INDUSTRIE Lyon 2011 - Industrie 2012 - Industrie Lyon
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crédit photo © Jean-Jacques raynal<br />
Vous avez été élu en janvier dernier<br />
à la présidence de la Chambre de<br />
Commerce et d’<strong>Industrie</strong> (CCI) de<br />
<strong>Lyon</strong>. Quel est votre programme ?<br />
Philippe grillot : Il tient en deux mots : entrepreneuriat<br />
et proximité. Rétablir des relations de proximité avec<br />
nos entreprises n’est pas anodin. On peut établir un<br />
constat en se basant sur les récentes élections à la<br />
CCI de <strong>Lyon</strong> qui n’ont pas enregistré plus de 20 %<br />
de participation. Ce qui n’est pas beaucoup mais<br />
largement mieux que les autres grandes CCI où les<br />
taux dépassent à peine les 12 % ! Est-ce que l’on doit<br />
en déduire que les services développés et proposés<br />
aux entreprises par la CCI ne servent à rien ? Au mieux,<br />
ils ne sont pas assez largement connus et reconnus.<br />
Il existe un réel déficit par rapport aux attentes des<br />
chefs d’entreprises. La légitimité et la pérennité des<br />
chambres consulaires se voient remises en cause,<br />
alors que nous possédons de vrais experts. L’aspect<br />
encourageant, c’est que la situation nous laisse une<br />
marge de progression énorme ! L’objectif que je me<br />
suis fixé est d’arriver à une participation de 40 % aux<br />
prochaines élections.<br />
Puisque les entreprises ne viennent pas à la CCI,<br />
c’est à nous d’aller vers elles. Même si nous sommes<br />
déjà présents sur le territoire à travers nos antennes<br />
locales, il nous faut revoir leur positionnement et leur<br />
déploiement de façon conséquente. Il est important de<br />
mieux mailler le territoire. C’est pour cela que nous<br />
réalisons actuellement une cartographie précise de<br />
la région lyonnaise pour mieux voir où se trouvent<br />
les besoins des entreprises et notamment des PME/<br />
TPE. Notre action va consister à créer des relations<br />
fortes entre nos élus, référents et impliqués, et le<br />
tissu de PME/TPE.<br />
Quelle analyse faites-vous de<br />
l’industrie en rhône-Alpes ?<br />
Pg : Nous avons la chance qu’en Rhône-Alpes,<br />
l’industrie soit une tradition. Sur la Région Urbaine<br />
de <strong>Lyon</strong>, on constate que le plus gros secteur est<br />
constitué par les équipements mécaniques (et non<br />
pas la chimie ou la biochimie, comme on pourrait<br />
[philippe grillot]<br />
point de vue du<br />
président de la CCi<br />
Puisque les entreprises ne viennent pas à la CCI, c’est à nous d’aller<br />
vers elles.<br />
Entrepreneuriat et proximité :<br />
les deux priorités de Philippe Grillot, Président de la CCI de <strong>Lyon</strong><br />
l’imaginer). Rhône-Alpes est la première région soustraitante<br />
de France. La région urbaine de <strong>Lyon</strong> est à son<br />
image. Dans la région, les services à l’industrie ont pris<br />
beaucoup, voire trop, d’importance : la logistique par<br />
exemple, représente 50 000 emplois, contre 25 000<br />
pour la mécanique.<br />
Nous sommes riches d’excellents sous-traitants mais<br />
ceux-ci n’ont pas la culture du produit de marque. Il faut<br />
leur apprendre à créer, innover et fabriquer, pour ne plus<br />
dépendre des seuls donneurs d’ordres. Dans la région<br />
urbaine de <strong>Lyon</strong>, les industries présentent un déficit de<br />
rentabilité (le ratio excédent brut d’exploitation/chiffre<br />
d’affaires est inférieur de deux points à la moyenne<br />
nationale), de compétitivité (le ratio volume d’affaires/<br />
effectif est très inférieur à la moyenne nationale) et<br />
d’innovation. Nous devons sans relâche développer<br />
l’industrie, la dynamiser et accroître l’innovation. Pour<br />
cela, nous pouvons nous appuyer sur les clusters,<br />
