7 Pará
LES PORTES <strong>DE</strong> L’AMAZONIE Tout au nord du pays, c’est une vaste zone recouverte par la forêt amazonienne, un territoire rempli de trésors naturels et humains, le rêve de l’aventurier qui sommeille en chacun de nous. Que ce soit le chant des animaux, la couleur des fleurs, la majesté des forêts, l’étonnant ballet des oiseaux, ou bien encore la puissance déchaînée des grandes pluies, ou l’immensité des grands fleuves. De quoi se sentir tout petit lorsque les beautés et les forces de la nature nous saisissent. C’est dans ces grands espaces que nous trouvons le pays du cacao, la nouvelle frontière, les nouveaux terroirs à découvrir, mais… Pas si nouveau que ça ! Au début de la colonisation du Brésil, peu après la découverte, entre 1534 et 1536, l’empire colonial portugais a créé une forme d’administration territoriale connue sous le nom de «capitaineries héréditaires», parmi celles-ci le Maranhão qui comprenait le territoire actuel de l’état du Pará. Genèse des inégalités foncières au Brésil, ce système de capitaineries a eu pour conséquence la concentration des terres et du pouvoir économique dans les mains d’un petit nombre de familles. Toute les terres de ce nouveau pays ont été attribuées à 15 capitainesgouverneurs, chargés de les occuper et de le peupler. Ils pouvaient concéder de vastes domaines à des familles de notables portugais : les sesmarias. En 1751 Maranhão a été rebaptisé l’Etat du Grão-Pará et Maranhão. Sa capitale a été transférée de São-Luiz, à Belém. En 1850, la province du Grão- Pará a été divisée en deux unités, formant les provinces Pará et Amazonas (ancienne capitainerie du Rio Negro). Au cours du XVIIIe siècle, le cacao était le principal produit d’exportation de l’Amazonie portugaise. Durant l’administration jésuite, chaque année ont été expédiées au Portugal 80 000 arrobes (1 200 tonnes). « sans tenir compte de ce qui restait par terre, et encore plus, de ce qui périssait par manque de navires pour le transporter » jésuite João Daniel 1722 - 1776 Dans les années qui ont suivi, ce volume a diminué de moitié, et malgré cela, entre 1756 et 1777, le cacao représentait 61% de la valeur de toutes les exportations de la Société Générale de Commerce du Grão-Pará et Maranhão, à Belém. A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la culture du cacao d’Amazonie connaît un déclin, notamment à cause de l’émergence, très rentable, de l’exploitation du latex pour la fabrication Crédits : Arnoldo RIKER Les plages du fleuve Tapajós Crédits : YANN ARTHUS-BERTRAND Orage sur la forêt amazonienne 8