INDUSTRIE Lyon 2011 - Industrie 2012 - Industrie Lyon
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Conjoncture<br />
un formidable lieu d’échanges entre nos différents<br />
métiers, et même pour l’interprofession. D’ailleurs, les<br />
sous-traitants s’y intéressent et sont de plus en plus<br />
nombreux à rejoindre les fabricants de matériel. Pour<br />
autant, j’estime que ce n’est pas à la FIM d’imposer aux<br />
entreprises de participer à telle ou telle manifestation<br />
professionnelle. Chacun doit faire comme il l’entend.<br />
Aux syndicats ensuite d’accompagner leurs adhérents<br />
qui souhaitent y prendre part.<br />
La FIM sera-t-elle présente sur<br />
le salon ? Quel est son degré<br />
d’implication dans la manifestation ?<br />
Jf : Cette année, sur <strong>INDUSTRIE</strong> <strong>Lyon</strong>, la FIM n’aura<br />
pas de stand en nom propre. Cette décision découle de<br />
la même logique de ne rien imposer. En revanche, la<br />
FIM y sera bien présente au travers de ses syndicats.<br />
C’est à eux d’exprimer leur envie d’y participer. A la FIM<br />
ensuite d’orchestrer et de faire remonter les différentes<br />
attentes. Néanmoins, sur <strong>INDUSTRIE</strong> <strong>Lyon</strong>, la FIM<br />
sera présente à travers son magazine MécaSphère (cf.<br />
page 19). Chaque jour, elle animera des débats traitant<br />
justement des grands thèmes transverses.<br />
Pour les prochaines éditions d’<strong>INDUSTRIE</strong>, nous avons<br />
le projet de mettre en place un village des mécaniciens<br />
où savoir-faire et compétences seraient regroupés<br />
autour de la FIM et des syndicats. A la différence<br />
d’une participation éclatée, une telle implantation<br />
devrait faciliter l’accès à nos métiers, favoriser les<br />
relations des uns avec les autres et nous assurer une<br />
meilleure représentation. Nos entreprises interviennent<br />
sur des marchés communs. Dans cette optique ont été<br />
créés au sein de la FIM des groupements de marchés.<br />
L’idée est de transposer cette structure à l’échelle du<br />
salon. Il nous faut trouver des idées pour animer cette<br />
transversalité entre nos différents métiers.<br />
du 4 au 10 avril, pendant IndustrIe<br />
aura lieu la semaine de l’<strong>Industrie</strong>.<br />
Quelles actions la FIM met-elle en<br />
place à cette occasion ?<br />
Jf : En ce qui concerne la Semaine de l’<strong>Industrie</strong>, notre<br />
souhait est que le Groupe des Fédérations <strong>Industrie</strong>lles<br />
pilote l’ensemble de l’événement, qu’il en fixe les grands<br />
axes. De son côté, la FIM a le souci d’expliquer aux<br />
chefs d’entreprise comment ils peuvent participer à<br />
cette opération, en organisant des journées portes<br />
28 I <strong>INDUSTRIE</strong> infos MarS <strong>2011</strong><br />
ouvertes, des visites dans les écoles… et de leur<br />
montrer que ce n’est pas aussi compliqué que cela<br />
peut leur paraître. Une fiche pratique a par exemple<br />
été réalisée à cet effet. La FIM, le Cetim et plusieurs<br />
syndicats ont pris l’initiative de réaliser un dossier<br />
de presse sonore dont le slogan est « Faites bouger<br />
le monde ! La minute info de la mécanique ».<br />
Une quinzaine de chroniques sera envoyée à 1000<br />
radios sur l’ensemble du territoire pour une diffusion<br />
à l’occasion de la Semaine de l’<strong>Industrie</strong>. Une manière<br />
originale de communiquer autour de nos métiers et de<br />
valoriser nos professions auprès du grand public.<br />
On assiste depuis quelques temps à<br />
des relocalisations. Pensez-vous qu’il<br />
s’agisse là d’une tendance profonde<br />
ou d’un phénomène ponctuel ?<br />
Jf : Tout dépend ce que l’on entend exactement par<br />