présents en grand nombre dans la région et sur nos<br />
infrastructures.<br />
De tout temps, la région lyonnaise a été une région<br />
de passage, un carrefour d’échange. La CCI veille<br />
à conserver cette ouverture naturelle sur le monde,<br />
notamment à travers l’aéroport <strong>Lyon</strong>-Saint Exupéry, dont<br />
elle est actionnaire. Nous allons continuer à travailler<br />
sur les infrastructures, en militant pour désenclaver<br />
les secteurs qui en ont besoin.<br />
Il est également question de mettre<br />
en place des cellules d’intelligence<br />
économique...<br />
Pg : Nous allons effectivement annoncer officiellement<br />
la création d’une cellule d’intelligence économique<br />
à l’occasion d’<strong>INDUSTRIE</strong> <strong>Lyon</strong>. La création de cette<br />
cellule d’intelligence économique est motivée par<br />
notre volonté de soutenir les filières industrielles, en<br />
les aidant à être plus efficaces dans leur recherche<br />
d’informations pour leur développement au niveau<br />
national, européen et sur le grand international. La<br />
CCI va donc mettre en place une équipe qui remplira<br />
une mission de renseignement stratégique pour les<br />
entreprises industrielles de la région. Ce n’est ni<br />
plus ni moins que de la business intelligence ; il<br />
s’agit de les aider à trouver fournisseurs, clients et<br />
partenaires dans les « zones grises », ces zones<br />
Conjoncture<br />
difficiles d’accès et de pénétration. Dans un premier<br />
temps, les entreprises de sous-traitance automobile et<br />
celles de la chimie/environnement seront privilégiées :<br />
les premières parce qu’elles ont le plus souffert de la<br />
crise et nécessitent un repositionnement urgent, les<br />
secondes parce qu’elles présentent un vrai potentiel<br />
de développement.<br />
Les entreprises de sous-traitance sont très nombreuses<br />
sur notre territoire. Elles sont trop souvent mono activité,<br />
mono produit, voire même mono client. Elles n’ont<br />
ni le temps ni les moyens de consacrer des budgets<br />
importants à la recherche de nouveaux marchés. De<br />
leur côté, les grands donneurs d’ordres ne veulent<br />
plus avoir affaire à trop de fournisseurs. On va donc<br />
assister à deux phénomènes : d’un côté, une accélération<br />
des transmissions / reprises d’entreprises due au<br />
vieillissement de la population ; d’un autre côté, un<br />
développement des regroupements / acquisitions /<br />
fusions qui vont donner naissance à des entreprises de<br />
taille plus importante, capables de mieux lutter contre<br />
la concurrence, plus fortes sur l’échiquier mondial,<br />
plus aptes à innover. Quand il y a des regroupements<br />
d’entreprises, la réflexion sur l’avenir est différente : on<br />
change d’échelle, on voit ses ambitions à la hausse.<br />
On n’est plus dans le développement de son affaire<br />
au jour le jour, on se pose des questions et on se<br />
préoccupe davantage de l’avenir.<br />
C’est pour cela qu’on doit sortir d’une sous-traitance<br />
passive. Pour y parvenir, nous devons impulser aux<br />
entreprises le dynamisme et privilégier le développement<br />
et l’innovation. Actuellement, notre région est comme un<br />
berceau entouré de fées, nous devons en profiter.<br />
selon vous, quel est pour la région<br />
de <strong>Lyon</strong> l’intérêt d’un salon comme<br />
IndustrIe ?<br />
Pg : La CCI a la mission de soutenir et accompagner<br />
le développement des entreprises. Un salon comme<br />
<strong>INDUSTRIE</strong> est complémentaire à nos actions, il<br />
démultiplie nos efforts. C’est un endroit vivant, fait<br />
de rencontres et d’échanges. Il fait office pour nous de<br />
retour d’expériences concret et grandeur nature.<br />
� www.industrie-expo.com MarS <strong>2011</strong> <strong>INDUSTRIE</strong> infos I 29