)<br />

Vendredi 15 juin<br />

(8h00 AM) Egypte - Uruguay, à Ekaterinbourg<br />

(11h00 AM) Maroc - Iran, à Saint-Petersbourg<br />

(2h00 PM) Portugal - Espagne, à Sotchi<br />

Samedi <strong>16</strong> juin<br />

(6h00 AM) France - Australie, à Kazan<br />

(9h00 AM) Argentine - Islande, à Moscou<br />

(Spartak)<br />

(12h00 PM) Pérou - Danemark, à Saransk<br />

(3h00 PM) Croatie - Nigéria, à Kaliningrad<br />

Dimanche 17 juin<br />

(8h00 AM) Costa Rica - Serbie, à Samara<br />

(11h00 AM) Allemagne - Mexique, à<br />

Moscou (Loujniki)<br />

(2h00 PM) Brésil - Suisse, à Rostov sur<br />

le Don<br />

Lundi 18 juin<br />

(8h00 AM) Suède - Corée du Sud, à Nijni<br />

Novgorod<br />

(11h00 AM) Belgique - Panama, à Sotchi<br />

(2h00 PM) Tunisie - Angleterre, à Volgograd<br />

Mardi 19 juin<br />

(8h00 AM) Pologne - Sénégal, à<br />

Moscou (Spartak)<br />

(11h00 AM) Colombie - Japon, à Saransk<br />

(2h00 PM) Russie - Egypte, à Saint-Petersbourg<br />

Mercredi 20 juin<br />

(8h00 AM) Portugal - Maroc, à Moscou<br />

(Loujniki)<br />

(11h00 AM) Uruguay - Arabie Saoudite,<br />

à Rostov-sur-le-Don<br />

(2h00 PM) Iran - Espagne, à Kazan<br />

Jeudi 21 juin<br />

(8h00 AM) France - Pérou, à Ekaterinbourg<br />

(11h00 AM) Danemark - Australie, à<br />

Samara<br />

(2h00 PM) Argentine - Croatie, à Nijni<br />

Novgorod<br />

Vendredi 22 juin<br />

(8h00 AM) Brésil - Costa Rica, à<br />

Saint-Petersbourg<br />

(11h00 AM) Nigéria - Islande, à Volgograd<br />

(2h00 PM) Serbie - Suisse, à Kaliningrad<br />

Samedi 23 juin<br />

(8h00 AM) Belgique - Tunisie, à Moscou<br />

(Spartak)<br />

(11h00 AM) Allemagne - Suède, à<br />

Sotchi<br />

(2h00 PM) Corée du Sud - Mexique, à<br />

Rostov-sur-le-Don<br />

Dimanche 24 juin<br />

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WE DEMAND: ! Trump apologize to countries he called “shitholes”<br />

! Permanent residency for all TPS holders ! U.S. & UN reparations to <strong>Haiti</strong><br />

! Stop police profiling & terror against black & brown communities<br />

! UN occupation police out of <strong>Haiti</strong> ! Stop U.S. meddling in <strong>Haiti</strong> elections<br />

! STOP U.S. AGGRESSION against Palestine, Venezuela, Iran, & Syria<br />

th<br />

On Jan. 11, the eve of the 8 anniversary of <strong>Haiti</strong>’s 2010 earthquake, President Donald Trump<br />

called <strong>Haiti</strong> a “shithole” country, along with El Salvador and African nations. He continues racist<br />

and anti-immigrant policies and provocative statements, especially against black and brown peoples.<br />

In response, <strong>Haiti</strong>ans, Africans, and Latin Americans from New York, New Jersey,<br />

Massachusetts, Pennsylvania, Florida, Georgia, and Canada will converge on Washington, DC the<br />

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Supported by: FANM, Veye Yo, Boston Bus Drivers Union, NEHRO, Fondasyon Mapou, and Konbit Lakay, among others.<br />

Initiated by: 1804 Movement for All Immigrants, 1583 Albany Ave., Bklyn, NY ! 718.421.0<strong>16</strong>2 ! 1804movement.org<br />

1804 Movement = 1199SEIU, Black Alliance for Just Immigration (BAJI), Club des Amis d’Haïti Liberté (CAHL), Dec. 12<br />

Coalition, Equality for Flatbush, Fanmi Lavalas, Free Mumia Coalition, Haïti Liberté, <strong>Haiti</strong>an Enforcement Against Racism (HEAR),<br />

<strong>Haiti</strong> Solidarity Network of the NorthEast (HSNNE), International Support <strong>Haiti</strong> Network (ISHN) Konbit Ayisyen pou Kore Lakay<br />

(KAKOLA), Konfederasyon Vodou Ayisyen (KNVA), Party for Socialism & Liberation (PSL), Peoples Power Assemblies (PPA),<br />

Refuse Fascism, Socialist Action, Tout <strong>Haiti</strong>, Voix & Tambours, Workers World Party (WWP) & many individual activists<br />

20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 11 # 45 • Du <strong>16</strong> au 22 mai <strong>2018</strong>

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