relocalisation. Selon moi, ces relocalisations restent<br />
ponctuelles et limitées pour la simple raison que la<br />
plupart d’entre elles sont liées à des délocalisations<br />
hâtives et irréfléchies, faites sous la pression des<br />
gros donneurs d’ordres. Ces délocalisations ont été<br />
faites dans des pays qui, quoi que l’on en dise, ne<br />
disposent pas du niveau de qualification de la main<br />
d’œuvre française, qui reste une des meilleures au<br />
monde. Il semblerait que le gouvernement envisage<br />
d’apporter une aide à la relocalisation. Je pense que<br />
c’est prendre le problème par le mauvais bout. Le<br />
vrai problème des délocalisations reste le coût du<br />
travail. La première chose à faire est de baisser le<br />
coût de la main d’oeuvre. Il n’est pas normal, par<br />
exemple, que l’entreprise et les salariés soient les<br />
seuls à supporter les coûts liés à la protection sociale.<br />
Si l’Etat attire les entreprises par ces aides financières<br />
mais qu’elles retrouvent sur place les conditions qui<br />
étaient celles qui ont motivé leur départ, ça ne va pas<br />
changer grand-chose. Une fois les subsides perçus,<br />
puis dépensés, il faudra s’attendre à assister à de<br />
nouvelles délocalisations…<br />
Pensez-vous que les relations<br />
donneurs d’ordres et sous-traitants se<br />
soient améliorées ?<br />
Jf : Pendant des années, je crois m’être fourvoyé et avoir<br />
mené un combat inutile en me battant seulement pour<br />
un rééquilibrage des relations clients/fournisseurs. Il<br />
fallait le faire, mais il faut surtout structurer nos filières<br />
derrières les grands donneurs d’ordres autour de leurs<br />
projets industriels, comme cela se fait dans d’autres<br />
pays. Dix points d’écart nous séparent désormais des<br />
Allemands qui ont su répartir les richesses au sein de<br />
la filière. Il règne chez nous une désorganisation totale<br />
dans un secteur où la concurrence étrangère, elle, s’est<br />
très bien organisée. Je compare cette situation à la<br />
chasse au gnou dans la savane. Dans la chasse à la<br />
française, tout le monde court après la bête. Le lion<br />
se garde la part… du lion, puis arrivent ensuite les<br />
hyènes, les chacals, les vautours…, chacun récupérant<br />
ce qu’il peut sur le cadavre. Dans la chasse à l’allemande,<br />
tout le monde chasse en meute. Le chef de meute dit<br />
à chacun ce qu’il doit faire et définit dès le départ la<br />
part à laquelle chacun aura droit.<br />
Ce combat contre les donneurs d’ordres est absurde,<br />
alors que nous sommes condamnés à travailler ensemble.<br />
C’est à nous de montrer l’exemple, de nous organiser<br />
de façon intelligente, et de structurer l’offre auprès<br />
des donneurs d’ordres afin de regagner des parts<br />
de marché. Cette réorganisation est en marche, les<br />
entrepreneurs et nos collaborateurs sont volontaires ;<br />
il y a une réelle envie de se battre et de se réorganiser.<br />
Je dois ajouter que nous bénéficions actuellement<br />
d’une fenêtre de tir formidable. Les pouvoirs publics<br />
ont enfin compris qu’il n’y a pas de grand pays sans<br />
grande industrie. A nous d’en profiter. Dans ce nouveau<br />
souffle, la mécanique a une carte à jouer car elle est<br />
présente dans tous les secteurs industriels. C’est<br />
en cela qu’elle représente un formidable levier pour<br />
redresser l’industrie, j’en suis persuadé. C’est la mission<br />
ambitieuse que nous nous sommes fixée à la FIM :<br />
entreprendre un travail de fond de reconstruction, et<br />
mettre en place une dynamique qui s’autoalimente<br />
et aide puissamment au renouveau d’une industrie<br />
qui n’a pas dit son dernier mot.