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SAVONS<br />
Halte à la mousse :<br />
vive le surgras !<br />
Ils nettoient et sont économiques. Les pains de savon sont les alliés de la salle de bains.<br />
Mais attention : tous ne se valent pas, en particulier si vous avez la peau sensible. Entre<br />
les classiques, les surgras, les saponifiés à froid, «60» vous aide à faire le bon choix.<br />
Repères<br />
De nombreux savons piquent les yeux ou laissent<br />
une sensation de sécheresse. Trop décapants, ils<br />
détruisent le film hydrolipidique qui recouvre la<br />
partie superficielle de l’épiderme, la couche cornée.<br />
« En enlevant ce gras, l’eau contenue dans<br />
les cellules s’évapore. Résultat ? L’ensemble de<br />
la peau se dessèche et se fragilise », explique<br />
le P r Annick Barbaud, chef du service de dermatologie<br />
et allergologie à l’hôpital Tenon, à Paris.<br />
D’où l’importance de préserver ce film.<br />
A priori, le savon devrait jouer ce rôle. Il est en<br />
effet toujours composé de matière grasse –<br />
huile d’olive, de palme ou de coco, suif (matière<br />
grasse de mouton et de bœuf) – et de soude.<br />
DU SAVON LIQUIDE<br />
POUR LES MAINS<br />
n Quand le savon en pain se craquelle,<br />
« il devient un nid à microbes », prévient<br />
le P r Annick Barbaud, chef du service<br />
de dermatologie et allergologie à l’hôpital Tenon.<br />
n En famille, on peut donc préférer un savon<br />
liquide pour le lavage des mains. Certes, cela peut paraître<br />
plus hygiénique. Mais, par essence même, le caractère<br />
liquide nécessite l’ajout de conservateurs. Notamment<br />
la methylisothiazolinone (MIT), au potentiel hautement<br />
allergène ! En outre, les flacons en plastique des savons<br />
liquides représentent une pollution supplémentaire.<br />
L’étiquette indique toujours l’origine de la matière<br />
grasse sous l’appellation suivante : sodium<br />
+ nom de la plante + “ate”. Par exemple, pour un<br />
savon à l’huile d’olive, la composition indiquera<br />
« sodium olivate » ; pour un savon à l’huile de<br />
coco, « sodium cocoate ». Pour un savon au suif,<br />
il sera indiqué « sodium tallowate ».<br />
LA GLYCÉRINE QUASI ABSENTE<br />
DES PRODUITS INDUSTRIELS<br />
Lors du processus de saponification – mélange<br />
de corps gras et de soude jusqu’à l’obtention<br />
d’une pâte –, une substance nommée glycérine<br />
se forme naturellement. Ses propriétés émollientes<br />
et hydratantes permettent de restaurer le<br />
film hydrolipidique. Mais elle est quasi absente<br />
des savons industriels. En effet, la plupart des<br />
fabricants l’extraient pour la revendre à l’industrie<br />
cosmétique. À l’inverse, ils ajoutent des tensioactifs,<br />
comme le sodium lauroyl isethionate, pour<br />
améliorer le pouvoir nettoyant du savon. En outre,<br />
afin d’accélérer le processus de fabrication, la<br />
soude et la matière grasse sont chauffées jusqu’à<br />
120 °C (ce qui n’est pas le cas lors de l’élaboration<br />
des savons artisanaux saponifiés à froid). À<br />
ces températures, les huiles sont dénaturées,<br />
elles perdent leurs vitamines et leurs propriétés<br />
antioxydantes.<br />
Aussi « mieux vaut-il choisir un pain ou un gel<br />
surgras », conseille la dermatologue. Un savon<br />
surgras contient de la graisse ajoutée après<br />
l’étape de la saponification : de l’huile d’amande<br />
douce, du beurre de karité, comme dans le<br />
ISTOCK<br />
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60 Millions de consommateurs. Hors-Série N°189 - juillet/août 2017